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CHAPITRE III

LE MODELE ONDULATOIRE DE
L’ATOME

NOTIONS DE MECANIQUE
QUANTIQUE
I- Introduction :
deux idées essentielles dans le modèle de Bohr :

 L’énergiedes électrons est quantifiée :


idée conservée dans le modèle ondulatoire

 Le mouvement des électrons s’effectue sur des


trajectoires ou orbites stables et circulaires :
représentation abandonnée.
et remplacée par
la notion de probabilité de présence
II- Notions de mécanique quantique

II-1- Dualité onde- particule :

Principe selon lequel tous les objets de


l’univers microscopique présentent
simultanément des propriétés d'onde et
de particules

Dualité = ‫ازدواجية‬
Au début du XXème siècle, les scientifiques faisaient
une distinction entre matière et rayonnement.
 la matière était faite de corpuscules localisés, parfaitement
soumis aux lois de la mécanique rationnelle (Newton).
 le rayonnement présente un comportement ondulatoire
Mais certains faits expérimentaux relatifs aux phénomènes à
l’échelle atomique imposent une révision de ces données

En 1905, Einstein a montré que l’effet photoélectrique


ne peut s’expliquer aisément que si l’on assimile la
lumière à un flux de particules, les photons
Assimiler =‫يجعله مشابها‬
Effet photoélectrique : les métaux soumis à l’action
de la lumière, émettent des électrons.
Einstein a montré également que la masse du corps est
liée à son énergie par la relation : E= mc2
En percutant les e-, les photons leur apportent de l’énergie
E= hu = hc /l => hc /l =mc2 => l = h/mc
(Relation de Planck)
De Broglie a montré que la dualité onde-corpuscule c’est à dire
ce caractère à la fois corpusculaire et ondulatoire n’est pas
propre uniquement aux photons mais à toute particule matérielle
de masse : m et animée d’une vitesse : v

Le mouvement de toute particule peut être


assimilé à un processus ondulatoire, justifiant
la relation: l = h/mv
II-2- Principe d’incertitude ou inégalité de
Heisenberg Dualité onde- particule :
L’une des conséquences les plus importantes de la nature
dualistique de la matière est le principe d’incertitude
d’Heisenberg en 1927.
Ce principe affirme qu’il est impossible de déterminer
simultanément la vitesse et la position exacte d’un corps
en mouvement.

Heisenberg a montré que La relation d’incertitude a la forme :

h h
x p  x v 
2 m( 2 )
x est l’incertitude sur la position
p (= m v) est l’incertitude sur la quantité de mouvement.
h
x v 
m( 2 )
la grandeur h/2 étant très petite,

 Si la masse est grande (les macro- objets), les incertitudes


trop petites donc insignifiantes et non détectées.

 Si la masse est petite (masse d’un électron) on ne peut pas


ignorer les deux termes x et v .

Voir TD
Ceci conduit à la conception probabilistique du
mouvement de l’électron
II-3- Fonction d’onde et probabilité de présence

 L’onde associée à un électron est une onde


stationnaire
(phénomène résultant de la propagation simultanée dans des directions différentes
de plusieurs ondes de même fréquence).

Son amplitude est donnée par une fonction mathématique


appelée fonction d’onde ou orbitale et représentée par
Y (lettre grecque appelée psi).
 Y est une fonction des trois coordonnées d’espace par rapport au
noyau, soit en coordonnées cartésiennes (x, y, z) ou en
coordonnées sphériques (r, q, j).

q y Les coordonnées
cartésiennes sont liées
aux coordonnées
x j sphériques par les
relations suivantes

x = r sinq cos j r varie de 0 à + ∞


y = r sinq sinj q varie de 0 à 
z = r cos q j varie de 0 à 2
la fonction d’onde Y n’a pas de signification
physique.

Son carré Y2 (ou du carré de son module lYI2, si c’est


une fonction complexe) permet de déterminer la
probabilité dP de trouver l’électron dans un volume
dv

2
dP  Y dv

D = dP/dv est appelée densité de probabilité


(ou densité électronique).
II-4- Equation de Schrödinger : calcul des
fonctions d’ondes
 Les fonctions d’onde  ne sont accessibles que par le
calcul. Elles sont solutions d’une équation différentielle,
appelée équation de Schrödinger

h2  2Y  2Y  2Y
 2 ( 2  2  2 ) V Y  E Y
8 m x y z

h2
( 2   V )Y  E Y H Y  EY
8 m
H : opérateur hamiltonien ; E : énergie totale de l’électron
V : énergie potentielle de l’électron ; m : masse de l’électron
2 2 2
h : constante de Planck ;  : Laplacien   2  2  2
x y z
CONDITIONS:
La fonction Y doit être continue, finie et uniforme

 Y dv  1
2
0

Ceci veut dire que la probabilité de trouver l’électron


dans tout l’espace est égale à 1
(ou 100% de chance de rencontrer l’électron dans tout
l’espace).
Cette condition est dite « condition de normalisation ».
On dit que la fonction d’onde Y est normée
Les solutions ne sont physiquement acceptables que pour
certaines valeurs de l’énergie (E) appelées « valeurs
propres » de l’opérateur Hamiltonien H.

A chaque valeur propre correspond une ou plusieurs


fonctions Y qui satisfont aux conditions exigées pour la
fonction d’onde ; elles sont dites « fonctions propres » de
l’opérateur Hamiltonien

fonctions propres Valeur propre

H Y  EY
Mais l’équation de Schrödinger

H Y  EY
ne peut être résolue que pour les systèmes
à un seul électron : hydrogène et ions
hydrogénoïdes
III- L’atome d’hydrogène et ions hydrogénoïdes en mécanique
quantique : nombres quantiques et orbitales atomiques
III- 1-Résolution de l’équation de Schrödinger

h2
( 2   V )Y  EY
8 m
Pour l’hydrogène et ions hydrogénoïdes (1e-)
la fonction V(r) s’écrit:
Ze 2
V (r )  Ep  
4 0 r
L’équation de Schrödinger H  =E  s’écrit alors :
2 2
h Ze
( 2   )Y  EY
8 m 4 0 r
La résolution de cette équation se fait en coordonnées
sphériques (r, θ, j) et non cartésiennes (x, y, z).

Dans ces conditions, l’expression d’une fonction d’onde peut être


mise sous la forme du produit de deux termes indépendants

Y(r, q, j) = R(r) .Y(q, j)


R(r) : partie radiale de la fonction d’onde
Y(q, j) : partie angulaire de la fonction d’onde
Les conditions physiques soumises aux fonctions
d’ondes entrainent l’apparition de 3 nombres
quantiques n, l , m .

Ainsi Les orbitales permises sont caractérisées


par ces trois nombres quantiques : n, l , m
La fonction d’onde sera notée :
Y n, l , m
III-2- Nombres quantiques
a- Nombre quantique principal : noté « n »
Ce nombre est lié à la quantification de l’énergie.
Il détermine le niveau d’énergie ou la couche
associée à l’électron. n=1,2,3,……∞

Même résultat qu’avec la théorie de Bohr.

Pour l’hydrogène Pour l’hydrogénoïde


E1H Z2
En  2 En ) Z  ( 2 ) E1H
n n
E1H = -13,6 eV
b- Nombre quantique secondaire ou azimutal noté « l»
Ce nombre détermine la forme générale de l’orbitale,
c’est à dire de la région dans laquelle l’électron se
déplace (ou configuration spatiale).

Les électrons ayant la même configuration spatiale


sont regroupés en sous-couche.

Donc « l » définit la sous couche.

Ce nombre est lié à la


quantification du h
moment cinétique orbital M =[ ( +1)]
par la relation 2p
l<n l = 0,1,2,………,(n-1)
Pour des raisons historiques:
l = 0 , l’orbitale est dite de type s (sharp)
l = 1 , l’orbitale est dite de type p (principal)
l = 2 , l’orbitale est dite de type d (diffus)
l = 3 , l’orbitale est dite de type f (fundamental)
Exemple :
Pour n=1, l = 0, la fonction Y1, 0, m est appelée orbitale 1s
Pour n=2, l = 0, la fonction Y2, 0, m est appelée orbitale 2s
l = 1, la fonction Y2, 1, m est appelée orbitale 2p
c - Nombre quantique magnétique noté « m »
Ce nombre détermine l’orientation des orbitales dans
l’espace sous l’action d’un champ magnétique.

Il définit ainsi le nombre d’orbitales de même type

Ce nombre est lié à la


quantification de la
h
projection suivant l’axe oz du Mz  m
vecteur moment cinétique
orbital :
2

-l ≤ m ≤ +l ; m=- l , (- l +1), …..,0,… ,(l -1), + l


-l ≤ m ≤ +l m = - l , (- l +1), …..,0,… ,(l -1), + l
Exemple

n =1; l =0;m=0 une seule orbitale de type s


Y1, 0, 0 ou encore ( 1s )

n =2 ; l =0;m=0 une seule orbitale de type s


Y2, 0, 0 ou encore ( 2s )

n =2 ; l = 1 ; m = -1,0,1 trois orbitales de type p


Y2, 1, -1 ; Y2, 1, 0 ; Y2, 1, 1
ou encore (2py ) ; (2pz ) ; (2px )
d - Nombre quantique de spin noté « s »

L’électron se comporte comme un aimant et ne peut


prendre que deux orientations possibles dans un champ
magnétique.

On caractérise ces orientations, qui sont de sens opposées,


par le nombre quantique de spin

s = +1/2 et s = - 1/2

Représentation (alpha) (béta)

Les signes + et – correspondent aux différents sens


de rotation de l’électron
III-3- Les orbitales atomiques : O.A.

Ce sont les fonctions propres de l’équation de Schrödinger :


Y n, l , m
n = 1, 2, 3, …….

l = 0, 1, 2, ….,(n-1)
-l ≤ m ≤ +l

Les différents types d’orbitales sont représentés par des


cases appelées « cases quantiques»
Couche Sous-couche Orbitales atomiques Y n,l,m
n l m case nombre

1 (K) 1 0 (s) 0 1 Y1,0,0 1s

2 (L) 0 (s) 0 1 Y2,0,0 2s

4
1 (p) 1,0,-1 3 Y2,1,1 2p

Y2,1,0 2p
A chaque valeur de n sont associés n2 orbitales
Y2,1,-1 2p

3 (M) 0 (s) 0 1 Y3,0,0 3s


9 1 (p) -1,0,+1 3 3p
2 (d) -2,-1,0,+1,+2 5 3d

4 (N) 0 (s) 0 1 Y4,0,0 4s


1 (p) -1,0+1 3 4p
16
2 (d) -2,-1,0+1,+2 5 4d
3 (f) -3,-2,-1,0,+1,+2,+3 7 4f
En mécanique quantique, un niveau d’énergie est
dit dégénéré quand il existe plusieurs fonctions
d’onde correspondant à cette valeur de l’énergie.

A chaque valeur de n sont associés n2 orbitales


atomiques.

On dit que les états d’énergie En sont n2 fois


dégénérés.
Chaque orbitale est occupée par 2 électrons au maximum.
Ces électrons sont représentés par des flèches dirigées soit vers
le nord (s = +1/2) soit vers le sud (s = - ½)

Orbitale s : Orbitale p:
1 O.A. de type s ; 2 e- max 3 O.A. de type p ; 6 e- max

Orbitale d: 5 O.A. de type d ; 10 e- au maximum

A chaque valeur de n sont associés n2 orbitales


atomiques et 2n2 électrons au maximum.
a- Orbitales « s »
Ce sont des orbitales dont les fonctions sont Y n,0,0

Y n,0,0 = R(r) . Y(q, j)

La fonction angulaire Y(q, j) est une constante.

La valeur de la fonction Y n,0,0 ne dépend que de r.

Pour un rayon constant, cette fonction est donc la


même dans toutes les directions (c’est à dire quelque soit
soit la valeur de q et de j).
Les orbitales s présentent une symétrie sphérique

Orbitale 1s
z

Orbitale 2s
y

x Orbitale s

Orbitale 3s
Surfaces d’isodensité :
En tout point de la surface d'une sphère de rayon r, la fonction
Yn,0,0 a la même valeur.

Les sphères centrées sur le noyau sont donc des surfaces


d'isodensité (c'est-à-dire d'égale densité) électronique.

Courbes d’isodensité électronique de l’orbitale s


Densité radiale de probabilité de présence
Comment varie la probabilité de trouver l'électron
à une distance r du noyau?
La probabilité de trouver l’électron dans le volume dv compris
entre deux sphères de rayons r et r+dr est : dP= Y2 dv
4 3
Pour une sphère, le volume est : v   r et dv  4 r dr
2

3
r+dr

r dP
dP = Y dv = Y 4p r dr et
2 2 2
Dr = = 4p r 2 Y 2
dr
dv

L’expression de Dr définit La densité radiale de probabilité.


La valeur de Dr pour une distance r donnée permet de connaitre à
quelle distance du noyau l’électron se trouve le plus souvent.
Zr

Exemple: O.A. 1s
Y1s  N1s e a0

La densité radiale est définie comme suit : 2 Zr



Dr  4 r Y 2 2
Dr  4 r N e 2 2
1s
a0
2r

Lorsque Z=1, on a :
Dr  4 r N e 2 2
1s
a0

2r 2r
 2r 2 
D  4 N (r e
'
r
2
1s
2 a0
)'  4 N [(2r 
2
1s )e a0
]
a0

r 
2r
D  0 pour r  0
'

D  8 N r (1  )e
' 2 a0 r

r  a0 et r  
r 1s
a0
2r
2 Zr r 

D  8 N r (1  )e
' 2 a0
Dr  4 r N e
2 2
1s
a0 r 1s
a0

r = O ----- > Dr = 0
D’r = 0 r = ao ----- > Dr = 42a05e-2
r → ∞ ----- > Dr → 0

La fonction Dr est
* croissante entre
r=0 et r=a0
* décroissante entre
r=a0 et r → ∞

Dr est maximale pour r =a0


l
n ≥2 , =1 , -l ≤ m ≤ l
b-orbitales « p » m = -1,0,+1

A partir de la deuxième couche (pour une valeur du


nombre quantique n ≥2), il peut être défini une sous
couche p comportant trois orbitales désignées par les
symboles px, py et pz .

Les trois fonctions correspondantes sont alors :

Yn,1,-1 (py) Yn,1,0 (pz) Yn,1,1 (px)


Représentation de la densité électronique pour "p"
Les OA de types "p" ont une symétrie de révolution autour d’un axe

Symétrie axiale

 Pour Pz, les régions où la probabilité électronique est maximale se


trouvent le long de l’axe oz. La probabilité de trouver l’électron dans le
plan xy est nulle; le plan xy est appelé “ plan nodal” .

 Pour Py, le plan nodal est xz ; Pour Px, le plan nodal est yz
IV- Les atomes à plusieurs électrons

Pour les systèmes à deux ou plusieurs


électrons, la résolution mathématique de
l’équation de Schrödinger H Y = E Y n’est
pas possible.

On doit faire appel à des


approximations
Rappel : Atomes à un seul électron (hydrogénoïdes)

La résolution de l’équation de Schrödinger


r

H Y  EY
Ou encore
2 2
h Ze
( 2   )Y  EY
8 m 4 o r

2
Y n, l , m Z
En  ( 2 ) E1H
n
E1H = -13,6 eV
IV- 1- L’atome d’hélium He ( Z=2)
r12
L’atome d’hélium possède un
noyau de charge Ze et deux
électrons notés e1 et e2.

Deux forces d’attraction entre


r1 r2 les électrons et le noyau
Une force de répulsion entre
+2e les deux électrons

 h2  h2
H (1 )  ( 2 )  (V1  V2  V12 )
8 m
2
8 m
2

2 2 2
2e 2e e
V1  ( ) V2  ( ) V12 
4 0 r1 4 0 r2 4 0 r12
Attraction N-e1 Attraction N-e2 Répulsion e1-e2
L’Hamiltonien de l’atome d’hélium s’écrit alors:

 h2  h2
H (1 )  ( 2 )  (V1  V2  V12 )
8 m
2
8 m
2

Chaque électron est attiré par le noyau, mais


repoussé par l’autre électron.

 En conséquence la force d’attraction qu’il subit,


est plus faible que celle qu’il aurait s’il était seul.

 On dit que l’autre électron fait écran


entre lui et le noyau.
Afin de tenir compte de cet effet d’écran

 on néglige la force de répulsion

r12

r1 r2
Afin de tenir compte de cet effet d’écran
 on néglige la force de répulsion
 on définit pour le noyau, une charge nucléaire
effective notée Z* (Z* < Z)
Z* = Z- s s : somme des constantes d’écran

L’Hamiltonien de l’atome d’hélium dont l’expression est :

 h2  h2
H  2 (1 )  2 ( 2 )  (V1  V2  V12 )
8 m 8 m
Prend la formulation suivante dans la nouvelle approximation

 h2  Z * 2
ie
H (1   2 )  (V1  V 2 ) Avec Vi 
* * *

8 m
2 4 o ri
Potentiel effectif
Si on néglige la répulsion entre électrons, on suppose que les
positions des deux électrons ne sont pas corrélées et les
deux 2 électrons sont alors indépendants l’un de l’autre.

La probabilité de trouver l’électron (1) au voisinage d’un pont M1


est totalement indépendante de celle de trouver l’électron (2) au
voisinage d’un pont M2

Chaque électron (i) est alors


soumis à la force d’attraction
* 2
1 Z e
Fi  (
'
) 2
4 0 ri

Z* < Z
+2e

F’ < F
Dans l’expression de  h2
l’Hamiltonien : H (    )  (V *
 V *
)
8 m
2 1 2 1 2

* 2
Les potentiels effectifs Vi *
1 Z *e 2 1 Z e
V1   (
*
) V2*  ( )
sont définis comme suit: 4 0 r1 4 0 r2

 h2  h 2
H  ( 2 1  V1* )  ( 2  2  V 2* )  H1  H 2
8 m 8 m

H1 H2
H1 et H2 sont des Hamiltoniens monoélectroniques
H1 dépend de l’électron 1 & H2 dépend de l’électron 2
L’hamiltonien associé à l’atome d’hélium s’écrit donc

(H1 + H2) Y1,2 = E Y1,2


• La résolution de l’équation de Schrödinger, pour l’atome He
conduit aux fonctions d’onde et énergie suivantes

Y1,2 = j1 .j2 ; E = E1 + E2

j1 : OA associée à l’électron (1) et E1 : son énergie relative


j2 : OA associée à l’électron (2) et E2 : son énergie relative
D’une façon générale, pour un
H   H i Y1, 2   ji E   Ei
atome à plusieurs e-, on a : i i i

Les électrons étant indépendants les uns des autres, il n’y a pas
de relation entre leurs coordonnées.
La résolution (impossible mathématiquement) de l’équation de
Schrödinger polyélectronique est ramenée à celle des
équations monoélectroniques du type hydrogénoïde.
Nous avons donc pour chaque électron i :
Hi ji= Ei ji Ou encore
2 * 2
h Zi e
[( )i  ( )]ji  Eiji
8 m
2
4 0 ri
A chaque O.A. est associée une énergie:
*2
Z
En  ( 2 ) E1
n

Z*: Z effectif Zi* = Z -  sj→i


sj→i : Somme des constantes d’écran des
électrons j sur l’électron considéré i

n*: nombre quantique apparent


n 1 2 3 4 5 6

n* 1,0 2,0 3,0 3,7 4,0 4,2


RÈGLES DE SLATER
Calcul des constantes d’écran s j→i :
Effet d’écran d’un électron du groupe j sur un électron du groupe i.

Les groupes de niveaux sont d’abord rangés de façon


arbitraire par n croissant, ensuite par l croissant :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

1s 2s2p 3s3p 3d 4s4p 4d 4f 5s5p 5d 5f 6s6p 6d 6f


n l Groupes de
Slater
1 l=0 1s 1
2 l=0 2s 2
l=1 2p
3 l=0 3s 3
l=1 3p
l=2 3d 4
4 l=0 4s 5
l=1 4p
l=3 4d 6
l=4 4f 7
Effet d’écran d’un électron du groupe j
sur un électron du groupe i.
 Pour chaque électron extérieur ( nj>ni)
s j→i = 0

 Pourchaque électron du même groupe (nj=ni)


s j→i = 0,35
Exception pour le groupe 1s (nj=ni=1)
s j→i = 0,30
 Pour chaque électron intérieur (nj<ni)
s j→i =1
Exception si l’électron i est à l’état s ou p et
n=1 s j→i = 0,85
L’effet de chaque électron j placé dans un groupe extérieur
à celui de l’électron i
(nj>ni)

i j s j→i = 0
N
L’effet de chaque électron j du même groupe que
l’électron i (nj=ni)

s j→i = 0,35
j

Exception
pour le groupe 1s
(nj=ni=1s)

s j→i = 0,30
L’effet de chaque électron j placé dans un groupe
inférieur à celui de l’électron i (nj<ni)

j i s j→i = 1

Exception
si l’électron i est à l’état
s ou p et n=1
s j→i = 0,85
Calculer Z*1s et Z*2s relatifs à l’atome de Bérylium Be (Z=4)

Pour le bérylium il y’aura : n=2


* 2 e- sur le niveau n=1 (1s)
n=1

* 2 e- sur le niveau n=2 (2s)

+4e
 Z*1s = Z – sj1s
= Z – (1s1s1s+2s2s1s )
= 4 – (0,3 + 2×0 ) = 3,7

 Z*2s = Z – sj2s
Rmq : sji
= Z – (1 s 2s 2s + 2 s 1s2s)
e- faisant écran
= 4- ( 0,35 + 2 x 0,85) = 1,95 e- considéré
IV- 1- Remplissage des orbitales:

Le remplissage successif des sous couches obéit


aux règles suivantes :

a - Principe de stabilité
b - Principe de Pauli
c – Règle de Hund
d – Règle de Klechkowsky
a - Principe de stabilité

A l’état fondamental, les électrons d’atome


vont se placer le plus près possible du noyau
c’est-à-dire dans les orbitales de plus basse
énergie, on obtient alors une stabilité
maximale.
b - Principe de Pauli
Dans un même atome, il ne peut exister deux électrons
ayant leurs quatre nombres quantiques identiques.

Si 2 électrons d’un atome occupent la même orbitale


(même valeur de n, l m), ils diffèrent forcement par le
nombre quantique de spin.

Exemple : 2 électrons
occupant l’orbitale 1s n =1 n=1
l=0 l=0
m=0 m=0
s=+1/2 s=-1/2
c – Règle de Hund
Les électrons occupent le maximum de cases quantiques
d’une sous couche sous forme d’électrons célibataires à
projection de spin parallèle (même valeur de s).
Exemple
2 e- sur la couche n=1 (sous couche 1s)
N(Z=7 ; 7 e-) 5 e- sur la couche n=2 (sous couches 2s et 2p)

(1s) ( 2s ) ( 2p )
2 e- sur la couche n=1 (sous couche 1s)
F(Z=9 ; 9 e-)
7 e- sur la couche n=2 (sous couches 2s et 2p)

(1s) ( 2s ) ( 2p )
d – Règle de Klechkowsky
 Le remplissage des sous couches se fait dans l’ordre de
(n + l) croissant.
 Si,pour deux sous couches, cette somme est la même, celle
qui a la plus petite valeur de n se remplit la première.

Exemple : orbitales atomiques : 2p et 3s


 Pour l’orbitale 2p ; n = 2 et l = 1 ; n + l = 2+1= 3
 pour l’orbitale 3s ; n = 3 et l =0; n + l = 3+0 =3

Dans ce cas, l’orbitale 2p se remplit avant l’orbitale 3s


s p d f
(l=0) (l=1) (l=2) (l=3)
(K) n=1 1s l
(n + )

(L) n=2 2s 2p
(M) n=3 3s 3p 3d 1 → 1s
2 → 2s
(N) n=4 4s 4p 4d 4f 3 → 2p;3s
4 → 3p;4s
(O) n=5 5s 5p 5d 5f 5 → 3d;4p;5s
6 → 4d;5p;6s
(P) n=6 6s 6p 6d
(Q) n=7 7s 7p
Le remplissage des sous couches se fait dans l’ordre de (n + l) croissant.
L’ordre de remplissage est celui qu’indiquent les flèches en commençant par le haut:
1s 2s 2p 3s 3p 4s 3d 4p 5s 4d 5p 6s 4f ....
chaque flèche rouge diagonale correspond à une valeur de n+l.

La règle de Klechkowsky est appelée aussi « règles des diagonales »


Exercice 1: Etablir la structure électronique des atomes suivants :
He(Z= 2) ; B (Z= 5) ; Mg(Z= 12) ; Ca(Z= 20) et Ti(Z=22)

He (Z= 2) : 1s2

B (Z= 5) : 1s2 2s2 2p1

Mg (Z= 12) : 1s2 2s2 2p6 3s2

Ca (Z= 20) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2

Ti (Z= 22) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d2


Les électrons de la couche de nombre n le plus grand ou qui
appartiennent à des sous-couches en cours de remplissage jouent le
rôle principal dans les réactions chimiques.

Ce sont eux, en particulier qui participent à la formation des liaisons.

On les appelle les électrons de valence. La couche correspondante


est la couche externe, ou couche périphérique ou couche de
valence.

Ex 1. C(Z=6) : Ex 2. Cl (Z=17) :
1s2 2s2 2p2 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5

couche de valence
(4 e- de valence) couche de valence
(7 e- de valence)
Exercice 2 : Donner la structure électronique des éléments ci-dessous.
H(Z= 1) ; Li (Z= 3) ; Na (Z= 11) ; K (Z= 19) ; F (Z= 9) ; Cl (Z= 17) et Br (Z=35)
Quelles sont vos remarques ?

H(Z= 1) : 1s1
Li (Z= 3) : 1s2 2s1
Na (Z= 11) : 1s2 2s2 2p6 3s1
K (Z= 19) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1
Les atomes H, Li, Na et K ont le même nombre d’e- de valence
(1e- ), leur structure de valence est ns1 (ce sont des alcalins)

 F (Z= 9 ) : 1s2 2s2 2p5


 Cl (Z= 17 ) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5

Br (Z= 35) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d10 4p5 Selon Klechkowsky

 :1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p5 Disposition spatiale
Les atomes F, Cl et Br ont le même nombre d’électrons de valence
(7e- ), leur structure de valence est ns2 np5 (ce sont des halogènes)
Exercice 3 : Donner la structure électronique des espèces :
O 2- ; F- ; Ne et Na+. Quelles sont vos remarques ?
8 9 10 11

O2- (Z= 8; 10 e-) : 1s2 2s2 2p6


F- (Z= 9; 10 e-) : 1s2 2s2 2p6
Ne (Z=10; 10 e-) : 1s2 2s2 2p6

Na+ (Z=11; 10 e-) : 1s2 2s2 2p6

Les espèces 8O2- ; F- ; 10Ne et Na+


ont le même nombre d’électrons (10 e-)

Les espèces ayant le même nombre d’électrons


sont dits isoélectroniques
Propriétés magnétiques des atomes

La présence d’électrons célibataires dans un atome, molécule ou un


cristal confère à ce système des propriétés paramagnétiques.
exemple Lithium : Li (Z=3) : 1s2 2 s1

En l’absence d’électrons célibataires la matière est dite diamagnétique


exemple Néon : Ne (Z=10) : 1s2 2 s2 2p6

Important L’électron est dit célibataire

Les deux électron sont dits appariés


Exercice 4 : Calculer l’énergie totale de l’atome He (Z = 2)
Rappel

He: (1s2) E   Ei avec


Z i*2
Ei  ( 2 ) E1H
i n

L’hélium comporte 2 e- occupant l’orbitale (1s),


donc l’énergie totale de l’atome est : E= 2E1s
Z1*s2
E1s  ( 2 ) E1H avec E1H=-13,6 eV
1
Z*1s = Z –  sji =Z – (1s1s1s ) = 2-0,3 = 1,7
1,7 2
E1s  ( 2 )(13,6)  39,304 eV
1
 Etotale= 2 x -39,304 = -78,608 eV
Exercice 5: Calculer l’énergie totale de l’atome Na (Z = 11)

Na : (1s2) (2s2 2p6) (3s1) E = 2E1s + 8E2s,2p + E3s


*2
Z
Ei  ( i 2 ) E1H (avec E1H = -13,6 eV)
n

 Z*1s = Z – (1s1s1s ) = 11-0,3=10,7


E1S = [(10,7)2 / 12] (-13,6) = -1557,06 eV

 Z*2s,2p = Z – (7 s 2s,2p 2s,2p + 2 s 1s2s,2p)


= 11 - (7 x 0,35 + 2 x 0,85)=6,85
E2s2p = [(6,85)2 / 22] (-13,6) = -159,54 eV

 Z*3s = Z – (8 s 2s,2p3s + 2 s 1s3s )


= 11 - (8 x 0,85 + 2 x 1)=2,2
E3S = [(2,2)2 / 32] (-13,6) = -7,31 eV

E = 2E1s + 8E2s,2p + E3s = -4397,75 eV


Vérification de la règle de klechkowsky : cas du potassium 19K

Configuration de l’atome de potassium K(Z=19) d’après Klechkowsky

Configuration de l’état fondamental : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1

E = 2E1s + 8E2s,2p + 8E3s,3p + E4s

Configuration à l’état excité est : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d1

E = 2E1s + 8E2s,2p + 8E3s,3p + E3d

Pour comparer les énergies de ces deux configurations


il suffit de comparer les énergies de 4s et 3d.
Etat fondamental : (1s2 ) (2s2 2p6 ) (3s2 3p6 ) (4s1 )
Z*4s = Z –  sj4s
= Z – (8s3s,3p4s + 8s2s,2p4s + 2s1s4s)
= 19 – [8(0,85) + 8(1) + 2(1) ] = 19- 16,8 = 2,2
E4s = - 13,6(2,2/ 3,7)2 = - 4,81 eV
E
1er état excité: : (1s2 ) (2s2 2p6) (3s2 3p6) (3d1) 3d (-1,51 eV)

Z*3d = Z –  sj3d 4s (-4,81 eV)


= Z – (8s3s,3p3d + 8s2s,2p3d + 2s1s3d )
= 19 – [ 8 (1) + 8 (1) + 2 (1)] = 19- 18 = 1
E3d= - 13,6(1/ 3)2 = - 1,51 eV
E4s< E3d ; donc c’est l’orbitale (4s) qui va se remplir en premier lieu
ensuite l’orbitale (3d).
Les calculs d’énergie des orbitales confirment la
règle empirique de Klechkowsky

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