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Université de Lomé Année Académique

Département de Mathématiques 2017 - 2018


Examen de Calcul Différentiel dans Rn (MTH 222)
Semestre Harmattan 2017 - 2018
Dure: 2h
Exercice n◦ 1
Soit (E , d) un espace métrique.

1. Montrer que pour que la suite  (un )nd’élément de E admette l ∈ E comme limite il faut et
il suffit que la suite réelle d(un , l) admette 0 comme limite.
n

R) Soit (un )n une suite d’éléments de E admettant l ∈ E comme limite.


(un )n admet pour limite l est équivalent à: pour tout ε > 0 il existe un entier naturel n0 tel

que pour tout entier naturel n > n0 on ait d(un , l) < ε ∀ε > 0 ∃ n0 ∈ N , ∀ n ∈ N , n > n0 =⇒
!
d(un , l) < ε qui est équivalent à lim d(un , l) = 0.
n→+∞

2. Montrer qu’une partie A de E est un fermé si et seulement toute suite convergente d’éléments
de A a sa limite dans A.

R) Supposons A fermé et considérons une suite (xn )n d’éléments de A qui converge vers x,
x ∈ E. Montrons que x ∈ A.
Supposons que x ∈ / A. Alors E\A est un voisinage de x car ouvert. Il existe donc ε0 > 0 tel
que B(x, ε0 ) ⊂ E\A. Puisque (xn )n converge vers x alors il existe un entier n0 tel que pour
tout n > n0 , xn ∈ B(x, ε0 ) ⊂ E\A. Ce qui est absurde car (xn ) ⊂ A.
Réciproque: supposons que toute suite convergente d’éléments de A a sa limite dans A.
Supposons A non fermé alors  E\A n’estpas ouvert. Il existe donc x ∈ E\A tel que pour
1
tout entier naturel n, A ∩ B x, 6= ∅. Pour chaque entier n choisissons xn dans
  n + 1
1
A ∩ B x, . Alors (xn )n est une suite d’éléments de A qui converge vers x et x ∈
/ A.
n+1
Absurde.

Exercice n◦ 2

1. Soient A et B deux parties fermées non vides disjointes (A ∩ B = ∅) d’un espace métrique
(E , d). On pose:
UA = {u ∈ E / d(u , A) < d(u , B)} ; UB = {u ∈ E / d(u , A) > d(u , B)} ;
I = {u ∈ E / d(u , A) = d(u , B)}

(a) Montrer que UA ∩ UB = ∅


R) Supposons UA ∩ UB 6= ∅ et soit u ∈ UA ∩ UB . Alors u ∈ UA et u ∈ UB , c’est à dire
d(u , A) < d(u , B) et d(u , A) > d(u , B). Ce qui est absurde d’où UA ∩ UB = ∅.
(b) Définir VA = E\ UA et VB = E\ UB
R) VA = E\ UA = {u ∈ E / d(u , A) > d(u , B)}
VB = E\ UB = {u ∈ E / d(u , A) 6 d(u , B)}

1
(c) Soient (xn )n une suite convergente d’éléments de VA de limite x. Montrer que x ∈ VA
et en déduire que UA est ouvert contenant A.
R) (xn )n étant une suite d’éléments de VA , on a alors d(xn , A) > d(xn , B). D’après la
question 1 de l’exercice 1, on a lim d(xn , A) = d(x, A) et lim d(xn , B) = d(x, B)
n→+∞ n→+∞
car |d(xn , A) − d(x, A)| ≤ d(x, xn ). Puisqu’ il y a conservation des inégalités larges par
passage à la limite, on a d(x , A) > d(x , B) et donc x ∈ VA . Par suite VA est donc un
fermé (d’après la question 2 de l’exercice 1), d’où UA est un ouvert.
Montrons que A ⊂ UA .
Soit u ∈ A. Alors d(u, A) = 0 < d(u, B) car d(u, B) > 0. En effet si d(u, B) était nulle
alors u appartiendrait à B = B (car B fermé) or A ∩ B = ∅ i.e u ∈ / B et donc u ∈ UA
d’où A ⊂ UA .
(d) Soient (yn )n une suite convergente d’éléments de VB de limite y. Montrer que y ∈ VB
et en déduire que UB est ouvert contenant B.
R) Même méthode que ce qui précède.
(e) Montrer que I est fermé
R) I = VA ∩ VB , d’où I est fermé car intersection de deux fermés.

2. Soient E et F deux ensembles, d une distance sur F et f : E −→ F une application


injective. Montrer que l’application δ : E × E −→ R+ définie par:
 
δ (u , v) = d f (u) , f (v)

est une distance sur E.

R)
 
• δ (u , v) = d f (u) , f (v) > 0 car d est une distance.
   
• δ (u , v) = d f (u) , f (v) = d f (v) , f (u) = δ (v , u)
 
• δ (u , v) = 0 ssi d f (u) , f (v) = 0 ssi f (u) = f (v) car d est une distance. f étant injective,
on a u = v d’où δ (u , v) = 0 ssi u = v.

• Pour tous u, 
v et w éléments
 deE, on a :   
δ (u , w) = d f (u) , f (w) 6 d f (u) , f (v) +d f (v) , f (w) = δ (u , v) + δ (v , w).
D’après ces quatre points qui précèdent, δ est une distance sur E.

Exercice n◦ 3
Soit f : R2 −→ R l’application définie par:

xp y q

où p , q ∈ N∗ si ( x , y) 6= ( 0 , 0)


x2 − x y + y 2

f ( x , y) =


 0 en (0 , 0)

2
 p+q−2
x2 + y 2
 2
2 2 2 2
1. Montrer que x − x y + y ≥ et en déduire que | f ( x , y) | ≤ 2 x + y
2
R)

• Pour tous réel x et y on a (x − y)2 > 0. C’est à dire x2 + y 2 − 2xy > 0 ou encore
1 2 1
(x + y 2 ) − xy > 0. En ajoutant à chaque membre de cette dernière inégalité (x2 + y 2 ),
2 2
on a
2 2
x +y
x2 − x y + y 2 ≥ .
2
• Pour la déduction, il faut remarquer que pour tous réels x et y on a
1 1  p+q
|x| 6 x2 + y 2 2 et |y| 6 x2 + y 2 2 . ce qui entraine |xp y q | 6 x2 + y 2 2 .
  p+q−2
2
2 2
En utilisant le résultat du premier point, on a | f ( x , y) | ≤ 2 x + y .

2. Déterminer les valeurs de p et q pour lesquelles f est continue sur R2 ?

R)

• f est continue sur R2 \{(0, 0)} car elle est une fonction rationnelle dont R2 \{(0, 0)} est
l’ensemble de définition.

• Étudions la continuité de f en (0, 0).


  p+q−2
2
2 2
On d’après 1), | f ( x , y) | ≤ 2 x + y −−−−−−→ 0 si p + q − 2 > 0.
(x,y)→(0,0)

• Si p + q > 3 f est donc continue sur R2 .

• Si p + q < 3 i.e. p = 1 et q = 1 le chemin particulier y = x ne mène pas à f (0 , 0)

Conclusion f est continue sur R2 si et seulement si p + q ≥ 3.

3. Déterminer les valeurs de p et q pour lesquelles f est différentiable sur R2 ?

R)

• f est différentiable sur R2 \{(0, 0)} car elle est une fonction rationnelle dont R2 \{(0, 0)} est
l’ensemble de définition.

• Étudions la différentiabilité de f en (0, 0).


∂f ∂f
f (x, 0) = 0 et f (0, y) = 0. On a donc (0, 0) = 0 et (0, 0) = 0. Si f est différentiable
∂x ∂y
en (0, 0) alors sa différentielle est nulle. Nous allons faire l’étude en utilisant la norme
euclidienne (toute norme équivalente à l’euclidienne est également valable),
f (x, y) f (x, y)
lim = lim p .
(x,y)→(0,0) ||(x, y)|| (x,y)→(0,0) x2 + y 2
  p+q−3
| f ( x , y) | 2 2
2
On d’après 1), ≤2 x +y −−−−−−→ 0 si p + q − 3 > 0.
||(x, y)|| (x,y)→(0,0)

• Si p + q > 4, avec p , q ∈ N∗ , f est donc diférentiable sur R2 .

3
f (x, y)
• Si p + q = 3 en prenant le chemin particulier y = x lim p n’est pas nulle; f
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
n’est pas différentiable à l’origine.

• Si p + q < 3 f n’est pas continue à l’origine, elle ne peut donc y être différentiable.

Conclusion f est différentiable sur R2 si et seulement si p + q ≥ 4.

4. Déterminer les valeurs de p et q pour lesquelles f est de classe C 1 sur R2 ?

R)

• f est de classe C ∞ sur R2 \{(0, 0)}. Pour qu’elle soit de classe C 1 sur R2 , il suffit que ses
dérivées partielles d’ordre 1 par rapport à x et par rapport à y existent et soient continues
sur à l’origine.
∂f xp−1 y q [(p − 2)x2 − (p − 1)xy + py 2 ]
(x, y) =
∂x (x2 − xy + y 2 )2
et
∂f xp y q−1 [qx2 − (q − 1)xy + (q − 2)y 2 ]
(x, y) = .
∂y (x2 − xy + y 2 )2
∂f ∂f
(x, y) et (x, y).
∂x ∂y
∂f ∂f
Etudions la continuité de ces fonctions en (0, 0) sachant (0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y
On a, pour tous réels x et y,
p−1 q  p+q−1
x y 6 x2 + y 2 2

et donc
∂f
(x, y) 6 10(p + 1)(x2 + y 2 ) p+q−3

∂x
2 −−−−−−→ 0, si p + q > 3.
(x,y)→(0,0)

On a de même

∂f
(x, y) 6 10(q + 1)(x2 + y 2 ) p+q−3

∂y
2 −−−−−−→ 0, si p + q > 3.
(x,y)→(0,0)

f est de classe C 1 sur R2 si et seulement si p + q > 4, avec p , q ∈ N∗ car f n’est pas


différentiable à l’origine si p + q = 3.

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