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INTRODUCTION AUX

CONVERTISSEURS STATIQUES
(LP/CTT/GEL363 S4 ;) ENSI
SEMAINE10-2

SOMMAIRE

Chapitre 5 : Convertisseurs alternatif-alternatif à fréquence


constante : les Gradateurs

5.1 – Introduction

5.2 - Gradateur monophasé

5.3 - Gradateurs triphasés

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Dr Akpé AGBOSSOU
ENSI/UL
5.1 - Introduction

Le gradateur est comme le hacheur un interrupteur statique qui permet le réglage de la valeur efficace d'une tension
alternative ; il est le plus souvent constitué de thyristors antiparallèles ou de triacs dans le cas de faibles puissances.
Le fonctionnement en alternatif rend l'extinction des thyristors plus simple qu'en continu, ils se bloquent en effet
lors de l'annulation du courant.

5.2 - Gradateur monophasé

Le schéma est celui de la figure 1. Lorsque le Th2


potentiel est positif en A, la commande de la gâchette A
de Th1 le met en conduction et la source alternative
transmet un courant au récepteur. La conduction de v vR charg
Th1 cessera lorsque le courant s'annulera. Il convient Th1
donc d'étudier ce courant qui dépend bien entendu de e
la nature du récepteur. Une demi-période après la B
commande de Th1, le potentiel étant positif en B on Figure 1
pourra commander Th2 à son tour à l'amorçage.

.
5.2.1 - Charge résistive

Soit v = VMsin, ( = t) la tension de la source alternative; lors de la conduction d'un thyristor, retardée de  sur
les sinusoïdes de tension, cette tension sinusoïdale est transmise au récepteur. Si ce récepteur est purement résistive
il est parcouru par un courant :

VM sin 
iR = (EQ) 1
R
vR
La tension vR aux bornes de la
résistance et le courant iR qui la
traverse sont représentés à la
figure 2. La valeur efficace de
cette tension est obtenue en 
écrivant :

iR

Figure 2

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Dr Akpé AGBOSSOU
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 2
VR2 =
1
 (VM sin ) d . (EQ) 2
 

D'où : VR = VM 1  1 
  −  + sin 2  . (EQ) 3
2  2 

En faisant varier  de 0 à  on peut donc régler la valeur efficace de la tension aux bornes de la résistance de
VM
= V (valeur efficace de la tension alternative de la source) jusqu'à 0.
2
On peut exprimer la valeur efficace du courant. On a :

2
V  

1
I 2R =  M sin   d . (EQ) 4
  R 

VR
Et l'on obtient bien évidemment I R = soit :
R

V  1
IR = 1− + sin 2 . (EQ) 5
R  2

Le courant pris au réseau iR étant constitué de sinusoïdes tronquées, son fondamental sera en retard sur la tension.
Il y aura donc consommation de puissance réactive bien que le récepteur soit purement résistif et le facteur de
puissance sera inférieur à 1.

La puissance active fournie par le réseau est :

P = VI1cos. (EQ) 6

I1: valeur efficace du fondamental du courant.


 : retard de ce fondamental sur la tension.

On peut écrire S = VIR.

D'où le facteur de puissance de l'ensemble gradateur et charge résistive.

P VI1 cos  I
f= = = 1 cos  . (EQ) 7
S VI R IR

Une étude de la décomposition en série de Fourrier du courant i R montre qu'il n'y a que des harmoniques d'ordre
impair. Par ailleurs il résulte d'une propriété de certaines séries convergentes, dont les séries de Fourrier que :

I 2R = I12 + I 32 + I 52 + ... (EQ) 8

I1
D'où f = cos  , (EQ) 9
I12 + I 32 + I 52 + ...

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On peut encore faire intervenir le taux d'harmoniques

I 32 + I 52 + I 72 + ...
= (EQ) 10 et il vient :
I1

cos  cos 
f= = . (EQ) 11
I 32 + I 52 + ... 1 + 2
1+
I12

Il est parfois plus explicite d'exprimer le facteur de puissance f en écrivant la puissance active fournie par le réseau
sous la forme :

2 RI 2R I
P= R I R d'où f = = R . (EQ) 12
VI R  V 
 
R

Or V représente la valeur efficace du courant iR lorsque  = 0 ; soit IRo cette valeur; on a :


R

IR
f= .
I Ro

Relation qui montre que le facteur de puissance est directement lié à la valeur efficace I R du courant dans la
résistance.

5.2.2 - Charge inductive.

Lors de la conduction d'un thyristor, la tension sinusoïdale est transmise au récepteur qui est alors parcouru par un
courant obtenu par la relation :

di
VMsin = Ri + L . (EQ) 13
d

di
Lorsque ce courant est maximum, on a =0 et par conséquent VMsin = Ri.
d

Ce maximum correspond à un angle 0.

En intégrant l'équation différentielle ci - dessus on obtient le courant correspondant à un angle  quelconque.


R
− 
sin ( −  ) .
VM
i = Ke L + (EQ) 14
Z

Avec Z = R 2 + L2 2 , tg = L
.
R
Pour déterminer la constante K écrivons que pour  =  on a : i = 0

R
− 
sin ( −  )e L
VM
D'où K = − et
Z

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VM − (− ) VM
R
i= − sin ( −  )e L + sin ( −  ) . (EQ) 15
Z Z

Ce courant s'annule pour un angle 1 tel que :



R
(1 −  )
sin(1-) = sin(-) e L (EQ) 16 relation qui permet de calculer 1.

La tension v aux bornes du récepteur et le courant i sont représentés à la figure 3 pour le cas d’une conduction
discontinue.

Calculons la valeur efficace de la tension :

1
Veff2 =
1
 (VM sin )2 d .
 

Relation qui donne :

1  
1 −  − (sin 21 − sin 2 ) .
1
Veff = VM (EQ) 17
2  2 

On remarque sur la figure 3 que la limite entre la conduction et la conduction discontinue est obtenue lorsque
1 =  + .

La relation (EQ) 39 permettant de calculer 1 s'écrit alors :

R

sin ( +  −  ) = sin ( −  )e L . (EQ) 18

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 −
R 

Ou sin ( −  ) 1 + e L  = 0 .

 

Ce qui est vérifié pour  =  ou tg = tg = L .


R
On peut préciser ce résultat en représentant avec plus
d'exactitude le courant :
R
− 
sin ( −  )
VM
i() = Ke L + (EQ) 19 avec
Z
R

sin ( −  )e L .
VM
K= −
Z
La courbe représentant cette fonction i() est la
R
− 
somme d'une exponentielle Ke L et d'une

sin ( −  ) .
VM
sinusoïde
Z
v
Vch

Figure 3 : cas d’une conduction discontinue.

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- <: sin(-) < 0 et K > 0. le courant i est représenté figure 4.a.

- =: sin(-) = 0 et K = 0.

sin ( −  ) , figure 4.b.


VM
d'où i() =
Z

- >: sin(-) > 0 et K < 0.

le courant est représenté figure 4.c.

v v v
i
i
i

 1 1 
1

 = 

+ +
+
Conduction Continue Conduction Critique Conduction
discontinue
1 >  +  1 =  + 
Figure 4.a
Figure 4.b Figure 4.c

Dans le cas où  <  et 1 >  + , si le second thyristor est commandé en  +  par une impulsion de courte durée
il ne s'amorcera pas en raison de la tension négative qui lui est imposé par l'autre thyristor encore en conduction.
Pour qu'il puisse s'amorcer il faut que l'impulsion de commande dure de  +  jusqu'au moins 1. En cas de non
amorçage du second thyristor il y aurait seulement conduction par le premier, une alternance sur deux, c'est à dire
que l'on aurait un fonctionnement redresseur mono alternance. Si au contraire, les impulsions de commandes ont
une largeur suffisante le thyristor 2 s’amorce, on a une conduction continue, au bout de quelques alternances

sin ( −  ) . Le gradateur se
VM
l'amortissement exponentiel est négligeable et le courant est de la forme
Z
comporte comme un interrupteur fermé en permanence. Dans ce cas on ne contrôle pas la tension aux bornes
de la charge. Le fonctionnement gradateur, c'est - à - dire le réglage de la tension et du courant, est donc
obtenu pour  >  ( dans le régime de conduction discontinue).

5.3 - Gradateurs triphasés

Un gradateur triphasé peut être considéré comme l'équivalent de trois gradateurs monophasés en étoile ou en
triangle.

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• Gradateur entre la source et le récepteur

Montage étoile des récepteurs

Figure 5

Montage triangle des récepteurs

Figure 6

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• Gradateur en aval du récepteur

Le montage étoile du gradateur en aval facilite la commande de gâchette des thyristors, surtout si on utilise trois
triacs.

R R

S S

T T

Figure 7 : Montage étoile Figure 8 : Montage en triangle du


du gradateur gradateur

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