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VII- Diodes et Applications et Applications

Objectif : Maitriser le principe de fonctionnement des diodes : Diodes de redressement et Diodes Zéner.
Contenu : Circuits à diodes :
 Redressement simple et double alternance,
 application à la stabilité de tension par la diode Zener,
 écrêtage.
 Logiques à diodes
 Fonction de commutation
 Les diodes spéciales.
Dans cette partie, nous s’intéressons à la base de fabrication et de fonctionnement d’une diode à jonction tout
en caractérisant sa réponse pour différente méthode de polarisation.
En général, on admet les modèles de fonctionnement suivants de la diode :
 Le modèle de diode dite parfaite (représenté sur la figure 7.2 (a)) :
− diode polarisée en sens direct : VD = 0.7V , ∀I ; la diode est dite passante.
− diode polarisée en sens inverse : I = 0, ∀VD ; la diode est dite bloquée.
 Si on considère que la tension de 0,7 V est négligeable devant les autres tensions du circuit, on obtient
alors le modèle de la diode dite idéale, dont la caractéristique est schématisée sur la figure 7.2 (b)
 Si on souhaite un modèle plus proche de la caractéristique de la diode réelle, on peut adopter le modèle
dit modèle dynamique représenté sur la figure 7.2 (c) : on considère que cette caractéristique est formée
de deux segments de droite :

VD < 0.7V ⇔ I = 0; (diode bloquée)



 VD − 0.7V
VD >= 0.7V ⇔ I = Rd
avec R d résistance dynamique de la diode passante.

Fig. 7.1 : modèles de fonctionnement la diode

7.1- Le redressement
Le but du redressement est la transformation des tensions alternatives en tensions continues pour alimenter
les charges qui doivent être alimentées toujours dans le même sens.

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Diodes et Applications et Applications

De loin la plus importante des applications de la diode, elle est liée au fait que, dans tout système électronique,
l’alimentation est toujours une tension continue. Or, la distribution de puissance se fait sous forme alternative.
Il sera donc nécessaire de convertir les signaux alternatifs en signaux continus.
La tension alternative dont on dispose est à valeur moyenne nulle donc, ne présente pas de composante
continue. Il va donc falloir, dans un premier temps faire en sorte d’obtenir un signal à valeur moyenne non
nulle. C’est le but de l’opération de redressement.

7.1.1- Redressement simple (mono) alternance


Pour ce, nous allons utiliser une diode qui possède une caractéristique I(V) non linéaire. Cette dernière va se
comporter comme un interrupteur et laissera passer le courant pendant l’alternance de tension qui la rendra
conductrice. On obtiendra ainsi une tension redressée mono alternance qui présente une valeur moyenne :
Pour simplifier on va considérer la diode comme un interrupteur parfait (Vi = 0 et ri = 0) :
• v(t) > 0  Diode passante  interrupteur fermé  VR = v(t)
• v(t) < 0  Diode bloquée  interrupteur ouvert  VR = 0
Si nous appliquons un signal
sinusoïdal v(t) à l’entrée du
montage représenté ci-contre, la
diode sera conductrice si la
tension d’entrée est supérieure à
sa tension de seuil c’est à dire
sensiblement 0,7 V.
La tension de sortie VR suivra
donc la tension d’entrée avec un
décalage de 0,7 V tant que celle-ci
sera supérieure au seuil.

Dès que l’entrée passe au-dessous Fig. 7.2 : Redressement mono-alternance


du seuil, le courant s’annule et la
tension de sortie est nulle. On obtient donc un signal redressé mono alternance présentant une valeur moyenne.

On constate sur la figure ci-dessus que la tension redressée est toujours positive mais elle est encore loin d’être
continue. Calculons sa composante continue qui n’est rien d’autre que sa valeur moyenne :

1 2π 1 2π vˆ π vˆ vˆ
[ − cos θ ]0 =
π
VR (t ) =  VR (t ) dt =  vˆ sin θ dθ =  sin θ dθ =
2π 0 2π 0 2π 0 2π π
A l’instant θ = 3π/2, la tension inverse aux bornes de la diode atteint sa valeur inverse maximale :

VD = v(t ) − VR = −Vˆ − 0 = −Vˆ

7.1.2- Redressement double alternance


Pour que VR s’approche un peu plus d’une tension continue, on va redresser les deux alternances : Le
redressement simple alternance présentant un rendement faible, on a fait évoluer le système afin de le rendre
plus efficace.

a- Redressement double alternance, montage à base de transformateur à point milieu

Si on prend le point milieu du transformateur comme référence, les tensions de sortie du transformateur V1 et
V2 sont en opposition de phase (Figure ci-dessous).

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Diodes et Applications et Applications

Pendant l’alternance positive de V1, (négative de V2), la diode D1 conduit et alimente la charge alors que la
diode D2 est bloquée  VR = V1.

Pendant l’alternance négative de V1, (positive de V2), la diode D1 est bloquée alors que la diode D2
conductrice, alimente la charge  VR = V2. La charge se trouve ainsi alimentée pendant les deux alternances.
La tension VR est représentée sur figure ci-dessous.


(a) Première alternance


(b) Deuxième alternance

 Les Signaux d’un redressement double alternance


(c) double alternance
Fig. 7.3 : Redressement à base de transformateur à point milieu

b- Redressement double alternance, pont de Graëtz.


On a donc substitué à la simple diode un ensemble de quatre diodes montées en pont. Ce montage est
représenté ci-dessous.

Fig. 7.4 : Redresseur double alternance à pont


Pendant l’alternance positive de v(t), les diodes D1 et D2 sont conductrice et alimentent la charge (VR =
v(t)), les diodes D3 et D4 sont bloquée (Figure ci-dessus). Pendant l’alternance négative de v(t), les diodes
D3 et D4 sont conductrice et alimentent la charge, (VR = - v(t)) les diodes D1 et D2 sont bloquée (voir Figure
ci-dessus). Le résultat est que la charge est alimentée toujours dans le même sens, la tension VR est la même
que celle du montage à base de transformateur à point milieu.
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La composante continue de la tension VR (valeur moyenne) a doublé par rapport au redressement simple
2vˆ
alternance : VR (t ) =
π
On obtient donc une amélioration notable du rendement. Ce système est utilisé dans tous les redresseurs; on
lui adjoindra une capacité en parallèle avec la résistance afin d’obtenir une valeur quasi continue ainsi qu’un
ensemble de régulation permettant de compenser instantanément des variations pouvant apparaître au niveau
de l’utilisation. Ce montage est la base des alimentations stabilisées.
• Montage à point milieu : Pendant la première alternance, la diode D2 est bloquée, la tension inverse
à ses bornes atteint sa valeur max à l’instant θ = π/2, VD = V2 - V1 = -E - E = -2E. Pour la diode D1,
cette valeur est atteinte à l’instant θ = 3π/2.
• Montage à pont : Pendant l’alternance positive de Ve, les diodes D3 et D4 sont bloquées, la tension
inverse à leurs bornes atteint sa valeur max à l’instant θ = π/2, VD3 = VD4 = 0 - Ve = 0 - E = -E.

c- Filtrage par condensateur en tête


Le filtrage est réalisé à l’aide d’un condensateur de forte valeur
placé en parallèle de la charge RL comme cela est indiqué sur figure
ci-contre. L’allure de la tension VR obtenue est illustrée sur figure
ci-dessous pour C=2200 μF et sur figure ci-dessous pour différentes
valeurs de C. La diode conduit pendant l’intervalle [a,b], la tension
VC = VR suit alors la valeur de Ve. A l’instant b, Ve diminue
Fig. 7.5 : Redressement et filtrage
rapidement, la capacité ne peut se décharger dans le transformateur
à cause de la diode, elle va donc se décharger (alimenter) dans la charge RL avec la constante de temps τ =RL
C. Si la valeur de C est importante, cette décharge est lente et Ve devient très vite inférieure à VR ce qui
provoque le blocage de la diode. On constate donc que pendant la quasi-totalité du temps, la charge RL est
alimentée par le condensateur qui est rechargé à chaque période pendant l’intervalle de temps [a,b].

La tension VR aux bornes de la charge n’est pas tout à fait continue, mais comporte une ondulation d’amplitude
ΔV qui est d’autant plus faible que la valeur de C est élevée (voir figure ci-dessous).
Essayons de déterminer
l’expression de l’ondulation ΔV et
de la valeur moyenne VR.
L’équation de VR pendant la
t

décharge est VR = Vˆe e RLC . Si on
note E’ la valeur de VR à l’instant t
= a, on aura 2ΔV = Vˆe - E’. Si la
valeur de C est importante, la
décharge dure quasiment toute la
période T et on aura :
Fig. 7.6 : Tension VR avec R=100 Ω et C=2200 μF


T
 −
T

2∆V = Vˆe − E ' = Vˆe − Vˆe e RL C
= Ve  1 − e
ˆ RL C

 
 

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Diodes et Applications et Applications

Fig. 7.7 : Tension VL avec R=100 Ω et différentes valeurs de C

T
Le terme − est faible devant l’unité, on peut donc faire un développement au premier ordre de
RL C

l’exponentielle et utiliser l’approximation e x = 1 + x ce qui donne :

  T  Vˆe
2∆V = Vˆe 1 − 1 − 
  ∆ V = - l’amplitude de l’ondulation
  RL C   2 RL Cf
Vˆe  1 
La valeur moyenne de la tension obtenue est : eV = V ˆ
e − ∆V = Vˆ
e − = Vˆe 1 − 
2 RLCf  2 RL Cf 
En général la résistance RL n’est pas connue et c’est plutôt le courant moyen IL fourni par l’alimentation ainsi
obtenue qui permet de la caractériser. Sachant que Ve est voisine de Vˆe , on peut écrire Vˆe = RL I L à la place
de Ve = RL I L qui donne
Vˆe IL I
RL =  ∆V = et Ve = Vˆe − L
IL 2Cf 2Cf
Application numérique :
E = 9V, f = 50 Hz, C = 4700 μF  ΔV = IL / 0.47

Dans le cas du redressement double alternance, l’amplitude de l’ondulation est divisée par 2, en effet,

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Fig. 7.8 : Redresseurs double alternance avec filtrage

Fig. 7.9 : Redressement double alternance et filtrage

La décharge se fait pendant une demi-période de Ve (ou de V1 ) d’où :


T
 −
T

2∆V = Vˆe − E ' = Vˆe − Vˆe e 2 RL C
= Vˆe 1 − e L C
2 R

 
 
En utilisant la même approximation pour l’exponentielle, on obtient :
Vˆe I
∆V = = L
4 RL Cf 4Cf

7.2- Logiques à diodes


Très utilisées dans les années 1960, elles sont tombées en désuétude avec le
développement des circuits intégrés, mais le principe de base subsiste notamment
dans les logiques TTL qui en sont une évolution. Le principe de base est
représenté sur le schéma suivant :
Les tensions e1 et e2 sont des signaux logiques dont les valeurs sont +5 V et -5 V.
La tension d’alimentation E est égale à 10 V et la résistance R vaut 1 kΩ. Nous
allons déterminer les états possibles de la sortie afin de définir quelle est la
fonction logique ainsi réalisée. Pour ce, il faut prendre en compte quatre états
possibles de entrées :
→ e1 = e2 = + 5 V
→ e1 = e2 = − 5 V Fig. 7.10 : Logiques à diodes.
→ e1 = +5 V , e2 = −5 V
→ e1 = −5 V , e2 = +5 V
Les deux derniers cas sont identiques ; nous avons donc trois cas à analyser.
1) e1 = e2 = +5 V; les deux diodes conduisent car la tension à leurs bornes est théoriquement supérieure
à 0,6 V (+5 V sur la cathode et + 10 V sur l’anode). La tension de sortie est donc égale à la tension
d’entrée décalée de 0,6 V soit : s = 5,6 V (« 1 » logique).

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2) e1 = e2 = -5 V; les deux diodes conduisent car la tension à leurs bornes est théoriquement supérieure
à 0,6 V (-5 V sur la cathode et + 10 V sur l’anode). La tension de sortie est donc égale à la tension
d’entrée décalée de 0,6 V soit : s = -4,4 V (« 0 » logique).
3) e1 = +5 V, e2 = -5 V où e1 = - 5 V, e2 = +5 V
Il va falloir, dans ce cas faire une hypothèse sur l’état des diodes. Trois cas sont possibles :
• Les deux diodes sont bloquées → cette hypothèse est irréaliste compte tenu de ce qui vient d’être
écrit (tension > 0,6 V).
• Les deux diodes conduisent → les anodes sont communes (même potentiel) il est donc impossible
que deux diodes ayant des tensions différentes sur leurs cathodes puissent être conductrices
simultanément.
• L’une conduit l’autre est bloquée ; c’est la seule hypothèse plausible. La diode qui conduit sera celle
qui a la tension maximum à ses bornes, c’est à dire celle sur laquelle on applique la tension de –5 V.
On vérifie rapidement que la sortie vaut alors –4,4 V ce qui correspond bien à un blocage pour
l’autre. La sortie est alors au « 0 » logique.
La table de vérité qui en découle est donc

La fonction ainsi réalisée correspond à une fonction « et » :


s = e1 et e2 = e1 ∗ e2

7.3- Les diodes spéciales


La table de vérité
7.3.1- Diodes Zener.
Lors de l’étude du claquage des diodes, nous avons montré qu’au voisinage de la tension de claquage, la
tension augmentait très rapidement pour de très faibles variations de tension. On dispose alors d’une quasi
référence de tension à la condition de contrôler le phénomène afin d’éviter un emballement thermique qui
serait destructif pour le composant.

Ce phénomène est de très bonne qualité pour des dopages correspondant à des tensions de claquage situées
entre 5 et 6 V. De plus, on associe souvent une diode en direct avec une diode « zener ». Ceci présente un
avantage important car l’effet zener présente un coefficient de température positif alors que pour une diode en
direct, le coefficient de température est négatif. On a donc des dispositifs parfaitement stables en température.
Il suffira pour ce de réaliser deux jonctions en série. La figure suivante montre la réalisation d ce dispositif.

Fig. 7.11 : Diode Zener compensée en


température et sa réalisation technologique
Les diodes Zener existent en différentes tensions. Pour des tensions importantes de l’ordre de la dizaine de
volts et plus, on utilise plusieurs diodes en série montées dans un même boîtier.
Lorsque la diode est polarisée en inverse, le courant inverse qui la traverse est quasiment nul. On ne peut
cependant pas augmenter indéfiniment la tension inverse aux bornes d’une diode. Lorsque cette tension atteint
une certaine valeur, le champ électrique qui règne dans la jonction devient suffisamment élevé pour ioniser
les atomes en leur arrachant les électrons de valence qui deviennent libres et génèrent un courant inverse très
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Diodes et Applications et Applications

important. On dit qu’il y a un effet d’avalanche ou


qu’il y a claquage de la diode. La tension aux
bornes de la diode reste constante quel que soit le
courant inverse qui circule dans la diode. Cette
tension dite tension de claquage VB (breakdown
voltage) reste importante pour les diodes à usage
général (quelques 100ène de Volts), sa valeur est
précisée par les constructeurs pour chaque type de
diode.

La diode Zener est une diode pour laquelle on a


utilisé des semi-conducteurs N et P très fortement
dopés ce qui a comme effet de réduire la tension de
claquage VB qui sera appelée tension Zener VZ.
Durant la fabrication, on sait contrôler avec
précision la valeur de VZ. Les diodes Zener sont
fabriquées pour être utilisés en inverse dans la zone
d’avalanche. Dans ce cas, la tension à ses bornes
reste égale à VZ quel que soit le courant Iz qui la
traverse. On l’appelle diode stabilisatrice de
tension. Evidemment, une Zener polarisée en
directe fonctionne comme une diode normale. Fig. 7.12 : caractéristique de la diode Zener

Stabilisation par diode Zener


Avec le montage de la figure ci-contre, on va essayer de stabiliser la tension aux bornes la charge RL à l’aide
d’une diode Zener (VZ = 5V).
Pour les faibles valeurs de E, la Zener reste bloquée, la tension VL aux
bornes de RL sera calculée comme si la Zener était absente. Dès que VL
dépasse VZ, la Zener conduit et VL reste égale à VZ.
a) E = 3V
On suppose que la Zener est bloquée, Iz = 0,
RL 200
VL = E= × 3 = 2V Fig. 7.12 : stabilisation par Zener
RL + R 300
VL < VZ , donc la Zener est bien bloquée, tout le courant I passe de la charge,
E 3
IL = I = = = 10 mA
RL + R 300
b) E = 6V
On suppose que la Zener est bloquée, Iz = 0,
RL 200
VL = E= × 6 = 4V
RL + R 300
VL < VZ , donc la Zener est encore bloquée, tout le courant I passe de la charge,
E 6
IL = I = = = 20 mA
RL + R 300
c) E = 9V
On suppose que la Zener est bloquée, Iz = 0,
RL 200
VL = E= × 9 = 6V
RL + R 300
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Diodes et Applications et Applications

VL > VZ , donc la Zener conduit et impose VL = VZ = 5 V, le courant I se partage entre Iz et IL


VL 5 E − VZ 9 − 5
IL = = = 25 mA, I= = = 40 mA, I Z = I − I L = 15 mA
RL 200 R 100
d) E=12V

Il est évident que la Zener va conduire ici aussi et imposer VL = VZ = 5 V


V 5 E − VZ 12 − 5
IL = L = = 25 mA, I = = = 70 mA, I Z = I − I L = 35 mA
RL 200 R 100
En conclusion, on remarque que tant que la Zener est bloquée, la tension VL aux bornes de la charge n’est pas
stabilisée. Tout se passe comme si la Zener n’était pas là.
Dès que la Zener conduit, la tension aux bornes de la charge est stabilisée à la valeur VZ, le courant dans la
charge RL reste égal à VZ/RL, et c’est le courant Iz qui circule dans la Zener qui varie pour compenser les
variations de I.

7.3.2- La diode « Varicap ».


Les diodes de type « Varicap » (diodes à capacité variable) sont des diodes conçues pour amplifier fortement
la variation de capacité en fonction de la tension inverse appliquée. Elles sont donc basées sur la variation de
la dimension de charge d’espace en fonction de la tension appliquée.

Pour amplifier le phénomène, on utilise des dopages dont le profil est tel que la dimension varie de façon
maximale pour une variation de tension donnée. Ces profils varient généralement suivant des fonctions du
type hyperboliques. On parle de jonctions hyper-abruptes.
Ces dispositifs sont souvent utilisés pour piloter des oscillateurs dont on fait dériver la fréquence, au rythme
d’un signal basse fréquence, autour d’une fréquence centrale (modulation de fréquence). La représentation
symbolique est montrée ci- dessous ;
Le montage classique d’utilisation est représenté ci-dessous.

Symbole :

Fig. 7.13 :

7.3.3- Diodes Schottky


La diode Schottky est utilisée en haute fréquence. Elle est constituée par une zone métallique (or, argent
ou platine) et une zone N. Les électrons libres sont les seuls porteurs majoritaires dans la jonction. Cette
jonction hétérogène est très utilisée dans les circuits logiques rapides.

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7.3.4- Diodes électroluminescentes (LED)


La LED (Light Emitting Diode), également appelée diode électroluminescente, est une diode prévue pour
fonctionner en polarisation directe, afin d’émettre des radiations lumineuses invisibles (infrarouge) ou
visibles (rouge, orange, jaune, vert ou bleu). Ces composants ont des caractéristiques intéressantes comme
une durée de vie quasi illimitée (100 000 heures) et une petite taille. On les rencontre partout : feux
tricolores de circulation, panneaux d'affichage électroniques (heure, température...). Les diodes à
infrarouges servent beaucoup dans les télécommandes d'appareils TV …

7.4- Fonction de commutation


7.4.1- Réponse à un signal carré
Considérons le circuit représenté sur la figure ci-dessous auquel on applique un signal carré du type de celui
représenté ci-contre.

Fig. 7.14
Fig. 7.15
Nous allons chercher à établir les équations
permettant de représenter les évolutions de la tension aux bornes de la diode et du courant dans cette dernière
en fonction du temps. Pour ce, il est nécessaire de pouvoir modéliser la diode dans les différentes phases du
processus de commutation :
1) t < t 0; v(t ) = - Ei – la diode est bloquée.
2) t 0 - ε < t < t0 + ε ; v(t ) passe de - Ei à ED – la diode passe d’un état bloqué à un état conducteur.
3) t0 < t < t1 , v(t ) = ED – la diode est conductrice.
4) t1 - ε < t < t1 + ε ; v(t ) passe de ED à - Ei – la diode passe d’un état conducteur à un état bloqué.
Il faut donc modéliser notre circuit dans chacune de ces phases.

a- La diode est bloquée.


Dans cette phase, t < t0, la diode étant bloquée, le courant dans le circuit est nul. La tension se retrouve donc
entièrement aux bornes de la diode. Cette dernière peut se représenter par sa capacité de transition qui
s’écrit :
ε Aj
CT =

(V − Ei )
qN *
La modélisation du circuit correspond alors à une résistance R en série avec une capacité CT. C’est donc ce
modèle qui va être la base de l’étude qui suit.

b- La diode se débloque
Le passage de l’état bloqué à l’état conducteur va se faire en deux phases :
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Diodes et Applications et Applications

• Une première phase pendant laquelle la diode sera toujours bloquée. Elle correspond à la charge de la
capacité de transition et existera durant le temps pendant lequel la tension aux bornes de la diode sera
comprise entre –Ei et la tension de seuil V0 de la diode (V0 ~0,6 V).
• Une deuxième phase pendant laquelle la diode sera conductrice.
Dans la première phase de la commutation, la tension d’entrée va passer, de manière quasi instantanée, de la
valeur –Ei à la valeur ED. La capacité de la charge d’espace va donc évoluer en fonction du temps puisque la
tension aux bornes de la diode va suivre la tension d’entrée tout au moins tant que la diode sera bloquée.

Cette évolution de la tension entraîne une évolution de la capacité qui varie donc avec le temps. Doit-on
prendre en compte la capacité au départ (pour v(t) = -Ei), à la fin de la période de blocage (v(t) = V0)…; pour
pouvoir faire un calcul de manière relativement simple, on calcule une valeur moyenne de la capacité pendant
cette période de blocage. Celle-ci s’exprime par une relation qui s’écrit :
1 V0 ε Aj
CT =
Ei + V0  − Ei

dV
(V − V )
qN *
qui s’écrit
1 ε Aj V0 −
1
CT =
Ei + V0 2ε  − Ei
(V − V ) 2 dV

qN *
ε Aj
V0
1  1

=  − 2(V − V ) 2

Ei + V0 2ε   − Ei Fig. 7.16
qN *
on obtient

1 2ε Aj  1 1

CT =  (V + E ) 2
− (V − V ) 2

Ei + V0 2ε
i 0
 
qN *
Tout se passe donc comme si on avait un circuit R
C aux bornes duquel on applique un signal variant
de –Ei à ED. La capacité CT va donc se charger à
travers la résistance R suivant une loi du type :
t

VD (t ) = Ae RCT
+B
A et B sont déterminés à partir des conditions
initiales et finales qui sont :

pour t ≤ t0 , VD (t0 ) = A + B = − Ei

pour t  ∞, VD (∞) = B = ED  A = −( ED + Ei )
t

 VD (t ) = −( ED + Ei )e RCT
+ ED

Mais, dès que la tension aux bornes de la diode


atteint V0, celle-ci se met à conduire et impose à ses
bornes une tension constante. Le modèle devient
Fig. 7.17
celui de la diode polarisée en direct.
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Diodes et Applications et Applications

La diode va donc mettre un temps td –t0 avant de conduire. Ce temps est généralement appelé « temps de délai
». A partir de là, le modèle de la diode devient constitué de la résistance dynamique et de la capacité de
diffusion. Tout se passe comme si cette capacité CD se chargeait à la valeur ED.
Nous pouvons, dans un même temps tracer la variation
du courant. Lorsque la tension d’entrée passe de –Ei à ED,
la capacité se comporte comme un court-circuit. Le
courant est donc maximum et vaut (Ei+ED)/R. La
capacité va ensuite se charger et le courant va décroître
jusqu’à (ED –V0)/R.

c- La diode conduit.
Nous venons de voir que, lorsque la diode conduit, elle
peut être représentée par son modèle équivalent en
polarisation directe c’est à dire, la capacité de diffusion
en parallèle avec la résistance dynamique. Cette capacité
de diffusion a emmagasiné une charge qui correspond à
la tension ED. Le courant qui circule dans la diode permet
de calculer la valeur de la résistance dynamique. Le Fig. 7.18
système est stable tant que la tension d’entrée n’évolue
pas.

d- La diode se bloque
Comme pour le déblocage, le blocage de la diode
va s’opérer en deux phases.

Une première pendant laquelle la diode va se


comporter comme un générateur. Cette phase va
lui permettre d’évacuer les charges stockées par la
capacité de diffusion. Le courant va donc
s’inverser alors que la tension conservera la même
valeur.

Cette phase va durer tant que la charge stockée


n’aura pas été complètement évacuée c’est-à-dire
tant que la tension qui existerait théoriquement
aux bornes de la capacité de diffusion sera
supérieure à V0.

Pendant toute cette phase, le courant va demeurer Fig. 7.19


constant et égal à: I = -(V0 + Ei)/R. la variation de
courant à l’ instant où la tension d’entrée commute de ED à Ei sera la même que lors de la commutation de –
Ei à ED.

Dès que la tension théorique aux bornes de la diode devient égale à V0, la diode se bloque. Le modèle redevient
celui du fonctionnement en inverse c’est à dire la capacité de transition. La fin du processus de commutation
correspond à la décharge de la capacité de transition qui va passer de V0 à –Ei. Le courant va alors tendre
exponentiellement vers 0.

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Diodes et Applications et Applications

On peut résumer tout ceci sur la figure ci-dessous.

Fig. 7.20

7.5- Exercices
Exercice n°1 :
On considère le schéma ci-contre :
a) Exprimez la valeur minimum de VEmax (en
fonction de E0, R1 et R2) qui assure la
conduction des diodes.
b) E0 = 4V, VE = 16. sin (100.ℼ.t), R1 = R2 = 1 kΩ.
En prenant pour echelles : 1cm pour 2V, et 1cm
pour 5mA, tracez le graphe de VS et I.

Exercice n°2 :
Soit le circuit représenté à la figure 7.21. On considère une
tension secondaire efficace de 24 volts.
On donne R = 100 Ω et C = 1000 μF. Fig. 7.21 :
1) Calculer le taux d’ondulation du signal filtré.
2) Concevoir de nouveau le filtre à condensateur en tête du circuit redresseur de façon que le taux
d’ondulation soit de 1%.

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Diodes et Applications et Applications

Exercice n°3 : Dans le circuit de figure 7.22, déterminer la puissance PD


dissipée dans la Diode Zener, ainsi que la puissance P1 dissipée dans la
résistance. Montrer que PD + P1 correspond bien à la puissance P0 fournie par
le générateur. La Diode Zener est caractérisée par une tension VZ = 12V.
On donne E = 20V et R = 80Ω.

Exercice n°4 :
1) A quoi consiste le redressement d’un signal ?
2) Produire un schéma de montage permettant le redressement d’un signal
sinusoïdal u = UM sinωt à l’aide d’un pont de Graetz. Fig. 7.22 :
3) Donner le Principe de fonctionnement et représenter le signal de sotie uS.
4) Pour stabiliser le signal de sortie le schéma de la figure 7.16 a été utilisé ;
a) donner le schéma équivalent de ce montage avec une résistance RZ de la diode Zener non négligeable ;
b) donner l’expression de uS en fonction de u, UZ, RP et RZ ;
c) Déterminer le coefficient de régulation K à courant de
∆u
sortie iS constant : K = s
∆u

Fig. 7.23

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