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MPSI 3 Devoir surveillé 2022-2023

DS 7 de mathématiques

Durée : 4 heures. Tout appareil électronique est interdit.

L’exercice technique et les deux problèmes sont entièrement indépendants.

1 Technique
1. (a) On trouve que F est défini par les équations x + 2y + 3z − 4t = 0 et y + z − t = 0.
(b) F est de dimension 2 car il est engendré par deux vecteurs, manifestement
non colinéaires. G est aussi de dimension 2 car on a immédiatement G =
Vect((1, 1, 0, 0), (0, 0, 1, 1)) et que ces deux vecteurs sont non colinéaires. Comme
4 = 2 + 2, il suffit donc de montrer que F ∩ G = {0} pour justifier qu’ils sont
supplémentaires dans R4 .
On résout rapidement le système formé des 2 équations définissant G et des
deux trouvées pour F . Ce système n’admet que (0, 0, 0, 0) comme solution, ce
qui montre F ∩ G = {0}. Donc F et G sont supplémentaires dans R4 .
n
X
2. Soit n ∈ N. On note ϕn : Rn [X] → Rn [X], Q 7→ Q(k) . C’est manifestement une
k=0
application linéaire. De plus, ϕn (Q) est du degré de Q pour tout Q ∈ Rn [X], car
Xn
ϕn (Q) = Q + Q(k) et que tous les termes dans la somme ont un degré strictement
k=1
inférieur à celui de Q. En particulier, ϕn (Q) = 0 ⇐⇒ Q = 0 et donc ϕn est
injective. Comme ϕn est un endomorphisme de Rn [X], de dimension finie, c’en est
donc un automorphisme.
Considérons maintenant P ∈ R[X]. Alors, P ∈ Rn [X] pour un certain n ∈ N (par
exemple son degré, si P ≠ 0). On peut donc trouver un unique Q ∈ Rn [X] tel que
deg Q
X
ϕn (Q) = P , ce qu’on peut réécrire comme P = Q(k) .
k=0
deg Q
X
De plus, si deg Q > n, on ne peut pas avoir P = Q(k) car la somme de droite est
k=0
du même degré que Q, donc de degré > n. Ceci conclut.

1
 
−5 3
3. Soit A = , canoniquement associée à f ∈ L(R2 ).
6 −2
   
−6 3 3 3
(a) On a A − I2 = et A + 8I2 = . Ces deux matrices ont des
6 −3 6 6
colonnes liées ; donc elles ne sont pas inversibles. (on peut aussi calculer leur
déterminant)
(b) Comme A − I2 n’est pas inversible, f − idR2 n’est pas injective. On peut donc
trouver e1 ∈ R2 −{0} tel que f (e1 ) = e1 . De même, on peut trouver e2 ∈ R2 −{0}
tels que f (e2 ) = 8e2 . La famille (e1 , e2 ) est une base de R2 : car elle est formée
de deux vecteurs propres de f (ce qui montre la liberté) et que dim R2 = 2.
Cette base convient.
(c) Comme (e1 , e2 ) est une base de R2 , on définit un unique endomorphisme g
de R2 en demandant que g(e1 ) = e1 et g(e2 ) = −2e2 . Alors, g 3 (e1 ) = e1 et
g 3 (e2 ) = −8e2 . Donc f et g 3 coïncident sur la base (e1 , e2 ), donc g 3 = f . La
matrice B canoniquement associée à g vérifie alors B 3 = A.

2 Problème - Racine carrée d’un endomorphisme


2.1 Préliminaires
1. N0 = Ker(u0 ) = Ker(IdE ) = {0}, Nn = Ker(un ) = E par hypothèse. Soit k ∈
J0, n − 1K. Soit u ∈ Nk . Alors uk (x) = 0, donc uk+1 (x) = u(uk (x)) = u(0) = 0. Donc
u ∈ Nk+1 . Et donc, Nk ⊂ Nk+1 .

2. On remarque que pour tous k, l ∈ N, uk+l (x) = 0 ⇐⇒ uk (ul (x)). Cela revient à
dire que x ∈ Nk+l ⇐⇒ ul (x) ∈ Nk , donc Nk+l = (ul )−1 (Nk ).
Supposons par l’absurde que, pour un k ∈ J0, n − 1K, Nk = Nk+1 . En prenant
l = n − k − 1 dans l’identité précédente, on en déduit Nn−1 = Nn . Or, c’est absurde
: on a par hypothèse un = 0, mais un−1 ̸= 0.
Donc les inclusions Nk ⊂ Nk+1 sont strictes. La suite (dim Nk )k∈J0,nK est donc une
suite strictement croissante d’entiers, avec dim N0 = 0 et dim Nn = n. La seule
possibilité est que dim Nk = k pour tout k.

3. La famille e a n éléments dans un espace de dimension n. Il suffit donc de montrer


qu’elle est libre pour montrer que c’est une base. Soient λ0 , . . . , λn−1 ∈ R tels que
n−1
X
λk uk (x) = 0.
k=0
On montre par récurrence forte finie que tous les λk sont nuls. Pour λ0 , on calcule

2
l’image par un−1 dans l’égalité précédente. On a :
n−1
X
λk un−1+k (x) = 0.
k=0

Les un−1+k (x) sont nuls si k ≥ 1. Donc λ0 un−1 (x) = 0. Comme un−1 (x) ̸= 0, on a
λ0 = 0.
Supposons donc les λi nuls pour i ≤ k − 1, où k ∈ J1, n − 1K est fixé. On a donc
n−1
X
λi ui (x) = 0.
i=k

On évalue un−1−k sur cette identité et on trouve comme précédemment : λk un−1 (x) =
0 et donc λk = 0.
Ainsi, e est libre ; c’est donc une base de E.
4. Dans la base e, le premier vecteur est envoyé par u sur le deuxième, le deuxième sur
le troisième, etc. et le dernier sur 0. La matrice de u dans la base e est ainsi formée
par des 1 sur la sous-diagonale et de 0 partout ailleurs. On illustre en dimension 4
(pour simplifier ) :  
0 0 0 0
1 0 0 0
Mate (u) = 0 1 0 0 .

0 0 1 0

5. Notons C(u) le commutant de u et K[u] = Vect(idE , u, u2 , . . . , un−1 ). Pour tout


i ∈ J0, n − 1K, on a ui ∈ C(u), donc par linéarité K[u] ⊂ C(u).
Soit v ∈ C(u). On écrit v(x0 ) dans la base E : il existe a0 , . . . , an−1 ∈ R tels que
n−1
X
v(x0 ) = ak uk (x0 ).
k=0

Soit i ∈ J0, n − 1K. On utilise v ◦ ui = ui ◦ v (récurrence immédiate) :


n−1
X n−1
X
i i i k
v(u (x0 )) = u (v(x0 )) = ak u (u (x0 )) = ak uk (ui (x0 )).
k=0 k=0

n−1
X
On en déduit que v et ak uk coïncident sur tous les éléments ui (x0 ), donc sur tous
k=0
les éléments de e. Par linéarité, on a donc :
n−1
X
v= ak uk ∈ K[u].
k=0

3
(Rappelons que la même preuve montre l’égalité C(u) = K[u] dès qu’il existe un vecteur
x ∈ E pour lequel (x, u(x), . . . , un−1 (x)) est une base de E – on dit alors que u est
cyclique.)
6. On suppose que g 2 = λ IdE +u. Alors,
g ◦ u = g ◦ (g 2 − λ IdE ) = g 3 − λg = (g 2 − λ IdE ) ◦ g = u ◦ g.
Donc, g commute avec u.
7. On a u3 = 0 mais u2 ̸= 0, donc u est nilpotent d’indice 3 = dim R2 [X]. On peut
donc appliquer les questions précédentes à cette situation. Supposons que λ ∈ R
et g ∈ L(E) sont tels que g 2 = λ IdE +u. Alors, g commute avec u (Q6), donc
g ∈ Vect(IdE , u, u2 ) (Q5). On peut donc écrire g = a IdE +bu + cu2 , autrement dit :
∀P ∈ R2 [X], g(P ) = aP + bP ′ + cP ′′ .
Alors, pour tout P ∈ R2 [X],
g 2 (P ) = ag(P ) + bg(P ′ ) + cg(P ′′ ) = a(aP + bP ′ + cP ′′ ) + b(aP ′ + bP ′′ ) + c(aP ′′ ).
On écrit pas les autres termes nuls, puisque P (3) = 0.
Ainsi, g 2 (P ) = a2 P + 2abP ′ + (2ac + b2 )P ′′ . On doit donc avoir
∀P ∈ R2 [X], λP + P ′ = a2 P + 2abP ′ + (2ac + b2 )P ′′ .
Avec P = 1, on trouve a2 = λ. Puis, avec P = X, 2ab = 1. Enfin, avec P = X 2 ,
2ac + b2 = 0.

Si λ < 0, a2 = λ n’a pas de solution, donc g 2 = λ IdE +u non plus. Si λ = 0, a2 = 0


donne a = 0 et 2ab = 1 n’a pas de solution, donc g 2 = λ IdE +u, non plus. Enfin, si
√ 1 −b2 1
λ > 0, on a a = ± λ, puis b = ± √ et c = = ∓ 3/2 .
2 λ 2a 8λ
Réciproquement, avec ces valeurs, les calculs montrent que l’égalité g 2 = λ IdE +u
est vérifiée en 1, X et X 2 , donc sur R2 [X] par linéarité.
Bilan : pas de solution si λ ≤ 0, deux solutions si λ > 0 :
1 1
g : P 7→ λ1/2 P + 1/2 P ′ − 3/2 P ′′ et −g.
2λ 8λ

2.2 Absence de solutions si λ ≤ 0


8. D’après Q6, g commute avec u. Soit k ∈ J0, nK et x ∈ Nk . Alors, g commute aussi
avec uk (récurrence immédiate) et
uk (g(x)) = g(uk (x)) = g(0) = 0.
Donc, g(x) ∈ Nk et donc Nk est stable par g.

4
9. D’après la question précédente, g stabilise N1 = Ker(u). D’après Q2, N1 est de
dimension 1, notons x un vecteur non nul de N1 , de sorte que N1 = Vect(x). Alors,
g(x) ∈ N1 , donc g(x) est de la forme ax, pour un a ∈ R. On évalue g 2 = λ IdE +u en
x:
a2 x = λx + 0.
Comme x est non nul, λ = a2 et donc λ ≥ 0.
10. Supposons que g 2 = u. Alors g 2n = un = 0, donc g est nilpotent. Comme un−1 ̸= 0,
g 2n−2 ̸= 0 et donc l’indice de g est ≥ 2n − 1. Or, on sait que dans un espace vectoriel
de dimension n, l’indice d’un endomorphisme nilpotent est ≤ n (sinon, en raisonnant
comme dans la question 3, on construirait une famille libre dans E avec strictement
plus de n éléments). On a donc 2n − 1 ≤ n, d’où n ≤ 1, ce qui est contraire à
l’hypothèse.

2.3 Construction de solutions pour λ > 0



11. L’existence de la suite (ak )k∈N vient de ce que x 7→ 1 + x admet un développement
limité à tout ordre en 0, par la formule de Taylor-Young. On a a0 = 1 et pour tout
k ∈ N∗ :
 
1/2
ak =
k
k−1
1 Y 1
= ( − i)
k! i=0 2
k−1
1 Y
= k (1 − 2i)
2 k! i=0
k−1
(−1)k−1 Y
= (2i − 1)
2k k! i=1
(−1)k−1 (2k − 1)!
= × k−1
(2k − 1)2k k!
Q
i=1 (2i)
(−1)k−1 (2k − 1)!
= 2k−1
(2k − 1)2 k! (k − 1)!
k−1
 
(−1) 2k − 1
ak = .
(2k − 1)22k−1 k
r
√ X
12. On a 1+x= ak xk + o(xr ) en 0 (pour r ∈ N). On passe au carré :
k=0

X r
X N
X
k+ℓ r
ak aN −k xN + o(xr ).

1+x= ak aℓ x + o(x ) =
0≤k,ℓ≤r N =0 k=0

5
On conclut par unicité du développement limité.
13. On calcule (en simplifiant directement tous les uk si k ≥ n) :
n−1
X 2
g2 = ak u k
k=0
X
= ak aℓ uk+l
0≤k,ℓ≤n−1
n−1  X
X N 
= ak aN −k uN
N =0 k=0
g 2 = IdE +u,
grâce à l’identité précédente.
 g 2 u u
λ
14. On a gλ = λ IdE +u ⇐⇒ √
2
= IdE + . Or, est nilpotent d’indice n, donc
λ λ λ
on peut lui appliquer le résultat précédent. Une solution est donc donnée par
X uk n−1
g
√λ = ak .
λ k=0 λk
n−1
X uk
Et donc, gλ = ak est une solution.
k=0
λk−1/2

3 Problème - Théorème d’Engel


1. Calculs préliminaires :
(a) Soient v, w ∈ L(E), soient λ, µ ∈ K.
adu (λv + µw) = [u, λv + µw]
= u ◦ (λv + µw) − (λv + µw) ◦ u
= λu ◦ v + µu ◦ w − λv ◦ u − µw ◦ u
= λ[u, v] + µ[u, w]
= λ adu (v) + µ adu (w).
(b) Soient u, v, w ∈ L(E). On calcule :
[u, [v, w]] + [w, [u, v]] + [v, [w, u]]
= [u, vw − wv] + [w, uv − vu] + [v, wu − uw]
= u(vw − wv) − (vw − wv)u + w(uv − vu) − (uv − vu)w + v(wu − uw) − (wu − uw)v
= 0.
On vérifie en effet que les 12 termes développés se simplifient deux par deux.

6
(c) Les applications Lu et Ru sont clairement des endomorphismes de L(E). Pour
tout v ∈ L(E), adu (v) = uv −vu = Lu (v)−Ru (v), donc adu = Lu −Ru . De plus,
Lu et Ru commutent : pour tout v ∈ L(E), on a Lu ◦ Ru (v) = Ru ◦ Lu (v) = uvu.
On peut donc appliquer la formule du binôme de Newton dans l’anneau L(E),
avec les deux endomorphismes Ru et Lu qui commutent :
N  
X N
N
∀N ∈ N, adu = (Lu − Ru ) =N
Lku (−1)N −k RuN −k .
k=0
k

On peut évaluer en v ∈ L(E) et réécrire la formule en


N  
X N
N
∀N ∈ N, ∀v ∈ L(E), adu (v) = (−1)N −k uk vuN −k .
k=0
k

Si u est nilpotent, on a un = 0 pour un entier n ∈ N. En prenant N = 2n − 1


dans la formule précédente, on a, pour tout k ∈ J0, N K, k ≥ n ou N − k ≥ n, et
donc uk = 0 ou uN −k = 0. Ceci montre que si un = 0, alors adu2n−1 = 0. Donc,
adu est nilpotent si u est nilpotent.
2. Si dim V = 1, V = Vect(u), où u est un endomorphisme nilpotent. On considère
x0 ∈ Ker(u). Alors, comme tout élément de V est multiple de u, x0 est aussi dans
son noyau, donc x0 convient.
3. On considère l’ensemble W de tous les sous-espaces vectoriels stricts W de V tels
que ∀u, v ∈ W, [u, v] ∈ W . Cet ensemble est non vide, car l’espace nul (et tous les
sous-espaces de V de dimension 1) sont dans W. L’ensemble des dimensions des
W ∈ W est une partie de N majorée par d − 1 ; elle admet donc un élément maximal,
correspond à un sous-espace V1 , répondant à la question.
4. Par définition, ρu est une fonction définie sur S, et renvoyant un élément de S. En
effet, [u, v]S est la composante de [u, v] sur S dans la décomposition V = S ⊕ V1 .
Notons πS : V → S, v 7→ vS . Alors πS est une application linéaire (c’est la co-
restriction à S du projecteur sur S parallèlement à V1 ) et, par définition, ρu = πS ◦adu .
Donc, ρu ∈ L(S).
5. Soient u, v ∈ V1 , soit w ∈ S. On calcule :
ρu ◦ ρv (w) = ρu ([v, w]S ) = [u, [v, w]S ]S .
Or, [v, w]S = [v, w] − [v, w]V1 . Donc,
ρu ◦ ρv (w) = [u, [v, w]]S − [u, [v, w]V1 ]S .
Mais comme V1 est stable par crochets et que u et [v, w]V1 sont dans V1 , [u, [v, w]V1 ]
est dans V1 , donc sa composante selon S est nulle. On a donc bien :
ρu ◦ ρv (w) = [u, [v, w]]S .

7
6. Soient u1 , u2 ∈ V1 . Soient λ, µ ∈ K. Soit v ∈ S. On calcule :

ρλu1 +µu2 (v) = [λu1 + µu2 , v]S


= λ[u1 , v]S + µ[u2 , v]S
= λρu1 (v) + µρu2 (v),

par des calculs analogues aux précédents. Ceci étant vrai pour tout v ∈ S, on a
ρλu1 +µu2 = λρu1 + µρu2 . Ceci montre la linéarité de ρ.

Soient alors u, v ∈ V1 et w ∈ S. On calcule le crochet de droite :

[ρ(u), ρ(v)](w) = ρu ◦ ρv (w) − ρv ◦ ρu (w) = [u, [v, w]]S − [v, [u, w]]S ,

en utilisant la question précédente. Comme [u, w] = −[w, u], l’identité de Jacobi peut
être réécrite :
[u, [v, w]] − [v, [u, w]] = −[w, [u, v]] = [[u, v], w].
Ainsi, en prenant les composantes selon S, [ρ(u), ρ(v)](w) = [[u, v], w]S = ρ([u, v])(w).
Ceci étant vrai pour tout w ∈ S, on a ρ([u, v]) = [ρ(u), ρ(v)].

7. On a dit plus haut que V1 ̸= 0. Donc dim S ≤ d − 1. Ainsi, le sous-espace vectoriel


Im ρ ⊂ L(S) est de dimension ≤ d − 1, comme image d’un espace de dimension
≤ d − 1 par une application linéaire. De plus, c’est une sous-algèbre de Lie de L(S),
d’après la question précédente (qui montre la stabilité par crochets).
Enfin, si u ∈ V1 , ρu est nilpotent. En effet, on a montré dans la question 5,
que ρ2u (w) = ad2u (w)S , si w ∈ S. Par une récurrence immédiate, on montre plus
généralement que ρN u (w) = adu (w)S , pour tout N ∈ N. Comme adu est nilpotent
N

(d’après les calculs préliminaires), ρu l’est aussi.


Ainsi, Im ρ ⊂ L(S) est une sous-algèbre de Lie de dimension ≤ d − 1, formée
d’endomorphismes nilpotents. Par hypothèse de récurrence, le théorème d’Engel
s’applique et on peut trouver v0 ∈ S − {0} tel que, pour tout f ∈ Im ρ, f (v0 ) = 0.
Cela revient à dire que pour tout u ∈ V1 , ρu (v0 ) = 0.

8. Par définition de ρu , on a donc

∀u ∈ V1 , [u, v0 ]S = 0.

Mais dire que la composante selon S est nulle revient à dire qu’on est élément de V1 .
Donc, ∀u ∈ V1 , [u, v0 ] ∈ V1 .
Considérons alors le sous-espace V1 ⊕ Vect(v0 ) de V . On a :

• ∀u, v ∈ V1 , [u, v] ∈ V1
• ∀u ∈ V1 , [u, v0 ] ∈ V1

8
• [v0 , v0 ] = 0.

Par linéarité, on en déduit que ce sous-espace V1 ⊕ Vect(v0 ) est stable par crochets.
Pour ne pas contredire l’hypothèse de maximalité de V1 (parmi les sous-espaces stricts
de V ), on doit donc avoir V1 ⊕ Vect(v0 ) = V . Donc, V1 est un hyperplan de V . Donc
dim V1 = d − 1.
\
9. E1 est un sous-espace vectoriel de E car c’est l’intersection Ker u. Le théorème
u∈V1
d’Engel appliqué à V1 (de dimension ≤ d − 1) montre de plus que E1 n’est pas réduit
à {0}.
Il reste à montrer que E1 est stable par les éléments de V . Soit x ∈ E1 , soit v ∈ V .
Soit u ∈ V1 . On a
u(v(x)) = [u, v](x) − v(u(x)).
Comme x est dans E1 et u dans V1 , u(x) s’annule et on a donc u(v(x)) = [u, v](x).
Mais, on a montré à la question précédente que [u, v] ∈ V1 dès que u ∈ V1 et v ∈ V .
Donc, on a aussi [u, v](x) = 0. Ceci montre que si x ∈ E1 , alors v(x) ∈ E1 , pour tout
v ∈V.

10. D’après la question 9, V = V1 ⊕ Vect(v0 ). Par définition, tous les éléments de V1


sont nuls en restriction à E1 . De plus, v0 laisse E1 stable ; l’endomorphisme induit
(v0 )E1 ∈ L(E1 ) est nilpotent donc a un noyau non trivial (on a montré que E1 ̸= {0}).
Si x0 ∈ E1 est un élément de ce noyau, alors x0 est dans le noyau de v0 et de tous les
éléments de V1 . Par linéarité, il est dans le noyau de tous les u ∈ V . Ceci conclut.

11. On raisonne par récurrence sur dim E. D’après le théorème d’Engel, il existe x ̸= 0
tel que pour tout u ∈ V , u(x) = 0.
Si dim E = 1, V est réduit à {0} car tout endomorphisme de E est une homothétie
; il n’est nilpotent que s’il est nul. Supposons le résultat vrai pour dim E = n − 1.
Soit E de dimension n. Considérons B′ = (x0 , e2 , ..., en ) une base de E. Dans cette
′ ′

0 ∗
base, tout élément de V s’écrit . Un produit par blocs montre que Au est
0 Au
nilpotente (voir aussi la justification de ρu nilpotente, question 7). Pour tout u, Au
représente un endomorphisme de F = Vect(e′2 , ..., e′n ). Comme les Au sont nilpotentes
et forment un espace vectoriel stable par produits (conséquence du produit par blocs),
on peut appliquer l’hypothèse de récurrence à V ′ = {Au | u ∈ V }. Donc il existe
une base (e2 , ..., en ) de F dans laquelle les matrices des éléments de V ′ sont toutes
triangulaires supérieures strictes. Dans B = (x0 , e2 , ..., en ), les matrices des u ∈ V
sont toutes triangulaires supérieures strictes.

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