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Université d’Antananarivo Faculté des Sciences-Mention: MI

Examen corrigé d’Algèbre du 08 Mai 2023


Documents non autorisés
N.B: Le correcteur ne tiendra aucun compte toutes les réponses mal justifiées ou non justifiées. Il
est interdit de se passer des objets durant l’épreuve. Tous les appareils électroniques, à l’exception
des montres sont interdits y compris les téléphones. Durée: 2 heures et 30 minutes.

Exercice 1. Les 5 questions (à 2 points chacune) suivantes sont indépendantes:

1. Soit p un nombre premier. Montrer que le polynôme X 2 − p où X est l’indéterminé n’admet
pas de racine rationnelle.

Réponse: Supposons par l’absurde que le polynôme admet une racine rationnelle r = ab où a
2
et b sont des entiers premiers entre eux. Ainsi, p = ab2 , i.e, a2 = pb2 . Donc, p divise a2 . Comme
p est premier, on a p divise a. Ainsi, il existe un entier k tel que a = pk. Alors: b2 = pk 2 ,
i.e, p divise aussi b. Comme p divise a et b, alors p divise pgcd(a, b). Or, par hypothèse,
pgcd(a, b) = 1. D’où p divise 1 : C’est qui est absurde car p est un nombre premier et un
nombre premier est supérieur ou égal à 2.

2. L’ensemble NN des suites à valeurs entiers positifs est-il dénombrable? Justifier votre réponse.

Réponse: Considérons l’application:

f : NN → ]0, 1[
(an )n∈N 7→ 0.a0 a1 a2 · · · an · · · .

Soit x ∈ ]0, 1[ . Considérons un écriture décimale 0.x1 x2 · · · de x. Soit (an )n∈N une suite
tels pour tout n ∈ N, on a an = xn+1 . Comme tout les xn sont des entiers compris entre
0 et 9, la suite (an ) ainsi définit est une suites à valeurs dans N, i.e, (an ) ∈ NN . Et, on a:
f ((an )n∈N ) = x. D’où, l’application f est surjective. Comme f est surjective, il existe un sous
ensemble de NN qui est équipotent à ]0, 1[ . Or, on sait que ]0, 1[ n’est pas dénombrable. D’où,
NN n’est pas dénombrable.
Attention: L’application f n’est pas injective.

3. Soient a et b deux nombres réels tels que a < b. Montrer que les intervalles [a, b[ et ]a, b[ sont
équipotents.

Réponse: Par définition, l’intervalle


 a+b]a, b[
 est équipotent à un sous ensemble de [a, b[ . De plus,
on montre que le sous ensemble 2 , b de ]a, b[ est équipotent à [a, b[ . D’après le théorème
de Cantor-Bernstein, les deux intervalles en question sont équipotents.

1 2 3
4. Trouver une factorisation-LU de la matrice A =  −2 −2 −3  .
1 6 12

1
Réponse:   
1 0 0 1 2 3
A =  −2 1 0   0 2 3  .
1 2 1 0 0 3

Bien sur, il en a d’autres factorisations (même de la forme P A = LU ), mais l’essentiel c’est


que les matrices P, L et U sont respectivement une matrice de permutations, produit des
matrices d’éliminations et une matrice triangulaire supérieure.

5. Notons par CN0 l’ensemble des suites à valeurs réels qui tendent vers 0. Considérons la relation
binaire R sur CN0 définie par:

xRy si et seulement si la suite x − y est nulle à partir d’un certain rang.

Montrer que R est une relation d’équivalence.

Réponse: La réflexivité et la symétrie sont facile à prouver. Pour la transitivité, on peut


procéder comme suit: Soient x, y et z trois suites dans CN0 telles que xRy etyRz. Posons
u = x − y et v = y − z. Par définition, ils existent N1 et N2 entiers naturels tels que u et v
sont nulles, respectivement, à partir du rang N1 et du rang N2 . Ainsi, la suite x − z = u + v
est nulle à partir du rang N = max(N1 , N2 ). D’où le résultat.

Exercice 2. (10 pts)  


1 0 1
Considérons la matrice A =  1 2 1  et les sous-ensembles de R3 suivants:
1 −1 1
N = X ∈ R3 | AX = 0 ; C = AT X ∈ R3 | X ∈ R3
 

où AT désigne la matrice transposée de A.

1. Montrer que N et C sont des sous espaces vectoriels de R3 .

Réponse: (1+1 pts). Facile.

2. Pour chacun des sous-espaces N et C, trouver un système de générateurs.

Réponse: (1.5+1.5 pts)


 
x
ˆ Posons X = y  ∈ R3 . On a:
z

x + z =0
 (
x+z =0
AX = 0 ⇐⇒ x + 2y + z = 0 ⇐⇒ .
 y =0
x−y+z =0

2
   
t 1
En posant x = t, on a: X ∈ N si seulement↔ X =  0  = t  0  où t ∈ R. D’où, N
−t −1
 
1
est engendré par le vecteur v1 =  0  . Bien sur, tout multiple de v1 est un générateur
−1
de N. D’où, N =< v1 > .
 
1 1 1
ˆ On a: AT =  0 2 −1  . Or, C est par définition l’espace colonne de AT . Posons
1 1 1
   
1 1
v2 = 0 et v3 = 2 . On montre que v2 et v3 sont linéairement indépendants sur R.
1 1
 
1
On remarque que −1 = 3v2 − 2v3 . D’où C =< v2 , v3 > . Bien sur, n’importe quelle
1
combinaison de deux vecteurs parmi les trois vecteurs colonnes de AT est un système de
générateur de C.

3. Pour chacun des sous-espaces N et C, trouver une équation dans le repère orthonormé (usuel)
de R3 et déterminer sa nature (Un point, une droite, un plan ou l’espace R3 tout entier).

Réponse: (1.5+1.5 pts)

ˆ Le sous espace
 N est une droite passant par l’origine et le point (1, 0, −1). D’où l’équation
x = t
 (
x+z =0
de N est: y = 0 où t ∈ R. Une réponse alternative est aussi: N : .
 y=0
z = −t

ˆ D’après la question précédente, le sous


 espace
 C est engendré par v2 et v3 . Donc, C est
−2
un plan et le vecteur n = v2 v3 =  0  est normale (perpendiculaire) à C. Donc, si
2
 
x
X = y  ∈ C, on a n · X = −2x + 2z = 0. D’où, l’équation de C est: x − z = 0.
z

4. Pour tout vecteur X ∈ N et pour tout vecteur Y ∈ C, montrer qu’on a X T Y = 0 et qu’on a:

N ⊕ C = R3 .

3
Réponse: (2 pts). Soient X ∈ N et Y ∈ C. D’après la deuxième question, on a: X = av1 et
Y = bv2 + cv3 où a, b et c sont des nombres réels. Ainsi:

X T Y = abv1 T v2 + acv1 T v3 .

Or, on vérifie que: v1 T v2 = 0 et v1 T v3 = 0. D’où X T Y = 0.


Le vecteur v1 est perpendiculaire au plan C. Donc, N ∩ C = {0} . De plus, les trois vecteurs
v1 , v2 et v3 sont linéairement indépendants. D’où N ⊕ C = R3 .

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