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Correction examen analyse 1, session 1, 2020/2021


Exercice 1 : Questions de Cours

1. Énoncer la propriété d’Archimède dans l’ensemble R des nombres réels. (0.5 point)

2. Montrer que le nombre 2 n’est pas rationnel. (0.5 point)

3. Donner la caractérisation de la borne supérieure d’une partie non vide majorée A de


R. (0.5 point)

4. Montrer que toute suite croissante et majorée de nombres réels est convergente. (1
point)

5. Rappeler la définition d’une suite de Cauchy. (0.5 point)

6. Montrer que toute suite de Cauchy est bornée. (0.5 point)

7. Donner la caractérisation de la densité d’une partie de R par les suites. (0.5 point)

Correction
Méthodologie

Il faut toujours apprendre le cours avant de commencer les exercices.

Exercice 2 : Suites récurrentes linéaires d’ordre 2

1. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles qui convergent respectivement vers ` et `0 . On
suppose que ` < `0 . Montrer qu’il existe un entier n0 tel que un ≤ vn , pour tout n ≥ n0 .
(0.5 point)

2. On note la suite (wn ) définie par

1 1 1
w0 = 1, w1 = et wn+2 = wn+1 + wn , ∀n ∈ N.
2 2 2
(a) Donner l’expression de wn en fonction n. (01 point)
(b) La suite (wn ) est-elle convergente ? Le cas échéant, déterminer sa limite. (0.5
point)

Correction
2

1. Pour tout entier n, posons wn = vn −un . Alors la suite (wn ) converge vers l0 −l. Comme
par hypothèse l0 − l > 0, en utilisant la définition de la convergence d’une suite, on a :
pour  = l0 − l, il existe un entier naturel n0 tel que ∀n > n0 , |wn − (l0 − l)|< (l0 − l).
On a alors, ∀n > n0 , 0 ≤ vn − un < 2(l0 − l). D’où le résultat.

1 1
2. Soit r2 = r + , l’équation caractéristique associée à la suite récurrente. Comme son
2 2
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discriminant ∆ = > 0, il existe alors deux réels, λ1 et λ2 tel que wn = λ1 r1n + λ2 r2n
4
1
où r1 = − et r2 = 1 sont les solutions de l’équation caractéristique. En utilisant le
2
1
fait que w0 = 1 et w1 = , on a :
2
n
1 1 2

wn = − + .
3 2 3

1 n
 
3. La suite de terme général − est une suite géométrique de raison q avec |q|< 1,
2
2
donc elle converge vers 0. Par conséquent, la suite (wn ) converge et lim wn = .
n→+∞ 3

Exercice 3 : Étude d’une suite définie par récurrence


Soit la suite (un ) définie par u1 = −1 et

n 3(n + 2)
un+1 = un + .
2(n + 1) 2(n + 1)

1. Calculer u2 . (0.5 point)

2. Montrer que un 6 3, pour tout n > 1. (01 point)

3. En déduire que la suite (un ) est croissante. (01 point)

4. La suite (un ) est-elle convergente ? (0.5 point)

Correction

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1. D’après la formule de récurrence on a : u2 = u1 + = 2.
4 4
2. Considérons la propriété Pn : ∀n > 1, un 6 3. Montrons par récurrence que la propriété
est vraie.

• Puisque u1 = −1 6 3, alors P1 est vraie.


3

• On suppose que la propriété est vraie jusqu’à l’ordre n.


n 3 n
un+1 = (un + 3) + ⇒ un+1 − 3 = (un − 3)
2(n + 1) n+1 2(n + 1)
ainsi, comme par hypothèse de récurrence un 6 3, on peut en déduire que un+1 6 3.
La propriété est donc vraie à l’ordre n + 1. Par conséquent on a : pour tout entier
n > 1, un 6 3.
n+2
3. Comme un+1 − un = (3 − un ) , et que pour tout n > 1, un 6 3, on a alors :
2(n + 1)
(un+1 − un ) > 0. La suite (un ) est donc croissante.

4. La suite (un ) est croissante et majorée, donc elle converge vers sa borne supérieure.

Exercice 4 : Autour de la partie entière

1. Démontrer que, pour tout réel x, E(x + 1) = E(x) + 1. (0.75 point)

2. En déduire que pour tout réel x et tout entier n, E(x + n) = E(x) + n. (0.5 point)

3. On pose f (x) = E(x) + (x − E(x))2 , pour tout x ∈ R. Montrer que pour tout x ∈ R,
f (x + 1) = f (x) + 1. (0.75 point)

Correction

Rappel

Pour tout réel x ∈ R, l’unique entier n tel que n 6 x < n + 1,


s’appelle la partie entière de x.

1. Soit x ∈ R, on a : E(x) 6 x < E(x) + 1 ⇒ E(x) + 1 6 x + 1 < E(x) + 1 + 1.


Comme E(x) + 1 ∈ Z, alors par unicité de la partie entière, on peut en déduire que
E(x + 1) = E(x) + 1.

2. Soit x un nombre réel fixé. Alors pour tout entier n > 0, E(x) 6 x < E(x) + 1 ⇒
E(x) + n 6 x + n < E(x) + n + 1, et puisque E(x) + n ∈ Z, par unicité de la partie
entière, on a : E(x + n) = E(x) + n.

3. Soit f (x) = E(x) + (x − E(x))2 , alors pour tout x ∈ R,

f (x+1) = E(x+1)+(x+1−E(x+1))2 = E(x)+1+(x+1−E(x)−1)2 = E(x)+(x−E(x))2 +1 = f (x)+1.

D’où le résultat.
4

Exercice 5 : Borne sup, Borne inf


Soit A le sous-ensemble de R donné par
( )
1 1
A= + , x > 1, y > 1 .
x y
1. Montrer que A est borné. (01 point)
2. Déterminer sup A et inf A. (01 point + 01 point)

Correction
Rappel

Soit A une partie de R et m et M deux réels tels que ∀x ∈ A,


m 6 x 6 M.

• On dit que m est la borne inférieure de A, si ∀ > 0, ∃x0 ∈ A,


m 6 x0 < m + .

• On dit que M est la borne supérieure de A, si ∀ > 0, ∃x0 ∈ A,


M −  < x0 6 M.

1 1
1. Comme x > 1 et y > 1, alors on a , 0 < + < 2. L’ensemble A est donc borné.
x y
2. Soit n ∈ N∗ .
1 1 2
Alors an = + = est une suite d’éléments de A qui converge vers 0. Donc, pour
n n n
tout  > 0, il existe un entier naturel n0 tel que ∀n > max(1, n0 ), 0 < an < . Ainsi,
d’après le théorème de la caractérisation de la borne inférieure, inf(A) = 0.
1 1 2
De même, bn = 1+ 1 = 1 est une suite d’éléments de A qui converge vers
1+ 1+ 1+
n n n
2. Donc pour tout  > 0, il existe un entier naturel n0 tel que ∀n > n0 , 2 −  < bn < 2.
Ainsi, le théorème de la caractérisation de la borne supérieure affirme que sup(A) = 2.

Exercice 6 : Densité de Q avec les suites


Soit x un réel. On pose
n
2 X
un = E(kx).
n2 k=1
1. Montrer que (un ) converge et calculer sa limite. (01 point)
2. En déduire que Q est dense dans R. (0.5 point)

Correction
Soit x ∈ R, fixé.
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1. Pour tout entier, 1 6 k 6 n, on a : kx − 1 < E(kx) 6 kx. En sommant l’inégalité et


n
X n(n + 1)
en utilisant le fait que k= , on a : pour tout n > 1,
k=1 2
n(n + 1) 2 n(n + 1)
x 2
− 2 6 un 6 x .
n n n2
n(n + 1) 2 n(n + 1)
Comme lim x − = lim x = x, alors d’après le théorème des
n→+∞ n2 n2 n→+∞ n2
gendarmes, la suite (un ) est convergente et de plus, lim un = x.
n→+∞

2. En remarquant que pour n > 1, un ∈ Q, d’après la question précédente, pour tout


x ∈ R, il existe une suite de rationnels qui converge vers x. D’où la densité de Q dans
R.
Exercice 7 : Autour des propriétés sur les suites
Soit f la fonction de R dans R définie par f (x) = x2 − x + 1. On définit une suite (un )n∈N
par la donnée de u0 et pour chaque n ≥ 0, un+1 = f (un ).
a) Montrer que f (x) ≥ x, pour tout x ∈ R. (0.5 point)
b) En déduire que la suite (un )n∈N est croissante. (0.5 point)
c) Montrer que si la suite (un )n≥0 converge vers `, alors ` = 1. (01 point)
d) Montrer que si u0 ∈ [0, 1], alors pour tout n ≥ 1, on a un ∈ [ 34 , 1]. (01 point)
e) En déduire que dans ce cas la suite (un )n≥0 converge vers 1. (0.5 point)
f) Montrer que si u0 > 1, on a lim un = +∞. (0.5 point)
n→+∞

Correction
Rappel

Toute suite réelle monotone converge dans R.

a) Soit x ∈ R. f (x) − x = x2 − 2x + 1 = (x − 1)2 > 0 ⇒ f (x) > x.


b) D’après la question a), pour tout entier n > 0, f (un ) > un . Ainsi, par définition, on a
un+1 > un . La suite est alors croissante.
c) Supposons que lim un = `. Comme la fonction f est polynomiale, donc continue, on
n→+∞
 
a : lim f (un ) = f lim un . Ainsi, lim un+1 = ` = f (`). D’où ` est un point fixe
n→+∞ n→+∞ n→+∞
de la fonction f. En utilisant le fait que f (x) − x = (x − 1)2 , on en déduit que ` = 1.
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d) • Méthode 1 :
Supposons u0 ∈ [0, 1] et considérons la propriété p(n) : ∀n > 1, un ∈ [ 34 , 1].
– Par définition, u1 = u20 − u0 + 1 = u0 (u0 − 1) + 1, donc u1 − 1 = u0 (u0 − 1), et
 2
comme 0 6 u0 6 1, u1 −1 6 0. D’où u1 6 1. De même, u1 − 34 = u0 − 21 > 0,
donc u1 > 34 . La propriété est vraie à l’ordre 1.
– Supposons la propriété est vraie jusqu’à l’ordre n :
La fonction f (x) = x2 − x + 1 est dérivable sur R, et f 0 (x) = 2x − 1. Pour
tout 34 6 x 6 1, la fonction f est alors strictement croissante. Ainsi,

3 3
 
6 un 6 1 ⇒ f 6 f (un ) 6 f (1),
4 4
 
et puisque f (1) = 1 et f 43 = 16 29
> 43 , la propriété est donc vraie au rang
n + 1. Par récurrence, si u0 ∈ [0, 1] alors pour tout entier n > 1, un ∈ [ 34 , 1].
• Méthode 2 :
La fonction f (x) = x2 −x+1 est dérivable sur R de fonction dérivée f 0 (x) = 2x−1.
1
Il est clair que f 0 s’annule au point x = et sa table de variation est donnée par :
2
1
x −∞ 0 1 +∞
2
f 0 (x) − 0 +

+∞ +∞
f (x)
3
4

Puisque f (0) = 1 et f (1) = 1, on a, pour tout x ∈ [0, 1], f (x) ∈ [ 34 , 1]. Ainsi,
si u0 ∈ [0, 1] alors u1 ∈ [ 34 , 1]. De plus, comme la fonction f est croissante sur
l’intervalle [ 34 , 1] et qu’on a f ( 43 ) ≥ 34 (voir question a)) et f (1) = 1, on en déduit
alors que ∀n ≥ 1, un ∈ [ 34 , 1].

e) La suite (un ) est croissante et majorée, donc elle est convergente sur R. D’après la
question c), sa limite ` = 1.

f) Supposons que u0 > 1. Alors comme la fonction f est strictement croissante pour tout
x > 1, et que f (1) = 1, on peut en déduire que pour tout n > 0, un > 1. De plus
comme la suite (un ) est croissante, alors elle converge vers sa borne supérieure, dans
R. On a deux cas possibles : soit sup(un ) = ` ∈ R ou sup(un ) = +∞. Dans le cas où
n n
sup(un ) = `, alors d’après la question c), ` = 1. Ainsi, 1 est la borne supérieure de la
n
suite (un ) : ce qui est absurde car un > 1. Donc le seul cas possible est sup(un ) = +∞.
n
Par conséquent, lim un = +∞.
n→∞

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