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Z

 ZZ
 Exo7 
Z 
ZZ

Année 2018
Exercices de mathématiques

Exercice 1. 1. Dessiner les suites suivantes :


n2− 25
(a) un = 2 (prendre 2 cm comme unité sur Oy)
2n + 1
(b) un = (−1)n
1 1
(c) un = cos n vn = | cos n| (n en radians)
n n
(d) un = cos n
(e) u1 = 1 ; u2 = 2 ; u3 = 3 ; u4 = −1 ; un = 2 pour n > 5.
(−1)n
(f) un = 2 (prendre 10 cm comme unité sur Oy)
n +1

(g) un = cos
6
1
(h) un = sin √ (prendre 1 cm comme unité sur Oy)
n
(i) un = n2 + 1
1
(j) un = √ (pour n > 2)
n + (−1)n n
2. Classer les dessins par paquets en précisant vos critères.
1
3. Pour chaque suite, pouvez-vous trouver l et n tels que |un − l| < 10
1
ou 100 ? Mettre en relation avec le classement précédent.
4. Les énoncés suivants sont-ils vrais ou faux ?
(a) Une suite à termes positifs qui tend vers 0 est décroissante à partir
d’un certain rang.
(b) Si une suite a une limite strictement positive, tous ses termes sont
strictement positifs à partir d’un certain rang. Réciproque ?

Exercice 2. Soit (un )n∈N une suite de R. Que pensez-vous des propositions
suivantes :
• Si (un )n converge vers un réel ` alors (u2n )n et (u2n+1 )n convergent vers `.
• Si (u2n )n et (u2n+1 )n sont convergentes, il en est de même de (un )n .
• Si (u2n )n et (u2n+1 )n sont convergentes, de même limite `, il en est de
même de (un )n .

Indications 2. Dans l’ordre c’est vrai, faux et vrai. Lorsque c’est faux cher-
cher un contre-exemple, lorsque c’est vrai il faut le prouver.

1
Correction 2. 1. Vrai. Toute sous-suite d’une suite convergente est conver-
gente et admet la même limite (c’est un résultat du cours).
2. Faux. Un contre-exemple est la suite (un )n définie par un = (−1)n .
Alors (u2n )n est la suite constante (donc convergente) de valeur 1, et
(u2n+1 )n est constante de valeur −1. Cependant la suite (un )n n’est
pas convergente.
3. Vrai. La convergence de la suite (un )n vers `, que nous souhaitons
démontrer, s’écrit :

∀ε > 0 ∃N ∈ N tel que (n > N ⇒ |un − `| < ε).

Fixons ε > 0. Comme, par hypothèse, la suite (u2p )p converge vers `


alors il existe N1 tel

2p > N1 ⇒ |u2p − `| < ε.

Et de même, pour la suite (u2p+1 )p il existe N2 tel que

2p + 1 > N2 ⇒ |u2p+1 − `| < ε.

Soit N = max(N1 , N2 ), alors

n > N ⇒ |un − `| < ε.

Ce qui prouve la convergence de (un )n vers `.


Exercice 3. Vrai ou faux : il existe une suite (un ) telle que (un+1 − un ) tend
vers 0 et qui diverge.
Exercice 4. Encadrer la suite (un ) définie par un = nk=1 n2 +k 1
P
2 . Que peut-
on en déduire ?
Exercice 5. 1. Que peut-on dire d’une suite qui vérifie limn→∞ nun =
0?
2. Que peut-on dire d’une suite qui vérifie limn→∞ nun = 1 ?
3. Que peut-on dire d’une suite qui vérifie limn→∞ nun = +∞ ?
Exercice 6. Étant donné k ∈ R+ , que peut-on dire d’une suite (un ) qui
vérifie limn→∞ uun+1
n
1·2···n
= k ? Application : Étudier un = 1·4···(3n−2) .
Exercice 7. Montrer qu’une partie D est dense dans R ssi tout réel est
limite d’une suite de points de D.
Exercice 8. Soit A une partie bornée de R et x un réel.
1. Montrer que x = sup(A) ssi (x majore A et il existe une suite (xn )n∈N
de A qui converge vers x).
2. Énoncer un résultat analogue pour inf(A).

2
Exercice 9. Étudier la convergence des suites :

√ √ n sin(n) 1 2n+1 1 1 n−1 1


n2 + n + 1− n +(−1)n cos( √
P P
n )
n2 + 1 n k=1
2
n +k n k=0 n+k
Correction 9. 1. Suite non convergente car non bornée.
2. Suite convergente vers 0.
1
3. Suite non convergente car la sous-suite u2p = 1 + 2p est toujours plus
1
grande que 1. Alors que la sous-suite u2p+1 = −1 + 2p+1 est toujours
plus petite que 0.

Exercice 10. Montrer qu’une suite d’entiers qui converge est constante à
partir d’un certain rang.

Indications 10. Écrire la convergence de la suite et fixer ε = 12 . Une suite


est stationnaire si, à partir d’un certain rang, elle est constante.

Correction 10. Soit (un ) une suite d’entiers qui converge vers ` ∈ R. Dans
l’intervalle I =]` − 12 , ` + 12 [ de longueur 1, il existe au plus un élément de N.
Donc I ∩ N est soit vide soit un singleton {a}.
La convergence de (un ) s’écrit :

∀ε > 0 ∃N ∈ N tel que (n > N ⇒ |un − `| < ε).

Fixons ε = 12 , nous obtenons un N correspondant. Et pour n > N , un ∈ I.


Mais de plus un est un entier, donc

n > N ⇒ un ∈ I ∩ N.

En conséquent, I ∩N n’est pas vide (par exemple uN en est un élément) donc


I ∩ N = {a}. L’implication précédente s’écrit maintenant :

n > N ⇒ un = a.

Donc la suite (un ) est stationnaire (au moins) à partir de N . En prime, elle
est bien évidemment convergente vers ` = a ∈ N.
1 1
Exercice 11. Soit Hn = 1 + + ··· + .
2 n
1
1. En utilisant une intégrale, montrer que pour tout n > 0 : 6
n+1
1
ln(n + 1) − ln(n) 6 .
n
2. En déduire que ln(n + 1) 6 Hn 6 ln(n) + 1.
3. Déterminer la limite de Hn .
4. Montrer que un = Hn − ln(n) est décroissante et positive.

3
5. Conclusion ?

Indications 11. 1. En se rappelant que l’intégrale calcule une aire mon-


trer : Z n+1
1 dt 1
6 6 .
n+1 n t n
2. Pour chacune des majorations, il s’agit de faire la somme de l’inégalité
précédente et de s’apercevoir que d’un coté on calcule Hn et de l’autre
les termes s’éliminent presque tous deux à deux.
3. La limite est +∞.
4. Calculer un+1 − un .
5. C’est le théorème de Bolzano-Weierstrass.
1
Correction 11. 1. La fonction t 7→ t est décroissante sur [n, n+1] donc
Z n+1
1 dt 1
6 6
n+1 n t n

(C’est un encadrement de l’aire de l’ensemble des points (x, y) du plan


tels que x ∈ [n, n + 1] et 0 6 y 6 1/x par l’aire de deux rectangles.)
Par calcul de l’intégrale nous obtenons l’inégalité :
1 1
6 ln(n + 1) − ln(n) 6 .
n+1 n

2. Hn = n1 + n−1
1
+· · ·+ 12 +1, nous majorons chaque terme de cette somme
en utilisant l’inégalité k1 6 ln(k) − ln(k − 1) obtenue précédemment :
nous obtenons Hn 6 ln(n) − ln(n − 1) + ln(n − 1) − ln(n − 2) + · · · −
ln(2) + ln(2) − ln(1) + 1. Cette somme est télescopique (la plupart des
termes s’éliminent et en plus ln(1) = 0) et donne Hn 6 ln(n) + 1.
L’autre inégalité s’obtient de la façon similaire en utilisant l’inégalité
ln(k + 1) − ln(k) 6 k1 .
3. Comme Hn > ln(n + 1) et que ln(n + 1) → +∞ quand n → +∞ alors
Hn → +∞ quand n → +∞.
1
4. un+1 −un = Hn+1 −Hn −ln(n+1)+ln(n) = n+1 −(ln(n+1)−ln(n)) 6 0
d’après la première question. Donc un+1 − un 6 0. Ainsi un+1 6 un
et la suite (un ) est décroissante.
Enfin comme Hn > ln(n + 1) alors Hn > ln(n) et donc un > 0.
5. La suite (un ) est décroissante et minorée (par 0) donc elle converge
vers un réel γ. Ce réel γ s’appelle la constante d’Euler (d’après Leon-
hard Euler, 1707-1783, mathématicien d’origine suisse). Cette constante
vaut environ 0, 5772156649 . . . mais on ne sait pas si γ est rationnel
ou irrationnel.

4
Exercice 12. Montrer qu’une suite monotone dont une suite extraite converge
est convergente.

Exercice 13. Montrer que (un ) converge ssi (u2n ), (u2n+1 ), (u3n ) convergent
(leurs limites n’étant pas nécessairement égales).
n+1
Exercice 14. Etudier la convergence de la suite un = (−1)n .
n
Exercice 15. Soit q un entier au moins égal à 2. Pour tout n ∈ N, on pose
2nπ
un = cos .
q
1. Montrer que un+q = un pour tout n ∈ N.
2. Calculer unq et unq+1 . En déduire que la suite (un ) n’a pas de limite.

Indications 15. Pour la deuxième question, raisonner par l’absurde et trou-


ver deux sous-suites ayant des limites distinctes.
     
Correction 15. 1. un+q = cos 2(n+q)π
q = cos 2nπ
q + 2π = cos 2nπ
q =
un .
   
2(nq+1)π
2. unq = cos 2nqπq = cos (2nπ) = 1 = u0 et unq+1 = cos q =
 
cos 2πq = u1 . Supposons, par l’absurde que (un ) converge vers `.
Alors la sous-suite (unq )n converge vers ` comme unq = u0 = 1 pour
tout n alors ` = 1. D’autre part la sous-suite (unq+1 )n converge aussi
vers `, mais unq+1 = u1 = cos 2π 2π
q , donc ` = cos q . Nous obtenons une
contradiction car pour q > 2, nous avons cos 2π q 6= 1. Donc la suite
(un ) ne converge pas.

Exercice 16. Soit (un )n∈N une suite réelle prenant toute les valeurs ration-
nelles. Montrer que (un )n∈N n’admet pas de limite.

Exercice 17. Soit (un )n∈N une suite réelle telle que lim u2n = λ. Que dire
n→∞
de (un )n∈N ?

Exercice 18. 1. Donner un exemple de suite bornée divergente, puis de


suite divergente telle que

∀k ∈ N, lim xn+k − xn = 0.
n→∞

2. Donner un exemple de suite divergente qui a une seule valeur d’adhé-


rence (i.e. telle qu’il existe une seule extraction φ telle que xφ(n)
converge).
3. Donner un exemple de suite (xn )n∈N divergente telle que ∀k > 2, (xnk )n∈N
converge.

5
Exercice 19. Que peut-on dire des nombres réels a et b si
1 1
∀n ∈ N∗ , a − 6b6a+ ?
n n
Exercice 20. Étudier la suite (un ) définie par :
(
0 si n est premier
un =
67 + 1/n sinon .

Si cette suite converge, montrer que sa limite est inférieure à 72. Étudier la
convergence de cette suite.
Exercice 21. On donne la suite (un ) définie par :
√ p
u1 = 2 et un = 2 − un−1 .

En étudiant les suites (u2n ) et (u2n+1 ), montrer que la suite (un ) est conver-
gente.
Exercice 22. 1. Soit (un ), (vn ), (wn ) trois suites telles que pour n as-
sez grand on ait vn 6 un 6 wn . On suppose que (vn ) et (wn ) sont
convergentes, et on note v = lim vn et w = lim wn . Montrer que pour
tout ε positif, on a v − ε 6 un 6 w + ε pour n assez grand (théorème
d’encadrement). Que peut-on en déduire si v = w ?
2. Soit (un ) une suite convergente de limite l. Montrer que la suite
u1 + u2 + · · · + un
vn =
n
est convergente et a pour limite l. Pour cela, encadrer un à ε près
pour n assez grand, et en déduire un encadrement de vn .
Exercice 23. Soit α un nombre irrationnel positif et (pn ) et (qn ) deux suites
d’éléments de N∗ telles que α = limn→∞ pqnn . Montrer que

lim qn = lim pn = +∞.


n→∞ n→∞

Exercice 24. Étudier la suite un = ln(1 + ln(2 + ln(3 + · · · + ln(n − 1 +


ln n) · · · ))).
Exercice 25. Montrer que pour n > 1, l’équation xn +xn−1 +x2 +x− n+1 n =0
admet une unique racine positive ; on la note un . Étudier la suite (un ).
Exercice 26. Un ivrogne part à un instant donné d’un point donné. À
chaque seconde, il fait un pas dans une direction inconnue (et qui peut chan-
ger de façon arbitraire à chaque pas). Comme il se fatigue, ses pas sont de
plus en plus courts. Peut-on prévoir qu’au bout d’un certain temps il restera
à moins d’un mètre d’une certaine position si on admet que la longueur de
son n-ième pas est :

6
1. 1/n mètre ?
2. 1/n2 mètre ?

√ Soit (un ) la suite réelle définie par récurrence en posant u0 = 1


Exercice 27.
et un+1 = 1 + un si n ∈ N∗ .
1. Montrer que (un ) est croissante et majorée.
2. Montrer que (un ) converge vers le nombre réel positif ` qui
vérifie `2 − ` − 1 = 0 et calculer `.
Exercice 28. Etudier la suite (un ) définie par
1
un+1 = un (u2n − 3un + 4) ∀n > 0.
2
Exercice 29. Étudier les suites :

1. u0 = 0 et un+1 = un + 2.
2. u0 ∈ R et un+1 = un − u2n .
Exercice 30. On considère la fonction f : R −→ R définie par
x3 2x 1
f (x) = + +
9 3 9
et on définit la suite (xn )n>0 en posant x0 = 0 et xn+1 = f (xn ) pour n ∈ N.
1. Montrer que l’équation x3 − 3x + 1 = 0 possède une solution unique
α ∈]0, 1/2[.
2. Montrer que l’équation f (x) = x est équivalente à l’équation x3 −
3x + 1 = 0 et en déduire que α est l’unique solution de l’équation
f (x) = x dans l’intervalle [0, 1/2].
3. Montrer que la fonction f est croissante sur R+ et que f (R+ ) ⊂ R+ .
En déduire que la suite (xn ) est croissante.
4. Montrer que f (1/2) < 1/2 et en déduire que 0 6 xn < 1/2 pour tout
n > 0.
5. Montrer que la suite (xn )n>0 converge vers α.
Indications 30. Pour la première question : attention on ne demande pas de
calculer α ! L’existence vient du théorème des valeurs intermédiaires. L’uni-
cité vient du fait que la fonction est strictement croissante.
Pour la dernière question : il faut d’une part montrer que (xn ) converge et
on note ` sa limite et d’autre part il faut montrer que ` = α.
Correction 30. 1. La fonction polynomiale P (x) := x3 − 3x + 1 est
continue et dérivable sur R et sa dérivée est P 0 (x) = 3x2 − 3, qui est
strictement négative sur ] − 1, +1[. Par conséquent P est strictement
décroissante sur ] − 1, +1[. Comme P (0) = 1 > 0 et P (1/2) = −3/
8 < 0 il en résulte grâce au théorème des valeurs intermédiaires qu’il
existe un réel unique α ∈]0, 1/2[ tel que P (α) = 0.

7
2. Comme f (x) − x = (x3 − 3x + 1)/9 il en résulte que α est l’unique
solution de l’équation f (x) = x dans ]0, 1/2[.
3. Comme f 0 (x) = (x2 +2)/3 > 0 pour tout x ∈ R, on en déduit que f est
strictement croissante sur R. Comme f (0) = 1/9 et limx→+∞ f (x) =
+∞, on en déduit que f (R+ ) = [1/9, +∞[. Comme x1 = f (x0 ) = 1/
9 > 0 alors x1 > x0 = 0 ; f étant strictement croissante sur R+ , on en
déduit par récurrence que xn+1 > xn pour tout n ∈ N ce qui prouve
que la suite (xn ) est croissante.
4. Un calcul simple montre que f (1/2) < 1/2. Comme 0 = x0 < 1/2 et
que f est croissante on en déduit par récurrence que xn < 1/2 pour
tout n ∈ N (en effet si xn < 1/2 alors xn+1 = f (xn ) < f (1/2) < 1/2).
5. D’après les questions précédentes, la suite (xn ) est croissante et majo-
rée, elle converge donc vers un nombre réel ` ∈]0, 1/2]. De plus comme
xn+1 = f (xn ) pour tout n ∈ N, on en déduit par continuité de f que
` = f (`). Comme f (1/2) < 1/2, On en déduit que ` ∈]0, 1/2[ et vérifie
l’équation f (`) = `. D’après la question 2, on en déduit que ` = α et
donc (xn ) converge vers α.

Exercice 31. Soit a ∈ R. On considère la suite (un ) définie par u0 = a et


un+1 = eun − 2 pour n > 0.
1. Étudier cette suite si a = 0.
2. Étudier cette suite si a = −10.
3. Étudier cette suite si a = 3.
4. Généraliser en discutant selon la valeur de a.
3
Exercice 32. Étudier la suite définie par un+1 = 1+ u10n dans les cas suivants :
1. u0 = −4.
2. u0 = −2.
3. u0 = 2.
4. u0 = 3.
(un −3)2
Exercice 33. Étudier la suite (un ) définie par u0 = 0 et un+1 = 4 .

Exercice 34. Étudier la suite définie par un+1 = e−un et u0 = 0.

Exercice 35. Étudier la suite définie par un+1 = cos un et u0 = −8.


2un +7 3
Exercice 36. Étudier la suite définie par un+1 = 3(u2 +1) et u0 = 2. En
n
−8
déduire une valeur approchée à 10 près de la racine réelle du polynôme
X 3 + 3X − 7.
−u2n −un +24
Exercice 37. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = 6 pour
n > 0.

8
3 2
Exercice 38. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = − 13 un − 19 un + 3
pour n > 0.

Exercice 39. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = − 51 u2n − 16 un + 33


10
pour n > 0.

Exercice 40. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = ln(e − 1 + un ).

Exercice 41. Discuter suivant les valeurs de u0 la nature de la suite un+1 =


eun − 2.

Exercice 42. Soient a et b deux réels strictement positifs ; on définit une


suite (un ) par : p
u0 > 0 et un+1 = aun + b
1. Montrer qu’il existe une valeur de u0 pour laquelle cette suite est
stationnaire.
2. Montrer que si u0 est distinct de cette valeur, (un ) est monotone et
bornée. Trouver limn→∞ un .

Exercice 43. Étudier suivant les valeurs données à u0 appartenant à C les


suites :
un − 2
un+1 =
un + 4
un + 2
un+1 =
un + 1
−1
un+1 =
un + 1
Exercice 44. Soit f : [0, 1] → [0, 1]. On considère a ∈ [0, 1] et la suite
(un )n∈N vérifiant u0 = a et ∀n ∈ N, un+1 = f (un ). Les propriétés suivantes
sont-elles vraies ou fausses :
1. Si f est croissante, alors (un ) est croissante.
2. Si (un ) est croissante, alors f est croissante.
3. Si (un ) est croissante et f monotone, alors f est croissante.
4. Si (un ) converge vers une limite l, alors l est point fixe de f .
5. Si f est dérivable, alors (un ) est bornée.
6. Si le graphe de f est au dessus de la droite d’équation y = x, alors
(un ) est croissante.
7. Si (un ) converge vers un point fixe l de f , alors f est continue en l.

Exercice 45. Étudier la suite définie par un+1 = (1 − un )2 (discuter suivant


les valeurs de u0 ).

9
Exercice 46. Soit f (x) = −x3 + x2 − x + 1 et a ∈ [0, 1]. Étudier la suite
définie par u0 = a et un+1 = f (un ).

Exercice 47. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = 12 (1+un +E(un ))


où E désigne la fonction « partie entière ».

Exercice 48. 1. Étudier la suite définie par récurrence par u0 = a et


un+1 = cos un , où a est un nombre réel donné.
2. Étudier la suite définie pour n > 1 par un = cos(cos(cos(· · · (cos n) · · · ))).
| {z }
n fois cos

Exercice 49. 1. Étudier dans C une suite (un ) telle que ∀n ∈ N∗ , un+1 =
2
un . Discuter suivant u0 .
2. On considère dans C une suite (vn ) telle que ∀n, vn+1 = 21 vn + vAn


où A est un nombre complexe non nul donné. Étudier l’existence et la


convergence de cette suite suivant les valeurs de v0 . On pourra noter
−a
a une des racines carrées de A et poser wn = vvnn +a .

Exercice 50. 1. On donne A > 0, B > 0, u0 > 0 ; étudier la suite


A
définie par la relation de récurrence un+1 = + Bun .
n+1
4n
− un
2. Étudier la suite définie par u0 = 0 et un+1 = n+1 (on pourra
2 + un
utiliser la question précédente pour terminer).

Exercice 51. On considère la suite réelle définie par :



x0 = 1 et xn+1 = 2xn + 1.

1. Montrer que xn est supérieur ou égal à 1 pour tout n.


2. Montrer que si (xn ) converge, sa limite l vérifie

l = 2l + 1.

3. l étant définie par l’égalité de 2), est-il possible de trouver k ∈ ]0, 1[


tel que
|xn − l| 6 k|xn−1 − l|.
Si oui en déduire que |xn − l| 6 k n |x0 − l|. Conclure.

Exercice 52. En utilisant les méthodes de l’exercice précédent, étudier les


suites définies par :
4 + 3yn
y0 = 3 ; yn+1 = ,
3 + 2yn
1
z0 = 1 ; zn+1 =1+ .
zn

10
Exercice 53. Soit une suite qui vérifie une relation de récurrence
aun−1 + b
un = (1)
cun−1 + d

1. Montrer que si la transformation homographique : x 7→ y = ax+b cx+d a


deux points fixes distincts, α et β, on peut écrire la relation (??) sous
un−1 −α u1 −α
la forme : uunn −α un −α
−β = k un−1 −β . Calculer un −β en fonction de u1 −β .
2. Montrer que si la transformation homographique a un seul point fixe
γ, on peut mettre la relation (??) sous la forme : un1−γ = un−1
1
−γ + k.
1
Calculer un −γ en fonction de u1 .
3. Utiliser la méthode précédente pour étudier les suites (un ) définies
par :
4un + 2 −3un − 1
a) un+1 = , b) un+1 = ,
un + 3 un − 3
5un − 3 2un − 1
c) un+1 = , d) un+1 = .
un + 1 un + 4
Discuter suivant les valeurs de u1 ; préciser pour quelles valeurs de u1
chaque suite est définie.
1
Exercice 54. Posons u2 = 1 − 22
et pour tout entier n > 3,
    
1 1 1
un = 1 − 2 1 − 2 ··· 1 − 2 .
2 3 n

1
Calculer un . En déduire que l’on a lim un = .
2
1 (k−1)(k+1)
Indications 54. Remarquer que 1 − k2
= k.k . Puis simplifier l’écri-
ture de un .

= (k−1)(k+1)
2
Correction 54. Remarquons d’abord que 1 − k12 = 1−k k2 k.k . En
écrivant les fractions de un sous la cette forme, l’écriture va se simplifier
radicalement :
(2 − 1)(2 + 1) (3 − 1)(3 + 1) (k − 1)(k + 1) (k)(k + 2) (n − 1)(n + 1)
un = ··· ···
2.2 3.3 k.k (k + 1).(k + 1) n.n

Tous les termes des numérateurs se retrouvent au dénominateur (et vice-


versa), sauf aux extrémités. D’où :
1n+1
un = .
2 n
1
Donc (un ) tends vers 2 lorsque n tend vers +∞.

11
Exercice 55. Calculer, lorsqu’elles convergent, les limites des suites définies
par :
√ p n nπ
un = n − n2 − n un = n(n + a) − n un = sin un =
2 2
sin n2 − cos n3
.
n
Exercice 56. Montrer que les suites définies pour n > 1 par :
n+1 n 1
un = un = un = 2 un = n2n+1
n n+1 n +1
admettent toutes des limites que l’on calculera.

Exercice 57. Soit (u√n )n∈N la suite de nombres réels définie en posant u0 = 0
et ∀n > 1, un+1 = 6 + un . Montrer que la suite (un )n∈N est convergente
et déterminer sa limite.
2n
Exercice 58. Etudier la limite des suites suivantes : an = cos ( ) ; bn =
n!

n n3 + 2 n n2 + (−1)n (−1)n
2
3 − sin n ; cn = ; dn = √ ; en = (cos n) sin √ .
3n n2 + n n
Exercice 59. Déterminer les limites lorsque n tend vers l’infini des suites
ci-dessous ; pour chacune, essayer de préciser en quelques mots la méthode
employée.
1 1 (−1)n−1
1. 1 ; − ; ; . . . ; ; ...
2 3 n
2. 2/1 ; 4/3 ; 6/5 ; . . . ; 2n/(2n − 1) ; . . .
3. 0,23 ; 0,233 ; . . . ; 0,233 · · · 3 ; . . .
1 2 n−1
4. 2 + 2 + · · · +
n n n2
(n + 1)(n + 2)(n + 3)
5.
n3
1 + 3 + 5 + · · · + (2n − 1) 2n + 1
 
6. −
n+1 2
n + (−1) n
7.
n − (−1)n
2n+1 + 3n+1
8.
2n + 3n
r q
√ √ √
q
9. 1/2 + 1/4 + 1/8 + · · · + 1/2n puis

2; 2 2 ; 2 2 2 ; ...
(−1)n
 
1 1 1
10. 1 − + − + ··· +
3 9 27 3n
√ √ 
11. n+1− n
n sin(n!)
12.
n2 + 1

12
13. Démontrer la formule 1 + 22 + 32 + · · · + n2 = 61 n(n + 1)(2n + 1) ; en
2 2 2
déduire limn→∞ 1+2 +3n3+···+n .
Correction 59. 1. 0.
2. 1.
3. 7/30.
4. 1/2.
5. 1.
6. −3/2.
7. 1.
8. 3.
9. 1 ; 2.
10. 3/4.
11. 0.
12. 0.
13. 1/3.
Exercice 60. Soit a > 0. On définit la suite (un )n>0 par u0 un réel vérifiant
u0 > 0 et par la relation
 
1 a
un+1 = un + .
2 un

On se propose de montrer que (un ) tend vers a.
1. Montrer que
(un 2 − a)2
un+1 2 − a = .
4un 2

2. Montrer que si n > 1 alors un > a puis que la suite (un )n>1 est
décroissante.

3. En déduire que la suite (un ) converge vers a.
√ √
4. En utilisant la relation un+1 2 − a = (un+1 − a)(un+1 + a) donner
√ √
une majoration de un+1 − a en fonction de un − a.

5. Si u1 − a 6 k et pour n > 1 montrer que
2n−1
√ √

k
un − a62 a √ .
2 a

6. Application : Calculer 10 avec une précision de 8 chiffres après la
virgule, en prenant u0 = 3.
Indications 60. 1. C’est un calcul de réduction au même dénomina-
teur.

13
un+1
2. Pour montrer la décroisance, montrer un 6 1.
3. Montrer d’abord que la suite converge, montrer ensuite que la limite

est a.
√ √
4. Penser à écrire u2n+1 − a = (un+1 − a)(un+1 + a).
5. Raisonner par récurrence.

6. Pour u0 = 3 on a u1 = 3, 166 . . ., donc 3 6 10 6 u1 et on peut
prendre k = 0.17 par exemple et n = 4 suffit pour la précision de-
mandée.

Correction 60. 1.
2
u2n + a

1
u2n+1 −a= −a
4 un
1
= (u4 − 2au2n + a2 )
4u2n n
1 (u2n − a)2
=
4 u2n

2. Il est clair que pour n > 0 on a un > 0. D’après l’égalité précédente



pour n > 0, u2n+1 − a > 0 et comme un+1 est positif alors un+1 > a.
 
Soit n > 1. Calculons le quotient de un+1 par un : uun+1 = 1
2 1 + a
u2n
a √ un+1
n

or u2 6 1 car un > a. Donc un 6 1 et donc un+1 6 un . La suite


n
(un )n>1 est donc décroissante.

3. La suite (un )n>1 est décroissante et minorée par a donc elle converge
vers une limite ` > 0. D’après la relation
 
1 a
un+1 = un +
2 un

quand n → +∞ alors un → ` et un+1 → `. À la limite nous obtenons


la relation
1 a
`= `+ .
2 `

La seule solution positive est ` = a. Conclusion (un ) converge vers

a.
4. La relation
(u2n − a)2
u2n+1 − a =
4u2n
s’écrit aussi
√ √
√ √ (un − a)2 (un + a)2
(un+1 − a)(un+1 + a) = .
4u2n

14
Donc
√ 2
√ √

1 un + a
un+1 − a = (un − a)2 √
4(un+1 + a) un
√ 2


1 a
6 (un − a)2 √ 1+
4(2 a) un
√ 1
6 (un − a)2 √
2 a


5. Par récurrence pour n = 1, u1 − a 6 k. Si la proposition est vraie
rang n, alors
√ 1 √
un+1 − a 6 √ (un − a)2
2 a
2n−1 !2
√ 2

1 k
6 √ (2 a) √
2 a 2 a
2n


k
62 a √
2 a


6. Soit u0 = 3, alors u1 = 12 (3 + 10 ) = 3, 166 . . .. Comme 3 6 10 6 u1
√ 3
donc u1 − 10 6 0.166 . . .. Nous pouvons choisir k = 0, 17. Pour que

l’erreur un − a soit inférieure à 10−8 il suffit de calculer le terme u4
car alors l’erreur (calculée par la formule de la question précédente)
−10
√ inférieure à 1, 53×10 . Nous obtenons u4 = 3, 16227766 . . . Bilan
est
10 = 3, 16227766 . . . avec une précision de 8 chiffres après la virgule.
Le nombre de chiffres exacts double à chaque itération, avec u5 nous
aurions (au moins) 16 chiffres exacts, et avec u6 au moins 32. . .

Exercice 61. On considère les deux suites :


1 1 1
un = 1 + + + ··· + ; n ∈ N,
2! 3! n!
1
vn = un + ; n ∈ N.
n!
Montrer que (un )n et (vn )n convergent vers une même limite. Et montrer
que cette limite est un élément de R\Q.

Indications 61. 1. Montrer que (un ) est croissante et (vn ) décroissante.


2. Montrer que (un ) est majorée et (vn ) minorée. Montrer que ces suites
ont la même limite.

15
3. Raisonner par l’absurde : si la limite ` = pq alors multiplier l’inégalité
uq 6 pq 6 vq par q! et raisonner avec des entiers.

Correction 61. 1. La suite (un ) est strictement croissante, en effet


1
un+1 − un = (n+1)! > 0. La suite (vn ) est strictement décroissante :

1 1 1 1 1 1 2
vn+1 −vn = un+1 −un + − = + − = ( −1).
(n + 1)! n! (n + 1)! (n + 1)! n! n! n

Donc à partir de n > 2, la suite (vn ) est strictement décroissante.


2. Comme un 6 vn 6 v2 , alors (un ) est une suite croissante et majorée.
Donc elle converge vers ` ∈ R. De même vn > un > u0 , donc (vn ) est
une suite décroissante et minorée. Donc elle converge vers `0 ∈ R. De
1
plus vn − un = n! . Et donc (vn − un ) tend vers 0 ce qui prouve que
`=`. 0

p
3. Supposons que ` ∈ Q, nous écrivons alors ` = q avec p, q ∈ N. Nous
obtenons pour n > 2 :
p
un 6 6 vn .
q
Ecrivons cette égalité pour n = q : uq 6 pq 6 vq et multiplions par q! :
q!uq 6 q! pq 6 q!vq . Dans cette double inégalité toutes les termes sont
des entiers ! De plus vq = uq + q!1 donc :
p
q!uq 6 q! 6 q!uq + 1.
q
Donc l’entier q! pq est égal à l’entier q!uq ou à q!uq + 1 = q!vq . Nous
obtenons que ` = pq est égal à uq ou à vq . Supposons par exemple
que ` = uq , comme la suite (un ) est strictement croissante alors
uq < uq+1 < · · · < `, ce qui aboutit à une contradiction. Le même
raisonnement s’applique en supposant ` = vq car la suite (vn ) est stric-
tement décroissante. Pour conclure nous avons montré que ` n’est pas
un nombre rationnel.
En fait ` est le nombre e = exp(1).

Exercice 62. Soient a et b deux réels, a < b. On considère la fonction


f : [a, b] −→ [a, b] supposée continue et une suite récurrente (un )n définie
par :
u0 ∈ [a, b] et pour tout n ∈ N, un+1 = f (un ).
1. On suppose ici que f est croissante. Montrer que (un )n est monotone
et en déduire sa convergence vers une solution de l’équation f (x) = x.
2. Application. Calculer la limite de la suite définie par :
4un + 5
u0 = 4 et pour tout n ∈ N, un+1 = .
un + 3

16
3. On suppose maintenant que f est décroissante. Montrer que les suites
(u2n )n et (u2n+1 )n sont monotones et convergentes.
4. Application. Soit
1
u0 = et pour tout n ∈ N, un+1 = (1 − un )2 .
2
Calculer les limites des suites (u2n )n et (u2n+1 )n .

Indications 62. Pour la première question et la monotonie il faut raisonner


par récurrence. Pour la troisième question, remarquer que si f est décrois-
sante alors f ◦ f est croissante et appliquer la première question.

Correction 62. 1. Si u0 6 u1 alors comme f est croissante f (u0 ) 6


f (u1 ) donc u1 6 u2 , ensuite f (u1 ) 6 f (u2 ) soit u2 6 u3 ,... Par récur-
rence on montre que (un ) est décroissante. Comme elle est minorée
par a alors elle converge. Si u0 6 u1 alors la suite (un ) est croissante
et majorée par b donc converge.
Notons ` la limite de (un )n . Comme f est continue alors (f (un ))
tend vers f (`). De plus la limite de (un+1 )n est aussi `. En passant
à la limite dans l’expression un+1 = f (un ) nous obtenons l’égalité
` = f (`).
2. La fonction f définie par f (x) = 4x+5 x+3 est continue et dérivable sur
l’intervalle [0, 4] et f ([0, 4]) ⊂ [0, 4]. La fonction f est croissante (cal-
culez sa dérivée). Comme u0 = 4 et u1 = 3 alors (un ) est décroissante.
Calculons la valeur de sa limite `. ` est solution de l’équation f (x) = x
soit 4x + 5 = x(x + 3). Comme un > 0 pour tout n alors ` > 0. La
seule solution

positive de l’équation du second degré 4x+5 = x(x+3)
est ` = 1+2 21 = 2, 7912 . . .
3. Si f est décroissante alors f ◦ f est croissante (car x 6 y ⇒ f (x) >
f (y) ⇒ f ◦ f (x) 6 f ◦ f (y)). Nous appliquons la première question
avec la fonction f ◦ f . La suite (u0 , u2 = f ◦ f (u0 ), u4 = f ◦ f (u2 ), . . .)
est monotone et convergente. De même pour la suite (u1 , u3 = f ◦
f (u1 ), u5 = f ◦ f (u3 ), . . .).
4. La fonction f définie par f (x) = (1 − x)2 est continue et dérivable de
[0, 1] dans [0, 1]. Elle est décroissante sur cet intervalle. Nous avons
u0 = 21 , u1 = 14 , u2 = 16 9
, u3 = 0, 19 . . .,... Donc la suite (u2n ) est
croissante, nous savons qu’elle converge et notons ` sa limite. La suite
(u2n+1 ) et décroissante, notons `0 sa limite. Les limites ` et `0 sont
des solutions de l’équation f ◦ f (x) = x. Cette équation s’écrit (1 −
f (x))2 = x, ou encore (1 − (1 − x)2 )2 = x soit x2 (2 − x)2 = x. Il
y a deux solutions évidentes 0 et 1. Nous factorisons le polynôme
x2 (2 − x)2 − x en x(x − 1)(x − λ)(x √
− µ) avec λ et µ les solutions

de l’équation x − 3x + 1 : λ = 2 = 0, 3819 . . . et µ = 3+2 5 > 1.
2 3− 5

17
Les solutions de l’équation f ◦ f (x) = x sont donc {0, 1, λ, µ}. Comme
(u2n ) est croissante et que u0 = 12 alors (u2n ) converge vers ` = 1
qui est le seul point fixe de [0, 1] supérieur à 21 . Comme (u2n+1 ) est
décroissante et que u1 = 14 alors (u2n+1 ) converge vers `0 = 0 qui est
le seul point fixe de [0, 1] inférieur à 41 .

Exercice 63. 1. Soient a, b > 0. Montrer que ab 6 a+b 2 .
2. Montrer les inégalités suivantes (b > a > 0) :
a+b √
a6 6b et a6 ab 6 b.
2
3. Soient u0 et v0 des réels strictement positifs avec u0 < v0 . On définit
deux suites (un ) et (vn ) de la façon suivante :
√ un + vn
un+1 = un vn et vn+1 = .
2
(a) Montrer que un 6 vn quel que soit n ∈ N.
(b) Montrer que (vn ) est une suite décroissante.
(c) Montrer que (un ) est croissante En déduire que les suites (un ) et
(vn ) sont convergentes et quelles ont même limite.
Indications 63. 1. Regarder ce que donne l’inégalité en élevant au carré
de chaque coté.
2. Petites manipulations des inégalités.
3. (a) Utiliser 1.
(b) Utiliser 2.
(c) Une suite croissante et majorée converge ; une suite décroissante
et minorée aussi.

Correction 63. 1. Soient a, b > 0. On veut démontrer que ab 6 a+b2 .
Comme les deux membres de cette inégalité sont positifs, cette inéga-
lité est équivalente à ab 6 ( a+b 2
2 ) . De plus,

a+b 2
 
ab 6 ⇔ 4ab 6 a2 + 2ab + b
2

⇔ 0 6 a2 − 2ab + b2
ce qui est toujours vrai car a2 −2ab+b2 = (a−b)2 est un carré parfait.
On a donc bien l’inégalité voulue.
2. Quitte à échanger a et b (ce qui ne change pas les moyennes arithmé-
tique et géométrique, et qui préserve le fait d’être compris entre a et
b), on peut supposer que a 6 b. Alors en ajoutant les deux inégalités

a/2 6 a/2 6 b/2

18
a/2 6 b/2 6 b/2,
on obtient
a+b
a6 6 b.
2
De même, comme tout est positif, en multipliant les deux inégalités
√ √ √
a6 a6 b
√ √ √
a6 b6 b
on obtient √
a6 ab 6 b.

3. Il faut avant tout remarquer que pour tout n, un et vn sont strictement


positifs, ce qui permet de dire que les deux suites sont bien définies.
On le démontre par récurrence : c’est clair pour u0 et v0 , et si un et
vn sont strictement positifs alors leurs moyennes géométrique (qui est
un+1 ) et arithmétique (qui est vn+1 ) sont strictement positives.
(a) On veut montrer que pour chaque n, un 6 vn . L’inégalité est claire
pour n = 0 grâce aux hypothèses faites sur u0 et v0 . Si maintenant
n est plus grand que 1, un est la moyenne géométrique de un−1
et vn−1 et vn est la moyenne arithmétique de un−1 et vn−1 , donc,
par 1., un 6 vn .
(b) On sait d’après 2. que un 6 un+1 6 vn . En particulier, un 6 un+1
i.e. (un ) est croissante. De même, d’après 2., un 6 vn+1 6 vn . En
particulier, vn+1 6 vn i.e. (vn ) est décroissante.
(c) Pour tout n, on a u0 6 un 6 vn 6 v0 . (un ) est donc croissante et
majorée, donc converge vers une limite `. Et (vn ) est décroissante
et minorée et donc converge vers une limite `0 . Nous savons main-
tenant que un → `, donc aussi un+1 → `, et vn → `0 ; la relation

un+1 = un vn s’écrit à la limite :

` = ``0 .
un +vn
De même la relation vn+1 = 2 donnerait à la limite :

` + `0
`0 = .
2
Un petit calcul avec l’une ou l’autre de ces égalités implique ` = `0 .
Il y a une autre méthode un peu plus longue mais toute aussi valable.
Définition Deux suites (un ) et (vn ) sont dites adjacentes si
1. un 6 vn ,
2. (un ) est croissante et (vn ) est décroissante,

19
3. lim(un − vn ) = 0.
Alors, on a le théorème suivant :
Théorème : Si (un ) et (vn ) sont deux suites adjacentes, elles sont toutes les
deux convergentes et ont la même limite.
Pour appliquer ce théorème, vu qu’on sait déjà que (un ) et (vn ) vérifient les
points 1 et 2 de la définition, il suffit de démontrer que lim(un − vn ) = 0. On
a d’abord que vn − un > 0. Or, d’après (a)
vn − un
vn+1 − un+1 6vn+1 − un = .
2
Donc, si on note wn = vn − un , on a que 0 6 wn+1 6 wn /2. Donc, on
peut démontrer (par récurrence) que 0 6 wn 6 w 0
2n , ce qui implique que
limn→∞ wn = 0. Donc vn − un tend vers 0, et ceci termine de démontrer que
les deux suites (un ) et (vn ) sont convergentes et ont même limite en utilisant
le théorème sur les suites adjacentes.
Exercice 64. Soit x un réel.
E(x) + E(2x) + . . . + E(nx)
1. Déterminer la limite de un = .
n2
2. En déduire que Q est dense dans R.
Exercice 65. Soit n > 1.
n
xk = 1 admet une unique solution, notée
P
1. Montrer que l’équation
k=1
an , dans [0, 1].
2. Montrer que (an )n∈N est décroissante minorée par 21 .
3. Montrer que (an ) converge vers 12 .
Indications
Pn 65. On notera fn : [0, 1] −→ R la fonction définie par fn (x) =
k − 1.
k=1 x
1. C’est une étude de la fonction fn .
2. On sait que fn (an ) = 0. Montrer par un calcul que fn (an−1 ) > 0, en
déduire la décroissance de (an ). En calculant fn ( 21 ) montrer que la
suite (an ) est minorée par 12 .
3. Une fois établie la convergence de (an ) vers une limite `, composer
l’inégalité 21 6 ` < an par fn . Conclure.
Correction 65. Notons fn : [0, 1] −→ R la fonction définie par :
n
X
fn (x) = xk − 1.
k=1

1. La fonction fn est continue sur [0, 1]. De plus fn (0) = −1 < 0 et


fn (1) = n − 1 > 0. D’après le théorème des valeurs intermédiaires,
fn , admet un zéro dans l’intervalle [0, 1]. De plus elle strictement
croissante (calculez sa dérivée) sur [0, 1] donc ce zéro est unique.

20
2. Calculons fn (an−1 ).
n
X
fn (an−1 ) = akn−1 − 1
k=1
n−1
X
= ann−1 + akn−1 − 1
k=1
= ann−1 + fn−1 (an−1 )
= ann−1 (car fn−1 (an−1 ) = 0 par définition de an−1 ).

Nous obtenons l’inégalité


0 = fn (an ) < fn (an−1 ) = ann−1 .
Or fn est strictement croissante, l’inégalité ci-dessus implique donc
an < an−1 . Nous venons de démontrer que la suite (an )n est décrois-
sante.
Remarquons avant d’aller plus loin que fn (x) est la somme d’une suite
géométrique :
1 − xn+1
fn (x) = − 2.
1−x
Évaluons maintenant fn ( 21 ), à l’aide de l’expression précédente

1 1 − ( 12 )n+1 1
fn ( ) = 1 − 2 = − n < 0.
2 1− 2 2

Donc fn ( 12 ) < fn (an ) = 0 entraîne 12 < an .


Pour résumer, nous avons montré que la suite (an )n est strictement
décroissante et minorée par 21 .
3. Comme (an )n est décroissante et minorée par 12 alors elle converge,
nous notons ` sa limite :
1
6 ` < an .
2
Appliquons fn (qui est strictement croissante) à cette inégalité :
 
1
fn 6 fn (`) < fn (an ),
2
qui s’écrit aussi :
1

6 fn (`) < 0,
2n
et ceci quelque soit n > 1. La suite (fn (`))n converge donc vers 0
(théorème des “gendarmes”). Mais nous savons aussi que
1 − `n+1
fn (`) = − 2;
1−`

21
1
donc (fn (`))n converge vers 1−` − 2 car (`n )n converge vers 0. Donc

1 1
− 2 = 0, d’où ` = .
1−` 2
Exercice 66. Calculer suivant les valeurs de x :
h i
lim lim [cos(n!πx)]2m .
n→∞ m→∞

Exercice 67. Soient a0 et b0 deux réels fixés. On définit par récurrence les
2an + bn an + 2bn
suites (an ) et (bn ) par an+1 = et bn+1 = .
3 3
1. Montrer que ces deux suites sont adjacentes.
a0 + b0
2. En calculant an + bn , montrer qu’elles convergent vers .
2
1 n−1
P
Exercice 68. Soit (un ) une suite qui tend vers 0. On pose xn = uk .
n k=0
Montrer que (xn ) converge vers 0 ( on pourra fixer ε puis séparer la somme
en deux et enfin choisir N ... ).
nln(n) √
n
Exercice 69. Déterminer les limites de n et n2 .
ln (n)
Exercice 70. Soit (un )n∈N une suite réelle dont tous les termes sont non
nuls et telle que :
un+1
lim = 0.
n→∞ un

Montrer que lim un = 0.


n→∞

Exercice 71. Étudier la suite définie par récurrence :



u0 = a > 0, un+1 = 1 + un .

Exercice 72. Étudier la convergence et calculer la limite éventuelle de la


suite (un )n∈N∗ définie par :
n
Y k
∀n ∈ N∗ , un = (1 + ).
n2
k=1

Exercice 73. Étudier la convergence et calculer la limite éventuelle de la


suite (un )n∈N définie par :
n
X 1
∀n ∈ N, un = .
Cnk
k=0

φ(n)
Exercice 74. Soit φ : N → N bijective, telle que lim n = `. Calculer `.
n→∞

22
Exercice 75. Soit φ : N → N injective ; montrer que lim φ(n) = +∞.
n→∞

Exercice 76. Soit (un )n∈N une suite bornée. On pose vn = un+1 − un et
wn = vn+1 −vn , et on suppose que (wn )n∈N converge. Montrer que lim wn =
n→∞
0, puis que lim vn = 0.
n→∞

Exercice 77. Soit (un )n∈N une suite réelle convergeant vers ` et φ une
bijection de N sur N. (pas nécessairement strictement croissante !). Montrer
que lim uφ(n) = `.
n→∞

Exercice 78. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles telles que :

lim un + vn = lim un vn = 0.
n→∞ n→∞

Montrer que
lim vn = lim un = 0.
n→∞ n→∞

Exercice 79. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles telles que :

lim un = lim vn = +∞, lim un+1 − un = 0.


n→∞ n→∞ n→∞

Montrer que
E = {un − vm |(n, m) ∈ N2 }
est dense dans R.

Exercice 80. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites à valeurs dans [0, 1]
telles que :
lim un vn = 1.
n→∞

Montrer que :
lim un = lim vn = 1.
n→∞ n→∞

Exercice 81. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites convergeant respecti-
vement vers ` et L. Étudier la suite (wn )n∈N définie par :
n
1X
∀n ∈ N, wn = uk vn−k .
n
k=0

Exercice 82. Soit (un )n∈N une suite bornée telle que :
u2n
lim (un + ) = 1.
n→∞ 2
Que dire de (un )n∈N ?

23
Exercice 83. Soit f : C → C définie par :

z + |z|
∀z ∈ C, f (z) = .
2
Étudier la suite définie par :

z0 ∈ C, ∀n ∈ N, zn+1 = f (zn ).

Indication : on écrira zn = ρn eiφn ,où (ρn , φn ) ∈ R+∗ ×]−π, π[ et on utilisera :


n
φ Y φ
sin φ = 2n sin n
cos i .
2 2
i=1

Exercice 84. Que penser-vous de l’énoncé suivant : si (un ) ∼ (vn ) alors


(eun ) ∼ (evn ). Donner un énoncé correct.

Exercice 85. 1. Montrer que si ∀n ∈ N un 6= 0 et si (un ) → 0 alors


ln(1 + un ) ∼ un .
a
2. Soit a un réel. Déterminer la limite de (1 + )n .
n
Exercice 86. Comparer les suites suivantes :
2
an = nn , bn = nln(n) , c n = en , dn = (ln n)n ln n

Exercice 87. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles de limite +∞
telles que un = o(vn ). Montrer qu’il existe une suite (wn )n∈N de limite +∞
telle que un = o(wn ) et wn = o(vn ).

Exercice 88. Donner un exemple de suites (un )n∈N et (vn )n∈N telles que
un = O(vn ) mais qu’on n’ait ni un = o(vn ), ni vn = O(un ).

Exercice 89. Étude de (un )n∈N définie par :

u0 ∈ [0, 1], un+1 = u2n .

Donner un équivalent de un quand n → ∞.

Exercice 90. Montrer la réciproque du théorème de Césaro (i.e. lim un =


n→∞
l) :
1. dans le cas où lim vn = l et
n→∞

1
un+1 − un = O( ),
n

2. dans le cas où (un )n∈N est croissante.

24
Exercice 91. Étudier la suite (un )n∈N définie par u0 = 1 et ∀n ∈ N un+1 =
2
un + u2n . En utilisant vn = u4n , donner un équivalent de un . Indication : on
montrera que lim vn+1 − vn = 1, on en déduira un équivalent de vn puis de
n→∞
un .

Exercice 92. Soit (un )n∈N la suite définie par un+1 = un + u2n . L’étudier et,
en utilisant vn = u1n , en donner un équivalent dans le cas u0 ∈] − 1; 0]. Que
ln(un )
dire dans le cas u0 ∈]0; ∞[ ? (On étudiera vn = 2n .)

Exercice 93. Soient f et g deux formes linéaires sur un espace vectoriel E


telles que f g = 0. Montrer que f = 0 ou g = 0. Étudier la suite (xn )n∈N
1
xn
définie par x0 = 1, xn+1 = 1+nx 2 . En étudiant yn = x
n+1
− x1n , en donner
n
un équivalent.

Exercice 94. Étudier la suite (un )n∈N définie par :


π
u0 ∈]0, [, un+1 = sin un .
2
1
Donner limx→0 sin2 x
− x12 ,(réponse : 13 ) en déduire un équivalent de u−2
n donc
de un .

Exercice 95. Montrer que ∀n ∈ N∗ , ∃!xn ∈ [n, n + 1[ solution de x − E(x) =


1
x2
. Donner un équivalent de xn puis faire un développement asymptotique
de xn − n à l’ordre 5 en fonction de n1 .

Exercice 96. Étudier la convergence et calculer la limite éventuelle de la


suite (un )n∈N∗ définie par :
1 1 1 1
∀n ∈ N∗ , un = 1 + + ... + − − ... − 2 .
2 n n+1 n
On montrera préalablement que :
1 1
1+ + ... + = ln n + γ + o(1)
2 n
quand n → ∞.
n
Y π π
Exercice 97. Soient (un )n>2 définie par un = cos( k
) et vn = un sin( n ).
2 2
k=2
1. Montrer que (un )n>2 est convergente.
2. Montrer que (vn )n>2 est une suite géométrique. En déduire la limite
de (un )n>2 .

Exercice 98. Soit (un )n∈N une suite bornée de nombres réels telle que
lim (un+1 − un ) = 0. Montrer que les valeurs d’adhèrence de la suite (un )n∈N
n→∞
forment un intervalle de R.

25
Exercice 99. On définit par récurrence les suites (un )n∈N et (vn )n∈N par :

(un )2 (vn )2
u0 = 1, v0 = 2, un+1 = , vn+1 = .
un + vn un + vn
1. Montrer par récurrence que l’on a un > 0 et vn > 0.
2. Montrer que les suites (un )n∈N et (vn )n∈N décroissent. En déduire
qu’elles convergent vers ` et `0 respectivement. Montrer que l’on a
``0 = 0.
3. Montrer que la suite (vn − un )n∈N est constante. En déduire ` et `0 .

Exercice 100. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de nombres réels telles
√ un + vn
que 0 < u1 < v1 et un+1 = un vn et vn+1 = . Montrer qu’elles
2
convergent vers la même limite.

Exercice 101. 1. Soit (un )n∈N une suite de nombres réels non nuls
convergeant vers une limite ` différente de zéro. Montrer que la suite
1 1
( )n∈N converge vers .
un `
2. Soit (un )n∈N une suite de nombres réels positifs convergeant vers une

limite√` différente de zéro. Montrer que la suite ( un )n∈N converge
vers `.

Exercice 102. 1. Soit (un )n∈N une suite de nombres réels telle que les
suites extraites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N convergent vers une même
limite `. Montrer que (un )n∈N converge également vers `.
n
X (−1)k
2. En déduire que la suite (un )n∈N de terme général un =
(2k)!
k=0
converge.
u1 + u2 + · · · + un
Exercice 103. Soit (un )n∈N une suite de nombres réels et vn =
n
où n ∈ N∗ .
1. Montrer que si (un )n>1 converge vers `, alors (vn )n>1 converge vers `.
La réciproque est elle vraie ?
n
X k+1
2. Calculer lim .
n→+∞ 2nk + k
k=1
3. Soit (an )n>0 une suite telle que lim (an+1 − an ) = `. Prouver que
n→+∞
an
lim = `.
n→+∞ n
un+1
4. Soit (un )n>1 une suite strictement positive telle que lim = `.
n→+∞ un
Démontrer que lim (un )1/n = `.
n→+∞

26
n
X 1 1
Exercice 104. Pour tout n ∈ N∗ on note un = et vn = un + . On
k! n!n
k=1
rapelle que e = lim un .
n→∞
1. Montrer que les suites (un )n>1 et (vn )n>1 sont adjacentes. En déduire
1
une valeur approchée de e à .
1000
2. Démontrer que e est irrationnel.

Exercice 105. Une suite (un )n∈N est dite de Cauchy lorsque, pour tout
ε > 0 il existe N ∈ N tel que, si m, n > N alors |un − um | < ε.
1. Montrer que toute suite convergente est de Cauchy. Montrer que toute
suite de Cauchy est bornée.
1 1 p+2
2. Soit un = 1 + + . . . + . Montrer que, pour tout p ∈ N, u2p > .
2 n 2
En déduire que (un )n∈N tend vers l’infini.
3. Une suite (un )n∈N satisfait au critère C 0 lorsque, pour tout ε > 0 il
existe N ∈ N tel que, si n > N alors |un − un+1 | < ε. Une suite
satisfaisant au critère C 0 est-elle de Cauchy ?
4. Montrer que les trois assertions qui suivent sont équivalentes :
(a) Toute partie majorée de R admet une borne supérieure et toute
partie minorée de R admet une borne inférieure.
(b) Toute suite de Cauchy est convergente.
(c) Deux suites adjacentes sont convergentes.

Exercice 106. Soit (un ) définie par u0 et u1 strictement positifs et un+1 =


un + un−1 pour n > 1.
un+1
1. Montrer que lim( ) existe et la déterminer. Que remarquez-vous ?
un
un+1
2. Soit an = . Exprimer an+1 en fonction de an .
un
3. Montrer que a2n et a2n+1 sont adjacentes.

4. Déterminer un rationnel r tel que r − 1+2 5 < 10−3 .

Correction 106. L’équation caractéristique est :

r2 − r − 1 = 0
√ √
1− 5 1+ 5
dont les solution sont λ = 2 et µ = 2 . Donc un est de la forme

un = αλn + βµn

pour α, β des réels que nous allons calculer grâce à u0 et u1 . En effet u0 =


1 = αλ0 + βµ0 donc α + β = 1. Et comme u1 = 1 = αλ1 + βµ1 nous

27
√ √
obtenons α 1−2 5 +β 1+2 5
= 1. En résolvant ces deux équations nous obtenons
√ √
√1 5−1 √1 (−λ) √1 1+ 5 √1 (µ).
α= 5 2 = 5
et β = 5 2
= 5
Nous écrivons donc pour
finir :
1
un = √ µn+1 − λn+1 .

5
Exercice 107. Déterminer (un ) telle que
1. u0 = 1, u1 = 3, un+2 = 4un+1 − 4un .
2. u0 = 1, u1 = i, un+2 = 4un+1 − 5un .

Exercice 108. Déterminer les suites bornées qui vérifient un+2 = 3un+1 −
2un .

Correction 108. L’équation caractéristique est :

r2 − 3r + 2 = 0

dont les solutions sont λ = 2 et µ = 1. Donc un est de la forme

un = α2n + β1n = α2n + β

Or la suite (2n )n tend vers +∞. Donc si (un )n est bornée alors α = 0.
Donc (un )n est la suite constante égale à β. Réciproquement toute suite
constante qui vérifie un = β pour n ∈ N vérifie bien la relation de récurrence
un+2 = 3un+1 − 2un . Donc les suites cherchées sont les suites constantes.

Exercice 109. Déterminer les suites convergentes qui vérifient 2un+2 =


7un+1 − 3un .

Exercice 110. Montrer que la suite u0 = 1, u1 = 2 et un+2 = un+1 un est
bien définie et la déterminer.
(
u0 = 2
Exercice 111. Déterminer les suites (un ) et (vn ) qui vérifient
v0 = −2
(
un+1 = un + vn
et
vn+1 = 3un − vn

Exercice 112. Montrer que la suite sin n



2n n∈N est de Cauchy et que la suite
(−1)n + n1 n∈N ne l’est pas.


Exercice 113. Montrer que la suite définie par


cos 1 cos 2 cos n
un = 1 + + + ··· +
1! 2! n!
est une suite de Cauchy. En déduire sa convergence.

28
Exercice 114. Montrer que toute sous-suite extraite d’une suite de Cauchy
est aussi une suite de Cauchy.
Montrer que si (un ) est une suite de Cauchy, on peut trouver une sous-suite
(unk ) de (un ) telle que :

1
∀p ∈ N, ∀q > p, |unp − unq | 6 .
2p
Exercice 115. Une suite (xn ) est définie par une relation de récurrence
xn+1 = a sin xn + b où a est un nombre réel de ]0, 1[ et b un nombre réel
quelconque. Montrer que pour tout p ∈ N, |xp+1 − xp | 6 ap |x1 − x0 |. En
déduire que la suite (xn ) est une suite de Cauchy.
Combien de termes faut-il calculer pour obtenir une valeur approchée de
lim xn à 10−10 près si on suppose a = 1/2, b = 5, x0 = 1 ?

Exercice 116. Soit xn une suite de Rd . Montrer que l’ensemble A des valeurs
d’adhérence de xn est fermé. Indication : prouver que le complément de A
est ouvert.

Exercice 117. Soit xn une suite bornée de Rd . Montrer que xn converge si


et seulement si A est un singleton. Indication : pour prouver la convergence,
utiliser qu’une suite bornée de Rd a au moins une valeur d’adhérence.

Exercice 118. Soit f : Rd → Rd continue. Soit x0 ∈ Rd . Soit xn la suite


définie par
xn+1 = f (xn ).
Supposons que ||xn − xn+1 || → 0. Montrer que si a ∈ A alors f (a) = a.
Indication : appliquer la définition de la continuité de f en a en termes de
limites.

Exercice 119. Soit xn une suite bornée de Rd . Supposons que ||xn −


xn+1 || → 0. Montrer que l’ensemble A est non-vide, compact, connexe.
Indication : pour la connexité, supposer que A = A1 ∪ A2 avec A1 et A2
non-vides, disjoints, fermés.
Si d = 1 conclure que A = [a, b] avec a 6 b.

Exercice 120. Soit f : R → R continue. Soit x0 ∈ R. Soit xn la suite définie


par
xn+1 = f (xn ).
Supposons que xn est bornée. Montrer que xn converge si et seulement si

||xn − xn+1 || → 0.

Indication. Montrer qu’il suffit de prouver que a = b dans [a, b] = A. Si a < b


montrer que la suite est stationnaire.

29
Exercice 121. Soit sn = Σnk=1 1/k et xn = cos(sn ). Montrer qu’il n’existe
pas d’application f : R → R continue telle que

xn+1 = f (xn ).

Indication : montrer que ||xn − xn+1 || → 0 mais que xn ne converge pas.


(
un+2 = 21 (un+1 + un )
Exercice 122 (Ensi Chimie P’ 93). 1. Résoudre
u0 = a, u1 = b.
2. Si a = 0, trouver lim un .

3. Résoudre : vn+2 = vn+1 vn .

Correction 122. 1. un = 31 ((a + 2b) + 2(a − b)(− 12 )n ).


2.
1 n
3. vn = λ × µ(− 2 ) .
4.

Exercice 123 (Équations de récurrence linéaire). 1. Résoudre :


(
un+2 − un = n − 1
u0 = u1 = 0.

2. Résoudre : un+2 + un+1 + un = n.


n2
Correction 123. 1. un = 4 − n + 38 (1 − (−1)n ).
2. un = n−1
3 + aj n + bj 2n .

Exercice
( 124 (Système récurrent). On donne u0 , v0 . Résoudre le système :
5un = 2un−1 + 3vn−1
5vn = 2vn−1 + 3un−1 .
1 n

Correction 124. 2un = u0 + v0 + − 5 (u0 − v0 ), 2vn = u0 + v0 −
1 n

− 5 (u0 − v0 ).

Exercice 125 (Caractérisation des suites polynomiales). Soit (un ) une suite
de réels. On définit les suites dérivées de (un ) :


 (u0n ) = (un+1 − un )

(u00 ) = (u0 0
n+1 − un )

n

 .. .   
 u(k+1) = u(k) − u(k) .


n n+1 n

(k)
1. Exprimer un en fonction de un , un+1 , . . . , un+k .

30
2. Montrer que la suite (un ) est polynomiale si et seulement s’il existe
(k)
k ∈ N tel que un = (0).

(k) Pk p k−p u
Correction 125. 1. un = p=0 Ck (−1) n+p .
2.

Exercice 126 (Nombre de nombres ne comportant pas 13). Soit Tn le


nombre d’entiers naturels de n chiffres exactement ne comportant pas la
séquence 13 en numération décimale.
1. Montrer que Tn+2 = 10Tn+1 − Tn .
2. Calculer Tn en fonction de n.

Correction 126. 1.
√  √ n √  √ n
2. 6Tn = 3 + 6 5 + 2 6 + 3 − 6 5 − 2 6 .
√ √ √
Exercice (( 3 + 1)2n+1 − ( 3 − 1)2n+1 ). On note xn = ( 3 + 1)2n+1 ,
√ 1272n+1
yn = ( 3 − 1) , et zn = [xn ].
1. Montrer que zn = xn − yn .
2. En déduire que 2n+1 divise zn .

Exercice 128 (Limite de la partie entière d’une suite). Soit (un ) une suite
réelle convergeant vers ` ∈ R. La suite ([un ]) est-elle convergente ?
 
nk
Exercice 129 (Limites doubles différentes). Comparer limn→∞ limk→∞ (n+1) k
 
nk
et limk→∞ limn→∞ (n+1)k .

Exercice 130 (Suites convergeant vers 0). 1. Soit (un ) une suite réelle
un
telle que 1+un −−−→ 0. Montrer que un −−−→ 0.
n→∞ n→∞
( u
2 −−−→ 0
n

2. Même question avec 1+un n→∞


(un ) est bornée.

Exercice
 131 (un vn → 1). Soient (un ) et (vn ) deux suites vérifiant :
0 6 un 6 1


0 6 vn 6 1 Que pouvez-vous dire de ces suites ?

un vn −−−→ 1.

n→∞

96×(−1)n
Exercice 132 (Série alternée). On pose un = (2n−3)(2n−1)(2n+1)(2n+3)(2n+5)
et vn = nk=0 uk .
P

1. Étudier les suites (v2n ) et (v2n+1 ) et montrer que la suite (vn ) est
convergente.
2. Calculer ` = limn→∞ vn à 10−5 près.

31
Correction 132. 1.
2. ` = π.

Exercice 133 (Croissance comparée). Montrer que l’ensemble des entiers n


2
tels que 2n < (4n)! est fini.

Exercice 134 (Limite de n1/n ). Démontrer, sans utiliser la fonction ln, que

n
n −−−→ 1.
n→∞ √
Chercher limn→∞ n n!.

Exercice 135 (Croissance logarithmique comparée). Soient (an ), (bn ) deux


suites strictement positives telles que : ∀ n ∈ N, an+1 bn+1
an 6 bn .
Montrer que si bn −−−→ 0, alors an −−−→ 0.
n→∞ n→∞

[x]+[2x]+···+[nx]
Exercice 136 (Somme de parties entières). Soit x ∈ R. Chercher limn→∞ n2
.
x
Correction 136. 2.

Exercice 137 (Divergence de cos(nt) et sin(nt)). Soit θ ∈ R. Montrer que


si θ 6≡ 0(mod π), les suites (cos(nθ)) et (sin(nθ)) sont toutes les deux diver-
gentes (montrer que si l’une converge, alors l’autre aussi, puis obtenir une
contradiction).

Exercice 138 (Somme des 1/k 1/2 ). Soit un = 1 + √1 + ··· + √1 .


2 n

1. Chercher limn→∞ (u2n − un ), puis limn→∞ un .


√ √ √ √
2. Comparer 2√1 k , k + 1 − k, et k − k − 1. En déduire que la suite
√ 
un − 2 n est convergente.
1 1 1
Exercice 139 (Limite de (1 + 1/n)n ). 1. On pose un = 0! + 1! +· · ·+ n! .
(a) Montrer que la suite (un ) est convergente.
(b) Calculer le nombre e = limn→∞ un à 10−7 près.
1/n
2. On note vn = 1 + n1 .
(a) Développer vn et montrer que vn 6 e.

Ppp ∈ 1N et ε > 0. Montrer que pour n suffisament grand,


(b) On fixe
vn > k=0 k! − ε.
(c) Que pouvez-vous en déduire ?
n /4n ). On pose u = 1×3×5×···×(2n−1)
Exercice 140 (Étude de C2n n 2×4×6×···×(2n) .
1. Exprimer un à l’aide de factorielles.
2. Montrer que la suite (un ) est convergente.
3. Soit vn = (n + 1)u2n . Montrer que la suite (vn ) converge. Que pouvez-
vous en déduire pour limn→∞ un ?

32
4. On note α = limn→∞ vn . En étudiant la suite (nu2n ), montrer que
α > 0.
(2n)!
Correction 140. 1. un = 4n (n!)2
.
2.
3.
4.
Exercice 141 (Suite an / (1 + ak )). Soit a ∈ C \ U. Étudier la suite de
Q
n
terme général : un = (1+a)(1+aa2 )...(1+an ) .

a
Correction 141. Si |a| < 1, à partir d’un certain rang, 1+an < α < 1

⇒ lim = 0.
Si |a| > 1, uun+1
n
→ 0 ⇒ un → 0.
Exercice 142 (Lemme de Césaro). Soit (un ) une suite réelle. On pose vn =
u1 +···+un
n .
1. Montrer que si un −−−→ 0, alors vn −−−→ 0.
n→∞ n→∞
2. Montrer que si un −−−→ `, alors vn −−−→ `. (` ∈ R)
n→∞ n→∞
3. Donner un exemple où (vn ) converge mais (un ) diverge.
Exercice 143 (Lemme de Césaro). 1. Soit (bn ) une suite réelle stricte-
ment croissante tendant vers +∞, et (an ) une suite réelle telle que :
an −an−1 an
bn −bn−1 −−−→ ` ∈ R. Montrer que bn −−−→ `.
n→∞ n→∞
1k +2k +···+nk
2. Application : Quelle est la limite de nk+1
(k ∈ N) ?
ExerciceP144 (Césaro généralisé). Soit (un ) une suite réelle convergente, et
Sn = 21n np=0 Cnp up . Étudier la suite (Sn ).
Correction 144. lim Sn = lim un .
Si un = (3i/2)n , alors (un ) diverge, mais Sn −−−→ 0.
n→∞

Exercice 145 (Produit de Cauchy). Soient (an ), (bn ) deux suites conver-
geant vers a, b. Montrer que a0 bn +a1 bn+1
n−1 +···+an b0
−−−→ ab.
n→∞

Exercice 146 (xn − axn−1 → 0). Soit (xn ) une suite réelle et α ∈ ]0, 1[. On
pose (
y0 = x0
yn = xn − αxn−1 pour n > 1.
Montrer que : (xn −−−→ 0) ⇔ (yn −−−→ 0).
n→∞ n→∞

Exercice 147 (xn + x2n /2 → 1). Soit (xn ) une suite bornée telle que xn +
x2n 2
2 −−−→ 1. Montrer que xn −−−→ 3 .
n→∞ n→∞

33
Exercice 148 (Approximation d’un irrationnel). Soit x ∈ R∗ et (rn ) une
suite de rationnels convergeant vers x. On écrit rn = pqnn avec pn ∈ Z, qn ∈ N∗ .
1. Montrer que si l’une des suites (pn ), (qn ) est bornée, alors l’autre l’est
aussi, et x ∈ Q.
2. En déduire que si x ∈ R \ Q, alors |pn | −−−→ +∞ et qn −−−→ +∞.
n→∞ n→∞

Exercice 149 (Somme des chiffres de n). Pour n ∈ N∗ , on note S(n) la


somme des chiffres de l’écriture décimale de n.
1. 
Encadrer  S(n + 1) en fonction de S(n). En déduire que la suite
S(n+1)
S(n) est bornée.
n o n o
2. Chercher inf S(n+1)
S(n) tq n ∈ N ∗ , et sup S(n+1) tq n ∈ N∗ .
S(n)
 
S(n+1)
3. La suite S(n) est-elle convergente ?

S(n+1)
Correction 149. 1. 1 6 S(n + 1) 6 S(n) + 1 ⇒ 0 6 S(n) 6 2.
2. inf = 0 (99 . . . 99), sup = 2 (100 . . . 00).
3.

Exercice 150 (Équation xn + xn−1 + · · · + x − 1 = 0). On considère l’équa-


tion : xn + xn−1 + · · · + x − 1 = 0.
1. Prouver qu’il existe une unique racine positive, an .
2. Montrer que la suite (an ) est décroissante.
1
3. Montrer que an −−−→ 2 (calculer an+1
n − 1).
n→∞

Exercice 151 (Suite n’ayant qu’une valeur d’adhérence). Soit (un ) une suite
réelle. On appelle valeur d’adhérence toute limite d’une sous-suite conver-
gente extraite de (un ).
1. Quelles sont les valeurs d’adhérence d’une suite convergente ?
2. Quelles sont les valeurs d’adhérence de la suite (cos(nπ/3)) ?
3. Montrer que si la suite (un ) est bornée et diverge, elle a au moins
deux valeurs d’adhérence.

( 152 (Limites sup et inf). Soit (xn ) une suite bornée de réels. On
Exercice
yn = sup{xp tq p > n}
pose :
zn = inf{xp tq p > n}.
1. Montrer que les suites (yn ) et (zn ) convergent.
2. Montrer que (xn ) converge si et seulement si (yn ) et (zn ) ont même
limite.

34
Exercice 153 (Convergence vers 0 et monotonie). Soit (xn ) une suite de
réels strictement positifs convergeant vers 0.
1. Montrer qu’il existe une infinité d’indices n tels que xn = max(xn , xn+1 , xn+2 , . . . ).
2. Montrer qu’il existe une infinité d’indices n tels que xn = min(x0 , x1 , . . . , xn ).

Correction 153. 1. Sinon, on construit une sous-suite strictement crois-


sante.
2. La suite (min(x0 , . . . , xn )) converge vers 0, et prend une infinité de
valeurs différentes.

Exercice 154 (Convergence vers 0 et monotonie). Soit (un ) une suite de


réels strictement positifs convergeant vers 0. Montrer qu’il existe une bijec-
tion σ : N → N telle que la suite (uσ(n) ) converge vers 0 en décroissant.

Exercice 155 (Fonction N → N injective). Soit f : N → N injective. Mon-


trer que f (n) −−−→ +∞.
n→∞

Exercice 156 (Fonction N → N injective). Soit f : N → N injective. Mon-


trer que f1(1) f (2) f (n)
2 + 22 + · · · + n2 −−−→ +∞.
n→∞

1+···+n
Correction 156. u2n − un > 4n2
> 18 .

q p
Exercice 157 (Radicaux itérés). Soit un = n + n − 1 + · · · + 1.
 
un
1. Montrer que la suite √ n
est bornée.
 
un
2. Déterminer limn→∞ √ n
.

3. Déterminer limn→∞ (un − n ).
√ √
Correction 157. 1. Par récurrence, n 6 un 6 2n.
√ q p
2. n 6 un 6 n + 2(n − 1) ⇒ lim = 1.
r
p √ q
3. n + n − 1 6 un 6 n + n − 1 + 2(n − 2) ⇒ lim = 12 .
p

Exercice 158 (Ensae MP∗ 2000). Soit (an ) une suite de réels supérieurs
ou égaux à 1 telle que pour tous n, m, an+m 6 an am . On pose bn = lnnan ·
Montrer que (bn ) converge vers inf{bn | n ∈ N∗ }.

Correction 158. Soit ` = inf{bn | n ∈ N∗ }, ε > 0 et p ∈ N∗ tel que bp 6 `+ε.


Pour n ∈ N∗ on effectue la division euclidienne de n par p : n = pq + r d’où
an 6 aqp ar et bn 6 bp + ln ar 6 ` + 2ε pour n assez grand.
n

35
Exercice 159 (Polytechnique MP∗ 2000). Soit h croissante de R+ dans R+ ,
tendant vers +∞ en +∞, et telle que h(x + 1) − h(x) tend vers 0 en +∞.
Soit V l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite de terme général eih(n)
Montrer que V est exactement le cercle trigonométrique (i.e. {z ∈ C, |z| =
1}).

Correction 159. Si eiα n’est pas valeur d’adhérence alors il existe


S δ > 0 tel
que |e ih(n) iα
− e | > δ pour tout n assez grand donc l’ensemble k∈N [α − δ +
2kπ, α−δ+2kπ] ne contient aucun terme de la suite (h(n)) pour n assez grand
ce qui contredit les hypothèses h(n) −−−→ +∞ et h(n + 1) − h(n) −−−→ 0.
n→∞ n→∞

Exercice 160 (u2n + un − un+1 → 0 (X MP∗ 2000)). Soit un une suite réelle
bornée. On suppose que u2n + un − un+1 −−−→ 0. Montrer que un → 0.
n→∞

Correction 160. Soit E l’ensemble des valeurs d’adhérence de (un ). Si


unk −−−→ λ alors unk +1 −−−→ λ + λ2 donc E est stable par l’application
k→∞ k→∞
f : x 7→ x + x2 . En fait E est invariant par cette application car la suite
(unk −1 ) admet une valeur d’adhérence µ ∈ E et on a µ2 + µ = λ. En
particulier l’intervalle [inf(E), sup(E)] est invariant par f ce qui implique
sup(E) = inf(E) = 0.

Exercice 161 (Point fixe (Ensae MP∗ 2003)). Soit une fonction continue f
de R dans R et x0 ∈ R. On définit (xn )n∈N par la relation de récurrence :
xn+1 = f (xn ). Montrer que si la suite (xn ) admet une unique valeur d’adhé-
rence alors elle est convergente.

Correction 161. Soit ` une valeur d’adhérence de (xn ). Si l’on suppose


que (xn ) ne converge pas vers ` alors il existe un voisinage [a, b] de ` tel
qu’il y a une infinité de termes dans [a, b] et une infinité hors de [a, b]. Ceci
implique que [c, d] = f ([a, b]) n’est pas inclus dans [a, b] et que [c, d] \ [a, b]
contient une infinité de termes, donc (xn ) a une deuxième valeur d’adhérence
dans [c, d]\]a, b[.

Exercice 162 (Suite récurente). Soit u0 ∈ N∗ et (un ) la suite définie par la


relation de récurrence : un+1 = u2n + 1. Montrer qu’il exitste a ∈ R tel que
n
un = [a2 ] pour tout n où [ ] désigne la partie entière.

Correction 162. Les suites (ln(un )/2n ) et (ln(1 + un )/2n ) sont adjacentes.

Exercice 163 (Étude de suites). Étudier la convergence de la suite (un )


définie par :
 
1. u0 = a > 1, un+1 = 21 un + uan .

5−1
2. 0 < u0 < 2 , un+1 = 1 − u2n .
3. un+1 = un − u2n .

36
4. u0 = 0, un+1 = u2n + α.
1+un
5. un+1 = un + 1+2un .

u
6. u0 ∈ [0, 1], un+1 = √ √n .
un + 1−un

7. un+1 = 2 − un .

8. un+1 = 4 − 3un .
un −ln(1+un )
9. un+1 = u2n
.
3
10. un+1 = 2u2n +1
.
11. u0 > 0, un+1 = uαn .
12. u0 > 0, un+1 = αun .
√ √ √
a− a
Correction 163. 1. un & a, et un − a< √ 2n −1 .
(2 a)
2. u2n → 0, u2n+1 → 1.
3. Si 0 6 u0 6 1 : un & 0, sinon un & −∞.
1
4. — 4 < α : un → ∞ ;

— − 43 < α 6 14 : un → 1− 21−4a ,
— −1 < α 6 − 34 : 1 point fixe et deux points réciproques. (un ) ne
converge pas.
5. Si u0 > − 21 , un → ∞ ; si u0 < − 12 , un → −1.
6. un → 12 .
7. Thm du point fixe sur ] − ∞, 74 ] ⇒ un → 1.
8. Si u0 6= 1, ∃ n tq 4 − 3un < 0 ⇒ suite finie.
9. un → α ≈ 0.39754.
10. 1 est point fixe, il y a deux points réciproques. (un ) ne converge pas.
11. — 1 < α : un → 0 si u0 < 1, un → ∞ si u0 > 1
— −1 < α < 1 : un → 1
— α 6 −1 : si u0 6= 1, (un ) diverge.
12. e1/e < α : un → ∞. 1 < α < e1/e : 2 pts fixes, β < γ. un → β
si u0 < γ, et un → ∞ si u0 > γ. e−e 6 α < 1 : 1 pt fixe, β, et
un → β. α < e−e : 1 point fixe et deux points réciproques. (un )
ne converge pas.

Exercice 164 (Convergence quadratique). Soit k ∈ C fixé. Étudier la


convergence de la suite (an ) définie par : a0 ∈ C, an+1 = ka2n .

Correction 164. CV (vers 0) ssi |ka0 | < 1.

Exercice 165 (un+1 (1 − un ) > 1/4). Soit (un ) une suite réelle telle que
pour tout entier n : un ∈ [0, 1] et un+1 (1 − un ) > 41 .
Montrer que cette suite converge vers 12 .

37

q p
Exercice 166 (Radicaux itérés). Trouver limn→∞ 1 + 1 + · · · + 1 (n
radicaux).

1+ 5
Correction 166. ` = 2 .

Exercice 167 (Radicaux itérés). On considère la suite (un ) définie par :



u0 > 0, un+1 = u0 + · · · + un . Montrer que un −−−→ +∞.
n→∞
p
Correction 167. un+1 = u2n + un > un . Il n’y a pas de point fixe.
s r

q p
Exercice 168 (Radicaux itérés). On pose un = 1 + 2 + · · · + n − 1 + n
s r

q p
et vn = 1 + 2 + · · · + n − 1 + 2n.

1. Montrer que ces suites sont convergentes.


n
2. On note λ = limn→∞ un . Montrer que λ − un 6 √
2n n!
.

Indications 168. 1.
√ √ a−b
2. a − b = √ √
a+ b


Exercice 169( (Suites homographiques). Soient a, b ∈ R . On définit la suite
u0 ∈ R∗
(un ) par :
un+1 = a + ubn .
On suppose u0 choisi de sorte que pour tout n ∈ N, un 6= 0.
1. Quelles sont les limites possibles pour (un ) ?
2. On suppose que l’équation x2 = ax + b possède deux racines réelles
α, β avec |α| > |β|.
 
un −α
Étudier la suite (vn ) = un −β et en déduire lim un .

Exercice 170 (Système d’ordre 1). Soient 0 < x0 < y0 et (xn ), (yn ) les
( 2
xn+1 = xnx+y
n
suites définies par : 2
n

yn+1 = xny+y
n
n
.
Montrer qu’elles sont convergentes et calculer leurs limites.

Correction 170. yn − xn = cste ⇒ xn → 0, yn → y0 − x0 .

Exercice 171 (Système d’ordre 1). ( Étudier la convergence des suites (xn ),
xn+1 = 2xn3+yn
(yn ) définies par : 0 < x0 < y0 et
yn+1 = 2yn3+xn .
y0 −x0 y0 +x0
Correction 171. yn − xn = 3n et yn + xn = y0 + x0 ⇒ xn , yn −→ 2 .

38
Exercice 172 (Système d’ordre 1). ( Étudier la convergence des suites (xn ),
xn+1 = xn +y2
n
(yn ) définies par : 0 < y0 < x0 et
yn+1 = x2xn +y
n yn
n
.

Correction 172. xn yn = cte ⇒ xn , yn → x0 y0 .

1). Soient 0 < a < b et (xn ), (yn ) les suites


Exercice 173((Système d’ordre (
x0 = a xn+1 = xn +y
2
n
définies par : et √
y0 = b yn+1 = xn+1 yn .
1. Montrer que ces suites convergent vers la même limite.
2. On pose a = b cos ϕ. Exprimer cette limite en fonction de b et ϕ.

Correction 173. 1.
2. ` = b sinϕ ϕ .

Exercice 174 (Moyennes arithmétique, géométrique, harmonique). 1.


Soient x, y, z > 0. Montrer que x3 +y 3 +z 3 −3xyz > 0 (mettre x+y+z
en facteur).
2. Étudier la convergence des suites (an ), (bn ), (cn ) définies par :
 3 1 1 1
 an+1 = √
 an + bn + cn
0 < a0 < b0 < c0 , et bn+1 = 3 an bn cn

3cn+1 = an + bn + cn .

Correction 174.  1. x3 + y 3 + z 3 − 3xyz = 21 (x + y + z) (x − y)2 + (y −


z)2 + (z − x)2 .

2. 3cn+1 − 3bn+1 = an + bn + cn − 3 3 an bn cn > 0 ⇒ bn+1 6 cn+1 .
3 3 1 1 1 √ 3
an+1 − bn+1 = an + bn + cn − 3 a b c > 0 ⇒ an+1 6 bn+1 .
n n n
Donc
 (an ) croît et (cn ) décroît : an −→ a, bn −→ b, cn −→ c avec
2 1 1
a = b + c

b2 = ac ⇒ a = b = c.

2c = a + b

Exercice 175 (Centrale MP 2000). ( On considère la fonction f : x 7→


x u0 ∈ R∗
ln e x−1 et la suite définie par

Étudier la suite (un ),
un+1 = f (un ).
P
puis la série un .

Correction 175. Pour u0 > 0 on a unP& 0 et pour u0 < 0 on a un % 0.


f 0 (0) = 21 donc un+1 ∼ 21 un et la série un converge absolument (d’Alem-
bert).

39
Exercice 176 (un+1 − un → 0). Soit f : [a, b] → [a, b] continue et la suite
(un ) définie par u0 ∈ [a, b] et un+1 = f (un ). Montrer que si lim(un+1 − un ) =
0 alors la suite (un ) converge.
Correction 176. L’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite est un
intervalle dont tous les éléments sont points fixes par f . S’il y a plusieurs
valeurs d’adhérence il faut passer de l’une à l’autre avec une longueur de saut
qui tend vers zéro, on doit tomber sur point fixe entre les deux, contradiction.
1. (*) Calculer nk=1 (1 + k1 ), n ∈ N∗ .
Q
Exercice 177 (I).
2. (***) Calculer nk=1 cos 2ak , a ∈]0, π[, n ∈ N∗ .
Q

Correction 177. 1. Soit n ∈ N∗ .

n n Qn
Y 1 Y k+1 (k + 1) (n + 1)!
(1 + ) = = k=1
Qn = =n+1
k k k=1 k n!
k=1 k=1

2. Soit a ∈]0, π[ et n ∈ N∗ . Alors, pour tout naturel non nul k, on a


0 < 2ak 6 a2 < π2 et donc sin 2ak 6= 0.
On sait alors que pour tout réel x, sin(2x) = 2 sin x cos x. Par suite,
pour tout naturel k,

a 2k a a sin(a/2k−1 )
sin(2. ) = 2 sin et donc cos = .
2k cos 2k 2k 2 sin(a/2k )
Mais alors,

n n
1 nk=1 sin(a/2k−1 )
Qn−1
sin(a/2k−1 ) sin(a/2k )
Q
Y a Y 1 k=0 sin a
cos k = = n = n = n .
2 sin(a/2k ) 2n k) n k) n)
Q Q
2 k=1 sin(a/2 2 k=1 sin(a/2 2 sin(a/2
k=1 k=1

Exercice 178 (***). On veut montrer de manière élémentaire (c’est-à-dire


en se passant du logarithme népérien et en ne travaillant qu’avec les deux
opérations + et ×) que pour n ∈ N∗ , (1 + n1 )n < 3.
k
Cn
Pour cela développer, puis majorer uk = nk
en commençant par majorer
u
vk = uk+1
k
par 12 .
Pn k
Cn
Correction 178. Pour n ∈ N∗ , (1 + n1 )n = k=0 nk . Pour k ∈ {0, ..., n},
Cnk uk+1
posons uk = nk puis vk = uk . Pour k ∈ {1, ..., n − 1}, on a alors

Cnk+1 .nk 1 n!k!(n − k)! n−k (n + 1) − (k + 1) 1 n+1


vk = k k+1
= . = = =− +
Cn .n n n!(k + 1)!(n − k − 1)! n(k + 1) n(k + 1) n n(k + 1)
1 n+1
6− + (car k > 1)
n 2n
1 1 1
= − <
2 2n 2

40
1
Ainsi, pour k ∈ {1, ..., n − 1}, uk+1 6 2 uk et donc, immédiatement par
récurrence,
1 1 n 1
uk 6 u1 = k−1 = k−1 .
2k−1 2 n 2
En tenant compte de u0 = 1, on a alors pour n ∈ N∗ ,

n n
1 X X 1 1 − 21n 1 1
(1+ )n = uk 6 1+ k−1
= 1+ 1 = 1+2(1− n ) = 3− n−1 < 3.
n
k=0
2
k=1
1− 2 2 2

E(x)+E(2x)+...+E(nx)
Exercice 179 (**I). Soient x un réel. Déterminer limn→+∞ n2
.

Correction 179. Soient x ∈ R et n ∈ N∗ . Pour 1 6 k 6 n, on a

kx − 1 < E(kx) 6 kx.


En sommant ces inégalités, on obtient

E(x) + E(2x) + ... + E(nx) x + 2x + ... + nx n(n + 1)x (n + 1)x


2
6 2
= 2
= ,
n n 2n 2n
et aussi,

E(x) + E(2x) + ... + E(nx) (x − 1) + (2x − 1) + ... + (nx − 1) n(n + 1)x/2 − n (n + 1)x 1
> = = −
n2 n2 n2 2n n
Finalement, pour tout naturel non nul,

(n + 1)x 1 E(x) + E(2x) + ... + E(nx) (n + 1)x


− < 2
6 .
2n n n 2n
Les deux membres extrêmes de cet encadrement tendent vers x2 quand n tend
vers +∞. D’après le théorème des gendarmes, on peut affirmer que
E(x)+E(2x)+...+E(nx)
∀x ∈ R, limn→+∞ n2
= x2 .

Exercice 180 (***IT). Soient (un )n∈N une suite réelle et (vn )n∈N la suite
définie par : ∀n ∈ N, vn = u0 +un+1
1 +...+un
.
1. Montrer que si la suite (un )n∈N vers un réel `, la suite (vn )n∈N converge
et a pour limite `. Réciproque ?
2. Montrer que si la suite (un )n∈N est bornée, la suite (vn )n∈N est bornée.
Réciproque ?
3. Montrer que si la suite (un )n∈N est croissante alors la suite (vn )n∈N
l’est aussi.

41
Correction 180. 1. Soit ε > 0. Il existe un rang n0 tel que, si n > n0
alors |un − `| < 2ε . Soit n un entier naturel strictement supérieur à n0 .

n
n

1 X 1 X
|vn − `| = uk − ` = (uk − `)

n + 1 n + 1
k=0 k=0
n n0 n
1 X 1 X 1 X
6 |uk − `| = |uk − `| + |uk − `|
n+1 n+1 n+1
k=0 k=0 k=n0 +1
n0 n n0 n
1 X 1 X ε 1 X 1 Xε
6 |uk − `| + 6 |uk − `| +
n+1 n+1 2 n+1 n+1 2
k=0 k=n0 +1 k=0 k=0
n0
1 X ε
= |uk − `| +
n+1 2
k=0
Pn0
Maintenant, k=0 |uk − `| est une expression constante quand n varie
1 Pn0
et donc, limn→+∞ n+1 k=0 |uk −P`| = 0. Par suite, il existe un entier
n1 > n0 tel que pour n > n1 , n+1 nk=0
1 0
|uk − `| < 2ε . Pour n > n1 , on
ε ε
a alors |vn − `| < 2 + 2 = ε. On a montré que ∀ε > 0, ∃n1 ∈ N/ (∀n ∈
N)(n > n1 ⇒ |vn − `| < ε). La suite (vn ) est donc convergente et
limn→+∞ vn = `.
Si la suite u converge vers ` alors la suite v converge vers `.

La réciproque est fausse. Pour n dans N, posons unP = (−1)n . La suite


(un ) est divergente. D’autre part, pour n dans N, nk=0 (−1)k vaut 0
1
ou 1 suivant la parité de n et donc, dans tous les cas, |vn | 6 n+1 . Par
suite, la suite (vn ) converge et limn→+∞ vn = 0.
2. Si u est bornée, il existe un réel M tel que, pour tout naturel n,
|un | 6 M . Pour n entier naturel donné, on a alors

n n
1 X 1 X 1
|vn | 6 |uk | 6 M= (n + 1)M = M.
n+1 n+1 n+1
k=0 k=0

La suite v est donc bornée.


Si la suite u est bornée alors la suite v est bornée.

 fausse. Soit u la suite définie par : ∀n ∈ N, un =


La réciproque est
p si n = 2p, p ∈ N
(−1)n E n2 =

. u n’est pas bornée car la
−p si n = 2p + 1, p ∈ N
suite extraite (u2p ) tend vers +∞ quand p tend vers +∞. Mais, si n
1 n
est impair, vn = 0, et si n est pair, vn = n+1 × un = 2(n+1) , et dans
1 n 1 n+1 1
tous les cas |vn | 6 n+1 2 6 n+1 2 = 2 et la suite v est bornée.

42
3. Si u est croissante, pour n entier naturel donné on a :

n+1 n n+1 n
!
1 X 1 X 1 X X
vn+1 − vn = uk − uk = (n + 1) uk − (n + 2) uk
n+2 n+1 (n + 1)(n + 2)
k=0 k=0 k=0 k=0
n n
!
1 X 1 X
= (n + 1)un+1 − uk = (un+1 − uk ) > 0.
(n + 1)(n + 2) (n + 1)(n + 2)
k=0 k=0

La suite v est donc croissante.


Si la suite u est croissante alors la suite v est croissante.

Exercice 181 (***). Soit (un )n∈N une suite réelle. Montrer que si la suite
(un )n∈N converge au sens de Césaro et est monotone, alors la suite (un )n∈N
converge.

Correction 181. Supposons sans perte de généralité u croissante (quite à


remplacer u par −u). Dans ce cas, ou bien u converge, ou bien u tend vers
+∞. Supposons que u tende vers +∞, et montrons qu’il en est de même
pour la suite v. Soit A ∈ R. Il existe un rang n0 tel que pour n naturel
supérieur ou égal à n0 , un > 2A. Pour n > n0 + 1, on a alors,

 
n0 n 0n
1  X X 1 X (n − n0 )2A
vn = uk + uk  > uk +
n+1 n+1 n+1
k=0 k=n0 +1 k=0

1 (n−n0 )2A
Pn0
Maintenant, quand n tend vers +∞, k=0 uk +
n+1 n+1 tend vers 2A et
il existe un rang n1 à partir duquel vn > n+1 k=0 uk + (n−n
1 n0 0 )2A
P
donc, n+1 > A.
On a montré que : ∀n ∈ N, ∃n1 ∈ N/ (∀n ∈ N), (n > n1 ⇒ vn > A). Par
suite, limn→+∞ vn = +∞. Par contraposition, si v ne tend pas vers +∞, la
suite u ne tend pas vers +∞ et donc converge, d’après la remarque initiale.

Exercice 182 (**IT). Pour n entier naturel non nul, on pose Hn = nk=1 k1
P
(série harmonique).
1. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , ln(n + 1) < Hn < 1 + ln(n) et en déduire
limn→+∞ Hn .
2. Pour n entier naturel non nul, on pose un = Hn − ln(n) et vn =
Hn − ln(n + 1). Montrer que les suites (un ) et (vn ) convergent vers
un réel γ ∈ 21 , 1 (γ est appelée la constante d’Euler). Donner une
valeur approchée de γ à 10−2 près.

Correction 182. 1. La fonction x 7→ x1 est continue et décroissante sur


]0, +∞[ et donc, pour k ∈ N∗ , on a :

43
Z k+1
1 1 1 1 1
= (k + 1 − k) 6 dx 6 (k + 1 − k) = .
k+1 k+1 k x k k
R k+1 1 Rk 1
Donc, pour k > 1, k1 > k 1
x dx et, pour k > 2, k 6 k−1 x dx. En
sommant ces inégalités, on obtient pour n > 1,
n n Z
1 X k+1 1
Z n+1
X 1
Hn = > dx = dx = ln(n + 1),
k k x 1 x
k=1 k=1
et pour n > 2,

n n Z k Z n
X 1 X 1 1
Hn = 1 + 61+ dx = 1 + dx = 1 + ln n,
k k−1 x 1 x
k=2 k=2

cette dernière inégalité restant vraie quand n = 1. Donc,


∀n ∈ N∗ , ln(n + 1) 6 Hn 6 1 + ln n.

2. Soit n un entier naturel non nul.


Z n+1 Z n+1  
1 1 1 1 1
un+1 −un = −ln(n+1)+ln n = − dx = − dx 6 0
n+1 n+1 n x n n+1 x
1
car la fonction x 7→ x décroit sur [n, n + 1]. De même,

Z n+2 Z n+2  
1 1 1 1 1
vn+1 −vn = −ln(n+2)+ln(n+1) = − dx = − dx > 0
n+1 n + 1 n+1 x n+1 n+1 x
1
car la fonction x 7→ x décroit sur [n + 1, n + 2]. Enfin,
 
1
un − vn = ln(n + 1) − ln n = ln 1 +
n
et donc la suite u−v tend vers 0 quand n tend vers +∞. Finalement, la
suite u décroit, la suite v croit et la suite u−v tend vers 0. On en déduit
que les suites u et v sont adjacentes, et en particulier convergentes et
de même limite. Notons γ cette limite. Pour tout entier naturel non
nul n, on a vn 6 γ 6 un , et en particulier, v3 6 γ 6 u1 avec v3 = 0, 5...
et u1 = 1. Donc, γ ∈ 21 , 1 . Plus précisément, pour n entier naturel
non nul donné, on a

10−2
 
1 1 1
0 6 un −vn 6 ⇔ ln 1 + 6 0, 005 ⇔ 6 e0,005 −1 ⇔ n > 0,005 = 199, 5... ⇔ n >
2 n n e −1

44
−2 −2
Donc 0 6 γ − v100 6 102 et une valeur approchée de v200 à 102
près (c’est-à-dire arrondie à la 3 ème décimale la plus proche) est une
valeur approchée de γ à 10−2 près. On trouve γ = 0, 57 à 10−2 près
par défaut. Plus précisémént,

γ = 0, 5772156649... (γ est la constante d’Euler).

Exercice 183 (***). Soient a et b deux réels tels que 0 < a < b. On
pose u0 = a et v0 = b puis, pour n entier naturel donné, un+1 = un +v 2
n
et

vn+1 = un+1 vn . Montrer que les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes et que
b sin(arccos( ab ))
leur limite commune est égale à arccos( ab ) .
a a
Correction 183.
π
 Posons α = arccos b . α existe car 0 < b < 1 et est
élément
α
 deπ
 0, 2 . De plus,
α
a = b cos α. Enfin, pour tout entier naturel n,
1
2n ∈ 0, 2 et donc, cos 2n > 0. On a u√ 0 = b cos α et v0 = b puis u1 = 2 (u0 +
v0 ) = 2 (1 + cos α) = b cos2 2 et v1 = u1 v0 = b cos2 2 × b = b cos α2 puis
b α α
p
q
u2 = 2b cos α2 (1 + cos α2 ) = b cos α2 cos2 2α2 et v2 = b cos α2 cos2 2α2 × b cos α2 =
b cos α2 cos Qα
22
... Montrons par récurrence que pour tout entier naturel non nul
n, vn = b nk=1 cos 2αk et Q un = vn cos 2αn . C’est vrai pour n = 1 et si pour
n > 1 donné, on a vn = b nk=1 cos 2αk et un = vn cos 2αn alors,
1 α α
un+1 = (vn cos n + vn ) = vn cos2 n+1
2 2 2
puis
√ α α
vn+1 =
un+1 vn = vn cos n+1 (car cos n+1 > 0),
2 2
Qn+1 α α
et donc, vn+1 = b k=1 cos 2k puis un+1 = vn+1 cos 2n+1 . On a montré par
récurrence que
Qn
∀n ∈ N∗ , vn = b α
k=1 cos 2k et un = vn cos 2αn .

Pour tout entier naturel non nul n, on a vn > 0 et vn+1 α


vn = cos 2n+1 < 1. La
suite v est donc strictement décroissante. Ensuite, pour tout entier naturel
non nul n, on a un > 0 et

α
vn+1 cos 2n+1 cos2 2n+1
α  
un+1 1 1 1
= = = 1+ > (1 + 1) = 1.
un vn cos 2αn cos 2αn 2 cos 2αn 2

La suite u est strictement croissante. Maintenant, pour n ∈ N∗ ,

45
n n α
Y α Y sin 2k−1
vn = b cos k = b
2 2 sin 2αk
k=1 k=1
sin α
= n
2 sin 2αn
sin α sin α
Donc, quand n tend vers +∞, vn ∼ 2n 2αn = α , puis un = vn cos 2αn ∼
sin α
vn ∼ α . Ainsi, les suites u et v sont adjacentes de limite commune b sinα α =

b2 −a2
arccos( ab )
.

Exercice 184 (**). Limite quand n tend vers +∞ de


sin n
1. n ,
1 n

2. 1 + n ,
n!
3. nn ,
E ((n+ 12 )2 )
4. E ((n− 21 )2 ))
,

n
5. n2 ,
√ √
6. n+1− n,
Pn 2
k=1 k
7. n3
,
Qn k/2 . 2k
8. k=1 2

1. Pour n ∈ N∗ , sinn n 6 1 1

Correction 184. n. Comme −→
n n→+∞ 0,
sin n
−→
n n→+∞ 0.

sin n
limn→+∞ n = 0.

n 
2. Quand n tend vers +∞, ln 1 + n1 = n ln 1 + n1 ∼ n × n1 = 1.

n  n
Donc, ln 1 + n1 tend vers 1 puis, 1 + n1 = en ln(1+1/n) tend vers
e1 = e.
n
limn→+∞ 1 + n1 = e.

3. Pour n ∈ N∗ , posons un = n!
nn . Pour n entier naturel non nul, on a

1 −n
n
nn
  
un+1 (n + 1)! n
= × = = 1+ .
un n! (n + 1)n+1 n+1 n

Donc, quand n tend vers +∞, uun+1n


= e−n ln(1+1/n) = e−n(1/n+o(1/n)) =
e−1+o(1) . Ainsi, uun+1
n
tend vers 1e = 0.36... < 1. On sait alors que
limn→+∞ un = 0.

46
n!
limn→+∞ nn = 0.

(n+ 12 )2 −1 (n+ 12 )2 (n+ 12 )2 −1 (n+ 12 )2


4. Pour n > 1, (n− 21 )2
6 un 6 (n− 12 )2 −1
. Or, (n− 12 )2
et (n− 12 )2 −1
tendent vers 1 quand n tend vers +∞ et donc, d’après le théorème
de la limite par encadrement, la suite u converge et a pour limite 1.
 2

E (n+ 12 )
limn→+∞  2
 = 1.
E (n− 12 )

√ 1 2)
n2 = e n ln(n
n
5. Quand
√ n tend vers +∞, = e2 ln n/n = eo(1) , et donc
n
n2 tend vers 1.

n
limn→+∞ n2 = 1.
√ √ 1 √
6. n + 1 − n = √n+1+ n
→ 0.
3
7. n13 nk=1 k 2 = n(n+1)(2n+1) ∼ 2n = 16 .
P
6n3 6n3
k 1 P n k
8. nk=1 2k/2 = 2 2 k=1 2k−1 . Pour x réel, posons f (x) = nk=1 kxk−1 .
Q P
f est dérivable sur R en tant que polynôme et pour tout réel x,

n
!0 n
!0
X X
k k
f (x) = x (x) = x (x).
k=1 k=0
Pour x 6= 1, on a donc

0
xn+1 − 1 (n + 1)xn (x − 1) − (xn+1 − 1) nxn+1 − (n + 1)xn + 1

f (x) = (x) = = .
x−1 (x − 1)2 (x − 1)2
Pn k 1
 n
− n+1
2n
+1
2n+1
En particulier, k=1 2k−1 = f 2 = 1
( 2 −1)2
→ 4 (d’après un
théorème de croissances comparées). Finalement,
n
k
Y
2k/2 → 24/2 = 4.
k=1
√ √
Exercice 185 (**). Etudier la suite (un ) définie par n + 1− n = √1 .
2 n+un
Correction 185. Soit n ∈ N.

1 √ √ √ 1 √ √ √
√ = n + 1 − n ⇔ 2 n + un = √ √ ⇔ 2 n + un = n+1+ n
2 n + un n+1− n
√ √ 1
4(n + un ) = ( n + 1 + n)2 ⇔ un = −n +
p
(2n + 1 + 2 n(n + 1))
4
1 p
⇔ un = (−2n + 1 + 2 n(n + 1))
4

47
Par suite, quand n tend vers +∞,

r !
n 1 1p 2 1 n 1 1 n 1/n
un = − + + n +n= + 1+ −1 = + q
2 4 2 4 2 n 4 2 1+ 1 +1
n
1 1 1 1 1 1
= + q = + + o(1) = + o(1).
4 2 1+ 1 +1 4 4 2
n

La suite (un ) converge et a pour limite 12 .


Exercice 186 (**T Récurrences homographiques). Déterminer un en fonc-
tion de n quand la suite u vérifie :
un
1. ∀n ∈ N, un+1 = 3−2un ,
4(un −1)
2. ∀n ∈ N, un+1 = un (ne pas se poser de questions d’existence).
x
Correction 186. 1. Calcul formel de un . Soit x ∈ R. 3−2x = x ⇔
2
2x − 2x = 0 ⇔ x = 0 ou x = 1. Pour n entier naturel donné, on a
alors
un
un+1 − 1 3−2un − 1 3un − 3 un − 1
= un = =3 .
un+1 3−2un un un
Par suite, un −1
un = 3n u0u−1
0
, puis un = u0
u0 −3n (u0 −1) .

2. Calcul formel de un . Soit x ∈ R. 4(x−1)


x = x ⇔ x2 − 4x + 4 = 0 ⇔
x = 2. Pour n entier naturel donné, on a alors

1 1 un un − 2 + 2 1 1
= 4(un −1)
= = = + .
un+1 − 2 −2 2(un − 2) 2(un − 2) 2 un − 2
un

1 n 1 2(u0 −2)
Par suite, un −2 = 2 + u0 −2 , puis un = 2 + (u0 −2)n+2 .

Exercice 187 (**). Soient (un ) et (vn ) les suites définies par la donnée de
u0 et v0 et les relations de récurrence
2un + vn un + 2vn
un+1 = et vn+1 = .
3 3
Etudier les suites u et v puis déterminer un et vn en fonction de n en re-
cherchant des combinaisons linéaires intéressantes de u et v. En déduire
limn→+∞ un et limn→+∞ vn .
 un+1 − un = 13 (vn − un )

Correction 187. Pour tout entier naturel n, on a vn+1 − vn = − 13 (vn − un ) .


vn+1 − un+1 = 13 (vn − un )

La dernière relation montre que la suite v − u garde un signe constant

48
puis les deux premières relations montrent que pour tout entier naturel n,
sgn(un+1 − un ) = sgn(vn − un ) et sgn(vn+1 − vn ) = −sgn(vn − un ). Les suites
u et v sont donc monotones de sens de variation opposés. Si par exemple
u0 6 v0 , alors, pour tout naturel n, on a :

u0 6 un 6 un+1 6 vn+1 6 vn 6 v0 .
Dans ce cas, la suite u est croissante et majorée par v0 et donc converge vers
un certain réel `. De même, la suite v est décroissante et minorée par u0 et
donc converge vers un certain réel `0 . Enfin, puisque pour tout entier naturel
n, on a un+1 = 2un3+vn , on obtient par passage à la limite quand n tend vers
0
l’infini, ` = 2`+`
3 et donc ` = `0 . Les suites u et v sont donc adjacentes. Si
u0 > v0 , il suffit d’échanger les rôles de u et v. Calcul des suites u et v.
Pour n entier naturel donné, on a vn+1 −un+1 = 13 (vn −un ). La suite v −u est
géométrique de raison 31 . Pour tout naturel n, on a donc vn −un = 31n (v0 −u0 ).
D’autre part, pour n entier naturel donné, vn+1 + un+1 = vn + un . La suite
v +u est constante et donc, pour tout entier naturel n, on a vn +un = v0 +u0 .
En additionnant et en retranchant les deux égalités précédentes, on obtient
pour tout entier naturel n :

   
1 1 1 1
un = v0 + u0 + n (v0 − u0 ) et vn = v0 + u0 − n (v0 − u0 ) .
2 3 2 3
u0 +v0
En particulier, ` = `0 = 2 .

Exercice 188 (**). Soient (un ), (vn ) et (wn ) les suites définies par la donnée
de u0 , v0 et w0 et les relations de récurrence
v n + wn un + wn un + vn
un+1 = , vn+1 = et wn+1 = .
2 2 2
Etudier les suites u, v et w puis déterminer un , vn et wn en fonction de n en
recherchant des combinaisons linéaires intéressantes de u, v et w. En déduire
limn→+∞ un , limn→+∞ vn et limn→+∞ wn .
Correction 188. Pourtout entier naturel n, on a un+1 −vn+1 = − 21 (un −vn )
n
et donc, un − vn = − 21 (u0 − v0 ). De même, enéchangeant les rôles de u, v
1 n n
et w, vn −wn = − 2 (v0 −w0 ) et wn −un = − 21 (w0 −v0 ) (attention, cette
dernière égalité n’est autre que la somme des deux premières et il manque
encore une équation). On a aussi, un+1 + vn+1 + wn+1 = un + vn + wn et
donc, pour tout naturel n, un + vn + wn = u0 + v0 + w0 . Ainsi, un , vn et wn
sont solutions du système
n
vn − un = − 12 (v0 − u0 )




wn − un = − 12 (w0 − u0 ) .
n


un + vn + wn = u0 + v0 + w0

49
Par suite, pour tout entier naturel n, on a
n
 un = 13 (u0 + v0 + w0 ) + − 12 (2u0 − v0 − w0 ) 
 
n
v =1 (u0 + v0 + w0 ) + − 21  (−u0 + 2v0 − w0 )  .
 n 31 n
wn = 3 (u0 + v0 + w0 ) + − 12 (−u0 − v0 + 2w0 )
u0 +v0 +w0
Les suites u, v et w convergent vers 3 .

Exercice 189 (***). Montrer que les suites définies par la donnée de u0 , v0
et w0 réels tels que 0 < u0 < v0 < w0 et les relations de récurrence :

3 1 1 1 √ un + vn + wn
= + + et vn+1 = 3 un vn wn et wn+1 = ,
un+1 un vn wn 3
ont une limite commune que l’on ne cherchera pas à déterminer.

Correction 189. Montrons tout d’abord que :

3 √ x+y+z
∀(x, y, z) ∈]0, +∞[3 , (x 6 y 6 z ⇒ 1 1 1 6 3
xyz 6 ).
x + y + z
3

x+y+z √ 3
Posons m = 3 , g = 3 xyz et h = 1
+ y1 + z1
. Soient y et z deux réels
x
strictement positifs tels que y 6 z. Pour x ∈]0, y], posons

u(x) = ln m − ln g = ln x+y+z
 1
3 − 3 (ln x + ln y + ln z).

u est dérivable sur ]0, y] et pour x ∈]0, y],


1 1 1 1
u0 (x) = − 6 − = 0.
x + y + z 3x x + x + x 3x
u   décroissante sur ]0, y] et pour x dans ]0, y], u(x) > u(y) =
est donc
2y+z
ln 3 − 13 (2 ln y + ln z). Soit z un réel strictement positif fixé. Pour
 
y ∈]0, z], posons v(y) = ln 2y+z 3 − 31 (2 ln y + ln z). v est dérivable sur
]0, z] et pour y ∈]0, z],
2 2 2 2
v 0 (y) = − 6 − = 0.
2y + z 3z 3z 3z
v est donc décroissante sur ]0, z] et pour y dans ]0, z], on a v(y) > v(z) = 0.
On vient de montrer que g 6 m. En appliquant ce résultat à x1 , y1 et z1 , on
obtient g1 6 h1 et donc h 6 g. Enfin, m 6 z+z+z 3 = z et h > 1 + 31 + 1 = x.
x x x
Finalement,

x 6 h 6 g 6 m 6 z.

50
Ce résultat préliminaire étant établi, puisque 0 < u0 < v0 < w0 , par ré-
currence, les suites u, v et w sont définies puis, pour tout naturel n, on a
un 6 vn 6 wn , et de plus u0 6 un 6 un+1 6 wn+1 6 wn 6 w0 . La suite u
est croissante et majorée par w0 et donc converge. La suite w est décrois-
sante et minorée par u0 et donc converge. Enfin, puisque pour tout entier
naturel n, vn = 3wn+1 − un − wn , la suite v converge. Soient alors a, b et
c les limites respectives des suites u, v et w. Puisque pour tout entier na-
turel n, on a 0 < u0 6 un 6 vn 6 wn , on a déjà par passage à la limite
0 < u0 6 a 6 b 6 c. Toujours par passage à la limite quand n tend vers
+∞ :

3 1 1 1

= + +

 a a
√ b c  2bc = ab + ac 
b = 2c − a

3
⇔ 2
b = ac ⇔ ⇔ (a = c et b = c) ou (a = 4c et b
b= abc a2 − 5ac + 4c2 = 0
a+b+c a + b = 2c
 
c=

3

b = −2c est impossible car b et c sont strictement positifs et donc, a = b = c.


Les suites u, v et w convergent vers une limite commune.
Exercice 190 (***). Soit u une suite complexe et v la suite définie par

vn = |un |. On suppose que la suite ( n vn ) converge vers un réel positif l.
Montrer que si 0 6 ` < 1, la suite (un ) converge vers 0 et si ` > 1, la suite
(vn ) tend vers +∞. Montrer que si ` = 1, tout est possible.

Correction 190. Supposons que la suite ( n vn ) tende vers le réel positif `.
• Supposons que 0 6 ` < 1. Soit ε = 1−` 2 .
ε est un réel strictement positif et donc, ∃n0 ∈ N/ ∀n ∈ N, (n > n0 ⇒

n v < ` + 1−` = 1+` ).
n 2 2
Pour n > n0, par croissance de la fonction t 7→ tn sur R +
1+` n 1+` 1+1
 , on obtient
1+` n
|un | < 2 . Or, 0 < 2 < 2 = 1 et donc 2 tend vers 0
quand n tend vers +∞. Il en résulte que un tend vers 0 quand n tend
vers +∞.

• Supposons que ` > 1. ∃n0 ∈ N/ ∀n ∈ N, (n > n0 ⇒ n vn > ` − `−1 2 =
1+` 1+` n 1+` 1+1

2 ). Mais alors, pour n > n0 , |un | > 2 . Or, 2 > 2 = 1, et
1+` n
donc 2 tend vers +∞ quand n tend vers +∞. Il en résulte que
|un | tend vers +∞ quand n tend vers +∞.
√ ln n
Soit, pour α réel et n entier naturel non nul, un = nα . n un = eα n tend
vers 1 quand n tend vers +∞, et ceci pour toute valeur de α. Mais, si α < 0,
un tend vers 0, si α = 0, un tend vers 1 et si α > 0, un tend vers +∞. Donc,
si ` = 1, on ne peut rien conclure.
Exercice 191 (***). 1. Soit u une suite de réels strictement positifs.

Montrer que si la suite ( uun+1
n
) converge vers un réel `, alors ( n un )
converge et a même limite.
2. Etudier la réciproque.

51
3. Application : limites de
p n
(a) n C2n ,
√n
(b) n
n!
,
q
1 n (3n)!
(c) n2 n! .

Correction 191. 1. Supposons ` > 0. Soit ε un réel strictement positif,


élément de ]0, `[. ∃n0 ∈ N/ ∀n ∈ N, (n > n0 ⇒ 0 < ` − 2ε < uun+1 n
<
ε un un−1 un−2 un0 +1
` + 2 ). Pour n > n0 , puisque un = un−1 un−2 un−3 ... un un0 , on a
0
n−n0 n−n0
un0 ` − 2ε 6 un 6 un0 ` + 2ε , et donc

 ε −n0 /n  ε √  ε −n0 /n  ε
(un0 )1/n ` − `− 6 n un 6 (un0 )1/n ` + `+ .
2 2 2 2
Maintenant, le membre de gauche de cet encadrement tend vers ` − 2ε ,
et le membre de droite rend vers `+ 2ε . Par suite, on peut trouver un en-
−n0 /n
tier naturel n1 > n0 tel que, pour n > n1 , (un0 )1/n ` − 2ε ` − 2ε >

−n0 /n
` − ε, et (un0 )1/n ` + 2ε ` + 2ε < ` + ε. Pour n > n1 , on a alors


` − ε < n un < ` + ε. On a montré que ∀ε > 0, ∃n1 ∈ N/ (∀n ∈
√ √
N), (n > n1 ⇒ ` − ε < n un < ` + ε). Donc, n un tend vers `. On
traite de façon analogue le cas ` = 0.
2. Soient a et b deux réels tels que 0 < a < b. Soit u la suite définie par

∀p ∈ N, u2p = ap bp et u2p+1 = ap+1 bp .


(on part de 1 puis on multiplie alternativement par a ou b). Alors,
√ √ √ p+1 p √ √
2p u
2p = ab et 2p+1 u2p+1 = a 2p+1 b 2p+1 → ab. Donc, n un tend
√ u
vers ab (et en particulier converge). On a bien sûr u2p+1 2p
= a et
 
u2p+2 un+1
u2p+1 = b. La suite un admet donc deux suites extraites conver-
gentes de limites distinctes et est ainsi divergente. La réciproque du
1) est donc fausse.
 
2n
3. (a) Pour n entier naturel donné, posons un = .
n

un+1 (2n + 2)! n!2 (2n + 2)(2n + 1) 4n + 2


= = = .
un (2n)! (n + 1)!2 (n + 1)2 n+1
s 
2n
Ainsi, uun+1 tend vers 4 quand n tend vers +∞, et donc n
n n
tend vers 4 quand n tend vers +∞.

52
nn
(b) Pour n entier naturel donné, posons un = n! .

(n + 1)n+1 1 n
 
un+1 n!
= n
= 1+ .
un n (n + 1)! n

Ainsi, uun+1
n
tend vers e quand n tend vers +∞, et donc n un = √
n
n
n!
tend vers e quand n tend vers +∞.
(3n)!
(c) Pour n entier naturel donné, posons un = n2n n!
.

2n
n2n

un+1 (3n + 3)! n! (3n + 3)(3n + 2)(3n + 1) n
= =
un (3n)! (n + 1)2n+2 (n + 1)! (n + 1)2 (n + 1) n+1
 −2n
3(3n + 2)(3n + 1) 1
= 1+ .
(n + 1)2 n
−2n 1 1
Maintenant, 1 + n1 = e−2n ln(1+1/n) = e−2n( n +o( n )) = e−2+o(1) ,
q
et donc uun+1
n
tend vers 27e−2 . Par suite, n12 n (3n)! 27
n! tend vers e2 .

Exercice 192 (*). Soient u et v deux suites de réels de [0, 1] telles que
limn→+∞ un vn = 1. Montrer que (un ) et (vn ) convergent vers 1.
Correction 192. D’après le théorème de la limite par encadrement :

0 6 un vn 6 un 6 1 ⇒ u converge et tend vers 1.


Il en est de même pour v en échangeant les rôles de u et v.
Exercice 193 (**). Montrer que si les suites (u2n ) et (u3n ) convergent alors
(un ) converge.
Correction 193. Si u2n → 0, alors |un | = |u2n | → 0 et donc un → 0.
p
3
Si u2n → ` 6= 0, alors (un ) = ( uun2 ) converge. (L’exercice n’a d’intérêt que
n
si la suite u est une suite
p complexe, car si upest une suite réelle, on écrit
immédiatement un = 3 u3n (et non pas un = u2n )).
n
Exercice 194 (***T). Etudier les deux suites un = 1 + n1 et vn =
1 n+1

1+ n .
Correction 194. Les suites u et v sont définies à partir du rang 1 et stric-
tement positives. Pour tout naturel non nul n, on a :

 n+1  n
un+1 n+2 n
= = e(n+1) ln(n+2)+n ln n−(2n+1) ln(n+1) .
un n+1 n+1

Pour x réel strictement positif, posons alors f (x) = (x+1) ln(x+2)+x ln x−


(2x + 1) ln(x + 1). f est dérivable sur ]0, +∞[ et pour x > 0,

53
x+1 2x + 1
f 0 (x) = + ln(x + 2) + 1 + ln x − − 2 ln(x + 1)
x+2 x+1
x+2−1 2x + 2 − 1
= + ln(x + 2) + 1 + ln x − − 2 ln(x + 1)
x+2 x+1
1 1
=− + + ln x + ln(x + 2) − 2 ln(x + 1).
x+2 x+1
De même, f 0 est dérivable sur ]0, +∞[ et pour x > 0,

1 1 1 1 2
f 00 (x) = − + + −
(x + 2)2 (x + 1)2 x x + 2 x + 1
x(x + 1)2 − x(x + 2)2 + (x + 1)2 (x + 2)2 + x(x + 1)2 (x + 2) − 2x(x + 1)(x + 2)2
=
x(x + 1)2 (x + 2)2
−2x2 − 3x + (x2 + 2x + 1)(x2 + 4x + 4) + (x2 + 2x)(x2 + 2x + 1) − 2(x2 + x)(x2 + 4x + 4)
=
x(x + 1)2 (x + 2)2
3x + 4
= > 0.
x(x + 1)2 (x + 2)2
f 0 est strictement croissante sur ]0, +∞[ et donc, pour x > 0,
 
0 0 1 1 t(t + 2)
f (x) < lim f (t) = lim − + + ln = 0.
t→+∞ t→+∞ t+2 t+1 (t + 1)2
Donc, f est strictement décroissante sur ]0, +∞[. Or, pour x > 0,

f (x) = (x + 1) ln(x + 2) + x ln x − (2x + 1) ln(x + 1)


   
2 1
= (x + (x + 1) − (2x + 1)) ln x + (x + 1) ln 1 + − (2x + 1) ln 1 +
x x
2 1
     
2 1 ln 1 + x ln 1 + x
= ln 1 + − ln 1 + +2 2 −2 1 .
x x x x

On sait que limu→0 ln(1+u)


u = 1, et donc, quand x tend vers +∞, f (x) tend
vers 0 + 0 + 2 − 2 = 0. Comme f est strictement décroissante sur ]0, +∞[,
pour tout réel x > 0, on a f (x) > limt→+∞ f (t) = 0. f est donc strictement
positive sur ]0, +∞[. Ainsi, ∀n ∈ N∗ , f (n) > 0 et donc uun+1 n
= ef (n) > 1.
La suite u est strictement croissante.  (Remarque. On pouvait aussi étudier
1 x
directement la fonction x 7→ 1 + x sur ]0, +∞[.) On montre de manière
analogue que la suite v est strictement décroissante. Enfin, puisque un tend
vers e, et que vn = 1 + n1 un tend vers e, les suites u et v sont adjacentes. n
(Remarque. En conséquence, pour tout entier naturel non nul n, 1 + n1 <
n+1 10 11
e < 1 + n1 . Par exemple, pour n = 10, on obtient 11 10 < e < 1110 et
donc, 2, 59... < e < 2, 85... et pour n = 100, on obtient 1, 01100 < e < 1, 01101
et donc 2, 70... < e < 2, 73... Ces deux suites convergent vers e lentement).

54
Pn 1 1
Exercice 195 (**T). Etudier les deux suites un = k=0 k! et vn = un + n.n! .

Correction 195. Il est immédiat que u croit strictement et que v − u est


strictement positive et tend vers 0. De plus, pour n entier naturel donné,

1 1 1 n(n + 1) + n − (n + 1)2 −1
vn+1 −vn = + − = = <
(n + 1)! (n + 1) × (n + 1)! n × n! n(n + 1) × (n + 1)! n(n + 1) × (n + 1)!

et la suite v est strictement décroissante. Les suites u et v sont donc adja-


centes et convergent vers une limite commune (à savoir e).
(Remarque. Dans ce cas, P la convergence Pest très rapide. On a pour tout
n
entier naturel non nul n, k=0 k! < e < nk=0 k!
1 1 1
+ n×n! et n = 5 fournit
par exemple 2, 716... < e < 2, 718...).
P
n
 √
√1
Exercice 196. Etudier les deux suites un = k=1 k − 2 n + 1 et vn =
P
n
 √
√1
k=1 k − 2 n.

Correction 196. Pour n entier naturel non nul donné, on a


1 √ √ 1 2 1 2
un+1 −un = √ −2 n + 2+2 n + 1 = √ −√ √ >√ −√ √
n+1 n+1 n+1+ n+2 n+1 n+1+ n+1
De même,

1 √ √ 1 2 1 2
vn+1 −vn = √ −2 n + 1+2 n = √ −√ √ <√ −√ √ = 0.
n+1 n+1 n+1+ n n+1 n+1+ n+1
La suite u est strictement croissante et la suite v est strictement décroissante.
Enfin,
√ √ 2
vn − un = 2 n + 1 − 2 n = √ √ ,
n+ n+1
et la suite v − u converge vers 0. Les suites u et v sont ainsi adjacentes et
donc convergentes, de même limite.

Exercice 197 (**T). Déterminer un en fonction de n et de ses premiers


termes dans chacun des cas suivants :
1. ∀n ∈ N, 4un+2 = 4un+1 + 3un .
2. ∀n ∈ N, 4un+2 = un .
3. ∀n ∈ N, 4un+2 = 4un+1 + 3un + 12.
2 1 1
4. ∀n ∈ N, un+2 = un+1 − un .
5. ∀n > 2, un = 3un−1 − 2un−2 + n3 .
6. ∀n ∈ N, un+3 − 6un+2 + 11un+1 − 6un = 0.

55
7. ∀n ∈ N, un+4 − 2un+3 + 2un+2 − 2un+1 + un = n5 .

Correction 197. 1. L’équation caractéristique est 4z 2 − 4z − 3 = 0.


Ses solutions sont − 12 et 23 . Les
n suites cherchées sont les suites de la
n
forme (un ) = λ − 12 + µ 32 où λ et µ sont deux réels (ou deux
complexes si on cherche toutes les suites complexes). Si u0 et u1 sont
premiers termes de la suite u, λ et µ sont les solutions du
les deux 
λ + µ = u0
système et donc λ = 14 (3u0 − 2u1 ) et µ = 41 (u0 +
− λ2 + 3µ
2 = u1
2u1 ).
n n
∀n ∈ N, un = 14 (3u0 − 2u1 ) − 12 + 14 (u0 + 2u1 ) 23 .

1 1 1 1 1
2. Clairement u2n = 4n u0 et u2n+1 = 4n u1 et donc un = 2 2n (1 + (−1)n )u0 + 2 × 2n (1 − (−1)n )u
1
∀n ∈ N, un = 2n+1
((1 + (−1)n )u0 + 2(1 − (−1)n )u1 ).

3. Les solutions de l’équation homogène associée sont les suites de la


n n
forme λ − 12 + µ 23 . Une solution particulière de l’équation pro-
posée est une constante a telle que 4a = 4a + 3a + 12 et donc
a = −4. Les solutions de l’équationn  proposée sont donc les suites
n
de la forme −4 + λ − 12 + µ 23 où λ et µ sont les solutions

λ + µ = 4 + u0
du système et donc λ = 14 (4 + 3u0 − 2u1 ) et
− λ2 + 3µ
2 = 4 + u1
µ = 14 (12 + u0 + 2u1 ).

n 3 n
∀n ∈ N, un = −4 + 41 (4 + 3u0 − 2u1 ) − 12 + 41 (12 + u0 + 2u1 )

2 .

1
4. La suite v = est solution de la récurrence 2vn+2 = vn+1 − vn
u   √ n  √ n 
et donc, (vn ) est de la forme λ 1+i4 7 + µ 1−i4 7 et donc
1
un =  √ n
1+i 7
 √ n .
λ 4
+µ 1−i4 7

5. Les solutions de l’équation homogène associée sont les suites de la


forme (λ + µ2n ). 1 est racine simple de l’équation caractéristique et
donc il existe une solution particulière de l’équation proposée de la
forme un = an4 + bn3 + cn2 + dn. Pour n > 2, on a

56
un − 3un−1 + 2un−2 = (an4 + bn3 + cn2 + dn) − 3(a(n − 1)4 + b(n − 1)3 + c(n − 1)2 + d(n − 1
+ 2(a(n − 2)4 + b(n − 2)3 + c(n − 2)2 + d(n − 2))
= a(n4 − 3(n − 1)4 + 2(n − 2)4 ) + b(n3 − 3(n − 1)3 + 2(n − 2)3 )
+ c(n2 − 3(n − 1)2 + 2(n − 2)2 ) + d(n − 3(n − 1) + 2(n − 2))
= a(−4n3 + 30n2 − 52n + 29) + b(−3n2 + 15n − 13) + c(−2n + 5) + d(−1
= n3 (−4a) + n2 (30a − 3b) + n(−52a + 15b − 2c) + 29a − 13b + 5c − d.

u est solution ⇔ −4a = 1 et 30a − 3b = 0 et − 52a + 15b − 2c = 0 et 29a − 13b + 5c − d = 0


1 5 49
⇔ a = − , b = − , c = − , d = −36.
4 2 4
Les suites cherchées sont les suites de la forme − 14 (n3 + 10n2 + 49n + 144) + λ + µ2n .


6. Pour tout complexe z, z 3 − 6z 2 + 11z − 6 = (z − 1)(z − 2)(z − 3) et


les suites solutions sont les suites de la forme (α + β2n + γ3n ).
7. Pour tout complexe z, z 4 −2z 3 +2z 2 −2z +1 = (z 2 +1)2 −2z(z 2 +1) =
(z − 1)2 (z 2 + 1). Les solutions de l’équation homogène associée sont
les suites de la forme α + βn + γin + δ(−i)n . 1 est racine double
de l’équation caractéristique et donc l’équation proposée admet une
solution particulière de la forme un = an7 +bn6 +cn5 +dn4 +en3 +f n2 .
Pour tout entier naturel n, on a

un+4 − 2un+3 + 2un+2 − 2un+1 + un = a((n + 4)7 − 2(n + 3)7 + 2(n + 2)7 − 2(n + 1)7 + n7 )
+ b((n + 4)6 − 2(n + 3)6 + 2(n + 2)6 − 2(n + 1)6 + n6 )
+ c((n + 4)5 − 2(n + 3)5 + 2(n + 2)5 − 2(n + 1)5 + n5 )
+ d((n + 4)4 − 2(n + 3)4 + 2(n + 2)4 − 2(n + 1)4 + n4 )
+ e((n + 4)3 − 2(n + 3)3 + 2(n + 2)3 − 2(n + 1)3 + n3 )
+ f ((n + 4)2 − 2(n + 3)2 + 2(n + 2)2 − 2(n + 1)2 + n2 )
= a(84n5 + 840n4 + 4340n3 + 12600n2 + 19348n + 12264)
+ b(60n4 + 480n3 + 1860n2 + 3600n + 2764)
+ c(40n3 + 240n2 + 620n + 600) + d(24n2 + 96n + 124) + e(12n + 24) + 4f
= n5 (84a) + n4 (840a + 60b) + n3 (4340a + 480b + 40c) + n2 (12600a + 1860b + 24
+ n(19348a + 3600b + 620c + 96d + 12e) + (12264a + 2764b + 600c + 124d + 24e
1
u est solution si et seulement si 84a = 1 et donc a = 84 , puis 840a +
1
60b = 0 et donc b = − 6 , puis 4340a + 480b + 40c = 0 et donc

57
c = 1724 , puis 12600a + 1860b + 240c + 24d = 0 et donc d = − 12
5
59
puis 19348a + 3600b + 620c + 96d + 12e = 0 et donc e = − 24 puis
1
12264a + 2764b + 600c + 124d + 24e + 4f = 0 et donc f = 12 . La
solution générale de l’équation avec second membre est donc :

1
∀n ∈ N, un = (2n7 −28n6 +119n5 −70n4 −413n3 +14n2 )+α+βn+γin +δ(−i)n , (α, β, γ, δ) ∈
168
Exercice 198 (****). On pose u1 = 1 et, ∀n ∈ N∗ , un+1 = 1 + unn . Montrer

que limn→+∞ (un − n) = 12 .

Correction 198. Tout d’abord , on montre facilement par récurrence que,


pour tout entier naturel non nul n, un existe et un > 1. Mais alors, pour
tout entier naturel non nul n, 1 6 un+1 = 1 + unn 6 1 + n. Par suite, pour
n > 2, 1 6 un 6 n, ce qui reste vrai pour n = 1.

∀n ∈ N∗ , 1 6 un 6 n.

Supposons momentanément que la suite (un − n)n>1 converge vers un réel
`. Dans ce cas :

√ √ √
  
n n 1 ` 1
1+ = 1+ √ = 1+ n   = 1+ n 1 − √ + o √ = n+1−`+o(
un n + ` + o(1) 1+ √` +o √1 n n
n n

D’autre part,

√ √ 1 1/2 √
 
un+1 = n + 1 + ` + o(1) = n 1 + + ` + o(1) = n + ` + o(1),
n

et donc ` − (1 − `) = o(1) ou encore 2` − 1 = 0. Donc, si la suite (un − n)n>1
converge vers un réel `, alors ` = 12 . Il reste à démontrer que la suite (un −

n)n>1 converge. On note que pour tout entier naturel non nul,

√ √
  
1 1 1 1
un+1 −un = (−u2n +un +n) = (1 + 4n + 1) − un un − (1 − 4n + 1) .
un un 2 2

Montrons
√ par récurrence que √pour n > 1, 12 (1 + 4n√− 3) 6 un 6 12 (1 +
1 1
4n + 1). Posons vn = 2 (1 + 4n − 3) et wn = 2 (1 + 4n + 1).

Si n = 1, v1 = 1 6 u1 = 1 6 12 (1 + 5) = w1 .
Soit n > 1. Supposons que vn 6 un 6 wn . Alors,
2n n 2n
1+ √ 6 un+1 = 1 + 61+ √ .
4n + 1 + 1 un 4n − 3 + 1

58
Mais, pour n > 1,

1 √ 2n √ √ √
sgn( (1 + 4n + 5)−(1 + √ )) = sgn((1 + 4n + 5)(1 + 4n − 3) − 2(2n + 1 + 4n − 3))
2 4n − 3 + 1
√ √ √
= sgn( 4n + 5(1 + 4n − 3) − (4n + 1 + 4n − 3))
√ √
= sgn((4n + 5)(1 + 4n − 3)2 − (4n + 1 + 4n − 3)2 ) (par croissance de x 7→
√ √
= sgn((4n + 5)(4n − 2 + 2 4n − 3) − ((4n + 1)2 + 2(4n + 1) 4n − 3 + 4n − 3
√ √
= sgn(−8 + 8 4n − 3) = sgn( 4n − 3 − 1) = sgn((4n − 3) − 1) = sgn(n − 1) =

Donc, un+1 6 1 + 1 + √ 2n 6 wn+1 .


4n−3+1
D’autre part,

√ √
2n 2n + 1 + 4n + 1 ( 4n + 1 + 1)2 1 √
1+ √ = √ = √ = (1+ 4n + 1) = vn+1 ,
4n + 1 + 1 4n + 1 + 1 2( 4n + 1 + 1) 2

et donc vn+1 6 un+1 6 wn+1 .


On a montré par récurrence que
1 √ 1 √
∀n ∈ N∗ , (1 + 4n − 3) 6 un 6 (1 + 4n + 1),
2 2
(ce qui montre au passage que u est croissante).
Donc, pour n > 1,
r r
1 3 √ √ 1 1 √
+ n − − n 6 un − n 6 + n + − n,
2 4 2 4
ou encore, pour tout n > 1,
1 3 1 √ 1 1 1
− q 6 u − n6 + q .
2 4 n − 3 + √n 2 4 n + 1 + √n
n
4 4

Maintenant, comme les deux suites ( 21 − 3q 1


4 √ ) et ( 12 + 1q 1
4 √ )
n− 34 + n n+ 14 + n
convergent toutes deux vers 21 , d’après le théorème de la limite par encadre-

ments, la suite (un − n)n>1 converge vers 21 .

Exercice 199 (***). Montrer que, pour n > 2,


q p
π 1

cos 2n = 2 + 2 + ... + 2 (n − 1 radicaux) et
2

q p
sin 2πn = 21 2 − 2 + ... + 2 (n − 1 radicaux).



q p
En déduire limn→+∞ 2n 2− 2 + ... + 2 (n radicaux).

59
Correction 199. L’égalité proposée est vraie pour n = 2 car cos 2π2 =

2
cos π4 = 2 .

q p
Soit n > 2. Supposons que cos( 2πn ) = 12 2 + 2 + ... 2 (n − 1 radicaux).
π π
Alors, puisque cos( 2n+1 ) > 0 (car 2n+1 est dans ]0, π2 [),

r s r r
cos( 2πn ) √ √
q q
π 1+ 1 1 1
cos( n+1 ) = = (1 +
2 + 2 + ... 2) = 2 + 2 + ... 2, (n radicaux).
2 2 2 2 2

q p
On a montré par récurrence que, pour n > 2, cos( 2πn ) = 21 2 + 2 + ... 2
(n − 1 radicaux).
Ensuite, pour n > 2,

r

r q
π 1 π 1
sin( n ) = (1 − cos( n−1 ) = 2 − 2 + ... 2 (n − 1 radicaux)
2 2 2 2
Enfin,
r

q
n π π
2 2 − 2 + ... 2 = 2n .2 sin n+1 ∼ 2n+1 n+1 = π.
2 2

q p
Donc, limn→+∞ 2n 2 − 2 + ... 2 = π.

Exercice 200 (***). 1. Montrer que pour x réel strictement positif, on


a : ln(1 + x) < x < (1 + x) ln(1 + x).
k k+1
2. Montrer que nk=1 1 + k1 < en < nk=1 1 + k1
Q Q
et en déduire la

n
n!
limite quand n tend vers +∞ de n .

Correction 200. 1. Pour x réel positif, posons f (x) = x − ln(1 + x) et


g(x) = (x + 1) ln(x + 1) − x. f et g sont dérivables sur [0, +∞[ et pour
x > 0, on a

1 x
f 0 (x) = 1 − = > 0,
x+1 x+1
et

g 0 (x) = ln(x + 1) + 1 − 1 = ln(x + 1) > 0.


f et g sont donc strictement croissantes sur [0, +∞[ et en particu-
lier, pour x > 0, f (x) > f (0) = 0 et de même, g(x) > g(0) = 0.
Finalement, f et g sont strictement positives sur ]0, +∞[ ou encore,

∀x > 0, ln(1 + x) < x < (1 + x) ln(1 + x).

60
2. Soit k un entier naturel non nul.
D’après 1), ln(1 + k1 ) < k1 < (1 + k1 ) ln(1 + k1 ), ce qui fournit k ln(1 +
1 1
k ) < 1 < (k + 1)Ln(1 + k ), puis, par stricte croissance de la fonction
exponentielle sur R,

1 1
∀k ∈ N∗ , 0 < (1 + )k < e < (1 + )k+1 .
k k
En multipliant membre à membre ces encadrements, on obtient pour
tout naturel non nul n :
n n
Y 1 Y 1
(1 + )k < en < (1 + )k+1 .
k k
k=1 k=1

Maintenant,
n n 
k+1 k
Qn+1 k−1
(n + 1)n

1 k=2 k
Y Y
(1 + )k = = Q n k
= .
k k k=1 k n!
k=1 k=1

De même,
n Qn+1 k
Y 1 k+1 k (n + 1)n+1
(1 + ) = Qnk=2 k+1 = .
k k=1 k n!
k=1

(n+1)n (n+1)n+1
On a montré que ∀n ∈ N∗ , n! < en < n! et donc

n
∗1n+1 n! 1n+1
∀n ∈ N , < < (n + 1)1/n .
e n n e n
D’après le théorème de la limite par encadrements, comme n+1 n tend
vers 1 quand n tend vers l’infini de même que (n + 1) 1/n = eln(n+1)/n ,

n
on a montré que nn! tend vers 1e quand n tend vers +∞.
Exercice 201 (**). Donner un exemple de suite (un ) divergente, telle que
∀k ∈ N∗ \ {1}, la suite (ukn ) converge.
Correction 201. On pose u0 = 0, u1 = 0, u2 = 1, u3 = 1, u4 = 0, u5 = 1,...
c’est-à-dire

0 si n n’est pas premier
∀n ∈ N, un = .
1 si n est premier
Soit k un entier naturel supérieur ou égal à 2. Pour n > 2, l’entier kn
est composé et donc, pour n > 2, ukn = 0. En particulier, la suite (ukn )n∈N
converge et a pour limite 0. Maintenant, l’ensemble des nombres premiers est
infini et si pn est le n-ième nombre premier, la suite (pn )n∈N est strictement
croissante. La suite (upn )n∈N est extraite de (un )n∈N et est constante égale à

61
1. En particulier, la suite (upn )n∈N tend vers 1. Ainsi la suite (un )n∈N admet
au moins deux suites extraites convergentes de limites distinctes et donc la
suite (un )n∈N diverge bien que toutes les suites (ukn )n∈N convergent vers 0
pour k > 2.

Exercice 202 (***I). Soit f une application injective de N dans N. Montrer


que limn→+∞ f (n) = +∞.

Correction 202. Soit f une application de N dans lui-même, injective.


Montrons que limn→+∞ f (n) = +∞.
Soient A un réel puis m = Max(0, 1 + E(A)).
Puisque f est injective, on a card(f −1 ({0, 1, ..., m}) > m + 1. En particulier,
f −1 ({0, 1, ..., m})est fini (éventuellement vide).
0 si f −1 ({0, 1, ..., m}) = ∅
Posons n0 = 1 + .
Maxf −1 ({0, 1, ..., m}) sinon
Par définition de n0 , si n > n0 , n n’est pas élément de f −1 ({0, 1, ..., m}) et
donc f (n) > m > A.
On a montré que ∀A ∈ R, ∃n0 ∈ N/ (∀n ∈ N), (n > n0 ⇒ f (n) > A) ou
encore limn→+∞ f (n) = +∞.

Exercice 203 (***I). Soit un l’unique racine positive de l’équation xn + x −


1 = 0. Etudier la suite (un ).

Correction 203. Pour n naturel non nul et x réel positif, posons fn (x) =
xn + x − 1.
Pour x > 0, f1 (x) = 0 ⇔ x = 12 et donc u1 = 12 .
Pour n > 2, fn est dérivable sur R+ et pour x > 0, fn0 (x) = nxn−1 + 1 > 0.
fn est ainsi continue et strictemnt croissante sur R+ et donc bijective de R+
sur fn (R+ ) = [f (0), limx→+∞ fn (x)[= [−1, +∞[, et en particulier,

∃!x ∈ [0, +∞[/ fn (x) = 0.


Soit un ce nombre. Puisque fn (0) = −1 < 0 et que fn (1) = 1 > 0, par stricte
croissance de fn sur [0, +∞[, on a :

∀n ∈ N, 0 < un < 1.
La suite u est donc bornée.
Ensuite, pour n entier naturel donné et puisque 0 < un < 1 :

fn+1 (un ) = un+1


n + un − 1 < unn + un − 1 = fn (un ) = 0 = fn+1 (un+1 ),

et donc fn+1 (un ) < fn+1 (un+1 ) puis, par stricte croissance de fn+1 sur R+ ,
on obtient :

∀n ∈ N, un < un+1 .

62
La suite u est bornée et strictement croissante. Donc, la suite u converge
vers un réel `, élément de [0, 1].
Si 0 6 ` < 1, il existe un rang n0 tel que pour n > n0 , on a : un 6 ` + 1−`
2 =
1+` n 6 ( 1+` )n et quand n tend
2 . Mais alors, pour n > n 0 , on a 1 − un = un 2
vers vers +∞, on obtient 1−` 6 0 ce qui est en contradiction avec 0 6 ` < 1.
Donc, ` = 1.

Exercice 204 (****I). Etude des suites (un ) = (cos na) et (vn ) = (sin na)
où a est un réel donné.
a
1. Montrer que si 2π est rationnel, les suites u et v sont périodiques et
montrer dans ce cas que (un ) et (vn ) convergent si et seulement si
a ∈ 2πZ.
a
2. On suppose dans cette question que 2π est irrationnel .
(a) Montrer que (un ) converge si et seulement si (vn ) converge .
(b) En utilisant différentes formules de trigonométrie fournissant des
relations entre un et vn , montrer par l’absurde que (un ) et (vn )
divergent.
a
3. On suppose toujours que 2π est irrationnel. On veut montrer que
l’ensemble des valeurs de la suite (un ) (ou (vn )) est dense dans [−1, 1],
c’est-à-dire que ∀x ∈ [−1, 1], ∀ε > 0, ∃n ∈ N/ |un − x| < ε (et de
même pour v).
(a) Montrer que le problème se ramène à démontrer que {na+2kπ, n ∈
N et k ∈ Z} est dense dans R.
(b) Montrer que E = {na + 2kπ, n ∈ N et k ∈ Z} est dense dans R
(par l’absurde en supposant que inf(E ∩ R∗+ ) > 0 pour en déduire
a
que 2π ∈ Q).
(c) Conclure.

Correction 204. 1. Posons a = 2pπ ∗


q où p ∈ Z, q ∈ N et PGCD(p, q) =
1. Pour tout entier naturel n, on a

   
2pπ 2pπ
un+q = cos (n + q) = cos n + 2pπ = cos(na) = un .
q q

La suite u est donc q-périodique et de même la suite v est q-périodique.


Maintenant, une suite périodique converge si et seulement si elle est
constante (en effet, soient T une période strictement positive de u et
` la limite de u. Soit k ∈ {0, ..., T − 1}. |uk − u0 | = |uk+nT − unT | →
|` − `| = 0 quand n tend vers l’infini).
Or, si a = 2pπ ∗ p
q où p ∈ Z, q ∈ N , PGCD(p, q) = 1 et q ∈ Z, alors
u1 6= u0 et la suite u n’est pas constante et donc diverge, et si a ∈ 2πZ,
la suite u est constante et donc converge.

63
2. (a) et b)) Pour tout entier naturel n,

vn+1 = sin((n+1)a) = sin(na) cos a+cos(na) sin a = un sin a+vn cos a.


−vn cos a
Puisque 2π a
/ Z, sin a 6= 0 et donc un = vn+1 sin
∈ a . Par suite, si
v converge alors u converge. De même, à partir de cos((n + 1)a) =
cos(na) cos a−sin(na) sin a, on voit que si u converge alors v converge.
Les suites u et v sont donc simultanément convergentes ou divergentes.
Supposons que la suite u converge, alors la suite v converge. Soient `
et `0 les limites respectives de u et v. D’après ce qui précède, ` et `0
sont solutions du système :

` sin a + `0 cos a = `0 ` sin a + `0 (cos a − 1) = 0


 
⇔ .
` cos a − `0 sin a = `. `(cos a − 1) − `0 sin a = 0.
Le déterminant de ce système vaut − sin2 a − (cos a − 1)2 < 0 car
a∈/ 2πZ. Ce système admet donc l’unique solution ` = `0 = 0 ce qui
contredit l’égalité `2 + `0 2 = 1. Donc, les suites u et v divergent.
3. (a) Soit E 0 = {na + 2kπ, n ∈ N, k ∈ Z}. Supposons que E 0 est dense
dans R et montrons que {un , n ∈ N} et {vn , n ∈ N} sont dense
dans [−1, 1].
Soient x un réel de [−1, 1] et b = arccos x, de sorte que b ∈ [0, π]
et que x = cos b.
Soit ε > 0. Pour n entier naturel et k entier relatif donnés, on a :

na + 2kπ − b na + 2kπ
|un − x| = | cos(na) − cos b| = | cos(na + 2kπ) − cos b| = 2| sin( ) sin(
2 2
na + 2kπ − b
6 2 (l’inégalité | sin x| 6 |x| valable pour tout réel x est classique)
2
= |na + 2kπ − b|

En résumé, ∀k ∈ Z, ∀n ∈ N, |un −x| 6 |na+2kπ−b|. Maintenant,


si E 0 est dense dans R, on peut trouver n ∈ N et k ∈ Z| tels que
|na + 2kπ − b| < ε et donc |un − x| < ε.
Finalement, {un , n ∈ N} est dense dans [−1, 1]. De même, on
montre que {vn , n ∈ N} est dense dans [−1, 1].
Il reste donc à démontrer que E 0 est dense dans R.
(b) Soit E = {na + 2kπ, n ∈ Z, k ∈ Z}. E est un sous groupe
non nul de (R, +) et donc est soit de la forme αZ avec α =
inf(E∩]0, +∞[) > 0, soit dense dans R si inf(E∩]0, +∞[) = 0.
Supposons par l’absurde que inf(E∩]0, +∞[) > 0. Puisque E = αZ
et que 2π est dans E, il existe un entier naturel non nul q tel que
2π = qα, et donc tel que α = 2π q .

64
Mais alors, a étant aussi dans E, il existe un entier relatif p tel que
a = pα = 2pπq ∈ 2πQ. Ceci est exclu et donc, E est dense dans R.
(c) Soit x dans [−1, 1]. D’après ce qui précède, pour ε > 0 donné, il
existe n ∈ Z tel que | cos(na) − x| < ε et donc |u|n| − x| < ε, ce
qui montre que {un , n ∈ N} est dense dans [−1, 1]. De même,
{vn , n ∈ N} est dense dans [−1, 1].
Exercice 205 (****). Montrer que l’ensemble E des réels de la forme un =
sin(ln(n)), n entier naturel non nul, est dense dans [−1, 1].
Correction 205. Soit x dans [−1, 1] et ε > 0.
Soit θ = arcsin x (donc θ est élément de [− π2 , π2 ] et x = sin θ). Pour k entier
naturel non nul donné, il existe un entier nk tel que ln(nk ) 6 θ + 2kπ <
ln(nk + 1) à savoir nk = E(eθ+2kπ ).
Mais,
1 1
0 < ln(nk + 1) − ln(nk ) = ln(1 + )<
nk nk
(d’après l’inégalité classique ln(1 + x) < x pour x > 0, obtenue par exemple
par l’étude de la fonction f : x → 7 ln(1 + x) − x). Donc,
1
0 6 θ + 2kπ − ln(nk ) < ln(nk + 1) − ln(nk ) < ,
nk
puis

θ + 2kπ − ln(nk ) θ + 2kπ + ln(nk )


| sin(θ) − sin(ln(nk ))| = 2| sin( ) cos( )|
2 2
θ + 2kπ − ln(nk )
6 2 = |θ + 2kπ − ln(nk )| < 1 .
2 nk
Soit alors ε un réel strictement positif.
Puisque nk = E(eθ+2kπ ) tend vers +∞ quand k tend vers +∞, on peut trou-
ver un entier k tel que n1k < ε et pour cet entier k, on a | sin θ −sin(ln(nk ))| <
ε.
On a montré que ∀x ∈ [−1, 1], ∀ε > 0, ∃n ∈ N∗ / |x − sin(ln n)| < ε, et donc
{sin(ln n), n ∈ N∗ } est dense dans [−1, 1].
Exercice 206 (***). Calculer infα∈]0,π[ (supn∈N (| sin(nα)|)).
Correction 206. Pour α ∈]0, π[, posons f (α) = supn∈N (| sin(nα)|). {(sin(nα), n ∈
N} est une partie non vide et majorée (par 1) de R. Donc, pour tout réel α
de ]0, π[, f (α) existe dans R.
Si α est dans [ π3 , 2π
3 ],

3 π
f (α) = supn∈N (| sin(nα)|) > sin α > = f ( ).
2 3

65
Si α est dans ]0, π3 ]. Soit n0 l’entier naturel tel que (n0 − 1)α < π
3 6 n0 α (n0
existe car la suite (nα)n∈N est strictement croissante). Alors,
π π π π 2π
6 n0 α = (n0 − 1)α + α < + α 6 + = .
3 3 3 3 3
Mais alors,

3 π
f (α) = supn∈N (| sin(nα)|) > | sin(n0 α)| > = f ( ).
2 3
Si α est dans [ 2π
3 , π[, on note que

π
f (α) = supn∈N (| sin(nα)|) = supn∈N (| sin(n(π − α)|) = f (π − α) > f ( ),
3
car π − α est dans ]0, π3 ].

3
On a montré que ∀α ∈]0, π[, f (α) > f ( π3 ) = 2 . Donc, infα∈]0,π[ (supn∈N (| sin(nα)|))
existe dans R et


π 3
infα∈]0,π[ (supn∈N (| sin(nα)|)) = Minα∈]0,π[ (supn∈N (| sin(nα)|)) = f ( ) = .
3 2
Exercice 207 (**I). Soit (un ) une suite réelle non majorée. Montrer qu’il
existe une suite extraite de (un ) tendant vers +∞.

Correction 207. La suite u n’est pas majorée. Donc, ∀M ∈ R, ∃n ∈


N/ un > M . En particulier, ∃n0 ∈ N/ un0 > 0.
Soit k = 0. Supposons avoir construit des entiers n0 , n1 ,..., nk tels que
n0 < n1 < ... < nk et ∀i ∈ {0, ..., k}, uni > i.
On ne peut avoir : ∀n > nk , un < k + 1 car sinon la suite u est majorée par
le nombre Max{u0 , u1 , ..., unk , k + 1}). Par suite, ∃nk+1 > nk / unk+1 > k + 1.
On vient de construire par récurrence une suite (unk )k∈N extraite de la suite
u telle que ∀k ∈ N, unk > k et en particulier telle que limk→+∞ unk = +∞.

Exercice 208 (***). Soit (un ) une suite de réels éléments de ]0, 1[ telle que
∀n ∈ N, (1 − un )un+1 > 14 . Montrer que (un ) converge vers 12 .

Correction 208. Si u converge vers un réel `, alors ` ∈ [0, 1] puis, par


passage à la limite quand n tend vers +∞, `(1 − `) > 41 , et donc (` − 12 )2 6 0
et finalement ` = 21 . Par suite, si u converge, limn→+∞ un = 21 .
De plus, puisque la suite u est à valeurs dans ]0, 1[, pour n naturel donné,
on a :
1 1 1
un (1 − un ) = − ( − un )2 6 < un+1 (1 − un ),
4 2 4
et puisque 1 − un > 0, on a donc ∀n ∈ N, un < un+1 .
u est croissante et majorée. Donc u converge et limn→+∞ un = 12 (amusant).

66
Exercice 209 (***I). Déterminer un équivalent le plus simple possible de
chacune des suites suivantes quand n tend vers +∞.

√ n
1) arccos n−1 2) arccos n1 3) ch( n) 4) 1 + n1 5) √ argch n
n n4 +n2 −1
√ − √n q
(−1) n
6) (1 + n) 7) ln(cos n1 )(ln sin n1 ) 8) ( π2 )3/5 − (arctan n)3/5 9) 1 + √n − 1

Correction 209. 1. Tout d’abord, pour n > 1, n−1n existe et est élé-
n−1
ment de [−1, 1]. Donc, arccos n existe pour tout entier naturel non
nul n.
Quand n tend vers +∞, n−1 n−1
n tend vers 1 et donc arccos n tend vers
0. Mais alors,

r √ √
n−1 n−1 n−1 2 2n − 1 2
arccos ∼ sin(arccos )= 1−( ) = ∼√ .
n n n n n

2. arccos n1 tend vers 1 et donc arccos n1 ∼ 1.


√ √ √ √
3. ch( n) = 12 (e n + e− n ) ∼ 21 e n .
n
4. n ln(1 + n1 ) ∼ n. n1 = 1 et donc, 1 + n1 = en ln(1+1/n) tend vers e.
1 n
Par suite, 1 + n ∼ e.
5. argch n existe pour n > 1 et comme, pour n > 1, n4 +n2 −1 > n4 > 0,
√ argch n existe pour n > 1.
n4 +n2 −1

p
argch n = ln(n + n2 − 1) ∼ ln(n + n) = ln(2n) = ln n + ln 2 ∼ ln n.

Donc, √nargch n
4 +n2 −1
∼√ ln n
= lnn2n .
n4
√ √ √ √ √ √ √
6. − n ln( n + 1) = − n ln( n) − n ln(1 + √1n ) = − n ln( n) −
√ 1 √ √
n( √n + o( √1n )) = − n ln( n) − 1 + o(1), et donc

√ √ √ √ √ √ 1 1
(1 + n)− n
= e− n ln( n)−1+o(1)
∼ e− n ln( n)−1
= √ .
e √n n

7.
1 1 1 1 1 ln n
ln(cos )(ln sin ) ∼ (cos − 1) ln( ) ∼ (− 2 )(− ln n) = .
n n n n 2n 2n2
8. (arctan n)3/5 = ( π2 − arctan n1 )3/5 = ( π2 )3/5 (1 − π2 ( n1 + o( n1 )))3/5 =
6
( π2 )3/5 (1 − 5nπ + o( n1 )), et donc

π π 6 1 π 6
( )3/5 − (arctan n)3/5 = ( )3/5 (1 − 1 + + o( )) ∼ ( )3/5
2 2 5nπ n 2 5nπ

67

√ n n
9. Tout d’abord, pour n > 1, (−1)
n
= √1n 6 1, et donc 1 + (−1)

n
> 0,
q n
puis 1 + (−1)

n
− 1 existe. Ensuite, quand n tend vers +∞,
s
(−1)n (−1)n
1+ √ −1∼ √ .
n 2 n
Pn
Exercice 210 (***I). Montrer que k=0 k! ∼ n!.
Correction 210. Pour n > 2, on a
n n−2
1 X 1 X k!
k! = 1 + + .
n! n n!
k=0 k=0
k! 1 1
Mais, pour 0 6 k 6 n − 2, =
n! 6
n(n−1)...(k+1) n(n−1) (le produit contenant
au moins les deux premiers facteurs. Par suite,
n−2
X k! n−2
06 6 .
n! n(n − 1)
k=0
Pn−2
On en déduit que k!
k=0 n!tend vers 0 quand n tend vers +∞. Comme n1
1 Pn
tend aussi vers 0 quand n tend vers +∞, on en déduit que n! k=0 k! tend
vers 1 et donc que
n
X
k! ∼ n!.
k=0

Exercice 211 (***I). 1. Soient u et v deux


Pnsuites réelles strictement
Pn
positives. Pour n ∈ N, on pose Un = k=0 uk et Vn = k=0 vk .
Montrer que si un ∼ vn et si limn→+∞ Vn = +∞, alors Un ∼ Vn .
2. Application. Trouver un équivalent de nk=1 √1k et nk=1 ln(k).
P P

Correction 211. 1. Soit ε > 0.


Les suites u et v sont équivalentes et la suite v est strictement positive.
Donc, il existe un rang n0 tel que, pour n > n0 , |un − vn | < 2ε vn . Soit
n > n0 .

n
Un |Un − Vn | 1 X

Vn − 1 = 6 |uk − vk |
Vn Vn
k=0
n0 n
1 X ε X
6 ( |uk − vk | + vk )
Vn 2
k=0 k=n0 +1
n0 n0
1 X ε 1 X ε
6 ( |uk − vk | + Vn ) = |uk − vk | +
Vn 2 Vn 2
k=0 k=0

68
Maintenant, l’expression nk=0
P 0
|uk − vk | est constante quand n varie,
et d’autre part, V n tend vers +∞ quand n tend vers +∞. On en déduit
1 Pn0
que Vn k=0 |uk − vk | tend vers 0 quand n tend vers +∞. Par suite,
il existe un rang n1 > n0 tel que, pour n > n1 , V1n nk=0 |uk − vk | < 2ε .
P 0

Pour n > n1 , on a alors UVnn − 1 < 2ε + 2ε = ε.

On a montré que

Un
∀ε > 0, ∃n1 ∈ N/ ∀n ∈ N, (n > n1 ⇒
− 1 < ε.
Vn
Un
Ainsi, la suite Vn tend vers 1 quand n tend vers +∞ et donc Un ∼ Vn .
2.
√ √ 2 2 1
2( n + 1 − n) = √ √ ∼ √ =√ .
n+1+ n 2 n n
De plus,
n √
X √ √ √
2( k + 1 − k) = 2 n + 1 − 2 1.
k=1

Cette dernière expression tend vers +∞ quand n tend vers +∞.


√ √
En résumé, pour n > 1, √1n > 0, 2( n + 1− n) > 0, de plus quand n
√ √ √ √
tend vers +∞, √1n ∼ 2( n + 1 − n) et enfin, nk=1 2( k + 1 − k)
P

tend vers +∞ quand n tend vers +∞. D’après 1),


n n √
X 1 X √ √ √ √
√ ∼ 2( k + 1 − k) = 2 n + 1 − 2 1 ∼ 2 n.
k=1
k k=1

1
(n+1) ln(n+1)−n ln n = (n+1−n) ln n+(n+1) ln(1+ ) = ln n+1+o(1) ∼ ln n.
n

Comme nk=1 ((k + 1) ln(k + 1) − k ln k) = (n + 1) ln(n + 1) tend vers


P
+∞ et que les suites considéres sont positives, on en déduit que

n
X n
X
ln(n!) = ln k ∼ ((k+1) ln(k+1)−k ln k) = (n+1) ln(n+1) ∼ n ln n.
k=1 k=1

Exercice 212 (****). Soit (un ) une suite réelle de limite nulle. Montrer que
3
si un + u2n ∼ 2n , alors un ∼ n1 . A-t-on : si un + un+1 ∼ n2 , alors un ∼ n1 ?
(−1)n
Correction 212. Pour n > 1, posons un = ln n + n1 . On a alors

69
2 n 1 1 (−1)n n(ln(n + 1) − ln n)
n(un + un+1 − )=1+ − 2 + n(−1)n ( − )= + o(1)
n n+1 ln n ln(n + 1) ln n ln(n + 1)
(−1)n n ln(1 + 1/n) (−1)n (1 + o(1))
= + o(1) = + o(1) = o(1).
ln n ln(n + 1) ln n ln(n + 1)

Donc, n(un + un+1 − n2 ) = o(1), ou encore un + un+1 = n2 + o( n1 ), ou enfin,


n
un + un+1 ∼ n2 . Pourtant, un est équivalent à (−1) ln n et pas du tout à n
1
n
(|nun | = ln n → +∞).
3
Supposons maintenant que un + u2n ∼ 2n et montrons que un ∼ n1 .
1
On pose vn = un − n . Il s’agit maintenant de montrer que vn = o( n1 ) sous
l’hypothèse vn + v2n = o( n1 ).
Soit ε > 0. Il existe n0 ∈ N tel que, pour n > n0 , n|vn + v2n | < 4ε .
Soient n > n0 et p ∈ N.

p
X
p p+1
|vn | = |vn + v2n − v2n − v4n + ... + (−1) (v 2p n + v2p+1 n ) + (−1) v2p+1 n | 6 |v2k n + v2k+1 n | + |v2p+
k=0
p 1
εX 1 ε 1 − 2p+1
+ |v 2p+1 n | = + |v2p+1 n |
4 2k n 4n 1 − 12
k=0
ε
6 + |v2p+1 n |
2n
Maintenant, la suite u tend vers 0, et il en est de même de la suite v. Par
ε
suite, pour chaque n > n0 , il est possible de choisir p tel que |v2p+1 n | < 2n .
ε ε
En résumé, si n est un entier donné supérieur ou égal à n0 , n|vn | < 2 + 2 = ε.
On a montré que

∀ε > 0, ∃n0 ∈ N/ ∀n ∈ N, (n > n0 ⇒ |nvn | < ε.


Par suite, vn = o( n1 ) et donc un = 1
n + o( n1 ), ou encore un ∼ n1 .
π
Exercice 213 (***I). Soit u la suite définie par u0 = 2 et, ∀n ∈ N, un+1 =
sin(un ).
1. Montrer que la suite u est strictement positive, décroissante de limite
nulle.
2. On admet que si u est une suite de limite nulle, alors, quand n tend
3
vers +∞, sin(un ) = un − u6n + o(u3n ).
Déterminer un réel α tel que la suite vn = uαn+1 − uαn ait une limite
réelle non nulle. En appliquant le lemme de Césaro à la suite (vn ),
en déduire un équivalent simple de un quand n tend vers +∞.

70
Correction 213. 1. Il est immédiat que la suite u est définie et à valeurs
dans [−1, π2 ].
Plus précisément, u0 ∈]0, π2 ], et si pour n > 0, un ∈]0, π2 ], alors un+1 ∈
]0, 1] ⊂]0, π2 ]. On a montré par récurrence que, ∀n ∈ N, un ∈]0, π2 ].
Montrons que pour tout réel x ∈]0, π2 ], on a sin x > x. Pour x ∈ [0, π2 ],
posons f (x) = x − sin x. f est dérivable sur [0, π2 ] et pour x ∈ [0, π2 ],
f 0 (x) = 1 − cos x. Par suite, f 0 est strictement positive sur ]0, π2 ] et
donc strictement croissante sur [0, π2 ]. Mais alors, pour x ∈]0, π2 ], on
a f (x) > f (0) = 0.
Soit n ∈ N. Puisque un ∈]0, π2 ], on a un+1 = sin(un ) < un . La suite u
est donc strictement décroissante. Puisque la suite u est d’autre part
minorée par 0, la suite u converge vers un réel noté `. Puisque pour
tout n ∈ N, 0 < un 6 π2 , on a 0 6 ` 6 π2 . Mais alors, par continuité
de la fonction x 7→ sin x sur [0, π2 ] et donc en `, on a

` = lim un+1 = lim sin(un ) = sin( lim un ) = sin(`).


n→+∞ n→+∞ n→+∞

Or, si x ∈]0, π2 ], sin x < x et en particulier sin x 6= x. Donc, ` = 0.


La suite u est strictement positive, strictement décroissante, de limite
nulle.
2. Soit α ∈ R. Puisque un tend vers 0 quand n tend vers +∞,

u3n u2 αu2 αu2


uαn+1 = (sin(un ))α = (un − +o(u3n ))α = uαn (1− n +o(u2n ))α = uαn (1− n +o(u2n )) = uαn − n
6 6 6 6
2+α
et donc, uαn+1 − uαn = − αu6n + o(u2+α
n ). En prenant α = −2, on
obtient alors

1
1 1
vn = −
= + o(1).
u2n+1
un2 3

D’après le lemme de Césaro, n1 n−1 1


P
k=0 vk tend également vers 3 . Mais,

n−1 n−1
1X 1X 1 1 1 1 1
vk = ( 2 − 2 ) = ( 2 − 2 ).
n n uk+1 uk n un u0
k=0 k=0
1 1 1 1 1 n 1 n
Ainsi, n ( u2n − u20 ) = 3 + o(1) puis, u2n = 3 + u20 + o(n) = 3 + o(n).
1
Donc, u2n
∼ n3 , puis u2n ∼ n3 et enfin, puisque la suite u est strictement
positive,
r
3
un ∼ .
n

71
Exercice 214 (**I). On pose u0 = 1, v0 = 0, puis, pour n ∈ N, un+1 =
2un + vn et vn+1 = un + 2vn .
 
2 1
1. Soit A = . Pour n ∈ N, calculer An . En déduire un et vn en
1 2
fonction de n.
2. En utilisant deux combinaisons linéaires intéressantes des suites u et
v, calculer directement un et vn en fonction de n.
 
1 1
Correction 214. 1. Posons J = de sorte que A = I + J. On
1 1
a J 2 = 2j et donc, plus généralement : ∀k > 1, J k = 2k−1 J. Mais
alors, puisque I et J commutent, la formule du binôme de Newton
fournit pour n entier naturel non nul donné :

n n n
n n
X X 1 X k k
A = (I + J) = I + Cnk J k
=I +( Cnk 2k−1 )J
=I+ ( Cn 2 − 1)J
2
k=1 k=1 k=0
1 3n + 1 3n − 1
 
1 1
= I + ((1 + 2)n − 1)J = I + (3n − 1)J =
2 2 2 3n − 1 3n + 1

ce qui reste vrai pour n = 0. Donc,

3n + 1 3 n − 1
 
n 1
∀n ∈ N, A = .
2 3n − 1 3 n + 1
 
un
Poour n entier naturel donné, posons Xn = . Pour tout entier
vn
naturel n, on a alors Xn+1 = A.Xn et donc,

3n +1
3n + 1 3n − 1
    
n 1 1 2
Xn = A .X0 = = 3n −1 .
2 3n − 1 3n + 1 0 2

Donc,

3n + 1 3n − 1
∀n ∈ N, un = et vn = .
2 2
2. Soit n ∈ N. un+1 + vn+1 = 3(un + vn ). Donc, la suite u + v est une
suite géométrique de raison 3 et de premier terme u0 + v0 = 1. On en
déduit que

∀n ∈ N, un + vn = 3n (I).
De même, pour tout entier naturel n un+1 − vn+1 = un − vn . Donc, la
suite u + v est une suite constante. Puisque u0 − v0 = 1, on en déduit
que

72
∀n ∈ N, un − vn = 1 (II).
En additionnant et en retranchant (I) et (II), on obtient

3n + 1 3n − 1
∀n ∈ N, un = et vn = .
2 2
Exercice 215 (****I). 1. Soient p un entier naturel et a un réel. Donner
le développement deP(cos a+i sin a)2p+1 puis en choisissant
Pp astucieuse-
p
ment a, déterminer k=1 cotan 2p+1 . En déduire alors k=1 sin2 1 kπ .
2 kπ
2p+1

2. Pour n entier naturel non nul, on pose un = nk=1 k12 . Montrer que la
P
suite (un )n∈N∗ converge (pour majorer un , on remarquera que k12 6
1
k(k−1) ).
1 1
3. Montrer que pour tout réel x de ]0, π2 [, on a cotan x < x < sin x .
4. En déduire un encadrement de un puis la limite de (un ).

Correction 215. 1. Pour tout réel a,

2p+1
j
X
2p+1
e i(2p+1)a
= (cos a + i sin a) = C2p+1 cos2p+1−j a(i sin a)j
j=0

puis

p
2j+1
X
sin((2p + 1)a) = Im(ei(2p+1)a ) = C2p+1 cos2(p−j) a(−1)j sin2j+1 a.
j=0


Pour 1 6 k 6 p, en posant a = 2p+1 , on obtient :

p
X 2j+1 kπ kπ
∀k ∈ {1, ..., p}, C2p+1 cos2(p−j) (−1)j sin2j+1 = 0.
2p + 1 2p + 1
j=0


Ensuite, pour 1 6 k 6 p, 0 < 2p+1 < π2 et donc sin2p+1 2p+1

6= 0. En
2p+1 kπ
divisant les deux membres de (∗) par sin 2p+1 , on obtient :

p
X 2j+1 kπ
∀k ∈ {1, ..., p}, (−1)j C2p+1 cotan2(p−j) = 0.
2p + 1
j=0

Maintenant, les p nombres cotan2 2p+1



sont deux à deux distincts.
En effet, pour 1 6 k 6 p, 0 < 2p+1 < 2 . Or, sur ]0, π2 [, la fonction
kπ π

73
x 7→ cotan x est strictement décroissante et strictement positive, de
sorte que la fonction x 7→ cotan2 x est strictement décroissante et en
particulier injective.
Ces p nombres deux à deux distintcs sont racines du polynôme P =
p j 2j+1 p−j , qui est de degré p. Ce sont donc toutes les
P
j=0 (−1) C2p+1 X
racines de P (ces racines sont par suite simples et réelles). D’après les
relations entre les coefficients et les racines d’un polynôme scindé, on
a:

p 3
X kπ
2
−C2p+1 p(2p − 1)
cotan =− 1 = .
2p + 1 C2p+1 3
k=1

puis,

p p
X 1 X kπ p(2p − 1) 2p(p + 1)
2 kπ
= (1 + cotan2 ) = p+ = .
sin 2p+1
2p + 1 3 3
k=1 k=1

2. Pour n entier naturel non nul donné, on a

n+1 n
X 1 X 1 1
un+1 − un = 2
− 2
= > 0,
k k (n + 1)2
k=1 k=1

et la suite (un) est strictement croissante. De plus, pour n > 2,

n n n n
X 1 X 1 X 1 X 1 1 1
un = = 1+ < 1+ = 1+ ( − ) = 1+1− < 2.
k2 k2 k(k − 1) k−1 k n
k=1 k=2 k=2 k=2

La suite (un ) est croissante et est majorée par 2. Par suite, la suite
(un ) converge vers un réel inférieur ou égal à 2.
3. Pour x élément de [0, π2 ], posons f (x) = x − sin x et g(x) = tan x − x.
f et g sont dérivables sur [0, π2 ] et pour x élément de [0, π2 ], f 0 (x) =
1 − cos x et g 0 (x) = tan2 x. f 0 et g 0 sont strictement positives sur ]0, π2 ]
et donc strictement croissantes sur [0, π2 ]. Comme f (0) = g(0) = 0,
on en déduit que f et g sont strictement positives sur ]0, π2 [.
Donc, ∀x ∈]0, π2 [, 0 < sin x < x < tan x et par passage à l’inverse
∀x ∈]0, π2 [, 0 < cotan x < x1 < sin1 x .
kπ π kπ 2p+1
4. Pour 1 6 k 6 p, 0 < 2p+1 < 2 et donc 0 < cotan 2p+1 < kπ <
2

sin
1
kπ . Puis, cotan2 2p+1

< ( (2p+1)
π2
) k12 < sin 1kπ . En sommant ces
2p+1 2p+1
inégalités, on obtient

74
p p p
π 2 p(2p − 1) π2 X
2 kπ X 1 π2 X 1 2p(p +
= cotan < up = < =
3(2p + 1)2 (2p + 1)2 2p + 1 k2 (2p + 1)2 2 kπ
sin 2p+1 3(2p +
k=1 k=1 k=1

π2
Les membres de gauche et de droite tendent vers 6 quand p tend
2
vers l’infini et donc la suite (up ) tend vers π6 .

Exercice 216 (***I). Etudier la suite (un ) dans chacun des cas suivants :


1) u0 > −1 et ∀n ∈ N, un+1 = 1 + un , 2) u0 > −1 et ∀n ∈ N, un+1 = ln(1 + un )
3) u0 ∈ R et ∀n ∈ N, un+1 = sin un , 4) u0 ∈ R et ∀n ∈ N, un+1 = cos(un ),
5) u0 ∈ R et ∀n ∈ N, un+1 = sin(2un ), 6) u0 ∈ R et ∀n ∈ N, un+1 = u2n − 2un + 2.

Correction 216. 1. Pour x > −1, posons f (x) = 1 + x et g(x) =
f (x) − x.
Soit u0 ∈ I = [−1, +∞[. f est définie sur I et de plus f (I) = [0, +∞[⊂
[−1, +∞[. On en déduit, par une démonstration par récurrence, que
la suite u est définie.
Si la suite u converge, puisque ∀n ∈ N, un > −1, sa limite ` vérifie
` > −1. Puisque f est continue sur [−1, +∞[ et donc en `,

` = lim un+1 = lim f (un ) = f ( lim un ) = f (ell).


n→+∞ n→+∞ n→+∞

et ` est un point fixe de f . Or, pour x > −1,

√ √
√ 2 1− 5 1+ 5
1 + x = x ⇔ 1 + x = x et x > 0 ⇔ (x = ou x = ) et x > 0
√ 2 2
5+1
⇔x= .
2

5+1
Ainsi, si la suite (un ) converge, c’est vers le nombre α = 2 .
Pour x > −1,

√ √
sgn(f (x) − α) = sgn( 1 + x − 1 + α) = sgn((1 + x) − (1 + α)) (par croissance de x 7→ x2 s
= sgn(x − α).

Ainsi, les intervalles [−1, α[ et ]α, +∞[ sont stables par f . Donc, si
−1 6 u0 < α, alors par récurrence ∀n ∈ N, −1 6 un < α et si u0 > α,
alors par récurrence, ∀n ∈ N, un > α.

Soit x > −1. Si x ∈ [−1, 0], 1 + x − x > 0 et si x > 0,

75

sgn(g(x)) = sgn( 1 + x − x)
= sgn((1 + x) − x2 ) (par croissance de x 7→ x2 sur [0, +∞[)
√ √
5−1 1+ 5
= sgn(x + )(−x + − x) = sgn(α − x) (car ici x > 0).
2 2

On en déduit que, si x ∈ [−1, α[, f (x) > x, et si x ∈]α, +∞[, f (x) < x.
Mais alors, si −1 6 u0 < α, puisque ∀n ∈ N, −1 6 un < α, pour n
entier naturel donné, on a

un+1 = f (un ) > un .

La suite u est donc strictement croissante, majorée par α et donc


convergente. On sait de plus que sa limite est nécessairement α.
Si u0 > α, puisque ∀n ∈ N, un > α, pour n entier naturel donné, on
a

un+1 = f (un ) < un .

La suite u est donc strictement décroissante, minorée par α et donc


convergente. On sait de plus que sa limite est nécessairement α. Enfin,
si u0 = α, la suite u est constante.
En résumé,

5+1
si u0 ∈ [−1, 2 [, la suite u est strictement croissante, convergente

5+1
de limite 2 [,

si u0 ∈] 5+1
2√ , +∞[, la suite u est strictement décroissante, convergente
de limite 5+1 [,
√ 2
5+1
si u0 = 2 [, la suite u est constante et en particulier convergente

de limite 5+12 .
Ainsi,

dans tous les cas, la suite u est convergente et limn→+∞ un =
1+ 5
2 .

y=x
3 √
y= 1+x
2

1
u′0
u0
−1 1 α2 3 4

76
2. Si u0 > 0, alors puisque f est définie sur l’intervalle I =]0, +∞[ et
que I est stable par f (∀x > 0, ln(1 + x) > ln 1 = 0), la suite u est
définie et est strictement positive. Si la suite u converge, sa limite `
est un réel positif ou nul. Par continuité de f sur [0, +∞[ et donc en
`,

` = lim un+1 = lim f (un ) = f ( lim un ) = f (`).


n→+∞ n→+∞ n→+∞

Pour x > −1, posons g(x) = ln(1 + x) − x. g est définie et dérivable


sur ] − 1, +∞[ et pour x > −1,

1 x
g 0 (x) = −1=− .
1+x 1+x
g 0 est strictement positive sur ] − 1, 0[ et strictement négative sur
]0, +∞[. g est donc strictement croissante sur ] − 1, 0] et strictement
décroissante sur [0, +∞[. Par suite, si x ∈] − 1, 0[∪]0, +∞[, g(x) < 0.
En particulier, pour x ∈] − 1, 0[∪]0, +∞[, f (x) 6= x. Puisque f (0) = 0,
f admet dans ] − 1, +∞[ un et un seul point fixe à savoir 0.
En résumé, si u0 > 0, la suite u est définie, strictement positive, et de
plus, si la suite u converge, alors limn→+∞ un = 0.
Mais, pour n entier naturel donné,

un+1 − un = ln(1 + un ) − un < 0.

Par suite, la suite u est strictement décroissante, minorée par 0 et


donc, d’après ce qui précède, converge vers 0.
Si u0 = 0, la suite u est constante. Il reste donc à étudier le cas
où u0 ∈] − 1, 0[. Montrons par l’absurde qu’il existe un rang n0 tel
que un0 6 −1. Dans le cas contraire, ∀n ∈ N, un > −1. Comme
précédemment, par récurrence, la suite u est à valeurs dans ] − 1, 0[ et
strictement décroissante. Etant minorée par −1, la suite u converge
vers un certain réel `.
Puisque ∀n ∈ N, −1 < un 6 u0 < 0, on a −1 6 ` 6 u0 < 0. Donc, ou
bien ` = −1, ou bien f est continue en ` et ` est un point fixe de f
élément de ] − 1, 0[.
On a vu que f n’admet pas de point fixe dans ] − 1, 0[ et donc ce
dernier cas est exclu. Ensuite, si ` = −1, il existe un rang N tel que
uN 6 −0.9. Mais alors, uN +1 =6 ln(−0, 9 + 1) = −2, 3... < −1 ce qui
constitue de nouveau une contradiction.
Donc, il existe un rang n0 tel que un0 6 −1 et la suite u n’est pas
définie à partir d’un certain rang.
En résumé,

77
si u0 ∈]0, +∞[, la suite u est strictement décroissante, convergente et
limn→+∞ un = 0,
si u0 = 0, la suite u est constante,
et si u0 ∈] − 1, 0[, la suite u n’est pas définie à partir d’un certain
rang.

y=x
3

2 y = ln(1 + x)

1
u0 u′0
−1 1 2 3 4
−1

−2

−3

−4

3. Pour tout choix de u0 , u1 ∈ [−1, 1]. On supposera dorénavant que u0 ∈


[−1, 1]. Si u0 = 0, la suite u est constante. Si u0 ∈ [−1, 0[, considérons
la suite u0 définie par u00 = −u0 et ∀n ∈ N, u0n+1 = sin(u0n ). La
fonction x 7→ sin x, il est clair par récurrence que ∀n ∈ N, u0n = −un .
On supposera dorénavant que u0 ∈]0, 1].
Puisque ]0, 1] ⊂]0, π2 ], on a sin]0, 1] ⊂]0, 1] et l’intervalle I =]0, 1] est
stable par f . Ainsi, si u0 ∈]0, 1], alors, ∀n ∈ N, un ∈]0, 1].
Pour x ∈ [0, 1], posons g(x) = sin x − x. g est dérivable sur [0, 1] et
pour x ∈ [0, 1], g 0 (x) = cos x − 1. g 0 est strictement négative sur ]0, 1]
et donc strictement décroissante sur [0, 1]. On en déduit que pour
x ∈]0, 1], g(x) < g(0) = 0.
Mais alors, pour n entier naturel donné, un+1 = sin(un ) < un . La suite
u est ainsi strictement décroissante, minorée par 0 et donc converge
vers ` ∈ [0, 1]. La fonction x 7→ sin x est continue sur [0, 1] et donc,
` est un point fixe de f . L’étude de g montre que f a un et un seul
point fixe dans [0, 1] à savoir 0. La suite u est donc convergente et
limn→+∞ un = 0.
L’étude préliminaire montre la suite u converge vers 0 pour tout choix
de u0 .

78
y=x
1

u0
−2 −1 1 2 3 4

−1

4. Si u0 est un réel quelconque, u1 ∈ [−1, 1] ⊂ [− π2 , π2 ] puis u2 ∈ [0, 1].


On supposera dorénavant que u0 ∈ [0, 1].
On a cos([0, 1]) = [cos 1, cos 0] = [0, 504..., 1] ⊂ [0, 1]. Donc, la fonc-
tion x 7→ cos x laisse stable l’intervalle I = [0, 1]. On en déduit que
∀n ∈ N, un ∈ [0, 1].
Pour x ∈ [0, 1], on pose g(x) = cos x − x. g est somme de deux
focntions strictement décroissantes sur [0, 1] et est donc strictement
décroissante sur [0, 1]. De plus, g est continue sur [0, 1] et vérifie g(0) =
cos 0 > 0 et g(1) = cos 1 − 1 < 0. g s’annule donc une et une seule
fois sur [0, 1] en un certain réel α. Ainsi, f admet sur [0, 1] un unique
point fixe, à savoir α. Puisque f est continue sur le segment [0, 1], on
sait que si la suite u converge, c’est vers α.
La fonction f : x 7→ cos x est dérivable sur [0, 1] et pour x ∈ [0, 1],

|f 0 (x)| = | − sin x| 6 sin 1 < 1.


L’inégalité des accroissements finis montre alors que ∀(x, y) ∈ [0, 1]2 , | cos x−
cos y| 6 sin 1|x − y|. Pour n entier naturel donné, on a alors

|un+1 − α| = |f (un ) − f (α)| 6 sin 1|un − α|,


et donc, pour tout entier naturel n,

|un − α| 6 (sin 1)n |u0 − α| 6 (sin 1)n .


Comme 0 6 sin 1 < 1, la suite (sin 1)n converge vers 0, et donc la
suite (un )n∈N converge vers α. On peut noter que puisque la fonc-
tion x 7→ cos x est strictement décroissante sur [0, 1], les deux suites
(u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont strictement monotones, de sens de varia-
tions contraires (dans le cas où u0 ∈ [0, 1]. On peut noter également
−2 )
que si n > ln(10 n −2
ln(sin 1) = 26, 6..., alors (sin 1) < 10 . Par suite, u27 est

79
une valeur approchée de α à 10−2 près. La machine fournit α = 0, 73...
(et même α = 0, 739087042.....).

y=x
1

u0 α
−1 1 2 3 4

y = cos x
−1

5. Si u0 est un réel quelconque, alors ∀n ∈ N∗ , un ∈ [−1, 1]. On suppo-


sera sans perte de généralité que u0 ∈ [−1, 1]. Si u0 = 0, la suite u
est constante et d’autre part, l’étude du cas u0 ∈ [−1, 0[ se ramème,
comme en 3), à l’étude du cas u0 ∈]0, 1]. On supposera dorénavant
que u0 ∈]0, 1].
Si x ∈]0, 1], alors 2x ∈]0, 2] ⊂]0, π[ et donc sin(2x) ∈]0, 1]. L’intervalle
I =]0, 1] est donc stable par la fonction f : x 7→ sin(2x). On en
déduit que ∀n ∈ N, un ∈]0, 1].
Pour x ∈ [0, 1], posons g(x) = sin(2x) − x. g est dérivable sur [0, 1] et
pour x ∈ [0, 1], g 0 (x) = 2 cos(2x)−1. g est donc strictement croissante
sur [0, π4 ] et strictement décroissante sur [ π4 , 1]. On en déduit que si
x ∈]0, π4 ], g(x) > g(0) = 0. D’autre part, g est continue et strictement
décroissante sur [ π4 , 1] et vérifie g( π4 ) = 1 − π4 > 0 et g(1) = sin 2 − 1 <
0. g s’annule donc une et une seule fois en un certain réel α ∈] π4 , 1[.
En résumé, g s’annule une et une seule fois sur ]0, 1] en un certain réel
α ∈] π4 , 1[, g est strictement positive sur ]0, α[ et strictement négative
sur ]α, 1].
Supposons que u0 ∈]0, π4 [ et montrons par l’absurde que ∃n0 ∈ N/ un0 ∈
[ π4 , 1]. Dans le cas contraire, tous les un sont dans ]0, π4 [. Mais alors,
pour tout entier naturel n,

un+1 − un = f (un ) − un = g(un ) > 0.


La suite u est donc strictement croissante. Etant majorée par π4 ,
la suite u converge. Comme g est continue sur [u0 , π4 ] et que ∀n ∈
N, un ∈ [u0 , π4 ], on sait que la limite de u est un point fixe de f
élément de [u0 , π4 ]. Mais l’étude de g a montré que f n’admet pas de
point fixe dans cet intervalle (u0 étant strictement positif). On aboutit
à une contradiction.

80
Donc, ou bien u0 ∈ [ π4 , 1], ou bien u0 ∈]0, π4 [ et dans ce cas, ∃n0 ∈
N/ un0 ∈ [ π4 , 1]. Dans tous les cas, ∃n0 ∈ N/ un0 ∈ [ π4 , 1]. Mais
alors, puisque f ([ π4 , 1]) = [sin 2, sin π2 ] ⊂ [ π4 , 1] (car sin 2 = 0, 909... >
0, 785... = π4 ), pour tout entier n > n0 , un ∈ [ π4 , 1].
Pour x ∈ [ π4 , 1], |g 0 (x)| = |2 cos(2x)| 6 |2 cos 2|. L’inégalité des ac-
croissements finis montre alors que ∀n > n0 , |un+1 −α| 6 |2 cos 2|.|un −
α|, puis que

∀n > n0 , |un − α| 6 |2 cos 2|n−n0 |un0 − α|.

Comme |2 cos 2| = 0, 83... < 1, on en déduit que la suite u converge


vers α. La machine donne par ailleurs α = 0, 947....

y=x
1 y = sin(2x

−α α u0
−2 −1 1 2 3 u′0 4

−1

6. Pour x ∈ R,

x2 −2x+2 = x ⇔ x2 −3x+2 = 0 ⇔ (x−1)(x−2) = 0 ⇔ x = 1 ou x = 2.

Donc, si la suite u converge, ce ne peut être que vers 1 ou 2.


Pour n ∈ N,

un+1 − un = (u2n − 2un + 2) − un = (un − 1)(un − 2) (I)


un+1 − 1 = u2n − 2un + 1 = (un − 1)2 (II)
un+1 − 2 = u2n − 2un = un (un − 2) (III).

1er cas. Si u0 = 1 ou u0 = 2, la suite u est constante.


2ème cas. Si u0 ∈]1, 2[, (II) et (III) permettent de montrer par
récurrence que ∀n ∈ N, un ∈]1, 2[. (I) montre alors que la suite
u est strictement décroissante. Etant minorée par 1, elle converge
vers un réel ` ∈ [1, u0 ] ⊂ [1, 2[. Dans ce cas, la suite (un ) converge
vers 1.

81
3ème cas. Si u0 ∈]2, +∞[, (III) permet de montrer par récurrence
que ∀n ∈ N, un > 2. Mais alors, (I) montre que la suite u
est strictement croissante. Si u converge, c’est vers un réel ` ∈
[u0 , +∞[⊂]2, +∞[. f n’ayant pas de point fixe dans cet inter-
valle, la suite u diverge et, u étant strictement croissante, on a
limn→+∞ un = +∞.
4ème cas. Si u0 ∈]0, 1[, alors u1 = (u0 − 1)2 + 1 ∈]1, 2[ ce qui ramène
au deuxième cas. La suite u converge vers 1.
5ème cas. Si u0 = 0, alors u1 = 2 et la suite u est constante à partir
du rang 1. Dans ce cas, la suite u converge vers 2.
6ème cas. Si u0 < 0, alors u1 = u2n − 2un + 2 > 2, ce qui ramène au
troisième cas. La suite u tend vers +∞.
En résumé, si u0 ∈]0, 2[, la suite u converge vers 1, si u0 ∈ {0, 2}, la
suite u converge vers 2 et si u0 ∈] − ∞, 0[∪]2, +∞[, la suite u tend
vers +∞.

y = x2 − 2x + 2

y=x

−1 u′′′
0 u′′0 1 u′0 2 u0 3 4

Exercice 217 (***I). Soit u0 ∈]0, π2 ]. Pour n ∈ N, on pose un+1 = sin(un ).


1. Montrer brièvement que la suite u est strictement positive et converge
vers 0.
2. (a) Déterminer un réel α tel que la suite uαn+1 − uαn ait une limite finie
non nulle.

82
(b) En utilisant le lemme de Cesaro, déterminer un équivalent simple
de un .
 π  π 
Correction 217.  π  1. Pour x ∈ 0, 2 , posons
 π f (x) = sin x. On a f 0, 2 =
]0, 1] ⊂ 0, 2 . Donc, puisque u0 ∈ 0, 2 , on en déduit que ∀n ∈
N, un ∈ 0, π2 . Il est connu que ∀x ∈ 0, π2 , sin x < x et de plus,
   

 π
 π x ∈ 0, 2 , sin x = x ⇔ x = 0. La suite u est à valeurs dans
pour
0, 2 et donc ∀n ∈ N, un+1 = sin(un ) < un . La suite u est donc stric-
tement décroissante et, étant minorée par 0, converge vers un réel `
de 0, π2 qui vérifie (f étant continue sur le segment 0, π2 ) f (`) = `


ou encore ` = 0. En résumé,

la suite u est strictement positive, strictement décroissante et converge vers 0.

2. Soit α un réel quelconque. Puisque la suite u tend vers 0 , on a


u3n

3
uαn+1 − uαn α
= (sin un ) − uαn = un − + o(un ) − uαn
n→+∞ 6

u2 u2
   
= uαn 1 − n + o(u2n ) − 1 = uαn −α n + o(u2n )
6 6
uα+2
= −α n + o(uα+2 n )
6
Pour α = −2 on a donc

1 1 1
− = + o(1).
u2n+1 u2n 3
 
1 Pn−1 1 1 1
D’après le lemme de Cesaro, n k=0 u2k+1
− u2k
= 3 + o(1) ou
 
encore n1 u12 − u12 = 13 + o(1) ou enfin,
n 0

1 1
= n
u2n n→+∞ 3
+ u20
+ o(n) = n + o(n) ∼ n.
n→+∞ 3 n→+∞ 3

Par suite, puisque la suite u est strictement positive,


q
3
un ∼ n.
n→+∞

Exercice 218 (**I). Soit u la suite définie par la donnée de son premier
terme u0 > 0 et la relation ∀n ∈ N, un+1 = un e−un . Equivalent simple de
un quand n tend vers +∞.

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Correction 218. Il est immédiat par récurrence que ∀n ∈ N, un > 0. Donc,
∀n ∈ N, uun+1
n
= e−un < 1 et donc, puisque la suite u est stritement positive,
un+1 < un . La suite u est strictement décroissante, minorée par 0 et donc
converge vers un réel ` vérifiant ` = `e−` ou encore `(1 − e−` ) = 0 ou encore
` = 0.

u est strictement positive, strictement décroissante et converge vers 0.

Soit α un réel quelconque. Puisque la suite u tend vers 0,

uαn+1 − uαn = uαn (e−αun − 1) = uαn (−αun + o(un )) = −αuα+1


n + o(uα+1
n ).

1
Pour α = −1, on obtient en particulier un+1 − u1n = 1 + o(1). Puis, comme
au numéro précédent, u1n = n + u10 + o(n) ∼ n et donc
n→+∞

un ∼ 1.
n→+∞ n

Exercice 219 (**). Déterminer les limites quand n tend vers +∞ de


1 1 π
xn
Z Z Z
1 n n sin x
1) un = arcsin x dx 2) dx 3) dx.
n! 0 0 1+x 0 x+n
π
Correction 219. 1. Soit n ∈ N. Pour x ∈ [0, 2 ], 0 6 arcsinx 6 ( π2 )n et
donc, par croissance de l’intégrale,
Z 1
1 π 1 π
0 6 un 6 ( )n dx = ( )n .
n! 0 2 n! 2
1 π n
D’après un théorème de croissances comparées, n! ( 2 ) tend vers 0
quand n tend vers +∞. D’après le théorème des gendarmes, un tend
vers 0 quand n tend vers +∞.
R 1 xn R 1 xn 1 1
2. 0 6 0 1+x dx 6 0 1+0 dx = n+1 . Comme n+1 tend vers 0 quand n
R 1 xn
tend vers +∞, 0 1+x dx tend vers 0 quand n tend vers +∞.
3. Soit n ∈ N∗ .

π π π
π2
Z Z Z π Z π
−x sin x −x sin x
Z
n sin x π
dx − sin x dx = dx 6 dx 6 dx = .

0 x+n 0 0 x+n 0
x+n
0 0+n n
2 Rπ n sin x
Or, πn tend vers 0 quand n tend vers +∞, et donc 0 x+n dx tend

vers 0 sin x dx = 2 quand n tend vers +∞.

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