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SAMI BEN AISSIA

10/15/19
MATH DE BASE 1

Chapitre 2 : Les Fonctions Usuelles.

October 15, 2019 1


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Sommaire
1. Introduction. ........................................................................................................................................ 3
2. Fonctions Logarithmes, exponentielles et puissances. ............................................................. 4
2.1. Logarithme Népérien. ............................................................................................................... 4
2.2. Exponentielle Népérienne. ................................................................................................... 10
2.3. Logarithme de base quelconque. ....................................................................................... 13
2.4. Fonctions Puissances. ........................................................................................................... 18
2.5. Comparaison des fonctions logarithmes, puissances et exponentielles. ................. 21
3. Fonctions circulaires réciproques................................................................................................ 22
3.1. Rappels succincts sur les fonctions trigonométriques. ................................................. 22
3.2. Fonction Arc sinus. ................................................................................................................. 24
3.3. Fonction Arc cosinus. ............................................................................................................. 26
3.4. Fonction Arc tangente. .......................................................................................................... 29
4. Fonctions Hyperboliques. ............................................................................................................. 31
4.1. Définitions et premières propriétés. .................................................................................. 31
4.2. Formulaire de trigonométrie hyperbolique. .................................................................... 35
4.3. Fonctions Hyperboliques Inverses...................................................................................... 36

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1. Introduction.
L’objet de ce chapitre est d’introduire les différentes fonctions utilisées de manière usuelle
en Ingénierie. Aux fonctions logarithmes, exponentielle et trigonométriques connues depuis
le lycée s’ajouteront les fonctions logarithmes et exponentielles de base quelconque, les
fonctions puissances ainsi que les réciproques des fonctions trigonométriques. Nous
introduirons aussi une nouvelle famille de fonctions : les fonctions hyperboliques ainsi que
leurs réciproques.

Nous utiliserons à plusieurs reprises dans ce chapitre des théorèmes qui ne seront énoncés
et démontrés que beaucoup plus tard dans ce cours. Parmi ces théorèmes, notons les trois
suivants :

Théorème 1 : « Théorème de la bijection ».

Soit 𝐼 un intervalle et soit une application 𝑓: 𝐼 ↦ ℝ. On note 𝐽 = 𝑓(𝐼). On suppose que la


fonction 𝑓 est :

 Continue sur 𝐼.
 Strictement monotone sur 𝐼.

Alors la fonction 𝑓 réalise une bijection de l’intervalle 𝐼 sur 𝐽 et sa bijection réciproque


𝑓 −1 est une fonction continue et strictement monotone sur 𝐽 de même sens que 𝑓.

Théorème 2 : « Dérivation de la bijection réciproque ».

Soit 𝑓: 𝐼 ↦ ℝ. On suppose que la fonction 𝑓 est :

 Strictement monotone sur l’intervalle 𝐼.


 Dérivable sur 𝐼.
 ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓 ′ (𝑥) ≠ 0

Alors la fonction 𝑓 réalise une bijection de l’intervalle 𝐼 sur 𝐽 = 𝑓(𝐼) et sa bijection


réciproque 𝑓 −1 est dérivable sur 𝐽 et :
1
(𝑓 −1 )′ =
𝑓 ′ 𝑜𝑓 −1

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Théorème 3 : « La dérivée d’une fonction est identiquement nulle sur un intervalle si et


seulement si cette fonction est constante sur cet intervalle ».

Soit 𝑓: 𝐼 ↦ ℝ. On suppose que :

 𝑓 Est dérivable sur un intervalle 𝐼.

Alors la fonction 𝑓 est constante si et seulement si ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑓 ′ (𝑥) = 0.

2. Fonctions Logarithmes, exponentielles et puissances.


2.1. Logarithme Népérien.

Nous verrons au chapitre « Intégration » que toute fonction continue sur un intervalle 𝐼 de
1
ℝ possède une primitive sur cet intervalle. La fonction 𝑥 ↦ définie sur ℝ∗+ admet donc une
𝑥
primitive sur ℝ∗+ . On pourrait montrer, mais c’est difficile, que l’on ne peut exprimer cette
primitive avec des fonctions usuelles (fonctions polynomiales, fractions rationnelles,
fonctions trigonométriques). Il faut donc introduire une nouvelle fonction.

Définition 1 : « Logarithme Népérien ».

On appelle logarithme népérien et on note 𝑙𝑛 l’unique primitive s’annulant en 1 de la


1
fonction définie sur ℝ∗+ : 𝑥 ↦ 𝑥.

ℝ∗+ ↦ ℝ
𝑥
𝑙𝑛: { 𝑑𝑡
𝑥 ↦ ln 𝑥 = ∫
1 𝑡

Remarque : ln(1) = 0.

Théorème 4 : « Propriétés de la fonction 𝑙𝑛 ».

 La fonction 𝑙𝑛 est continue sur ℝ∗+ .


𝟏
 La fonction 𝑙𝑛 est dérivable sur ℝ∗+ et ∀𝒙 ∈ ℝ∗+ , 𝒍𝒏′ (𝒙) = 𝒙.
 La fonction 𝑙𝑛 est même 𝒞 ∞ sur ℝ∗+ , ce qui signifie qu’elle est dérivable et que
toutes ses dérivées sont dérivables.
 La fonction 𝑙𝑛 est concave sur ℝ∗+ .

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Démonstration :

 Les primitives d’une fonction sont, par définition, dérivables. La fonction 𝑙𝑛 est donc
dérivable sur ℝ∗+ . Une fonction est continue là où elle est dérivable. Donc 𝑙𝑛 est
dérivable et par suite continue sur ℝ∗+ .
1
 Sa dérivée, qui est la fonction 𝑓: ℝ∗+ ↦ ℝ, 𝑥 ↦ 𝑥 est 𝒞 ∞ donc il en est de même de 𝑙𝑛.
 Comme la dérivée 𝑓 de 𝑙𝑛 est une fonction strictement positive, 𝑙𝑛 est strictement
1
croissante sur ℝ∗+ . Enfin, ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ 𝑓 ′′ (𝑥) = − 𝑥 2 < 0, donc 𝑙𝑛 est concave.

Corollaire 5 :

Soient 𝐼 est un intervalle de ℝ et 𝑢: 𝐼 ↦ ℝ∗+ une fonction dérivable. La fonction


𝑥 ↦ ln(𝑢(𝑥)) est dérivable sur 𝐼 de dérivée :

𝑢′ (𝑥)
∀𝑥 ∈ 𝐼: (ln 𝑢)′ (𝑥) =
𝑢(𝑥)

Proposition 6 : « Propriétés algébriques du logarithme »

Pour tout 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ et 𝑛 ∈ ℤ

1) ln(𝑥𝑦) = ln 𝑥 + ln 𝑦
1
2) ln ( ) = −ln(𝑥)
𝑥
𝑥
3) ln (𝑦) = ln 𝑥 − ln 𝑦
4) ln(𝑥 ) = 𝑛 ln 𝑥
𝑛

Démonstration :

 La méthode pour prouver cette égalité est classique, il faut la retenir. Fixons 𝑦 ∈ ℝ∗+
et notons 𝜃𝑦 la fonction :

ℝ∗+ ↦ ℝ
𝜃𝑦 : {
𝑥 ↦ ln(𝑥𝑦) − ln(𝑥) − ln(𝑦)

Cette fonction est dérivable sur ℝ∗+ comme composée et différence de fonctions
dérivables. De plus,

𝑦 1 1 1
∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜃𝑦′ (𝑥) = − = − =0
𝑥𝑦 𝑥 𝑥 𝑥

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Alors, la fonction 𝜃𝑦 est une fonction constante sur ℝ∗+ . Il existe donc un réel 𝑐 ∈ ℝ
tel que : ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜃𝑦 (𝑥) = 𝑐.

Déterminons cette constante. 𝑐 = 𝜃𝑦 (1) = ln 𝑦 − ln 1 − ln 𝑦 = 0. Ce qui prouve que,


pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜃𝑦 (𝑥) = ln(𝑥𝑦) − ln 𝑥 − ln 𝑦 = 0.

D’où :

ln(𝑥𝑦) = ln 𝑥 + ln 𝑦 (𝐶𝑄𝐹𝐷)

 Soit 𝑥 ∈ ℝ∗+.Par application de la proposition précédente, on a l’égalité suivante :


𝑥 1 1
ln 1 = ln ( ) = ln (𝑥 ) = ln 𝑥 + ln ( ) = 0
𝑥 𝑥 𝑥
1
⟹ ln ( ) = − ln 𝑥 (𝐶𝑄𝐹𝐷)
𝑥
 Soient 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ+. Par application de la proposition précédente on a :

𝑥 1 1
ln ( ) = ln (𝑥 ) = ln(𝑥) + ln ( )
𝑦 𝑦 𝑦
𝑥
⟹ ln ( ) = ln(𝑥) − ln(𝑦) (𝐶𝑄𝐹𝐷)
𝑦
 Par récurrence :
i. Sur 𝑛 ∈ ℕ :
-Pour 𝑛 = 0 : ln(𝑥 0 ) = ln(1) = 0 = 0 × ln(1) (𝑂𝐾).
-Fixons 𝑛 ∈ ℕ∗ , et supposons que : ∀𝑛 ∈ ℕ∗ , ln(𝑥 𝑛 ) = 𝑛 ln 𝑥.
On a :
ln(𝑥 𝑛+1 ) = ln(𝑥 𝑥 𝑛 ) = ln 𝑥 + ln(𝑥 𝑛 )
= ln 𝑥 + 𝑛 ln 𝑥 (𝐷 ′ 𝑎𝑝𝑟è𝑠 𝑙 ′ ℎ𝑦𝑝𝑜𝑡ℎè𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑟é𝑐𝑢𝑟𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒)
⟹ ln(𝑥 𝑛+1 ) = (𝑛 + 1) ln 𝑥
Alors, d’après le principe de récurrence, ∀𝑛 ∈ ℕ, ln 𝑥 𝑛 = 𝑛 ln 𝑥.
ii. Sur 𝑛 ∈ ℤ⁄ℕ:
il vient que −𝑛 ∈ ℕ⁄ℤ et que :
1
ln 𝑥 −𝑛 = ln 𝑛 = − ln 𝑥 𝑛 = −𝑛 ln 𝑥
𝑥
En conclusion, pour tout 𝑛 ∈ ℤ on a :
∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , ln 𝑥 𝑛 = 𝑛 ln 𝑥 (𝐶𝑄𝐹𝐷)

Proposition 7 : « Limites aux bornes du domaine de définition »


ln 𝑥→−∞ ln 𝑥→+∞
𝑥→ 0 𝑒𝑡 𝑥 → +∞

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Démonstration :

 La fonction 𝑙𝑛 est strictement croissante et ln 1 = 0, donc ln 2 > 0. D’après la dernière


égalité de la proposition précédente, pour tout 𝑛 ∈ ℕ, on peut écrire ln(2𝑛 ) = 𝑛 ln 2.
ln(2𝑛 )
On en déduit que 𝑛 → + ∞. La fonction 𝑙𝑛 n’est donc pas majorée. Comme elle est
strictement croissante, on peut affirmer, par application du « Théorème de la limite
ln(𝑥)
monotone », que 𝑥 → + ∞.
 Par application du théorème d’opérations sur les limites et par utilisation de la limite
précédente,
1
ln 𝑥 = − ln ( ) → + −∞
𝑥 𝑥→0

Définition 2 : « Nombre de Néper 𝑒».

On appelle « Nombre de Néper » l’unique réel 𝑒 vérifiant ln 𝑒 = 1.

Proposition 8 : « Limites usuelles pour 𝑙𝑛 »


ln 𝑥
 « 𝑙𝑛 est négligeable devant 𝑥 quand 𝑥 tend vers +∞ » : →
𝑥 𝑥→+∞
0.
1
 « ln 𝑥 est négligeable devant 𝑥 quand 𝑥 tend vers 0 » : 𝑥 ln 𝑥 → 0.
𝑥→0+

Démonstration :

1 1 𝑥 𝑑𝑡 𝑥 𝑑𝑡
 Pour tout 𝑡 ≥ 1, on a ≤ . Fixons 𝑥 ≥ 1. Il vient que ∫1 ≤ ∫1 ce qui s’écrit aussi
𝑡 √𝑡 𝑡 √𝑡
ln 𝑥 2
ln 𝑥 ≤ 2(√𝑥 − 1) ≤ 2√𝑥. Divisant cette inégalité par 𝑥, on obtient 0 ≤ 𝑥
≤ ce qui
√𝑥
ln 𝑥
amène, par application du théorème des Gendarmes, →
𝑥 𝑥→+∞
0.
1
 Par le changement de variable suivant : 𝑋 = 𝑥. On a:
1
ln ( )
𝑋 ln 𝑋 = 𝑥 = − ln(𝑥) → 0
𝑥 𝑥 𝑥→+∞

Proposition 9 : « Limites usuelles pour 𝑙𝑛 »


ln(𝑥)
 « La fonction 𝑙𝑛 est dérivable en 1 et 𝑙𝑛′ (1) = 1 » : → 1.
𝑥−1 𝑥→1
ln(1+𝑥)
 « Cette limite s’écrit aussi sous la forme » : 𝑥
→ 1.
𝑥→0

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Démonstration :

 Le taux d’accroissement de 𝑙𝑛 en 1 est donné par :


ln 𝑥 − ln 1 ln 𝑥 1
∀𝑥 ∈ ℝ∗+ ⁄{1} , Δ(𝑥) = = → 𝑙𝑛′ (1) = = 1
𝑥−1 𝑥−1 𝑥→1 1
 La seconde égalité se prouve grâce à un changement de variable :

ln 𝑥 𝑋=𝑥−1 (1 + 𝑋)
⇒ ln → 1
𝑥−1 𝑋 𝑋→0

Proposition 10 : « Inégalité de la convexité ».


∀𝑥 ∈ ]−1, +∞[, ln(1 + 𝑥) ≤ 𝑥

Démonstration :

]−1, +∞[ → ℝ
Etudions le signe de la fonction suivante : 𝜃: {
𝑥 ↦ ln(1 + 𝑥) − 𝑥

En effet, la fonction 𝜃 est dérivable sur ]−1, +∞[ comme étant composée et différence de
fonctions dérivables et pour tout 𝑥 ∈ ]−1, +∞[ on a :

1 𝑥
𝜃 ′ (𝑥) = −1=−
1+𝑥 1+𝑥

On dresse alors le tableau de variations suivant :

On remarque donc que :

∀𝑥 ∈ ]−1, +∞[, 𝜃(𝑥) = ln(1 + 𝑥) − 𝑥 ≤ 0

Ce qui qui prouve l’inégalité demandée.

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Remarque : La tangente en (𝑒, 1) passe par l’origine du repère.

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2.2. Exponentielle Népérienne.

Proposition 11 : « Exponentielle Népérienne ».

La fonction 𝑙𝑛 définie une bijection de ℝ∗+ sur son image ℝ. L’application réciproque est
appelée « Fonction exponentielle Népérienne » et est notée 𝑒𝑥𝑝.

ℝ → ℝ∗+
𝑒𝑥𝑝: {
𝑦 ↦ exp 𝑦

∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , exp (ln 𝑥) = 𝑥


∀𝑦 ∈ ℝ, ln(exp 𝑦) = 𝑦

La fonction 𝑒𝑥𝑝 :

 Est strictement croissante et strictement positive.


 Est continue sur ℝ.
 Est dérivable sur ℝ et ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑒𝑥𝑝′ (𝑥) = exp(𝑥).
 Est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ.

Démonstration :

On désire prouver : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑒𝑥𝑝′ (𝑥) = exp(𝑥).

Posons 𝑓 = 𝑙𝑛. La fonction 𝑓 est :

 Dérivable sur ℝ∗+ .


 De dérivée strictement positive sur ℝ∗+ .
 Donc strictement croissante sur ℝ∗+ .

Par application du « Théorème 2 » de la Dérivation de la bijection réciproque, on peut


affirmer que 𝑓 est bijective et que sa bijection réciproque 𝑓 −1 est dérivable sur ℝ et à valeurs
dans ℝ∗+ . De plus si 𝑦0 ∈ ℝ :

1 1
(𝑓 −1 )′ (𝑦0 ) = = = 𝑓 −1 (𝑦0 )
𝑓′(𝑓 −1 (𝑦0 )) 1
𝑓 −1 (𝑦0 )

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Notons 𝑒𝑥𝑝 = 𝑓 −1, nous venons de montrer que 𝑒𝑥𝑝′ (𝑦0 ) = exp(𝑦0 ). Il est alors clair que 𝑒𝑥𝑝
est 𝒞 ∞ sur ℝ.

De plus, comme ln 𝑥 → −∞, on a exp 𝑥 → 0 et comme ln 𝑥 → +∞, on a exp 𝑥 → +∞.


𝑥→0+ 𝑥→−∞ 𝑥→+∞ 𝑥→+∞

Remarque : exp 0 = 1 𝑒𝑡 exp 1 = 𝑒.

Proposition 12 : « Propriétés algébriques de la fonction exponentielle »

Pour tout 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ et 𝑛 ∈ ℤ.

1) exp(𝑥 + 𝑦) = exp(𝑥) exp(𝑦)


1
2) exp(−𝑥) =
exp(𝑥)
exp(𝑥)
3) exp(𝑥 − 𝑦) =
exp(𝑦)
4) exp(𝑛𝑥) = (exp(𝑥))𝑛

Démonstration :

Démontrons la première affirmation. Les autres se prouvent de même.

Soient 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ. Comme 𝑒𝑥𝑝 est la bijection réciproque de 𝑙𝑛, il existe 𝑥0 , 𝑦0 ∈ ℝ∗+ tels que
ln(𝑥0 ) = 𝑥 et ln(𝑦0 ) = 𝑦. On peut alors écrire :

exp(𝑥 + 𝑦) = exp(ln(𝑥0 ) + ln(𝑦0 )) = exp(ln(𝑥0 𝑦0 )) = 𝑥0 𝑦0 = exp(𝑥) exp(𝑦)

Notation :

D’après la formule (4), exp(𝑛) = exp(1. 𝑛) = 𝑒 𝑛 , on conviendra de noter pour tout 𝑥 ∈ ℝ :


𝑒 𝑥 = exp(𝑥)

Proposition 13 :

∀𝑥 ∈ ℝ, exp 𝑥 ≥ 1 + 𝑥

Démonstration :

ℝ→ℝ
Etudions le signe de la fonction 𝜃: {
𝑥 ↦ exp 𝑥 − (1 + 𝑥)

La fonction 𝜃 est continue et dérivable sur ℝ et ∀𝑥 ∈ ℝ on a :

𝜃 ′ (𝑥) = exp(𝑥) − 1

Or :

 ∀𝑥 ∈ ]−∞, 0], exp(𝑥) ≤ 1 ⟺ exp(𝑥) − 1 ≤ 0 ⟺ 𝜃 ′ (𝑥) ≤ 0

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 ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜃 ′ (𝑥) ≥ 0

Cela se résume dans le tableau de variations suivant :

Ce qui confirme que :

∀𝑥 ∈ ℝ, 𝜃(𝑥) = exp(𝑥) − (1 + 𝑥) ≥ 0
⟹ ∀𝑥 ∈ ℝ, exp(𝑥) ≥ 1 + 𝑥 (𝐶𝑄𝐹𝐷)

Proposition 14 : « Limites usuelles pour 𝑒𝑥𝑝 »

 « exp 𝑥 est prépondérant devant 𝑥 quand 𝑥 tend vers +∞ » :


exp 𝑥
→ +∞
𝑥 𝑥→+∞
1
 « exp 𝑥 est négligeable devant 𝑥 quand 𝑥 tend vers −∞ » :
𝑥 exp 𝑥 → 0
𝑥→−∞
 « exp 𝑥 est dérivable en 𝑥=0 de dérivée égale à 1»:
exp 𝑥 − 1
→ 1
𝑥 𝑥→0

Démonstration :
1 1
exp 𝑥 𝑥=ln 𝑋 𝑋 exp 𝑥
 Comme 𝑥
⇔ ln 𝑋
= ln 𝑋
𝑋
, il vient que : lim = lim+ ln 𝑋
= +∞.
𝑥→+∞ 𝑥 𝑋→0 𝑋
 On pose : 𝑥 = ln 𝑋. Il vient donc que lim 𝑥 exp 𝑥 = lim+ 𝑋 ln 𝑋 = 0 (𝐷 ′ 𝑜ù 𝑙𝑒 𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡).
𝑥→−∞ 𝑋→0
 Ecrivons le taux
d’accroissement Δ de 𝑒𝑥𝑝 en 0. Pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗ :
exp(𝑥) − exp(0) exp(𝑥) − 1
Δ(𝑥) = =
𝑥−0 𝑥
comme 𝑒𝑥𝑝 est dérivable en 0 et que 𝑒𝑥𝑝 ′ (0)
= exp(0) = 1, Alors, Δ(𝑥) → 1 et la
𝑥→0
dernière limite est prouvée.

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2.3. Logarithme de base quelconque.

Définition 3 : « Logarithme de base 𝑎 »

Soit 𝑎 un réel strictement positif et différent de 1 : 𝑎 ∈ ℝ∗+ ⁄{1}. On appelle « Logarithme


de base 𝑎 » l’application notée 𝐿𝑜𝑔𝑎 définie par :
ℝ∗+ → ℝ
𝐿𝑜𝑔𝑎 : { ln 𝑥
𝑥↦
ln 𝑎

Remarque :

 Si 𝑎 = 10, on obtient le « Logarithme décimal » qu’on le note 𝑙𝑜𝑔.


 Si 𝑎 = 𝑒, 𝐿𝑜𝑔𝑎 = 𝑙𝑛.
 log 𝑎 1 = 0 Et log 𝑎 𝑎 = 1.

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Proposition 15 :

Soient 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}, 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ 𝑒𝑡 𝑛 ∈ ℤ.

1) log 𝑎 (𝑥𝑦) = log 𝑎 (𝑥) + log 𝑎 (𝑦)


1
2) log 𝑎 (𝑥) = − log 𝑎 (𝑥)
𝑥
3) log 𝑎 (𝑦) = log 𝑎 (𝑥) − log 𝑎 (𝑦)
4) log 𝑎 (𝑥 𝑛 ) = 𝑛 log 𝑎 (𝑥)

Démonstration :

Ces différentes égalités se démontrent en revenant à la définition de 𝐿𝑜𝑔𝑎 et en utilisant les


propriétés du logarithme népérien.

Proposition 16 :

Pour tout 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}, la fonction 𝐿𝑜𝑔𝑎 est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ∗+ et :
1
∀𝑥 ∈ ℝ∗+ log 𝑎 ′(𝑥) =
𝑥 ln 𝑎
 Si 𝑎 ∈ ]1; +∞[, 𝐿𝑜𝑔𝑎 est strictement croissante et concave.
 Si 𝑎 ∈ ]0; 1[, 𝐿𝑜𝑔𝑎 est strictement décroissante et convexe.

Démonstration :

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}. La fonction 𝐿𝑜𝑔𝑎 est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ∗+ comme quotient de fonctions 𝒞 ∞
1 1
sur ℝ∗+ . De plus, pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗+, log 𝑎 ′(𝑥) = 𝑒𝑡 log 𝑎 ′′(𝑥) = − .
𝑥 ln(𝑎) 𝑥 2 ln(𝑎)

 Si 𝑎 ∈ ]1; +∞[, alors ln(𝑎) > 0, 𝐿𝑜𝑔′𝑎 est donc strictement positive et 𝐿𝑜𝑔𝑎 ′′ est
strictement négative. Donc 𝐿𝑜𝑔𝑎 est strictement croissante et concave.
 Si 𝑎 ∈ ]0; 1[, alors ln(𝑎) < 0, 𝐿𝑜𝑔′𝑎 est donc strictement négative et 𝐿𝑜𝑔𝑎 ′′ est
strictement positive. Donc 𝐿𝑜𝑔𝑎 est strictement décroissante et convexe.

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Proposition 17 : « Exponentielle de base 𝑎 ».

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}. La fonction 𝐿𝑜𝑔𝑎 définie une bijection de ℝ∗+ sur ℝ. On appelle
« exponentielle de base 𝑎 » et on note 𝐸𝑥𝑝𝑎 , la fonction définie de ℝ dans ℝ∗+ comme
application réciproque de 𝐿𝑜𝑔𝑎 .

∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , exp𝑎 (log 𝑎 (𝑥)) = 𝑥


∀𝑦 ∈ ℝ, log 𝑎 (exp𝑎 (𝑦)) = 𝑦

De plus, 𝐸𝑥𝑝𝑎′ est 𝒞 ∞ sur ℝ et :

∀𝑥 ∈ ℝ, exp𝑎 ′(𝑥) = ln(𝑎) exp𝑎 (𝑥)

Démonstration :

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}, posons 𝑓 = 𝐿𝑜𝑔𝑎 , la fonction f :

 Est dérivable sur ℝ∗+ .


 Possède une dérivée sur ℝ∗+ strictement positive si 𝑎 ∈ ]1; +∞[ et strictement
négative si 𝑎 ∈ ]0; 1[.
 Et est donc strictement croissante sur ℝ∗+ si 𝑎 ∈ ]1; +∞[ et strictement décroissante
sur ℝ∗+ si 𝑎 ∈ ]0; 1[.

Par application du théorème de la dérivée d’une bijection réciproque, on peut affirmer que
𝑓 possède une bijection réciproque 𝑓 −1 dérivable sur ℝ et à valeurs dans ℝ∗+ .
De plus si 𝑦0 ∈ ℝ :

1 1
(𝑓 −1 )′ (𝑦0 ) = = = ln(𝑎) 𝑓 −1 (𝑦0 )
𝑓 ′ [𝑓 −1 (𝑦0 )] 1
ln(𝑎) × 𝑓 −1 (𝑦0 )

Notant 𝐸𝑥𝑝𝑎 la fonction 𝑓 −1 , on vient de montrer que exp𝑎 ′(𝑦0 ) = ln(𝑎) exp𝑎 (𝑦0 ). Il en est
clair que 𝐸𝑥𝑝𝑎 est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ.

Proposition 18 :

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1}. On a :

∀𝑦 ∈ ℝ exp𝑎 (𝑦) = exp(𝑦 ln(𝑎))

Démonstration :

ln(𝑥)
Soit 𝑦 ∈ ℝ. Posons 𝑥 = expa (𝑦). On a log 𝑎 (𝑥) = 𝑦 ou encore ln(𝑎) = 𝑦 ce qui donne

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ln(𝑥) = 𝑦 ln(𝑎) Et en passant à l’exponentielle 𝑥 = exp(𝑥 ln(𝑎)). On a bien prouvé que


exp𝑎 (𝑦) = exp(𝑦 ln(𝑎)).

Proposition 19 :

Pour tout 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1} 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ et 𝑛 ∈ ℤ :

1) exp𝑎 (0) = 1 Et exp𝑎 (1) = 𝑎.


2) exp𝑎 (𝑥 + 𝑦) = exp𝑎 (𝑥) exp𝑎 (𝑦)
exp (𝑥)
3) exp𝑎 (𝑥 − 𝑦) = exp 𝑎(𝑦 )
𝑎

4) exp𝑎 (𝑛𝑥) = (exp𝑎 (𝑥))𝑛


5) exp𝑎 (𝑥) exp𝑏 (𝑥) = exp𝑎𝑏 (𝑥)
exp𝑎(𝑥)
6) exp𝑏 (𝑥)
= exp𝑎 (𝑥)
𝑏

Démonstration :

Il suffit d’appliquer la formule précédente et les propriétés des fonctions logarithme et


exponentielle. (Voir « DRAFTBOOK #3 » (Math de base [1])).

Notation :

S’inspirant de la dernière égalité de la propriété précédente, si 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1} et si 𝑥 ∈ ℝ, on


notera :

𝑎 𝑥 = exp𝑎 (𝑥) = exp(𝑥 ln 𝑎)

Remarque :

 On retrouve le notation précédente exp 𝑥 = 𝑒 𝑥 .


 Remarquons aussi que 1𝑥 = exp(𝑥 ln 1) = 1.

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Avec ces notations, la propriété précédente devient :

Proposition 20 :

Pour tout 𝑎 ∈ ℝ∗+ /{1} 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ et 𝑛 ∈ ℤ :

1) 𝑎0 = 1 Et 𝑎1 = 𝑎.
2) 𝑎(𝑥+𝑦) = 𝑎 𝑥 𝑎 𝑦
𝑎𝑥
3) 𝑎 𝑥−𝑦 = 𝑎𝑦
4) 𝑎𝑛𝑥 = (𝑎 𝑥 )𝑛
5) 𝑎 𝑥 𝑏 𝑥 = (𝑎𝑏)𝑥
𝑎𝑥 𝑎 𝑥
6) 𝑏𝑥
= (𝑏 )

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2.4. Fonctions Puissances.

Définition 4 : « Fonction Puissance »

Soit 𝑎 ∈ ℝ. On appelle « Fonction Puissance d’exposant 𝑎 » la fonction définie sur ℝ∗+


par :
ℝ∗+ → ℝ
𝜑𝑎 : { 𝑎
𝑥 ↦ 𝑥 = exp(𝑎 ln 𝑥)

Remarque :

 𝜑0 Est la fonction constante égale à 1.


 𝜑1 = 𝑖𝑑ℝ∗+ .

Proposition 21 : « Propriétés Algébriques des fonctions puissances »

Pour tout 𝑎, 𝑏 ∈ ℝ, 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ :

1) 𝑥 (𝑎+𝑏) = 𝑥 𝑎 𝑥 𝑏
1
2) 𝑥 −𝑎 = 𝑥 𝑎
3) (𝑥𝑦)𝑎 = 𝑥 𝑎 𝑥 𝑏
4) (𝑥 𝑎 )𝑏 = 𝑥 𝑎𝑏
5) 𝑥0 = 1
6) 1𝑎 = 1
7) ln(𝑥 𝑎 ) = 𝑎 ln 𝑥

Démonstration :

C’est une conséquence directe de la définition et des propriétés des fonctions logarithme et
exponentielle.

Proposition 22 :
ℝ∗ → ℝ∗+
Soit 𝑎 ∈ ℝ. La fonction 𝜑𝑎 : { + est :
𝑥 ↦ 𝑥𝑎

 Continue sur ℝ∗+ .


 Dérivable sur ℝ∗+ et ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜑𝑎′ (𝑥) = 𝑎 𝑥 𝑎−1 .
 De classe 𝒞 ∞ sur ℝ∗+ .

October 15, 2019 18


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De plus,

 Si 𝑎 > 0, 𝜑𝑎 est croissante, 𝜑𝑎 (𝑥) → 0 𝑒𝑡 𝜑𝑎 (𝑥) → +∞.


𝑥→0+ 𝑥→+∞

 Si 𝑎 = 0, 𝜑𝑎 : 𝑥 ↦ 𝑥 0 = 1 Est constante.
 Si 𝑎 < 0, 𝜑𝑎 Est décroissante, 𝜑𝑎 (𝑥) → + ∞ 𝑒𝑡 𝜑𝑎 (𝑥) → 0.
𝑥→0+ 𝑥→+∞

 Si 𝑎 > 1 ou si 𝑎 < 0. Alors 𝜑𝑎 est convexe et si 𝑎 ∈ ]0,1[. Alors 𝜑𝑎 est concave.

Démonstration :

𝜑𝑎 Est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ∗+ comme composée de fonctions 𝒞 ∞ . De plus par application du
théorème de la dérivation des fonctions composées, pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗+ :

𝑎
𝜑𝑎′ (𝑥) = exp(𝑎 ln(𝑥)) = 𝑎𝑥 −1 𝑥 𝑎 = 𝑎𝑥 𝑎−1
𝑥

Compte tenu du signe de cette dérivée, qui est donné par celui de 𝑎, on en déduit les
variations de 𝜑𝑎 . Calculons la limite de 𝜑𝑎 en +∞. On sait que pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗+ :

𝑥 𝑎 = exp(𝑎 ln(𝑥)). De plus : ln(𝑥) → +∞.


𝑥→+∞

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 Si 𝑎 > 0, 𝑎 ln(𝑥) → +∞ et par composition de limite : 𝑥 𝑎 = exp(𝑎 ln 𝑥) → +∞.


𝑥→+∞ 𝑥→+∞
 Si 𝑎 = 0, 0 = 𝑎 ln 𝑥 → 0 𝑒𝑡 𝑥 𝑎 = 𝑥 0 = 1 → 1.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
 Si 𝑎 < 0, 𝑎 ln 𝑥 → − ∞ et par composition de limite : 𝑥 𝑎 = exp(𝑎 ln 𝑥) → 0.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞

La limite en 0 se calcule de même.

Remarque :

 Si 𝑎 > 0, on peut prolonger 𝜑𝑎 par continuité en 0 en posant 𝜑𝑎 (0) = 0.


 Si 𝑎 > 1, 𝜑𝑎 est même dérivable en 0: 𝜑𝑎 (0) = 0.
 Si 0 < 𝑎 < 1, 𝜑𝑎′ (𝑥) → +∞ et le graphe de 𝜑𝑎 possède une tangente verticale à
𝑥→0
l’origine.

Attention !

Pour dériver une fonction de la forme 𝑤(𝑥) = 𝑢(𝑥)𝑣(𝑥) (là où elle est définie et dérivable…),
il faut la mettre sous la forme de 𝑤(𝑥) = exp(𝑣(𝑥) × ln(𝑢(𝑥))) puis utiliser la formule de
dérivation des fonctions composées.

ℝ→ℝ
Pour se faire, soient 𝑢: ℝ → ℝ∗+ 𝑒𝑡 𝑣: ℝ → ℝ 𝑒𝑡 𝑤: {𝑥 ↦ 𝑤(𝑥) = exp(𝑣(𝑥) ln(𝑢(𝑥))) = 𝑢(𝑥)𝑣(𝑥).

∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑤 ′ (𝑥) = [𝑣 ′ (𝑥) ln(𝑢(𝑥)) + 𝑣(𝑥) 𝑙𝑛′ (𝑥)] × 𝑒𝑥𝑝′ (𝑣(𝑥) ln(𝑢(𝑥)))


𝑢′ (𝑥)
= [𝑣 ′ (𝑥) ln(𝑢(𝑥)) + 𝑣(𝑥) × ] × exp(𝑣(𝑥) ln(𝑢(𝑥)))
𝑢(𝑥)
D’où :

𝑢′ (𝑥)
𝑤 ′ (𝑥) = [𝑣 ′ (𝑥) ln(𝑢(𝑥)) + 𝑣(𝑥) × ] × 𝑤(𝑥)
𝑢(𝑥)

October 15, 2019 20


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2.5. Comparaison des fonctions logarithmes, puissances et exponentielles.

Proposition 23 :

Pour tout 𝛼, 𝛽, 𝛾 > 0


(ln 𝑥)𝛾
→ 0 𝑒𝑡 𝑥 𝛽 |ln 𝑥|𝛾 → 0
𝑥 𝛽 𝑥→+∞ 𝑥→+∞

𝑒 𝛼𝑥
→ +∞ 𝑒𝑡 |𝑥|𝛽 𝑒 𝛼𝑥 → 0
𝑥 𝛽 𝑥→+∞ 𝑥→−∞

Démonstration :

 Comme 𝛼, 𝛽, 𝛾 > 0 :

𝛽 𝛾
𝛾 𝛾 𝛾 𝛾
ln (𝑥 𝛾 ) 𝛽
ln 𝑋
(ln 𝑥)𝛾 ln 𝑥 𝛽 𝑋=𝑥 𝛾 𝛽
𝛽
=( 𝛽) = 𝛽
⇔ ( ) → 0
𝑥 𝑋 𝑋→+∞
𝑥𝛾 𝑥𝛾
( )
ln 𝑋
Par composition de Limite et par utilisation de la limite usuelle →
𝑋 𝑋→+∞
0. La seconde
limite se prouve de même.

 Les secondes limites se démontrent de façon identique.

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3. Fonctions circulaires réciproques.


3.1. Rappels succincts sur les fonctions trigonométriques.

Effectuons un rappel sur les fonctions trigonométriques.

Proposition 24 : « Fonction sinus ».

La fonction sinus, notée 𝑠𝑖𝑛 est :

 Définie sur ℝ.
 A valeurs dans [−1,1].
 Impaire.
 2𝜋 − 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑖𝑞𝑢𝑒.
 Continue sur ℝ.
 Dérivable sur ℝ et : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑠𝑖𝑛′ (𝑥) = cos(𝑥)
 De classe 𝒞 ∞ sur ℝ.
𝜋 𝜋
De plus, la restriction de la fonction sinus à [− , ] est strictement croissante.
2 2

Proposition 25 : « Fonction cosinus ».

La fonction cosinus, notée 𝑐𝑜𝑠 est :

 Définie sur ℝ.
 A valeurs dans [−1,1].
 Paire.
 2𝜋 − 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑖𝑞𝑢𝑒.
 Continue sur ℝ.
 Dérivable sur ℝ et : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑐𝑜𝑠 ′ (𝑥) = − sin(𝑥).
 De classe 𝒞 ∞ sur ℝ.

De plus, la restriction de la fonction sinus à [0, 𝜋] est strictement décroissante.

October 15, 2019 22


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Proposition 26 : « Fonction tangente ».

La fonction tangente, notée 𝑡𝑎𝑛 est donnée par :


𝜋 sin 𝑥
∀𝑥 ∈ ℝ⁄{ + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ} , tan 𝑥 =
2 cos 𝑥
Est :
𝜋
 Définie sur ℝ⁄{ 2 + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ}.
 A valeurs dans ℝ.
 Impaire.
 𝜋 −Périodique.
𝜋
 Continue sur ℝ⁄{ 2 + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ}.
𝜋
 Dérivable sur ℝ⁄{ + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ} et :
2
𝜋 1
∀𝑥 ∈ ℝ⁄{ + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ} , 𝑡𝑎𝑛′ (𝑥) = 1 + tan2 (𝑥) =
2 𝑐𝑜𝑠 2 (𝑥)
𝜋
 De classe 𝒞 ∞ sur ℝ⁄{ + 𝑘𝜋| 𝑘 ∈ ℤ}.
2

𝜋 𝜋
De plus, la restriction de la fonction tangente à ]− 2 ; 2 [ est strictement croissante.

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3.2. Fonction Arc sinus.

Proposition 27 : « Fonction Arc sinus »


𝜋 𝜋
La fonction sinus est une bijection de [− 2 ; 2 ] 𝑠𝑢𝑟 [−1; 1]. La bijection réciproque est
appelée « fonction Arc sinus » et est notée 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛.
𝜋 𝜋
[−1; 1] → [− ; ]
arcsin: { 2 2
𝑦 ↦ arcsin(𝑦)

∀𝑦 ∈ [−1; 1] sin(arcsin 𝑦) = 𝑦
𝜋 𝜋
∀𝑥 ∈ [− ; ] arcsin(sin 𝑥) = 𝑥
2 2
De plus, la fonction arcsin:

 Est strictement croissante sur [−1; 1].


 Est impaire.
 Est continue sur [−1; 1].
 Est dérivable sur ] − 1; 1[ et :
1
∀𝑦 ∈] − 1; 1[ 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛′ (𝑦) =
√1 − 𝑦²
 De classe 𝒞 ∞
sur ] − 1; 1[.
𝜋 𝜋
 Réalise une bijection de [−1; 1] dans [− 2 ; 2 ].

October 15, 2019 24


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Démonstration :
𝜋 𝜋
La fonction cosinus, sur l’intervalle [− 2 ; 2 ] est :

 Continue.
 Strictement croissante.

Par application du « Théorème de la bijection », on peut affirmer que la fonction cosinus,


𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
restreinte à l’intervalle [− 2 ; 2 ], définie une bijection de [− 2 ; 2 ] sur [−1; 1]. La bijection
𝜋 𝜋
réciproque, nommée 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛, est définie sur [−1; 1] et à valeurs dans [− ; ].
2 2
𝜋 𝜋
Posons : 𝐼 =] − ; [. La fonction sinus est de plus :
2 2

 Strictement monotone sur 𝐼.


 Dérivable sur 𝐼.
 Et vérifie ∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑠𝑖𝑛′ (𝑥) = cos(𝑥) ≠ 0

On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque et affirmer que


𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛 est dérivable sur 𝐽 = sin 𝐼 =] − 1; 1[. Pour tout 𝑦 ∈ 𝐽, on a :
1 1
𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛′ (𝑦) = =
𝑠𝑖𝑛′ (arcsin 𝑦) cos(arcsin 𝑦)

Mais

cos(arcsin 𝑦) = √1 − 𝑠𝑖𝑛2 (arcsin 𝑦) = √1 − 𝑦²

𝜋 𝜋 1
Car la fonction cosinus est positive sur ] − ; [ et donc 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛′ (𝑦) = . On vérifie sans
2 2 √1−𝑦 2
peine les propriétés restantes.

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3.3. Fonction Arc cosinus.

Proposition 28 : « Fonction Arc cosinus »

La fonction cosinus est une bijection de [0, 𝜋] sur [−1,1]. Sa bijection réciproque est
appelée fonction arc cosinus et est notée arccos:

[−1,1] → [0, 𝜋]
arccos: {
𝑦 ↦ arccos 𝑦

∀𝑦 ∈ [−1,1], cos(arccos 𝑦) = 𝑦
∀𝑥 ∈ [0, 𝜋], arccos(cos 𝑥) = 𝑥

De plus, arccos:

 Est strictement décroissante sur [−1,1].


 Est continue sur [−1,1].
 Est dérivable sur ] − 1,1[ et :
1
∀𝑦 ∈ ]−1,1[, 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 ′ (𝑦) = −
√1 − 𝑦²
 Est 𝒞 ∞ sur ]−1,1[.
 Réalise une bijection de [−1,1] dans [0, 𝜋].

Démonstration :

La fonction cosinus, sur l’intervalle [0, 𝜋] est :

 Continue.
 Strictement décroissante.

October 15, 2019 26


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Par application du théorème de la bijection, on peut affirmer que la fonction cosinus,


restreinte à l’intervalle [0, 𝜋], définie une bijection de [0, 𝜋] 𝑠𝑢𝑟 [−1,1]. La bijection
réciproque, nommée 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 est définie sur [−1,1] et à valeurs dans [0, 𝜋]. La fonction cosinus
est de plus, avec 𝐼 =]0, 𝜋[ :

 Strictement monotone sur 𝐼.


 Dérivable sur 𝐼.
 Et vérifie ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑐𝑜𝑠 ′ (𝑥) = − sin 𝑥 ≠ 0

On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la bijection réciproque. La fonction


𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 est dérivable sur 𝐽 = cos 𝐼 =] − 1,1[ et pour tout 𝑦 ∈ 𝐽, on a :

1 1
𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 ′ (𝑥) = =
𝑐𝑜𝑠 ′ (arccos 𝑦) − sin(𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 𝑦)

Or :

sin(arccos 𝑦) = √1 − 𝑐𝑜𝑠 2 (arccos 𝑦) = √1 − 𝑦 2

1
Car la fonction sinus est positive sur [0, 𝜋]. Donc 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 ′ (𝑦) = − .
√1−𝑦 2

On vérifie sans peine les propriétés restantes.

October 15, 2019 27


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Proposition 29 : « Les graphes des fonctions arc sinus et arc cosinus sont symétriques
𝜋
par rapport à la droite d’équation 𝑦 = 4
».

𝜋
∀]−1,1[, arcsin 𝑥 + arccos 𝑥 =
2

Démonstration :

]−1,1[ → ℝ
On pose la fonction suivante 𝜃: { .
𝑥 ↦ arccos 𝑥 + arcsin 𝑥
1 1
En effet, 𝜃 est dérivable sur 𝐼 = ]−1,1[ et ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝜃 ′ (𝑥) = − + = 0. Alors, 𝜃 est une
√1−𝑥 2 √1−𝑥 2
fonction constante. C’est-à-dire ∃𝑐 ∈ ℝ ∀ 𝑥 ∈ ℝ, 𝜃(𝑥) = 𝑐.

La manière la plus simple de déterminer ce nombre est d’évaluer 𝜃 en un point remarquable


qui est dans notre cas (𝑥 = 0) :

𝜋
𝑐 = 𝜃(0) = arcsin(0) + arccos(0) = arccos(0) =
2
𝜋
En conclusion, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝜃(𝑥) = arccos 𝑥 + arcsin 𝑥 = . Ce qu’il fallait Démontrer.
2

October 15, 2019 28


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3.4. Fonction Arc tangente.

Proposition 30 : « Fonction arc tangente ».

𝜋 𝜋
La fonction tangente est une bijection de ]− 2 , 2 [ à valeurs dans ℝ. Sa bijection
réciproque est appelée « Fonction Arc Tangente » et est notée 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 :

𝜋 𝜋
ℝ → ]− , [
𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛: { 2 2
𝑦 ↦ arctan(𝑦)

∀𝑦 ∈ ℝ, tan(arctan 𝑦) = 𝑦
𝜋 𝜋
∀𝑥 ∈ ]− , [ , arctan(tan 𝑥) = 𝑥
2 2

La fonction 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 :

 Est strictement croissante sur ℝ.


 Est impaire.
 Est continue sur ℝ.
 Est dérivable sur ℝ et :

1
∀𝑦 ∈ ℝ, 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛′ (𝑦) =
1 + 𝑦2

 Est 𝒞 ∞ sur ℝ.
𝜋 𝜋
 Réalise une bijection de ℝ dans ]− 2 , 2 [.

October 15, 2019 29


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Démonstration :

La fonction tangente est :

𝜋 𝜋
 Strictement monotone sur ]− 2 , 2 [.
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 1
 Dérivable sur ]− 2 , 2 [ et vérifie ∀𝑥 ∈ ]− 2 , 2 [ , 𝑡𝑎𝑛′ (𝑥) = 𝑐𝑜𝑠2 (𝑥) ≠ 0.

On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la fonction réciproque. On en déduit


que 𝑡𝑎𝑛 est bijective et que la bijection réciproque 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 est dérivable sur 𝐽 = tan(𝐼) = ℝ.
Pour tout 𝑦 ∈ 𝐽 :

1 1 1
𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛′ (𝑦) = = =
𝑡𝑎𝑛′ (arctan 𝑦) 1 + 𝑡𝑎𝑛2 (arctan 𝑦) 1 + 𝑦 2

On vérifie sans peine les propriétés restantes.

Proposition 31 :

Pour tout 𝑥 ∈ ℝ∗ :

𝜋
1 𝑠𝑖 𝑥 > 0
arctan 𝑥 + arctan = { 2𝜋
𝑥 − 𝑠𝑖 𝑥 < 0
2

Démonstration :

ℝ∗ → ]−1,1[
Posons 𝜃: { 1.
𝑥 ↦ arctan 𝑥 + arctan 𝑥

En effet, cette fonction est dérivable sur ℝ∗ et :

1 1

1 𝑥 2 1 𝑥 2
∀𝑥 ∈ ℝ = ℝ∗− ∪ ℝ∗+ , 𝜃 ′ (𝑥)
= − = − =0
1 + 𝑥2 1 + 1 1 + 𝑥2 1 + 𝑥2
𝑥 2 ( )
𝑥2

Or, 𝑦 ↦ arctan 𝑦 est une fonction impaire c’est-à-dire ∀𝑦 ∈ ℝ arctan(−𝑦) = − arctan(𝑦). Ce


qui fait la fonction 𝜃 l’est aussi. Donc :

∀𝑥 ∈ ℝ∗ , 𝜃(−𝑥) = −𝜃(𝑥)

Donc :
𝜋
∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝜃(𝑥) = 𝜃(1) = 2 × arctan 1 =
2

October 15, 2019 30


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Et compte tenu de la parité de 𝜃. On a :


𝜋
∀𝑥 ∈ ℝ∗− , 𝜃(𝑥) = −
2
En conclusion,
𝜋
1 𝑠𝑖 𝑥 > 0
∀𝑥 ∈ ℝ∗ 𝜃(𝑥) = arctan 𝑥 + arctan = { 2𝜋 (𝐶𝑄𝐹𝐷)
𝑥 − 𝑠𝑖 𝑥 < 0
2

4. Fonctions Hyperboliques.
4.1. Définitions et premières propriétés.

Définition 5 : « Sinus et cosinus hyperboliques ».

Les fonctions sinus hyperboliques 𝑠ℎ et cosinus hyperbolique 𝑐ℎ sont définies sur ℝ


par :
ℝ→ℝ ℝ→ℝ
𝑐ℎ: { 𝑒 𝑥 + 𝑒 −𝑥 𝑒𝑡 𝑠ℎ: 𝑒 𝑥 − 𝑒 −𝑥
𝑥↦ 𝑥↦
2 2

Remarque :

Toute fonction 𝑓: 𝐼 ⊆ ℝ → ℝ se décompose de manière unique en la somme d’une fonction


paire et une fonction impaire.

𝑓(𝑥) + 𝑓(−𝑥) 𝑓(𝑥) − 𝑓(−𝑥)


∀𝑥 ∈ 𝐼 𝑓(𝑥) = +
2 2
𝑓(𝑥)+𝑓(−𝑥) 𝑓(𝑥)−𝑓(−𝑥)
En effet, 𝑥 ↦ 2
est paire, 𝑥 ↦ 2
est impaire. Les fonctions cosinus
hyperbolique et sinus hyperbolique sont respectivement la partie paire et la partie impaire
de la fonction exponentielle dans cette décomposition.

October 15, 2019 31


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Proposition 32 :

Pour tout 𝑥 ∈ ℝ :

 𝑐ℎ(𝑥) + 𝑠ℎ(𝑥) = 𝑒 𝑥
 𝑐ℎ(𝑥) − 𝑠ℎ(𝑥) = 𝑒 −𝑥
 𝑐ℎ2 (𝑥) − 𝑠ℎ2 (𝑥) = 1

Proposition 33 :

Les fonctions 𝑐ℎ et 𝑠ℎ sont dérivables sur ℝ avec, pour tout 𝑥 ∈ ℝ

𝒄𝒉′ (𝒙) = 𝒔𝒉(𝒙) 𝒆𝒕 𝒔𝒉′ (𝒙) = 𝒄𝒉(𝒙)

October 15, 2019 32


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Proposition 34 :

 La fonction 𝑠ℎ est impaire, strictement croissante sur ℝ, strictement négative sur


ℝ∗− et strictement positive sur ℝ∗+ et s’annule en 0.
 La fonction 𝑐ℎ est paire, strictement positive sur ℝ, strictement décroissante sur
ℝ∗− et strictement croissante sur ℝ∗+ . De plus, ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑐ℎ(𝑥) ≥ 1.

Définition 6 : « Tangente hyperboliques ».

La fonction « tangente hyperbolique », notée 𝑡ℎ, est définie sur ℝ par :


ℝ→ℝ
𝑡ℎ: { 𝑠ℎ(𝑥)
𝑥↦
𝑐ℎ(𝑥)

Remarque :

La fonction 𝑡ℎ est bien définie car la fonction 𝑐ℎ est strictement positive sur ℝ.

October 15, 2019 33


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Proposition 35 :

La fonction 𝑡ℎ est impaire, dérivable sur ℝ et, pour tout 𝑥 ∈ ℝ.

1
𝑡ℎ′ (𝑥) = 1 − 𝑡ℎ2 (𝑥) =
𝑐ℎ2 (𝑥)

Par conséquent, 𝑡ℎ est strictement croissante sur ℝ et s’annule en 0. Elle admet en −∞


une asymptote horizontale d’équation 𝑦 = −1 et en +∞ une asymptote horizontale
d’équation 𝑦 = 1.

Démonstration :

𝑡ℎ Est de classe 𝒞 ∞ sur ℝ comme quotient de fonctions de classe 𝒞 ∞ sur ℝ, son


dénominateur ne s’annulant jamais. Appliquant les formules de dérivation d’un quotient, si
𝑥 ∈ ℝ:

𝑐ℎ(𝑥)𝑐ℎ(𝑥) − 𝑠ℎ(𝑥)𝑠ℎ(𝑥) 1
𝑡ℎ′ (𝑥) = 2
= 1 − 𝑡ℎ2 (𝑥) = 2
𝑐ℎ (𝑥) 𝑐ℎ (𝑥)

L’imparité est facile à prouver. Pour les limites aux bornes du domaine, par factorisation et
utilisation des limites, on obtient :

𝑒 −𝑥 𝑒 −𝑥
𝑒 𝑥 − 𝑒 −𝑥 𝑒 𝑥 1 − 𝑒 𝑥 1 − 𝑒𝑥
𝑡ℎ(𝑥) = 𝑥 = × = → 1
𝑒 + 𝑒 −𝑥 𝑒 𝑥 1 + 𝑒 −𝑥 1 + 𝑒 −𝑥 𝑥→+∞
𝑒𝑥 𝑒𝑥
𝑥 𝑥
𝑒 𝑒
𝑒 𝑥 − 𝑒 −𝑥 𝑒 −𝑥 𝑒 −𝑥 − 1 𝑒 −𝑥 − 1
𝑡ℎ(𝑥) = 𝑥 = × = 𝑥 → −1
𝑒 + 𝑒 −𝑥 𝑒 −𝑥 𝑒 𝑥 + 1 𝑒
+ 1
𝑥→−∞
𝑒 −𝑥 𝑒 −𝑥

October 15, 2019 34


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4.2. Formulaire de trigonométrie hyperbolique.

Tout comme les fonctions cosinus et sinus permettent de paramétrer le cercle unité, les
fonctions 𝑐ℎ et 𝑠ℎ donnent une paramétrisation de l’hyperbole équilatère de sommets
(1,0) 𝑒𝑡 (−1,0). Le formulaire de trigonométrie hyperbolique ressemble fort au formulaire
de trigonométrie circulaire.

Proposition 36 : « Formules d’addition pour les fonctions hyperboliques »

Pour tout 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ :

𝑐ℎ(𝑥 + 𝑦) = 𝑐ℎ(𝑥)𝑐ℎ(𝑦) + 𝑠ℎ(𝑥)𝑠ℎ(𝑦)


𝑐ℎ(𝑥 − 𝑦) = 𝑐ℎ(𝑥)𝑐ℎ(𝑦) − 𝑠ℎ(𝑥)𝑠ℎ(𝑦)
𝑠ℎ(𝑥 + 𝑦) = 𝑠ℎ(𝑥)𝑐ℎ(𝑦) + 𝑐ℎ(𝑥)𝑠ℎ(𝑦)
𝑠ℎ(𝑥 − 𝑦) = 𝑠ℎ(𝑥)𝑐ℎ(𝑦) − 𝑐ℎ(𝑥)𝑠ℎ(𝑦)
𝑡ℎ(𝑥) + 𝑡ℎ(𝑦)
𝑡ℎ(𝑥 + 𝑦) =
1 + 𝑡ℎ(𝑥)𝑡ℎ(𝑦)
𝑡ℎ(𝑥) − 𝑡ℎ(𝑦)
𝑡ℎ(𝑥 − 𝑦) =
1 − 𝑡ℎ(𝑥)𝑡ℎ(𝑦)

October 15, 2019 35


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4.3. Fonctions Hyperboliques Inverses.

Proposition 37 : « Fonction argument sinus hyperbolique ».

La fonction sinus hyperbolique définie une bijection de ℝ sur son image ℝ. L’application
réciproque est appelée « Fonction Argument Sinus Hyperbolique » et notée 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ :

ℝ→ℝ
𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ: {
𝑦 ↦ 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦)

∀𝑦 ∈ ℝ, 𝑠ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦)) = 𝑦
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎𝑟𝑠ℎ(𝑠ℎ(𝑥)) = 𝑥

La fonction 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ :

 Est impaire.
 Est continue sur ℝ.
 Est dérivable sur ℝ et :

1
∀𝑦 ∈ ℝ, 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ′ (𝑦) =
√𝑦 2 + 1

 Est strictement croissante sur ℝ.


 Réalise une bijection de ℝ dans ℝ.
 Est de classe 𝒞∞ sur ℝ.

October 15, 2019 36


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Démonstration :

La fonction sinus hyperbolique, sur l’intervalle ℝ :

 Est strictement monotone.


 Est dérivable.
 Et vérifie : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑠ℎ′ (𝑥) = 𝑐ℎ(𝑥) ≠ 0.

On peut alors appliquer le théorème de la dérivation de la bijection réciproque et affirmer


que 𝑠ℎ est bijective de ℝ dans ℝ. Sa bijection réciproque 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ est de plus dérivable sur
𝑠ℎℝ = ℝ et pour tout 𝑦 ∈ ℝ.

1 1
𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ′ (𝑦) = =
𝑠ℎ′ (𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦)) 𝑐ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦))

Mais

𝑐ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦)) = √1 + 𝑠ℎ2 (𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦)) = √1 + 𝑦 2

Car la fonction cosinus hyperbolique est positive sur ℝ. Donc :

1
𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ′ (𝑦) =
√1 + 𝑦 2

On vérifie sans peine les propriétés restantes.

October 15, 2019 37


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Expression Logarithmique :

𝑒 𝑥 −𝑒 −𝑥
On résout l’équation 𝑦 = 2
. Soit 𝑒 2𝑥 − 2𝑦𝑒 𝑥 − 1 = 0. En posant 𝑇 = 𝑒 𝑥 .

On résout 𝑇 2 − 2𝑦𝑇 − 1 = 0. On a deux racines 𝑇1 = 𝑦 + √𝑦 2 + 1 et 𝑇2 = 𝑦 − √𝑦 2 + 1 dont


une seule est positive. D’où : 𝑥 = ln 𝑇1 = ln(𝑦 + √𝑦 2 + 1).

Donc

𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ(𝑦) = ln (𝑦 + √𝑦 2 + 1)

On peut vérifier ce résultat en dérivant l’expression qu’on a déterminé maintenant.

2𝑦 𝑦 + √𝑦 2 + 1
1+
2√𝑦 2 + 1 √𝑦 2 + 1 1
∀𝑦 ∈ ℝ, 𝑠𝑖 𝑓(𝑦) = ln (𝑦 + √𝑦 2 + 1) 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑓 ′ (𝑦) = = =
𝑦 + √𝑦 2 + 1 𝑦 + √𝑦 2 + 1 √𝑦 2 + 1

Comme 𝑓(0) = 0, on a bien 𝑓(𝑦) = ln(𝑦 + √𝑦 2 + 1) sur l’intervalle ℝ.

October 15, 2019 38


SAMI BEN AISSIA
10/15/19
MATH DE BASE 1

Proposition 38 : « Fonction argument cosinus hyperbolique ».

La fonction cosinus hyperbolique définie une bijection de [1, +∞[ sur son image ℝ.
L’application réciproque est appelée « Fonction Argument Cosinus Hyperbolique » et
notée 𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ :

[1, +∞[ → ℝ
𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ: {
𝑦 ↦ 𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦)

∀𝑦 ∈ [1, +∞[, 𝑐ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦)) = 𝑦


∀𝑥 ∈ ℝ+ , 𝑎𝑟𝑐ℎ(𝑐ℎ(𝑥)) = 𝑥

La fonction 𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ :

 Est continue sur [1, +∞[.


 Est dérivable sur [1, +∞[ et :

1
∀𝑦 ∈ ℝ, 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ′ (𝑦) =
√𝑦 2 − 1

 Est strictement croissante sur [1, +∞[.


 Réalise une bijection de [1, +∞[ dans ℝ.
 Est de classe 𝒞∞ sur [1, +∞[.

Démonstration :

La fonction cosinus hyperbolique, sur l’intervalle ℝ+ , est :

 Continue.
 Strictement croissante.

October 15, 2019 39


SAMI BEN AISSIA
10/15/19
MATH DE BASE 1

Par application du théorème de la bijection, on peut affirmer que la fonction cosinus


hyperbolique définie une bijection de 𝐼 = ℝ+ sur son image 𝐽 = [1, +∞[. La bijection
réciproque, nommée 𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ est définie sur 𝐽 = [1, +∞[ et à valeurs dans ℝ+ . La fonction
cosinus est de plus :

 Strictement monotone sur ℝ+ .


 Dérivable sur ℝ+
 Et vérifie : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑐ℎ′ (𝑥) = 𝑠ℎ(𝑥) ≠ 0

On peut alors appliquer le théorème de dérivation de la fonction réciproque et affirmer que


𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ est dérivable sur 𝐽 = [1, +∞[. De plus, pour tout 𝑦 ∈ 𝐽 :

1 1
𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ′ (𝑦) = =
𝑐ℎ′ (𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦)) 𝑠ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦))

Mais,

𝑠ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦)) = √𝑐ℎ²(𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦) − 1 = √𝑦 2 − 1

Car la fonction sinus hyperbolique est positive sur ℝ+ . Donc :

1
𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ′(𝑦) =
√𝑦 2 − 1

On vérifie sans peine les propriétés restantes.

Expression Logarithmique :

𝑒 𝑥 +𝑒 −𝑥
Soit 𝑥 ≥ 0. On résout l’équation 𝑦 = 2
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑦 ≥ 1, soit 𝑒 2𝑥 − 2𝑦𝑒 𝑥 + 1 = 0. En posant
𝑇 = 𝑒 𝑥 , on résout 𝑇 2 − 2𝑦𝑇 + 1 = 0. On a deux racines 𝑇1 = 𝑦 + √𝑦 2 − 1 et 𝑇2 = 𝑦 − √𝑦 2 − 1
dont une seule est supérieure ou égale à 1 (leur produit est égal à 1).

D’où

𝑎𝑟𝑔𝑐ℎ(𝑦) = ln (𝑦 + √𝑦 2 − 1)

On peut vérifier ce résultat en le dérivant pour tout 𝑦 ≥ 1 la dernière expression obtenue.

October 15, 2019 40


SAMI BEN AISSIA
10/15/19
MATH DE BASE 1

Proposition 39 : « Fonction argument hyperbolique ».

La fonction tangente hyperbolique définie une bijection de ℝ sur son image ]−1,1[.
L’application réciproque est appelée « Fonction Argument tangente hyperbolique » et
est notée 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ.

]−1,1[ → ℝ
𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ: {
𝑦 ↦ 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑦)

∀𝑦 ∈ ]−1,1[, 𝑡ℎ(𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑦)) = 𝑦
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑡ℎ(𝑥)) = 𝑥

La fonction 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ :

 Est impaire.
 Est strictement croissante sur ]−1,1[.
 Est continue sur ]−1,1[.
 Est dérivable sur ]−1,1[ et

1
∀𝑦 ∈ ]−1,1[, 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ′ (𝑦) =
1 − 𝑦2

 Réalise une bijection de ]−1,1[ dans ℝ.


 Est 𝒞 ∞ sur ]−1,1[.

October 15, 2019 41


SAMI BEN AISSIA
10/15/19
MATH DE BASE 1

Démonstration :

La fonction tangente hyperbolique, sur l’intervalle 𝐼 = ℝ.

 Est strictement monotone sur 𝐼.


 Est dérivable sur 𝐼.
1
 Et vérifie ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑡ℎ′ (𝑥) = 𝑐ℎ2 (𝑥) ≠ 0.

On peut alors appliquer le théorème de la dérivation de la fonction réciproque et affirmer


que 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ est dérivable sur 𝐽 = 𝑡ℎ(ℝ). De plus, pour tout 𝑦 ∈ 𝐽.

1 1 1
𝑎𝑟𝑡ℎ′ (𝑥) = = =
𝑡ℎ′ (𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑦)) 1− 𝑡ℎ2 (𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑦)) 1 − 𝑦2

On vérifie sans peine les propriétés restantes.

Expression Logarithmique :

1 1+𝑦
∀𝑦 ∈ ]−1,1[, 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑦) = ln ( )
2 1−𝑦

Finie le 23/10/2019 à 23 :31

October 15, 2019 42

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