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Pépinière académique de mathématiques

Année 2023-2024 Stage « filé »


Classe terminale Fiche numéro 2
Parution lundi 18 décembre Retour attendu pour le lundi 15 janvier

Exercice 1 – Recherche d’extremum


Pour étudier la dérivabilité d’une fonction en un point et l’existence d’une tangente à sa courbe, on se ramène parfois
à la définition :
Définition : Soit 𝑓 une fonction numérique définie sur un intervalle I et soit 𝑎 un réel de I. On dit que la fonction
𝑓(𝑎+ℎ)−𝑓(𝑎)
𝑓 est dérivable en 𝑎 s'il existe un nombre 𝑙 tel que lim ℎ
= 𝑙.
ℎ→0
Si cette limite existe mais est infinie, on dit que la fonction n’est pas dérivable en 𝑎 mais sa courbe admet une
tangente verticale.
Propriété : soit 𝑓 une fonction dérivable sur un intervalle [𝑎, 𝑏] et 𝑥0 ∈ ]𝑎, 𝑏[. La fonction 𝑓 admet un extremum en 𝑥0
si et seulement si sa dérivée s’annule en changeant de signe en 𝑥0 .

Dans le plan muni d’un repère orthonormé (O, 𝑖⃗, 𝑗⃗), on considère le cercle 𝐶 de centre O et de rayon 1 ainsi que le point
I(1,0). Soit M(𝑥, 𝑦) un point quelconque de 𝐶 et N son symétrique par rapport à l’axe des abscisses.
On veut déterminer la position du point M telle que l’aire 𝒜 du triangle MNI soit maximale
1. Après avoir exprimé 𝑦 en fonction de 𝑥, exprimer 𝒜 en fonction de 𝑥 (par symétrie, on pourra se limiter au cas où
𝑦 > 0).
2. Soit 𝑓 la fonction définie sur [−1,1] par 𝑓(𝑥) = (1 − 𝑥)√1 − 𝑥 2 .
a. Etudier la dérivabilité de la fonction 𝑓 en −1 et en 1. En déduire une équation des tangentes à 𝐶 aux points
d’abscisses -1 et 1.
b. Déterminer le signe de la fonction dérivée 𝑓’ de 𝑓 sur l’intervalle ]−1,1[ et dresser le tableau de variation
de la fonction 𝑓.
c. Tracer la courbe 𝐶.
3. Résoudre le problème posé au départ.

Exercice 2 – Suites croissantes majorées.


Définition : On dit qu’une suite (un) est majorée si et seulement si il existe un nombre réel 𝑀 tel que pour tout entier
naturel 𝑛, 𝑢𝑛 ≤ 𝑀.
Théorème : Toute suite croissante et majorée est convergente.

Soit une suite (𝑢𝑛 ) dont les termes sont positifs ou nuls, majorée par un nombre réel positif 𝑀.
𝑢
Pour tout entier naturel 𝑛, on définit 𝑆𝑛 = ∑𝑛𝑘=0 𝑘𝑘 .
2
1. Montrer que la suite (𝑆𝑛 ) est croissante.
1
2. Montrer par récurrence que : ∀𝑛 ∈ N, 𝑆𝑛 ≤ 𝑀 × ∑𝑛𝑘=0 2𝑘 .
3. Démontrer que la suite (𝑆𝑛 ) est majorée.
4. En déduire la convergence de la suite (𝑆𝑛 ).
1+(−1)𝑛
5. On considère la suite (𝑢𝑛 ) définie par : pour tout entier naturel 𝑛, 𝑢𝑛 = 2
.
a. Vérifier que pour tout entier naturel n, 0 ≤ 𝑢𝑛 ≤ 1.
b. En déduire que la suite (𝑆𝑛 ) est convergente et déterminer sa limite.
Exercice 3 – Suite implicite
Dans de nombreux exercices, les suites sont définies par une expression dite explicite, une expression algébrique ou une
expression contenant des fonctions usuelles. Les termes d’une suite dite implicite n’ont pas d’expression algébrique
connue, mais sont définies par une propriété comme, par exemple, être solution d’une équation.
Les connaissances nécessaires pour l’exercice suivant sont les propriétés de l’exponentielle et du logarithme, le
théorème des valeurs intermédiaires et ses divers corollaires, et des théorèmes sur les limites de suites.

Pour tout entier naturel 𝑛 non nul, soit la fonction 𝑓𝑛 définie dans 𝐑 par 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑒 𝑛𝑥 − 𝑥 − 2.
On désigne par 𝐶𝑛 la courbe représentative de la fonction 𝑓𝑛 dans un repère orthonormé du plan.
1. Montrer qu’il existe un unique point A du plan, indépendant de l’entier 𝑛, appartenant à toutes les courbes 𝐶𝑛 .
2. Montrer que la fonction 𝑓𝑛 admet en −∞ une limite que l’on déterminera.
3. Montrer que la fonction 𝑓𝑛 admet en +∞ une limite que l’on déterminera.
4. Établir le tableau des variations de la fonction 𝑓𝑛 .
5. a. Exprimer en fonction de l’entier naturel 𝑛, le minimum 𝑀𝑛 de la fonction 𝑓𝑛 .
b. Montrer que la suite (𝑀𝑛 ) est convergente et préciser sa limite.
c. Montrer que : ∀𝑛 ∈ 𝐍 ∗ , 𝑀𝑛 < 0.
6. Démontrer que l’équation 𝑓𝑛 (𝑥) = 0 admet dans R exactement deux solutions, l’une strictement positive que
l’on notera 𝑢𝑛 , l’autre négative que l’on notera 𝑣𝑛 .
7. a. Démontrer que : ∀𝑛 ∈ 𝐍 ∗ , ∀𝑥 ∈ [0; +∞[, 𝑓𝑛+1 (𝑥) ≤ 𝑓𝑛 (𝑥).
b. En déduire que la suite (𝑢𝑛 ) est décroissante.
8. a. Justifier que la suite (𝑢𝑛 ) est convergente.
b. Montrer que lim 𝑢𝑛 = 0 (on pourra raisonner par l’absurde).
𝑛→+∞

Exercice 4 – Une équation fonctionnelle pour définir le logarithme népérien


La fonction logarithme népérien a été définie en classe comme fonction réciproque de la fonction exponentielle et elle
a pour dérivée la fonction inverse.
On sait que pour tous nombres strictement positifs 𝑎 et 𝑏, ln( 𝑎𝑏) = ln 𝑎 + ln 𝑏 et ln 𝑒 = 1.
On montre que ces deux propriétés caractérisent en fait la fonction logarithme népérien.

On cherche toutes les fonctions 𝑓 dérivables sur ]0, +∞[ et telles que pour tous nombres réels 𝑎 > 0 et 𝑏 > 0 :
(1) 𝑓(𝑎𝑏) = 𝑓(𝑎) + 𝑓(𝑏).
1. Calculer 𝑓(1).
2. Pour tout nombre réel 𝑎 > 0, on considère la fonction 𝑔 définie sur ]0, +∞[ par 𝑔(𝑥) = 𝑓(𝑎𝑥) − 𝑓(𝑥) où 𝑓
est une fonction dérivable vérifiant (1). Que peut-on dire des variations de la fonction 𝑔 ?
3. Montrer que g est dérivable sur ]0, +∞[ et exprimer 𝑔′(𝑥).
4. Si on pose 𝑓′(1) = 𝑘, montrer que pour tout nombre réel 𝑥 > 0, 𝑓(𝑥) = 𝑘 ln 𝑥.
5. Conclure sur la caractérisation de la fonction logarithme népérien.

Exercice 5 – Propriétés des combinaisons


Propriétés :
𝑛 𝑛
(1) pour tous entiers 𝑘 et 𝑛 tels que 0 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛, ( ) = ( );
𝑘 𝑛−𝑘
𝑛−1 𝑛−1 𝑛
(2) pour tous entiers 𝑘 et 𝑛 tels que 0 < 𝑘 ≤ 𝑛 − 1, ( )+( ) = ( ).
𝑘 𝑘−1 𝑘
𝑛 𝑘=𝑛 𝑛 𝑘 𝑛−𝑘
(3) pour tout entier 𝑛, pour tous réels 𝑎 et 𝑏, (𝑎 + 𝑏) = ∑𝑘=0 ( ) 𝑎 𝑏
𝑘
Il y a plusieurs façons de démontrer ces propriétés (raisonnement par récurrence, dénombrement dans des tirages de
boules ou des chemins…). Ces méthodes peuvent être reprises pour démontrer d’autres propriétés des combinaisons.

On veut montrer que pour tout entier 𝑛,


𝑛 𝑘 𝑛 𝑛 2 2𝑛
(i) ∑𝑘=𝑛
𝑘=0 (𝑘 ) = 2
𝑛
(ii) ∑𝑘=𝑛
𝑘=0 (−1) (𝑘 ) = 0 (iii) ∑𝑘=𝑛
𝑘=0 (𝑘 ) = ( )
𝑛
a. Démontrer par récurrence la relation (i) en s‘appuyant sur les propriétés (1) et (2).
b. Démontrer la relation (ii) en s’appuyant sur la propriété (3).
c. Démontrer la relation (iii) en dénombrant des tirages de boules.
𝑛
d. En considérant la dérivée de la fonction 𝑓: 𝑥 ↦ (1 + 𝑥)𝑛 , démontrer que pour tout entier 𝑛, ∑𝑘=𝑛
𝑘=0 𝑘 (𝑘 ) = 𝑛 2
𝑛−1
.
Exercice 6 – Fonction vectorielle de Leibniz
L’objectif de cet exercice est d’étudier une fonction vectorielle, dite de Leibniz, et la notion de barycentre ainsi que ses
applications à la géométrie (points alignés, droites concourantes).
Définition : Soit 𝑛 points du plan notés 𝐴1 , 𝐴2 , … , 𝐴𝑛 et 𝑛 réels notés 𝑎1 , 𝑎2 , … , 𝑎𝑛 . On appelle fonction vectorielle de
Leibniz la fonction 𝑓⃗ qui à tout point M du plan associe le vecteur :
𝑖=𝑛

𝑓⃗(𝑀) = 𝑎1 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴1 + 𝑎2 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴2 + … + 𝑎𝑛 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴𝑛 = ∑ 𝑎𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴𝑖
𝑖=1
Partie A – Cas général
1. a. On pose 𝑚 = ∑𝑖=𝑛 𝑖=1 𝑎𝑖 . Montrer que si 𝑂 est un point fixé du plan alors, pour tout point 𝑀 du plan,
⃗⃗⃗⃗ ⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ .
𝑓 (𝑀) = 𝑓 (𝑂) + 𝑚𝑀𝑂
b. Démontrer que si ∑𝑖=𝑛 ⃗ ⃗⃗
𝑖=1 𝑎𝑖 ≠ 0, alors il existe un unique point 𝐺 du plan tel que 𝑓 (𝐺) = 0.
Ce point 𝐺 est alors appelé le barycentre des points pondérés (𝐴1 , 𝑎1 ), (𝐴2 , 𝑎2 ), , . . . , (𝐴𝑛 , 𝑎𝑛 ) et on appelle masse
du système de ces 𝑛 points pondérés la somme 𝑚 = ∑𝑖=𝑛 𝑖=1 𝑎𝑖 de leurs coefficients.

2. a. Exprimer le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝐴1 𝐺 en fonction des vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴1 𝐴𝑖 pour 2 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛.
b. Soit 𝐴𝐵𝐶 un triangle, construire, s’ils existent, le barycentre 𝐺1 des points pondérés (𝐴, 1), (𝐵, 3), le
barycentre 𝐺2 des points pondérés (𝐴, 3), (𝐵, 2), (𝐶, 1) et le barycentre 𝐺3 des points pondérés
(𝐴, 2), (𝐵, −1), (𝐶, 2)
.

3. Montrer que si λ est un réel non nul et si 𝐺 est le barycentre des points pondérés (𝐴1 , 𝑎1 ), (𝐴2 , 𝑎2 ), …,
(𝐴𝑛 , 𝑎𝑛 ) alors 𝐺 est aussi le barycentre des points pondérés (𝐴1 , λ𝑎1 ), (𝐴2 , λ𝑎2 ), , . . . , (𝐴𝑛 , λ𝑎𝑛 ).
On admet la propriété dite d’associativité du barycentre : le barycentre de 𝑛 points pondérés ne change pas lorsqu’on
remplace 𝑘 d’entre eux, dont la somme 𝑚’ de leurs coefficients est non nulle, par leur barycentre 𝐴 affecté du
coefficient 𝑚’.
Grâce à des regroupements judicieux de points pondérés, cette propriété permet de démontrer que des droites sont
concourantes ou que des points sont alignés.
Partie B – Cas particuliers
1. Soit 𝑎 et 𝑏 deux réels tels 𝑎 + 𝑏 ≠ 0. Montrer que si 𝐺 est barycentre des points pondérés (𝐴, 𝑎) et (𝐵, 𝑏),
alors 𝐺 est aligné avec 𝐴 et 𝐵.
2. Trouver deux réels 𝑎 et 𝑏 tels que le milieu 𝐼 d’un segment [AB] soit le barycentre des points pondérés (𝐴, 𝑎)
et (𝐵, 𝑏). Les réels 𝑎 et 𝑏 sont-ils uniques ?
3. Soit 𝐴𝐵𝐶 un triangle. Soit 𝐼, 𝐽 et 𝐾 les milieux respectifs des segments [𝐴𝐵], [𝐵𝐶] et [𝐶𝐴] et soit 𝐺 le
barycentre des points pondérés (𝐴, 1), (𝐵, 1), (𝐶, 1). En utilisant la propriété d’associativité du barycentre,
retrouver le fait que les médianes du triangle 𝐴𝐵𝐶 sont concourantes.
1
4. Soit 𝐴𝐵𝐶 un triangle. On considère le point 𝐼 défini par ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐼 = 3 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵, et les points 𝐽 et 𝐾, milieux respectifs de
[𝐵𝐶] et [𝐴𝐽]. Montrer que le point 𝐶 est aligné avec les points 𝐼 et 𝐽.

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