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Développement : Calcul des ζ(2k)

RM

2022-2023

Références
1. Oraux X-ENS analyse tome 2 page 309
Énoncé :

Soit ζ : N∗ → R
P+∞
la fonction zêta de Riemann dénie sur les entiers naturels. Alors
1
k 7→ n=1 nk
, ou (bn )n≥0 sont les nombres de bernouilli dénie ci dessous.
2k
∀k ∈ N, ζ(2k) = (−1)k−1 (2π) b
2(2k)! 2k

Énoncé du livre/plan :
On dénit φ la fonction 2π -périodique dénie par φ(x) = exp( 2π zx
) pour x ∈] − π, π], où z ∈ C \ 2iπZ.
De plus on pose la fonction f : z 7→ ez −1 aussi dénie sur C \ 2iπZ.
z

Enn, on dénit les nombres de Bernouilli par f (z) = +∞ n=0 n! z sous réserve que f est développable
bn n
P
en série entière.
1. On va d'abords utiliser la transformé de Fourrier de φ pour en déduire le DSE de f en 0.
2. on va ensuite relier f au nombre de Bernouilli dénie comme précédemment.
Résolution :
1. La fonction φ est continue par morceaux sur R. On peut alors calculer ses coecients de
Fourrier. On obtient, pour n ∈ Z∗ ,
Z π Z π
1 −inx 1 zx
cn (φ) = φ(x)e dx = e 2π e−inx dx
2π −π 2π −π
z z
1 1  zx −inx π (−1)n (e 2 − e− 2 )
= z e 2π e −π
=
2π 2π
− ni z − 2iπn

La fonction φ est C 1 par morceaux sur R. Le théorème de Dirichlet permet d'armer que sa
série de Fourier converge en tout point de x de R vers 12 (φ(x + 0) + φ(x − 0)). On a donc, pour
tout x ∈ R n inx
1 z z
X (−1) e
(φ(x + 0) + φ(x − 0)) = (e 2 − e− 2 )
2 n∈Z
z − 2iπn

Appliquons cette formule pour x = π .Alors 12 (φ(x + 0) + φ(x − 0)) = 12 (e 2 + e− 2 ) et comme


z z

einπ = (−1)n , on obtient


1 z z z z
X 1 z z
X z + 2iπn
(e 2 + e− 2 ) = (e 2 − e− 2 ) = (e 2 − e− 2 )
2 n∈Z
z − 2iπn n∈Z
z 2 + 4π 2 n2

1
en multipliant parz le conjugué.
En divisant par e 2 − e− 2 et en regroupant les termes correspondant à deux valeurs opposées
z

de n et en sortant le terme n = 0, l'égalité devient


z z +∞
e 2 + e− 2 1 X z
z
− z = + 2
2(e 2 − e 2 ) z n=1
z + 4π 2 n2
2

On transforme le premier membre. Pour cela, on a


z z
e 2 + e− 2 ez + 1 1 1
z z = = +
2(e 2 − e− 2 ) 2(ez − 1) 2 (ez − 1)

En multipliant notre égalité par z et en soustrayant z2 , on obtient nalement, pour tout z ∈


C \ 2iπZ
+∞
z X z2
f (z) = 1 − +2
2 n=1
z 2 + 4π 2 n2

Il faut donc trouver le développement en série entière de cette somme. Développons z2


z 2 +4π 2 n2
.
On a, pour |z| < 2π et n ∈ N∗ , | 2πn
z
| < 1 et donc
+∞
z2 z2 1 z2 X k z 2k
= 2 = (−1)
z 2 + 4π 2 n2 4π 2 n2 1 + 4πz2 n2 4π 2 n2 k=0 (4π 2 n2 )k
+∞ +∞
X z 2(k+1)
k
X
k−1 z 2k
= (−1) = (−1)
k=0
(4π 2 n2 )k+1 k=1
(2πn)2k

On pose alors un,k = (−1)k−1 (2πn) 2k pour (n, k) ∈ (N ) . L'idée est alors de pouvoir in-
2k
z ∗ 2

verser les sommes doubles dans le calcul. Pour cela on va montrer que k≥1 |un,k | converge et
P
aussi ce qui assurera fubini tonelli pour inverser les sommes.
P P
n≥1 k≥1 |un,k |
X X |z|2k |z|2 1 |z|2
|un,k | = = =
k≥1 k≥1
(2πn)2k 4π 2 n2 1 − |z|2 2 2 4π 2 n2 − |z|2
4π n

Or 4π2 n|z|2 −|z|2 < 4π2 n4π2 −4π2 = n21−1 qui est donc intégrable par critère de riemann.
2 2

Donc la série n≥1 4π2 n|z|2 −|z|2 converge également. On peut alors échanger les sommes.
P 2

Pour |z| < 2π, z ̸= 0


z X X z X X
f (z) = 1 − +2 un,k = 1 − + 2 un,k
2 ∗
n∈N k∈N ∗
2 ∗
k∈N n∈N∗
!
z X (−1)k−1 X 1
= 1− +2 2k 2k
z 2k
2 k∈N∗
(2π) n∈N∗
n

Remarquons que f admet un prolongement par continuité en 0 avec f (0) = 1 et que l'égalité
est vérié pour z = 0.
En eet car lim f (z) = lim ez1−1 = exp(0)
1
=1
z→0 z→0 z
On obtient donc, pour |z| < 2π ,
!
z X (−1)k−1 X 1
f (z) = 1 − + 2 z 2k
2 k∈N∗
(2π)2k n∈N∗
n2k

C'est bien le DSE cherché. Le rayon est bien car f non déni en 2iπ .

2
2. Les nombres de Bernouilli bn sont dénis par f (z) = +∞ n=0 n! z .
bn n
P
On alors d'après la formule de f (z) précédent, par unicité des coecients du DSE que b0 =
1,b1 = − 21 et b2n+1 = 0 pour n ≥ 1. En multipliant ensuite f (z) par ez − 1 on a
+∞ +∞ n
z
X bn n
X z
f (z)(e − 1) = z = z
n=0
n! n=1
n!
+∞ Xn−1
bk k z n−k
Produit de Cauchy
X
= z
n=1 k=0
k! (n − k)!
+∞ Xn−1
X bk z n
=
n=1 k=0
k!(n − k)!

Par unicité des coecients du DSE , on a pour n ≥ 2 que = 0.


Pn−1 bk
k=0 k!(n−k)!
En multipliant par n!, on obtient que k=0 b = 0.
Pn−1 n
k k
On a donc que
n−2   n−2  
1 X n 1X n
bn−1 = − n
 bk = − bk
n−1 k=0
k n k=0 k
Par récurrence immédiate, on a que bn ∈ Q, ∀n ∈ N.
On calcule par exemple b2 = 16 et b4 = − 301 .
Enn, en utilisant le DSE précédent pour k ≥ 1, on a et on a
k−1
b2k
= 2 (−1) 1
P 
(2k)! (2π)2k n∈N∗ n2k
nalement !
X 1 (2π)2k
= (−1)k−1 b2k
n∈N∗
n2k 2(2k)!

Cela nous permet de retrouver les résultats connus de P


ζ(2) = π6 et ζ(4) = π90 .
2 4

On ne sait par contre pas grand chose de +∞ 1 si k est impair. L'un des seuls
P+∞ 1 n=1 nk
résultats signicatifs connus est que n=1 n3 est irrationnel ( démontré par Apéry
en 1978 )

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