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Analyse I.1
Mohamed BENDAOUD
Email : m.bendaoud@ensam-umi.ac.ma
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École Nationale d’Agriculture, Km 10, Rte Haj Kaddour, BP S/40, Meknès 50001 Maroc.
Télephone : +212 (0)5 35 30 02 39/40/41
Faxe : +212 (0)5 35 30 02 38
Site Web : www.enameknes.ac.ma
Sommaire
p
1.1 Les nombres irrationnels 2 et π . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Introduction
Situé dans le cadre de l’analyse générale, ce cours a pour but de donner aux étudiants une
formation, de base, indispensables à la formation scientifique des ingénieurs en agronomie, à
travers le formalisme d’analyse. Les aider à acquérir un esprit critique d’analyse, de synthèse et de
la résolution des problèmes mathématiques.
L’outil central abordé dans ce polycopié d’analyse, ce sont les fonctions qui interviennent dès que
l’on s’intéresse à des phénomènes qui varient en fonction de certains paramètres. Position d’une
comète en fonction du temps, variation du volume d’un gaz en fonction de la température et de la
pression, nombre de bactérie en fonction de la nourriture disponible : physique, chimie, biologie
ou encore économie, autant de domaines dans lesquels le formalisme mathématique s’applique et
permet de résoudre des problèmes.
Ce polycopié débute par l’étude des nombres réels, puis les suites numériques. Les chapitres
suivants sont consacrés aux fonctions, intégrales de Riemann, calcul de primitives, intégrales
généralisées. Toutes ces notions ont des interprétation géométrique. En fin de ce polycopié, le
dernier chapitre explore les applications des études de fonctions à la résolution d’équations
différentielles.
Ces notes de cous constituent une introduction à l’analyse générale, domaine fascinant de
l’analyse aux nombreuses ramifications. Ces notes ne vous seront profitables que si vous préparez
régulièrement et sérieusement les T.D.s et ne vous dispensent bien évidement pas d’assister au cours.
N’hésitez pas à me signaler les erreurs et les coquilles qui subsisteraient dans ces notes. Vos
suggestions sont les bienvenues, c’est grâce à elles que ces notes pourront être améliorées pour vos
camarades des prochaines années. J’espère que ce polycopié vous sera utile et vous en souhaite
une bonne lecture.
Les nombres réels
Dans la suite, on désigne par N, Z et R, l’ensemble des entiers naturels, l’ensemble des entiers
relatifs, l’ensemble des nombres rationnels et l’ensemble des nombres réels ; respectivement.
Par exemple :
1 1
= 0, 5 = 0, 3333 . . . 1, 179 325 325 325 . . .
2 3 ←→ ←→ ←→
Il existe des nombres qui ne sont pas rationnels, les irrationnels. Les nombres irrationnels appa-
raissent naturellement dans les figures géométriques : par exemple la diagonale d’un carré de côté
p
1 est le nombre irrationnel 2 ; la circonférence d’un cercle de rayon 12 est π qui est également un
nombre irrationnel.
π
p 2
•
1
2
p
F I G U R E 1.1 – Les nombres irrationnels 2 et π
Chapitre 1 1.1 Propiétés élémentaires des nombres réels
Proposition 2.
p
/Q
2∈
p
Preuve. Par l’absurde supposons que 2 soit un nombre rationnel. Alors il existe des entiers p ∈ Z
p p p
et q ∈ N∗ tels que 2 = q , et donc q 2 = p ∈ N. Considérons l’ensemble
p
N = n ∈ N∗ | n 2 ∈ N .
p
Cet ensemble n’est pas vide car on vient de voir que q 2 = p ∈ N donc q ∈ N . Ainsi N est une
partie non vide de N, elle admet donc un plus petit élément n0 = min N .
Posons
p p
n1 = n0 2 − n0 = n0 ( 2 − 1),
p
il découle de cette dernière égalité et de 1 < 2 < 2 que 0 < n1 < n0 .
p p p p
De plus n1 2 = (n0 2 − n0 ) 2 = 2n0 − n0 2 ∈ N. Donc n1 ∈ N et n1 < n0 : on vient de trouver
un élément n1 de N strictement plus petit que n0 qui était le minimum. C’est une contradiction.
p
Notre hypothèse de départ est fausse, donc 2 ∈ / Q.
p p
Il est bon de connaître les premières décimales de certains réels 2 ' 1, 41 . . . 3 ' 1, 73 . . .
π ' 3, 14 . . . e ' 2, 71 . . .
a × (b + c) = a × b + a × c
a × b = 0 ⇐⇒ (a = 0 ou b = 0)
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Chapitre 1 1.1 Propiétés élémentaires des nombres réels
Remarque.
Pour (x, y) ∈ R2 on a par définition :
x 6 y ⇐⇒ y − x ∈ R+
x < y ⇐⇒ (x 6 y et x 6= y) .
Les opérations de R sont compatibles avec la relation d’ordre 6 au sens suivant, pour des réels
a, b, c, d :
(a 6 b et c 6 d) =⇒ a + c 6 b + d
(a 6 b et c > 0) =⇒ a × c 6 b × c
(a 6 b et c 6 0) =⇒ a × c > b × c.
On définit le maximum de deux réels a et b par :
¨
a si a > b
max(a, b) =
b si b > a.
Proposition 5.
Pour tout x ∈ R, il existe un unique entier relatif, appelé la partie entière de x et noté E(x) ou
[x], tel que :
Exemple 1.
• E(1, 78) = 1, E(π) = 3, E(−2, 5) = −3.
• E(x) = 4 ⇐⇒ 4 6 x < 5.
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Chapitre 1 1.1 Propiétés élémentaires des nombres réels
Proposition 6.
1. |x| > 0 ; | − x| = |x| ; |x| > 0 ⇐⇒ x 6= 0
p
2. x 2 = |x|
3. |x y| = |x|| y|
4. Inégalité triangulaire |x + y| 6 |x| + | y|
Sur la droite numérique, |x − y| représente la distance entre les réels x et y ; en particulier |x|
représente la distance entre les réels x et 0.
|x| |x − y|
| | |
0 x y
De plus on a :
|x − a| < r ⇐⇒ a − r < x < a + r ⇐⇒ x ∈]a − r, a + r[.
//////////////
|
a−r a a+r
Exercice 1.
Soit a ∈ R\{0} et x ∈ R tel que |x − a| < |a|. Montrer que x 6= 0 et que x est du même signe que a.
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Chapitre 1 1.2 Intervalles de R
2. Intervalles de R
Définition 2.
Pour a, b ∈ R avec a 6 b, l’ensemble
• ]a, b[= x ∈ R | a < x < b s’appelle un intervalle ouvert est de R ;
• [a, b[= x ∈ R | a 6 x < b s’appelle un intervalle semi-ouvert à droite est de R ;
• ]a, b] = x ∈ R | a < x 6 b s’appelle un intervalle semi-ouvert à gauche est de R ;
• [a, b] = x ∈ R | a 6 x 6 b s’appelle un intervalle fermé borné (ou un segment) de R si
a et b sont des réels.
Remarque.
• Par définition ∅ =]1, 1[ est un intervalle.
• R =] − ∞, +∞[ est aussi un intervalle.
Définition 3.
Une partie A de R est dite convexe si
∀a, b ∈ A ∀x ∈ R (a 6 x 6 b =⇒ x ∈ A) .
Proposition 7.
Soit I une partie de R. Alors
I est un intervalle de R ⇐⇒ I est une partie convexe de R.
V V I
[ ] [ ] | [ ]
a
Théorème 1.
1. Q est dense dans R : tout intervalle ouvert (non vide) de R contient une infinité de rationnels.
2. R\Q est dense dans R : tout intervalle ouvert (non vide) de R contient une infinité d’irrationnels.
Preuve. On commence par remarquer que tout intervalle ouvert non vide de R contient un
intervalle du type ]a, b[, a, b ∈ R. On peut donc supposer que I =]a, b[ par la suite.
1. Tout intervalle contient un rationnel.
On commence par montrer l’affirmation :
∀a, b ∈ R (a < b =⇒ ∃r ∈ Q a < r < b) (1)
p
Donnons d’abord l’idée de la preuve. Trouver un tel rationnel r = q,
∗
avec p ∈ Z et q ∈ N ,
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Chapitre 1 1.3 Bornes supérieure et inférieure
revient à trouver de tels entiers p et q vérifiant qa < p < qb. Cela revient à trouver un q ∈ N∗
tel que l’intervalle ouvert ]qa, qb[ contienne un entier p. Il suffit pour cela que la longueur
1
q b − qa = q(b − a) de l’intervalle dépasse strictement 1, ce qui équivaut à q > b−a .
1
Passons à la rédaction définitive. soit q un entier tel que q > b−a . Comme b − a > 0, on a q ∈ N∗ .
p
Posons p = E(aq) + 1. Alors p − 1 6 aq < p. On en déduit d’une part a < q , et d’autre part
p 1 p 1 p
q − q 6 a, donc q 6 a + q < a + b − a = b. Donc q ∈]a, b[. On a montré l’affirmation (1).
Définition 5.
Soit A une partie non vide de R et α ∈ R. On dit que :
• α est le plus grand élément (ou le maximum de A) et on écrit α = max(A) si :
α ∈ A et (∀x ∈ A, x 6 α).
• α est le plus petit élément (ou le minimum de A) et on écrit α = min(A) si :
α ∈ A et (∀x ∈ A, α 6 x).
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Chapitre 1 1.3 Bornes supérieure et inférieure
0 = u1 1
= u2 u3 u4u5 1
2
Définition 6.
Soit A une partie non vide de R. Un réel M est un majorant de A si ∀x ∈ A x 6 M .
Un réel m est un minorant de A si ∀x ∈ A x > m.
Exemple 4.
• 3 est un majorant de ]0, 2[ ;
• −7, −π, 0 sont des minorants de ]0, +∞[ mais il n’y a pas de majorant.
Définition 7.
Soit A une partie non vide de R. On dit que :
• A est le majorée (respectivement, minorée) si A admet un majorant (resp. un minorant).
• A est le bornée si A est majorée et minorée.
minorants A majorants
[ [
0 1
Définition 8.
Soit A une partie non vide de R. Le plus petit des majorants (resp. plus grand des minorants)
de A, s’il existe, s’appelle la borne supérieure (resp. la borne inférieure) de A et se note sup A
(resp. inf A).
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Chapitre 1 1.3 Bornes supérieure et inférieure
Exemple 6.
Pour A =]1, 2], on a sup A = 2 puisque les majorants de A sont les éléments de [2, +∞[. Donc le
plus petit des majorants est 2. De plus, inf A = 1 du fait que les minorants sont les éléments de
] − ∞, 1] donc le plus grand des minorants est 1.
Exemple 7.
• inf]1, +∞[= 1.
• ]1, +∞[ n’admet pas de borne supérieure.
Théorème 2.
• Toute partie de R non vide et majorée admet une borne supérieure.
• Toute partie de R non vide et minorée admet une borne inférieure.
Remarque.
C’est tout l’intérêt de la borne supérieure par rapport à la notion de plus grand élément, dès qu’une
partie est bornée elle admet toujours une borne supérieure et une borne inférieure. Ce qui n’est
pas le cas pour le plus grand ou plus petit élément. Par exemple, pour A = [0, 1[, sup A = 1 mais
max A n’existe pas.
Preuve.
1. Montrons que sup A vérifie ces deux propriétés. La borne supérieure est en particulier un
majorant, donc vérifie la première propriété. Pour la seconde, fixons y < sup A. Comme sup A
est le plus petit des majorants de A alors y n’est pas un majorant de A. Donc il existe x ∈ A tel
que y < x. Autrement dit sup A vérifie également la seconde propriété.
2. Montrons que réciproquement si un nombre α vérifie ces deux propriétés, il s’agit de sup A. La
première propriété montre que α est un majorant de A. Supposons par l’absurde que α n’est
pas le plus petit des majorants. Il existe donc un autre majorant y de A vérifiant y < α. La
deuxième propriété montre l’existence d’un élément x de A tel que y < x, ce qui contredit le
fait que y est un majorant de A. Cette contradiction montre donc que α est bien le plus petit
des majorants de A, à savoir sup A.
Exemple 8.
Reprenons l’exemple de la partie A = 1 − 1n | n ∈ N∗ .
0 = u1 1
= u2 u3 u4u5 1
2
1. Nous avions vu que min A = 0. Lorsque le plus petit élément d’une partie existe alors la borne
inférieure vaut ce plus petit élément : donc inf A = min A = 0.
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Chapitre 1 1.3 Bornes supérieure et inférieure
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