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2 Séries de Fourier 27
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
xn yn
On notera par kk sa norme naturelle associée. Le but est de dé…nir un certain nombre
de notions générales, attrayant à des arcs paramétrés de Rn . En particulier la notion
de régularité, birégularité, changement de paramétrage, dont l’un deux jouera un rôle
particulier : l’abscisse curviligne.
1.1.1 Généralités
Dé…nition 1.1.1 On appelle arc paramétré de Rn une application f : I ! Rn où
I désigne un intervalle non vide de R. On dit que l’arc est de classe C k si f l’est.
L’ensemble des arcs paramétrés de classe C k sera noté C k (I; R2 ).
Remarque 1.1.1 Pour une telle application, être de classe C k signi…e que chacune de
ses composantes l’est, il su¢ t de calculer une variation in…nitésimale pour le voir.
Im(f ) := ff (t) : t 2 Ig
Dé…nition 1.1.3 Soient I et J deux intervalles réels, et ' : J ! I. On dit que ' est
un C k (J; I) di¤éomorphisme (k 0) si :
– ' est bijective
– ' est de classe C k
1
–' est de classe C k
Un C 0 di¤éomorphisme est appelé homéomorphisme.
Les propriétés essentielles des courbes sont celles qui ne dépendent pas du chan-
gement de paramétrage. Et nous verrons que ce sera quasiment toujours le cas. Dans
toute la suite de cette partie, on considère f 2 C k (I; Rn ) un arc paramétré …xé.
Dans la suite, on s’attache à étudier l’allure d’une courbe plane (on se place donc pro-
visoirement dans le cas n = 2) au voisinage d’un point singulier. Il y aura quatre cas
possibles, qui se déduisent directement du développement limité de l’arc. Plus précisé-
ment :
Proposition 1.1.2 Soit f : I ! R2 de classe su¢ samment grande pour donner sens
à la suite, et soit t 2 I. On note :
– p le plus petit entier 1 tel que : f (p) (t) 6= 0
– q le plus petit entier > p tel que : (f (p) (t); f (q) (t)) libre.
Alors :
– pour p; q pairs ; on a un point de rebroussement de seconde espèce.
– pour p impair, q pair ; le point singulier est dit d’allure normale.
– pour p; q impairs ; on a un point d’in‡exion.
– pour p pair et q impair ; le point est un rebroussement de première espèce.
Remarque 1.1.3 La régularité d’un arc est préservée par changement de paramétrage
admissible. En e¤et considérons deux paramétrages f; g d’un même arc, et ' un chan-
gement de paramétrage (f = g '). Alors f 0 = g 0 (')'0 , si g est régulier alors f l’est
aussi (puisque '0 ne peut s’annuler via le théorème des valeurs intermédiaires). De la
même manière, comme c’est aussi le cas pour ' 1 , si g est régulier, f aussi.
Remarque 1.2.1 Une dé…nition plus générale de la longueur d’arc existe pour des
arcs seulement continus (le principe est de considérer les lignes brisées à une subdivison
…xée, puis de prendre la borne supérieure sur l’ensemble de subdivisions de l’ensemble
des longueurs brisées). Mais dans le cas d’arcs au moins C 1 , les deux coïncident. On
peut aussi démontrer un résultat intuitif, c’est que le segment est l’arc de longueur
minimal joignant deux points de R2 . En e¤et, :
En e¤et, notons par f = (x; y) un arc quelconque C 1 joignant A et B. On note
f (t0 ) = A et f (t1 ) = B. Alors, on montre que :
Z t1 Z t1 p p
0
kf (u)kdu = x02 (u) + y 02 (u)du kf (t1 ) f (t0 )k = (x(t1 ) x(t0 ))2 + (y(t1 ) y(t0 ))2
t0 t0
Dans un premier temps par une étude de fonction, on peut prouver que :
p p p
8a; b 0; a+b a+ b
s02 = x02 + y 02 = kf 0 k2
s0 = kf 0 k = S 0
Donc on en déduit que (s S)0 = 0 c’est-à-dire que S s est constante. Deux abscisses
curvilignes d’un même arc paramétré di¤érent d’une constante.
kg 0 (u)k = 1 8u
1
Démonstration 1.2.1 L’abscisse curviligne est de dérivée strictement positive, f s
est donc un paramétrage admissible de f . On notera dans toute la suite f (s 1 (t)) plus
1
simplement par f (s). Il est de plus normal, puisque k(f s 1 )0 k = kf 0 (s 1 ) 0 1 k =
s (s )
1
kf 0 (s 1 ) k=1
kf 0 (s 1 )k
Remarque 1.2.4 Le paramétrage par abscisse curviligne (ou longueur d’arc) est donc
un paramétrage à vitesse unitaire. Inversement tout paramétrage à vitesse unitaire est
une abscisse curviligne, en e¤et : si kg 0 (u)k = 1 8u alors en intégrant cette équation
entre t0 et t réels, on a : Z t
kg 0 (u)kdu = t t0
t0
Cette équation signi…e que la longueur de l’arc entre t0 et t correspond bien au para-
mètre.
Proposition 1.2.3 (Cas d’un arc C 1 ) Si f est de plus C 1 , un vecteur tangent est
f 0 (t0 )
alors si A(t0 ) est régulier. On le note T (t0 ).
kf 0 (t0 )k
Remarque 1.2.5 Il est aussi possible de dé…nir un vecteur tangent en un point non
forcément régulier d’un arc de classe C k , si au moins un des vecteurs f 0 (t0 ); :::f (k) (t0 )
est non nul (par un développement limité à l’ordre k, la limite précédente existera et
sera précisément le premier de ces vecteurs, non nul).
T (s) = f 0 (s)
y y0 = f 0 (x0 )(x x0 ):
B) Forme paramétrique
Une partie de Rp ; est une courbe s’il existe une application continue d’un in-
tervalle [a; b] R dans Rp : Si cette application est bijective, est appelé un
arc de courbe. Le couple ( ; ) est appelé une courbe paramétrée. Si (a) = (b)
mais (t1 ) 6= (t2 ) pour tous les points t1 6= t2 de [a; b] la courbe est appelée
une courbe fermée ou un circuit fermé.
Les courbes planes sont des courbes dans R2 . Les courbes gauches sont des courbes
dans R3 :
Soit 8
< x = g(t)
(t) =
: y = h(t)
On dit que (t) = (g(t); h(t)) est une représentation paramétrique de la courbe.
La même courbe peut avoir des représentations di¤érentes, par exemple, les para-
métrisations
8 8
< x =t < x = s=2
(t) = ; t 2 [0; 1]; (s) = ; s 2 [0; 2]
: y = 2t : y =s
dé…nit un vecteur tangent à la courbe au point (x; y) = (g(t); h(t)): Pour écrire
l’équation de la tangente à au point donné de la courbe (t0 ) = (x0 ; y0 ), on trouve
l’équation de la droite passant par (x0 ; y0 ) et parrallèle à (g 0 (t0 ); h0 (t0 )): On l’écrit sous
la forme de déterminant d’une matrice
x x0 g 0 (t0 )
y y0 h0 (t0 ) =0
Ce qui donne
g 0 (t0 )(x x0 ) f 0 (t0 )(y y0 ) = 0:
0 0 h0 (t0 )
Si (g (t0 ); h (t0 )) = (0; 0) la tangente peut exister également, sa pente est lim 0
t!t0 g (t0 )
lorsque cette limite existe.
+
On note un arc d’une courbe avec un sens de parcours indiqué. On dit qu’on
choisit l’orientation de quand on choisit le sens de parcours. On dénote par un
+
arc d’une courbe qui est le même que mais avec un sens de parcours opposé. Soit
: [a; b] ! une paramétrisation de : On dit que est compatible avec l’orientation
+
de si le point (t) se déplace dans le sens de parcours de lorsque le paramètre
croît de a à b:
Exemple 1.3.1 Soit une partie de la droite y = x sur l’intervalle [0; 2] parcourue
du point (2; 2) vers le point (0; 0): Deux paramétrisations
0 1 0 1
t 2 t
t 2 [0; 2]; (t) = @ A et (t) = @ A
t 2 t
+
se distinguent par l’orientation : est compatible avec tandis que a une orientation
opposée.
Dans ce cas, sous certaines conditions, c’est possible de se ramener à la forme explicite.
On cherche à exprimer y en fonction de x par y = (x) localement, i.e. au voisinage
d’un point de la courbe (x0 ; y0 ):
Exemple : f (x; y) = x2 + y 2 1; @f
@y
= 2y: Pour le point (x0 ; y0 ) = (0; 1) de la courbe
@f
f (x; y) = 0 on a @y
(0; 1) = 2 - le théorème s’applique, d’où l’existence d’une fonction
: I ! J: On peut prendre les intervalles I =] 1; 1[ et J =]0; 2[: Dans ce cas simple
p
on peut expliciter (x) = 1 x2 : Pour la dérivée on véri…e que
@f
0 x x @x
(x; y)
(x) = p = = @f
:
1 x2 y @y
(x; y)
L’intérêt du théorème réside dans les cas où on ne peut pas expliciter , mais où
néanmoins on peut construire le graphe en utilisant les valeurs des tangentes.
f (x; y) = f (x0 ; y0 )
p
+ @f
@x
(x0 ; y0 )(x x0 ) + @f
@y
(x0 ; y0 )(y y0 ) + o( jx x0 j2 + jy y0 j2 )
@f
Remarque 1.3.1 Si @x
(x0 ; y0 ) 6= 0 le théorème des fonctions implicites appliqué en
permutant le rôle de x et y donne une application : J ! I et au voisinage de (x0 ; y0 )
l’équation de la courbe est x = (y):
Le vecteur directeur de la droite tangente au point de la courbe (x0 ; y0 ; z0 ) = (x(t0 ); y(t0 ); z(t0 ))
est donné par la dérivée de :
0 1
x0 (t0 )
!0 B C
(t0 ) = B 0 C
@ y (t0 ) A :
z 0 (t0 )
La droite tangente T passe par (x0 ; y0 ; z0 ) et parallèle au vecteur 0 (t0 ): Cela signi…e
!
que chaque vecteur P0 P passant du point P0 = (x0 ; y0 ; z0 ) au point P = (x; y; z) 2 T
!0
est colinéaire au vecteur En coordonnées cela donne l’équation de la droite :
(t0 ):
1 0
x0 = kx0 (t0 ) x
C B
y0 = ky 0 (t0 ) C B y
A ; k 2 R:
@
z0 = kz 0 (t0 ) z
! !
k est ici un coe¢ cient de proportionnalité entre les vecteurs P0 P et 0 (t0 ): Cette
variable k dépend de la position du point P sur la droite et quand k parcourt R; le
!
point P parcourt la droite tangente. Si toutes les coordonnées de 0 (t0 ) sont non-nulles
on peut réécrire l’équation de la droite sans k :
x x0 y y0 z z0
0
= 0 = 0 : (1.2)
x (t0 ) y (t0 ) z (t0 )
Le plan normal, orthogonal à la courbe au point de la courbe (x0 ; y0 ; z0 ), ce qui
en pratique signi…e orthogonal à la tangente en ce point, est donné par la relation
suivante :
x0 (t0 ) (x x0 ) + y 0 (t0 ) (y
z0 ) = 0: y0 ) + z 0 (t0 ) (z
!
Ici on utilise le produit scalaire de la tangente et du vecteur P0 Q; passant du point
P0 = (x0 ; y0 ; z0 ) au point Q = (x; y; z) du plan. Le plan est normal quand le produit
! !
scalaire 0 (t0 ) P0 Q vaut 0:
x = t; y = t2 ; z = t3
1 (x x0 ) + 2 (y y0 ) + 3 (z z0 ) = 0:
Soit p : [ud ; uf ] ! [a; b]; p(u) = t une fonction dérivable p0 (u) 6= 0; pour u 2 [ud ; uf ];
et a = p(ud ); b = p(uf ): On a le même arc de courbe
avec une nouvelle représentation
R uf 0
paramétrique (u) = (p(u)): Montrons que L( ) = ud j (u)jdu: En e¤èt,
d d dt
=
du dt du
Z uf Z uf Z uf Z b
0 d dt d dt d
L( ) = k (u)kdu = du = du = dt:
ud ud dt du ud dt du a dt
p
On pose ds = j!0 tj dt = x02 + y 02 + z 02 dt: On l’appelle l’abscisse curviligne car
cette forme di¤érentielle joue le même rôle dans les intégrales sur les courbes que dx
sur les intégrales simples sur un intervalle.
!
Soit V : D ! R2 un champ de vecteurs continu sur une partie D R2 contenant
une courbe de paramétrisation (t) : [a; b] ! :
L’intégrale Z b
!
I= V ( (t)) !0 (t) dt (1.3)
a
!
du produit scalaire de V ( (t)) et du vecteur tangent à la courbe au point (t) :
!0 (t) est appelé l’intégrale curviligne d’un champ de vecteurs !
V:
!
où ds = ! ds est le "vecteur de l’abscisse curviligne" - le vecteur unitaire ! étant le
vecteur-directeur de la tangente au point donné de la courbe. Le vecteur ! est orienté
! ! !
dans le sens de parcours de la courbe. En particulier, si V = P (x; y) i + Q(x; y) j
Z
I= P dx + Q dy (1.4)
+
! ! !
V = P (x; y) i + Q(x; y) j ! = P dx + Q dy
!
Exemple 1.7.1 Soit - l’arc de la parabole y = x2 sur un segment [ 2; 2] et V =
! ! R ! !
y i + x j : On peut calculer de deux façon di¤érentes l’intégrale I = + V ds.
Première façon - via dx et dy
! !
A la place de champ de vecteur y i + x j on écrit une 1-forme di¤érentielle
y dx + x dy: Donc l’intégrale curviligne devient
Z
I= y dx + x dy
+
Donc Z Z Z
2 2
2
I= y dx + x dy = ( t ) dt + t 2t dt = (t2 ) dt = 16=3
+ 2 2
Deuxième façon - directe via dt
On peut directement calculer l’intégrale par la formule (1.3) en réécrivant V (t) =
! ! ! !
t2 i + t j et !0 (t) = 1 i + 2t j :
Z 2 Z 2
! ! 0
I= V (t) (t) dt = ( t2 1 + t 2t) dt = 16=3:
2 2
!
Remarque 1.7.1 Sens physique d’une intégrale curviligne : si V (M ) représente une
+
force variable appliquée au point M du chemin , l’intégrale I est le travail de la force
+
V nécessaire pour déplacer une particule unitaire le long du chemin : L’intégrale
+ +
curviligne du champ V sur est aussi appelé la circulation du champ V sur :
+
L’intégrale ne dépend donc que des extremités du chemin d’intégration pas du
chemin lui-même.
!
Proposition 1.8.2 Les propriétés suivantes d’un champ V de vecteurs sont équiva-
lentes :
! !
– Il existe une fonction f telle que V = gradf
!
– Il existe une fonction f telle que V ds = df
!
– La circulation de V d’un point A au point B est indépandente du chemin. Elle
ne dépend que de A et de B:
!
– La circulation du champ V le long de tout chemin fermé est nulle.
!
Exemple 1.8.1 Soit V le champ de vecteurs dé…ni sur l’ouvert = R2 n f(0; 0)g par
! ! ! y x
V (x; y) = P (x; y) i + Q(x; y) j ; où P (x; y) = et Q(x; y) =
x2 + y 2 x2 + y 2
!
On véri…e que V satisfait la condition nécessaire pour être un champ de gradient :
@P @Q y 2 x2
= = 2
@y @x (x + y 2 )2
!
On calcule la circulation de V sur le cercle unité C + paramétré comme suit :
Dans cette paramétrisation les di¤érentielles sont dx = sin t dt; dy = cos t dt et les
!
coordonnées du champ V
y sin t x cos t
P (x(t); y(t)) =
= ; Q(x(t); y(t)) = =
x2 + y 2 1 x2 + y 2 1
R
Finalement, l’intégrale curviligne C + P dx + Q dy se calcule
Z 2 Z 2
sin t( sin t) dt + cos t cos t dt = dt = 2
0 0
!
et s’avère ne pas être nulle. Par la Proposition 1.8.2, cela implique que ce champ V
n’est pas un champ de gradient car la circulation le long du chemin fermé (le cercle
C + ) n’est pas nulle !
Par le théorème de Poincaré on aurait pu anticiper cela car ; le domaine de dé…-
!
nition de champ V n’est pas simplement connexe. En e¤et, le cercle C + est un chemin
autour du point (0; 0): Ce point étant exclu du domaine ; on ne peut pas ramener C +
à un point tout en restant dans :
Démonstration 1.9.1 D’abord on donne ici une démonstration dans le cas le plus
simple. Soit D un carré R de sommets (0; 0); (1; 0); (1; 1) et (0; 1) et supposons Q = 0:
On cherche à démontrer I ZZ
@P
P dx = dx dy
@R R @y
R
Côté gauche de l’égalité Pour calculer l’intégrale curviligne @R
P dx on oriente
le bord du carré @R contre l’aiguille du montre. On note le coté de R allant du sommet
S S S
(0; 0) vers (1; 0) 1 , de (1; 0) vers (1; 1) 2 ; etc. Le bord du carré @R = 1 2 3 4:
On a R R1
1
P (x; y) dx = 0
P (t; 0) dt;
R R1
2
P (x; y) dx = 0
P (1; t)0 dt = 0;
R R1 R1
3
P (x; y) dx = 0
P (1 t; 1) dt = 0
P (t; 1) dt;
R R1
4
P (x; y) dx = 0
P (0; 1 t)0 dt = 0
! ! !
Remarque 1.9.1 L’intégrale curviligne du champ V (x; y) = P (x; y) i + Q(x; y) j
est l’intégrale de la 1-forme di¤érentielle correspondante
On véri…e que I ZZ
S
y dx + x dy = 2 dx dy:
1 D
On a ZZ Z Z Z 2
2 4 2
2 x3 32
dx dy = dy dx = (4 x ) dx = 4x =
D 2 x2 2 3 2 3
ce qui est exactement la moité de l’intégrale curviligne.
et cela sur n’importe quel chemin fermé C + : La seule condition sur C + est que le
chemin C + doit être le bord d’un domaine quelconque D !
x = r cos t; y = r sin t
à obtenir
Il apparaît que ! est exacte par cette formule ! Or si on calcule son intégrale sur
un circuit fermé autour de l’origine comme on a fait dans l’exemple 1.8.1 on voit
que l’intégrale n’est pas nulle et par conséquent la forme n’est pas exacte. Ce qui
est correct c’est que ! est exacte localement, mais pas globalement, partout dans
R2 n (0; 0): Le plus grand ouvert sur lequel on peut obtenir le changement de variables
continu (x; y) ! (r; t) est le complémentaire dans le plan R2 d’une demi-droite issue
de l’origine, mais pas le plan entier ni le plan privé de l’origine.
x2 + y 2 + z 2 = R 2
g :D R2 ! S R3 ;
(u; v) 7! g(u; v) = (x; y; z)
g : [0; ] [0; 2 ] ! S R3
(1.7)
( ; ) 7! g( ; ) = (R sin cos ; R sin sin ; R cos )
– (b) Lorsque est …xé et que varie dans [0; 2 ]; m décrit un cercle. Un vecteur-
tangent à ce cercle au point m est
!
@g
= ( R sin sin ; R sin cos ; 0)
@
On note ! !
! @g @g
N( ; ) = ^ ;
@ @
ce vecteur s’il est non nul est normal à la sphère au point m: Le point m 2 S est appelé
un point régulier de la surface si ce vecteur est non nul en m.
g :D R2 ! S; de classe C 1
(u; v) 7! g(u; v) = (x; y; z)
! ! @!
g ! ! @!
g
g (ui ; vj + j v) g (ui ; vj ) j v et g (ui + i u; vj ) g (ui ; vj ) i u:
@v @u
Il en résulte :
X @! g @!
g
A= k ^ k iu j v:
i;j
@u @v
Ce qui, après des fractionnements de plus en plus …ns, aboutit à la dé…nition précise
de l’aire avec une intégrale double. On note
@!g @!
g
dA = k ^ k du dv
@u @v
et on l’appelle l’élément d’aire.
Voici un cas particulier : quand la surface est le graphe d’une fonction d’équation
z = h(x; y); on a : v
u
u ! !2 ! !2
@h @h
dA = t1 + + dx dy
@x @y
Soit f : U ! R; U R3 et S U: On a
f g :D R2 ! S U R3 ! R;
(u; v) 7 ! f (g(u; v)):
Exemple 1.9.4 Sur la sphère de rayon R; la calotte sphérique S est l’ensemble des
points de coordonnées sphériques (R; ; ) tels que 0 : S a la représentation
paramétrique donnée par l’équation (1.7) de l’exemple 1.9.3. Le vecteur normal est
! !
! @g @g
N( ; ) = ^ = (R2 sin2 cos ; R2 sin2 sin ; R sin cos ); (1.8)
@ @
et
!
k N ( ; )k = R2 sin :
Remarque 1.9.2 On remarque que si on change des variables par exemple, fx; yg en
fu; vg c’est exactement comme dans la section ??, la 2-forme :
D(x; y) @x @y @x @y
dx ^ dy = du ^ dv = du ^ dv
D(u; v) @u @v @v @u
et on a le même type de formule pour dy ^ dz et dz ^ dx: Le produit vectoriel :
@!
g @!
g @x @y @y @x @y @z @z @y @z @x @x @z
^ = ; ;
@u @v @u @v @u @v @u @v @u @v @u @v @u @v
Finalement,
@!
g @!
g
dA = ^ du dv = dx ^ dy + dy ^ dz + dz ^ dx (1.9)
@u @v
!
On peut noter !
n + dA = dA: De (1.9) on a
! ! ! !
dA = k dx ^ dy + i dy ^ dz + j dz ^ dx
! ! ! !
Pour un champ de vecteurs V = P i + Q j + R k et une surface S dé…nie par
g(u; v) = (x; y; z); (u; v) 2 D R3 :
ZZ ZZ
! !
V dA = P dy dz + Q dz dx + R dx dy (1.10)
S S
Exemple 1.9.6 Ca serait bien de faire encore un exemple de calcul par la formule du
rotationnel.
R R
1.9.5 Formule de Stokes générale : @(D) ! = D d!
associe un nombre à une 1-forme di¤érentielle p(x; y) dx+q(x; y) dy sur une courbe
R2 ou bien
Z
P (x; y; z) dx + Q(x; y; z) dy + R(x; y; z) dz
C
– q = 2; p = 2 - théorème de Green-Riemann
– q = 2; q = 3 - théorème de Stokes (du rotationnel)
– q = 3; q = 3 - théorème d’Ostrogradski (de la divergence)
La formule (1.13) donne une formulation élégante de plusieurs théorèmes.
Elle présente une connection entre l’opération géométrique @ qui à un domaine D
associe son bord @(D) et l’opération algébrique - d qui à une forme di¤érentielle !
associe une forme di¤érentielle d!. Selon la formule (1.13) ces deux opérations sont en
dualité !
Il faut remarquer que @; l’opération de prendre le bord, est di¤érente de la notion
topologique de prendre la frontière. La notion de l’intérieur change avec la dimension,
à savoir, si on regarde un segment [a; b] dans R son intérieur est un segment ouvert
]a; b[ et sa frontière est deux points fa; bg: Le même segment dans R2 n’a pas de points
d’intérieur ! Tous les points de [a; b] sont des points frontière.
Les points de D avec le voisinge de type (1) sont des points intérieurs. Les points de D
avec le voisinge de type (2) sont des points du bord. (L’opération de prendre le bord
peut aussi être dé…nie à l’aide des simplexes et des chaînes (cf. Chapitre 9 de [?]), ce
qui dépasse le programme de ce cours.)
On remarque que @(@(D)) = ; pour tout domaine D: Cette propriété est en cor-
respondance avec la relation d(d!) = 0 pour toute forme di¤érentielle ! (Lemme ??).
Le théorème de Stokes général dit qu’on peut "échanger" une opération avec l’autre.
C’est un résultat très profond qui relie l’analyse des objets géométriques par des
méthodes algébriques. C’est une pierre angulaire de l’analyse moderne.
Séries de Fourier
2.1 Introduction
Une des questions centrales est celle du comportement de la série de Fourier d’une
fonction et en cas de convergence de l’égalité de sa somme avec la fonction initialement
considérée, ceci dans le but de pouvoir remplacer l’étude de la fonction elle-même par
celle de sa série de Fourier, qui autorise des opérations analytiques aisément manipu-
lables. Mais, sous quelles hypothèses peut-on étudier la série de Fourier d’une fonction
plutôt qu’elle-même ?
Z 2 2
1 1 x2
a0 = x dx = = ;
2 0 2 2 0
pour n 1,
Z Z !
2 2 2
1 1 sin(nx) cos(nx)
an = x cos(nx) dx = x + dx = 0;
0 n 0 0 n
Z Z !
2 2 2
1 1 cos(nx) cos(nx) 1 2 2
bn = x sin(nx) dx = x + dx = = :
2 0 2 n 0 0 n n n
Ainsi,
X
+1
sin(nx)
S(f ) = 2 :
n=1
n
Dans cet exemple, on voit que S(f )(x) 6= f (x) pour x = 0 et x = 2 .
Si f est une fonction 2 -périodique sur R et intégrable sur tout segment de R, alors
les coe¢ cients de Fourier de f sont :
Z +2
1
a0 = f (x) dx;
2
Z +2
1
an = f (x) cos(nx) dx;
Z +2
1
bn = f (x) sin(nx) dx:
Pour les fonctions paires et impaires, les coe¢ cients de Fourier sont remarquables.
Dans ce cas, on choisit l’intervalle [ ; ] pour calculer les coe¢ cients de Fourier :
Z Z
1 1
a0 = f (x) dx = f (x) dx;
2 0
Z Z
1 2
an = f (x) cos(nx) dx = f (x) cos(nx) dx;
0
Z
1
bn = f (x) sin(nx) dx = 0:
Dans ce cas,
an = 0; 8n 0;
Z
2
bn = f (x) sin(nx) dx;
0
d’où
X
+1
S(f ) = bn sin(nx):
n=1
Z
2
bn = x sin(nx) dx
0
Z
2 cos(nx) cos(nx)
= x + dx
n 0 0 n
2 cos(n
=
n
2
= ( 1)n+1 :
n
Donc
X
+1
( 1)n+1
S(f ) = 2 sin(nx):
n=1
n
- la convergence uniforme :
2.3.1 L’espace
On considère l’espace des fonctions f : R ! R qui sont :
- 2 -périodiques,
- continues par morceaux sur [ ; ] (ie : continues sauf en un nombre …ni de points
de [ ; ], points en lesquels ces fonctions admettent une limite à droite, f (x+ ), et une
limite à gauche, f (x ) …nies),
1.
ii) converge vers f en tout point de continuité de f (S(f )(x) = f (x) si f est continue
en x),
f (x+ )+f (x )
iii) converge vers 2
en tout point de discontinuité,
iv) la convergence est uniforme sur tout segment [a; b] ne contenant pas de point de
discontinuité.
[Riemann-Lebesgue]
Si f est intégrable sur [a; b], alors :
Z b
lim f (x)cos(tx)dx = 0;
t!1 a
Z b
lim f (x)sin(tx)dx = 0:
t!1 a
avec
Z
1
a0 = f (t) dt;
2
Z
1
an = f (t)cos(nt) dt;
Z
1
bn = f (t)sin(nt) dt:
f (x+ )+f (x )
On veut montrer que S(f )(x) ! 2
, ce qui équivaut à :
f (x+ ) + f (x )
lim Sn (x) =0
n!1 2
f (x+ )+f (x )
- Si f continue en x, alors f (x+ ) = f (x ) = f (x) d’où 2
= f (x) Ainsi, on
peut démontrer i) et ii) dans le même temps.
- Sn (x) est la n-ième somme partielle de S(f ). Alors,
Z
1
Sn (x) = f (t) [1 + 2cos(x t) + : : : + 2cos n(x t)] dt:
2
de Dn (u):
R
- Dn (u) du = 1
1
1 sin[(n+ 2 )u]
- Dn (u) = 2 u
sin( 2 )
Comme
1 sin[(n + 12 )u]
Dn (u) =
2 sin( u2 )
on a :
Z Z
[f (x t) f (x )]Dn (t) dt + [f (x + t) f (x+ )]Dn (t) dt
0 0
1 sin[(n + 12 )u] 1 + sin[(n + 12 )u]
= [f (x t) f (x )] u dt + [f (x + t) f (x )] dt
2 sin( 2 ) 2 sin( u2 )
Z
1 f (x t) f (x ) 2t 1
= t sin[(n + )t] dt
0 t sin( 2 ) 2
Z
1 f (x + t) f (x+ ) 2t 1
+ t sin[(n + )t] dt:
0 t sin( 2 ) 2
Donc, par le lemme (2.3.3) de Riemann-Lebesgue, ces intégrales convergent vers 0
lorsque n tend vers l’in…ni, d’où :
f (x+ ) + f (x )
lim Sn (x) = 0:
n!1 2
Ceci conclut la démonstration du point i) et ii) du théorème (2.3.2).
Démonstration de iii)
Idée :
X
+1
S(f ) = an cos(nx) + bn sin(nx)
n=0
X
+1
Sn (x) = ak cos(kx) + bk sin(kx)
k=0
On sait que Sn (x) converge simplement vers f (x) donc il su¢ t de montrer que (Sn )
converge uniformément.
On montre que :
lim n2 jan j = 0
n!+1
et
lim n2 jbn j = 0;
n!+1
1 1
d’où 9N tel que 8n N , on a jan j n2
et jbn j n2
, ce qui implique que :
X X X 2
jan cos(nx) + bn sin(nx)j jan j + jbn j 2
:
n N n N n N
n
1
Montrons que 9N tel que 8n N , jan j n2
:
Z
1
an = f (x) cos(nx) dx (2.7)
Z
1 sin(nx) 1
= f (x) f 0 (x) sin(nx) dx
n n
Z
1 1 0 1
= [f (x)cos(nx)] f 00 (x) cos(nx) dx
n2 n2
Z
2 1
=) n an = f 00 (x) cos(nx) dx:
f (x0+ ) f (x0+ ) = a 6= 0:
où les coe¢ cients de Fourier f^(n); an et bn sont donnés par les formules suivantes :
Z
^ 1 T
f (x) := f (x)e2 inx=T dx;
T 0
Z
2 T 2 nx
an := f (x) cos dx;
T 0 T
Z
2 T 2 nx
bn := f (x) sin dx:
T 0 T
Donc on a :
T
lim Sn f (x0 + ) = f (x+
0 ) + a(0:089)
N !1 2N
et
T
lim Sn f (x0 + ) = f (x0 ) a(0:089)
N !1 2N
mais
f (x0 ) f (x+
0)
lim Sn f (x0 ) = :
N !1 2
Plus généralement, si xn est une séquence de nombres réels qui converge en x0 quand
N tend vers +1 et si l’écart est positif alors :
et
lim inf Sn f (xN ) f (x0 ) a(0:089):
N !1
et
lim sup Sn f (xN ) f (x0 ) a(0:089):
N !1
L’onde carrée
Soit :
1 1
Sn f (x) = sin(x) + sin(3x) + ::: + sin((N 1)x)
3 N 1
En prenant x= 0 on obtient :
4 4 f (0 ) + f (0+)
Sn f (x) = 0 = =
2 2
Ensuite nous calculons :
2 1 3 1
Sn f ( ) = sin( ) + sin( ) + ::: + sin((N 1) )
N N 3 N N 1
sin(x)
Si nous introduisons la fonction "sinus cardinal", sinc(x) = x
, alors on a :
2 2 1 2 3 2 N 1
Sn f ( )= sinc( ) + sinc( ) + ::: + sinc( )
N 2 N N N N N N
Z 1
2
lim Sn f ( ) = sinc(x) dx
N !1 N 2 0
Z 1
2 sin( x)
lim Sn f ( ) = dx
N !1 N 2 0 x
Z
1 1 sin( x)
= dx
2 0 x
= + :(0:0899490):
4 2
2 2
lim Sn f ( ) = lim Sn f ( ) = :(0:0899490):
N !1 N N !1 N 4 2