Vous êtes sur la page 1sur 100

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/344751374

Cours de la matière Analyse 4

Chapter · October 2020

CITATIONS READS

0 1,229

1 author:

Smail Kaouache
University center of Abdelhafid Boussouf-Mila
24 PUBLICATIONS 40 CITATIONS

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Chaos in fractional order systems View project

Chaos in fractional order systems View project

All content following this page was uploaded by Smail Kaouache on 19 October 2020.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Centre universitaire Abdelhafid Boussouf-Mila


Institut des Sciences et de la Technologie
Département de Mathématiques et Informatique
Deuxième année Maths
Matière : Analyse 4

Cours de la matière Analyse 4 pour


les étudiants de 2ème année
mathématiques

Réalisé Par

Dr. Smail KAOUACHE

Année Universitaire 2020/2021


Table des matières

1 Topologie de Rn 2
1.1 Espace Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Espace véctoriel normé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
p
1.4 Normes usuelles sur k . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5 Produit scalaire sur un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . 4
1.6 Normes équivalentes
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.7 Boule ouverte et boule férmée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.8 Voisinage d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.9 Ensemble ouvert et ensemble fermé . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.10 Ensemble compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.11 Intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 Fonctions réelles de plusieurs variables 8


2.1 Fonctions réelles de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.1 Limite en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.2 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.3 Continuité sur une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Fonctions différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.1 Dérivées partielles d’ordres supérieurs . . . . . . . . . 14
2.2.2 Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.3 Applications linéaires continues . . . . . . . . . . . . . 18

1
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 2

2.2.4 Fonctions différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20


2.2.5 Propriétés des fonctions différentiables . . . . . . . . . 21
2.2.6 Expressions de la différentielle . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3 Dérivation selon un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.4 Matrice Jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.5 Composée d’applications différentiables . . . . . . . . . . . . . 29
2.6 Inégalité des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.7 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7.1 Dérivées successives de la fonction t 7→ F(t) = f (a +
t(b − a)) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7.2 Différentielles d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . 38
2.7.3 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.7.4 Autre formule de Taylor à un ordre quelconque d’une
fonction de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.8 Difféomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.9 Equations aux dérivées partielles(EDP) . . . . . . . . . . . . . 45
2.10 Changement de variable et EDP . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.11 Extrema locaux (relatifs) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.11.1 Extrema libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.11.2 Extremums liés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.12 Théorème des fonctions implicites . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.12.1 Cas de la dimension p = 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.12.2 Cas de la dimension p = 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.13 Exercices du chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.14 Solutions des exercices du chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . 66

3 Intégrales Multiples 72
3.1 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.1.1 Principe de l’intégrale double d’une fonction continue
sur un rectangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.1.2 Théorèmes de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.1.3 Propriétés de l’intégrale double . . . . . . . . . . . . . . 79
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 3

3.1.4 Changement de variables dans une intégrale double . 80


3.2 Intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.2.1 Principe de l’intégrale triple d’une fonction continue
sur un domaine D de R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.2.2 Théorèmes de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.2.3 Changement de variables dans une intégrale triple . . 84
3.2.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.3 Exercices du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.4 Solutions des exercices du chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . 90

Bibliographie 95
Avant-propos

Le contenu de ce cours correspond le programme officiel de la matière


Analyse 4 et est destiné en premier lieu aux étudiants du premier cycle
universitaire. Il est considéré comme une extension directe des deux matières
Analyse 1 et Analyse 2 vues en première année.

Du point de vue pratique, ce cours comporte trois chapitres principaux

à savoir les notions de topologie de Rn , les fonctions de plusieurs


variables et enfin les intégrales multiples. On rappelle que les
deux derniers chapitres de ce cours se terminent par des exer-
cices corrigés permettant la bonne compréhension des notions
mathématiques introduites à ce cours.
Enfin, je tiens à remercier mes collègues enseignants Dr.
Badreddine BOUDJEDA maître de conférence au centre uni-
versitaire Abdelhafid BOUSSOUF-Mila et Dr. Khaled BESSILA
maître de conférence à l’université de Constantine 1, qui ont
accepté de publier ce cours polycopié.

1
Chapitre 1

Topologie de Rn

1.1 Espace Rn
Définition 1.1.1. L’espace Rn est l’ensemble des n−tuples ordonnées
(x1, x2 , ..., xn ) de réels.
On munit Rn des deux opérations suivantes :

∀x, y ∈ Rn ; x + y = (x1 + y1 , ..., xn + yn ),


∀x ∈ Rn , ∀λ ∈ k (k = R ou k = C); λx = (λx1, λx2 , ..., λxn ).

Avec ces deux opérations, on vérifie que Rn est un éspace véctoriel sur
k de dimonsion n.

2
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 3

1.2 Norme
Définition 1.2.1. Soit E ⊂ Rn un éspace véctoriel sur k (k = R ou
k = C). On appelle norme sur E, toute application :

N: E → R
(1.1)
x 7→ N(x) = kxk ,

vérifiant pour tout vécteurs x, y ∈ Rn et pour tout λ ∈ k les propriétés


suivantes ::
a) kxk = 0 ⇔ x = 0E .
b) kλxk = |λ| kxk .
c) x + y ≤ kxk + y (inégalité triangulaire).

1.3 Espace véctoriel normé


Définition 1.3.1. Si l’éspace E muni d’une norme, on dira que E est
un éspace véctoriel normé, et est noté par (E, k.k).

1.4 Normes usuelles sur kp


Exemple 1.4.1. Dans les trois exemple qui suivent, soit E = kp et
soit x = (x1 , ..., xp ) ∈ E.
1. L’application x 7→ N∞ = kxk∞ = sup {|xi |} , est une norme.
1≤i≤p
p
2. L’application x 7→ N1 = kxk1 = |xi | , est une norme.
P
i=1 r
p
3. L’application x 7→ N1 = kxk2 = x2i , est une norme,
P
appelée
i=1
norme euclidienne.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 4

1.5 Produit scalaire sur un espace vecto-


riel
Définition 1.5.1. On appelle produit scalaire, toute application h., .i :E×
E ⊂ (Rp )2 → R définie par :
p
X
x, y = xi yi , pour tout x, y ∈ E. (1.2)
i=1

Remarque 1.1. Nous avons donc les propriétés suivantes :



1. kxk = hx, xi.

2. λx, y = λ x, y .

3. x, y = y, x .

4. x + y, z = hx, zi + y, z (bilinéaire).
2 2
5. Si x, y = 0 ⇒ x + y = kxk2 + y (Egalité de pythagore).

6. x, y ≤ kxk y .( Inégalité de Cauchy-Schwarz).

1.6 Normes équivalentes

Définition 1.6.1. Deux normes N1 et N2 définies sur mème éspace


véctoriel normé E, sont dites équivalentes, si et seulement s’il existe
deux réels strictement positifs α et β tels que :

∀x ∈ E : αN1 (x) ≤ N2 (x) ≤ βN1 (x). (1.3)

On a alors le théorème suivant :


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 5

Théorème 1.6.1. Pour tout p ∈ N∗ , les normes N∞ , N1 et N2 sur


E = kp , sont équivalentes deux à deux, et pour tout x ∈ E on a :

N∞ (x) ≤ N1 (x) ≤ pN2 (x) ≤ pN∞ (x). (1.4)

Démonstration. La relation N∞ (x) ≤ N1 (x) est évidente, car N1 (x)


est égal à la somme de N∞ (x).
Par ailleurs, en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz on ob-
tient :
Xp p
X p
X
N12 (x) ≤( 2
1 × |xi |) ≤ 2
1 × |xi |2 = pN22 (x). (1.5)
i=1 i=1 i=1

Par conséquent N1 (x) ≤ pN2 (x).
Enfin, N∞ (x) est le plus grand des réels positifs |xi | , i = 1, ..., p.
p
Donc, la somme |xi |2 est constituée de p termes tous inférieurs
P
i=1
2
ou égaux à N∞ (x).
On en déduit que :
v
t p v
p
t

X X q
N2 (x) = 2
|xi | ≤ N∞ (x) = pN∞
2 2
(x) = pN∞ (x).
i=1 i=1
(1.6)

C’est-à dire : N∞ (x) ≤ N1 (x) ≤ pN2 (x) ≤ pN∞ (x). 

1.7 Boule ouverte et boule férmée


Définition 1.7.1. Soit (E, k.k) un espace véctoriel normé, et soient
a ∈ E et r un réel strictement positif. On appelle boule ouverte (res-
pectivement boule férmée) d’un éspace véctoriel normé, l’ensemble
_
noté B(a, r) (respectivement B(a, r)) définie par :

B(a, r) = {x ∈ E / kx − ak < r.} (1.7)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 6

(respectivement
_
B(a, r) = {x ∈ E / kx − ak ≤ r}), (1.8)

où a est le centre de la boule et r sont rayon.

1.8 Voisinage d’un point


Définition 1.8.1. On dit qu’une partie V de E ( E éspace véctoriel
normé ) est un voisinage d’un point a ∈ E, si V contient une boule
ouverte contenant a.

1.9 Ensemble ouvert et ensemble fermé


Définition 1.9.1. * Une partie U de E est ouverte lorsqu’elle est
voisinage de chacun de ses points.
* Une partie F de E est férmée lorsque son complimentaire dans E est
un ensemble ouvert.
* Une partie non vide F de E est férmée si est seulement si elle possède
la propriété suivante : Toute suite de point de F qui converge dans E
admet sa limite dans F.

1.10 Ensemble compact


Définition 1.10.1. Une partie non vide K de E est compacte si et
seulement si l’une des conditions suivantes est vérifie :
1) K est férmé et borné.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 7

2) Toute suite de point de K contient une sous suite qui converge et


dont la mème limite dans K.

1.11 Intérieur
Définition 1.11.1. Soient E un éspace véctoriel normé, A un sous-
ensemble non vide de E et a un élément de E. On dit que a est un point
intérieur à A si A est un voisinage de a. Autrement dit, si :

∃r ∈ R+∗ ; B(a, r) ⊂ A. (1.9)


L’ensemble des points intérieurs à A est noté Int(A) ou A et est appelé


intérieur de A.
Chapitre 2

Fonctions réelles de
plusieurs variables

2.1 Fonctions réelles de plusieurs variables


Définition 2.1.1. Une fonction réelle de n variables est une applica-
tion f d’une partie D de Rn dans R. Cette partie D s’appelle domaine
de définition de f.

Exemple 2.1.1. Soit f la fonction définie sur D = R2 \ {(0, 0)} par :


xy
f (x, y) = . (2.1)
x2 + y2

f est une fonction de deux variables.

2.1.1 Limite en un point


Définition 2.1.2. Soit f est une fonction de n variables, a valeurs
dans R définie au voisinage d’un point x0 de Rn , sauf éventuellement

8
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 9

en x0 , et l un réel donné. Alors :

lim f (x) = l ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃α > 0, tq ∀x ∈ B(x0 , α) on a f (x) − l < ε.


x−→x0
(2.2)

Exemple 2.1.2. On considère la fonction

xy3
(x, y) 7→ f (x, y) = ,
x2 + y2

et soit (x0 , y0 ) = (0, 0).


1ère méthode : Par définition, nous avons :
q q
|x| ≤ x2 + y2 et y ≤ x2 + y2 .

On a alors :
xy3 (x2 + y2 )2 q
≤ ≤ ( (x2 + y2 ))2 < ε.
x2 + y2 x2 + y2

Donc, pour tout ε > 0, ∃α = ε tel que :
q q
(x − 0)2 + (y − 0)2 = x2 + y2 < α =⇒ f (x, y) − 0 < ε.

C’est-à- dire : f (x, y) → 0, quand (x, y) → (0, 0).



 x = ρ cos θ

, on peut écrire :

2ème méthode : On pose 
 y = ρ sin θ

ρ4 sin 2θ ρ2
f (x, y) = = sin 2θ → 0, quand ρ → 0.
2ρ2 2

Exemple 2.1.3. On considère maintenant la fonction


x−y
(x, y) 7→ f (x, y) = ,
x+y
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 10

et soit (x0 , y0 ) = (0, 0). On a alors

x − λx 1 − α
f (x, λx) = = .
x + λx 1 + α

Puisque la limite en (0, 0) de f (x, λx) dépend de la valeur de λ, l’ap-


plication f n’a pas de limite en (0, 0).
Ou bien f (x, 0) = 1 et f (0, y) = −1. Donc la limite de f n’existe pas
(car la limite lorsqu’elle éxiste, elle est unique).

2.1.2 Continuité en un point


Définition 2.1.3. Soit f : V ⊂ Rn → R une fonction définie au
voisinage de a ∈ Rn et en particulier en a.
On dit que f est continue en a, lorsque lim f (x) = f (a) ; c’est-à-dire :
x−→a

∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ B(a, α) on a f (x) − f (a) < ε. (2.3)


n o
Proposition 2.1.1. Soit f une fonction continue. Si une suite xp
n o
de point de Rn converge vers le point a ∈ Rn , alors la suite f (xp ) des
images converge vers f (a).

Remarque 2.1. Les propriétes d’une fonction continue en a ∈ Rn


sont identiques à celle dans le cas d’une fonction d’une seule variable.

Définition 2.1.4. Soit f : E → F (E, F deux sous espaces véctoriels


normés de Rn ) une fonction et soit a = (a1 , ..., an ) ∈ E.
On dit que f est continue en a, ssi lim f (X) = f (a) ; c’est-à-dire :
X−→a

∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ BE (a, α), on a f (x) − f (a) < ε


(2.4)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 11

Proposition 2.1.2.

lim f (x) = f (a) ∈ Rn ⇐⇒ lim fi (x) = fi (a), pour tout i = 1, 2, ..., n.
x→a x−→a

Démonstration. =⇒) Supposons que : lim f (x) = f (a). On a alors :


x−→a

∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ BE (a, α), on a f (x) − f (a) < ε.

Or :
v
t n
X
fi (x) − fi (a) ≤ ( fi (x) − fi (a))2 , pour tout i = 1, ..., n.
i=1

= f (x) − f (a) F
< ε.

Ce qui assure lim fi (x) = fi (a), pour tout = 1, ..., n.


x−→a
⇐) Supposons maintenant que :lim fi (x) = fi (a), pour tout i =
x−→a
1, ..., n. On a alors :

ε
∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ BE (a, α), on a fi (x) − fi (a) < √ ,
n

pour tout = 1, ..., n. C’est-à-dire

ε2 2
∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ BE (a, α) on a fi (x) − fi (a) < ,
n

pour tout = 1, ..., n. Par suite : ∀ε > 0, ∃α > 0, telle que pour tout
x ∈ BE (a, α), on a :
v
t n
X
f (x) − f (a) F
= ( fi (x) − fi (a))2 < ε.
i=1


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 12

2.1.3 Continuité sur une partie


Définition 2.1.5. Soit f une fonction définie sur une partie E de Rn .
On dit que f est continue sur E lorsque, pour tout point a ∈ E,on a :

∀ε > 0, ∃α > 0, telle que ∀x ∈ E ∩ BE (a, α) on a f (x) − f (a) < ε.


(2.5)

Proposition 2.1.3. Soit f : E → Rq (E ⊂ Rp ). Il y a une équivalence


entre les trois assertions suivantes :

1. L’application f est continue sur E.

2. L’image réciproque par f de tout ouvert de Rq est un ouvert de


Rp .

3. L’image réciproque par f de tout férmé de Rq est un férmé de Rp .

Démonstration. 01) =⇒ 02) Supposons que f est continue sur E.


Soit A un ouvert de Rq et soit a ∈ f −1 (A) , donc f (a) ∈ A.
A est un ouvert de Rq ⇐⇒ ∃r > 0, tq : ∀y ∈ A, y − f (a) < r.
C’est-à-dire : B( f (a), r) ⊂ A.
Mais f est continue en a, on a alors : ∀ε > 0, ∃α > 0, telle que :

∀x ∈ E ∩ B(a, α) ⇒ f (x) − f (a) < ε = r.

Ce qui entraîne f (x) ∈ A, i.e. x ∈ f −1 (A). On en déduit alors


que la boule ouverte de centre a et de rayon α est incluse dans
f −1 (A), ce qui montre que f −1 (A) est ouvert.
02) =⇒ 01) : Soit a ∈ E (quelconque). Il suffit de montrer que f
est continue en a.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 13

Soit ε > 0 donné, et soit f (a) ∈ A, telle que : B( f (a), ε) ⊂ A (car A


est ouvert). Alors

f (x) ∈ B( f (a), ε) ⊂ A ⇐⇒ f (x) − f (a) < ε,

avec x ∈ f −1 (A).
Puisque f −1 (A) est un ouvert, alors ∀ε > 0, ∃α > 0, telle que
kx − ak < α =⇒ f (x) − f (a) < ε. Ce qui bien la définition de la
continuité de f au point a.
01) =⇒ 03) Il suffit de passer au complémentaire.
Soit f : E ⊂ Rp → Rq et soit Bc un fermé de Rq . Nous avons
f −1 (Bc ) = [ f −1 (B)]c . Alors

Bc fermé ⇐⇒ B ouvert ⇐⇒ f −1 (B) ouvert (car f continue).

Par suite [ f −1 (B)]c = f −1 (Bc ) est fermé. 

Proposition 2.1.4. Soit f : E ⊂ Rp → Rq continue. Alors l’image


de tout compact A de E est un compact de Rq .

Démonstration. Soit (yn )n∈N une suite de f (A). Alors ∃(xn )n∈N ⊂
A, telle que :yn = f (xn ), ∀n ∈ N.
A étant compact, alors de toute suite (xn ) de A, on peut extraire
une sous- suite (x0n ) convergeant vers a ∈ A. Donc de la suite
(yn )n∈N , on peut extraire une sous suite (y0n ) définie par y0n =
f (x0n ) ∈ f (A) qui converge vers f (a) ∈ f (A) (puisque f est
continue).
Par suite f (A) est bien compact dans Rq . 
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 14

2.2 Fonctions différentiables

2.2.1 Dérivées partielles d’ordres supérieurs


Définition 2.2.1. (Dérivées partielles premières) Soit f : U → R (U
étant un ouvert de Rp ). On dit que f admet en a ∈ U une ième dérivée
partielle première (1 ≤ i ≤ p) si est seulement si :

f (a + hei ) − f (a)
lim existe,
h−→0 h
∂f
on la note par fx0i (a) ou bien (a).
∂xi
Définition 2.2.2. Soit f : U ⊂ RP → R. On dit que f est de classe
C1 sur U si toutes les dérivées partielles premières de f existent et sont
continues.
L’ensemble des fonctions de classe C1 sur U est noté C1 (U, R).

Exemple 2.2.1. La fonction


 xy
 x2 + y2 si (x, y) , (0, 0)



(x, y) 7→ 
0 si (x, y) = (0, 0),


est continue sur R2  {(0, 0)} (fraction rationnelle) mais n’est pas
continue en (0, 0).
* Si (x, y) , (0, 0), on a :

∂f y(−x2 + y2 )

=

 (x, y)
 ∂x x2 + y2




 ∂f x(x2 − y2 )
(x, y) = 2 ,


∂y (x + y2 )2


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 15

qui sont continues sur R2  {(0, 0)} .


Donc f est de classe C1 sur R2  {(0, 0)} .
* Si (x, y) = (0, 0) :

∂f

f (h, 0) − f (0, 0)
(x, y) = lim =0



 ∂x

 h (2.6)
 ∂f f (0, h) − f (0, 0)
 ∂y (x, y) = lim = 0.



h

Alors la fonction f admet des dérivées partielles sur R2 et est de classe


C1 sur R2  {(0, 0)} .
∂f
Il est claire que n’est pas continue en (0, 0), par exemple :
∂x
∂f 2 1 −3n
( , )= → −∞, quand n → +∞.
∂x n n 25

Définition 2.2.3. (Dérivées partielles secondes) Soit f ∈ C1 (U, R)


(U étant un ouvert de Rp ).
On dit que f admet des dérivées partielles secondes en un point a ∈
∂f ∂f
U, si les p dérivées partielles , ..., admettent à leur tour des
∂x1 ∂xp
dérivées partielles en a.
* Si i , j, on la note :

∂ ∂f ∂2 f
( )(a) ou (a) ou fx00j xi (a) (2.7)
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j

∂2 f
* Si i = j, cette dérivée partielle est notée (a).
∂x2i
Si f admet des dérivées partielles secondes en tout point a ∈ U, on dit
qu’elle admet des dérivées partielles secondes sur U. Si de plus, celle-ci
sont continues sur Rp , on dit que f est de classe C2 sur U.
Lensemble des fonction de classe C2 sur U est bien sur noté C2 (U, R).
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 16

Définition 2.2.4. Soit f une fonction définie sur un ouvert U de


Rp . Si ses dérivées partielles d’ordre 1 sont encore dérivable par rap-
port à chaque variable, leurs dérivées partielles sont appelées dérivées
partielles secondes. Par récurrence, on définit les dérivées partielles
d’ordre n comme les dérivées partielles des dérivées d’ordre n − 1.

Remarque 2.2. Une dérivée partielle d’ordre n est donc obtenue en


dérivant partiellement successivement par rapport à une des variables,
n fois. Par exemple, on obtient une dérivée d’ordre 4 d’une fonction
de trois variables x, y, z en dérivant d’abord en x, puis en y, puis à
nouveau en x, puis en z ; ou bien en dérivant en y puis en z, puis deux
fois en x.

Notation : La dérivée partielle d’ordre n d’une fonction de


p variables x1 , x2 , ..., xp obtenue en dérivant n1 fois par rapport à
x1 , n2 fois par rapport à x2,..., nk fois par rapport à xp , où n1 , ..., nk
sont des entiers positifs ou nuls tels que n1 + n2 + ... + nk = n est
∂n f
noté n1 .
∂x1 ...∂xnp k

2.2.2 Théorème de Schwarz


Théorème 2.2.1. Soit f ∈ C1 (U, R), (U étant un ouvert de Rp )
admettant des dérivées partielles secondes sur U.
∂2 f ∂2 f
1. Si et sont continues en a, pour tout i, j = 1, ..., p
∂xi ∂x j ∂x j ∂xi
( i , j), alors :
∂2 f ∂2 f
(a) = (a). (2.8)
∂xi ∂x j ∂x j ∂xi
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 17

2. Si f est de classe C2 sur U, alors on a sur U :


∂2 f ∂2 f
= . (2.9)
∂xi ∂x j ∂x j ∂xi

Démonstration. Pour ne pas alourdir les notations, on va suppo-


ser que p = 2.
Soit a = (α, β) ∈ U et soit (h, k) ∈ R2 , telle que : (a + h, β + k) ∈ U
(car U est ouvert ). On évalue de deux façonts différentes le réel :

u(h, k) = [ f (α + h, β + k) − f (α + h, β)] − [ f (α, β + k) − f (α, β)].

Posons F1 (x) = f (x, β + k) − f (x, β), on a alors


T.A.F
u(h, k) = F1 (α + h) − F1 (a) = hF01 (α + θ1 h); où θ1 ∈ ]0, 1[ .

Or :
∂f ∂f
F01 (x) = (x, β + k) − (x, β).
∂x ∂x
Donc :
∂f ∂f
" #
u(h, k) = h (α + θ1 h, β + k) − (α + θ1 h, β) . (2.10)
∂x ∂x
∂f
Posons maintenant F2 (y) = (α + θ1 h, y), on a alors :
∂x
T.A.F
u(h, k) = h(F2 (β + k) − F2 (β)] = hkF02 (β + θ2 k); où θ2 ∈ ]0, 1[ .
(2.11)
∂ f
2
Or F02 (y) = (α + θ1 h, y). Nous avons donc :
∂y∂x
∂2 f
u(h, k) = hk (α + θ1 h, β + θ2 k). (2.12)
∂y∂x
Soit maintenant G1 (y) = f (α + θ1 h, y) − f (α, y). Alors
T.A.F
u(h, k) = G1 (β + k) − G1 (β) = kG01 (β + θ3 k); où θ3 ∈ ]0, 1[ .
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 18

∂f ∂f
Or G01 (y) = (α + h, y) − (α, y). Donc :
∂y ∂x

∂f ∂f
" #
u(h, k) = k (α + h, β + θ3 k) − (α, β + θ3 k) .
∂y ∂y

∂f
Posons G2 (x) = (x, β + θ3 k). Alors
∂y
T.A.F
u(h, k) = k [G2 (α + h) − G2 (α)] = khG02 (α + θ4 k); où θ4 ∈ ]0, 1[ .

∂2 f
Or G02 (x) = ((x, β + θ3 k). Donc :
∂x∂y

∂2 f
u(h, k) = kh (α + θ4 h, β + θ3 k). (2.13)
∂x∂y

De (2.12) et (2.13), on déduit l’énoncé 02).


Pour l’énoncé 01) : Si (h, k) −→ (0, 0), les fonctions dérivées
partielles secondes etant supposés continues en a = (α, β), on
aura donc :
∂2 f ∂2 f
(a) = (a).
∂x∂y ∂y∂x


2.2.3 Applications linéaires continues


Définition 2.2.5. Soit E ⊂ Rp et F ⊂ Rq deux espaces véctoriels nor-
més définies sur le mème corps k, et soit L : E −→ F une application.
On dit que L est linéaire si :

pour tout x, y ∈ E, et pour tout α, β ∈ k : L(αx+βy) = αL(x)+βL(y).


(2.14)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 19

Théorème 2.2.2. Soit L : E −→ F une application linéaire. Alors les


trois assertions suivantes sont équivalentes :

1. L est continue sur E.


2. L est continue en x0 = op .
3. L est bornée sur la boule unitaire B(op , 1).

Démonstration.
01) =⇒ 02) Evident.
02) =⇒ 03 : Supposons que L est continue en x0 = op . Alors

∀ε > 0, ∃α > 0 tq ∀x ∈ E; kX − 0kE ≤ α =⇒ kL(X) − L(0)kF < ε.


(2.15)
L(0) = 0 (car L est linéaire). On prend ε = 1, on a donc :

∃α > 0 telle que : ∀x ∈ E : kXkE ≤ α =⇒ kL(X)kF < 1. (2.16)

On pose X = αY. Alors :

kXkE ≤ α =⇒ kYkE ≤ 1, (2.17)

et
1
kYkE ≤ 1 =⇒ kL(Y)kF < = M. (2.18)
α
Donc

∃M > 0, telle que ∀Y ∈ B(op , 1); on a kL(Y)k < M. (2.19)

Par suite L est bornée sur la boule B(op , 1).


03) =⇒ 01) : Supposons que L est bornée sur B(op , 1), et donc L
est bornée sur E . C’est-à-dire :

∃M > 0 tq ∀X ∈ E, on a kL(X)kF < M kXkE . (2.20)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 20

En effet : si kXkE = 0, la relation (2.20) est vraie. Supposons que :


1
kXkE = r > 0, et on prend y = x , ∀x ∈ E.
r
Alors : y = 1 =⇒ y ∈ B(op , 1).
L est bornée sur B(op , 1), alors Ly F
≤ M, ∀y ∈ B(op , 1). Donc

∀x ∈ E : kL(x)kF = L(ry) F
= r L(y) F
= M kxkE ≤ rM. (2.21)

Montrons maintenant que L continue sur E.


Soit a ∈ E (a arbitraire), et soit ε > 0. Alors
ε
kL(X) − L(a)kF = kL(X − a)kF ≤ M kX − akE ≤ ε =⇒ kX − ak < .
M
(2.22)
ε
Il suffut donc de prendre α = . Par suite :
M
ε
∀ε > 0, ∃α = tel que ∀x ∈ E; kX − ak < α, on a kL(X) − L(a)kF < ε.
M
(2.23)
Donc L est continue sur E. 

Remarque 2.3. On note par L(E, F), l’ensemble des applications li-
néaires de E dans F, et on munit L(E, F) par la norme :

kLk = Sup kL(x)k . (2.24)


kXk≤1

2.2.4 Fonctions différentiables


Définition 2.2.6. Soit f : U → Rq (U un ouvert de Rp ). On dit
que f est différentiable en un point a ∈ U , s’il éxiste une application
linéaire L et une fonction ε de U dans Rp telles que :

f (a + h) = f (a) + L(h) + khk ε(h), avec ε(h) → 0q (2.25)


h→0q
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 21

Théorème 2.2.3. Si f est différentiable en a ∈ U, alors l’applica-


tion linéaire L de la définition précédente est unique. Elle est appelée
différentielle de f en a et est notée par d fa .

Démonstration. Supposon que l’on dispose de deux applications


L1 et L2 , vérifiant la définition de la différentiabilité, on a alors :

L1 (h) − L2 (h) = khk [ε2 (h) − ε1 (h] . (2.26)

Ce qui implique
L2 (h) − L1 (h)
lim = 0, ∀h , 0p
h→0p khk
f : ]0, ∞[ → Rq
Soit maintenant h ∈ U∗ et soit L (th) − L1 (th) .
t 7→ f (t) = 2
kthk
Par suite lim f (t) = 0. Mais, pour tout t ∈ ]0, ∞[ ;
t→0

L2 (th) − L1 (th) L2 (h) − L1 (h)


f (t) = =
kthk khk
L (1, h) − L1 (1, h)
= 2 = f (1). (2.27)
k1.hk
Alors 0 = lim f (t) = f (1), ∀h , 0p . Ce qui implique
t→0

L2 (h) − L1 (h) = 0, ∀h , 0p . (2.28)

Et donc L2 = L1 . 

2.2.5 Propriétés des fonctions différentiables


Soient f et g deux fonction différentiables en a ∈ U, on a
alors :
1. f et g sont continues en a.
2. f + g est différentiable en a, et de plus :d( f + g)a = d fa + dga .
3. α f est différentiable en a, et de plus : d(α f )a = αd fa .
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 22

2.2.6 Expressions de la différentielle


Soit f : U → Rq (U étant un ouvert de Rp ).

Théorème 2.2.4. Si P = 1 et q = 1. Alors, f différentiable en


a ∈ U, si f est dérivable en a, de plus

∀h ∈ R, d fa (h) = f 0 (a).h. (2.29)

Démonstration. Il suffit de reporter à la définition de la dériva-


bilité d’une fonction numérique en un point a ∈ R. 

Théorème 2.2.5. Si p = 1 et q quelconque. Alors, f est différen-


tiable au point a ∈ U si et seulement si les q fonctions coordonnées
f1 , f2 , ..., fq de f sont dérivables en a, de plus

∀h ∈ R, d fa (h) = ( f10 (a)h, ..., fq0 (a)h). (2.30)

Démonstration. ⇐) Si chaque fonction coordonnée fi (1 ≤ i ≤ q)


est dérivable en a ∈ U. Alors :

f (a + h) = ( f1 (a + h), ..., fq (a + h))


h i
= f1 (a) + f10 (a)h + |h| ε1 (h), ..., fq (a) + fq0 (a)h + |h| εq (h)
 
= f (a) + f10 (a), ..., fq0 (a) h + |h| (ε1 (h), ..., εq (h)), (2.31)

où lim(ε1 (h), ..., εq (h)) = 0q .


h→0
⇒)Supposons que f est différentiable en a. L’application d fa
étant linéaire, alors il éxiste q réels l1 , ..., lq ) tel que

d fa = (l1 h, ..., lq h). (2.32)

Soit ε = (ε1 , ..., εq ) ∈ Rq , on a alors

fi (a + h) = fi (a) + li h + |h| εi (h), pour tout 1 ≤ i ≤ q, (2.33)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 23

où limεi (h) = 0.
h→0
Par suite, chaque fonction coordonnée fi est dérivable en a.et
fi0 (a) = li . C’est-à-dire :

d fa (h) = ( f10 (a)h, ..., fq0 (a)h). (2.34)

Théorème 2.2.6. Si p quelconque et q = 1.

1. Si f est différentiable en a, alors f admet p dérivées partielles en


a, de plus :
p
X ∂f
∀h ∈ Rp , d fa = (a)hi . (2.35)
i=1
∂xi

2. Si f admet p dérivées partielles continues en a, alors f est diffé-


rentiable en a et de plus
p
X ∂f
∀h ∈ R , d fa (h) =
p
(a)hi (2.36)
i=1
∂xi

Démonstration. 1. L’application d fa étant une forme linéaire


sur Rp , alors il éxiste p réels α1 , ..., αp tels que, pour tout
h = (h1 , ..., hp) ∈ Rp , on ait :
p
X
d fa (h) = αi hi . (2.37)
i=1

Alors :
d fa (0, ..., hi , ..., 0) = αi hi . (2.38)

Nous avons :

f (a + h) = f (a) + d fa (h) + khk εq (h) (2.39)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 24

Alors :

f (a1 , ..., ai−1 , ai + hi , ai+1, ..., ap ) = f (a1 , ..., ap ) + d fa (0, ..., hi , ..., 0) + |hi | ε(0, ..., hi , ..., 0)
= f (a1 , ..., ap ) + αhi + |hi | εi (hi ),

avec lim εi (hi ) = 0.


hi −→0
Cela preuve que la i ème application partielle de f est déri-
∂f
vable en a = (a1 , ..., ai , ..., ap ), et que (a) = αi . Par suite
∂xi
p p
X X ∂f
d fa (h) = αi hi = (a)hi . (2.40)
i=1 i=1
∂x i

2. Nous avons :

f (a + h) − f (a) = f (a1 + h1 , ..., ap + hp ) − f (a1 , ..., ap ) =


h i
f (a1 + h1 , ..., ap + hp ) − f (a1 , a2 + h2 , ..., ap + hp ) +
−[ f (a1 , a2 + h2 , ..., ap + hp ) − f (a1 , a2 , a3 + h3 , ..., ap + hp )] +
.
.
.
+[ f (a1 , a2 , ..., ap−1 , ap + hp ) − f (a1 , a2 , ..., ap−1 , ap )].

On aplique le théorème des accroissements finies a chaque


différence ci-dessus, il vient :
∂f
f (a + h) − f (a) = h1 (a1 + θ1 h1 , a2 + h2 , ..., ap + hp ) +
∂x1
∂f
... + hp (a1 , a2 , ..., ap−1 , ap + θp hp ),
∂xp
avec 0 ≤ θi ≤ 1, pour tout 1 ≤ i ≤ p.
Puisque chaque dérivée partielle ci-dessus étant continue
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 25

en a, on a alors :
∂f
f (a + h) − f (a) = h1 [ (a1 , a2 , ..., ap ) + ε1 (h)] +
∂x1
∂f
... + hp [ (a1 , a2 , ..., ap ) + εp (h)],
∂xp

avec lim εi (h) = 0 ∀i = 1, ..., p.


h→op

Si h , 0p , soit khk = sup {|hi |} = hi0 , alors


1≤i≤p

p
hi εi (h)
P
p p
i=1
X h i
X
= εi (h) ≤ |εi (h)| . (2.41)
khk i=1
hi0 i=1

Par suite
Pp ∂ f p
f (a + h) − f (a) − hi εi (h)
P
hi (a)
i=1 ∂λi i=1
lim = lim = 0.
h→0p khk h→0 khk
(2.42)
Ce qui assure la différentiabilité de f en a, et de plus,∀h ∈
p
P ∂f
Rp , d fa (h) = (a)hi .
∂xi
i=1


Théorème 2.2.7. Si p et q sont quelconque. On a alors f est différen-


tiable en a si et seulement si ses les q fonctions coordonnées de f le
sont, de plus :

∀h ∈ Rp , d fa (h) = (d( f1 )a (h), ..., d( fq )a (h). (2.43)

Démonstration. =⇒) Supposons que f différentiable en a. Alors :

f (a + h) = f (a) + d fa (h) + khk ε(h). (2.44)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 26

Ce qui implique

fi (a + h) = fi (a) + ϕi (h) + khk εi (h), (2.45)

où ϕi étant une forme linéaire sur Rp , et lim εi (h) = 0.


h→0p
Ceci prouve que chaque fonction coordonnée fi est différentiable
en a, et que :
(d fi )a (h) = ϕi (h) = (d fa )i (h). (2.46)

⇐=) Si chaque fonction coordonnée fi est différentiable en a,


alors si l’application linéaire est définie par :

l(h) = (d f1 )a (h), ..., (d fq )a h), (2.47)

on vérifie facilement que cette application convient comme dif-


férentielle de f en a. 

2.3 Dérivation selon un vecteur


Définition 2.3.1. Soient f une application définie sur un ouvert U
de Rp à valeurs dans Rq et ν ∈ Rp un vecteur non nul. On dit que
l’application f est dérrivable en a ∈ U selon le vecteur ν si

f (a + tν) − f (a)
lim existe. (2.48)
t→0 t

Cette limite est notée dν fa .

Remarque 2.4. 1. L’existence de la dérivée directionnelle ne dé-


pend pas du vecteur mais uniquement de sa direction. En effet,
si f est dérivable en a selon un vecteur ν ∈ Rp − {0} alors f est
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 27

aussi dérivable en a selon tous vecteur de la forme λν, λ ∈ R∗


puisque
f (a + tλν) − f (a) f (a + sν) − f (a)
lim = λ lim , (2.49)
t→0 t s→0 s
et alors
λ ∈ R∗ dλν fa = λdν fa . (2.50)

2. Lorsque n = 1, on a seulement deux directions correspondant


aux valeurs ν = 1 et ν = −1. Dans ce cas, une application f
définie sur un intervalle ouvert I de R, à valeurs dans Rp , est
dérivable en a ∈ I selon ν = 1 si
f (a + t) − f (a)
lim existe, (2.51)
t→0 t
et elle est dérivable en a ∈ I selon ν = −1, si
f (a − t) − f (a) f (a + t) − f (a)
lim = −lim existe. (2.52)
t→0 t t→0 t
Autrement dit, dans le cas où n = 1, il y a équivalence entre
dérivable et dérivable selon un vecteur.

Théorème 2.3.1. Soit f une application définie sur un ouvert U de


Rp à valeurs dans Rq . Si f est différentiable en a ∈ U alors elle admet
n o
en a une dérivée selon tout vecteur ν ∈ Rp − 0p et on a dν fa = d fa (ν).

Démonstration. Puisque f est différentiable en a, on a alors :

f (a + h) = f (a) + d fa (h) + khk ε(h), avec lim ε(h) = 0.


h→0p

Posons h = tν où t est un réel appartenant à un voisinage de o.


L’expression (2.3) devient :

f (a + tν) = f (a) + td fa (v) + |t| ||v|| ε1 (t),


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 28

avec limε1 (t) = limε(tν) = 0.


t→0 t→0
Lorsque t , 0, elle se réécrit sous la forme :

f (a + tν) − f (a) |t|


= d fa (ν) + ||v|| ε1 (t) (2.53)
t t

On passe à la limite quand t tend vers 0, on trouve le résultat. 

Remarque 2.5. Attention, le théorème 2.3.1 n’admet pas de réci-


proque : une application peut admettre des dérivées selon tous les
vecteurs sans pour autant être différentiable.

Exemple 2.3.1. Considérons l’application

f : R2 → R
 xy
2
 x2 + y si y , −x


(x, y) 7→ f (x, y) = 


 0 si non.

Cette application n’étant pas continue en (0, 0), car par exemple
lim f (x, x3 − x2 ) = −1 , 0.
x→0
Ce qui implique que f n’étant pas différentiable en (0, 0).
Par contre, elle admet des dérivées directionnelles en (0, 0) selon tous
les vecteurs .
En effet soit ν = (α, β) ∈ R∗2 , on a alors

f ((0, 0) + tν) − f (0, 0) f ((tα, tβ)) αβ


= = 2 (2.54)
t t tα + β

Cette quantité admet toujours une limite quand t tend vers 0 qui vaut
0 si β = 0 et α si non.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 29

2.4 Matrice Jacobienne


Définition 2.4.1. Soit f une application différentiable en a ∈ U. On
appelle matrice Jacobienne de f en a la matrice, noté J f (a) définie par
 ∂f ∂ f1

 ∂x1 (a) . . . ∂x (a) 
 1 q 
 . . 
 

J f (a) =  . . 

(2.55)

 
 . . 
 

 ∂ fq ∂ fq

∂x1
(a) . . . ∂xp
(a) 
 
 h1 
 
 . 
 
 
On a donc , pour h =  .  , d fa (h) = J f (a).h.
 
 
 . 
 
 
 
hp 
Lorsque p = q, on appelle Jacobien de f en a le déterminant de la
matrice jacobienne de f en a : J f (a) = det(J f (a)).

2.5 Composée d’applications différentiables


Théorème 2.5.1. Soient f : U → Rq et g : V → Rs (U étant un
ouvert de Rp et V un ouvert de Rq ) tels que f (U) ⊂ V.
1. Si f est différentiable en a ∈ U et si g est différentiable en b =
f (a), alors g ◦ f est différentiable en a, et on a

d(g ◦ f )a = d(g) f (a) × d fa , (2.56)

ou encore :
J g◦ f (a) = J g ( f (a)) × J f (a). (2.57)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 30

2. Si f est différentiable sur U et si g est différentiable sur V, alors


g ◦ f est différentiable sur U.

3. Si f est de classe C1 sur U et g est de classe C1 sur V, alors g ◦ f


est de classe C1 sur U.

Démonstration. 1. Supposons que f est différentiable en a. Par


définition :

f (a + h) = f (a) + d fa (h) + khk ε1 (h), avec ε1 (h) −→ oq . (2.58)


h→op

De même g est différentiable en b = f (a),

g(b + k) = g(b) + dgb (k) + kkk ε2 (k), avec ε2 (k) −→ os . (2.59)


k→oq

g ◦ f est différentiable en a ⇐⇒ ∃? une application linéaire


L, telle que :

(g ◦ f )(a + h) = (g ◦ f )(a) + L(h) + khk ε(h), avec ε(h) −→ os .


h→op
(2.60)
Nous avons :

(g ◦ f )(a + b) = g[ f (a + b)] = g[b + f (a + b) − b] = g[b + k(h))],


(2.61)
telle que : k(h) = f (a + h) − f (a). Alors

(g ◦ f )(a + h) = g(b + k(h))) = g(b) + dgb (k(h)) + kk(h)k ε2 (k(h)).


(2.62)
Il est claire que :

lim k(h) = lim f (a + h) − f (a) = oq , lim ε2 (k(h)) = os . (2.63)


h→op h→op k(h)→oq
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 31

Par suite :

(g ◦ f )(a + h) = g(b) + dgb d fa (h) + khk dgb (ε1 (h)) + kk(h)k ε2 (k(h))
= g(b) + dgb (d fa (h)) + khk ε(h),

telle que :
kk(h)k
ε(h) = dgb (ε1 (h)) + ε2 (k(h)), ∀h , op . (2.64)
khk
Il reste à prouver que lim ε(h) = os .
h→op
Nous avons :

lim dgb (ε1 (h)) = d gb (lim ε(h)) (car dgb continue)


h→op h→op

= d gb (oq ) = os (car dgb linèaire). (2.65)

D’autre part :

kk(h)k d fa (h) + khk ε1 (h) d fa (h)


= ≤ + kε1 (h)k . (2.66)
khk khk khk
On choisit la norme khk∞ = sup |hi | et
i=1,q

p p
X ∂ fi X ∂ fi
d fa (h) = sup (a)h j = 0
(a)h j .

1≤i≤q j=1
∂ fj j=1
∂x j

Par conséquent
 
p
kk(h)k X ∂ fi0

0≤ ε2 (k(h)) ≤  (a) + kε1 (h)k |ε2 (k(h))| → 0 quand h → 0p
 
khk 
j=1
∂x j

(2.67)
Alors g ◦ f est diffèrentiable en a, et de plus :

d(g ◦ f )a = dg f (a) × d fa . (2.68)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 32

 

 h1 

. 
 

 
Soit h =  .  , on a alors :
 
 
 . 


 
hp 
 
J g◦ f (a)h = d(g ◦ f )a (h) = d(g) f (a) × d( f )a (h)
 
 h1 
 
 . 
 
 
= J g ( f (a)) × J f (a)  . 
 
 
 . 
 
 
 h 
p

Ce qui donne J g◦ f (a) = J g ( f (a)) × J f (a).

2. Les paragraphes (2) et (3) sont alors évidents.




Cas particulier

1) p = q = s = 1. Alors, on a :

(g ◦ f )0 (a)h = g0 ( f (a)) f 0 (a)h, ∀h ∈ R∗ (2.69)

C’est-à-dire :
(g ◦ f )0 (a) = g0 ( f (a)) f 0 (a). (2.70)

2) Si p = s = 1 et q quelconque. C’est-à-dire :
f : u ⊂ R −→ Rq et g : v ⊂ Rq −→ R
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 33

x 7→ f (x) = ( f1 (x), . . . , fq (x)) et g( f (x)) = g( f1 (x), . . . , fq (x)).


 
 f 0 (a) 
 1
 .

J f (a) =  ..

 ” matrice vecteur".
 
 0 
fq (a) 
∂g ∂g
Jg ( f (a)) = ( ∂ f ( f (a)) . . . . . . ∂ f ( f (a))) ”matrice ligne". Alors
1 q

q
X ∂g
J g◦ f (a) = J g ( f (a)) × J f (a) = ( f (a)) × fi0 (a). (2.71)
i=1
∂ fi

f : R → R3
Exemple 2.5.1. Soient
x 7→ f (x) = (cos x, sin x, tan x)
et
g: R3 → R
(x, y, z) 7→ g(x, y, z) = x2 + y + z3
On va essayer de trouver J g◦ f (0). Il est claire que f est diffèrentiable
sur R et que g sur R3 . De plus
   
 f10 (0)   0 
   
J f (0) =  f20 (0)  =  1  ,
   
   (2.72)

 0   
f3 (0) 1

et

J g (x, y, z) =
2x 1 3z2 . (2.73)
 
Puisque f (0) = (1, 0, 0). Alors : J g ( f (a)) = 2 1 0 , et donc
 
 0 
   
J g◦ f (0) = 2 1 0 ×  1  = 1.
 
1
 

3) Si p = q et s quelqonque :
f
X = (x1,......,xp ) 7→ f (X) = f1 (X , ......, fp (X)) et g( f (X)) = g1 ( f (X), ......, gs ( f (X) )
 
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 34

Nous avons JF (a) = J g ( f (a))J f (a). Alors :

 ∂F1 (a) . . . ∂F1 (a)   ∂g1 ∂g1   ∂ f1 ∂ f1


    
( f (a)) . . . ( f (a))   ∂x (a) . . . ∂x (a)

 ∂x1 ∂xp   ∂ f1 ∂ fp
   
     1 p 


 . .  
  . .
 
  . .


     
. .  =  . . . .
     
   
     
. . . . . .
     
     
 ∂F g ∂Fs   ∂gs ∂gs
  ∂ f ∂ fp
   
p

(a) . . . ( f (a)) . . . (a) . . .
 
 (a) ( f (a)) (a) 
∂x1 ∂xp ∂ f1 ∂ fp
   
∂x1 ∂xp
 

D’où
p
∂Fi ∂gi ∂ fk ∂Fi
X " #
(a) = ( f (a)) , i = 1, s et j = 1, p; avac JF (a) = (a) .
∂x j ∂ fk ∂x j ∂x j
k=1
(2.74)

2.6 Inégalité des accroissements finis


Définition 2.6.1. Soient a et b deux éléments de Rp . On appelle
segment d’extrémités a et b, l’ensemble [a, b] défini par
n o
[a, b] = X ∈ RP ; ∃t ∈ [0, 1] X = a + t(b − a) . (2.75)

Définition 2.6.2. Un sous-ensemble E de Rp est dit convexe, si et


seulement si :
∀(a, b) ∈ E2 , [a, b] ⊂ E. (2.76)
1
Théorème 2.6.1. Soit f une fonction de classe C sur un ouvert
U ⊂ RP à valeurs réelles. Alors pour tous vecteurs a, b de U tels que
[a, b] ⊂ U, il existe c ∈ ]a, b[ vèrifiant :

f (b) = f (a) + d fc (b − a). (2.77)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 35

Ou encore posant b = a + h, il existe θ ∈ ]0, 1[ vèrifiant :

f (a + h) = f (a) + d fa+θh (h). (2.78)


p ∂f
Remarque 2.6. Compte tenu de l’expression d fc (h) = (c)hi , les
P
i=1 ∂xi
deux formules prècèdentes peuvent s’écrire
p
X ∂f
f (b) = f (a) + (c)(bi − ai ), (2.79)
i=1
∂xi

ou bien
p
X ∂f
f (a + h) = f (a) + (a + θh)hi . (2.80)
i=1
∂xi
Démonstration. (Preuve de théoréme (2.6.1)) :
Soit t 7→ F(t) la fonction définie sur [0, 1] par F(t) = f (g(t), où
g(t) = a + t(b − a).
1 1
Il est claire que g est de classe C sur [0, 1]. Par suite F classe C
sur [0, 1] .
D’après le thèorème de composition :
p
X ∂f
F (t) = ( f ◦ g) (t) =
0 0
(a + t(b − a))(bi − ai ). (2.81)
i=1
∂xi

De plus, F est de classe C1 sur [0, 1]. Donc on peut appliquer


le thèorème des accroissements finis établi sur une fonction
numèrique d’une variable rèelle, ∃θ ∈ ]0, 1[ telle que :

F(1) = F(0) + F0 (θ), (2.82)

soit ∃c ∈ ]a, b[ , telle que :


p
X ∂f
f (b) = f (a) + (c)(bi − ai ). (2.83)
i=1
∂xi

Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 36

Remarque 2.7. Attention, cette égalité des accroissements finis n’est


valable que si l’espace d’arrivée est de dimension 1.
En effet si on considère l’application f : R → R3 , t 7→ (cos t, sin t, t).
On a
0
f (2π) − f (0) = (0, 0, 2π) et f (t) = (− sin t, cos t, 1), (2.84)

et donc
0
∀t ∈ R, f (2π) − f (0) , 2π f (t). (2.85)

Théorème 2.6.2. (Inègalitè des accroissements finis)


1
Soit f : U −→ Rq une fonction de classe C sur U (U un ouvert
convexe de Rp ).
On suppose qu’il existe une constante M ≥ 0 tq D f (a) ≤ M pour
tout x ∈ U. Alors :

f (x) − f (y) ≤ M x − y . (2.86)

Démonstration. Soient x, y ∈ U, alors x + t(y − x) ⊂ U,∀t ∈ [0, 1]


(car U est convexe) et soit :

F : [0, 1] → Rq
t 7→ F(t) = x + t(y − x).

F est de classe C1 sur [0, 1] . Alors ∃c ∈ ]0, 1[, telle que : F(1) −
F(0) = F0 (c).
Nous avons donc :

f (x) − f (y) = kF(1) − F(0) = F0 (c)k


= (y − x)d f x + c(y − x) ≤ M y − x
 


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 37

2.7 Formule de Taylor

2.7.1 Dérivées successives de la fonction t 7→ F(t) =


f (a + t(b − a))
Définition 2.7.1. On dira que la fonction F est de classe Cn , lorsque
toutes les dérivées de F jusqu’à l’ordre n existent et sont continues sur
l’ensemble où l’on travail.

Définition 2.7.2. Soit maintenant f : U −→ Rq une fonction de


1
classe C sur U (U un ouvert de Rp ). Alors F définie par F(t) =
f (a + t(b − a)) est aussi de classe C2 sur R.

Calculons F´(t). Nous avons


p
X ∂f
F (t) =
0
(a + t(b − a))(bi − ai ).
i=1
∂xi
p
∂f
On pose h = (h1 , h2 , ..., hp ) = b − a. Alors F0 (t) = (a + th)hi . Par
P
∂xi
i=1
suite
p X p
,,
X ∂2 f
F (t) = (a + th)hi h j .
j=1 i=1
∂x j ∂xi
On rappel que
 2
X p  p
X p
X
 ai  = ai + 2
2
ai a j .
 
 
j=1 j=1 1≤i<j≤p

∂2 f ∂2 f
Puisque = (car f est de classe C2 sur U), on a alors
∂x j ∂xi ∂xi ∂xj
p p
,,
X ∂2 f X ∂2 f
F (t) = (a + th)h2i +2 (a + th)hi h j .
i=1
∂x2i 1≤i<j≤p
∂x j ∂xi
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 38

Par récurrence, on peut démontrer facilement que :


p p
X X ∂n f
F (t) =
(n)
... (a + th)hi1 ...hin .
i =1 i =1
∂xi1 ∂xin
1 n

2.7.2 Différentielles d’ordre supérieur

Différentielle de l’ordre 02

Définition 2.7.3. On va commencer par voir la différentielle seconde


comme une application bi-linéaire.
Soient U un ouvert de Rp , f une application : U → R,et a ∈ U. On
suppose que les dérivées partielles d’ordre deux de f en a existent. On
appelle diférentielle seconde de f au point a, et on note d2 fa la forme
bilinéaire :
(Rp )2 → R
(h, k) 7→ dh (dk fa ).
En termes de coordonnées :
p X p
X ∂2 f
d fa (h, k) = dh (dk fa ) =
2
(a)hi k j , (2.87)
j=1 i=1
∂x j ∂xi

où dh est la dérivée directionnelle dans la direction h.

Définition 2.7.4. (Forme quadratique et Hessienne de f )


Dans l’expression (2.7.1), l’application :
p p
,,
X ∂2 f X ∂2 f
qa = F (0) = (a)h2i +2 (a)hi h j . (2.88)
i=1
∂x2
i 1≤i<j≤p
∂x j ∂xi

est une forme quadratique sur Rp .


La matrice symétrique qui représente d2 fa dans la base canonique de
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 39

Rp , est appelée matrice hessienne de f au point a et est notée H f (a)


Les coefficients de la matrice H f (a) sont les dérivées partielles secondes
∂2 f
(a), pour tout 1 ≤ i, j ≤ p,
∂x j ∂xi
 ∂2 f ∂2 f
 
 ∂x2 (a) . . . (a) 

∂x1 ∂xp

1
 

H f (a) =  . . . . .  ,

 (2.89)
 ∂ f 2
∂ f
2
 

 (a) (a) 
∂xp ∂x1 ∂x2p
∂2 f ∂2 f
et pour tout 1 ≤ i, j ≤ p, on a (a) = (a)
∂x j ∂xi ∂xi ∂x j

Différentielle de l’ordre ≥2

Définition 2.7.5. Soit f une application : U ⊂ Rp → R de classe


Cr−1 . Par récurrence, on peut définir la différentielle d’ordre r en un
point a ∈ U , l’ application r-linéaire continue dr fa par :

dr fa (h1 , h2 , ..., hr ) = dh1 (...dhr fa )


Xp X p
∂r f
= ... (a)hi1 ...hir , pour tout hi j ∈ U, j = 1, r.
i =1 i =1
∂xir ...∂xi1
r 1

Définition 2.7.6. Soit f une application : U ⊂ Rp → R r fois


différentiable en a ∈ U. L’applicationϕ : Rp → Rq définie par

ϕ(h) = dr fa (h, h, ..., h), (2.90)

est appelée la puissance symbolique de l’ordre r de la différentielle de


f en a.

Notation 2.7.1. On notera

dr fa (h, h, ..., h) = dr fa hr . (2.91)


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 40

2.7.3 Formule de Taylor


Théorème 2.7.1. Soit f une application : U ⊂ Rp → R r fois
différentiable en a ∈ U, alors elle admet un développement de Taylor-
Young à l’ordre r au point a ; c-à-d : qu’ il existe une fonction ε : Rp →
R, avec lim ε(h) = 0, telle que :
r
X
f (a + h) = f (a) + dk fa hk + ||h||r ε(h). (2.92)
k=1

Remarque 2.8. (Formule de Taylor de l’ordre 02) Soit f une appli-


cation de classe C2 sur un convexe U de Rp a valeurs dans R, et soit
a, b ∈ U. Alors ∃c ∈ ]a, b[ tq :
p
X ∂f
f (b) = f (a) + (a)(bi − ai ). +
i=1
∂xi
 
p p
1  ∂ f
 X 2 X ∂ f
2 
2
+  .

(c)(b − a ) 2 (c)(b − a )(b − a )

i i i i j j
2  i=1 ∂xi2 ∂x j ∂xi


1≤i<j≤p

Remarque 2.9. (Ecriture en dimension p = 2)

∂f ∂f
f (x, y) = f (x0 , y0 ) + (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (y − y0 ) (x0 , y0 ) +
∂x ∂y
∂ f
2
 
(x − x )2
(x0 + θ(x − x0 ), y0 + θ(y − y0 ))+
 
0
∂x2 2
 
 
1 
 ∂ f 
+  2(x − x0 )(y − y0 ) (x0 + θ(x − x0 ), y0 + θ(y − y0 ))

∂x∂y

2  
∂2 f

 
 +(y − y0 ) 2
(x0 + θ(x − x0 ), y0 + θ(y − y0 )), 
∂y2
 

où θ ∈ ]0, 1[ .
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 41

Développement limité à l’ordre deux

Puisque les dérivées partielles sont continues, nous pouvons


écrire
∂2 f ∂2 f ∂2 f
(c) = (a + θ(b − a)) = (a) + ni, j (b − a), (2.93)
∂xi ∂xi ∂xi ∂xi ∂xi ∂xi

où ni,j (b − a) → 0 quand b → a. Et comme

2
2 (bi − ai )(b j − a j ) ≤ |(bi − ai )|2 + (b j − a j ) ≤ ||b − a||2 , (2.94)

nous pouvons finalement affirmer qu’il existe une fonction (b −


a) 7→ (b − a) définie au voisinage de 0, telle que :
 p ∂2 f 
(a)(bi − ai )2 +
 P 
p
X∂f
i=1 ∂xi
2
 
1 
f (b) = f (a) + (a)(bi − ai ) +   +

∂x 2  p ∂2 f 
i
+2
P
i=1 (a)(bi − ai )(b j − a j ) 
1≤i<j≤p ∂x j ∂xi
 

+ ||b − a||2 (b − a),

où (b − a) → 0, quand b → a.

Exemple 2.7.1. (x, y) 7→ f (x, y) = cos(x) exp y, (x0 , y0 ) = (0, 0)


Première méthode : Il est claire que f est de classe C1 sur R2 .
∂f ∂2 f ∂f ∂2 f
Puisque (0, 0) = (0, 0) = 0, (0, 0) = 1, 2 (0, 0) = −1 et
∂x ∂x∂y ∂y ∂x
∂ f
2
(0, 0) = 1, alors
∂y2

x2 y2
f (x, y) = cos(x) exp y = 1 + y − + + (x2 + y2 )(x, y), (2.95)
2 2
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 42

avec (x, y) → 0 quand (x, y) → (0, o).


Deuxième méthode :

y2
! !
x2
f (x, y) = cos(x) exp y = 1 − + x (x) 1 + y +
2
+ y (y) .
2
2 2
(2.96)
On fait le produit, et en conservant uniquement les termes en x, y, xy, x2 , y2
et en englobant tout le reste de la fotrme (x2 + y2 )(x, y), on obtient le
même résultat.

2.7.4 Autre formule de Taylor à un ordre quel-


conque d’une fonction de deux variables

Notation symbolique trés pratique


#(n)
∂f ∂f ∂n f
"
n
+y = ckn xk yn−k .
P
On note par x
∂x ∂y k=0 ∂xk ∂yn−k

Dérivée d’ordre n de la fonction t → F(t) = f (x0 + th1 , y0 + th2 )

Il est facile de voir par récurrence que si f est de classe Cn


,alors F est aussi de classe Cn et que sa dérivée d’ordre n est
donnée par :

n
X ∂n f
F (t) =
(n)
Ckn hk1 hn−k (x0 + th1 , y0 + th2 ). (2.97)
k=0
2
∂xk ∂yn−k

Formule de Taylor à l’ordre n :

Soit f est un classe Cn , alors on peut appliquer la formule de


Taylor-Lagrange à l’ordre n à la fonction t  [0,1] 7→ F(t) entre
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 43

0 et 1, on obtient :

n−1
X 1 F(k) (0) F(n) (θ)
F(1) = F(0) + + , où θ ]0,1[ . (2.98)
k! (k)! n!
k=1

C’est-à-dire
n−1 #(k)
∂f ∂f
"
X 1
f (x0 + h1 , y0 + h2 ) = f (x0 , y0 ) + h1 + h2 (x0 , y0 ) +
k! ∂x ∂y
k=1
#(n)
∂f ∂f
"
1
+ h1 + h2 (x0 + θh1 , y0 + θh2 ).
n! ∂x ∂y

Dévloppement limité à lordre n :

n #(k)
∂f ∂f
"
X 1
f (x, y) = f (x0 , y0 ) + (x − x0 ) + (y − y0 ) (x0 − y0 ) +
k! ∂x ∂y
k=1
+k(x − x0 ), (y − y0 )kn ε (x − x0 ),(y − y0 ) ,
 

avec ε (x − x0 ),(y − y0 ) −→ 0, quand (x, y) tend vers (x0 , y0 ).


 

2.8 Difféomorphisme
Définition 2.8.1. Si f est une bijection de classe C1 d’un ouvert U
p p −1
de R sur un ouvert V de R , et si la bijection réciproque f est aussi
de classe C1 , on dit que f est un difféomorphisme de U sur V.

Remarque 2.10. Romarquons que V est nécéssairement un ouvert.


En effet, c’est l’image réciproque de l’ouvert U par l’application conti-
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 44

−1
nue f . Il résulte du théorème de composition que la matrice jaco-
bienne de f est inversible en tout poit a de U et que :
h i−1
Jf −1 ( f (a)) = J f (a) . (2.99)

Exemple 2.8.1. f : R2 → R2 , telle que f (x, y) = (x + y, x − y).


1
Donc f −1 :R2 → R2 , telle que : f −1 (x, y) = (x + y, x − y).
2
Il est claire que f et f −1 sont de classe C1 sur R2 . Par suite f est un
difféomorphisme de classe C1 sur R2 .

Remarque 2.11. Si f est une bijection de classe Ck et si f −1


est aussi
de classe Ck , on dit que f est un difféomorphisme de classe Ck (k ≥ 1).

Théorème 2.8.1. (Théoreme d’inversion locale) Soit f une appli-


p
cation de classe C1 définie au voisinage d’un point a ∈ R , à valeurs
dans Rp , et soit b = f (a).
Si d f (x) est inversible, alors il exist un voisinage A de a et un voisinage
B de b tels que f soit un difféomorphisme local de A sur B.

Théorème 2.8.2. (Théorème d’invrsion globale) Soit f une fonc-


p
tion de classe C1 sur U ⊂ R (U ouvert), injective et telle que la dif-
férentielle d f (x) soit inversible pour tout x ∈ U; alors f est un
difféomorphisme de l’ouvert U sur l’ouvert f (U).

Démonstration. d f (x) est inversible ⇐⇒ det J f (x) , 0 et


comme f est injective, donc f est bijective de U sur f (U).
Par suite, f est un difféomorphisme, et de plus f (U) est un
ouvert. 
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 45

2.9 Equations aux dérivées partielles(EDP)


Le caractère particulier d’une ´equation aux dérivées par-
tielles (EDP) est de mettre en jeu des fonctions de plusieurs
variables.

Définition 2.9.1. Une EDP est alors une relation liant une fonc-
tion de plusieurs variables et ses dérivies partielles par rapport aux
différentes variables.

Exemple 2.9.1. Voici quelques exemples d’équations :


∂f ∂f
1. (t, x) + f (t, x) = 0 : Equation de transport.
∂t ∂x
∂2 f ∂2 f
2. 2 (x,y) + 2 (x, y) = 0 : Equation de la place.
∂x ∂y
∂ ∂2
3. f (t,x) = k 2 f (t, x) : Equation de la chaleur·
∂t ∂x

2.10 Changement de variable et EDP


Dan cette partie, on cherche toutes les fonctions de classe
Ck sur un ouvert U ⊂ RP , qui vérifient une EDP . Pour cela, on
utilise le difféomorphisme
φ : (u1 , u2 , ..., up ) 7→ φ(u1 , ..., up ).
f est de classe Ck sur U =⇒ il existe une unique fonction g
de classe Ck sur U , telle que : f = g ◦ φ

Exemple 2.10.1. En utilisant le changement de variable u = xy,


v = y,∀x, y ∈ U, tel que :
n o
U = (x,y) ∈ R2 0 < x < 1 et 0 < y < 1 , (2.100)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 46

trouver toutes les fonctions f de classe C1 sur U vérifiant :


∂f ∂f
x −y = y. (2.101)
∂x ∂y
Solution : Soit φ : U →φ(U) tq φ(x, y) = (xy, y) = (u, v).

01) Montrons que φ :U → φ(U) est un difféomorphisme de classe C1


sur U.
Il est claire que U est un ouvert. De plus
n o
φ(U) = (u, v) ∈ R2 tq u = xy ∈ ]0,1[ et v = y ∈ ]0,1[ = U

Donc φ(U) est ouvert aussi.


φ est de classe C1 surU (évident).
φ injective ?.

 xy = x y =⇒ x = x
 0 0 0
Soient x, y ∈ U, tels que φ(x, y) = φ(x0 ,y0 ). Donc

et y = y0


 
 y x
Jφ (x, y) =   =⇒ det J = y > 0.
 φ
0 1
Par suite φ est un difféomorphisme de classe C1 sur U.
Résoudre maintenant l’equation :
∂f ∂f
x −y = y. (2.102)
∂x ∂y
f est de classe C1 sur U =⇒ il existe une unique fonction g de classe
C1 sur U , telle que : f = g ◦ φ.
La méthode du produit des Jacobiens, nous conduit à :

J f (x, y) = J g (φ(x, y).Jφ(x, y)) = J g (u, v).Jφ(x, y). (2.103)

C’est-à-dire
! 
∂f ∂f ∂g ∂g  y x
!
=  ,
∂x ∂y ∂u ∂v 0 1

Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 47

soit
∂f ∂g

=y



∂x ∂u



 ∂f ∂g ∂g
=x + .


∂y ∂u ∂v


Léquation (2.102) se ramène à

∂g ∂g ∂g
xy − y(x + ) = y.
∂u ∂u ∂v
Par suite
∂g
= −1 =⇒ g(u, v) = −v + h(u),
∂v
où h est une fonction d’une seule variable de classe C 1 sur ]0,1[. On
a finalement :
h i
f (x, y) = g φ(x,y)
= g(u, v)
= −v + h(u) = −y + h(xy).

Exemple 2.10.2. (Cas des coordonnées polaires) :


Soit φ :]0, +∞[ × R → R2  {(0,0)} telle que φ(r,θ) = ( r cos θ, r
sin θ).
On pose F = f ◦φ, pour tout f est de classe C1 sur R2  {(0, 0)} .
1. Exprimer les dérivées partielles de F en fonction de celles de f.
2. Trouver toutes les fonctions f de classe C1 sur R2  {(0,0)} , telle
que :
∂f ∂f
y −x = 0. (2.104)
∂x ∂y
3. Trouver tout les fonctions f de classe C1 sur R2 − {(0, 0)} telle que :

∂f ∂f
y +x = k f, (k = cst). (2.105)
∂x ∂y
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 48

4. Trouver tout les fonctions f de classe C1 sur R∗ × R telle que :


∂f ∂f
x −y = 0. (2.106)
∂x ∂y
Solution : Il est claire que φ est un difféomorphisme de classe C+∞ sur
]0, + ∞[ × R.
1. Nous avons
! 
∂F ∂F ∂ f ∂ f cos θ −r sin θ
!
=  , (2.107)
∂r ∂θ ∂x ∂y  sin θ r cos θ 


soit :
∂F ∂f ∂f

= cos θ + sin θ


∂r ∂x ∂y



(2.108)

∂F ∂f ∂f
= −r sin θ + r cos θ



∂θ ∂x ∂y


2. Du système (2.108), on en déduit
∂f ∂F sin(θ) ∂F

= cos(θ)




 ∂x ∂r r ∂θ


 ∂ f ∂F cos(θ) ∂F (2.109)
 ∂y = sin(θ) ∂r + r .



∂θ

Alors
∂f ∂f ∂F
y −x =0⇔ = 0. (2.110)
∂x ∂y ∂θ
Par suite F(r, θ) = h(r), où h est de classe C 1 sur ]0, + ∞[ . Enfin
h i q
f (x, y) = F φ−1 (x, y) = F(r, θ) = h(r) = h( x2 + y2 ). (2.111)

3. Nous avons
∂f ∂f ∂F
y −x = k f ⇐⇒ = −kF. (2.112)
∂x ∂y ∂θ
Sachant que les solutions de l’équation différentielle y0(x) = −ky(x)
sont de la forme :
y(x) = c exp(−kx), (2.113)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 49

alors : F(r, θ) = c(r) exp(−kθ ), ou c(r) est une fonction de classe


C1 sur ]0, + ∞[ .
y
Et puisque θ = arctan( ), on aura donc
x
q  y 
f (x, y) = c( x + y ) exp −k arctan( ) .
2 2 (2.114)
x
4. On a aussi
∂f ∂f ∂F
x + = 0 ⇐⇒ =0
∂x ∂y ∂r
⇔ F = h(θ),

où h est de classe C1 sur R. Par suite


  y 
f (x, y) = h arctan . (2.115)
x
Exemple 2.10.3. (Equation des ondes)
Résoudre L’EDP :
∂2 f ∂2 f
(x, y) − c 2
(x, y) = 0, (2.116)
∂y2 ∂x2
(où c est une constante réelle positive non nulle, et f est une fonction
de classe C2 sur R2 ) à laide du changement de variable u = x + cy,
v = x − cy.
Solution : Soit φ : R2 → R2 tq φ (x, y) = (u = x + cy, v = x − cy).
On pose f = g ◦ φ. La formule des dirivées partielles nous donne :
! 
∂f ∂f ∂g ∂g 1 c 
!
=  , (2.117)
∂x ∂y ∂u ∂v 1 −c


soit
∂f ∂g ∂g

 ∂x ∂u + ∂v
=




 ∂f ∂g ∂g
=c −c .



∂x ∂u ∂v

Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 50

On en déduit :
∂2 f ∂ ∂f ∂ ∂g ∂g
! !
= = +
∂x2 ∂x ∂x ∂x ∂u ∂v
∂ ∂ ∂g ∂g ∂2 g ∂2 g ∂2 g
! !
= + + = 2 +2 + 2(2.118)
,
∂u ∂v ∂u ∂v ∂u ∂u ∂v ∂v
et
∂2 f ∂ ∂f ∂ ∂ ∂g ∂g ∂2 g ∂2 g ∂2 g
! ! !
= = c −c c −c =c 2
−2c 2
+c 2
.
∂y2 ∂y ∂y ∂u ∂v ∂u ∂v ∂u2 ∂u ∂v ∂v2
(2.119)
Ou bien :
!(2) 2
∂2 f ∂g ∂g X ∂2 g ∂2 g ∂2 g ∂2 g
= + = Ck2 1k .12−k = +2 + .
∂x2 ∂u ∂v ∂uk ∂v2−k ∂u2 ∂u ∂v ∂v2
k=0
!(2) 2
∂2 f ∂g ∂g ∂2 g ∂2 g ∂2 g ∂2 g
X !
= c − c = CK2 Ck (−C)2−K = C2
− 2 +
∂y2 ∂u ∂v ∂uK ∂v2−K ∂u2 ∂u ∂v ∂v2
k=0

L’expression (2.155) devient alors

∂2 g
= 0 ⇔ g(u, v) = h(u) + k(v), (2.120)
∂u ∂v
où h est k sont deux fonctions de classe C1 sur R.
Enfin :

f (x, y) = g(φ(x, y)) = g(u, v) = h(u) + k(v) = h(x + cy) + k(x − cy).
(2.121)

Exemple 2.10.4. Soit g : U = (x, y) ∈ R2 tq y > |x| → R et ϕ :




U → ϕ(U) avec ϕ(x, y) = (u = x − y, v = x + y). On suppose g de


classe C2 . Soit f = g ◦ ϕ.
1. Montrer que ϕ détermine un C2 -difféomorphisme entre U et un
ouvert ϕ(U) de R2 que l’on précisera.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 51

2. Exprimer les dérivées partielles de f en fonction de celle de g.


3. Montrer que si f est solution de l’E.D.P

∂2 f ∂2 f q
(x, y) − (x, y) = (y2 − x2 ), (2.122)
(∂x)2 (∂y)2

∂2 g √
alors g est solution de 4 (x, y) − −uv = 0
∂u∂v
4. En déduire la solution générale de (2.155).
Solution : 1. ϕ est injective et est de classe C+∞ . De plus
 
 1 −1 
u = x − y et v = x + y ⇒ det jϕ (x, y) = det   = −2 , 0. i.e
1 1 
jϕ est inversible.
D’aprés le théorème d’inversion globale, ϕ est un C+∞ difféomorphisme
entre U et ϕ(U).
Calculons ϕ(U) :
*Si x > 0, donc y − x > 0 ⇔ u = x − y < 0 et y > x > 0 ⇔ v =
x+y>0
* Si x < 0, donc v = x + y > 0 et u = x − y < 0.
Alors ϕ(U) = ]−∞, 0[ × ]0, +∞[
2. Nous avons f = g ◦ ϕ. On trouve
 
∂f ∂f ∂g ∂g
!    1 −1 
(x, y) (x, y) =  .

(u, v) (u, v) 
∂x ∂y ∂u ∂v

1 1 
(2.123)
C0 est-à-dire
∂f ∂g ∂g

(x, y) = (u, v) +

(u, v)


∂x ∂u ∂v


(2.124)

 ∂f ∂g ∂g
(x, y) = − (u, v) +

 (u, v)
∂y ∂u ∂v



Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 52

3. D’où
∂2 f ∂ ∂ ∂g ∂g
 ! !
(x, y) = + (u, v) +

 (u, v)
∂u ∂v ∂u ∂v

(∂x)2



∂2 g ∂2 g ∂2 g



= + +

(u, v) 2 (u, v) (u, v)


(∂u)2 ∂u∂v (∂v)2



∂2 f ∂ ∂ ∂g ∂g
 ! !

(x, y) = − + − (u, v) +

 (u, v)
∂u ∂v ∂u ∂v

(∂y)2



∂2 g ∂2 g ∂2 g



= +

(u, v) − 2 (u, v) (u, v).


(∂u)2 ∂u∂v (∂v)2

∂2 f ∂2 f
=
p
Alors l’équation (x, y) − (x, y) (y2 − x2 ) devient :
(∂x)2 ∂y
2


∂2 g √ √
4 (u, v) = −u v. (2.125)
∂u∂v

ce qui implique
1 3
g(u, v) = − (−uv) 2 + F(u) + H(v)), (2.126)
9
où F, H sont de classe C2 respectivement sur R−∗ , R+∗ .
Par suite
1 3
f (x, y) = g(u, v) = − (y2 − x2 ) 2 + F(x − y) + H(x + y). (2.127)
9

2.11 Extrema locaux (relatifs)

2.11.1 Extrema libres


Soit f : U −→ R (U étant un ouvert de Rp ) et soit a ∈ U .

Définition 2.11.1. On dit que f prèsente un maximum local en


a ∈ U, s’il existe une boule ouverte B(a, r) ⊂ U telle que ∀x ∈ B on a
f (x) ≤ f (a).
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 53

Définition 2.11.2. On dit que f prèsente un minimum local en a ∈


U, s’il existe une boule ouverte B(a, r) ⊂ U telle que ∀x ∈ B on a
f (x) ≥ f (a).

Définition 2.11.3. On dit que f prèsente un extremum local en


a ∈ U, si f (a) est un maximum ou minimum relatif (local).

Points critiques (Stationnaires )

Définition 2.11.4. Soit f : U −→ R (U ètant un ouvert de Rp ) une


application de classe C1 sur U.
On dit qu’ un point a ∈ U est un point critique pour f lorsque la
diffèrentielle de f au point a est nulle. C’est-à- dire que chacune des
∂f ∂f
dérivées partielles (a),. . . , (a) est nulle .
∂x1 ∂xp
Définition 2.11.5. On appelle gradient de f au point a le vecteur
∇ f (a) de Rp dont les composantes sont les dèrivèes partielles de f au
point a
C’est-à- dire
∂f ∂f
!
∇ f (a) = (a), . . . , (a) . (2.128)
∂x1 ∂xp
Définition 2.11.6. Le point a est un point critique pour f, si et
seulement si ∇ f (a) = oRp

Exemple 2.11.1. On considère la fonction :

(x, y) 7→ f (x, y) = x3 + y3 − 3xy.

f est de classe C1 sur R2 , on a alors :


∂f

(x, y) = 3(x2 − y) = 0



 ∂x

⇔ x2 = y et y2 = x.

 ∂f
 ∂y (x, y) = 3(y − x) = 0
2




Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 54

Par suite x4 = x ⇒ x = 0 ou x = 1. Les point critiques sont (0, 0) et


(1, 1).

Exemple 2.11.2. (x, y) 7→ f (x, y) = x4 + y3 + 2y cos(x) + 5y.


f est de classe C1 sur R2 . Alors
∂f

(x, y) = 4x3 − 2y sin x.



 ∂x


 ∂f
 ∂y (x, y) = 3y + 2 cos(x) + 5.
2



∂f
Puisque (x, y) ≥ 5 − 2 = 3 > 0, f n’a pas de point critique .
∂y

Condition nécessaire d’extremum local

Théorème 2.11.1. Soit f : U −→ R (U ouvert de Rp ) une fonction


de classe C1 sur U. Si f prèsente un extremum local en un point a ∈ U
, alors a est un point critique pour f.

Démonstration. Supposons que par exemple f prèsente un maxi-


mum local en a. Alors

∃r > 0 telque pour tout kx − ak < r, on a f (x) ≤ f (a) (2.129)

Soit F l’application de variable t dèfinie dans un voisinage de 0


par :
F(t) = f (a + th); ∀h , 0p . (2.130)

On pose : x = a + th. Alors :


r
kx − ak = kthk < r ⇒ |t − 0| < = α > 0, (2.131)
khk
et :
F(t) = f (x) ≤ f (a) = F(0). (2.132)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 55

Donc :

∃α > 0, tel que pour tout |t − 0| < r, on a F(t) ≤ F(0). (2.133)

C’est-à-dire que F prèsente un maximum local en 0, et que


F0 (0) = 0.
Or :
p
X ∂f
F (t) =
0
hi (a + th). (2.134)
i=1
∂xi
Donc :
p
X ∂f
0 = F (0) =
0
hi (a) = d fa (h). (2.135)
i=1
∂xi

Extremum en un point critique

Rappel sur les formes quadratiques

Définition 2.11.7. On appelle forme quadratiques Q sur Rn l’expres-


sion :
Q(X) = λ1 x21 + · · · + λn x2n , (2.136)

où X = (x1 , · · · , xn ) et les reèls λ j ( j = 1, n) sont les valeurs propres de


la matrice A de Q sur la base canonique.
* Si Q(X) > 0 ,∀X , 0Rn ,On dit que Q est une forme quadratique
dèfinie positive. Cela èquivaut donc à dire que les rèels λ j sont tous
strictement positifs.
* Si Q(X) < 0 ,∀X , 0Rn ,On dit que Q est une forme quadratique
nègative
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 56

Une condition suffisante d’extremum local

Théorème 2.11.2. Soit f une fonction de classe C2 au voisinage


d’un point critique a.
p ∂2 f
1. Si la forme quadratique H(u) =
P
(a)ui u j est dèfinie positive,
i=1 ∂x j ∂x j
alors f prèsente un minimum local en a.
2. Si H est dèfinie nègative, alors f prèsente un maximum local en a.

Démonstration. 1. Faisons la dèmonstration dans le cas d’une


forme quadratique dèfinie positive. Alors il existe un rèel m
strictement positif tel que pour tout vecteur U = (u1 , ..., un ), on
ait :
H(u) ≥ m kuk2 ,

où m désingne la plus petite valeur propre de la matrice A de H.


On pose maintenant u = x − a et en utilisant le développement
limite à l’ordre 2, il vient :
n
X ∂f 1
f (x)− f (a) = (a)(xi −ai )+ H(x−a)+kx − ak2 ε(x−a). (2.137)
i=1
∂xi 2

Puisque ε(x − a) −→ 0, quand x −→ a, alors


m m
pour  = , ∃δ > 0 telle que ∀x ∈ B(a, δ), |ε(x − a)| <
2 2
(2.138)
m
Ce qui implique que ε(x − a) > − . Alors
2
1 m
f (x) − f (a) > m kx − ak2 − kx − ak2 = 0. (2.139)
2 2
2. La preuve est identique pour un maximum local en a, en
choisissant
m
H(u) ≤ m kuk2 et ε(x − a) < ε = . (2.140)
2
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 57

Cas de la dimension deux Soit (x, y) 7−→ f (x, y) une fonc-


tion de classe C2 . Les points critiques s’obtiennent donc en ré-
sulvant le système d’équations :

∂f

(x, y) = 0



∂x


(2.141)

 ∂f
(x, y) = 0


∂y


La forme quadratique H en un point critique (a, b) est de la


forme :
∂2 f ∂2 f ∂2 f
H(x, y) = (x−a) 2
(a, b)+2(x−a)(y−b) (a, b)+(y−b)2
(a, b).
(∂x)2 ∂y∂x (∂y)2
(2.142)
Alors H est un polynôme de second dégré qui garde un signe
constant si et seulement si son discriminant est strictement né-
gatif.
∂2 f ∂2 f ∂2 f
On pose A = (a, b), B = (a, b) et C = (a, b). La
(∂x)2 ∂y∂x (∂y)2
Hessienne de f se comporte de la manière suivante :
1. Si H(x, y) > 0 ⇐⇒ B2 − AC < 0 et A > 0, il s’agit d’un
minimum local.
2. Si H(x, y) < 0 ⇐⇒ B2 − AC < 0 et A < 0, il s’agit d’un
maximum local
3. Si H change de signe ⇐⇒ B2 −AC > 0, donc as d’éxtremum
4. Cas douteux ⇐⇒ B2 − AC = 0

Exemple 2.11.3. f (x, y) = x3 + y3 − 3xy.


Les points critiques sont (0, 0) et (1, 1).
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 58

*En (0, 0) :
A = C = 6 et B = −3 et B2 − AC = 9 > 0. Donc pas d’éxtremum et
puisque A = 0, Il s’agit d’un point de selle.
*En (1, 1) :
A = C = 6 et B = −3. Donc B2 − AC = −27 < 0 et A > 0, Il s’agit
d’un minimum local.

Exemple 2.11.4. (Cas de dimension trois)


f (x, y, z) = 15 − 8x + 8x2 − 4x3 + x4 + 12y + 4y2 + 12z + 4yz + 4z2 .
Cette fonction est de classe C2 sur R3 .
∂f

(x, y, z) = 0 = −8 + 16x − 12x2 + 4x3 ⇐⇒ x = 1.



∂x



 ∂f

 
= = + + .
 
(x, y, z) 0 12 8y 4z


∂y
 
= = =
 
⇐⇒ y z ⇐⇒ x y −1.
 
 ∂ f (x, y, z) = 0 = 12 + 8z + 4y 

 

 

∂z

 

Le seul point critique est donc (1, −1, −1).


∂2 f ∂2 f
Nous avons (x, y, z) = 12x 2
− 24x + 16, (x, y, z) = 8,
(∂x)2 (∂y)2
∂2 f
(x, y, z) = 8.
(∂z)2
∂2 f ∂2 f ∂2 f
(x, y, z) = (x, y, z) = 0, (x, y, z) = 4.
∂x∂y ∂x∂z ∂z∂y
Alors
y+z 2
H(x, y, z) = 4x2 + 8y2 + 8( ) + 6z2 ≥ 0. (2.143)
2
Donc (1, −1, −1) est un minimum local.

2.11.2 Extremums liés


Théorème 2.11.3. (Théorème de Lagrange) Soient U ⊂ Rp un ouvert,
1 ≤ n < p , a ∈ U et f, g1 , g2 , ..., gn : U → R n + 1 fonctions de classe
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 59

C1 , telle que :
 
 (∇g1 (a)
 
.
 
 
 
. = n.
 
rang   (2.144)
 
.
 
 
 

(∇gn (a) 

Alors, pour que la restriction de la fonction f à x ∈ U tq g1 (x) = .... = gn (x) = 0




admette un extremum local en a, il faut qu’il existe n scalaires λ1 , λ2 , ..., λn


tels que  
n
X
 
∇  f + λk gk  (a) = 0. (2.145)
k=1
Par définition, les n scalaires λ1 , λ2 , ..., λn sont appelés des multipli-
cateurs de Lagrange et
n
X
L: f+ λk gk : U → R, (2.146)
k=1

est appelée la fonction de Lagrange.

Remarque 2.12. Puisque la condition est nécessaire mais pas suffi-


sante, l’existence des n scalaires λ1 , λ2 , ..., λn ne garantit pas celle de
l’extremum local en a.

Remarque 2.13. Si n = 1, alors

rang(∇g1 (a) = 1 ⇔ (∇g1 (a) , 0.

2.12 Théorème des fonctions implicites


Nous allons essayer de regarder à quelle condition une re-
lation de la forme f (x1 , x2 , ..., xp ) = 0 peut se résoudre au moint
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 60

localement sous la forme xp = ϕ(x1 , x2 , ..., xp−1 ).


On désigne par f une fonction de classe Cn d’un ouvert U
de Rp , à valeurs dans R. Le théorème suivant nous permet de
déterminer la dérivée de la fonction f même si on ne sait pas
l’expliciter.

Théorème 2.12.1. Soit a = (a1 , a2 , ..., ap ) un point de U tel que


∂f
f (a) = 0 et (a) , 0. Alors il éxiste localement une unique fonction
∂xp
continue ϕ : B((a1 , a2 , ..., ap−1 ), δ) → R vérifiant :
1. ϕ(a1 , a2 , ..., ap−1 ) = ap .
2. Pour tout (x1 , x2 , ..., xp−1 ) ∈ B, on a f (x1 , x2 , ..., xp−1 , ϕ(x1 , x2 , ..., xp−1 )) =
0.
De plus ϕ est de classe Cn sur B.

Démonstration. Pour ne pas alourdir les notations, on va suppo-


ser que p = 2.
a) Existence de la solution y = ϕ(x) : Pour les besoins de la
∂f ∂f
preuve, on va supposera que (x0 , y0 ) > 0, et le cas (x0 , y0 ) <
∂f ∂f
0 se traitement de façons analogue.
∂f
Alors comme (x, y) est une fonction continue qu’est non nulle
∂y
au point (x0 , y0 ) , on peut trouver un rectangle [x0 − h, x0 + h] ×
∂f
y0 − k, y0 + k sur lequel (x0 , y0 ) > 0.
 
∂y
Soit g : y0 − k, y0 + k → R la fonction définie par g(y) = f (x, y),
 

pour tout x fixé dans [x0 − h, x0 + h] .


∂f
Donc g0 (y) = (x, y) > 0 ⇒ g est strictement croissante sur y0 − k, y0 + k
 
∂y
.
En particulier la fonction y → g(y) = f (x0 , y) est strictement
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 61

croissante sur y0 − k, y0 + k .
 

Et comme g(y0 ) = f (x0 , y0 ) = 0, on a

f (x0 , y0 −k) = g(y0 −k) < 0 et f (x0 , y0 +k) = g(y0 +k) > 0. (2.147)

Par continuité il éxiste donc un peutit segment ]x0 − a, x0 + a[ ⊂


]x0 − h, x0 + h[, tel que pour tout x ∈ ]x0 − a, x0 + a[ ,on ait

f (x, y0 − k) < 0 et f (x0 , y0 + k) > 0. (2.148)

Et comme f est continue, alors, il éxiste un et un seul point


y ∈ y0 − k, y0 + k tel que :
 

f (x, y) = 0, ∀x ∈ ]x0 − a, x0 + a[ . (2.149)

Nous avons donc définie une application ϕ de I = ]x0 − a, x0 + a[


dans J = y0 − k, y0 + k , tel que : f (x, ϕ(x)) = 0.
 

b) Continuité de la fonction ϕ : Elle résulte de cette construction


Recommençons le meme raisonnement en remplaçant k par
ε ( ε plus petit ), mais ε quelconque. Alors pour tout x ∈
]x0 − a, x0 + a[ , le nombre unique y = ϕ(x) ∈ y0 − ε, y0 + ε .
 

C’est-à-dire

∀ε > 0, ∃a > 0 tel que |x − x0 | < a =⇒ ϕ(x) − ϕ(x0 ) < ε.


(2.150)
Par suite ϕ est continue.
c) Dérivabilité de la fonction ϕ. Soient (x, ϕ(x)) et (x + t, ϕ(x + t))
deux points de U (t assez petit de sorte que (x + t, ϕ(x + t)) ⊂ U
).
Le T.A.F nous dit qu’il éxiste un point p de segment (x, ϕ(x)), (x+
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 62

t, ϕ(x + t)), telle que

0 = f ((x + t, ϕ(x + t)) − f (x, ϕ(x))


∂f  ∂f
= ((x + t) − x) (p) + ϕ(x + t) − ϕ(x) (p)
∂x ∂y
∂f  ∂f
= t (p) + ϕ(x + t) − ϕ(x) (p).
∂x ∂y
∂f
Puisque (p) , 0, on peut écrire
∂y
∂f
ϕ(x + t) − ϕ(x) − ∂x (p)
= .
t ∂f
(p)
∂y

On a donc
∂f
ϕ(x + t) − ϕ(x) − (x, ϕ(x))
ϕ0 (x) = lim = ∂x (car p → (x, ϕ(x))).
t→0 t ∂f t→0
(x, ϕ(x))
∂y
Et comme f est de classe C1 , alors ϕ0 est continue. Autrement
dit que ϕ est de classe C1 sur U. 

Remarque 2.14. 1. Autour de point (x0 , y0 ) , on peut donc résoudre


localement l’équation f (x, y) = 0 sous la forme y = ϕ(x).
2. Dans la preuve du théorème précédent, nous avons pris évidement
I et J assez petits pour que le réctangle I × J reste inclus dans l’ouvert
U

2.12.1 Cas de la dimension p = 2


Soit (a, b) ∈ U ou b = ϕ(a). La fonction ϕ vérifie la relation
f (x, ϕ(x)) = 0. Alors le théorème de dérivation des fonctions
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 63

composées nous donne :


! 
∂f ∂f  1 
(x, ϕ(x)) (x, ϕ(x))   = 0. (2.151)
∂x ∂y ϕ0 (a)


Ce qui implique
∂f ∂f
(x, ϕ(x)) + ϕ0 (x) (x, ϕ(x)) = 0. (2.152)
∂x ∂y
Donc
∂f
− (x, ϕ(x))
ϕ0 (x) = ∂x . (2.153)
∂f
(x, ϕ(x))
∂y
* Si a est un point critique de ϕ, i.e, ϕ0 (a) = 0, on a alors :
∂2 f
− (a, ϕ(a))
ϕ00 (a) = ∂x
2
. (2.154)
∂f
(a, ϕ(a))
∂y

2.12.2 Cas de la dimension p = 3


Soit (a, b, c) ∈ U ou c = ϕ(a, b). La fonction ϕ vérifie la re-
lation f (x, y, ϕ(x, y)) = 0. Alors le théorème de dérivation des
fonctions composées nous donne :
 
 1 0 
! 
∂ f ∂ f ∂ f  0

 1  = 0.
∂x ∂y ∂z  ∂ϕ ∂ϕ 


∂x ∂y

Ce qui implique
∂f
∂ϕ − (x, y, ϕ(x, y))
(x, y) = ∂x
∂x ∂f
(x, y, ϕ(x, y))
∂z
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 64

et
∂f
−(x, y, ϕ(x, y))
∂ϕ ∂y
(x, y) = .
∂y ∂f
(x, y, ϕ(x, y))
∂z
De plus, si (a, b) est un point stationnaire de ϕ, on a alors

∂2 f
∂ϕ
2 − (a, b, ϕ(a, b))
(a, b) = ∂x 2
,
(∂x)2 ∂f
(a, b, ϕ(a, b))
∂z
∂2 f
− 2 (a, b, ϕ(a, b))
∂2 ϕ ∂y
2 (a, b) = ∂ f
∂y
(a, b, ϕ(a, b))
∂z
et
∂2 f
− (a, b, ϕ(a, b))
∂2 ϕ ∂x∂y
(a, b) = .
∂x∂y ∂f
(a, b, ϕ(a, b))
∂z

2.13 Exercices du chapitre 2


Exercice 2.13.1. Calculer (lorsqu’elles existent) les limites suivantes :

x2 − y2
 
sin xy sin (x) sin y
1. lim , 2. lim p , 3. lim ,
(x,y)→(0,0) x2 + y2
p
(x,y)→(0,0) x2 + y2 (x,y)→(0,0) tan x2 + y2
sin x2 sin y
   x
4. lim , 5. lim x 2
+ y 2
.
(x,y)→(0,0) x2 + sinh y2
2 
(x,y)→(0,0)

Exercice 2.13.2. I) Soient f, g : R2 → R deux fonctions définies par :


2

 y (1 − cos(x))
, si (x, y) , (0, 0)

 2 2 + y2
f (x, y) = 


 x
si (x, y) = (0, 0)


 0,
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 65

 2
y sin(x)
 x2 + y2 , si (x, y) , (0, 0)



g(x, y) = 


si (x, y) = (0, 0)


 0,
Les fonctions f et g sont-elles différentiabes en (0, 0) ?.
II) Trouver de deux facons différentes, le développement limité à l’ordre
2 de f au voisinage de (0, 0), telle que : f (x, y) = cos(x) exp(y).
III) Soit ϕ : R2 → R2 l’application définie par

ϕ(x, y) = (x − sin(αy), y − sin(αx)), où α ∈ ]−1, 1[ .

La fonction ϕ est-elle un C1 -difféomorphisme de R2 sur ϕ(R2 )?

Exercice 2.13.3. Soient f : R2 → R et ϕ : R2 → R2 deux fonction


de classe 2 telle que ϕ(x, y) = (u = x − y, v = x + y). On suppose g de
classe C2 vérifiant f = g ◦ ϕ.
1. Montrer que ϕ détermine un C2 -difféomorphisme .
2. Exprimer les dérivées partielles secondes de f en fonction de celle
de g.
3. Montrer que si f est solution de l’E.D.P :

∂2 f ∂2 f
2
(x, y) − 2
(x, y) = 4(x2 − y2 ), (2.155)
(∂x) (∂y)

∂2 g
alors g est solution de (x, y) − uv = 0
∂u∂v
4) En déduire la solution générale de (2.155).

Exercice 2.13.4. 1. a. Montrer que l’équation x2 +2 exp(y)+sin(xy)−


2 = 0 définit au voisinage du point 0 une fonction implicite y = ϕ(x)
telle que ϕ(0) = 0.
1. b. Montrer que ϕ admet un maximum local en 0.
2. a. Montrer que l’équation 3x2 + 6y2 + z5 − 2z4 + 1 = 0 définit au
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 66

voisinage du point (0, 0) une fonction implicite z = ϕ(x, y) telle que


ϕ(0, 0) = 1.
2. b. Vérifier que (0, 0) est un point stationnaire de ϕ. Etudier sa
nature.

2.14 Solutions des exercices du chapitre 2


Solution d’exercice 2.13.1
Calculons ( lorsqu’elle existe) la limite de f , quand (x, y) → 0R2 .
x2 − y2
1. f (x, y) = 2 . On a f (0, y) = −1 , 1 = f (x, 0) ⇒ lim(x,y)→0R2 f
x + y2
n’existe pas.
xy

sin xy
2. f (x, y) = p ≤ p ≤ |x| → 0, quand (x, y) →
x2 + y2 x2 + y2
0R2 , donc lim(x,y)→0R2 f = 0.
 
 
 sin (x) sin y 

 x × y  
    
sin (x) sin y xy
3. f (x, y) =  = 

  ×  p  →
  
p p
tan x + y 2 2  tan x + y 
2 2 x +y
2 2
  
 
 
x2 + y2
p
0, quand (x, y) → 0R2 .
sin x2 sin y x2 y
 
4. f (x, y) =  ≤ ≤ y → 0, quand (x, y) →
x2 + sinh2 y2 x2
0R2 , donc lim(x,y)→0R2 f = 0.
Solution d’exercice 2.13.2
I) Soient f, g : R2 → R les fonctions définies par :
y2 (1 − cos)
 2 x2 + y2 , si (x, y) , (0, 0)



f (x, y) = 


si (x, y) = (0, 0)


 0,
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 67

 2
y sin(x)
 x2 + y2 , si (x, y) , (0, 0)



g(x, y) = 


si (x, y) = (0, 0)


 0,
Étudions la différentiabilité des fonctions f et g en (0, 0).
f (t, 0) − f (0, 0) f (0, t) − f (0, 0)
1. On a = =0
t t
∂f

f (t, 0) − f (0, 0)
(0, 0) = limt→0 =0



 ∂x

⇒
 t
∂f f (0, t) − f (0, 0)
 ∂y (0, 0) = limt→0 =0



t

∂f ∂f
L1 (x, y) = (0, 0)x + (0, 0)y = 0, donc
∂x ∂y
f (x, y) − f (0, 0) − L1 x, y) y2 x2
x2 + y2 → 0, quand
p
≤ 3

(x, y) (x2 + y2 ) 2
(x, y) → (0, 0).
Alors, f est différentiable en (0, 0).
∂g

g(t, 0) − g(0, 0)
(0, 0) = limt→0 =0



 ∂x

2. De même : 
 t
∂g g(0, t) − g(0, 0)
 ∂y (0, 0) = limt→0 =0



t

∂g ∂g
L2 (x, y) = (0, 0)x + (0, 0)y = 0, donc
∂x ∂y
g(x, y) − g(0, 0) − L2 x, y) y2 sin(x)
= 3
= G(x, y). On a alors
(x, y) (x2 + y2 ) 2
x2 sin(x) V(0) x3 1
G(x, x) = 3
' 3
= 3
9 0. Alors, g n’est pas
(2x2 ) 2 (2x2 ) 2 (2) 2
différentiable en (0, 0).
II) Trouvons de deux façons différentes, le développement li-
mité à l’ordre 2 de f au voisinage de (0, 0), telle que :

f (x, y) = cos(x) exp(y).


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 68

Première méthode : Il est claire que f est de classe C2 sur R2 .


∂f ∂2 f ∂f ∂2 f
Puisque (0, 0) = (0, 0) = 0, (0, 0) = 1, 2 (0, 0) = −1
∂x ∂x∂y ∂y ∂x
∂2 f
et 2 (0, 0) = 1, on a alors
∂y

x2 y2
f (x, y) = cos(x) exp y = 1 + y − + + (x2 + y2 )(x, y),
2 2
avec (x, y) → 0, quand (x, y) → (0, 0).
Deuxième méthode :
2
! !
x2 y
f (x, y) = cos(x) exp y = 1 − + x2 (x) 1 + y + + y2 (y) .
2 2

On fait le produit, et en conservant uniquement les termes en


x, y, xy, x2 , y2 et en englobant tout le reste de la forme (x2 +
y2 )(x, y), on obtient le même résultat.
III)* On a det Jϕ (x, y) = 1 − α2 cos(αx) cos(αy) > 0.
i.e. Jϕ est inversible au point (x, y).
* ϕ est de classe C∞ (évident).
* ϕ est injective ?
Soient (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) ∈ R2 tels que ϕ(x1 , y1 ) = ϕ(x2 , y2 ). Alors

 x1 − sin(αy1 ) = x2 − sin(αy2 ) TAF
 TAF
α α2 |x1 − x2 | .

⇔ |x1 − x2| ≤ y1 − y 2 ≤
 y1 − sin(αx1 ) = y2 − sin(αx2 )


Puisque 1 − α2 > 0, on a alors x1 = x2 . Ce qui entraîne à son tour
y1 = y2 .
D’aprés le théorème d’inversion globale, ϕ est un C1 -difféomorphisme
de R2 sur ϕ(R2 ).
Solution d’exercice 2.13.3
1. ϕ est injective et est de classe C2 sur R2 (évident). De plus
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 69

 
 1 −1 
u = x − y et v = x + y ⇒ det jϕ (x, y) = det   = 2 , 0, i.e

1 1 
jϕ est inversible.
D’aprés le théorème d’inversion globale, ϕ est un C2 difféomorphisme.
2. Nous avons f = g ◦ ϕ. On trouve
 
∂f ∂f ∂g ∂g
!    1 −1 
(x, y) =  .C est-
 0
(x, y)

(u, v) (u, v) 
∂x ∂y ∂u ∂v 1 1 
à-dire
∂f ∂g ∂g

(x, y) = (u, v) +

(u, v)


 ∂x ∂u ∂v

.

 ∂f ∂g ∂g
= +


 ∂y (x, y) − (u, v) (u, v)
∂u ∂v


∂ f
2
∂ ∂ ∂g ∂g
 ! !
(x, y) = + (u, v) +

 (u, v)
∂u ∂v ∂u ∂v

(∂x)2



∂2 g ∂2 g ∂2 g



= + +

(u, v) 2 (u, v) (u, v)


(∂u) 2 ∂u∂v (∂v) 2

! .

Donc : 

 ∂2 f ∂ ∂ ∂g ∂g
!
(x, y) = − + − (u, v) +

 (u, v)
∂u ∂v ∂u ∂v

(∂y)2



∂2 g ∂2 g ∂2 g



= +

(u, v) − 2 (u, v) (u, v)


(∂u)2 ∂u∂v (∂v)2

∂2 f ∂2 f
2 (x, y) = 4(x − y ) devient alors :
2 2
3. L’équation : (x, y) −
(∂x)2 ∂y
∂2 g
(u, v) = uv.
∂u∂v
4. En intégrant l’équation précédente on trouve :
1
g(u, v) = u2 v2 + F(u) + H(v)),
4
où F, H sont de classe C2 sur R.
Par suite f (x, y) = g(u, v) = 14 (x2 − y2 )2 + F(x − y) + H(x + y).
Solution d’exercice 2.13.4
1) a. Soit f : R2 → R, la fonction définie par :

f (x, y) = x2 + 2 exp(y) + sin(xy) − 2.


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 70

∂f
Alors, pour tout (x, y) ∈ R2 : (x, y) = 2 exp(y) + x cos(xy).
∂y
∂f
Ainsi, puisque f (0, 0) = 0 et (0, 0) = 2 , 0, le théorème des
∂y
fonctions implicites nous permet d’affirmer qu’il existe locale-
ment une unique fonction continue ϕ : ]−σ, σ[ → R telle que
ϕ(0) = 0 et pour tout x ∈ ]−σ, σ[ : f (x, ϕ(x)) = 0, de plus ϕ ∈ C∞ .
∂f
b-Pour tout (x, y) ∈ R2 , on a : (x, y) = 2x + y cos(xy). Par
∂x
∂f
(0, ϕ(0))
conséquent ϕ̇(0) = − ∂x = 0. Autrement dit 0 est un
∂f
(0, ϕ(0))
∂y
point stationnaire de ϕ.
Nature du point stationnaire de ϕ. Puisque pour tout (x, y) ∈ R2 ,
∂2 f
(0, ϕ(0))
(∂x)2
ϕ̈(0) = − = −1 < 0, la fonction ϕ admet alors un
∂f
(0, ϕ(0))
∂y
maximum local en (0, 0).
2) a. Soit f : R3 → R la fonction définie par

f (x, y, z) = 3x2 + 6y2 + z5 − 2z4 + 1.

∂f
Alors, pour tout (x, y, z) ∈ R3 : (x, y, z) = 5z4 − 8z3 .
∂z
∂f
Ainsi, puisque f (0, 0, 1) = 0 et (x, y, z) = −3 , 0, le théorème
∂z
des fonctions implicites nous permet d’affirmer qu’il existe lo-
calement une unique fonction continue ϕ : B((0, 0), σ) → R telle
que ϕ(0, 0) = 1 et pour tout (x, y) ∈ B((0, 0), σ) : f (x, ϕ(x, y)) = 0,
de plus ϕ ∈ C∞ .
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 71

b-Pour tout (x, y, z) ∈ R3 , on a :

∂f ∂f
(x, y, z) = 6x et (x, y, z) = 12y.
∂x ∂y

∂ϕ ∂ϕ
Par conséquent (0, 0) = (0, 0) = 0. Autrement dit (0, 0) est
∂x ∂y
un point stationnaire de ϕ.
Nature du point stationnaire de ϕ. Puisque pour tout (x, y, z) ∈
R3 :
∂2 f ∂2 f ∂2 f
(x, y, z) = 6, (x, y, z) = 0 et 2 (x, y, z) = 12, on a
(∂x)2 ∂x∂y ∂y
A = 2, B = 0 et C = 4 ou encore B2 − AC = −8 < 0 et A = 2 > 0;
ce qui entraîne que la fonction ϕ admet un minimum local en 0.
Chapitre 3

Intégrales Multiples

L’ intégrale multiple est la généralisation d’une intégrale


simple ( l’intégrale d’une fonction d’une seule variable réelle).
On s’intéresse ici à la généralisation à des fonctions dont le
nombre de variables est supérieur ou égale deux ou trois.

3.1 Intégrales doubles

3.1.1 Principe de l’intégrale double d’une fonction


continue sur un rectangle
Soit f : R = [a, b] × [c, d] → R une fonction continue sur
un rectangle R. Lorsque on partage R en n × m sous-rectangle,
on obtient un quadrillage q d’un rectangle R, donc il est défini
comme une subdivision du segment [a, b] en n sous-intervalles
[xi−1 , xi ] , i = 1, ..., n, tels que x0 = a et xn = b et une subdivision
h i
du segment [c, d] en m sous-intervalles y j−1 , y j , j = 1, ..., m, tels

72
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 73

que y0 = c et ym = b. Le quadrillage q est donc constitué n × m


h i
sous-rectangles Ri, j = [xi−1 , xi ]× y j−1 , y j , i = 1, ..., n,et j = 1, ..., m.
On définit la somme de Darboux inférieur par :
X m
n X  
Sinf (q) = (xi − xi−1 ) y j − y j−1 mi,j , (3.1)
i=1 j=1

où mi,j représente le minimum de f sur Ri, j .


Soit maintenant M le majorant de f sur le rectangle R, on peut
écrire alors :
Sinf (q) ≤ (b − a) (d − c) M. (3.2)

De même, on définit la somme de Darboux supérieur par :


n X
X m  
Ssup (q) = (xi − xi−1 ) y j − y j−1 Mi,j , (3.3)
i=1 j=1

où Mi, j représente le maximum de f sur Ri,j .


Soit maintenant m le minorant de f sur le rectangle R, on peut
écrire alors :
Ssup (q) ≥ (b − a) (d − c) m. (3.4)

De (3.2) et (3.4), on peut facilement démontrer que l’ensemble


des sommes de Darboux inférieur admet une borne supérieur,
qui est inférieur ou égale à la borne inférieur de l’ensemble
des darboux supérieur. On peut montrer alors que ces bornes
sont égales. Lorsque le quadrillage devient suffisamment « fin
» pour que la diagonale de chaque sous-rectangle tende vers 0,
ce volume sera la limite des sommes de Riemann. On obtient
alors la définition de l’intégrale double suivante :
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 74

Définition 3.1.1. Pour qu’une fonction continue f : R = [a, b] ×


[c, d] → R soit intégrable sur R,il faut et il suffit que pour tout  > 0, il
n h i o
existe un quadrillage q = Ri,j = [xi−1 , xi ] × y j−1 , y j , i = 1, ..., n, etj = 1, ..., m. ,
tel que :
 R R
 1.Sinf (q) ≤

 R
f (x, y)dxdy ≤ Ssup (q).
(3.5)
 2. Ssup (q) − Sinf (q) ≤  (b − a) (d − c) ,


R R
où le nombre R
f (x, y)dxdy représente le volume de R3 situé entre
le plan xoy, la surface d’équation et les quatres plans verticaux x = a,
x = b, y = c et y = d.

Figure 3.1 –
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 75

Exemple 3.1.1. En utilisant la définition de l’intégrale double, cal-


R R
culer I = R
f (x, y)dxdy , où f (x, y) = x + y et R = [0, 1] × [0, 1] .
on va prendre comme quadrillage du !plan, une découpe régulière de R
i j
en n2 petits carrés de sommets , , pour i = 1, ..., n et j = 1, ..., n.
n n
i−1 i
 
Calculons tout d’abord mi,j et Mi,j sur les petits carrés , ×
" # n n
j−1 j
, .
n n
∂f ∂f
Puisque (x, y) = (x, y) = 1 > 0, on a alors
∂x ∂y

i−1 j−1 i j
mi,j = + et Mi, j = + . (3.6)
n n n n

Nous avons
n X
X n  
Ssup (q) = (xi − xi−1 ) y j − y j−1 Mi, j
i=1 j=1
n X n
n+1
!
X 1 i j
= 2
+ = . (3.7)
i=1 j=1
n n n n

De même, on peut trouver


n X
X n  
Sinf (q) = (xi − xi−1 ) y j − y j−1 mi, j
i=1 j=1
n X n !
X 1 i−1 j−1 n−1
= 2
+ = . (3.8)
i=1 j=1
n n n n

Par conséquent

n+1
Z Z
n−1
≤I= f (x, y)dxdy ≤ . (3.9)
n R n

On passe à la limite quand n → +∞, on trouve I = 1.


Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 76

3.1.2 Théorèmes de Fubini

Théorème de Fubini sur un rectangle

Théorème 3.1.1. Soit f une fonction continue sur un rectangle R =


[a, b] × [c, d], on a alors
Z Z Z Z ! Z Z !
f (x, y)dxdy = dx f (x, y)dy = dy f (x, y)dx .
R [a,b] [c,d] [c,d] [a,b]
(3.10)

Remarque 3.1. L’intéret de théorème de Fubini est donc le calcul


d’une intégrale double sur un rectangle se ramène au calcul de deux
intégrales simples : On fixe y et on intégre par rapport à x sur le
segment [a, b], puis on intégre cette expression de y sur le segment
[c, d]. Alternativement, on peut faire de même on intégre par rapport
à y puis ensuite par rapport à x.
R R
Exemple 3.1.2. Calculons I = R
f (x, y)dx, telle que f (x, y) =
1
2 , et R = [0, 1] × [0, 1] .
x+y+1
On a
Z Z Z Z 
dx
I = f (x, y)dx =
 
dy  2 
R [0,1] [0,1] x + y + 1
Z " #1 Z Z
1 dy dy
= − dy = − dy
[0,1] x + y + 1 0 [0,1] y + 1 [0,1] y + 2
!#1
y+1
"
4
= ln = ln .
y+2 0 3
Remarque 3.2. Si f (x, y) = h(x) × g(y), où h : [a, b] → R et
g : [c, d] → R sont des fonctions continues, on a alors :
Z Z Z ! Z !
f (x, y)dxdy = h(x)dx × g(y)dy . (3.11)
[a,b]×[c,d] [a,b] [c,d]
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 77

Théorème de Fubini sur un compact élémentaire de R2

Définition 3.1.2. On appelle compact élémentaire de R2 , toute partie


C de R2 vérifiant :

Figure 3.2 –

n o
C= x, y ∈ R2 / a ≤ x ≤ b et f1 (x) ≤ y ≤ f2 (x) (voire FIGURE 3.2),


(3.12)
où f1 , f2 : [a, b] → R sont des fonctions continues.
ou bien :
n o
C= x, y ∈ R2 / c ≤ y ≤ d et g1 (y) ≤ x ≤ g2 (y) (voire FIGURE 3.3),


(3.13)
où g1 , g2 : [c, d] → R sont des fonctions continues.

Théorème 3.1.2. Soit C un compact élémentaire de R2 et soit f une


fonction continue sur C.
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 78

Figure 3.3 –

1. Si le compact C peut se représenter par la formule (3.12), alors


Z Z Z b Z f2 (x) !
f (x, y)dxdy = dx × f (x, y)dy . (3.14)
C a f1 (x)

1. Si le compact C peut se représenter par la formule (3.13), alors


Z Z Z d Z g2 (x) !
f (x, y)dxdy = dy × f (x, y)dx . (3.15)
C c g1 (x)
R R
Exemple 3.1.3. Calculons I = C
f (x, y)dx, où
n o
f (x, y) = 1, et C = x, y ∈ R2 / x ≥ 0 et x − 1 ≤ y ≤ 1 − x .


(3.16)
D’après la figure 3.4, C peut se représenter par
n o
C= x, y ∈ R2 / 0 ≤ x ≤ 1 et x − 1 ≤ y ≤ 1 − x .

(3.17)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 79

Figure 3.4 –

Nous avons donc


Z Z Z 1 Z 1−x !
f (x, y)dxdy = dx × dy
C 0 x−1
Z 1
= (2 − 2x) dx = 1.
0

3.1.3 Propriétés de l’intégrale double


1. L’intégrale double sur un compact C de R2 est linéaire ;
c’est-à-dire :
Z Z Z Z Z Z
α f (x, y) + βg(x, y) dxdy = α

f (x, y)dxdy+β g(x, y)dxdy.
C C C
(3.18)
R R
2. Si f (x, y) ≥ 0, pour tout x, y ∈ C, alors f (x, y)dxdy ≥ 0.
C
R R
3. i f (x, y) ≥ g(x, y), pour tout x, y ∈ C, alors C
f (x, y)dxdy ≥
R R
C
g(x, y)dxdy.

R R R R
4. C
f (x, y)dxdy ≤ C
f (x, y) dxdy.

R R  qR R   qR R 
g (x, y)dxdy .
 2 2
5. C
f × g (x, y)dxdy ≤ C
f (x, y)dxdy × v
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 80

6. Si C1 et C2 deux compact simples vérifiant C̊1 ∩ C̊2 =∅, alors


Z Z Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy.
C1 ∪C2 C1 C2
(3.19)

3.1.4 Changement de variables dans une intégrale


double
Soient D, D̂ deux compacts élémentaires de R2 et soit ϕ :
D̂ → D une bijection de classe C1 telles que pour tout (u, v) ∈ D̂,
ϕ(u, v) = (x, y) ∈ D. Nous avons donc le théorème suivant.

Théorème 3.1.3.
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f ϕ(u, v) det Jϕ (u, v) dudv, (3.20)

D D̂

 ∂x ∂x 
 

où det Jϕ (u, v) =  ∂u ∂v  (la valeur absolue du déterminant


 
 ∂y ∂y 
∂u ∂v
de la matrice jacobienne de ϕ) ne s’annule pas à l’intérieur de D.

Cas particuliers

Passage en coordonnées polaires Soit ϕ : R+∗ × [0, 2π] → R2 ,


telles que pour tout (ρ, θ) ∈ R2 , ϕ(ρ, θ) = (x = ρ cos θ, y =
ρ sin θ) ∈ R2 . Nous avons donc
 
 cos θ −ρ sin θ 
det Jϕ (ρ, θ) =   = ρ. (3.21)
sin θ ρ cos θ

Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 81

Par suite
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = ρ f (ρ cos θ, ρ sin θ)dρdθ. (3.22)
D D̂
R R
Exemple 3.1.4. Calculons D
f (x, y)dxdy, où
q n o
f (x, y) = 1 + x2 + y2 et D = (x, y) ∈ R2 ; 1 ≤ x2 + y2 ≤ 2, x ≥ 0, y ≥ 0 .
(3.23)
En effectuant le changement de variables x = ρ cos θ, y = ρ sin θ, on
trouve
 √ π

D̂ = (ρ, θ) ∈ R2 ; 1 ≤ ρ ≤ 2, 0 ≤ θ ≤ . (3.24)
2
Donc
π
√ √
2
π 3 2
Z Z Z 2
q Z  
f (x, y)dxdy = ρ 1 + ρ2 dρ = 1 + ρ2
2

D 0 1 6 1
π  23 3
= (3) + (2) 2 . (3.25)
6

Changement de variable affine Soit ϕ : R2 → R2 , telles que


pour tout (u, v) ∈ R2 ,

ϕ(u, v) = (x = α1 u + β1 v + γ1 , y = α2 u + β2 v + γ2 ),

et
 
 α1 β1 
det Jϕ (u, v) =   = α β − β α , 0.
1 2 1 2 (3.26)
α2 β2 

Nous avons donc


Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = α1 β2 − β1 α2 f (α1 u+β1 v+γ1 , α2 u+β2 v+γ2 )dudv.
D D̂
(3.27)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 82

R R
Exemple 3.1.5. Calculons I = D
f (x, y)dxdy, où
n o
f (x, y) = exp(x+y) et D = (x, y) ∈ R2 ; 0 ≤ x + y ≤ 1 et 0 ≤ x − y ≤ 1 .
(3.28)
Soit D̂ = (u, v) ∈ R2 ; u = x + y, v = x − y et (x, y) ∈ D .


Donc D̂ = ([0, 1]) . u + v


2

 x= 2 ,


u − v , ce qui implique

D’autre part 
 y=


2 
 1 1 

1
det Jϕ (u, v) =  21 21  = .
 

− 
 2
2 2
On a alors :

1 1
Z Z 1
e−1
I= exp(u)du dv = .
2 0 0 2

3.2 Intégrales triples

3.2.1 Principe de l’intégrale triple d’une fonction


continue sur un domaine D de R3
Le principe de l’intégrale triple est le même que pour l’in-
tégrale double, en remplaçant juste un petit élément de surface
par un petit élément de volume.
Soit f est une fonction continue de trois variables (x, y, z) sur un
R R R
domaine D de R3 . On définit D
f (x, y, z)dxdydz comme li-
 
mite de somme de la forme i j k (xi − xi−1 ) y j − y j−1 (zk − zk−1 ) f (ui , v j , wk ),
PP P

dans laquelle, (ui , v j , wk ) est un point du petit parallélépipède


h i
[xi − xi−1 ] × y j − y j−1 × [zk − zk−1 ] .
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 83

3.2.2 Théorèmes de Fubini

Théorème de Fubini sur un parallélépipède

Théorème 3.2.1. Soit f une fonction continue sur un parallélépipède


P = [a, b] × [c, d] × e, f , on a alors
 

Z Z Z Z Z Z !
f (x, y, z)dxdydz = dz f (x, y, z)dxdy
P [e, f ] [a,b]×[c,d]
Z Z Z 
=
 
dx  f (x, y, z)dydz
[a,b] [c,d]×[e, f ]
= ... (3.29)
R R R
Exemple 3.2.1. Calculons I = P
f (x, y, z)dxdydz, où

f (x, y, z) = 2(xy + yz + xz) et P = [0, 1]3 .

On a : Z 1
2 xy + yz + xz dx = y + 2yz + z.

0
Puis : Z 1
1
y + 2yz + z dy = + 2z.

0 2
Enfin :
Z 1
1 3
 
+ 2z dz = .
0 2 2

Théorème de Fubini sur un domaine D de R3

L’idée est de prendre l’une des trois variables x, y et z varie


entre deux bornes d0 extrêmes a et b. Supposons par exemple
que ce soit z ( on peut intervertir les rôles de x, y et z.), tel que
le domaine plan obtenu en coupant le volume D par un plan
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 84

z = cst soit un domaine Dz suffisamment simple pour que l’on


R R
puisse y calculer l’intégrale double Dz
f (x, y)dxdy. On a donc
Z Z Z Z b Z Z !
f (x, y, z)dxdydz = dz f (x, y)dxdy . (3.30)
P a Dz
R R R
Exemple 3.2.2. Calculons D
f (x, y, z)dxdydz, où
n o
f (x, y, z) = 1 et D = (x, y, z) ∈ R3 ; x, y, z ≥ 0 et x + y + 2z ≤ 1 .

Il s’agit donc de calculer le volume de D.


On découpe D par un plan horizontal z = z0 , on trouve alors un
triangle Dz en fonction de xet ylimité par des axes x = y = 0 et
1
x + y = 1 − 2z0 , tel que z0 ∈ 0, . Nous avons donc
2
Z 12 Z Z ! Z 21 Z 1−2z Z 1−2z−x !!
dz f (x, y, )dxdy = dz dx f (x, y, )dy
0 Dz 0 0 0
1
Z 2
Z 1−2z !
= dz (1 − x − 2z) dx
0 0
Z 1
2
1 1
 
= − 2z + 2z2 dz = .
0 2 12

3.2.3 Changement de variables dans une intégrale


triple
Soient D, D̂ deux compacts élémentaires de R3 et soit ϕ :
D̂ → D une bijection de classe C1 telles que pour tout (u, v, k) ∈ D̂,
ϕ(u, v, k) = (x, y, z) ∈ D. Nous avons donc le théorème suivant.

Théorème 3.2.2.
Z Z Z Z Z Z
f (x, y, z)dxdydz = f ϕ(u, v, k) det Jϕ (u, v, k) dudvdk,

D D̂
(3.31)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 85

∂x ∂x ∂x 
 

∂u ∂v ∂k 
 
∂y ∂y ∂y 

où det Jϕ (u, v, k) = 

 (la valeur absolue du déter-
∂u ∂v ∂k 

∂z ∂z ∂z 


∂u ∂v ∂k
minant de la matrice jacobienne de ϕ) ne s’annule pas à l’intérieur de
D.

Cas particuliers

Passage en coordonnées cylindriques Soit ϕ : R+∗ × [0, 2π] ×


R → R3 , telle que pour tout (ρ, θ, z) ∈ R3 , ϕ(ρ, θ, z) = (x =
ρ cos θ, y = ρ sin θ, z = z) ∈ R3 . Nous avons donc :
 
 cos θ −ρ sin θ 0 
 
det Jϕ (ρ, θ, z) =  sin θ ρ cos θ 0  = ρ.
 
0 0 1
 

Par suite :
Z Z Z Z Z Z
f (x, y, z)dxdydz = ρ f (ρ cos θ, ρ sin θ, z)dρdθdz.
D D̂
R R R
Exemple 3.2.3. Calculons D
f (x, y, y)dxdydz, où
1 n o
f (x, y, z) = et D = (x, y, z) ∈ R 3
; 1 ≤ x 2
+ y 2
≤ 4, x ≥ 0, y ≥ 0, 0 ≤ z ≤ 1 .
x2 + y2
En effectuant le changement de variables x = ρ cos θ, y = ρ sin θ, z =
z, on trouve
π
 
D̂ = (ρ, θ, z) ∈ R ; 1 ≤ ρ ≤ 2, 0 ≤ θ ≤ et 0 ≤ z ≤ 1 .
3
2
Donc :
π
1 2
dρ π  2 π
Z Z Z Z Z 2
Z
f (x, y, z)dxdydz = dz dθ = ln ρ 1 = ln 2.
D 0 0 1 ρ 2 2
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 86

Passage en coordonnées sphériques

Les coordonnées sphériques sont données par :






 x = ρ sin θ cos ω,

y = ρ sin θ sin ω, (3.32)




 z = ρ cos θ,

où θ ∈ [0, π] et ω ∈ [0, 2π] . Dans ce cas


 
 sin θ cos ω ρ cos θ cos ω −ρ sin θ sin ω 
 
det Jϕ (ρ, θ, ω) =  sin θ sin ω ρ cos θ sin ω ρ sin θ cos ω  = ρ2 sin θ.
 

 
cos θ −ρ sin θ 0
 
(3.33)
R R R
Exemple 3.2.4. Calculons D
f (x, y, z)dxdydz, où
1 n o
f (x, y, z) = p et D = (x, y, z) ∈ R3 ; 1 ≤ x2 + y2 + z2 ≤ 4 .
x2 + y2 + z2
(3.34)
En effectuant le changement de variables (3.32), on trouve :
n o
D̂ = (ρ, θ, ω) ∈ R3 ; 1 ≤ ρ ≤ 2, 0 ≤ ω ≤ 2π et 0 ≤ θ ≤ π . (3.35)

Donc
Z Z Z Z 2π Z π Z 2
f (x, y, z)dxdydz = dω sin θdθ ρdρ = 6π.
D 0 0 1
(3.36)

3.2.4 Applications

Calcul de quelques volumes

Définition 3.2.1. Le volume V d’un corps est donné par :


Z Z Z
V= f (x, y, z)dxdydz, (3.37)
D
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 87

où D représente le domaine délimité par ce corps.

Volume d’un cylindre : Dans ce cas D = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y2 ≤ R2 et 0 ≤ z ≤ h .




On a alors :
Z Z Z Z h Z 2π Z R
V= dxdydz = dz dθ ρdρ = πR2 h (3.38)
D 0 0 0

Volume d’un sphère : Dans ce cas D = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y2 + z2 ≤ R2 .




On a alors :
Z Z Z Z 2π Z π Z R
1
V= dxdydz = dω dθ ρ sin θdρ = πR3
D 0 0 0 3
(3.39)

Volume
( d’un ellepsoïde : Dans ce cas :
2
2 2
)
x y z 3
D = (x, y, z) ∈ R3 ; 2 + 2 + 2 ≤ 1, (a, b, c) ∈ (R+∗ ) . En effec-
a b c
r
x2
tuant le changement de variable y = b 1 − 2 sin θ, où θ ∈
a
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 88

π π
 
− , on trouve :
2 2
v v
2
u
2 2
u
Z a Z b 1− x Z c 1− x − y
t t
Z Z Z
V = dxdydz = dx v
a2 dy v
a2 b2 dz
x2 y2
u
x2
u
t t
D −a
−b 1− −c 1− −
a2 a2 b2
v
2
u
Z a Z b 1− x r
t

a2 x2 y2
= 2c dx v 1 − − dy
x2 a2 b2
u
t
−a
−b 1−
a2
Z a Z π !
2 x2
= 2bc dx π 1 − 2 cos2 θdθ
−a − a
2
Z a ! Z π
x2 4
= 8bc 1 − 2 dx 2 cos2 θdθ = πabc.
0 a 0 3

Volume de l’ellepsoïde d’équation x2 + a2 y2 + b2 z2 = c2 , où


a, b, c > 0 :Soit
n o
D = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + a2 y2 + b2 z2 = c2
= (cρ sin θ cos ω, bρ sin θ sin ω, aρ cos θ) : 0 < ρ < 1, 0 ≤ θ ≤ π, 0 ≤ ω ≤ 2π .


On a alors
Z Z Z Z 2π Z π Z 1
4
V= dxdydz = dω dθ c2 ρ2 sin θdθ = πc2 .
D 0 0 0 3

Volume commun aux deux cylindres d’équations respectives


x2 + y2 = R2 et x2 + z2 = R2 , R > 0. Dans ce cas
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 89

D = (x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y2 < R2 et x2 + z2 < R2 . On a alors :




√ √
Z Z Z Z R Z R2 −x2 Z R2 −x2
V = dxdydz = dx √ dy √ dz
D −R − R2 −x2 − R2 −x2
Z R   16
= 8 R2 − x2 dx = R2 . (3.40)
−R 3

3.3 Exercices du chapitre 3


! exp(2x + y2 )
Exercice 3.3.1. 1) Soit A = [0, 1]×[0, 2]. Calculer I1 = y dxdy.
A
1 + exp(x)
2) Soit B = (x, y) ∈ R2 : x > 1, y > 1, x + y < 3 .

! dxdy
Calculer I2 = .
B (x + y)
3

Exercice 3.3.2. 1. Soit C = [0, +∞[ . Calculer l’intégrale généralisée


R
de Gauss J1 = exp(−x2 )dx.
 C
2) Soit D = (x, y) ∈ R2 : 0 < x < y < 2x, xy < 4, x2 + y2 > 4 . Cal-
!
culer J2 = x2 ydxdy.
D
! cos(x2 + y2 )
3) Soit E = (x, y) ∈ R : 1 < x + y < 4 . Calculer J3 =
2 2 2

dxdy.
E 2 + sin(x2 + y2 )
4) Soit F = (x, y) ∈ R2 : x2 + y2 < 1, x + y > 1 . Calculer J4 =

! dxdy
.
D (x + y )
2 2 2

Exercice 3.3.3. Calculer les intégrales triples suivantes :


# dxdydz
1. I1 = , où D1 = (x, y, z) ∈ R3 : 2 < x2 + y2 + z2 < 9 .

x2 + y2 + z2
p
#
D1
2. I2 = x2 + y2 dxdydz, où D2 = (x, y, z) ∈ R3 : x2 + y2 < 1 et x + y + z < 2 .
p 

#
D2
3. I3 = (x+y+z)2 dxdydz, où D3 = (x, y, z) ∈ R3 : x2 + y2 + z2 < 3 et x2 + y2 < 2z .

D3
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 90

3.4 Solutions des exercices du chapitre 3


Solution d’exercice 3.3.1
1.
"
exp(2x + y2 ) 1
Z ! Z 2 !
exp(2x)
y dxdy = dx × 2
y exp(y )dy
1 + exp(x) 0 1 + exp(x) 0
A
Z e ! Z 2 !
z
= dz × 2
y exp(y )dy
1 1+z 0
#2
exp(y2 )
"
= [z − ln(1 + z)]1 ×
e
2 0
!
 
2
 exp(4) − 1
= e − 1 + ln × .
1+e 2

2. B = (x, y) ∈ R2 : x > 1, y > 1, x + y < 3 peut se réécrire sous




la forme :
n o
B = (x, y) ∈ R2 ; 1 < x < 2, 1 < y < 3 − x .

Alors
" Z2 Z3−x Z2 " #3−x
dxdy dy −1 1
= dx = dx
(x + y)3 (x + y)3 2 (x + y)2 1
B 1 1 1
Z2
1 2
!
−1 1 1 −1 1 1
 
= − dx = x + =
2 9 (x + 1) 2 2 9 x + 1 1 36
1

Solution d’exercice 3.3.2


R∞
1. L’intégrale généralisée de Gauss J1 = exp(−x2 )dx est conver-
0
gente.
Ra
Posons J1a = exp(−x2 )dx
0
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 91

Ra Ra !
Donc (J1a )2 = exp(−x2 )dx × exp(−y2 )dy = exp(−(x2 +y2 ))dxdy.
0 0 [0,a]2
Posons x = ρ cos(θ) et y = ρ sin(θ).
h √ i  π
Alors (ρ, θ) ∈ 0, 2a × 0, .
2
π

R2 R 2a −π   √2a
Par suite (J1a )2 = dθ ρ exp(−ρ2 )dρ = exp(−ρ2 ) 0 .
0 4
 2 0 π
Ce qui implique J1a = , et puisque exp(−x2 ) > 0, pour tout x.
4
On a alors :
Z∞ √
π
J1 = exp(−x )dx =
2
.
2
0

2. D = (x, y) ∈ R2 : 0 < x < y < 2x, xy < 4, x2 + y2 > 4 peut se




réécrire sous la forme : D = D1 ∪ D2 , où :


√ √
( )
2
D1 = (x, y) ∈ R2 : √ < x < 2 et 4 − x2 < y < 2x ,
5
et  √ 4

D2 = (x, y) ∈ R : 2
2 < x < 2 et x < y < .
x
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 92

Par suite :
" " "
x2 ydxdy = x2 ydxdy + x2 ydxdy
D D1 D2
√    4 
Z2  Z2x


 Z 2 Zx



= 2
x  ydy dx +
 2
x  ydy dx

√  √
 
√2 4−x2 2 x
5

Z 2 Z2 
1  1 
= 5x4 − 4x2 dx + 16 − x4 dx
2 2√
√2 2
5

1 5 4 3 2 1 1 5 2
   
= x − x + 16x − x √
2 6 √2
5
2 5 2

104 √ 32 √ 64
= − 2+ 5+ .
5 375 5
! sin(x2 + y2 )
3) Calculons J3 = dxdy.
E 2 + cos(x + y )
2 2

On pose x = ρ cos θ et y = ρ sin θ. Donc ρ ∈ [1, 2] et θ ∈ [0, 2π].


On a alors :
Z2π Z2
 
 ρ cos(ρ )dρ 
2
2 + sin(4)
 !
h  i2
J3 =  dθ = π ln 2 + sin(ρ ) = π ln
2
.
2 + sin(ρ2 )  2 + sin(1)

 1
0 1

! dxdy
4) Calculons J4 = ..
F (x2 + y2 )2
" #
1
On pose x = ρ cos θ et y = ρ sin θ. Donc ρ ∈ ,1
cos (θ) + sin (θ)
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 93

π
 
et θ ∈ 0, . On a alors :
2
π π
 
Z2  Z1  Z2 
dρ 
 dθ = 1
 
2
J4 = +

 (cos (θ) sin (θ)) − 1 dθ

 ρ3  2
0 1 0
cos(θ)+sin(θ)
π
Z 2
1 1 π 1
= sin (2θ) dθ = − [cos (2θ)]02 = .
2 4 2
0

Solution d’exercice 3.3.3

1. En passant aux coordonées sphériques, on trouve


D1 = (ρ sin θ cos ω, ρ sin θ sin ω, ρ cos θ) : 2 < ρ < 9, 0 ≤ ω ≤ 2π, 0 ≤ θ ≤ π .


Par suite :
$ Z2π Zπ Z3
dxdydz
I1 = = dω dθ ρ sin θdρ
x2 + y2 + z2
p
D1 0 0 2
4
1 2

= 4π ρ = 8π.
2 2

2. En passant aux coordonées cylindriques, on trouve :


$ q "  2−x−y
 
Z q 
I2 = x2 + y2 dxdydz = x2 + y2 dz dxdy
 

 

D B((0,0),1) 0
"2
q
= x2 + y2 dxdy

(2 − x − y
B((0,0),1)

Z2π Z1
= 2 − ρ cos θ − ρ sin θ ρ2 dρ


0 0
Z2π
2 cos θ + sin θ 4π
 
= − dθ = .
3 4 3
0
Smail KAOUACHE. Cours de la matière Analyse 4 94

3. En passant aux coordonées cylindriques, on trouve :

√ ρ2
( q )
D3 = (ρ cos θ, ρ sin θ, z) : 0 < ρ < 2, 0 ≤ θ ≤ 2π, < z < 3 − ρ2 .
2

Par suite :
$
I3 = (x + y + z)2 dxdydz
D3
√ √
2
Z2 Z3−ρ Z2π
= ρ cos θ + ρ sin θ + z ρdθ

dρ dz
0 ρ2 0
2
√ √
2
Z2 Z3−ρ  
= 2π dρ ρ ρ2 + z2 dz
0 ρ2
2

Z 2 
2 1 1
q 
= 2π ρ + ρ3 3 − ρ2 − ρ5 − ρ7 dρ
3 2 24
0
 √2
9 1 2 1 1
q  
= 2π 3 − ρ2 − + ρ2 + ρ4 − ρ6 − ρ8
5 5 15 12 192 0
2π −97
 √ 
= +9 3 .
5 12
Bibliographie

[1] J. Douchet, B. Zwahlen. Calcul différentiel et intégrale 2,


PPUR, 2004.

[2] N. Piskounov. Calcul différentiel et intégrale 1 et 2. Ed.


Ellipses, 1993.

[3] S. Kaouache. Cours polycopié de la matière Analyse 3,


Centre universitaire Abdelhafid Boussouf-Mila, 2020.

[4] S. Balac et L. Chupin. Analyse et algèbre. Cours de ma-


thématiques de Deuxième année avec exercices corrigés et
illustrations avec Maple.

[5] H. Boumaza et all. Mathématiques L3 Analyse. Cours com-


plet avec 600 tests et exercices corrigés.

[6] J. Douchet. Analyse. Recueil d’exercice et aide-mémoire


vol.2.

[7] J. Genet et G. Pupion. Analyse moderne, tome 2, Vuibert,


1974.

[8] A. Lesfari. Interversion des dérivées partielles, à paraître


dans Quadrature, Paris, No. 91 (2014).

95

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi