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| UNIVERSITE IBN ZOHR|

| Ecole Nationale des Sciences Appliquées|


| DEPARTEMENT DE CP|

Analyse II

Hicham MAHDIOUI

2019/2020
Ecole Nationale des Sciences Appliquées

Introduction
Ce polycopié expose les chapitres d’analyse II destinés aux étudiants de la première année des
classes préparatoires de l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) d’Agadir. L’objectif de
ce document est de présenter dans un carde général, des notions d’approximation polynômiale
( Polynôme de Taylor), la notion de primitive et l’intégration, les ED et d’approfondir certaines
méthodes et concepts utiles en Analyse, Analyse numérique et Optimisation.

Nous refusons le point de vue : "... ce document part de zéro, nous ne supposons rien connu...".
Au contraire nous pensons qu’il faut s’appuyer sur les connaissances de terminale et sur l’intuition
(notamment géométrique). Il semble parfaitement valable (et utile pédagogiquement) de parler de
droites, courbes, plans, fonction exponentielle, logarithme, sinus, etc ... avant de les avoir formel-
lement introduit dans le cours. Il semble aussi dommage de se passer complètement de la notion
très intuitive d’angle sous prétexte qu’il s’agit d’une notion délicate ‘a définir rigoureusement (ce
qui est vrai).

Illustrations : Nous avons essayé d’agrémenter le cours d’applications et de motivations prove-


nant de la physique, de la chimie, de l’économie, de l’informatique, des sciences humaines et même
de la vie pratique ou récréative. En effet nos pensons que même si on peut trouver les mathéma-
tiques intéressantes et belles en soi, il est utile de savoir que beaucoup des problèmes posés ont
leur origine ailleurs, que la séparation avec la physique est en grande partie arbitraire et qu’il est
passionnant de chercher à savoir à quoi sont appliquées les mathématiques.

Importance des démonstrations Les mathématiques ne se réduisent pas à l’exactitude et la ri-


gueur mais quelque soit le point de vue avec lequel ont les aborde la notion de démonstration y
est fondamentale. Nous nous efforçons de donner presque toutes les démonstrations. L’exception
la plus notable est la construction des fonctions cosinus et sinus, pour laquelle nous utiliserons
l’intuition géométrique provenant de la représentation du cercle trigonométrique ; l’intégrabilité
des fonctions continues sera aussi en partie admise.

Pour une bonne compréhension de ce cours, des exemples importants, des commentaires et des
exercices sont mises dans chaque chapitre.

REMARQUE ! FF

Nous attirons l’attention des étudiants sur le fait que ce document ne peut pas se
substituer aux cours magistraux et ne peut, en aucun cas, les dispenser d’assister
régulièrement à ces cours et ces travaux dirigés.

Pr: H. MAHDIOUI page 1 ENSA-P C1 -


Table des matières

1 Approximation polynômiale au voisinage d’un point 4


1.1 Polynôme de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Théorème des accroissements finis, formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.2 Estimations d’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2 Fonctions dominées, négligeables et équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2.1 Fonctions dominées, négligeables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2.2 Fonctions équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.2.3 Opérations sur les fonctions équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.2.4 Applications à la recherche des limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.1 Théorème Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.3.2 Propriétés de Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.3.3 Exemples des Développements usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.3.4 Pratique des développements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.5 Développements limités aux voisinage de x0 6= 0 . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.3.6 Développements limités aux voisinage de l’infini . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.3.7 Généralisaton des développement limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.3.8 Applications des développements limités : étude d’une branche infinie en ±∞ 31
1.4 Exercices : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2 Calcul des intégrales 66


2.1 PARTIE I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.2 Notion de primitives d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.3 Propriétés de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
2.3.1 Etude d’une intégrale fonction de ses bornes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.3.2 Inégalité pour les intégtrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.3.3 Théorèmes de la moyenne pour les intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.4 Procédés pratiques de calcul des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.4.1 Intégrales immédiates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.4.2 Intégration des fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.5 Intégration des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.5.1 Rappel sur les fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.5.2 Intégration des éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.6 Intégrales abéliennes . . . . . . Z. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
dx
2.6.1 Primitives de Forme I = √ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
2
ax + bx + c
Z
dx
2.6.2 Primitives de Forme I = √ . . . . . . . . . . . . . . . 86
(px + q) ax2 + bx + c

2
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Z √
2.6.3 Primitives de Forme I = ax2 + bx + cdx . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Z s !
αx + β
2.6.4 Primitives de Forme I = R x, n dx . . . . . . . . . . . . . . . . 87
γx + δ
Z  √ 
2.6.5 Primitives de Forme I = R x, ax2 + bx + c dx . . . . . . . . . . . . . . 88
2.7 Partie II : Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.8 Intégrales de fonctions en escalier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
2.8.1 Somme de Riemann et Méthode pratique de Calcul . . . . . . . . . . . . . . 94
2.8.2 Formule de Taylor avec reste intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.9 Méthodes de calcul approché d’intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.9.1 A-Méthode des rectangles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.9.2 B-Méthode des rectangles médians . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
2.9.3 C-Méthode de Trapèzes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
2.10 Quelques Applications des intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.10.1 Aire entre deux courbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.10.2 Volumes de solides de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
2.11 Exercices Corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

3 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES 137


3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
3.2 Equation différentielle du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
3.2.1 Résolution de l’équation homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
3.2.2 Equation différentielle à des coefficients constants . . . . . . . . . . . . . . . 142
3.2.3 Résolution de l’équation avec un second membre . . . . . . . . . . . . . . . 142
3.2.4 Méthode de la variation de la constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
3.3 Equations différentielles linéaires du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
3.3.1 Equations du second ordre à coefficients constants . . . . . . . . . . . . . . . . 149
3.3.2 Méthode de la variation des constantes (de Lagrange) . . . . . . . . . . . . 154
3.4 Exemples d’applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
3.5 Mini-projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
3.6 Exercices Corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162

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Chapitre 1

Approximation polynômiale au voisinage


d’un point

L’objectif essentiel est l’approximation locale de ces fonctions par des polynômes.
Un premier résultat dans ce sens a été établi dans la leçon sur la dérivation, lors de l’étude du poly-
nôme de Taylor. Celui ci permet déjà d’obtenir les développements usuels des fonctions classiques.
Nous verrons que l’existence de dérivées successives en un point n’est pas toujours nécessaire pour
obtenir les approximations cherchées.

1.1 Polynôme de Taylor


Soit une fonction f : I ⊂ R → R et considérons un point x0 ∈ I. On sait que si f est dérivable en
x0 . Elle peut être approchée au voisinage de x0 par une fonction affine ϕ (un polynôme de degré
1) : tel que :
ϕ(x) = ax + b = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ).
avec
f (x0 ) = ϕ(x0 ) et f 0 (x0 ) = ϕ0 (x0 ).
Nous poursuivons ici l’étude des fonctions en introduisant la fonction dérivée. Cela sera l’occasion
de faire des comparaisons affines, de positionner la courbe par rapport à ses tangentes, ses cordes,
de donner des relations entre les cordes et les tangentes. Même si les résultats sont donnés sous
forme analytique, l’interprétation géométrique reste bien présente.

Définition 1.1.1. [Approximation affine. Tangente] Si f est dérivable en x0 , la fonction x 7→ f (x0 )+


f 0 (x0 )(x − x0 ) est appelée approximation affine de f au voisinage de x0 . La droite d’équation
y = f (x0 ) + f 0 (x0 )(x − x0 ) est appelée tangente en (x0 , f (x0 )) à Cf .

♣REMARQUE !
1.1.2. — Les fonctions affines sont des fonctions de référence ; dans de nom-
breuses situations nous sommes amenés à comparer une expression à une expression affine ou encore
à positionner une courbe par rapport à une droite (par exemple une tangente).
— La tangente en x0 est la droite passant par (x0 , f (x0 )) et de coefficient directeur f 0 (x0 ). Elle peut être
interprétée comme une limite de cordes de Cf

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f (x) − f (x0 )
car pour x 6= x0 , est le coefficent directeur de la droite passant par les points de
x − x0
coordonnées (x0 , f (x0 )) et (x, f (x)).

Définition 1.1.3. Soit f est une fonction définie sur [a, b]. Soient A et B des points du plan de coordonnées
A(a, f (a)) et B(b, f (b)) .
La portion de Cf comprise entre A et B est appelée arc de f entre a et b, et le segment [A, B] est appelé
corde de cet arc.
De plus l’équation de la corde est
f (b) − f (a)
y= (x − a) + f (a).
b−a

Plus généralement on cherche, dans le cas où f est n-fois -dérivable en x0 , un polynôme Pn (x)
de degré ≤ n tel que :

Pn (x0 ) = f (x0 ), Pn0 (x0 ) = f 0 (x0 ), Pn00 (x0 ) = f 00 (x0 ), ..., Pn(k) = f (k) (x0 ), ... et Pn(n) = f (n) (x0 ).

En écrivant ce polynôme sous la forme suivante :


Pn (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n
On voit que la dérivée k ème de Pn (x) s’écrit :
Pn(k) (x) = k!ak + (x − x0 )R(x), avec R(x) 6= 0, k ∈ {0, 1, ..., n}.

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D’où
Pn(k) (x0 ) = k!ak = f (k) (x0 ), k ∈ {0, 1, ..., n}.
Ainsi les coefficients du polynôme Pn s’expriment en fonction des dérivées successives de f en x0
et l’on a définiton suivante :

Définition 1.1.4. [Polynôme de Taylor] On appelle polynôme de Taylor, de degré ≤ n, engendré par
une fonction f dérivable en x0 , le polynôme défini par :
n
X f (k) (x0 )
∀x ∈ R, Pn (x) = (x − x0 )k
k=0
k!
2
(x − x0 ) 00 (x − x0 )3 (3) (x − x0 )n (n)
Pn (x) = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ) + f (x0 ) + f (x0 ) + ... + f (x0 )
2! 3! n!

Dans un premier temps, on note ce polynôme associé à f au point x0 par

Pn (x) = Tn (f (x), x0 ) ou bien simplement Tn f

le:
Exemp 1.1.5. Consédirons quelques cas simples suivants :
1. Soit la fonction f (x) = ex . Au voisinage de x0 = 0, on a f (0) = f 0 (0) = ... = f (n) (0) = 1, alors

x2 x3 xn
Tn (f, 0) = ex = 1 + x + + + ... + .
2! 3! n!

2. Soit la fonction g(x) = sin(x). Au voisinage de x0 = 0, on a f (2k+1) (0) = (−1)k et f (2k) (0) = 0,
alors
x3 x2n+1
T2n+1 (g, 0) = x − + ... + (−1)n
3! (2n + 1)!
3. Soit la fonction h(x) = cos(x). On a de même

x2 x2n
T2n (h, 0) = 1 − + ... + (−1)n
2! (2n)!

Propriétés 1.1.6. [Importantes]


Pour tout α, β ∈ R et f, g ∈ C n (∈ R) :
(a) [ Linéarité] : Tn (αf + βg) = αTn (f ) + βTn (g) ;
(b) [ Différentiation] : (Tn (f ))0 = Tn−1 (f 0 ) ;
Z 
R
(c) [ Intégration] : (Tn (f )) = Tn+1 f .

Les formules précédentes, facilement vérifiables, permettent de calculer de nouveaux poly-


nômes de Taylor, à partir d’autres, connus.

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le:
Exemp 1.1.7. On sait que, pour tout x 6= 1, les dérivées successives de la fonction f (x) =
1
sont
1−x
obtenues comme suit :
1 k!
f 0 (x) = , ... , f (k) (x) =
(1 − x)2 (1 − x)k+1

Alors, le polynôme de Taylor associé à la fonction f est donc :


 
1
Tn = 1 + x + x2 + x3 + ... + xn
1−x
1
Si on a (1 − x) > 0, on en déduit que ( par une primitive de ):
1−x
x2 x 3 xn+1
Tn+1 (− ln(1 − x)) = x + + + ... +
2 3 n+1
De même, on a
2n+1
1 2 4 n 2n n x
= 1 − x + x + ... + (−1) x − (−1) ,
1 + x2 1 + x2
Alors :   n
1 X
T2n = (−1)k x2k
1 + x2 k=0

1.1.1 Théorème des accroissements finis, formule de Taylor


Commençons par une propriété simple des points où une fonction atteint un maximum (ou un
minimum) :

Théorème 1.1.8. Soit f : [a, b] → R une fonction qui atteint un maximum (ou minimum) en x0 ; si f
est dérivable en x0 , alors f 0 (x0 ) = 0.

Preuve : Supposons que f atteigne un maximum en c (le raisonnement est analogue si c’est un
minimum) ;
f (x) − f (c)
f (x) − f (c) f 0 (c) = limx→c ≤0
si x > c alors ≤ 0 et donc x−c
x−c x>c
f (x) − f (c)
f (x) − f (c) f 0 (c) = limx→c ≥0
de même si x < c alors ≥ 0 et donc x−c
x−c x<c
et on peut conclure que f 0 (c) = 0.
CQFD

le:
Exemp 1.1.9. Grâce au théorème précédent, on peut déterminer les extrema d’une fonction en cherchant
parmi les points où la fonction dérivéeps’annule.
1
Par exemple, soit la fonction f (x) = x(1 − x) sur [0, 1]. Cette fonction admet un maximum en x = 2
et
deux minima en x = 0 et x = 1.

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Lemme 1.1.10. (Lemme de Rolle) Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[ telle que f (a) = f (b) = 0,

alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Preuve : Si f est constamment nulle, la conclusion est évidente, sinon on a l’inégalité sup |f (x)| >
x∈[a,b]
0 et par conséquent borne supérieure est atteinte en un point c (nécessairement distinct de a et b).
Il existe donc c ∈]a, b[ tel que

∀x ∈ [a, b], 0 ≤ f (x) ≤ f (c)

ou bien

∀x ∈ [a, b], 0 ≥ f (x) ≥ f (c).


D’après le théorème précédent on doit avoir f 0 (c) = 0.
CQFD

♣REMARQUE ! 1.1.11 (Interprétation géométrique :). — Le lemme de Rolle signie que, pour
une fonction donnée f sur un intervalle [a, b] et dérivable sur ]a, b[ telle que f (a) = f (b), il existe au
moins un point M de la courbe représentative de f où la tangente est parallèle à l’axe des abscisses.
— Le réel c n’est pas unique.
— L’hypothèse de dérivation est essentielle. Par exemple, le graphe d’une application continue mais
non dérivable au point réalisant le minimum. De plus, en dehors de ce point, f 0 est clairement non
nulle ; ainsi, l’existence d’un minimum ne donne pas que la dérivée s’annule si celle-ci n’est pas
définie sur tout l’intervalle.

le:
Exemp 1.1.12. 1. la fonction x 7→ (x − 1)(x − 2) est continue et dérivable sur R. En particulier,
elle s’annule en 1 et 2. Le théorème de Rolle nous permet de dire que sa dérivée s’annule sur ]1, 2[.
2. On sait que pour tout x ∈ R, sin0 (x) = cos(x) et cos0 (x) = − sin(x). Le théorème de Rolle nous
permet de dire que sin s’annule entre deux zéros de cos et vice-versa.

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Théorème 1.1.13. [Théorème des accroissements finis]


Supposons qu’une fonction f est définie et continue sur l’intervalle fermé [a, b] et qu’elle admet une
dérivée finie f 0 (x) sur l’intervalle ]a, b[. Dans ces conditions on a :
(1ère forme) Il existe au moins une valeur c ∈]a, b[ telle que

f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (c).

(2ème forme) Supposons de plus que la fonction dérivée est bornée


et posons M = sup |f 0 (x)| alors
x∈]a,b[

|f (b) − f (a)| ≤ M |b − a|.

♣REMARQUE ! 1.1.14. Ce résultat peut se formuler ainsi : à toute corde, il est possible d’associer
une tangente qui lui est parallèle.
f (b) − f (a)
En effet f 0 (c) est le coefficient de la tangente à Cf en point c et est celui de la corde à Cf passant
b−a
par les points de coordonnées (a, f (a)) et (b, f (b)). Par conséquent, on a l’équation de la droite corde associé
sur [a, b] :
f (b) − f (a)
y= (x − a) + f (a).
b−a

Démonstration : L’idée est de modifier la fonction f par une fonction linéaire de sorte que l’on
puisse lui appliquer le lemme de Rolle. Considérons donc la fonction

g(x) := (b − a)f (x) + (f (a) − f (b))x + af (b) − bf (a).

Alors g est bien continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ avec

g 0 (x) = (b − a)f 0 (x) + f (a) − f (b).

Par ailleurs par construction :



 g(b) = (b − a)f (b) + (f (a) − f (b))b + af (b) − bf (a) = 0

g(a) = (b − a)f (a) + (f (a) − f (b))a + af (b) − bf (a) = 0


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Donc, d’après le Lemme de Rolle appliqué sur g, il existe c ∈]a, b[ tel que g 0 (c) = (b − a)f 0 (c) +
f (a) − f (b) = 0 ce qui donne la première partie de l’énoncé.
La deuxième forme est claire en notant que |f 0 (c)| ≤ M = sup |f 0 (x)|.
x∈]a,b[
CQFD
le:
Exemp 1.1.15. [Application] Montrons pour tout x > 0 :

1 1
< ln(x + 1) − ln(x) < .
x+1 x
Solution :

En effet, pour x > 0, la fonction ” ln ” est dérivable (donc continue) sur [x, x + 1], ainsi le théorème des
accroissements finis dit qu’il existe c ∈]x, x + 1[ tel que :

ln(x + 1) − ln(x) 1
ln(x + 1) − ln(x) = = ln0 (c) = .
(x + 1) − x c
1 1 1
Or si 0 < x < c < x + 1 alors, 0 < < <
1+x c x
d’où le résultat.
On remarque que cette configuration est similaire à la différence de deux termes consécutifs d’une suite
définie explicitement (Ici un = ln(n)) :

f (n + 1) − f (n)
un+1 − un = est un taux d’accroissement !.
n+1−n

Théorème 1.1.16. [Egalité de Taylor-Lagrange]


Soit f une fonction de classe C n+1 sur I. Pour tous a et b éléments distincts de I, il existe c tel que
a < c < b et :
(b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − a)n+1 (n+1)
f (b) = f (a) + (b − a)f 0 (a) + f (a) + ... + f (a) + f (c)
2! n! (n + 1)!
n
X (b − a)k (b − a)n+1 (n+1)
= f (k) (a) + f (c)
k=0
k! (n + 1)!

Démonstration : Considérons la fonction


n
X (b − x)k
g(x) := f (x) − f (b) + f (k) (x)
k=1
k!

alors un calcul simple montre que

(b − x)n (n+1)
g 0 (x) = f (x)
n!

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Choisissons maintenant λ tel que la fonction


(b − x)n+1
h(x) := g(x) + λ
(n + 1)!
s’annule en x = a.
Le paramètre λ permet d’appliquée le Lemme de Rolle en vérifiant les hypothèses de départ ! ! !
On suppose que h(a) = 0 pour un λ qu’on doit déterminer. Et par calcul simple on a h(b) = 0.
Comme on a h(a) = h(b) = 0, le lemme de Rolle garantit l’existence de c ∈]a, b[ tel que
(b − c)n (n+1)
0 = h0 (c) = (f (c) − λ) = 0.
n!
En reportant λ = f (n+1) (c) dans l’équation qu’on a supposé h(a) = 0.
Par suit, on obtient donc la formule de Taylor.
CQFD

Cette égalité on peut encore l’écrire avec b − a = h et avec 0 < θ < 1 :


(h)2 00 (h)n (n) (h)n+1 (n+1)
f (a + h) = f (a) + (h)f 0 (a) + f (a) + ... + f (a) + f ( a
|+{zθh} )
2! n! (n + 1)!
ce terme est la valeur de c

Si f est n + 1−fois dérivable (f est de classe C n+1 ) au voisinage de 0 en considérant l’intervalle


[0, x] :

x2 00 x3 xn (x)n+1 (n+1)
f (x) = f (0) + (x)f 0 (0) + f (0) + f 000 (0) + ... + f (n) (0) + f (c)
2! 3! n! (n + 1)!

le:
Exemp 1.1.17. 1. Par exemple cette formule appliquée à b = 1, a = 0 et f (x) := ex donne ∃c ∈
]0, x[ :

1 1 1 ec
e1 = 1 + + + .... + + ... +
2 3! k! (n + 1)!
et donc en particulier :
 
1 1 1 1
lim 1 + + + .... + + ... + = e1
n→+∞ 2 3! k! (n)!
2. Soit f (x) = ex définir sur R. Puisque f est n-fois -dérivable en x0 , avec les dérivées successives de
f sont
f (k) (x) = ex , k ∈ {0, 1, ..., n}.
Appliquons la formule de théorème de Taylor-Lagrange au voisinage de 0, alors pour ∃c ∈]0, 1[ :
x2 x3 xk xn+1 c
ex = 1 + + + .... + + ... + e
2 3! k! (n + 1)!
n
x
X xk xn+1 c
e = + e
k=0
k! (n + 1)!
xn+1 c
Posons Rn+1 (x) = e sur l’intervalle [0, 1].
(n + 1)!

Pr: H. MAHDIOUI page 11 ENSA-P C1 -


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1
3. De même on applique la formule de Taylor-Lagrange sur la fonction g(x) = , en observant que :
1−x
 (k)
1 k!
= ∀k ∈ {0, 1, ..., n}
1−x (1 − x)k+1

on en tire : pour ∃c ∈]0, 1[ :

1 xn+1 n+2
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn + x
1−x (1 − c)

1.1.2 Estimations d’erreur


Dans ce paragraphe, nous examinons l’erreur (Reste) dans l’approximation d’une fonction f par
son polynôme de Taylor Tn (f ). On considère le cas où f est de classe C ∞ et dérivable en 0.
On note Rn (x) = f (x) − Tn f (x), on donne par la suite une expression de l’erreur(reste) Rn (x).
Rappelons que formule de Taylor-Lagrange fournit l’existence de c ∈]a, b[ tel que

x2 x3 xn (x)n+1 (n+1)
f (x) = f (0) + (x)f 0 (0) + f 00 (0) + f 000 (0) + ... + f (n) (0) + f (c)
| 2! {z 3! n! } |(n + 1)!{z }
Tn (f,0) polynôme de Taylor reste

avec le reste est :


(x)n+1 (n+1)
Rn+1 = f (c)
(n + 1)!

Proposition 1. Soit f une fonction de classe C n+1 et (n + 1)-fois-dérivable sur un intervalle [a, b].
Supposons que la dériviée d’ordre (n + 1) de f satisfaite les inégalités suivantes :

m ≤ f (n+1) (t) ≤ M, ∀t ∈]a, b[

Alors pour tout x ∈ [a, b], on a les estimations suivantes du reste :

(x − a)n+1 (n+1)
Rn+1 (x) = f (c) avec c ∈]a, b[
(n + 1)!

d’où

(x − a)n+1 (x − a)n+1
× m ≤ Rn+1 (x) ≤ × M, ∀x ∈]a, b[
(n + 1)! (n + 1)!

Preuve : ExO
à
faire
le:
Exemp 1.1.18. [Applications]
x2 x3 x2 x3
Montrons que ∀x > 0, x− + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3

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Solution :

Soit la fonction f : x ∈]−1, +∞[7→ ln(1+x). f est de classe C ∞ sur ]−1, +∞[ et on montre aisément
par récurrence que, pour tout k ∈ N∗ , on a :

(−1)k−1 (k − 1)!
∀x ∈] − 1, +∞[, f (k) (x) =
(1 + x)k

En particulier, f est de classe C 3 sur ]−1, +∞[, donc d’après l’égalité de Taylor-Lagrange à l’ordre
2 appliquée en 0 et x, on a : pour tout x > 0, il existe c ∈]0, x[ tel que :

x2 00 x3
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + f 000 (c)
2! 3!
Autrement dit :
x2 x3
ln(1 + x) = x − +
2 3(1 + c)3
Puisque 1 < 1 + c < 1 + x donc :

x2 x3 x2 x3
∀x > 0, x− + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3

le:
Exemp 1.1.19. Calculer le nombre reél e
Solution :

En effet, soit f (x) = ex et appliquons la formule de théorème de Taylor-Lagrange au voisinage de


0, alors pour ∃c ∈]0, 1[ :
n
X xk xn+1 c
ex = + e
k=0
k! (n + 1)!

xn+1 c
Posons Rn+1 (x) = e sur l’intervalle [0, 1].
(n + 1)!
Puisque
1 ≤ ec ≤ e < 3
Alors
xn+1 3xn+1
≤ Rn+1 (x) ≤
(n + 1)! (n + 1)!
Pour x = 1, on aura :
n
X 1
e= + Rn+1 (1), avec
k=0
k!
1 3
≤ Rn+1 (1) ≤
(n + 1)! (n + 1)!
Ceci permet de calculer le nombre e avec une précision fixée à l’avance.
Par exmple pour calculer e avec 7 décimales exactes, il suffit de choisir n, tel que

3 1
< × 10−8 ⇒ n = 12
(n + 1)! 2

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Calculer irrationalité de e

D’après l’exmple précédent, on a :


n
1 X 1 3
≤e− ≤
(n + 1)! k=0
k! (n + 1)!

En multipliant par n!, on obtient :


n
1 X (n!) 3
≤ (n!)e − ≤
(n + 1) k=0
k! (n + 1)

Théorème 1.1.20. [Formule de Taylor avec reste intégral]


Soit f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I. Pour tout a et b éléments de I, on a :
b
(b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − t)n (n+1)
Z
0
f (b) = f (a) + (b − a)f (a) + f (a) + ... + f (a) + f (t)dt
2! n! a n!
n b
(b − a)k (b − t)n (n+1)
X Z
(k)
= f (a) + f (t)dt
k=0
k! a n!
Cette égalité est appelée formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n.

Démonstration : La formule se montre par récurrence sur n. On donne ici une démontration abré-
gée.
L’initialisation est vérifiée car on a que f est de classe C 1 sur I, alors
Z b
2
∀(a, b) ∈ I , f (b) − f (a) = f 0 (t)dt.
a

Hérédité : Supposons que la formule est vraie à l’ordre n et montrons-la à lordre n + 1. Il suffit de
prouver que :
Z b Z b
(b − t)n (n+1) (b − a)n+1 (n+1) (b − t)n+1 (n+2)
f (t)dt = f (a) + f (t)dt
a n! (n + 1)! a (n + 1)!
Cette dernière inégalité se montre à l’aide d’une intégration par parties avec :

(n+1) (b − t)n+1
u(t) = f (t) v(t) = −
(n + 1)!

(b − t)n
u0 (t) = f (n+2) (t) v 0 (t) = +
n!
CQFD
le:
Exemp 1.1.21. 1. La fonction exp est de classe C n+1 sur R et pour tout k ∈ N∗ exp(k) = exp(x).
Aprés la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n appliquée en 0 et x, on a :
n Z x
x
X xk (x − t)n t
∀x ∈ R, e = + e dt.
k=0
k! 0 n!

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2. Soient P un polynome réel de degré au plus n et a ∈ R fixé. P est de classe C n+1 sur R et P (n+1) = 0.
D’aprés la formule de Taylor avec reste intégral a l’ordre n appliquée en a et x, on a :
n
X P (k) (a)
∀x ∈ IR, P (x) = (x − a)k + 0
k=0
k!
n
X P (k) (a)
Autrement dit, P (x) = (X − a)k .
k=0
k!
On obtient ainsi les coordonnées de P dans la base {1, (x − a), (x − a)2 , ..., (x − a)n } de l’espace
vectoriel des polynômes réels de degré au plus n.

Théorème 1.1.22. [Inégalité de Taylor-Lagrange] Soit f une fonction de classe C n+1 sur I. On
suppose qu’il existe un réel M majorant |f (n+1) | sur I. Alors pour tous a et b dans I :
n
X (b − a)k (k) |b − a|n+1
f (b) − f (a) ≤ M
k=0
k! (n + 1)!

Cette inégalité est appelée inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre n.

Démonstration : Si a = b, l’inégalité est évidente.


Si a 6= b, alors l’égalité de Taylor-Lagrange à l’ordre n appliquée aux points a et b, il existe c stric-
tement entre a et b tel que :
n
X (b − a)k (b − a)n+1 (n+1)
f (b) = f (k) (a) + f (c)
k=0
k! (n + 1)!

Or |f (n+1) | est majorée par M > 0 et c ∈ I, donc :


n
X (b − a)k (b − a)n+1 (n+1) (b − a)n+1
f (b) − f (k) (a) = f (c) ≤ M
k=0
k! (n + 1)! (n + 1)!
CQFD

le:
Exemp 1.1.23. Soit a ≥ 0. Montrons que pour tout x ∈] − ∞, a],
1 ea
ex − 1 − x − x2 ≤ |x|3
2 6
Solution :

La fonction exp est de classe C 3 sur ] − ∞, a] et ∀x ∈] − ∞, a], | exp(3) (x)| = ex ≤ ea .


D’après l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2 appliquée aux points 0 et x, on a donc :
exp00 (0) ea
∀x ∈] − ∞, a], exp(x) − exp(0) − x exp0 (0) − x2 ≤ |x|3
2! 3!
Autrement dit ∀x ∈] − ∞, a]
1 ea
ex − 1 − x − x2 ≤ |x|3
2 6

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1.2 Fonctions dominées, négligeables et équivalentes


1.2.1 Fonctions dominées, négligeables

Définition 1.2.1. 1. On dit que f est dominée par ϕ au voisinage de x0 s’il existe une fonction
bornée ω définie sur un voisinage de x0 et telle que
f =ϕ·ω au voisinage de x0 .
On note alors f = Θ(ϕ) (lire f égale grand Θ de ϕ).
2. On dit que f est négligeable devant ϕ au voisinage de x0 s’il existe une fonction ε définie sur un
voisinage de x0 , telle que
f = ϕ · ε au voisinage de x0 et lim ε = 0.
x→x0

On note alors f = o(ϕ) (lire "f égale petit o de ϕ").

Supposons que ϕ ne s’annule pas au voisinage de x0 . On trouve par conséquent les définitions
pratiques suivantes :
f
1. f est dominée par ϕ si, et seulement si, est bornée au voisinage de x0
ϕ
f
2. f est négligeable devant ϕ si, et seulement si, lim = 0.
x→x0 ϕ

Nous aurons surtout à comparer des fonctions f à des fonctions mônomes : x 7→ xm pour m ≥ 1.

Définition 1.2.2. Soit f une fonction définie au voisinage d’un point x0 = 0.


Pour m ∈ N, on introduit les notations suivantes :
 
f (x)
[a ] f (x) = o(x ) ⇔ ∀ε > 0, ∃η ∈ R∗+ : ∀x ∈] − η, η[\{0},
m

xm

On dit que f est négligeable devant xm au voisinage de 0.


 
f (x)
[b ] f (x) = Θ(x ) ⇔ ∃a ∈ R∗+ , ∃η ∈ R∗+ : ∀x ∈] − η, η[\{0},
m
<a
xm

On dit que f est dominée par xm au voisinage de 0.

le:
Exemp 1.2.3. [Croissances comparées] :
Soient α, β > 0 des réels strictement positifs
En générale, Les limites suivantes sont connues sous le nom du théorème de croissances comparées :

Au voisinage de 0 : lim xα lnβ (x) = 0,


x→0

eβx lnβ (x)


Au voisinage de +∞ : lim = +∞, lim xα e−βx = 0, lim =0
x→+∞ xα x→+∞ x→+∞ xα
Pr: H. MAHDIOUI page 16 ENSA-P C1 -
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(ln(x))α = o(xβ ), xα = o(eβx ) et e−αx = o(x−β )


En plus, on a : 
α β Au voisinage de 0 si α > β
x = o(x )
Au voisinage de +∞ si α < β
Par exemple :

x4 = o(x2 ) au voisinage de 0, x2 = o(x4 ) au voisinage de +∞.

1.2.2 Fonctions équivalentes

Définition 1.2.4. Étant données deux fonctions f et g définies sur un domaine D, on dit que f est
équivalente à g au voisinage de x0 , s’il existe une fonction h définie sur D, telle que

f =g·h au voisinage de x0 et lim h(x) = 1.


x→x0

On note alors f ∼ g ou f ∼x0 g (lire "f équivalente à g").

♣REMARQUE ! 1.2.5. (Importante)


On a f ∼ g si, et seulement si, il existe une fonction ε tendant vers 0 telle que f = (1 + ε)g au voisinage de
x0 ,

c’est-à-dire si, et seulement si, f − g = o(g).

Proposition 2. Soit x0 ∈ R. Soient f et g deux fonctions définies sur un voisinage du point x0 et ne


s’annulant pas sur le voisinage de x0 . Alors

f (x)
f ∼x0 g ⇔ lim =1 ⇔ f = g + o(g).
x→x0 g(x)

♣REMARQUE ! 1.2.6. (Attention !) Losqu’on utilise la notion d’équivalence, il est indispen-


sable d’utiliser le sympole = et en conséquence d’écrire le terme complémentaire θ(xn ), qu’on peut également
écrire xn ε(x) avec lim ε(x) = 0.
x→0

Il n’est pas question de négliger ce qui est négligeable.

Par exemple : 
tan x

 lim =1
x
x→0
tan x − x 1
 lim
 =
x→0 x 3 3

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Ces deux limites peuvent se traduire, si l’on tient à tout prix à utiliser le symbole ” ∼0 ”

 tan x ∼0 x
x3
 tan x − x ∼0
3
Dans ce cas, on a les écritures suivantes :

x3
tan x = x + o(x) et tan x = x + + o(x3 )
3
x3
Mais de ne pas écrire que tan x = x + car ceci est incorrect puisque la fonction tangente ” tan ”
3
n’est pas un polynôme ! ! ! ! ! ! ! !

le:
Exemp 1.2.7. 1. Si f √et g sont deux fonctions strictement positives au voisinage d’un point x0 et

équivalentes en x0 , alors f et g équivalentes en x0 .
2. Au voisinage de 1, on a :

x3 − 1 = (x − 1)(x2 + x + 1) ∼ 3(x − 1)
√ p
Alors, on en déduit que : 3 x3 − 1 est équivalente à 3 3(x − 1) ;
3. Au voisinage de +∞, on a

x3 − 2x2 + x + 3 est équivalente à x3

et donc √ 3
x3 − 2x2 + x + 3 est équivalente à x 2

♣REMARQUE ! 1.2.8. (Obtention d’équivalence des fonctions)


Si f est dérivable en x0 avec f 0 (x0 ) 6= 0 alors

f (x) − f (x0 ) ∼x0 (x − x0 )f 0 (x0 ).

le:
Exemp 1.2.9. —
sin(x)
sin(x) ∼0 x ⇔ lim = 1.
x→0 x

ex − 1
e x − 1 ∼0 x ⇔ lim = 1.
x→0 x

ln(x + 1)
ln(x + 1) ∼0 x ⇔ lim = 1.
x→0 x

x2 1 − cos(x) 1
1 − cos(x) ∼0 ⇔ lim 2
= .
2 x→0 x 2

Pr: H. MAHDIOUI page 18 ENSA-P C1 -


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le:
Exemp 1.2.10. Soit f la fonction polynômiale non nulle définie par :
n
X
(p < n) f (x) = ak x k avec ap 6= 0 et an 6= 0
k=p

Etude en 0 : Pour x ∈ R, on a :
n
!
X ak k−p
f (x) = ap xp 1+ x
k=p+1
ap
n
!
X ak k−p
Comme la fonction 1+ x tend vers 1, quand x tend vers 0, on en déduit
k=p+1
ap

f (x) ∼ ap xp
ce qui s’exprime en disant qu’en 0 une fonction polynôme non nulle est équivalente à son terme de plus
bas degré.
Etude en +∞ : Pour x 6= 0, on a
n−1
!
n
X ak k−p
f (x) = an x n−k
x + 1 ∼ an x n
k=p
an x

ce qui s’exprime en disant qu’à l’infini une fonction polynôme non nulle est équivalente à son terme de
plus haut degré.

♣REMARQUE ! 1.2.11. [Résultats fondamentaux]


Etant données deux fonctions f et g équivalentes en x0 , si g a une limite finie ou infinie en x0 alors f a
une limite en x0 et :
lim f = lim g
x→x0 x→x0

— Réciproquement, deux fonctions qui admettent la même limite réelle non nulle sont équivalentes,
puisque leur quotient tend vers 1.
— Mais deux fonctions peuvent toutes les deux tendre vers 0 ou toutes les deux vers +∞ (ou
−∞) sans être équivalentes,
Par exemple les fonctions f (x) = x et g(x) = x2 qui ne sont équivalentes ni en 0 ni en +∞.

1.2.3 Opérations sur les fonctions équivalentes

Théorème 1.2.12. Soient f1 , g1 , f2 est g2 des fonctions réelles. La relation entre fonctions équivalentes
vérifies les propriétés suivantes :
1. Si f1 ∼ g1 et g1 ∼ f2 , Alors f1 ∼ f2 .
2. Si f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 , Alors f1 · f2 ∼ g1 · g2 .
3. Si f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 , et si aucune des fonctions ne s’annule au voisinage de x0 , alors

f1 g1

f2 g2

Pr: H. MAHDIOUI page 19 ENSA-P C1 -


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♣REMARQUE ! 1.2.13. [Attention]

Si f ∼ g et h ∼ k n’implique pas f + h ∼ g + k

En effet, on a par exemple : au voisinage de 0 :

x2 + x ∼ 0 x + x3

D’autre part, on a que (−x) ∼ (−x), si on additionne les deux équvalences, on trouve

x2 ∼ x3

Ce qui n’est pas de tout vraie au voisinage de 0.


Il faut donc se garder de remplacer un terme d’une somme par une fonction équivalente.
Examinons pour terminer comment se transforment les relations de comparaison par intégration.

Proposition 3. Soient f et g deux fonctions contiunues sur un intervalle I et xT0 un point de I.


TOn
suppose que g est de signe constant sur chacun des deux intervalles ] − ∞, x0 [ I et ]x0 , +∞[ I.
1. Si f est dominée par g au voisinage de x0 , alors :
Z x Z x 
f (t)dt = O g(t)dt
x0 x0

2. Si f est négligeable devant g au voisinage de x0 , alors :


Z x Z x 
f (t)dt = o g(t)dt
x0 x0

3. Si f et g sont équivalentes au voisinage de x0 , alors :


Z x Z x
f (t)dt ∼ g(t)dt
x0 x0

Démonstration : Exercice.

1.2.4 Applications à la recherche des limites


Les limites usuelles permettent de résoudre de nombreuses formes indéterminées.

Déterminons la limite suivante :


(1 − cos(x)) sin2 (x)
lim .
x→0 x3 ln(1 + x)
x2
On sait qu’au voisinage de 0 : (1 − cos x) ∼ , sin2 (x) ∼ x2 et ln(x + 1) ∼ x.
2
D’après le théorème précédent, on a l’équvalence suivante :

(1 − cos(x)) sin2 (x) x4 1


∼ =
x3 ln(1 + x) 2x4 2

Pr: H. MAHDIOUI page 20 ENSA-P C1 -


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Alors
(1 − cos(x)) sin2 (x) 1
lim = .
x→0 x3 ln(1 + x) 2
Exercices : Trouver les limite suivantes

√ √
x sin( x)
lim .
x→0 x(2 + x)

(1 − cos(x))(1 − ex )
lim .
x→0 x 4 + x3

1.3 Développements limités

Les développements limités consistent grosso modo à trouver une approximation polynômiale à
une fonction plus compliquée, au voisinage d’un point choisi.
On étude des fonctions f, g, h, ... au voisinage d’une valeur déterminée de la variable x et quand x
tend vers cette valeur qui est soit 0, soit x0 , soit +∞ ou soit −∞.
On peut toujours se ramener au cas de la valeur 0 en posant
— X = x − x0 dans le cas de x → x0 .
1
— X = dans le cas de x → ±∞.
x
Dans tout les cas on a toujours X → 0.

Définition 1.3.1. Une fonction f définie au voisinage d’un pont x0


admet un développement limité d’ordre n, s’il existe un polynôme de degré n

Pn (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ... + an (x − x0 )n

tel que
f (x) − Pn (x)
lim = 0.
x→x0 (x − x0 )n
De manière équivalente, le polynôme Pn est un développement limité en x0 de f ssi il existe ε(x)
qui tend vers 0 lorsque x → x0 telle que :

f (x) = P (x) + (x − x0 )n ε(x − x0 ) (ou f ∼x0 P )

— Pn (x) est la partie régulière du développement.


— (x − x0 )n ε(x − x0 ) est le terme complémentaire ou le reste.
— On peut noter ce reste par θ((x − x0 )n ) (Notation de Landau).

♣REMARQUE ! 1.3.2. Lorsqu’on utilise un développement limté, il est indispensable d’utiliser le


sympole = et en conséquence d’écrire le terme complémentaire θ((x − x0 )n ) qu’on peut noter également
(x − x0 )n ε(x) avec lim ε(x) = 0.
x→x0

Pr: H. MAHDIOUI page 21 ENSA-P C1 -


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Développements limités aux voisinage de 0
 

Si f est définie au voisinage de 0, on dira que f admet un développement limité d’ordre 0 en 0


ssi :
f (x) = a0 + a1 x1 + · · · + an xn + xn ε(x)

le:
Exemp 1.3.3. Soit f une fonction définie sur R par
f (x) = 1 + 2x − 3x2 + x2 sin(x).

Puisque lim sin(x) = 0


x→0
On peut poser
x2 sin(x) = θ(x2 )
et donc f admet un DL2 (0) donné par :f (x) = 1 + 2x − 3x2 + o(x2 ).
La partie régulière de DL2 (0) est : P (X) = 1 + 2X − 3X 2

1.3.1 Théorème Taylor-Young


Ce résultat est très souvent utilisé pour justifier l’existence de développements limités. Plus pré-
cisément, si f, f 0 , f 00 , ... f (n) sont définies et continues dans un voisinage d’un point x0 et que
f (n+1) existe et bornée dans ce voisinage, alors la Formule de Taylor-Young suivante, permet de
comparer f (x) à son polynôme de Taylor associé. En effet :

Théorème 1.3.4. [Formule de Taylor-Young]


Soit f une fonction de classe C n sur I et x0 ∈ I. Alors au voisinage de x0 , Alors f admet un développe-
ment limité d’ordre n au voisinage de x0 suivant :
n
X (x − x0 )k
f (x) = f (k) (x0 ) + θ((x − x0 )n )
k=0
k!

Cette égalité est appelée formule de Taylor-Young à lordre n.

Démonstration : On Cherche une fonction ε : I → R admettent 0 pour limite en x0 telle que :


n
X (x − x0 )k
∀x ∈ I, f (x) = f (k) (x0 ) + (x − x0 )n ε(x).
k=0
k!

Pour cette raison, on pose :


" n
#
1 X (x − x0 )k (k)
ε(x) = f (x) − f (x0 ) , ∀x ∈ I\{x0 }.
(x − x0 )n k=0
k!

Pr: H. MAHDIOUI page 22 ENSA-P C1 -


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f étant de classe C n sur I, d’après l’égalité de Taylor- Lagrange à l’orde (n−1), pour tout x ∈ I\{x0 },
il existe cx strictement entre x0 et x tel que :
n−1
X (x − x0 )k (x − x0 )n (n)
f (x) = f (k) (x0 ) + f (cx )
k=0
k! n!

On en déduit que pour tout x ∈ I\{x0 } :

1 (n)
f (cx ) − f (n) (x0 )

ε(x) =
n!
Or cx étant entre x0 et x, on a par encadrement suivant

x < cx < x0 ou bien x0 < cx < x

que lim cx = x0 . Par ailleurs, f (n) est continue sur I, donc


x→x0

lim f (n) (cx ) = f (n) (x0 ).


x→x0

On obtient ainsi lim ε(x) = 0. CQFD


x→x0

♣REMARQUE ! 1.3.5. Le polynôme Pn (x) = Tn (f (x), 0) est le polynôme de Taylor associé à la


fonction f au voisinage de 0, qu’on note par :

xf (n+1) (θx)
Pn (x) = Tn (f (x), 0) et ε(x) = , lim ε(x) = 0.
(n + 1)! x→0

On en déduit que
f (x)
lim = 1.
x→0 Pn (x)
Autrement dit : f et Pn ont la même configuration au voisinage de 0. Par suit f admet un déve-
loppement limité d’ordre n en 0 et sa partie régulière n’est autre que son polynôme de Taylor à l’ordre
n
le:
Exemp 1.3.6. La fonction exp est de classe C n sur R. On a donc au voisinage de 0 :
n n
x
X xk (k) n
X xk
e = exp (0) + θ(x ) = + θ(xn )
k=0
k! k=0
k!

1.3.2 Propriétés de Développements limités

Propriétés 1.3.7. [troncature] Si f (x) admet un D.L au voisinage de 0 d’ordre n , alors elle admet au
voisinage du même point, un D.L d’ordre p < n

Pr: H. MAHDIOUI page 23 ENSA-P C1 -


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Preuve : En effet : soit le D.L d’ordre n, de f , suivant

f (x) = a0 + a1 x1 + · · · + an xn + xn ε(x)

On peut écrire

f (x) = a0 + a1 x1 + · · · + ap xp + xp ap+1 x + · · · + an xn−p + xn−p ε(x)


 

En posant ε1 (x) = ap+1 x + · · · + an xn−p + xn−p ε(x) et on obtient

f (x) = a0 + a1 x1 + · · · + ap xp + xp ε1 (x)

Ainsi si Pn est la partie régulière du D.L de f , à l’ordre n, on obtient la partie régulière du D.L à
l’ordre p de f en supprimant les monômes de Pn de degré strictement supérieure à p.

On dit alors qu’on a tronqué(Retrancher l’extrémité de ) Pn à l’ordre p.

Propriétés 1.3.8. [Unicité]


Si f (x) admet un D.L au voisinage de 0 d’ordre n , alors sa partie régulière Pn et son reste ε sont
uniques.

Preuve : En effet, si f admet Pn et Qn comme deux parties régulière alors :

f (x) = Pn (x) + xn ε(x), et f (x) = Qn (x) + xn ε1 (x)

avec P (x)n = a0 + a1 x1 + · · · + an xn et Qn (x) = b0 + b1 x1 + · · · + bn xn .


On aura :
a0 + a1 x1 + · · · + an xn + xn ε(x) = b0 + b1 x1 + · · · + bn xn + xn ε1 (x)
En faisant tendre x vers 0, On obtient a0 = b0 : d’où en simplifiant par a0 et en divisant par x tout
les 2 membres, on aura :

a1 + · · · + an xn−1 + xn−1 ε(x) = b1 + · · · + bn xn−1 + xn−1 ε1 (x)

On montra ainsi a1 = b1 comme ci-dessus.


En répétant ce processus, on démontre que ai = bi pour i = 0, ..., n.

♣REMARQUE
nuls.
!1.3.9. — Si f est une fonction paire les termes de degré impaire dans Pn sont

— Si f est une fonction impaire les termes de degré paire dans Pn sont nuls.

x3 x2n+1
— sin(x) = x − + ... + (−1)n + (x2n+1 )ε(x)
3! (2n + 1)!
x2 x2n
— cos(x) = 1 − + ... + (−1)n + (x2n )ε(x)
2! (2n)!

Pr: H. MAHDIOUI page 24 ENSA-P C1 -


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Propriétés 1.3.10. [Dérivation et intégration]


On suppose que f admet un D.L d’ordre n en 0 par la formule de Taylor Young donné par

f (x) = Tn (f, 0) + xn ε(x)

Alors
— La fonction dérivée f 0 admet aussi D.L d’ordre n − 1 en 0, donné par :

f 0 (x) = (Tn (f, 0))0 + xn−1 ε(x) = Tn−1 (f 0 , 0) + xn−1 ε(x)

— De même, toute primitive F , admet aussi D.L d’ordre n + 1 en 0, donné par :


Z Z 
n+1
F (x) = (Tn (f, 0)) + x ε(x) = Tn+1 f, 0 + xn+1 ε(x).

1.3.3 Exemples des Développements usuels


Cependant, si on sait que la fonction dérivée f 0 possède un déveleppoement limité d’ordre n − 1,
la partie régulière peut être obtenue en dérivant la partie régulière de DL de la fonction f .
Par conséquent on peut en déduire que : Une division euclidienne, nous donne :

1 xn+1
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn +
1−x 1−x
x1
ce qui donne immédiatement, en posant ε(x) = :
1−x
1
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn + xn ε(x) (♣)
1−x
— On en déduit par dérivation :
1
= 1 + 2x + 3x2 + ... + nxn−1 + xn−1 ε(x)
(1 − x)2
— On en déduit par un remplacement de (x) par (-x) dans (♣) :
1
= 1 − x + x2 − x3 + ... + (−1)n xn + xn ε(x) (z)
1+x
— Le changement de (x) en (x2 ) dans (z) donne :
1
2
= 1 − x2 + x4 − ... + ... + (−1)n x2n + x2n ε(x)
1+x
— On en déduit par intégration de (z) :

x2 x3 xn+1
ln(1 + x) = x − + + ... + (−1)n + xn+1 ε(x)
2 3 n+1
Et par une application directe de la formule et Taylor Young sur des focntions trigonométriques,
on a :

Pr: H. MAHDIOUI page 25 ENSA-P C1 -


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x3 x2n+1
— sin(x) = x − + ... + (−1)n + (x2n+1 )ε(x)
3! (2n + 1)!
x2 n x
2n
— cos(x) = 1 − + ... + (−1) + (x2n )ε(x)
2! (2n)!
— Soient α ∈ Q et f (x) = (1 + x)α . :
0
f 0 (0) = α
 α−1
 f 00(x) = α(1 + x)

f (x) = α(α − 1)(1 + x)α−2 f 00 (0) = α(α − 1)




 · · ·


Puisque · · ·
· · ·



 (n) α−n
f (x) = α(α − 1)....(α − n + 1)(1 + x) ...




et f (n) (0) = α(α − 1)....(α − n + 1)

d’où

α(α − 1) 2 α(α − 1)...(α − n + 1) n


(1 + x)α = 1 + αx + x + ... + x + (xn )ε(x)
2! n!

1.3.4 Pratique des développements.


nous ne traiterons ici que des techniques portant sur des développements en 0. Pour simplifier
la rédaction nous emploierons l’abréviation f admet un D.Ln en 0 en place de f admet un dé-
veloppement limité d’ordre n en 0. Soit f et g deux fonctions définies sur un même ensemble I,
admettant chacune un D.Ln en 0. c-à-d

f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + θ(xn ) = P (x) + θ(xn )

g(x) = b0 + b1 x + ... + bn xn + θ(xn ) = Q(x) + θ(xn )

Sommes et combinaisons linéaires.

Avec les notations précédentes on obtient immediatement par sommation, au voisinage de 0 :

f (x) + g(x) = a0 + b0 + (a1 + b1 )x + ... + (an + bn )xn + θ(xn )

= P (x) + Q(x) + θ(xn )


De même en multipliant f par la constante réelle λ on a aussitôt :

λf (x) = λa0 + λa1 x + ... + λan xn + θ(xn ) = λP (x) + θ(xn )

le:
Exemp 1.3.11.
x2 x3 xn
ex = 1 + x + + + ... + + xn ε1 (x)
2! 3! n!

x2 x3 xn
e−x = 1 − x + − + ... + (−1)n + xn ε2 (x)
2! 3! n!

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D’où
x2 x4 x2n
     
x −x
e +e = 2+2 +2 + ... + 2 + x2n ε3 (x)
2! 4! (2n)!

x3 x5 x2n+1
     
x −x
e −e = 2x + 2 +2 + ... + 2 + x2n+1 ε4 (x)
3! 5! (2n + 1)!
Par conséquent, on obtient les DL au voisinage de 0 des fonctions hyperboliques suivantes :
ex + e−x
 2  4  2n 
x x x
ch (x) = =1+ + + ... + + x2n ε5 (x)
2 2! 4! (2n)!

ex − e−x x3 x5 x2n+1
     
sh (x) = =x+ + + ... + + x2n+1 ε6 (x)
2 3! 5! (2n + 1)!

Produit

Soient f : I → IR une fonction continue et de classe C n et g : J → IR une fonction continue et


de classe C n telles que

f (x) = P (x) + θ(xn ) et g(x) = Q(x) + θ(xn )

Alors
f (x)g(x) = P (x)Q(x) + (P (x)o(xn ) + Q(x)o(xn )) + o(x2n )
P (x)Q(x) est un polynôme de degré au plus 2n.

le: ex
Exemp 1.3.12. Donner le DL30 de f (x) = .
1+x
En effet, puisque
x2 x3
DL30 (ex ) =1+x+ + + x3 ε1 (x)
2! 3!
 
1
DL30 = 1 − x + x2 − x3 + x3 ε2 (x)
1+x
Alors
x 2 x3
 
DL30 1 − x + x2 − x3 +x3 ε3 (x)

(f (x)) = 1 + x + +
2! 3!
| {z }
On doit tronquer ce produit à l’ordre 3
2
x x3
Finalement DL30 (f (x)) = 1 + x + − .
2 6

Inverses

1
Soit f une fonction de classe C n admettant un DLn (0) telle que f (0) 6= 0 alors admet un
f
DLn (0) obtenu grace à la division des polynomes suivant les puissances croissantes

le:
Exemp 1.3.13. Donner le DL20 de f (x) =
1
.
1 + ex
Pr: H. MAHDIOUI page 27 ENSA-P C1 -
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x2
On DL20 (ex ) = 1 + x + + x2 ε1 (x), puis
2!
1 1 1 1
= 2 + x2 ε2 (x) = + x2 ε2 (x)
1 + ex x 2 x x2
1+1+x+ 1+ +
2 2 4
! 2
x x2 x x2
  
1
= 1− + + + + x2 ε2 (x)
2 2 4 2 4

Quotients

Soient f et g deux fonctions de classe C n . On suppose que f et g admettent des DLn (0) et
f
telle que g(0) 6= 0 alors admet un DLn (0) admet un DLn (0) obtenu grâce a la division des
g
polynômes suivant les puissances croissantes

le:
Exemp 1.3.14. Donner un DLn0 de la fonction "tangente hyperbolique" définie par
ex − e−x
tanh(x) =
ex + e−x
On a dèjas déterminé les DLn0 :

ex + e−x x2 x4 x2n
     
ch (x) = =1+ + + ... + + x2n ε5 (x)
2 2! 4! (2n)!

ex − e−x x3 x5 x2n+1
     
sh (x) = =x+ + + ... + + x2n+1 ε6 (x)
2 3! 5! (2n + 1)!

Nous avons donc


sh (x) x3 x2n+1
tanh(x) = =x+ + ... + + x2n+1 ε(x)
ch (x) 3 2n + 1

Pr: H. MAHDIOUI page 28 ENSA-P C1 -


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Composition de deux fonctions

Soient f : I → R une fonction continue et de classe C n et g : J → R une fonction continue et


de classe C n telles que
f (I) ⊂ J.
On suppose que f (0) = 0
Alors gof admet un DLn (0) et on a

g(f (x)) = a0 + a1 (f (x)) + ... + an (f (x))n + o((f (x))n )

le:
Exemp 1.3.15. Donner le DL8 (0) de
f (x) = ln(cos(x2 ))

On a successivement les DL suivants au voisinage de 0.

x4 x8
cos(x2 ) = 1 −
+ + x8 ε(x)
2 24
 4 2
x8 x4 x8 1
 4
x8
 
2 x 8 x
ln(cos(x )) = ln 1 + − + + x ε(x) =− + − − + + x8 ε1 (x)
2 24 2 24 2 2 24
x4 x8
=− − + x8 ε1 (x)
2 12
Finalement, on obtient
x4 x8
ln(cos(x2 )) = − − + x8 ε1 (x)
2 12

1.3.5 Développements limités aux voisinage de x0 6= 0

Une fonction f admet un développement limité au voisinage de x0 = 6 0 à l’ordre n si la fonc-


tion F (x) = f (x − x0 ) admet un développement limité au voisinage de 0 est de la forme :

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n + (x − x0 )n ε(x)

On retrouve la forme précédente en posant h = x − x0 pour la fonction F .

le:
Exemp 1.3.16. Donner le Développement limité à l’ordre 4 de f (x) = ex au voisinage de x0 = 1.
En effet, on pose F (x) = f (x + 1) = e1+x , alors de DL3x0 =0 de la fonction F est :

x2 x3
 
1 x 1 3
F (x) = e e = e 1 + x + + + x ε(x)
2! 3!

par conséquent, on obtient :

(x − 1)2 (x − 1)3
 
x
f (x) = e = e 1 + (x − 1) + + + (x − 1)3 ε(x − 1)
2! 3!

Pr: H. MAHDIOUI page 29 ENSA-P C1 -


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1.3.6 Développements limités aux voisinage de l’infini

Une fonction f admet un développement limité au voisinage de l0 inf ini à l’ordre n si la fonc-
1
tion F (x) = f ( ) admet un développement limité au voisinage de 0 est de la forme :
x
F (x) = a0 + a1 (x) + a2 (x)2 + ... + an (x)n + (x)n ε(x)

f admet un développement limité au voisinage de ∞ à l’ordre n si f est de la forme :

1 1 1
f (x) = a0 + a1 + ... + an ( )n + n ε(x)
x x x
On retrouve la forme précédente en posant h = x1 . On peut donc toujours se ramener au voisi-
nage de 0.

le:
Exemp 1.3.17. Donner le D.L d’ordre 2 au voisinage de l’infini de la fonction

x2 − 1
f (x) =
x2 + 2x
1
En effet, considérons la fonction F (x) = f ( ), par conséquent :
x
F (x) = (1 − x2 )(1 − 2x + 4x2 + o(x2 )) = 1 − 2x + 3x2 + o(x2 ).

On en déduit donc un DL d’ordre 2 au voisinage de l’infini pour la fonction f :

2 3 1
f (x) = 1 − + 2 + o( 2 ).
x x x

1.3.7 Généralisaton des développement limités

Soit f une fonction définie au voisinage de 0 ;( Sauf peut être).


On suppose que f n’admet pas de D.L au voisinage 0. Mais qu’il existe k > 0 tel que Φ(x) =
xk f (x) admet un D.L au voisinage de 0.
Dans ce cas :

xk f (x) = a0 + a1 x + ... + an xn + xn ε(x), avec lim ε(x) = 0


x→x0

D’où
f (x) = x−k [a0 + a1 x + ... + an xn + xn ε(x)] ,
L’ expression ainsi obtenue de f au voisinage de 0 s’appelle D.L généralisé de f au voisinage
de 0.

le:
Exemp 1.3.18. Donner un D.L généralisé de f (x) =
1
au voisinage de 0.
x − x2

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f n’admet pas un D.L au voisinage de 0 (car lim f (x) = +∞) : par contre
x→0

1
xf (x) = = 1 + x + x2 + x3 + x3 ε(x) où lim ε(x) = 0
1−x x→0

D’où
1
f (x) = + 1 + x + x2 + x2 ε(x)
x

1.3.8 Applications des développements limités : étude d’une branche infinie


en ±∞
Pour trouver l’asymptote (si elle existe) a la courbe C d’une fonction f , on cherche un DL1∞ de la
1
fonction auxillaire g(x) = f (x).
x
b 1
Si g(x) = a + + o( ), alors
x x
f (x) = xg(x) = a.x + b + o(1),
donc la droite 4 d’equation y = ax + b est asymptote a C.
La position de C par rapport a 4 au voisinage de l’infini se déduit du signe de f (x) − (ax + b).
Pour le connaître, on peut chercher le prochain terme non-nul dans le DL∞ (g).
b 1
Si g(x) = a + + ap xp + o( p ) avec ap 6= 0, alors on a
x x
ap 1
f (x) = a.x + b + p−1
+ o( p−1 ).
x x
Le signe de ap indique donc la position de C par rapport à 4 : pour ap > 0, C est au-dessus de 4
au voisinage de +∞, sinon en-dessous.
Le même raisonnement s’applique au voisinage de −∞, en tenant compte du signe de xp−1 .
Si la courbe C a une convexité ou concavité définie au voisinage de ±∞, est convexe ssi elle est
au-dessus de 4 , sinon concave ;
C’est tout à fait analogue à l’étude locale en un point x0 ∈ R, sauf que l’asymptote joue le role de
la tangente.

Pr: H. MAHDIOUI page 31 ENSA-P C1 -


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1.4 Exercices :
Exercices corrigés

E:
Exercic 1. I- Déterminer :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . Racines n-ièmes de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1. Les racines carrées de l’unité .


2. Les racines cubiques de l’unité
3. Les racines quatrièmes de l’unité .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Algorithme de Hörner : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
II- Soit Pn (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 un polynôme non nul et soit u un nombre
complexe. Pour obtenir la valeur P (u), on peut calculer de proche en proche les puissances de
u, retenir ces valeurs et en faire la combinaison selon les coefficients du polynôme. Proposer un
algorithme plus rapide pour calcul la valeurs de P3 (u).

E:
Exercic 2. On dispose d’une peinture dont deux composants a et b s’oxydent lentement à l’air.

Après une série de mesures, on constate que si a et b sont


présents en quantité x et y, alors au bout d’un an, les quantités
sont

x0 = y − kx et y 0 = ky − x,

où k est un paramètre positif qu’on peut faire varier en


incorporant des produits additifs.
Afin de stabiliser la peinture, on souhaite que la proportion entre les deux substances oxydables
a et b ne varie pas. Cela est-il possible ?

E:
Exercic 3. Sur l’écran du jeu vidéo que montre la figure ci-contre,

Sur l’écran du jeu vidéo que montre la figure ci-contre, on peut


voir des avions qui descendent de gauche à droite en suivant la
trajectoire indiquée et qui tirent au rayon laser selon la tangente
à leur trajectoire en direction des cibles placées sur l’axe Ox aux
abscisses 1, 2 , 3 et 4.

On sait que la trajectoire de l’avion a pour équation


2x + 1
f (x) =
x

Pr: H. MAHDIOUI page 32 ENSA-P C1 -


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-a- La cible no 4 sera-t-elle touchée si le joueur tire au moment où l’avion est en (1 ; 3) ?


-b- Déterminez l’abscisse de l’avion permettant d’atteindre la cible no 2.

E:
Exercic 4. 1. Pn étant un polynôme de degré n ayant toutes ses racines réelles distinctes,
montrer qu’il en est de même de P 0 .
x2 x3 xn
2. Montrer que le polynôme P (x) = 1 + x + + + ... + n’admet pas de racines multiples.
2! 3! n!

E:
Exercic 5. ( Formule de Leibniz.)

Soient n ∈ N∗ , deux réels a, b ∈ R et P une fonction polynômiale définie sur R par :

P (x) = (x − a)n (x − b)n

1. Soit le polynôme Q : x ∈ R 7→ (x − a)n ; donner Q(k) .


2. Déterminer P (n) (x) à l’aide de la formule de Leibniz.
3. Lorsque a = b, calculer P (n) par une autre méthode.
n
X 2
4. En déduire que : Cnk = C2n n
.
k=0

E:
Exercic 6. ( Factorisations de polynômes.)

1. Soit le polynôme P (x) = 4x4 − 12x3 + 17x2 − 24x + 18. Effectuer la division de P par le
polynôme (x2 + 2). En déduire les racines de P .
2. Montrer que 1 et −1 sont racines multiples du polynôme Q = 3x5 + x4 − 6x3 − 2x2 + 3x + 1.
Trouver toutes les racines de Q.
3. Trouver un polynôme R de degré inférieur ou égal à 2 tel que
x4 − 5x3 + 5x2 + 3x + 7 − R soit multiple du polynôme (x − 3)2 .

E:
Exercic 7. 1. On cherche à déterminer l’ensemble des polynômes réels P non nuls tels que

P (x2 ) = (x2 + 1)P.

Déterminer le degré d’un tel polynôme et déterminer sa forme algébrique.


2. Donner l’ordre de multiplicité de 0, de 1 et de i comme racines du polynôme

P = x3 − 2x4 + 2x5 − 2x6 + x7

3. On souhaite déterminer la famille des polynômes réels Pn définie par récurrence par :
0
Pn (x) = (1 + nx)Pn−1 + x(1 − x)Pn−1 (x), ∀n ∈ N∗ et P0 (x) = 1

Pr: H. MAHDIOUI page 33 ENSA-P C1 -


Ecole Nationale des Sciences Appliquées

(a) Calculer P1 , P2 et P3 .
(b) Quel est le terme de pus haut degré (monôme) de Pn ?
(c) Calculer Pn (1) et Pn (0).
(d) Montrer que pour tout x ∈ R  
n 1
Pn (x) = x Pn
x
En déduire que les racines de Pn (x) = 0 sont deux à deux inverses. Donner une racine
commu tous les Pn pour n impaire.

E:
Exercic 8. (Théorème des acroissements finis)

1. Énoncer et interpréter géométriquement le théorème des acroissements finis.


2. En déduire le théorème de Rolle.
3. Inégalité des acroissements finis : Montrer que si une fonction f admet une dérivée majorée
en valeur absolue par une constante M > 0, on a pour deux valeurs quelconques x0 et x0 + h
de ce segment :
f (x0 + h) − f (x0 ) < |M h|.
4. Soit f : [a, b] → R une fonction dérivable sur [a, b] et admettant une dérivée seconde sur [a, b].
On suppose que le graphe de f coupe le segment joinant les points A(a, f (a)) et B(b, f (b)) en
un point M (x0 , f (x0 )) avec x0 ∈]a, b[.
Monter qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f ”(c) = 0.
Indication : On pourra montrer l’existence de deux éléments α et β. tel que f 0 (α) = f 0 (β).
5. Soit la fonction polynômiale f (x) = ax2 + bx + c. Montrer que le nombre θ de la formule des
acroissements finis :

f (x + h) − f (x) = hf 0 (x + θh), 0 < θ < 1.

ne dépend pas de x ni de h pour la fonction donnée f .

E:
Exercic 9. ( Application au calcul d’erreurs )


-a- Montrer que si l’on prend 1000 pour valeur approchée de 1000001, l’erreur commise est in-
1
férieure à .
2000 √
-b- Déterminer un majorant de l’erreur commise lorsqu’on remplace 90001 par 300.
1
-c- Calculer cos(590 ) à .
500

E:
Exercic 10. Proposé : Application du Théorème du point fixe.
On se propose d’étudier la suite (un ) définie par
1 eun
u0 = , un+1 =
2 un + 2

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ex
1. Soit la fonction f définie de [0, 1] vers R par f (x) = .
x+2
a) Calculer f 0 (x) et f ”(x).
b) Etudier le sens de variationn de f . Quelle est l’image du segment [0, 1] par f ?
c) Démontrer que pour tout réel x de l’intervalle [0, 1] on a :

1 2
≤ f 0 (x) ≤ .
4 3

d) Etablir que l’équation f (x) = x admet une solution unique dans [0, 1].
2. a) Prouver que si la suite (un ) admet une limite L, alors f (L) = L.
un+1 − L 2
b) Démontrer que pour tout n ∈ N : 0 ≤ ≤
un − L 3
c) En déduire que la suite (un )n converge vers L et déterminer un naturel n0 tel que

si n ≥ n0 alors |un − L| ≤ 10−3 .

E:
Exercic 11. ( [Dérivées successives d’une fonction ou produit de fonctions])
1. Déterminer la dérivée d’ordre n de la fonction définie par :

1
f (x) = = (1 − x)−1
1−x

2. Calculer la dérivée nime des fonctions trigonométriques cos et sin.


3. En déduire la dérivée nime de la fonction y = cos(x) + x sin(x).
4. En utilisant la linéarisation de de cos3 (x) et sin3 (x), calculer la dérivée d’orde n de la fonction :

f (x) = cos3 (x) + sin3 (x)

5. Soit sur R∗+ la fonction f (x) = xn−1 ln(x). Montrer que f est de classe C ∞ et déterminer f (n) .
6. Montrer que pour tout n ∈ N,
1
x (n) x n
 π n−1 1
(n) n ex
(e sin(x)) = e 2 sin x + n
2 et (x e )
x = (−1) n+1 .
4 x

E:
Exercic 12. Proposé
π 1
On considère la fonction f définie sur l’intervalle I = [0, ] par : f (x) = .
4 cos(x)
1. Justifier que f est de classe C ∞ sur I, on note f (n) la dérivée n-ième de f sur I.
2. Déterminer des polynômes Pk , pour k ∈ {0, 1, 2}, vérifiant :

Pk (sin(x))
∀ x ∈ I, ∀k ∈ {0, 1, 2}, f (k) (x) = .
cosk+1 (x)

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3. Montrer que pour tout entier naturel n non nul, il existe un polynôme Pn tel que : ∀x ∈ I,

Pn (sin(x))
f (n) (x) =
cosn+1 (x)

4. Montrer que : ∀n ∈ N,
Pn+1 = (1 − x2 )Pn0 + (n + 1)xPn .
En déduire le polynôme P3 .
5. Déterminer, pour tout entier naturel n, le degré et le coefficient dominant (monôme) du po-
lynôme Pn .

E:
Exercic 13. Soit f une fonction de classe C 2 sur R telle que :

∀x ∈ R, |f (x)| ≤ 1 et |f ”(x)| ≤ 1.

Montrer que ∀x ∈ R |f 0 (x)| ≤ 2.

E:
Exercic 14. a- Montrer que, pour x ≥ 0 :
x3 x3 x5
1. x − ≤ sin(x) ≤ x − + .
6 6 5!
√ x x 2
5x3
2. 0 ≤ 3 1 + x − 1 − + ≤ .
3 9 81
x2 x3 x2 x3
b- Montrons que ∀x > 0, x − + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3
1
c- Calculer le nombre reél e .
d- Soit a ≥ 0. Montrons que pour tout x ∈] − ∞, a],

1 ea
ex − 1 − x − x2 ≤ |x|3
2 6

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Corrections

Correction de l’exercice 31
1. Racines n-ièmes de l’unité.
Généralement : Soit n un entier au moins égal à 2.
Pour tout entier k tel que 0 ≤ k ≤ n − 1, posons uk = e(2kπ/n)i . D’après la formule de Moivre,
on a
(uk )n = [cos(2kπ/n) + i sin(2kπ/n)]n = cos(2kπ) + i sin(2kπ) = 1,
donc les n nombres complexes u0 , ..., un−1 sont racines du polynôme z n − 1. Le polynôme
z n − 1 étant de degré n, il n’a pas d’autre racine, d’où la factorisation

z n − 1 = (z − 1)(z − e(2iπ/n) )(−e(2(2iπ/n)) )...(z − e((n−1)(2iπ/n)) )

Les nombres uk = e(2ikπ/n) s’appellent les racines n-ièmes de l’unité. Remarquons que l’on a
l’égalité uk = (u1 )k , avec la convention habituelle (u1 )0 = 1.
En particulier :
(a) Les racines carrées de l’unité sont 1 et −1. Les racines quatrièmes de l’unité sont les
solutions de l’équation z 4 − 1 = (z 2 − 1)(z 2 + 1) = 0 : ce sont les nombres 1, −1, i, −i.
(b) Les racines cubiques de l’unité sont les racines du polynôme z 3 − 1 = (z − 1)(z 2 + z + 1),
√ √
−1 3 −1 3
c’est-à-dire nombres 1, j = e(2iπ/3) = 2
+i 2
j 2 = e(4iπ/3) = j = 2
−i 2

2. Algorithme de Hörner :
Soit P (z) = an z n +an−1 z n−1 +...+a1 z+a0 un polynôme non nul et soit u un nombre complexe.
Pour obtenir la valeur P (u), on peut calculer de proche en proche les puissances de u, retenir
ces valeurs et en faire la combinaison selon les coefficients du polynôme. Voici un algorithme
plus rapide : pour un polynôme a3 z 3 +a2 z 2 +a1 z +a0 par exemple, on calcule successivement
les nombres
p2 = a3 u + a2 , p1 = p2 u + a1 et p0 = p1 u + a0
de sorte qu’on a
p0 = p1 u + a0 = (p2 u + a1 )u + a0
= p2 u2 + a1 u + a0
= (a3 u + u2 )u2 + a1 u + a0
= a3 u3 + a2 u2 + a1 u + a0 = P (u)
Voici l’algorithme général, appelé méthode de Hörner :

initialisation :
(n ← deg P ) (pour i de 0 à deg P , p[i] ← coefficient de zi ) (a ← p[n])
(u ← un nombre complexe)
boucle : tant que n > 0, faire
a ← au + p[n − 1]
n←n−1
fin : la valeur de a est P (u).

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Correction de l’exercice 2

Correction de l’exercice 4
1. Soit Pn étant un polynôme de degré n ayant toutes ses racines réelles distinctes, ? ? ? ?.
2. Soit le polynôme P défini par
x2 x3 xn
P (x) = 1 + x + + + ... +
2! 3! n!
n
X xk xn
On remarque que P (x) = + P 0 (x)
=
k=0
k! n!
Supposons ainsi que P admet une racine α multiple d’ordre 2, telle que P (α) = P 0 (α) = 0 et
P ”(α) 6= 0. Alors on obtient
n
X αk αn
P (α) = = + P 0 (α) = 0
k=0
k! n!

ce qui montre par conséquent que α = 0. Ceci contredit que P (0) = 1 6= 0. On en déduit que
P d’admet pas de racines multiple.

Correction de l’exercice 5
1. Q est un polynôme de degré n donc de classe C ∞ sur R,et pour tout k ∈ {0, ..., n}
n!
Q(k) (x) = (x − a)n−k = k!Cnk (x − a)n−k
(n − k)!
pour k > 0 g (k) = 0.
2. Considérant un résultat similaire pour x → (x − b)n ,la formule de Leibniz donne pour
P (n) (x) :
n n
X X 2
Cnk k!Cnk (x − a)n−k (n − k)!Cn−k
n
(x − b)k = n! Cnk (x − a)n−k (x − b)k
k=0 k=0

3. Lorsque a = b, P (x) = (x − a)2n donc d’après le travail fait en 1),


f (n) (x) = n!C2n
n
(x − a)n

4. Ainsi, lorsque a = b, 2) et 3) donnent :


n
X 2
n! Cnk (x − a)n = n!C2n
n
(xa )n
k=0

Ce qui donne après simplification :


n
X 2
Cnk n
= C2n .
k=0

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Correction de l’exercice 6
1. Soit le polynôme P (x) = 4x4 − 12x3 + 17x2 − 24x + 18. La division par les puissances décrois-
santes de P par le polynôme (x2 + 2) donne
4x4 − 12x3 +17x2 −24x + 18 x2 + 2
− 4x4 + 8x2 ) 4x2 − 12x + 9
3
= −12x 9x2 −24x + 18

− −12x3 − + 24x2
2
=  9x + 18 
− 9x2 + 18
————————-
0

d’où P (x) = (x2 + 2)(4x2 − 12x + 9) = (x2 + 2)(2x − 3)2


On en déduit que la racine double réelle de P est 32 .
2. Soit le polynôme Q(x) = 3x5 + x4 − 6x3 − 2x2 + 3x + 1. On remarque que la somme des
coefficients du polynôme Q et de Q0 égale à 0, alors 1 est une racine multiple de Q et que
Q(−1) = Q0 (−1) = 0 avec Q”(1) 6= 0 et Q”(−1) 6= 0. On en déduit ainsi avec une division
euclidienne :
Q(x) = (x − 1)2 (x + 1)2 (3x + 1)
Donc les racines doubles de Q sont 1 et −1 et (−1/3) est une racine simple.
3. On pose P (x) = x4 − 5x3 + 5x2 + 3x + 7 et R de degré inférieur ou égal à 2 tel que :
R(x) = ax2 + bx + c
Donc le polynôme P (x) − R(x) = x4 − 5x3 + (5 − a)x2 + 3(x − b) + 7 − c admet 3 comme une
racine double tel que
P (3) − R(3) = 0, P 0 (3) − R0 (3) = 0 et P ”(3) − R”(3) = 0.
D’où le système des équations suivant :

 81 − 135x3 + 9(5 − a) + 3(3 − b) + 7 − c = 0
108 − 135 + 33 − 6a = 0
108 − 100 − 2a = 0

Correction de l’exercice 8
Théorème des accroissements finis : Soit f une fonction
continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Il existe alors c ∈]a, b[ tel
que

1. f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (c).

Interprétation géométrique : IL existe un point c ∈]a, b[ tel que


la tangente à la courbe au point (c, f (c)) soit parallèle à la droite
(AB) reliant A(a, f (a)) à B(b, f (b)).
Démonstration : L’idée est de modifier la fonction f par une fonction polynômiale de sorte

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que l’on puisse lui appliquer le lemme de Rolle. Considérons donc la fonction

g(x) := (b − a)f (x) + (f (a) − f (b))x + af (b) − bf (a)

Alors g est bien continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ avec

g 0 (x) = (b − a)f 0 (x) + f (a) − f (b).

Par ailleurs par construction



 g(b) = (b − a)f (b) + (f (a) − f (b))b + af (b) − bf (a) = 0

g(a) = (b − a)f (a) + (f (a) − f (b))a + af (b) − bf (a) = 0


Donc, d’après le Lemme de Rolle appliqué sur g, il existe c ∈]a, b[ tel que g 0 (c) = (b − a)f 0 (c) +
f (a) − f (b) = 0 ce qui donne la première partie de l’énoncé.
La deuxième forme est claire en notant que |f 0 (c)| ≤ M = sup |f 0 (x)|.
x∈]a,b[

Théorème de Rolle Soit f une fonction continue sur [a, b],


2. dérivable sur ]a, b[ et telle que f(a) = f (b). Alors il existe c ∈]a, b[
tel que f 0 (c) = 0.

3. Inégalité des acroissements finis : On prend a = x0 et b = x0 + h avec la fait que |f 0 (x)| ≤


max |f 0 (t)| = M . On obtient facilement que :
t∈[a,b]

f (x0 + h) − f (x0 ) < |M h|.

4. Soit un point géométrique N (x0 , f (x0 )) ∈ [A, B].


Le théorème des accroissement finis sur l’intervalle [a, x0 ], donne qu’il existe α ∈]a, x0 [ tel
f (x0 ) − f (a)
que = f 0 (α)
x0 − a
Encore une seconde fois, le théorème des accroissement finis sur l’intervalle [x0 , b], donne
f (b) − f (x0 )
qu’il existe β ∈]x0 , b[ tel que = f 0 (β).
b − x0
f (b) − f (a) f (x0 ) − f (a) f (b) − f (x0 )
Or la pente de (AB) est = = donc f 0 (α) = f 0 (β).
b−a x0 − a b − x0
f étant deux fois dérivable sur ]a, b[ et f 0 (α) = f 0 (β), f 0 vérifie les hypothèses du théorème
de Rolle sur [α, β] ⊂ [a, b] donc il existe c ∈]α, β[⊂]a, b[ tel que f ”(c) = 0.
5. Soit la fonction polynômiale f (x) = ax2 + bx + c. On a d’après la formule des accroissements
finis appliquée sur la fonction f :

f (x + h) − f (x) = hf 0 (x + θh) = h × [2a(x + θh) + b]. (1.1)

D’autre part, calculons directement f (x + h) − f (x) :


   
2 2 h
f (x + h) − f (x) = a(x + h) + b(x + h) + c − ax − bx − c = h × 2a x + +b (1.2)
2

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En comparant les seconds membres des équations pécédentes, on en déduit : θ = 12 .

Interprétation géométrique Soit le graphe ci-contre de la


fonction y = ax2 + bx + c et les points A, T et B d’abscisses
respectives x, c = x + θh et x + h. La tangente en T est parallèle à
(AB) et comme θ = 21 , la parallèle à y’y menée par T passe par le
milieu de la corde (AB).

Correction de l’exercice 9

1. On peut appliquer la formules des accroissements finis à la fonction x 7→ x pour x =
1000000 et x + h = 1000001. Il existe donc θ ∈]0, 1[ tel que :
√ √ 1 1 1
1000001 − 1000000 = √ < √ car √ est décroît.
2 1000000 + θ 2 1000000 2 x
√ 1
Donc 1000001 − 1000 < .
2000
2. De la même façon comme dans la question précédente,on majore l’erreur commise lorsqu’on
remplace 90001 par 300.
3. Calcule approché de cos(590 ) : On peut appliquer la formules des accroissements finis, en
−π
observant que, pour x exprimé en degré, la dérivée de cos(x) est 180 sin(x), d’où :
−π
cos(600 ) − cos(590 ) = sin(590 + θ) 0<θ<1
180
Donc
π 1 π
sin(590 + θ) = +
cos(590 ) = cos(600 ) + sin(590 + θ).
180 2 180
On observons que sin(59 + θ) est compris entre sin(45 ) et sin(600 ), donc :
0 0

√ √
1 π 2 0 1 π 3
+ < cos(59 ) < + .
2 180 2 2 180 2

En minorant le membre de gauche√ (prendre π = 3.14 et 2 = 1, 4) et en majorant le membre
de droite (prendre π = 3.142 et 3 = 1, 74) on obtient

0.512 < cos(590 ) < 0.516


1
Ainsi 0.514 est une valeur approchée de cos(590 ) à 500
près.

Correction de l’exercice 11
1. Soit la fonction f définie par :
1
f (x) = = (1 − x)−1
1−x
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Procédons par récurrnce. En calculant la dérivée première de f on obtient :

f 0 (x) = (−1)(1 − x)−2 (−1) = (1 − x)−2

ce qui permet de voir que f (n) (x) = n!(1 − x)−(n+1) .


Montrons que si cette relation est vérifiée pour n = p, elle l’est pour n = p + 1.
Nous supposons que : f (p) (x) = p!(1 − x)−(p+1) , d’on, en dérivant :

(f (p) )0 (x) = f (p+1) (x) = p![−(p + 1)](1 − x)−(p+1)−1 (−1) = (p + 1)!(1 − x)−(p+2)

ce qui garantie la relation obtenue pour p + 1. Ainsi la relation est établie par récurrence.
2. Par récurrence on en déduit la dérivée nime des fonctions trigonométriques cos et sin telles
que  π  π
cos(n) (x) = cos x + n , sin(n) (x) = sin x + n .
2 2
3. La dérivée d’ordre n du produit x sin(x) peut s’obtenir avec la formule de Leibnitz :
n
 π  π
(x sin(x)) = n sin x + (n − 1) + x sin x + n
2 2
d’où d’après la question précédente :
(n)
 π  π  π
y = cos x + n + n sin x + (n − 1) + x sin x + n
2 2 2
Donc  π  π
y (n) = (1 − n) cos x + n + x sin x + n .
2 2
4. En utilisant la linéarisation de de cos3 (x) et sin3 (x), on obtient :
3 1
cos3 (x) = cos(x) + cos(3x)
4 4
3 1
sin3 (x) =
sin(x) − sin(3x).
4 4
3 3
la fonction f (x) = cos (x) + sin (x) devient ainsi

f (x) = cos3 (x) + sin3 (x)


1 3
= (cos(3x) − sin(3x)) + (cos(x) + sin(x))
4
√ √4
2  π 3 2  π
= cos 3x + + cos x −
4 4 4 4
Pour la dérivée d’ordre n, on a
La dérivée d’ordre n de cos 3x + π4 est :3n cos 3x + π
+ n π2
 
4
√ √
(n) 3n 2  π π  3n 2  π π
D’où f (x) = cos 3x + + n + cos x − + n .
4 4 2 4 4 2
5. Soit sur R∗+ la fonction f (x) = xn−1 ln(x).
Soit n ∈ N. les fonction ” ln ” et g : x → xn−1 sont de classe C ∞ sur R∗+ ; par produit, f l’est
aussi.
Une récurrence rapide montre que pour tout k ∈ N∗ ,

(−1)k−1 (k − 1)!
ln(k) (x) = et g (k) (x) = 0 pour k ≥ 0
xk
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(n − 1)! k−1
donc g (n) = 0, mais g (n−k) : x → x pour 1 ≤ k ≤ n.
(k − 1)!
D’après la formule de Leibniz, pour x > 0 :
n
X
f (n)
(x) = Cnk ln(k) (x)g (n−k) (x)
k=0

n
X (−1)k−1 (k − 1)! (n − 1)! k−1
= 0+ Cnk k
x
k=1
x (k − 1)!
n
(n − 1)! X k
= Cn (−1)k−1
x k=1
n
!
−(n − 1)! X k
= Cn (−1)k + 10 − 1
x k=1
−(n − 1)!
= ((1 + (−1))n − 1) [formule de Binôme]
x
(n − 1)!
=
x
(n − 1)!
Ainsi f (n) (x) = .
x
6. Pour montrer que pour tout n ∈ N,
n
 π
(ex sin(x))(n) = ex 2 2 sin x + n
4
Procédons par récurrence : Inititalisation : Pour n = 0,

(ex sin(x))(0) = ex 20 sin (x + 0) = ex sin(x)

Hérédité : Soit n ∈ N, supposons que


x (n) x n π 
(e sin(x)) = e 2 sin x + n
2
4
Alors
(n) 0
(ex sin(x))(n+1) = ((ex sin(x))
 )
x n π 0
= (e 2 sin x + n )
2
4
n
= 2 2 ex (sin x + n π4 + cos x + n π4 )
 

n √
= 2 2 ex 2(sin x + n π4 cos π
+ cos x + n π4 sin π
   
4 4
)

π π 2
 
car cos 4
= sin 4
= 2
 n+1 π
= ex 2
sin x + (n + 1)
2
4
La relation est vérifiée au rang n + 1. Conclusion, pour tout n ∈ N,
n
 π
(ex sin(x))(n) = ex 2 2 sin x + n
4

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Correction de l’exercice 13

Soit (x, h) ∈ R
Ecrivonsl’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2 :

h2
|f (x + h) − f (x) − hf 0 (x)| ≤ .
2
On en déduit l’encadrement :
h2
−1 ≤ f (x + h) ≤ f (x) + hf 0 (x) + .
2
et l’inégalité :
h2
+ hf 0 (x) + f (x) + 1 ≥ 0.
2
Pour x fixé, ce polynôme du second degré en h garde un signe constant : son discriminant est
négatif :
∆ = (f 0 (x))2 − 2(f (x) + 1) ≤ 0.
On en déduit : (f 0 (x))2 ≤ 2(f (x) + 1) ≤ 4 ; d’où, en définitive : |f 0 (x)| ≤ 2.

Correction de l’exercice 14

Solution :
a- Montrer que, pour x ≥ 0 :
1.
√ 1
2. Posons pour tout x ≥ 0, f (x) = 3 1 + x = (1 + x)√3 . La fonction x 7→ 1 + x est de classe
C 3 sur [0, +∞[ à valeurs dans [1, +∞[ et u 7→ 3 x est de classe C 3 sur ]0, +∞[ donc
sur [1, +∞[. Ainsi f est de classe C 3 sur [0, +∞[. D’après l’égalité de Taylor-Lagrange à
l’ordre 2 appliquée en 0 et en x, pour tout x ≥ 0, il existe c ∈]0x[ tel que :

x2 00 x3
f (x) = f (0) + (x)f 0 (0) + f (0) + f 000 (c).
2! 3!
D’où
x x2 5x3 −8
f (x) = 1 + − + (1 + c) 3 .
3 9 81
autrment dit :

3 x x2 5x3 −8
1+x=1+ − + (1 + c) 3 .
3 9 81
−8
Or c est positif, donc 1 + c ≥ 1 puis 0 ≤ (1 + c) 3 . x étant positif, il vient

5x3 −8 5x3
0≤ (1 + c) 3 ≤
81 81
et

3 x x2 5x3
0≤
1+x−1− + ≤
3 9 81
On a montré cet encadrement pour tout x > 0, et il est également vérifié pour x = 0.

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b- Soit la fonction f : x ∈] − 1, +∞[7→ ln(1 + x). f est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[ et on montre
aisément par récurrence que, pour tout k ∈ N∗ , on a :
(−1)k−1 (k − 1)!
∀x ∈] − 1, +∞[, f (k) (x) =
(1 + x)k
En particulier, f est de classe C 3 sur ] − 1, +∞[, donc d’après l’égalité de Taylor-Lagrange à
l’ordre 2 appliquée en 0 et x, on a : pour tout x > 0, il existe c ∈]0, x[ tel que :

0 x2 00 x3 000
f (x) = f (0) + xf (0) + f (0) + f (c)
2! 3!
Autrement dit :
x2 x3
ln(1 + x) = x − +
2 3(1 + c)3
Puisque 1 < 1 + c < 1 + x donc :
x2 x3 x2 x3
∀x > 0, x− + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3
c- Soit f (x) = ex et appliquons la formule de théorème de Taylor-Lagrange au voisinage de 0, alors
pour ∃c ∈]0, 1[ :
n
X xk xn+1 c
ex = + e
k=0
k! (n + 1)!
xn+1 c
Posons Rn+1 (x) = e sur l’intervalle [0, 1].
(n + 1)!
Puisque
1 ≤ ec ≤ e < 3
Alors
xn+1 3xn+1
≤ Rn+1 (x) ≤
(n + 1)! (n + 1)!
Pour x = 1, on aura :
n
X 1
e= + Rn+1 (1), avec
k=0
k!
1 3
≤ Rn+1 (1) ≤
(n + 1)! (n + 1)!
Ceci permet de calculer le nombre e avec une précision fixée à l’avance.
Par exmple pour calculer e avec 7 décimales exactes, il suffit de choisir n, tel que
3 1
< × 10−8 ⇒ n = 12
(n + 1)! 2
Calculer irrationalité de e
D’après l’exmple précédent, on a :
n
1 X 1 3
≤e− ≤
(n + 1)! k=0
k! (n + 1)!
En multipliant par n!, on obtient :
n
1 X (n!) 3
≤ (n!)e − ≤
(n + 1) k=0
k! (n + 1)

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d- La fonction exp est de classe C 3 sur ] − ∞, a] et ∀x ∈] − ∞, a], | exp(3) (x)| = ex ≤ ea .


D’après l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2 appliquée aux points 0 et x, on a donc :
exp00 (0) ea
∀x ∈] − ∞, a], exp(x) − exp(0) − x exp0 (0) − x2 ≤ |x|3
2! 3!
Autrement dit ∀x ∈] − ∞, a]
1 ea
ex − 1 − x − x2 ≤ |x|3
2 6

E:
Exercic 15. 1. Déterminer le polynôme de Taylor à l’ordre n ∈ N au voisinage de x0 = 0 des
fonction suivantes :
1 x2
x 7→ , x 7→ , x 7→ ln(2 + x)
2+x 2+x
2. Démontrer que :
x2 x4 x5
cos(x) − 1 + − ≤
2! 4! 5!
3. Démontrer pour tout x ∈ [0, +∞[ :
x 2x2 14x3 1 x 2x2
1− + − ≤ √ ≤ 1 − + .
3 9 81 3
1+x 3 9
4. Montrer que ∀x > 0,
x2 x3
ln(1 + x) − x + <
2 3
En déduire une valeur approchée de ln(1, 003) à 10−8 prés.
5. On considére la suite (un ) définie par
1 1 (−1)n−1
un = 1 − + +···+
2 3 n
Montrer que cette suite converge vers ln(2).
6. On considère une fonction f définie sur R, à valeurs dans R. Montrer que si f est deux fois
dérivable sur un voisinage de x et si f 00 est continue au voisinage de x, alors :
f (x + h) + f (x − h) − 2f (x)
lim = f ”(x).
h→0 h2

Correction de l’exercice 15
1
1. On sait que, pour tout x 6= 1, les dérivées successives de la fonction f (x) = sont
1−x
obtenues comme suit :
1 k!
f 0 (x) = , ... , f (k) (x) =
(1 − x)2 (1 − x)k+1
Alors, le polynôme de Taylor associé à la fonction f est donc :
 
1
Tn , 0 = 1 + x + x2 + x3 + ... + xn
1−x

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Si l’on remplace x par ( −x


2
) on obtient ainsi

x x2 x3 n
 
1 nx
Tn , 0 = 1 − + − + ... + (−1)
1 + x2 2 4 8 2n

Grâce à la linéarité du polynôme de Taylor, on trouve

1 x x2 x3 n
   
1 1 1 n x
Tn , 0 = Tn , 0 = − + − + ... + (−1)
2+x 2 1 + x2 2 4 8 16 2n+1

D’autre part, on remarque que Tn (x2 , 0) = x2 , alors on déduit facilement


 2
x2 x3 x4 x5 xn

x
Tn ,0 = − + − + ... + (−1)n−2 n−1
2+x 2 4 8 16 2

1
on en déduit que ( par une primitive de ):
2+x
x x 2 x3 (−1)n xn+1
Tn+1 (ln(2 + x)) = ln(2) + − + + ... +
2 8 24 ×2n+1 (n + 1)

2. La fonction "cosinus" est de classe C ∞ sur R et ses dérivées successives sont données par :

∀k ∈ N ∀k ∈ R cos(2k) (x) = (−1)k cos(x)


∀k ∈ N ∀k ∈ R cos(2k+1) (x) = (−1)k−1 sin(x)

L’inégalité demandée est alors exactement l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 5 appli-


quée à cos entre 0 et x. Alors il existe cx ∈]0, x[ tel que

x 2 x4 x5
cos(x) = 1 − + − sin(cx )
2! 4! (5)!
Autrement dit
x2 x4 x5 x5
cos(x) − 1 + − = sin(cx ) ≤ .
2! 4! (5)! (5)!
3. Posons f (x) = (1 + x)−1/3 . f est C ∞ sur ]0, +∞[ et ses quatre premières dérivées sont :

1
f 0 (x) = − (1 + x)−4/3
3
4
f ”(x) = (1 + x)−7/3
9
28
f (3) (x) = − (1 + x)−10/3
27
280
f (4) (x) = (1 + x)−13/3
81
On applique alors l’égalité de Taylor-Lagrange à la fonction f à l’ordre 3 entre 0 et x ≥ 0. Il
existe donc cx ∈ [0, x[ tel que

x 2x2 f (3) (cx ) 3


f (x) = x − + + x.
3 9 3!
Mais f (3) (cx ) ≤ 0, ce qui donne l’inégalité de droite. L’inégalité de gauche s’obtient exac-
tement de la même façon, en utilisant l’égalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 4 et le fait que
f (4) (cx ) ≥ 0 sur [0, +∞[.

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4. Soit la fonction f : x ∈] − 1, +∞[7→ ln(1 + x). f est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[ et on montre
aisément par récurrence que, pour tout k ∈ N∗ , on a :

(−1)k−1 (k − 1)!
∀x ∈] − 1, +∞[, f (k) (x) =
(1 + x)k

En particulier, f est de classe C 3 sur ] − 1, +∞[, donc d’après l’égalité de Taylor-Lagrange à


l’ordre 2 appliquée en 0 et x, on a : pour tout x > 0, il existe c ∈]0, x[ tel que :

x2 00 x3
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + f 000 (c)
2! 3!
Autrement dit :
x2 x3
ln(1 + x) = x − +
2 3(1 + c)3
Puisque 1 < 1 + c < 1 + x donc :

x2 x3 x2 x3
∀x > 0, x− + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3

Par conséquent

x2 x3
ln(1 + x) − x + <
2 3
(0, 003)3
Remarquons que = 9 × 10−9 = 10−8 . Une valeur approchée à 10−8 près de ln(1, 003)
3 2
est donc : 0, 003 − (0,003)
2
= 0, 0029955.
5. Soit la fonction f : x ∈] − 1, +∞[7→ ln(1 + x). f est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[ et on montre
aisément par récurrence que, pour tout k ∈ N∗ , on a :

(−1)k−1 (k − 1)!
∀x ∈] − 1, +∞[, f (k) (x) =
(1 + x)k

En particulier, f est de classe C 3 sur ] − 1, +∞[, donc d’après l’inégalité de Taylor-Lagrange


à l’ordre n appliquée en 0 et 1, on a : pour tout x > 0, il existe c ∈]0, 1[ tel que :

(−1)n−1 (n − 1)!
 
1 1 n!
ln(2) − 1 − + + · · · + ≤
2 3 n! (n + 1)!
1
soit | ln(2) − un | = . Ceci prouve que (un ) converge vers ln(2).
n+1
6. Un calcul de limite On applique la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre 3 sur l’intervalle
[x, x + h]. On a l’existence cx ∈ [x, x + h] tel que :

f ”(x) f (3) (cx )


f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + h2 + h3
2 3!
Changeant h par −h dans l’égalité précédente :

f ”(x) f (3) (c0x )


f (x − h) = f (x) − hf 0 (x) + h2 − h3
2 3!
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Par la somme des équations obtenues, on trouve :

f ”(cx ) f ”(c0x )
f (x + h) + f (x − h) = 2f (x) + h2 f ”(x) + h3 ( + )
2 2
Puisque f est deux fois dérivable sur un voisinage de x et si f 00 est continue au voisinage de
x, alors :
f (x + h) + f (x − h) − 2f (x)
lim = f ”(x).
h→0 h2

E:
Exercic 16. Pour tous n ∈ N et x ∈ R, on considère la polynôme Un suivant :
n
X
kx2k
un (x) = (−1)
k=0
(2k)!

|x|2n+1
a- Démontrer que pour tous n ∈ N et x ∈ R : |cos(x) − un (x)| ≤
(2n + 1)!
b- En déduire que pour tout x ∈ R : lim un (x) = cos(x).
n→+∞

Correction de l’exercice 16
1. La fonction "cosinus" est de classe C ∞ sur R et ses dérivées successives sont données par :

∀k ∈ N ∀k ∈ R cos(2k) (x) = (−1)k cos(x)


∀k ∈ N ∀k ∈ R cos(2k+1) (x) = (−1)k−1 sin(x)

Soit n ∈ N. La fonction "cosinus" est de classe C 2n+1 sur R et on a : ∀x ∈ R : | cos(2n+1) (x)| ≤ 1.


D’après l’inégalité de Taylor-Lagrange à l’ordre 2n appliquée en 0 et en x, on a pour tout xR :

2n
X xk |x|2n+1
cos(x) − cos(k) (0) ≤
k=0
(k)! (2n + 1)!

Dans la somme précédente, les termes d’indice k impair sont nuls car sin(0) = 0. Il ne reste
donc que les termes d’indice k = 2p où 0 ≤ p ≤ n. Comme cos(0) = 1, il vient :

|x|2n+1
|cos(x) − un (x)| ≤
(2n + 1)!
ce qui est exactement l’encadrement demandé.
2. Par croissance comparée, on a pour tout réel a : an = o(n!). Donc a2n+1 = o((2n + 1)!). En
appliquant cela à a = |x|, il vient :

|x|2n+1
lim = 0.
n→+∞ (2n + 1)!

Avec la question précédente, on en déduit par encadrement que : lim un (x) = cos(x).
n→+∞

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E:
Exercic 17. Soit f une fonction définie sur R, de classe C 2 . On suppose que f et f ” sont bornées,
et l’on pose :
M0 = sup |f (x)|, M2 = sup |f ”(x)|
x∈R x∈R

(M0 et M2 sont donc des nombres réels tels que, pour tout x réel, on a |f (x)| ≤ M0 et |f ”(x)| ≤ M2 ).
On cherche à prouver que f 0 est aussi bornée et majorée par M1 = supx∈R |f 0 (x)| en fonction de M0
et M2 . Soit x ∈ R, et h > 0.
a- Appliquer la formule de Taylor-Lagrange à f entre x et x + h à l’ordre 2, et montrer que :
2M0 hM2
|f 0 (x)| ≤ + .
h 2
2M0 hM2
b- Etudier la fonction h 7→ + sur l’intervalle [0, +∞[.
√ h 2
c- En déduire que M1 ≤ 2 M0 M2 .

Correction de l’exercice 17
Inégalités de Kolmogorov
1. Puisque f est de classe C 2 , il est légitime d’appliquer l’égalité de Taylor-Lagrange. Il existe
donc c ∈ [0, h] tel que :
h2
f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + f ”(x + hc)
2
On isole f 0 (x) dans l’expression précédente :
1 h
f 0 (x) = (f (x + h) − f (x)) − f ”(x + hc).
h 2
D’après l’inégalité triangulaire, on en déduit :
1 h
|f 0 (x)| ≤(|f (x + h)| + |f (x)|) + |f ”(x + hc)|.
h 2
Puis, par définition de M0 et M2 , il vient :
2 M2 h2
|f 0 (x)| ≤ M0 + .
h 2
En particulier, si on choisit h = 1, on obtient
M2
|f 0 (x)| ≤ 2M0 + .
2
M2
pour tout x ∈ R, ce qui prouve que f 0 est bornée, avec M1 ≤ 2M0 + 2
. On se propose de
trouver une meilleure majoration :
2. Notons φ cette fonction, qui est dérivable sur ]0, +∞[ et vérifie

−2 M2
φ0 (h) = 2 M0 + .
h 2
r
M0
La dérivée s’annule au point h0 = 2 . Il est facile de vérifier qu’en outre la fonction est
M2
décroissante sur ]0, h0 [, et croissante sur ]h0 , +∞[. La fonction f admet donc un minimum en
h0 .

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3. La meilleure estimation que


rl’on peut espérer avec l’inégalité obtenue en 2. correspond au
M0
minimum de φ. Pour h = 2 , on trouve exactement l’estimation demandée.
M2

E:
Exercic 18.
1. Vérifier que les fonctions x − x2 et x − sin2 (x) sont équivalentes au voisinage de x = 0 ?
2. Calculer, à l’aide des fonctions équivalentes, les limites suivantes :
2
ln(1 + 3x) ex − 1 e5x − e3x
a) lim b) lim c) lim
x→0 x x→0 x x→0 x
x
5x − 2x (1 − ex ) sin(x)

1
d) lim e) lim 1 + f ) lim
x→0 x x→+∞ x x→0 x2 + x3

Correction de l’exercice 18
1. Pour montrer que les fonctions x − x2 et x − sin2 (x) sont équivalentes au voisinage de x = 0,
il suffit de calculer la limite
x − sin2 (x) 1 − ( sin(x)
x
) sin(x)
lim = lim =1
x→0 x − x2 x→0 1−x
En définitive x − sin2 (x) ∼ x − x2
2. à l’aide des fonctions équivalentes, les limites suivantes :
2
ln(1 + 3x) 3x ex − 1 x2 e5x − e3x 2x
a) lim = lim = 3 b) lim = lim = 0 c) lim = lim =2
x→0 x x→0 x x→0 x x→0 x x→0 x x→0 x

x
5x − 2x (1 − ex ) sin(x)

1
d) lim = ln(5/2) e) lim 1 + = e1 f ) lim = −1
x→0 x x→+∞ x x→0 x2 + x 3

E:
Exercic 19. -1- À l’aide de la formule de Taylor-Lagrange, montrer que pour tout x ∈ R :
x2
x− < ln(1 + x) < x.
2
-2- Sachant que
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
1+2+···+n= et 12 + 22 + · · · + n2 =
2 6
en déduire la convergence des suites suivantes et calculer leurs limites :

1 2 n


 Sn = ln(1 + 2 ) + ln(1 + 2 ) + · · · + ln(1 + 2 )

 n n n
  
 1 2  n
1+ 2 ··· 1+ 2

 Pn = 1 + 2

n n n
On considère la fonction f définie sur ] − 1, +∞[ par : f (x) = log(1 + x).

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1. Soit x 6= 0, montrer, en appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f


sur l’intervalle [0, x], qu’il exsite un nombre réel θ(x) ∈]0, 1[ tel que :

1 1
θ(x) = − .
ln(1 + x) x

2. Déterminier le développement limité de la fonction θ à l’ordre 2 au voisinage de 0.


3. Montrer que la fonction θ peut être prolongée par continuité sur ] − 1, +∞[.
4. En déduire, s’il exsite, les nombres :

θ(0), θ0 (0) et θ”(0).

Correction de l’exercice 19
1. Soit la fonction f : x ∈] − 1, +∞[7→ ln(1 + x). f est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[ et on montre
aisément par récurrence que, pour tout k ∈ N∗ , on a :

(−1)k−1 (k − 1)!
∀x ∈] − 1, +∞[, f (k) (x) =
(1 + x)k

En particulier, f est de classe C 3 sur ] − 1, +∞[, donc d’après l’égalité de Taylor-Lagrange à


l’ordre 2 appliquée en 0 et x, on a : pour tout x > 0, il existe cx ∈]0, x[ tel que :

x2 00 x3
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + f 000 (cx )
2! 3!
Autrement dit :
x2 x3
ln(1 + x) = x − +
2 3(1 + c)3
Puisque 1 < 1 + c < 1 + x donc :

x2 x3 x2 x3
∀x > 0, x− + < ln(1 + x) < x − +
2 3(1 + x)3 2 3

Par conséquent
x2
x− < ln(1 + x) < x. (1)
2
2. Soit n
1 2 n X i
Sn = ln(1 + 2 ) + ln(1 + 2 ) + · · · + ln(1 + 2 ) = ln(1 + 2 )
n n n i=0
n
i
En appliquant la relation (1) à ln(1 + n2
) pour tout i ∈ {0, 1, cot ··, n} on obtient :

i i2 i i
2
− 4 ≤ ln(1 + 2 ) ≤ 2 , ∀i ∈ {0, 1, · · ·, n}
n 2n n n
En effectuant la somme des inégalités précédentes, on déduit :

1 i2 2 1
2
(1 + 2 + ... + n) − 4
(1 + 22 + ... + n2 ) ≤ Sn ≤ 2 (1 + 2 + ... + n)
n 2n n

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Sachant que
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
1+2+···+n= et 12 + 22 + · · · + n2 =
2 6
n + 1 (n + 1)(2n + 1) n+1
D’où − 3
< Sn < , ∀n ∈ N∗
2n 12n 2n
Sn étant croissante et majorée par 21 , donc elle converge vers 12 .
D’autre part, la suite Pn = eSn et la fonction exponentielle est continue sur R, alors Pn
converge vers exp( 12 ).
3. La fonction f (x) = ln(1 + x) est définie et dérivable sur ] − 1, +∞[. En particulier sur [0, x].
L’égalité des accroissements finis donne l’existence de Θ ∈]0x[ tel que :

1
ln(1 + x) − ln(1 + 0) = x
1 + Θx
1 1
donc Θ(x) = − .
ln(1 + x) x
4. Les opérations sur les développements limités donnent le développement limité de la fonc-
tion Θ au voisinage de 0 à l’ordre 2 :
1 x x2

Θ(x) = + + O(x2 )
2 12 24
En supposant que Θ est prolongeable par continuité en 0, on déduit que :
1 −1 1
Θ(0) = , Θ0 (0) = et Θ”(0) =
2 12 12

E:
Exercic 20. (cours)
De mémoire, donner les développements limités en 0 des fonctions suivantes :

ex = . +xn ε(x)

sin x = .......................... +x2n+1 ε(x)

cos x = .......................... +x2n ε(x)

(1 + x)α = .......................... +xn ε(x)

ln(1 + x) = .......................... +xn ε(x)

Correction de l’exercice 20

x 2 x3 xn


 ex = 1+x+ + + ... + + xn ε(x)
2! 3! n!





x3 x 2n+1
x− + ... + (−1)n (2n+1)! +x2n+1 ε(x)



 sin x = 3!

2 x2n


 cos x = 1 − x2! + ... + (−1)n (2n)! +x2n ε(x)



x2 x3 n xn+1
 n
 ln(1 + x) = x − 2 + 3 + ... + (−1) n+1 +x ε(x)


Pr: H. MAHDIOUI page 53 ENSA-P C1 -


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— Soient α ∈ Q et f (x) = (1 + x)α . :

f 0 (x) = α(1 + x)α−1




f 00 (x) = α(α − 1)(1 + x)α−2





 · · ·


Puisque · · ·
· · ·




(n) α−n
f (x) = α(α − 1)....(α − n + 1)(1 + x) ...




et donc , f 0 (0) = α, f 00 (0) = α(α − 1), f (n) (0) = α(α − 1)....(α − n + 1)


d’où

α(α − 1) 2 α(α − 1)...(α − n + 1) n


(1 + x)α = 1 + αx + x + ... + x + (xn )ε(x)
2! n!

E:
Exercic 21. [Equivalence]
Montrer que si f (x) admet un D.L au voisinage de 0 et si la partie régulière Pn est non nulle, alors
f est équivalente à Pn en 0.

Correction de l’exercice 21
Solution : Equivalence : En effet : soit le D.L d’ordre n, de f , suivant

f (x) = ap xp + a1 x1 + · · · + an xn + xn ε(x) 0≤p<n

Si la partie régulière est de la forme :

Pn (x) = an xn + · · · + ap xp , 0≤p≤n

On a
f (x) xn ε(x) xn−p ε(x)
=1+ = 1 +
Pn (x) an x n + · · · + ap x p an xn−p + · · · + ap
et on a donc
xn−p ε(x)
lim =0
x→0 an xn−p + · · · + ap

E:
Exercic 22.
Calculer les développements limités des fonctions suivantes à l’ordre indiqué au point indiqué :
ln(1 + x)
1. f : x 7→ cos x. ln(1 + x), f : x 7→ ex . ln(1 + x), f : x 7→ à l’ordre 4 en 0 ;
1+x
1 x cos x 1 − cos x
2. f : x 7→ ,f : , f : x 7→ , f : x 7→ x à l’ordre 4 en 0
cos x sin x sin x (e − 1)2
(division suivant les puissances croissantes)
sin x 1 − x2
3. f : x 7→ ln , f : x 7→ arctan à l’ordre 4 en 0
x 1 + x2
(calculer d’abord le développement limité de f 0 )

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1
4. f : x 7→ arcsin2 x et f : x 7→ à l’ordre 4 en 0.
arcsin2 x

E:
Exercic 23.
Soient f et g deux fonctions qui admmettent les D.L suivants au voisinage de 0 :

x3 x5

 f (x) = x −
 + + θ(x6 )
3 5

g(x) = x + ax3 + bx5 + θ(x6 )

Déterminer a et b de telle sorte que f og(x) = x + θ(x6 ) quand x → 0.

Correction de l’exercice 23
Puisque g(x) = x + ax3 + bx5 + θ(x6 ), posons h = g(x), d’où la composition suivante :

1 h= x ax3 bx5 + θ(x6 )

−1/3 h3 = x3 +3ax5 + θ(x6 )

1/5 h5 = x5 + θ(x6 )

f og(x) = x+ (a − 13 )x3 + (b − a + 51 )x5 + θ(x6 )


Puisque
1 1
f og(x) = x + θ(x6 ) = x + (a − )x3 + (b − a + )x5 + θ(x6 )
3 5
1 2
On en déduit finalement que a = 3 et b = 15 .

E:
Exercic 24.
π
On considère la fonctin f définie, sur Df = R\{ , π + 2kπ, k ∈ Z}, par :
2
π
1/(x − )
f (x) = (1 + cos(x)) 2

1o ) Donner l’expression de la fonction dérivée f 0 .


π
2o ) Calculer le D.L au voisinage de , à l’ordre 3 de la fonction g(x) = ln(1 + cos(x)).
2
π
3o ) Calculer le D.L au voisinage de , à l’ordre 2 de la fonction f .
2
4o ) En déduire la limite limπ f (x)
x→ 2
π π
5o ) Soit g le prolongement de f par continuité en . Montrer que g est dérivable au point .
2 2

E: 2x
Exercic 25.
Z
x dt x
1. Montrer que pour tout x > 0, on a : ≤ ≤ .
ln(1 + 4x2 ) x ln(1 + t2 ) ln(1 + x2 )

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2. Montrer que les deux fonctions x 7→ ln(1 + x2 ) et x 7→ ln(1 + 4x2 ) sont équivalentes à la
fonction x 7→ 2 ln(x) au voisinage de +∞.
Z 2x
dt x
3. En déduire que la fonction x 7→ 2
est équivalente à la fonction x 7→ au
x ln(1 + t ) 2 ln(x)
voisinage de +∞.

Correction de l’exercice 25
1. Montrer que pour tout x > 0, et pour t ∈ [x, 2x], on a par croissance de la fonction u 7→ u2
sur [0, +∞[:

1 < 1 + x2 ≤ 1 + t2 ≤ 1 + (2x)2
Puis par tricte croissance de ln sur ]0, +∞[ :

0 < ln(1 + x2 ] ≤ ln(1 + t2 ) ≤ ln(1 + 4x2 ).


Finalement ∀t ∈ [x, 2x]
1 1 1
2
≤ 2
≤ .
ln(1 + 4x ) ln(1 + t ) ln(1 + x2 )
1
De plus la fonction t 7→ donc par croissance de l’intégrale, il vient :
ln(1 + t2 )
Z 2x Z 2x Z 2x
dt dt dt
2
≤ 2
≤ .
x ln(1 + 4x ) x ln(1 + t ) x ln(1 + x2 )
ce qui donne
Z 2x
x dt x
≤ ≤ .
ln(1 + 4x2 ) x
2
ln(1 + t ) ln(1 + x2 )
2. Montrons d’abord que ln(1 + x2 ) ∼+∞ 2 ln(x). On a pour tout x > 1 :
1
ln(1 + x2 ) ln(x2 ) + ln(1 + x2
) ln(1 + x12 )
= =1+
2 ln(x) ln(x2 ) ln(x2 )
1
Or quand x → +∞ on a ln(1 + ) → 0 et ln(x2 ) → +∞, donc :
x2
ln(1 + x2 )
lim
x→+∞ 2 ln(x)

Donc la la fonctions x 7→ ln(1 + x2 ) est équivalente à la fonction x 7→ 2 ln(x) au voisinage de


+∞.
On obtient de façon analogue l’équivalence en +∞ : ln(1 + 4x2 ) ∼ 2 ln(x).
x
3. Pour tout x > 1, divisons chaque membre de l’inégalité obtenue en (1) par qui est
2 ln(x)
strictement positif :
Z 2x
2 ln(x) 2 ln(x) dt 2 ln(x)
2
≤ 2
≤ .
ln(1 + 4x ) x x ln(1 + t ) ln(1 + x2 )

Pr: H. MAHDIOUI page 56 ENSA-P C1 -


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Le théorème d’encadrement donne alors

2 ln(x) 2x
Z
dt
lim =1
x→+∞ x x ln(1 + t2 )
Z 2x
dt x
autrement dit la fonction x →
7 est équivalente à la fonction x →
7 au
x ln(1 + t2 ) 2 ln(x)
voisinage de +∞.

E:
Exercic 26.
1. Déterminer les développements limités suivants :
 
4 sin(x)
(a) DL4 (0) de la fonction cos(x ) (b) DL4 (0) de la fonction ln .
x
π x
(c) DL3 ( ) de la fonction cos(x) (d) DL4 (2) de la fonction .
3 x−1
 
1 − cos(x)
2. Calculer le D.L à l’ordre 5 en 0 de la fonction f (x) = ln .
x2
3. En utilisant un développement limité approprié, étudier les limite suivantes
 
2
 1 1
 1 1
(a) lim x e x − e x+1 , (b) limπ + .
x→+∞ x→ 2 cos2 x ln(sin x)
2(tan(x) − sin(x)) − x2
 x 
1 e −1
(c) lim , (d) lim ln .
x→0 x5 x→0 x x
4. Déterminer les deux limites suivantes :
     
1 1 1 x sin(x)
lim − et lim sin − .
x→1 x − 1 ln(x) x→0 x4 1−x 1 − sin(x)

Correction de l’exercice 26
u2
1. (a) Au voisinage de 0 : cos(u) = 1 − 2
+ θ(u2 ). Or x2 → 0, donc
x4
cos(x2 ) = 1 − + θ(x4 ).
2
x3 x5
(b) Puisque sin(x) = x − 6
+ 120
+ θ(x5 ). Donc

sin(x) x2 x4
=1− + + θ(x4 )
x 6 120
Or au voisinage de 0, on a :
u2 u3 u4
ln(1 + u) = u − + − + θ(u4 ).
2 3 4
2 4
Comme u = x6 + 120
x
+ θ(x4 ) → 0, quand x → 0, on peut composer ces développements
limités :
  2
x4
 2
x4
 2
x4
 2
x4
    
sin(x) x 1 x 1 x 1 x
ln = − + − − + + − + − − + +θ(x4 )
x 6 120 2 6 120 3 6 120 4 6 120
  2 x4
qui donne finalement ln sin(x)
x
= − x6 − 180 + θ(x4 )

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(c) Posons h = x − π3 de sorte que cos(x) = cos(h + π3 ). Déterminons le DL3 (0) de cos(h + π3 ) :
cos(h + π3 ) = cos( π
 3 ) cos(h) − sin(

π
) sin(h)
3 √  
2 h3
= 12 1 − h2 + θ(h2 ) − 23 h − 6
+ θ(h3 )
√ √
1 3 h2 3 3
= 2
− 2
h − 4
+ 12
h + θ(h3 )
On en déduit le DL3 ( π3 ) de cos(x) :
√ √
1 3 π (x − π3 )2 3 π π
cos(x) = − (x − ) − + (x − )3 + θ((x − )3 )
2 2 3 4 12 3 3
x h+2
(d) Posons h = x − 2 de sorte que x−1
= h+1
. Quand h est au voisinage de 0 :
h+2
= 2 − h + h2 − h3 + θ(h3 )
h+1
x
On en déduit le DL3 (2) de x−1
:
x
= 2 − (x − 2) + (x − 2)2 + (x − 2)3 + θ((x − 2)3 )
x−1
2. On sait que :
x2 x4 x6
 
7
1 − cos(x) = 1 − 1 − + + + x ε(x) avec ε(x) → 0
2 24 720
x2 x4
    
1 − cos(x) 1 5
ln = ln 1− + + 2x ε(x)
x2 2 12 360
x2 x4
 
5
= ln(1/2) + ln 1 − + + 2x ε(x)
12 360
2 3
Puisque ln(1 + u) = u − u2 + u3 + u3 ε0 (u) avec ε0 (u) → 0, d’où
 2
x4 x4
  
1 − cos(x) 1 −x
f (x) = ln = ln( ) + + − + x5 ε”(x) avec ε”(x) → 0
x2 2 12 360 144 × 2

x2 x4
 
1 − cos(x) 1
Finalement f (x) = ln = ln( ) − − + x5 ε”(x).
x2 2 12 1440
3.
4. Les opérations sur les développements limités usuels donnent
x u3
= x + x2 + x3 + θ(x4 ) et sin(u) = u − + θ(u4 )
1−x 6
x
On pose : u = 1−x
, on a bien u(0) = 0. Donc
 
x 5 1
sin = x + x2 + x3 + x4 + θ(x4 ).
1−x 6 2
sin x 5 2
= x + x2 + x3 + x4 + θ(x4 ).
1 − sin x 6 3
 
x sin x 1
et sin − = − x4 + θ(x4 ).
1−x 1 − sin x 6
   
1 x sin(x) 1
D’où lim 4 sin − =− .
x→0 x 1−x 1 − sin(x) 6

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E:
Exercic 27.
1. Trouver un équivalent simple au voisinage de 0 de la fonction :

(1 + sin(x))x − (1 + x)sin(x)

2. Trouver un équivalent simple au voisinage de 0 de la fonction :

(sin(x))x − xsin(x)

2x+1
3. Soit la fonction f définie par : f (x) = (x − 1) ln
x−1
(a) Déterminer à l’aide des développements limités, l’asymptote à f au voisinage de +∞
et au voisinage de −∞.
(b) Déterminer la position du graphe de f par rapport à l’asymptote au au voisinage de
+∞
et au voisinage de −∞.

Correction de l’exercice 27
1. On remarque que (1 + sin(x))x = eln(1+sin(x)) . On sait que pour tout h tendant vers 0 :

h2 h3 h4
ln(1 + h) = h − + − + θ(h4 ).
2 3 4
Posons h = sin(x), d’où la composition suivante :

−x3
1 h= x +θ(x4 )
6

−x4
−1/2 h2 = x2 +θ(x4 )
3

1/3 h3 = x3 +θ(x4 )

−1/4 h4 = x4 +θ(x4 )

x2 x3 x4
ln(1 + sin(x)) x − + − +θ(x4 )
2 6 12

x3 x4 x5
x ln(1 + sin(x)) x2 − + − +θ(x5 )
2 6 12
Et on sait que pour k tendant vers 0 :

k2 k3
ek = 1 + k + + + θ(k 3 ).
2 6
Posons k = x ln(1 + sin(x)), on obtient :

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1 1= 1 +θ(x5 )

x3 x4 x5
1 k= x2 − + − +θ(x5 )
2 6 12

1/2 k 2 = x4 −x5 +θ(x5 )

1/6 k 3 = +θ(x5 )

x3 2x4 7x5
(1 + sin(x))x 1 + x2 − + − +θ(x5 )
2 3 12

De même, on remarque que (1 + x)sin(x) = esin(x) ln(1+x) , d’où

x3 x4 x5
sin(x) ln(1 + x) = x2 − + − + θ(x5 )
2 6 6
Posons k = sin(x) ln(1 + x) ; on obtient

1 1= 1 +θ(x5 )

x3 x4 x5
1 k= x2 − + − +θ(x5 )
2 6 6

1/2 k 2 = x4 −x5 +θ(x5 )

1/6 k 3 = +θ(x5 )

x3 2x4 2x5
(1 + x)sin(x) 1 + x2 − + − +θ(x5 )
2 3 3

En définitive
7x5 2x5
(1 + sin(x))x − (1 + x)sin(x) = − + + θ(x5 )
12 3

x5
d’où (1 + sin(x))x − (1 + x)sin(x) ∼0 .
12
2. Remarquons que :
sin(x) ln(x) sin(x)
(sin(x))x = ex ln(sin(x)) = ex ln( x
)+x x
= xx ex ln( x
)
.

xx n’admet pas de développement limité au voisinage de 0 à un ordre plus grang que 0, mais
on peut développer l’autre facteur :
sin(x) x2 2
ex ln( x
)
= ex ln(1− 6
+θ(x ))
2
 
x − x6 +θ(x2 )
= e
x3 3
= e− 6 +θ(x )
3
= 1 − x6 + θ(x3 )

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x3
 
x x 3
D’où (sin(x)) = x 1 − + θ(x )
6
De même :
(x)sin(x) = esin(x) ln(x) = xx e(sin(x)−x) ln(x) .
−x3
On sait que sin(x) − x = + θ(x3 ) , d’où :
6
−x3
( + θ(x3 )) ln(x) x3
e(sin(x)−x) ln(x) = e 6 =1− ln(x) + θ(x3 ln(x))
6

x3
 
sin(x) x 3
D’où (x) =x 1− ln(x) + θ(x ln(x))
6
Comme x3 est négligeable devant x3 ln(x), on peut écrire :

x3
 
x sin(x) x 3
(sin(x)) − (x) =x ln(x) + θ(x ln(x))
6
Au voisinage de 0, xx ∼ 1, d’où en définitive :

x3
(sin(x))x − (x)sin(x) ∼
ln(x).
6
 
2 x+1 1
3. Soit la fonction f définie par : f (x) = (x − 1) ln . On pose h = → 0 quand
x−1 x
x → ±∞ :    2  1   2  
1 1 h
+1 1 1+h
f = − 1 ln 1 = − 1 ln .
h h h
−1 h 1−h
 2
1
 1
d’où f h = − 1 [ln(1 + h) − ln(1 − h)]
h

1 h2 h3
= 1 − h + h2 + θ(h2 ) donc ln(1 + h) = h − + + θ(h3 )
h+1 2 3
h2 h3
et − + θ(h3 ).
ln(1 − h) = −h −
2 3
2
d’où [ln(1 + h) − ln(1 − h)] = 2h + h3 + θ(h3 )
3
    
1 1 2 2 3 3 2 2
f = − +1 2h + h + θ(h ) = − 4 + h + θ(h)
h h2 h 3 h 3
2
et enfin f (x) = 2x − 4 + 3x + θ( x1 ). L’asymptote à la courbe de f au voisinage de ±∞ a donc
pour équation y = 2x − 4.
(a) Quand x → +∞, la courbe est au-dessus de l’asymptote et
(b) Quand x → −∞, la courbe est au-dessous de l’asymptote.

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

E:
Exercic 28.
Soient a et b deux réels tels que a < b et f une fonction de classe C 2 sur I = [a, b]. On suppose que
f 0 est strictement négative sur I, que f (a) > 0 et f (b) < 0 et que f est convexe sur I c-à-d :

∀α, β ∈ R, ∀ x, y ∈ I, f (αx + βy) ≤ αf (x) + βf (y).

1. — a) Montrer qu’il existe un unique c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.


— b) Soit u ∈ I. Montrer que l’abscisse de l’intersection de la tangente à la courbe de f au
f (u)
point d’abscisse u et de l’axe des abscisses est égale à u − 0 .
f (u)
f (x)
2. Soit g la fonction définie sur I par :∀x ∈ I, g(x) = x − 0 . On définit la suite (xn )n∈N par :
f (x)
x0 ∈ [a, c[ et pour tout n ∈ N, xn+1 = g(xn ).
— a) Montrer que la suite (xn )n∈N converge vers c.
— b) À l’aide de l’inégalité de Taylor-Lagrange, montrer qu’il existe deux réels strictement
positifs m et M tels que :
M
∀x ∈ I, |g(x) − c| ≤ (x − c)2
.
2m
— c) En déduire qu’il existe un réel k strictement positif tel que :
 2n
x0 − c
∀n ∈ N, |xn − c| ≤ k .
k

E:
Exercic 29. h πi
On considère la fonction f définie sur 0, par :
2

 1
 ∀x ∈]0, π [, f (x) = (cos(x)) tan(x)


2

 f (0) = f π = 1.

  

2
On désigne par C la courbe présentative de f .
1- (a) Montrer que f est dérivable sur ]0, π2 [ et calculer sa dérivée.
(b) Etudier la variation de la fonction Φ telle que :
π
∀x ∈]0, [, f 0 (x) = Φ(x)f (x).
2
(c) Montrer qu’il existe un unique réel α ∈]0, π2 [ tel que Φ(α) = 0 et prouver que
π 2
< α < arccos( ).
3 5
Etudier le signe de Φ(x) sur ]0, π2 [.

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(d) En déduire la variation de la fontion f sur ]0, π2 [.


2- Montrer que f admet un développement limité d’ordre 2 au voisinage de 0. En déduire l’équa-
tion de tangente à C au point d’abscisse 0, et la position de C par rapport à cette tangente.
3- Montrer que f est continue en π2 . Calculer lim
π−
f (x).
x→ 2
En déduire l’allure de C au voisinage du point d’abscisse π2 .
4- Tracer la courbe C.

Exercices corrigés

E:
Exercic 30. (Examen mai 2005.)

1. Déterminer le développement limité à l’ordre 3 en 0 de la fonction f donnée par f : x 7→


cos x − 1
.
x(ex − 1)
2. En déduire que f se prolonge en une fonction dérivable en 0. Donner la valeur du prolonge-
ment et de sa dérivée en 0.
cos 1 − 1 1
3. Détreminer la limite de la suite n 1/nn − .
e −1 2
E:
Exercic 31. (Examen juin
√ 2005.)
2
Soit f définie par f (x) = 1 − x × arcsin x. On veut connaître le développement limité à l’ordre
5 en 0 de f par deux méthodes.
1. Première méthode.
(a) Donner le développement limité à l’ordre 2 en 0 de (1 + x)−1/2 .
(b) En déduire le développement limité à l’ordre 5 en 0 de (1 − x2 )−1/2 .
(c) En déduire le développement limité à l’ordre 5 en 0 de arcsin x.
(d) En déduire le développement limité à l’ordre 5 en 0 de f .
2. Deuxième méthode.
(a) Calculer f 0 (x).
(b) Trouver a(x) tel que f 0 (x) + a(x)f (x) = 1.
(c) Donner le développement limité à l’ordre 4 en 0 de a.
(d) En déduire le développement limité à l’ordre 5 en 0 de f .
q 
5 1 1 1 1
3. En déduire la limite de la suite (un ) donnée par un = n 1− n2
arcsin n
− n
+ 3n3
.

Corrections

Pr: H. MAHDIOUI page 63 ENSA-P C1 -


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Correction de l’exercice 30
1. cos x = 1 + 12 x2 − 4!1 x4 + x5 ε(x) donc
 
1 1 1 1 2
cos x − 1 = x2 − x4 + x5 ε(x) = x2 3
− x + x ε(x) ,
2 4! 2 4!

ex = 1 + x + 21 x2 + 3!1 x3 + 4!1 x4 + x4 ε(x) donc


 
x 2 1 1 2 1 3 3
x(e − 1) = x 1 + x + x + x + x ε(x) .
2 3! 4!

On fait une division par les puissances croissantes et on obtient


1
2 − 4!1 x2  1 + 12 x + 3!1 x2 + 4!1 x3
− 21 + 14 x + 2.3!
1
x2 1
+ 2.4! x3 1
2
− 41 x + 1 3
32
x
− 14 x − 18 x2 1
− 4.4! x4
− − 14 x − 18 x2 1
− 4.3! x3
1 3
32
x
donc
1 1 1
f (x) = − x + x3 + x3 ε(x).
2 4 32
2. Comme f a un développement limité à l’ordre 0 en 0, elle est donc prolongeable par conti-
nuité si on prend f (0) = 21 (le premier terme du développement limité). Comme f a un
développement limité à l’ordre 1 en 0, et ce prolongement est dérivable et f 0 (0) = − 14 .
3. On a
cos n1 − 1 1 1 1 1 1
n − = f (1/n) − = − + + ε(1/n) → 0.
e1/n − 1 2 2 4n 32n3 n3

Correction de l’exercice 31
1. Première méthode
α(α−1) 2
(a) D’après le cours (1 + x)α = 1 + αx + 2
x + x2 ε(x) donc

1 3
(1 + x)−1/2 = 1 − x + x2 + x2 ε(x).
2 8

(b) On remplace ensuite x par −x2 et on trouve (1 − x2 )−1/2 = 1 + 21 x2 + 38 x4 + x4 ε(x). De


plus, comme (1 − x2 )−1/2 est paire, le terme à l’ordre 5 est nul.

1 3
(1 − x2 )−1/2 = 1 + x2 + x4 + x5 ε(x).
2 8

(c) arcsin x est une primitive de (1 − x2 )−1/2 et arcsin 0 = 0 donc

1 3
arcsin x = x + x3 + x5 + x5 ε(x).
6 40

(d) On peut soit calculer le DL de (1 + x2 )1/2 et multiplier, soit écrire (1 − x2 )1/2 arcsin x =
arcsin x
et diviser par les puissances croissantes les résultats obtenus. On trouve
(1 − x2 )−1/2

Pr: H. MAHDIOUI page 64 ENSA-P C1 -


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x + 61 x3 3 5
+ 40 x 1 + 12 x2 + 38 x4
− x + 21 x3 + 38 x5 x − 31 x3 − 2 5
15
x
1 3 3 5
= − 3 x − 10 x
− − 31 x3 − 16 x5
2 5
= − 15 x
2. (a) Un simple calcul donne f 0 (x) = 1 − √ x
1−x2
arcsin x.
(b) On en déduit que f 0 (x) = 1 − x
1−x2
f (x) donc que f est solution de f 0 (x) + x
1−x2
f (x) = 1.
x

(c) On a 1−x2
= x 1 + x2 + x4 + x ε(x) = x + x3 + x4 ε(x).
4

(d) Comme f est solution d’une équation différentielle de la forme y 0 + a(x)y = b(x) avec
a et b ayant des développements limités à l’ordre 4, il en va de même pour f . De plus f
est impaire, on peut donc écrire

f (x) = ax + bx3 + cx5 + x5 ε(x)

On en déduit que
f 0 (x) = a + 3bx2 + 5cx4 + x4 ε(x)
et que
x
2
f (x) = (x + x3 )(ax + bx3 ) + x4 ε(x) = ax2 + (a + b)x4 + x4 ε(x)
1−x
et enfin que
x
f 0 (x) + 2
f (x) = a + (a + 3b)x2 + (a + b + 5c)x4 + x4 ε(x).
1−x
Comme f 0 (x) + 1−xx 1
2 f (x) = 1, a = 1, a + 3b = 0 donc b = − 3 et a + b + 5c = 0 donc
2
c = − 15 . On retrouve bien
√ 1 2
1 − x2 arcsin x = x − x3 − x5 + x5 ε(x).
3 15
1
+ 3n1 3 = − 152
+ ε n1 → − 15
2
 
3. On a un = n5 f (n) − n
.

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Chapitre 2

Calcul des intégrales

La notion d’intégrale a été développée pour définir et calculer l’aire d’une portion du plan délimi-
tée par la courbe d’une fonction. Pour construire l’intégrale, on part donc de fonctions simples pour
lesquelles on sait calculer cette aire : ce sont les fonctions en escalier. On définit ensuite l’intégrale
des fonctions continues sur un segment grâce à un processus d’approximation par des fonctions
en escalier. Les sommes de Riemann étudiées dans la seconde partie, de ce cour, permettent de
bien comprendre cette approximation.

Les intégrales des fonctions continues sur un segment ayant été définies, il reste à déterminer des
outils permettant de les calculer. À cette fin, on met en évidence le lien entre intégrale et primi-
tive. Ce lien est double : d’une part, l’intégrale d’une fonction continue peut se calculer à l’aide
d’une primitive de cette fonction ; d’autre part, l’existence de primitives pour toute fonction conti-
nue se démontre à l’aide de l’intégrale. Des autres méthodes de calcul d’intégrales sont également
étudiées dans la première partie du chapitre : Par exemple : l’intégration par parties et la formule
de changement de variable.

Objectifs :
• Définir l’intégrale d’une fonction continue sur un segment.
• Énoncer les propriétés de l’intégrale.
• Introduire la notion de primitive et étudier ses liens avec l’intégrale.
• Mettre en place l’intégration par parties et le changement de variable.
• Définir l’intégrale de Riemann.
• Calcul des sommes de Riemann
• Connaitre et utiliser d’autre méthodes pratique d’intégrations.
L’objet de ce chapitre est le calcul des aires. Plus précisément on voit assez facilement que, en
découpant les aires, on se ramène à savoir calculer les aires délimitées par deux axes verticaux, un
axe horizontal et le graphe d’une fonction :

66
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Il existe deux cas où le résultat est trés simple à trouver : celui où la fonction est constante (un
rectangle), celui où la fonction est linéaire (un trapèze) :

L’essentiel des questions étudiées durant l’antiquité se rapporte à des problèmes de calcul d’aire,
de volume et de longueur. Archimède établit par exemple, que l’aire du domaine situé entre l’arc
de parabole ABC et le segment [AC] est égale aux 4/3 de l’aire du triangle ABC.

Le mathématicien et philosophe allemand Gottfried Wihlem Leibniz (Leipzig 1646 - Hanovre


1716) invente le calcul différentiel (1676).
Le mathématicien et astronome britannique Simpson (1710-1761) imagine des formules pour ap-
procher l’aire sous une courbe.
Le mathématicien allemand Riemann (1826-1866) élabore des théories et des méthodes de calcul
encore utilisées aujourd’hui.
Le mathématicien français Lebesgue (1875-1941) élargit la notion d’intégrale et ouvre un champ
très vaste d’applications.

2.1 PARTIE I
2.2 Notion de primitives d’une fonction

Définition 2.2.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I = [a, b] avec a < b.
F est une primitive de f sur I si et seulement si F est dérivable dont sa fonction dérivée est f sur [a, b].
Ansi

F primitive de f sur [a, b] ⇐==⇒ F dérivable sur [a, b] et F 0 = f .

Propriétés 2.2.2.
1. Si f admet une primitive F sur [a, b], l’ensemble des primitives de f sur [a, b] est

Pr: H. MAHDIOUI page 67 ENSA-P C1 -


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l’ensemble des fonctions définies sur [a, b] par : x 7→ F (x) + k,


k étant une constante réelle arbitraire.
2. Si f admet une primitive F sur [a, b], alors f admet une primitive et une seule, sur [a, b],
prenant une valeur donnée y0 en un point donné x0 de .

♣REMARQUE ! 2.2.3.
1. On énonce encore cette propriété en disant que deux primitives d’une même fonction diffèrent d’une
constante.
2. Soit P l’ensemble des primitives de f sur [a, b]. Il s’agit de montrer que :
P = {x 7→ F (x) + Cte}.
Les fonctions :x 7→ F (x)+Cte, sommes de F , primitive de f sur [a, b] par hypothèse, et d’une fonction
constante, sont définies et dérivables sur [a, b] et de dérivées F 0 (x) + 0 = f (x) sur [a, b].
Donc ce sont toutes des primitives de f sur [a, b]. En conclusion,
3. Soit G une primitive de f sur [a, b], donc un élément de P. Par définition, G est définie et dérivable
sur [a, b] et G0 = f sur [a, b]. Donc la fonction (G − F ) est définie et dérivable sur [a, b] et (G − F )0 =
G0 − F 0 = la fonction nulle. On en déduit que (G − F ) est une fonction constante sur [a, b], c’est-à-dire
qu’il existe un réel Cte tel que, pour tout x de [a, b], G(x) = F (x) + Cte. Autrement dit,
P ⊂ {x 7→ F (x) + Cte.}
D’où l’égalité.
4. D’après la seconde propriété, il existe une infinité de primitives de f sur [a, b] dès lors que f en admet
une.
Soit H(x) = F (x) + Cte, où F désigne une primitive de f et Cte désigne une constante réelle
arbitraire.
Alors H(x0 ) = y0 ⇔ F (x0 ) + Cte = y0 , d’où l’existence et l’unicité du réel Cte.

Définition 2.2.4. Soient f une fonction continue sur un intervalle [a, b] et F une primitive de f sur
[a, b].
On appelle intégrale de a à b de la fonction f le réel F (b) − F (a) et on note
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a)
a

La différence F (b) − F (a) est notée [F (x)]ba

Notation : Introduisons
Z la notation fort commode suivante :
— L’écriture f (t)dt désignera une primitive de la fonction f .
Z b
— Il ne faut pas confondre f (t)dt, qui est un nombre
Z a

et f (t)dt qui désigne une fonction ;

Pr: H. MAHDIOUI page 68 ENSA-P C1 -


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Théorème 2.2.5. Toute fonction numérique définie continue sur un intervalle I admet une primitive
dans cet intervalle.

Dans un premier temps, on admettra que toute fonction continue sur un intervalle I = [a, b]
admet des primitives, propriété qui sera démontrée dans la seconde partie.

2.3 Propriétés de l’intégrale


Soit f une fonction continue sur l’intervalle I = [a, b]

1. Positivité : Z b
Si f (x) ≥ 0 , ∀x ∈ [a, b], Alors f (t)dt ≥ 0.
a

2. La nullité en un point : Z a
f (x)dx = 0
a

3. Inverssement des bornes :


Z b Z a
f (x)dx = - f (x)dx.
a b

4. Relation de Chasles : Soit b ∈ [a, c]


Z c Z b Z c
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
a a b

5. Linéarité : Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle [a, b].


— Pour tout λ ∈ R, on a Z bZ b
[λ.f (x)]dx = λ. f (x)dx.
a a
— Z b Z b Z b
[f (x) + g(x)]dx = f (x)dx + g(x)dx.
a a a

6. [Croissance] Soient f et g deux fonctions continues sur l’intervalle [a, b],


Z b Z b
Si f (x) ≥ g(x) Alors f (x)dx ≥ g(x)dx
a a

7. [Strite positivité] : Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a, b]. Alors :
— Z b
f (x)dx = 0 ⇔f est nulle sur [a, b].
a
— Z b
f (x)dx > 0 ⇔f est non nulle sur [a, b].
a

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Théorème 2.3.1. [Théorème fondamental de l’intégration]


Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b]. Alors la fonction Φ(x) est l’unique primitive de
f qui s’annule en a et définie par : Z x
Φ(x) = f (t)dt
a

Z x
Démonstration : Posons pour tout x ∈ R, Φ(x) = f (t)dt,
a
• Montrons que Φ est une primitive de f sur I = [a, b]. Soit x ∈ I, pour tout h non nul tel que
x + h ∈ I, on a :
x+h x+h
Φ(x + h) − Φ(x)
Z Z
1 1
− f (x) = f (t)dt − f (x) = (f (t) − f (x)) dt.
h h x h x
Soit ε un réel strictement positif quelconque. f est continue en x, donc il existe α > 0 tel que :
∀t ∈ [a, b] ∩ [x − α, x + α], |f (t) − f (x)| ≤ ε.

Dès lors, pour tout h ∈ [−α, α] \ {0}, on a d’après l’inégalité de la moyenne :


 si h > 0 :
Z x+h
Φ(x + h) − Φ(x) 1 h
− f (x) ≤ |f (t) − f (x)|dt ≤ ε=ε
h |h| x |h|
 si h < 0 :
x+h
Φ(x + h) − Φ(x) −h
Z
1
− f (x) ≤ |f (t) − f (x)|dt ≤ ε=ε
h |h| x |h|
Φ(x + h) − Φ(x)
On en déduit que : lim = f (x) . Ainsi, pour tout x ∈ I, Φ est dérivable en x
h→0 h
0
de dérivée Φ (x) = f (x). On a bien démontré que Φ est une primitive de f sur I = [a, b].
Ra
• Montrons que Φ est l’unique primitive de f sur I s’annulant en a. Par définition de a f (t)dt, Φ
s’annule en a.
Si G est une autre primitive de f sur l’intervalle I s’annulant en a, alors il existe une constante
cte ∈ R telle que : ∀x ∈ I G(x) = Φ(x) + cte . Comme G(a) = Φ(a), on a cte = 0 et donc
G ≡ Φ, ce qui prouve que Φ est l’unique primitive de f sur I s’anulant en a.
CQFD

♣REMARQUE
sur I.
! 2.3.2. Si f est une fonction continue sur un intervalle I, alors f admet des primitives

On déduit également du théorème fondamental le théorème suivant, qui constitue le principal outil pour
calculer des intégrales
Soit f une fonction continue sur l’intervalle I et F une primitive de f sur I.
Alors pour tous a et b éléments de I, on a :
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a).
a

On déduit également du théorème fondamental le résultat suivant , qui constitue le principal outil pour
calculer des intégrales.

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Proposition 4. Soient [a, b] un intervalle de R, x0 ∈ I et f : [a, b] → R une fonction continue.


Considérons la fonction F : [a, b] → R définie par :
Z x
∀x ∈ [a, b], F (x) = f (t)dt.
x0

La fonction F satisfaite aux propriétés suivantes :


1. F est continue sur [a, b] ;
2. F est de classe C 1 par morceaux ;
3. F est dérivable en tout point x de [a, b] en lequel f est continue et F 0 (x) = f (x).
4. Pour tout p ∈IN, si f est de classe C P ([a, b]), alors F est de classe C p+1 ([a, b]).

2.3.1 Etude d’une intégrale fonction de ses bornes


Soient I et J deux invervalles de R, u, v : I → R deux fonction de classe C 1 telles que u(I) ⊂ J
et v(I) ⊂ J et f : J → R une fonction continue.
Pour étudier une fonction ψ : I → R définie par
Z v(x)
ψ(x) = f (t)dt
u(x)

On aura intérêt à introduire une primitive F de f . On pourra alors écrire :

∀x ∈ I, ψ 0 (x) = f (v(x))v 0 (x) − f ((u(x))u0 (x).

et aussi
∀x ∈ I, ψ(x) = F (v(x)) − F (u(x)).
ce qui permettra par exemple de justifier l’éventuelle derivabilite de ψ, et le cas de calculer ψ 0

le:
Exemp 2.3.3. Exemple d’application
Z x2
Montrons que la fonction ϕ : sin(et )dt est de classe C 1 sur ]0, +∞[ et calculons sa derivée.
ln(x)
En effet, la fonction t 7→ sin(et ) est continue sur R, donc admet une primitive F sur R. On a alors

∀x > 0, ϕ (x) = F (x2 ) − F (ln(x)).

Or x 7→ ln(x) est de classe C 1 sur ]0, +∞[ à valeurs dans R, donc x 7→ F (ln(x)) est de classe C 1 sur
]0, +∞[. De même pour x 7→ F (x2 ).
Donc la fonction ϕ est bien de classe C 1 sur ]0, +∞[ et en dérivant comme fonction composée : ∀x > 0

1
ϕ0 (x) = 2xF 0 (x2 ) − F 0 (ln(x))
x
2 1
ϕ0 (x) = 2x sin(ex ) − sin(x).
x

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2.3.2 Inégalité pour les intégtrales

Théorème 2.3.4. [Théorème d’Inégalité de la moyenne] Soit f une fonction continue sur un inter-
valle [a, b]. Alors
Z b Z b
| f (x)dx| ≤ |f (x)|dx ≤ (b − a) max |f (t)|.
a a t∈[a,b]

Si a > b, on prendra soin de " remettre les bornes de l’intégrale dans le bon ordre". Comme
Rb Ra
a
f (x)dx = − b
f (x)dx, on écrira
Z a Z b Z b
| f (x)dx| = | f (x)dx| ≤ |f (x)|dx ≤ (a − b) max |f (t)|.
b a a t∈[a,b]

Théorème 2.3.5. [Cauchy-Schwarz]


Pour toutes applications f, g : [a, b] → R continues (ou par morceaux). On a
Z b 2 Z b  Z b 
2 2
f (t)g(t)dt ≤ f (t)dt g (t)dt
a a a

Preuve :
Soient deux applications f, g : [a, b] → R continues (ou par morceaux), pour tout scalaire α ∈ R,
on pose la fonction h définie par :

h(x) = f (x) + αg(x), ∀x ∈ [a, b].


R b
Puisque h2 (x) ≥ 0 pour tout x ∈ [a, b], alors a h2 (t)dt ≥ 0, par conséquent :
Z b Z b Z b
2 2 2
f (t)dt + α g (t)dt + 2α f (t)g(t)dt ≥ O, ∀αR
a a a

Il vient à considérer le trinôme suivant : à variable α ∈ R :


Z b Z b Z b
2 2
α g (t)dt + 2α f (t)g(t)dt + f 2 (t)dt ≥ O, ∀αR
a a a
Rb
Piusque ce trinôme est de signe positif ainsi le coéfficient a
g 2 (t)dt > 0, alors le discriminant est
de signe négatif, on obtient donc :
 Z b 2 Z b  Z b 
2 2
∆= 2 f (t)g(t)dt − 4 g (t)dt f (t)dt ≤ 0
a a a
On en déduit donc : 2 Z b
Z b  Z b 
2 2
f (t)g(t)dt ≤ f (t)dt g (t)dt
a a a
CQFD

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Théorème 2.3.6. [Inégalité de Minkowski]


Pour toutes applications f, g : [a, b] → R continues par morceaux. On a

1 1 1
Z b  Z b  Z b 
2 2 2
|(f + g)(t)|2 dt ≤ |f (t)|2 dt + |g(t)|2 dt
a a a

Preuve : Laisser à titre d’exercice.


le:
Exemp 2.3.7. 1. Soient f et g deux fonctions intégrables sur [a, b]. Supposons que f ≥ 0, g ≥ 0
et f g ≥ 1. Montrer que
Z b  Z b 
f (t)dt g(t)dt ≥ (b − a)2 .
a a

2. En utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwartz, montrer que pour toute fonction ϕ : [a, b] →]0, +∞[
intégrable, on a
Z b  Z b 
1
ϕ(t)dt dt ≥ (b − a)2 .
a a ϕ(t)

Etude du cas d’égalité dans l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour des intégrales d’applications conti-
nues.

Proposition 5. Soient deux fonctions f, g : [a, b] → R continues. Pour que


Z b 2 Z b  Z b 
f (t)g(t)dt = 2
f (t)dt 2
g (t)dt
a a a

Il faut et il suffit que {f, g} soit une famille liée : c’est à dire qu’il existe (α, β) ∈ R ∗ ×R∗ tel que

αf + βg = 0.

Preuve : Laisser à titre d’exercice.

2.3.3 Théorèmes de la moyenne pour les intégrales

Définition 2.3.8. f étant une fonction intégrable sur [a, b]. On appelle la valeur moyenne de f le
scalaire : Z b
1
µ= f (t)dt
b−a a
C’est la fonction constante qui a la même inégrale que f sur [a, b].

♣REMARQUE
prime par :
! 2.3.9. 1. Si une fonction f est périodique de période T la valeur moyenne s’ex-

Pr: H. MAHDIOUI page 73 ENSA-P C1 -


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2. On appelle valeur efficace de la fonction f la racine carrée de la valeur moyenne du carré de


f , c-à-d :
s
Z b
1
fef f = f 2 (t)dt
b−a a
Z T
1
µ= f (t)dt
T 0

3. Soit f : [a, b] → R une fonction continue par morceaux. On pose

m = inf f (x) et M = sup f (x)


x∈[a,b] x∈[a,b]

On a, donc : Z b
m(b − a) ≤ f (t)dt ≤ M (b − a)
a

La valeur moyenne de f est la hauteur d’un rectangle (à côtés parallèles aux axes et à base [a, b]) d’aire
Rb
a
f . La valeur moyenne de f est comprise entre m = inf f (x) et M = sup f (x).
x∈[a,b] x∈[a,b]

le:
Exemp 2.3.10. 1. Cas d’une fonction affine
Soit f une fonction affine définie sur [a, b], une telle fonctin s’écrit sous la forme :

f (b) − f (a)
f (x) = f (a) + (x − a)
b−a
La valeur moyenne de f sur [a, b] est définie par :
Z b
1 f (a) + f (b)
µ= f (x)dx =
b−a a 2

2. Calculons la valeur moyenne ym et la valeur efficace yef f de la fonction y = sin(x), dans l’intervalle
[0, π].
En effet, commençons d’abord par :
Z π
I= sin(t)dt = [− cos(t)]π0 = 2
0

2
La valeur moyenne cherchée est donc : ym = .
π
Calculons ensuite : l’intégrale :
Z π Z π
2 1 1 π
J= sin (t)dt = ( − cos(2t))dt = .
0 0 2 2 2
On en déduit par la suite, d’après la définition :

2 J 1 1
yef f = = et yef f = √
π 2 2

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Théorème 2.3.11. [Première formule de la moyenne]


Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b]. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b
1
f (x)dx = f (c).
b−a a

Théorème 2.3.12. [Généralisation de la première formules de la moyenne :]


Soit g une fonction intégrable positive ( ou de signe constant) sur [a, b]. Soit f une fonction continue
sur [a, b].
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b Z b
f (x)g(x)dx = f (c) g(x)dx
a a

le:
Exemp 2.3.13. Soit f une fonction continue sur [a, b], alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b
1
f (x)dx = f (c)
b−a a
Dans ce cas la fonction g est donc g(t) = 1 ∀t ∈ [a, b].

Théorème 2.3.14. [Deuxième formules de la moyenne :]


Soit g une fonction intégrable positive décroissante sur [a, b]. Soit f une fonction continue sur [a, b].
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b Z c
f (x)g(x)dx = g(a) f (x)dx
a a

Si g une fonction intégrable positive croissante sur [a, b]


Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b Z b
f (x)g(x)dx = g(b) f (x)dx
a c

Théorème 2.3.15. [Généralisation de la seconde formules de la moyenne :]


Soit g une fonction croissante ou décroissante sur [a, b] non nécessairement positive.
Soit f une fonction continue sur [a, b].
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que :
Z b Z c Z b
f (x)g(x)dx = g(a) f (x)dx + g(b) f (x)dx
a a c

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2.4 Procédés pratiques de calcul des primitives


Dans cette partie, nous indiquons de nombreux procédés de calcule des primitives. Nous avons
déjas remarquéque, dans quelque cas, la dérivation des fonctions simples nous fournit immédia-
tement des primitives. On commençe ainsi par le tableau suivant, obtenu à partir du tableau des
dérivées des fonctions usuelles, est à savoir par cœur ! ! Aucune connaissance théorique ne peut
remplacer un effort de mémoire.

2.4.1 Intégrales immédiates

Soit u une fonction dérivable sur un intervalle I

Pr: H. MAHDIOUI page 76 ENSA-P C1 -


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Primitives usuelles
C désigne une constante arbitraire. Les intervalles sont à préciser.

eαt
Z
eαt dt = +C (α ∈ R)
α

tα+1
Z Z
α dt
t dt = + C (α 6= −1) = Arctan t + C
α+1 1 + t2
Z Z
dt
√ = Arcsin t + C cos t dt = sin t + C
1 − t2
Z Z
dt
sin t dt = − cos t + C = tan t + C
cos2 t
Z Z  
dt dt t π
= −cotan t + C = ln tan + +C
sin2 t cos t 2 4
Z Z
dt t
= ln tan + C tan t dt = − ln |cos t| + C
sin t 2
Z Z
dt
cotan t dt = ln |sin t| + C = ln |t| + C
t
Z
dt 1 1+t
Z
dt √
2
= ln +C √ = ln t + t2 + α + C
1−t 2 1−t t2 + α
Z Z
ch t dt = sh t + C sh t dt = ch t + C
Z
dt
= th t + C
ch2 t
Z
dt
= −coth t + C
sh2 t
Z
dt
= 2Arctan et + C
ch t
Z Z
dt t
= ln th + C th t dt = ln (ch t) + C
sh t 2
Z
coth t dt = ln |sh t| + C

En pratique, on ramène le calcul des primitives au cas des fonctions figurant dans les tabeaux
précédents des primitives à l’aide dess procédés suivants :

Pr: H. MAHDIOUI page 78 ENSA-P C1 -


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Linéarité de l’intégrale

Si f et g sont deux fonctions de classe C 1 sur I = [a, b]. Soient α, β ∈ R, on a :


Z b Z b Z b
(αf (t) + βg(t))dt = α f (t)dt + β g(t)dt.
a a a

le:
Z
Exemp 2.4.1. Pour calculer la primitive suivante : cos4 (t)dt, on peut utiliser la propriété, déjas vue,
suivante :
1
cos4 (t) = (cos(4t) + 4 cos(2t) + 3).
8
Donc on en déduit : Z
1
cos4 (t)dt = (sin(4t) + 8 sin(2t) + 12t) + Cte.
32

Changement de variable

Soit ϕ une fonction définie sur un intervalle I = [a, b] de classe C 1 alors ϕ(I) est un intervalle fermé
borné et pour toute fonction f définie et continue sur ϕ(I), on a
Z ϕ(b) Z b
f (x)dx = (f oϕ(x)) ϕ0 (x)dx
ϕ(a) a

Après avoir vérifié que ϕ détermine bien une bijection on peut présenter les calculs de la façon
suivante :
1. On pose t = ϕ(u) ⇐⇒ (u = ϕ−1 (t)).
2. On calcule dt = (ϕ)0 (u)du.
Z Z
3. On obtient alors f (t)dt = f (ϕ(u)) × ϕ0 (u)du.

♣REMARQUE ! 2.4.2. L’origne de cette méthode se base sur la proprété de la dérivée de la composée
de deux fonctions dérivable :
[f og(x)]0 = g 0 (x) × f 0 (g(x)).
Il n’est pas du tout évident de trouver un ”bon changement de variable"
le:
Exemp 2.4.3.
R
1. Calculer I = cos 3xdx
L’élément différentiel ressemble à cos udu = d(sinu). Pour nousramener à ce cas simple posons u =
3x, d’où du = 3dx et donc
Z Z
du 1
I = cos 3xdx = cos(u) = sin(3x) + Cte
3 3

Intégration par parties

Si f et g sont deux fonctions de classe C 1 sur I = [a, b], la relation de la dérivée du produit f g
suivante :
[f g]0 = f 0 g + f g 0 , ou encore d(f g) = d(f )g + f d(g)
Nous donne la formule d’intégration par parties suivante :
Z b Z b
0 b
f (x)g(x)dx = [f (x).g(x)]a − f (x)g 0 (x)dx
a a

Pr: H. MAHDIOUI page 79 ENSA-P C1 -


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♣REMARQUE ! 2.4.4. 1. Grâce à cette méthode d’intégration par partie, on peut donner une
relation qui associe une fonction continue dérivable f à sa fonction dérivéée, par la relation suivante :
Z Z
f (t)dt = xf (x) − tf 0 (t)dt

R
2. La formule d’intégration par parties, montre que l’on peut se ramener au calcul de gdx, il se peut
que cette nouvelle primitive soit plus facile à calculer que la première.
Ce procédé s’appliquepour calculer les primitives des fonctions suivantes :
— Produit d’une fonction polynômiale par une fonction exponentielle ;
— Produit d’une fonction polynômiale par les fonctions trigonométriques cos ou sin ;
— Produit d’une fonction exponentielle par les fonctions trigonométriques cos ou sin ;
— Produit d’une fonction polynômiale par une fonction logarithme.
— Fonctions trigonométriques réciproques : arccos, arcsin, arctan, arc tanh, arcsh ....
— Certains Racinnes carrées.

♣REMARQUE ! 2.4.5. Intégrer t 7→ P (t) cos(t), t 7→ P (t) sin(t) ou t 7→ P (t) exp(t)


Pour intégrer des fonctions de la forme t 7→ P (t) cos(t), t 7→ P (t) sin(t) ou t 7→ P (t) exp(t) où P est un
polynôme, on procédera à des intégrations par parties successives. À chaque étape, on dérive le polynôme, et
on s’arrête lorsqu’on obtient un polynôme constant.

m p le : Z 2
Exe 2.4.6. 1. Calculer ln(t)dt.
1
Z 1
2. Calculer (sin(u))eu du.
Z0 π
3. Calculer t2 cos(t)dt.
0

2.4.2 Intégration des fonctions trigonométriques


Pour calculer de l’intégrale Z
R(sin(θ), cos(θ))dθ

où R est une fraction rationnelle à deux variables de sin et cos, on fait en général le changement
de varaible
 
θ
t = tan
2
Les formules de la ”tangente de l’arc moitié” permettent d’exprimer sinus, cosinus et tangente en
θ
fonction de tan( ). En effet :
2
1 − t2 2t 2dt
cos(θ) = , sin(θ) = et dθ =
1 + t2 1 + t2 1 + t2
Alors l’intégrale en question devient :

2t 1 − t2
Z Z  
2
R(sin(θ), cos(θ))dθ = R , dt
1 + t2 1 + t2 1 + t2

Pr: H. MAHDIOUI page 80 ENSA-P C1 -


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♣REMARQUE ! 2.4.7. Cette méthode conduit souvent à des calculs compliquées. Dans les cas par-
ticuliers suivants, on indique des changements de variables plus commandes : On pose Φ la fonction définie
par
Φ(θ) = R(cos(θ), sin(θ))
Alors
a) Si Φ est une fonction impaires en θ, on pose u = cos(θ)
b) Si Φ est une fonction paires en θ : on pose u = sin(θ)
c) Si Φ(π + θ) = Φ(θ), on pose u = tan(θ)
d) Si Φ(π − θ) = −Φ(θ), on pose u = sin(θ)
Dans les cas particuliers suivants, on fait des changements de variables mieux adaptés :
Z
R(sin(θ)) cos((θ))dθ, On pose t = sin(θ)
Z
R(cos(θ)) sin((θ))dθ, On pose t = cos(θ)
Z

R(tan(θ)) , On pose t = tan(θ)
cos2 (θ)

le:
Z
Exemp 2.4.8.
1 + cos(x)
1. Calculer dx.
1 + sin(x)
2. Calculer Z π
4 cos(θ)dθ
I=
0 1 + cos2 (θ)
en posant u = sin(θ).

2.5 Intégration des fractions rationnelles


2.5.1 Rappel sur les fractions rationnelles
Une fraction rationnelle F à une indéterminée est une expression du type
P
F =
Q
avec P et Q polynômes (Q est supposé non nul et bien sûr pour tout polynôme non nul R on a
R×P P
R×Q
=Q ).

Définition 2.5.1. Un élément simple de C(X) est une fraction rationnelle de la forme :
b
F (x) = , avec x et a, b ∈ C, n ∈ N∗
(x − a)n
Un élément simple de R(X) est une fraction rationnelle de la forme :
b cx + d
F (x) = ou F (x) =
(x − a)n (x2 + ax + b)n
avec x et a, b, c, d ∈ R, n ∈ N∗ (Dans le deuxième cas on a a2 − 4b < 0).

Pr: H. MAHDIOUI page 81 ENSA-P C1 -


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L’intérêt de cette notion est illustré par le théorème suivant :


Théorème 2.5.2. Dans l’espace K = R ou C, une fraction rationnelle de K(X) peut s’écrire de manière
unique comme somme d’un polynôme et d’éléments simples. Cette écriture s’appelle la décompo-
sition en éléments simples de la fraction rationnelle.
le:
Exemp 2.5.3. La décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle :
x3 + x2 + x − 1
F (x) =
x3 − x
est la décomposition suivante :
1 1 1
F (x) = 1 +
+ +
x+1 x−1 x
L’utilisation la plus fréquente de la décomposition en éléments simples est le calcul de primitives
mais elle peut être utilisée aussi pour calculer la dérivée n-ème ;
le:
Exemp 2.5.4. Soit la fraction rationnelle suivante :
x3 + x2 + x − 1 1 1 1
F (x) = 3
=1+ + +
x −x x+1 x−1 x
Alors : Z Z Z Z Z
1 1 1
F (x) = 1dx + dx + dx + dx.
x+1 x−1 x
 (m)
1 m!
En observant que : = (−1)m on en tire :
t−a (t − a)m+1
 
(m) m 1 1 1
F (x) = (−1) (m!) − +
(t − 1)m+1 (t + 1)m+1 tm+1
Pratique de la décomposition en éléments simples : On peut appliquer la méthode suivante : on
factorise le dénominateur, puis on écrit formellement le type de la décomposition en éléments
simples avec des coefficients inconnus, on calcule ensuite ces coéfficients à l’aide des lemmes qui
suivent.
P
Lemme 2.5.5. Soit F = une fraction rationnelle et soit E le quotient de la division de P par Q, i.e.
Q
P = EQ + R avec deg(R) < deg Q alors E est la partie entière de la fraction F.
Lemme 2.5.6. Soit Q(x) = (x − a)m Q1 (x) avec Q1 (a) 6= 0 et F = P/Q dont la décomposition s’écrit :
um P (a) m!P (a)
F = +... alors um = = (m) .
(X − a)m Q1 (a) Q (a)
Pour traiter les calculs avec des pôles multiples le plus économique est d’utiliser le lemme suivant :
Lemme 2.5.7. Lemme 3 (Division aux puissances croissantes ) Soit α ∈ K. Considèrons deux polynômes
P, Q ∈ K[X] avec Q(α) 6= 0 alors pour tout k ∈ N il existe ai ∈ K et R ∈ K[X] tels que :
P (x) = (a0 + a1 (x − α) + ... + αk−1 (x − α)k−1 )Q + (x − α)k R
P
En particulier si F (x) = alors la partie de la décomposition en éléments simples de F corres-
(x − α)k Q
pondant au pôle α s’écrit :
ak ak−1 a1
F (x) = + + .... +
(x − α)k (x − α)k−1 (x − α)1

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Méthode pratique pour décomposer une fraction en éléments simples :

le:
Exemp 2.5.8.
1
1. Décomposer la fraction F (x) = . Puis intégrer
− x3
+x−2 2x2
En effet, d’après les résultats précedents, on décompose F en éléments simples suivants :

1 1 a bx + c
F (x) = = = + 2 F
x3
| − 2x2 {z+ x − 2}
2
(x − 2)(x + 1) (x − 2) (x + 1)
| {z } | {z }
Forme primale Forme foctorisée Forme décomposée

Pour trouver la valeur de a, on procède comme suit :

1 1
a = F (x) × (x − 2)|remplacer x par le pôle correspondant 2 = =
(x2 + 1) x=2 5

Pour les deux scalaires restants b et c, on peut réagir comme suit :


• Pour une autre valeur choisée différemment des pôles de F , comme x = 0, on obtient la simple
équation suivante :
a c
F (0) = +
(0 − 2) (0 + 1)
−2
qui donne c = 5
.
• Pour trouver le coefficient b, on multiplie l’équation (F) par x et on fait x → +∞, c-à-d :

ax bx2 + cx
lim xF (x) = lim + 2
x→+∞ x→+∞ (x − 2) (x + 1)
il vient donc :
−1
0 = a + b, qui donne b=
5
On en déduit ainsi la décomposition suivante :

1 1 x+2 1 1 1 2x 2 1
F (x) = = − = − −
x3
| − 2x2
{z+ x − 2}
2
5(x − 2) 5(x + 1) 2 2
5 (x − 2) 10 (x + 1) 5 (x + 1)
| {z } | {z }
Forme primale Forme décomposée Forme à intéger facilement

Par suite :
Z Z Z Z
1 1 1 2x 2 1
F (x)dx = − 2

5 (x − 2) 10 (x + 1) 5 (x2 + 1)
| {z }
Forme simple

1 1 2
= ln |x − 2| − ln(x2 + 1) − arctan(x) + Cte
|5 10 {z 5 }
Forme primitive

x
2. Décomposer la fraction G(x) = , puis intégrer
(x − + 1) 1)2 (x2
En effet, Décomposons en éléments simples :

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x a b cx + d
G(x) = = + + 2 (♣)
(x − 1)2 (x2 + 1) (x − 1) (x − 1) 2 (x + 1)
On doit faire attention dans cette exemple, le fait que la démarche précédent doit être applique dans un
premier temps sur le coéfficient b car x = 1 est un pôle double (multiple d’orde de multiplicité 2), on
a donc
x
• b = G(x) × (x − 1)2 |x=1 = = 1.
+ 1) x=1 2
(x2
• En démarrant par l’équation (♣) , on multiplie par x et on fait x → +∞, c-à-d :

ax bx cx2 + dx
lim xG(x) = lim + +
x→+∞ x→+∞ (x − 1) (x − 1)2 (x2 + 1)
qui donne a + c = 0 en suit pour une valeur de x = 0 on obtient aussi 0 = 21 − a + d et pour
x = 2 on trouve 2 = 5a + 5b + 2c + d, d’où un système d’équations de trois inconnues donnent :

−1
a = 0, c=0 et d=
2
donc
x 1 1
G(x) = = −
(x − 1)2 (x2 + 1) 2(x − 1)2 2
2(x + 1)
Par suite
−1
Z Z Z Z
xdx dx dx 1
G(x)dx = = − = − arctan(x)+Cte.
(x − 1)2 (x2 + 1) 2(x − 1)2 2
2(x + 1) 2(x − 1) 2

2.5.2 Intégration des éléments simples


P (x)
Soit une fraction rationnelle, où P (x), Q(x) sont des polynômes à coefficients réels. Alors la
Q(x)
P (x)
fraction s’écrit comme somme d’un polynôme E(x) ∈ R[x] (la partie entière) et d’éléments
Q(x)
simples d’une des formes suivantes :

γ αx + β
ou avec b2 − 4ac < 0.
(x − x0 )k (ax2 + bx + c)k

Alors on aura dans ce cas :

P (x) γ
= E(x) +
Q(x) (x − x0 )k
Ou bien cette forme :
P (x) αx + β
= E(x) + avec b2 − 4ac < 0.
Q(x) (ax + bx + c)k
2

1. Il est facile d’intégrer le polynôme E(x).


γ
2. Intégration de l’élément (sur ] − ∞, x0 [ ou ]x0 , +∞[).
(x − x0 )k
Z
γ
— Si k = 1, alors dx = γ ln |(x − x0 )| + cte
(x − x0 )k

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— Si k ≥ 2 alors
Z Z
γ γ
dx = γ(x − x0 )−k dx = ((x − x0 )−k+1 ) + cte
(x − x0 )k −k + 1
αx + β
3. Pour le deuxième cas : Intégration de l’élément simple . On écrit cette fraction
(ax2 + bx + c)k
sous la forme :
αx + β 2ax + b 1
= γ × + δ ×
(ax2 + bx + c)k (ax2 + bx + c)k (ax2 + bx + c)k

u0 (x) (u(x))−k+1
Z Z
2ax + b
(A) dx = dx = + cte, Alors
(ax2 + bx + c)k uk (x) −k + 1
Z
2ax + b 1
dx = (ax2 + bx + c)−k+1 + cte
(ax2 + bx + c)k −k + 1
Z
1
(B) Si k = 1, calcul de dx.
ax2
+ bx + c
Par un changement de variable u = px + q on se ramène à calculer une primitive du type
Z
1
2
du = arctang(u) + cte
u +1
Z
1
(C) Si k ≥ 2, calcul de dx.
(ax + bx + c)k
2

On effectue le changement de variable u = px + q pour se ramener au calcul de


Z
1
Ik = du.
(1 + u2 )k
Une intégration par parties permet de passer de Ik à Ik−1 .

2.6 Intégrales abéliennes


Les intégrales abéliennes (introduites par Niels Abel au début du XIX e siècle) sont des primitives
faisant intervenir des radicaux. Nous allons voir quelques cas particuliers très importants à savoir :
Z
dx
2.6.1 Primitives de Forme I = √
ax2 + bx + c
— Lorsque a = 0, le changement de variable t = bx + c montre que :
2√ 2√
Z
1 dt
I= √ = t= bx + c + Cte.
b t b b

— Lorsque a 6= 0, on écrit le trinôme ax2 + bx + c sous forme canonique :

b 2 4ac − b2
 
2
ax + bx + c = a (x + ) +
2a 4a2
On est ramené à l’un des trois sous cas suivants :

Pr: H. MAHDIOUI page 85 ENSA-P C1 -


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Z
du u
 √ = Arc sin( ) + Cte (k désigne un nombre réel strictement positif)
k2
−u 2 k
Z
du u
 2 2
= Arc tan( ) + Cte (k désigne un nombre réel strictement positif)
k +u k
−du
Z
u
 √ = kArc cos( ) + Cte (k désigne un nombre réel strictement positif)
k 2 − u2 k
La dernière expression n’étant valable que si u > k, on retiendra plutôt :
r
u−k
Z
du 1
= ln | | + Cte
u2 − k 2 k u+k
Z
dx
2.6.2 Primitives de Forme I = √
(px + q) ax2 + bx + c
On se ramène au cas précédent en posant :
1
t=
px + q
Supposons par exemple que t > 0, alors :
dx −dt 1 − qt
= , x=
px + q t pt
et
√ 1p
ax2 + bx + c = a(1 − qt)2 + b(1 − qt)pt + cp2 t2
pt
Finalement : Z
pdt
I=−
(aq 2 − bpq + cp2 )t2
+ (bp − 2aq)t + a

♣REMARQUE ! 2.6.1. Sous des exemples numériques ; on obtient des expressions très simples.

Z p
2.6.3 Primitives de Forme I = ax2 + bx + cdx

— Lorsque a = 0, le changement de variable t = bx + c montre que :


1 √
Z
2 2
I= tdt = t3/2 = (bx + c)3/2 + Cte.
b 3b b
— Lorsque a 6= 0, on écrit le trinôme ax2 + bx + c sous forme canonique :
b 2 4ac − b2
 
2
ax + bx + c = a (x + ) +
2a 4a2
On est ramené à l’un des trois sous cas suivants :(k désigne un nombre réel strictement
positif)
Z √ Z √ Z √
I= 2 2
k − u du, J= 2 2
k + u du, K = u2 − k 2 du

On peut par la suite, intégrer par parties, comme a été dit précédement. On peut aussi
utiliser un changment de variable.

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Z s !
n
αx + β
2.6.4 Primitives de Forme I = R x, dx
γx + δ
Z s !
αx + β
On veut calculer les primitives de la forme R x, n dx, où R est une fraction
γx + δ
rationnelle et avec ad − bc 6= 0.

On effectue le changement de variables suivant :


s
n αx + β tn δ − β
t= de sorte que : x = g(t) =
γx + δ a − tn γ

et que dx = g 0 (t)dt
Z
On se ramène ainsi à calculer R(g(t), t) × g 0 (t)dt, primitive d’une fraction rationnelle.

le:
Z
Exemp 2.6.2. Exemple On cherche à calculer
dx
√ √
1+x− 31+x
Forme 2
Z √
On veut calculer les primitives de la forme R(x, ax2 + bx + c)dx
avec a 6= 0 et b2 − 4ac 6= 0

Dans ce cas, on traite plusieurs cas selon le signe de a et de b2 − 4ac > 0. En effet
Si b2 − 4ac > 0, plusieurs cas√se présentent :
√ p
— Si a < 0, on écrit y = ax2 + bx + c sous la forme y = −a q 2 − (x − p)2
Puis on effectue le changement de variable x − p = q cos(θ)

(y devient q −a sin(θ))

On se ramène alors au calcul de primitives de fractions rationnelles en sinus et cosinus.

le:
Z √
Exemp 2.6.3. Exemple : Calculer 1 − x2 dx.

Si b2 − 4ac > 0, et quel que soit le signe de a, une autre méthode est d’écrire

ax2 + bx + c = a(x − α)(x − β) où α, β sont des variables distincts

Puis, on obtient : s 


2
x−β
ax + bx + c = |x − α| a
x−α
et on se ramène aux primitives traitées dans la forme 1.

Pr: H. MAHDIOUI page 87 ENSA-P C1 -


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Z  p 
2.6.5 Primitives de Forme I = 2
R x, ax + bx + c dx
Z s !
αx + βn
On veut calculer les primitives de la forme R x, dx, où R est une fraction
γx + δ
rationnelle à deux indéterminées.

— Lorsque a = 0, on retombe sur le cas précédent.


— Lorsque a 6= 0, on met le trinôme ax2 + bx + c sous forme canonique :

b 2 4ac − b2
 
2
ax + bx + c = a (x + ) +
2a 4a2

4ac − b2 b
Posons k = et t = x + 2a
, nous nous ramenrons au calcul d’une primitive de la forme :
4a2
p
J = S(t, a(t2 − k)))dt

Distinguons ainsi lles trois cas suivants :



1. a > 0 et k < 0, On pose t = −ksh(u).

2. a > 0 et k > 0, On pose t = kch(u).

3. a < 0 et k > 0, On pose t = k sin(u).

Astuce de Calcul
Z √
— Les primitives de la forme ax2 + bx + cdx peuvent se calculer en intégrant par parties.
Z √
Exemple : On veut calculer t2 − 1dt.
√ √
— Le calcul des primitives de fonctins de la formes R(x, ax + b, cx + dZse ramène, après un
√ p
chagment de variable t = cx + d, à un calcul de primitive de la forme F (t, αt2 + βt + γdt
où F une fraction rationnelle.
— Le calcul des primitives de la forme
Z
dx
p
(x + a)n αx2 + βx + γ

1
est considérablement simplifié en effectuant le changement de variable t = .
x+a
b) a > 0 : On divise par le coefficient a pour retrouver le nouveau polynôme
Q(x)
e = x2 + 2ebx + e c
p
En faisant le changement de variable t = x2 + 2ebx + e c − x.
On obitent
2ebt − ec − t2
q
Q(x) =
e
2(eb − t)
et on est ramené à l’intégrale d’une fraction rationnelle.

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On souhaite intégrer les fractions rationnelles

αx + β
f (x) =
ax2+ bx + c
avec α, β, a, b, c ∈ R, et a 6= 0 et (α, β) 6= (0, 0). Dans ce cas, on a les trois situations de bases
suivantes :
Premier Cas : Le dénominateur ax2 + bx + c possède deux racines réelles distinctes x1 , x2 ∈ R
Deuxième Cas : Le dénominateur ax2 + bx + c possède une racine double x0 ∈ R.
Troisième Cas : Le dénominateur ax2 + bx + c ne possède pas de racine réelle.

2.7 Partie II : Intégrale de Riemann


L’objet de cette partie est de définir l’intégrale d’une fonction f sur un intervalle [a, b] sans postuler
l’existence d’une primitive de la fonction f . Dans le calcul d’intégrales, on n’est pas toujours en
mesure d’obtenir des expressions exactes. Il se peut que l’obtention d’une primitive soit impos-
sible ou trop compliquée.
Rb
Pour pallier à ce problème, on cherche une approximation de l’integrale I(f ) = a f (x)dx par une
somme de surfaces de rectangles, de trapèzes ou d’autres formes géométriques dont on sait
calculer l’aire.
À la différence de l’aire géométrique, toujours positive, l’aire algébrique peut être positive ou
négative. Par définition, l’aire algébrique est égale à l’intégrale.

L’intégrale introduit dans la première partie est un symbole commode pour présenter l’ensemble
des primtive d’une fonction sur un intervalle donné :
Z
f (t)dt = F (x) + Cte; avec F 0 (x) = f (x).

En particulier, la primitive d’une fonction continue f qui s’annule pour x = x0 a été notée par :
Z x
f (t)dt = F (x) − F (x0 ).
x0

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2.8 Intégrales de fonctions en escalier.


Pour cette question de mesurer l’aire, les fonctions les plus simples sont les "fonctions en escalier" :
elles sont constantes sur des sous-intervalles formant une partition de I Si une fonction v prend
les valeurs v1 , v2 , ..., vp sur ces intervalles, l’intégrale de v est par définition le nombre
Z b
v(t)dt = I(v) = l1 v1 + ... + lp vp
a

Définition 2.8.1. Une subdivision σ d’un intervalle I = [a, b] est une suite finie strictement crois-
sante x0 < ... < xi < ... < xn d’éléments de [a, b] telle que

x0 = a , xn = b et xi ∈ [a, b], ∀i ∈ {0, 1, 2, ..., n}.

On la note par σ{a, x1 , ..., xi , ..., xn−1 , b}.


Ainsi, à chaque subdivision σ, on a ”n” intervalles fermés bornés associés [xi , xi+1 ] pour 0 ≤ i ≤ n − 1.
On définit alors le pas de la subdivision comme étant

h= sup (xi+1 − xi ) .
0≤i≤n−1

Cette unité de mesure est parfois appelé Le diamétre de la subdivision (comme la plus grande longueur
des intervalles [xi , xi+1 ]) :

c-à-d diam{σ} = sup (xi+1 − xi )


0≤i≤n−1

♣REMARQUE ! 2.8.2. importante


1. On admettra que la subdivision est telle que :

lim diam(σ) = 0.
n→+∞

2. On utilisera souvent la subdivision suivante


i
x0 = a et pour 1 ≤ i ≤ n, xi = a + (b − a).
n
(b − a)
Il est facile de constater que le pas est .
n

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3. On dit qu’une subdivision σ est plus fine qu’une subdivision σ 0 si tous les points de σ 0 appartiennent
à σ.
En d’autres termes, σ s’obtient de σ 0 en ajoutant d’autres points de l’intervalle I = [a,b] et en ordonnant
la nouvelle famille de points obtenue.

Définition 2.8.3. Soit f : [a, b] → R. On dit que f est une fonction en escalier lorsqu’il existe une
famille de réels (x0 , x1 , ..., xn ) (une subdivision de [a, b]) tels que :

la restriction de f à chaque intervalle ]xk , xk+1 [ est constante,

autrement dit il existe (λ0 , λ1 , ..., λn−1 ) ∈ Rn tel que :

∀k ∈ {0, 1, 2, ....., n − 1}, ∀x ∈]xk , xk+1 [, f (x) = λk

Définition 2.8.4. Intégrale d’une fonction en escalier


Soit f ∈ ξ([a, b]), et la famille (x0 , x1 , ..., xn ) une subdivision de [a, b] adaptée à f et (λ0 , λ1 , ..., λn−1 ) ∈
Rn les valeurs prises par f sur les intervalles ]xk , xk+1 [, c-à-d :

∀k ∈ {0, 1, ...n − 1}, f (t) = λk , ∀t ∈ [xk , xk+1 ]


On appelle intégrale de f sur [a, b] le réel :
Z b n−1
X
I(f, σ) = f (t)dt = (xk+1 − xk ).λk
a k=0

le:
Exemp 2.8.5. — Dans le cas où f est la fonction constante sur [a, b] égale a λ, on a :
Z b
f (t)dt = λ(b − a)
a

— Sur chaque intervalle [xi , xi+1 ] la fonction f est remplacée par une fonction constante.

Pr: H. MAHDIOUI page 91 ENSA-P C1 -


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Soit f une fonction en escalier définie sur [a, b] . Considérons la subdivision suivante :
b−a (b − a)
x0 = a, x1 = a + , ....., xk = a + k , ... , xn = b
n n
Rb
Les aires des fonctions négatives sont négalives : a f (x)dx = nk=0 b−a
P
n
f (xk )

b−a
La somme des aires des rectangles de base et de hauteurs
n
respectives f (a), f (x1 ), f (x2 ), ..., f (xk ), ..., f (b) a pour valeur
n
b−a Xb−a
In = [f (x0 ) + f (x1 ) + f (x2 ) + ... + f (xk ) + ... + f (b)] = f (xk )
n k=0
n

que nous prenons pour valeur approchée de l’aire.

On peut donc chercher à remplacer l’aire définie par une fonction f par l’aire définie par des
fonctions en escaliers bien choisie. l’idée de cette approche se base sur les deux étapes sui-
vantes :

Soit f une fonction définie continue et bornée sur [a, b],


Etape 1 On minore l’aire de l’intégrale de f sur [a, b] par l’aire de n’importe quelle fonction en
escalier qui se trouve en dessous de la courbe de f , et donc par la borne supérieure de
toutes ces aires.
Ceci fournit un nombre fini noté par I− (f ).
Etape 2 On majore l’aire de l’intégrale de f sur [a, b] par l’aire de n’importe quelle fonction
en escalier qui se trouve en dessus de la courbe de f , et donc par la borne inférieure de
toutes ces aires.
Ceci fournit un nombre fini noté par I + (f ).
Pour définir l’intégrale d’une fonction f plus générale, on l’encadre par des fonctions en
escalier u et v prenant des valeurs u1 , ..., up et v1 , ..., vp sur des sous-intervalles :
Sur la figure suivante, l’aire Aire(f ) sous le graphe de f satisfait ainsi encadrement :

I− (u) ≤ Aire(f ) ≤ I+ (v).

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Si l’on peut construire des encadrements de plus en plus précis, de ma-


nière que I(v) − I(u) tende vers 0, on prendra comme définition de
l’intégrale de f la limite commune des nombres I(u) et I(v).

Définition 2.8.6. Une fonction f définie et bornée sur [a, b] est dite intégrable au sens de Riemann
sur [a, b] si les deux nombres réels I− (f ) et I + (f ) sont égaux. On note alors I(f ) ce nombre qui s’appelle
l’intégralle de la fonction f , par Z a
I(f ) = f (t)dt.
b

( on précise "intégrable au sens de Riemann" pour différencier avec d’autre définitions de l’intégrale ;)

Consédérons une fonction f bornée sur un intervalle fermé [a, b]. Soit σ une subdivision de [a, b].
On désigne par mi et Mi respectivement la borne inférieure et la borme supérieure de la fonction
f sur l’intervalle [xi , xi+1 ].
mi = inf{f (x), x ∈ [xi , xi+1 ]}
Mi = sup{f (x), x ∈ [xi , xi+1 ]}
Par conséquent, on obtient deux constantes qui encadre la fonction f sur chaque sous intervalle
[xi , xi+1 ] comme suit :

∀ci ∈ [xi , xi+1 ], mi ≤ f (ci ) ≤ Mi


ci qui donne l’existence de deux fonctions en escalier qui encadrent la fonction f .
On associe à la subdivision σ deux sommes s et S, dite sommes de Darboux définie par :

s(σ) = (x1 − a)m0 + .. + ... + (xi+1 − xi )mi + ... + (b − xn−1 )mn−1


S(σ) = (x1 − a)M0 + .. + ... + (xi+1 − xi )Mi + ... + (b − xn−1 )Mn−1
Les sommes s(σ) et S(σ) peuvent être interprétées comme représentant des la somme des aires
des rectangles respectivement ”inférieurs” et ” supérieurs”. ()

Propriétés 2.8.7. Propriétés des sommes s(σ) et S(σ)


(a) (sn = s(σ))n est une suite croissantes ;
(b) (Sn = S(σ))n est une suite décroissantes ;
Pour établir ces deux propriétés, il suffit de raisonner sur l’intervalle [xi , xi+1 ].
(c) Soient σ1 et σ2 deux subdivisions quelconques alors

s(σ1 ) ≤ S(σ2 ).

Les sommes sn = s(σ) et Sn = S(σ) forment alors deux suites adjacentes. Leurs limites commune
est appelés intégrale de la fonction f sur l’intervalle [a, b] et se note :
Z b
lim sn = lim Sn = I(f ) = f (x)dx
a

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2.8.1 Somme de Riemann et Méthode pratique de Calcul


Soit une partition quelconque de l’intervalle fermé borné [a, b] :

x0 = a, < x1 < x2 < .... < xn−1 < xn = b

c1 ∈ [x0 , x1 ], c2 ∈ [x1 , x2 ], .........., cn ∈ [xn−1 , xn ]


Soit f continue sur [a, b], on considère la somme

Sn = (x1 − x0 )f (c1 ) + (x2 − x1 )f (c2 ) + ...... + (xn − xn−1 )f (cn )


n
X
= (xk − xk−1 )f (ck )
k=1

b−a
On pose par la suite : h = xk − xk−1 = pour tout k et et ck = a + kh .
n

Définition 2.8.8. Soit f continue sur [a, b] et n ∈ IN∗ . On appelle les sommes de Riemann de f sur
[a, b] les quantites suivantes :
n n−1
b−aX b−a b−aX b−a
Sn = f (a + k ) et Tn = f (a + k )
n k=1 n n k=0 n

Théorème 2.8.9. Si f est continue sur [a, b] alors les suites (Sn )n∈IN et (Tn )n∈IN definies ci-dessus
convergent vers
Z b
f (x)dx
a

C’est-à-dire Z b
lim Sn = lim Tn = f (x)dx
n→+∞ n→+∞ a

On dit alors que la fonction f est intégrable sur l’intervalle fermé borné [a, b].

Démonstration : Soit une partition quelconque de l’intervalle fermé borné [a, b] :

x0 = a, < x1 < x2 < .... < xn−1 < xn = b

c1 ∈ [x0 , x1 ], c2 ∈ [x1 , x2 ], .........., cn ∈ [xn−1 , xn ]


On considère la somme suivante :
n−1
b−aX b−a
Tn = f (a + k )
n k=0 n
f étant une fonction continue sur l’intervalle [a, b], elle est uniformément continue sur [a, b], c-à-d :
pour tout x, y ∈ [a, b] on a

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∀ε > 0, ∃α > 0, |x − y| < α ⇒ |f (x) − f (y)| < ε


On applique, par conséquent cette continuité uniforme sur l’intervalle [x, xk ] ⊂ [xk , xk+1 ] ⊂ [a, b],
en effet :
b−a
Soit n ∈ N∗ tel que < α. Alors
n
∀ε > 0, ∃α > 0, |x − xk | < α ⇒ |f (x) − f (xk )| < ε
Donc
∀ε > 0, ∃α > 0, |x − xk | < α ⇒ f (x) − ε < f (xk ) < f (x) + ε
On intégrant sur l’intervalle [xk , xk+1 ] la double inégalité f (x) − ε < f (xk ) < f (x) + ε, on obtient :
Z xk+1 Z xk+1 Z xk+1 Z xk+1 Z xk+1
f (x)dx − εdx < f (xk )dx < f (x)dx + εdx
xk xk xk xk xk

d’où
xk+1 xk+1
ε(b − a) b−a ε(b − a)
Z Z
f (x)dx − < f (xk ) < f (x)dx +
xk n n xk n
En faisant la somme de k = 0 à n − 1, on trouve :
n−1 Z xk+1 n−1 n−1 n−1 Z xk+1 n−1
X X ε(b − a) X b−a X X ε(b − a)
f (x)dx − < f (xk ) < f (x)dx +
k=0 xk k=0
n k=0
n k=0 xk k=0
n
Z b Z b
f (x)dx − ε(b − a) < Tn < f (x)dx + ε(b − a)
a a

On en déduit ainsi la définition de la limite suivante


Z b
b−a
∀ε > 0, ∃α > 0, <α ⇒ f (x)dx − Tn < ε(b − a) = ε0
n a

qui donne finalement


b
b−a
Z
∀ε > 0, ∃α > 0, < n ⇒ f (x)dx − Tn < ε
α a

On note ainsi
n−1 b
b−aX b−a
Z
lim Tn = lim f (a + k )= f (t)dt
n→+∞ n→+∞ n k=0 n a

Faisons des calculs analogues pour la suite Sn , en appelant la continuité uniforme sur l’intervalle
l’intervalle [xk−1 , x] ⊂ [xk , xk+1 ] ⊂ [a, b].
CQFD

Interprétation géométrique
b−a
Ce théorème traduit l’idée que la somme des surfaces des petits rectangles ( de largeur ) tend
n
vers la surface sous la courbe quand la largeur des rectangles tend vers.
b−a
Dans le graphique ci-dessous, on pose : h = et xk = a + kh de sorte que
n

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Soit f une fonction continue sur [a, b], alors la suite (un )n définie par :
n   Z b
b−aX (b − a)
un = f a+i tend vers f (x)dx.
n i=1 n a

n   Z 1
1X i
lim f = f (t)dt
n→+∞ n n 0
i=1
n  
b−aX (b − a)
Les suites de la forme un = f a+i peuvent être interprétées comme des sommes
n i=1 n
d’aires algébriques de rectangles (les rectangles au-dessus de l’axe des abscisses sont comptés po-
sitivement, les rectangles en dessous sont comptés négativement).

le:
Exemp 2.8.10.
1. La fonction f : t → t4 est continue sur [0, 1] donc :
n n 1  5 1
k4
Z
X 1X k 4 t 1
lim = lim f( ) = t dt = = .
n→+∞
k=1
n5 n→+∞ n k=1 n 0 5 0 5
n−1
X 1
2. Étudier la limite de la somme
k=0
n + 2k
En effet :
n−1 n−1
X 1 1X 1
Z 1
1 h √ i1 √
lim = lim = = ln( 1 + 2x) = ln( 3).
n→+∞
k=0
n + 2k n→+∞ n k=0 1 + 2k/n 0 1 + 2x 0

3. Étudier la limite de la suite (un ) définie par


n−1
X 1
un = n
k=0
(n + k)2

En effet :
n−1 n−1 1  1
−1
Z
X 1 1X 1 1 1
lim = lim = = = .
n→+∞
k=0
(n + k)2 n→+∞ n k=0 (1 + k/n)2 0 (1 + x)2 (1 + x) 0 2

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Inversement
Le théorème (2.8.9) permet aussi de calculer certaines intégrales. (Ceci est exceptionnel)
Un Exemple classique est de calculer l’intégrale suivante :
Z π
I= ln(1 − 2a cos(x) + a2 )dx
0

On doit supposer que le paramètre |a| < 1 pour que la fonction soit continue sur l’intervalle [0, π].
D’après les résultats du théorème précédent , on a que :
n−1
πX kπ
I = lim ln(1 − 2a cos( ) + a2 )
n→+∞ n n
k=0

Or la somme précédente se transforme en produit comme suit :


n−1 n−1
Y !
X kπ kπ
ln(1 − 2a cos( ) + a2 ) = ln 1 − 2a cos( ) + a2
k=0
n k=0
n
et comme   
kπ 2 ikπ
 −ikπ

1 − 2a cos( ) + a = 1 − ae n 1 − ae n (?)
n
Alors
n−1
Y 
kπ 2
1 − 2a cos( ) + a = P (a) = un polynôme à variable a de degré 2n
k=0
n
D’après la relation (?) P est un polynôme de degré 2n dont les racines sont toutes les racines
(2n)ièmes de 1, sauf la racine (−1) qui a (1 − a2 ) en facteur. On en déduit :
1−a
P (a) = (1 − a2n )
1+a
 
π 1−a
et comme |a| < 1 et que lim ln (1 − a2n ) = 0
n→+∞ n 1+a
Par conséquent
n−1
πX kπ
I = lim ln(1 − 2a cos( ) + a2 ) = 0
n→+∞ n n
k=0

2.8.2 Formule de Taylor avec reste intégral

Théorème 2.8.11. Soit f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I. Pour tout a et b éléments de
I, on a :
n Z b
X (b − a)k (k) (b − t)n (n+1)
f (b) = f (a) + f (t)dt
k=0
k! a n!
Cette égalité est appelée formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n.

Preuve : On démontre cette relation par une récurrence sur n ∈ N.

Pr: H. MAHDIOUI page 97 ENSA-P C1 -


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Pour n = 0 f étant de classe C 1 sur [a, b], alors :


Z b
f (b) = f (a) + f 0 (t)dt
a

Supposons-la vraie pour un entier fixe n. A l’aide d’une intégration par parties appliquée sur
b
(b − t)n (n+1)
Z
f (t)dt
a n!

on montrer que ceci est aussi vérifié pour n + 1.

2.9 Méthodes de calcul approché d’intégrales


2.9.1 A-Méthode des rectangles
En géométrie, on ne connaît pas de formule permettant d’évaluer l’aire d’une telle surface. Afin
d’obtenir différentes approximations de cette aire, voici une méthode qui se base sur les aires des
rectangles.
Généralisation : Soit une fonction f , continue et positive dans l’intervalle [a, b] . Divisons l’inter-
valle
[a, b] en n sous-intervalles, non nécessairement de même longueur. Nous obtenons ainsi les réels
xi , extrémités de ces sous-intervalles, avec

a = x0 < x1 < x2 < x3 < ... < xn−1 < xn = b.


La figure ci-dessous montre un exemple d’une telle subdivision avec n = 6 .

Sur chaque intervalle ]xi−1 , xi [, on remplace f par la fonction constante ck = f (xi−1 ). L’intégrale de
la fonction en enscalier obtenue est alors :
n−1   n−1
X b−a b−aX
Rn (f ) = ck = f (xi ).
i=0
n n i=0

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C’est un cas particulier de somme de Riemann de f associée à la subdivision adapter à l’intervalle


[a, b]. Cette intégrale est égale à l’aire de la réunion des rectangles de sommets (xi , 0), (xi+1 , 0),
(xi+1 , f (xi )) et (xi+1 , f (xi )), d’où le nom de la méthode méthode des rectangles. Cette méthode
élémentaire sa efficacité numérique est assez limitée car l’incertitude est un O( n1 ), ainsi que
nous le montrons dans le lemme suivant.

Lemme 2.9.1.
Soit f une fonction de classe C 1 sur l’intervalle [a, b] dont la dérivée est bornée( c’est à dire : il existe
M > 0 telle que f 0 ≤ M ).
Si α et β sont deux éléments de [a, b] tels que α ≤ β, on a :
Z β
M
f (t)dt − (β − α)f (α) ≤ (β − α)2 .
α 2

Démonstration : Si F est une primitive de f , on a d’après l’inégalité de Taylor-Lagrange :


Z β
f (t)dt − (β − α)f (α) = |F (β) − F (α) − (β − α)F 0 (α)|
α

(β − α)2
≤ sup |F 00 |
2
M (β − α)2
≤ .
2

Incertitude de la méthode des rectangles


Pour obtenir l’incertitude associée à cette méthode, on associe à chaque point ck , servant au calcul
de la l’intégrale, un domaine d’incertitude. Ce domaine d’incertitude sera l’intervalle [α, β], qui
jouera le rôle de chaque intervalle [xi−1 , xi ] dans la somme de Riemann.

Pr: H. MAHDIOUI page 99 ENSA-P C1 -


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On a donc
b n Z xi 
b−a
Z X
f (t)dt − Rn (f ) = f (t)dt − f (xi−1 )
a i=1 xi−1 n

n xi
b−a
X Z
≤ f (t)dt − f (xi−1 )
i=1 xi−1 n
 2
M b−a
≤ n
2 n

Ce qui donne Incertitude de la méthode des rectangles


b
M (b − a)2
Z  
f (t)dt − Rn (f ) ≤
a 2n

♣REMARQUE ! 2.9.2.
Z b
M
1. Comme il existe un nombre M vérifiant f (t)dt − Rn (f ) ≤ , on dit que la méthode des
a n
rectangles est d’ordre 1.
b
(b − a)2
Z
2. Si l’on prend f (x) = x − a, on a f (t)dt = et
a 2
n−1
b − a X k(b − a)
Rn (f ) =
n k=0 n

(b − a)2 (n − 1)
=
2n
b
(b − a)2
Z
= f (t)dt −
a 2n
3. On note que l’incertitude, de cette méthode des rectangles, est assez grande. Il faut beaucoup de termes
pour avoir une grande pécision. PAr exemple : si on veut une valeur approchée de l’intégrale suivante :
Z √π
2
sin(x2 )dx
0
r
1 π
L’erreur par cette méthode est majorée par . Si on veut une approximation à 10−2 , il faut n =
n 2
126.

2.9.2 B-Méthode des rectangles médians


Sur chaque intervalle ]xi−1 , xi [, on remplace f par la fonction constante
 
xi−1 + xi
f .
2

Pr: H. MAHDIOUI page 100 ENSA-P C1 -


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L’intégrale de la fonction en enscalier obtenue est alors :


n  
0 b−aX xi−1 + xi
Rn (f ) = f .
n i=1 2
C’est une somme de Riemann de f associée à la subdivision adapter à l’intervalle [a, b].
Lorsque f ≥ 0, cette
 intégrale est égale à l’aire de la réunion des rectangles de base (xi−1 , 0), (xi , 0),
xi−1 + xi
et de hauteur f ,
2
d’où le nom de la méthode.(cette méthode s’appelle aussi méthode des tangentes.)

Lemme 2.9.3. Soit f ∈ C 2 ([a, b]) telle que f 00 soit bornée par une constante M2 sur [a, b].
Si α et β sont deux points de [a, b] tels que α ≤ β, on a
Z β
α+β M2
f (t)dt − (β − α)f ( ) ≤ (β − α)3 .
α 2 24

α+β

Démonstration : En posant γ = 2
, on a α
(t − γ)f 0 (γ)dt = 0. Et donc
Z β
(β − α)f (γ) = (f (γ) + (t − γ)f 0 (γ)dt.
α
Par suit Z β Z β
f (t)dt − (β − α)f (γ) = (f (t) − f (γ) − (t − γ)f 0 (γ))dt
α α
Z β
|(f (t) − f (γ) − (t − γ)f 0 (γ))| dt
α
Comme f 00 est bornée par M2 , l’inégalité de Taylor-Lagrange donne :
M2
|(f (t) − f (γ) − (t − γ)f 0 (γ))dt| ≤ (t − γ)2
2
ce qui entraine
Z β Z β
M2 M2
f (t)dt − (β − α)f (γ) ≤ (t − γ)2 dt = (β − α)3 .
α 2 α 24

Incertitude de la méthode
On a :
b n Z xi  
b−a
Z X xi + xi−1
f− Rn0 (f ) = f (t)dt − f
a i=1 xi−1 n 2
n xi  
b−a
Z
X xi + xi−1
≤ f (t)dt − f
i=1 xi−1 n 2
 3
M2 b − a
≤n
24 n
ce qui donne :
b
M2 (b − a)3
Z
f − Rn0 (f ) ≤
a 24n2

Pr: H. MAHDIOUI page 101 ENSA-P C1 -


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♣REMARQUE ! 2.9.4.
Z b
M
1. Comme il existe un nombre M vérifiant f (t)dt − Rn (f ) ≤ , on dit que la méthode des
a n
rectangles est d’ordre 1.
2. Si l’on prend la fonction définie par f (x) = (x − a)2 , on a :
n  2  2
0 b−aX b−a 1
Rn (f ) = i−
n i=1 n 2
Or : n  2 X n  
X 1 2 1
i− = i −i+
i=1
2 i=1
4
n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1) n n(4n2 − 1)
= − + =
6 2 4 12
Donc :
(b − a)3 (4n2 − 1) (b − a)3 (b − a)3
Rn0 (f ) = = −
12n2 3 12n2
Z b
(b − a)3
et donc M2 = 2 et f (t)dt = .
a 3

2.9.3 C-Méthode de Trapèzes


L’erreur, assez importante, commise dans la méthode des rectangles provient du fait que l’on rem-
place un morceau de la courbe par un segment horizontal (une fonction constante). On améliore
considérablement cette idée en remplaçant les rectangles par des trapèzes

Sur chaque intervalle ]xi−1 , xi [, on remplace f par la fonction affine coinsidant avec f en xi et xi−1
L’intégrale de la fonction affine par morceaux obtenue est alors égale à l’aire de la réunion des
trapèzes de sommets (xi−1 , 0), (xi , 0 ), (xi−1 , f (xi−1 ), (xi , f (xi )). et vaut donc :
n n
!
b−aX b − a f (a) + f (b) X
Tn (f ) = (f (xi ) + f (xi−1 )) = + f (xi ) .
2n i=1 n 2 i=1

Lemme 2.9.5. Soit f ∈ C 2 ([a, b]) telle que f 00 soit bornée par M2 sur [a, b]. Si α et β sont deux points
de [a, b] tels que α ≤ β, On a
Z β
f (α) + f (β) M2
f (t)dt − (β − α) ≤ (β − α)3 .
α 2 12

Démonstration : Voir devoir Exercice 5 du TD 4.

Pr: H. MAHDIOUI page 102 ENSA-P C1 -


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Incertitude de la méthode
On a :
b n Z xi 
b − a f (xi−1 ) + f (xi )
Z X
f (t)dt − Tn (f ) = f (t)dt −
a i=1 xi−1 n 2
n xi
b − a f (xi−1 ) + f (xi )
X Z
≤ f (t)dt −
i=1 xi−1 n 2
M2 (b − a)3
≤n
12n3
Ce qui entraine
b
M2 (b − a)3
Z
f (t)dt − Tn (f ) ≤
a 12n2

2.10 Quelques Applications des intégrales


2.10.1 Aire entre deux courbes

Problème : Soient f et g deux fonctions continues dans l’intervalle [a, b] telles que f (x) = g(x),
pour a = x = b. Calculer l’aire A du domaine délimité par ces deux courbes.

Solution : Solution Si g est positive (g = 0) dans l’intervalle [a, b], alors


A = "aire sous f " - " aire sous g"
Z b Z b Z b
A= f (t)dt − g(t)dt = [f (t) − g(t)]dt
a a a

Cette formule est aussi valable quand les fonctions ne sont pas partout positives. En effet, si g
prend des valeurs négatives dans l’intervalle [a, b], on translate les deux courbes verticalement
vers le haut de sorte que la fonction g soit partout positive ou nulle. Il s’agit donc de trouver le
minimum m de g sur [a, b], puis de soustraire m (car m < 0) à f (x) et à g(x). Puisque les deux
courbes sont translatées de la même façon, il est clair que l’aire entre les deux courbes ne va pas
changer. On a alors :
Z b Z b Z b
A= (f (t) − m)dt − (g(t) − m)dt = [f (t) − g(t)]dt
a a a

Pr: H. MAHDIOUI page 103 ENSA-P C1 -


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2.10.2 Volumes de solides de révolution


Considérons un arc de courbe plane γ (une partie du graphe d’une fonction f ) . En faisant tourner
γ autour de l’axe des abscisses, on engendre une surface T appelée surface de révolution. La surface
T et les plans perpendiculaires à l’axe x comprenant les extrémités de l’arc γ délimitent un solide
appelé " solide de révolution".

Démarche générale : Pour calculer le volume d’un tel solide, découpons-le en tranches cylin-
driques perpendiculaires à l’axe x . On peut considérer que chaque tranche est engendrée par la
rotation autour de x d’un rectangle de base ∆xi et de hauteur f (ai ) avec ai ∈ [xi−1 , xi ]
(de la même façon que celle de la méthode des rectangles )

Méthode des disque : : Le rayon de la base du cy-


lindre vaut f (ai ) et la hauteur du cylindre vaut ∆xi .

Alors le volume d’un cylindre élémentaire, lors de la rotation autour de l’axe (ox), vaut

vi = π × f 2 (ai ) × ∆xi
L’idée est la même que lorsque l’on cherchait l’aire sous une courbe.
Soit une subdivision σ de I = [a, b] telle que x0 < ... < xi < ... < xn d’éléments de [a, b] telle que
x0 = a , xn = b et xi ∈ [a, b], ∀i ∈ {0, 1, 2, ..., n}.
b−a
et que ∆xi =
n
Pour chaque i = 0, 1, ..., n − 1, on dessine un rectangle ayant comme base le segment [xi ; xi+1 ] et
comme hauteur f (xi ).
Lorsqu’ils tourneront autour de l’axe (Ox), chacun de ces rectangles va définir un cylindre très fin
(presque un disque) de volume :
Vi = π [f (xi )]2 × ∆xi

Pr: H. MAHDIOUI page 104 ENSA-P C1 -


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On obtient le volume exact du solide en additionnant les volumes des tranches lorsque leur
nombre tend vers l’infini.
n
X
V = lim π × f 2 (ai ) × ∆xi .
n→+∞
i=1

En vertu de la définition de l’intégrale de Riemann, nous obtenons :


Z b
V = π. f 2 (x)dx.
a

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2.11 Exercices Corrigés

L es m at h ém ati qu es s ont un jeu qu' on exer ce s elon d es r ègles sim ples en m ani pulant

d es symboles et d es con cepts qui n' ont en s oi, au cun e im p ortan ce p arti culi èr e." D avi d

Hilbert"

I CoRREction de TD- N o : 3 ! ,
1ère année ENSA- Semèstre : 2

Exercice.1
1- [Changement de variable] Calculer les primitives suivantes :

(ln x)3
Z Z Z
x x dx
a) e cos(e )dx b) dx c)
x x(1 + ln x)
Z Z
dx dx
d) p e) cos(ln x) f) sin 2x cos3 (2x)dx
x 1 − ln2 x x

2- [Intégration par parties] Calculer les primitives suivantes :


Z Z Z
n
a) x cos x sin xdx b) x ln xdx c) x4 (ln x)2 dx

Z Z Z
d) Arc sin xdx e) Arc tan dx f ) (x2 + 3x)e−x dx

3- [Utilisation simultanée les deux procédés précédents] : Calculer


Z Z Z
x ln x 2x + 3
a) 2 2
dx b) exp(Arc sin(x))dx c) 2
dx
(1 + x ) x − 5x + 6
Z Z Z p
2x
d) e sin(3x)dx e) cos(3x) sin(2x)dx f ) 1 − cos(x)dx

x−1
Z Z Z
x
g) dx h) arctan(x)dx i) dx
cos2 (x) x2 + 2x + 1

x4
Z Z Z
x 6x
j) dx. k) dx. l) dx
(x − 4)2
2 x3 − 1 x2
−x+1
Z r
x−1
Z Z
dx x
m) √ , √ dx, n) o) dx
x 2−x
(2x + 1) x + 1 x+1
r
ax + b
N.B :Si la fonction à intégrer est rationnelle en x et en , le changement de variable
q cx + d
u = ax+b
cx+d
permet de se ramener à une fonction rationnelle facile à intégrer.

Pr: H. MAHDIOUI page 106 ENSA-P C1 -


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Exercice.2 Calculer à l’aide d’une intégration par parties les intégrales suivantes :
Z 2 Z 1
2 t
I1 = (t + 2t − 3)e dt − − − − − − − − − I2 = arctan(t)dt
1 0

e 1
t2
Z Z
2
I3 = (ln(t)) dt − − − − − − − − − I4 = dt
1 0 (1 + t2 )2
π
1
u3
Z Z
2
cos θ
I5 = sin(2θ)e dθ − − − − − − − − − I6 = √ du
0 0 u2 + 1

Exercice.3 Calculer les intégrales suivantes à l’aide d’un changement de variable :


π
3 ln 3
t ln(1 + t2 ) sin3 θ
Z Z Z
dt 2
I1 = ; I2 = I3 = dθ
0 1 + t2 ln 2 e − e−t
t
0 1 + cos θ
Z 1   Z 1
1 x t
I4 = ln −−−−−−−−− I5 = p dt
1
2
x(x + 1) x+1 0 (1 + t2 )
π π
Z Z 1 Z
2
3 2 2x + 1 4 u
I6 = sin (θ) cos (θ)dθ I7 = √ dx I8 = du
0 0 x2 + x + 1 0 cos2 (u)

Exercice.4 :
1- Calculer les primitives des fonctions suivantes :

1 x+1 x2 1
(a) ; (b) ; (c) ; (d) .
x − x2 − 2
4 (x2 + 1)2 x6 − 1 x(x2 + 1)2

cos(x) sin(x) 1
Ia = 2 ; Ib = ; Ic = ;
sin (x) + 2 tan2 (x) cos3 (x) + sin3 (x) sin(x) + cos(x) + 2

2- Donner une relation de récurrence permettent de calculer les intégrales suivantes :


Z π Z π
4
n
4 dx
(a) In = tan (x)dx; (b) Jn = .
0 0 cosn (x)

3- En considérant le changement de variable suivant x2 + x + 1 = x + t, calculer la primitive
suivante : Z
xdx
I1 (x) = √
x2 + x + 1

x2n−1 dx
Z
En déduire la primitive : In (x) = √ , ∀n ∈ N∗ .
2n
x +x +1 n

............................................................. I CoRREction de Exo-4 !


Pr: H. MAHDIOUI page 107 ENSA-P C1 -
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1
1- (a) Pour intégrer une fraction polynômile F (x) = , on doit décomposer en éléments
x4 − x2 − 2
simples de de R[X]. On procéde comme suit :
Etape 1 : Factorise le dénominateur, on détermine les racines réelles de dénominateur d’une
fraction : √ √ √ √
On a x4 − x2 − 2 = (x − 2)(x + 2)(x2 + 1). Les racines sont donc réelles − 2, 2.
D’où
1 1
F (x) = 4 2
= √ √
x −x −2 (x − 2)(x + 2)(x2 + 1)
Etape 2 : Décomposer en éléments simples avec des coefficients inconnus :

1 1 a b cx + d
F (x) = = √ √ = √ + √ + (F)
x4 − x2 − 2 (x − 2)(x + 2)(x2 + 1) (x − 2) (x + 2) (x2 + 1)

Etape 3 : Trouver les coefficients : On pràcède comme suit :


√ 1 1
a = F (x) × (x − 2) √ = √ = √
remplacer x par le pôle correspondant 2 (x + 2)(x2 + 1) √ 6 2
x= 2

√ 1 −1
b = F (x) × (x + 2) √ = √ = √
remplacer x par le pôle correspondant − 2 (x − 2)(x2 + 1) √ 6 2
x=− 2

Pour une autre valeur choisée différemment des pôles de F , comme x = 0, on obtient la
simple équation suivante :

−1 a b d
F (0) = = √ + √ +
2 (− 2) ( 2) 1
qui donne
−1 a b −1
d= +√ −√ = .
2 2 2 3
Pour trouver le coefficient c, on multiplie l’équation (F) par x et on fait x → +∞, c-à-d :

ax bx cx2 + d
lim xF (x) = lim + +
x→+∞ x→+∞ (x − 2) (x + 2) (x2 + 1)
il vient donc :
0 = a + b + c, qui donne c=0
Etape 4 : On intégre la forme décomposée de la fraction F
Z Z Z
dx dx dx dx
4 2
=a √ +b √ +d 2
x −x −2 (x − 2) (x + 2) (x + 1)
1 √ 1 √ 1
= √ ln |x − 2| − √ ln |x + 2| − arctan(x) + Cte
6 2 6 2 3
Conclusion √
x− 2
Z
dx 1 1
4 2
= √ ln √ − arctan(x) + Cte
x −x −2 6 2 x+ 2 3

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x+1
(b) La fraction F (x) = est un éléments irréductible dans R[X], Il présentera donc
(x2 + 1)2
une primitive immédiate, en effet
Z
R x+1 R x 1
dx = dx + dx
(x2 + 1)2 (x2 + 1)2 (x2 + 1)2
Z
1 1
= 2
+ Cte1 + dx
−2(x + 1) (x + 1)2
2

Pour la seconde primitive, on considère le changement de variable suivant :

dx
u = arctan(x), x = tan(u) avec du =
x2 +1
Par suite :
Z Z Z Z
dx du 2 1 1 u
2 2
= 2
= cos (u)du = (cos(2u) + 1)du = sin(2u) + + Cte2
(x + 1) (tan (u) + 1) 2 4 2

Conclusion
−1
Z
x+1 1 arctan(x)
2 2
dx = 2
+ sin(2 arctan(x)) + + Cte
(x + 1) 2(x + 1) 4 2

(c) On pose la variable t = x3 donc dt = 3x2 dx, on trouve que :


dt
x2
Z Z Z Z
3 1 adt 1 bdt
dx = dx = +
x6 − 1 2
t −1 3 t−1 3 t+1
a b
= ln |t − 1| + ln |t + 1| + Cte
3 3
Conclusion
x2
Z
1 1
6
dx = ln |x3 − 1| − ln |x3 + 1| + Cte
x −1 6 6
(d) On remarque qu’on peut écrire que :
Z Z
dx xdx
2 2
=
x(x + 1) x (x2 + 1)2
2

On pose la nouvelle variable t = x2 avec dt = 2xdx, on obtient :

1+u−u
Z Z Z
xdx du 1
= = du
x2 (x2 + 1)2 2u(u + 1)2 2 u(u + 1)2
Par conséquent

1+u−u
Z Z
1 1 1 1 1
du = ( − − )du
2 u(u + 1)2 2 u 1 + u (u + 1)2
Conclusion Z  
dx 1 2 21
= ln(x ) − ln(1 + x ) + + Cte
x(x2 + 1)2 2 1 + x2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les formes trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pr: H. MAHDIOUI page 109 ENSA-P C1 -


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Ia ) Calculons Z
cos(x)dx
Ia = 2
sin (x) + 2 tan2 (x)
Pour déterminer la primitive Ia , on peut voir que la quantité cos(x)dx donne une idée de la
nouvelle variable qu’on peut considérer par la suite. En effet, on pose du = cos(x)dx et que
u = sin(x), on trouve donc :

1 − u2
Z Z Z
cos(x)dx du
Ia = 2 = = du
sin (x) + 2 tan2 (x) u2 u2 (3 − u2 )
u2 + 2
1 − u2
1 − u2
Posons Fa (u) = la fraction rationnelle qu’il faut décomposer en éléments simples.
u2 (3 − u2 )
On a

1 − u2 a b c d
F (u) = 2 2
= 2+ + √ + √
u (3 − u ) u u ( 3 − u) ( 3 + u)
qui donne que
Z
cos(x)dx −a √ √
Ia = = − c ln( 3 − sin(x)) + d ln( 3 + sin(x)) + Cte
sin2 (x) + 2 tan2 (x) sin(x)
1 −1 −1
avec a = , c= √ , d= √ et b = 0.
3 3 3 3 3
sin(x)
(Ib ) Pour calculer la primitive de on pose la nouvelle variable t = tan(x),
cos3 (x) + sin3 (x)
dx
on alors dt = et que :
cos2 (x)
Z Z Z
sin(x)dx tan(x) dx t
3 = 3 2
= dt
3
cos (x) + sin (x) 1 + tan (x) cos (x) 1 + t3
Maintenant, la décomposition en éléments simples permet d’écrire :

t t −1 t+1
3
= 2
= +
1+t (1 + t)(1 − t + t ) 3(1 + t) 3(1 − t + t2 )
On intégre, on trouve :

t tdt −dt t+1


R R R
1+t3
= (1+t)(1−t+t2 )
= 3(1+t)
+ 3(1−t+t2 )
dt

−dt 2t − 1
Z
1 1
= + +
3(1 + t) 6(1 − t + t2 ) 2 (t − 1/2)2 + 43 )
 
−1 1 1 2 2 1
= ln |1 + t| + ln |t2 − t + 1| + √ arctan √ (t − ) + Cte
3 6 2 3 3 2
Conclusion


−1
Z
sin(x) 1 2 1 2 2 1
3 dx = ln |1+tan(x)|+ ln | tan (x)−tan(x)+1|+ √ arctan √ (tan(x) − ) +
cos3 (x) + sin (x) 3 6 2 3 3 2

Pr: H. MAHDIOUI page 110 ENSA-P C1 -


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x
(Ic ) On pose le changement de variable t = tan
2
Les formules de la "tangente de l’arc moitié" permettent d’exprimer sinus et cosinus en fonc-
x
tion de tan( ). En effet :
2
1 − t2 2t 2dt
cos(x) = , sin(x) = et dx =
1 + t2 1 + t2 1 + t2
Alors l’intégrale en question devient :

Z Z 2dt Z Z
dx 1 + t2 2dt dt
Ic = = 2 = = 2
sin(x) + cos(x) + 2 1−t 2t 2
t + 2t + 3

t 1
+ +2 √ +√ +1
1 + t2 1 + t2 2 2
On en déduit que :


Z  
dx t 1 x
Ic = = 2 arctan √ +√ + Cte, avec t = tan
sin(x) + cos(x) + 2 2 2 2

2- Donnons une relation de récurrence permettent de calculer les intégrales suivantes :


Z π Z π
4
n
4 dx
(a) In = tan (x)dx; (b) Jn = n
.
0 0 cos (x)

Il suffit de remarquer que :


π π
tann+1 (x) 4
Z 
4
n
 2 1
In + In+2 = tan (x) 1 + tan (x) dx = =
0 n+1 0 n+1
Cette relation permet de calculer In sachant que
π ln(2)
I0 = , et I1 = .
4 2
(b) On a pour tout n ∈ N, en intégrant par paeties
Z π  π Z π
4 1 dx tan(x) 4 4 sin(x)
Jn+2 = 2 n
= n
− n n+1 (x)
tan(x)dx
0 cos (x) cos (x) cos (x) 0 0 cos

√ n Z π
4 sin2 (x)
= ( 2) − n n+2 (x)
dx
0 cos

= ( 2)n − n(Jn+2 − Jn )
Donc √
( 2)n n
Jn+2 = + Jn
n+1 n+1
En particulier pour les premiers termes J0 et J1 on a
 
π 3π
J0 = , et J1 = ln tan( )
4 8

Pr: H. MAHDIOUI page 111 ENSA-P C1 -


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3- On considérant le changement de variable suivant x2 + x + 1 = x + t,
alors
1 − t2 t2 − t + 1
x= et dx = −2 dt
2t − 1 (2t − 1)2
Par suite :
t2 − t + 1
Z
I(x) = −2 dt
(2t − 1)2
On pose le nouveax changement de variable X = 2t − 1, trouve

3 − 2X − X 2
 
−1 −1
Z
3
I(x) = dx = − − 2 ln(|X|) − X + c
4 X2 4 X
donc
3 ln(|X|) X √
I(x) = − + + +c avec X = 2( x2 + x + 1 − x) − 1
4X 2 4
D’autre part, si on pose t = xn et dt = nxn−1 dx on trouve alors que :

x2n−1 dx
Z Z
tdt I(x)
In (x) = √ = √ = .
x2n + xn + 1 2
n t +t+1 n

Exercice.5
1- Calculer les deux intégrales et primitives suivantes :
Z π Z π
6 sin(x)dx 6 cos(x)dx
I= et J=
0 cos(x) − sin(x) 0 cos(x) − sin(x)
Z Z π
x
4 dt
K = sin(2x)e dx, L= 3
0 cos (t) + cos(t)

2- Montrer que la fonction f définie comme suit, est constante,


Z sin2 (x) √ Z cos2 (x) √
f (x) = Arcsin( t)dt + Arcos( t)dt.
0 0

............................................................. I CoRREction de Exo-5 !


1- Pour calculer les deux intégrales I et J, on peut remarquer que :

π π π
cos(x) − sin(x)
Z Z Z
6 sin(x) + cos(x) 6 6 π
I +J = dx et J −I = dx = dx =
0 cos(x) − sin(x) 0 cos(x) − sin(x) 0 6
Pour calculer donc (I + J) on pose le changement de variable suivant :

u = cos(x) − sin(x), avec du = −(sin(x) + cos(x))dx


d’où
π

3−1 √ !
−1 3−1
Z Z
6 sin(x) + cos(x) 2
I +J = dx = du = − ln .
0 cos(x) − sin(x) 1 u 2

Pr: H. MAHDIOUI page 112 ENSA-P C1 -


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On en déduit le système d’équations simple suivant


 √
 I + J = − ln( 3−1
2
)

π
J −I =

6
qui donne
( √ ! √ ! )
π 3−1 π −π 1 3−1
J= − ln I=J− = − ln
12 2 6 12 2 2
R
Calculons la primitive K = sin(2x)ex dx. En effet par une intégration par parties deux fois,
on obtient :
Z
x
K = [sin(2x)e ] − 2 cos(2x)ex dx

 Z 
x x x
= [sin(2x)e ] − 2 [cos(2x)e ] + 2 sin(2x)e dx

qui donne K = [sin(2x)ex − 2 cos(2x)ex ] − 4K. Alors

1 2
K= sin(2x)ex − cos(2x)ex + Cte
5 5
Calculons l’intégrale siuvante :
Z π
4 dt
L=
0 cos3 (t) + cos(t)

On remarque que :
Z π Z π Z π
4 dt 4 cos(t)dt 4 cos(t)dt
L= 3
= 4 2
= 2 2 2
0 cos (t) + cos(t) 0 cos (t) + cos (t) 0 (1 − sin (t)) + 1 − sin (t)

qui donne par la suite :


Z π Z π
4 dt 4 cos(t)dt
L= =
0
3
cos (t) + cos(t) 0 sin (t) − 3 sin2 (t) + 2
4

On considère le changement de variable suivant

u = sin(t), du = cos(t)dt,
par conséquent :

Z π Z 2
4 cos(t)dt 2 du
L= =
0 sin (t) − 3 sin2 (t) + 2
4
0 2 − 3u2 + u4

Grâce à la décomposition en éléments simples de R[X], on trouve que


1 1 a b c d
F (u) = 2 4
= √ √ = + + √ + √
2 − 3u + u (u − 1)(u + 1)(u − 2)(u + 2) u−1 u+1 u− 2 u+ 2

Pr: H. MAHDIOUI page 113 ENSA-P C1 -


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On applique la même démarche vu dans le cours on trouve que :

1 −1
a = F (u) × (u − 1)|remplacer u par le pôle correspondant 1 = √ √ =
(u + 1)(u − 2)(u + 2) u=1
2

1 1
b = F (u) × (u + 1)|remplacer u par le pôle correspondant -1 = √ √ =
(u − 1)(u − 2)(u + 2) u=−1
2

√ 1 1
c = F (u) × (u − 2) √ = √ = √
remplacer u par le pôle correspondant 2 (u − 1)(u + 1)(u + 2) √ 2 2
u= 2

√ 1 −1
d = F (u) × (u + 2) √ = √ = √
remplacer u par le pôle correspondant − 2 (u − 1)(u + 1)(u − 2) √ 2 2
u=− 2

Par conséquent :


π 2
−1
Z Z
4 dt 2 1 2 1
L= = + + √ √ − √ √
0 cos3 (t) + cos(t) 0 2(u − 1) 2(u + 1) 2 2(u − 2) 2 2(u + 2)

Par une intégration immédiate , on trouve :


 √22

 s ! s
u+1 1 |u − 2| 
L = ln + √ ln  √
|u − 1| 2 2 u+ 2
0
 √  1 √
L = ln 1 + 2 − √ ln( 3).
2 2
2- Pour montrer qu’une fonction est constante, il suffit de montrer que sa focntion dérivée est une
fonction nulle, soit
Z sin2 (x) √ Z cos2 (x) √
f (x) = Arcsin( t)dt + Arcos( t)dt.
0 0
√ √
On suppose que F est la primitive de t 7→ Arcsin( t) et G la primitive de t 7→ Arcos( t),
donc

f (x) = F (sin2 (x)) − F (0) + G(cos2 (x)) − G(0)


on dérive donc la fonction f :

f 0 (x) = (sin2 (x))0 F 0 (sin2 (x)) + (cos2 (x))0 G0 (cos2 (x))

= 2 cos(x) sin(x)Arcsin(sin(x)) − 2 cos(x) sin(x)Arcos(cos(x)) = 2 cos(x) sin(x)(x − x) = 0


Donc la dérivée f 0 (x) = 0 pour tout x, Alors f est une fonction constante.

Pr: H. MAHDIOUI page 114 ENSA-P C1 -


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Exercice.6
On pose
Z 1
I(p, q) = xp (1 − x)q dx
0
où p et q sont des entiers naturels.
1o ) Pour tout p ∈ N∗ établir une relation entre I(p, q) et I(p − 1, q + 1).
2o ) En déduire la valeur de I(p, q).
3o ) Calculer les intégrales suivantes :
π π
Z
2
Z
2
Z 1
2p+1 2q+1 2p+1
(i) sin (t) cos (t)dt; (ii) sin (t)dt; (iii) (1 − t2 )p dt.
0 0 0

............................................................. I
Soit l’inégrale, où p et q sont des entiers naturels, suivante
CoRREction de Exo-6 !
Z 1
I(p, q) = xp (1 − x)q dx
0

1o ) On fait une intégration par parties en posant :


(
u = xp , ⇒ du = pxp−1 dx
q+1
dv = (1 − x)q dx, ⇒ v = −(1−x)
q+1

d’où :
1 1 1
−(1 − x)q+1 p
Z  Z
p q p
I(p, q) = x (1 − x) dx = x + xp−1 (1 − x)q+1 q + 1dx
0 q+1 0 q+1 0

qui donne la relation suivante :


p
I(p, q) = I(p − 1, q + 1)
q+1

2o ) D’après la relation précédente, on raisonne par récurrence sur les deux entiers p et q, comme
suit :

p p p−1
I(p, q) = I(p − 1, q + 1) = × I(p − 2, q + 2)
q+1 q+1 q+2

p p−1 p−2 2 1
= × × ··· × I(0, p + q)
q+1 q+2 q+3 q+p−1 q+p

p!q!
= I(0, p + q)
(p + q)!
R1 1
et comme I(0, p + q) = 0
(1 − x)p+q dx = , on obtient
p+q+1
p!q!
I(p, q) =
(p + q + 1)!

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2o ) (i) On pose x = sin2 (t) et donc dx = 2 sin(t) cos(t)dt, donc :


Z π
2 Rπ
sin2p+1 (t) cos2q+1 (t)dt = (sin2 (t))p (cos2 (t))q sin(t) cos(t)dt
0
2

0 R π R1
= 12 02 0 xp (1 − x)q dx = 12 I(p, q).

Finalement : Z π
2 p!q!
sin2p+1 (t) cos2q+1 (t)dt =
0 2(p + q + 1)!
(ii) On pose t = 2θ et d’après les relations trigonométriques, on écrit :

sin(t) = sin(2θ) = 2 sin(θ) cos(θ)

et pourqu’on puisse utiliser le résultat de (i), on peut commencer par intégrale suivante :

π π
Z π Z
2
Z
2
2p+1 2p+1 2p+2
sin (t)dt = sin (2θ)2dθ = 2 sin(θ)2p+1 cos(θ)2p+1 dθ = 22p+2 I(p, p)
0 0 0

π
(p!)2
Z
On obtient d’une part que . sin2p+1 (t)dt = 22p+2
0 (2p + 1)!
D’autre part, grâce à la realtion de Charles, on note que
π
Z π Z
2
Z π
2p+1 2p+1
sin (t)dt = sin (t)dt + sin2p+1 (t)dt
π
0 0 2

Pour la seconde intégrale, on considère par la suite le changment de variable suivant :


t = π − θ, on obtient :
π
Z π Z 0 Z
2
2p+1 2p+1
sin (t)dt = − sin (θ)dθ = sin2p+1 (t)dt
π π
2 2
0

Par conséquent :
π
Z π Z
2
2p+1
sin (t)dt = 2 sin2p+1 (t)dt
0 0

On en déduit donc
π
π
(2p p!)2
Z Z
2
2p+1 1
sin (t)dt = sin2p+1 (t)dt = 22p I(p, p) =
0 2 0 (2p + 1)!
(iii) On pose t = cos(θ) alors dt = − sin(θ), alors
Z 1 Z 0
2 p
(1 − t ) dt = − sin2p+1 (θ)dθ
π
0 2

Et d’après les résultats montrés dans (ii) on trouve immédiatement :


1 0 π
(2p p!)2
Z Z Z
2 p 2p+1 1
(1 − t ) dt = − sin (θ)dθ = sin2p+1 (t)dt = 22p I(p, p) =
0 π
2
2 0 (2p + 1)!

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Exercice.7 :
Pour tout n ∈ N∗ , on pose Z e
In = (ln(x))n dx.
1

a) Montrer que (In )n∈N∗ est une suite convergente.


b) Démontrer que :
∀n ∈ IN ∗ , In+1 = e − (n + 1)In .
e
c) Justifier que : ∀n ∈ N∗ , 0 ≤ In ≤ .
n+1
d) En déduire la limite de In et un équivalent simple quand n → +∞.

............................................................. I
Pour tout n ∈ N , on pose
CoRREction de Exo-7 !
Z e
In = (ln(x))n dx.
1

a) Par croissance de la fonction ” ln ”, on a :

∀x ∈ [1, e], 0 ≤ ln(x) ≤ 1

On en déduit que :

∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ [1, e], 0 ≤ (ln(x))n+1 ≤ (ln(x))n

Par croissance de l’intégrale (car 1 ≤ e), il vient :


Z e Z e
∗ n+1
∀n ∈ N , 0≤ (ln(x)) dx ≤ (ln(x))n dx
1 1

c-à-d que :

∀n ∈ N∗ , 0 ≤ In+1 ≤ In
On en déduit que (In )n∈N ∗ est minorée par 0 et décroissante. Donc (In )n∈N ∗ converge.
b) Posons pour tout x ∈ [1, e] :

u(x) = x et v(x) = (ln(x))n+1


(
(n + 1)
donc u0 (x) = 1 et v 0 (x) = (ln(x))n
x
u et v sont des fonctions de classe C 1 sur l’intervalle [1, e], donc une intégration par parties
donne :
Z e Z e
n+1 n+1 e
(ln(x))n dx
 
(ln(x)) dx = x(ln(x)) 1
− (n + 1)
1 1

On obtient : In+1 = e − (n + 1)In .

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c) On a vu en a) que : ∀n ∈ IN ∗ , 0 ≤ In
Par ailleurs, on en déduit avec b) que :

e In+1 e
In = − ≤
n+1 n+1 n+1
On a bien
e
∀n ∈ N∗ , 0 ≤ In ≤ .
n+1
d) D’après le théorème de Gendarme, et fait que :
e =
lim 0
n→+∞ n + 1

Alors
lim In = 0
n→+∞

D’autre part, on a vu dans la question c) que

e In+1 e
In = − ≤
n+1 n+1 n+1

et comme lim e − In+1 = 0 et n + 1 ∼ n. Alors, on trouve l’équivalence simple suivante :


n→+∞
e
In ∼
n

Exercice.8 : (Intégrale de Wallis)


Pour tout n ∈ N , on pose
Z π
2
In = sinn (t)dt.
0

a) Calculer I0 et I1 .
b) Demontrer que la suite (In )n est décroissante et en déduire qu’elle converge.
c) À l’aide d’une intégration par parties, donner une relation de récurrence entre In et In+2 .
d) En déduire une expression de In en fonction de n (on distinguera les cas n pair et n impair).

............................................................. I
Pour tout n ∈ N , on pose
CoRREction de Exo-8 !
Z π
2
In = sinn (t)dt.
0

a) Calculons I0 et I1 . En effet
Z π Z π
2
0
2 π
I0 = sin (t)dt = dt =
0 0 2
Z π
2 π
I1 = sin1 (t)dt = [− cos(t)]02 = 1
0

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b) Etudions la convergence de la suite (In )n .


b) Pour tout t ∈ [0, π2 ], on a :0 ≤ sin(t) ≤ 1.
On en déduit que :
π
∀n ∈ N, ∀t ∈ [0, ], 0 ≤ (sin(t))n+1 ≤ (sin(t))n
2
Par croissance de l’intégrale, il vient :
Z π Z π
2 2
n+1
∀n ∈ N, 0 ≤ (sin(t)) ≤ (sin(t))n
0 0

On en déduit que (In )n∈N est décroissante et minorée par 0. Par conséquent, elle converge.
c) À l’aide d’une intégration par parties, en posant pour tout t ∈ [0, π2 ]

v(t) = sinn+1 (t)



u(t) = − cos(t) et
u0 (t) = sin(t) et v(t) = (n + 1) cos(t) sinn (t)
u et v sont de classe C 1 sur [0, π2 ], donc une intégration par parties donne :

Z π Z π Z π
2
n+2
2
n+1
π 2
(t) sin(t)dt = − cos(t) sinn+1 (t) 02 + (n + 1) cos2 (t) sinn (t)dt

sin (t)dt = sin
0 0 0

Z π Z π
2 2
2 n
= (n + 1) cos (t) sin (t)dt = (n + 1) (1 − sin2 (t)) sinn (t)dt
0 0

Z π Z π
2 2
n
= (n + 1) sin (t)dt − (n + 1) sinn+ (t)dt
0 0

On obtient :

In+2 = (n + 1)In − (n + 1)In+2


D’où finalement
n+1
In+2 = In
n+2
d) Distinguons les cas n pair et n impair.
• Si n = 2p, alors
2p + 1
In+2 = I2p+2 = I2p
2p + 2
ou encore

2p − 1 2p − 1 2p − 3 1
I2p = I2p−2 = × × · · · I0
2p 2p 2p − 2 2
Donc :
(2p)! π
I2p = .
4p (p!)2 2

Pr: H. MAHDIOUI page 119 ENSA-P C1 -


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• Si n = 2p + 1, alors

2p 2p 2p − 2 2
I2p+1 = I2p−1 = × × · · · I1
2p + 1 2p + 1 2p − 1 3
qui donne
4p (p!)2
I2p+1 = .
(2p + 1)!

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Exercice.9 : Soit f une fonction continue et positive sur [a, b]. On définit la fonction F sur [a, b] par :
Z x
∀x ∈ [a, b] , F (x) = f (t)dt
a

a) Montrer que F est croissante sur [a, b].


b) Montrer que si F (b) = 0 alors F est nulle sur [a, b].
c) En déduire une démonstration de la propriété de stricte positivité de l’intégrale énoncé dans le
cour.
Application : Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et P un polynôme à coefficients réels. On suppose
Rb
que a (P (t))2 dt = 0. Montrer que P est le polynôme nul.

............................................................. I CoRREction de Exo-9 !


a) f est continue sur [a, b]. D’après le théorème fondamental de l’intégration, F est l’unique primi-
tive de f sur [a, b] s’annulant en a. On a donc F dérivable sur [a, b] et F 0 = f ,or f est positive
sur [a, b], donc F est croissante sur [a, b].
b) F étant croissante sur [a, b], on a :

∀x ∈ [a, b], F (a) ≤ F (x) ≤ F (b)

Or F s’annule en a et on suppose de plus que F (b) = 0. On a donc :

∀x ∈ [a, b], F (x) = 0

c’est-à-dire F est nulle sur [a, b].


c) On est sous les mêmes hypothèses que le théorème de stricte positivité : f est continue et positive
sur [a, b] où a < b.
. On veut montrer que :
Z b
f (t)dt = 0 ⇔ f est nulle sur [a, b]
a

• si f est nulle sur [a, b] alors son intégrale sur [a, b] est nulle. • étudions la réciproque :
Rb
si a f (t)dt = 0 , cela signifie que F (b) = 0. D’après b), F est alors nulle sur [a, b], donc
sa dérivée f est nulle sur [a, b].
. On veut maintenant montrer que :
Z b
f (t)dt > 0 ⇔ f est non nulle sur [a, b]
a

Si deux assertions sont équivalentes, alors leurs négations sont équivalentes. Ce que l’on
vient de démontrer nous donne donc :
Z b
(♠1 ) f (t)dt 6= 0 ⇔ f est non nulle sur [a, b]
a

Or f étant positive sur [a, b], la positivité de l’intégrale (à ne pas confondre avec la stricte
Z b
positivité) donne : f (t)dt > 0
a

Pr: H. MAHDIOUI page 121 ENSA-P C1 -


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Par conséquent
Z b Z b
(♠2 ) f (t)dt 6= 0 ⇔ f (t)dt > 0
a a

D’après les relations (♠1 ) et (♠2 ), on déduit que


Z b
f (t)dt > 0 ⇔ f est non nulle sur [a, b]
a

Rb
Application : La fonction t → P 2 (t) est continue et positive sur [a, b] et. Ainsi, de a
p2 (t)dt = 0, on
déduit que :
∀t ∈ [a, b], P 2 (t) = 0, donc ∀t ∈ [a, b], P (t) = 0
Donc tout élément de [a, b] est racine de P . On obtient une infinité de racines pour P , P est donc
le polynôme nul.
Exercice.1 :
1- [Inégalité de Cauchy-Schwarz pour les intégtrales. ]
Montrer que, pour toutes fonctions f, g : [a, b] → R continues et intégrables (ou par mor-
ceaux) sur [a, b]. On a :
Z b 2 Z b  Z b 
2 2
f (t)g(t)dt ≤ f (t)dt × g (t)dt .
a a a

2- [Formule de Taylor avec reste intégral]


Soit f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I. Pour tout a et b éléments de I, Montrer
que :
n Z b
X (b − a)k (k) (b − t)n (n+1)
f (b) = f (a) + f (t)dt
k=0
k! a n!
Cette égalité est appelée formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre n.

............................................................. I CoRREction de Exo-1 !


1- Soient deux applications f, g : [a, b] → R continues (ou par morceaux), pour tout scalaire α ∈ R,
on pose la fonction h définie par :

h(x) = f (x) + αg(x), ∀x ∈ [a, b].


R b
Puisque h2 (x) ≥ 0 pour tout x ∈ [a, b], alors a h2 (t)dt ≥ 0, par conséquent :
Z b Z b Z b
2 2 2
f (t)dt + α g (t)dt + 2α f (t)g(t)dt ≥ O, ∀αR
a a a

Il vient à considérer le trinôme suivant : à variable α ∈ R :


Z b Z b Z b
2 2
α g (t)dt + 2α f (t)g(t)dt + f 2 (t)dt ≥ O, ∀αR
a a a
Rb
Piusque ce trinôme est de signe positif ainsi le coéfficient a
g 2 (t)dt > 0, alors le discriminant
est de signe négatif, on obtient donc :

Pr: H. MAHDIOUI page 122 ENSA-P C1 -


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 Z b 2 Z b  Z b 
2 2
∆= 2 f (t)g(t)dt − 4 g (t)dt f (t)dt ≤ 0
a a a
On en déduit donc :
Z b 2 Z b  Z b 
2 2
f (t)g(t)dt ≤ f (t)dt g (t)dt
a a a

2- [Formule de Taylor avec reste intégral]


On démontre cette relation par une récurrence sur n ∈ N.
Pour n = 0 f étant de classe C 1 sur [a, b], alors :
Z b
f (b) = f (a) + f 0 (t)dt
a

Supposons-la vraie pour un entier fixe n. A l’aide d’une intégration par parties appliquée
sur Z b
(b − t)n (n+1)
f (t)dt
a n!
on montrer que ceci est aussi vérifié pour n + 1.

Exercice.2[Valeur moyenne d’une fonction]


1- Un point M décrit un demi-cercle de diamètre AB = 2R.
Calculer la valeur moyenne de AM 2 dans chacun des cas suivants :
−→
\ −−→
Cas 1 : On définit la position de M sur le demi-cercle par l’angle (AB, AM ) ;
Cas 2 : On définit la position de M sur le demi-cercle par AH = x, avec H étant la projection
orthogonale de M sur (AB).
2- Soit (E) l’ellipse d’équation suivante :
x2 y 2
+ 2 =1 (a > b > 0)
a2 b
dans un repère orthonormé (O, OX, OY ). Un point M décrit le quart de cette ellipse situé
dans le premier quadrant.
Calculer la valeur moyenne de l’ordonnée y de M dans chacun des cas suivants :
Cas 1 : On définit la position de M sur le quart de l’ellipse son abscisse x ;
Cas 2 : On définit la position de M sur le demi-cercle par r = OM.

.............................................................. I CoRREction de Exo-2 !


1- Un point M décrit un demi-cercle de diamètre AB = 2R.
Calculer la valeur moyenne de AM 2 dans chacun des cas suivants :
Cas 1 :

−→
\ −−→ π
Soit θ la mesure de l’angle (AB, AM ) telle que 0 ≤ θ ≤ .
2
On a :

AM 2 = (2R cos(θ))2 = 4R2 cos2 (θ).

Pr: H. MAHDIOUI page 123 ENSA-P C1 -


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D’où pour la valeur moyenne cherchée on obtient


π π
4R2
Z Z
2 2
2 2
2
m= 4R cos (θ)dθ = (1 + cos(2θ))dθ
π 0 π 0

c’est à dire : π
4R2

sin(2θ) 2
m= θ+ = 2R2
π 2 0

Cas 2 :

On définit la position de M sur le demi-cercle par AH = x,


cette fois la distance AM 2 est donnée par :

AM 2 = 2Rx avec 0 ≤ x ≤ 2R

d’où pour la valeur moyenne correspondant à ce choix de la variable définissant la po-


sition de M , Z 2R Z 2R
0 1
m = 2Rxdx = xdx = 2R2
2R 0 0

On remarque donc que la valeur moyenne est toujour la même valeur dans les deux cas
précédents.
2- Soit (E) l’ellipse d’équation suivante :

x2 y 2
+ 2 =1 (a > b > 0)
a2 b
dans un repère orthonormé (O, OX, OY ).
Cas 1 :
On définit la position de M sur le quart de l’ellipse son abs-
cisse x ;
a2 − x 2 2
On a y 2 = b , donc la valeur moyenne de la fonction
a2
y est :
1 a b√ 2
Z Z a√
2
b
m= a − x dx = 2 a2 − x2 dx
a 0 a a 0
Ra√
On remarque que la quantité 0 a2 − x2 dx représente l’aire du quart du cercle de
centre 0 et de rayon a, donc on obtient :

b πa2 πb
m= =
a2 4 4

♣REMARQUE !
On peut en déduire que l’aire d’une ellipse est
Z a √
b 2
Aire = 4 a − x2 dx = πab
0 a

Pr: H. MAHDIOUI page 124 ENSA-P C1 -


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Cas 2 : On définit la position de M sur le demi-cercle par r = OM.


−→ \ −−→
Posons θ = mesure((Ox, OM )) donc par les coordonnées polaires

x = r cos(θ) et y = r sin(θ)

on remplace dans l’équation cartisienne de l’ellipse, on a :

r2 cos2 (θ) r2 sin2 (θ) a2 − r2


+ =1 ⇔ y 2 = r2 sin2 (θ) = b2
a2 b2 a2 − b 2
donc la valeur moyenne de la fonction y est

a
r
a2 − r 2
Z
1
0
m = b dr
a−b b a2 − b 2
et par suite :
a √ Z b√
Z 
0 b
m = √ 2 2
a − r dr − a2 − r2 dr
(a − b) a2 − b2 0 0

finalement
 2 r
2

b πa πb π a+b
m0 = √ − = b
2
(a − b) a − b 2 4 4 4 a−b
On remarque ainsi que m 6= m0 .

Exercice.3
Soit dans un repère orthonormé, (C) la courbe, ensemble des points définis par :

y 2 = x3 , 0 ≤ x ≤ a, y ≥ 0.

Soit A un point sur cette courbe, d’abscisse a et soient A1 et A2 les projections respectives de A sur
Ox et Oy. On désigne par (D1 ) le domaine limité par Ox, l’arc OA et le segment [A A1 ] et par (D2 )
le domaine limité par Oy, l’arc OA et le segment [A A2 ].
1. Calculer le volume V1 engendré par la rotation de (D1 ) autour de Ox.
2. Calculer le volume V2 engendré par la rotation de (D2 ) autour de Oy.
3. Pour quelle valeur de a ces deux volumes sont-ils égaux ?

............................................................. I
Soit dans un repère orthonormé, (C) la courbe, ensemble des points définis par :
CoRREction de Exo-3 !
y 2 = x3 , 0 ≤ x ≤ a, y ≥ 0.

Pr: H. MAHDIOUI page 125 ENSA-P C1 -


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Soit dans un repère orthonormé, (C) la courbe, ensemble


des points définis par :

y 2 = x3 , 0 ≤ x ≤ a, y ≥ 0.

1. Calcul de V1 .
La courbe (C) a l’allure indiquée pa r la figure ( elle est tangente en O à Ox)
On a Z a Z  4 a
2 3 x
V1 = π y dx = π x dx = π
0 4 0
Soit donc
πa4
V1 =
4
3
2. Calcul de V2 L’ordonnée de A2 étant égale à a 2 , on a

Z a 23 Z a 23 3
4 3π h 7 ia 2
V2 = π x2 dy = π y dy =
3 y3
0 0 7 0

Soit
3π 3 √
V2 = a a
7
3. La valeur de a pour laquelle V1 = V2 . Cette valeur est donnée par l’équation

πa4 3π 3 √ 12 √ 144
= a a ce qui donne a= a ==⇒ a =
4 7 7 49

Exercice.4
3- Déterminer la limite quand n tend vers l’infini des suites définies par :
 
1 2 π 2 2π 2 nπ
a) Un = 1 + cos ( ) + cos ( ) + · · · + cos ( ) ;
n n n n
 
1 1 2 n
b) Vn = √ +√ +···+ √ .
n 1 + n2 22 + n2 n2 + n2
 1/n
(2n)!
c) Wn = .
n!nn

............................................................. I CoRREction de Exo-4 !

Pr: H. MAHDIOUI page 126 ENSA-P C1 -


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Soit f continue sur [a, b] et n ∈ IN∗ . On appelle les sommes de Riemann de f sur [a, b] les
quantites suivantes :
n n−1
b−aX b−a b−aX b−a
Sn = f (a + k ) et Tn = f (a + k )
n k=1 n n k=0 n

 
1 2 π 2 2π 2 nπ
a) Soit la suite Un = 1 + cos ( ) + cos ( ) + · · · + cos ( ) ;
n n n n
Il s’agit de la somme de Riemann de la fonction continue x 7→ cos2 (xπ) correspondant à la
subdivision régulière de l’intervalle [0, 1], la limite est donc :
n−1 Z 1
1 1
Z
1 X 2 kπ 2
lim Un = lim ( cos ( ) + 1) = cos (xπ)dx = (1 + cos(2xπ))dx.
n→+∞ n→+∞ n n 0 2 0
k=0
Donc, on obtient :
 1
1 sin(2xπ) 1
lim Un = (x + = .
n→+∞ 2 2π 0 2
b) On remaque que
  n n k
1 1 2 n 1X k 1X
Vn = √ +√ +···+ √ = √ = q n
n 1 + n2 22 + n2 n2 + n2 n k=1 k 2 + n2 n k=1 k2 + 1
n2

Il s’agit de la somme de Riemann de la fonction continue x 7→ √ x correspondant à la


x2 +1
subdivision régulière de l’intervalle [0, 1], la limite est donc :
nk Z 1 h√ i1 √
1X n x
lim Vn = q = √ dx = 2
x +1 = 2−1
n→+∞ n k=1 k2 + 1 0 x2 + 1 0
n2

c) On remarque que pour tout n ∈ N∗ :


 
1 (2n)!
ln(Wn ) = ln( )
n n!nn
" 2n n
#
1 X X
= ln(k) − ln(k) − n ln(n)
n k=1 k=1

" 2n
#
1 X
= ln(k) − n ln(n)
n k=n+1

" 2n
#
1 X k
= ln( )
n k=n+1
n
" n #
1 X j+1
= ln( )
n j=1 n

Pr: H. MAHDIOUI page 127 ENSA-P C1 -


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D’où
 1/n " n #
(2n)! 1 X j
Wn = = ln(1 + ) .
n!nn n j=1 n

On considère maintenant l’application f définie sur [0, 1] par f (x) = ln(1 + x). La somme de
Riemann permet de trouver
" n # Z
1
1 X j+1
lim ln(Wn ) = lim ln( ) = ln(1 + x)dx = ln(4) − 1
n→+∞ n→+∞ n n 0
j=1

On en déduit finalement que

4
lim Wn = exp(ln(4) − 1) = .
n→+∞ e

Exercice.5
Soit f une fonction de classe C 2 sur [a, b] et n ∈ N∗ .
Z b
b−a
On note :I = f (t)dt. Pour tout k ∈ {0, 1, 2, ..., n − 1}, on pose : ak = a + k .
a n
On définit le réel Tn (f ) par :
n−1
b − a X f (ak ) + f (ak+1 )
Tn (f ) =
n k=0 2

(a) Montrer que la suite (Tn (f ))n converge vers l’intégrale I.


Justifier l’appellation méthode des trapèzes lorsque l’on approche I par Tn (f ).
(b) Soit [α, β] ⊂ [a, b]. A l’aide de deux intégrations par parties successives, établir la formule
suivante (dite formule de MacLaurin) :
Z β
f (β) + f (α) 1 β
Z
f (t)dt = (β − α) + (t − α)(t − β)f ”(t)dt.
α 2 2 α

(c) Justifier l’existence d’un réel M majorant |f ”| sur [a, b], puis en appliquant la formule de Ma-
cLaurin sur chaque intervalle [ak , ak+1 ], montrer que :

M (b − a)3
∀n ∈ N∗ , |I − Tn (f )| ≤ .
12n2

............................................................. I
2
Soit f une fonction de classe C sur [a, b] et n ∈ N . ∗
CoRREction de Exo-5 !
Z b
b−a
On note :I = f (t)dt. Pour tout k ∈ {0, 1, 2, ..., n − 1}, on pose : ak = a + k .
a n
On définit le réel Tn (f ) par :
n−1
b − a X f (ak ) + f (ak+1 )
Tn (f ) =
n k=0 2

Pr: H. MAHDIOUI page 128 ENSA-P C1 -


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(a) Pour tout n ∈ N∗ , on a :

n−1 n−1
!
1 b−aX b−aX
Tn (f ) = f (ak ) + f (ak+1 )
2 n k=0 n k=0
et aussi !
n−1 n
1 b−aX b−aX
Tn (f ) = f (ak ) + f (aj )
2 n k=0 n j=1

n−1 n
b−aX b−aX
Or les deux sommes f (ak ) et f (aj ) sont les sommes de Riemann de la
n k=0 n j=1
fonction f sur [a, b]. Comme f est continue sur [a, b], ces deux sommes tendent vers I quand
n → ∞.
b − a f (ak ) + f (ak+1 )
D’autre part la quantité est l’aire du trapèze délimité par les points de
n 2
coordonnées (ak , 0), (ak+1 , 0), (ak+1 , f (ak+1 )) et (ak , f (ak )).

La méthode s’appelle méthode des trapèzes car on ap-


proche l’aire délimitée par la courbe de f par la somme
d’aires de trapèzes.

(b) On part de l’intégrale qui figure dans le membre de droite. Pour tout t ∈ [α, β], posons :

u(t) = f 0 (t) v(t) = (t − α)(t − β)


u0 (t) = f 00 (t) v 0 (t) = 2t − α − β
u et v sont de classe C 1 sur [α, β], donc une intégration par parties donnes :
Rβ Rβ
α
(t − α)(t − β)f ”(t)dt = [(t − α)(t − β)f 0 (t)]βα − α
(2t − α − β)f 0 (t)dt

= − α (2t − α − β)f 0 (t)dt
Pour tout t ∈ [α, β], posons :

u(t) = f (t) v(t) = (2t − α − β)


u0 (t) = f 0 (t) v 0 (t) = 2
u et v sont de classe C 1 sur [α, β], donc une intégration par parties donne :
Rβ Rβ
α
(2t − α − β)f 0 (t)dt = [(2t − α − β)f (t)]βα − 2 α f (t)dt

= (β − α)(f (α) + f (β)) − 2 α f (t)dt
En conclusion
Z β Z β
f (β) + f (α) 1
f (t)dt = (β − α) + (t − α)(t − β)f ”(t)dt.
α 2 2 α

(c) La fonction f ” est continue sur le segment [a, b] (car f est de classe C 2 donc elle est bornée sur
ce segment : autrement dit, il existe M ∈ R∗+ , tel que :

Pr: H. MAHDIOUI page 129 ENSA-P C1 -


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∀x ∈ [a, b], |f ”(x)| ≤ M


Pour tout k ∈ 0, 1, 2, ..., n, appliquons la formule de MacLaurin (résultat de la question
précédente) sur [ak , ak+1 ] ( on pose α = ak et ak+1 = β) :
Z ak+1 Z ak+1
f (ak+1 ) + f (ak ) 1
f (t)dt = (ak+1 − ak ) + (t − ak+1 )(t − ak )f ”(t)dt.
ak 2 2 ak

On additionne ces égalités, et grâce à la relation de Chasles et à la définition de Tn (f ), on


obtient :

n−1 Z ak+1
1X
I = Tn (f ) + (t − ak+1 )(t − ak )f ”(t)dt.
2 k=0 ak

L’inégalité triangulaire puis l’inégalité de la moyenne donnent alors :


1
Pn−1 R ak+1
|I − Tn (f )| ≤ 2 k=0 ak
|(t − ak+1 )(t − ak )f ”(t)|dt

M
Pn−1 R ak+1
≤ 2 k=0 ak
|(t − ak+1 )(t − ak )|dt

Or le changement de variable affine u = t − ak donne :


Z ak+1
Ra
|(t − ak+1 )(t − ak )|dt = akk+1 |(ak+1 − t)(t − ak )|dt
ak

R ak+1 −ak
= 0
u(ak+1 − ak − u)du
 ak+1 −ak
1 1
= (ak+1 − ak )u2 − u3
2 3 0

1
= (ak+1 − ak )3
6

(b − a)3
=
6n3

Ainsi
n−1
M X (b − a)3
|I − Tn (f )| ≤
2 k=0 6n3

et on en conclut que
M (b − a)3
|I − Tn (f )| ≤
12n2

Exercice 6 :[Première formule de la moyenne]


Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b]. On suppose que g est positive et non identique-
ment nulle sur [a, b].

Pr: H. MAHDIOUI page 130 ENSA-P C1 -


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Démontrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que :


Z b Z b
f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt.
a a

Application : Soit f une fonction continue sur [0, π].


Z π
2 π
Z
Montrer que : lim f (x)| sin(nx)|dx = f (x)dx
n→+∞ 0 π 0
 
kπ (k + 1)π
Conseils : Appliquer la formule de la moyenne à chaque intervalle , et reconnaître une
n n
somme de Riemann.
Soit f une fonction continue sur [0, 1].
1- Montrer que : Z π Z π
π
xf (sin(x))dx = f (sin(x))dx.
0 0 2
2- En déduire que
Z π Z 1
x sin(x)dx dt
I= =π .
0 1 + cos2 (x) 0 1 + t2
3- Calculer la valeur de l’intégrale I.

. I CoRREction de Exo-8 ! f étant une fonction continue sur [a, b], donc elle est bornée

sur cet intervalle, il existe ainsi deux constantes m et M telles que :

∀x ∈ [a, b], m ≤ f (x) ≤ M.


En multipliant par g(x), qui est positif :

∀x ∈ [a, b], mg(x) ≤ f (x)g(x) ≤ M g(x).

En intégrant sur [a, b] :


Z b Z b Z b
m g(t)dt ≤ f (t)g(t)dt ≤ M g(t)dt.
a a a
Rb
Comme la fonctin g est continue et non identiquement nulle, la quantité a g(t)dt est strictement
positive (La propriété de la strice positivité de l’intégrale). On obtient donc de l’inégalité précé-
dente :
Rb
f (t)g(t)dt
m ≤ aR b ≤ M.
a
g(t)dt
D’autre part, puisque la fonction f est supposée continue sur [a, b] et l’image de cet intervalle est
l’intervalle [m, M ], c’est à dire que f est surjective sur [a, b] et qu’on aura :

∀y ∈ [m, M ], ∃c ∈ [a, b], tel que f (c) = y


Par conséquent, puisque :

Pr: H. MAHDIOUI page 131 ENSA-P C1 -


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Rb
a
f (t)g(t)dt
Rb ∈ [m, M ]
a
g(t)dt
alors il existe c ∈ [a, b] tel que :
Rb
a
f (t)g(t)dt
f (c) = Rb
a
g(t)dt
c’est- à- dire
Z b Z b
f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt.
a a

Application
Z π Z π
2
Pour montrer que : lim f (x)| sin(nx)|dx = f (x)dx
n→+∞ 0 π 0

On peut effectuer une subdivision de l’intervalle [0, π] sous forme suivante :


k=n−1
G  
kπ (k + 1)π
[0, π] = ,
k=0
n n
On note ainsi que :
n−1 Z (k+1)π
Z π X n
f (x)| sin(nx)|dx = f (x)| sin(nx)|dx

0 k=0 n

Pour
 tout k ∈ 
{0, 1, 2, · · ·, n − 1}, d’après la formule de la moyenne appliquer sur chaque intervalle
kπ (k + 1)π
, , on obtient :
n n
  Z (k+1)π Z (k+1)π
kπ (k + 1)π n n
∃ck ∈ , , f (x)| sin(nx)|dx = f (ck ) | sin(nx)|dx
n n kπ
n

n
 
kπ (k + 1)π
Puisque la fonctin x 7→ sin(nx) est de signe constant sur , et que
n n
Z (k+1)π   (k+1)π
n −1 n 2
sin(nx)dx = cos(nx) = (−1)k

n
n kπ n
n

d’où
Z (k+1)π
n 2
| sin(nx)|dx =

n
n
En définitive :
n−1 Z (k+1)π n−1
Z π X n X 2
f (x)| sin(nx)|dx = f (x)| sin(nx)|dx = f (ck )
0 k=0

n k=0
n
On remarque en plus qu’on peut écrire :

Pr: H. MAHDIOUI page 132 ENSA-P C1 -


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n−1
!
Z π
2 πX
f (x)| sin(nx)|dx = f (ck )
0 π n k=0
n−1
πX
On reconnaît à un facteur près que la quantité f (ck ) est une somme de Riemann de la fonction
n k=0
f sur l’intervalle [0, π]. Et comme f est supposée continue, cette somme de Riemann converge vers
l’integrale
Z π
f (t)dt quand n tend vers l’infini ;
0
Z π Z π
2
On en déduit : lim f (x)| sin(nx)|dx = f (x)dx
n→+∞ 0 π 0

Exercice. 7 [Seconde formule de la moyenne]

Soient f : [a, b] → R une fonction positive décroissante de classe C 1 non identiquement nulle
et g : [a, b] → R une fonction continue.
On considère l’intégrale :
Z b
I= f (t)g(t)dt
a
On désigne par G la fonction définie sur [a, b] par :
Z x Z b
G(x) = g(t)dt, et que f (b) − f (a) = f 0 (t)dt ≤ 0.
a a

La fonction G est de classe C 1 donc continue sur [a, b], ceci assure l’existence des réels :
m = inf G(x) et M = sup G(x)
x∈[a,b] x∈[a,b]

a- Montrer que :
Z b
mf (a) ≤ f (t)g(t)dt ≤ M f (a).
a
b- Démontrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que :
Z b Z c
f (t)g(t)dx = f (a) g(t)dt.
a a

............................................................. I CoRREction de Exo-9 !


La fonction G est l’unique primitive de g définie sur [a, b] par :
Z x
0
G (x) = g(x), G(x) = g(t)dt, avec G(a) = 0
a

La fonction G est de classe C 1 donc continue sur [a, b], ceci assure l’existence des réels :
m = inf G(x) et M = sup G(x)
x∈[a,b] x∈[a,b]

La fonction f est décroissante sur [a, b], donc


Z b
f (b) − f (a) = f 0 (t)dt ≤ 0.
a

Pr: H. MAHDIOUI page 133 ENSA-P C1 -


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a- On commence par une intégration par partie dans l’intégrale I comme suivant :
Z b Z b Z b
I= f (t)g(t)dt = [G(t)f (t)]ba − 0
G(t)f (t)dt = G(b)f (b) − G(t)f 0 (t)dt
a a a

Puisque : ∀t ∈ [a, b], m ≤ G(t) ≤ M.

en particulier m ≤ G(b) ≤ M.
En multipliant par f (b), qui est positif :

mf (b) ≤ f (b)G(b) ≤ M f (b). F1

et aussi on a :

Z a Z b Z b
0 0
m(f (a) − f (b)) = m f (t)dt = m(−f (t))dt ≤ G(t)(−f 0 (t))dt ≤ M (f (a) − f (b))
b a a

Donc, on aura :
Z b
m(f (a) − f (b)) ≤ − G(t)f 0 (t)dt ≤ M (f (a) − f (b)). F2
a

En faisant la somme des deux relations (F1 ) et (F2 ), on en déduit


Z b
mf (a) ≤ f (b)G(b) − G(t)f 0 (t)dt ≤ M f (a)
a

En définitive Z b
mf (a) ≤ f (t)g(t)dt ≤ M f (a).
a

b- Comme la fonctin f est positive continue et non identiquement nulle, en obtient donc de l’in-
égalité précédente :
Rb
a
f (t)g(t)dt
m≤ ≤ M.
f (a)
D’autre part, puisque la fonction G est supposée de classe C 1 sur [a, b] et l’image de cet inter-
valle est l’intervalle [m, M ], c’est à dire que G est surjective sur [a, b] et qu’on aura :

∀y ∈ [m, M ], ∃c ∈ [a, b], tel que G(c) = y


Rb
f (t)g(t)dt
Par conséquent, en posant y = a ∈ [m, M ], il existe c ∈ [a, b] tel que :
f (a)
Rb
f (t)g(t)dt
G(c) = a
f (a)
c’est- à- dire
Z b Z c
f (t)g(t)dt = f (a)G(c) = f (a) g(t)dt.
a a

Pr: H. MAHDIOUI page 134 ENSA-P C1 -


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EXERCICES D’APPROFONDISSEMENT
Exercice
On se propose dans cet exercice de montrer que la suite (un )n∈IN ∗ définie par :
n

X sin(k)
∀n ∈ N , un = (−1)k est convergente et de calculer sa somme.
k=1
k

1. On désigne par f une fonction de classe C 1 sur [a, b] et par λ un réel strictement positif.
Z b
Montrer à l’aide d’une integration par parties que : lim f (t) cos(λt)dt = 0.
λ→+∞ a

2. On rappelle que : cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b)


     
t 2k + 1 2k − 1
(2.a) Exprimer pour tout réel t, cos cos(kt) en fonction de cos t et cos t .
2 2 2
(2.b) En déduire que pour tous t ∈ [0, 1] et n ∈ N∗ :
n  
t X k 1 n 2n + 1 t
cos( ) (−1) cos(kt) = (−1) cos( t) − cos( ) .
2 k=1 2 2 2

(2.c) Montrer alors que pour tout n ∈ N∗ :


 
2n + 1
Z 1 cos t
n 2 1
un = (−1)   dt − .
0 t 2
2 cos
2

−1
3. Utiliser la premiere question pour conclure que (un )n∈N∗ converge vers .
2

Exercice.
Soient f une fonction définie sur [a, b] et {a0 , a1 , ..., an } une subdivision à pas constant adaptée à
[a, b].
On pose
Z b n−1
b−aX
Sn = f (t)dt − f (ak ).
a n k=0

(a) On suppose que f est de classe C 1 . Montrer que

b−a
lim n.Sn = (f (b) − f (a)) .
n→+∞ 2

N.B : On peut considèrer la fonction gk définie sur [ak , ak+1 ] par :

gk (x) = f (x) − f (ak ) − (x − ak )f 0 (ak ).

(b) On suppose que la fonction f est de classe C 2 . Montrer qu’il existe (α, β) ∈ R2 tel que :
 
α β 1
Sn = + 2 + θ , au voisinage de +∞.
n n n2

Pr: H. MAHDIOUI page 135 ENSA-P C1 -


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N.B : On peut considérer la fonction hk définie sur [ak , ak+1 ] par

(x − ak )2 00
hk (x) = f (x) − f (ak ) − (x − ak )f 0 (ak ) − f (ak ).
2

Exercice.
Pour tout entier naturel n, on considère la fonction fn définie sur l’intervalle ] − π, π[ par :
Z x
cosn (u)
∀x ∈] − π, π[, fn (x) = du
0 1 + cos(u)

1- Calculer f0 (x), f1 (x), f2 (x) et f3 (x) ?


2- Etudier la fonction fn sur ] − π, π[ en donnant :
a) La parité de la fonction fn .
b) La dérivabilité, ainsi l’expression de sa fonction dérivée.
c) Le sens de la variation de fn sur ] − π, π[ (en discutant bien sûr suivant les valeurs de
l’entier n. )
3- Déterminer le développement limité de fn à l’ordre 3 au voisinage de 0.
4- En déduire la tangente à la courbe représentative de fn au point d’abscisse 0, et la position de
cette courbe par rapport à sa tangente (en discutant bien sûr suivant les valeurs de l’entier n.
)

5- a- Pour tout entier naturel n et pour x ≥ , montrer que :
3
Z x
| cosn (u)| 1  x √ 
du ≥ n tan − 3 .
2π 1 + cos(u) 2 2
3

b- En déduire les limites de fn en π et −π.


6- Pour tout n ≥ 2, trouver une relation entre fn (x), fn−1 et fn−2 .

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Chapitre 3

ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

3.1 Généralités
Une grande variété de problèmes relatifs à la mécanique, l’astronomie, la physique mathématique,
etc... conduisent à déterminier une fonction inconnue par la connaissance d’une équation reliant
ses dérivées successives jusqu’à un certain ordre. Ces équations différentielles et leurs étude consti-
tue l’une des branches des mathématiques les plus fécondes.

Une équation différentielle est une relation entre la variable x, une fonction inconnue y(x) et ses
dérivées y 0 (x), y”(x), ..., y (n) :

L(x, y, y 0 , y”, ..., y (n) ) = 0 (3.1)


— On appelle l’entier naturel n par ordre de l’équation différentielle (3.1).
— Intégrer l’équation (3.1), c’est déterminer toutes ses solution.
— L’équation (3.1) est dite linéaire homogène ( resp. linéaire non homogène) si L est une
fonction linéaire (resp. affine) en y 0 (x), y”(x), ..., y (n) .
— On appelle solution ou intégrale de l’équation (3.1) une fonction f (x) définie sur un inter-
valle I telle que
L(x, f (x), f 0 (x), f ”(x), ..., f (n) (x)) = 0, ∀x ∈ I.

Parmi le peu d’équations qu’on peut résoudre, figurent les équations différentielles linéaires dont
certains types sont étudiés dans ce chapitre :

[Equations du premier ordre]


Etant donnée une partie D de R × K et une application L de D dans K. L’équation
y 0 = L(t, y)
est une équation différentielle du premier ordre.
On appelle solution de cette équation différentielle toute fonction y : I → K dérivable sur l’inter-
valle I telle que pour tout t ∈ I on ait
(t, y(t)) ∈ D, et y 0 (t) = L(t, y(t))
[Equations différentielles du second ordre]

Etant donnée une partie D de IR × K × K et une application L de D dans K. L’équation


y 00 = L(t, y, y 0 )

137
Ecole Nationale des Sciences Appliquées

est une équation différentielle du second ordre.

le:
Exemp 3.1.1. .
1. y 0 = −2ty est une équation différentielle, du premier ordre car elle ne fait intervenir que la dérivée
première.
Une solution est une fonction u(t) dérivable telle que u0 (t) = −2tu(t) pour tout t.
2. y 00 = y 0 + 2y − 2et est une équation différentielle du second ordre, dont les solutions sont les fonctions
u(t) (deux fois dérivables) vérifiant

u00 (t) = u0 (t) + 2u(t) − 2et pour tout t

3. Si ω est un nombre donné, la fonction u(t) = sin(ωt) est solution de l’équation differentielle y 00 +ω 2 y =
0, car on a u0 (t) = ω cos(ωt) et u00 (t) = −ω 2 sin(ωt) = −ω 2 u(t) ;
de meme, v(t) = cos(ωt) est une solution.

le:
Exemp 3.1.2. [Exemples des problèmes conduisant à une Equ. Diff]
 Charge d’un condensateur à travers une résistance :
Si l’on désigne par t le temps, par i l’intensité du courant dans le circuit et par q la charge de l’ensemble
du condensateur, on a
dq
i=
dt
La loi d’Ohm permet d’écrire :
q
U = + R.i
C
q dq
et la fonction t 7→ q(t) vérifie donc : U = + R.
C dt
La tension U du générateur est une fonction (assez souvent constante ou sinusoïdale) du temps.
Ce problème physique possède une condition initiale qui décrit le circuit à l’instant t = 0, quand on
le ferme. En général on prend un condensateur non chargé c’est à dire q(0) = 0.
 [l’équation logistique]
Pour l’évolution d’une population en milieu ferme (par exemple, des bactéries en culture ou une po-
pulation de lapins sur un ilot.
Les observations effectuées par unité de temps δt (la duree d’un cycle reproductif) conduisent aux
hypotheses suivantes :
— l’augmentation de population due a la reproduction est proportionnelle a l’effectif initial ;
— la compétition pour la nourriture induit une mortalite proportionnelle au carré de l’effectif initial.
Appelons x(t) l’effectif a l’instant t.
la fonction x(t) est solution de l’équation différentielle

x0 (t) = k.x(t) − ax2 (t) équation logistique

avec k et a sont des constantes positives.

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 L’exemple du pendule
Faisons osciller une masse m suspendue en un point O par une tige
non pesante de longueur L. On suppose que le mouvement se fait dans
un plan vertical passant par O.
Considérons un axe Oz dirigé vers le bas par un vecteur unitaire →
−u et
appelons x l’angle que fait la tige avec cet axe.
La masse est soumise à son poids mg → −u dont le moment de rappel par
rapport à O est M = −m.g.L sin(x). Le moment d’inertie de la masse
par rapport à O étant I = m.L2 , le mouvement est régi par l’équation
M = I ẍ.
Après simplification par mL, cette égalité s’écrit
g
−g sin(x) = Lẍ, c’est-à-dire ẍ = − sin x
L

[Equations à variables séparables]


Il s’agit des équations différentielles où tous les termes en x sont dans un membre et tous les termes
en y dans l’autre, et on obtient une expression de la forme :

f (x)dx = g(y)dy

où f (x) est une fonction à variable x seulement et g(y) est uniquement à variable y.
Pour résoudre ce type d’équation différentielle, on intégre les deux membres, mais sans oublier la
constante d’intégration C.

le:
Exemp 3.1.3. Soit l’équation différentielle du premier ordre :
x + yy 0 = 0

R suivante : xdx = −ydy.


On l’écrit sous la forme
il vient en intégrant : xdx = −ydy. On en déduit donc

x2 + y 2 = 2C.

( C’est l’équation d’une famille de cercle consentriques réels avec C > 0)

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3.2 Equation différentielle du premier ordre

Définition 3.2.1. Soient a, b, et c trois fonctions continues de I dans K, on considère l’équation


différentielle linéaire du premier ordre

a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t); (E)

• On appelle solution de l’équation différentielle (E) toute fonction f dérivable de I dans K telle que :

∀t ∈ I, a(t)f 0 (t) + b(t)f (t) = c(t)

• On appelle équation homogène associée à (E) (ou équation sans second membre), l’équation :

a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = 0; (E0 )

♣REMARQUE
les forme suivantes :
! 3.2.2. Parmi les équations différentielles de premier ordre générales, on distingue

♦ Forme linéaire a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t), où les fonctions a, b et c sont continues sur I.
♦ Forme normalisée Si la fonction a ne s’annule pas sur I ; l’équation (E) peut être résolue par rapport
à y 0 et devient
y 0 (t) = α(t)y(t) + β(t).
−b c
où les fonctions α = a
et β = a
sont continues sur I.

3.2.1 Résolution de l’équation homogène


Soient a, et b, deux fonctions continues de I dans K, on considère l’équation différentielle

y = a(x)y + b(x),

On définit l’équation différentielle homogène associée à l’équation Commençons par

y 0 = a(x)y(x).

Théorème 3.2.3. Soit (x0 , y0 ) ∈ R et soit a : I → R une fonction continue avec x0 ∈ I ; il existe une
unique solution de l’équation différentielle y = a(x)y sous la condition initiale y(x0 ) = y0 ; celle-ci est
donné explicitement par : Z  x
y(x) := y0 exp a(t)dt
x0

La solution générale de l’équation différentielle est

y(x) = C exp(A(x)) où A(x) désigne une primitive de a(x)

C est une constante .

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Démonstration : On vérifie facilement que la fonction annoncée est une solution.


Inversement, si y est une solution, posons
 Z x 
z(x) := y(x) exp − a(t)dt
x0

alors z est dérivable et un calcul direct donne


Z x 
0 0
z (x) = (y (x) − a(x)y(x)) exp a(t)dt = 0
x0
R 
x
d’où z(x) = C et on trouve donc y(x) = C exp x0
a(t)dt . Imposer la condition y(x0 ) = y0 revient
alors à imposer C = y0 .
CQFD

le:
Exemp 3.2.4. Soient λ, b des réels non nuls, on se restreint à x ∈ R∗+ , alors l’équation y 0 = λxb y a
λxb+1

pour solution y(x) = C exp si b 6= −1 et y(x) = Cxλ si b = −1.
b+1

Résolution d’une équation homogène de type a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = 0


Passons à la recherche d’une solution particulière pour l’équation différentielle homogène du
type
a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = 0 (E0 )
avec a et b deux fonctions continues sur I à valeurs dans K

Proposition 6.
Si la fonction a ne s’annule pas sur I

b(t)
et si A est une primitive sur I de la fonction t 7→
a(t)
Alors les solutions de l’équation (E0 ) sont les fonctions de la forme :

t 7→ λ exp(−A(t)), avec λ ∈ K.

♣REMARQUE ! 3.2.5. .
1. La proposition précédente montre que l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E0 ) est un
K-espace vectoriel de dimension 1 (une droite vectorielle) admettant pour base la fonction f0 : t 7→
exp(−A(t)).
2. Pour résoudre l’équation (E0 ), il suffit donc de trouver une solution f0 non nulle.
Or, l’expression de la solution générale de (E0 ) montre qu’une solution non nulle de (E0 ) ne s’annule
pas sur I.

le:
Exemp 3.2.6. .
Pr: H. MAHDIOUI page 141 ENSA-P C1 -
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1. Trouver solution générale sur ]0, π[ de l’équation différentielle suivante :


y 0 (t) sin(t) − y(t) cos(t) = 0
y 0 (t) cos(t)
En effet, puisque = en intégrant l’équation précédente, on trouve :
y(t) sin(t)
y(t) = λ exp (ln(sin(x))) = λ sin(t), λ ∈ R.

2. Trouver la solution générale sur R∗+ de l’équation :


2xy 0 − y = 0
En effet, la solution générale sur R∗+ est donc

y(t) = λ x, λ ∈ R.

3.2.2 Equation différentielle à des coefficients constants


Dans le cas où a et b sont à valeurs réelles, l’différentielle homogène (E0 ) sera donc
ay 0 (t) + by(t) = 0; (E0 )
On cherche une solution f0 de l’équation (E0 ) la façon suivante :

f00 (t) −b
∀ t ∈ I, =
f0 a
ce qui montre, en intégrant, l’existence d’une constante C telle que :
−b
∀ t ∈ I, ln(|f0 (t)|) = t+C
a
Ce qui entraine que
−b
∀ t ∈ I, f0 (t) = exp(
t) exp(C)
a
On pose λ = exp(C), d’où les solutions sont donc λf0 , avec λ ∈ K.
−b
Dans le cas particulier C = 0, on voit que f0 (t) = exp( t) est une solution non nulle de (E0 ).
a

3.2.3 Résolution de l’équation avec un second membre


Commençons par observer que l’ensemble des solutions forme un espace affine ; c’est-à-dire que
si y0 est une solution et y est une autre solution, alors y − y0 est solution de l’équation z 0 = a(x)z.
Or l’ensemble des solutions de cette dernière équation différentielle est visiblement un espace
vectoriel.
Ainsi toute solution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre est somme d’une so-
lution particulière et d’une solution de l’équation homogène associée. D’où le résultat suivant :

Si f0 est une solution particulière de l’équation (E) et si SE0 désigne l’ensemble des solutions
de l’équation homogène (E0 ), Alors

L’ensemble des solutions générales de l’équation (E) est {f0 + g | g ∈ SE0 }

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Étant données trois fonctions a, b et c continues d’un intervalle I dans K, on considère l’équation
différentielle :
a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t). (E)
Equation homogène associée : a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = 0. (E0 )
Alors, Pour déterminer la solution générale de (E), il suffit de trouver une solution particulière de
cette équation.

Utilisation d’une solution évidente[Solutions particulières]


Pour trouver une solution particulière, on peut procéder tout d’abord par tâtonnements : Par
exemple, on remplace y par une fonction simple :
— Un polynôme : une constante, x, x2 ,...
— Une fraction des fonctions : x1 , x12 ....
— Des fonctions trigonométriques : sin, cos,..

Selon la forme de l’équation différentielle.

le:
Exemp 3.2.7. .
1. La fonction ” − cos ” est une solution particulière "évidente" sur ]0, π[ de l’équation :

y 0 (t) sin(t) − y(t)cos(t) = 1

En plus, on a déjas que les solutions de l’équation homogène associée sont de la forme :

∀t ∈]0, π[, f0 (t) = λ sin(t), avec λ ∈R

Alors la solution générale est donc

∀t ∈]0, π[, f (t) = f0 (t) − cos(t) = λ sin(t) − cos(t)

2. La fonction ””t 7→ t”” est une solution particulière < évidente > sur ]0, +∞[ de l’équation :

2ty 0 (t) − y(t) = t

En plus, on a déjas que les solutions de l’équation homogène associée sont de la forme :

∀t ∈]0, +∞[, f0 (t) = λ t, avec λ ∈ IR

Alors la solution générale est donc



∀t ∈]0, +∞[, f (t) = f0 (t) + t = λ t + t

♣REMARQUE ! 3.2.8. Dans certains cas il est facile de trouver une solution simple ; par exemple
−µ
l’équation différentielle y 0 = λy + µ admet visiblement comme solution particulière y = par conséquent
λ
µ
la solution générale de l’équation est y(x) = Ceλx − .
λ

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3.2.4 Méthode de la variation de la constante


Toutefois il se peut qu’aucune solution ne soit "visible" et alors il est utile de recourir à une méthode
générale dite de "variation de la constante". Cette méthode consiste à rechercher une solution par-
ticulière sous la forme y = λ(t)y0 , où y0 est une solution non nulle de (E0 ) et λ(t) une fonction
dérivable sur I.
Pour tout t ∈ I, on a alors :
 
0 0 0
a(t)y (t) + b(t)y(t) = a(t)y0 (t)λ (t) + λ(t) a(t)y0 (t) + b(t)y0 (t)
| {z }
= a(t)y0 (t)λ0 (t) + 0
et donc λy0 est solution de (E) si la fonction λ vérifie :
c(t)
∀ t ∈ I, λ0 (t) =
a(t)y0 (t)
c
c’est-à-dire si λ est une primitive de la fonction .
ay0

Théorème 3.2.9. Soit (x0 , y0 ) ∈ I × R et soit a, b : I → R deux fonctions continues ; il existe une
unique solution de l’équation différentielle y 0 = a(x)y + b(x) telle que y(x0 ) = y0 ; celle-ci est donné
explicitement par
Z x  Z x Z x 
y(x) := y0 exp a(t)dt + b(t) exp a(u)du dt
x0 x0 x0

La solution générale de l’équation différentielle est obtenue en faisant varier y0 .

Démonstration : Soit y une solution de l’équation différentielle étudiée, posons


Z x 
C(x) := y(x) exp a(t)dt ;
x0

Alors Z x  Z x 
0 0
C (x) = (y (x) − a(x)y(x)) exp a(t)dt = b(x) exp a(t)dt
x0 x0
R 
x
donc si on désigne par y1 (x) la fonction exp x0
a(t)dt on obtient
Z x Z x
b(t) b(t)
C(x) = C0 + dt, et y(x) = C0 y1 (x) + y1 (x) dt.
x0 y1 (t) x0 y1 (t)

Inversement il est facile de vérifier qu’une telle fonction est bien solution de l’équation différen-
tielle. La condition y(x0 ) = y0 équivaut à C0 = y0 .
CQFD

le:
Exemp 3.2.10. 1. Considérons l’équation y 0 = 2xy + 1 alors le calcul donne (en prenant x0 = 0)
une solution homogène y1 (x) = C exp(x2 ) et une solution générale :
Z x
2 2
y(x) = C exp(x ) + exp(x ) exp(−t2 )dt.
0

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2. L’équation y 0 = −2 xy + ex a pour solution homogène y1 (x) = C|x|−2 et, sur chacun des intervalles
] − ∞, 0[ et ]0, +∞[, la solution générale s’écrit
Z x
−2 −2
y(x) = C|x| + |x| et t2 dt
0

ou encore
y(x) = Cx−2 + (1 − 2x−1 + 2x−2 )ex

♣REMARQUE ! 3.2.11. Ce qui précède prouve que l’équation différentielle (E) admet toujours des
solutions sur I, puisqu’une telle solution y0 non nulle de (E0 ) ne s’annule pas sur I.

le:
Exemp 3.2.12. Résoudre sur ]0, +∞[ l’équation

ty 0 (t) − y(t) = t2 et .

Etape 1 : On résout d’abord l’équation homogène

ty 0 (t) − y(t) = 0

dont la solution générale est y(t) = λt, λ étant un réel.


Etape 2 : Puis l’on cherche une solution particulière f0 sous la forme

f0 (t) = tλ(t),

ce qui donne :
λ0 (t) = et .
Etape 3 : La solution générale de l’équation est donc

y(t) = tet + λt, où λ est un réel.

Cas d’équations où la fonction a s’annule


Les résultats précédents ne s’appliquent pas de façon immédiate aux équations différentielles de
la forme
a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t)
sur un intervalle I où la fonction a s’annule.
Etudions sur quelques exemples ce qui peut se passer.

le:
Exemp 3.2.13. Résoudre, sur I = R, l’équation :
1. t2 y 0 (t) − y(t) = 0 ;
2. (1 − t)y 0 (t) − y(t) = t ;
3. ty 0 (t) − 2y(t) = t3 .

♣REMARQUE !
3.2.14. Les exemples précédents montrent qu’il n’y a pas de résultat général relatif
au nombre de paramètres dont dépend la solution générale d’une équation différentielle de la forme

a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t)

sur un intervalle I où la fonction a s’annule.

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Résolution avec condition initiale (Problème de Cauchy)


Soient a, b et c trois fonctions continues d’un intervalle I dans K, et (E) l’équation différentielle :

a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t).

Proposition 7. [(Solution d’un problème de Cauchy)]


Si la fonction a ne s’annule pas sur I, et si (t0 , y0 ) ∈ I × K, il existe une unique solution f de (E)
telle que
f (t0 ) = y0 .

Démonstration : Soient f1 une solution particulière de (E) (il en existe d’après les résultats précé-
dents) et f0 une solution non nulle de l’équation homogène associée.
Les solutions de (E) sont de la forme f1 + λf0 avec λ ∈ K.
La condition f (t0 ) = y0 est donc équivalente à :

λf0 (t0 ) = y0 − f1 (t0 )

puisque la fonction f0 ne s’annule pas sur I et donc f0 (t0 ) 6= 0.


Alors
y0 − f1 (t0 )
λ=
f0 (t0 )
d’où l’existence et l’unicité de la constante λ à valeur connue.
ce qui donne une solution et une seule solution générale telle que

y0 − f1 (t0 )
f (t) = f1 (t) + λf0 (t) = f1 (t) + f0 (t) ∀ t∈I
f0 (t0 )

CQFD
le:
Exemp 3.2.15. Vérifier, sur ]0, 1[ que l’équation différentielle
xy 0 ln(x) = (1 + 3 ln(x))y


sous la condition y(0.5) = 1

admet, pour x ∈]0, 1[, la solution y(x) =???.

Equations différentielles de type Bernoulli et Riccati

Définition 3.2.16. [Equation différentielle de Bernoulli]


On appelle équation différentielle de Bernoulli une équation de la forme

y 0 + a(x)y + b(x)y n = 0, n ∈ Z, n 6= 1. (1)

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On remarque tout d’abord que y = θ est solution.


On cherchera donc les autres solutions non nulles en faisant le changement de variable
1
z=
y n−1
En effet on obtient ainsi (le montrer en exercice) une équation différentielle linéaire de type :
1
z 0 + a(x)z + b(x) = 0.
1−n
Remarquons que ce raisonnement est valable même si n est un rationnel (différent de 1).

Définition 3.2.17. [Equation différentielle de Riccati]


On appelle équation différentielle de Riccati une équation de la forme

y 0 + a(x)y + b(x)y 2 = c(x), (2)

C’est sur cette équation que l’on tombe lorsque l’on résout en particulier un problème de contrôle
optimal en automatique. Il n’y a pas de résolution systématique de cette équation si on ne connait
pas de solution particulière (à cause du second membre). Par contre si on connait yp (x) solution
particulière de (2), on effectue le changement de variable
u = y − yp
et on se ramène ainsi à une équation de Bernouilli en u dans laquelle n = 2
u0 + (a(x) + 2b(x)yp (x))u + b(x)u2 = 0.

le:
Exemp 3.2.18. Résoudre l’équation
y 0 + y − xy 2 = 0.
1
Réponse : y(x) = 0 ou y(x) =
λ0 ex +x−1
le:
Exemp 3.2.19. Résoudre l’équation
y −1
y0 + − y2 = 2 .
x x
1
On vérifiera que yp (x) = est une solution particulière.
x
La fonction yp (x) vérifie l’équation différentielle, soit
yp, (x) + a(x)yp (x) + b(x)yp2 (x) = c(x).
Si l’on remplace y par (u + yp ) dans l’équation différentielle, on obtient
u0 + yp, + au + ayp + bu2 + 2buyp + byp2 = c.
En utilisant l’équation vérifiée par yp , il reste l’équation différentielle vérifiée par u
1 1 2x
Réponse : y(x) = ou y(x) = − 2 .
x x x +C

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3.3 Equations différentielles linéaires du second ordre


On s’inéresse maintenant aux équations différentielles linéaires du second ordre. On traitera plus
particulièrement le cas des coefficients constants mais le début de la discussion est générale ne
nécessite pas cette hypothèse.

Définition 3.3.1. Si a, b, c, et d sont des fonctions continues de I dans K, on considère l’équation


différentielle linéaire du second ordre

a(t)y 00 (t) + b(t)y 0 (t) + c(t)y(t) = d(t); (E)

• On appelle solution de l’équation différentielle (E) toute fonction f deux fois dérivable de I dans K
telle que :
∀t ∈ I, a(t)f 00 (t) + b(t)f 0 (t) + c(t)f (t) = d(t)
• On appelle équation homogène associée à (E) (ou équation sans second membre), l’équation :

a(t)y 00 (t) + b(t)y 0 (t) + c(t)y(t) = 0; (E0 )

♣REMARQUE !
est dite HOMOGENE.
3.3.2. • Si d(t) = 0 pour tout t ∈ I, (une fonction nulle), l’équation différentielle

Si la fonction a ne s’annule pas sur I ; l’équation (E) est équivalente à une équation différentielle
normalisée de type
y 00 (t) = α(t)y 0 (t) + β(t)y(t) + γ(t).
où les fonctions α et β et γ sont continues sur I.
La première observation est que de nouveau l’ensemble des solutions forme un espace affine et que
toute solution sera somme d’une solution particulière et d’une solution de l’équation homogène
correspondante
y” + a(x)y 0 + b(x)y = 0
Commençons par traiter l’équation homogène en montrant le théorème général suivant :

Théorème 3.3.3. Soit a, b : I → R deux fonctions continues, l’espace vectoriel des solutions de
l’équation
y” + a(x)y 0 + b(x)y = 0
a une dimension égale au plus à deux. En fait il existe au plus une solution telle que y 0 (x0 ) = y00 et
y(x0 ) = y0 .

Démonstration : Pour chaque paire de solutions y1 , y2 fabriquons la fonction


y1 (x) y10 (x)
 
W (x) := det = (y1 y20 − y10 y2 )(x)
y2 (x) y20 (x)
Un calcul direct donne
W 0 (x) = y1 y”2 − y”1 y2 = y1 (−a(x)y20 − b(x)y2 ) − y2 (−a(x)y10 − b(x)y1 ) = −a(x)W (x)

Pr: H. MAHDIOUI page 148 ENSA-P C1 -


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donc W (x) est elle-même solution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre et donc
 Z x 
W (x) = W (x0 ) exp − a(t)dt ;
x0

en particulier on a soit ∀x ∈ I, W (x) 6= 0 soit ∀x ∈ I, W (x) = 0.


CQFD

Le déterminant W considéré dans la preuve s’appelle le wronskien en l’honneur du mathé-


maticien H. Wronsky.
Remarquons que la démonstration contient des renseignements plus riches que ceux donnés
dans l’énoncé du théorème ; on a en particulier montré :

Corollaire 3.3.4. Soient y1 , y2 deux solutions de

y 00 + a(x)y 0 + b(x)y = 0

telles que (y1 y20 − y10 y2 )(x0 ) 6= 0 pour un point x0


alors y1 et y2 forment une base de l’espace vectoriel des solutions de l’équation différentielle.

le:
Exemp 3.3.5. On peut vérifier que sur R∗+ les deux fonctions
√ √
y1 (x) = cos( x) et y2 (x) = sin( x)

forment une base des solutions de


4xy 00 + 2y 0 + y = 0.
Remarquons que pour appliquer la théorie précédente il faut d’abord diviser par 4x et donc travailler sur un
intervalle de R∗+ .

♣REMARQUE ! 3.3.6. 1. L’ensemble des solutions de l’équation (E0 ) est un K- espace vectoriel.
2. Si f0 est une solution particulière de l’équation (E) et si SE0 désigne l’ensemble des solutions de
l’équation (E0 ), Alors
L’ensemble des solutions de l’équation (E) est {f0 + g | g ∈ SE0 }
3. Le résultat précédent montre que pour résoudre l’équation (E), il suffit de connaitre une solution
particulière de (E) et l’ensemble des solutions de (E0 )

3.3.1 Equations du second ordre à coefficients constants


Nous allons maintenant considérer des équations avec a, b constants ; ce cas est très important
d’abord parce que le principe général des développements limités nous a appris que toute fonc-
tion assez régulière peut être approchée par une fonction linéaire donc les équations linéaires, à
coefficients constants, décrivent au moins localement le comportement des solutions de beaucoup
d’équation différentielles ; de plus un bon nombre de modélisations conduisent naturellement à
des équations de ce type et elles présentent l’avantage qu’on peut décrire explicitement leurs so-
lutions.

Pr: H. MAHDIOUI page 149 ENSA-P C1 -


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-1-Résolution de l’équation homogène

Étant donnés trois complexes constants a, b et c, avec a 6= 0, on considère l’équation différentielle :


ay”(t) + by 0 (t) + cy(t) = 0. (E0 )

Proposition 8. Pour r ∈ C, la fonction ϕr : t 7→ ert est solution de (E0 ) si, et seulement si,

ar2 + br + c = 0.

L’équation ar2 + br + c = 0 est appelée équation caractéristique de (E0 ).

Démonstration : Cette équivalence provient de la relation :


∀t ∈ I, aϕr ”(t) + bϕ0r (t) + Cϕr (i) = (ar2 + br + c)ϕr (t)
et du fait que la fonction ϕr ne s’annule pas.
CQFD

Proposition 9. Cas complexe

— Si l’équation caractéristique ar2 + br + c = 0 a deux racines distinctes r1 et r2 , alors les


solutions de (E0 ) sont les fonctions de la forme :

t 7→ λ1 er1 t + λ2 er2 t avec (λ1 , λ2 ) ∈ C2 .

— Si l’équation caractéristique ar2 + br + c = 0 une racine double r0 , les solutions de (E0 ) sont
les fonctions de la forme :

t 7→ er0 t (λ1 + λ2 .t) avec (λ1 , λ2 ) ∈ C2 .

Proposition 10. Cas réel

— Si l’équation caractéristique ar2 + br + c = 0 a deux racines distinctes r1 et r2 , alors les


solutions sont de la forme :
t 7→ λ1 er1 t + λ2 er2 t avec (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
— Si l’équation caractéristique ar2 + br + c = 0 une racine double r0 , les solutions sont de la
forme :
t 7→ er0 t (λ1 + λ2 .t) avec (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
— Si l’équation caractéristique ar2 + br + c = 0 deux racines conjuguées non réelles α ± iβ, les
solutions sont de la forme :
t 7→ λ1 eαt cos(βt) + λ2 .eαt sin(βt) (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .

avec

Pr: H. MAHDIOUI page 150 ENSA-P C1 -


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♣REMARQUE ! 3.3.7. D’après le théorème précédent, il suffit de vérifier que les deux fonctions sont
solutions de l’équation différentielle (ce qui est immédiat à vérifier) et indépendantes en un point x0 , mais
dans le premier cas
(y1 y20 − y10 y2 )(x0 ) = (α2 − α1 )e(α1 +α2 )x0 6= 0
et dans le second cas
(y1 y20 − y10 y2 )(x0 ) = eαx0 6= 0.
Pour la dernière affirmation il suffit de se rappeler que

e(u+iw)x + e(u−iw)x = 2eux cos(wx) et e(u+iw)x − e(u−iw)x = 2ieux sin(wx).

le:
Exemp 3.3.8. .
1. Soit l’équation différentielle suivante :

y”(t) + 4y 0 (t) − 5y(t) = 0.

L’équation caractéristique admettant comme racines 1 et −5, la solution générale de l’équation est :

y(t) = k1 e1t + k2 e−5t .

2. Soit l’équation différentielle suivante : y”(t) − 2y 0 (t) + y(t) = 0. L’ équation caractéristique admettant
1 comme racine double, la solution générale de l’équation est :

y(t) = k1 et + k2 tet .

3. Soit l’équation différentielle suivante :

y”(t) + 2y 0 (t) + 2y(t) = 0.

L’équation caractéristique admettant comme racines −1+i et −1−i, la solution générale de l’équation
est :
y(t) = e−t (k1 cos(t) + k2 sin(t)).

2-Equations du second ordre avec second membre


Soient a, b et c trois complexes, a étant non nul, et d(t) une fonction continue sur un intervalle I.
On considère l’équation différentielle du second ordre avec un second membre :

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = d(t) (E)

On déterminer l’ensemble des solutions de l’équation homogène associée (E0 ) suivante

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = 0 (E0 )

il suffit alors de déterminer une solution particulière de l’équation (E). Comme pour les équations
différentielles linéaires du premier ordre, il peut arriver que l’on devine une solution particulière,
ou qu’elle nous soit donnée par le problème physique, géométrique,... dont est issue l’équation
différentielle.

La recherche d’une solution particulière de l’équation (E0 ) est possible par une variante de la
méthode de la variation des constantes mais nous ne traiterons que le cas où d(x) est de la forme
particulière.

Pr: H. MAHDIOUI page 151 ENSA-P C1 -


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1-Principe de superposition
Soit l’équation différentielle du second ordre avec un second membre :

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = d1 (t) + d2 (t)

avec a, b et c des constantes et d(t) une fonction.

Définition 3.3.9. [Principe de superposition]


Le principe de superposition est fondé sur le fait que :
• f1 est solution de ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = d1 (t) ;
• f2 est solution de ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = d2 (t) ;
Alors λ1 f1 + λ2 f2 est solution de l’équation différentielle

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = λ1 d1 (t) + λ2 d2 (t)

le:
Exemp 3.3.10. Résoudre, sur R, les équations différentielles suivantes :
1.
y 00 (t) − 4y 0 (t) + 3y(t) = tet cos(t)

2-Cas où d est une fonction polynôme

Proposition 11. Soit P un polynôme de degré n, l’équation différentielle du second ordre avec un second
membre :
ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = P (t)
possède comme solution particulière, une fonction polynômiale :
— de degré n si c 6= 0 ;
— de degré n + 1 si b 6= 0 et c = 0
— de degré n + 2 si b = c = 0 ;

le:
Exemp 3.3.11. Soient les équations différentielles suivantes :
1. y” + y 0 − 6y = 1 − 8x − 30x2
2. y” + y 0 = 3 + 2x ;

3-Cas où d(t) = emt P (t)


Si le second membre d est de la forme :

d(t) = etm ϕ(t)

En posant y(t) = emt z(t), alors l’équation suivant

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = etm ϕ(t)

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devient après simplification par etm

az 00 (t) + (2am + b)z 0 (t) + (am2 + bm + c)z(t) = ϕ(t)

Proposition 12. Soient m un nombre complexe et P un polynôme de degré n, on peut trouver une
solution particulière de l’équation :

ay 00 (t) + by 0 (t) + cy(t) = etm P (t)

de la forme y(t) = etm Q(t), où Q est un polynôme :


— de degré n si m n’est pas une racine de l’équation ar2 + br + c = 0 ;
— de degré n + 1 si m est une racine simple de l’équation ar2 + br + c = 0 ;
— de degré n + 2 si m est une racine double de l’équation ar2 + br + c = 0 ;

le:
Exemp 3.3.12. Résoudre sur IR l’équation
y 00 (t) − 4y 0 (t) + 3y(t) = (2t + 1)e−t

4-Cas où d(t) = eut (cos(vt)P (t) + sin(vt)Q(t))

Comme cos(vt) et sin(vt) sont des combinaisons linéaires de eivt et e−ivt en utilisant le principe de
superposition, on se ramène à la résolution d’équations différentielles avec un second membre de
la forme eu+ivt P (t), où P est un polynôme, et il suffit d’utiliser les résultats précédents.
On passe ainsi provisoirement au domaine complexe avant de revenir au cas réel par des combi-
naisons linéaires, ou en prenant, selon les cas, la partie réelle ou la partie imaginaire.

le:
Exemp 3.3.13. Résoudre l’équation

y 00 (t) + y(t) = sin3 (t)

La solution générale de l’équation homogène associée est :

y(t) = λ sin(t) + µ cos(t) avec (λ, µ) ∈ R2

On linéarise le second membre :


−1 3
sin3 (t) = sin(3t) + sin(t)
4 4
Et l’on utilise le principe de superposition. On est ainsi amené à déterminer une solution f1 de

y 00 (t) + y(t) = sin(3t)

et une solution f2 de l’équation


y 00 (t) + y(t) = sin(t)
Comme sin(3t) est une combinaison linéaire de e3it , et que (±3i) n’est pas une racine de l’équation caracté-
ristique, on peut chercher une combinaison linéaire de e3it et e−3it , c’est-à-dire de la forme

f1 (t) = a cos(3t) + b sin(3t)

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− sin(3t)
on trouve alors : f1 (t) =
8
De même on cherche une solution f2 de la forme

f2 (t) = (at + b) cos(t) + (ct + d) sin(t)

−t cos(t)
ce qui donne f2 (t) =
2
La solution générale de l’équation donnée est donc :
 
sin(3t) 3t
f0 (t) = + λ− cos(t) + µ sin(t)
32 8

3.3.2 Méthode de la variation des constantes (de Lagrange)


On considère la forme de l’équation différentielle normalisée suivante :

y” + ay 0 + by = f (x) (E)
L’équation homogène associée est : y” + ay 0 + by = 0 dont la solution est :

y = C1 er1 x + C2 er2 x
On note pour simplifier y1 = C1 er1 x et y2 = C2 er2 x , d’où on a :

y(x) = C1 y1 (x) + C2 y2 (x). (1)

On cherche pour l’équation générale une solution particulière où C1 et C2 sont des fonctions à déterminer
En dérivant la relatin (1) on obtient :

y 0 (x) = C10 y1 (x) + C20 y2 (x) + C1 y10 (x) + C2 y20 (x) (2)
Imposons à C1 et C2 la condition supplémentaire suivante :

C10 y1 (x) + C20 y2 (x) = 0 (3)

En dérivant (2) on obtiendra, en tenant compte de la condition (3) :

y”(x) = C1 y”1 (x) + C2 y”2 (x) + C10 y10 (x) + C20 y20 (x)
et en portant dans l’équation générale (E), après réduction :

C1 (y”1 + ay10 + by1 ) + C2 (y”2 + ay20 + by2 ) + C10 y10 (x) + C20 y20 (x) = f (x)
puisque les parenthèses sont nulles :

C10 y10 (x) + C20 y20 (x) = f (x) (4)

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On en déduit le système suivant :

C10 y1 (x) + C20 y2 (x)



=0
0 0 0 0
C1 y1 (x) + C2 y2 (x) = f (x)
Ce système permet de calculer les dérivées C10 et C20 en fonction des données ( on suppose que
∆ 6= 0 pour que y1 et y2 seront distinctes). On obtient, comme exemple, :

C10 = ϕ1 (x), C20 = ϕ2 (x)


et par intégration :
Z Z
C1 = ϕ1 (x)dx + A1 , C2 = ϕ2 (x)dx + A2

On en déduit la soltion générale de l’équation différentielle (E) :

Z Z
r1 x r2 x r1 x r2 x
y(x) = A1 e + A2 e +e ϕ1 (x)dx + e ϕ2 (x)dx

le:
Exemp 3.3.14. Integrer l’équation avec second membre suivante :

y” + y = tan(x)

3.4 Exemples d’applications


√ pplication
A 3.4.1. Mouvement d’un point matériel soumis à une force centrale
Si l’on veut étudier le mouvement d’un point matériel M de masse m 6= 0, mobile dans le plan et soumis à
−−→
tout instant à une force égale à (−k M O ), le principe fondamental de la dynamique permet d’écrire :
−−→
d2 M O −−→
m 2
= −k M O.
dt
La position du point M dans le plan peut être définie à l’aide d’une fonction z à valeurs complexes et le
problème consiste à chercher des fonctions z vérifiant l’équation différentielle :
mz 00 = −kz
Les conditions initiales décrivent en général la position et la vitesse de M à l’instant t = 0 et portent donc
sur
z(0) = a et z 0 (0) = b.
Les solutions de cette équation homogène sont de la forme :
r r
k k
z(t) = λ cos(t ) + µ sin(t ) λ, µ ∈ IR
m m
L’espace vectoriel des solutions est de dimension 2. Il admet donc pour base les fonctions :
r r
k k
t 7→ cos(t ) et t 7→ sin(t )
m m
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Si l’on se donne les conditions initiales z(0) = a et z 0 (0) = b on obtient l’unique solution :
r  r  r
k m k
z(t) = a cos(t )+ b sin(t )
m k m

√ pplication
A 3.4.2. (Résonance) Etudions le problème d’un ressort recevant une agitation périodique,
ou d’un circuit électrique recevant un courant sinusoïdal. Un tel phénomène est décrit par une équation du
type
y 00 + w2 y = acos(ρx) + bsin(ρx)
Si ρ 6= ±w alors y est la superposition d’une solution générale de l’équation différentielle homogène :

λ cos(wx) + µ sin(wx)

et d’une solution particulière du type

γ cos(ρx) + δ sin(ρx);

en particulier les solutions sont bornées.


Si ρ 6= ±w alors y est la superposition d’une solution générale de l’équation différentielle homogène :

λ cos(wx) + µ sin(wx)

et d’une solution particulière du type

(ax + c) cos(ρx) + (bx + d) sin(ρx);

en particulier les solutions ne sont pas bornées - ce qui veut dire que le ressort va casser ou que le circuit
électrique va griller.
Ce phénomène (le fait qu’un système possède une fréquence critique) s’appelle le phénomène de résonance ;
c’est la raison pour laquelle les défilés militaires cessent de se faire au pas cadencé quand ils passent sur un
pont.
Remarquons aussi que pour chercher une solution particulière de y” + w2 y = g1 (x) + ... + gs (x) il suffit de
chercher une solution particulière yi de y 00 + w2 y = gi (x) et ensuite d’additionner les yi .
Par exemple si gi (x) = Ai cos(wi x + φi ) avec wi2 6= w2 alors il y aura une solution particulière de la forme

y0 (x) = C1 cos(w1 x + φ1 ) + ... + Cs cos(ws x + φs ).

C’est le "rincipe de superposition".

√ pplication
A 3.4.3. Equation différentielle (linéaire, à coefficients non constants)
Equation d’Euler :
x2y 00 + axy 0 + by = g(x)
Plaçons nous sur R∗+ (ou R∗− )
On on note
ε := sgn(x) = ±1
et posons t := log |x| (donc x = εet ) et z(t) := y(εet ) ; on obtient aisément :

z 0 (t) = εet y 0 (εet ) et z 00 (t) = e2t y 00 (εet ) + εet y 0 (εet )

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d’où
z 00 + (a − 1)z 0 + bz = g(εet )
qui est une équation linéaire à coefficients constants. Les solutions sont du type

z(t) = λeα1 t + µeα2 t + z0 (t) ( ou (λ + µt)eα t + z0 (t))

où z0 (t) désigne une solution particulière.


On en tire les solutions de l’équation originale sur R∗+ (ou R∗− ) :

y(x) = λ|x|α1 + µ|x|α2 + z0 (log |x|) ( ou (λ + µ log |x|)|x|α + z0 (log |x|)

Exemple 1 : L’équation
x2 y 00 + xy 0 + y = x + 1
conduit à l’équation
z 00 + z = εet + 1
et donc aux solutions de la forme :
et
z(t) = λ cos(t) + µ sin(t) + ε +1
2
qui correspond aux solutions
x
y(x) = λ cos(log |x|) + µsin(log |x|) + + 1.
2
Exemple 1 : L’équation
x2 y 00 − 2xy 0 + 2y = x + 1
conduit à l’équation
z” − 3z 0 + 2z = εet + 1
1
et donc aux solutions de la forme : z(t) = λet + µe2t − tet + 2
qui correspond aux solutions
1
y(x) = λ|x| + µx2 − (log |x|)|x| + .
2
L’étude de la possibilité de raccorder deux solutions sur R∗+ et R∗− est laissée en exercice.

z }| {
| {z } 3.4.4. I-Fonction de Bessel.
Exercice
La fonction de Bessel d’indice 0 est la fonction définie par
1 π
Z
J0 (x) = cos(x sin(θ))dθ.
π 0
1. Étudier la parité de J0 et Calculer J0 (0) et J00 (0).
2. Exprimer J00 (x) et J000 (x) au moyen d’une integrale et montrer que
1 π
Z
00
J0 (x) + J0 (x) = (cos(θ))2 cos(x sin(θ))dθ.
π 0

3. En faisant une integration par parties (par rapport à la variable θ) dans l’expression de J00 (x), montrer
que J0 satisfait l’équation différentielle de Bessel (b0 ) :
1
y 00 (x) + y 0 (x) + y(x) = 0
x
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II-L’équation de Bessel générale.


Etant donne un nombre réel α. On définit l’équation différentielle de Bessel d’indice α par
α2
 
00 1 0
(bα ) y (x) + y (x) + 1 − 2 y(x) = 0.
x x

Soit y une solution et z la fonction définie par z(x) = xy(x)
(a) Former une équation différentielle linéaire vérifiée par z.
1
(b) Résoudre l’équation de Bessel pour α = .
2
z }| {
Exercice
| {z } 3.4.5. Considerons une masse m suspendue à un ressort de raideur k. Si l’on écarte la
masse de sa position d’équilibre (dans le sens vertical), son mouvement est regi par l’équation differentielle
(E) mx00 (t) + cx0 (t) + kx(t) = 0,
où c est un coefficient d’amortissement
(dû par exemple au frottement)
on note comme d’habitude x00 et x0 les dérivées par rapport
au temps t.
1. Donner l’expression des solutions x(t) dans les cas suivants :
a-Oscillations non amorties : c = 0 b-Oscillations amorties : 0 < c2 < 4mk

c-Amortissement fort : c2 > 4mk d-Amortissement critique : c2 = 4mk

2. Associer chaque solution trouvée, des équations différentielles, à sa figure

z }| {
| {z } 3.4.6. Le wronskien.
Exercice
Soit l’équation différentielle suivante (E0 ) x00 + p(t)x0 + q(t)x = 0,
où p(t) et q(t) sont des fonctions. Si x(t) et y(t) sont des solutions de (E0 ), leur wronskien est la fonction
w = xy 0 − x0 y.
(a) Montrer que w0 = xy” − x”y et que w0 + pw = 0. En déduire que
 Z t 
w(t) = w(t0 ) exp − p(s)ds
t0
 y 0 w
(b) Supposons que I est un intervalle où x(t) ne s’annule pas. Montrer que = 2 et que pour t0 et t
x x
dans I, on a
Z t
w(s)
y(t) = x(t) ds
t0 x(s)2

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On peut ainsi, directement à partir de l’équation différentielle (E0 ), calculer le wronskien de deux solutions
à un facteur multiplicatif près.
z }| {
Exercice
| {z } 3.4.7. Le mouvement d’une particule chargée dans un champ magnétique dirigé suivant
l’axe Oz est régi par un système différentiel de la forme :
 00
 x = ωy 0
y 00 = −ωx0
z 00 = 0.

où ω dépend de la masse et de la charge de la particule et du champ magnétique.


En utilisant le changment de variable u = x0 + iy 0 , résoudre ce système différentiel.
z }| {
Exercice
| {z } 3.4.8. Soit (E) l’équation différentielle :
2xy” − y 0 + x2 y = 0

(a) Trouver une solution sur R∗+ possédant un développement limité en 0 à tout ordre ainsi que ses dérivées.
(b) En effectuant un changment de variable pour ramener l’équation (E) à une équation différentielle li-
néaire du second ordre à coefficients constants, résoudre cette équation sur R∗+ et sur R∗− .
(c) Quelles sont les solutions sur R ?
z }| {
Exercice
| {z } 3.4.9. [Solutions maximales]
On considère l’équation différentielle (E) suivante :

y 0 = y + x2 y 2

Pour cette équation, on admet le résultat suivant :

Pour tout (x0 , y0 ) ∈ R2 , il existe un unique couple (I, f ) appelé solution maximale de l’équation
(E) tel que f soit solution de l’équation différentielle (E) sur l’intervalle I avec f (x0 ) = y0 et f
n’admet pas de prolongement solution de l’équation (E) à un intervalle qui contient strictement
I.

Donner l’expression des solutions maximales de l’équation (E) ?

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3.5 Mini-projet

Méthode d’Euler
L’étude présenté dans le cour montre qu’il est toujours possible de résoudre sur l’intervalle I une
équation différentielle linéaire du premier ordre de la forme

y 0 = α(t)y + β(t)

où α et β sont des fonctions continues sur I. Néanmoins, cette résolution nécessite un calcul de

primitive, et le calcul effectif de cette primitive n’est pas toujours possible. Lorsque l’expression
exacte des solutions n’est pas nécessaire (voire non souhaitable car trop compliquée), on peut par-
fois se contenter d’en donner une solution numérique approchée. C’est par exemple le cas lorsque
l’on désire simplement tracer les courbes intégrales.
La méthode d’Euler est une des méthodes numériques les plus simples de résolution approchée
des équations différentielles (en fait d’un problème de Cauchy).
La méthode d’Euler n’est pas limitée aux équations différentielles linéaires et peut être utilisée
pour toute équation différentielle du premier ordre de la forme y 0 = f (t, y), ainsi que pour toutes
équations du second ordre et au delà après quelques adaptations.

Principe de la méthode : Soient f (t, y) = α(t)y + β(t) ainsi que le problème de Cauchy :

y 0 = f (t, y) et y(t 0 ) = y0 . (∗)

On considère les points tn = t0 + nδ de I, où δ est un réel strictement positif que l’on pourra choisir
aussi petit que l’on veut.
Si y est la solution de (∗), on a pour tout n :

y 0 (tn ) = f (tn , y(tn ))

En assimilant la courbe à sa tangente sur [tn , tn+1 ] pour δ suffisamment petit, on voit que y(tn+1 )
est peu différent de y(tn ) + δf (tn , y(tn )). T
Pour avoir une approximation de la solution sur I+ = I [t0 , +∞[, on considère donc la suite (yn )n
définie par son premier terme y0 (condition initiale) et vérifiant la relation de récurrence :

yn+1 = yn + δf (tn , yn )

On peut montrer que yn est alors une bonne approximation de y(tn ).


— Pour avoir une approximation de y(t), avec t ∈ I+ , il suffit de considérer l’entier n tel que
tn ≤ t < tn+1 et de faire une interpolation linéaire entre (tn , yn ) et (tn+1 , yn+1 ).
— En particulier, la ligne polygonale reliant les points (tn , yn ) est une approximation de la
courbe intégrale solution. T
On peut procéder de même sur I− = I ] − ∞, t0 ].

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Mise en œuvre
Dans la pratique, on cherche une solution sur un segment [t0 , t1 ] et l’on choisit le pas δ de la forme
t1 − t0
δ=
n
où n estun entier strictement positif.
L’algorithme de résolution approchée sur le segment [t0 , t1 ] est le suivant :
Données :
— les réels t0 , t1 ,
— les fonctions α et β définies sur [t0 , t1 ] ;
— le réel y0 (condition initiale en t0 ) ;
— un entier n non nul (nombre d’intervalles).
Variables :
— k (l’indice de boucle) ;
— deux réels t et δ ;
— un tableau y[0...n] (le résultat).
Algorithme
 y[0] ← y0

(t1 − t0 )
 δ←
n

 t ← t0

 Pour k allant de 0 jusqu’à n − 1

I y[k + 1] ← (y[k] + δ ∗ (α(t) ∗ y[k] + β(t)))


It←t+δ

 Résultat : y

Remarque : En Maple
— C’est la fonction dsolve qui permet de résoudre de façon exacte une équation différentielle.
— Lorsque ce n’est pas possible (ou pas souhaitable), on peut utiliser dsolve ( . . . numeric)
pour obtenir une solution numérique approchée de l’équation. Le logiciel utilise une mé-
thode similaire à celle que nous venons de décrire, mais améliorée afin d’avoir une meilleure
approximation.
Application 1 : Appliquer l’algorithme précedent pour le problème de Cauchy :

y 0 = ty + t2 et y(0) = 1

Avec Maple on peut prendre n = 20


Application 2 : On connaît la solution y(t) = et au problème de Cauchy :

y0 = y et y(0) = 1.

La méthode d’Euler nous donne la suite : y0 = 1 et yn+1 = (1 + δ)yn soit donc yn = (1 + δ)n .

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3.6 Exercices Corrigés


Résolution des équation différentielle du premier ordre

Exercice.1 Soit E la fonction en escalier nulle sur R− et égale à 1 sur R∗+ .


Trouver les solutions de l’équation différentielle, sur l’intervalle ] − 1, 1[, suivante :

y 0 (x) + E(x)y(x) = 0.

Exercice.2 Résoudre les équations différentielles suivantes sur les intervalles sur lesquels la fonc-
tion en facteur de y 0 ne s’annule pas :

a) y 0 + 2y = x2 − 2x + 3 b) xy 0 − y = x2 ex

−1
c) (x ln(x))y 0 − y = (ln(x) + 1) d) (1 + x)y 0 + y = 1 + ln(1 + x)
x
x−1 1
e) (1 − x)y 0 + y = f) y0 + y =
x ex +1

g) y 0 sin(x) − y cos(x) + 1 = 0 h) 2xy 0 + y = xn

Exercice.3 Soit f une fonction de classe C 2 (c’est à dire deux fois dérivable sur R et dont la dérivée
seconde est continue sur R).
1. Montrer qu’il existe au plus une application g de classe C 2 sur R telle que
Z x
∀x ∈ IR, g(x) = (x − t)g(t)dt + f (x).
0

2. Résoudre l’équation dans le cas où f (x) = cos(x).

Exercice.4
(a) En utilisant les primitives des fonctions f et g, expliquer comment trouver des solutions d’une
équation différentielle du type :
f (x) + g(y)y 0 = 0.
(b) Trouver les solutions des équations différentielles suivantes :

(i) (1 + x2 )y 0 = 1 + y 2 .
r
0 1 − y2
(ii) y = .
1 − x2
Y a-t-il unicité des soutions au problème de Cauchy pour (ii) ?

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Résolution des équation différentielle du second ordre

Exercice. 5
Intégrer les équations différentielles suivantes :

a) y” + y 0 − 6y = 1 − 8x − 30x2 b) y” + y 0 = 3 + 2x

c) y” + 4y = 4 + 2x − 8x2 − 4x3 d) y” + 3y 0 + 2y = ex

e) y” + 3y 0 + 2y = e−x f) y” + 2y 0 + y = 2e−x

g) y” + 4y 0 + 4y = (16x2 + 16x − 14)e2x h) y” − 3y 0 + 2y = (−3x2 + 10x − 7)ex

i) y” + y 0 − 2y = 8 sin(2x) j) y” − 2y 0 + 5y = −4e−x cos(x) + 7e−x sin(x)


−4ex sin(2x)

Exercice. 6 Soit (E) l’équation différentielle :

ax2 y” + bxy 0 + cy = 0, avec (a, b, c) ∈ R∗ × R2

(a) En posant z(t) = y(et ), montrer que y est solution de (E) sur R∗+ si et seulement si z est solution
d’une équation du second ordre à coefficients constants que l’in donnera.
(b) Quelle est la forme de (E) sur R∗+ et R∗− ?
(c) Résoudre l’équation :
x2 y” − xy 0 + y = 0
(d) En déduire des résultats précédents, toutes les applications f deux fois dérivables sur R∗+ telles
que :
1
∀x > 0, f 0 (x) = f ( )
x

Exercice. 7
1. Soit l’équation différentielle suivante :

xy” + 2(x + 1)y 0 + (x + 2)y = 0

En posant z = xy, résoudre cette équation différentielle sur R.


2. Soit l’équation différentielle suivante :

x2 + y 2 − 2xyy 0 = 0

En posant z = y 2 , résoudre cette équation différentielle sur R.


3. Intégrer l’équation différentielle suivante sur tout intervalle ne contenant pas −1 :

(1 + x)²y” + (1 + x)y0 − 2 = 0

On peut poser y 0 = z.

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Correction des exercices

Correct. Exercice.1
Soit f une solution de l’équation sur ] − 1, 1[. Alors f est solution de l’équation y 0 = 0 sur ] − 1, 0[
et de y 0 + y = 0 sur ]0, 1[, donc il existe (λ, µ) ∈ R2 tels

f (x) = λ x ∈] − 1, 0[
f (x) = µe−x x ∈] − 0, 1[
En écrivant que f est continue et dérivable en 0, on trouve λ = µ = 0, puis f qui est bien solution
de l’équation.
On remarque que cette équation linéaire du premier ordre n’a que la solution nulle, ce qui n’est
pas en désaccord avec la proposition du cours puisque la fonction f n’est ici pas continue sur I.

Correct. Exercice.2
(a) Intégrons l’équation y 0 + 2y = x2 − 2x + 3 pour x ∈ R.
La solution de l’équation homogène est yH = λe−2x avec λR.
On cherche une solution particulière sous la forme d’un polynôme de degré 2. En effet

1 3 9
yp = x2 − x +
2 2 4
La solution générale de l’équation avec second membre est :

1 3 9
y = yH + yp = λe−2x + x2 − x + λ ∈ R.
2 2 4

(b) Soit xy 0 − y = x2 ex pour x ∈ R∗ .


L’équation homogène est xy 0 − y = 0 . On peut aussi écrire que :

dy y dy dx
= y0 = ⇔ = y0 =
dx x y x

qui donne que aprés une intégration ln |y| = ln |x| + Cte, et devient

yH (x) = λx, λ ∈ R.
La méthode de variation de la constante permet de trouver la solution particulière. En effet,
on considère la fonction

 y(x) = x.λ(x)
y 0 (x) = λ(x) + x.λ0 (x)
 0
xy (x) = xλ(x) + x2 .λ0 (x) = y(x) + x2 .λ0 (x)

On remplace dans l’équation générale on obtient que :

xy 0 − y = x2 .λ0 (x) = x2 ex ⇒ λ0 (x) = ex


Alors λ(x) = ex + λ0 , avec λ0 ∈ R.
La forme des solutions générales sur ∈ R∗ est donc :

y = λ0 .x + xex , λ0 ∈ R

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−1
(c) Soit (x ln(x))y 0 − y =
S
(ln(x) + 1) pour x ∈]0, 1[ ]1, +∞[
x
La solution de l’équation homogène est yH = λ ln(x). avec λR.
1
La méthode de variation de la constante permet de trouver yp = comme solution particu-
x
lière. La forme des solutions génarales sur ]0, 1[ ou sur ]1, +∞[ est donc :
1
y = yH + yp = λ ln(x) + λ ∈ R.
x
(d) Intégrons l’équation (1 + x)y 0 + y = 1 + ln(1 + x) pour tout x ∈ R \ {−1}.
La solution de l’équation homogène est :

λ
yH (x) = , λ ∈ R.
1+x
La fonction yp = ln(l + x) est une solution particulière. La forme des solutions sur ] − 1, +∞[
est donc La forme des solutions génarales sur ] − 1, +∞[ est donc :
λ
y = yH + yp = + ln(l + x), λ ∈ R.
1+x
x−1
(e) Soit (1 − x)y 0 + y = pour x 6= 1.
x
λ
La solution de l’équation homogène est : λ ∈ R.
(x − 1)
Puis la méthode de variation de la constante donne :

1 1 1
λ0 (x) = = −
x(1 − x) x x−1
x
d’où λ(x) = ln + λ0 , λ0 ∈ R
x−1
Les solutions sur R∗− ou ]0,1[ ou ]1, +∞[ sont donc :

x
y = (x − 1) ln + λ0 (x − 1) λ0 ∈ R.
x−1
1
(f) Résoudre y 0 + y = pour tout x ∈ R.
ex
+1
La solution de l’équation homogène est yH = λe−x , avec λ ∈ R. Puis la méthode de variation
de la constante donne :
ex
λ0 (x) = x
e +1
x
donc λ(x) = ln(1 + e ) + λ0 , λ0 ∈ R
La solution générale est donc :

y = e−x ln(1 + ex ) + λ0 e−x


(g) Résoudre y 0 sin(x) − y cos(x) + 1 = 0 pour tout x ∈ In =]nπ, (n + 1)π[.
Les solutions de l’équation homogène sont de la forme λ sin(x), pour λ ∈ R.
On remarque d’autre part que cos(x) est une solution particulière de l’équation.
La solution générale sur un intervalle In est donc de la forme

y = λ sin(x) + cos(x)

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(h) On résout l’équation 2xy 0 + y = xn sur R∗− et sur R∗+ .


La solution de l’équation homogène associée est

λ
sur R∗+ : √ , λ∈ R
x
µ
sur R∗− : √ , µ∈ R
−x
xn
Une solution particulière sur R∗+ ou sur R∗− de l’équation est yp =
2n + 1
La solution générale de l’équation est donc

λ xn
sur R∗+ : √ + , λ∈ R
x 2n + 1
µ xn
sur R∗− : √ + , µ∈ R
−x 2n + 1

Correct. Exercice.3
Soit f une fonction de classe C 2 (c’est à dire deux fois dérivable sur R et dont la dérivée seconde
est continue sur R).
1. Montrons qu’il existe au plus une application g de classe C 2 sur R telle que
Z x
∀x ∈ R, g(x) = (x − t)g(t)dt + f (x).
0

En effet, Par double dérivation, on obtient :

∀x ∈ R, g”(x) − g(x) = f ”(x).

avec de plus g(0) = f (0) et g 0 (0) = f 0 (0).


Si g1 et g2 sont deux solutions du problème, alors y = g1 − g2 est solution du problème de
Cauchy y” − y = 0 et y(0) = 0 et y 0 (0) = 0 qui admet une seule solution qui est la fonction
nulle. Cela prouve que le problème admet au plus une solution.
2. Cas où f (x) = cos(x), la solution générale de l’équation :

y” − y = − cos(x)
1
est : y = λe−x + µex + cos(x).
2
1
Il faut de plus g(0) = f (0) et g 0 (0) = f 0 (0) ce qui impose λ = µ = .
4

Correct. Exercice.4
(a) Soient F et G les primitives des fonctions f et g respectivement. On remarque que si y est
solution de l’équation alors
Z Z
F (x) = f (x)dx = − g(y)dy = −G(y).

Sur les intervalles sur lesquels G est bijective de réciproque G−1 , on a

y = G−1 o(−F )

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(b) Application : Trouvons les solutions des équations différentielles suivantes :

(i) (1 + x2 )y 0 = 1 + y 2 .

dy 1 1
⇔ = .
dx 1 + y 2 1 + x2

dy dx
⇔ 2
= .
1+y 1 + x2
ce qui donne :
arctan(y) = arctan(x) + Cte = arctan(x) + arctan(Cte)
donc

x+µ
y=
1 − µx
On vérifie que
r y est bien solution de l’équation.
1 − y2
(ii) y0 = .
1 − x2
dy dx
⇔ p =√ .
1−y 2 1 − x2
alors :
arcsin(y) = arcsin(x) + Cte
et : √
y = x cos(Cte) + 1 − x2 sin(Cte).

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Résolution des équation différentielle du second ordre

Correct. Exercice. 5
Intégrer les équations différentielles suivantes :
(a) Intégrons y” + y 0 − 6y = 1 − 8x − 30x2 .
L’équation caractéristique est r2 + r − 6 = 0 qui a deux racines 2 et −3.
On cherche une solution particulière sous la forme d’un polynôme de degré 2 : on trouve
yp = 2 + 3x + 5x2 . Les solutions sont donc de la forme :

y = 2 + 3x + 5x2 + λ1 e2x + λ2 e−3x , λ1 , λ2 ∈ R.

(b) Intégrons y” + y 0 = 3 + 2x.


L’équation caractéristique est r2 + r = 0 qui a deux racines 0 et −1.
On cherche une solution particulière sous la forme d’un polynôme de degré 2 : on trouve
x + x2 .
Les solutions sont donc de la forme :

y = x + x2 + λ1 + λ2 e−x , λ1 , λ2 ∈ R.
(c) Intégrons y” + 4y = 4 + 2x − 8x2 − 4x3 .
L’équation caractéristique est r2 + 4 = 0 qui a deux racines complexes 2i et −2i.
On cherche une solution particulière sous la forme d’un polynôme de degré 3 : on trouve
2 + 2x − 2x2 − x3 .
Les solutions réelles sont donc de la forme :

y = 2 + 2x − 2x2 − x3 + λ1 cos(2x) + λ2 sin(2x), λ1 , λ2 ∈ R.

(d) Intégrons y” + 3y 0 + 2y = ex
L’équation caractéristique est r2 + 3r + 2 = 0 qui a deux racines réelles −2 et −1.
On cherche une solution particulière sous la forme Cteex : on trouve

1
yp = ex .
6
Les solutions sont donc de la forme :
1
y = λ1 e−2x + λ2 e−x + ex , λ1 , λ2 ∈ R.
6

(e) Intégrons y” + 3y 0 + 2y = e−x


L’équation caractéristique est r2 + 3r + 2 = 0 qui a deux racines réelles −2 et −1.
On cherche une solution particulière sous la forme Ctex.e−x : on trouve

yp = xex .

Les solutions sont donc de la forme :

y = λ1 e−2x + λ2 e−x + xe−x , λ1 , λ2 ∈ R.

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(f) Intégrons y” + 2y 0 + y = 2e−x


L’équation caractéristique est r2 + 2r + 1 = 0 qui une racine double −1.
On cherche une solution particulière sous la forme Cte.x2 e−x : on trouve
yp = x2 e−x
Les solutions sont donc de la forme :

y = λ1 e−x + λ2 x + x2 e−x , λ1 , λ2 ∈ R.
(g) Intégrons y” + 4y 0 + 4y = (16x2 + 16x − 14)e2x
L’équation caractéristique est r2 + 4r + 4 = 0 qui une racine double −2.
On cherche une solution particulière sous la forme P (x)e2x avec P de degré 2 : on trouve
(x2 − 1)e2x . Les solutions sont donc de la forme :
y = (x2 − 1)e2x + λ1 e−2x + λ2 xe−2x , λ1 , λ2 ∈ R.
(h) Intégrons y” − 3y 0 + 2y = (−3x2 + 10x − 7)ex
L’équation caractéristique est r2 − 3r + 2 = 0 qui a deux racines 1 et 2.
On cherche une solution particulière sous la forme P (x)ex avec P de degré 3 : on trouve
(x3 − 2x2 + 3x)ex .
Les solutions sont donc de la forme :
y = (x3 − 2x2 + 3x)ex + λ1 e2x + λ2 ex ., λ1 , λ2 ∈ R.
(i) Intégrons y” + y 0 − 2y = 8 sin(2x)
L’équation caractéristique est r2 + r − 2 = 0 dont les racines sont 1 et -2.
On cherche une solution particulière de l’équation sous la forme α sin(2x) + β cos(2x).

−6 2
On trouve : sin(2x) − cos(2x)
5 5
La solution générale de l’équation est donc :

−6 2
y= sin(2x) − cos(2x) + λ1 e−2x + λ2 ex ., λ1 , λ2 ∈ R.
5 5
(j) Intégrons y” − 2y 0 + 5y = −4e−x cos(x) + 7e−x sin(x) − 4ex sin(2x) L’équation caractéristique est
r2 − 2r + 5 = 0 dont les solutions sont 1 − 2i et 1 + 2i.
La solution de l’équation homogène est donc :
yH = λ1 ex cos(2x) + λ2 ex sin(2x)
On cherche une solution particulière de l’équation :
y” − 2y + 5y = −4e−x cos(x) + 7e−x sin(x)
sous la forme : αe−x cos(x) + βe−x sin(x).
On trouve e−x sin(x). On cherche une solution particulière de l’équation :
y” − 2y 0 + 5y = −4ex sin(2x)
sous la forme :
αxex sin(2x) + βxex cos(2x).
On trouve xex cos(2x). La forme générale des solutions est donc :

y = xex cos(2x) + e−x sin(x) + λ1 ex cos(2x) + λ2 ex sin(2x), λ1 , λ2 ∈ R.

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Correct. Exercice. 6
Soit (E) l’équation différentielle :

ax2 y” + bxy 0 + cy = 0, avec (a, b, c) ∈ R∗ × R2

(a) Soit y une fonction définie sur R∗+ et z la fonction définie sur R par z(t) = y(et ). On a :

z 0 (t) = et y 0 (et ) et z”(t) = et y 0 (et ) + e2t y”(et ).

Donc y est solution de (E) sur R∗+ si et seulement si z est solution sur R de :

az” + (b − a)z 0 + cz = 0.

(b) On en déduit, suivant les racines de l’équation caractéristique de (E 0 ) la forme des solutions
de (E 0 ) sur R et donc de (E) sur R∗+ .
(⇒) Si l’équation caractéristique admet deux racines réelles distinctes r1 et r2 , les solutions
de (E) sont les combinaisons linéaires de xr1 et xr2 .
(⇒) Si l’équation caractéristique admet une racine double r1 , les solutions de (E) sont les
combinaisons linéaires de xr1 et xr1 ln(x) .
(⇒) Si l’équation admet deux racines complexes non réelles conjuguées α + iβ et

α − iβ

, alors les solutions de (E) sont les combinaisons linéaires de xα cos(β ln(x)) et xα sin(β ln(x)).
On réalise la même opération pour les solutions sur R− de (E) en posant :

z(t) = y(−et )

Remarque : l’espace des solutions est de dimension 2.


(c) Résoudre l’équation : x2 y” − xy 0 + y = 0
Solution sur R+ t
∗ . Posons z(t) = y(e ), z est solution de

z” − 2z 0 + z = 0

donc est de la forme z = λet + µtet , avec λ, µ ∈ R. Les solutions sur R+ sont donc de la forme

y = λx + µx ln(x), λ, µ ∈ R.

Solution sur R− −
∗ . Remarquons que si y est solution de (E) sur R si et seulement si y(−x)

est solution de (E) sur R+∗ . Les solutions sur R∗ sont donc de la forme

y = λx + µx ln(−x), λ, µ ∈ R.

(d) En dérivant, on trouve que si f est solution du problème alors elle vérifie l’équation :

x2 y” + y = 0

d’où, en posant z(t) = y(et ) :


z” − z 0 + z = 0.
Les solutions de l’équation différentielle sont donc de la forme :

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√ ! √ !
√ 3 √ 3
λ x cos ln(x) + µ x sin ln(x) , λ, µ ∈ R.
2 2
On cherche ensuite parmi ces fonctions celles qui vérifient :

1
f 0 (x) = f ( )
∀x > 0,
x

On trouve comme condition nécessaire et suffisante λ = 3µ. Les fonctions cherchées sont
donc de la forme :
√ ! √ !
√ √ 3 √ 3
3µ x cos ln(x) + µ x sin ln(x) .
2 2

Finalement
√ !
√ 3 π
f (x) = 2µ x sin ln(x) + .
2 3

Correct. Exercice. 7
1. Soit l’équation différentielle suivante :

xy” + 2(x + 1)y 0 + (x + 2)y = 0

On pose le changement de variable z = xy, on a z 0 = y + xy 0 et z” = 2y 0 + xy”. L’équation


devient :
z” + 2z 0 + 2 = 0
dont les solutions sont :
λxe−x + µe−x .
Alors les solutions de (E) sur R∗+ ou sur R∗− sont de la forme :

e−x
y = λe−x + µ , λ, µ ∈ R.
x
2. Soit l’équation différentielle suivante :

x2 + y 2 − 2xyy 0 = 0

On pose z = y 2 , , l’équation devient x2 + z − xz 0 = 0 dont les solutions sur R∗+ ou sur R∗− sont
λx + x2 . Les solutions de l’équation sont donc de la forme
√ √
y= λx + x2 ou bien y = − λx + x2
3. Soit l’équation différentielle

(1 + x)²y” + (1 + x)y0 − 2 = 0, x 6= −1

Posons y 0 = z alors :
(1 + x)²z0 + (1 + x)z = 2.

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La solution de l’équation homogène est :

1
zH = λ
1+x
La méthode de variation de la constante conduit à :

1
z= (2 ln |1 + x| + λ)
1+x
Finalement la solution générale de l’équation sur tout intervalle ne contenant pas −1 est :

y = (ln |1 + x|)2 + λ ln |1 + x| + µ, λ, µ ∈ R.

Exercice. Le but de cet exercice est de montrer pourquoi lorsque ∆ = 0, la solution "en plus" de er0 x
est du type xer0 x . Nous allons voir d’où vient cette multiplication par x sur l’étude de l’exemple :

y” − 8y 0 + 16y = 0.

1. Résoudre l’équation différentielle y” − 8y 0 + 16y = 0.


2. On considère l’équation différentielle

(Eh ) y” − (8 + h)y 0 + (16 + 4h)y = 0.

Résoudre, cette équation lorsque h > 0.


3. En déduire que la fonction
1 (4+h)x 1 4x
yh (x) = e − e
h h
est une solution de (Eh ).
4. Lorsque h tend vers 0 vers quelle équation tend (Eh ) ?
5. Lorsque h tend vers 0 vers quelle est la limite de yh (x) ?

Correct. Exercice.
1. L’équation caractéristique associée à y” − 8y 0 + 16y = 0 est

r2 − 8r + 16 = 0.
Pour cette équation nous avons ∆ = 82 4 × 16 = 0.
Nous avons une racine double r0 = 4.
Ainsi la solution de l’équation homogène est :

y = λe4x + µxe4x , λ, µ ∈ R.

2. L’équation caractéristique associée à

(Eh ) y” − (8 + h)y 0 + (16 + 4h)y = 0.

est
r2 − (8 + h)r + (16 + 4h) = 0.

Pr: H. MAHDIOUI page 172 ENSA-P C1 -


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Pour cette équation nous avons

∆ = (8 + h)2 − 4(16 + 4h) = 64 + 16h + h2 − 64 − 16h = h2

Nous obtenons alors deux racines distinctes : r1 = 4 et r2 = 4 + h.


Ainsi la solution de l’équation différentielle considérée est :

yh = C1 e4x + C2 e(4+h)x , C1 , C2 ∈ R.

−1 1
3. En prenant C1 = et C2 = nous obtenons le résultat désiré.
h h
4. Lorsque h tend vers 0 l’équation (Eh ) tend vers y” − 8y 0 + 16y = 0.
5. Lorsque h tend vers 0 la limite de yh (x) est par définition de la dérivée

e(4+h)x − e4x
lim yh (x) = lim = f 0 (4) = xe4x ,
h→0 h→0 h
Conclusion : (Eh ) tend vers y” − 8y 0 + 16y = 0 lorsque h tend vers 0. Nous nous attendons
donc à ce que les solutions de (Eh ) tendent vers les solutions y” − 8y 0 + 16y = 0 lorsque h
tend vers 0. C’est effectivement ce qu’il se passe : yh est une solution de (Eh ) et lorsque h tend
vers 0 nous avons yh qui tend vers xe4x qui est la solution en plus de y” − 8y 0 + 16y = 0.

Exercice. (Equation d’Euler)


On appelle équation d’Euler une équation différentielle du type :

ax2 y 00 + bxy 0 + cy = f (x) (1)

où a, b et c sont des réels fixés (a est supposé non nul) et f une fonction donnée de R dans R.
On suppose connue une solution particulière y1 . On considère l’équation sans second membre :

ax2 y 00 + bxy 0 + cy = 0 (2)

Sur chacun des intervalles R∗+ et R∗− , on fait le changement de variable t = ln |x| ; c’est-à-dire que
si y est solution de l’équation (2), on pose y(x) = z(ln(|x|).
1. Montrer que la fonction z est une solution de l’équation différentielle suivante :

az 00 + (b − a)z 0 + cy = 0 (3)

2. Application : Résoudre les équations différentielles suivantes :


a) x2 y 00 − 2xy 0 + 2y = 1.
b) x2 y 00 + 3xv 0 + y = ln |x|.

Exercice.
Soit n un entier strictement positif. On considère l’équation différentielle suivante :

1
(En ) xy 0 + ny =
1 + x2
1. Résoudre les équations (E1 ), (E2 ) et (E3 ) sur ]0, +∞[.

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2. Pour x > 0, on pose :


x
tn−1
Z
Φn (x) = dt.
0 1 + t2
Exprimer la solution générale de (En ) sur ]0, +∞[ à l’aide de la fonction Φn .
3. En remarquant que :
1 1
∀t ∈ [0, x] : 2
≤ ≤1
1+x 1 + t2
a- Donner un encadrement de Φn (x),
Φn (x)
b- Déterminer la limite de en 0.
xn
4. En déduire que l’équation (En ) admet sur ]0, +∞[ une solution unique fn possédant une
limite finie en 0. Préciser cette limite.
5. On prolonge fn par continuité en 0. De l’encadrement de fn (x) sur [0, +∞[, déduire que fn
est dérivable en 0. Préciser fn0 (0).
6. En utilisant l’équation différentielle (En ), déterminer le sens de la variation de fn sur [0, +∞[.
7. En déduire que fn admet une limite finie l en +∞.
8. On suppose que l > 0 et on considère la fonction gn définie sur ]0, +∞[ par :

n.l
gn (x) = fn (x) + ln(x)
2
a- Déterminer les limites en +∞ de gn (x) et de xgn0 (x).
b- Trouver une contradiction et en déduire la valeur de l.
9. Présenter, sur un seul repère, les graphes des fonction f1 , f2 et f3 .

Pr: H. MAHDIOUI page 174 ENSA-P C1 -


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Exercice 4.
On se propose d’intégrer sur l’intervalle le plus grand possible contenu dans ]0, ∞[ l’équation
différentielle :

y(x)
(E) y 0 (x) −
− y(x)2 = −9x2 .
x
1. Déterminer a ∈]0, ∞[ tel que y(x) = ax soit une solution particulière y0 de (E).
1
2. Montrer que le changement de fonction inconnue : y(x) = y0 (x) − z(x) transforme l’équation
(E) en l’équation différentielle

1
(E1) z 0 (x) + (6x + )z(x) = 1.
x

3. Intégrer (E1) sur ]0, ∞[.


4. Donner toutes les solutions de (E) définies sur ]0, ∞[.

Correction
1. On cherche une solution particulière de (E), de la forme y(x) = ax pour x ∈]0, ∞[. Alors en
injectant y(x) dans (E) on a
ax
a− − a2 x2 = −9x2
x
2
donc a = 9. On prend donc y0 (x) = 3x comme solution particulière de (E) définie sur ]0, ∞[.
1
2. On fait le changement de fonction inconnue suivant : y(x) = y0 (x) − z(x) où z est une fonction
1
définie sur ]0, ∞[ à trouver. Ici y0 (x) = 3x donc y(x) = 3x − z(x) . On calcule les dérivées et le
carré de y(x) pour l’injecter dans (E) : On a

z 0 (x) 6x 1
y 0 (x) = 3 + 2
et y 2 (x) = 9x2 − + 2 ,
z (x) z(x) z (x)

donc en injectant dans (E) on a

z 0 (x) 1 6x 1
3+ 2
−3+ − 9x2 + − 2 = 9x2 ,
z (x) xz(x) z(x) z (x)

d’où en simplifiant et en arrangeant on a :

1
(E1) z 0 (x) + 6x + z(x) = 1.
x

Exercice.5 Résoudre l’équation suivante :

y 00 − 3y 0 + 2y = ex .

Correction : y 00 − 3y 0 + 2y = ex . Le polynôme caractéristique est f (r) = (r − 1)(r − 2) et les solutions


de l’équation homogène sont donc toutes les fonctions :

y(x) = c1 ex + c2 e2x avec c1 , c2 ∈ R.

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On cherche une solution particulière de la forme yp (x) = P (x)ex , on est dans la situation (ıı) la
condition (∗) sur P est : P 00 − P 0 = 1, et P (x) = −x convient. Les solutions de l’équation sont donc
les fonctions :
y(x) = (c1 − x)ex + c2 e2x avec c1 , c2 ∈ R.

Exercice. 6 Résoudre l’équation suivante :

y 00 − y = −6 cos x + 2x sin x.

Correction : y 00 − y = −6 cos x + 2x sin x. Ici f (r) = (r − 1)(r + 1) et l’équation homogène a pour


solutions :
y(x) = c1 ex + c2 e−x avec c1 , c2 ∈ R.
On remarque que la fonction 3 cos x vérifie l’équation : y 00 − y = −6 cos x, il nous reste donc à
chercher une solution y1 de l’équation y 00 − y = 2x sin x, car yp (x) = 3 cos x + y1 (x) sera une solution
de l’équation considŕée. Pour cela, on remarque que 2x sin x = Im (2xeix ) et on utilise la méthode
décrite plus haut pour trouver une solution z1 de l’équation : y 00 − y = 2xeix . On cherche z1 sous
la forme P (x)eix où P est un polynôme de degré 1 car f (i) = −2 6= 0. On a f 0 (i) = 2i, la condition
(∗) sur P est donc : 2iP 0 (x) − 2P (x) = 2x ce qui donne après identification P (x) = −x − i. Alors
y1 (x) = Im ((−x + i)eix ) = −x sin x − cos x. Les solutions sont par conséquent les fonctions :

y(x) = c1 ex + c2 e−x + 2 cos x − x sin x avec c1 , c2 ∈ R.

Autre méthode pour trouver une solution de y 00 − y = 2x sin x : On la cherche de la forme y1 (x) =
A(x) sin x + B(x) cos x où A, B sont des polynômes de degré 1 car i n’est pas racine de l’équation
caractéristique (danger : pour un second membre du type Q(x) sin(βx)eαx la discussion porte sur
α + iβ et non sur α ou β...). On calcule y10 , y100 et on applique l’équation étudiée à y1 . . . on obtient la
condition :
(A00 − A − 2B 0 ) sin x + (B 00 − B − 2A0 ) = 2x sin x
 00
A − A − 2B 0 = 2x
qui sera réalisée si : .
B 00 − B − 2A0 = 0
On écrit : A(x) = ax + b et B(x) = cx + d, après identification on obtient : a = d = −1, b = c = 0,
ce qui détermine y1 .

Exercice. 7
Résoudre l’équation suivante :
4y 00 + 4y 0 + 5y = sin xe−x/2 .
Correction : 4y 00 + 4y 0 + 5y = sin xe−x/2 . L’équation caractéristique a 2 racines complexes r1 =
−1/2 + i et r2 = r1 et les solutions de l’équation homogène sont :

y(x) = e−x/2 (c1 cos x + c2 sin x) avec c1 , c2 ∈ R

On a sin xe−x/2 = Im (e(−1/2+i)x ), on commence donc par chercher une solution zp de l’équation avec
le nouveau second membre e(−1/2+i)x .Comme −1/2 + i est racine de l’équation caractéristique, on
cherchera zp (x) = P (x)e(−1/2+i)x avec P de degré 1. Par conséquent la condition (∗) sur P :

4P 00 + f 0 (−1/2 + i)P 0 + f (−1/2 + i)P = 1

s’écrit ici : 8iP 0 = 1 ( P 00 = 0, f (−1/2 + i) = 0 et f 0 (−1/2 + i) = 8i), on peut donc prendre P (x) =
−i/8x et zp (x) = −i/8xe(−1/2+i)x , par conséquent sa partie imaginaire yp (x) = Im (−i/8xe(−1/2+i)x ) =

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1/8x sin xe−x/2 est une solution de notre équation. Les solutions sont donc toutes les fonctions de
la forme :
y(x) = e−x/2 (c1 cos x + (c2 + 1/8x) sin x) avec c1 , c2 ∈ R.

Exercice. On considère l’équation :

y 00 + 2y 0 + 4y = xex (E)

1. Résoudre l’équation différentielle homogène associée à (E).


2. Trouver une solution particulière de (E) (expliquer votre démarche), puis donner l’ensemble
de toutes les solutions de (E).
3. Déterminer l’unique solution h de (E) vérifiant h(0) = 1 et h(1) = 0.
4. Soit f :]0, ∞[−→ R une fonction deux fois dérivable sur ]0, ∞[ et qui vérifie :

t2 f 00 (t) + 3tf 0 (t) + 4f (t) = t log t.

(a) On pose g(x) = f (ex ), vérifier que g est solution de (E).


(b) En déduire une expression de f .
Correction :
2
1. Le polynôme caractéristique associé à E est : p(x) =
√x +2x+4√ ; son discriminant est ∆ = −12
et il a pour racines les 2 nombres complexes −1+i 3 et −1−i 3. Les solutions de l’équation
homogène sont donc toutes fonctions :
√ √
y(x) = e−x (a cos 3x + b sin 3x)

obtenues lorsque a, b décrivent R.


2. Le second membre est de la forme eλx Q(x) avec λ = 1 et Q(x) = x. On cherchera une solution
de l’équation sous la forme : yp (x) = R(x)ex avec R polynôme de degré égal à celui de Q
puisque p(1) 6= 0. On pose donc R(x) = ax + b. On a

yp00 (x) + 2yp0 (x) + 4yp (x) = (7ax + 7b + 4a)ex .

Donc yp est solution si et seulement si 7ax + 7a + 4b = x. On trouve après identification des


coefficients :
1 −4
a= et b= .
7 49
La fonction yp (x) = 17 (x − 74 )ex est donc solution de E et la forme générale des solutions de
E est :
√ √ 1 4
y(x) = e−x (a cos 3x + b sin 3x) + (x − )ex ; a, b ∈ R.
7 7
3. Soit h une solution de E. Les conditions h(0) = 1, h(1) = 0 sont réalisées ssi

53 53 cos 3 + 3e2
a= et b=− √ .
49 49 sin 3

4. (a) On a : g 0 (x) = ex f 0 (ex ) et g 00 (x) = ex f 0 (ex ) + e2x f 00 (ex ) d’où pour tout x ∈ R :

g 00 (x) + 2g 0 (x) + 4g(x) = e2x f 00 (ex ) + 2ex f 0 (ex ) + 4f (ex ) = ex log ex = xex

donc g est solution de E.

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(b) Réciproquement pour f (t) = g(log t) où g est une solution de E on montre que f est 2
fois dérivable et vérifie l’équation donnée en 4. Donc les fonctions f recherchées sont de
la forme :
1 √ √ t 4
(a cos ( 3 log t) + b sin ( 3 log t)) + (log t − ) ; a, b ∈ R.
t 7 7

Exercice. On considère l’équation différentielle suivante :

(E.D.) y 00 − 4y 0 + 4y = d(x),

où d est une fonction qui sera précisée plus loin.


1. Résoudre l’équation différentielle homogène (ou sans second membre) associée à (E.D.).
2. Trouver une solution particulière de (E.D.) lorsque d(x) = e−2x et lorsque d(x) = e2x respec-
tivement.
3. Donner la forme générale des solutions de (E.D) lorsque

e−2x + e2x
d(x) = .
4
Correction :
1. L’équation caractéristique r2 − 4r + 4 = 0 a une racine (double) r = 2 donc les solutions de
l’équation homogène sont les fonctions :

y(x) = (c1 x + c2 )e2x où c1 , c2 ∈ R.

2. Pour d(x) = e−2x on peut chercher une solution particulière de la forme : y1 (x) = ae−2x car
−2 n’est pas racine de l’équation caractéristique. On a y10 (x) = −2e−2x et y100 (x) = 4ae−2x . Par
conséquent y1 est solution si et seulement si :

∀x ∈ R (4a − 4(−2a) + 4a)e−2x = e−2x


1
donc si et seulement si a = 16 .
Pour d(x) = e on cherche une solution de la forme y2 (x) = ax2 e2x , car 2 est racine double de
2x

l’équation caractéristique. On a y20 (x) = (2ax+2ax2 )e2x et y200 (x) = (2a+4ax+4ax+4ax2 )e2x =
(4ax2 + 8ax + 2a)e2x . Alors y2 est solution si et seulement si

∀x ∈ R (4ax2 + 8ax + 2a − 4(2ax + 2ax2 ) + 4ax2 )e2x = e2x

donc si et seulement si a = 21 .
3. On déduit du principe de superposition que la fonction

1 1 1
yp (x) = (y1 (x) + y2 (x)) = e−2x + x2 e2x
4 64 8
est solution de l’équation pour le second membre donné dans cette question, et la forme
générale des solutions est alors :

1 −2x 1 2 2x
y(x) = (c1 x + c2 )e2x + e + x e où c1 , c2 ∈ R.
64 8

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Exercice.
Résoudre : y 00 (x) + 2y 0 (x) + y(x) = 2x cos xch x.
Correction :
x
Réponse : (λx + µ) e−x + e25 [(3x − 4) cos x − (4x − 2) sin x] + (sin x − x cos x) e−x .

Exercice. Déterminer les f ∈ C 2 (R, R) telles que :

∀x ∈ R, f 00 (x) + f (−x) = x cos x.

Correction :
Réponse : 12 (−x cos x + sin x) + λ cos x + µsh x.
En posant t = arctan x, résoudre :

2x 0 y(x)
y 00 (x) + 2
y (x) + = 0.
1+x (1 + x2 )2

Réponse : x → √λx+µ
1+x2
, (λ, µ) ∈ R2 .
y
Résoudre par le changement de fonction z = x
l’équation différentielle :
2
x00 (x) − 2xy 0 (x) + (2 − x2 )y(x) = 0.

Réponse : x → λxsh x + µxch x, (λ, µ) ∈ R2 .

¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ ¦ B on cour a ge

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