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Année Académique:2022-2023
Contents
1
2 CONTENTS
3 Distributions 63
3.1 Rappel sur les fonctions mesurables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.1.1 Fonction localement intégrable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.1.2 Fonctions intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.1.3 Fonctions p-intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.1.4 Fonction essentiellement bornée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.1.5 Inégalité de Hölder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.1.6 Produit de convolution de deux fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.1.7 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.1.8 Le support d’une fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.1.9 Notion de compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.2 Fonctions test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.2.1 Notation multi indicielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.3 Fonctions de classe C ∞ à support compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.3.1 Support d’une fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.3.2 Espace des fonctions test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.3.3 Topologie de D(Ω) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.3.4 Ordre d’une distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.3.5 Distribution de Dirac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.4 Notion de distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.4.1 Distribution de type fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4 Transformée de Fourier 75
4.1 Définition et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.2 Formules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.2.1 Transformée de Fourier de la dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.2.2 Transformée de Fourier de x 7→ xf (x) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.2.3 Produit de convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.2.4 Inversion de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.2.5 Application à la résolution d’une équation intégrale . . . . . . . . . . . . 79
Fonction complexe
1.1 Variables et fonctions
Définition 1.1.1 Soit D ⊂ C. On appelle fonction d’une variable complexe une application
f :D→C
z 7→ f (z)
z = x + iy ∈ D, f (z) = f (x + iy) = u(x, y) + iv(x, y), avec u(x, y)et v(x, y) sont respectivement
partie réelle et imaginaire de f (z). Soit l’application φ telle que
φ : C → P = R2
!
x
z = x + iy →
7 M=
y
z est l’affixe du point M et M est l’image de z.
Exemple 1.1.1
f : C∗ → C
1
z 7→ f (z) =
z
1 1 x −y
f (z) = = = 2 +i 2
z x + iy x +y 2 x + y2
x −y
On a u(x, y) = et v(x, y) = 2
x2 +y 2 x + y2
5
6 CHAPTER 1. FONCTION DE LA VARIABLE COMPLEXE
• z→z
lim f (z) = l ⇐⇒ lim u(x, y) = a et lim v(x, y) = b,
0 (x,y)→(x0 ,y0 ) (x,y)→(x0 ,y0 )
La limite n’existe pas si on peut trouver deux chemins(directions) où z → z0 qui donnent deux
valeurs différentes à la limite.
z
Exemple 1.2.1 1. z→zlim n’existe pas, car
0 z̄
Si z = x + i0 avec x → 0
z x + i0
lim = lim = 1,
z→z0 z̄ x→0 x − i0
Si z = x + i0 avec y → 0
z 0 + iy
lim = lim = −1.
z→z0 z̄ y→0 0 − iy
2. Les fonctions z 7→ z 2 , z 7→ z̄,z 7→ Re(z) et z 7→ Im(z) sont des fonctions continues sur C.
n=0 n!
Si α > 0, par définition αz = ezlnα alors on a pour tout α1 , α2 > 0 et z1 , z2 ∈ C :
eiz + e−iz +∞
z 2n
cos(z) = = (−1)n
X
, z ∈ C.
2 n=0 (2n)!
+∞
eiz − e−iz z 2n+1
sin(z) = = (−1)n
X
, z ∈ C.
2i n=0 (2n + 1)!
ez + e−z +∞
X z 2n
cosh(z) = = , z ∈ C,
2 n=0 (2n)!
+∞
ez − e−z X z 2n+1
sinh(z) = = , z ∈ C.
2 n=0 (2n + 1)!
sin(z) e2iz − 1 π
i tan(z) = = 2iz ,z ∈ C \ + kπ, k ∈ Z ,
cos(z) e +1 2
cos(z) e2iz + 1
−i cot(z) = = 2iz , z ∈ C \ πZ,
sin(z) e −1
sinh(z) e2z − 1 2k + 1
( )
tanh(z) = = 2z ,z ∈ C \ πi, k ∈ Z ,
cosh(z) e +1 2
cosh(z) e2z + 1
coth(z) = = 2z , z ∈ C \ πiZ.
sinh(z) e −1
N
J
Définition 1.4.2
ln(z) = ln |z| + iArg(z), −π < Arg(z) ≤ π
est appelé logarithme principal de z ou détermination principale du logarithme.
Exemple 1.4.2
√ π
ln(1 + i) = ln 2 + i + 2kπi, k ∈ Z
4
• Si α ∈
/ Z, f est une fonction multiforme.
v = v(x, y)
décrit une transformation ou une application D dans le plan (x, y) vers le plan (u, v).
y y
R
D
w = f (z)
→
x x
u = u(x, y) = −y v≥2
( (
⇒
v = v(x, y) = x −∞ < u < +∞
v
N
2i
Iu
u(x, y) = x2 − y 2
(
v(x, y) = 2xy
u(x, y) = 1 − y 2
(
x=1⇒ − ∞ < y < +∞
v(x, y) = 2y
v v2 √
y= ⇒u=1− ⇒ v 2 = 4(1 − u) ⇒ v = ±2 1 − u
2 4
Copiright@ Jamal Adetola ENSGMM I Méthodes Mathématiques de l’Ingénieur
CHAPTER 1. FONCTION DE LA VARIABLE COMPLEXE 11
vN
I
0 u
−5 −4 −3 −2 −1 1 2 3
−1
−2
−3
−4
−5
3. Fonction exponentielle
Trouver l’image de la région
{z ∈ C, x ∈ Z et y ∈]α, α + 2π[}
Pour f (z) = ez
ex ∈]0, +∞[
(
e =e
z x+iy
=e e ⇒
x iy
arg ez = y ∈]α, α + 2π[.
4. Transformation homographique
Soit
az + b
w=
cz + d
et ad − cb 6= 0,on a
az + b bc−ad
" #
a
= + c d
2
cz + d c z+ c
bc − ad
Posons α = .La transformation homographique se compose de
c2
i) Translation z 7→ z2 = z + dc .
ii) Inversion z2 7→ z3 = 1
z2
.
iii) Similitude z3 7→ z4 = αz3 .
iv) Translation z4 7→ z5 = z4 + ac .
Définition 1.5.1 Une transformation homographique est dite conforme si elle conserve les
angles , leurs grandeurs et leur sens.
Soit h = x − x0 et k = y − y0 alors
∂g g(x0 + h, y0 ) − g(x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = lim
∂x h→0 h
.
∂g g(x0 , y0 + k) − g(x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = lim
∂y k→0 k
Définition 1.6.2 Une fonction g est dite de classe C 1 sur D si elle admet des dérivées
partielles premières par rapport à x et y continues sur D.
f (z) − f (z0 )
lim
z→z0 z − z0
existe et est finie.On note f 0 (z0 ).
f (z0 + h) − f (z0 )
Posons h = z − z0 alors f est dérivable en z0 ⇐⇒ lim existe et est finie.
h→0 h
Exemple 1.6.1 1.
f :C→C
z 7→ f (z) = z 2 .
est dérivable dans C.
2.
f :C→C
z 7→ f (z) = z̄.
n’est dérivable dans C,en effet;
Posons z = x + iy et z0 = x0 + iy0
.
Fixons x = x0 ,
z̄ − z¯0 −i(y − y0 )
lim = lim = −1
z→z0 z − z0 y→y 0 i(y − y0 )
Définition 1.6.4 f est dite holomorphe dans un domaine D si elle est dérivable en tout point
de D.
Définition 1.6.5 Une fonction f est dite entière si elle est holomorphe sur le plan complexe
tout entier.
2) ∆z → 0 avec ∆x = 0 et ∆z = i∆y.On a
il vient
∂u ∂v
=
∂x ∂y
∂u ∂v
= −
∂y ∂x
Proposition 1.6.2 Si les fonctions u et v admettent des derivées partielles premières continues
sur un voisinage de z0 = x0 + iy0 et si ces derivées satisfont aux relations de Cauchy-Riemann
en z = z0 alors f est dérivable en z0 .
∂u ∂u
Preuve. Soit w = f (z) = u(x, u)+iv(x, y).Les dérivées et étant supposées continues
∂x ∂y
∆u = u(x + ∆x, y + ∆y) − u(x, y)
= u(x + ∆x, y + ∆y) − u(x, y + ∆y) + u(x, y + ∆y) − u(x, y)
! !
∂u ∂u
= + ε1 ∆x + + ε2 ∆y
∂x ∂y
∂u ∂u
= ∆x + ∆y + ε1 ∆x + ε2 ∆y.
∂x ∂y
De même
∂v ∂v
∆v = ∆x + ∆y + µ1 ∆x + µ2 ∆y
∂x ∂y
D’où
! !
∂u ∂v ∂u ∂v
∆w = ∆u + i∆v = +i ∆x + +i ∆y + (ε1 + iµ1 )∆x + (ε2 + iµ2 )∆y
∂x ∂x ∂y ∂y
! !
∂u ∂v ∂v ∂u
∆w = +i ∆x + − +i ∆y + ε∆x + µ∆y
∂x ∂x ∂x ∂x
!
∂u ∂v
= +i (∆x + i∆y) + ε∆x + µ∆y.
∂x ∂x
∂w ∆w ∂u ∂v
= f 0 (z) = lim = +i
∂z ∆z→0 ∆z ∂x ∂x
Proposition 1.6.3 Soit f une fonction de classe C 1 sur un domaine D (en tant que fonction
des deux variables x et y),alors
∂f
f est dérivable au point z0 ∈ D ⇐⇒ (z0 ) = 0.
∂ z̄
Exemple 1.6.3
f (z) = z̄
∂f
(z0 ) = 1 6= 0
∂ z̄
ainsi f n’est pas dérivable.
Proposition 1.6.4 Si f est une fonction dérivable à valeurs réelles dans un domaine D : f :
D ⊂ C → R alors f est constante.
∂ ∂ ∂
∇= +i =2
∂x ∂y ∂ z̄
¯ = ∂ −i ∂ =2 ∂
∇
∂x ∂y ∂z
Soit F (x, y) une fonction de classe C 1 et h(x, y) = u(x, y) + iv(x, y) une fonction complexe
différentiable de x ety.
En coordonnées conjuguées, on a
z + z̄ z − z̄
F (x, y) = F ( , ) = G(z, z̄), h(x, y) = B(z, z̄).
2 2i
∂F ∂F ∂G
grad F = ∇F = +i =2
∂x ∂y ∂ z̄
∂u ∂v ∂u ∂v
= − + i( + ).
∂x ∂y ∂y ∂x
∂B
En particulier, si la fonction B est dérivable en z alors = 0 et le gradient est nul(car les
∂ z̄
conditions de Cauchy-Riemann sont vérifiées).
∂ 2 u(x, y) ∂ 2 u(x, y)
∇2 u(x, y) = + =2−2=0
∂x2 ∂y 2
1.8 Analycité
Définition 1.8.1 Une fonction f est dite analytique est un point si elle est dérivable dans un
voisinage de ce point.
Exemple 1.8.1 f : z 7→ |z|2 est dérivable seulement en 0, et elle n’est analytique en aucun
point.
∂f
f (z) = |z|2 = z z̄ ⇒ (z) = z = 0 ⇐⇒ z = 0.
∂ z̄
n=0
d z
Exemple 1.8.2 1. z 7→ ez est analytique sur C et (e ) = ez .
dz
2. La branche principale du logarithme complexe
d 1
est analytique dans C \ (] − ∞, 0[), et on a (ln(z)) =
dz z
Méthodes Mathématiques de l’Ingénieur Copiright@ Jamal Adetola ENSGMM I
18 CHAPTER 1. FONCTION DE LA VARIABLE COMPLEXE
1.9 Exercices
Exercice 1 Calculer les limites suivantes si elles existent:
z̄ 2 − z 2 |z|2 z (2z + 3)(z − 1)
lim = 0, lim , lim , lim .
z→0 z z→0 z z→0 |z| z→−2i z 2 − 2z + 4
xy
Exercice 2 1.Montrer que la fonction u(x, y) = n’a pas de limite quand (x,y)→ (0, 0).
x2 + y2
2.Montrer les formules suivantes:
3.Montrer que les fonctions sin(z) et cos(z) ne sont pas bornés dans C
Exercice 3 Calculer
Montrer que
i
arctan(z) = [ln(i + z) − ln(i − z)]
2
Exercice 5 Indiquer parmi les fonctions suivantes celles qui sont holomorphes
Exercice 8 Soit la fonction u : (x, y) 7→ 2xy, trouver une fonction v telle que la fonction
f = u + iv soit holomorphe sur C. Exprimer f (z) à l’aide de la variable z.
U (x, y) = x2 − y 2 − 2xy − 2x + 3y
est harmonique.
2. Trouver une fonction V (x, y) telle que la fonction complexe f (z) = U (x, y) + V (x, y) soit
holomorphe.
Exercice 10 Montrer que si l’on passe des coordonnées cartésiennes (x, y) aux coordonnées
polaires (r, θ), les conditions de Cauchy-Riemann prennent la forme
∂P 1 ∂Q ∂Q 1 ∂P
= et =−
∂r r ∂θ ∂r r ∂θ
Exercice 11 Montrer que le module et l’argument de la fonction analytique f (z) = R(x, y) exp iΦ(x, y)
∂R ∂Φ ∂R ∂Φ
sont liés par les relations =R et = −R
∂x ∂y ∂y ∂x
Exercice 12 Trouver la fonction analytique w = f (z) si l’on connaît sa partie réelle
u = 2(cosh x sin y − xy) et compte tenu de la condition f (0) = 0.
Exercice 13 Quelles sont conditions nécessaires pour que le trinôme u = ax2 + 2bxy + cy 2 soit
une fonction harmonique?
Exercice 14 Trouver les fonctions harmoniques de la forme u = f (x2 + y 2 ) qui diffèrent d’une
constante.
Intégration complexe
1.10 Intégrales curvilignes complexes
Définition 1.10.1 Soit D ⊂ C un domaine. On appelle arc dans D une application dérivable
γ : [a, b] → D
t 7→ γ(t)
γ(a) et γ(b) sont appelés l’origine et l’extrémité de l’arc γ respectivement.
γ(b)
•
•
γ(a)
Définition 1.10.2 La réunion d’arcs est une application dérivable par morceaux dite chemin:
n
γ=
[
γi
i=1
γ2 γ3 •
γ1 I • I
• I
•
On décrit les points de l’arc au moyen de l’équation γ(t) = z(t) = x(t)+iy(t) avec a ≤ t ≤ b.
Définition 1.10.3 Un arc γ est dit fermé (Lacet ou contour) si son origine conincide avec son
extrémité. i.e.γ(a) = γ(b)
γ(a) = γ(b)
•
J
• z0
Définition 1.10.4 Un arc est dit simple s’il ne se coupe pas lui-même .
Définition 1.10.5 Une courbe simple et fermée est dite courbe de Jordan.
Définition 1.10.6 Soit z(t) = x(t) + iy(t), a ≤ t ≤ b, une paramétrisation qui décrit un arc γ.
Si x(t) et y(t) sont de classe C 1 sur [a, b] alors γ est appelée arc différentiable.
Exemple 1.10.3
z(t) = reit , 0 ≤ t ≤ 2π
x(t) = r cos(t) ⇒ x0 (t) = −r sin(t)
y(t) = r sin ⇒ y 0 (t) = r cos(t)
Z 2π q Z 2π
L(γ) = (−r sin(t))2 + (r cos(t))2 dt = rdt = 2πr.
0 0
Définition 1.10.7 Soit f (t) = u(t) + iv(t), a ≤ t ≤ b avec u et v deux fonctions réelles
continues. On définit l’intégrale de f de a à b par
Z b Z b Z b
f (t)dt = u(t) + i v(t)dt
a a a
Z 1 Z 1 Z 1
1
Exemple 1.10.4 (2t + i) dt =
2
(4t − 1)dt + i
2
4t dt = + 2i.
0 0 0 3
Z b Z b
Propriété 1.10.1 1. kf (t)dt = k f (t)dt, k ∈ C.
a a
Z b Z b Z b
2. (f (t) + g(t))dt = f (t)dt + g(t)dt.
a a a
Z b Z a
3. f (t)dt = − f (t)dt.
a b
Z b Z c Z b
4. f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a c
Exemple 1.10.5 Z
z̄dz,
γ
π π
γ(t) = eit , − ≤ t ≤ , γ 0 (t) = ieit ,
2 2
Z Z π Z π
2 2
z̄dz = e −it
ie dt = i
it
dt = iπ
γ − π2 − π2
N
2
1 γ
N
I
−1 0 1 2
−1
n
Remarque 1.10.1 1. Si γ = γi alors
S
i=1
Z n Z
f (z)dz = f (z)dz
X
γ i=1 γi
Z Z
2. f (z)dz = − f (z)dz, où γ − est le chemin opposé(inverse) de γ:
γ− γ
γ − : [a, b] → D
t 7→ γ − (t) = γ(a + b − t).
3. Z
f (z)dz ≤ M.L(γ), où M = sup |f (z)|.
γ z∈γ
Z
1
Exemple 1.10.6 1. dz où γ est le cercle de centre 0 et de rayon r.
γ z
γ(t) = reit , 0 ≤ t ≤ 2π
γ 0 (t) = ieit ,
Z
1 Z 2π
ireit Z 2π
dz = dt = i dt = 2πi 6= 0,
γ z 0 reit 0
1
donc f (z) = n’admet pas de primitive dans C∗
z
Z
1
2. dz où γ est le cercle de centre z0 et de rayon r.
γ z − z0
γ(t) = z0 + reit , 0 ≤ t ≤ 2π
γ 0 (t) = ireit , Z
1 Z 2π
ireit Z 2π
dz = dt = i dt = 2πi.
γ z − z0 0 reit 0
Z
1
3. dz, n 6= 1 où γ est le cercle de centre z0 et de rayon r.
γ (z − z0 )n
γ(t) = z0 + reit , 0 ≤ t ≤ 2π
γ 0 (t) = ireit ,
Z
1 Z 2π
ireit Z 2π
r−n+1 h i(1−n)t i2π
dz = dt = ir −n+1
ei(1−n)t
dt = e
γ (z − z0 )n 0 (reit )n 0 1−n 0
r−n+1 h i(1−n)2π i
= e −1 =0
1−n
Théorème 1.11.1 (Théorème de Green). Soit D une partie de R2 bornée par un chemin simple
et fermé γ orienté positivement par rapport à D. Soient u et v deux fonctions de classe C 1 dans
D. Alors on a !
ZZ
∂v ∂u Z
− dxdy = udx + vdy
D ∂x ∂y γ
3N
γ3
2 J
1H Nγ2
γ4
I I
0 γ
−1 1 1 2 3
−1
Z Z Z Z Z
= + + +
γ γ1 γ2 γ3 γ4
Z Z 2
8
(x − 2xy)dx + (y − x y)dy =
2 2 2
x2 dx =
γ1 0 3
Z Z 2
8
(x2 − 2xy)dx + (y 2 − x2 y)dy = (y 2 − 4y)dy = −8
γ2 0 3
Z Z 2
8
(x − 2xy)dx + (y − x y)dy =
2 2 2
(x2 − 4x)dx = − + 8
γ3 0 3
Z Z 2
8
(x2 − 2xy)dx + (y 2 − x2 y)dy = y 2 dy = −
γ4 0 3
donc
Z
8 8 8 8
(x2 − 2xy)dx + (y 2 − x2 y)dy = + −8− +8− =0
γ 3 3 3 3
Z Z 2Z 2 Z 2 Z 2
(x2 − 2xy)dx + (y 2 − x2 y)dy = (−2xy + 2x)dxdy = 2 xdx (−y + 1)dy
γ 0 0 0 0
" #2 " #2
x2 y2
= 2 − +y = 2 × 2(−2 + 2) = 0.
2 0
2 0
En 1825, le mathématicien Louis-Augustin Cauchy prouve l’un des théorèmes les plus
importants de l’analyse complexe.
Théorème 1.12.1 (Théorème de Cauchy) Soit f une une fonction holomorphe sur un domaine
simplement connexe D telle que f’ soit continue dans D, alors
Z
f (z)dz = 0
γ
Preuve. Supposons que f 0 est continue dans le domaine D. Alors si f = u + iv, on sait que
les dérivées partielles sont continues.D’autre part,on a
Z Z
f (z)dz = [u(x, y) + iv(x, y)]d(x + iy)
γ γ
Z Z
= u(x, y)dx − v(x, y)dy + i v(x, y)dx + u(x, y)dy
γ γ
! !
ZZ
∂v ∂u ZZ
∂u ∂v
= − − dxdy + i − dxdy
D ∂x ∂y D ∂x ∂y
Puisque la fonction f est analytique dans D, alors les fonctions u et v vérifient les conditions
de Cauchy-Riemann en tout point de D. Ce qui implique que
Z
f (z)dz = 0.
γ
En 1883, le mathématicien Edouard Goursat prouve que la condition que f 0 soit continue n’est
pas nécessaire.
Proposition 1.12.1 Soit f une fonction holomorphe sur un domaine simplement connexe D.
Soient γ1 et γ2 deux chemins dans D ayant les mêmes extrémités, alors
Z Z
f (z)dz = f (z)dz
γ1 γ2
Proposition 1.12.2 Soit f une fonction holomorphe sur un domaine simplement connexe D,
alors f admet une primitive F dans D, et pour tout chemin γ : [a, b] → D on a
Z
f (z)dz = F (γ(b)) − F (γ(b))
γ
Conséquence 1.12.1 Soit D ⊂ C un domaine connexe borné par un chemin orienté positivement
par rapport à D.
Si f est holomorphe dans D et continue sur D ∪ δD alors
Z
f (z)dz = 0.
δD
et on a Z n Z
f (z)dz = f (z)dz
X
γ1 i=2 γi
Théorème 1.13.1 (Formule intégrale de Cauchy (F.I.C.)) Soient f une fonction holomorphe
sur un domaine simplement connexe D, et z0 ∈ D. Alors on a pour tout chemin simple et fermé
γ orienté positivement par rapport à D et entourant z0
1 Z f (z)
f (z0 ) = dz
2πi γ z − z0
Z
ez
Exemple 1.13.1 1. dz et γ : le cercle de centre 0 et de rayon 2.
γ z−1
f (z) = ez , z0 = 1, f (1) = e,
Z
ez
dz = 2πif (1) = 2πie.
γ z−1
Z
z 2 − 4z + 4
2. dz et γ : le cercle de centre 0 et de rayon 2.
γ z+i
N
γ
J
• I
0 1
• −i
Théorème 1.13.2 (F.I.C. pour les dérivées d’ordre supérieur ).Soient f une fonction
holomorphe sur un domaine simplement connexe D et z0 ∈ D. Alors on a pour tout chemin
simple et fermé γ orienté positivement par rapport à D et entourant z0
n! Z f (z)
f (n)
(z0 ) = dz
2πi γ (z − z0 )n+1
Z
z+1
Exemple 1.13.2 1. et γ: le cercle de centre 0 et de rayon 1.
γ z4+ 2iz 3
z+1
z+1 z+1
= = z+2i
z 4 + 2iz 3 z 3 (z + 2i) z3
-2i est à l’extérieur du cercle γ donc on pose
z+1
f (z) = , z0 = 0,
z + 2i
z+1
Z
2πi 00
z+2i
dz = f (0),
γ z3 2!
2 − 4i 2+i
f 00 (z) = ⇒ f 00
(0) = ,
(z + 2i)3 4
Z
z+1 2πi 2 + i π π
dz = = − + i.
γ z + 2iz
4 3 2! 4 4 2
N
J γ
• I
0 1
• −2i
Théorème 1.14.1 (Théorème de Moréa). Soit f une fonction Zcontinue sur un domaine
simplement connexe D. Si pour tout chemin fermé γ dans D , f (z)dz = 0 alors f est
γ
holomorphe dans D.
Preuve. Soit z ∈ C,
n! Z f (s)
f (n) (z) = dz
2πi γ (s − z)n+1
n! Z f (s) n! M
f (n)
(z) = dz ≤ 2πr
2π γ (s − z) n+1 2π rn+1
γ est un cercle |s − z| = r, alors
n!
f (n) (z) ≤ M,
rn
pour n = 1, on a
M
|f 0 (z)| ≤ ,
r
si r → +∞, alors f 0 = 0. Donc f est constante.
i.e. ∀ε > 0, ∃R > 0 tel que |z| > R ⇒ |h(z)| < ε, cela signifie que h(z) est bornée dans
C \ D̄(0, R), d’autre part h est continue dans D̄(0, R), elle est donc bornée dans D̄(0, R), et
par suite h est bornée sur C. Donc, d’après le théorème de Liouville h(z) est constante donc
P (z) est constante(contradiction). Par conséquent P (z) admet au moins une racine z1 ∈ C,
d’où P (z) peut s’écrire P (z) = (z − z1 )Q(z), avec degQ(z) = n − 1, ainsi on peut montrer sans
peine que P (z) admet n racines dans C.
1.15 Exercices
Exercice 15 Calculer les intégrales suivantes
Z
1) z̄dz, où
γi
N N
1 1
γ1 N γ2
N
I I
0 0
−1 −1
Z
2) z̄dz, γ est le segment de droite [0, 2 + i]
γ
Z
1
3) dz, γ est le segment de droite [1, 2 + i]
γ z
Z
z
4) dz, γ est le cercle |z − (1 + i)| = 2.
γ (1 + i − z)2
Z
5) Re(z)dz, γ est le cercle |z| = 1.
γ
Z
6) z z̄dz,
γ
N
γ
J
I I
−R R
Z
7) |z 2 |dz,
γ
1
H N
I I
0 1
Z
1 Z
ez Z
ez
dz, dz, dz
|z|=4 z2 + 1 |z|=2a z 2 + a2 |z|= 12 z(z − 1)
Z
cos(πz) Z
zez
dz, dz,
|z|=2 (z + 1)(z − 3) |z−1|=2 (z − 1)3
1 4
Z Z
z
dz e − πz 4 dz,
|z|=1 z (z − 4)
3 |z|= 12 3
Z
eiz
dz
|z+i|=1 (z 2 + 1)2
x = 5 cos(t)
Z (
1. (x − y )ds,
2 2
où γ est donné par , 0 ≤ t ≤ 2π
γ y = 5 sin(t)
Z
2. 4xdx + 2ydy, où γ est donné par x = y 3 + 1 de (0, −1) à (9, 2).
γZ
3. a) (x2 + y 2 )dx − 2xydy, où γ1 : y = x2 de (0, 0) à (1, 1). .
Zγ1
b) (x2 + y 2 )dx − 2xydy, où γ2 : x = y 2 de (1, 1) à (0, 0). .
γ2
Séries de Laurent
1.16 Série de Laurent
+∞
Définition 1.16.1 La série an (z − z0 )n est appelée série de Laurent de centre z0 et de
X
n=−∞
coefficients {an } ⊂ C.
+∞
a−2 a−1
an (z − z0 )n = · · · + + + a0 + a1 (z − z0 ) + a2 (z − z0 )2 + · · ·
X
n=−∞ (z − z0 ) 2 z − z0
+∞
La série an (z − z0 )n est appelée partie régulière de la série de Laurent. Si elle converge
X
n=0
pour |z − z0 | < R vers une fonction f1 (z) alors f1 est holomorphe pour |z − z0 | < R.
−1 +∞ +∞
a−n
La série an (z − z0 )n = a−n (z − z0 )−n = est appelée partie singulière de
X X X
n=1 (z − z0 )
n
n=−∞ n=1
1 1
la série de Laurent . Si elle converge pour < r0 ou bien |z − z0 | > 0 = r vers une
|z − z0 | r
fonction f2 (z) alors f2 est holomorphe pour |z − z0 | > r.
Ainsi, la série de Laurent converge dans la couronne : r < |z − z0 | < R
n=−∞
1 Z f (s)
an = ds
2πi γ (s − z0 )n+1
où γ est un contour simple et fermé inclus dans D.
1 Z f (s)
f (z) = ds
2πi δD s − z
−1 Z f (s) 1 Z f (s)
= ds + ds
2πi |s−z0 |=r0 s − z 2πi |s−z0 |=R0 s − z
Si s ∈ C(z0 , r0 ) on a |s − z0 | < |z − z0 |.
1 1 −1
= =
s − z0 + z0 − z
s−z (z − z0 ) 1 − s−z0
z−z0
(s − z0 )n
=−
X
n≥0 (z − z0 )
n+1
Donc
−1 Z f (s) 1 1 Z
ds = f (s)(s − z0 )n ds
X
2πi |s−z0 |=r0 s − z n≥0 (z − z0 ) n+1 2πi |s−z |=r0
0
1 1 Z
= f (s)(s − z0 )n−1 ds
X
Si s ∈ C(z0 , R0 ) on a |s − z0 | > |z − z0 |.
1 1 1
= =
s − z0 + z0 − z
s−z (s − z0 ) 1 − z−z0
s−z0
(z − z0 )n
=
X
n≥0 (s − z0 )
n+1
Donc
1 Z f (s) n 1
Z
f (s)
ds = (z − z0 )
X
ds
2πi |s−z0 |=R s − z
0
n≥0 2πi |s−z0 |=R (s − z0 )n+1
0
1 1 Z f (s)
f (z) =
X
ds
n≥1 (z − z0 ) 2πi |s−z0 |=r (s − z0 )
n 0 −n+1
1 1 Z f (s)
+
X
ds
n≥1 (z − z0 ) 2πi |s−z0 |=R (s − z0 )
n 0 n+1
Soit γ un chemin fermé inclus dans D. D’après le théorème de Cauchy généralisé on a pour
tout n ∈ Z,
Z
f (s) Z
f (s) Z
f (s)
ds = ds = ds
γ (s − z0 )n+1 |s−z0 |=r0 (s − z0 ) n+1 |s−z0 |=R0 (s − z0 )n+1
f (s)
puisque la fonction est holomorphe dans la couronne
(s − z0 )n+1
r0 < |z − z0 | < R0 .
+∞
1 Z f (s)
Ainsi f (z) = an (z − z0 ) , avec an =
n
X
ds, ∀ n ∈ Z.
n=−∞ 2πi γ (s − z0 )n+1
n=−∞
Singularité apparente a0 + a1 (z − z0 ) + a2 (z − z0 )2 + · · ·
sin z
Exemple 1.17.1 1. f (z) =
z
0 est une singularité apparente car
sin z z2 z4
=1− + + ···
z 3! 5!
sin z
2. f (z) = 2
z
0 est un pôle simple car
sin z 1 z z3
= − + + ···
z2 z 3! 5!
sin z
3. f (z) = 4
z
0 est pôle d’ordre 3 car
sin z 1 1 z z3
= − + − + ···
z4 z 3 3!z 5! 7!
1
4. f (z) = e z
0 est une singularité essentielle car
z z2 1 1 1
ez = 1 + + + · · · ⇒ ez = 1 + + + ···
1! 2! 1!z 2!z 2
Propriété 1.17.1 1. Une fonction analytique f dans 0 < |z − z0 | < R possède un pôle d’ordre
n en z0 ssi f peut être écrite sous la forme
φ(z)
f (z) = ,
(z − z0 )n
où φ est analytique et φ(z0 ) 6= 0.
2. z0 est un pôle d’ordre n ⇐⇒ lim f (z) = +∞.
z→z0
1.18 Résidus
Le coefficient a−1 dans la série de Laurent est dit résidu de la fonction f au point z0 , noté
a−1 = Res(f, z0 ).
1 i
Exemple 1.18.1 1. f (z) = 2
+ , 0 est un pôle d’ordre 2.
z z
Res(f, 0) = i.
3
2. f (z) = e z
3 3 32
f (z) = e z = 1 + + 2 + ···
z 2z
0 est une singularité essentielle
Res(f, 0) = 3.
g(z) = z 2 , h(z) = z 4 + 1
π
z2 1 1 e− 4 1−i
Res(f, z0 ) = 03 = = iπ = = √ .
4z0 4z0 4e 4 4 4 2
On sait que
1 Z f (s) 1 Z
an = ds ⇒ a−1 = f (s)ds
2πi γ (s − z0 )n+1 2πi γ
Z
⇒ f (s)ds = 2πia−1
γ
Z
⇒ f (s)ds = 2πiRes(f, z0 )
γ
Z
1
Exemple 1.18.3 1. dz γ est le rectangle de sommets :
γ (z − 1)2 (z − 3)
(0, -1), (4, -1), (4, 1) et (0, 1).
γ
1 J
H • • N I
0 1 2 3 4
−1 I
1 1 1
Z
dz = 2πi(Res(f, 1) + Res(f, 3)) = 2πi − + =0
γ (z − 1) (z − 3)
2 4 4
Z
2z + 6
2. dz
|z−i|=2 z 2 + 4
z 2 + 4 = (z + 2i)(z − 2i),
Z
2z + 6
dz = 2πiRes(f, 2i)
|z−i|=2 z2 + 4
,
2z + 6 6 + 4i
Res(f, 2i) = lim =
z→2i (z + 2i)(z − 2i) 4i
Ainsi Z
2z + 6 6 + 4i
dz = 2πi = π(3 + 2i).
|z−i|=2 z +4
2 4i
Définition 1.19.2 L’∞ est une singularité apparente de f (z) ⇐⇒ 0 est une singularité
apparente de f ( z1 )
1
Exemple 1.19.2 f (z) = z sin( )
z
∞ est une singularité apparente car
3 5
1 sin z z − z3! + z5! + · · ·
f( ) = =
z z z
z2 z4
= 1− + + ···
3! 5!
0 est une singularité apparente
Définition 1.19.3 L’∞ est un pôle d’ordre n de f (z) ⇐⇒ 0 est un pôle d’ordre n de f ( z1 )
Définition 1.19.4 L’∞ est une singularité essentielle de f (z) ⇐⇒ 0 est une singularité
essentielle de f ( z1 ).
1
Exemple 1.19.4 f (z) = ez , f ( z1 ) = e z
Théorème 1.19.1 Supposons que f est une fonction analytique dans C∞ = C ∪ {∞} sauf des
singulaités z1 , z2 , z3 , ..., zn , ∞, alors
n
Res(f, ∞) + Res(f, zk ) = 0.
X
k=1
avec n≥1
zk : les racines nième de 1.
On a n
Res(f, zk ) + Res(f, 3) + Res(f, ∞) = 0,
X
k=1
n
Res(f, zk ) = −Res(f, 3) − Res(f, ∞)
X
⇒
k=1
1 1
Res(f, 3) = lim (z − 3) = n .
z→3 (z − 3)(z − 1)
n 3 −1
1 1
Res(f, ∞) = −Res 2
f ,0
z z
1 1
! !
= −Res 2 ,0
z ( z1 − 3)( z1n − 1)
z n−1
!
= Res ,0
(1 − 3z)(1 − z n )
= 0.
Ainsi Z
1 2πi
dz = − n .
|z|=2 (z − 3)(z − 1)
n 3 −1
Théorème 1.19.2 Soit D un domaine borné par un nombre fini de chemins et f une fonction
analytique dans D, ∀ ∈ δD , f (z) 6= 0, alors
1 Z f 0 (z)
dz = Zf ,
2πi δD f (z)
alors Zf = Zf +g .
Z : nombre de zéros avec leurs multiplicité.
Exemple 1.19.8 Soit P (z) = z 10 − 6z 9 − 3z + 1. Nous voulons déterminer le nombre des zéros
à l’intérieur du cercle |z| = 1.
Posons P(z) = f(z) + g(z) avec f (z) = −6z 9 + 1 et g(z) = z 10 − 3z alors
1.20 Exercices
Exercice 21 Donner le développement en série de Laurent des fonctions suivantes en précisant
dans quelles parties de C elles sont valables.
1
Exercice 22 1) autour de 0, de 1, de -2.
(z + 2)(z − 1)
z
2) autour de 0, de 2, de 1.
z2 −1
Exercice 24 Quels sont les points singuliers des fonctions suivantes ; préciser leurs types.
ez ez 1 − cos z
1. 2. , 3. ,
z 2 (z − 1)(z − 2) z z
1 eiz zez
4. , 5. , 6.
z − z5
3 z2 + 1 z2 − 1
Calculer les résidus de ces fonctions.
1 1
Z Z
3 sin dz, 4. dz
|z|=1 z |z−i|= 21 z4 −1
I
0 1
eiθ − e−iθ z − z −1
sin θ = = .
2i 2i
L’intégrale devient
z + z −1 z − z −1
!
Z
dz
F , .
|z|=1 2 2i iz
Exemple 1.21.1
Z 2π
1 Z
1 dz
dθ =
(2 + cos θ)2
−1
0 |z|=1 2 + z+z iz
2
4 Z
z
= dz
i |z|=1 (z 2 + 4z + 1)2
4Z z
= √ √ dz
i |z|=1 (z + 2 + 3)2 (z + 2 − 3)2
4 √
= 2πiRes(−2 + 3)
i
√
−2 + 3 est un pôle double de f.
#0
√ √
"
z
Res(−2 + 3) = lim √ (z + 2 − 3)
2
√ √
z→−2+ 3 (z + 2 + 3)2 (z + 2 − 3)2
" #0
z
= lim √ √
z→−2+ 3 (z + 2 + 3)2
√
−z + 2 + 3
= lim √ √
z→−2+ 3 (z + 2 + 3)3
1
= √ .
6 3
Ainsi Z 2π
1 4Z z 4π
dθ = dz = √ .
0 (2 + cos θ)2 i |z|=1 (z 2 + 4z + 1)2 3 3
Z +∞
1.22 Intégrales de la forme −∞
f (x)dx
Soit y = f (x) une fonction réelle définie et continue dans ] − ∞, +∞[. Soit l’intégrale impropre
Z +∞
f (x)dx:
−∞
N
γR
J
• z3
• z2
• zn • z1
I I
−R R
k=1
Théorème 1.22.1 (Lemme 1 de Jordan). Soit f une fonction complexe continue sur un secteur
θ1 ≤ θ ≤ θ2 et γR le chemin tel que γR (θ) = Reiθ , θ1 ≤ θ ≤ θ2 .
Si lim zf (z) = 0(resp. lim zf (z) = 0) alors
Z |z|→+∞ |z|→0 Z
f (z)dz → 0, quand R → +∞. (resp. f (z)dz → 0, quand R → 0. )
γR γR
Z Preuve. On a:
f (z)dz ≤ supz∈γR |f (z)|R|θ2 − θ1 | = supz∈γR |zf (z)||θ2 − θ1 |
γR
Donc Z
Si lim zf (z) = 0 alors lim f (z)dz = 0
|z|→+∞ R→+∞ γR
Z
Si lim zf (z) = 0 alors lim f (z)dz = 0
|z|→0 R→0 γR
P (z)
Remarque 1.22.1 Soit f (z) = où P et Q sont des polynômes de degrés n et m respectivement
Q(z)
avec m ≥ n + 2. Si γR est un demi-cercle de rayon R, alors
Z
f (z)dz → 0, quand R → +∞
γR
N
γR
J
•i
I I
−R R
•−i
1 1
2. Res(f, i) = lim(z − i) =
z→i z2 +1 2i
Z
1
dz = 2πiRes(f, i) = π
γ z2 +1
d’autre part
1
Z Z
1 Z R
1
dz = dz + dx = π
γ z2 + 1 γR z 2 + 1 −R x2 + 1
d’où Z +∞
1
dx = π.
−∞ x2 + 1
Z +∞
1.23 Intégrales de la forme −∞
{cos(αx), sin(αx)dx}
On sait que eiαx = cos(αx) + i sin(αx), α > 0, alors
Z +∞ Z +∞ Z +∞
f (x)eiαx
dx = f (x) cos(αx)dx + i f (x) sin(αx)dx.
−∞ −∞ −∞
P (x)
Supposons que la fonction f (x) = est continue sur ] − ∞, +∞[. Nous utilisons la
Z Q(x)
méthode précédente. Il reste le terme f (x)eiαz dz , on a le théorème suivant:
γR
Théorème 1.23.1 (Lemme 2 de Jordan). Soit f :{Im(z) > 0} → C continue telle que
lim f (z) = 0 et soit α > 0 , alors
|z|→+∞
Z
lim f (z)eiαz dz = 0
R→+∞ γR
Preuve.
Z Z π
f (z)eiαz dz = f (Reiθ )eiαR(cos θ+i sin θ) iReiθ dθ
γR 0
Z π
≤ R sup |f (z)| eiαR(cos θ+i sin θ) dθ
z∈γR 0
Z π
≤ R sup |f (z)| e−αR sin θ dθ
z∈γR 0
2θ
Z π π
Z
2 π
Or −αR sin θ
e dθ = 2e−αR sin θ dθ et sur le segment [0, ], on a sin θ ≥ d’où la
0 Z π 0 2 2
π
majoration e−αR sin θ dθ ≤ , ainsi
0 R
Z Z π
f (z)eiαz dz ≤ R sup |f (z)| e−αR sin θ dθ ≤ π sup |f (z)|
γR z∈γR 0 z∈γR
Z
comme lim f (z) = 0 on obtient lim f (z)eiαz dz = 0.
R→0 R→+∞ γR
P (z)
Remarque 1.23.1 Supposons que f (z) = avec P de degré n et Q de degré m ≥ n + 1.
Q(z)
Si γR est un demi-cercle de rayon R, alors
Z
lim f (z)eiαz dz = 0
R→+∞ γR
Exemple 1.23.1
Z +∞
x sin x 1 Z +∞ x sin x
dx = dx
0 x2 + 9 2 −∞ x2 + 9
Z
zeiz
dz = 2πRes(f, 3i)
γ z2 + 9
.
N
γR
J
• 3i
I I
−R R
zeiz e−3
Res(f, 3i) = lim = .
z→3i z + 3i 2
D’autre part
Z
zeiz Z
zeiz Z R
xeix πi
dz = dz + dx = 3 .
γ z +9
2 γR z + 9
2 −R x + 9
2 e
Z
zeiz
lim dz = 0, car 2 ≥ 1 + 1.
R→+∞ γR z2 + 9
donc
Z +∞
xeix πi
dx = 3
−∞ x +9
2 e
Z +∞
x cos x Z +∞
x sin x πi
⇒ dx + i dx = 3 ,
−∞ x +9
2 −∞ x + 9
2 e
et par suite
Z +∞
x cos x
dx = 0
−∞ x2 + 9
et Z +∞
x sin x π
dx = 3 .
−∞ x +9
2 e
Finalement Z +∞
x sin x 1 Z +∞ x sin x π
dx = dx = 3
0 x +9
2 2 −∞ x + 9
2 2e
N
−
− γR
J
−
− γr
I
I p I I
−R 0 c R
−
Théorème 1.24.1 Supposons que f possède un pôle simple z = c sur l’axe des réels. Si γr est
le contour défini par z = c + reiθ , 0 ≤ θ ≤ π, alors
Z
lim f (z)dz = πiRes(f, c).
r→0 γr
a−1
Preuve. f peut s’écrire f (z) = + g(z) où g est holomorphe au voisinage de l’origine
z−c
et a−1 = Res(f, c). Donc
Z
a−1 Z Z
f (z)dz = dz + g(z)dz
γr γ z −c γr
Z rπ
a−1 iθ Z
= ire dθ + g(z)dz
0 reiθ γr
Z
= iπa−1 + g(z)dz
γr
on a Z
g(z)dz ≤ πr sup |g(z)|
γr z∈γr
ainsi
Z
lim f (z)dz = πiRes(f, c).
r→0 γr
γR
J
•
I γr 1 + i
I I I
−R −r 0 r R
Z
eiz Z
eiz Z −r
eix
dz = dz + dx
γ z(z 2 − 2z + 2) γR z(z 2 − 2z + 2) −R x(x2 − 2x + 2)
Z
eiz Z R
eix
+ dz + dx
γr− z(z 2 − 2z + 2) r x(x2 − 2x + 2)
1 + i i−1
• Res(eiz f (z), 1 + i) = lim (z − 1 − i)eiz f (z) = − e .
z→1+i 4
e−1 e−1
=− (cos 1 + sin 1) − i (sin 1 − cos 1).
4 4
Z
eiz Z
eiz
• dz = − dz
γr− z(z 2 − 2z + 2) γr z(z 2 − 2z + 2)
eiz
!
πi
−→ −πiRes , 0 = − , quand r −→ 0.
z(z 2 − 2z + 2) 2
Z
eiz
• dz −→ 0 quand R → +∞, car lim f (z) = 0.
γR z(z 2 − 2z + 2) |z|→+∞
Si r → 0 et R → +∞ on obtient
Z +∞
eix πi 1 + i i−1
dx − = 2πi − e
−∞ x(x − 2x + 2)
2 2 4
Z +∞
eix πi
⇒ dx = (−(1 + i)ei−1 + 1).
−∞ x(x − 2x + 2)
2 2
Ce qui implique que
Z +∞
sin x π
dx = (1 − e−1 (cos 1 + sin 1)).
−∞ x(x2 − 2x + 2) 2
Z +∞
1.25 Intégrale de la forme 0
xα−1Q(x)dx
Si la fonction est de la forme f (z) = z α−1 Q(z) avec f ayant un point critique en z = 0, alors
il faut faire une coupure depuis z = 0. Si la fonction Q n’a pas de pôles en z = 0 et si les
conditions du théorème 1.22.1 sont vérifiées, alors
n
Z +∞
πe−παi X
xα−1 Q(x)dx = − Res(z α−1 Q(z), zj ).
0 sin(πα) j=1
n=−∞
+∞ n
f (n) = −π Res(cot(πz), zj )
X X
n=−∞ j=1
1.27 Exercices
Exercice 1.30
Calculer les intégrales suivantes
Z 2π
1 Z 2π
cos(θ)
1. √ dθ, 2. dθ
0 2 + cos(θ) 0 5 + cos(θ)
Exercice 1.31
Calculer les intégrales suivantes
Z +∞
1 Z +∞
1 Z +∞
1
1. dx, 2. dx 3. dx
−∞ (x + 1)(x2 + 9)
2 −∞ (x + 1)3
2 −∞ x4 +1
Exercice 1.32
Calculer les intégrales suivantes
Z +∞
sin x Z +∞
sin x
1. dx, 2. dx
−∞ x+i 0 x
Exercice 1.33
1. Calculer l’intégrale suivante
Z +∞
e3ix
dx.
−∞ x−i
2. En déduire la valeur de l’intégrale
Z +∞
cos(3x) + x sin(3x)
dx
0 x2 + 1
Exercice 1.34
Calculer les intégrales suivantes
Z +∞
sin x Z +∞
1 Z +∞
ln(x)
1. dx, 2. √ dx, 3. dx
−∞ (x + 1)(x − π)
2 0 x(x + 1) 0 x2 + 1
Exercice 1.35
Calculer les intégrales suivantes
Z +∞
cos x Z +∞
cos x
1. dx, 2. dx.
−∞ x2 + 1 0 x2 + 1
Exercice 1.36
Calculer
+∞
X 1
.
n=−∞ n + a
2 2
Exercice 1.37
et Z ∞
J= cos(x2 )dx
0
(On applique la formule des résidus à la fonction f (z) = eiz ). Justifier le choix du
2
contour.
Exercice 1.38
− J
H − N
I I
Exercice 1.39
Soit f (z) une fonction analytique à l’intérieur d’un cercle C et sur C, ayant pour équation
|z| = R
1. Ecrire la première formule intégrale de Cauchy pour la fonction f (z) au point z = reiθ
intérieur à C.
R2 iθ
2. Montrer que le point z 0 = e est l’extérieur du cercle C. En déduire la valeur de l’intégrale
r
1 I f (w)
J= dw.
2πi C w − Rr2 eiθ
3. Montrer que
1 Z 2π R2 − r 2
f (reiθ ) = f (Reiφ )dφ.
2π 0 R2 − 2Rr cos(θ − φ) + r2
1 Z 2π R2 − r 2
u(r, θ) = u(R, φ)dφ.
2π 0 R2 − 2Rr cos(θ − φ) + r2
∂ 2 u 1 ∂u 1 ∂ 2u
+ +
∂r2 r ∂r r2 ∂θ2
Application: Si V (1, θ) = 1, 0 < θ < π et V (1, θ) = −1, π < θ < 2π. En déduire le
potentiel à l’intérieur du disque.
2.1 Introduction
Soit f une fonction de R à valeurs C. La transformée de Laplace de f notée L(f ) est un
opérateur intégral conduisant à une nouvelle fonction de variable p (p indépendante de x).
Notée F (p), elle est donnée par:
Z +∞
F (p) = f (t)e−pt dt
0
On appelle fonction causale une fonction définie sur R dont le support est borné à gauche
en 0 i.e. f est nulle pour tout x < 0.
Etant donnée une fonction g non causale , il suffit de considérer f (x) = H(x)g(x), H la fonction
de Heaviside , pour obtenir la fonction correspondante en version causale.
Dans tout ce cours nous supposerons que toutes les fonctions originales f sont de partie réelle
causale (Re(f (x)) = 0) pour x < 0.
55
56 CHAPTER 2. TRANSFORMÉE DE LAPLACE ET SES APPLICATIONS
• lim F (p) = 0
p→+∞
Z +∞
• La fonction F : p 7−→ F (p) est dérivable en ]0, +∞[ et F 0 (p) = − tf (t)e−pt dt
0
On peut facilement montrer que la transformée de Laplace de ex n’existe pour aucune valeur
2
de p.
p
cos(wt) p>0
p + w2
2
√ 1
s
π
t p>0
2 p3
δ(t) 1 p∈R
Dérivation
La propriété qui suit est celle qui fait de la transformée de Laplace un outil de calcul essentiel
dans la résolution des équations linéaires.
Proposition 2.2.1 Soit f une fonction causale telle que sa transformée soit définie sur un
certain intervalle. Si f est de classe C 1 (R+ ) et si f’ est telle que sa transformée de Laplace est
bien définie alors:
L(f 0 ) = pL(f ) − f (0)
Par récurrence et sous les conditions d’existence, on obtient:
k
L(f (k+1) ) = pk+1 L(f )) − pi f (k−i) (0)
X
i=0
Intégration
Il n’est pas difficile, en utilisant la règle de dérivation ci-dessus de démontrer que:
1
Z
L f = L(f )
p
Z
f étant la primitive de f s’annulant en p=0.
Proposition 2.2.2 Soient f et g deux fonctions causales telles que leurs transformées de
Laplace F (p) = L(f ) et G(p) = L(g) soient bien définies.
On a:
L(f ∗ g) = F (p).G(p)
Quelques théorèmes
Démonstration:
Z +∞
L(f (t − τ )) = e−pt f (t − τ )dτ , (changement de variable y = t − τ )
Z0+∞
L(f (t − τ )) = e−p(y+τ ) f (y)dy
0 Z +∞
L(f (t − τ )) = e −pτ
. e−py f (y)dy
0
lim pF (p) = 0
p→+∞
Démonstration:
On sait que:
df (t) df (t)
! Z +∞
L pF (p) − f (0) = e−pt dt
dt 0 dt
Z +∞
df (t)
si p → +∞ alors e−pt dt → 0, on peut donc écrire :
0 dt
lim (pF (p) − f (0)) = 0
p→+∞
y 0 (t) + a0 y(t) = 1
(
1 1 1 1 1
Y (p) = − + y0 = + (y0 − 1)
p (p + a0 ) (p + a0 ) p (p + a0 )
Soit
L(y(t) − H(t) − (y0 − 1) exp(−a0 t)) = 0
On repasse à l’espace original en appliquant l’opérateur L−1 . On obtient pour t ≥ 0,
i=0
Soit:
F (p)
Y (p) =
(pn + an−1 pn−1 + · · · + a0 )
La transformée Y (p) de la solution recherchée y(t) est donc obtenue sous la forme d?une
fraction rationnelle.
1 (ap + b)
, m ≥ 1 et .
(p − z)m (p2 + c1 p + c0 )
Etape 3:On identifie chaque élément simple comme étant l’image d’une fonction connue.
Pour cela on utilise une table d’images usuelles par transformée de Laplace. On obtient
finalement la solution de l’EDO par inversion de chacun des éléments simples:
1 (ap + b)
! !
y(t) = −1
+ −1
X X
L L
(p − z)m (p + c1 p + c0 )
2
2.4 Exercices
Exercice 30 Trouver la TL des fonctions suivantes :
sin(at); cos(at); sinh(at); cosh(at);
a2
Exercice 31 Trouver, par la méthode de votre choix, l’original de
(p2 + a2 )2
(p + a2 )
2
p2
Aide : Remarquez que vous pouvez écrire cette fonction comme 2 − , et que le
(p + a2 )2 (p2 + a2 )2
1 1
! !
d
dernier terme vaut p − . Il suffit ensuite d’utiliser les règles de manipulation
2 dp (p + a2 )
2
Exercice 36 Résoudre
k!
Exercice 39 - Démontrez que L(tk ) =
pk+1
- Trouver la TL du delta de Dirac.
1
- Démontrez que la TL de la fonction escalier n=0 H(t − n) est
P
p(1 − e−p )
Exercice 40 Le mouvement d’une particule dans un champ magnétique peut être ramené à la
résolution du système suivant :
x0 = αy ; y 0 = −αx
où x, y sont les composantes du vecteur vitesse et α une constante proportionnelle aux
champs magnétique et à la charge de la particule. Les conditions initiales sont à t = 0 ,x = x0 ;
y = y0 . Résoudre ce système à l’aide des transformées de Laplace.
Distributions
La notion de distributions est une généralisation de celle des fonctions localement intégrables,
largement utilisées dans la théorie des équations différentielles, des équations aux dérivées
partielles et l’analyse de Fourier.
63
64 CHAPTER 3. DISTRIBUTIONS
Définition 3.1.3 Soit p ∈]1, +∞[. Une fonction f : R → R est dite p-intégrable sur R lorsque
Z +∞
|f (x)|p dx < ∞
−∞
et f est mesurable.
Définition 3.1.4 Une fonction f : R → R est dite essentiellement bornée lorsqu’elle est
mesurable et qu’il existe c > 0 telle que |f (x)| ≤ c presque partout, x ∈ R
La plus petite constante c vérifiant cette propriété est notée kf k∞ et l’ensemble des fonctions
essentiellement bornées est L∞ (R)
3.1.7 Dérivabilité
dn
Une fonction ϕ : R → R est indéfiniment dérivable sur R si f ( n) = n
f existe ∀ n ∈ N.
dt
L’ensemble des fonctions indéfiniment dérivables sur R est noté C ∞ (R)
supp(ϕ) = {x ∈ R / ϕ(x) 6= 0}
1 α Z 1
Alors ϕ(x) = ∂ ϕ(y)(x − y)α + (x − y)α (1 − t)n−1 ∂ α ϕ(tx + (1 − t)y)dt
X X
|α|≤n−1
α! |α|=0
0
n−1
(x − y)k (k) (x − y)n Z 1
ϕ(x) = ϕ (y) + (1 − t)n−1 ϕ(n) (tx + (1 − t)y)dt
X
k=0 k! (n − 1)! 0
d ≥ 1 et n = 1
d Z 1
∂ϕ
ϕ(X) = ϕ(Y ) + (xi + yi ) (1 − t) (tx + (1 − t)y)dt
X
i=1 0 ∂xi
Posons h = x − y alors x = y + h
n−1
hk (k) hn Z 1
ϕ(y + h) = ϕ (y) + (1 − t)n−1 ϕ(n) (th + y)dt
X
k=0 k! (n − 1)! 0
Pour y = 0 on a :
n−1
hk (k) hn Z 1
ϕ(h) = ϕ (0) + (1 − t)n−1 ϕ(n) (th)dt
X
k=0 k! (n − 1)! 0
A l’ordre 1 on a: Z 1
0
ϕ(h) = ϕ(0) + hϕ (0) + h 2
(1 − t)ϕ(2) (th)dt
0
¯
1. Supp(ϕ) = {xi n Ω, ϕ(x) 6= 0}
3. x0 ∈
/ Supp(ϕ) ⇔ ∃ un voisinage Vx0 de x0 tel que ∀ n ∈ Vx0 , ϕ(x) = 0
Remarque 3.3.1 .
1. Supp(ϕ) = φ ⇔ ϕ = 0 dans Ω
Exemple 3.3.1
Soit ϕ : R → R
exp(−x2 ) si x ∈ ]−1; 1[
x 7→
0 sinon
Supp(ϕ) = [−1; 1] ⊂⊂ R
ϕ ∈ C ∞ (R) donc ϕ ∈ D(ϕ)
Soit ϕ0 : Rd → R
2
exp(− |x| ) si | x |< 1
1−|x 2|
x 7→
0 sinon
On a ϕ0 ∈ D(Rd ) ?
Résultats
• Supp(ϕ0 ) ⊂⊂ Rd
• ϕ ∈ C ∞ (Rd )
Conclusion : ϕ0 ∈ D(Rd )
Définition 3.3.1 Une suite (ϕn )n∈N d’élément de D(ϕ) tant vers ϕ dans D(Ω) lorsque :
2. La suite (ϕn )n∈N et toutes les suites (Dα ϕn )n∈N converge uniformément respectivement
vers ϕ et Dα ϕ sur K
Définition fonctionnelle
Une distribution sur l’ouvert Ω est une forme linéaire T : D(Ω) → C segmentiellement c’est-à-
dire pour toute suite (ϕn )n∈N d’éléments de D(Ω) vers 0, la suite < T, ϕn >→n→∞ 0. On note
D0 (Ω) l’ensemble des distributions sur Ω. L’écriture < T, ϕn > signifie ici un crochet de dualité
de T sur ϕn : T (ϕn ). D0 (Ω) n’est autre que le dual tolopogie de D(Ω).
Autre définition
Une forme linéaire T sur D(Ω) est une distribution sur Ω si et seulement si pour tout compact
K de Ω, ∃m ∈ N, et CK,m > 0 tels que ∀Φ ∈ D(Ω) avec Supp(ϕ) ⊂ K
|< T, ϕ >| ≤ CK,m max max|α|≤m,x∈K | (D)α (ϕ(x)) |
En posant Pk,m (ϕ) = max max|α|≤m,x∈K | (D)α (ϕ(x)) | on a : |< T, ϕ >|≤ CK,m PK,m (ϕ)
L’ordre de T est le plus petit nombre de dérivé qu’il faut pour contrôler l’action de T sur l’ordre
de P (ϕ)
Définition 3.3.2 On dit que f est localement intégrable sur E lorsque f est intégrale sur tout
intervalle fermé borné conten u dans E.
Z x
E = [a; +∞[ f ∈ L1Loc ([a; +∞[) ⇔ f (t)dt < ∞ avec x ∈ [a; +∞[
a
Exemple de distributions
Soit f ∈ L1Loc (Ω). On peut lui associer une distribution sur D(Ω) notée Tf
telle que ∀ϕ ∈ D(Ω) < T, ϕ >= Ω f ϕdx. Comme, f ∈ L1Loc (Ω) alors la restriction de f à tout
R
compact de Ω est intégral. Donc fK où K = Supp(ϕ) est intégral. Ainsi f ϕ ∈ L1 (Ω) car ϕ est
bornée. < T, ϕ >= Ω f ϕdx est bien définie.
R
Z
< Tf1 +λf2 , ϕ > = (f1 + λf2 )ϕdx
ZΩ Z
= f1 ϕdx + λ (f2 )ϕdx
Ω Ω
Z Z
| f ϕdx | ≤ | ϕ(x) |
Ω Ω Z
≤ max | ϕ(x) | | f (x) | dx
x∈Supp Suppϕ
≤ CK,0 max | ϕ(x) |
x∈K
Résultats
La fonction x 7→ ln(| x |) est continue sur [−a; 0[ et ]−a; 0] donc 0 est la seule borne impropre
de I.
Soit ε >R 0
I(ε) = Rεa ln(| x |)dx et I(−ε) R= −a ln(| x |)dx
R −ε
Distribution positive
On dit qu’une distribution T ∈ D0 (Ω), ∀ϕ ∈ D(Ω), < T, ϕ > ≥ 0
1
Valeur principale de x
Démonstration
.........
Partie finie de xα
On peut chercher à continuer, à intégrer des fonctions non intégrables. Par exemple xα pour
−2 ≤ α ≤ −1 et x > 0 nous pouvons toujours les intégrer malgré quelles ne soient pas
intégrables. Z a Z a
Z a
xα ϕ(x)dx = xα ϕ(0)dx + xϕ0 (0)dx + · · ·
ε ε ε
Définition 3.3.4 Soit T une distribution T ∈ D(Ω) et soit ψ une fonction C ∞ , la forme
linéaire ψT définie sur D(Ω) par ∀ ψ ∈ D(Ω), < ψT, ϕ >=< T, ψϕ > est une distribution
appelée produit de ψ par T
Propriété 3.3.1 Soit T ∈ D0 (Ω) a ∈ C ∞ (Ω). (an )n∈N une suite qui converge vers a dans C ∞
et soit (Tn )n∈N une suite qui converge vers T dans D0 (Ω).
Alors an T →n→+∞ aT et an Tn →n→+∞ aT .
Si a ∈ C ∞ (Ω) et f ∈ L1Loc (Ω), aTf ≡ Taf
T :D→R
ϕ 7→ F (ϕ) = hT, ϕi
–T est linéaire.
T (ϕ1 + λϕ2 ) = T (ϕ1 ) + λT (ϕ2 )
–T est séquentiellement continue sur Ω
N
∃ c > 0, |hT, ϕi| ≤ c kϕn k∞ où kϕk∞ = sup |ϕ(x)|
X
k=1 x∈Ω
Remarque 3.4.1 Une distribution est une fonctionnelle et non une fonction.
[f ] : D → R
ϕ 7→ [f ](ϕ)
définie par: Z +∞
[f ](ϕ) = h[f ], ϕi = f (x)ϕ(x)dx ∀ ϕ ∈ D(R) où f ∈ L0loc
−∞
hδ, ϕi = ϕ(a)
hT 0 , ϕi = −hT, ϕ0 i ∀ ϕ ∈ D0 (Ω)
3.5 Exercices
Exercice 41 Prouver que l’application
Z +∞
N : f 7→ |f (x)| dx
p
−∞
est une norme.
√ √
Exercice 43 Montrer que fn : x 7→ n exp(−nx2 ) → πS0 dans D0 (R)
Exercice 45 Soit ϕZ une fonction de classe C ∞ à support compact telle que ϕ est nulle en
1
dehors de [-1,1] et ϕ(x)dx = 1. Le but de l’exercice est de construire une fonction ϕ de
−1
1 1
classe C ∞
égale à 1 sur − , et nulle en dehors de [-1,1].
2 2
1) Construire à partir de ϕ une une fonction de classe C ∞ , u égale à 0 sur ] − ∞, −1[ et égale
à 1 sur ]1, +∞[.
1
2) En déduire une fonction v égale à 1 sur ] − , +∞[ et nulle sur ] − ∞, −1] puis une fonction
2
1
w égale à 1 sur ] − ∞, [ et nulle sur ]1, +∞[.
2
3) Construire ϕ.
4. Soit T2 la distribution associée à la fonction g définie par g(x) = |x|. Calculer la dérivée
de T2 .
5. Soit T3 la distribution associée à la fonction h définie par h(x) = ln |x|. Calculer la dérivée
de T3 .
Exercice 50 Prouver que xVp ( x1 ) = 1 et que pour −2 < α < −1; xP f (xα ) = xα+1
fn (x) = sin(nx).
Soit ϕ ∈ D(Ω), fn ∈ L1Loc (R) donc fn ∈ D0 (R)
Z a
< Tf n , ϕ > = ϕ(x) sin(nx)dx
−a
1 a
1Za 0
= − cos(nx)ϕ(x) + ϕ (x) cos(nx)dx
n a n −a
1 Z a
lim < Tf n , ϕ > = lim ϕ0 (x) cos(nx)dx
n→+∞ n→+∞ n −a
Exercice 53 .
Transformée de Fourier
L1 (R) est un espace de Banach, i.e. un espace vectoriel normé et complet, par rapport à la
norme: Z
||f || = |f (t)|dt, f ⊂ L1 (R)
R
4.1.1 Définition
ˆ 1 Z
F[f ] = f (k) = √ f (x)e−ikx dµ(x)
2π
Remarque 4.1.1 -Pour que cette expression ait un sens il faut que f (x)e−ikx soit sommable,
ce qui est assuré par le fait que f ∈ L1 (R).
- Si f et g sont deux fonctions de L1 (R) telles que f = g presque partout sur R alors fˆ = ĝ.
75
76 CHAPTER 4. TRANSFORMÉE DE FOURIER
Exemples:
- On considère la fonction f définie par:
1 si x ∈] − a, a[
(
f= a>0
0 sinon
Sa transformée de Fourier est définie pour tout k réel comme :
1 Z
fˆ(k) = √ f (x)e−ikx dµ(x)
2π
1 Z a −ikx
= √ e dx
2π −a
s
2 sin(ka)
= a
π ka
Remarque 4.1.2 : la transformée de Fourier n’appartient pas à L1 (R)
4.1.2 Propriétés
Linéarité
La transformée de Fourier est une application linéaire de L1 (R) dans l’espace des fonctions :
Parité et réalité
On a les résultats suivants:
f fˆ
paire paire
impaire impaire
réelle à symétrie hermitique: fˆ(−k) = fˆ(k)
imaginaire pure à symétrie anti-hermitique :fˆ(−k) = −fˆ(k)
1 ˆ k
!
F[f (ax)] = f
|a| a
f fˆ
1 ˆ k
!
f (at) f
|a| a
f (t − b) e−ikb fˆ(k)
b
e−ik a ˆ k
!
f (at − b) f
|a| a
eict f (t) fˆ(k − c)
√
(f ∗ g)(t) 2π fˆ(k)ĝ(k)
f 0 (t) ik fˆ(k)
dn fˆ
(−it)n f (t) (k)
dk n
t2 k2
e− 2 e− 2
1 k2
√ e− 4c2
2 t2
e−c
c 2
4.2 Formules
4.2.1 Transformée de Fourier de la dérivée
Théorème 4.2.1 Soit f une fonction sommable et partout continue, dérivable presque partout
et telle que f’ soit sommable. Alors on a :
F[f 0 ] = ik fˆ(k)
M
|fˆ(k)| ≤
|k|m
On voit donc que si f est indéfiniment dérivable, et que toutes ses dérivées sont sommables,
1
la transformée de Fourier de f décroît à l’infini plus vite que n’importe quelle puissance de ,
|k|
ce qui se vérifie aisément en prenant l’exemple d’une fonction gaussienne.
Théorème 4.2.3 Soit f une fonction sommable sur R telle que la fonction définie par x 7→
xf (x), avec x réel , soit sommable sur R. Alors fˆ(k) est dérivable sur R et l’on a:
d ˆ
F[xf (x)] = i f (k)
dk
f ∗g =g∗f
Démonstration:
√
ˆ 1 Z Z
0
2π f .ĝ = √ f (X)e −ikX
dµ(X) g(X 0 )e−ikX dµ(X 0 )
2π
1 ZZ 0
= √ f (X)e−ikX g(X 0 )e−ikX dµ(X)dµ(X 0 )
2π
(en posant x = X + X 0 et x0 = X 0 )
1 ZZ
= √ f (x − x0 )g(x0 )e−ikx dµ(x)dµ(x0 )
2π
1 Z
Z
= √ f (x − x )g(x )dµ(x ) e−ikx dµ(x)
0 0 0
2π
1 Z
= √ (f ∗ g)(x)e−ikx dµ(x)
2π
= F[f ∗ g]
Proposition 4.2.2 Soit f une fonction sommable sur R. Si sa transformée de Fourier fˆ est
sommable sur R, alors presque partout on a:
f (x) = F − [F[f ]]
On a donc :
1 |k|
F[f ](k) = ± √ e− 2
2
On applique maintenant l’opérateur inverse, et on obtient finalement:
2 1
f (x) = ± √
π 4x2 + 1
|fˆ(k)|2 dµ(k)
Z Z
|f (x)| dµ(x) =
2
i=1 i=1
Définition 4.2.2 Avec ces notations, on considère f une fonction sommable de Rn dans C. On
définit la transformée de Fourier de f par :
→
− 1 −
→
fˆ( k ) =
Z
→
− −−
→
f ( x )e x·k
dµ(→
−
x)
(2π)n/2
avec : dµ(→
−
x ) = dµ(x1 ), ..., dµ(xn )
∂
F[f (x1 , x2 )](k1 , k2 ) = −iF[x1 f (x1 , x2 )](k1 , k2 )
∂k1
Proposition 4.2.3 Si f est radiale, c’est à dire ne dépend que de la norme du vecteur →
−
x ,
alors sa transformée est radiale.
→
− 1 Z +∞ Z π Z 2π
1 −λr −i||− →
fˆ( k ) = e e r sin θ dr dθ dϕ
k ||r cos θ 2
(2π)(3/2) 0 0 0 r
1 −
→
Z +∞ Z π
= 2π re −λr
e−i|| k ||r cos θ
sin θ dθ dr
(2π)(3/2) 0 0
s
2 1
= →
−
π || k ||2 + λ2
4.3 Exercices
Exercice 54 Calculer la transformée de Fourier de la fonction triangle définie par
1 + x
si − 1 ≤ x ≤ 0
f (x) = 1 − x si 0 ≤ x < 0 sinon
0 sinon
1
2. A l’aide de la formule de réciprocité, en déduire la transformée de Fourier de x 7→ .
1 + x2
1
3. Calculer f ∗ f puis la transformée de Fourier de x 7→ .
(1 + x2 )2
x
4. Déterminer la la transformée de Fourier de x 7→ .
(1 + x2 )2
1 −x2 /4t
Exercice 58 Pour t > 0, on pose qt (x) = √ e .
4πt
Calculer la transformée de Fourier de qt .
En déduire que qt ∗ qs = qs+t (La famille qt s’appelle semi-groupe de la chaleur).
On rappelle que la transformée de Fourier de la fonction fα définie par fα (x) = e−αx est
2
1/2
π π2
fˆα (x) =
2
eαx
α
x 7→ xfˆ(x) ∈ L1 (R).
Montrer que f coincide presque partout avec une fonction g de classe C 1 sur R que l’on
déterminera.
Exercice 60 Soit f ∈ L1 (R). On dira dans cet exercice que f est impaire si pour presque tout
x>0, f (−x) = −f (x).
1. Démontrer que
√ √ !
Z
−itx2 1 Z +∞ f ( u) f (− u) −iut
f (x)e dx = √ + √ e du.
R 2 0 u u
Exercice 61 On considère une tige homogène très mince de longueur infinie. La température
de la tige au temps t ≥ 0 au point d’abscisse x ∈ R est notée u(t, x) On suppose que cette
fonction vérifie l’équation de la chaleur
∂ 2u
∂u
− =0
∂t ∂x2 (t, x) ∈]0, +∞[×R.
u(0, x) = u0 (x).
On suppose que u0 ∈ L1 (R), et on cherche une solution de l’équation précédente,C 1 par rapport
à la variable temps, et C 2 par rapport à la variable d’espace, sur ]0, +∞[, et telle que, pour
chaque x ∈ R, u(t, x) tend vers u0 (x) lorsque t tend vers 0.
Analyse: on suppose que l’équation précédente possède une solution u telle qu’il existe une
fonction g ∈ L1 (R), tendant vers 0 en l’infini, vérifiant, pour tout t ≥ 0,
∂u
|u(t, x)| ≤ g(x), (t, x) ≤ g(x)
∂t
1. Montrer que !
∂u ∂
Fx = Fx (u).
∂t ∂t
2. Pour chaque x ∈ R fixé, on note v(t) = Fx (u)(t, x). Montrer que v est une solution d’une
équation différentielle en t.
1
!!
x2 2 s2 t
F √ exp − (s) = e−4π
4πt 4t
Synthèse:Vérifier que la fonction u mise en évidence lors de l’analyse est bien solution de
l’équation de la chaleur.
5.1.1 Définition
>
dS ~
dS
2) Surface finie
~
>dS
ZZ
Le vecteur surface de cette surface est alors S
~= ~ (On oriente dS
dS ~ dans le même sens.
Deux "dS"
~ côte à côte sont dans le même sens.)
Attention, on n’a pas ici pour autant kSk~ =S
Par exemple, pour une surface fermée, S ~ = ~0
85
86 CHAPTER 5. ELÉMENTS DU CALCUL VECTORIEL
>
~σ ∆
Ainsi, les deux éléments de la surface (en forme de chaussette) qui intercepte le tube(de
section infinitésimale) ont la même projection sur le plan Π (à savoir la section du tube), mais
les projections ds vecteurs surface sont de sens opposés, donc les deux surfaces s’annulent.
Ainsi, sur le dessin, la projection de la chaussette sur Π est réduite au disque délimité par
l’ouverture.
Démonstration:
On prend un carré élémentaire de côté a:
~
dS
>
a
a
a
a
>
~u ∆
En coupe:
a ~
dS
a cosθ >
θ
> >
~u d~σ ∆
Ainsi,
d~σ cos(θ).~u = a × a cos(θ).~u
Donc d~σ est bien le vecteur surface de la projection du carré sur le plan perpendiculaire à ∆.
Pour une surface finie ouverte, il suffit d’intégrer:
ZZ ZZ
a × a cos(θ).~u = a × a cos(θ) ~u
Application:
• Demi-sphère:
~
S
Comme la demi-sphère est invariante par rotation autour de l’axe représenté , S ~ sera aussi
invariant par une telle rotation, et sera donc sur l’axe.
De plus, une projection sur le plan orthogonal à l’axe donnera l’aire hachurée (le disque), donc
~ = πR2~u (où R est le rayon de la demi-sphère et ~u le vecteur unitaire de l’axe)
S
Une surface ouverte plus complexe avec comme contour le même cercle donnera aussi le même
résultat (comme la chaussette précédente)
• Surface fermée
On "coupe" la surface fermée en deux surfaces ouvertes par un plan, on note S~1 et S~2 les
deux vecteurs surface correspondant (qui sont orthogonaux au plan). On a alors S~1 = −S~2
puisque ce sont les vecteurs surface de la même surface mais chacun dans un sens.
>
~u +
~b
~a
~
S
>
+
On dit alors que la surface et le contour sont orientés compatiblement (choix toujours
arbitraire).
• Orientation du plan:
~u
∗
+
Attention:
Si on sépare la surface fermée en deux et qu’on oriente le contour, S~2 sera vers l’extérieur,
mais S~1 sera vers l’intérieur. Les dS~1 ne sont donc pas orientés dans le même sens que les
dS.
~
2) Pseudo-vecteurs (axiaux)
Ces vecteurs dépendent de l’orientation de l’espace.
Exemples:
Vecteur rotation
Champ magnétique
~
B
>
I>0
Ce n’est pas une symétrie pour un vecteur axial (alors que c’est le cas pour un vecteur
polaire).
3) Produit vectoriel
Le produit vectoriel de deux vecteurs vrais donne un pseudo-vecteur, et celui d’un vecteur
vrai par un pseudo-vecteur donne un vecteur vrai.
Ainsi, comme avec la "règle des signes" (en notant + un vecteur vrai, - un pseudo-vecteur):
~a+
−
+
Exemple:
F~ = q(~v ∧ B)
~
−−→ ~r
On pose ~r = P M , puis on définit dα = dl.~n. 2
R
cos θ dl0
Ainsi, dα = dl = (où dl ⊥ P M ).
r r
Il est alors clair par homothétie que le dl0 ne peut être n’importe où. La définition de l’angle
da lpha est donc correcte (elle ne dépend pas de l’endroit où on fait la mesure).
Définition 5.3.1
Angle solide sous lequel, depuis le point P, on voit la surface infinitésimal en M:
~ ~r = dσ
dΩ = dS.
r3 r2
−−→
(où ~r = P M ) avec dσ = dS. cos θ
Pour une surface non élémentaire, on intègre la relation.
5.3.2 Interprétation
Pour une sphère de centre P et de rayon r, dS. cos θ correspond à la surface projetée de la
dσ
sphère. Ainsi dΩ = 2 dépend uniquement du cône centré en O et s’appuyant sur le contour
r
de dS (si l’on s’en éloigne, r augmente et la surface augmentera en r2 ).
ZZ
~r 1 ZZ
Ainsi, Ω = dS. 3 = 2
~ dS. On a: dS 0 = rdθ × 2π × r sin θ.
r r
Donc
1 Za 0 Za
Ω= dS = 2π sin θ dθ = 2π(1 − cos α)
r2 0 0
dΩ = 2π sin θ dθ
• Espace entier:
L’angle solide de l’espace entier correspond au cas précédent avec α = π. On a ainsi Ω = 4π
• Demi-espace:
π
Correspond aussi au cas précédent avec α = , donc Ω = 2π
2
5.4 Champs
5.4.1 Champs de scalaires , champs de vecteurs
Champ de scalaires.
Champ de vecteurs
Définition 5.4.2 On appelle champ de vecteurs défini sur un ouvert U ⊂ R2 toute application
de U dans R2 telle que
V~ (x, y) = (V1 (x, y), V2 (x, y))
où V1 et V2 sont deux fonctions de U dans R. De la même manière on appelle champ de vecteurs
défini sur un ouvert U ⊂ R3 toute application de U dans R3 telle que
Exemple 5.4.1 Soit V~ (2x, 2y) un champ de vecteur dans R2 . Il est conservatif car f : R2 → R
définie par f (x, y) = x2 + y 2 vérifie ∇f = V~ .
∂y (V1 ) = ∂x (V2 ).
∂z (V1 ) = ∂x (V3 )
∂x (V2 ) = ∂y (V1 )
Le gradient
On considère ici l’espace muni d’un repère (O, ~ux , ~uy , ~uz )
−−→ ∂f ∂f ∂f
gradf = ~ux + ~uy + ~uz
∂x ∂y ∂z
• Notation ∇
~ =−
~ = ∂f ~ux + ∂f ~uy + ∂f ~uz (notation symbolique). Ainsi on a ∇f
On note ∇
−→
gradf.
∂x ∂y ∂z
Attention: Il ne faut pas essayer d’adapter la notation à d’autres systèmes de coordonnées,
les résultats seraient la plupart du temps faux.
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz et d~r = dx ~ux + dy ~uy + dz ~uz
∂x ∂y ∂z
∂f ∂f ∂f
df = dr + dθ + dz et d~r = dr~ur + rdθ.~uθ + dz~uz
∂r ∂θ ∂z
Ainsi,
~ = ∂f ~ur + 1 ∂f ~uθ + ∂f ~uz
∇f
∂r r ∂θ ∂z
-Sphériques
∂f ∂f ∂f
Avec f (r, θ, ϕ), on a: df = dr + dθ + dϕ et d~r = dr~ur + rdθ.~uθ + r sin θ dϕ ~uϕ
∂r ∂θ ∂ϕ
Ainsi
~ = ∂f ~ur + 1 ∂f ~uθ + 1 ∂f ~uϕ
∇f
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
La divergence
Propriétés:
C’est un opérateur linéaire, et il ne dépend pas de la base choisie. Pour un déplacement de M
à M’, on a une variation dA ~
dA
∂Ax ∂Ax ∂Ax
dx
x
∂x ∂y ∂z
= ∂Ay ∂Ay ∂Ay
dAy dy
∂x ∂y ∂z
∂Az ∂Az ∂Az
dAz dz
∂x ∂y ∂z
| {z }
B
Le rotationnel
Propriétés
~ est un vecteur vrai −
-C’est un pseudo-vecteur, il dépend de la convention choisie. Si A
→~
rotA est
un pseudo-vecteur.
- C’est un opérateur linéaire.
Le Laplacien
• Scalaire
−−→ ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
Soit f un champ scalaire. On pose alors ∆f = div gradf = + + =∇ ~ =∇
~ · ∇f ~ 2f
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
• Vectoriel
En coordonnées cartésiennes:
Pour A ~ = Ax~ux + Ay ~uy + Az ~uz , on pose ∇ ~=∇
~ 2A ~ 2 Ax~ux + ∇
~ 2 Ay ~uy + ∇
~ 2 Az ~uz . On a une
définition intrinséque:
~=−
~ 2A
∇
−→ ~−−
grad div A
→ −→ ~ ~ ~ ~ ~
rot rotA = ∇∇ · A − ∇ ∧ (∇
~ ∧ A)
~
Formulaire
• Identités:
−→−−→
rotgrad = ~0 (∇ ~ = ~0)
~ ∧ ∇f
−→ ~ ·∇
div rotf = 0 (Ω ~ ∧A~ = 0)
• Produits:
~ g
∇f = ~ + f.~g
g.∇f
~ · fA
∇ ~ = ~ ·A
∇f ~ + f.∇
~ ·A
~
∇~ ∧ fA ~ = ~ ∧A
f.∇ ~ + ∇f
~ ∧A ~
~ · (A
∇ ~ ∧ B)
~ = ~ ·∇
B ~ ∧A ~−A ~·∇~ ∧B
~
• Composition:
~
∇g(f (~r)) = g 0 (f )f~
1) Circulation
et défini par Z b
[V1 (x(t), y(t))x0 (t) + V2 (x(t), y(t))y 0 (t)]dt
a
Soit V~ = (V1 , V2 , V3 ) un champ de vecteurs dans R3 et γ(t) = (x(t), y(t), z(t)) un arc orienté.
V1 , V2 et V3 étant des fonctions continues, on appelle circulation de V~ le long de l’arc orienté
γ le nombre noté I
V~
γ
et défini par
Z b
[V1 (x(t), y(t), z(t))x0 (t) + V2 (x(t), y(t), z(t))y 0 (t) + V3 (x(t), y(t), z(t))z 0 (t)]dt
a
En particulier, si la courbe γ est fermée, c’est-à-dire si ses deux extrémités sont égales, alors la
circulation sur γ de tout champ de vecteurs conservatif est nulle.
Remarque 5.4.1 En mécanique, la circulation d’une force est égale au travail de cette force.
Donc si la force dérive d’un potentiel, son travail ne dépend que du point de départ et du point
d’arrivé.
Exemple 5.4.4 Soit le champ de vecteurs
V~ (x, y, z) = (2xy + z 3 , x2 , 3xz 2 )
On veut montrer qu’il dérive d’un potentiel scalaire et déterminer tous les potentiels scalaires
dont il dérive. D’une part, comme le champ est défini sur R3 qui est un ouvert étoilé, pour
prouver qu’il dérive d’un potentiel il suffit de montrer qu’il est à rotationnel nul :
D’autre part, il est possible de calculer les potentiels : on cherche en effet f de R3 dans R
tel que
On résout ce système d’équations aux dérivées partielles : la deuxième donne par exemple
f (x, y, z) = x2 y + h(x, z). En la dérivant par rapport à z on trouve ∂z f (x, y, z) = ∂z h(x, z);
en utilisant la troisième équation on trouve ∂z h(x, z) = 3xz 2 d’où h(x, z) = xz 3 + g(x) et
donc f (x, y, z) = x2 y + xz 3 + g(x). En la dérivant par rapport à x on trouve ∂x f (x, y, z) =
2xy + z 3 + g 0 (x) ; en utilisant la première équation on trouve g 0 (x) = 0 d’où g(x) = C et
finalement
f (x, y, z) = x2 y + xz 3 + C, C ∈ R
Alors I ZZ
~ · d~l =
A (∇
~ ∧ A)
~ · dS
~
Γ Σ
Discussion:
Ce résultat donne une définition intrinsèque du rotationnel de A.
~ Pour retrouver les composantes
du rotationnel à partir de cette formule, par exemple la composante selon ~ux , on prend une
surface élémentaire dS, orientée selon ~ux .
Ainsi, dS
~ = dS.~ux , et d’après le théorème de Stokes
I ZZ
~ · d~l =
A (∇
~ ∧ A) ~ = (∇
~ · dS ~ ∧ A) ~ = (∇
~ · dS ~ ∧ A).dS
~ · ~ux
Γ dS
D’où l’on tire la composante selon ~ux , après calcul de l’intégrale et connaissant dS, A.
~
Pour le gradient on avait: Z Q Z Q
df = ~ · d~r
∇f
P P
Z Q
. Soit f (Q) − f (P ) = ~ · d~r
∇f
| {z } P
dim 0
| {z }
I ZZ dim 1
Ici, ~ · d~l =
A (∇
~ ∧ A) ~ , on gagne encore une dimension.
~ · dS
Γ Σ
| {z } | {z }
dim 1 dim 2
FormuleI de Kelvin:
Notons I~ = f d~l. Soit ~u un vecteur fixe quelconque . On note I = I~ · ~u. Ainsi:
Γ
I I ZZ
I = I~ · ~u = ~u · f d~l = (f~u) · d~l = (∇
~ ∧ f~u) · dS
~
ZZ Γ Γ Σ ZZ
= (f.∇
~ ∧ ~u + ∇f ~=−
~ ∧ ~u) · dS ~ ∧ dS
∇f ~ · ~u
Σ | {z } Σ
produit mixte
ZZ
= − ~ ∧ dS
∇f ~ · ~u
Σ
On définit ZZ
φΣ = ~ · dS
A ~
Σ
Si la surface est ouverte, le signe de φΣ dépend de l’orientation choisie.
Alors ZZ ZZZ
A ~=
~ · dS ~ · A.dτ
∇ ~
Σ v
Conséquences:
ZZ ZZZ
A ~=−
~ ∧ dS ~ ∧ A.dτ
∇ ~
Σ v
- Formule "du gradient": ZZ ZZZ
~=
f dS ~
∇f.dτ
Σ v
(Faire le même raisonnement que pour la formule de Kelvin)
Ce qui équivaut à:
- φΣ = 0 pour toute surface fermée.
-∇~ ·A ~ = 0 en tout point de l’espace.
- Il existe un champ de vecteurs B ~=−
~ tel que A →~ ~
rotB. (B n’est pas unique : B
~0 = B
~ + ∇φ,
~ où
φ est quelconque, convient). Le potentiel vecteur est donc défini à "un gradient près".
Ainsi il est équivalent de dire que:
- A est à flux conservatif
~
-A~ est à divergence nulle
-A~ dérive d’un potentiel vecteur.
1 1
On s’arrange ici pour avoir = f (P ) ou = f (M ) (c’est-à-dire qu’on fixe un des points)
r r
1
Calcul de ∇M (à P fixé):
~
r
p
~ur M
p >
P
Effectuons le calcul :
Pour r 6= 0
~ 21 = ∇
∇ ~ ·∇~M1
r r
~
r
= −∇~ ·
r3
1~ ~ 1 · ~r
= − 3 ∇ · ~r − ∇
r r3
3 1
2 !
~r
= − 3 −3× − 3 · ~r = 0
r r r
Pour r = 0
On considère un petit volume v autour de P entouré d’une surface fermée Σ
21 ~ M 1 dτ
ZZZ ZZZ
∇ dτ =
~ ~ ·∇
∇
v r v r
ZZ
1
= ~ M dS
∇ ~
Σ r
ZZ
~r
= − 3
~
· dS
ZZ Σ r
= dΩ = −4π
Σ
|{z}
angle solide
Application:
~ 2 1 dτ
ZZZ
Calcul de f (M )∇
espace r
On réduit l’étude à une petite sphère entourant P de façon que f soit aussi proche de f (P )
qu’on le souhaite:
~ 2 1 dτ = ~ 2 1 dτ = −4π f (P )
ZZZ ZZZ
f (M )∇ f (P )∇
espace r r
5.6 Exercices
Exercice 62 Considérons le champ de vecteurs
défini sur
−π π
D = {(x, y) ∈ ; × R}
2 2
Déterminer la fonction g de classe C ∞ (] − π/2; π/2[) telle que g(0) = 0 et V~ soit conservatif.
Déterminer ensuite pour le champ ainsi trouvé un potentiel.
Déterminer la fonction g de classe C ∞ (R) telle que g(0) = 0 et V~ soit conservatif. Déterminer
ensuite pour le champ ainsi trouvé un potentiel.
Déterminer la fonction g de classe C ∞ (R) telle que g(1) = 1 de sorte que V~ soit conservatif.
Déterminer ensuite pour le champ ainsi trouvé le potentiel ϕ(x, y) tel que ϕ(1, π/2) = 0.
V~ (x, y, z) = (2xy sin z)~i + (x2 sin z)~j + (x2 y cos z)~k.
1 ~
! ! !
z z
V~ (x, y, z) = x + 2 ~i + y + 2 ~j + z − k
xy xy xy
x3 + xy 2 + y~ 3x2 y + 3y 3 − x~
V~ = i+ j.
x2 + y 2 x2 + y 2
1
0<r< 1
2
−1 0 1 2 3 x
−1
et γ2 le segment
I de droite allant Idu point A ≡ (1, 0) au point B ≡ (1, 3).
Calculer V~ (t)dt. En déduire V~ (t)dt.
γ2 γ1
Exercice 72
i=1
Volume du pavé : V = | P |
= (b1 − a1 )(b2 − a2 )...(bd − ad )
Définition 6.1.2 Une union de pavé est dite disjointe si les intérieurs des pavés sont disjoints.
b1 − a1 = b2 − a2 = ... = bd − ad
L’intérêt de ces cubes et pavés provient du fait qu’ils approchent bien les ouverts de Rd
Propriété 6.1.1 Tout ouvert θ de Rd peut s’écrire comme union dénombrable de cubes quasi-
disjoints.
105
106 CHAPTER 6. THÉORIE DE L’INTÉGRATION
Définition 6.1.3 Soit E une partie de Rd . On appelle mesure extérieure de E, le nombre réel
défini par
X∞ ∞
λ∗d (E) : inf |Cj | / ∀ j ≥ 1 où Cj est un cube f ermé et E ⊂
[
Cj
j=1 j=1
∞ ∞
Si E = Ej alors λ∗d (E) ≤ λ∗d (Ej )
[ X
j=1 j=1
Si E = E1 ∪ E2 avec d(E1 , E2 ) > 0 alors λ∗d (E) = λ∗d (E1 ) + λ∗d (E2 )
Si E1 et E2 est une réunion disjointe de E ⊂ Rd , alors λ∗d (E1 ∪ E2 ) = λ∗d (E1 ) + λ∗d (E2 )
Rappel
a est un minorant de A
a = inf(A) ⇔
∀ ε > 0, ∃ x ∈ A / a ≤ x < a +
C’est-à-dire le plus grand des minorants
a est un majorant de A
a = sup(A) ⇔
∀ ε > 0, ∃ x ∈ A / a − < x ≤ a
Définition 6.1.4 Un sous ensemble de Rd est dit Lebesgue mesurable ou mesurable au sens
de Lebesgue ou simplement mesurable, si ∀ ε > 0, ∃ un ouvert θ / λ∗d (θ , E) < ε On retient
donc la propriété suivante
On peut donc définie la notion de mesure pour un ensemble mesurable E ⊂ Rd , mesurable alors
λ∗d (E) = λd (E).
∞ ∞
Si E = Ei alors λd (E) = λd (Ei )
[ X
i=1 i=1
1. X ∈ M
2. Si A ∈ M alors A complémentaire de A Ac ∈ M
Les éléments de M sont appelés ensembles mesurables. Un espace mesurable est le couple (X,
M) où X est un ensemble et M une tribu
Exemple 6.2.1 Tribu de Lebesgue sur Rd
L’ensemble des parties de Rd mesurables forme une tribu sur Rd qu’on note souvent ML (Rd )
Exemple 6.2.2 On appelle tribu Borélienne de Rd la tribu B(Rd ) engendrée par les ouverts
de Rd la tribu B(Rd ) engendrée par les ouverts de Rd c’est-à-dire la plus petite tribu de Rd
contenant tous les ouverts de Rd
Définition 6.2.3 On appelle mesure de Radon positif sur un ouvert Ω ⊂ Rd une mesure
positive µ sur la tribu borélienne B(Ω) qui est finie sur le compact K ∀ K compact ⊂ Ω, µ(K) <
∞.
On appelle mesure de Radon toute combinaison linéaire µ1 − µ2 + i(µ3 − µ4 ) où les µi sont des
mesures de mesures de Radon positives.
Définition 6.2.4 Soit (X, M, µ) un espace mesuré et soit P une propriété définie sur X. On
dit que P est vrai µ-presque partout si elle est vrai hors d’un ensemble mesurable de mesure µ
et on écrit P vraie µ-PP. On dit encore que P est vrai pour µ-presque pour tout x dans X. Soit
(X, M) et (Y, N ) deux espaces mesurables. Une application f : X → Y est dite mesurable
lorsque pour tout ensemble N ∀ N ∈ N son image réciproque par f est mesurable. C’est-à-dire
f −1 (N ) ∈ M
i=0
Remarque 6.2.1 Ci-dessus, P(X) désigne l’ensemble des parties de X. La définition donnée
plus haut est très exigeante : en général, on ne demande pas que toutes les parties de X aient
une mesure. Ceci amène à introduire une notion un peu plus précise (en particulier, dire
quelles propriétés on attend de l’ensemble des parties qui admettent une mesure, qu’on appelle
les parties mesurables). Dans cette partie du cours, on va prétendre que toutes les parties
sont mesurables ; pour que les théorèmes présentés dans cette partie soient vraiment corrects,
on va ajouter en gras les hypothèses nécessaires de mesurabilité - que vous pouvez ignorer en
première lecture, et sur lesquelles vous pourrez revenir après avoir lu la suite du cours.
Définition 6.2.6 Comme on autorise que des parties aient une mesure infinie (intuitivement,
la mesure généralise les notions de longueur/d’aire/de volume, et on « voit » bien que R, par
exemple, est de longueur infinie), il faut donner quelques précisions :
–Pour tout t ∈ [0, +∞], +∞ + t = t + ∞ = +∞
–Pour tout t fini, +∞ − t = +∞
– (+∞) − (+∞) n’est pas défini.
Dans l’énoncé des propriétés de l’intégrale, on va aussi devoir écrire des multiplications, avec
les conventions suivantes :
– 0 · (+∞) = (+∞) · 0
– Si t > 0, t · (+∞) = (+∞) · t = +∞
Preuve:
Pour voir que la première propriété est vraie, il suffit de définir An+1 = An+2 = ... = φ et
d’appliquer la définition d’une mesure :
n +∞ n +∞ n n
!
Ai = µ Ai = µ(Ai ) = µ(Ai ) + µ(Ai ) = µ(Ai ) + 0 = µ(Ai )
[ [ X X X X X
µ
i=0 i∈N i=0 i=0 i=n+1 i=0 i=0
Définition 6.2.7 Il existe une unique mesure λ sur R (définie sur la tribu borélienne de R),
appelée mesure de Lebesgue et telle que pour tout segment [a, b] on ait λ([a, b]) = b − a.
Remarque 6.2.2 Par convention, Ã chaque fois qu’on écrira [a, b], on supposera que a, b
sont des réels et a ≤ b. Intuitivement, b - a correspond à la longueur du segment [a, b]; la
mesure de Lebesgue permet d’associer une notion de longueur à des parties plus compliquées
de R (au moins, à toutes les parties boréliennes). Notons quelques conséquences immédiates de
cette définition.
Définition 6.2.8 Une partie borélienne A ⊆ R est dite négligeable si λ(A) = 0. On dit aussi
que presque tout x appartient à R \ A, ou encore que x ∈ R \ A est vrai presque partout.
En particulier, si f, g : R → R sont des fonctions boréliennes, on dit que f et g sont égales
presque partout si λ({x : f (x) 6= g(x)}) = 0 (c’est-à -dire, si l’ensemble de tous les x tels que
f (x) 6= g(x) est négligeable, ou encore si f (x) = g(x) pour presque tout x).
0 si x ∈
/N
Exemple 6.2.5 La fonction f définie sur R par f (x) =
x sinon
détaillera pas) pour étendre la définition ci-dessus à l’intégrale de toutes les fonctions positives
et mesurables; une fois qu’on sait intégrer toutes les fonctions à valeurs positives, on peut
définir facilement l’intégrale de n’importe quelle fonction mesurable. En effet, étant donnée
une fonction f , on peut définir sa partie positive f + et sa partie négative f − en posant:
f (x) si f (x) ≥ 0 −f (x) si f (x) ≤ 0
f + (x) = et f − (x) =
0 sinon 0 sinon
Alors, f + et f − sont deux fonctions mesurables et à valeurs positives, et par définition
f = f + − f + . Si on sait intégrer
Z lesZfonctions mesurables
Z et à valeurs positives, il nous reste
donc simplement à poser f dλ = f dλ − f dλ (et ce processus s’applique pour toute
+ −
R R R
mesure, pas seulement pour la mesure de Lebesgue).
On va admettre qu’on peut construire une notion d’intégrale ayant les propriétés suivantes :
Z
1. Si f est la fonction caractéristique d’une partie A de R borélienne, alors f dλ = λ(A).
R
Remarque 6.3.1 Il est pratique d’autoriser le fait que les fonctions prennent la valeur
Z +∞ . Si
λ({x : f (x) = +∞}) > 0 et f : R → [0, +∞] est borélienne, alors on a toujours f dλ = +∞.
R
En particulier, si f : R → [0, +∞] est d’intégrale finie alors f (x) < +∞ presque partout, et
on peut se ramener à considérer l’intégrale d’une fonction à valeurs finies en intégrant f sur
l’ensemble {x : f (x) < +∞}, ce que permet la définition suivante.
Définition 6.3.1 Étant donnée une partie A de R borélienne, et f : R → [0, +∞] borélienne,
on définit Z Z
f dλ = f 1A d(λ)
A R
Z
(En particulier, pour toute constante c ≥ 0, cdλ = cλ(A).)
A
Remarque 6.3.3 Pour intégrer une fonction à valeurs positives sur une partie A, il suffit
qu’elle soit au moins définie sur A:
Z si f : XZ ⊆ R → R est une fonction borélienne et A une
partie borélienne de X, on définit f dλ = gdλ où g est un (n’importe quel) prolongement
A A
borélien de f à
R
Définition 6.3.2 Soit f : X ⊆ R → Z R une fonction borélienne. On dit que f est intégrable
sur une partie A borélienne de X si |f |dλ < +∞.
R
Dans ce cas,f + et f − sont également intégrables sur A (par la propriété (4)) et on définit
Z Z Z
f dλ = +
f dλ − f − dλ
A A A
Z
Attention:dans le cadre de la théorie de Lebesgue, on définit f dλ uniquement quand f
Z A
est intégrable sur A (c.à .d. f dλ < +∞) et on ne considère pas les intégrales généralisées
R
semi-convergentes qui apparaissent dans la théorie de l’intégrale de Riemann.
On retrouve les propriétés (1), (2), (3), (4), (5), (6) ci-dessus qui sont cette fois vraies pour des
fonctions boréliennes intégrables.
On a de plus
7. L’inégalité triangulaire
Z Z Z
(f + g)dλ ≤ |f |dλ + |g|dλ
A A A
Définition 6.3.3 On appelle fonction étagée toute combinaison linéaire finie d’indicatrice
∞
d’ensemble mesurable ϕ = αj IAj , αj ∈ R, Aj ⊂ Rd est mesurable.
X
j=1
1. 0 ≤ ϕn ≤ ϕn+1 ≤ f ∀n ∈ N
f = f+ − f− et | f |= f+ + f−
Définition 6.3.5 Une application f : Rd → R est dite intégrale par mesure de λd si f est
mesurable et Rd | f | dλd < ∞. Dans ce cas on appelle intégrale
R
Z Z Z
f dλd = f+ dλd − f− dλd
Rd Rd Rd
R √n t2 n
Exemple 6.3.1 Calculer : limn→+∞ 0 (1 − n
) dt; n ∈ N∗
Résultats
Z √n
t2 n Z R
t2
(1 − ) dt = 1[0,√n] (1 − )n dt
0 n 0 n
t2
lim fn = lim 1[0,√n] exp(n ln(1 − ))
n→+∞ n→+∞ n
= exp(−t2 )
t2
∀ t ∈ R, fn (t) =1[0,√n] exp(n ln(1 − ))
n
Vérifions si ln(1 + t) ≤ t
Soit ϕ : t 7→ ln(t + 1) − t
0 t2
ϕ (t) = 1+t
−t
∀ t ∈ ]−1; +∞[ ln(1 + t) ≤ t alors n ln(1 − n
) ≤ −t2 donc fn (t) = exp(−t2 )
Z √n √
t2 n Z n t2 n
lim (1 − ) dt = lim (1 − ) dt
n→+∞ 0 n 0 n→+∞ n
Z +∞
= exp(−t2 )dt d’où
Z √n √0
t2 n π
lim (1 − ) dt =
n→+∞ 0 n 2
3. ∃ g ∈ L1 (Rd , R+ ) / | ∂x
∂f
i
(x, y) |≤ g(x),
∃ x ∈ R et pour presque tout y ∈ Rd
p
alors la fonction F : Rd → C / F (x) = f (x, y)dµ(y) est bien définie et de classe C 1 sur θ
R
Rd
∂F (x) Z ∂f
= (x, y)dµ(y)
∂xi Rd ∂xi
6.4 Espaces Lp
Les espaces de Lebesgues sont des espaces fondamentaux en théorie de l’intégration.
Ce n’est en général pas une norme. Par exemple , si (X, B, s) est R muni de la tribu des
boréliens et de la mesure de Lebesgues , la fonction valant 1 en un point x0 et nulle ailleurs a
une norme égale à 0 sans être identiquement nulle.
Pour faire de Lp (X) un espace normé, il faut identifier les fonctions qui sont égales presque
partout : l’ensemble des classes d’équivalence modulo cette relation est noté Lp (X). C’est un
espace de Banach pour la norme précédente.
Le cas p = +∞ est un peu particulier. L+∞ (X) est défini comme l’ensemble des fonctions
f : X → C mesurables telles qu’il existe un réel C > 0 avec |f | ≤ C s-presque partout. On le
munit de la semi-norme
Comme précédemment, l’ensemble des classes d’équivalence de cet espace pour la relation
d’égalité presque partout forme un espace de Banach, noté L∞ (X)
Soit P ∈ R∗+ . On note Lp (Rd ) l’ensemble des fonctions f mesurables de Rd dans C qui
vérifie : Rd | f |p dλp < ∞
R
Définition 6.4.2 On appelle Lp (Rd ) l’espace des classes de fonctions égale presque partout qui
sert dans Lp (Rd ). Plus précisement, on définit la relation d’équivalence ∼ sur Lp (Rd ) par :
f ∼ g ⇔ f = g presque partout et dans ce cas Lp (Rd ) = Lp (Rd ) / ∼ On identifier alors la
classe d’équivalence de f ∈ Lp (Rd ) qui est un élément de Lp (Rp ) avec son représentant f
1
Pour f ∈ Lp (Rd ), on pose k f kp = ( Rp | f |p dλd ) p
R
v ∈ K, hu − v, w − vi ≤ 0, ∀ w ∈ K.
6.6 Exercices
R +∞ exp(−xt2 )
Exercice 73 Prouver que F : x 7→ 0 1+t2
dt est de classe C 1 sur R∗+
Résultats
Z +∞
exp(−xt2 )
F : x 7→ dt
0 1 + t2
Soit f : R∗+ x R → R
exp(−xt2 )
(x, t) 7→
1 + t2
2
Pour x ∈ R∗+ fixe la fonction t 7→ exp(−xt 1+t2
)
est continue sur R+ donc +∞ est la seule borne
impropre.
Z +∞
exp(−xt2 )
dt,
0 1 + t2 2)
on a ∀x ∈ R∗+ et t ∈ R | exp(−xt
1+t2 |≤ 1+t1
2 et
Résultats
√
I= π
Exercice 75 On définit une suite {An } de sous ensemble de R la limite supérieure et inférieure
∞ [
∞ ∞ \
∞
de An en posant respectivement lim An = An et lim An =
\ [
An
n→+∞ n→+∞
k=1 n=1 k=1 n=1
1. Prouver que si An est mesurable pour tout n ∈ N∗ alors la mesure de la limite inférieure de
A est inférieure ou égale à la limite inférieure de la mesure de An m(lim inf n→+∞ An ) ≤
lim inf n→+∞ m(An )
2. Prouver que si de plus m(An ∪An+1 ∪. . . ) < ∞ alors m(lim supn→+∞ An ) ≤ lim supn→+∞ m(An )
m(A) : mesure de A
Exercice 76 On dit que {An } converge si lim inf n→+∞ An = lim supn→+∞ An et on note
limn→+∞ An
Exercice 77 Soit f : [0; 1] → R une fonction continue telle que f (0) = f (1) = 0 On pose A =
{h ∈ [0; 1] / f (x + h) = f (x), pour un certain x ∈ [0; 1]} Prouver que la mesure de Lebesgue
de A est au moins égale à 12
Exercice 78 .
1. Prouve que ϕ : x 7→ −∞
+∞ arctan(x+t)
est définie et dérivable sur Rpuis calculer sa fonction
R
1+t2
dt
dérivée. En déduit ϕ(x)
π
2. Calculer à l’aide d’une relation de récurrence l’intégrale In = sin(2n+1)
n∈N
R 2
0 sin(x)
dx,
h i
3. Etudier les variations sur 0; π2 de la fonction ϕ : x 7→ 1
x
− 1
sin(x)
π
4. Prouve que : limn→+∞ ( x1 − 1
) sin(2x + 1)xdx = 0 en utilisant la seconde formule
R 2
0 sin(x)
de la moyenne
5. En déduire que dx =
R +∞ sin(x) π
0 x 2
R +∞ sin3 (t)
6. En déduire que f (x) = dt, g(x, y) = dt et h =
R +∞ sin(tx) R +∞ sin(tx) sin(ty)
0 t 0 t 0 t3
dt