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SMP3 :
N o t e s d e C o u r s d ’ A n a ly s e 3
A N A LY S E C O M P L E X E
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Ces notes de cours constituent une introduction à l’analyse complexe élémentaire. L’analyse est
l’étude approfondie du calcul différentiel et intégral.
Ce cours porte sur le calcul différentiel et intégral des fonctions complexes d’une variable
complexe. Il s’agit d’un premier cours sur le sujet où les propriétés des nombres complexes et
l’extension aux fonctions de ces nombres des fonctions élémentaires d’une variable réelle sont
tout d’abord présentées. On développe ensuite leur calcul différentiel et intégral et on étudie
les propriétés supplémentaires de ces fonctions qui en découlent. Ces notes ne vous seront
profitables que si vous préparez régulièrement et sérieusement les T.D.s et ne vous dispensent
bien évidemment pas d’assister au cours.
Table des matières
i
TABLE DES MATIÈRES ii
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Chapitre I :
L ’ e n s e m b l e d e s n o m br e s
complexes
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Sommaire
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2 Opérations sur les nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1 Opérations arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Le conjugué d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Valeur absolue (ou module) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.4 Représentation graphique des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.4.1 Courbes dans le plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.4.2 Domaines dans le plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.5 Forme polaire des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.6 Forme exponentielle des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.6.1 Formule de De Moivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.6.2 Racines d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.7 Suite de nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3 Exercices (Série 1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1
L’ensemble des nombres complexes 2
1. Introduction
Question : Trouver un nombre réel solution de l’équation algébrique x2 + 1 = 0.
Pour donner des solutions à cette équation et à des équations semblables, on introduit un
ensemble plus grand que celui des nombres réels, on l’appelle l’ensemble des nombres com-
plexes.
Les nombres complexes ont leur origine dans l’impossibilité de résoudre certaines équa-
tions quadratiques (Cardan 1545) au cours des siècles suivants. Ils deviennent de plus en plus
importants (Descartes 1637). Euler découvre leur grande utilité dans toutes les branches de
l’analyse, et introduit en 1777 le symbole
p
i= −1 c’est à dire i 2 = −1,
x + i y.
Dès le début du 19ème siècle (Gauss 1799, Argand 1806), on identifie les nombres complexes C
avec le plan de Gauss (ou plan d’Argand) R2 . (Figure 1.1)
n o n o
C = x + i y : x, y ∈ R ' R2 = ( x, y) : x, y ∈ R .
2
Im( z) = y M ( x, y)
2
y
1 2 +
p x
|=
|z
Re( z) = x
−2 −1 0 1 2 3 4
−1
Remarque 1.1
Si z1 = 2 + 4 i et z2 = −3 + 8 i , trouver
(a) z1 + z2
(b) z1 z2
Solution (a) En ajoutant les parties réelles d’un côté et celles imaginaires de l’autre côté, la
somme des deux nombres complexes z1 et z2 est
z1 + z2 = (2 + 4 i ) + (−3 + 8 i ) = (2 − 3) + (4 + 8) i = −1 + 12 i.
7. z ∈ R ⇐⇒ z = z̄.
8. ( wz ) = z̄
w̄ . avec w 6= 0
9. Le conjugué z̄ est le symétrique de z par rapport à l’axe des x. (Figure 1.2)
F I G U R E 1.2 –
Exemple 2.2
p p
2 + i 3 = 2 − i 3.
Définition 2.2 La valeur absolue ou module (Figure 1.1) d’un nombre complexe z = x + i y est
définie par q
| z | = | x + i y| = x 2 + y2 .
Exemple 2.3
p p p
|−3 + 4 i | = (−3)2 + 42 = 9 + 16 = 25 = 5.
Proposition 2.2
3. | z̄| = | z|
4. z z̄ = | z|2
5. | z + w| É | z| + |w| (inégalité triangulaire)
6. || z| − |w|| É | z − w|.
Remarque 2.1
Exemple 2.4
2 + 3 i (2 + 3 i )(1 + 2 i ) −4 7
= = + i.
1 − 2i 12 + (−2)2 5 5
Ï Cercle
F I G U R E 1.3 –
Ï Segments
F I G U R E 1.4 –
Ï Courbes
F I G U R E 1.5 –
Exemple 2.5
a − ib a + ib
z+ z̄ = c.
2 2
z2 + z2 + 2 zz + 2 i ( z − z) = 0.
F I G U R E 1.6 –
Définition 2.3 Un ensemble E ⊂ C est dit ouvert si chaque point z de E peut être entouré par
un disque ouvert centré en ce point et tous les points du disque sont contenus dans E .
Exemple 2.6
F I G U R E 1.7 –
Définition 2.4 Un ensemble ouvert S ⊂ C est dit connexe si deux points quelconques de S
peuvent être joints par un chemin formé de segments de droites dont tous les points appar-
tiennent à S .
Un ensemble est connexe si elle ne peut être divisé en une union disjointe d’ensembles ouverts.
F I G U R E 1.8 –
Définition 2.5 Un domaine dans le plan complexe est un ensemble connexe ouvert.
Exemple 2.7
Les triangles, les rectangles, les polygones et les disques ouverts sont des domaines.
F I G U R E 1.9 –
x = r cos θ , y = r sin θ ,
p On
où r = x2 + y2 = | x + i y| est le module ou la
valeur absolue de z = x + i y, et θ est appelé
l’amplitude ou l’argument de z = x + i y,
noté arg( z), est l’angle que fait le vecteur
−−→
OP avec le demi-axe positif Ox.
F I G U R E 1.10 –
en tire
z = x + i y = r (cos θ , sin θ ),
arg z = Ar gz + 2 kπ, k ∈ Z.
De plus,
y
arctan x + π si x < 0, y Ê 0
π
si x = 0, y > 0
2
y
θ = Ar gz = arctan x si x > 0
− π2
si x = 0, y < 0
arctan y − π
si x < 0, y < 0.
x
f (θ ) = cos θ + i sin θ .
Il est clair que que f (θ1 + θ2 ) = f (θ1 ) × f (θ2 ) qui une relation fonctionnelle caractéristique de la
fonction exponentielle.
Par analogie, on écrit :
cos θ + i sin θ = e iθ
e iθ sera donc défini comme un vecteur unitaire faisant un angle θ avec l’axe des x. On peut
alors représenter un nombre complexe de module r et d’argument θ ainsi :
z = re iθ .
Proposition 2.3
4. e iθ1 = e− iθ1 ,
5. e i(θ+2kπ) = e iθ , k entier.
De ces propriétés on tire des propriétés intéressantes des nombres complexes : Si z1 = r 1 e iθ1 et
z1 = r 1 e iθ1 alors
z1 r 1 i(θ1 −θ2 )
z1 .z2 = r 1 .r 2 e i(θ1 +θ2 ) , = e où z2 6= 0
z2 r 2
et
z1 r 1
= {cos (θ1 − θ2 ) + i sin (θ1 − θ2 )}.
z2 r 2
Une généralisation de (2.1) conduit à
Un nombre w est appelé racine n−ième d’un nombre complexe z = a + ib = r (cos θ + i sin θ ) si
1 1 p
n
w n = a + ib, et nous écrivons w = z n = (a + ib) n ou w = a + ib. D’après la formule de De Moivre
1
w =(a + ib) n
³ ´1
n
= r (cos θ + i sin θ )
Exemple 2.8
F I G U R E 1.11 –
On a
3π π
Ar g(w2 ) = − , Ar g(w3 ) = − .
4 4
p
3
2. Calculer 1 − i.
On a
p 1
³p ³ ³ −π ´ ³ −π ´´´ 1
3 3
1 − i = (1 − i ) = 2 cos
3 + i sin
4 4
µ −π µ −π
p 13 + 2 k π + 2 kπ
µ ¶ ¶¶
4 4
= 2 cos + i sin k = 0, 1, 2.
3 3
p −π 2 kπ −π 2 kπ
µ µ ¶ µ ¶¶
6
= 2 cos + + i sin + , k = 0, 1, 2.
12 3 12 3
p
(a) Pour k = 0, z0 = 2 cos −12π + i sin −12π .
6
¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢
p
(b) Si k = 1, z1 = 2 cos 712π + i sin 712π ;
6
¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢
p
(c) Pour k = 2, z2 = 2 cos 54π + i sin 54π .
6
¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢
Exemple 2.9
az2 + bz + c = 0,
(la racine est de multiplicité deux dans le deuxième cas). On remarque que dans le troisième
cas, les racines sont des nombres complexes conjugués.
Théorème 2.1
Démonstration
Nécessité :
Supposons que la suite a pour limite z0 , alors par définition, pour ε > 0 on aura :
3. Exercices (Série 1)
Exercice 1.1 Écrire les nombres complexes suivants sous forme algébrique
à p !3
(1 + 3 i )(1 − 2 i ) 1 3
A = (−2 + 3 i )(1 + 2 i ) + 3 − 4 i, B= et C= − +i .
2+ i 2 2
Exercice 1.2 Trouver le module et l’argument principal des nombres complexes suivants
p 3π
(a) z1 = −2 + 2 3 i et z2 = cos(α) − i sin(α), π < α < .
2
1 + ia
(b) w1 = (1 + i )17 − (1 − i )17 , w2 = , a ∈ R et w3 = (1 − i )n , n ∈ Z.
1 − ia
Exercice 1.3 Mettre sous forme trigonométrique les nombres complexes suivants
p 2
(a) z1 = 2 + 2 i, z2 = −1 − i 3, z3 = − i et z4 = −3.
3
iθ θ
(b) w = 1 + e , θ ∈] − π, π[, on peut factoriser par e i 2 .
Exercice 1.4 Calculer et représenter dans le plan complexe les racines suivantes
1 4
z = i6 et w = (2 + 2 i ) 3 .
2 3 n−1 zn − 1
1+ z + z + z +···+ z = .
z−1
ix
2. Vérifier que pour tout x ∈ R, on a e ix − 1 = 2 ie 2 sin( 2x ).
3. Calculer la somme suivante, pour tout x ∈ R,
Z n = 1 + e ix + e2ix + · · · + e(n−1)ix .
et
Yn = sin( x) + sin(2 x) + · · · sin(( n − 1) x).
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Chapitre II :
Fo n c t i o n s é l é m e n t a i r e s
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Fonctions élémentaires
Sommaire
1 Fonctions complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Fonction uniformes et multiformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Fonctions inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Transformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Fonctions élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1 Les fonctions polynômiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Les fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.3 Les fonctions exponentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.4 Fonctions trigonométriques et fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . . 6
2.4.1 Fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.4.2 Les fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.5 Fonctions logarithmiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.5.1 Compléments et remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.6 La fonction zα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.6.1 Propriété de zα . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.7 Fonctions trigonométriques inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.8 Fonctions hyperboliques inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1
Fonctions élémentaires 2
1. Fonctions complexes
Définition 1.1 Soient A et B deux ensembles non vides dans C. Si à chaque valeur z ∈ A ,
il correspond une ou plusieurs valeurs w ∈ B, on dit que w est une fonction de z et on écrit
w = f ( z) ou
f: A −→ B
z 7−→ ω = f ( z)
F I G U R E 2.1 –
Exemple 1.1
Définition 1.2 • Si une seule valeur de w correspond à chaque valeur de z on dira que w
est une fonction uniforme de z ou que f ( z) est uniforme.
• Si plusieurs valeurs de w correspondent à chaque valeur de z, on dira que w est une
fonction multiforme de z.
Remarque 1.1
• Une fonction multiforme peut être considérée comme un ensemble de fonctions uniformes,
chaque élément de cet ensemble étant appelé une branche de la fonction.
• On choisit habituellement un élément comme branche principale, ainsi est appelée dé-
termination principale.
Exemple 1.2
Exemple 1.3
1
Si l’on considère la fonction w = f ( z) = z 2 , à chaque valeur de z correspondent deux valeurs
1
de w. Donc f ( z) = z 2 est une fonction multiforme de z.
Définition 1.3 Si w = f ( z), on peut aussi considérer z comme fonction de w, ce qui peut s’écrire
sous la forme z = g(w) = f −1 (w). La fonction f −1 est appelée la fonction inverse de f .
Exemple 1.4
1
La fonction g( z) = z 2 est la fonction inverse de la fonction f ( z) = z2 .
1.3. Transformations
Exemple 1.5
f ( z) = z3 = ( x + i y)3 = ( x3 − 3 x y2 ) + (3 yx2 − y3 ) i .
Les parties réelle et imaginaire sont u( x, y) = x3 − 3 x y2 et v( x, y) = 3 yx2 − y3 .
1.4. Limites
Définition 1.5 Soit f une fonction complexe à une variable complexe, on dit que f admet une
limite l en z0 = x0 + i y0 , et on note lim z−→ z0 f ( z) = l , si et seulement si
Exemple 1.6
Re( z) x
y = 0 et lim = lim = 1.
z→0 z x → 0 x + 0i
Supposons maintenant que que z tende vers 0 selon l’axe des y, on aurait alors :
Re( z) 0
x = 0 et lim = lim = 0.
z→0 z y→0 0 + i y
Il n’est pas nécessaire que la fonction soit définie à z0 pour qu’elle ait une limite à ce point.
Ainsi la fonction
z2 − 1
f ( z) =
z−1
n’est pas définie à z0 = 1 mais
( z − 1)( z + 1)
lim f ( z) = lim = lim( z + 1) = 2.
z →1 z→1 z−1 z→1
Théorème 1.1
Supposons que f = u + iv est une fonction définie sur un domaine (ensemble connexe ouvert) sauf
peut être au point z0 = x0 + i y0 . Alors :
½ ¾
lim f (z) = w = a + ib ⇐⇒ lim u(x, y) = a et lim v(x, y) = b
z−→ z0 ( x,y)−→( x0 ,y0 ) ( x,y)−→( x0 ,y0 )
Remarque 1.2
Quand la limite d’une fonction existe, elle est unique. Si la fonction f est multiforme la limite de
f quand z −→ z0 peut dépendre de la branche choisie.
Théorème 1.2
P ( z0 )
lim R ( z) = R ( z0 ) = , si Q ( z0 ) 6= 0.
z−→ z0 Q ( z0 )
1.5. Continuité
Définition 1.6 Soit f une fonction complexe uniforme. La fonction f est dite continue au
point z0 dans un domaine D si lim f ( z) = f ( z0 ).
z−→ z0
Une fonction f est dite continue dans un domaine D du plan complexe si elle est continue en
tout point de ce domaine.
Exemple 1.7
Remarque 1.3
Théorème 1.3
1. Si les fonctions f et g sont continues au point z0 , alors les fonctions suivantes sont continues
en z0 :
f
a) f + g, b) k. f où k ∈ C, c) f .g, d) où g(z0 ) 6= 0.
g
2. Si f est continue à z0 avec f (z0 ) = w0 et la fonction g est continue à w0 , alors la fonction
composée G = f ◦ g définie par G(z) = g[ f (z)] est continue à z0 .
Théorème 1.4
1. Soit f une fonction définie sur un domaine D et continue à z0 ∈ D, alors pour toute suite
{ z n } convergente vers z0 , on aura lim f (z n ) = f (z0 ).
2. Réciproquement, si une fonction f est telle que lim f (z n ) = f (z0 ) pour toute suite { z n } conver-
gente vers z0 , alors f est continue à z0 .
2. Fonctions élémentaires
L’objectif de cette section est de montrer que les fonctions élémentaires réelles peuvent être
généralisées aux complexes et de souligner les particularités que nous y rencontrerons alors.
formule dans laquelle e est la base des logarithmes népériens, e ' 2, 718.
Les fonctions exponentielles complexes ont des propriétés analogues à celles des fonctions
exponentielles réelles.
Théorème 2.1. Propriétés de e z
1. e z1 + z2 = e z1 .e z2 ,
1
2. e− z = ez ,
3. e z 6= 0, ∀ z ∈ C,
e z1
4. e z2 = e z1 − z2 ,
5. | e i y | = 1,
6. | e z | = e x , pour z = x + i y,
7. e z = 1 si et seulement si z = 2kπ i, k ∈ Z,
8. e z = −1 si et seulement si z = (2k + 1)π i, k ∈ Z,
9. e z2 = e z2 si et seulement si z1 − z2 = 2kπ i, k ∈ Z,
10. La fonction z 7→ e z est une fonction périodique de période 2π i.
Déjà, on a la formule : ch2 x − sh2 x = 1. En effet, pour tout x ∈ R, ch2 x − sh2 x = (ch x − sh x)(ch x +
sh x) = e− x e x = 1.
Nous définirons les fonctions trigonométriques ou circulaires, sin z, cos z, etc., à l’aide des fonc-
tions exponentielles de la manière suivante.
e iz − e− iz e iz + e− iz
sin z = cos z =
2i 2
1 2 1 2i
sec z = = iz iz
csc z = = iz
cos z e + e − sin z e − e− iz
iz − iz
sin z e −e cos z i ( e iz + e− iz )
tan z = = cotan z = = iz .
cos z i ( e iz + e− iz ) sin z e − e− iz
La plupart des propriétés des fonctions trigonométriques réelles sont encore valables dans le
cas complexe.
Théorème 2.2
• Les zéros de z 7→ sin z sont z n = nπ, n est un entier.
Propriétés du sinus : • z 7→ sin z est une fonction impaire : sin(− z) = − sin(z)
z 7→ sin z est périodique de période 2π.
•
π
• Les zéros de z 7→ cos z sont z n = nπ + , n est un entier.
2
Propriétés du cosinus : • z 7→ cos z est une fonction paire : cos(− z) = cos(z)
• z 7→ cos z est périodique de période 2π.
Théorème 2.3
1. sin2 z + cos2 z = 1
2. sin (z1 + z2 ) = sin z1 cos z2 + cos z1 sin z2
3. cos (z1 + z2 ) = cos z1 cos z2 − sin z1 sin z2
tan z1 +tan z2
4. tan(z1 + z2 ) = 1−tan z1 . tan z2
Comme dans le cas réel, les fonctions hyperboliques sont définies comme suit :
e z − e− z e z + e− z e z − e− z
sh z = 2 , ch z = 2 , th z = sh z
ch z = e z + e− z .
• Les zéros de z 7→ sh z sont z n = nπ i, n ∈ Z.
Propriétés du sinus hyperbolique : • z 7→ sh z est une fonction impaire : sh(− z) = − sh(z).
z 7→ sh z est périodique de période 2π i.
•
1
• Les zéros de z 7→ ch z sont z n = (n + )π i, n ∈ Z.
2
Propriétés du cosinus hyperbolique : • z 7→ ch z est une fonction paire : ch(− z) = ch(z).
z 7→ ch z est périodique de période 2π i.
•
Théorème 2.6
1. ch2 z − sh2 z = 1
2. sh (z1 + z2 ) = sh z1 ch z2 + ch z1 sh z2
3. ch (z1 + z2 ) = ch z1 ch z2 + sh z1 sh z2
4. sh(2z) = 2 sh z. ch z,
5. ch(2z) = ch2 z + sh2 z,
th z1 +th z2
6. th(z1 + z2 ) = 1+th z1 . tan z2 .
Les fonctions trigonométriques (ou circulaires) et les fonctions hyperboliques sont liées par les
relations suivantes :
w = log z ⇐⇒ z = e w .
Question : Pour un nombre complexe z donné, le nombre w qui vérifie z = e w est-il unique ?
Réponse : Posons z = x + i y et w = u + iv. On a
z = e w ⇐⇒ x + i y = e u+ iv = e u (cos v + i sin v)
n o
⇐⇒ | z| = e u et v = Ar g z + 2 kπ, k ∈ Z .
w = log z = u + iv = ln | z| + i ( Ar g z + 2 kπ), k ∈ Z.
Proposition 2.1
log z = ln | z| + i arg z
= ln | z| + i(Ar g z + 2kπ), k ∈ Z, où − π < Ar g z É π.
Logz = ln | z| + i Ar g z, où − π < Ar g z É π.
On a donc :
log z = Logz + i 2π k, k ∈ Z.
Exemples 2.1
p
1. log(1 + i ) = ln 2 + i ( π4 + 2 kπ), k ∈ Z.
2. logi = ln | i | + i2π + 2 kπ i = i π2 + 2 kπ , k ∈ Z.
¡ ¢
3. log(−2) = ln 2 + i (π + 2 kπ), k ∈ Z.
1. Il faut faire attention si l’on cherche la valeur principale du logarithme d’un produit z1 z2
en termes des logarithmes principaux de z1 et z2 . D’une façon générale,
On a plutôt
Exemple 2.1
2. On peut faire une remarque analogue au sujet de arg z. Si on veut la valeur principale de
arg z1 z2 on obtient
z1
Ar g( ) = Ar g( z1 ) − Ar g( z1 ) + 2π k
z
µ 2¶
z1
Log = Log( z1 ) − Log( z2 ) + 2π ki
z2
Log( z n ) = nLog( z) + 2π ki.
où k = −1 ou 0 ou 1.
2.6. La fonction zα
La fonction zα , α ∈ C, est définie par
zα = eα log z .
Exemple 2.2
2 π π
i − i = e− i log i = e− i(ln | i|+ i arg(i)) = e− i ( 2 +2kπ) = e 2 +2kπ , k ∈ Z.
π
La détermination principale est e 2 .
Remarque 2.1
Exemple 2.3
On a
((− i )2 ) i = (−1) i
= e i log(−1)
= e i(ln |−1|+ i arg(−1) )
2
(π+2kπ)
= ei
= e−π−2kπ , ( k ∈ Z).
Mais,
2.6.1. Propriété de zα
Théorème 2.8
Si z, z1 et z3 sont des nombres complexes non nuls et α1 , α1 sont des nombres complexes, alors
1. zα1 zα2 = zα1 +α2 .
2. (z1 z2 )α = z1α z2α e2πkα i , k = −1 ou 0 ou 1.
z1α 2π kα i
3. ( zz12 )α = z2α e , k = −1 ou 0 ou 1.
1 p
Arcsin z = log( iz + 1 − z2 )
i
1 p
Arccos z = log( z + z2 − 1),
i
1 1 + iz
µ ¶
Arctan z = log .
2i 1 − iz
p
Argsh z = log( z + z2 + 1)
p
Argch z = log( z + z2 − 1)
1 1+ z
µ ¶
Argth z = log
2 1− z
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Partie III :
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Sommaire
1 Fonctions holomorphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Formules de différentiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Conditions de Cauchy-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Dérivées d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Les conditions de Cauchy-Riemann exprimées en coordonnées polaires . . . 5
1.4 Fonctions harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Règle de l’Hôpital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 Points singuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.0.1 Singularités apparentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.0.2 Pôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.0.3 Singularités essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1
Dérivation dans le domaine complexe 2
1. Fonctions holomorphes
1.1. Dérivées
Par analogie avec le cas des fonctions réelles, on définit la dérivée d’une fonction complexe f de
la variable complexe z.
Définition 1.1 Soit D un domaine dans le plan complexe. Soit f une fonction de D dans C et
z0 ∈ D . La dérivée de f en z0 est définie par
¯
d f ¯¯ f ( z ) − f ( z0 )
= f 0 ( z0 ) = lim
dz z0¯ z → z 0 z − z0
pourvu que cette limite existe. Dans ce cas on dit que f est dérivable en z0 . On utilise souvent
l’écriture analogue
f ( z0 + h) − f ( z0 )
f 0 ( z0 ) = lim
h→0 h
Définition 1.2 Si la dérivée de f existe en tout point z d’un domaine D , alors f est dite
holomorphe dans D .
Une fonction f est dite holomorphe en un point z0 si elle est dérivable dans un disque ouvert
centré en z0 . On dit aussi qu’elle est régulière ou analytique, en z o .
Remarque 1.1
La dérivée doit être la même quelle que soit la direction selon laquelle z tend vers z0 , car la
dérivée est une limite.
Exemple 1.1
Exemple 1.2
Définition 1.3 Une fonction f est dite entière si elle est dérivable dans tout le plan complexe
C.
Exemple 1.3
Théorème 1.1
Démonstration
Notons que
f (z)− f (z0 )]
lim z→ z0 [ f ( z) − f ( z0 )] = lim z→ z0 ( z − z0 ) [
z − z0
f (z)− f (z )
= lim z→ z0 ( z − z0 ) · lim z→ z0 z− z0 0 = 0 · f 0 ( z0 ) = 0
d’où
Remarque 1.2
1. La réciproque n’est pas vraie. Par exemple la fonction f : z 7→ f (z) = | z2 | est continue partout
mais n’a pas de dérivée nulle part sauf à 0.
2. Si f à une dérivée à z0 , alors f est bornée dans un certain voisinage de z0 car elle est
continue en z0 . On a alors | f (z) − f (z0 )| < 1 dans un voisinage de z0 , d’où | f (z)| < 1 + | f (z0 )|
dans ce voisinage.
∂u ∂v ∂u ∂v
= , =− (1.1)
∂x ∂y ∂y ∂x
Remarque 1.3
1. On voit immédiatement que les parties réelles et imaginaires u et v d’une fonction holo-
morphe ne sont pas arbitraires mais qu’il existe une relation entre elles.
2. Aucune fonction à valeurs réelles ne peut être analytique à moins que ce ne soit une
constante. En effet, on a alors,
∂u ∂v ∂u ∂v
v = 0, et = = =− = 0.
∂x ∂y ∂y ∂x
3. Les conditions de Cauchy-Riemann ne sont pas pas suffisantes comme on peut le voir avec
la fonction :
x 3 − y3 x3 + y3
(
x 2 + y2
+ i x2 + y2 pour z 6= 0
f (z) =
0 pour z = 0
Réciproquement,
Théorème 1.2
∂ u ∂ u ∂v ∂v
Si les dérivées partielles , ,
∂x ∂ y ∂x
et ∂y
existent, sont continues dans D et vérifient les condi-
tions de Cauchy-Riemann, alors la fonction f (z) = u(x, y) + iv(x, y) est holomorphe à chaque
point de D.
Proposition 1.1
Soit D un domaine dans C. Si f = u + iv est holomorphe dans D, alors la dérivée de f est donnée
par
∂u ∂v ∂v ∂u
f 0 (z) = +i = −i , (z ∈ D).
∂x ∂x ∂y ∂y
Exemple 1.5
∂u ∂v ∂u ∂v
= 2x = , = −2 y = − .
∂x ∂y ∂y ∂x
∂ u ∂ u ∂v ∂v
En plus, il est clair que les fonctions , ,
∂x ∂ y ∂x
et ∂y
sont continues, donc, la fonction f est
Remarque 1.4
∂f ∂f
+i = 0.
∂x ∂y
z+ z̄ z− z̄
2. En notant que x = 2 et y = 2i , les conditions de Cauchy-Riemann aussi peuvent être
écrites sous la forme
∂f
= 0.
∂ z̄
Exemple 1.6
z+ z̄
Soit la fonction définie par f ( z) = z2 + zRe( z). On a Re( z) = x = 2 , alors f ( z) = z2 + z z+2 z̄ =
3 2 1 ∂f
2 z + 2 z z̄, et donc ∂ z̄
= 21 z 6= 0. D’où la fonction f ne peut pas être holomorphe en aucun
domaine.
Si f est holomorphe dans un domaine D, alors f 0 , f 00 , ... sont également holomorphe dans D, i.e.
les dérivées de tous ordres existent dans D.
On n’a pas un résultat analogue pour les fonctions réelles.
Si f (z) = u(r, θ ) + iv(r, θ ) est holomorphe dans un domaine où z 6= 0, les conditions de Cauchy-
Riemann seront
∂u 1 ∂v ∂v 1 ∂u
= , =− (1.2)
∂r r ∂θ ∂r r ∂θ
Démonstration
y
p
On a x = r cos θ , y = r sin θ r = x2 + y2 , θ = arctan x . D’où
∂u ∂ u ∂ r ∂ u ∂θ
= . + .
∂x ∂ r ∂ x ∂θ ∂ x
∂u ³ x ´ ∂u ³ − y ´
= +
∂r ∂θ x2 + y2
p
x2 + y2
∂ u ³ r cos θ ´ ∂ u ³ − r sin θ ´
= +
∂r r ∂θ r2
∂u ∂u 1 ∂u
= cos θ − sin θ (1.3)
∂x ∂r r ∂θ
∂u ∂ u ∂ r ∂ u ∂θ
= . + .
∂y ∂ r ∂ y ∂θ ∂ y
∂u ³ y ´ ∂u ³ x ´
= +
∂r ∂θ x2 + y2
p
x2 + y2
∂ u ³ r sin θ ´ ∂ u ³ r cos θ ´
= +
∂r r ∂θ r2
∂u ∂u 1 ∂u
= sin θ + cos θ (1.4)
∂y ∂r r ∂θ
De même façon on a
∂v ∂v 1 ∂v
= cos θ − sin θ (1.5)
∂x ∂r r ∂θ
et
∂v ∂v 1 ∂v
= sin θ + cos θ (1.6)
∂y ∂r r ∂θ
∂u
Puisque ∂x
= ∂∂vy et ∂u
∂y
= − ∂∂ux les identités (1.3) et (1.6) donnent
∂u 1 ∂u ∂v 1 ∂v
cos θ − sin θ = sin θ + cos θ .
∂r r ∂θ ∂r r ∂θ
ou ³ ∂u
1 ∂v ´ ³ ∂v 1 ∂ u ´
cos θ −
− + sin θ = 0 (1.7)
∂ r r ∂θ ∂ r r ∂θ
D’après (1.4) et (1.5) on obtient ainsi
³ ∂u 1 ∂v ´ ³ ∂v 1 ∂ u ´
− sin θ + + cos θ = 0 (1.8)
∂ r r ∂θ ∂ r r ∂θ
Solutionnant (1.7) et (1.8) on aura
∂u 1 ∂v ∂v 1 ∂ u
− = 0 et + = 0,
∂r r ∂θ ∂ r r ∂θ
c’est-à-dire :
∂u 1 ∂v
= ,
∂r r ∂θ
et
∂v 1 ∂u
=− .
∂r r ∂θ
Théorème 1.4
∂f
f 0 (z) = (cos θ − i sin θ ) .
∂r
Démonstration
∂u ∂v
f 0 ( z) = +i
∂x ∂x
∂u 1 ∂u ³ ∂v 1 ∂v ´
= cos θ − sin θ + i cos θ − sin θ
∂r r ∂θ ∂r r ∂θ
∂u ∂v 1 ∂u 1 ∂v
= cos θ + i cos θ − sin θ − i sin θ
∂r ∂r r ∂θ r ∂θ
∂u ∂v ∂v ∂u
= cos θ + i cos θ + sin θ − i sin θ (en utilisant le théorème 1.3)
∂r ∂r ∂r ∂r
∂u ∂v ∂v ∂u
= ( + i ) cos θ + ( − i ) sin θ
∂r ∂r ∂r ∂r
∂u ∂v ∂u ∂v
= ( + i ) cos θ − i ( + i ) sin θ
∂r ∂r ∂r ∂r
∂u ∂v
= (cos θ − i sin θ )( +i )
∂r ∂r
∂f
= (cos θ − i sin θ )
∂r
Définition 1.4 Soit u une fonction de Ω ⊂ R2 dans R de classe C 2 sur Ω. On dit que u est
harmonique si
∂2 u ∂2 u
+ =0 pour tout ( x, y) ∈ Ω ⊂ R2 .
∂ x2 ∂ y2
Notation : Posons
∂2 ∂2
∆= + .
∂ x2 ∂ y2
∂2 u 2
∆ représente l’opérateur de Laplace et la fonction ∆ u = ∂ x2
+ ∂∂ yu2 est appelée Laplacien
de la fonction u. Donc, une fonction u est harmonique si toutes ses dérivées secondes sont
continues et ∆ u = 0.
Exemple 1.7
∂u ∂2 u ∂u ∂2 u
= − e y sin x, = − e y cos x, = e y cos x, = e y cos x.
∂x ∂ x2 ∂y ∂ y2
∂2 u 2
La fonction u est de classe C 2 sur Ω = R2 et on a ∆ u = ∂ x2
+ ∂∂ yu2 = − e y cos x + e y cos x = 0,
d’où la fonction u est harmonique.
Proposition 1.3
Soit f (z) = u(x, y) + iv(x, y) une fonction holomorphe dans un domaine Ω ⊂ C. Les deux fonctions
réelles u et v sont harmoniques dans D.
Exemple 1.8
Définition 1.5 Soit u une fonction harmonique dans A ⊂ R2 . Alors une fonction v est dite har-
monique conjuguée de u si les fonctions u et v vérifient les conditions de Cauchy-Riemann.
Proposition 1.4
Soit u une fonction harmonique dans A ⊂ R2 . Alors il existe une fonction f holomorphe de A ⊂ C
dans C telle que Re f = u.
Exemple 1.9
2 2
Alors ∆ u = ∂∂ xu2 + ∂∂ yu2 = 2 − 2 = 0, ce qui montre que u est harmonique.
Pour trouver une fonction v pour que f = u + iv soit holomorphe, on utilise les conditions
de Cauchy-Riemann. Ces conditions s’écrivent sous la forme
∂v ∂u
= = 2 x + 1, (1.9)
∂y ∂x
∂v ∂u
= − = 2 y. (1.10)
∂x ∂y
v = 2 x y + y + C 1 ( x ), (1.11)
d d
2y + C 1 ( x) = 2 y −→ C 1 ( x) = 0 −→ C 1 ( x) = c,
dx dx
où c désigne une constante dans R. D’où de (1.11), v = 2 x y + y + c.
f ( z ) f 0 ( z0 )
lim = .
z−→ z0 g ( z ) g 0 ( z0 )
Exemple 1.10
z6 +1 5
lim 2 = lim z−→ i 6z 4
2z = 3 i = 3.
z−→ i z +1
2. Points singuliers
Soit f une fonction uniforme. Un point en lequel la fonction f cesse d’être holomorphe est
appelé un point singulier ou une singularité de f . Il existe des types variés de singularités.
Exemple 2.1
sin z
Le point singulier z = 0 est une singularité apparente de la fonction f ( z) = z puisque
lim z−→0 sinz z = 1.
2.0.2. Pôles
Si l’on peut trouver un entier positif n tel que lim z−→ z0 ( z − z0 )n f ( z) = a 6= 0, alors z0 est appelé
un pôle d’ordre n. Si n = 1, z0 est appelé un pôle simple.
Exemple 2.2
f ( z) = (z−3z −1
1)2 (z+4)
a un pôle double en z = 1 et un pôle simples en z = −4.
Une singularité qui n’est ni un pôle, ni une singularité apparente est appelée singularité
essentielle.
Exemple 2.3
1
f ( z) = e z−1 a une singularité essentielle en z = 1.
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Partie IV :
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Sommaire
1 Chemins et courbes dans le plan complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2 Intégration le long d’une courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.1 Longueur d’une courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.2 Théorème d’estimation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Théorèmes de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.1 Domaines simplement ou multiplement connexes . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Théorème de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.3 Primitives et intégrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3.1 Théorème fondamental de l’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.4 Formule intégrale de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.4.1 Inégalité de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.4.2 Théorème de Liouville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.4.3 Théorème fondamental de l’algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1
Intégration dans le domaine complexe 2
Définition 1.1 Un chemin est défini comme étant une fonction continue d’un intervalle réel
[a, b], a < b, vers le plan complexe : z(.) : [a, b] −→ C, t 7→ z( t) = x( t) + i y( t). Ses points initial et
final sont z0 = z(a) et z1 = z( b). La fonction t 7→ z( t) est souvent notée t 7→ γ( t).
Définition 1.2
n o
L’image C = z( t) ∈ C : t ∈ [a, b]
Exemple 1.1
3π
Les fonctions z( t) = 3 cos t + 3 i sin t, 0 É t É 4 et z( t) = − 12 + 52 cos t + i ( 32 + sin t), 0 É t É 2π
définies des chemins dans le plan complexe.
Exemple 1.2
Exemple 1.3
z( t) = z0 (1 − t) + tz1 , 0 É t É 1,
ou
z( t) = z0 + t( z1 − z0 ), 0 É t É 1.
Définition 1.3 1. Si les points initial et final d’une courbe coïncident, il est appelé courbe
fermée ou lacet.
2. On dit qu’une courbe est simple si ne se recoupe pas lui-même i.e. il n’a pas de points
doubles.
3. Toute courbe fermée et simple, est appelée courbe de Jordan.
Exemple 1.4
Exemple 2.1
Z b Z b
it
e dt = (cos( t) + i sin( t)) dt
a a
h ib
= sin( t) − i cos( t)
a
h i h i
= sin ( b) − i cos ( b) − sin (a) − i cos (a)
h i h i
= − i cos ( b) + i sin ( b) + i cos (a) + i sin (a)
nh i h io
= i cos (a) + i sin (a) − cos ( b) + i sin ( b)
³ ´
= i e ia − e ib .
On veut étendre la définition donnée par (2.1) aux intégrales de fonctions le long de courbes
dans le plan complexe.
Soit D un domaine du plan complexe C et soit C une courbe paramétrée par un chemin
z : [a, b] → D
t 7→ z( t),
tel que z0 ( t) existe et continue. Soit f une fonction complexe continue définie sur D
f : D → C
z 7→ f ( z)
Remarque 2.1
1. L’intégrale le long d’une courbe est aussi appelée intégrale le long d’un chemin, ou intégrale
curviligne complexe.
2. Le sens inverse des aiguilles d’une montre est aussi appelé le sens positif ou sens direct.
Exemple 2.2
Soit C l’arc z( t) ∈ C : z( t) = 2 e it , 0 É t É 32 π .
© ª
On a dz = z0 ( t) dt = 2 ie it dt. Alors
Z Z 3π Z 3π
2 2
2 it 2 it
z dz = (2 e ) 2 ie dt = 8 ie3it dt
C 0 0
¸ 3π
8 3it 8 9 iπ 8 8 8
·
2
= e = e 2 − = − + i.
3 0 3 3 3 3
Proposition 2.1
R
Si f (z) = u(x, y) + iv(x, y) et z(t) = x(t) + i y(t), l’intégrale C f (z)dz peut être exprimée sous la forme
suivante
Z Z Z
f (z)dz = (u + iv)(dx + id y) = (udx − vd y) + i(vdx + ud y)
C C C
Z b Z b©
u(x(t), y(t))x0 (t) − v(x(t), y(t))y0 (t) dt + i v(x(t), y(t))x0 (t) + u(x(t), y(t))y0 (t) dt
© ª ª
=
a a
Exemple 2.3
R
Calculer C f ( z) dz où f ( z) = i z̄ = y + ix et
3
C = {( t2 , t) ∈ R : t ∈ [−1, 2]}.
2
On a
3
x( t) = t2 , y( t) = t
2
et
3
µ ¶
0 0
dz = dx + id y = ( x ( t) + i y ( t)) dt = 2 t + i dt.
2
Alors
Z Z t=2
f ( z) dz = ( y( t) + ix( t))( x0 ( t) + i y0 ( t)) dt
C t=−1
Z 2 Z 2µ
3 3 3 2 9
µ ¶ ¶
2 3
= ( t + it ) 2 t + i dt = t + i (2 t + t) dt
−1 2 2 −1 2 4
¸2
1 3 1 9 9 87
·
= t + i ( t4 + t2 ) = + i
2 2 8 −1 2 8
Exemple 2.4
R
On a C dz = z2 − z1 sur un contour régulier allant de z1 =
z(a) à z2 = z( b).
En effet,
Z Z b
dz = z0 ( t) dt
C a
= [ z( t)]ab
= z ( b ) − z ( a)
= z2 − z1 .
2.1. Propriétés
Proposition 2.2
Exemple 2.5
R
Évaluer C z̄dz où C est la courbe formée des segments
joignant − i à 3 i et 3 i à 3 + 3 i .
Soit C 1 = {(4 t−1) i ∈ C : 0 É t É 1} le segment joignant − i
à 3 i et C 2 = {3 t + 3 i ∈ C : 0 É t É 1} le segment joignant
3 i à 3 + 3 i.
Sur le segment C 1 , on a
z( t) = (4 t − 1) i, dz = z0 ( t) dt = 4 idt
et
Z Z 1 Z 1
z̄dz = −(4 t−1) i (4 idt) = (16 t−4) dt = [8 t2 −4 t]10 = 4.
C1 0 0
Sur le segment C 2 , on a z( t) = 3 t + 3 i , dz = z0 ( t) dt = 3 dt et
Z Z 1 Z 1 1 9
z̄dz = (3 t − 3 i )(3 dt) = 9 ( t − i ) dt = 9[ t2 − it]10 = − 9 i.
C2 0 0 2 2
z̄dz = 4 + 29 − 9 i = 17
R R R
Le résultat demandé est C z̄dz = C1 z̄dz + C2 2 − 9 i.
z : [a, b] →D
t 7→ z( t),
Exemple 2.6
Soit f une fonction complexe continue définie sur un domaine D du plan complexe C
f : D→ C
z 7→ f ( z).
z : [a, b] → D
t 7→ z( t),
tel que | f ( z( t))| É M ∀ t ∈ [a, b], i.e. | f ( z)| est bornée sur C par une constante réelle M . Alors
¯Z ¯ Z
¯ ¯
¯ f ( z) dz¯ É | f ( z)|| dz| É ML C ,
¯ ¯
C C
Exemple 2.7
C = { z( t) ∈ C : t ∈ [0, 1] où z( t) = −1 + 4 t + 3 it}
D’autre part
Z Z 1 Z 1 205
0
| f ( z)|| dz| = | f ( z( t))|| z ( t)| dt = |(−1 + 4 t)|(3 t)|(5) dt = = 12, 8125.
C 0 0 16
Alors le théorème d’estimation est vérifié car 12, 5 É 12, 8125 É 45.
3. Théorèmes de Cauchy
Intuitivement, un domaine sans trous est simplement connexe mais s’il possède au moins un
seul trou il est multiplement connexe.
Soit f une fonction holomorphe dans un domaine connexe D et sur sa frontière C. Alors
I
f (z)dz = 0.
C
Ce théorème fondamental est souvent appelé théorème de Cauchy, il est à la fois valable
pour des domaines simplement connexes ou multiplement connexes.
I
f ( z) dz = 0 ⇐=
C
Exemple 3.1
I Z 2π Z 2π
zdz = it it
2 e (2 ie dt) = 4 i e2it dt = [2 e2it ]20π = 2−2 = 0.
C 0 0
Exemple 3.2
Remarque 3.1
H
Notez que l’intégrale C f (z)dz peut être égale à 0, même si la fonction f n’est pas holomorphe
sur D.
Exemple 3.3
H 1 1
C z2 dz = 0 où C est un cercle de centre 0 même si la fonction z2
n’est pas holomorphe sur
le disque D de centre 0.
Proposition 3.1
Exemple 3.4
1
H
Calculer C z dz, où C est l’ellipse définie par
1
La fonction z 7→ z est holomorphe dans le domaine limité
par les courbes C et C 1 et sur ces courbes, où C 1 est le
cercle de centre 0 et de rayon 1
n o
it
C 1 = z( t) ∈ C : t ∈ [0, 2π] où z( t) = e .
Remarque 3.2
La proposition précédente peut être étendue à un domaine connexe limité par une courbe fermée
simple C et un nombre fini de courbes fermées simples C 1 , C 2 , · · · C n intérieures à C disjointes
deux à deux. Dans ce cas on a
I n I
X
f (z)dz = f (z)dz
C k=1 C k
Exemple 3.5
d 2
On a dz (3 z − 4 sin z) = 6 z − 4 cos z, alors
Z
(6 z − 4 cos z) dz = 3 z2 − 4 sin z + c c ∈ C.
Cela signifie que si f est holomorphe alors la valeur de l’intégrale est indépendante du chemin
suivi pour aller de z0 à z1 .
Exemple 3.6
R
Évaluer C 2 zdz de z0 = 0 à z1 = 3 + 3 i le long du segment
de droite
C 1 = { z( t) ∈ C : t ∈ [0, 1] où z( t) = 3 t + 3 it} .
et le long de la parabole
1 2
½ ¾
C 2 = z( t) ∈ C : t ∈ [0, 3] où z( t) = t + it ,
3
Sur le segment C 1 , on a z( t) = 3 t + 3 it, dz = z0 ( t) dt = (3 + 3 i ) dt et
Z Z 1 ¤1
2(3 t + 3 it)(3 + 3 i ) dt = (3 t + 3 it)2 0 = 18 i.
£
2 zdz =
C1 0
3 ¶2 ¸3
1 2 1 2
Z Z µ ¶µ ¶ ·µ
2 zdz = 2 t2 + it t + i dt = t + it = 18 i.
C2 0 3 3 3 0
R 3+3i
2 zdz = [ z2 ]30+3i
R
Par le théorème fondamental de l’intégration C 2 zdz = 0 = 18 i .
Nous observons comment il est plus facile d’évaluer ces intégrales en utilisant une primitive,
au lieu de paramétrer les chemins d’intégration.
1 f ( z)
I
f ( w) = dz,
2π i C z−w
n! f ( z)
I
(n)
f ( w) = dz n = 1, 2, 3, . . . (3.1)
2π i C ( z − w)
n+1
• Les deux formules précédentes sont appelées formules intégrales de Cauchy et elles
sont très remarquables car ils montrent que si une fonction f est connue sur la courbe
fermée simple C , alors ses valeurs et les valeurs de toutes ses dérivées peuvent être
calculées en tout point situé à l’intérieur de C .
• Si une fonction de la variable complexe admet une dérivée première dans un domaine
simplement connexe D , toutes ses dérivées d’ordre supérieur existent dans D . Ceci n’est
pas nécessairement vrai pour les fonctions de la variable réelle.
Exemple 3.7
C = { z( t) ∈ C : t ∈ [0, 2π] où z( t) = 2 + e it }.
1
La fonction z 7→ f ( z) = z+1 est holomorphe à l’intérieur du cercle C et sur C , alors d’après
la formule intégrale de Cauchy avec w = 2, on a
1
1 f ( z) 1 2
I I I
z+1
dz = dz = dz = 2π i f (2) = 2π i = π i.
C ( z − 2)( z + 1) C ( z − 2) C z−2 2+1 3
Dans ce qui suit on énonce quelques théorèmes importants qui sont des conséquences des
formules intégrales de Cauchy.
Proposition 3.2
Démonstration
Théorème 3.2
Démonstration
Puisque f ( z) est bornée, il existe une constante M > 0, telle que | f ( z)| É M pour tout z du
plan complexe. En posant n = 1 dans l’inégalité (3.2), on a pour tout point z0
¯ f ( z0 )¯ É M ,
¯ 0 ¯
r
pour tout r . Si on choisit r suffisamment grand on peut alors rendre | f 0 ( z0 )| aussi petit que
l’on veut. En d’autres termes f 0 ( z0 ) = 0. Ceci est vrai pour tout z0 du plan. On conclut alors
que f ( z) = K , une constante. Alors f est constante.
Remarque 3.3
Remarquons alors que les fonctions entières non constantes ne peuvent pas être bornées dans
tout le plan. Ainsi en est-il des polynômes, de e z , des fonctions trigonométriques et des fonctions
hyperboliques.
Théorème 3.3
Si f (z) est un polynôme de degré n Ê 1, avec des coefficients réels ou complexes, alors l’équation
f (z) = 0 a au moins une racine.
Démonstration
Considérons
f ( z) = a 0 + a 1 z + a 2 z2 + ... + a n z n , a n 6= 0,
et supposons qu’il n’y a pas de z tel que f ( z) = 0. Nous allons montrer que ceci nous conduit
à une contradiction. On peut écrire
³a a1 a n−1 ´
0
f ( z) = z n n
+ + . . . + + a n .
z z n−1 z
Si on prend | z| suffisamment grand on obtient
¯a a1 a n−1 ¯¯ |a n |
¯ 0
¯ n + n−1 + . . . + ¯< .
z z z 2
Par conséquent,
¯a a1 ¯ ¯ a0 a1 a n−1 ¯¯
¯ 0
¯ n + n−1 + . . . + a n ¯ Ê ¯|a n | − | n + n−1 + . . . + |¯
¯ ¯
z z ¯ az z z ¯
¯ 0 a1 a n−1 ¯
Ê |a n | − ¯ n + n−1 + . . . + ¯
z z z
|a n |
> |a n | −
2
|a n |
= .
2
Donc pour | z| suffisamment grand on a
|a n | n
| f ( z)| > | z|
2
et alors f ( z) peut devenir aussi grand que l’on veut. Puisque f ( z) 6= 0, par hypothèse,
1
g( z) = f (z) est analytique partout. Et pour r suffisamment grand, à l’extérieur du cercle de
rayon r, on a
1 2
| g( z)| = < < M.
| f ( z)| |a n | · | z|n
De plus sur le même cercle et à l’intérieur, g( z) étant continue sur ce compact serait aussi
bornée. Donc, en définitive, g( z) serait bornée sur tout le plan et, d’après le théorème de
Liouville, g( z) serait une constante, ce qui contredit évidemment le fait que f ( z) soit un
polynôme de degré n Ê 1. Cette contradiction nous oblige donc à rejeter l’hypothèse que
f ( z) 6= 0 partout et le théorème est démontré.
Démonstration
f ( z) − f ( b) = a 1 ( z − b) + a 2 z2 − b2 + . . . + a n z n − b n
¡ ¢ ¡ ¢
On répète cette même opération pour Q ( z) et on répète de nouveau plusieurs fois pour
obtenir exactement n racines.
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Partie V :
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Sommaire
1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Un peu de vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Condition NÉCESSAIRE de convergence, divergence grossière . . . . . . . . 3
1.3 Convergence des séries à termes complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Critère de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Combinaison linéaire de séries convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Les exemples de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1 La série géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Série à destruction de termes ou série télescopique . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Les séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.1 La situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Le théorème fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.3 Série majorante, série minorante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.4 Règle des équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.5 Comparaison logarithmique, règle de D’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.6 Comparaison à une série de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.7 Comparaison à une série de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4 Série absolument convergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.1 L’absolue convergence, qu’est-ce ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2 Règle des équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4.3 Règle de D’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5 Série alternée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.1 L’alternance, qu’est-ce ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.2 Critère spécial de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5.3 Les séries alternées de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1
Suites et séries numériques 2
1. Généralités
Le but de ce chapitre est de donner un sens à la sommation d’une infinité de termes réels ou
complexes.
R n = S − S n = +∞
P
k= n+1 u k .
Retenons :
∞
X X n
X
S= uk = u k = lim uk
n
k=0 kÊ0 k=0
+∞
X p
X
Rn = S − Sn = u k = lim uk
p
k= n+1 k= n+1
Remarques 1.1
P
Étudier une série u n , c’est d’abord déterminer sa nature : convergence ou divergence ; puis, étu-
dier le comportement de (S n )n en cas de divergence, ou déterminer la valeur exacte ou approchée
de la somme et obtenir des renseignements sur la vitesse de convergence vers 0 de la suite des
restes d’ordre n en cas de convergence.
P
On ne modifie pas la nature de la série u n en changeant un nombre fini de termes : on ajoute
une constante à S n à partir d’un certain rang ; par contre, on modifie la somme de cette série en
cas de convergence.
On peut supprimer les termes nuls d’une série sans en modifier ni la nature, ni la somme :
1 + (−1)n /n s’écrit aussi 2/(2p). Par contre, regroupement de termes et modification de l’ordre
P¡ ¢ P
Démonstration
P
Si la série u n est convergente, la suite (u n )n tend vers 0 ; la réciproque est FAUSSE.
P
Si la suite (u n )n ne converge pas vers 0, la série u n est divergente.
Démonstration
P
La série à termes complexes u n est convergente si, et seulement si, les deux séries à termes
P P
réels Re(u n ) et Im(u n ) sont convergentes et dans ce cas :
∞
X ∞
X ∞
X
uk = Re(u k ) + i Im(u k )
k=0 k=0 k=0
Démonstration
La suite S n = nk=0 u k = nk=0 Re( u k ) + i nk=0 Im( u k ) = A n + iB n converge si, et seulement si,
P P P
Exemple 1.1
3+ ni
Soit ( z n )n la suite complexe définie par z n = n+2ni .
On a
2 2
zn = 3+ ni
n+2ni = (3+nni)(n −2ni)
2 +4n2 = 2n5n+23n + i n 5n
−6n
2 ,
On remarque que
2
Re( z n ) = 2n5n+23n = 25 + 5n
3
→ 25
n2 −6n
Im( z n ) = 5n2
6
= 15 − 5n → 51
Donc limn→∞ z n = 25 + 15 i.
P
La série u n est convergente si, et seulement si,
¯nX
+p ¯
∀ε > 0, ∃ Nε ∈ N, ∀(n, p) ∈ N2 , n > Nε =⇒ ¯ uk¯ < ε
¯ ¯
k= n
Démonstration
P
La série u n est convergente si, et seulement si, la suite (S n )n de ses sommes partielles
est convergente, si, et seulement si, la suite (S n )n est une suite de Cauchy, si, et seulement
si,
∀ε > 0, ∃ Nε ∈ N, ∀( n, p) ∈ N2 , n > Nε =⇒ |S n+ p − S n−1 | < ε
P n+ p
Or, S n+ p − S n−1 = k=n u k .
vn deux séries convergentes ; alors, pour tout (λ, µ) ∈ K2 la série (λ u n + µvn ) est
P P P
Soient u n et
convergente et :
∞
X ∞
X ∞
X
(λ u k + µvk ) = λ uk + µ vk
k=0 k=0 k=0
Ainsi, l’ensemble des séries convergentes à valeurs dans K est un K-espace vectoriel et l’applica-
tion u n 7→ ∞
P P
u est une forme linéaire sur cet espace.
k=0 k
Démonstration
P P
Soient (S n )n et (T n )n les suites des sommes partielles des séries u n et vn ; alors :
n
X n
X n
X
(λ u k + µ v k ) = λ uk + µ vk = λS n + µT n −→ λS + µT
n
k=0 k=0 k=0
P∞
(λ u n + µvn ) est convergente et que sa somme vaut λ
P
ce qui montre que la série k=0 u k +
µ ∞
P
k=0 v k .
Remarques 1.2
q n converge si, et seulement si, le module de la raison est plus petit que
P
La série géométrique
1, et on a :
∞ 1 X k q n+1
+∞
qk =
X
∀| q| < 1, et R n = q =
k=0 1− q k= n+1 1− q
Démonstration
P∞ k 1 q n+1
Dans ce cas, la série converge, sa somme k=0 q vaut 1− q et R n = S − S n = 1− q)
P
Ce sont les séries u n où le terme général u n peut s’écrire sous la forme
P
La série télescopique (vn+1 − vn ) converge si, et seulement si, la suite (vn )n est convergente et,
dans ce cas, on a :
∞
X
(vn+1 − vn ) = lim vn − v0 (2.3)
k=0
Démonstration
La suite (S n )n converge si, et seulement si, la suite (vn )n est convergente ; dans ce cas, on a
∞
X
lim S n = (vk+1 − vk ) = lim vn+1 − v0 = lim vn − v0 (2.5)
n n n
k=0
Exemples 2.1
P ¡ ¢ ¡ ¢
La série ln 1 + 1/( n + 1) : on a u n = ln 1 + 1/( n + 1) = ln( n + 2) − ln( n + 1) = vn+1 − vn et
S n = nk=0 = vn+1 − v0 = ln( n + 2) tend vers +∞.
P
X 1
La série ln(1 +
) est divergente
n+1
La série 1/ n( n + 1) : on a u n = 1/ n( n + 1) = −1/( n + 1) + 1/ n et S n = nk=1 u k = vn+1 − v1 =
P ¡ ¢ ¡ ¢ P
1 1 n+ p−n
un = =
n( n + 1) · · · ( n + p) p n( n + 1) · · · ( n + p)
1 1 1 1
= − = vn − vn+1 (2.6)
p n( n + 1) · · · ( n + p − 1) p ( n + 1)( n + 2) · · · ( n + p)
Pn
et k=1
u k = v1 − vn+1 −→ v1
n
1 ∞ 1 1
∀ p ∈ N \ {0}, la série
X X
converge et =
n( n + 1) · · · ( n + p) k=1 k( k + 1) · · · ( k + p) p( p!)
3.1. La situation
Remarque 3.1
La modification d’un nombre fini des termes d’une série et la multiplication par −1 ne modi-
fient pas la nature d’une série, mais modifient la somme de cette série. C’est pourquoi, tous les
théorèmes de ce paragraphe qui concernent la nature d’une série à termes positifs sont encore
valables pour les séries de signe constant à partir d’un certain rang.
P
Si la série u n est à termes positifs, la suite (S n )n de ses sommes partielles est une suite
monotone croissante.
Démonstration
P P
Soit u n une série à termes positifs ; la série u n est convergente si, et seulement si, la suite
(S n )n est majorée et dans ce cas
∞
X
u k = lim S n = sup S n
n n
k=0
P
Sinon, la série u n est divergente et la suite (S n )n diverge vers +∞.
Démonstration
La suite (S n )n est croissante et donc la suite (S n )n converge si, et seulement si, elle est
majorée ; dans ce cas, la limite de (S n )n est la borne supérieure de ses éléments.
Si la suite (S n )n n’est pas majorée, elle diverge vers +∞ puisqu’elle est croissante.
∀ n ∈ N, u n É vn ;
P P P
On dit que la série vn est une série minorante de la série u n si, et seulement si, vn est
une série à termes positifs qui vérifient
∀ n ∈ N, 0 É vn É u n ;
P P
Soient u n et vn deux séries à termes positifs.
P P P
Si vn est une série majorante convergente de la série u n , alors la série u n converge et
+∞ +∞
∀ n ∈ N, 0 É
X X
uk É vk .
k= n k= n
P P P
Si vn est une série minorante divergente de u n , alors la série u n diverge.
P
u n convergente
)
∀ n ∈ N, 0 É u n É v n
=⇒ +∞ +∞
N
X X
∀ n ∈ , 0 É u É vk
P
vn convergente
k
k= n k= n
Démonstration
Des inégalités
n
X n
X ∞
X
Sn = uk É vk = T n É lim T n = vk (3.1)
n
k=0 k=0 k=0
on tire que la suite (S n )n est une suite majorée par T ; elle converge puisqu’elle est crois-
sante et sa limite S est majorée par T , soit :
∞
X ∞
X
S= uk É T = vk
k=0 k=0
P n+ p P n+ p
Par passage à la limite sur p dans les inégalités k=n u k É k=n vk , on obtient que +∞
P
k= n u k É
P+∞
k= n v k .
P
Si la série vn est divergente, la suite (T n )n diverge vers +∞ et l’inégalité T n É S n montre
le résultat.
Remarques 3.1
Pour montrer la convergence d’une série à termes positifs, on recherche une série majorante
convergente.
Pour montrer la divergence d’une série à termes positifs, on recherche une série minorante diver-
gente.
Proposition 3.2
P P
Soient u n et vn deux séries convergentes à termes réels ; alors :
∞ ∞ +∞ +∞
∀ n ∈ N, u n É vn =⇒ vk et ∀ n ∈ N,
X X X X
uk É uk É vk
k=0 k=0 k= n k= n
Démonstration
P P
Considérons deux séries à termes positifs u n et vn telles que u n = O(vn ) ; alors :
P P
• si vn converge, alors u n est une série convergente ;
P P
• si u n diverge, alors vn est une série divergente.
Démonstration
P
Il existe M > 0 tel que 0 É u n É Mvn à partir d’un certain rang, ce qui montre que Mvn
P P1 P
est une série majorante de u n et que M u n est une série minorante de vn .
P P
Soient u n une série à termes positifs et vn une série à termes réels ; alors
X X
u n ∼ vn =⇒ les séries u n et vn sont de même nature.
n
Démonstration
Puisque u n ∼ vn , il existe une suite (εn )n de limite nulle, telle que vn = (1 + εn ) u n . À partir
n
d’un rang N , on a − 12 < εn < 21 soit 1
2 < 1 + εn < 32 , et donc :
1 3
∀ n Ê N, 0 É u n É (1 + εn ) u n = vn É u n
2 2
Ainsi, à partir du rang N , (vn )n est une suite à termes positifs, 32 u n est une série majorante
P
P P u n+1 vn+1
Considérons deux séries à termes strictement positifs u n et vn telles que É à partir
un vn
d’un certain rang ; alors :
P P
• la convergence de vn implique la convergence de u n ;
P P
• la divergence de u n implique la divergence de vn .
Démonstration
La suite ( u n /vn )n est décroissante à partir d’un certain rang N , ce qui donne les inégalités
uN vN
∀ n Ê N, 0 < u n É vn et 0 < u n É vn
vN uN
u n une série à termes strictement positifs tels que ` = limn uun+n 1 existe dans R+ = [0, +∞] ;
P
Soit
• si ` < 1, la série u n converge ;
P
Démonstration
p
On suppose u n Ê 0 et limn→∞ n
u n = `.
• Si ` < 1, la série converge.
• Si ` > 1, la série diverge.
• Si ` = 1, on ne peut pas conclure.
p p
Exercice 5.1 n
u n É ` à partir d’un certain rang, avec ` < 1, la série converge ; si n
un Ê ` à
partir d’un certain rang, avec ` > 1, la série diverge.
1
converge si, et seulement si, α > 1.
P
La série nα
Si α É 0, la série n1α diverge (grossièrement).
P
Démonstration
α É 0 La suite ( n−α )n ne tend pas vers 0 ; ainsi, la série n−α diverge (grossièrement).
P
0 < α < 1 La fonction f : t ∈ ]0, +∞[ 7→ t−α est décroissante ce qui entraîne les inégalités :
1 1 1
∀ k ∈ N∗ , ∀ t ∈ [ k, k + 1], α
É αÉ α
( k + 1) t k
et donc,
1 ( k + 1)1−α k1−α 1
∀ k ∈ N∗ , É − É .
( k + 1)α 1−α 1 − α kα
Pour tout entier n Ê 1, on somme ces inégalités du rang 1 au rang n et, par télescopage, on
obtient :
n
X 1 ( n + 1)1−α 1 n 1
X
α
É − É ,
k=1 ( k + 1) 1−α 1 − α k=1 kα
nX
+1 1 ( n + 1)1−α 1 n 1
X
α
É − É .
k=2 k 1−α 1 − α k=1 kα
Pour tout n Ê 2, on a donc :
( n + 1)1−α 1 n 1
X n1−α α
− É α
É − .
1−α 1 − α k=1 k 1−α 1−α
( n + 1)1−α 1
µ ¶
lim − = +∞ (car 1 − α > 0) .
n→∞ 1−α 1−α
De plus,
Pn 1
1 1−α 1 α
µ ¶
kα
1+ − 1−α É k=1−1α É 1 − 1−α .
n n n n
1−α
Pour α = 1 , Comme la fonction t → 1t est strictement décroissante sur ]0, +∞[, donc
1 1 1
∀ k ∈ N∗ , ∀ t ∈ [ k, k + 1], k+ 1 É t É k.
1 1
∀ k ∈ N∗ , k+ 1 É ln( k + 1) − ln( k) É k .
Pour tout entier n Ê 1, on somme ces inégalités du rang 1 au rang n et, par télescopage, on
obtient :
n n
P 1 P 1
k+1 É ln( n + 1) − ln(1) É k.
k=1 k=1
nP
+1 n
1 P 1
k É ln( n + 1) É k.
k=2 k=1
1
ln 1 + n1
¡ ¢ Pn
k=1 k 1
1+ É É 1+ . (3.2)
ln( n) ln( n) ln( n)
Comme la suite des sommes partielles est croissante (termes positifs) et majorée alors la
série converge.
Attention toutefois, le majorant n’est pas égal à la somme de la série, on peut seulement
écrire que
1 +∞
X 1 α 1
É α
É = 1+ .
α − 1 k=1 k α−1 α−1
Remarque 3.2
Le critère de D’Alembert ne permet pas de donner la nature des séries de Riemann car u n+1 /u n =
nα /(n + 1)α a pour limite 1 pour tout α ∈ R.
¯ +∞ ¯ +∞
∀ n ∈ N, ¯
¯X ¯ X
uk¯ É |u k |
k= n k= n
Démonstration
P
La convergence de u n se montre en utilisant le critère de Cauchy pour les séries :
¯nX
+p ¯ nX+p
∀( n, p) ∈ N2 , ¯ uk¯ É | u k | É ε pour n Ê Nε (4.1)
¯ ¯
k= n k= n
P P
car la série | u n | est convergente et vérifie le critère de Cauchy ; la série u n converge
donc.
¯P n + p ¯ P n + p
En passant à la limite sur p dans l’inégalité ¯ k=n u k ¯ É k=n | u k |, on obtient, puisque les
deux limites existent, l’inégalité demandée.
La série (−1)n /( n + 1) converge (sa somme vaut ln 2) et la série des valeurs absolues
P
P
1/( n + 1) est divergente.
Exemple 4.1
¯ ¯ p p
P∞ 1+ i ¯ 1+ i ¯ |1+ i | 2 P∞ 2
1. La série n=1 2n2 est absolument convergente, car ¯ 2n 2¯ É 2n2
É 2n2
et n=0 2n2
converge.
in
2. La série ∞
P
n=1 n2 −2i est absolument convergente, car
¯ in ¯
¯ ¯
1 1 1
¯ n2 − 2 i ¯ É ¯¯ n2 − 2 i ¯¯ É p 4 É 2
¯ ¯
n +4 n
P P P
Soient vn deux séries à termes complexes. Si u n ∼ vn et si vn est une série absolu-
u n et
P n
ment convergente, alors u n est une série absolument convergente.
Démonstration
Puisque u n ∼ vn , | u n | ∼ |vn | et la règle des équivalents pour les séries à termes positifs
n n
permet de conclure.
u n une série à termes complexes non nuls tels que ` = limn | uun+n 1 | existe dans R+ = [0, +∞] ;
P
Soit
• Si ` < 1, la série u n est absolument convergente ;
P
Démonstration
5. Série alternée
Exemple 5.1
(−1)n n−α est une série alternée, et (cos n) n−α n’en est pas une.
P P
P
Soit u n une série alternée telle que la suite (| u n |)n converge vers 0 en décroissant ; alors,
P
• la série u n converge ;
• ∀ n ∈ N, | kÊn u k | É | u n | et kÊn u k est du signe de u n .
P P
Démonstration
Les suites (S 2p ) p et (S 2p+1 ) p sont adjacentes ; elles convergent vers la même limite, ce qui
montre que la suite (S n )n est convergente, et on a l’encadrement suivant quitte à poser
S −1 = 0 :
∞
∀ p ∈ N, S 2p−1 É S 2p+1 É S =
X
u k É S 2p (5.4)
k=0
ce qui donne :
∞
X ∞
X
0É u k − S 2p−1 = u k É S 2p − S 2p−1 = u 2p = | u 2p | (5.5)
k=0 k=2n
∞
X ∞
X
S 2p+1 − S 2p = u 2p+1 = −| u 2p+1 | É u k − S 2p = uk É 0 (5.6)
k=0 k=2p+1
Démonstration
Proposition 5.1
(−1)n
un − = vn + o(vn ) ∼ vn Ê 0
nα n
P P
• Si la série vn est absolument convergente, la série u n est convergente, car |vn + o(vn )| ∼
P P n
|vn | montre que la série (vn + o(vn )) est absolument convergente et u n est une combinai-
son linéaire de séries convergentes.
Exemple 5.2
Pour α > 0 et n > 1, on pose u n = ln 1 + (−1)n n−α . Ce qui montre que u n − (−1)n n−α ∼
¡ ¢
n
− 12 n−2α . La règle des équivalents pour les séries à termes de signe constant montre que
( u n − (−1)n n−α ) converge si, et seulement si, 2α > 1 et puisque (−1)n n−α converge, u n
P P P
Remarque 5.1
(−1)n 1 1 ³ 1 ´
un = − + o
nα 2 n2α n 2α
p ¢ p
ln 1 + (−1)n / n est une série divergente alors que la série (−1)n / n est convergente.
P ¡ P
• La série
La règle des équivalents est mise en défaut pour les séries qui ne sont pas à termes réels et de
signe constant.
Sommaire
1 Suites de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.1 Convergence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.2 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3 Propriétés des limites uniformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4 limite et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2 Séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1 Convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Convergence normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Séries entières réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.1 Rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2 Quelques séries réelles particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1 La série du logarithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.2 La série de l’arctangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.3 La série du binôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4 Séries entières complexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.1 Série de Taylor et de Maclaurin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.2 Rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.3 Séries de Taylor d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.4 La série de l’exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.5 Quelques autres séries particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
5 Séries de Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
17
Suites et séries de fonctions 18
1. Suites de fonctions
Exemple 1.1
On remarque que dans cet exemple, pour tout n ∈ N, f n est continue mais que f est discontinue
en 1.
Remarque 1.1
( f n )n∈N converge simplement vers f sur D se traduit par : pour tout z ∈ D, pour tout ε > 0, il
existe N z,ε ∈ N tel que
n Ê N z,ε ⇒ | f n (z) − f (z)| É ε
( f n )n∈N converge uniformément vers f sur D se traduit par : pour tout ε > 0, il existe Nε ∈
N tel que
au lieu de N z,ε et Nε ). La différence est que pour la convergence uniforme, Nε doit convenir
pour tous les z ∈ D.
Proposition 1.1
Si ( f n )n∈N converge uniformément vers f sur D alors elle converge simplement vers f sur D.
Démonstration
Soit z0 ∈ D .
On a 0 É | f n ( z0 ) − f ( z0 )| É sup z∈D | f n ( z) − f ( z)| . Donc si limn→+∞ sup z∈D | f n ( z) − f ( z)| = 0,
d’après le théorème des gendarmes,
lim | f n ( z0 ) − f ( z0 )| = 0,
n→+∞
donc limn→+∞ f n ( z0 ) = f ( z0 .)
Remarque 1.2
Remarque 1.3
En pratique, on fait d’abord l’étude de la convergence simple, ce qui détermine f . On étudie alors
sup z∈D | f n (z) − f (z)|. Si on le majore par (αn )n∈N tel que limn→+∞ αn = 0, alors on a montré qu’il
y a convergence uniforme. Si on le minore par (αn )n∈N tel que limn→+∞ αn 6= 0, alors on a montré
qu’il n’y a pas convergence uniforme.
Proposition 1.2
Soit ( f n )n∈N une suite de fonctions D ⊂ C → C et f : D ⊂ C → C telles que ( f n )n∈N converge uniformément
vers f sur D. Soit z0 ∈ D. Si pour tout n ∈ N, f n est continue en a, alors f est continue en Z0 .
Démonstration
| f ( z) − f ( z0 )| É ¯ f ( z) − f Nε ( x)¯ + ¯ f Nε ( z) − f Nε ( z0 )¯ + ¯ f Nε ( z0 ) − f ( z0 )¯ É ε.
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
2. Séries de fonctions
³ ´ ´ ³
À partir d’une suite de fonctions f n ( z) , nous formons une nouvelle suite S n ( z) définie par
n n
n
X
S n ( z) = f 1 ( z) + f 2 ( z) + . . . + f n ( z) = f k ( z),
k=1
où S n³( z) est´ appelée la nième somme partielle, qui est la somme des n premiers termes de la
suite f n ( z) .
n
La suite S n ( z) est représentée par
+∞
X
f 1 ( z) + f 2 ( z) + . . . = f n ( z)
n=1
ssi la suite des somme partielles (S n )n∈N converge simplement (resp. uniformément) sur D .
Remarque 2.1
On en déduit que,
Proposition 2.2. (CONDITION NÉCESSAIRE DE CONV. UNIF.)
Les propriétés sur la continuité, la dérivation et l’intégration viennent des propriétés des suites
de fonctions :
Proposition 2.3
Soit f n , f n : D ⊂ C → C, une série de fonctions et z0 ∈ D tel que pour tout n ∈ N, f n soit continue
P
On étudie maintenant une autre notion de convergence plus forte que la convergence uniforme :
On dit que f n converge normalement sur D ssi pour tout n ∈ N, sup z∈D | f n ( z)| < +∞ et
P
P
n sup z∈D | f n ( z)| converge.
Remarque 2.2
En pratique,
• pour montrer qu’il y a convergence normale, on cherche à majorer sup z∈D | f n (z)| par un réel αn
tel que αn soit convergente, et
P
• pour montrer qu’il n’y a pas convergence normale, on cherche à minorer sup z∈D | f n (z)| par un
réel αn tel que αn soit divergente.
P
Remarque 2.3
Soit f n , f n : D ⊂ C → C, une série de fonctions. S’il existe z0 ∈ D tel que f n (z0 ) ne soit pas
P P
P
absolument convergente, alors f n n’est pas normalement convergente sur D.
Démonstration
P ¡Pn ¢
Si f n est normalement convergente, la suite k=0
sup z∈D | f k ( z)| n∈N
est convergente donc
de Cauchy. C’est à dire que pour tout ε > 0, il existe Nε ∈ N tel que
¯ ¯
¯Xm Xn ¯
( m > n Ê Nε ) ⇒ ¯ sup | f k ( z)| − sup | f k ( z)|¯ É ε,
¯ ¯
¯k=0 z∈D k=0 z∈D
¯
ou encore ¯ m | f ( z)|¯ É ε.
¯P ¯
sup
k= n+1 ¯ z∈D k
Or pour tout z ∈ D, ¯ m
¯ Pm
| f k ( z)| É m
P P
k = n +1
f k ( z )¯É
k = n +1 k= n+1
sup z∈D | f k ( z)|.
¯P m
Donc, sup z∈D k=n+1 f k ( z) É ε. Donc, f n vérifie le critère de Cauchy uniforme sur D . Par
¯ P
¯ ¯
conséquent, elle converge uniformément sur D .
avec
(i) pour tout z ∈ D, la suite (αn (z))n∈N est réelle et décroissante,
(ii) la suite de fonctions (αn )n∈N converge uniformément vers la fonction identiquement nulle
sur D,
(iii) il existe M ∈ R tel que pour tout n ∈ N, sup z∈D ¯ nk=0 u k (z)¯ É M.
¯P ¯
P
Alors f n converge uniformément sur D.
(séries de fonctions f n : R −→ R, x 7→ a n x n .)
Exemple 3.1
P∞ xn
On considère la série n=0 2n (n+1) . En utilisant la règle de D’Alembert
¯ ¯ ¯ n n+1 ¯
¯ u n+1 ¯ ¯2 x ( n + 1) ¯¯ ¯x¯ n+1 ¯x¯
lim ¯ = lim = lim = ¯ ¯ = ρ.
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
n +1 n
¯ ¯
n→∞ u n ¯ n→∞ 2
¯ x ( n + 2) ¯ n→∞ 2 n + 2 2
• Si ¯ 2x ¯ = 1, x = −2 ou x = 2
¯ ¯
2n 1
1. Pour x = 2, on a ∞
P P∞
n=0 (n+1)2n = n=0 (n+1) diverge.
(−2)n P∞ (−1)n
2. Si x = −2, on a ∞
P P
n=0 (n+1)2n = n=0 (n+1) converge. (Une série alternée u n telle que
la suite (| u n |)n converge vers 0 en décroissant.)
P∞ xn
Donc [−2, 2[ . est le domaine de convergence de la série n=0 2n (n+1) .
¯ ¯
(ii) ]−∞, +∞[ si limn→∞ ¯ aan+n 1 ¯ = 0.
¯ ¯
¯ ¯
(iii) Si limn→∞ ¯ aan+n 1 ¯ = ` 6= 0 alors la série converge absolument sur ]−R, R[ avec R = `1 . Pour
¯ ¯
x k+1 X∞∞
X k−1 x
k
k
∀ x ∈ ]−1, 1], ln(1 + x) = (−1) = (−1)
k=0 k + 1 k=1 k
1 ∞ x k+1
X ∞ xk
X
∀ x ∈ [−1, 1[, ln = =
1 − x k=0 k + 1 k=1 k
Démonstration
Z x dt
Pour tout x > −1, ln(1 + x) = et puisque
0 1+ t
1 n (− t)n+1
(− t)k +
X
= (3.1)
1 + t k=0 1+ t
on obtient :
Z xÃX n+1
!
k+1
n n (− t)n+1
Z x
k (− t ) X kx
ln(1 + x) = (− t) + dt = (−1) + dt
0 k=0 1+ t k=0 k+1 0 1+ t (3.2)
= somme partielle + reste
Ainsi
¯ ¯
n k+1 ¯ Z 1 n+1 Z 1 n+1
kx u u
¯
n+2
X
¯ln(1 + x) − (−1) ¯ = | x| du É du si x ∈ ]−1, 1]
¯ ¯
¯ k=0 k+1 ¯ 0 1 + xu 0 1 + xu
1 1
−→ 0 si x ∈ ]−1, 0]
É (11− | x|) ( n + 2)
n
−→ 0 si x ∈ [0, 1]
n+2 n
Remarque 3.1
Démonstration
Démonstration
dans I :
n f (k) (a) Z b
( b − t)n (n+1)
k
X
f ( b ) = f ( a) + ( b − a) + f ( t) d t
k=1 k! a n!
n f (k) (a)
(3.6)
( b − a)n+1 1
Z
k
(1 − u)n f (n+1) a + ( b − a) u du
X ¡ ¢
= f ( a) + ( b − a) +
k=1 k! n! 0
On applique (3.7) à la fonction f : x 7→ (1 + x)α = eα ln(1+ x) de classe C ∞ sur ]−1, +∞[ ; par
dérivation :
1−u
Utilisant la décroissance de u ∈ [0, 1] 7→ pour x > −1 fixé, le reste intégral se majore
1 + xu
à l’aide de :
1 1µ ¶n
1−u
Z Z
α− n−1
0É n
(1 − u) (1 + xu) du = (1 + xu)α−1 du
0 0 1 + xu
Z 1
(3.10)
α−1
É (1 + xu) du
0
¯ n x k ¯¯
¯(1 + x)α − 1−
X
α(α − 1) · · · (α − k + 1) ¯
¯
k=1 k!
¯ x n+1 1
Z ¯
=¯ (1 − u)n α(α − 1) · · · (α − n)(1 + xu)α−n−1 du¯ (3.11)
¯ ¯
n! 0
¯ | x|n+1 1
Z
É α(α − 1) · · · (α − n) (1 + xu)α−1 du = u n
¯
¯ ¯
n! 0
u n+1 |α − n − 1|
Or = | x| −→ | x|, ce qui montre que u n tend vers 0 pour tout x ∈ ]−1, 1[.
un n+1 n
Théorème 3.2
P∞ n
Supposons que la série entière n=0 a n x = f (x) converge sur l’intervalle ]−R, R[ (R est le rayon
de convergence de la série). Alors si x ∈] − R, R[ on a :
n 0 P∞ n−1
(a) f 0 (x) = ∞
P
n=0 (a n x ) = n=1 na n x ,
Rx P∞ R x n+1
n P ∞ an x
(b) 0 f (t)dt = n=0 0 a n t dt = n=0 n+1
Exemple 3.2
1 P∞ n
On a 1− x = n=0 x sur ] − 1, 1[ car 1 est le rayon de convergence de la série.
En dérivant, on obtient :
1 ∞ ¡ ¢
0
x n = 1 + 2 x + 3 x2 + · · ·
X
2
= sur ] − 1, 1[.
(1 − x) n=0
En intégrant, on obtient :
x 1 ∞ µZ x x2 x3
Z ¶
n
X
dt = t dt = x + + + · · · sur ]−1, 1[ .
0 1− t n=0 0 2 3
Autrement,
x2 x3
− ln(1 − x) = x + + +··· sur ]−1, 1[ .
2 3
En remplaçant x par − x, on obtient
x2 x3 x4
ln(1 + x) = x − + − ··· sur ] − 1, 1[
2 3 4
Exercice 6.1 Résoudre l’équation différentielle suivante ; en utilisant les séries entières :
00
y − xy = 0
y(0) = 1
y0 (0) = 0
Solution :
∞
Posons y = a 0 + a 1 x + a 2 x2 + a 3 x3 + a 4 x4 + a 5 x5 + · · · + a n x n + · · · = a n xn .
X
n=0
∞
( n + 2)( n + 1)a n+2 x n
X
=
n=0
1.4.7 . . . (3 n − 2)
a 3n+1 = a 3n+2 = 0 et a 3n = .
(3 n)!
Son domaine de convergence est donné par la règle de D’Alembert, on trouve que R = ∞. La
série est convergente pour tout x dans R.
Il existe un nombre positif R tel que (4.1) converge pour | z − z0 | < R et diverge pour | z − z0 | > R
cependant que pour | z − z0 | = R on ne peut pas conclure.
Géométriquement si C est le cercle de rayon R centré en z0 , alors la série (4.1) converge en
tous les points intérieurs à C et diverge en tous les points extérieurs, mais sur C , on ne peut
pas conclure.
Proposition 4.1
(ii) Si R = +∞, pour tout z1 ∈ C, a n (z1 − z0 )n converge absolument, et pour tout r Ê 0 la série
P
(iii) Si R est un nombre fini non nul, pour tout z1 ∈ C tel que | z1 − z0 | < R, a n (z1 − z0 )n
P
converge absolument et pour tout z1 ∈ C tel que | z1 − z0 | > R la série a n (z1 − z0 )n diverge,
P
alors que pour tout r tel que 0 É r < R, a n (z1 − z0 )n converge normalement sur D(z0 , r).
P
ou celui de Cauchy :
1
R = lim p
n→+∞ n |a n |
Exemple 4.1
¯ ¯
n ¯ an ¯ ¯1¯
N
P+∞
(a) n=0 z : On a a n = 1 pour tout n ∈ et donc R = lim n →+∞ ¯ a n+1 ¯¯= lim n→∞ 1 = 1.
¯ ¯
¯
zn 1
¯
¯ an ¯
¯ ¯ 1 ¯
(b) +∞ N ¯ n1 ¯ = 1.
P
n=0 n : On a a n = n , n ∈ et donc R = lim n →∞ ¯ a n+1 ¯ = lim n →∞ ¯ n+1 ¯
Cette série converge dans le disque ouvert | z| < 1 et diverge en dehors i.e. | z| > 1. Sur
le cercle | z| = 1, la série converge en certains points et diverge en d’autres points.
(2n)! n
(c) On considère la série ∞
P
n=0 (n!)2 ( z − 3 i ) . Donc,
2 ¯¯
( n + 1)!)2
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ an
¯ = lim ¯ (2 n)! ( n + 1) ¯ = lim ¯
¯ ¯ ¯ ¯ 1
R = lim ¯¯ ¯ n→∞ ¯ ( n!)2 (2 n + 2)! ¯ n→∞ ¯ (2 n + 2)(2 n + 1) ¯ = 4 .
¯
n→∞ a n+1
Proposition 4.3
(i) Une série entière peut être dérivée terme à terme dans tout ouvert connexe situé à l’inté-
rieur du cercle de convergence.
(ii) Une série entière peut être intégrée terme à terme sur toute courbe C située entièrement
à l’intérieur du cercle de convergence.
Si ∞
a n ( z − z0 )n = a 0 + a 1 ( z − z0 ) + a 2 ( z − z0 )2 + · · ·
X
f ( z) =
n=0
alors
1 (n)
an = f ( z0 ) ;
n!
où f (n) ( z) est la dérivée n ième de f en z. Si on remplace f (n) ( z0 ) par la formule de Cauchy,
n! f ( z)
I
f (n) ( z0 ) = dz,
2π i ( z − z0 )n+1
on obtient
1 1 f ( z)
I
a n = f (n) ( z0 ) = dz
n! 2π i C ( z − z0 )n+1
Le domaine de convergence de série de Taylor de f ( z) centrée en z0 est défini par | z − z0 | < R, le
rayon de convergence R étant égal à la distance de z0 à la singularité de f ( z) la plus proche.
Pour | z − z0 | = R , on ne peut pas conclure.
Pour | z − z0 | > R la série diverge. Si la singularité la plus proche est à l’infini, le rayon de
convergence R = +∞, i.e. la série converge quel que soit z dans C.
Démonstration
¯ n ( b − a) k ¯ | b − a|n+1
2 (k)
X
∀(a, b) ∈ I , ¯ f ( b) − f (a) − f (a)¯ É M n+1 (4.2)
¯ ¯
k=1 k! ( n + 1)!
Ainsi :
n (1 − 0) k n zk ¯ n+1
|Rez| | z|
¯ ¯ ¯
¯ z X k¯ ¯ z
X
¯e − 1 − z ¯ = ¯e − 1 − ¯Ée −→ 0 (4.5)
¯
k=1 k! k=1 k! ( n + 1)! n
Les développements de sin, cos, sh et ch s’en déduisent par combinaison linéaire :
e z − e− z 1 ³ X
∞ zk ∞ (− z ) k ´
X
sh z = = −
2 2 k=0 k! k=0 k!
∞ 1 − (−1) k z k
(4.6)
X ∞
X z2p+1
= =
k=0 2 k! p=0 (2 p + 1)!
e iz + e− iz ∞ ( iz ) k
1³ X X∞ (− iz ) k ´
cos z = = +
2 2 k=0 k! k=0 k!
k
(4.7)
∞
k 1 + (−1) zk X∞ z2p
(−1) p
X
= i =
k=0 2 k! p=0 (2 p)!
z2 z3 n−1 z
n
log(1 + z) = z − + − . . . (−1) +... | z | < 1.
2 3 n
z3 z5 z2n−1
Arctg z = z − + − . . . (−1)n−1 +... | z | < 1.
3 5 2n − 1
p( p − 1) 2 p( p − 1) . . . ( p − n + 1) n
(1 + z) p = 1 + pz + z +...+ z +... | z| < 1.
2! n!
Si (1 + z) p est multiforme le résultat est valable pour la branche de la fonction qui prend la
valeur 1 pour z = 0.
5. Séries de Laurent
Les séries de Laurent généralisent les séries de Taylor pour développer, en séries, des fonctions
f ( z) qui présentent des singularités en un point z0 .
Exemple 5.1
La fonction f ( z) = cos(z)
z2
présente une singularité en z0 = 0.
On a
∞ z2n z2 z4
(−1)n
X
cos( z) = = 1− + −···
n=0 (2 n)! 2! 4!
donc, si z 6= 0,
∞ z2n−2 1 1 1 1
(−1)n = 2 − + z2 − z4 + · · · .
X
f ( z) =
n=0 (2 n)! z 2! 4! 6!
2 n−2
P∞ nz
La série n=0 (−1) (2n)! est appelée la série de Laurent centrée au point z0 = 0 de la fonction
z 7→ f ( z) = cos(z)
z2
.
Définition 5.1
Une série de puissances de la forme
∞ ∞ a −n ∞
a n ( z − z0 ) n = a n ( z − z0 ) n
X X X
n +
n=−∞ n=1 ( z − z 0 ) n=0
a −3 a −2 a −1
=···+ 3
+ 2
+
( z − z0 ) ( z − z0 ) ( z − z0 )
+ a 0 + a 1 ( z − z0 ) + a 2 ( z − z0 )2 + a 3 ( z − z0 )3 + · · ·
∞ ∞ a −n ∞
a n ( z − z0 ) n = a n ( z − z0 ) n .
X X X
n + (5.1)
n=−∞ n=1 ( z − z 0 ) n=0
| {z } | {z }
partie principale partie analytique
Si la partie principale est nulle, la série de Laurent se réduit à une série de Taylor.
Théorème 5.1
+∞ a −1 a −2 a −3
a n (z − z0 )n = a 0 + a 1 (z − z0 ) + a 2 (z − z0 )2 + a 3 (z − z0 )3 + . . . +
X
f (z) = + + +....
n=−∞ z − z0 (z − z0 )2 (z − z0 )3
1 f (z)
I
an = dz, n = −2, −1, 0, 1, 2, . . .
2π i C (z − z0 )n+1
avec C = C 1 ou C 2 .
Exemple 5.2
La fonction f est holomorphe dans D et sur sa frontière, car les singularités −1 et −3 sont à
l’extérieur D . Donc f admet un développement en série de Laurent centré à l’origine z0 = 0.
• Si | z| > 32 > 1, on a
à ! µ ¶n
1 1 1 1X 1 X (−1)n−1 1 1
= = − = = − 2 +...
z + 1 z 1 + 1z z nÊ0 z nÊ1 zn z z
n
1 1 1 1 X ³ z ´n X n z 1 z z2
= = − = ( −1) = − + −...
z + 3 3 1 + 3z 3 nÊ0 3 nÊ0 3n+1 3 9 27
1 1 1 1 1 1 z z2
µ ¶
f ( z) = − = ...− 2 + − + − +...
2 z+1 z+3 2z 2 z 6 18 54
Exemple 5.3
Exemple 5.4
pour tout 0 < | z + 1| < 1, puisque | − z+2 1 | = | z+2 1| < 1, on peut écrire
1 1 1 1 1X z + 1 n X (−1)n
µ ¶
= = = − = ( z + 1)n .
z + 3 z + 1 + 2 2 1 + z+2 1 2 nÊ0 2 nÊ0 2 n+1
D’où
1 X (−1)n 1 1 1
f ( z) = = n +1
( z + 1)n−1 = − + ( z + 1) − . . .
( z + 1)( z + 3) nÊ0 2 2( z + 1) 4 8
Exemple 5.5
1
Développons en série de Laurent la fonction f ( z) = e z dans C∗ .
wn
Rappelons que e w = nÊ0 n! , w ∈ C, alors pour w = 1z on a
P
1 X 1 1 1 1
ez = n
= . . . + 3 + 2 + + 1.
nÊ0 n! z 6z 2z z
Classification de singularité
• Pôles
Si la forme (5.1) de f dans laquelle la partie principale ne possède qu’un nombre fini de
termes donnés par
a −1 a −2 a −3 a −n
+ + +...+ ,
z − z0 ( z − z0 )2
( z − z0 )3 ( z − z0 ) n
où a −n 6= 0, alors z = z0 est appelé un pôle d’ordre n. En particulier, si n = 1, alors z = z0
est dit pôle simple.
Si z = z0 est un pôle de f alors lim z→ z0 f ( z) = ∞.
Exemple 5.6
1
z0 = −1 est un pôle simple pour la fonction f ( z) = (z+1)(z +3) décrite dans l’exemple 5.4.
• Singularités apparentes
Si une fonction uniforme f n’est pas définie en z = z0 mais lim z→ z0 f ( z) existe, alors z = z0
est appelée une singularité apparente. Dans un pareil cas on définit f ( z) pour z = z0
comme étant égal à lim z→ z0 f ( z).
Exemple 5.7
Si f ( z) = sinz z alors z = 0 est une singularité apparente car f (0) n’est pas défini mais
lim z→0 sinz z = 1. On définit f (0) = lim z→0 sinz z = 1. On remarque que dans ce cas
sin z 1 z3 z5 z7 z2 z4 z6
½ ¾
= z − + − +... = 1− + − +...
z z 3! 5! 7! 3! 5! 7!
• Singularités essentielles
Si f est uniforme alors toute singularité qui n’est ni un pôle ni une singularité appa-
rente est appelée une singularité essentielle. Si z = z0 est une singularité essen-
tielle de f ( z), la partie principale du développement de Laurent possède une infinité
de terme.
Exemple 5.8
1
Le développement de e z s’écrivant
1 1 1 1
ez = 1+ + + +...
z 2! z2 3! z3
on en déduit que z = 0 est une singularité essentielle.
SMP3 :
C o u rs d ’ A n a ly s e 3
Partie VI :
H a m i d E Z Z A H R AO U I
Sommaire
1 Résidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Calcul des résidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Pôles simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Pôles d’ordre m . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Point singulier essentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Le théorème des résidus de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Applications du théorème des résidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1 Lemmes préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Calcul de quelques intégrales réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
R −∞
2.2.1 Intégrale du type −∞ f (x)dx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Intégrale du type −∞ f (x)e iα x dx, α ∈ R
R +∞
2.2.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
R 2π
2.2.3 Intégrale du type 0 R(cos t, sin t)dt . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1
Théorème des résidus 2
1. Résidus
+∞
a n ( z − z 0 ) n = a 0 + a 1 ( z − z 0 ) + a 2 ( z − z 0 )2 + . . .
X
f ( z) =
n=−∞ (1.1)
a −1 a −2 a −3
+ + + +...
z − z0 ( z − z0 )2 ( z − z0 )3
avec
1 f ( z)
I
an = dz n = −2, −1, 0, 1, 2, · · · (1.2)
2π i C ( z − z0 )n+1
Dans le cas particulier n = −1, on a
1
I
a −1 = f ( z) dz.
2π i C
Définition 1.1 On appelle le résidu de f au point z0 qu’on note Res( f , z0 ), le nombre complexe
1
I
a −1 = Res ( f , z0 ) = f ( z) dz
2π i C
Pour calculer le résidu d’une fonction f en un point z0 , nous avons le choix d’utiliser la définition
ou le développement de f en série de Laurent. Dans certains cas on peut le calculer de manière
plus simple.
Proposition 1.1
p( z)
2. Si la fonction z → f (z) = q( z) admet un pôle simple au point z0 , avec q(z0 ) = 0 et q0 (z0 ) 6= 0
alors
p (z0 )
Res( f , z0 ) =
q0 (z0 )
Exemple 1.1
(9z+ i)
La fonction z → f ( z) = admet un pôle simple au point z0 = i et
( z3 + z)
(9 z + i ) (9 z + i ) 10 i
Res( f , i ) = lim( z − i ) ¡ 3 ¢ = lim( z − i ) = = −5 i.
z→ i z +z z→ i z( z + i )( z − i ) −2
Proposition 1.2
1 d m−1 £
(z − z0 )m f (z) .
¤
Res ( f , z0 ) = lim m −1
z→ z0 (m − 1)! dz
Exemple 1.2
25z
La fonction z → f ( z) = (z+4)(z −1)2
admet un pôle d’ordre m = 2 au point z0 = 1. Donc,
1 d 2−1 25 z
· ¸
2
Res ( f , 1) = lim ( z − 1) .
z→1 (2 − 1)! dz2−1 ( z + 4)( z − 1)2
h 25 z i0
= lim
z →1 z + 4
25( z + 4) − 25 z
= lim
z →1 ( z + 4)2
100
= lim
z→1 ( z + 4)2
=4
Si z = z0 est un point singulier essentiel, le résidu peut parfois être trouvé en utilisant des
développements en série connus.
Exemple 1.3
1
Si f ( z) = e− z , alors z = 0 est un point singulier essentiel et d’après le développement connu
u2 u3
eu = 1 + u + + +...
2! 3!
avec u = − 1z , on trouve
1 1 1 1
e− z = 1 − + 2
− +...
z 2! z 3! z3
1
où l’on voit que le résidu en z = 0 étant le coefficient de z sa valeur est Res ( f , 0) = −1.
Théorème 1.1
Exemples 1.1
1) : Calculons l’intégrale :
1
I
6
dz, où D = { z ∈ C : 0 É Im z É 2, | Re z| É 2}.
C z +1
et C est la frontière de D .
1
La fonction f ( z) = z6 +1
admet des pôles simples qui sont les
racines sixièmes de −1 :
π π 5π 5π π π
z0 = e i 6 , z1 = e i 2 , z2 = e i 6 , z3 = e − i 6 , z4 = e − i 2 , z5 = e − i 6 ,
π π 5π p(z)
mais seuls z0 = e i 6 , z1 = e i 2 , z2 = e i 6 sont à l’intérieur de C . On a f ( z) = q(z) , où p( z) = 1 et
q( z) = z6 + 1. Puisque
5π
q0 ( z)¯ z= z0 = 6 z5 ¯ = 6ei
¯ ¯
q ( z0 ) = 0 et iπ
6 6= 0,
z= e 6
alors,
p ( z 0 ) 1 − i 5π
Res ( f , z0 ) = = e 6.
q 0 ( z0 ) 6
De la même manière on trouve :
5π
Res ( f , z1 ) = 61 e− i 2
25π
Res ( f , z2 ) = 61 e− i 6 .
D’après le théorème des résidus on obtient
I
1 X2 2
6
dz = 2π i Res ( f , z k ) = π.
C z +1 k=0 3
z3 +1
H
2) : Calculer Cr f ( z) dz où f ( z) = z2 +1
et C r est le cercle
centré à l’origine et de rayon r, r 6= 1.
z3 +1
La fonction z 7→ f ( z) = z2 +1
possède deux pôles z1 = i et z2 = − i , et on a
z 3 + 1| z = i z3 + 1| z= i 1 − i −1 − i
Res( f , i ) = ¡ ¯ = = = ,
¢0 ¯
z2 + 1 ¯ 2 z | z= i 2i 2
z= i
et
z3 + 1| z=− i z3 + 1| z=− i 1 + i −1 + i
Res( f , − i ) = ¡
¯ = = = .
¢0 ¯
z2 + 1 ¯ 2 z| z=− i −2 i 2
z=− i
H
Notons que pour 0 < r < 1, l’intégrale C r f ( z) dz = 0 car la fonction f est holomorphe à
l’intérieur de C r et sur C r .
Maintenant, pour r > 1, on a
z3 + 1 −1 − i −1 + i
I µ ¶
dz = 2π i (Res( f , i ) + Res( f , − i )) = 2π i + = −2π i.
Cr z2 + 1 2 2
Proposition 2.1
Démonstration
Mπ
¯Z ¯ Z
M M
| f ( z)| dz É k L ΓR = k πR = k−1 ,
¯ ¯
¯ f ( z) dz¯¯ É
¯
ΓR ΓR R R R
Mπ
¯Z ¯
¯ ¯
lim ¯¯ f ( z) dz¯¯ É lim k−1 = 0 ( car k > 1).
R →∞ ΓR R →∞ R
R
Par conséquent, limR →+∞ ΓR f ( z) dz = 0.
Proposition 2.2
Démonstration
Par conséquent,
¯Z ¯ Z π¯
¯ iαR e it
³ ´³ ´¯
iα z it it ¯
¯ ¯
¯ e f ( z ) dz ¯É ¯ e f R e iR e ¯ dt
ΓR
¯ ¯
0
Z π¯ ³ ´¯
¯ iαR cos t −αR sin t it ¯
= ¯ e e f R e ¯ Rdt
0
Z π ¯ ³ ´¯
= R e−αR sin t ¯ f R e it ¯ dt
¯ ¯
0
M
Z π .
É k−1 e−αR sin t dt
R 0
Z π Z π
M h 2 −αR sin t i
= k−1 e dt + e−αR sin t dt
R π
0 2
Z π
2M 2
= k−1 e−αR sin t dt ( on fait un changement de variable s = π − t)
R 0
D’autre part, on a
2t
, ∀ t ∈ [0, π/2].
sin( t) Ê
π
En effet, pour t = 0 on a l’égalité. Pour t ∈]0, π/2], il suffit, par exemple, d’appliquer le
théorème des accroissement finis à la fonction h définie sur ]0, π/2] par
sin( t)
h( t) = .
t
Vu que α > 0 et k > 0, nous avons alors,
Z π
2 M h −π −αR 2 t i t= π2
¯Z ¯
iα z 2M 2 2t
e−αR π dt = k−1
¯ ¯
¯ e f ( z) dz¯ É k−1
¯ e π
¯
ΓR R 0 R 2α R t=0
.
πM ³ ´
= 1 − e−αR −→ 0, lorsque R → +∞
αR k
Alors, Z
lim e iα z f (z)dz = 0, ∀α ∈ R∗+ .
R →+∞ ΓR
R −∞
2.2.1. Intégrale du type −∞ f ( x) dx
Théorème 2.1
M
∃ M > 0, ∃ k > 1 : | f (z)| É pour z = R e it , et R assez grand ,
Rk
alors, Z +∞ n
X
f (x)dx = 2π i Res ( f , z k ) .
−∞ k=1
Démonstration
Or,
Z Z +R
f ( z) dz = f ( x) dx.
[−R,+R] −R
Cas particulier :
p(z)
Si f ( z) = q(z) où p et q sont des polynômes avec deg( q) Ê deg( p) + 2 et aucun des zéros de
q n’étant réel, alors la formule précédente est valable, les z k étant les zéros de q tels que
Im z k > 0.
Exemple 2.1
Calculons l’intégrale
+∞ x2
Z
¡ ¢¡ ¢ dx.
−∞ x2 + 1 x2 + 4
2
Soit f ( z) = z2 +1z z2 +4 .
¡ ( ¢)(¡ ) ¢
On a deg z2 + 1 z2 + 4 = 2 + deg z2 , et les pôles de f ( z)
d’imaginaire strictement positif, sont z = i et z = 2 i et
ils sont simples, donc
z2 i
Res( f , i ) = lim( z − i ) ¡ ¢¡ ¢= ,
z→ i z2 + 1 z2 + 4 6
z2 −i
½ ¾
Res( f , 2 i ) = lim ( z − 2 i ) ¡
2
¢¡
2
¢ = .
z→2i z +1 z +4 3
Pour R suffisamment grand, d’après le théorème des résidus, on a
z2 i i π
Z ½ ¾
¡ ¢¡ ¢ dz = 2π i {Res( f , i ) + Res( f , 2 i )} = 2π i − = .
2 2
z +1 z +4 6 3 3
CR
Autrement dit,
R x2 z2 π
Z Z
¡ ¢¡ ¢ dx + ¡ ¢¡ ¢ dz = .
−R x2 + 1 x2 + 4 ΓR z2 + 1 z2 + 4 3
M
D’autre part, puisque lim R 2 | f (R e it )| = 1, on montre que | f ( z)| É R2
pour z = R e it et
R →+∞
z2
Z
lim ¡ ¢¡ ¢ = 0,
R →+∞ ΓR z2 + 1 z2 + 4
f ( x) e iα x dx, α ∈ R
R +∞
2.2.2. Intégrale du type −∞
Théorème 2.2
Soit f une fonction holomorphe dans le demi plan I mz Ê 0 sauf en un nombre fini de points
singuliers isolés z1 , z2 , · · · , z n . Supposons que
M
∃ M > 0, ∃ k > 1 : | f (z)| É pour z = R e it , et R assez grand ,
Rk
alors, Z +∞ ³ ´
f (x)e iα x dx = 2π i Res f (z)e iα z , z k , si α > 0
X
−∞ Im z k >0
Z +∞ ³ ´
f (x)e iα x dx = −2π i Res f (z)e iα z , z k , si α < 0
X
−∞ Im z k <0
Démonstration
Puisque C R = ΓR ∪ [−R, +R ], on a
Z Z ³ ´
f ( z) e iα z dz + f ( z) e iα z dz = 2π i Res f ( z) e iα z , z k .
X
[−R,+R] ΓR Im z k >0
Or Z Z +R
iα z
f ( z) e dz = f ( x) e iα x dx.
[−R,+R] −R
Donc,
Z +R ³ ´ Z
iα x iα z
f ( z) e iα z dz.
X
f ( x) e dx = 2π i Res f ( z) e , zk −
−R Im z k >0 ΓR
Proposition 2.4
Soit f une fonction intégrable possédant un nombre fini de pôles z k avec Imz k 6= 0, k = 1, 2, . . . , n,
alors
f (z)e− iξ z , z k , si ξ < 0
(
2π i
P ¡ ¢
Im z k >0 Res
fb(ξ) =
−2π i Im zk <0 Res f (z)e− iξ z , z k , si ξ > 0
P ¡ ¢
Démonstration
Puisque f est intégrable, alors elle vérifie l’hypothèse de la proposition 2.3, donc,
Z
lim f ( z) e− iξ z dz = 0, pour ξ < 0.
R →+∞ ΓR
Exemple 2.2
1
f ( x) = .
x2 + 1
1
Comme z2 + 1 = 0 pour z = i et z = − i , alors ces valeurs de z sont les pôles simples de z2 +1
et on a
e− iξ z e − i ξ z ¯ z= i e − i ξ z ¯ z= i e ξ
µ ¶ ¯ ¯
Res 2 ,i = ¡ ¢0 ¯¯ = =
z +1 z2 + 1 ¯ 2 z | z= i 2i
z= i
.
e− iξ z ¯ z=− i e− iξ z ¯ z=− i
µ − iξ z
e−ξ
¯ ¯
e
¶
Res 2 , −i = ¡ ¢0 ¯¯ = =
z +1 2
z +1 ¯ 2 z| z=− i −2 i
z=− i
D’où
2π i Res e−2 iξ z , i , si ξ < 0 2π i eξ , si ξ < 0
³ ´ ³ ´
fˆ(ξ) = z³ +1
= ³ 2i ´ = π e−|ξ|
−2π i Res e−2 iξ z , − i , si ξ > 0 −2π i e−ξ , , si ξ > 0
´
z +1 −2i
Exemple 2.3
2
Rappel : Pour α > 0, la fonction x 7→ e−α x est continue sur [0, +∞[ et négligeable devant
2
1
x2
en +∞ car lim x2 e−α x = 0. Puisque la fonction x 7→ est intégrable sur [0, +∞[, 1
x2
,
x→+∞
2 2
on en déduit que x 7→ e−α x est intégrable sur [0, +∞[ et donc, 0 e−α x d x existe. Cette
R +∞
z2
−2
R
On considère CR e où C R désigne le rectangle
d’extrémités −R , R , R + i ξ et R − i ξ où ξ > 0.
x2 z2
La fonction z → e− 2 n’a aucune singularité à l’intérieur de C R , donc e− 2 = 0, autrement
R
CR
dit,
Z R 2
Z ξ (R + i y)2
Z −R ( x + i ξ )2
Z 0 (− R + i y )2
− x2 − −
e dx + e 2 id y + e 2 dx + e− 2 id y = 0.
−R 0 R ξ
On a
ξ ξ¯ ξ
¯Z ¯ Z ¯ ¯
(R + i y)2 ( R + i y )2 ¯ − R 2 + y2
Z
− ¯ e− 2 ¯ d y =
¯ ¯
¯
¯ e 2 id y¯¯ É ¯ ¯ e 2 d y → 0 quand R → +∞.
0 0 0
R0 (−R + i y)2
De même, ξ e− 2 id y → 0 quand R → +∞.
Donc, par passage à la limite lorsque R → +∞, on obtient
Z +∞ Z +∞
2 ( x + i ξ )2
− x2
e dx − e− 2 dx = 0,
−∞ −∞
ce qui donne Z +∞
−
( x + i ξ )2
Z +∞ x2 p
e 2 dx = e− 2 dx = 2π.
−∞ −∞
Par conséquent,
Z +∞
− x2
2
− iξ x −
ξ2
Z +∞ ( x + i ξ )2 p ξ2
fb(ξ) = e e dx = e 2 e− 2 dx = 2π e − 2 .
−∞ −∞
R 2π
2.2.3. Intégrale du type 0 R (cos t, sin t) dt
Soit R (sin t, cos t) une fonction rationnelle en sin t et cos t : Posons z = e it , alors
z + z−1 z − z−1
cos t = , sin t = .
2 2i
−1 −1
D’où, R (sin t, cos t) = R ( z+2z , z−2iz ). Posons,
³ z + z−1 z − z−1 ´
f ( z) = R , .
2 2i
On a le résultat suivant.
Théorème 2.3
Démonstration
f (z)
Si la fonction z a un nombre fini de singularités z1 , . . . , z n , à l’intérieur de C , d’après le
Exemple 2.4
Calculons l’intégrale Z 2π 1
dt.
0 5 + 3 sin t
D’après le théorème précédent, on a
Z 2π 1
I
1 dz
I
2
I
2
dt = = 2
dz = dz.
5 + 3 sin t z− z−1 iz | z|=1 3 z + 10 iz − 3 | z|=1 (3 z + i )( z + 3 i )
0 | z|=1 5+3 2i