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Analyse 3
Année académique 2018-2019
1 Eléments de topologie 1
1.1 Topologie de R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Voisinage d’un point dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.2 Point d’accumulation d’un ensemble, ensemble dérivé . . . . . . 3
1.1.3 Point adhérent, adhérence, fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.4 Point intérieur-Intérieur-Ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.5 Compacts, ensembles compacts de R . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Topologie d’un espace métrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.1 Généralités sur les espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.2 Espaces métriques complets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.3 Espaces métriques compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.4 Suites et espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.5 Fonction continue entre deux espaces métriques . . . . . . . . . . 11
1.3 Topologie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.1 Définition et exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.2 Voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.3 Adhérence, Intérieur, Extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.4 Espace topologique séparé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.5 Limite d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.6 Limite d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.7 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
ii
Patrick Njionou,S.
2.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
6 Transformée en Z 70
6.1 Rappels sur les séries numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
6.2 Transformée en Z, Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
6.2.2 Convergences de la transformée en z . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
6.2.3 Exemples de transformée en z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
6.2.4 Inversion d’une transformée (détermination d’un original) . . . . 73
6.2.5 Propriétés de la transformée en z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
6.2.6 Décalage et transformée bilatérale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.3 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
6.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Eléments de topologie
1.1 Topologie de R.
Nous supposons connu dans cette section les propriétés élémentaires de l’ensemble
des nombres réels : les notions de minorant, de majorant, de bornes supérieure et
inférieures puis de leur caractérisation, du caractère archimédien de l’ensemble R.
B( a, r ) = { x ∈ R/ | x − a| < r } =] a − r, a + r [
B( a, r ) = { x ∈ R/ | x − a| ≤ r } = [ a − r, a + r ]
Proposition 1.2. Soit a un réel et r > 0. Pour tout y ∈ B( a, r ), il existe toutjous une boule de
centre y contenue dans B( a, r ).
1
Patrick Njionou,S.
Démonstration. Soit a un réel et r > 0. Soit y ∈ B( a, r ), trouvons ρ > 0 tel que B(y, ρ) ⊂
B( x, a).
Posons θ = min{ a + r − y, y − ( a − r )}. Nous allons montrer que B(y, θ ⊂ B( a, r ).
— Si y = a alors θ = r et B(y, θ ) = B( a, r ).
— Si y < a alors θ = y − ( a − r ) et on a a − r < y − θ < y < y + θ < a + r donc
B(y, θ ) ⊂ B( x, a)
— Si y > a alors θ = a + r − y, ainsi a − r < y − θ < y < y + θ < a + r donc
B(y, θ ) ⊂ B( x, a)
Voisinages
Définition 1.2 (Voisinage de a). Soit V une partie de R et a ∈ R. On dit que V est un
voisinage de a s’il existe une boule ouverte de centre a et qui est contenue dans V. Da façon
précise, V est un voisinage de a s’il existe r > 0 tel que B( a, r ) ⊂ V.
On note V( a) l’ensemble des voisinages de a.
Proposition 1.3. 1. V( a) 6= ∅
2. ∀V ∈ V( a), a ∈ V
3. ∀U, V ∈ V( a), U ∩ V ∈ V( a)
4. ∀U ∈ V( a), ∀V ⊂ R, U ⊂ V ⇒ V ∈ V( a)
5. ∀V ∈ V( a), ∃U ∈ V( a) et ∀b ∈ U, U ∈ V(b).
Proposition 1.4. Soient a et b deux réels distincts, il existe U ∈ V( a) et V ∈ V(b) tels que
U ∩ V = ∅. On dit dans que R est séparé.
| a−b|
Démonstration. Poser r = 3 et predre U = B( a, r ), V = B(b, r ).
∀V ∈ V( x ), A ∩ [V \{ x }] 6= ∅
Remarque 1.1. Il sera souvent plus facile d’utiliser cette proposition pour montrer qu’un
élément d’un ensemble est point d’accumulation.
Proposition 1.7. Soient A ⊂ R et x ∈ R, les propriétés suivantes sont équivalentes :
1. x ∈ A0 .
2. ∀r > 0, B∗ ( x, r ) ∩ A est infinie.
Démonstration. (Non obligatoire)
— Si pour tout r > 0, B∗ ( x, r ) ∩ A est infinie, alors pour tout r > 0 B∗ ( x, r ) ∩ A 6= ∅
donc x ∈ A0 .
— Supposons maintenant que x ∈ A0 . Supposons qu’il existe r > 0 tel que B∗ ( x, r ) ∩
A soit finie. Comme x ∈ A0 , on a B∗ ( x, r ) ∩ A 6= ∅, posons alors B∗ ( x, r ) ∩
A = { x1 , x2 , ..., x p }. Il est clair que pour tout i ∈ {1, 2, ..., p}, xi 6= x. R étant
séparé, il existe ε i > 0, ri > 0 tel que B( x, ε i ) ∩ B( xi , ri ) = ∅, ce qui en-
traı̂ne que B∗ ( x, ε i ) ∩ B∗ ( xi , ri ) = ∅ d’où xi ∈
/ B∗ ( x, ε i ) pout tout i. Posons alors
θ = min{ε i , 1 ≤ i ≤ p}. On a B ( x, θ ) ⊂ B∗ ( x, ε i ) pour tout i. Posons ensuite
∗
γ = min{θ, r }.
γ ≤ r = B∗ ( x, γ) ⊂ B∗ ( x, r )
= B∗ ( x, γ) ∩ A ⊂ B∗ ( x, r ) ∩ A
= B∗ ( x, γ) ∩ A ⊂ { x1 , x2 , ..., x p }
De plus γ ≤ θ ⇒ B∗ ( x, γ) ⊂ B∗ ( x, θ ). Mais :
/ B∗ ( x, ε i ) ⇒ xi ∈
∀i ∈ {1, 2, ..., p} xi ∈ / B∗ ( x, θ )
/ B∗ ( x, γ)
⇒ xi ∈
/ B∗ ( x, γ) ∩ A
⇒ xi ∈
Par conséquent B∗ ( x, γ) ∩ A = ∅. Ce qui contredit le fait que x ∈ A0 .
Corollaire 1.1. 1. Si A est une partie finie de R, A n’admet pas de point d’accumulation.
2. Z n’admet pas de point d’accumulation.
/ A0 ∪ B0 ⇔ x ∈
x∈ / A0 et x ∈/ B0
⇔ ∃r1 , r2 > 0/B∗ ( x, r1 ) ∩ A = ∅ et B∗ ( x, r2 ) ∩ B = ∅
4. ∀n ∈ N, Sn ∩ A est infini
5. ∀n ∈ N, xn ∈ Sn ∩ A
6. ∀n, p ∈ N, n 6= p ⇒ xn 6= x p .
On obtient les résultat suivants :
Sn 6 = ∅
T
Résultat 1.
n ∈N
d’après 1.,3. et l’axiome de continuité.
Résultat 2. ∃µ ∈ R/ Sn = { µ }
T
n ∈N
d’après le résultat 1 et le point 2. car lim d(Sn ) = 0
Résultat 3. (un ) converge vers µ.
En effet, xn ∈ Sn , µ ∈ Sn donc pour tout n, | xn − µ| ≤ d(Sn ) → 0.
Résultat 4. µ ∈ A0
x ∈ A ⇔ ∀V ∈ V( x ), V ∩ A 6 = ∅
Démonstration. Découle du fait que tout voisinage de x contient une boule centrée en
x.
Proposition 1.12. Soit A ⊂ R et soit x ∈ R, les deux propositions suivantes sont équivalentes :
1. x ∈ A
2. Il existe une suite d’éléments de A qui converge vers x.
évidemment la suite ( an ) est une suite d’éléments de A qui converge vers x (car
1
en effet | an − x | < n+ 1 → 0.
— Réciproquement, supposons qu’il existe une suite ( an ) d’éléments de A qui
converge vers x. Montrons que x ∈ A.
Soit R > 0, comme ( an ) converge vers x, il existe NR ∈ N tel que pour tout
n ∈ R, n > NR ⇒ |un − x | < R. Posons k = NR + 1. Alors k > NR donc
| ak − x | < R, d’où ak ∈ B( x, R), mais ak ∈ A, donc ak ∈ B( x, R) ∩ A et par
conséquent, B( x, R) ∩ A 6= ∅, ainsi x ∈ A.
1.3.2 Voisinage
Définition 1.22. Soit ( X, τ ) un espace topologique. Soit x ∈ X, on appelle voisinage de x
toute partie de X qui contient un ouvert contenant x.
Proposition 1.30. Soit ( X, τ ) un espace topologique, O est un ouvert de X si et seulement si
O est voisinage de chacun de ces points.
Proposition 1.31. Soit ( X, τ ) un espace topologique et soit A ⊂ X, alors A est le plus petit
fermé contenant A.
Définition 1.25 (Densité). Soit ( X, τ ) un espace topologique et soit A ⊂ X. On dit que A est
dense dans X si A = X.
Définition 1.26. Soit ( X, τ ) un espace topologique. On dit que X est séparable s’il admet une
partie dénombrable dense.
Intérieur
Définition 1.27. Soit ( X, τ ) un espace topologique , A ⊂ X et x ∈ A. On dit que x est
intérieur à A s’il existe un voisinage de x inclu dans A. L’ensemble des points intérieurs à A
◦
est noté A et est appelé intérieur de A.
◦
Proposition 1.32. A est le plus grand ouvert contenu dans A.
◦
Corollaire 1.9. A est ouvert si et seulement si A = A.
◦ ◦
Corollaire 1.10. CX A = CX A et CX A = CX A.
Extérieur, Frontière
Définition 1.28. CX A est appelé l’extérieur de A.
Exercice 1.1. 1. Soit X = {0, 1} et = {∅, {0}, X }. Montrer que est une topologie. Est-
elle séparée ?
2. Soit X un ensemble infini. On pose τ = { A ⊂ X | A = ∅ ou Ac est fini } où Ac est le
complémentaire de A. Montrer que τ est une topologie sur X.
Exercice 1.2. Soit X = { a, b, c, d, e}. Les ensembles suivants forment-ils des familles d’ouverts
sur X :
O1 = { X, ∅, { a}, { a, b}, { a, c}}
O2 = { X, ∅, { a, b, c}, { a, b, d}, { a, b, c, d}}
O3 = { X, ∅, { a}, {e}, {b, c}, { a, e, b, c}}.
Exercice 1.3. Soit ( X, O) un espace topologique tel que O = {∅, X, A, B}. A quelle conditions
satisfont A et B ?
Exercice 1.4. Soit C l’ensemble des fonctions continues de [0, 1] vers R. Pour toute f ∈ C et
ε > 0 on définit :
Z 1
M( f , ε) = { g/ | f − g|dt < ε}
0
Montrer que la famille M = { M ( f , ε)| f ∈ C, ε > 0} est une base de topologie.
Même question avec la famille U ( f , ε) = { g/ sup | f ( x ) − g( x )| < ε}.
x
l = lim f ( x ) ⇒ l ∈ f ( A)
x→a
x∈ A
1.3.7 Continuité
Définition 1.33. Soient ( X, τ ) et ( X 0 , τ 0 ) deux espaces topologiques. Soit a ∈ X. Soit f : X →
X 0 une fonction. On dit que f est continue au point a si ∀V 0 ∈ V( f ( a)), f −1 (V ) ∈ V( a).
∀V ∈ V( f ( a)), ∃U ∈ V( a) telque∀ x ∈ X, x ∈ U ⇒ f ( x ) ∈ V
Dans tout ce chapitre, R est l’ensemble des nombres réels, C désigne l’ensemble des
nombres complexes. U sera en général un ouvert non vide de C. On munit C de son
module | | et de la topologie qu’il définit.
Définition 2.3. Soit α et β deux réels tels que α < β. On considère deux fonctions
x, y : [α, β] → R qu’on supposera continues à dérivées continues. On appellera chemin dans
le plan complexe l’ensemble des points {γ(ξ ) = x (ξ ) + iy(ξ ), ξ ∈ [α, β]}, un chemin est
donc vu comme une application continûment dérivable d’un intervalle (ou d’une réunion d’in-
tervalles de R) dans C. On dira souvent le chemin γ. L’ensemble γ([ a, b]) est appelé image du
chemin γ et [α; β] est la source.
Définition 2.4. Soit γ un chemin défini comme ci-dessus. On dira que γ est un lacet ou un
circuit si γ( a) = γ(b).
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Patrick Njionou,S.
Remarque 2.3. Tout chemin est équivalent à un chemin dont la source est [0, 1].
Exemple 2.1. Si z1 et z2 sont deux points de C alors l’application γ : [0, 1] → C définie par
γ(t) = tz1 + (1 − t)z2 est un chemin d’image notée [z1 , z2 ].
Définition 2.6. Soit Ω une partie non vide de C. On dit que Ω est un ouvert de C si ∀z ∈ Ω,
∃r > 0 tel que B(z, r ) ⊂ Ω.
Définition 2.7. Soit Ω un ouvert de C et z un point de C. On dit que z est un point du bord
de Ω et on note z ∈ ∂Ω si z ∈/ Ω et ∀r > 0, B(z, r ) ∩ Ω 6= ∅. L’ensemble ∂Ω est appelé le
bord de Ω.
Définition 2.8. On dira qu’un ouvert U de C est connexe si deux points quelconques de U
peuvent être joints par un ligne continue et entièrement contenue de U. En d’autres termes U
est connexe si pour deux points quelconques a et b dans U, il existe un chemin joignant a à b.
f ( x0 + t ) − f ( x0 )
lim = l.
t →0 t
On note alors dans ce cas f 0 ( x0 ) = l.
f ( x )− f ( x0 )
Remarque 2.4. On définit de façon équivalente f 0 ( x0 ) = lim x − x0 .
x → x0
Remarque 2.5. Toutes les propriétés des dérivées connues dans R sont conservées.
P( x + h, y) − P( x, y) Q( x + h, y) − Q( x, y) ∂P( x, y) ∂Q( x, y)
f 0 (w) = lim + i lim = +i
h →0 h g →0 h ∂x ∂x
D’autre part pour t purement imaginaire, on a
P( x, y + g) − P( x, y) Q( x, y + g) − Q( x, y) ∂P( x, y) ∂Q( x, y)
f 0 (w) = lim + i lim = −i +
g →0 ig g →0 ig ∂y ∂y
et
∂Q( x, y) ∂Q( x, y)
Q( x + h, y + g) − Q( x, y) = h +g + β(t)|t|, lim β(t) = 0.
∂x ∂y t →0
Corollaire 2.2. Soit f une fonction définie sur un ouvert simplement connexe U de C et Re( f )
sa partie réelle (ie Re( f (z)) = P( x, y)). Si P est constante, alors f est constante.
Pour les coordonnées polaires, les conditions de Cauchy s’écrivent encore :
Définition 2.11. Soit U un ouvert simplement connexe de C. Soit f une fonction dérivable au
sens complexe en tout point de U, on dit que f est holomorphe (ou analytique) dans U.
Remarque 2.6. On démontre (nous ne le ferons pas dans ce cours) qu’une fonction à variable
complexe f est une fois dérivable en un point z0 si et seulement si elle est infiniement dérivable
en z0 . Ce qui permet de donner une nouvelle définition de fonction analytique.
Définition 2.12. Soit U un ouvert simplement connexe de C. Soit f une fonction définie dans
U et à valeurs dans C. On dit que f est analytique en z0 ∈ U s’il existe r > 0 et une suite ( an )
+∞
tels que ∀z ∈ B(z0 , r ), f (z) = ∑ an (z − z0 ).
n =0
Exemple 2.3. On pose f (z) = 1z et γ : [0, 2π ] → C définie par γ(t) = eit = cos t + i sin t.
R 2π
ALors γ0 (t) = ieit et f (γ(t)) = e1it donc γ f (z)dz = i 0 1dt = 2πi.
R
|γ0 (ξ )|dξ.
Rβ
Définition 2.14. La longueur d’un chemin γ de source [α, β] est L[α,β] (γ) = α
Démonstration.
Z Z β Z β Z β
0 0
| f (z)dz| = | f (γ(ξ ))γ (ξ )dξ | ≤ | f (γ(ξ ))||γ (ξ )|dξ ≤ M |γ0 (ξ )|dξ ≤ ML(γ)
γ α α α
Dans l’exemple 2.3, on peut remarquer que l’intégrale de f sur les chemins γ(t) = reit
ne change pas lorsque r varie. On a en général le résultat suivant dû à Cauchy.
Corollaire 2.3. Dans un domaine simplememt connexe, l’intégrale d’une fonction holomorphe
sur un circuit (lacet) est nulle.
D’autres résultats de ce types existent, on peut par exemple citer le fameux théorème
de Goursat (qui est une forme faible du corollaire ci-dessus).
1 dz
Z
Indz0 (γ) = .
2πi γ z − z0
En particulier, si B(z0 , r ) ⊂ U, on a
Z 2π
1 f (z) 1
Z
f ( z0 ) = = f (z0 + reiθ )dθ.
2πi C (z0 ,r ) z − z0 2π 0
(
f (z)− f (z0 )
si z 6= z0 z − z0
Démonstration. Pour z0 ∈ U, considérons la fonction z → Il est
si z = z0 f 0 ( z0 )
clair que qu’elle est continue sur U et holomorphe sauf peut être en z0 . On en déduit
que
1 f ( z ) − f ( z0 )
Z
dz = 0
2πi γ z − z0
Ce qui donne après développement le résultat annoncé.
f ( n ) ( z0 ) f (z) dz
Z
Indz0 (γ) = n + 1
.
n! γ ( z − z0 ) 2πi
En particulier, si B(z0 , r ) ⊂ U, on a
f ( n ) ( z0 )
Z 2π
1 f (z) 1
Z
= = f (z0 + reinθ )dθ.
n! 2πi C (z0 ,r ) ( z − z0 ) n + 1 2πr n 0
On suppose que γ est un lacet tel que Indw (γ) 6= 0. On suppose aussi que f est
holomorphe. Alors on sait d’après la deuxième formule de Cauchy que
1 f (z)
Z
f (w) Indw (γ) = dz,
2πi γ z−w
ce qui permet d’avoir
f (z)
Z
I (w) = dz = 2πiIndw (γ) f (w),
γ z−w
f (z)
Z
I (w) = dz = 2πi f (w).
C (w,r ) z−w
R f (z)
Intégrales de la forme I (w) = γ (z−z0 )n dz
t−w 1
avec u = z−w ,
d’où après la multiplication par 2πi et l’intégration par rapport à t sur γ,
∞
f (t)
on a f 2 (t) = ∑ a−n (z − w)−n avec an = 2πi 1
H
γ (t−w)n−1 qui est exactement la somme
n =0
pour n > 0. La somme complète est alors
+∞
f (z) = f 1 (z) + f 2 (z) = ∑ an (z − w)n .
n=−∞
Il faut remarquer que les intégrales f 1 (z) et f 2 (z) restent les mêmes si on change le
contour dans la couronne. Si on choisit alors Γ = γ = C et |z − w| = ρ, on obtient la
relation
1 f (t)
I
an = dt, n = 0, ±1, ±2, ...
2πi C (t − w)n+1
Exemple 2.1. .bbbbb
z5 + 3
1. Développer la fonction f (z) = en série de Laurent autour du point z0 = 1.
( z − 1)3
Par application du théorème de décomposition en élément simples, on a
4 5 10
f (z) = 3
+ 2
+ + 6 + 3z + z2 .
( z − 1) ( z − 1) ( z − 1)
D’autre part, par Taylor, on a
6 + 3z + z2 = 10 + 5 (z − 1) + (z − 1)2 ,
d’où
4 5 10
f (z) = 3
+ 2
+ + 10 + 5 (z − 1) + (z − 1)2
( z − 1) ( z − 1) ( z − 1)
z2 + 1
2. Donner le développement en série de Laurent de la fonction g(z) =
( z − 2)2 ( z + 3)
1
a. dans la couronne 0 < |z − 2| < 2;
1
b. dans la couronne 0 < |z + 3| < 2.
Définition 2.17. Un point w est un point singulier isolé s’il existe un disque
D : 0 < |z − w| < R, privé de son centre w, dans lequel la fonction est analytique.
Exemple 2.6. .
sin z
1. Pour la fonction z 7→ z , 0 est un point singulier apparent car lim sinz z = 1.
z →0
1
2. Pour f (z) = z−1 , 1 est un pôle.
3. Pour f (z) = sin 1z , 0 est un point singulier essentiel.
Définition 2.19. Une fonction f : C → C est dite entière si elle n’a pas de points singuliers.
Elle est dite méromorphe si elle n’a que des pôles comme points singuliers.
1
I
Res( f , w) = f (z)dz = a−1
2πi C
est égal au coefficient de degré −1. Ce qui donne la possibilité de calculer le résidu indépendemment
de l’intégrale. On peut inverser la définition et ainsi obtenir :
I
f (z)dz = 2πiRes( f , w).
C
Ainsi, la connaissance du résidu permet de calculer l’intégrale de la fonction. Il est clair que le
résidu est complètement indépendant du choix de ε suffisamment petit pour que C ne touche
pas le bord du domaine.
Res( f , w) = 0.
g
Corollaire 2.4. Si f est de la forme f = , les fonctions g,h étant holomorphes, et si w est un
h
zéro simple de h (donc un pôle simple de f ), alors :
g(z) g(w)
Res( f , w) = lim = 0 .
z→w h (z )/ (z − w ) h (w)
1
Res( f , w) = lim [(z − w)n f (z)](n−1) .
( n − 1) ! → w
z
a−n a−(n−1) a −1
f (z) = + + ... + + a0 + ...
(z − w) n ( z − w ) n −1 z−w
Exemple 2.7. .
p
zq , ( p, q ∈ N. Ses pôles sont les q points zk = e
1. Soit f (z) = 1+ z (2k−1)iπ/q , ( k =
1, 2, ..., q). Ces pôles sont bien simples. On déduit alors par le corollaire 2.4 que :
p
zk 1 p +1− q 1 p +1 q
Res( f , zk ) = q −1
= zk = − zk car zk = −1.
qzk q q
z2
2. Soit f (z) = z −1 , il est clair que l’unique pôle de f est w = 1, on a alors
z2
Res( f , 1) = = 1.
1 z =1
3. Soit f (z) = 1
sin z . Les pôles de f sont les zk = kπ avec k ∈ Z. Ce sont des pôles simples.
On a :
1
Res( f , kπ ) = = (−1)k .
cos z z=kπ
Une propriété remarquable des résidus est qu’ils sont additifs. On a le théorème
suivant dû à Cauchy.
Théorème 2.2 (Quatrième théorème de Cauchy). Soit f une fonction continue sur le bord
d’un domaine U dans lequel elle est analytique partout sauf en un nombre fini de points singu-
liers w1 , w2 , ..., wn . Alors pour C, parcouru dans le sens positif, on a
I n
f (z)dz = 2πi ∑ Res( f , w j )
C j =1
R 2π
2.5.1 Intégrales de la forme I = 0
R(cos θ, sin θ )dθ
Dans cette intégrale, R( x, y) désigne un fonction rationnelle de deux variables réelles
x, y que nous supposerons définie (et par conséquent continue) sur la circonférence
x2 + y2 = 1. En posant z = eiθ , on est ramené au calcul de l’intégrale curviligne
h1 1 1 1 i dz
Z
I= R z+ , z,
C 2 z 2i z iz
où C désigne la circonférence |z| = 1, parcourue dans le sens direct.
Soit S la fonction rationnelle
h1 1 1 1 i
S(z) = R z+ , z, .
2 z 2i z
Par hypothèse cette fonction rationelle n’a pas de pôle sur le cercle |z| = 1. Si on
désigne par z1 , z2 , ..., zn les pôles de S contenus dans le disque |z| < 1, alors
n
I = 2π ∑ Res(S, zk ).
k =1
Exemple 2.8. .
1. Soit à calculer l’intégrale
einπ
Z 2π
In (r ) = dθ, (n ∈ N, r ∈ C, |r | 6= 1.
0 1 + r2 + 2r cos θ
Aves les notations précédentes, on a :
1 zn dz 1 zn dz
Z Z
In (r ) = 2 2
= .
i C (1 + r ) z − r ( z + 1) i C (rz − 1)(r − z)
n
La fraction rationnelle S(z) = (rz−1z)(r−z) admet pour pôles les points z = r, z = 1r , un
seul de ces pôles appartient au disque unité |z| < 1.
n
— Si |r | < 1, on a In (r ) = 2πRes( f , r ) = 12πr
−r 2
.
— Si |r | > 1, alors r est dans le disque et In (r ) = 2πRes(S, 1r ) = rn (r2π
1
2 −1) .
p 1.3.5.....(2p − 1)
J2p = 2π2−2p C2p = 2π × .
2.4.6.....(2p)
R +∞P( x )
2.5.2 Intégrale de la forme I = −∞ Q( x )
dx
P, Q désignent deux polynômes, que nous pouvons supposer premiers entre eux.
On remarquera que l’intégrale I est convergente si et seulement si deg Q ≥ deg P + 2
et Q n’a pas de zéro réels, nous nous placerons donc dans ces conditions. Cela étant,
désigons par K R le compact plan défini par les inégalités |z| ≤ R, y = Imz ≥ 0. On
choisit R > 0 assez grand pour que les zéros de Q soient tous contenus dans le disque
| Z | < R, désignons par z1 , z2 , ..., zq , les zéros de Q contenus dans le démi plan supérieur
Imz > 0, on a :
q
P(z) P
Z
dz = 2πi ∑ Res ,z .
∂K R Q ( z ) k =1
Q k
D’autre part, le bord de K se compose du segment [− R, + R] de l’axe réel, parcouru
dans le sens des x croissants, et du demi-cercle γR : |z| = R, y ≥ 0 parcouru dans le
sens direct. On a donc :
Z +∞ q
P( x ) P(z) P
Z
dx + dz = 2πi ∑ Res ,z .
−∞ Q( x ) γR Q(z) k =1
Q k
zP(z)
Comme par hypothèse on a deg Q ≥ deg P + 2, on a lim = 0. Par application
|z|→∞ Q(z)
du lemme de Jordan, on déduit que
P(z)
Z
lim dz = 0,
R→+∞ γR Q(z)
par conséquent on a :
Z +∞ q
P( x ) P
−∞ Q( x )
dx = 2πi ∑ Res
Q
, zk .
k =1
P
On obtient ainsi la valeur de I sans avoir à chercher de primitive de Q.
Exemple 2.9. .
R +∞
1. Soit à calculer l’intégrale I = −∞ x4dx +1
.
Il est clair que P(z) = 1 et Q(z) = z4 + 1, nous somme bien dans les hypothèses du
résultat ci-dessus énoncé, les zéros de Q contenus de le demi plan supérieur sont eiπ/4 et
P
e2iπ/4 . Ces point sont des pôles simples de Q , ainsi
1 iπ/4
1 1
3iπ/4
1
Res 4
, e = 3iπ/4
, Res 4
, e = 3iπ/2
z +1 4e z +1 4e
on déduit que :
Z +∞
dx 1 1 π
= 2iπ ( 3iπ/4 + 3iπ/2 ) = √ .
−∞ x4 +1 4e 4e 2
2.6 Exercices
Exercice 2.1.
1. Representer les courbes suivantes, définies sur [0, 1] :
a. γ1 (t) = 1 + it ;
b. γ2 (t) = e−iπt ;
c. γ3 (t) = eiπt
d. γ4 (t) = 1 + it + t2 .
2. Calculer les intégrales des fonctions f i , i = 1, 2, 3 suivantes chacune sur les contours
γ1 , γ2 , γ3 et γ4 . f 1 (z) = z3 , f 2 (z) = z et f 3 = 1z .
Exercice 2.2. Déterminer s’ils existent les pôles des fonctions suivantes, ensuite trouver
le développement de chacune de ses fonction en série de Laurent autour de ses pôles
puis déterminer de deux façons les résidus de ces fonctions en ces pôles.
2 z ( z −1) z ( z +1)
f 1 (z) = z−1 1 , f 2 (z) = z−z 1 , f 3 (z) = zz−2 , f 4 (z) = (z−2)2 , f 5 (z) = (z−1)(z+2) , f 6 (z) = (z−2z3)6 .
Exercice 2.3.
1. f est une fonction de la variable complexe. Rappeler les relations de Cauchy Rie-
mann pour f holomorphe.
2. Dire si les fonctions suivantes sont holomorphes ou non sur C :
z+1
f ( z ) = z3 , g(z) = (|z| + z)2 , h(z) = zz + z, j(z) = .
|z| + 1
Exercice 2.6. Soit f une fonction paire et admettant l’origine pour pôle. Sans faire de
Res( f , 0) = 0.
calcul, justifier que
1 1
Calculer alors : Res
sin4 z
,0 ; Res z2 ( z6 +1)
;0 ).
Exercice 2.7. Le but de cet exercice est d’établir les lemmes de Jordan qui sont des résultats
imporatants dans le calcul intégral.
1. Soit C un arc de cercle de centre 0 et de rayon R. Si lim sup |z f (z)| = 0, montrer
R →0 z ∈ C
R
que l’on a lim C f (z)dz = 0.
R →0
Exercice 2.8.
1. Rappeler la formule intégrale de Cauchy pour les dérivées n−ièmes puis calculer
les intégrales suivantes où γ est un contour fermé autour du point w :
Exercice 2.9.
1. Rappeler la formule intégrale de Cauchy pour la dérivée n−ième d’une fonction
holomorphe f .
2. Calculer les intégrales suivantes :
z ( z + 1) ( z + 1) n e z
Z Z
I1 = dz; I1 = dz.
C (0,2) (z + 5)(z − 1)n C (0,2) zn
Exercice 2.12. a, b, c et d sont des réels strictement positifs. Calculer l’ intégale sui-
vante : Z +∞
dx
I=
0 ( ax + b)(cx2 + d)
2
R +∞ dx 1
Exercice 2.13. On se propose de calculer l’intégrale 0 1+ x a . On pose f ( z ) = 1+z a .
1. Déterminer les valeurs de a pour lesquelles l’intégrale converge.
2. Soit ε > 0 (assez petit) et R > 0 (assez grand). On considère le domaine de C
définie par D = {z ∈ D, ε < |z| ≤ R, 0 ≤ Argz ≤ 2πa }. Représenter graphique-
ment D.
3. Déterminer les pôles de la fonction f et déterminer celui (ou ceux) qui est (ou
sont) dans D.
4. Soit Γε,R le bord de D. En appliquant le théorème des résidus, déduire des ques-
tions précédentes la valeur de l’intégrale
Z
f (z)dz.
Γε,R
Rieiθ R εieiθ ε
6. Montrer que ≤ a
et ≤ et déduire que
iθ
1 + ( Re ) a R −1 iθ
1 + (εe ) a 1 − εa
Rieiθ εieiθ
Z 2π/a Z 0
lim dθ = 0, lim dθ = 0.
R→+∞ 0 1 + ( Reiθ ) a ε →0 2π/a 1 + (εeiθ ) a
8. Déduire que
Z +∞
1 π
= .
0 1 + xa a sin πa
30
Patrick Njionou,S.
1
Exemple 3.1. La fonction f (t) = est un élément de L1 (R). On a en effet,
1 + t2
Z +∞
| f (t)|dt = 2 lim arctan( x ) = π.
−∞ x →+∞
Définition 3.2. .
1. Soit f ∈ L1 (R), on appelle transformée de Fourier de f la fonction F ( f ) : R → C telle
que
Z +∞
F ( f )(s) = e−2πist f (t)dt.
−∞
Π(t) = 1 si t ∈ [− 12 ; 12 ]
.
Π(t) = 0 si t ∈/ [− 12 ; 12 ]
Π T (t) = T1 si t ∈ [− T2 ; T2 ]
Π T (t) = 0 si t ∈/ [− T2 ; T2 ]
où T est un nombre réel strictement positif. On vérifie aisément que Π T (t) = T Π( T )
1 t
F (λ f + µg) = λF ( f ) + µF ( g).
df
Proposition 3.3 (Transformée d’une dérivée). Si f est continue et si f 0 = dt ∈ L1 ( R ) ,
alors :
F ( f 0 ) : s 7→ 2iπsF ( f )(s).
Démonstration. On a :
Z +∞
0
F ( f )(s) = e−2iπst f 0 (t)dt
−∞
Z +∞
−2iπst ∞
= [e f (t)]+
−∞ + 2πis e−2iπst f (t)dt
−∞
= 2πisF ( f )(s).
Proposition 3.4 (Règle de multiplication par t). Si la fonction t 7→ t f (t) est un signal
stable, alors on a :
d
(F ( f )) : s 7→ −2iπF (t f (t))(s).
ds
La notation abusive F (t f (t)) représente la transformée de Fourier de t 7→ t f (t).
τa f (t) = f (t − a).
1 s
F ( f (ωt)) : s 7→ F ( f (t))( ).
ω ω
Démonstration. Soit ω > 0. Si on pose u = ωt, alors on a
Z +∞ Z +∞
−2iπst 1 s 1 s
F ( f (ωt))(s) = e f (ωt)dt = e−2iπ ω u f (u)du = F ( f (t))( ).
−∞ ω −∞ ω ω
Lemme 3.1. Si f et g sont des signaux stables, alors f ? g est un signal stable.
donc
Z +∞ Z +∞ Z +∞
|( f ? g)(t)|dt = f (u) g(t − u)du dt
−∞ −∞ −∞
Z +∞ Z +∞
≤ | f (u)|| g(t − u)|dudt
−∞ −∞
Z +∞ Z +∞
≤ | g(t − u)|dt | f (u)|du
−∞ −∞
≤ N1 ( f ) N1 ( g) < +∞
F ( f ? g ) = F ( f ) × F ( g ).
3.5 Exercices
Exercice 3.1. Pour un intervalle [ a, b], on appelle indicatrice de [ a, b] la fonction 1[a,b] :
1 si x ∈ [ a; b]
R → R définie par 1[a,b] ( x ) = .
0 si x ∈
/ [ a; b]
Calculer F ( H ) où H est l’indicatrice de [− 21 , 12 ].
2
Exercice 3.2 (CC2008). Soit α > 0 et f (t) = e−αt .
R +∞ 2 √
1. Montrer que −∞ e−u du = π.
2. Vérifier que f (t) = −2αt f (t).
3. On pose F (s) = F ( f )(s). Montrer que F est solution d’une équation différentielle
du premier ordre.
4. En déduire F.
Exercice 3.3 (CC2008). F ( f ) désigne la transformée de Fourier de f . a est un réel stric-
tement positif. On pose f (t) = e−a|t| .
1. Montrer que F ( f )(s) = 2a
a2 +4π 2 s2
.
2. Justifier que
Z +∞
− a|t| 2a 1
e = e2iπst ds.
4π 2 −∞ a2
+ s2
4π 2
3. Par un changement de variable convenable, montrer que la fonction
2
t 7→ 4π − a|t| est la transformée de Fourier de la fonction h : u 7 → 1
2a e a2
+ u2
.
4π 2
1. Soit f une fonction continue de classe C1 par morceaux telle que f et f 0 sont dans
L1 . Trouver F ( f 0 ) en fonction de F ( f ).
2. Soit f ∈ L1 telle que x 7→ x f ( x ) soit dans L1 , quelle est la relation entre F ( f ) et
F ( x f ).
3. Déduire de la question 2 une expression de F ( x n f ) en fonction de F ( f ). L’on
prendra le temps de prouver correctement le résultat.
2a
4. On rappelle que F (e−a|t| )(s) = 2 pour a > 0.
a + 4π 2 s2
Exprimer en fonction de n F (tn e−a|t| )(s) pour un entier naturel n.
R +∞ 2 √
Exercice 3.6. On admet que −∞ e−t dt = π. Soit a un réel strictement positif. On
2
pose f (t) = e−at .
q 2 2
π − π as
1. Montrer que F ( f )(s) = ae .
t2
−
2. On définit pour tout σ > 0 la fonction f σ par f σ (t) = √1 e 2σ2 .
σ 2π
a. Déterminer F ( f σ ).
b. Montrer que f σ1 ? f σ2 = f √σ2 +σ2 .
1 2
x+i
f 0 (x) = f ( x ).
2( x 2 + 1)
3. Déterminer alors f ( x ).
Exercice 3.9.
1
1. Soit a > 0, calculer la transformée de Fourier de la fonction f (t) = a2 + t2
.
2. Soit a, b tels que 0 < a < b. On considère l’équation intégrale
f (t) 1
Z
2 2
dt = 2 .
R ( x − t) + a x + b2
Exercice 3.10.
1. Soit f une fonction continue de classe C1 par morceaux telle que f et f 0 sont dans
L1 . Trouver F ( f 0 ) en fonction de F ( f ).
2. Soit f ∈ L1 telle que x 7→ x f ( x ) soit dans L1 , quelle est la relation entre F ( f ) et
F(x f )
Exercice 3.11. Soit f une fonction de L1 telle que pour tout n ∈ N∗ , t 7→ tn f (t) est
dn
dans L1 . Calculer pour tout n ∈ N∗ , n F ( f ).
dx
Exercice 3.12. On définit f sur R par f ( x ) = e−| x| .
1. Montrer que ( f ? f )( x ) = (1 + | x |)e−| x| .
2. Calculer la transformée de Fourier de f ? f . En déduire que la transformée de
Fourier de la fonction x 7→ (1 + x2 )−2 est la fonction ξ 7→ π2 (1 + |ξ |)e−|ξ | .
4.1 Espaces L p
4.1.1 L’espace L1 .
L’espace L1 .
Soit ( E, B, µ) un espace mesuré, l’ensemble des fonctions µ−intégrables finies est
un espave vectoriel sur R noté L1 ( E, B, µ) :
Z
∀ f ∈ L ( E, B, µ),
1
| f |dµ existe .
Z
On pose pour tout f ∈ L1 ( E, B, µ) N1 ( f ) = | f |dµ. N1 a les propriétés suivantes :
1. N1 ≥ 0 ;
2. N1 (λ f ) = |λ| N1 ( f ) ∀λ ∈ R ;
3. N1 ( f + g) ≤ N1 ( f ) + N1 ( g) ;
mais N1 ( f ) = 0 n’entraine pas formément que f = 0. On peut par exemple prendre
1 si x ∈ Q
Z
E = R, et f ( x ) = , et voir que f ( x )dx = 0 alors que f 6= 0.
0 sinon R
N1 n’est donc pas une norme sur L1 . On souhaite définir un espace sur lequel N1 sera
une norme.
L’espace L1 .
Soit N l’ensemble des fonctions mesurables, nulles µ− presque partout, c’est-à-dire
nulles sauf sur une partie de E de mesure nulle. N est un sous-espace vectoriel de L1 .
On pose
L1 ( E, B, µ) = L1 ( E, B, µ)/N
quotient de L1 par N.
Les éléments de L1 sont des classes de fonctions égales µ−presque partout. Pour tout
f ∈ L1 , on note f˜ la classe de f . On a f˜ = { f + g, g ∈ L1 }.
Définition 4.1. On désigne par L1 ( E, B, µ) l’espace des classes de fonctions intégrables qui
sont égales µ−presque partout.
∀α ∈ L1 , f ∈ α, N1 (α) = N1 ( f ).
N1 est une norme sur L1 .
38
Patrick Njionou,S.
| f + g| p ≤ 2 p sup(| f | p , | g| p ) ≤ 2 p (| f | p + | g| p ),
Démonstration. Psons 0 0
ap bq
f ( a, b) = 0 + 0 − ab,
p q
alors
∂f 0 ∂2 f 0
( a, b) = a p −1 − b, 2
( a, b) = ( p0 − 1) a p −2 .
∂a ∂a
0
Il en résulte que a 7→ f ( a, b) atteint son minimum en a = b1/( p −1) et ce minimum est
0, le résultat en découle.
1
Proposition 4.2 (Inégalité de Hölder). Soit p et q deux réels tels que p, q ≥ 1 et p + 1q = 1.
Alors ∀ f ∈ L p et ∀ g ∈ Lq , f g ∈ L1 et on a l’inégalité
Z 1 Z 1
p q
Z
p q
| f g|dµ ≤ | f | dµ | g| dµ .
Proposition 4.3 (Inégalité de Hölder généralisée). Soit p et q deux réels tels que p, q ≥ 1
et 1p + 1q = 1r . Alors ∀ f ∈ L p et ∀ g ∈ Lq , f g ∈ Lr et on a l’inégalité
Z 1 Z 1 Z 1
r p q
r p q
| f g| dµ ≤ | f | dµ | g| dµ .
1 0 p0 1 0 q0 r | f |p r | g|q
| f 0 g0 | ≤ | f | + | g | = + ,
p0 q0
R R
p | f | p dµ q | g|q dµ
( a + b ) p ≤ 2 p ( a p + b p ).
La conclusion en découle.
L’espace L p .
Z 1/p
p
Si on pose ∀ f ∈ Lp, Np ( f ) = | f | dx , la fonction Np vérifie les propriétés
R
suivantes :
— Np ( f ) ≥ 0 ∀ f ∈ L p
— Np (λ f ) = |λ| Np ( f ) ∀ f ∈ L p et ∀λ ∈ R
— Np ( f + g ) 6 = Np ( f ) + Np ( g ).
Np n’est pas une norme sur L p car Np ( f ) = 0 signifie seulement que f = 0 µ−presque
partout.
On désigne par N l’espace des fonctions nulles µ−presque partout et on pose
L p ( E, B, µ) = L p ( E, B, µ)/N.
f˜ = g̃ ⇔ Np ( f ) = Np ( g).
∀α ∈ L p , Np (α) = Np ( f ), ∀ f ∈ α.
Définition 4.4. Soit E un espace vectoriel sur K, on appelle forme hermitienne sur E toute
application f : E × E → K telle que :
Remarque 4.2. — ∀ x ∈ E, f ( x, x ) ∈ R,
— ∀ x ∈ E, l’application y 7→ f ( x, y) est anti-linéaire.
Exemple 4.1. Soit E un espace vectoriel de dimension finie n sur K, (ei )1≤i≤n une base de E et
n n
f : E × E → K. Si f est une forme hermintienne, alors pour tout x = ∑ xi ei , y = ∑ yi ei ∈
i =1 i =1
E, on a :
n n
f ( x, y) = ∑ ∑ xi ȳ j f (ei , e j ).
i =1 j =1
ϕ : E×E → C
R1
( f , g) 7→ 0 f (t) g(t)dt
∀ x ∈ E, f ( x, x ) ≥ 0.
Définition 4.6. Soit E un espace vectoriel. On appelle produit scalaire sur E toute forme her-
mitienne définie positive sur E.
Démonstration. On suppose ici que l’espace vectoriel est sur R. Soit u, v ∈ H. Pour tout
α ∈ R, on pose
kuk H = 0 ⇔ (u|u) = 0 ⇔ u = 0.
ku + vk H ≤ kuk H + kvk H .
Proposition 4.7 (Continuité du produit scalaire). Soit H un espace de Banach réel ou com-
plexe. Soient (un )n∈N ⊂ H, (vn )n∈N ⊂ H et u, v ∈ H tels que un → u et vn → v dans H,
quand n → +∞. Alors (un |vn ) → (u|v) quand n → +∞.
Démonstration. Il suffit de remarquer, grâce à l’ingéalité de Cauchy-Schwarz, que :
|(un |vn ) − (u|v)| ≤ |(un |vn ) − (un |v)| + |(un |v) − (u|v)| ≤ kun kkvn − vk + kun − ukkvk.
et
4.2.2 Orthogonalité
Soit E un espace préhilbertien.
1. Soit u, v ∈ E. On dit que u et v sont orthogonaux (et on note u⊥v) si (u|v) = 0.
2. On dit que deux parties X et Y de E sont orthogonales et on note X ⊥Y si
∀ x ∈ X, ∀y ∈ Y, ( x |y) = 0.
Théorème 4.2 (Projection sur un convexe fermé non vide). Soit H un espace de Hilbert
(réel ou complexe) et C ⊂ H une partie convexe non vide. Soit x ∈ H. Alors, il existe un et un
seul x0 ∈ C tel que d( x, x0 ) = d( x, C ) = inf d( x, y), (avec d( x, y) = k x − yk H ).
y∈C
On note x0 = PC ( x ). PC est donc une application de H dans H (dont l’image est égale à C).
On écrit souvent PC x au lieu de PC ( x ).
Démonstration. .
Existence de x0 On pose d = d( x, C ) = inf d( x, y). Comme C 6= ∅, il existe une suite
y∈C
(yn )n∈N ⊂ C telle que d( x, yn ) → d quand n → +∞. On va montrer que (yn )n est une
suite de Cauchy en utilisant l’identité du parallélogramme (ce qui utilise la structure
hilbertienne de H) et la convexité de C.
L’identité du parallélogramme donne :
kyn − ym k2H = k(yn − x ) − (ym − x )k2H = −k(yn − x ) + (ym − x )k2H + 2kyn − x k2H + 2kym − x k2H ,
et donc
2
yn + ym
kyn − ym k2H = −4 −x + 2kyn − x k2H + 2kym − x k2H
2 H
yn + ym yn +ym
Comme C est convexe, ∈ C et donc d ≤ 2 −x . On en déduit alors que
2 H
Comme d(yn , x ) = kyn − x k H → d quand n → +∞, on en déduit que la suite (yn )n est
de Cauchy . Comme H est complet, il existe x0 ∈ H tel que yn → x0 quand n → +∞.
Comme C est fermé, x0 ∈ C. Enfin, comme k x − yn k H → d quand n → +∞, par
continuité de la norme, on a d( x, x0 ) = k x − x0 k H = d = d( x, C ). Ce qui prouve
l’existence.
Unicité de x0 Soit y1 , y2 ∈ C tel que d( x, y1 ) = d( x, y2 ) = d( x, C ) = d. On utilise encore
l’identité du paréllélogramme. Elle donne :
2 2
y + y2 y + y2
ky1 − y2 k2H = −4 1 −x + 2ky1 − x k2H + 2ky2 − x k2H = −4 1 −x + 4d2 .
2 H 2 H
y + y2 y1 + y2
Comme 1 ∈ C, on a d ≤ 2 −x et donc ky1 − y2 k2H ≤ −4d2 + 4d2 = 0.
2 H
Donc y1 = y2 .
x0 = PC x ⇔ ( x − x0 |y − x0 ) ≤ 0, pour tout y ∈ C.
Démonstration. Exercice.
x0 = PF x ⇔ ( x − x0 ) ∈ F ⊥ .
Démonstration. Exercice.
T (u) T (u)
u = u− v0 + v0 . (4.4)
T ( v0 ) T ( v0 )
T (u)
On remarque que u − v0 ∈ F car
T ( v0 )
T (u) T (u)
T u− v0 = T ( u ) − T (v0 ) = 0.
T ( v0 ) T ( v0 )
⊥ T (u)
Donc, comme v0 ∈ F , u − T (v ) v0 , v0 = 0 et (4.4) donne
0
T (u) T (u)
( u | v0 ) = v0 | v0 = ( v0 | v0 ),
T ( v0 ) T ( v0 )
T ( u ) = ( u | v ), pour tout u ∈ H,
c’est-à-dire T = ϕv .
Pour l’unicité de v, supposons il existe v1 , v2 ∈ H tels que T = ϕv1 = ϕv2 (avec les
notations ci-dessus). Comme ϕ est linéaire (si K = R) ou anti-linéaire (si K = C) on en
déduit que ϕv1 −v2 = ϕv1 − ϕv2 = 0. Comme ϕ est une isométrie, on a donc v1 = v2 , ce
qui achève la preuve du théorème.
2. a est k.k H -coercive s’il existe une constante α a > 0 telle que
∀ x ∈ H, a( x, x ) ≥ α a k x k2H (4.6)
3. a est symétrique si
∀ x, y ∈ H, a( x, y) = a(y, x ). (4.7)
u∈K
(
1 1
2 a ( u, u ) − ϕ ( u ) = min 2 a ( u, v ) − ϕ ( v ) .
v∈K
∃! f ∈ H, ϕ(v) = ( f , v) ∀v ∈ H.
a(u, v) = ( A(u), v) ∀v ∈ H.
Ainsi défini, l’opérateur A est linéaire ; en effet les égalités a(u1 , v) = ( A(u1 ), v) et
a(u2 , v) = ( A(u2 ), v) entraı̂nent a(u1 + λu2 , v) = ( A(u1 ) + λA(u2 ), v) (λ ∈ R) et
l’unicité de la représentation permet de conclure.
Par coercivité de la forme a, on peut trouver α > 0 tel que
k A(u)k H ≤ ckuk H .
(ρ f − ρA(u) + u − u, v − u) ≤ 0
ou encore
u = PK (ρ f − ρA(u) + u).
Soit S : K → K, S(v) = PK (ρ f − ρA(v) + v). Soit v1 , v2 ∈ K. PK étant lipschitzien, on a
et donc
ϕ(v) = a( g, v) ∀v ∈ H.
a( g − u, v − u) ≤ 0 ∀v ∈ K
c’est-à-dire encore
1 1
u∈K et a(u, u) − ϕ(u) = min a(v, v) − ϕ(v)
2 v∈K 2
−∆u + u = f sur Ω ⊂ Rn
u = 0 sur ∂Ω.
Définition 4.13. Soit E un espace vectoriel normé sur K. On dit que E est séparable s’il existe
A ⊂ E tel que A = E et A au plus dénombrable.
Proposition 4.12. Pour qu’un espace topologique X soit séparable, il faut et il suffit qu’il
S
existe une suite croissante ( Fn ) de sous-espaces de dimension finie de X telle que Fn soit
n
dense dans X. Si X est un espace normé séparable de dimension infinie, on peut trouver une
suite croissante ( Fn ) de sous-espaces vectoriels de X telle que dim Fn = n pour tout n ≥ 0 et
S
telle que la réunion F = Fn soit dense dans X.
n
Démonstration. Nous allons distinguer deux cas : le cas où H est séparable et le cas où
H n’est pas séparable. Evidemment, la preuve dans le second cas généralise celle du
premier cas.
Cas où H est séparable. Soit H un espace de Hilbert séparable de dimension infinie ;
on peut trouver une suite croissante ( En )n≥0 de sous-espaces de dimension finie de H,
telle que dim En = n pour tout n ≥ 0 et telle que En soit dense dans H. On construit la
S
n
suite orthonormée par récurrence de façon que pour tout n ≥ 1, la suite (e1 , . . . , en ) soit
une base orthonormée de En . On commence en prenant e1 un vecteur de norme 1 dans
E1 . Supposons e1 , . . . , en définies, de façon que (e1 , . . . , en ) soit une base orthonormée
de En . Puisque En+1 6= En , on peut choisir un vecteur xn+1 ∈ En+1 qui n’est pas dans
En . Soit y la projection orthogonale de xn+1 sur En . On a xn+1 6= y puisque xn+1 ∈ / En .
x n +1 − y
Le vecteur z = xn+1 − y est non nul et orthogonal à En . On prend en+1 = k x −yk .
n +1
Par construction, (e1 , . . . , en , en+1 ) est une suite orthonormée de En+1 donc une base de
En+1 (puisque dim En+1 = n + 1).
La suite (en )n≥0 est totale puisque l’espace vectoriel qu’elle engendre contient la
S
réunion En qui est dense dans H.
n ≥0
Cas ou H n’est pas séparable. Notons U ⊂ P( H ) l’ensemble des parties orthonor-
males. Montrons que, muni de l’ordre de l’inclusion, U est inductif : soit { Bi : i ∈ I }
une partie totalement ordonnée de U ; si x, y ∈ Bi , il existe un indice j ∈ I tel que
S
i∈ I
x, y ∈ Bj , donc ( x | x ) = 1 et si x 6= y, ( x |y) = 0 ; il s’ensuit que
S
Bi est un élément de
i∈ I
U qui majore { Bi : i ∈ I }.
Soit B un élément maximal de U ; on veut montrer que B est total, et pour cela, on
montre que B⊥ = {0} ; sinon,vil existerait un vecteur x non nul et orthogonal à B (en
particulier x ∈/ B), et quitte à multiplier x par un scalaire convenable, on peut supposer
k x k = 1 ; alors B ∪ { x } ∈ U, ce qui contredirait la maximalité de B. Donc B⊥ = {0}.
Ainsi, B est total.
Lemme 4.3 (Inégalité de Bessel). Soit H un espace de Hilbert et (en )n≥0 une famille ortho-
normée dans H ; pour tout x ∈ H, la série numérique ∑ |( x |ek )|2 est convergente et
k ≥0
Lemme 4.4. Soit (un )n une suite orthogonale dans un espace de Hilbert H ; la série de vecteurs
∑k uk converge dans H si et seulement si ∑ kuk k2 < +∞, et dans ce cas, on a :
2
∞ ∞
∑ uk = ∑ k u k k2 .
k =0 k =0
Si (en )n≥0 est une suite orthonormée, la série de vecteurs ∑ ck ek converge si et seulement si
k
∑ |ck |2 < +∞, et dans ce cas on a :
2
∞ ∞
∑ ck ek = ∑ k c k k2 .
k =0 k =0
n
Démonstration. Posons Un = ∑ ui . Si m < n, on a par orthogonalité
i =0
n
kUn − Um k = 2
∑ k u k k2 .
k = m +1
A partir de là, il est clair que la suite (Un ) est de Cauchy dans H si et seulement si la
série numérique ∑ kuk k2 vérifie le critère de convergence de Cauchy. La norme de la
k
somme de la série s’obtient en passant à la limite dans l’égalité de Pythagore.
Lemme 4.5. Soit (en )n≥0 une suite orthonormée dans H et soit F le sous-espace vectoriel fermé
engendré par la suite (en )n≥0 ; pour tout vecteur y ∈ F, on a :
+∞
y= ∑ ( y | ek ) ek .
k =0
+∞
Démonstration. Posons c j = (y|e j ) pour tout j ≥ 0, et z = ∑ ck ek . Cette série converge
k =0
et z ∈ F. Pour tout j ≥ 0, on voit en passant à la limite que
n
(z|e j ) = lim( ∑ ci ei |e j ) = c j = (y, e j ).
n
i =0
Ce qui montre que y − z est orthogonal à chacun des vecteurs e j , donc y − z est ortho-
gonal à F. Puisque y − z ∈ F, il en résulte que y − z = 0 H et donc le résultat.
Proposition 4.13 (Inégalité de Bessel). Soit E un espace de Hilbert et (ei )i∈ I un système
orthonormal dans E ; pour tout x ∈ E, la famille (|( x |ei )|2 )i∈ I est sommable et :
Proposition 4.14. Soit (en )n≥0 une suite orthonormée de l’espace de Hilbert séparable H de
dimension infinie. Pour tout vecteur x ∈ H, on a :
+∞ +∞
x= ∑ ( x | ek ) ek . et kxk =2
∑ |(x|ek )|2.
k =0 k =0
Démonstration. Par définition d’une base orthonormée, la suite (en )n≥0 est totale dans
H. Ce qui signifie que le sous-espace fermé engendré par (en )n≥0 est dense dans H. Il
suffit alors d’appliquer le lemme 4.5.
Théorème 4.8 (Identité de Parseval). Soit H un espace de Hilbert, (ei )i∈ H une base hilber-
tienne de H et x ∈ H ; la famille des nombres réels (|( x |ei )|2 )i∈ I est sommable, la famille des
vecteurs (( x |ei )ei )i∈ I est sommable dans E et on a :
x= ∑ ( x | ei ) ei . et k x k2 = ∑ |( x |ei )|2 .
i∈ I i∈ I
Démonstration. Exercice.
Corollaire 4.2. Soient H un espace de Hilbert, F un sous-espace vectoriel fermé de H, et (ei )i∈ I
une base hilbertienne du sous-espace F ; pour tout vecteur x ∈ H, la projection orthogonale de
x sur F est donnée par :
PF ( x ) = ∑( x |ei )ei .
i∈ I
Démonstration. Posons y = PF ( x ) ; puisque x − y est orthogonal à F, on a ( x − y|ei ) = 0
pour tout i ∈ I, donc ( x |ei ) = (y|ei ). D’après le théorème précédent appliqué à F et à
y, on a :
y = ∑ ( y | ei ) ei = ∑ ( x | ei ) ei .
i∈ I i∈ I
On voit que cette quantité définit une norme sur l’espace vectoriel `2 ( I ) ; en fait, la
relation 2| xi ȳi | ≤ | xi |2 + |yi |2 montre que la famille ( xi ȳi )i∈ I est sommable, et si on
pose :
(ξ |η ) = ∑ xi ȳi ,
i∈ I
Proposition 4.15. Muni du produit scalaire ci-dessus, l’espace vectoriel `2 ( I ) est un espace de
Hilbert. La famille (ei )i∈ I est une base Hilbertienne de `2 ( I ).
Démonstration. Il est clair que (ei )i∈ I est un système orthonormal. Pour ξ = ( xi )i et
i ∈ I, on a (ξ, ei ) = xi , donc kξ k22 = ∑ |(ξ |e)|2 . Il vient donc que (ei )i∈ I est une base
i
Hilbertienne de `2 ( I ).
Montrons enfin que `2 ( I ) est complet. Notons u : `2 ( I ) → H l’application isométrique
de `2 ( I ) dans son complété. Il suffit de montrer que u est surjective. Soit x ∈ H ; posons
ξ = (( x |u(ei )))i∈ I ; on sait que ξ ∈ `2 ( I ). Pour tout i ∈ I, on a (ξ |ei ) = ( x |u(ei )), donc
x − u(ξ ) est orthogonal à u(ei ). Or (ei )i est totel dans `2 ( I ) ; comme l’image de u est
dense dans H, (u(ei ))i est total dans H ; on en déduit que x = u(ξ ). Il s’ensuit que u
est isométrique et bijective. Ainsi `2 ( I ) est complet.
Théorème 4.9. Soit H un espace de Hilbert et B = (ei )i∈ I une base hilbertienne de H ; l’ap-
plication U : x 7→ (( x |ei ))i∈ I est une bijection linéaire isométrique de H sur `2 ( I ).
Démonstration. Il est clair que U est linéaire. Aussi, U est isométrique de H dans `2 ( I )
(égalité de Bessel). Soit (λi )i∈ I ∈ `2 ( I ) ; alors, la famille (λi ei )i∈ I est sommable dans H ;
posons x = ∑i λi ei . Pour tout j ∈ I, on a ( x |e j ) = ∑ λi (ei |e j ) = λ j . Donc U ( x ) = (λi )i∈ I ,
et ainsi U est surjective.
4.3 Exercices
Exercice 4.1. Soit I un intervalle de R. On rappelle qu’une application f : I 7→ R est dite
convexe si seulement si ∀( x1 , x2 ) ∈ I 2 , ∀λ ∈ [0; 1], f [λx1 + (1 − λ) x2 ] ≤ λ f ( x1 ) + (1 −
λ) f ( x2 ). Si en plus f est deux fois dérivable, on montre que f est convexe si et seulement si
f 00 ≥ 0.
3. Montrer que
n n
∑ ∏ xk k .
λ
λk xk ≥
k =1 k =1
4. Déduire que
!1/n
n n
1
n k∑ ∏ ak
ak ≥ .
=1 k =1
Inégalité de Hölder
Exercice 4.2.
1. Rappeler les définitions des espaces L1 (R) et L2 (R) et montrer que L1 (R) n’est
pas inclus dans L2 (R). A-t-on L2 (R) ⊂ L1 (R) ?
2. Rappeler les définitions d’un espace de Banach et d’un espace de Hilbert.
Exercice 4.3. On considère un espace vectoriel E sur R muni d’une norme k k vérifiant
l’identité de la médiane :
L’objectif de cet exercice est de montrer que E muni de cette norme est nécessairement
un espace préhilbertien. Il s’agit de construire un produit scalaire. On pose
1
∀ x, y ∈ E, ( x, y) = [k x + yk2 − k x − yk2 ].
4
Exercice 4.5. Soit H un espace de Hilbert et u une forme hermitienne positive sur H.
1. On pose N = { x ∈ H, u( x, x ) = 0}. Montrer que N est un sous-espace vectoriel
de H.
2. Pour tout x + N, y + N ∈ H/N, on pose ( x + N |y + N ) = u( x, y). Montrer que
(.|.) est un produit scalaire sur H/N.
Exercice 4.6. Soit I un ensemble quelconque. On désigne par l 2I l’ensemble des familles
( ai )i∈ I de nombres complexes telles que la famille (| ai |2 ) est sommable.
1. Soit a = ( ai )i∈ I et b = (bi )i∈ I deux éléments de l 2I .
a. Montrer que pour tout α, β ∈ C, |α β̄| ≤ 21 [|α|2 + | β|2 ].
b. Déduire que la famille ( ai bi )i∈ I est sommable.
c. Montrer que l’application définie sur l 2I × l 2I par ( a|b) = ∑ ai b̄i est une forme
i∈ I
hermitienne sur l 2I .
2. L’on se propose de montrer que l 2I est un espace de Hilbert. On note par ( x n )n∈N
une suite de Cauchy de l 2I , de sorte que pour tout n ∈ N, x n = ( xin )i∈ I .
a. Montrer que pour tout i ∈ I, ( xin )n∈N est une suite de Cauchy de C.
b. Déduire que pour tout i ∈ I, il existe un élément xi ∈ C tel que la suite
( xin )n∈N converge vers xi .
c. On pose x = ( xi )i∈ I la famille des différentes limites lorsque i parcours I.
i. Soit ε > 0. Montrer qu’il existe N ∈ N tel que pour tout n ∈ N, n >
N ⇒ k x n − x k < ε.
ii. Déduire que la suite ( x n ) converge vers x.
iii. Montrer que pour tout n > N, xin − xi ∈ l 2I pour tout i ∈ I et conclure
que ( xi )i∈ I ∈ l 2I .
d. Déduire que l 2I est un espace de Hilbert.
Exercice 4.8. Soit H un espace de Hilbert, et F un sous espace fermé de H, non réduit ?
{0}. On note p la projection orthogonale de H sur F. Si x est un élément de H, on
appelle la distance de x à F la quantité
d( x, F ) = inf{k x − yk; y ∈ F }.
On introduit ainsi une variable complexe p = σ + iω. Cela définit une nouvelle trans-
formation Z +∞
TL[ x ] p = X ( p) = x (t)e− pt dt.
−∞
Mais nous avons une restriction. L’intégrale n’existe que pour certaines valeurs de p
telles que, dans l’exemple, σ > α. Dans le plan complexe de la variable p cette valeur
de σ est l’abscisse de convergence (abscisse de sommabilité).
Remarque 5.1. Il découle de la linéarité de l’intégrale que si f et g sont deux fonctions qui
satisfont à la condition aux limites (5.1) alors pour tout α, β ∈ R, on a :
59
Patrick Njionou,S.
Lemme 5.1. Soit f ∈ L1loc (R) (espace des fonctions localement intégrables). Si pour <( p) =
σ0 , la fonction e− pt f (t) est intégrable sur R+ , alors elle est intégrable dans tout le demi-plan
complexe tel que σ > σ0 .
Théorème 5.1 (Existence de la TL). Soit f ∈ L1loc (R). Il existe σ0 ∈ [−∞; +∞] tel que :
1. pour σ < σ0 , X ( p) n’existe pas ;
2. pour σ > σ0 , X ( p) existe ;
3. pour σ = σ0 , on ne peut rien dire.
Définition 5.2 (Abscisse de sommabilité, domaine d’existence). Le réel σ0 tel que pour
tout σ > σ0 , X ( p) existe est appelé l’abscisse de sommabilité ou abscisse d’intégrabilité ou
encore abscisse de convergence.
Le domaine d’existence de la transformée de Laplace est le demi-plan de C tel que <( p) =
σ > σ0 .
eiωt + e−iωt
L(cos ωt)( p) = L ( p)
2
1h i
= L(eiωt )( p) + L(e−iωt )( p)
2
1 1 1
= +
2 p − iω p + iω
p
= 2 .
p + ω2
eiωt −e−iωt
On montre de même en utilisant la relation sin ωt = 2i que
ω
L(sin ωt)( p) = .
p2 + ω2
Exemple 5.6. Fonction de Heaviside où échelon unité
1 si t ≥ 0
Γ(t) =
0 si t < 0
Z +∞
−st 1 −st i+∞
h 1
L(Γ(t))(s) = e dt = − e = ; s > 0.
0 s 0 s
a. Pour m donné, il existe T et ε aussi petit que l’on veut tels que pour t ≥ T,
on ait tm ≤ eεt .
Z +∞ Z T Z +∞
−σt −σt
b. | f (t)|e dt = | f (t)|e dt + | f (t)|e−σt dt
| 0
{z } | 0
{z } |T {z }
existe pour σ>σ f existe pour tout σ existe pour σ>σ f
R +∞ Z +∞
c. T tm | f (t)|e−σt dt ≤ | f (t)|eεt e−σt dt
|T {z }
existe pour (σ−ε)>σ f
Z T Z +∞ Z +∞
−σt −σt
d. m
t | f (t)|e dt + m
t | f (t)|e dt ⇒ tm | f (t)|e−σt dt
| 0
{z } |T {z } |0 {z }
existe pour tout σ existe pour tout σ≥σ f existe pour σg >σ f
Théorème 5.2 (De la valeur initiale et de la valeur finale). Soit f un signal possédant une
transformée de Lapalce, alors :
Remarque 5.3. La valeur finale ne peut être calculée que si elle existe. Mathématiquement
parlant, on ne peut calculer cette limite que si nous avons le droit de faire p = 0 pour L( f )( p)
ou encore si l’abscisse de convergence de pL( f )( p) contient l’axe réel. Ce qui n’est pas le cas
entre autre pour des fonctions du type eαt (avec α < 0), cos ωt, sin ωt.
Rt
Pf (t) = 0 f (t)dt, ce qui est bien définie puisque f est localement stable. On a claire-
ment :
Z +∞ Z +∞ Z t Z +∞ Z t
−σt −σt
| Pf (t)|e dt = f (u)dt e dt ≤ | f (u)|du e−σt dt.
0 0 0 0 0
On remarquera en effet dans le membre de gauche, que lorsque t varie entre 0 et +∞,
u varie entre 0 et t. Ce qui est équivalent en permuttant les intégrales, à faire varier u
entre 0Zet +∞ et t entre u et +∞. On a ensuite :
+∞ 1
— e−σt dt = −σu avec la condition σ > 0
uZ σe
1 +∞
— | f (u)|e−σu du converge pour σ > σ f .
σ 0
En conclusion, la transformée de Laplace de la primitive de f (t) existe sous les condi-
tions σ > 0 et σ > σ f ou autrement dit σ > max{σ f ; 0}. Ce qui nous permet d’énoncer
le théorème suivant :
1
L( Pf )(d) = L( f )( p).
p
Démonstration.
Z +∞ Z t +∞
Z +∞
Z +∞
1
Z
− pt − pt
f (u)du e dt = f (u) e dt du = f (u)e− pu du
0 0 0 u p 0
1
= L( f )( p).
p
1 1
L(N)( p) = L( f )( p) + L( f )(0).
p p
Z Z t
Démonstration. N(t) = f (u)du ⇔ f (u)du = N(t) − N(0). En remarquant que
0
1
L(N(0))( p) = N(0), le résultat découle du théorème 5.3.
p
Ce résultat cache le fait que la transformée de Laplace permet de prendre en compte
des conditions initiales (dans ce cas sur les primitives).
En tenant compte du fait que f est à croissance bornée, on a f (t)e− pT ≤ A0 e(a− p)T et
T
puisque <( p) > a, il vient que lim f (t)e− pt 0 = 0 et la première partie du théorème
T →+∞
est établie.
Exemple 5.8. Soit à déterminer la transformée de Laplace de f (t) = t2 en utilisant le théorème
5.5. On a
L( f 00 (t))( p) = p2 L( f (t))( p) − p f (0) − f 0 (0).
On en déduit
2
L(2)( p) = 2L(1)( p) = = p2 L(t2 )( p) − p × 0 − 0
p
et par suite
2
L(t2 )( p) = .
p3
Exemple 5.9. L’on se propose de calculer la transformée de Laplace de f (t) = cos ωt. Par
application de la formule de la transformée de la dérivée seconde, on a f (0) = 1, f 0 (0) = 0,
f 00 (0) = −ω 2 cos ωt et
−ω 2 L(cos ωt)( p) = p2 L(cos ωt)( p) − p.1 − 0
et on en déduit
p
L(cos ωt)( p) = .
p2 + ω 2
Exemple 5.10. Trouvons la transformée de Laplace de f (t) = sin2 t par la méthode des dérivées
successives.
Nous pouvons ici nous limiter à la dérivée première car nous connaissons la transformée de
cette dérivée. On a f (0) = 0, f 0 (t) = 2 cos t sin t = sin 2t, et en utilisant la formule,
On a
L(sin 2t)( p) = pL(sin2 t)( p) − 0
, mais on a
2
L(sin 2t)( p) = ,
p2 + 22
on en déduit que
2
L(sin2 t)( p) = .
p ( p2 + 4)
Exemple 5.11. Trouver la transformée de Laplace de f (t) = t sin ωt par le procédé de la
transformée des dérivées successives.
On a :
En utilisant la formule
on arrive à
L[−ω 2 t sin ωt]( p) = p2 L[t sin ωt]( p) − p.0 − 0,
or :
2ωp
L[−ω 2 t sin ωt]( p) = −ω 2 L[t sin ωt]( p) + 2ωL[cos ωt]( p) = −ω 2 L[cos ωt]( p) +
p2 + ω 2
on en déduit que
2ωp
L[t sin ωt]( p) = .
( p2 + ω 2 )2
où Z T Z 2T Z ( n +1) T
−st −st
Sn = e f (t)dt + e f (t)dt + ... + e−st f (t)dt.
0 T nT
Posons ensuite le changement de variable u = t − kT, alors t = u + kT et on a :
Z ( k +1) T Z T Z T Z T
−st −s(u+kT ) −skT −su −skT
e f (t)dt = e f (u + kT )du = e e f (u + kT )du = e e−su f (u)du.
kT 0 0 0
Ainsi on a :
1 − e − s ( n +1) T
Z T Z T
Sn = (1 + e−st + e−2st + ... + e−nst ) e−st f (t)dt = e−st f (t)dt.
0 1 − e−sT 0
Une simplification, puis une seconde intégration par parties permet d’obetnir
h i2π Z 2π
−2sπ −st
I = (1 − e )−s −e cos t −s 2
e−st sin tdt,
0 0
Si par exemple, le degré de N ( p) est inférieur à celui de D ( p), alors nous pouvons
écrire
Ci
L( f )( p) = ∑ p− pi où les Ci sont des constantes convenablement choisies. Dans ce cas,
i
l’inversion sera telle que f (t) = ∑ Ci e pi t . Chaque terme de la somme est un mode de
i
L( f )( p).
Exemple 5.13. Si L( f )( p) = ( p−a)(1 p−b) , la décomposition en élément simples donne
h i
L( f )( p) = a−1 b p−
1
a − 1 1 at bt
p−b et ainsi f ( t ) = a−b ( e − e ), (t ≥ 0).
Il existe toute une thérie liée à cette méthode. Le lecteur curieux pourra contacter
l’auteur pour amples imformations.
1
I
f (t) = L( f )( p)e pt dp
2πi C
Théorème 5.9 (Théorème des résidus). Si nous choisissons comme contour fermé C un
contour qui entoure tous les pôles pi de L( f )( p), nous pouvons alors écrire
x (t) = ∑ Res(L( f ), pi ).
pi
1
Res(L( f )e pt , pi ) = lim ( p − pi )m L( f )( p)e pt .
( m − 1) ! p → pi
pt
Exemple 5.14. L( f )( p) = p−a)(1p−b) avec a et b réels. L( f )( p)e pt = ( p−ae)( p−b) . Les pôles
sont p1 = a et p2 = b. Il y a donc deux résidus à calculer.
at bt
Res(L( f )( p)e pt , a) = (ae−b) et Res(L( f )( p)e pt , b) = (be−a) . Ainsi, pour t ≥ 0, x (t) =
e at −ebt
( a−b)
.
Exemple 5.15. L( f )( p) = 1
( p − a )2
avec a réel. On a un pôle d’ordre 2 qui est p = a.
Res(L( f )( p)e pt , a) = lim (e pt )0 = te at .
p→ a
g(t) est l’entrée forcée et y(t) est la sortie que l’on veut observer.
Première étape Appliquer la transformée de Laplace aux deux membres de l’équation :
Troisième étape Une fois L(y) obtenu, il s’agit de déterminer y(t) par la formule du
théorème 5.8
Remarque 5.4. Une formule analogue peut être établie pour des équations différentielles linéaires
d’ordre supérieur à 2.
2p+1
Exemple 5.16. 1. Décomposer en éléments simples la fraction : ( p−2)( p2 +1)
.
2. Résoudre l’équation différentielle
5 5
y00 ( x ) − y0 ( x ) + y( x ) = − sin x, avec y(0) = 0, y0 (0) = 2
2 2
Solution :
2p+1 1 p
1. On vérifie sans peine que ( p−2)( p2 +1)
= p −2 − p2 +1
.
2. La transformée de Laplace de l’équation différentielle est :
5 5 1
p2 Y − 2 − pY + Y = − 2 ;
2 2p +1
d’où
2p + 1
Y= ,
( p − 2)( p2 + 1)
et l’on déduit du 1. que y( x ) = e2x − cos x, qui vérifie bien les conditions initiales.
Exemple 5.17. Résoudre le système
y00 + (z0 − y0 ) = − 34 y
z00 − (z0 − y0 ) = − 34 z
Solution : La transformée de Laplace du système est :
p Y − 1 + p( Z − Y ) = − 34 Y
2
p2 Z + 1 − p( Z − Y ) = − 34 Z
Ce qui permet d’avoir
p2 (Y + Z ) = − 34 (Y + Z )
p2 (Y − Z ) − 2 + 2p( Z − Y ) = − 34 (Y − Z )
si bien que
Y+Z =0
2p2 Y − 2 + 2pY = − 34 Y
on en déduit que
1 1
Y=− + = − Z.
s − 1/2 s − 3/2
Ainsi,
y( x ) = −e x/2 + e3x/2 = −z( x ),
qui vérifie bien les conditions initiales.
Transformée en Z
Remarque 6.1. Quand une suite ne converge pas, on dit qu’elle diverge.
Soit ( an ) une suite numérique. On pose
n +∞
Sn = ∑ ak = a0 + a1 + ... + an et Rn = ∑ an .
k =0 k = n +1
Définition 6.4. On dit que la série { an } converge s’il existe S ∈ C tel que lim Sn = S. On
n→∞
∞
pose alors S = ∑ an .
n =0
Définition 6.5. Soient ( E, k.k) un espace vectoriel normé complet et (un ) une suite de E. La
série {un } est dite normalement convergente si la série {kun k} est convergente.
Définition 6.6. {un } est une série à termes positifs si pour tout n ∈ N, un ∈ R+ .
Proposition 6.1. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles à termes positifs telles qu’il existe
n0 ∈ N tel que pour tout n ∈ N, n ≥ n0 ⇒ un ≤ vn , si {vn } converge alors {un } converge.
Proposition 6.2. Soient (un ) et (vn ) deux suites à termes positifs telles qu’il existe n0 ∈ N
v u
vérifiant pour tout n ∈ N n ≥ n0 ⇒ vn+n 1 ≤ un+n 1 alors si {un } converge {vn } converge.
Proposition 6.3. Soient (un ) et (vn ) deux suites à termes strictement positifs vérifiant, il
existe l ≥ 0 telle que lim uvnn = l alors :
n→+∞
70
Patrick Njionou,S.
Proposition 6.4. Soit (λn ) une suite géométrique de raison λ 6= 0. La série {λn } converge si
et seulement si |λ| < 1.
Beaucoup d’autres critères de convergences existent, nous avons juste énuméré ceux
qui nous seront utiles dans ce cours. Le lecteur curieux pourra consulter l’auteur pour
plus d’information.
6.2.1 Définitions
Définition 6.7. La transformée en z d’une séquence x (n) est définie comme la série X (z)
calculée par la relation
+∞
X (z) = ∑ x (n )z−n (6.1)
n=−∞
où z est une variable complèxe. On appelle encore l’équation (6.1) la transformée directe, car
c’est la relation qui permet d’obtenir X (z) à partir de x (n).
Remarque 6.2. La transformée (6.1) est qualifiée de bilatérale par opposition à la transformée
unilatérale. La transformée en z unilatérale est définie par
+∞
Xu ( z ) = ∑ x (n )z−n . (6.2)
n =0
Définition 6.8. On dit qu’une séquence ( x (n))n∈Z est causale si pour tout n ∈ Z− , x (n) =
0.
Remarque 6.3. Si la séquence ( x (n))n∈Z est causale, alors les transformées bilatérales et
unilatérales sont les mêmes.
avec
−1 +∞
X1 ( z ) = ∑ x (n)z−n et X2 (z) = ∑ x (n )z−n .
n=−∞ n =0
Définition 6.9. X1 (z) est appelée la partie causale de X (z) et X2 (z) est appelée la partie
anticausale.
On pose alors
R− = lim | x (n)|1/n (6.3)
n→+∞
On a la convergence de X1 (z) si
Si on pose alors
1
R+ = (6.4)
lim | x (−n)|1/n
n→+∞
Théorème 6.1 (Cauchy). Soit Γ un contour fermé, entourant l’origine du plan et parcouru
dans le sens trigonométrique, alors
1 1, pour l = 0
I
l −1
z dz = (6.6)
2πi Γ 0, autrement
Théorème 6.2. Si X (z) est la transformée en z d’une séquence ( x (n))n , alors on calcule x (n)
par la formule :
1
I
x (n) = X (z)zn−1 dz (6.7)
2πi Γ
où Γ est comme dans le théorème 6.1.
en mutlipliant les deux membres de cette égalité par x l −1 , et en intégrant le long d’un
contour fermé autour de l’origine et appartenant au domaine de convergence, on ob-
tient :
I I +∞
Γ
X (z) x l −1
dz = ∑
Γ n=−∞
x (n)z−n+l −1 dz
+∞ I
= ∑ x (n)z−n+l −1 dz (6.8)
n=−∞ Γ
où l’interversion de l’intégrale et de la somme infinie est licite compte tenu du fait que
l’on opère dans la zone de convergence de la transformée. En utilisant la théorème de
Cauchy (6.6), on a finalement :
1
I
x (n) = X (z)zn−1 dz
2πi Γ
1 z n −1
I
x (n) = dz
2πi Γ 1 − z −1
1 zn
I
= dz
2πi Γ z−1
où le contour Γ peut être pris comme un cercle de rayon plus grand que l’unité. Dans ce cas,
n
z0 = 1 est un pôle d’ordre 1 et Res( zz−1 , 1) = 1 pour n ≥ 0 et donc x (n) = 1 pour n ≥ 0. En
ce qui concerne les n < 0, z0 = 0 est un pôle d’ordre −n et z = 1 reste un pôle d’ordre 1. On a
n n
Res( zz−1 , 1) = 1 et Res( zz−1 , 0) = −1, d’où x (n) = 0 pour n < 0.
alors
X (z) = aX1 (z) + bX2 (z).
La région de convergence est au moins l’intersection des régions associées à X1 (z) et
X2 ( z ) .
Changement d’échelle
Si on effectue un changement de variable complexe ω = az, où a peut être com-
plexe, le domaine de convergence est modifié comme suit
Proposition 6.7. Soit x (n) une séquence et X (z) sa transformée en z. Soit a un nombre com-
plexe. La transformée de la séquence x (n) an est X (z/a).
1
I
x (n) = X (z)zn−1 dz
2πi Γ
1
I
= X (ω/a)(ω/a)n−1 d(ω/a)
2πi Γ
1 1
I
= n X (ω/a)ω n−1 dω
a 2πi Γ
On en déduit que
1
I
x (n) a = n
X (ω/a)ω n−1 dω,
2πi Γ
ce qui achève la preuve de la proposition.
Dérivation
Proposition 6.8. Soit x (n) une séquence et X (z) sa transformée en z. Alors la transformée en
dX (z)
z de nx (n) est −z dz .
Convolution
Cette propriété est une des plus importantes et justifie à elle seule l’usage qui est
fait de la transformée en z pour étudier les systèmes linéaires permanents en temps
discrets. Si y(n) est obtenu par convolution de x (n) et g(n), on a
+∞
y(n) = ∑ x (m) g(n − m) (6.10)
m=−∞
Proposition 6.9. Soit y(n) une séquence obtenue par convolution des séquences x (n) et g(n).
Soit Y (z), X (z) et G (z) les transformées respectives des séquences y(n), x (n) et g(n), alors
on a
Y ( z ) = X ( z ) G ( z ). (6.11)
Démonstration.
+∞
Y (z) = ∑ y (n )z−n
n=−∞
+∞ +∞
= ∑ ∑ x (m ) g (n − m )z−n
n=−∞ m=−∞
+∞ +∞
" #" #
= ∑ x (m )z−m ∑ g(n − m)z−(n−m)
m=−∞ n=−∞
= X ( z ) G ( z ).
Cette opération est valable pour les valeurs de z appartenant à l’intersection des
domaines de convergence des deux transformées.
Produit de séquences
Proposition 6.10. Soit le signal y(n) obtenu par produit de deux autres signaux x (n) et g(n)
et Y (z), X (z) et G (z) leur transformées respectives. Alors,
1
I
Y (z) = G (z/ω ) X (ω )ω −1 dω, pour R−,x R−,g < |z| < R+,g R+,g (6.12)
2πi Γ
On remplace ensuite x (n) par la valeur donnée dans le théorème 6.2, pour obtenir
+∞
1
I
Y (z) = ∑ X (ω )ω n−1 dωg(n)z−n
n=−∞ 2πi Γ
+∞
" #
1
I
= ∑
2πi Γ n=−∞
g(n)(z/ω ) −n
X (ω )ω −1 dω
1
I
= G (z/ω ) X (ω )ω −1 dω (6.13)
2πi Γ
où évidemment le contour Γ est choisi dans l’intersection des domaines de conver-
gence.
Maintenant, X (ω ) existe pour R−,x < |ω | < R+,x et G (z/ω ) existe pour R−,g <
|z/ω | < R+,ω d’où Y (z) existe pour R−,x R−,g < |z| < R+,g R+,g .
6.3 Application
La pricipale application de la transformée en z que nous donnons dans ce cours est
la résolution des équations aux différences.
Lorsqu’un système est régi par une équation aux différences du type
L M
∑ al y(n − l ) = ∑ bm x ( n − m ) (6.14)
l =0 m =0
où x (n) et y(n) sont les séquences d’entrée (excitation) et de sortie (réponse), on peut
obtenir la réponse de régime en passant par la transformée en z bilatérale. En utilisant
les propriétés de linéarité et de décalage, on trouve finalement
L M
Y (z ) ∑ al z−l = X (z ) ∑ bm z − m . (6.15)
l =0 m =0
Définition 6.10. On appelle fonction de transfert d’un système ayant pour séquences d’entrée
et de sortie respectives x (n) et y(n) et régi par l’équation aux différences (6.14) la quantité
G (z) définie par
M
∑ bm z − m
m =0
G (z) = . (6.16)
L
∑ al z−l
l =0
Remarque 6.4. La fonction de transfert G (z) définie par (6.16) peut se mettre sous la forme
M
∏ (1 − z m z −1 )
G (z) = G0 m=1 (6.17)
N
∏ (1 − p n z −1 )
n =1
Y ( z ) = G ( z ) X ( z ). (6.18)
Il suffit alors pour déterminer la réponse y(n) d’inverser G (z) (donc d’obtenir g(n) et
d’avoir
y ( n ) = x ( n ) ? g ( n ). (6.19)
A ce stade, la région de convergence de la transformée n’est pas précise. On peut
donc obtenir plusieurs réponses impulsionnelles suivant le domaine de convergence
que l’on considère. Si on sait que le système auquel pn s’intéresse est stable (c’est-à-dire
+∞
si sa réponse impulsionnelle g(n) est de gamme dynamique bornée i-e si ∑ | g(n)| <
n=−∞
+∞) et ou causal, on dispose de renseignements sur la zone de convergence.
Exemple 6.7. Considérons l’équation aux différences du premier ordre
On a donc
1 z
G (z) =− 1
= (6.21)
1 − az z−a
Cette fonction de transfert possède un zéro en z = 0 et un pôle en z = a. Si on veut calculer la
réponse impulsionnelle g(n) en inversant G (z), il faut spécifier le domaine de convergence.
1. Si on cherche un système stable, le cercle de rayon 1 doit appartenir au domaine de conver-
gence et donc | a| 6= 1.
2. Si on cherche un système causal, le domaine de convergence est l’extérieur d’un cercle, et
donc |z| > | a|. Dès lors g(n) = an u(n) avec u(n) = 1 si n ≥ 0 et u(n) = 0 si n < 0.
3. Si on cherche un système anti-causal, la région de convergence doit être l’intérieur d’un
cercle et donc |z| < | a|. On peut trouver la réponse impulsionnelle par utilisation de la
formule d’inversion donnée en (6.7)
1 zn
I
g(n) = dz.
2πi Γ z−a
Pour n ≥ 0, z = a est un pôle qui n’est pas entoureé par le contour appartenant au
domaine de convergence. On a un zéro d’ordre n en z = 0. Et donc g(n) = 0 pour
n ≥ 0. Pour n < 0, on a un pôle d’ordre −n en z = 0.On peut éviter d’utiliser la
formule complexe de calcul du résidu en posant le changement de variable ω = 1/z. Le
domaine de convergence devient |ω | > |1/a| et le calcul cette fois est
1 ω −n 1 ω −(n+1)
I I
g(n) = 2
dω = dω.
2πi Γ ω (1/ω − a) 2πi Γ (1 − aω )
On a cette fois, pour n < 0 uniquement un pôle en ω = 1/a. Le calcul du résidu fait
apparaı̂tre g(n) = − an pour n < 0 et donc la réponse est g(n) = − an u(−n − 1).
6.4 Exercices
Exercice 6.1. Calculer la transformée en z de la fonction causale définie par
n 0 1 2 3 4 5...∞
x (n) 1 4 6 4 4 0...0
Exercice 6.2. Dans chacun des cas suivants déterminer la transformée en Z du signal
causal donné x.
1. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = n2 + 3n + 2.
2. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = n2n
3. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = n − 3.
4. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = (n + 2)2 .
5. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = (2n + 1)3n .
6. x est le signal causal n 7→ x (n) défini pour tout n ∈ N par x (n) = n2 3n .
Exercice 6.3. Soit x un signal discret causal dont la transformée en Z est définie par
2z
( Zx )(z) = , où |z| > 3.
(z − 1)(z − 3)
1. Déterminer deux constantes a et b telles que, pour tout z vérifiant |z| > 3 :
1 a b
= + .
(z − 1)(z − 3) z−1 z−3
2. En déduire le signal x.
Exercice 6.4. Dans chacun des cas suivants, déterminer un signal causal discret x : n 7→
x (n) dont la transformée en Z notée ( Zx )(z) est donnée par :
1. ( Zx )(z) = z4z
−1 pour tout z tel que | z | > 1.
3z
2. ( Zx )(z) = ( z −1)2
pour tout z tel que |z| > 1.
2z
3. ( Zx )(z) = z+1 pour tout z tel que | z | > 1.
z 1
4. ( Zx )(z) = 2z+1 pour tout z tel que | z | > 2 .
z
5. ( Zx )(z) = (2z−1)2
pour tout z tel que |z| > 2.
Exercice 6.5. On considère la suite (Vn )n∈N définie par
Vn+2 = Vn+1 + Vn , avec V0 = 1 et V1 = 1.
Donner l’expression de Vn en fonction de n en utilisant la transformation en Z.
Exercice 6.6. On considère la suite (Vn )n∈N définie par
Vn+2 = Vn+1 − Vn , avec V0 = 1 et V1 = 2.
Donner l’expression de Vn en fonction de n en utilisant la transformation en Z.
Exercice 6.7. Soit x un signal causal discret vérifiant pour tout n de N x (n + 1) +
3x (n) = r (n + 1) + r (n) avec la condition initiale x (0) = 1, où r est la rampe causale
discrète définie sur N par r (n) = n.
1. Calculer x (1) et x (2).
2. Démontrer que la transformée en Z de x vérifie
z3 − z2 + 2z
( Zx )(z) = .
( z − 1)2 ( z + 3)
3. Montrer que ( Zx )(z) se décompose en éléments simples de la façon suivante
1 1 7
z3 − z2 + 2z 2 8 8
= + + , |z| > 3.
( z − 1)2 ( z + 3) ( z − 2)2 z − 1 z − 3
4. En déduire l’expression de x (n) en fonction de n, valable pour n ∈ N.
5. Retrouver le résultat en utilisant la formule des résidus.
Exercice 6.8. Soit y le signal causal discrèt vérifiant pour tout n de N y(n) − 2y(n −
1) + y(n − 2) = d(n) où d est l’impulsion unité discrète définie par d(0) = 1 et d(n) = 0
pour tout entier n non nul.
1. Calculer y(0), y(1), y(2).
z2
2. Démontrer que la transformée en Z de y vérifie ( Zx )(z) = ( z −1)2
.
3. Déterminer deux constantes a et b telles que, pour tout z vérifiant |z| > 1
a b
( Zx )(z) = + .
( z − 1)2 z − 1
4. En déduire le signal y.
5. Retrouver le résultat en utilisant la formule des résidus.