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ESILV Année 2
Les fondements du calcul diérentiel, l'introduction de la notion de dérivée, les règles opéra-
toires sur les dérivées et le lien entre intégration et dérivation conçues comme opérations inverses
l'une de l'autre remontent au dix-septième siècle et principalement à Newton (1642-1727) et à
Leibniz (1647-1716). C'est ce dernier mathématicien qui introduit la notation dy/dx dénissant
la dérivée d'une fonction y .
Tout au long du XIXème siècle, les mathématiciens contribueront à clarier le calcul dié-
rentiel et à lui donner sa vigueur moderne, tandis que l'étude des équations diérentielles et aux
dérivées partielles reste toujours d'actualité.
Sources :
1. Calcul Diérentiel et intégral, François LAUDENBACH, ed. Les éditions de l'école Poly-
technique
2. Calcul Diérentiel, Danièle LINO et Bernard RANDE, Techniques de l'ingénieur
1
Table des matières
1 Généralités 4
1.1 Calcul vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Grandeur scalaire : fonction, champ scalaire . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Grandeur vectorielle : champ vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Composante d'un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.4 Trièdre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.5 Module et direction d'un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.6 Produit scalaire, produit vectoriel et produit mixte . . . . . . . . . . . 7
1.2 Systèmes de coordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1 Systèmes de coordonnées cartésiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Systèmes de coordonnées cylindriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.3 Systèmes de coordonnées sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2 Continuité des fonctions à plusieurs variables 19
2.1 Éléments de topologie sur Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.1 Normes et distances sur Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.2 Boules, Voisinages, Ouverts et fermés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Notion de diérentielle 26
3.1 Dérivées partielles premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.1 Dérivées partielles premières : fonctions de 2 variables . . . . . . . . . 27
3.1.2 Dérivées partielles premières : fonctions à n variables . . . . . . . . . . 29
3.1.3 Fonctions de classe C 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.2 Notion de diérentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4 Diérentiabilité et Opérateurs diérentiels 40
4.1 Diérentiabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.2 Opérateurs diérentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.1 Gradient et matrice jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.2 Divergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.2.3 Rotationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2.4 Nabla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2.5 Potentiel scalaire, potentiel vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.3 Diérentielle d'une fonction composée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5 Dérivées partielles d'ordre supérieur et extremums locaux 57
5.1 Dérivées d'ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.2 Fonctions de classe C k , k ≥ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3 Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.4 Extrema locaux : Optimisation sans contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
6 Intégrales multiples 69
6.1 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
6.1.1 Intégrales doubles sur un rectangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
6.1.2 Propriétés des intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
6.1.3 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
6.1.4 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
6.2 Intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2
6.2.1 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2.2 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
7 Intégrales curvilignes 83
7.1 Circulation d'un champs de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
7.2 Formule de Green-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
8 Intégrales de surface 89
8.1 Surface paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
8.2 Flux d'un champ de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
8.3 Théorèmes intégraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
8.3.1 Théorème de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
8.3.2 Théorème de Green-Ostrogradsky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3
1 Généralités
1.1 Calcul vectoriel
Le calcul vectoriel ou l'analyse vectorielle est une branche des mathématiques qui étudie les
champs de scalaires et de vecteurs. Son importance provient de son utilisation en physique et
dans les sciences de l'ingénieur.
Exemples :
1.
f: R3 → R
(x, y, z) 7→ f (x, y, z) = x3 + xey − sin(y − z)
2.
g : R∗+ × R∗ → R
1
(x, y) 7→ g(x, y) = ln(x) +
y2
Remarque:
Le temps, la masse, la pression, l'énergie cinétique, la température, le volume, la charge
électrique sont des grandeurs scalaires. On peut les additionner, soustraire, multiplier, les
diviser,...
~ :
V A → Rm
(x1 , x2 , . . . , xn ) 7→ (V1 (x1 , x2 , . . . , xn ), V2 (x1 , x2 , . . . , xn ), . . . , Vm (x1 , x2 , . . . , xn ))
4
Exemples :
1.
~ :
V R3 → R2
(x, y, z) 7→ (x + y, y − z)
2.
~ :
U R2 → R4
(x, y) 7→ (x, xy, sin(x + y), 1 − x)
Remarque:
Le champ électrique, la vitesse d'un mobile, son accélération, la force agissant sur un mobile,
la variation de température ou de pression sont des grandeurs vectorielles.
Les réels α, β , et γ sont appelés composantes ou coordonnées de ~u dans la base (~i, ~j, ~k).
Remarque:
On déduit que : Pour tout point A de E , il existe un unique triplet (x, y, z) ∈ R3 tel que
−→
OA = x~i + y~j + z~k . Les réels x, y , et z sont appelés coordonnées de A dans le repère
(O,~i, ~j, ~k).
1.1.4 Trièdre
5
Par convention, un trièdre direct est construit sur la base de 3 vecteurs unitaires ~i, ~j, ~k en
dirigeant ~i selon l'index, ~j selon le majeur et ~k selon le pouce de la main droite (Figure 1) .
Remarque:
On peut passer d'un trièdre direct vers un autre trièdre direct moyennant des rotations autour
d'un axe quelconque.
Il est impossible de passer d'un trièdre direct vers un trièdre indirect à travers des rotations
physiques. En eet, pour passer d'un trièdre direct vers un trièdre indirect on doit inverser la
direction d'un des axes sans changer les autres. C'est une opération dite non-physique !
k·k: E → R
p+
(α, β, γ) 7→ α2 + β 2 + γ 2
~u α ~i + p β ~j + p γ ~k
~v = =p
k~uk α2 + β 2 + γ 2 α2 + β 2 + γ 2 α2 + β 2 + γ 2
6
1.1.6 Produit scalaire, produit vectoriel et produit mixte
Dénition: Produit scalaire
~u · ~v = α1 α2 + β1 β2 + γ1 γ2 .
Remarque:
k~v k cos(θ) représente la valeur du projeté de ~v sur ~u.
Remarques:
Le produit scalaire est bilinéaire symétrique. Autrement dit, pour tous réels λ1 et λ2 ,
pour tous vecteurs ~u, ~u1 , ~u2 , ~v , ~v1 , ~v2 :
7
Dénition: Orthogonalité
Deux vecteurs sont orthogonaux si leur produit scalaire est nul.
En physique, chaque vecteur représente une grandeur physique et sa valeur (la norme du
vecteur) a donc une unité. Leur produit scalaire représente une autre grandeur physique,
dont la valeur a une autre unité.
Exemple : Le produit scalaire d'un vecteur-force et d'un vecteur déplacement est un travail :
−−→
WAB (F~ ) = F~ · AB
avec
F~ : Vecteur-force dont la valeur est en Newton (N)
−−→
AB : Vecteur-déplacement dont la valeur est en mètre (m)
WAB (F~ ) : Travail en N.m (joule)
8
Dénition: Produit vectoriel
9
Remarques:
Le vecteur résultant d'un produit vectoriel peut-être obtenu par la technique du dé-
terminant :
~i ~j ~k
β1 γ1 α1 γ1 α1 β1
~ ~ ~k
~u ∧ ~v = α1 β1 γ1 = +
i − j +
α2 β2 γ2 β 2 γ2 α2 γ2 α2 β2
Le produit vectoriel est bilinéaire antisymétrique. Autrement dit, pour tous réels λ1 et
λ2 , pour tous vecteurs ~u, ~u1 , ~u2 , ~v , ~v1 , ~v2 :
Deux vecteurs sont colinéaires si et seulement si leur produit vectoriel est nul.
Proposition:
Si θ est le plus petit angle entre deux vecteurs ~u et ~v , alors :
Exemples :
1. L'aire du parallélogramme construit sur les deux vecteurs non colinéaires ~u et ~v est égale
à la norme de leur produit vectoriel.
2. L'aire d'un triangle (ABC) est égale à :
V = (~u ∧ ~v ) · w
~
10
Remarques:
Le produit mixte est antisymétrique, c'est-à-dire qu'il est multiplié par -1 lorsque l'on
échange deux vecteurs.
Dénissons trois vecteurs unitaires ~er , ~eθ et ~ez , orthogonaux deux à deux, dirigés dans le sens
de la variation des coordonnées (voir gure 5) tels que :
Alors (~er , ~eθ , ~ez ) est une base orthonormée directe et (M, ~er , ~eθ , ~ez ) est un repère orthonormé
directe.
12
Figure 5 Coordonnées cylindriques (r, θ, z) : −−→
OM = r ~er + z ~ez .
13
Remarques:
On peut exprimer :
les coordonnées cartésiennes en fonction des coordonnées cylindriques :
−−→
x = OH · ~ex = r cos θ
−−→
y = OH · ~ey = r sin θ
z=z
est la matrice de passage de la base (~ex , ~ey , ~ez ) à la base (~er , ~eθ , ~ez ).
14
Alors :
~ = Vr ~er + Vθ ~eθ + Vz ~ez
V
= Vr (cos θ ~ex + sin θ ~ey ) + Vθ (− sin θ ~ex + cos θ ~ey ) + Vz ~ez
= (Vr cos θ − Vθ sin θ) ~ex + (Vr sin θ + Vθ cos θ) ~ey + Vz ~ez
Vx = Vr cos θ − Vθ sin θ
Vy = Vr sin θ + Vθ cos θ
Vz = Vz
ce qui s'écrit encore sous forme matricielle :
Vx cos θ − sin θ 0 Vr
Vy = sin θ cos θ 0 Vθ
Vz 0 0 1 Vz
| {z }
=P
Dénissons trois vecteurs unitaires ~er , ~eθ et ~eϕ , orthogonaux deux à deux, dirigés dans le sens
de la variation des coordonnées (voir gure 7) tels que :
~er ∧ ~eθ = ~eϕ ; ~eθ ∧ ~eϕ = ~er ; ~eϕ ∧ ~er = ~eθ
Alors (~er , ~eθ , ~eϕ ) est une base orthonormée directe et (M, ~er , ~eθ , ~eϕ ) est un repère orthonormé
directe.
15
Figure 7 Coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) : −−→
OM = r ~er .
Remarques:
16
On peut exprimer :
les coordonnées cartésiennes en fonction des coordonnées sphériques :
x = r sin θ cos ϕ
y = r sin θ sin ϕ
z = r cos θ
les vecteurs (~er , ~eθ , ~eϕ ) en fonction des vecteurs (~ex , ~ey , ~ez ) :
Notons que le vecteur unitaire ~eϕ est identique vecteur unitaire ~eθ des coordonnées
cylindriques et la matrice P donnée par :
sin θ cos ϕ cos θ cos ϕ − sin ϕ
P = sin θ sin ϕ cos θ sin ϕ cos ϕ
cos θ − sin θ 0
est la matrice de passage de la base (~ex , ~ey , ~ez ) à la base (~er , ~eθ , ~eϕ ).
On remarquera que P est inversible et P −1 , matrice de passage est de la base (~er , ~eθ , ~eϕ )
à la base (~ex , ~ey , ~ez ), est donnée par :
sin θ cos ϕ sin θ sin ϕ cos θ
P −1 = cos θ cos ϕ cos θ sin ϕ − sin θ
− sin ϕ cos ϕ 0
On sait que
x = r cos θ
y = r sin θ
z=z
17
On en déduit :
p x y
r= x2 + y 2 ; cos(θ) = p ; sin(θ) = p
x2 + y 2 x2 + y 2
Deuxième méthode : Soit P la matrice de passage de la base (~ex , ~ey , ~ez ) à la base
(~er , ~eθ , ~ez ). Notons Vx , Vy , Vz les coordonnées de V ~ dans la base (~ex , ~ey , ~ez ) et Vr , Vθ , Vz
les coordonnées de V ~ dans la base (~er , ~eθ , ~ez ) Alors
cos θ − sin θ 0
P = sin θ cos θ 0
0 0 1
et
Vx cos θ − sin θ 0 Vr
Vy = sin θ cos θ 0 Vθ
Vz 0 0 1 Vz
cos θ − sin θ 0 3 cos(θ)
= sin θ cos θ 0 −2r
0 0 1 5
3 cos2 θ + 2r sin θ
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2 Continuité des fonctions à plusieurs variables
La notion de continuité pour une fonction de plusieurs variables généralise la notion corres-
pondante dans le cas des fonctions d'une seule variable. Pour rappel, en dimension 1, une fonction
est continue en x0 si f (x) s'approche de f (x0 ) lorsque x s'approche de x0 , c'est-à-dire lorsque
|x − x0 | devient petit.
La notion de continuité est associée à celle de limite, cependant en dimension supérieure, les
limites unilatérales (i.e. de la gauche et de la droite) perdent leur sens et sont remplacées par
les nombreuses limites directionnelles possibles. En eet, dès que le domaine se situe dans un
espace à deux dimensions au moins, les chemins qui mènent à un point donné peuvent suivre
divers axes. Ainsi, l'ensemble des points en lesquels une limite peut être considérée, doit être
déni en tenant compte de toutes les possibilités d'accès. Pour cela, il faut dénir une notion de
proximité, autrement dit dénir la distance entre deux points de Rn en introduisant la notion de
norme dans Rn qui généralise la notion de distance dans R.
2. kxk2 = |xi |2
i=1
n
!1
X p
3. kxkp = |xi |p
i=1
4. kxk∞ = max |xi |
1≤i≤n
sont des normes sur Rn .
19
Remarque:
Nous avons déjà rencontré la notion de norme comme application associée à un produit scalaire
(cf paragraphe 1.1.6). Plus précisément : Pour ~u = (u1 , . . . , un ) ∈ Rn ,
n
!1
√ X 2
k~uk = ~u · ~u = u2i
i=1
Dénition: Distance
Soit E un espace vectoriel normé. On appelle distance sur E , toute application d : E × E →
R+ vériant :
1. ∀x, y ∈ E , d(x, y) = 0 ⇒ x = y (Séparabilité)
2. ∀x, y ∈ E , d(x, y) = d(y, x) (Symétrie)
3. ∀x, y, z ∈ E , d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y).
d(x, y) = kx − yk.
20
Dénition: Voisinage
Soit x0 ∈ Rn et soit V une partie de Rn . On dit que V est un voisinage du point x0 s'il
existe une boule ouverte B(x0 , r) inclus dans V .
Exemple :
1. L'intervalle Ω =] − 1, 1[ est un ouvert de R.
2. L'intervalle Ω =]0, 1] n'est pas ouvert de R.
r r
En eet, pour r > 0, le point y = 1 + ∈ B(1, r) car |y − 1| = < r mais y ∈]0,
/ 1]
2 2
3. L'intervalle [0, 1] est fermé.
4. Une boule ouverte est un ouvert.
5. Une boule fermée est un fermé.
2.2 Continuité
Dans cette partie, on se place sur Rn muni d'une norme k · k.
21
Dénition: Continuité des fonctions à plusieurs variables
Soit D une partie de Rn et soit une fonction f ∈ F(D, R) (l'ensemble des fonctions de D dans
R). On dit que :
1. f est continue en un point a ∈ D si :
∀ > 0, ∃r > 0, ∀x ∈ D, kx − ak < r ⇒ |f (x) − f (a)| < .
En particulier, une fonction f dénie sur R2 à valeurs dans R est dite continue en un point
(a, b) ∈ R2 si
∀ > 0, ∃r > 0, ∀(x, y) ∈ R2 , k(x, y) − (a, b)k < r ⇒ |f (x, y) − f (a, b)| < .
Autrement dit, POUR TOUT couple (x, y) qui tend vers (a, b),
lim f (x, y) = f (a, b) ⇔ lim |f (x, y) − f (a, b)| = 0.
(x,y)→(a,b) (x,y)→(a,b)
Interprétation : Pour x, a ∈ D ⊂ Rn ,
|f (x) − f (a)| représente la distance entre les points f (x) et f (a).
signie que lorsque x est proche de a en restant dans D, f (x) est proche de f (a).
Lorsque l'on dit que x s'approche de a au sens de la norme Rn , le chemin par lequel x
s'approche de a n'est pas pris en compte. Par exemple, en dimension 2, un point (x, y) peut
s'approcher de (0, 0) d'une innité de façon :
le long de l'axe horizontal, c'est-à-dire y = 0 et x tend vers 0,
22
le long de l'axe vertical, c'est-à-dire x = 0 et y tend vers 0,
le long de la diagonale, c'est-à-dire x = y et tend vers 0,
le long d'une courbe quelconque, par exemple la parabole y = x2 .
x2 + xy
p si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
si (x, y) = (0, 0)
0
Or puisque y 2 ≥ 0,
x2 ≤ x2 + y 2
x2 x2 + y 2 p
Donc p ≤ p = x2 + y 2 .
2
x +y 2 x2 + y 2
Maintenant on a :
1 1
x
|x| = |x2 | 2 ≤ (x2 + y 2 ) 2 ⇒ ≤ 1.
p
2
x +y 2
xy x
D'où p = p |y| ≤ |y|
2
x +y 2 2
x +y 2
Deuxième méthode : p √
x2 + y 2 ≥ x2 = |x|
23
Donc
x2 + |xy|
|f (x, y) − f (0, 0)| ≤ = |x| + |y| −→ 0.
|x| (x,y)→(0,0)
Méthode (Non continuité d'une fonction) : Dire qu'une fonction f dénie sur R2 est continue
en un point (a, b) signie que pour tout couple (x, y) qui tend vers (a, b), lim f (x, y) = f (a, b).
(x,y)→(a,b)
Donc pour montrer qu'une fonction n'est pas continue en un point (a, b), il sut de trouver UN
couple (x, y) qui tend vers (a, b) mais tel que f (x, y) ne tend pas vers f (a, b).
Lorsque n = 2, il s'avère utile de passer aux coordonnées polaires pour ramener le calcul de
la limite d'une fonction de deux variables à celui de la limite d'une fonction d'une seule variable.
x2 y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
24
En (0, 0). Pour r > 0 et θ ∈ [0, 2π[
Exemple : L'application
f: R2 → R2
2 x
(x, y) 7→ x + xy, 2
x + 2y 2 + 1
x2 − y 2
2. Pour (x, y) 6= (0, 0), f (x, y) = ; f (0, 0) = 0.
x2 + y 2
x2 − y 2
3. Pour (x, y) 6= (0, 0), f (x, y) = ; f (0, 0) = 1.
x2 + y 2
25
3 Notion de diérentielle
3.1 Dérivées partielles premières
Pour une fonction f : R → R à une variable, la dérivée lorsqu'elle existe, est liée aux
variations de la fonction tandis que la variable parcourt l'axe des abscisses. Pour rappel,
f (x) − f (a)
on dit qu'une fonction est dérivable en a si la fonction , représentant le taux
x−a
d'accroissement de f en a, admet une limite nie lorsque x tend vers a. Dans ce cas, cette
limite est appelée dérivée de f en a et est notée f 0 (a) :
df
Interprétation graphique : f 0 (a), que l'on note également (a), représente le
dx
coecient directeur de la tangente à la courbe Cf au point d'abscisse a d'équation
y = f (a) + f 0 (a)(x − a).
Pour une fonction f : R2 → R, dont le graphe est une surface de R3 , la situation est très
diérente. En eet, l'axe réel n'ore que deux types de mouvements possibles : de gauche
à droite et de droite à gauche tandis que le plan R2 possède une innité de directions. Il
peut donc s'avérer intéressant d'étudier comment une fonction f : R2 → R évolue lorsque
la variable suit l'une ou l'autre direction du plan.
26
3.1.1 Dérivées partielles premières : fonctions de 2 variables
Dénition: Dérivées partielles premières en un point particulier : fonctions de deux variables
Soient U un ouvert de R2 , f ∈ F(U, R) qui à (x, y) 7→ f (x, y) et (a, b) un point de U .
Si l'application
f (a + t, b) − f (a, b)
t 7→ admet une limite nie en 0,
t
cette limite est appelée dérivée partielle de f par rapport à la variable x, au
∂f
point (a, b), et est notée (a, b) :
∂x
∂f f (a + t, b) − f (a, b)
(a, b) = lim
∂x t→0 t
Si l'application
f (a, b + t) − f (a, b)
t 7→ admet une limite nie en 0,
t
cette limite est appelée dérivée partielle de f par rapport à la variable y, au
∂f
point (a, b), et est notée (a, b) :
∂y
∂f f (a, b + t) − f (a, b)
(a, b) = lim
∂y t→0 t
On utilise la notation ∂ et non d pour bien rappeler que f n'est pas fonction que d'une seule
variable.
Remarque:
Les symboles ∂x et ∂y sont purement formels. Ils proviennent du fait qu'une fonction de deux
variables est souvent notée (x, y) 7→ f (x, y), x désignant la première variable et y la seconde.
Interprétation :
f (x0 + t, y0 ) − f (x0 , y0 )
Pour y0 xé, l'existence de lim revient à la dérivabilité en x0 de
t→0 t
∂f
l'application x 7→ f (x, y0 ). La dérivée partielle représente donc la pente de la courbe
∂x
x 7→ f (x, y0 ) en tout point x. La tangente à la courbe au point (x0 , y0 ) est alors donnée
par :
∂f
f (x, y0 ) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 )(x − x0 ).
∂x
Géométriquement, la courbe x 7→ f (x, y0 ) représente l'intersection de la surface dénit
par f avec le plan y = y0 .
27
f (x0 , y0 + t) − f (x0 , y0 )
Pour x0 xé, l'existence de lim revient à la dérivabilité en y0 de
t→0 t
∂f
l'application y 7→ f (x0 , y). La dérivée partielle représente donc la pente de la courbe
∂y
y 7→ f (x0 , y) en tout point y . La tangente à la courbe au point (x0 , y0 ) est alors donnée
par :
∂f
f (x0 , y) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 )(y − y0 ).
∂y
Le plan tangent au point (x0 , y0 ) déterminé par ses deux tangentes est donnée par :
∂f ∂f
f (x, y) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 )(x − x0 ) + (x0 , y0 )(y − y0 ).
∂x ∂y
2 2
Par exemple, la surface représentée par la fonction f (x, y) = e−(x +y ) est représentée
ci-dessous avec le plan tangent au point (x0 , y0 ) = (0.3, 0.1) donné par :
∂
La dénition de la dérivée partielle repose sur l'accroissement d'une seule
∂∗
variable. On dérive par rapport à une variable, les autres restent xes.
28
Remarque:
En physique, on adopte les notations suivantes :
∂f . ∂f
pour dérivée de f par rapport à x, à y constant ou encore f x ; fx0 ;
∂x y ∂x y
∂f . ∂f
pour dérivée de f par rapport à y , à x constant ou encore f y ; fy0 ;
∂y x ∂y x
Le plan passant par le point (1,1,1) et parallèle au plan xOz est le plan y = 1. La courbe
représentant l'intersection de ce plan avec la surface est alors la courbe x →
7 f (x, 1). La
∂f
pente est alors donnée par (1, 1). Or
∂x
∂f ∂f
(x, y) = 6x ⇒ (1, 1) = 6.
∂x ∂x
29
Méthode (Calcul des dérivées partielles) : Soit (a, b) ∈ R2
Pour (x, y) ∈ R2 \{(a, b)}. Pour calculer :
∂f
(x, y) : On xe y et on fait varier x. Autrement dit, on dérive par rapport à la variable
∂x
x et on suppose y constant.
∂f
(x, y) : On xe x et on fait varier y . Autrement dit, on dérive par rapport à la variable
∂y
y et on suppose x constant.
Pour (x, y) = (a, b). Pour calculer les dérivées partielles de f en un point particulier, on démontre
au préalable l'existence des limites des taux d'accroissement.
Exemples :
1. Pour tout (x, y) ∈ R2 , on pose f (x, y) = x2 + 2xy . Alors
∂f ∂f
(x, y) = 2x + 2y, (x, y) = 2x.
∂x ∂y
2
x y + xy 2
si (x, y) 6= (0, 0)
2. f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
En (0, 0) :
f (t, 0) − f (0, 0) ∂f ∂f
lim = 0. Donc (0, 0) existe et (0, 0) = 0.
t→0 t ∂x ∂x
f (0, t) − f (0, 0) ∂f ∂f
lim = 0. Donc (0, 0) existe et (0, 0) = 0.
t→0 t ∂y ∂y
x
ln si y =
6 0
3. pour (x, y) ∈ R+ × R+ , f (x, y) =
∗
y
0 si y = 0
30
Pour y 6= 0, x ∈ R∗+ ,
1 x
−
∂f y 1 ∂f y2 1
∂x
(x, y) = x = ,
x ∂y
(x, y) = x = −y .
y y
∂f
Pour x ∈ R∗+ et y = 0, regardons si (x, 0) existe.
∂y
x
f (x, t) − f (x, 0) ln
t = 1 ln x .
=
t t t t
1
Donc, en posant le changement de variables U =
t
f (x, t) − f (x, 0)
lim = lim U ln (xU ) = +∞
t→0 t U →+∞
∂f
On en déduit que (x, 0) n'existe pas.
∂y
f (t, 0) − f (0, 0) ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et vaut 0
t→0 t ∂x
f (0, t) − f (0, 0) ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et vaut 0
t→0 t ∂y
x2 1 1
f (x, x) = 2
= −→ 6= f (0, 0).
2x 2 x→0 2
31
Exercice d'application : Déterminer les dérivées partielles premières des fonctions suivantes en
tout point de R2 :
1. f (x, y) = x2 + 3xy + y 2
2. g(x, y) = sin(2x + 3y)
3. 2
x − y2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
4. 2
x − y2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
1 si (x, y) = (0, 0)
f de classe C 1 ⇒ f est continue et toutes les dérivées partielles de f sont continues sur D.
Donc pour montrer qu'une fonction n'est pas de classe C 1 , il sut que l'une des dérivées partielles
ne soit pas continue ou que f ne soit pas continue sur D.
x2 y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
32
Pour (x, y) 6= (0, 0)
∂f 2xy 4 ∂f 2yx4
(x, y) = 2 et (x, y) = 2
∂x (x + y 2 )2 ∂y (x + y 2 )2
f (t, 0) − f (0, 0) ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et vaut 0
t→0 t ∂x
f (0, t) − f (0, 0) ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et vaut 0
t→0 t ∂y
Continuité des dérivées partielles
∂f ∂f 2xy 4
(x, y) − (0, 0) = 2
∂x ∂x 2
(x + y )2
Or √ p
|x| = x2 ≤ x2 + y 2 et y 4 = (y 2 )2 ≤ (x2 + y 2 )2
Donc ∂f ∂f p
(x, y) − (0, 0) ≤ 2 x2 + y 2 −→ 0
∂x ∂x (x,y)→(0,0)
∂f
On en déduit que est continue en (0, 0). Puisque x et y jouent des rôles
∂x
∂f
symétriques, on montre de même que est continue est (0, 0).
∂y
Conclusion : f est de classe C 1
dx = lim ∆x.
∆x→0
33
Expression de la dérivée partielle : La variation d'une variable z est dénie par :
∆z := (z + t) − z = t.
Donc en utilisant cette dénition, les dérivées partielles premières d'une fonction à deux
variables f : (x, y) 7→ f (x, y) peuvent se réécrire de la manière suivante :
df f (x + h) − f (x)
(x) = f 0 (x) = lim
dx h→0 h
Autrement dit
df = f 0 dx.
Le "d" signie "diérentiel" et exprime une diérence inniment petite d'une même
quantité.
Une façon de considérer cette tangente est de la voir comme la position limite d'une droite
D passant par M = (x; f (x)) ∈ C et un point voisin M 0 (x + ∆x; f (x + ∆x)) ∈ C lorsque
M 0 tend vers M .
34
La pente de la droite D est géométriquement donnée par :
f (x + ∆x) − f (x)
pente de T = lim .
∆x→0 ∆x
Si l'on note ∆f la variation de f de M à M 0 , on a alors :
∆f df
pente de T = lim := .
∆x→0 ∆x dx
Or
35
f (x, y + dy) − f (x, y)
Le terme ne donne que la variation en y de la fonction f en
dy
∂f
ayant x constant il s'agit de la dérivée partielle .
∂y
On peut alors dénir la diérentielle d'une fonction à plusieurs variables de la manière sui-
vante :
Pour (a, b) ∈ U , df(a,b) est une application linéaire continue de R2 dans R et pour tout
vecteur (h, k) ∈ R2 , df(a,b) est dénie par :
∂f ∂f
df(a,b) (h, k) = (a, b) h + (a, b) k.
∂x ∂y
On dit qu'une forme diérentielle est exacte, s'il existe une fonction f : U → R de
classe C 1 telle que
ω = df.
En physique, on parle de diérentielle totale exacte (ou DTE).
Remarque:
Si la forme diérentielle n'est pas exacte, on parle de diérentielle totale inexacte (ou
DTI). C'est le cas, par exemple, du travail thermodynamique W :
δW = −P dV + 0dP.
An de distinguer les formes diérentielles, on utilise le symbole d pour diérentielle totale
exacte et δ pour les autres formes diérentielles. On verra dans la suite du cours, comment
passer d'une DTI à une DTE.
36
Exemples :
1. f (x, y) = x3 y + x2 y 2 + xy 3
On a :
∂f ∂f
(x, y) = 3x2 y + 2xy 2 + y 3 et (x, y) = x3 + 2x2 y + 3xy 2 .
∂x ∂y
On en déduit que pour tout (x, y) ∈ R2 :
On a :
f (t, 0) − f (0, 0) f (0, t) − f (0, 0)
lim = 0 et lim =1
t→0 t t→0 t
∂f ∂f
Donc (0, 0) et (0, 0) existent et
∂x ∂y
∂f ∂f
(0, 0) = 0 et (0, 0) = 1
∂x ∂y
∂f ∂f
df(0,0) (h, k) = (0, 0) h + (0, 0) k = k.
∂x ∂y
37
4. En thermodynamique, la pression dépend du volume et de la température, ainsi :
∂P ∂P
dP = dV + dT.
∂V ∂T
Cela signie que le petit accroissement de pression dP a deux contributions séparées :
celle de dV et celle de dT . Les valeurs des dérivées partielles au point (V, T ) sont
caractéristiques du gaz considéré. Elles sont liées aux coecients thermoélastiques du
gaz.
Solution : Si x et y désignent les dimensions du rectangle, son aire est A = xy. On cherche une
approximation de A donc on cherche à déterminer dA. A dépend de x et y donc
∂A ∂A
dA = dx + dy = ydx + xdy.
∂x ∂y
D'après l'énoncé, x = 35 et subit une variation de 0.02 donc dx = 0.02 (car c'est un
allongement). y = 25 et subit une variation de 0.03 donc dy = −0.03 (car c'est un
raccourcissement). On a ainsi
Tout ce que nous venons de voir se généralise aux fonctions réelles de plus de deux variables.
Dénition: Diérentielle d'une fonction de plusieurs variables
38
Fonction de 3 variables : Considérons une fonction réelle de trois variables (x, y, z) 7→
f (x, y, z). Sa diérentielle s'écrit :
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz
∂x ∂y ∂z
ou en physique,
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz.
∂x y,z ∂y z,x ∂z x,y
df : U → Lc (Rn , Rp )
n
X ∂f
a 7 → dfa := (a)dxi
∂xi
i=1
n
X ∂f
dfa (h) = (a)hi .
∂xi
i=1
Remarque:
dfa (h) est un vecteur de Rp . En notant f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x)), on a :
39
4 Diérentiabilité et Opérateurs diérentiels
Dans cette partie, on aimerait généraliser la notion de dérivabilité pour une fonction de plu-
sieurs variables, l'objectif étant de donner une dénition qui permet de retrouver autant que
possible toutes les bonnes propriétés de la dérivation d'une fonction d'une variable. En particu-
lier on attend d'une fonction dérivable qu'elle soit continue ! ! !
Une idée pour généraliser la notion de dérivabilité est celle de dérivée partielle. Or on a vu
que l'existence des dérivées partielles en un point n'entraîne pas la continuité de la fonction en
ce point. Les notions précédemment vues sont donc insusantes pour assurer la continuité. C'est
pourquoi on introduit le concept de diérentiabilité.
f (a + h) − f (a) f (a + h) − f (a)
lim =l∈R ⇔ = l + ε(h) avec lim ε(h) = 0
h→0 h h h→0
⇔ f (a + h) = f (a) + l × h + h ε(h) avec lim ε(h) = 0
h→0
4.1 Diérentiabilité
Dénition: Diérentiabilité
Soient U un ouvert de Rn et f ∈ F(U, Rp ), n, p ∈ N∗ . On dit que f est diérentiable en
a = (a1 , . . . , an ) ∈ U , s'il existe une application linéaire continue La ∈ Lc (Rn , Rp ) telle que
pour tout vecteur h = (h1 , h2 , . . . , hn ) ∈ Rn :
Remarque:
De manière équivalente, on a que f est diérentiable en a s'il existe une application linéaire
continue La telle que pour tout h ∈ Rn
f (a + h) − f (a) − La (h)
lim = 0.
h→0 khkRn
40
Interprétation : La valeur d'arrivée de f (a) en f (a + h) doit être égale à la somme : de la
valeur de départ f (a) plus la variation La (h) de h dans toutes les directions à plus ou moins
une erreur dénie comme khkRn ε(h).
La diérentiabilité d'une fonction f en un point a correspond à l'existence d'une
approximation linéaire de la fonction au voisinage du point (a, f (a)) du graphe de la
fonction.
Pour les fonctions d'une seule variable, cette approximation linéaire est fournie par la droite
tangente d'équation y = f (a) + f 0 (a)(x − a), impliquant directement l'équivalence entre la
dérivabilité et la diérentiabilité.
Diérentiabilité : Pour montrer qu'une fonction f est diérentiable en un point (a, b), il faut
montrer que pour tout couple (h, k) tendant vers (0, 0), lim ε(h, k) = 0.
(h,k)→(0,0)
Non-diérentiabilité : Pour montrer qu'une fonction n'est pas diérentiable en (a, b), il sut
de trouver un chemin vers (0, 0) (autrement dit de trouver un vecteur (h, k) → (0, 0)) le
long duquel la limite de ε(h, k) est diérente de 0.
x2 y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
41
2. Étude de la limite de . Posons, pour (h, k) ∈ R2
On a :
h2 k 2
2 2
ε(h, k) = √h + k
h + k2
2
h2 k 2
= 3 .
(h2 + k 2 ) 2
Or h2 ≤ h2 + k 2 et k 2 ≤ h2 + k 2 , donc :
(h2 + k 2 )2 p
|ε(h, k)| ≤ 3 = h2 + k 2 −→ 0.
(h2 + k 2 ) 2 (h,k)→(0,0)
Proposition:
Soient U un ouvert de Rn , f ∈ F(U, Rp ), n, p ∈ N∗ et a ∈ U .
L'existence seule des dérivées partielles de f par rapport à chaque variable en a n'implique
pas la diérentiabilité de f en a.
p xy
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
42
Donc les dérivées partielles de f en (0, 0) existent et valent 0. Donc f admet des dérivées
partielles en (0, 0). On en déduit que pour tout (h, k) ∈ R2 :
∂f ∂f
df(0,0) (h, k) = (0, 0) h + (0, 0) k = 0
∂x ∂y
xy 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
Proposition:
Soient U un ouvert de Rn et f, g ∈ F(U, Rp ).
Linéarité de la diérentielle : Soient α, β ∈ R. Si f et g sont diérentiables en
a ∈ U , alors αf + βg est diérentiable en a et
43
Bilan : Lien entre les diérentes notions : En un point a ∈ Rn .
Continue
⇑6⇓
n
X ∂f
Ecriture sous forme diérentielle dfa = dxi .
∂xi
i=1
Exemple :
1. Pour f (x, y, z) = xyz
yz
−−→
grad f (x, y, z) = xz
xy
2. Réciproquement, à partir du gradient, il est possible de déterminer l'expression des
fonctions f correspondantes.
Déterminons f : R3 → R telle que
2yz
−−→
grad f (x, y, z) = 2z(x + 3y)
y(2x + 3y) + 2z
44
~ (x, y, z) = (2yz, 2z(x + 3y), y(2x + 3y) + 2z).
Posons V
∂f
(x, y, z) = 2yz (1)
∂x
−−→ ~ ⇔
∂f
grad f = V (x, y, z) = 2xz + 6yz (2)
∂y
∂f (x, y, z) = 2xy + 3y 2 + 2z
(3)
∂z
→ En intégrant (1) par rapport à x on a : f (x, y, z) = 2xyz + α(y, z).
→ En dérivant la fonction obtenue par rapport à y on a :
∂f ∂α
(x, y, z) = 2xz + (y, z).
∂y ∂y
∂α ∂α
2xz + (y, z) = 2xz + 6yz ⇒ (y, z) = 6yz ⇒ α(y, z) = 3y 2 z + β(z).
∂y ∂y
2xy+3y 2 +2z = 2xy+3y 2 +β 0 (z) ⇒ β 0 (z) = 2z ⇒ β(z) = z 2 +c, avec c une constante.
Exercice d'application :
1. Déterminer le gradient des fonctions suivantes :
(a) f (x, y, z) = x2 + 4y 3
(b) g(x, y, z) = z cos(xz) sin(y)
−−→ 1 x
2. Déterminer l'expression de f : R2 → R telle que grad f (x, y, z) = 2x + , 2y − 2 .
y y
Propriétés:
Soient U un ouvert de Rn , f et g deux fonctions diérentiables sur U à valeurs dans R.
−−→
1. L'application f 7→ grad f est une application linéaire.
−−→ −−→ −−→
2. grad(f g) = f grad g + g grad f
−−→
3. Pour n = 3, gradf (x, y, z) est orthogonal à la surface f (x, y, z) = cst.
45
Proposition: Lien avec la diérentielle
Soient U un ouvert de Rn , f ∈ C 1 (U ) et a un point de U . Pour tout v = (v1 , . . . , vn ) ∈ Rn
n
−−→ X ∂f
grad f (a) · →
−
v = vi (a) = dfa (v).
∂xi
i=1
∂f1 ∂f1
(a) . . . (a)
∂x1 ∂xn
Jf (a) = .. ..
. .
∂fp ∂fp
(a) . . . (a)
∂x1 ∂xn
Lorsque n = p, on appelle déterminant jacobien (ou jacobien) de f en a le déter-
minant de la matrice jacobienne.
Exemple : Coordonnées polaires . Pour (r, θ) ∈ ]0, +∞[ × ]0, 2π[, soit f la fonction dénie
par
f : (r, θ) 7→ (r cos(θ), r sin(θ))
Posons f1 (r, θ) = r cos(θ) et f2 (r, θ) = r sin(θ). Alors
∂f1 ∂f2
(r, θ) = cos(θ), (r, θ) = sin(θ)
∂r ∂r
∂f1 ∂f2
(r, θ) = −r sin(θ), (r, θ) = r cos(θ)
∂θ ∂θ
D'où
cos(θ) −r sin(θ)
Jf (r, θ) =
sin(θ) r cos(θ)
et det(Jf (r, θ)) = r cos2 (θ) + r sin2 (θ) = r.
46
Proposition: Lien avec la diérentielle
Soient U un ouvert de Rn , f ∈ C 1 (U ) et a un point de U . Pour tout h = (h1 , . . . , hn ) ∈ Rn
4.2.2 Divergence
Dénition: Champ de vecteurs diérentiable
Soient U un ouvert de Rn et V ~ un champ vectoriel (en coordonnées cartésiennes) sur U . On
~ est diérentiable si chacune de ses composantes est une fonction diérentiable.
dit que V
Dénition: Divergence
~ un champ vectoriel (en coordonnées cartésiennes) diérentiable
Soient U un ouvert de Rn et V
sur U . Pour u ∈ U , on appelle divergence de V
~ en u le scalaire déni par :
n
~ (u) =
X ∂Vi
div V (u).
∂xi
i=1
Propriétés:
~ un champ vectoriel diérentiable sur U .
Soient U un ouvert de Rn , V
~ 7→ div V
1. L'application V ~ est une application linéaire.
~ ) = (−
2. Pour f : U → R diérentiable : div(f V
−→ ~ + f div V
grad f ) · V ~.
47
4.2.3 Rotationnel
On suppose ici n = 3.
Exemple ~ (x, y, z) = (xyz, 2x + 3yz, exyz ) := (V1 (x, y, z), V2 (x, y, z), V3 (x, y, z)), on a :
: Pour V
−→ ~
rot V (x, y, z) = (xzexyz − 3y, xy − yzexyz , 2 − xz).
Propriétés:
~ un champ vectoriel diérentiable sur U .
Soient U un ouvert de R3 , V
~ 7→ −
1. L'application V
→~
rot V est une application linéaire.
2. Pour f : U → R diérentiable :
−→ ~ −−→ ~ +f −→~
rot(f V ) = (grad f ) ∧ V rot V .
Si de plus, f est de classe C 2
−→ −−→
rot (grad f ) = ~0.
−→ ~
div (rot V ) = 0.
4.2.4 Nabla
On se place en coordonnées cartésiennes et on suppose que n = 3.
48
Remarques et Propriétés:
L'opérateur nabla est une notation très commode pour retenir les dénitions du gradient, de
la divergence et du rotationnel. Soit U un ouvert de R3 .
Pour f ∈ F(U, R) diérentiable :
→
− ∂f ~ ∂f ~ ∂f ~ −−→
∇f = i+ j+ k = grad f
∂x ∂y ∂z
→
− ~ ∂V1 ∂V2 ∂V3 ~
∇ ·V = + + = div V
∂x ∂y ∂z
Chaque fois que l'on compose deux opérateurs consécutifs, on trouve 0. Autrement dit :
Proposition:
~ un champ de vecteurs de classe C 1 sur R3 .
Soit V
49
Exemple ~ (x, y, z) = 2xy~i + (x2 + z)~j + y~k .
: Considérons le champ de vecteur V
−→ ~
Déterminons rot V .
−→ ~ →
− ~
rot V = ∇ ∧ V
∂ ∂ 2 ∂ ∂ ∂ 2 ∂
= (y) − (x + z) ~i + (2xy) − (y) ~j + (x + z) − (2xy) ~k
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
= ~0
~ dérive d'un potentiel scalaire. Autrement dit, il existe une fonction f telle que
Donc V
~ −−→
V = grad f .
Déterminons l'expression de f .
∂f
= 2xy (1)
∂x
~ −−→ ∂f
V = grad f ⇔ = x2 + z (2)
∂y
∂f
= y (3)
∂z
→ En intégrant (1) par rapport à x on a : f (x, y, z) = x2 y + α(y, z).
→ En dérivant la fonction obtenue par rapport à y on a :
∂f ∂α
= x2 + .
∂y ∂y
∂α ∂α
x2 + = x2 + z ⇒ =z ⇒ α(y, z) = zy + β(z).
∂y ∂y
Donc f (x, y, z) = x2 y + zy + c.
Exercice d'application : Montrer que le champ de vecteur V ~ (x, y, z) = (y, x + z, y + 2z) dérive
d'un potentiel et calculer ce potentiel.
Réponse : f (x, y, z) = xy + zy + z 2 + c avec c une constante.
50
Dénition: Potentiel vecteur
~ dérive d'un potentiel
~ un champ de vecteurs déni sur R3 . On dit que V
Soit V vecteur
ou que V est un champ de rotationnels s'il existe un vecteur A
~ ~ tel que
~ =−
V
→ ~
rot A.
Proposition:
~ un champ de vecteurs sur R3 .
Soit V
Remarque:
~ est un potentiel vecteur de V
Si A ~+−
~ , alors A −→
grad f l'est aussi.
Autrement dit, un potentiel vecteur n'est déni qu'à un gradient près.
~.
Déterminons A
~ ~ y, z) = f (x, y, z)~i + g(x, y, z)~j + h(x, y, z)~k avec h = 0.
Cherchons A sous la forme A(x,
∂g
= 0 (1)
∂f∂z
~ =−
V
→ ~
rot A ⇔ = 0 (2)
∂z
∂g − ∂f = xy 2 − x3 y
(3)
∂x ∂y
Des équations (1) et (2), on déduit que f et g ne dépendent pas de z .
De l'équation (3), choisissons par exemple :
∂g ∂f
= xy 2 et = x3 y.
∂x ∂y
On a :
∂g 1
= xy 2 ⇒ g(x, y, z) = x2 y 2 + α(y), avec α une fonction dépendant de y
∂x 2
51
∂f 1
= x3 y ⇒ f (x, y, z) = x3 y 2 + β(x), avec β une fonction dépendant de x
∂y 2
~ 1 3 2 1 2 2
Donc A(x, y, z) = ~
x y + β(x) i + x y + α(y) ~j .
2 2
avec y = g(x).
52
∀t ∈ R, h(t) = f (ϕ1 (t), ϕ2 (t)) = f (x, y)
Si ϕ est de classe C 1 , alors
∂h ∂f ∂f
h0 (t) = (t) = ϕ01 (t) (ϕ1 (t), ϕ2 (t)) + ϕ02 (t) (ϕ1 (t), ϕ2 (t)).
∂t ∂x ∂y
ϕ : R → R2
et h = f ◦ ϕ
t 7→ (sin(t), cos(t))
on a :
∂f ∂f
h0 (t) = x0 (t) (x, y) + y 0 (t) (x, y)
∂x ∂y
= cos(t)(2 sin(t) + 3 cos(t)) − sin(t)(3 sin(t) + 10 cos(t))
Posons
ϕ : R2 → R2
(u, v) 7→ (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v))
et
h : R2 → R2
(u, v) 7→ (f ◦ ϕ)(u, v)
Alors
∀(u, v) ∈ R2 , h(u, v) = f (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v)) = f (x, y)
Si ϕ est de classe C 1 alors
∂h ∂ϕ1 ∂f ∂ϕ2 ∂f
(u, v) = (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v)) + (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v))
∂u ∂u ∂x ∂u ∂y
∂h ∂ϕ1 ∂f ∂ϕ2 ∂f
(u, v) = (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v)) + (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v))
∂v ∂v ∂x ∂v ∂y
53
Écriture matricielle:
Les deux relations précédentes peuvent s'écrire sous la forme matricielle :
∂ϕ1 ∂ϕ1
∂u (u, v) (u, v)
∂h ∂h ∂f ∂f ∂v
(u, v) (u, v) = (ϕ(u, v)) (ϕ(u, v)) × ∂ϕ ∂ϕ2
∂x ∂y
∂u ∂v 2
(u, v) (u, v)
∂u ∂v
Remarque fondamentale:
Dans ce qui précède, les variables x et y dépendent des paramètres u et v . Or si la fonction
ϕ est bijective, on peut exprimer les variables u et v en fonction de x et y
u = k1 (x, y)
v = k2 (x, y)
ϕ−1 : R2 → R2
(x, y) 7→ (k1 (x, y), k2 (x, y))
on a alors
f = h ◦ ϕ−1 . Autrement dit, ∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = h(k1 (x, y), k2 (x, y)) = h(u, v).
Si ϕ−1 est de classe C 1 alors
∂f ∂k1 ∂h ∂k2 ∂h
(x, y) = (x, y) (k1 (x, y), k2 (x, y)) + (x, y) (k1 (x, y), k2 (x, y))
∂x ∂x ∂u ∂x ∂v
∂f ∂k1 ∂h ∂k2 ∂h
(x, y) = (x, y) (k1 (x, y), k2 (x, y)) + (x, y) (k1 (x, y), k2 (x, y))
∂y ∂y ∂u ∂y ∂v
Exercices d'applications :
∂h
1. Déterminer pour h = f ◦ ϕ avec f (x, y) = ln(x2 + y 2 ) et ϕ(t) = (e−t , et ).
∂t
2. Soit f (x, y) = x2 + xy + y 2 ; x = 2r + s, y = r − 2s. En posant h = f ◦ ϕ avec
ϕ(r, s) = (2r + s, r − 2s).
1. Déterminer les dérivées partielles de h en fonction de celles de f .
54
2. Déterminer les dérivées partielles de f en fonction de celles de h.
Solution :
1. Posons
ϕ : R2 → R2
(u, v) 7→ (u + v, u − 3v)
ϕ est de classe C 1 car chacune de ses composantes est de classe C 1 .
ϕ est bijective. En eet : pour tout (x, y) ∈ R2 on a
u = 3x + y
x = u+v 4
ϕ(u, v) = (x, y) ⇔ ⇔
y = u − 3v v = x−y
4
Donc ∀(x, y) ∈ R2 , ∃!(u, v) ∈ R2 tel que ϕ(u, v) = (x, y). Donc ϕ est bijective et
−1 3x + y x − y
ϕ (x, y) = ,
4 4
ϕ−1 est de classe C 1 car chacune de ses composantes est de classe C 1 .
ϕ1 (x, y) = 3x + y
4
ϕ (x, y) = x − y
2
4
55
3. On a : f (x, y) = h(ϕ1 (x, y), ϕ2 (x, y)) = h(u, v) avec h de classe C 1 et
∂f ∂ϕ1 ∂h ∂ϕ2 ∂h
(x, y) = (x, y) (u, v) + (x, y) (u, v)
∂x
∂x ∂u ∂x ∂v
∂f ∂ϕ1 ∂h ∂ϕ2 ∂h
(x, y) = (x, y) (u, v) + (x, y) (u, v)
∂y ∂y ∂u ∂y ∂v
⇔
∂f 3 ∂h 1 ∂h
(x, y) = (u, v) + (u, v)
∂x
4 ∂u 4 ∂v
∂f 1 ∂h 1 ∂h
(u, v) −
(x, y) = (u, v)
∂y 4 ∂u 4 ∂v
4. Donc
∂f ∂f
f est solution de (E) ⇔ −3 =0
∂x ∂y
3 ∂h 1 ∂h 1 ∂h 1 ∂h
⇔ (u, v) + (u, v) − 3 (u, v) − (u, v) = 0
4 ∂u 4 ∂v 4 ∂u 4 ∂v
∂h
⇔ (u, v) = 0
∂v
⇔ h(u, v) = c(u) avec c de classe C 1
3x + y
⇔ f (x, y) = c avec c de classe C 1 .
4
∂f ∂f
y −x = 0, (E)
∂x ∂y
56
5 Dérivées partielles d'ordre supérieur et extremums locaux
5.1 Dérivées d'ordre 2
Dénition: Dérivées partielles d'ordre 2
Soient f ∈ F(U, R), avec U un ouvert de Rn et x ∈ U . Si les fonctions dérivées partielles
premières de f admettent elles-mêmes des dérivées partielles en x, ces dérivées sont appelées
dérivées partielles secondes, ou dérivées partielles d'ordre 2, de f en x. On les note,
pour i, j ∈ {1, . . . , n}, i 6= j :
∂2f ∂2f
∂ ∂f ∂ ∂f
2 = et =
∂xi ∂xi ∂xi ∂xi ∂xj ∂xi ∂xj
Exemples :
x
1. Pour (x, y) 6= (0, 0), f (x, y) = ln . On a vu :
y
∂f 1 ∂f 1
(x, y) = et (x, y) = − .
∂x x ∂y y
Donc :
∂2f
∂ ∂f ∂ 1 1
(x, y) = (x, y) = = −
∂x2 ∂x ∂x ∂x x x2
∂2f
∂ ∂f ∂ 1 1
(x, y) = (x, y) = − =
∂y 2 ∂y ∂y ∂y y y2
∂2f
∂ ∂f ∂ 1
(x, y) = (x, y) = − = 0
∂x∂y ∂x ∂y ∂x y
∂2f
∂ ∂f ∂ 1
(x, y) = (x, y) = = 0.
∂y∂x ∂y ∂x ∂y x
2. f (x, y) = sin(xy 2 ) On a
∂f ∂f
(x, y) = y 2 cos(xy 2 ) et (x, y) = 2xy cos(xy 2 )
∂x ∂y
Donc :
∂2f ∂2f
(x, y) = −y 4 sin(xy 2 ), (x, y) = 2x cos(xy 2 ) − (2xy)2 sin(xy 2 ),
∂x2 ∂y 2
∂2f ∂2f
(x, y) = 2y cos(xy 2 ) − 2xy 3 sin(xy 2 ) = (x, y).
∂x∂y ∂y∂x
57
Exercice d'application : Déterminer les dérivées partielles secondes des fonctions suivantes :
1. f (x, y) = x2 + 3xy + y 2
2. g(x, y) = sin(2x + 3y)
x2 y 2 1
3. h(x, y, z) = + +
y x z
4. k(r, θ) = e2r cos(θ)
∂f ∂f
∂2f (a, b + t) − (a, b)
(a, b) existe si lim ∂x ∂x est nie
∂y∂x t→0 t
58
5.2 Fonctions de classe C k , k ≥ 1
Par récurrence, on peut dénir les dérivées partielles d'une fonction f à tout ordre k > 2.
Exemples :
Toute fonction constante est de classe C ∞ .
Toute fonction polynomiale d'une ou de plusieurs variables est de classe C ∞ .
∂2f ∂2f
(a) = (a) ∀i 6= j ∈ {1, . . . , n} .
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
Méthode (Fonctions non de classe C 2 ) : Pour montrer qu'une fonction f n'est pas de classe
C 2 sur R2 , il sut de trouver UN point tel que les dérivées partielles secondes croisées ne soient
pas égales.
x3 y
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
∂2f ∂2f
(x, y) − (x, y) = 0. (E)
∂x2 ∂y 2
59
Solution :
x = u+v
u = x+y 2
⇔ u−v
v = x−y y =
2
On a :
u+v u−v
f (x, y) = f , := h(u, v)
2 2
Puisque f est de classe C 2 , h est également de classe C 2 .
∂h ∂ϕ1 ∂f ∂ϕ2 ∂f
(u, v) = (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v)) + (u, v) (ϕ1 (u, v), ϕ2 (u, v))
∂u
∂u ∂x ∂u ∂y
∂h (u, v) = 1 ∂f 1 ∂f
(x, y) − (x, y).
∂v 2 ∂x 2 ∂y
On en déduit :
∂f ∂h ∂h
(x, y) = (u, v) + (u, v)
∂x
∂u ∂v
∂f ∂h ∂h
(u, v) −
(x, y) = (u, v)
∂y ∂u ∂v
f = h ◦ ϕ−1 .
60
Alors f (x, y) = h (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) = h(u, v) et
∂f ∂ψ1 ∂h ∂ψ2 ∂h
(x, y) = (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) + (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y))
∂x
∂x ∂u ∂x ∂v
∂f ∂ψ1 ∂h ∂ψ2 ∂h
(x, y) = (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) + (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)
∂y ∂y ∂u ∂y ∂v
Donc
∂f ∂h ∂h
(x, y) = (u, v) + (u, v)
∂x
∂u ∂v
∂f ∂h ∂h
(u, v) −
(x, y) = (u, v)
∂y ∂u ∂v
∂2f
∂ ∂f
(x, y) = (x, y)
∂x2 ∂x ∂x
∂ ∂h ∂h
= (u, v) + (u, v)
∂x ∂u ∂v
∂ ∂h ∂ ∂h
= (u, v) + (u, v)
∂x ∂u ∂x ∂v
Or, puisque u = ψ1 (x, y) et v = ψ2 (x, y) on a :
∂h ∂h ∂h −1
(u, v) = (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) = ◦ϕ (x, y)
∂u ∂u ∂u
∂h ∂h ∂h −1
(u, v) = (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) = ◦ϕ (x, y)
∂v ∂v ∂v
Donc, en utilisant la formule de la dérivée d'une fonction composée :
∂ ∂h ∂ ∂h
(u, v) = (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y))
∂x ∂u ∂x ∂u
∂ψ1 ∂ ∂h ∂ψ2 ∂ ∂h
= (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) + (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y))
∂x ∂u ∂u ∂x ∂v ∂u
∂2h ∂2h
= (u, v) + (u, v)
∂u2 ∂v∂u
De même,
∂ ∂h ∂ ∂h
(u, v) = (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y))
∂x ∂v ∂x ∂v
∂ψ1 ∂ ∂h ∂ψ2 ∂ ∂h
= (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y)) + (x, y) (ψ1 (x, y), ψ2 (x, y))
∂x ∂u ∂v ∂x ∂v ∂v
∂2h ∂2h
= (u, v) + 2 (u, v)
∂u∂v ∂v
61
Or h est de classe C 2 , donc d'après le Théorème de Schwarz, pour tout (u, v) ∈ R2 ,
∂2h ∂2h
(u, v) = (u, v) et donc
∂u∂v ∂v∂u
∂2f ∂2h ∂2h ∂2h
(x, y) = (u, v) + 2 (u, v) + (u, v).
∂x2 ∂u2 ∂u∂v ∂v 2
On en déduit que :
∂2f ∂2f
f solution de (E) ⇔ (x, y) − (x, y) = 0
∂x2 ∂y 2
∂2h
⇔ (u, v) = 0
∂u∂v
∂h
⇔ (u, v) = C(v) avec C de classe C 1
∂v
⇔ h(u, v) = C(v) dv + K(u) avec K de classe C 2
62
Remarque:
Ce théorème est très important car :
D'une part, pour montrer qu'une fonction n'est pas de classe C 2 , il sut de montrer
l'existence d'un point a ∈ U tel que les dérivées croisées ne soient pas égales.
D'autre part, en physique, ce théorème permet de déterminer si une diérentielle est
exacte ou inexacte : Si les dérivées croisées ne sont pas égales alors f ne s'exprime
pas sous forme diérentielle totale exacte. Exemple : Reprenons l'exemple du travail
thermodynamique W vériant l'équation :
δW = −P dV + 0dP.
∂W ∂W
δW = dW = dV + dP
∂V ∂P
et donc nécessairement
∂W ∂W
= −P et = 0.
∂V ∂P
Or, en eectuant une seconde dérivation :
∂2W ∂P ∂2W
=− = −1 et =0
∂P ∂V ∂P ∂V ∂P
on voit clairement que les dérivées croisées ne sont pas les mêmes, donc W ne s'exprime
pas sous forme diérentielle totale exacte.
63
Pour que δf soit une diérentielle totale exacte, il faut et il sut que :
∂Pi ∂Pj
∀(i, j) ∈ {1, . . . , n}2 , = .
∂xj ∂xi
Par exemple, Pour une fonction de trois variables dont la forme diérentielle est donnée par :
∂(yz) ∂(1)
=z et = 0.
∂y ∂x
∂(yz) ∂(1)
On remarque que 6= donc δC n'est pas une DTE.
∂y ∂x
64
2ième étape : Peut-on la transformer en une DTE ?
Soit µ(x, y, z) un facteur intégrant alors µyz dx + µdy + µdz est une DTE notée dC .
∂C ∂C ∂C
Or dC = dx + dy + dz , d'où
∂x ∂y ∂z
∂C ∂C ∂C
= µ(x, y, z)yz; = µ(x, y, z); = µ(x, y, z).
∂x ∂y ∂z
Comme dC est une DTE, on a nécessairement
∂2C ∂2C ∂µ ∂µ
= ⇔ yz + µz = . (5)
∂y∂x ∂x∂y ∂y ∂x
∂2C ∂2C ∂µ ∂µ
= ⇔ = . (6)
∂y∂z ∂z∂y ∂y ∂z
∂2C ∂2C ∂µ ∂µ
= ⇔ yz + µy = . (7)
∂z∂x ∂x∂z ∂z ∂x
Des équations (5) et (7), on déduit que
∂µ ∂µ
yz + µz = yz + µy.
∂y ∂z
D'où d'après l'équation (6)
µy = µz ⇔ µ(y − z) = 0 ⇔ µ = 0
maximum local de f si :
65
En se plaçant sur R2 :
Comme dans le cas de fonctions d'une seule variable, nous pouvons dénir les points critiques
d'une fonction de plusieurs variables.
En se plaçant sur R2 :
66
Théorème:
Soient U un ouvert de R2 , f ∈ F(U, R) de classe C 2 et a ∈ U un point critique de f . On note :
1. Si δ < 0 alors f présente un point col (ou point selle) : ce n'est pas un extremum.
2. Si δ = 0 alors on ne peut pas conclure à partir des dérivées secondes. Le point a est
appelé point plat.
f (x, y) = x4 + y 4 − 4xy.
Points critiques :
∂f
(a, b) = 0
∂x
4a3 − 4b = 0 b = a3
(a, b) point critique ⇔ ⇔ ⇔
∂f 4b3 − 4a = 0 a(a8− 1) = 0
(a, b) = 0
∂y
Or a(a8 − 1) = 0 ⇔ a = 0, a = 1, ou a = −1. Donc les points critiques sont : (0, 0), (1, 1)
et (−1, −1).
12x2 −4
Hf (x, y) =
−4 12y 2
67
Pour (x, y) = (−1, −1), δ = 144 − 16 = 128 > 0 et r = 12 > 0 donc (−1, −1) est un
minimum local.
68
6 Intégrales multiples
Les intégrales multiples constituent la généralisation des
b intégrales dites simples c'est-à-dire
les intégrales d'une fonction d'une seule variable réelle, a f (x) dx, pouvant être interprétées
→
−
comme l'aire de la partie délimitée par la courbe de f , l'axe (0, i ) et les droites d'équations
x = a et x = b.
Dans le cas d'une fonction de deux variables, l'idée des intégrales doubles est de mesurer le
volume délimité par le graphe de cette fonction, au dessus d'un domaine D du plan.
b d
f (x, y) dxdy = f (x, y) dxdy.
D a c
69
6.1.3 Théorème de Fubini
Théorème: Théorème de Fubini
Soit f une fonction continue sur un rectangle D = [a, b] × [c, d]. Alors
b d d b
f (x, y) dxdy = f (x, y) dy dx = f (x, y) dx dy.
D a c c a
Le calcul d'une intégrale double sur un domaine D de la forme D = [a, b] × [c, d] peut se
ramener à deux calculs d'intégrales simples, l'ordre des intégrations étant quelconques :
b
on intègre d'abord par rapport à x entre a et b, f (x, y) dx, en laissant y constant : on
a
obtient alors une fonction de y . Puis on intègre le résultat obtenu par rapport à y entre
d b
c et d : f (x, y) dx dy .
c a
d
on intègre d'abord par rapport à y entre c et d, f (x, y) dy , en laissant x constant :
c
on obtient alors une fonction dex. On intègre ensuite le résultat obtenu par rapport à x
b d
entre a et b : f (x, y) dy dx.
a c
1
Exemple : Calculons I = dxdy .
[0,1]×[0,1] 1+x+y
1
La fonction (x, y) 7→ est continue sur [0, 1] × [0, 1] donc d'après le Théorème de
1+x+y
Fubini :
1 1
1
I= dy dx
0 0 1+x+y
1
= [ln(1 + x + y)]10 dx
0
1
= (ln(2 + x) − ln(1 + x)) dx
0
1
Calcul de ln(2 + x) dx.
0
En eectuant le changement de variables z = 2 + x puis en faisant une intégration par
parties on a :
1 3
ln(2 + x) dx = ln(z) dz = [z ln(z) − z]32 = 3 ln(3) − 2 ln(2) − 1.
0 2
1
Calcul de ln(1 + x) dx.
0
70
En eectuant le changement de variables z = 1 + x puis en faisant une intégration par
parties on a :
1 2
ln(1 + x) dx = ln(z) dz = [z ln(z) − z]21 = 2 ln(2) − 1.
0 1
On en déduit
I = 3 ln(3) − 4 ln(2).
1
Exercice d'application : Calculer I = dxdy .
[0,1]×[2,5] (1 + x + 2y)2
1 11
Réponse : ln .
2 10
Corollaire:
Soient g une fonction continue sur [a, b] et f une fonction continue sur [c, d], on a :
b d
g(x)f (y) dxdy = g(x) dx f (y) dy .
[a,b]×[c,d] a c
Exemple : Calculons ex+2y dxdy .
[0,1]×[0,2]
La fonction (x, y) 7→ ex+2y est continue sur [0, 1] × [0, 2] donc d'après le Théorème de Fubini
1 2
ex+2y dxdy = ex dx e2y dy
[0,1]×[0,2] 0 0
2
1 2y
= [ex ]10 e
2 0
1
= (e − 1)(e4 − 1).
2
Exercice d'application : Calculer l'intégrale I = sin(x) cos(y) dxdy.
[0, π2 ]×[0, π2 ]
Réponse : I = 1
71
Le théorème de Fubini se généralise à des parties bornées autres que les rectangles.
b h(x)
!
f (x, y) dxdy = f (x, y) dy dx.
D a g(x)
d h(y)
!
f (x, y) dxdy = f (x, y) dx dy.
D c g(y)
Exemples :
1. Soit D le domaine délimité
par les côtés du triangle ABC avec A(1, 0), B(0, 1) et
C(0, −1). Calculons I = f (x, y) dxdy où f (x, y) = x + 2y .
D
Déterminons dans un premier temps les équations des droites (AB) et (AC) :
Équation de la droite (AB) : y = −x + 1.
Équation de la droite (AC) : y = x − 1.
72
Pour x variant de 0 à 1, y varie de x − 1 à 1 − x, autrement dit :
D = (x, y) ∈ R2 | 0 ≤ x ≤ 1 et x − 1 ≤ y ≤ 1 − x .
De plus, f est continue sur R2 donc sur D. On a alors d'après le théorème de Fubini :
1 1−x
I= f (x, y) dy dx
0 x−1
1 1−x
= (x + 2y) dy dx
0 x−1
1 1−x
= xy + y 2 x−1
dx
0
1
x − x2 dx
=2
0
1
= .
3
y
2. Calculons I = dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 | x ≥ 0, y ≥ 0, x2 + y 2 ≤ 1}.
D x2 +1
On a p
D = {(x, y) ∈ R2 | 0 ≤ x ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 1 − x2 }.
y
La fonction (x, y) 7→ 2 est continue sur D donc d'après le théorème de Fubini :
x +1
1 √1−x2 !
y
I= dy dx
0 0 x2 + 1
1 √1−x2 !
1
= 2
y dy dx
0 1+x 0
1 1 1 − x2
= dx
2 0 1 + x2
1 1 2
= − 1 dx
2 0 1 + x2
1
= [2 arctan(x) − x]10
2
π 1
= −
4 2
Exercices d'applications :
1. Soit D le domaine délimité
par les côtés du triangle OAB avec O(0, 0), A(1, 0) et
B(0, 2). Calculer I = f (x, y)dxdy où f (x, y) = (2x + y)2 .
D
Réponse : I = 2.
73
2. Calculer I = x(y − ey ) dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 | x ≥ 0, y ≥ 0, x + y ≤ 1}.
D
61
Réponse : I = − e.
24
Pour une intégrale multiple, c'est le jacobien qui va jouer le rôle de la dérivée :
Proposition: Formule du changement de variables
Soient Ω et D deux domaines de R2 et ϕ une bijection de classe C 1 du domaine Ω au domaine
D:
ϕ: Ω → D
(u, v) 7→ (x, y) = ϕ(u, v)
Alors :
f (x, y) dxdy = (f ◦ ϕ)(u, v)|det(Jϕ (u, v))| dudv,
D Ω
ϕ : R+ × [0, 2π[ → R2
(r, θ) 7→ (r cos(θ), r sin(θ))
74
Remarque:
Si D est le domaine délimité par le disque de centre (a, b) et de rayon R alors le changement
de variables est déni par :
x = a + r cos(θ)
avec 0 ≤ r ≤ R.
y = b + r sin(θ)
Exemples :
x−y
1. I = exp dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 | x ≥ 0, y ≥ 0, x + y ≤ 1}.
D x + y
Pour (x, y) ∈ D, considérons le changement de variables :
u = x−y
v = x+y
ϕ: Ω → D
u+v v−u
(u, v) 7→ ,
2 2
D'après la formule du changement de variables, on a :
I= f (ϕ(u, v)) |det(Jϕ (u, v))| dudv
Ω
75
Or,
1 1
2 2
1
Jϕ (u, v) = ⇒ det(Jϕ (u, v)) = .
− 12 1
2 2
Donc
1 u
I= exp dudv.
2 Ω v
u
La fonction (u, v) 7→ exp est continue sur Ω donc d'après le théorème de Fubini,
v
1 v
1 u
I= exp du dv
2 0 −v v
1h
1 u iv
= v exp dv
2 0 v −v
1
1 1
= v(e − ) dv
2 0 e
1 1
= (e − ).
4 e
2 +y 2
2. Calculons e(x−1) dxdy , où D = {(x, y) ∈ R2 | x ≥ 0, y ≥ 0, (x − 1)2 + y 2 ≤ 4}.
D
er r dr 2 dθ
2 2 2
e(x−1) +y dxdy =
D 0 0
2
π 1 r2
= e
2 2 0
π 4
= (e − 1).
4
76
Exercices d'applications :
1. Calculer x2 y dxdy , où D = {(x, y) ∈ R2 | 1 ≤ x − y ≤ 2 et − 1 ≤ x + 3y ≤ 3}.
D
17
Réponse : − .
256
xy
2. Calculer dxdy , où D = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 ≤ 9}.
D x2 + y2
Réponse : 0.
b d f
f (x, y, z) dxdydz = f (x, y, z) dxdydz.
D a c e
Exemple : Calcul de I = (x + 3yz) dxdydz .
[0,1]×[1,2]×[1,3]
77
La fonction (x, y, z) 7→ x + 3yz étant continue, on a d'après le théorème de Fubini,
1 2 3
I= x + 3yz dz dy dx
0 1 1
1 2 !
3 2 3
= xz + yz dy dx
0 1 2 1
1 2
= (2x + 12y) dy dx
0 1
1 2
= 2xy + 6y 2 1
dx
0
1
= (2x + 18) dx
0
1
= x2 + 18x 0
= 19
b h(x) l(x,y)
! !
f (x, y, z) dxdydz = f (x, y, z) dz dy dx
D a g(x) k(x,y)
Remarque:
En intervertissant les rôles de x, y et z , on obtient les autres cas.
Exemple : Calcul de I = (x2 + yz) dxdydz où
D
D = (x, y, z) ∈ R3 | x ≥ 0, y ≥ 0, z ≥ 0 et x + y + 2z ≤ 1 .
Soit (x, y, z) ∈ D.
On xe x : Comme y, z ≥ 0, on a x ≤ x + y + 2z ≤ 1
On en déduit que 0 ≤ x ≤ 1 .
78
On fait dépendre y de x : Comme z ≥ 0, on a x + y ≤ x + y + 2z ≤ 1 ⇒ y ≤ 1 − x.
Donc 0 ≤ y ≤ 1 − x .
1−x−y
On fait dépendre z de x et y : x + y + 2z ≤ 1 ⇒ z ≤ .
2
1−x−y
D'où 0 ≤ z ≤
2
1
Remarque : On aurait très bien pu xer d'abord z (0 ≤ z ≤ ), faire dépendre x de z
2
(0 ≤ x ≤ 1 − 2z ) et enn faire dépendre y de x et z (0 ≤ y ≤ 1 − x − 2z ). On aurait eu ainsi
1 1−2z 1−x−2z
2
2 1
I= (x + yz) dy dx dz = .
0 0 0 96
1
Exercice d'application : Calculer I = dxdy où
D (1 + x + y + z)3
D = (x, y, z) ∈ R3 | x ≥ 0, y ≥ 0, z ≥ 0 et x + y + z ≤ 1 .
5 1
Réponse : I = − + ln(2).
16 2
79
Changement de variables en coordonnées cylindriques.
Les coordonnées cylindriques sont dénies par l'application ϕ :
ϕ : R+ × [0, 2π[×R → R3
(r, θ, z) 7→ (r cos(θ), r sin(θ), z)
On a det(Jϕ (r, θ, z)) = r. On a donc pour Ω un domaine de R+ × R × R,
f (x, y, z) dxdydz = f (r cos(θ), r sin(θ), z) r drdθdz.
D Ω
Remarque:
Selon le repère considéré, les coordonnées sphériques peuvent aussi s'écrire :
x = r sin(θ) cos(ϕ)
y = r sin(θ) sin(ϕ)
z = r cos(θ)
80
Exemples :
1. Calcul de (x2 + y 2 + 1) dxdydz où D = {(x, y, z) ∈ R3 | x2 + y 2 ≤ 1, 0 ≤ z ≤ 2}.
D
Posons
ϕ : [0, 1] × [0, 2π] × [0, 2] → D
(r, θ, z) 7→ (r cos(θ), r sin(θ), z)
On montre que ϕ est une bijection de classe C 1 entre [0, 1] × [0, 2π] × [0, 2] et D(à
vérier), on peut donc appliquer la formule du changement de variables :
2 2
(x + y + 1) dxdydz = r(r2 + 1) drdθdz.
D [0,1]×[0,2π]×[0,2]
De plus la fonction (r, θ, z) 7→ r(r2 + 1) est continue donc d'après le théorème de Fubini :
2π 2 1
2 2 2
(x + y + 1) dxdydz = (r + 1)r dr dz dθ
D 0 0 0
2π 2 1
= dθ dz r(r2 + 1) dr
0 0 0
1
1 2
= 4π (r + 1)2
4 0
= 3π.
81
2. Calcul de xz dxdydz où D = {(x, y, z) ∈ R3 | x2 + y 2 + z 2 ≤ R2 }.
D
π
R 2π
= r4 dr cos(θ) dθ 2 cos2 (ϕ) sin(ϕ) dϕ
π
0 0 −
2
R π
r5 3 (ϕ)
cos 2
= [sin(θ)]2π
0 − π
5 0 3 −
2
= 0.
Exercices d'applications :
1. Calculer z 2 dxdydz où D = {(x, y, z) ∈ R3 | x2 + y 2 ≤ R2 , 0 ≤ z ≤ h}.
D
π 2 3
Réponse : R h .
3
1
2. Calculer dxdydz où D = {(x, y, z) ∈ R3 | r2 ≤ x2 + y 2 + z 2 ≤ R2 },
D +x2y 2 + z2
avec r > 0 et R > 0.
Réponse : 4π(R − r)
82
7 Intégrales curvilignes
En mécanique, lorsqu'on déplace une particule (assimilée à un point matériel) dans un champ
de force, le travail fournit par ce champ de force est donné par une intégrale le long de la trajectoire
décrite par cette particule. Autrement dit, si la particule se déplace de A à B en suivant le chemin
→
−
γ , l'énergie totale apportée par la force F est donnée par :
→
− −
→
→ (A → B) =
W− F (x).dx.
F
γ
γ : [a, b] → R2
t 7→ γ(t) = (x(t), y(t))
Exemple : La paramétrisation du cercle de centre (0, 0) et de rayon R > 0 est donnée par
l'application
γ : [0, 2π] → R2
t 7→ γ(t) = (R cos(t), R sin(t))
83
Soit Γ = ([a, b], γ) une courbe paramétrée de classe C 1 , telle que γ([a, b]) soit inclus dans U un
ouvert de Rn . Soit V ~ un champ de vecteurs continu sur U . On appelle intégrale curviligne
ou circulation de V ~ sur Γ, l'intégrale dénie par :
b
~ =
V ~ (γ(t)) · γ 0 (t) dt
V
Γ a
L'intégrale curviligne d'un champ de vecteurs sur une courbe ne dépend que de
l'orientation, et non du choix de la paramétrisation.
Remarque : Notation:
~ sur Γ est notée :
En physique, la circulation de V ~ ·→
V
− →
−
dl , avec dl le vecteur déplacement
Γ
élémentaire le long de Γ.
Remarque importante:
~ (x, y) = (P (x, y), Q(x, y)) et γ(t) = (x(t), y(t)), t ∈ [a, b], alors
Si V
b
~ =
V P (x(t), y(t)) x0 (t) + Q (x(t), y(t)) y 0 (t) dt.
Γ a
Il s'agit
alors de l'intégrale curviligne de la forme diérentielle ω = P dx + Q dy , que l'on note
aussi P dx + Q dy .
Γ
Le vecteur γ 0 (t) = (x0 (t), y 0 (t)) est le vecteur tangent à la courbe Γ au point γ(t). Lorsque
γ(t) décrit la trajectoire d'un point matériel, le vecteur γ 0 (t) est la vecteur vitesse.
84
→
− →
−
En physique, lorsque le champ de vecteurs est une force F , l'intégrale curviligne F est
Γ
→
−
appelée le travail de F le long de la trajectoire paramétrée par γ .
En pratique : Si Γ = ([a, b], γ) avec γ(t) = (x(t), y(t)), t ∈ [a, b], pour calculer P dx + Q dy
Γ
on remplace :
b
par
Γ a
x par x(t) et y par y(t)
dx par x0 (t)dt et dy par y 0 (t)dt.
Exemple :
1. Calcul de x2 dx − xy dy où Γ est l'arc de parabole x = y 2 , 0 ≤ x ≤ 1, orienté dans le
Γ
sens des x croissants.
On pose alors :
γ : [0, 1] → R2
t 7→ (t2 , t) := (x(t), y(t))
Donc
1
x2 dx − xy dy = x2 (t)x0 (t) − x(t)y(t)y 0 (t) dt
Γ 0
1
t4 .2t − t2 t dt
=
0
1
2t5 − t3 dt
=
0
1
= .
12
85
2. Soit Γ le cercle ~
de centre (0, 0) et de rayon 1 et V le champ de vecteur déni par
~ (x, y) = −y . Calculons la circulation de V
V ~ sur Γ.
x
Dénissons une paramétrisation de Γ :
Γ étant le cercle de centre (0, 0) et de rayon 1, on considère le changement de variables
en coordonnées polaires :
x = cos(θ)
avec θ ∈ [0, 2π].
y = sin(θ)
On pose alors
γ : [0, 2π] → R2
θ 7→ (cos(θ), sin(θ))
On a ainsi
2π
~ =
V ~ (γ(θ)) · γ 0 (θ) dθ
V
Γ 0
2π
− sin(θ) − sin(θ)
= · dθ
0 cos(θ) cos(θ)
2π
sin2 (θ) + cos2 (θ) dθ
=
0
2π
= 1 dθ
0
= 2π.
Exercices d'applications :
1. Calculer l'intégrale curviligne y sin(x) dx + x cos(y) dy où Γ est le segment de droite
Γ
qui joint le point O(0, 0) au point A(1, 1) et orienté de O vers A.
Réponse : 2 sin(1) − 1.
y x
2. Calculer l'intégrale curviligne −dx + 2 dy où Γ est le cercle de rayon a
Γ +y 2 x2
x + y2
centré en O et parcouru dans le sens trigonométrique.
Réponse : 2π .
Théorème:
~ =−
Si V
−→ ~ dérive d'un potentiel scalaire) et si Γ est une courbe orientée
grad f (autrement dit V
d'origine A, d'extrémité B incluse dans U , alors :
~ = f (B) − f (A).
V
Γ
En particulier, si Γ est fermée, c'est-à-dire si ses deux extrémités sont égales, alors ~ = 0.
V
Γ
Autrement dit,la circulation sur une courbe fermée de tout champ de vecteurs
dérivant d'un potentiel est nulle.
86
7.2 Formule de Green-Riemann
Pour ω une forme diérentielle et Γ une courbe
fermée, la formule de Green-Riemann
établit
une relation entre une intégrale curviligne ω et une intégrale double f (x, y) dxdy où D
Γ D
est le domaine intérieur à Γ.
Exemples :
1. Calcul de −x2 y dx + xy dy où Γ est le cercle de centre (0, 0) et de rayon R > 0.
Γ
∂Q ∂P
(x, y) = y et (x, y) = −x2 .
∂x ∂y
On a ainsi d'après la formule de Green-Riemann :
2
−x y dx + xy dy = (y + x2 ) dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 | x2 + y 2 ≤ R2 }.
Γ D
87
x2 y 2
2. Calcul de l'aire de l'ellipse d'équation + 2 ≤ 1.
a2 b
x2 y 2
→ On cherche à calculer dxdy où D = (x, y) ∈ R | 2 + 2 ≤ 1 .
2
D a b
1 ∂Q ∂P
dxdy = (1 + 1) dxdy = − dxdy,
D 2 D D ∂x ∂y
avec
∂Q ∂P
(x, y) = 1 et = −1
∂x ∂y
Ainsi :
2π
−y(θ)x0 (θ) + x(θ)y 0 (θ) dθ
−y dx + x dy =
Γ 0
2π
= (ab sin(θ) sin(θ) + ab cos(θ) cos(θ)) dθ
0
= 2πab.
88
8 Intégrales de surface
8.1 Surface paramétrée
Dénition: Surface paramétrée
Soit ∆ un domaine de R2 . Une surface paramétrée de R3 , de paramètres dans ∆, est une
fonction (vectorielle) :
f: ∆ → R3
(u, v) 7→ (x(u, v), y(u, v), z(u, v))
L'image S = f (∆) = {f (u, v), (u, v) ∈ ∆} est appelé le support de f . On dit aussi que S
est la surface paramétrée par f (ou que f est une paramétrisation de S ).
De même que pour les courbes paramétrées, une surface paramétrée est donnée avec son
paramétrage.
On dit que la surface paramétrée est régulière si ~n(u, v) 6= ~0 pour tout (u, v) ∈ ∆.
89
Alors :
∂f ∂f
(θ, ϕ) = (R cos(θ) cos(ϕ), R cos(θ) sin(ϕ), −R sin(θ)) , (θ, ϕ) = (−R sin(θ) sin(ϕ), R sin(θ) cos(ϕ), 0)
∂θ ∂ϕ
et
R2 sin2 (θ) cos(ϕ)
∂f ∂f
~n(θ, ϕ) = ∧ = R2 sin2 (θ) sin(ϕ)
∂θ ∂ϕ
R2 cos(θ) sin(θ)
La surface paramétrée de la sphère est régulière pour θ 6= 0, π .
Remarque:
Il existe deux vecteurs normaux à une surface : ~n(u, v) ou −~n(u, v).
90
8.2 Flux d'un champ de vecteurs
Dénition: Flux d'un champ à travers une surface
~ un champ de vecteurs sur R3 déni sur un ouvert U de R3 . Soit S + une surface orientée
Soit V
contenue dans U , paramétrée par f : ∆ ⊂ R2 → R3 de classe C 1 et orientée par le vecteur
normal ~n(u, v). On appelle Flux du champ V ~ à travers S + l'intégrale :
~ ·−
V
→
dS = ~ (f (u, v)) · ~n(u, v) dudv
V
S+ ∆
~ à travers S + s'écrit :
Si S + est une surface fermée, le ux de V
~ ·−
V
→
dS
S+
Proposition:
~ un champ de vecteurs sur R3 déni sur un ouvert U de R3 et S + une surface orientée
Soient V
contenue dans U . Si S − est la même surface orientée dans le sens opposé à celui de S + , alors
on a :
~ −→ ~ ·−
→
V · dS = − V dS
S− S+
91
La fonction (u, v) 7→ −uv 2 − u2 + v est continue sur [0, 1] × [0, 1], donc d'après le théorème de
Fubini :
1 1 1 1
~ −
→ 2 2
V · dS = − u du v dv − u du + v du
S+ 0 0 0 0
1 1 1 1
=− × − +
2 3 3 2
=0
Remarque:
Si une surface S est décrite par la relation f (u, v, w) = 0 dans un système de coordonnées
(u, v, w) avec f une fonction de classe C 1 dans R, alors en tout point M , un vecteur normal
unitaire à la surface est donné par :
−−→
~ gradf
N (M ) = −−→ (M ).
kgradf k
−−→
Cela provient du fait qu'en tout point M , le vecteur gradient gradf (M ) est perpendiculaire
à S en ce point.
92
Q. Calculer la circulation I ~ = 1 z 2 , x2 , y 2 le long de Γ.
de V
2
Méthode 1 : calcul direct
I= ~ =
V ~ +
V ~ +
V ~ +
V ~
V
Γ ΓAB ΓBC ΓCD ΓDA
2
0 1 1
~ ·→
− 1 2 1 0 1
? V d` = t · 0 dt = dt = −
2 2 2
ΓAB 1 12 0 1
(1 + sin t)2
π 0
? ~ ·→
V
−
d` =
1
0 · − sin t dt
ΓBC 0 2 2
cos t cos t
π π
1 1
cos3 t dt = cos t 1 − sin2 t dt
=
2 0 2 0
π π
1 2
= cos t dt − cos t sin t dt
2 0 0
3 π
1 π sin t
= [sin t]0 + =0
2 3 0
12
1 1
~ ·→
− 1 2 1 1 1
? V d` = t · 0 dt = dt =
2 2 0 2
ΓCD 0 (−1)2 0
93
(1 + sin t)2
0 0
? ~ ·→
V
−
d` =
1
1 · − sin t dt
ΓDA π 2 2
cos t cos t
0
1
− sin t + cos3 t dt
=
2 π
1 0 1 0
=− sin t dt + cos3 t dt
2 π 2 π
| {z }
=0
1
= [cos t]0π = 1
2
D'où :
I= ~ ·→
V
− 1 1
d` = − + 0 + + 1 = 1.
Γ 2 2
Méthode 2 : Théorème de
−→
Stokes
~ est : rot V
? Le rotationnel de V ~ = (y, z, x).
? Paramétrisation de S :
f : [0, 1] × [π, 0] −→ R3
(u, v) 7−→ (u, cos v, 1 + sin v)
de normale :
~ ~ 1 0 0
∂f ∂f
~n = ∧ = 0 ∧ − sin v = − cos v
∂u ∂v
0 cos v − sin v
? D'où :
cos v 0
−→ ~ − → 1 + sin v · − cos v du dv
I= rot V · dS =
S [0,1]×[π,0] u − sin v
1
= (− cos v − sin v cos v − u sin v) du dv = [cos v]0π
[0,1]×[π,0] 2
=1
94
Remarque: Formule de Green-Riemann : cas particulier du théorème de Stokes
−→ ~
Si S est une surface plane dans le plan xOy et rotV est orthogonal à S , le ~ ne
champ V
dépend pas de z et on a :
~ (x, y) = P (x, y) ~i + Q(x, y) ~j −→ ~ ∂Q ∂P ~k.
V et rotV = −
∂x ∂y
95
Remarques:
En coordonnées cartésiennes : dV = dx dy dz
En coordonnées cylindriques : dV = r dr dθ dz
Exemples :
1. Calcul du ux Φ de F~ (x, y, z) = (2x, 2y, 2z) à travers les surfaces d'un cube
centré à l'origine de côté 1.
3
Soit Ω le domaine délimité par le cube centré à l'origine de côté 1 : Ω = − 12 , 12 . La
96
2. Calcul du ux Φ de A~ (x, y, z) = (y, x, z) à travers la demi-sphère S qui s'appuie
sur le cercle de centre O et de rayon R = 1.
Méthode 1 : Paramétrisation de la demi-sphère S de rayon 1
π
f: 0, 2 × [0, 2π] −→ R3
(θ, ϕ) 7−→ (sin θ cos ϕ, sin θ sin ϕ, cos θ)
et ~n (θ, ϕ) = sin2 θ cos ϕ, sin2 θ sin ϕ, cos θ sin θ .
2
π sin θ sin ϕ
2π sin θ cos ϕ
~·−
→ 2
Φ= A dS = sin θ cos ϕ · sin2 θ sin ϕ dθ dϕ
S θ=0 ϕ=0 cos θ cos θ sin θ
π 2π
2
2 sin3 θ cos ϕ sin ϕ + cos2 θ sin θ dθ dϕ
=
θ=0 ϕ=0
π !
2π π
2 2
3
=2 sin θ dθ cos ϕ sin ϕ dϕ + 2π cos2 θ sin θ dθ
θ=0 ϕ=0 θ=0
97