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ANALYSE 3
1 Topologie de Rn 1
1.1 L’espace Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Norme et distance sur Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Norme sur l’espace vectoriel Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Espaces métriques et distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.3 Boule et sphère dans (Rn , k.k).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Notion de voisinage, d’ouverts et de férmés dans Rn . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Notion de borné et de compact dans (Rn , k.k) . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Notion de suite et de limite dans (Rn , k.k) . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Application linéaire de Rn dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
i
R. El Jid TABLE DES MATIÈRES
6 Intégrales multiples 36
6.1 Rappel d’intégrales simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
6.1.1 Somme de Riemann et intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . 36
6.2 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
6.2.1 Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
6.2.2 Proprietés de l’intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
6.2.3 Méthode de calcul d’intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . 40
6.2.4 Formule de changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . 42
6.3 Intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
ii
R. El Jid TABLE DES MATIÈRES
6.3.1 Propiétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
6.3.2 Méthodes de calcul des intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . 43
6.3.3 Formule de changement de vaiables . . . . . . . . . . . . . . . . 44
iii
Chapitre 1
Topologie de Rn
1.1 L’espace Rn
R désigne le corps des nombres réels.
Pour n ∈ N∗ , le produit cartésien R
| ×R×
n
{z· · · × R} se note R c-à-d
n fois
Rn = {(x1 , x2 , · · · , xn ); xi ∈ R, i = 1, · · · , n}
(Rn , +, .) est un R-espace vectoriel de dimension n dont une base est B = (e1 , e2 , · · · , en )
où e1 = (1, 0, · · · , 0) ; e2 = (0, 1, 0, · · · , 0) ; · · · ; ei = (0, · · · , 0, 1, 0, · · · , 0) ; · · · ; en = (0, · · · , 0, 1).
B s’appelle la base canonique de Rn
Définition 1.1.
a ∈ A et b ∈ A ⇒ [a, b] ⊂ A
1
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
2
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
Proposition 1.3. Toute norme k.k dans un e.v.n (E; k.k) vérifie, pour tous x; y ∈ E la
relation
|kxk − kyk| ≤ kx − yk.
Normes équivalentes
Définition 1.4. Deux normes N1 et N2 sur Rn sont dites équivalentes s’il existe deux
constantes réelles α > 0 et β > 0 telles que pour tout x dans Rn on a
Proposition 1.5. Sur Rn (et dans tout autre espace vectoriel normé de dimension finie)
toutes les normes sont équivalentes.
Exemples 1.6. Les trois normes k.k1 , k.k2 et k.k∞ sont équivalentes et elle vérifient les
inégalités suivantes :
1. kxk∞ ≤ kxk1 ≤ nkxk∞ ∀x ∈ Rn ;
√
2. kxk∞ ≤ kxk2 ≤ nkxk∞ ∀x ∈ Rn ;
√
3. n1 kxk1 ≤ kxk2 ≤ nkxk1 ∀x ∈ Rn ;
4. |xi | ≤ kxk1 , |xi | ≤ kxk2 et |xi | ≤ kxk∞ ∀x = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn .
Définition 1.8.
On appelle espace métrique tout couple (E ; d) où E est un espace vectoriel non vide et d
est une distance.
d : E × E → R+ , (x, y) 7→ d(x, y) = kx − yk
est une distance sur E. On l’appelle distance induite sur E par la norme k.k.
3
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
F IGURE 1.1 – Représentation graphique dans R2 des boules unités de centre O(0, 0) et de
rayon 1 pour les trois normes usuelles. De gauche à droite : k.k1 , k.k2 et k.k∞ .
Propriété 1.10. Une distance d induite par une norme k.k possède les propriétés sui-
vantes :
1. d(0, x) = kxk ∀x ∈ E ;
2. d(λx, λy) = |λ|d(x, y) ∀(x, y) ∈ E × E et ∀λ ∈ R ;
3. d(x + z, y + z) = d(x, y) ∀(x, y, z) ∈ E 3 .
Remarque 1.11. toute norme induit une distance, mais toutes les distances ne proviennent
pas d’une norme.
B0 (a, r) = {x ∈ Rn , kx − ak ≤ r};
S(a, r) = {x ∈ Rn , kx − ak = r}.
Remarque 1.13. les boules ont des formes différentes selon les métriques choisies (voir
figure si dessous).
4
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
i) Une partie V de Rn est dite voisinage de a dans (Rn , k.k) ssi V contient une boule
ouverte centré en a. On dit aussi que a est intérieur à V .
ii) Une partie U de Rn est dite ouverte dans (Rn , k.k) ssi U est voisinage de chacun
de ses points.
iii) Une partie F de Rn est dite férmée dans (Rn , k.k) ssi CRF n est ouvet dans Rn .
Exemples 1.15.
Dans (Rn , k.k) on a :
1. Une boule ouverte est un ouvert,
2. Une boule fermée est un fermé,
3. Une sphère S(a, r) est un férmé.
Proposition 1.16.
Démonstration. En D.T
5
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
i) Une partie A de Rn est dite bornée dans (Rn , k.k) s’il existe un réel M > 0 tel que :
∀x ∈ A, k x k≤ M
ii) Une partie A de Rn est dite compacte dans (Rn , k.k) ssi elle est à la fois férmée et
bornée dans (Rn , k.k).
Exemples 1.18.
Les boules férmées B0 (a, r) et les sphères S(a, r) sont des compactes dans (Rn , k.k).
Remarque 1.19.
Dans (Rn , k.k) on vérifie qu’une intersection finie ou infinie de compacts est un compact
et que toute union finie de compacts est un compact.
Définition 1.21 (suite bornée). Une suite (xn )n∈N dans (Rn , k.k) est dite bornée si et
seulement si l’ensemble {xn , n ∈ N} est borné. Autrement dit, il existe M > 0 tel que pour
tout n ∈ N, kxn k ≤ M.
Définition 1.22 (Suite convergente). Etant donnés une suite (xn ) de Rn et un élément
l ∈ Rn .
On dit que la suite (xn ) converge vers l dans (Rn , k.k) et que l est la limite de la suite (xn )
ssi
∀ε > 0 ∃N ∈ N / n ≥ N ⇒ kxn − lk ≤ ε.
Remarque 1.23.
Sur Rn , comme toutes les normes sont équivalentes , toute suite convergente pour l’une
des normes est convergente pour l’autre.
Proposition 1.24 (Caractérisation des férmés et des compacts par les suites). Soit A ⊂ Rn ,
alors :
6
R. El Jid Chapitre 1. Topologie de Rn
1. A est fermé si et seulement toute suite de points de A qui converge a sa limite qui
appartient à A.
2. A est compact si et seulement de toute suite de points de A on peut extraire une
sous suite qui converge dans A
Définition 1.25 (Suite de Cauchy). Soit (xn ) une suite de Rn . On dit que (xn ) est une
suite de Cauchy si et seulement
∀ε > 0 ∃N ∈ N / n, m ≥ N ⇒ kxn − xm k ≤ ε.
Proposition 1.26.
Si une suite est convergente alors elle est de Cauchy.
Remarque 1.28.
La propriété de complétude dépend de la distance. Il est donc important de toujours pré-
ciser la distance que l’on prend quand on parle d’espace complet.
Intuitivement, un espace est complet s’il n’a pas de trou, autrement dit s’il n’a aucun
point manquant . Par exemple, les nombres rationnels ne forment pas un espace complet,
√
puisque 2 n’y figure pas alors qu’il existe une suite de Cauchy de nombres rationnels
ayant cette limite.
Il est toujours possible de remplir les trous amenant ainsi à la complétion d’un espace
donné.
Proposition 1.30.
ϕ : Rn → R est une application linéaire alors,
n
i) il existe n réels α1 , ..., αn tels que ∀x = (x1 , ..., xn ) ∈ Rn , ϕ(x) = ∑ αi xi .
i=1
ii) Il existe C > 0 tel que ∀x ∈ Rn , |ϕ(x)| ≤ ckxk.
7
Chapitre 2
Exemples 2.2.
x2 y
1. f (x, y) = x2 +y2
est une fonction de deux variables réelles ;
x2 +z−3
2. f (x, y, z) = y2 +2
est une fonction de trois variables réelles
8
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Remarque 2.6. 1. Dans le cas d’une fonction d’une seule variable le graphe est une
2
partie de R et on l’appel courbe.
2. Dans le cas d’une fonction de deux variable le graphe est une partie de R3 et on
l’appel surface.
fonction f .
Les courbes de niveau d’une fonction f fournissent une représentation géométrique de f
sur le plan, alors que son graphe en donne une dans l’espace. La courbe de niveau K est
la projection sur le plan d’équation z = 0 de l’intersection du graphe de f avec le plan
horizontal z = k (exemple : Fig 2.5)
Remarque 2.10. Dans Rn toutes les normes sont équivalentes donc la limite de f en un
point ne dépend pas du choix de la norme.
k(x, y)k42
| f (x)| ≤ = k(x, y)k22
k(x, y)k22
10
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Démonstration. Supposons que f admette deux limites l1 < l2 quand x tend vers a.
Soit ε = l2 −l 1
2 >0
lim f (x) = l1 ⇒ ∃η1 > 0 / 0 < kx − ak < η1 ⇒ | f (x) − l1 |< ε
x→a
lim f (x) = l2 ⇒ ∃η2 > 0 / 0 < kx − ak < η2 ⇒ | f (x) − l2 |< ε
x→a
Si on prend η = min(η1 , η2 ) alors pour x vérifiant 0 < kx − ak < η on aura :
| f (x) − l1 |< ε et | f (x) − l2 |< ε .
Par suite l2 − l1 ≤ |l2 − f (x)| + | f (x) − l1 | < 2ε = l2 − l1 ce qui est absurde .
Remarque 2.13. Quand la limite d’une fonction f en un point a existe, elle ne dépend
pas de la manière dont x s’approche de a.
Astuces
1. En pratique, pour prouver qu’une fonction de plusieurs variables n’admet pas de
limite en a, il suffit d’expliciter une restriction à une courbe continue passant par
a qui n’admet pas de limite, ou deux restrictions qui conduisent à des limites
différentes. Mais pour prouver l’existence d’une limite, il faut considérer le cas
général.
2. Attention lim f (x, y) 6= lim (lim f (x, y)) et lim f (x, y) 6= lim (lim f (x, y))
(x,y)→(a,b) x→a y→b (x,y)→(a,b) y→b x→a
Exemple 2.14.
xy
f (x, y) = et a = (0, 0)
x2 + y2
Si on s’approche de (0, 0) suivant l’axe (ox) c.à.d y = 0 alors
0
lim f (x) = lim =0
(x,y)→(0,0) (x,0)→(0,0) x2
x2 1
lim f (x) = lim 2
=
(x,y)→(0,0),x=y (x,x)→(0,0) 2x 2
11
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
λ λ
lim f (x) = lim 2
=
(x,y)→(0,0),y=λx (x,λx)→(0,0) 1 + λ 1 + λ2
Exemples 2.18.
xy
i) Soit f (x, y) = 1+x 2
on a | f (x, y)| ≤ |xy|, donc lim f (x, y) = 0 et puisque f (0, 0) = 0 alors f est
(x,y)→(0,0)
continue en (0, 0).
ii) Toute fonction polynôme est continue sur Rn .
iii) Toute fonction rationnelle est continue sur son domaine de définition.
iv) Toute application linéaire f de Rn dans R est continue sur Rn
Proposition 2.19.
f
ii) Si de plus g(a) 6= 0, alors g est aussi continue en a.
Théorème 2.21. Si f est une fonction continue sur une partie férmée et bornée A de Rn ,
alors :
i) f est bornée sur A c.à.d ∃ M > 0 / ∀x ∈ A, | f
(x)| ≤ M
∃a ∈ A, f (a) = inf f (x)
x∈A
ii) f atteint ses bornes en des points de A c.à.d
∃b ∈ A, f (b) = sup f (x)
x∈A
• Si fa,i est continue au point ai on dit que f est continue par rapport à la iième
variable (ou par rapport à xi ) en a.
• Le domaine de définition de la iième fonction partielle est donné par :
Le point i) exprime une condition nécessaire pour qu’une fonction soit continue en a.
( xy
x2 +y2
, si (x, y) 6= (0, 0)
Exemple 2.24. Soit f (x) = Les deux fonctions partielles de
0, si (x, y) = (0, 0).
f au point (0, 0) : x 7→ f (x, 0) et y 7→ f (0, y) sont idendiquement nulles, donc elles sont
continues en 0.
1
Mais pour x 6= 0 on a f (x, x) = 12 , donc lim f (x, x) = 6= f (0, 0) ce qui prouve que
(x,x)→(0,0) 2
f n’est pas continue au point (0, 0).
13
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Proposition 2.29. la dérivée partielle de f par rapport à xi au point a = (a1 , ..., an ) est
égale à la dérivée au point ai , de la iième fonction partielle de f en a
∂f 0 (a )
c.à.d ∂xi
(a) = fa,i i
14
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
∂2 f ∂2 f
: U → R, x 7→ (x)
∂x j ∂xi ∂x j ∂xi
∂3 f ∂ ∂2 f ∂m f ∂ ∂m−1 f
= ( ), ..., = ( )
∂xk ∂x j ∂xi ∂xk ∂x j ∂xi ∂xim ∂xim−1 ...∂xi1 ∂xim ∂xim−1 ...∂xi1
15
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
∂2 f ∂2 f
(a, b) = (a, b)
∂x∂y ∂y∂x
Démonstration. En exercice
Soit f : Rn → R une fonction définie sur un voisinage V d’un point a = (a1 , ..., an ) de
2 2f
Rn . Si pour un certain élément (i, j) de {1, ..., n} × {1, ..., n} les fonctions ∂x∂i ∂yf j et ∂y∂j ∂xi
existent et sont continues au point a alors,
∂2 f ∂2 f
(a) = (a)
∂xi ∂y j ∂y j ∂xi
∂2 f ∂2 f
Cas particulier : si f est de classe C2 sur un ouvert U de Rn alors, ∂xi ∂y j (a) = ∂y j ∂xi (a)
sur U, pour tout (i, j) de {1, ..., n} × {1, ..., n}.
16
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Remarque 2.37. On peut en dédduire que toute fonction différentiable en a est continue
en a en effet
lim f (a + h) = lim f (a) + L(h) + khkε(h) = f (a)
h→0 h→0
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R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Démonstration. 1.
f (a + tv) − f (a)
= d fa (v) + kvkε(tv), lim ε(h) = 0
t h→0
2. On prend v = ei et on obtient
n n n
∂f ∂f
(a) = d fa (ei ) et d fa (h) = d fa ( ∑ hi ei ) = ∑ hi d fa (ei ) = ∑ hi (a)
∂xi i=1 i=1 i=1 ∂xi
n
∂f
d fa (h) = ∑ (a)hi ∀h = (h1 , ..., hn )
i=1 ∂xi
.
18
R. El Jid Chapitre 2. Fonctions numériques de plusieurs variables réelles
Remarque 2.45. Pour vérifier si une fonction f est différentiable en un point a on peut
suivre les étape suivantes :
i) On cherche les dérivées partielles en a.
ii) Si l’un des dérivées partielles n’existe pas alors f n’est pas différentiable en a.
iii) Si toutes les dérivées partielles existent et sont continues en a alors f est différen-
tiables en a
Vi) Si toutes les dérivées partielles existent et pas toutes continues en a, on vérifie si
∂f
f (a + h) − f (a) − ∑ni=1 ∂xi
(a)hi
lim =0
h→0 khk
dF ∂ f dx ∂ f dy
F 0 (t) = = . + .
dt ∂x dt ∂y dt
ou
F 0 (t) = fx0 (ϕ(t), ψ(t)).ϕ0 (t) + fy0 (ϕ(t), ψ(t)).ψ0 (t)
Remarque 2.47. Dans le cas n ≥ 2 où F(t) = f (x1 , ..., xn ) = f (ϕ1 (t), ..., ϕn (t)) on a :
n
∂ f dxi
F 0 (t) = ∑ .
i=1 ∂xi dt
ou
n
F 0 (t) = ∑ fx0i (ϕ1 (t), ..., ϕn (t)).ϕ0i (t)
i=1
Exemple 2.48. Soit F(t) = f (x(t), y(t)) = x.y avec x(t) = cos(t) et y(t) = sin(t), alors
19
Chapitre 3
h(b) − h(a)
ϕ(x) = h(x) − h(a) − (x − a)
b−a
3.1.2 Cas n = 2
Théorème 3.3. (T.A.F)
Soit f : R2 → R une fonction différentiable sur un ouvert U de R2 . Soient a = (a1 ; a2 ) et
b = (b1 ; b2 ) deux éléments de U vérifiant [a; b] ⊂ U. Alors, il existe au moins un élément
c de ]a; b[ qui vérifie
∂ f (c) ∂ f (c)
f (b) − f (a) = d fc (b − a) = (b1 − a1 ) + (b2 − a2 )
∂x1 ∂x2
20
R. El Jid Chapitre 3. Théorème des accroissements finis. Formule de Taylor. Exrtremum
Démonstration. La fonction F définie de R dans R par F(t) = f (a + t(b − a)) est déri-
vable sur [0; 1] et
∂f ∂f
∀t ∈ [0; 1], F 0 (t) = (a + t(b − a))(b1 − a1 ) + (a + t(b − a))(b2 − a2 )
∂x1 ∂x2
donc d’après le T.A.F en dimension un, ∃t0 ∈]0; 1[/ F(1) − F(0) = F 0 (t0 ) c.à.d
∂f ∂f
f (b)− f (a) = (a+t0 (b−a))(b1 −a1 )+ (a+t0 (b−a))(b2 −a2 ), c = a+t0 (b−a) ∈]a; b[
∂x1 ∂x2
21
R. El Jid Chapitre 3. Théorème des accroissements finis. Formule de Taylor. Exrtremum
∀x ∈ A, f (x) ≤ f (a)
Définition 3.9. Un point où les dérivées partielles premières d’une fonction f sont nulles,
s’appelle point critique ou point stationnaire de f .
Remarque 3.10. Un point extremum est un point critique, mais la réciproque est fausse,
en effet considérons la fonction définie par f (x, y) = x3 . On a
∂f ∂f
(0, 0) = 0 et (0, 0) = 0
∂x ∂y
( point (0, 0) est point critique, mais ce point n’est pas un extremum de f car :
Le
pour x < 0, f (x, y) < f (0, 0)
pour x > 0, f (x, y) > f (0, 0)
Le résultat suivant donne une condition suffisante pour qu’un point critique soit un
extremum.
Démonstration.
D’apprès le théorème de taylor-young on a pour h et k suffisament petits :
h2 ∂2 f ∂2 f k 2 ∂2 f
f (a + h, b + k) − f (a, b) = 2
(a, b) + hk (a, b) + 2
(a, b) + (h2 + k2 )ε(h, k)
2 ∂x ∂x∂y 2 ∂y
r 2 t 2
= h + shk + k + (h2 + k2 )ε(h, k)
2 2
2 r 2 t
= k [ u + su + ] + (h2 + k2 )ε(h, k).
2 2
h
avec lim ε(h, k) = 0 et u = pour k 6= 0
(h,k)→(0,0) k
La quantité f (a + h, b + k) − f (a, b) est de même signe que le polynôme :
P(u) = 2r u2 + su + 2t dont le discriminant est ∆ = s2 − rt.
• si ∆ > 0 alors, le polynôme P(u) a deux racines distinctes et donc ne garde pas un
signe consant. D’où il n’y a pas d’extremum en (a, b)
• si ∆ < 0 alors :
- Pour k 6= 0, la suantité f (a + h, b + k) − f (a, b) garde un signe constant et elle est
de même signe que r
- Pour k = 0, f (a + h, b + k) − f (a, b) = 2r h2 + h2 ε0 (h). Cette quantité est de même
signe que r
D’où,
- Si r > 0 alors f présente un minimum en (a, b). - Si r < 0 alors f présente un
maximum.
• Si ∆ = 0
1. Considérons la fonction f (x, y) = x3 on a
∂f ∂f
∂x (0, 0) = ∂y (0, 0) = 0 donc (0, 0) est point critique
∂2 f 2 ∂2 f
∂x2
(0, 0) = ∂∂y2f (0, 0) = ∂x∂y (0, 0) = 0, donc ∆ = 0
3
Mais f (x, y) − f (0, 0) = x ne garde pas un signe constant sur aucun voisinage
de (0, 0). Donc f ne présente pas d’extremum en (0, 0)
2. Soit f (x, y) = x2
∂f ∂f
∂x (0, 0) = ∂y (0, 0) = 0 ⇒ (0, 0) est un point critique
∂2 f ∂ f2
∂y2
(0, 0)
= ∂x∂y (0, 0) = 0 ⇒ ∆ = 0 et f (x, y) − f (0, 0) = x2 ≥ 0 ⇒ f
présente un minimum à l’origine.
Donc dans le cas où ∆ = 0 on ne peut conclure.
24
R. El Jid Chapitre 3. Théorème des accroissements finis. Formule de Taylor. Exrtremum
Exemple 3.12.
Cherchons les extremums s’ils existent de la fonction f (x, y) = x3 + y3 − 3x − 12y + 20.
Recherche
( des points critiques : ( (
∂f 2 −3 = 0 2=1
(x, y) = 3x x x = ±1
∂x
∂f 2 ⇒ ⇒
∂y (x, y) = 3y − 12 = 0 y2 = 4 y = ±2
Les points critiques de f sont donc (1, 2), (1, −2), (−1, 2), (−1, −2).
Nature des points critiques :
∂2 f ∂2 f ∂2 f
(x, y) = 6x, (x, y) = 6y, et (x, y) = 0
∂x2 ∂y2 ∂x∂y
∂2 f ∂2 f ∂2 f
∆(x, y) = [ (x, y)]2 − 2 (x, y). 2 (x, y) = −36xy
∂x∂y ∂x ∂y
∂2 f
∗ ∆(1, 2) = −72 < 0 et ∂x2
(1, 2) = 6 > 0 donc f admet un minimum relatif au point
(1, 2).
∗ ∆(1, −2) = 72 > 0 donc f n’admet pas d’extremum au point (1, −2).
∗ ∆(−1, 2) = 72 > 0 donc f n’admet pas d’extremum au point (−1, 2).
∂2 f
∗ ∆(−1, −2) = −72 < 0 et ∂x2
(1, 2) = −6 < 0 donc f admet un maximum relatif au
point (−1, −2).
Son déterminant est appelé : le hessien de f au point (a; b). On a alors det(H f (a; b)) =
rt − s2 = −∆
Théorème 3.14. 1. Si det(H f (a; b)) < 0 alors f n’admet pas d’extremum au point
(a; b) ( c’est un point selle)
2. Si det(H f (a; b)) > 0 et r < 0 alors f admet un maximum local au point (a; b).
3. Si det(H f (a; b)) > 0 et r > 0, alors f admet un minimum local au point (a; b).
4. Si det(H f (a; b)) = 0, on ne peut pas conclure.
25
Chapitre 4
Pour chaque i ∈ {1, ..., p} la fonction fi est une fonction numériques de plusieurs va-
riables définies sur Ω, appelées composantes de f ou iieme coordonnée de f et on écrit
f = ( f1 , ..., f p ).
Le domaine de définition de f est l’ensemble D f défini par :
D f = {(x1 , ..., xn ) ∈ Ω/ fi (x1 , ..., xn ) ∈ R ∀i = 1, ..., p}.
Remarque 4.2. En appliquant les résultats des chapitres précédents, on n’obtient pas
toujours les mêmes résultats pour f .
26
R. El Jid Chapitre 4. Fonction de plusieurs variables à valeurs dans R p
Démonstration.
4.2 Différentiabilité
4.2.1 Différentiabilité en un point
Définition 4.6. f : U ⊂ Rn → R p une fonction définie sur un ouvert U de Rn et a ∈ U
On dit que f est différentiable au point a ssi il existent deux applications :
n
La : Rn → R p linéaire et εa : V ⊂R → R p , où V est un voisinage de l’origine, telles que
V + a ⊂ U, lim εa (h) = 0 et ∀h ∈ V , f (a + h) = f (a) + La (h) + khkεa (h)
h→0
L’application linéaire La , qunad elle existe, est unique. On l’appelle la différentielle de f
au point a et on la note : d fa , d f (a) ou D f (a).
n
Proposition 4.7. Soient f : U ⊂R → R p une fonction définie sur un ouvert U de Rn et
a ∈ U. Alors,
f est différentiable en a ssi pour tout i = 1, .., p la iième composante fi de f est différen-
tiable en a. et d f (a) = (d f1 (a), ..., d f p (a))
Définition 4.8. La matrice à p lignes et n colonnes qui figure dans la formule (∗) s’appelle
la matrice Jacobienne de f au point a et se note J f (a) ou J fa .
27
R. El Jid Chapitre 4. Fonction de plusieurs variables à valeurs dans R p
d fa (h) = J fa .h
Remarque 4.11.
∂f 0 ∂f 0
F 0 (t) = (ϕ1 (t), ..., ϕn (t)).ϕ1 (t) + ... + (ϕ1 (t), ..., ϕn (t)).ϕn (t).
∂x1 ∂xn
Contre exemple
Soit f la fonction définie sur [0, π2 ] par f (t) = (cost, sint).
On a f ( π2 ) − f (0) = (−1, 1) et f 0 (t) = (−sint, cost).
Pour tout θ ∈]0, π2 [, on a d fθ ( π2 − 0) = π2 f 0 (θ) = π2 (−sinθ, cosθ) 6= (−1, 1).
Donc le T.A.F ne s’applique pas à f .
Pour les fonctions à valeurs dans R p avec p ≥ 2 on a le resultat suivant :
Théorème 4.13 (Inégalité des accroissements finis). Soit f : Rn → R p une fonction définie
et différentiable sur un ouvert convexe U de Rn .
∂ fi
Si f = ( f1 , ..., f p ) et si ∃M > 0 / k ∂x j
k∞ ≤ M, 1 ≤ i ≤ p et 1 ≤ j ≤ n alors, pour tout
point (a, b) de U ×U on a :
∂ fi
fi : Rn → R et k k∞ ≤ M, 1 ≤ j ≤ n ⇒ | fi (b) − fi (a)| ≤ Mkb − ak1
∂x j
⇒ k f (b) − f (a)k∞ = max{| fi (b) − fi (a)|, 1 ≤ i ≤ p} ≤ Mkb − ak1 .
30
Chapitre 5
Exemple 5.2.
Soit f : R2 → R, f (x, y) = x2
+ y2
/
0,
si C < 0
2
{(x, y) ∈ R / f (x, y) = C} = {(0, 0)}, si C = 0
√
C((0, 0), C), si C > 0
Définition 5.3.
Siot f : R3 → R une fonction.
On appelle surface de niveau de f tout ensemble de la forme : {(x, y, z) ∈ R3 / f (x, y, z) =
C} où C est un réel quelconque.
Exemple 5.4.
Soit f : R3 → R, f (x, y, z) = x2
+ y2 + z2
/
0,
si C < 0
3
{(x, y) ∈ R / f (x, y, z) = C} = {(0, 0, 0)}, si C = 0
√
S(0R3 , C), si C > 0
Questions
31
R. El Jid Chapitre 5. Théorèmes des fonctions implicites et de l’inversion locale
Exemple 5.6. Soit C = {(x, y) ∈ R2 /x2 +y2 −1 = 0} une courbe de niveau de la fonction
f : R2 → R, (x, y) 7→ x2 + y2 − 1 de classe C∞ sur R2 .
∂f
∂y = 2y 6= 0 ∀ y 6= 0 donc pour tout (x0 , y0 ) ∈ C /y0 6= 0 il existe un voisinage V de x0 et
un voisinage W de y0 et une fonction ϕ : V → W de classe C∞ tels que :
∀x ∈ V, ∀y ∈ W [ f (x, y) = 0 ⇔ y = ϕ(x)].
√
— Si y0 > 0; au voisinage de (x0 , y0 ) on a : x2 + y2 − 1 = 0 ⇔ y = 1 − x2 .
√
— Si y0 < 0; au voisinage de (x0 , y0 ) on a : x2 + y2 − 1 = 0 ⇔ y = − 1 − x2 .
— Si y0 = 0 alors (x0 , y0 ) = (1, 0) ou (x0 , y0 ) = (−1, 0) et on voit graphiquement que
Br (x0 , y0 ) ∩C n’est graphe d’aucune fonction
∂z
(x,y,ϕ(x,y)) ∂z
(x,y,ϕ(x,y))
32
R. El Jid Chapitre 5. Théorèmes des fonctions implicites et de l’inversion locale
Alors il existe :
— un voisinage U1 de (a1 , a2 , ..., an ).
— un voisinage U2 de (an+1 , ..., an+p ).
— une fonction ϕ de classe C1 de U1 dans U2
tels que pour tout x = (x1 ; x2 ; ...; xn ; xn+1 ; ...; xn+p ) ∈ U1 ×U2 on a :
∂ fi
det (x) 6= 0
∂ fn+ j 1≤i≤p,1≤ j≤p
et
f (x1 ; x2 ; ...; xn ; xn+1 ; ...; xn+p ) = 0 ⇔ (xn+1 ; ...; xn+p ) = ϕ(x1 ; x2 ; ...; xn )
où ϕ = (ϕ1 ; ϕ2 ; ...; ϕ p )
Théorème 5.10.
Exemple 5.11. Soit f : R3 → R2 définie par f (x; y; z) = ( f1 (x; y; z); f2 (x; y; z)) = (x2 −y2 +
z2 − 1; xyz − 1) telle que f (1; 1; 1) = (0; 0). Montrez qu’il existe un intervalle I contenant
x0 = 1 et une application ϕ : I → R2 tels que ϕ(1) = (1; 1) et f (x; ϕ(x)) = 0 pour tout
x ∈ I.
Solution
La fonction f est de classe C1 car ces composantes sont des fonctions polynômes.
Le jacobien
∂f ∂f
D( f 1; f 2) ∂y1 (1; 1; 1) ∂z1 (1; 1; 1)
= ∂ f2 = −4 6= 0
D(y; z) ∂y (1; 1; 1) ∂∂zf2 (1; 1; 1)
D’après le théorème des fonctions implicites, il existe I intervalle contenant 1 et ϕ : I →
R2 tel que f (x; ϕ(x)) = 0 pour tout x ∈ I et ϕ(1) = (1; 1).
Remarque 5.17.
Si f : U ouvert ⊂ Rn → Rn de classe C1 et injective, alors :
f est un difféomorphisme de U dans f (U) si et seulement si le déterminant de sa matrice
jacobienne (que l’on appelle jacobien de f) ne s’annule pas sur U.
34
R. El Jid Chapitre 5. Théorèmes des fonctions implicites et de l’inversion locale
2. Coordonnées cylindriques
x = ρcosθ
Soit M(x, y, z) un point de l’espace et on pose y = ρsinθ
z=z
3
f :]0, R[×]0,2π[×R → R , (ρ, θ,z) 7→ (ρcosθ, ρsinθ, z)
cosθ −ρsinθ 0
J f(ρ,θ,z) = sinθ ρcosθ 0
0 0 1
det(J f(ρ,θ,z) ) = ρ 6= 0 ∀(ρ, θ, z) ∈]0, R[×]0, 2π[×R.
Donc f est un diféomorphisme.
3. Coordonnées sphériques
x = rcosθ = ρcosϕcosθ
On pose y = rsinθ = ρcosϕsinθ
z = ρsinϕ
soit f (ρ, θ, ϕ) = (ρcosϕcosθ, ρcosϕsinθ, ρsinϕ), ∀(ρ, θ, ϕ) ∈]0, R[×]0, 2π[×] −
π π
2, 2[
cosϕcosθ −ρcosϕcosθ −ρsinϕcosθ
J f(ρ,θ,ϕ) = cosϕsinθ ρcosϕcosθ −ρsinϕsinθ
sinϕ 0 ρcosϕ
35
Chapitre 6
Intégrales multiples
Introduction
Les intégrales multiples constituent la généralisation des intégrales dites simples,
c’està-dire des intégrales de fonctions d’une variable réelle. On s’attache ici à la généra-
lisation à des fonctions dont le nombre de variables est plus important (deux ou trois). On
se place ici dans le cadre de l’intégrale de Riemann. Notons que d’autres généralisations
sont possibles, comme les intégrales de Riemann généralisées, l’intégrale de Lebesgue
(liée à la théorie de la mesure), les intégrales curvilignes, l’intégrale de formes diffé-
rentielles. . . Au niveau des applications les plus directes, on trouve les calculs d’aires,
volumes, masse, centre de gravité, moments. . . Les résultats présentés dans ce chapitre
ne sont qu’un aperçu de la théorie générale.
36
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
x s’appelle variable d’intégration, elle n’apparaît pas dans I , elle peut être rem-
placée par n’importe quelle autre variable : t, s, u, v, l....
Exemple 6.2. Soit f (x) = ex sur [0; 1], on choisit la subdivision uniforme σn = {x0 =
0, x1 , ....., xn = 1} avec xi = ni , le pas de cette subdivision est δn = 1n si on prend ξ p = np ,
alors :
n 1
1 n 1 p 1
n
Sn = ∑ (x p − x p−1) f (ξ p) = ∑
n p=1
(e n ) = en
e 1n − 1
(e − 1)
p=1
donc Z 1
lim Sn = e − 1 = f (x)dx
n→+∞ 0
Théorème 6.3. 1. Toute fonction continue (ou continue par morceaux ) sur un inter-
valle fermé et bornée [a, b] est intégrable au sens de Riemann sur [a, b] .
2. Toute fonction monotone (ou monotone par morceaux ) sur un intervalle fermé et
borné [a, b] est intégrable au sens de Riemann sur [a, b]
37
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
Définition 6.4. On dit que la fonction bornée f : D → R est Riemann intégrable sur D si
la suite (Vn ) admet une limite finie V quand δ(σn ) → 0 et on note
Z Z n
f (x, y)dxdy = V = lim ∑ f (Pk )A(Dk ).
D δ(σn )→0 k=1
Z Z
f (x, y)dxdy s’appelle l’intégrale double de f sur le domaine D.
D
Théorème 6.5. Si f est continue sur un domaine fermé borné D alors f est Riemann
intégrable
Z Z sur D.
c-à-d f (x, y)dxdy existe et finie.
D
6.2.1 Interprétation
Z Z
Si f est positive et Riemann intégrable sur D alors f (x, y)dxdy représente le
D
volume du corps Q situé sous le graphe de la fonction f , défni par
(Fig 6.3)
38
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
D
f (x, y)dxdy = lim
n→+∞,m→+∞
∑ ∑ f (xi, y j )A([xi−1; xi] × [y j−1; y j ])
i=1 j=1
n m
2 i 2j
= lim ∑ ∑ ( )2 ( )
n→+∞,m→+∞ nm
i=1 j=1 n m
4 n 2 m
= lim ∑i ∑ j
n→+∞,m→+∞ n3 m2
i=1 j=1
4 n(n + 1)(2n + 1) m(m + 1) 2
= lim = .
n→+∞,m→+∞ n3 m2 6 2 3
Remarque 6.8. Pour qu’un domaine D soit régulier selon (oy) (resp (ox)) il suffit que
toute droite pralélle à (oy) (resp à (ox)) coupe la frantière de D en deux points au plus.
Remarque 6.10. 1. Ce théorème ramène le calcul d’une intégrale double sur un do-
maine régulier au calcul d’intégrales simples.
n
[
2. Si D = Di avec les Di d’intérieurs deux à deux disjoints et si chaque sous
i=1
domaine Di est régulier selon (ox) ou selon (oy) alors l’intégrale,
Z Z n Z Z
f (x, y)dxdy = ∑ f (x, y)dxdy
D i=1 Di
où D est le carré de sommets O, A(π, 0), B(0, π), C(π, π) et f (x, y) = (x+y)sinxsiny.
41
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
2. Clculer l’intégrale Z Z
J= f (x, y)dxdy
D
où D est le triangle de de sommets O, A(1, 0), B(0, 1) et f (x, y) = x2 y
3. Calculer Z Z
K= f (x, y)dxdy
D
1
où D est l’ensemble des points du plan limité par les courbes d’équation y = x et
y = −4x + 5 et f (x) = x2 y.
4. Calculer Z Z
L= f (x, y)dxdy
D
où D = {(x, y) ∈ R2 / 0 ≤ x ≤ sin(y), 0 ≤ y ≤ π2 } et f (x, y) = xcos(y).
Théorème 6.12. Soient D et ∆ deux domaines ouvets bornés de R2 on suppose qu’il existe
une bijection
ϕ : ∆ → D, (u, v) 7→ (x, y) = ϕ(u, v)
∂x ∂x
D(x,y)
de classe C1 dont le jacobien D(u,v) = ∂u ∂v est non nul en tout points de 4. Alors,
∂y ∂y
∂u ∂v
pour toute fonction f continue bornée sur D on a,
Z Z Z Z D(x, y)
f (x, y)dxdy = f (ϕ(u, v))
dudv
D ∆=ϕ−1 (D) D(u, v)
Remarque 6.13. Ce théorème reste valable lorsque,
— Les domaines D et ∆ sont fermés et bornés.
D(x,y)
— Le jacobien D(u,v) s’anule sur une partie de ∆ d’aire nulle.
Z Z
Exemples 6.14. 1. Calculer (y − x)dxdy, où
D
D = {(x, y) ∈ R2 /0 ≤ x ≤ 1 et 1 − x ≤ y ≤ 1 + x}
u = x+y
en utilisant le changement de variable suivant {
v = −x + y
Z Z
2. Calculer J = (x2 + y2 )dxdy où D est le demi disque de centre O et de rayon
D
1 et tel que y ≥ 0
42
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
6.3.1 Propiétés
1. Z Z Z
dxdydz = volume de V.
V
2. L’intégrale triple possède les proprité 2, 3, 4, 5 et 6 de l’intégrale double données
dans 6.2.2.
1. Toute droite (∆) paralléle à (oz) est soit tangente à S, soit coupe S en deux points,
soit disjoint avec S.
2. La projection de V sur le plan (xoy) est un domaine régulier selon (ox) ou selon
(oy)
Théorème 6.17. (Théorème de Fubini) Soit V un domaine de R3 borné limité par une
surface fermée S. regulier selon (oz). Etant donner un point (x, y) de la projection D de V
sur le plan (xoy), la droite paralléle à (oz) et passant par ce point coupe la surface S en
deux points P1 et P2 dont les 3ime composantes z sont ψ1 (x, y) et ψ2 (x, y) (on suppose que
ψ1 ≤ ψ2 ) donc
par suite
peut être calculé en appliquant le théorème précédant dans chacun des sous domaines Vi .
Z Z Z
Exemples 6.19. 1. Calculer I = xyzdxdydz ; où V est le tétraèdre limité par
V
les plans d’équations :x = 0, y = 0, z = 0 et x + y + z = 1
Z Z Z
2. Calculer J = (x + y + z)dxdydz où
V
V = {(x, y, z) ∈ R3 /0 ≤ z ≤ x2 + y2 et 0 ≤ y ≤ x ≤ 1}
ϕ : W → V, (u, v, w) 7→ ϕ(u, v, w) = (ϕ1 (u, v, w), ϕ2 (u, v, w), ϕ3 (u, v, w)) = (x, y, z)
44
R. El Jid Chapitre 6. Intégrales multiples
est non nul en tout point de W . Alors, pour toute fonction continue bornée sur V on a
Z Z Z Z Z Z D(x, y, z)
f (x, y, z)dxdydz = f (ϕ(u, v, w) dudvdw
V W =ϕ−1 (V ) D(u, v, w)
V = {(x, y, z) ∈ R3 /z ≥ 0 et x2 + y2 + z2 ≤ 1}
45