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ANALYSE
Sékou Coulibaly
Contents
1 NOMBRES RÉELS 3
1.1 Introduction et un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Corps commutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Relation d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Bornes supérieures, bornes inférieures, maximum et minimum . . . . 6
1.5 Existence et unicité de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6 Règles de Calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.7 Intervalles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.8 voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.9 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.10 Distance usuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.11 Partie entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.12 Rationnels et irrationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2 SUITES NUMERIQUES 20
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Convergence d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3 Propriétés des suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.4 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.5 Limites et rélation d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.6 Suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.7 Suites adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.8 suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.9 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.10 Les suites usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.10.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.10.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.10.3 Suites arithmético-géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.11 Suites récurrentes linéaires d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.11.1 Suites récurrentes linéaires homogènes . . . . . . . . . . . . . 34
2.11.2 Suites récurrentes linéaires avec second membre . . . . . . . . 38
1
U.S.T.T.B Année Universitaire 2021-2022
Faculté des Sciences et Techniques
4 DEVELOPPEMENT LIMITE 75
4.1 Les notations de Landau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.2 Formule de Taylor avec reste de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.3 Formule de Taylor-Young et développements limités . . . . . . . . . . 79
4.4 Opérations sur les développements limités . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.5 Développements limités généralisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
NOMBRES RÉELS
x + a = b, a et b
étant des entiers naturels et a < b par exemple. Cet ensemble sera par la suite noté
N en 1888 par Richard Dedekind (pour ”nummer” qui signifie numéro en allemand).
On notera ainsi N = {0, 1, 2, 3, 4, ...}. Notons au passage, que c’est René Descarte
qui suggéra par convention (que l’on garde encore aujourd’hui) de noter les incon-
nues par les dernières lettres de l’alphabet, et de garder les premières lettres pour
les paramètres connus. Il s’avéra très vite que les entiers ne pouvaient pas résoudre
certaines équations comme x + a = b, (a, b) ∈ N2 et a > b. Il fallut alors introduire
un ensemble agrandi du précédent, que l’on appellera entiers relatifs (par rapport
à leurs positions à 0). Dedekind notera l’ensemble K, mais on retiendra plutôt la
notation Z (pour zahlen qui signifie nombre en allemand) de Nicolas Bourbaki.
On notera ainsi Z = {..., −4, −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, 4, ...}.
Il fallut ensuite résoudre des équations du type ax = b, a ∈ Z et b ∈ Z∗ . On
ne pouvait pas trouver toutes les solutions dans l’ensemble Z. Un autre ensemble
fut alors introduit. L’ensemble des rationnels permettait de contenir l’ensemble des
solutions de ce type d’équation, et il fut noté Q par Giuseppe Peano en 1895 (initiale
du mot ”quoziente” (quotient) en italien).
On notera ainsi
na o
Q= où a et b sont des entiers relatifs et b 6= 0 .
b
Il ne faut cependant pas confondre l’ensemble des rationnels Q avec celui des
décimaux D. Les nombres décimaux sont de la forme a.10n où a et n sont des entiers
relatifs. Un nombre décimal a donc un nombre fini de chiffres après la virgule: par
exemple 1, 23 s’écrit 123.10−2 . Tandis qu’un nombre rationnel est de la forme ab où a
3
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est un entier relatif, et b est un entier relatif différent de zéro. C’est d’ailleurs ici que
commence le premier piège qu’il faudra éviter, et qui semble assez évident a priori:
on ne divise pas par 0!.
Un nombre décimal est donc un cas particulier de nombre rationnel.
Considérons ABC un triangle rectangle en A tel que AB = AC = 1 et BC = x.
Déterminer x revient à résoudre une équation assez simple 12 + 12 = x2 , autrement
dit x2 = 2. Cette équation provenant d’un problème géométrique assez simple (le
théorème de Pythagore), n’est pas récente (dans une version différente évidemment). √
Elle date de 500 ans avant J-C environ. Une démonstration de l’irrationalité de 2
date à peu près de cette époque mentionnée dans les manuscrits d’Aristote. Il fallut
donner un nom à l’ensemble de ces nombres qui contenait tous les précédents (entiers
et rationnels) mais qui n’étaient ni entiers ni rationnels. [Hugues Charles Robert
Méray (1835 à Chalon-sur-Saône -1911), un mathématicien français, professeur à
la faculté des sciences de Lyon. En 1869, il donne, le premier, une construction
rigoureuse des nombres réels]. René Descartes les appela nombres réels en 1637 et
c’est Georg Cantor qui désignera l’ensemble des réels par R.
Augustin Cauchy, puis Charles Méray suivi de Georg Cantor établiront que
l’ensemble des réels est complet. Autrement dit, contrairement à l’ensemble des
rationnels qui contenait encore des ”trous” que l’on pouvait remplir avec des réels,
l’ensemble des réels ne possède pas de trou. On dit qu’il est complet. Cette notion
sera très utile dans la suite des cours d’analyse. Puis vinrent les nombres complexes
et d’autres équations de plus en plus élaborées à résoudre.
Nous en aborderons quelques unes dans ce cours (comme les équations différentielles).
Pas toutes, ce serait impossible, mais celles qui nous semblent incontournables pour
le premier semestre de la première année en analyse. Pour cela il faudra définir les
bons outils, leur manipulation précise et rigoureuse (ce que l’on peut faire et ce que
l’on ne peut pas faire). Une fois les outils en main nous avancerons progressivement
de telle sorte qu’à la fin du semestre, nous aurons effleuré la puissance d’applications
de ce que l’on aura appris.
Nous pourrons nous trouver de temps en temps devant des concepts qui pour-
raient aller à l’encontre de nos intuitions. Comme par exemple :
1. Est-ce que le nombre ”juste avant” 1 que l’on note x = 0.999999999... est égal
à un ?
2. Est-ce que l’ensemble des entiers naturels est plus grand que celui des entiers
relatifs, lui même contenu dans les rationnels ? Et que dire de l’ensemble des réels ?
Les réponses à ces questions ne doivent pas être données si rapidement...nous
verrons en cours pourquoi.
Remarque 1.
b) On rappelle encore une fois ici que l’on peut pas diviser par 0! Ainsi lorsque l’on
écrira un dénominateur, il faudra toujours s’assurer que ce dernier est non
nul.
Propriété 1. La relation ≤ sur R est une relation d’ordre, et de plus, elle est totale.
x ≤ y ⇐⇒ y − x ∈ R+
x < y ⇐⇒ (x ≤ y et x 6= y).
ii) On dit que m ∈ A est le plus grand élément (resp. le plus petit élément) de A,
on le note max A (resp. min A) si : ∀x ∈ A, m ≥ x ( resp.∀x ∈ A, m ≤ x).
iii) On dit que A est majorée (resp. minorée) si il existe au moins un majorant
(resp. minorant) de A dans E.
v) On appelle borne supérieure (resp. borne inférieure) de A, le plus petit des ma-
jorants (resp. le plus grand des minorants) de A lorsqu’il existe: on le note
sup A (resp. inf A).
Exercices d’applications
soit en sommant
ce qui implique
cos2 x + sin2 z = 1.
-E = N∗ , x divise y.
Sur N∗ la relation x divise y, notée x/y, est une relation d’ordre mais n’est pas
total. On rappelle que x divise y s’il existe k ∈ N∗ tel que y = kx. réflexive:
x/x pour tout x ∈ N∗ .
antisymétrique:si x/y et y/x alors x = y.
transitive: si x/y (c’est à dire il existe k tel que y = kx) et y/z (c’est à dire il
existe k 0 tel que z = k 0 y) z = k 0 y = (kk 0 )x donc x divise z.
Théorème 1. Toute partie non vide et majorée (resp. minorée) de R admet une
borne supérieure (resp. inférieure) dans R .
Exercice 2.
−A = {−x / x ∈ A}.
Montrer que min A = − max(−A), c’est-à-dire que si l’une des deux quantités
a un sens, l’autre aussi, et on a égalité.
n n!
Remarques 1. 1. On note aussi couramment Cnk au lieu de k
= k!(n−k)!
, le
(k + 1)eme coefficient de la formule du binôme de Newton.
Il peut être avantageux selon des situations d’utiliser l’une ou l’autre des deux
expressions de la formule du binôme de Newton.
Proposition 2. Pour tous réels a et b et pour tout entier naturel non nul, on a
n−1
X
n n
a − b = (a − b) an−k−1 bk .
k=0
les termes des deux sommes s’annulant deux à deux à l’exception des termes extrêmes
correspondant à k = 0 dans la première et à l = n dans la seconde.
1.7 Intervalles
Définition 3. Pour a ≤ b, le segment [a, b] est défini par:
[a, b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b} .
en effet,
a) Supposons qu’il existe t de [0, 1] tel que c = ta + (1 − t)b. Montrons que c ∈ [a, b].
Il est facile de voir que c − b = t(b − a) ≥ 0 et c − a = (1 − t)(b − a) ≥ 0.
Donc on a a ≤ c ≤ b c’est à dire c ∈ [a, b].
Propriété caractéristique
Définition 4.
• ]a, b] = {x ∈ R, a < x ≤ b} intervalle semi ouvert à gauche, idem pour [a, b[
• ] − ∞, +∞[= R.
Définition 5.
On appelle intervalle ouvert de centre x0 et de rayon r > 0 l’ensemble,
1.8 voisinage
La notion de voisinage servira pour les chapitres suivants quand on abordera les
notions de limites... Les limites qui seront des outils indispensable sen Analyse.
Noter que dans ce qui suit (et ce sera valable pour tous les chapitres), dès que
l’on considère une quantité aussi petit que l’on veut, on la note ε.
Définition 6.
Une partie V de R est dite voisinage de x0 s’il existe ε > 0 tel que
]x0 − ε, x0 + ε[⊂ V.
Définition 7.
• On dit que V ⊂ R est un voisinage de +∞ (respectivement de −∞) si et
seulement s’il existe X0 ∈ R tel que [X0 , +∞[⊂ V (respectivement ] − ∞, X0 ] ⊂ V ).
Exemple 2.
Définition 8. On appelle valeur absolue d’un réel x, le réel, noté |x|, défini par :
x si x ≥ 0
|x| =
−x si x ≤ 0.
3. |x| = 0 ⇐⇒ x = 0.
7. ||x| − |y|| ≤ |x + y|
n
(xi + yi x)2 . On remarque que pour tout réel
P
Proof. Pour x réel, posons f (x) =
i=1
x, f (x) ≥ 0. En développant les n carrés on obtient:
n
X
yi2 x2 + 2xi yi x + x2i
f (x) =
i=1
n
! n
! n
!
X X X
= yi2 x2 + 2 xi y i x+ x2i .
i=1 i=1 i=1
n
1er cas: Si yi2 6= 0, f est un trinôme du second degré de signe constant sur R. Son
P
i=1
discriminant réduit est alors négative ou nul. Ceci fournit
n
!2 n
! n !
X X X
∆0 = xi y i − yi2 x2i ≤ 0
i=1 i=1 i=1
et donc
v v
n
X
u n u n
uX uX
xi y i ≤ t x2i t yi2 .
i=1 i=1 i=1
n
2eme cas: Si yi2 = 0, alors tous les yi sont nuls et l’inégalité est immédiate.
P
i=1
Finalement, dans tous les cas
v v
n
X
u n u n
uX uX
2t
x i yi ≤ t xi yi2 .
i=1 i=1 i=1
Proof.
n
X n
X n
X n
X
2
(xi + yi ) = x2i +2 xi y i + yi2
i=1 i=1 i=1 i=1
Xn Xn Xn
≤ x2i + 2 xi y i + yi2
i=1 i=1 i=1
v v
n
X
u n
X uX
u n n
X
2
u
≤ xi + 2 t 2t
xi 2
yi + yi2 Cauchy-Schwartz
i=1 i=1 i=1 i=1
v v 2
u n u n
uX uX
≤ t x2i + t yi2
i=1 i=1
et donc v v v
u n u n u n
uX 2
uX uX
2
t (xi + yi ) ≤ t xi + t yi2 ,
i=1 i=1 i=1
|u − 2| + |u − 3| = 1. (1.10.3)
3. Conclure
Définition 10. Soit x un nombre réel. Le plus grand entier inférieur ou égal à x
s’appelle la partie entière de x. Nous le noterons E(x) ou [x].
Remarque 5. Intuitivement, il est assez aisé de voir que pour les nombres positifs,
la parite entière d’un nombre est le nombre lui même ”coupé” de ses chiffres après
la virgule. D’où le nom partie entière.
Par contre pour les nombres réels négatifs, il faudra faire attention, ce sera le
nombre entier inférieur au nombre ”coupé” de ses chiffres après la virgule.
Théorème 4.
Soit x un nombre réel.
Il existe un unique entier relatif n de Z vérifiant n ≤ x < n + 1 où n est la partie
entière de x c’est à dire n = E(x).
Proposition 4.
• ∀x ∈ R, E(x) = x ⇔ x ∈ Z.
• ∀x ∈ R, ∀p ∈ Z, E(x + p) = E(x) + p.
2) E(nx) 6= nE(x) n ∈ Z.
Proof. Trouvez des contres-exemples
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
f
-8
Théorème 5.
R est un corps archimédien : c’est à dire ∀x ∈ R, ∀y ∈ R∗+ , ∃n ∈ N, x < ny.
Proof. Il est clair que ∀ x ∈ R∗+ et ∀ n ∈ N∗ , ny > 0.
Cas 1: si x ≤ 0 on a
∀ n ∈ N∗ , x ≤ 0 < ny.
Cas 2: si 0 < x ≤ y, on aura donc
x < 2y.
Donc,
x
x< E + 1 y.
y
Par conséquent, il existe n = E xy + 1 tel que x < ny.
Conclusion ∀ x ∈ R, ∃ n ∈ N, x < ny.
Corollaire 1. ∀ x ∈ R, ∃ n ∈ N∗ , x < n.
Exemple 5.
3 1
= 0, 6 = 0, 3333... 3, 245765 765 765...
5 3
Nous n’allons pas donner la démonstration mais le sens direct (⇒) repose sur la
division euclidienne. Pour la réciproque (⇐) voyons comment cela marche sur un
exemple: Montrons que x = 17, 22021 2021... est un rationnel. L’idée est d’abord de
faire apparaı̂tre la partie périodique juste après la virgule. Ici la période commence
deux chiffres après la virgule, donc on multiplie par 10 :
10x = 172, 2021 2021... (1.12.1)
Maintenant on va décaler tout vers la gauche de la longueur d’une période, donc ici
on multiplie encore par 10000 pour décaler de 4 chiffres:
10000 × 10x = 1722021, 2021... (1.12.2)
Les parties après la virgule des deux lignes (1.12.1) et (1.12.2) sont les mêmes, donc
si on les soustrait en faisant (1.12.2) − (1.12.1) alors les parties décimales s’annulent:
100000x − 10x = 1722021 − 172
donc 99990x = 1721849. Ainsi,
1721849
x= .
99990
Et donc bien sûr x ∈ Q.
√
2 n’est pas un nombre rationnel
Il existe des nombres qui ne sont pas rationnels, les irrationnels. Les nombres irra-
tionnels apparaissent naturellement dans les figures géométriques:
√ par exemple la
diagonale d’un carré de côté 1 est le nombre irrationnel 2 la circonférence d’un
cercle de rayon 21 est π qui est également un nombre irrationnel. Enfin e = exp(1)
est aussi irrationnel. √
Nous allons prouver que 2 n’est pas un nombre rationnel.
Proposition 7. √
2∈
/ Q.
√
Proof. Par l’absurde supposons que √ 2psoit un nombre rationnel. Alors il existe des
∗
entiers p ∈ Z et q ∈ N tels que 2 = q de plus ce sera important pour la suite on
suppose que p et q sont premiers entre eux (c’est-à-dire que la fraction pq est sous
une écriture irréductible). √
En élevant au carré, l’égalité 2 = pq devient 2q 2 = p2 . Cette dernière égalité est
une égalité d’entiers. L’entier de gauche est pair, donc on en déduit que p2 est pair;
en terme de divisibilité 2 divise p2 .
Mais si 2 divise p2 alors 2 divise p (cela se prouve facilement par contraposée).
Donc il existe un entier p ∈ Z tel que p = 2p0 .
Repartons de l’égalité 2q 2 = p2 et remplaçons p par 2p0 . Cela donne 2q 2 = 4p02 .
Donc q 2 = 2p02 . Maintenant cela entraı̂ne que 2 divise q 2 et comme avant alors 2
divise q.
Nous avons prouvé que 2 divise à la fois p et q. Cela rentre en contradiction avec
le
√ fait que p et q sont premiers entre eux. Notre hypothèse de départ est donc fausse:
2 n’est pas un nombre rationnel.
Exercice 6.
1. Montrer que la somme de deux rationnels est un rationnel. Montrer que le pro-
duit de deux rationnels est un rationnel. Montrer que l’inverse d’un rationnel
non nul est un rationnel. Qu’en est-il pour les irrationnels?
Densité de Q dans R
Théorème 6.
• Q est dense dans R : Tout intervalle ouvert (non vide) de R contient une in-
finité de rationnels.
• (R \ Q) est dense dans R : Tout intervalle ouvert (non vide) de R contient une
infinité d’ irrationnels.
SUITES NUMERIQUES
2.1 Généralités
Dès l’Antiquité, Archimède de Syracuse (−287, −212), met en œuvre une procédure
itérative pour trouver une approximation du nombre π. Il encadre le cercle par
des polygones inscrits et circonscrits possédant un nombre de côtés de plus en plus
grand. Par ce procédé, Archimède donne naissance, sans le savoir, à la notion de suite
numérique. Vers la fin du XV II ème siècle, des méthodes semblables sont utilisées
pour résoudre des équations de façon approchée pour des problèmes de longueurs,
d’aires, ... Un formalisme plus rigoureux de la notion de suite n’apparaitra qu’au
début du XIX ème siècle avec le mathématicien français Augustin Louis Cauchy
(1789, 1857).
Introduction
Au bout de n = 15 ans, on possédera donc S15 = (1, 1)15 S la somme de départ avec
les intérêts cumulés.
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• constante si
∀ n ∈ N, un = un+1
• stationnaire si
∃ n0 ∈ N / ∀ n ≥ n0 , un = un0
∃ M, m ∈ R / ∀ n ∈ N, un ≤ M (resp. un ≥ m)
• périodique, si
∃ p ∈ N∗ , ∀ n ∈ N, un+p = un .
Exemples 1.
Attention 1. Toutes les suites réelles ne sont pas monotones. Certaines suites ne
sont ni croissantes ni décroissantes, comme c’est le cas, par exemple, de la suite
((−1)n )n∈N .
Exercices
n
1. La suite n+1 n∈N
est-elle monotone? Est-elle bornée?
n sin n!
2. La suite 1+n2 n∈N
est elle bornée?
∀ A ∈ R∗+ , ∃N ∈ N/ ∀n ∈ N, n ≥ N ⇒ un ≥ A.
n
Exemple 6. Soient (un ) et (vn ) les suites définies par un = n+1
et vn = 2n. On a
lim un = 1 et lim vn = +∞. En effet:
n−→+∞ n−→+∞
Remarque 9.
Proposition 9. Si (un ) est une suite convergente, alors sa limite est unique.
|l − l0 | ≤ |l − un | + |un − l0 | ≤ ε.
Ainsi ∀ ε > 0, |l − l0 | ≤ ε.
Comme ε est quelconque, il peut être choisi aussi petit que l’on veut, à savoir
voisin de 0. Ce qui prouve que l = l0 .
Comme la phrase est vraie, pour tout ε > 0, on peut prendre ε = 1. Ainsi, on aura
∃ N ∈ N, ∀ n ∈ N, (n ≥ N ⇒ l − 1 ≤ un ≤ l + 1).
De plus
Donc
∀ n ∈ N, min(l − 1, A) ≤ un ≤ max(l + 1, B).
En conclusion
∃ m = min(l − 1, A) ∈ R et ∃ M = max(l + 1, B) ∈ R, ∀ n ∈ N, m ≤ un ≤ M.
Exemples 2.
1. La suite (n2 )n∈N n’est pas convergente car elle n’est pas bornée.
Proposition 11.
Toute suite convergeant vers un réel strictement positif est minorée à partir d’un
certain rang par un réel strictement positif.
si |un | a pour limite: et si |vn | a pour limite : alors |un vn | a pour limite :
l l0 ll0
l 6= 0 +∞ +∞
+∞ +∞ +∞
0 +∞ on ne peut conclure
c) Quotient: Pour (vn ) ne s’annulant pas a partir d’un certain rang.
si |un | a pour limite : et si |vn | a pour limite : alors | uvnn | a pour limite :
l l0 6= 0 l
l0
l 6= 0 0
0 0 on ne peut conclure
l +∞ 0
+∞ l0 +∞
+∞ +∞ on ne peut conclure
∀ ε ∈ R+ , ∃ n0 , n” ∈ N : |un − l| ≤ ε et |wn − l| ≤ ε.
n ≥ n0 + n”, l − ε ≤ un ≤ vn ≤ wn ≤ l + ε,
1 sin(n) 1
un = − 2
≤ vn = 2
≤ wn = 2 .
n n n
Comme les suites de termes générals vn et wn tendent vers 0 lorsque n tend vers
sin(n)
l’infini, le théorème précédent entraine la convergence de la suite n2
vers 0.
Exercice
Remarques 2.
1) Soit (un ) une suite définie par la formule explicite un = f (n). Si lim f (x) = l
x→+∞
avec l réel ou infini, alors lim un = l.
n→+∞
2) Soit f une fonction continue en l et (un ) une suite définie par son premier terme
u0 et la récurrence
un+1 = f (un ). Si la suite (un ) converge vers un réel l alors l est un point fixe
pour f et f (l) = l.
Exemple 8.
Soit (un ) une suite définie par u0 = 1 et un+1 = 2un + 5. Si la suite (un ) converge
vers l alors elle doit vérifier l’égalité l = 2l + 5. Donc, si (un ) converge, elle doit
converger vers l = −5. Pour cela, posons vn = un +5. La suite (vn ) vérifie vn+1 = 2vn ,
c’est une suite géométrique de raison 2 donc diverge. La suite (un ) n’admet pas pour
limite −5, donc elle diverge.
Proof.
|un − l| ≤ ε.
∃ K ∈ R ∀ n ∈ N un ≤ K.
∀ K ∈ R ∃ n ∈ N un > K.
∀ K ∈ R ∃ N ∈ N uN > K.
un − vn ≥ uN − vN = a > 0.
on endéduit que:
La suite (un ) est croissante majorée par v0 donc convergente vers l.
La suite (vn ) est décroissante minorée par u0 donc convergente vers l0 .
La suite (un − vn ) converge vers l − l0 = 0 donc l = l0 .
n
• Même question pour un = 1 1
P
k!
et vn = un + n.n!
,n ≥1
k=1
Proposition 17.
Si (u2n ) et (u2n+1 ) convergent vers la même limite l (l ∈ R) alors (un ) converge
vers l.
A = {n ∈ N / ∀ k ≥ n uk ≥ un } .
1er cas: A est un ensemble infini. Alors la suite extraite (un )n∈A est croissante et
majorée, donc converge d’après la proposition 15.
2ème cas: A est un ensemble fini. Alors il existe M ∈ N tel que si n ≥ M alors
n∈ / A, ce qui est équivalent à ∀ n ≥ M il existe un entier k ≥ n tel que uk < un .
Ceci permet d’extraire une sous-suite strictement décroissante de (un ). Comme elle
est minorée, elle converge d’après le Corollaire 2.
Proposition 18.
Soit (un ) une suite et λ ∈ [0, 1[. Si à partir d’un certain rang N on a
alors lim un = 0.
n→+∞
Donc,
lim |uN +k | ≤ ( lim λk )|uN | = 0.
k→+∞ k→+∞
lim uN +k = 0 et lim un = 0.
k→+∞ n→+∞
Définition 17. a ∈ R est appelée valeur d’adhérence de la suite (un ) s’il existe une
suite extraite de (un ) convergeant vers a.
Proposition 19. Si (un ) converge vers a; alors a est la seule valeur d’adhérence de
(un ).
Définition 18. On dit qu’une suite de réels est de Cauchy si elle vérifie la propriété
suivante:
lim |un − um | = 0.
n,m→+∞
Théorème 9. Une suite réelle est convergente si et seulement si elle est de Cauchy.
Proof. Soit (un )n∈N une suite réelle. Supposons que (un )n∈N soit convergente (vers
une limite l ∈ R) et soit ε un réel positif. Il existe un entier N tel que si n ≥
N, |un − l| < 2ε . Par conséquent, si n, m > N, on a
En posant M le maximum de l’ensemble {|u1 |, |u2 |, |u3 |, ..., |uN |, |uN +1 |} , alors |uk | ≤
M pour tout entier k. La suite étant bornée, d’après le théorème de Bolzano-
Weierstrass, on peut extraite une sous-suite convergente (unk )k≥1 qui converge vers
un réel l.
Nous allons vérifier que la suite (un )n≥1 converge, elle aussi, vers l. Donnons-nous
un réel ε > 0. Puisque la suite (un )n≥1 est de Cauchy il existe un entier N1 tel que,
pour n, m ≥ N1 , on a |un − um | < 2ε Puisque la suite (un )n≥1 converge vers l, il
existe un entier k1 tel que, pour tout k ≥ k1 , on a |l − unk | ≤ 2ε . Soit k1 un entier
k1 ≥ max(N1 , k1 ) et N 0 = nk1 .
Il est clair que N 0 ≥ n1 . Pour chaque n ≥ N 0 , nous avons
ε ε
|un − l| ≤ |un − uN 0 | + |l − unk1 | < + = ε.
2 2
Nous avons, en fait, montré que si, une suite de Cauchy de R possède une sous-
suite convergente, elle converge, elle aussi, vers la même limite.
Remarque 11. Le fait qu’une suite convergente soit de Cauchy est un fait général,
mais la réciproque est directement liée à la complétude de R. En fait elle lui est
équivalente, et on utilise d’ailleurs habituellement la convergence des suites de Cauchy
pour définir la complétude.
Exercices
2. La suite (un )n∈N de terme général (−1)n en admet-elle une limite? Et la suite
de terme général u1n ?
√ √
3. Déterminer la limite de la suite (un )n≥1 de terme général n + 1 − n. Idem
avec vn = sincos n
n+ln n
. Idem avec wn = nn!n .
∀ n ∈ N, un+1 = un + r.
Une telle suite est entièrement déterminée par sa raison et par son premier terme
(ou n’importe quel terme).
u0 = 1 et ∀ n ∈ N, un+1 = un + 3
Remarque 12. Si r = 0, alors la suite est constante égale à son premier terme.
un = u0 + nr
p ≤ n, un = up + (n − p)r.
Proof.
n n n n
X X X X n(n + 1) u0 + un
uk = (u0 + kr) = u0 + r k = (n + 1)u0 + r = (n + 1) .
k=0 k=0 k=0 k=0
2 2
Une telle suite est entièrement déterminée par sa raison et par son premier terme
(ou n’importe quel terme).
La suite (un )n∈N converge vers 0 si |q| < 1. Elle est stationnaire si q = 1. Elle
diverge dans les autres cas.
Définition 21. On appelle suite récurrente linéaire, toute suite (un) ∈ F(N, K)
définie par la donnée de u0 et u1 et par une relation de récurrence
où f (n) est une application de N dans K. Lorsque f (n) = 0, la suite récurrente
linéaire est dite homogène.
Exemple 15. La suite de Fibonacci est la suite réelle (un ) définie par ses premiers
termes u0 = u1 = 1 et la relation de récurrence un+2 = un+1 + un , n ≥ 0.
Proof.
Posons E {(un )n∈N ∈ F(N, K) : un+2 = aun+1 + bun } .
• Montrons que E est un espace vectoriel. Commençons par prouver que E est
un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriels F(N, K).
On sait que E ⊂ F(N, K), d’après la définitrion de E.
Soient (un ) et (vn ) deux suites vérifiant E, λ et ν deux éléments de K
impliquent que
Soit l’application :
f : E −→ R2
(un )n∈N 7−→ (u0 , u1 ).
- Pour cela, nous commençons par vérifier que f une application linéaire. Soient
(un ) et (vn ) deux suites vérifiant E, λ et ν deux éléments de K. Alors
f (λun + νvn ) = (λu0 + νvo , λu1 + νv1 )
= λ(u0 , u1 ) + µ(v0 , v1 )
= λf (un ) + µf (vn ).
- Vérifions que f est injective.
Ker(f ) = {(un )n∈N ∈ E / u0 = u1 = 0} = {0E }.
La relation de récurrence implique que un = 0, ∀n ∈ N, ainsi f est injective.
-Vérifions maintenant que f est surjective.
Soit a = (x, y) ∈ R2 . Alors en prenant la suite (un )n ∈ N ∈ E telle que u0 = x
et u1 = y, on a donc f ((un )n∈N ) = (x, y) = a.
Donc
∀a ∈ R2 , ∃(un )n∈N ∈ E, f ((un )) = a.
Ainsi, f est surective.
Par suite, f est bijective, donc f est un isomorphisme.
Comme il existe un isomorphisme entre E et R2 , alors d’après le théorème du
rang E et R2 sont de même dimension c’est à dire 2.
Une suite géométrique de raison q 6= 0 est un élément de E si et seulement si, la
raison q est solution de l’équation du second degré
r2 − ar − b.
C’est l’équation caractéristique de l’espace vectoriel E.
Résolution si K = C
Les coefficients de l’équation caractéristique a et b sont complexes:
∆ 6= 0, l’equation caractéristique admet deux racines distinctes q1 et q2 . Les
suites géométriques
wn = q1n et vn = q2n ∀ n ∈ N,
constituent une base de E. Les solutions seront de la forme
un = Aq1n + Bq2n , (A, B) ∈ C2 .
∆ = 0, l’équation caractéristique admet une racine double q. Les couples de suites
recherchées sont
wn = q n et vn = wn = nq n ∀ n ∈ N,
et les solutions seront de la forme
un = (A + nB)q n , (A, B) ∈ C2 .
Dans les exemples qui suivent, il s’agit de trouver une suite donnée par une relation
de récurrence linéaire homogène.
r2 − (1 − i)q − i = 0.
Les conditions initiales sur u0 et u1 , déterminent d’une façon unique les scalaires A
et B.
u0 = A + B = 1,
u1 = A − iB = i,
Par suite A = 1 + i et B = −i, la suite recherchée est alors
un = (1 + i) + (−i)n+1 , ∀n ∈ N.
Exemple 17. Soit à chercher la suite linéaire donnée par la formule récurrence
√
un+2 = 2(1 + i)un+1 + iun , u0 = 1 et u1 = 1 + i.
un = (A + nB)q n , ∀ n ∈ N.
√
En tenant comptes des conditions initiales, on obtient A = 1 et B 2−1. Finalement,
on a 1 + i n
√
un = 1 + ( 2 − 1)n √ , ∀ n ∈ N.
2
Résolution si K = R
On procède de la même façon que dans le cas complexe. Dans le cas ou le discrimi-
nant est négatif, la solution homogène sera une combinaison de fonctions trigonométriques
en n.
Les coefficients de l’équation caractéristique a et b sont nombres réels.
∆ > 0, l’équation caractéristique admet deux racines distinctes q1 et q2 . Les
suites recherchées sont
wn = q1n et vn = q2n ∀ n ∈ N,
un = (A + nB)q n , (A, B) ∈ R2 .
q1 = ρe−iθ et q2 = ρeiθ .
Les suites
wn = ρn cos nθ et vn = ρn sin nθ,
constitue une base deE. La solution homogène est la suite
u0 = 1, u1 = 1 et un+2 = un+1 + un .
un = (2 − n)2n−1 , ∀ n ∈ N.
u0 = 1, u1 = 1 et un+2 = −un+1 − un .
un = A2n + B3n + n2 + 3n + 5.
un = −7 × 2n + 2 × 3n + n2 + 3n + 5, ∀ n ∈ N.
Remarque 14. Exhiber une solution particulière pour une suite récurrente d’ordre
2 vérifiant une relation de récurrence de la forme
un = q(n)eλn , ∀ n ∈ N
avec
Exercices
3. Soient a, b deux réels, et une suite (un ) telle que: ∀n ∈ N∗ , u0 +u1 +...+un−1 =
n(an + b).
Montrer que la suite (un ) est arithmétique. Calculer un .
41
U.S.T.T.B Année Universitaire 2021-2022
Faculté des Sciences et Techniques
Remarque 15.
1) Intuitivement, cette définition signifie que f (x) est aussi près de l que l’on veut
(autrement dit dans un voisinage de l aussi petit que l’on veut), à condition de
choisir x suffisamment près de x0 (autrement dit x doit être dans un voisinage
suffisamment petit de x0 ).
2) La définition de la limite précédente permet de dire qu’il y a équivalence entre
écrire que f (x) tend vers l et f (x) − l tend vers 0 quand x tend vers x0 .
Exemple 23. Considérons la fonction f (x) = 3x + 1 qui est définie sur R. Au point
x = 1, on a lim f (x) = 4. En effet, pour tout ε > 0 on a
x−→1
On dit que la fonction f admet l comme limite à gauche de x0 , c’est-à- dire quand
x tend vers x−0 , si
Proof. Supposons que lim f (x) = l et lim xn = x0 . Ceci s’écrit par définition
x−→x0 n−→+∞
et
∃ N ∈ N, ∀ n > N, |xn − x0 | < r.
En récapitulant on obtient
Remarque 16. 1. Ceci se traduit par le fait que lorsque x devient très grand
(tend vers +∞, f (x) devient très proche de l).
2. si l’on remplace l’intervalle I non majoré, par I non minoré et x ≥ A par
x ≤ −A, on définit la limite finie en −∞ que l’on note
lim f (x) = l encore lim f = l.
x→−∞ −∞
Remarque 17. Dans les deux cas précédents (limite finie l en +∞ ou −∞) on dit
que la droite d’équation y = l est une asymptote horizontale à la courbe représentative
de f.
Définition 26. Soit f une application définie sur un intervalle I non majoré.
On dit que f admet une limite +∞ en +∞ si pour tout réel B > 0, il existe un
réel A > 0 tel que
pour tout x ∈ I si x ≥ A alors f (x) ≥ B.
On écrit alors
lim f (x) = +∞ encore lim f = +∞.
x→+∞ ∞
Remarque 18. 1. Ceci se traduit par le fait que lorsque x devient très grand
(tend vers +∞, f (x)) devient très grand.
2. Si l’on remplace f (x) > B par f (x) < −B dans la définition précédente on
obtient la définition de la limite +∞ en +∞ que l’on note
lim f (x) = −∞ encore lim f = −∞.
x→+∞ +∞
x sin x1 , si x 6= 0
Exemple 25. Soit la fonction réelle f définie par f (x) =
0, si x = 0.
Au point x0 = 0, on a
1
|f (x) − f (0)| = x sin ≤ |x|.
x
Etant donné ε ∈ R∗ , on choisira r = ε. Ainsi
Théorème 13. Si les fonctions f et g sont des fonctions réelles continues sur un
intervalle I ⊂ R alors les fonctions |f |, sup(f, g) et inf (f, g) sont continues.
Proof. On a pour tout x ∈ I, ||f (x)| − |f (a)|| ≤ |f (x) − f (a)|, de ceci découle la
continuité de x 7→ |x|. D’autre part, on peut écrire
1 1
sup(f, g) = (f + g + |f − g|) et inf(f, g) = (f + g − |f − g|) .
2 2
Des remarques précédentes on en déduit la continuité de
Ces propriétés entrainent que les fonctions polynômes sont des fonctions contin-
P (x)
ues et que toute fonction rationnelle Q(x) , P, Q ∈ K[X], est continue en tout point
où Q 6= 0. Ainsi, toutes les propriétés sur les limites des fonctions sont valables pour
les fonctions continues. Si on se donne une suite réelle (xn )n≥1 qui converge vers un
certain x0 et une fonction f ∈ F (I, R) continue, alors lim f (xn ) = f (x0 ).
n→+∞
Exemple 30. La fonction partie entière E définie pour n entier par E(x) = n si
n ≤ x < n + 1 est continue en tout point de R \ Z. Comme E est une fonction en
escalier, elle est continue à droite en tout point entier x0 ∈ Z, mais elle ne l’est pas
à gauche en ces points.
1, si 1 ≤ x < 2
E(x) = 0, si 0 ≤ x < 1
−1, si − 1 ≤ x < 0.
|x2 − x20 | = |x + x0 | × |x − x0 |
≤ (|x| + |x0 |)|x − x0 |
≤ 2|b||x − x0 |.
ε
On choisira r indépendamment de x, par exemple r = 2|b|
.
Exemple 34. La fonction f (x) = x2 n’est pas uniformément continue sur l’intervalle
[1, +∞[. En effet, considérons les suites
1
xn = n + et yn = n.
n
On a toujours
1
|f (xn ) − f (yn )| = 2 +
>2
n2
bien que |xn − yn | = n1 . Aucun nombre r ne peut correspondre à ε = 2.
Exemple 35. La fonction f ∈ F (I, K) est dite k-lipschitzienne d’ordre α ∈ R∗+ , si
pour tous x1 , x2 ∈ I, il existe une constante k ∈ R tel que
Proposition 27. Soit a et b deux réels tel que a < b et f : [a, b] −→ R une fonction
continue. Si f (a)f (b) < 0 alors il existe au moins un point c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.
b 1 − a1 b 0 − a0
f (a2 ) < 0, f (b2 ) > 0 et a0 ≤ a1 ≤ a2 < b2 ≤ b1 ≤ b0 avec b2 −a2 = = .
2 22
En poursuivant ce processus, nous construisons deux suite (an ) et (bn ) vérifiant:
b 0 − a0
f (an ) < 0, f (bn ) > 0, bn − an = .
2n
De plus la suite (an ) est croissante tandisque (bn ) est décroissante et donc (an ) et
(bn ) sont adjacentes.
Il en résulte que ces deux suites convergent vers une même limite c tel que
an ≤ c ≤ b n .
De même
Proposition 28.
a) Si f est une fonction continue sur un intervalle fermé I, alors f (I) est un inter-
valle fermé.
f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim .
h→0 h
On peut encore écrire
Exemple 36. Soit f la fonction réelle définie sur R par f (x) = x2 . La dérivée de
f en un point x ∈ R est
f (x + h) − f (x)
f 0 (x) = lim
h→0 h
(x + h)2 − x2
= lim
h→0 h
2xh + h2
= lim
h→0 h
= lim (2x + h)
h→0
= 2x.
(xn )0 = nxn−1 .
sin(x + h) − sin(x)
f 0 (x) = lim
h→0 h
sin x cos h + sin h cos x − sin x
= lim
h→0 h
cos h − 1 sin h
= lim sin x + lim cos x
h→0 h h→0 h
Or,
sin h cos h − 1
lim = 1 et lim = 0.
h→0 h h→0 h
on obtient alors f 0 (x) = cos x. On procède de la même façon pour calculer la
dérivée de la fonction x 7→ cos x. Ainsi
Définition 33. La fonction qui à tout x de I associe f 0 (x) dans R s’appelle fonction
df
dérivée de f et se note f 0 ou dx .
Exemple 37. Soit la fonction f définie par
x sin x1 , si x 6= 0
f (x) =
0, si x = 0.
Si x 6= 0, on a
0 1 1 1
f (x) = sin − cos .
x x x
Au point x = 0, on a
f (h) − f (0) 1
= sin .
h h
1
sin h
n’admet pas de limite, lorsque h → 0, puisqu’il oscille entre −1 et 1.
Proof. Si f est dérivable au point x0 , alors pour tout h > 0, il existe ε(h) tendant vers
0 avec h tel que f (x0 + h) − f (x0 ) = h[f 0 (x0 ) + ε(h)]. D’où lim f (x0 + h) = f (x0 ).
h→0
dfx0 : h → hf 0 (x0 )
Remarque 21. Grâce à ce qui précéde il est alors possible d’en déduire une équation
de la tangente au graphe de f en x0 par:
Définition 35. (Dérivée sur à droite et à gauche) Pour x > x0 , on dit que la
fonction f est dérivable à droite en x0 si
f (x) − f (x0 )
fd0 (x0 ) = lim+ .
x→x0 x − x0
f (x) − f (x0 )
fg0 (x0 ) = lim− .
x→x0 x − x0
Si les dérivées à gauche et à droite existent et sont différentes, ils existent alors deux
demi-tangentes à la courbe (Cf ) au point (x0 , f (x0 )) dit point anguleux.
Définition 36. (Dérivée sur I) On dit que f est dérivable sur I si, pour tout x de
I, f est dérivable en x. Et on note f 0 : x 7→ f 0 (x) la fonction dérivée.
La dérivée nième d’un produit de fonctions est un peu plus compliqué. Elle porte
un nom: c’est la formule de Leibniz.
où, pour tout entier k = 0, ..., n, Cnk est le nombre défini par:
n!
Cnk =
k!(n − k)!
Et par convention, ce coefficient est nul si k > n.
Remarque 22. Si l’on considère une fonction g qui ne s’annule pas sur I, on
peut définir la dérivée nième d’un quotient de fonctions fg en reprenant la formule
précédente mais en multipliant f par g1 au lieu de g.
f 0 (x) = ex , ..., f (k) (x) = ex et g 0 (x) = 2x, g 00 (x) = 2, g (k) (x) = 0 pour k ≥ 3.
Exemple 40. Déterminer les extrémums de f (x) = x(1 − x)2 sur [−1, 23 ]. En effet
on a: f 0 (x) = (1 − x)(1 − 3x), et f ”(x) = −4 + 6x. Donc f 0 (x) s’annule aux points
x = 1 ou x = 31 . f ”(1) > 0, 1 est un minimum. f ”( 31 ) < 0, 31 est un maximum.
Définition 39. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On dit que f
est convexe si et seulement si pour tous x et y dans I
f (b) − f (a)
f (x) ≤ f (a)(x − a) .
b−a
Proposition 37. (Convexité et dérivée)
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I de R et dérivable sur I. Si
sa dérivée f 0 est croissante alors f est convexe et pour tous x, a ∈ I
Une fonction deux fois dérivable est concave si et seulement si sa dérivée sec-
ondeest négative ou nulle. Les points où la dérivée seconde s’annule et change de
signe correspondent graphiquement à des points où la courbe représentative passe
de concave à convexe où inversement. On les appelle des points d’inflexion.
Proposition 38. (Dérivée et minimum)
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I de R et dérivable en a ∈ I.
Proof. La fonction φ est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et φ(a) = φ(b). D’après
le théorème de Rolle, il existe x0 ∈]a, b[ tel que φ0 (x0 ) = 0. Ce qui donne le résultat.
f (x) − f (0) 1 1
= f 0 (x0 ) = √ < .
x−0 2 1 + x0 2
f 0 (x)
lim+ = L (L fini où égal à ∞).
x→a g 0 (x)
Alors on a
f (x) f 0 (x)
lim+ = lim+ 0 =L
x→a g(x) x→a g (x)
dans les cas suivants:
0
• lim+ f (x) = lim+ g(x) = 0. Indétermination de la forme .
x→a x→a 0
∞
• lim+ f (x) = lim+ g(x) = ∞. Indétermination de la forme .
x→a x→a ∞
Le même résultat subsiste lorsque x → b− . Toutefois b peut-être infini.
∞
Un exemple où l’indétermination est de la forme ∞
est donné par
x2 2x 2
lim x
= lim x = x = 0.
x→+∞ e x→+∞ e e
Soit α > 0. L’expression xα ln x présente au voisinage de 0, une indétermination de
la forme −0 × ∞. Alors
ln x 1
lim+ xα ln x = lim+ −α
= lim+ − xα = 0.
x→0 x→0 x x→0 α
Les formes d’indétermination suivantes seront étudiées dans les exemples qui
suivent:
Forme indétermination 0.∞ : Si lim+ f (x) = 0 et lim+ g(x) = ∞. On écrit dans
x→a x→a
ce cas, le produit f (x).g(x) sous la forme d’un quotient, à savoir
f (x) g(x)
f (x)g(x) = 1 ou 1 .
g(x) f (x)
π
Exemple 43. Soit à trouver la limite l = limπ x − 2
tan x qui présente une
x→ 2
0
indétermination de la forme 0.∞. On se ramène à la forme 0
en passant au quotient
π
x − π2
l = limπ x − tan x = limπ = − limπ sin2 x = −1.
x→ 2 2 x→ 2 coth x x→ 2
x sin x1 , si x 6= 0}
2
g(x) = x et f (x) =
0, si x = 0.
f (x) 1
On a bien lim = lim x sin = 0. Par contre,le quotient
x→0 g(x) x→0 x
f 0 (x)
1 1
= 2x sin − cos
g 0 (x) x x
n’admet pas de limite lorsque x → 0. Pour cela choisissons une suite (xn ) qui tend
0 (x)
1
vers l’infini telle que πn . On a alors fg0 (x) = (−1)n+1 dont la limite est +1 ou −1
suivant que n est paire ou impaire. La limite n’est donc pas unique, de plus
f (x) f 0 (x)
lim 6= lim 0
x→0 g(x) x→0 g (x)
Exercices
3 2
1. Soit f (x) = x3 + x2 − 2x + 2. Etudier la fonction f. Tracer son graphe. Montrer
que f admet un minimum local et un maximum local.
√
2. Soit f (x) = x Appliquer le théorm̀e des accroissements √ finis sur l’intervalle
1 1
[100, 101]. En déduire l’encadrement 10 + 110 + 22 ≤ 101 ≤ 10 + 20 .
4. Soit f (x) = ex . Que donne l’inégalité des accroissements finis sur [0, x]?
3. Lorsque la fonction f s’écrit sous la forme f (x) = ax+b+g(x) avec lim g(x) =
x→∞
0. La droite (∆) d’équation y = ax + b est dite asymptôte oblique à la courbe
(Cf ). Les coefficients a et b sont donnés par les formules suivantes
f (x)
a = lim et lim [f (x) − ax] = b.
x→∞ x x→∞
2. u étant une fonction dérivable et non nulle sur I, ln |u| est dérivable sur I et
0
(ln |u|)0 = uu
5. ∀a, b ∈ R∗+ et , n ∈ Z, ln a1 = − ln a, ln ab = ln a − ln b, ln an = n ln a.
Proof. Les preuves de 1 ), 2 ), 3 ) découlent imédiatement de la définition de ln.
4 ) Posons f (x) = ln x et g(x) = ln ax pour a fixé dans R∗+ . f 0 (x) = g 0 (x) = x1
donc il existe un réel K tel que g(x) = f (x) + K. g(1) = f (1) + K =⇒ K = ln a.
D’où ln ax = ln x + ln a.
5 ) 0 = ln 1 = ln a a1 = ln a + ln a1 donc ln a1 = − ln a
De même ln ab = ln a 1b = ln a + ln 1b = ln a − ln b.
Pour la preuve de ln an = n ln a faire une démonstration par récurrence(utiliser
4).
Propriété 4. (Limites)
ln x
lim ln x = +∞, lim+ ln x = −∞, lim= 0,
x−→+∞ x−→0 x−→+∞ x
ln(x + 1) ln x
lim+ x ln x = 0, lim = lim = 1.
x−→0 x−→0 x x−→1 x − 1
Proof.
lim ln x = +∞.
x−→+∞
Comme
1 ln x
lim √ = 0, alors lim = 0.
x−→+∞ x x−→+∞ x
•
ln X 1
lim+ x ln x = − lim = 0 avec X = .
x−→0 X−→+∞ X x
•
ln(x + 1) 1 ln x 1
lim = lim = 1, lim = lim = 1.
x−→0 x x−→0 x + 1 x−→1 x − 1 x−→1 x
y = ln x
Logarithme de base a
Définition 41. Soit a ∈ R∗+ \{1}. On appelle logarithme de base a et on note loga
la fonction définie sur R∗+ par:
ln x
∀x ∈ R∗+ , loga (x) = .
ln a
Remarque 25. On note log x = log10 (x) et on a: ∀n ∈ Z, log(10n ) = n.
y = log 1 x
2
y = log10 x
x
Exponentielle de base e
Remarque 26.
En notant e le réel exp(1) on obtient: ∀n ∈ Z, exp(n) = en (e ∼
= 2, 718).
x
Par convention on note alors :x ∈ R, exp(x) = e . exp est appelée fonction
exponentielle de base e.
y = ex
y = ln x
Propriété 5.
Soit x, y ∈ R.
1 x−y ex x y
? ex > 0, ex+y = ex ey , e−x = , e = y , (e ) = exy .
ex e
? exp est dérivable sur R et ∀x ∈ R, (ex )0 = ex .
? exp est strictement croissante sur R.
ex − 1 ex
lim ex = +∞, lim ex = 0, lim = 1, lim = 0, lim xex = 0.
x−→+∞ x−→−∞ x−→0 x x−→+∞ x x−→−∞
Exponentielle de base a
∀x ∈ R, expa (x) = ex ln a = ax .
Remarque 27.
y
1
x ln
y=e 2
y = ex ln 3
Définition 44. Pour tout α de R, soit fα la fonction définie sur R∗+ par
fα (x) = xα = eα ln x .
Propriété 6.
fα est dérivable sur R∗+ et ∀x ∈ R∗+ , fα0 (x) = αxα−1 .
- pour α > 0, fα est strictement croissante sur R∗+
- pour α = 0, fα est constante
- pour α < 0, fα est strictement décroissante sur R∗+ .
y
x3 x3
y=x
x1/3
Exemple 45.
Croissances comparées
1. Fonction sinus
La fonction sinus, notée sin est:
- définie sur R à valeurs dans [−1, 1] est impaire et 2π-périodique. sin est
continue et dérivable sur R
∀x ∈ R, sin0 x = cos x.
2. Fonction cosinus
La fonction cosinus, notée cos est:
- définie sur R à valeurs dans [−1, 1] est paire et 2π-périodique. cos est continue
et dérivable sur R
∀x ∈ R, cos0 x = − sin x
- cos est de classe C ∞ sur R De plus, la restriction de la fonction sinus à [0, π],
est strictement décroissante.
y
3. Fonction tangente
La fonction tangente, notée tan, et donnée par :
nπ o sin x
∀x ∈ R\ + kπ, k ∈ Z , tan x = .
2 cos x
π 1
∀x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan0 x = 1 + tan2 x =
2 cos2 x
Fonction arcsinus
La fonction sinus est continue et strictement croissante de I = [− π2 , π2 ] sur [−1, 1].
Elle admet donc une bijection réciproque de [−1.1] sur I continue et strictement
croissante notée arcsinus:
x= sin y y = arcsin x
⇐⇒
y ∈ [− π2 , π2 ] x ∈ [−1.1]
π π
∀ x ∈ [− , ], arcsin(sin x) = x et ∀ x ∈ [−1.1], sin(arcsin x) = x
2 2
√
La fonction arcsinus est impaire et ∀ x ∈ [−1.1], cos(arcsin x) = 1 − x2
De plus la fonction arcsin est dérivable et strictement croissante sur ] − 1, 1[,
1
(arcsin x)0 = √
1 − x2
x
− π2 −1 0 1 π
2
y = sin x −1
− π2
Fonction arccosinus
La fonction cosinus est une bijection de [0, π] sur [−1, 1]. Sa bijection réciproque est
appelée fonction arccosinus et est notée arccos:
x = cos y y = arccos x
⇐⇒
y ∈ [0, π] x ∈ [−1.1]
√
La fonction arcosinus est paire et ∀ x ∈ [−1.1], sin(arccos x) = 1 − x2 .
y
y = arccos x
x
0
y = cos x
Proposition 41.
π
∀x ∈ [−1, 1], arccos x + arcsin x = .
2
Exemple 48. Montrons que
√
arccos x > 1 − x2 , x ∈] − 1, 1[.
√
Pour cela, considérons la fonction y = f (x) = arccos x − 1 − x2 qui admet sur
] − 1, 1[ la dérivée
1 x x−1
y0 = − √ +√ =√ < 0 si x ∈] − 1, 1[.
1−x 2 1−x 2 1 − x2
La fonction est décroissante donc pour tout x ∈] − 1, 1[ on a f (x) > f (1) = 0. C’est
le résultat cherché.
Fonction arctangente
y
y = tan x
π
2
y = arctan x
x
− π2 0 π
2
− π2
Soit f (x) = arctan x−1 − arctan x. Sur l’intervalle ] − 1, +∞[ on a f 0 (x) = 0 donc
x+1
f est une constante sur cet intervalle qui est égale
π
f (0) = arctan(−1) − arctan(0) = − .
4
Donc, f (x) = − π4 sur l’intervalle ] − 1, +∞[.
ex − e−x
pour tout réel x : shx = .
2
Remarque 28.
sh(ix) = i sin x, ch(ix) = cos x.
Proposition 42.
Les fonctions ch , sh et th sont dérivables sur R avec,
1
∀x ∈ R, ch0 (x) = sh(x), sh0 (x) = ch(x) et th0 (x) = 1 − th2 x =
ch2 x
Remarque 29.
• ∀x ∈ R ch(x) > 0
• ch(0) = 1, sh(0) = 0
Tout comme les fonctions cosinus et sinus permettent de paramétriser le cercle unité,
les fonctions ch et sh donnent une paramétrisation de l’hyperbole équilatère de som-
mets (1, 0) et (−1, 0). Le formulaire de trigonométrie hyperbolique ressemble fort
au formulaire de trigonométrie classique.
2t 1 + t2 2t
sh x = , ch x = , th x = .
1 − t2 1 − t2 1 + t2
Fonction argument sinus hyperbolique argsh
Définition 45. La fonction sinus hyperbolique définie une bijection de R sur son
image R. L’application réciproque est appelée fonction argument sinus hyperbolique
et notée argsh: √
argsh x = ln(x + x2 + 1).
Proposition 46. La fonction argch est dérivable sur ]1, +∞[ et pour tout x de
]1, +∞[, on a
1
argch0 (x) = √ .
x2 −1
Fonction argument tangente hyperbolique argth
Proposition 47.
La fonction argth est dérivable sur ] − 1, 1[ et pour tout x de ] − 1, 1[,
1
argth0 (x) = .
1 − x2
y y
y = ch x
y = sh x
y = argch x
x
y = argsh x
y = argth x
y = th x
DEVELOPPEMENT LIMITE
1. La notation O
2. La notation
3. La notation o
f (x)
Définition 50. On note f = o(g) : si le rapport g(x)
tend vers 0 au voisinage
du point x0 .
4. La notation ∼
f (x)
Définition 51. On note f ∼ g, si le rapport g(x)
tend vers 1 au voisinage du
point x0 .
75
U.S.T.T.B Année Universitaire 2021-2022
Faculté des Sciences et Techniques
La relation ∼ ainsi définie est une relation d’équivalence qui vérifie les propriétés
suivantes:
on peut remplacer chaque fonction par l’expression qui lui est équivalente, mais
il ne faut jamais procédé à des sommes ou à des différences.
Alors
P (x) = an xn lorsque x tend vers ± ∞.
En effet, le polynôme P s’écrit
n an−1 1 a1 1 a0
P (x) = an x 1 + + ... + +
an x an xn−1 an
= an xn k(x).
Ce qui donne le résultat puisque lim k(x) = 1. Ainsi si P et Q sont deux polynômes
x→±∞
de degrés respectifs n et m et de coefficients dominants an et bn , alors
P (x) an n−m
∼ x lorsque x tend vers ± ∞.
Q(x) bm
et
ex − 1 ∼ x ln(1 + x) ∼ x.
De même, on a
Mais, au voisisinage de 0, on a
Alors 1 2
f (x) ∼ e x2 (3x ) w e3 .
Enfin, lim f (x) = e3 .
x→0
f (x) ∼ ax + b.
(b − x)n (n)
0
φ(x) = f (b) − f (x) + (b − x)f (x) + ... + f (x) + γ(b − a)n+1 , γ ∈ R.
n!
(b − a)n (n)
1 0
γ= −f (b) + f (a) + (b − a)f (a) + ... + f (a) .
(b − a)n+1 n!
Cette formule est valable si f admet des dérivées continues jusqu’à l’ordre n et que
la dérivée d’ordre n + 1 existe dans un intervalle fermé dont les extrémités sont 0 et
x.
Le nombre
xn+1 (n+1)
Rn (x) = f (θx).
(n + 1)!
est dit reste de Lagrange.
x3 x5 x7 x3 x5 x7 x9
x− + − ≤ sin x ≤ x − + − + .
6 120 5040 6 120 5040 362880
Ces inégalités nous permettent de calculer sin x avec une bonne approximation. Mais
l’approximation deviendrait encore meilleure si on appliquait la formule de McLaurin
au voisinage de 0 avec un ordre plus élevé. On précisera cette idée plus tard.
Il est clair qu’au voisinage du point 0, ou la limite suivante est nulle
xn+1 (n+1)
lim R(x) = lim f (ξ) = 0, ξ ∈ [0, x],
n→+∞ n→+∞ (n + 1)!
la fonction s’écrit
+∞
X (x − a)n
f (x) = f (a) + f (n) (a).
n=1
n!
Le second membre de cette égalité est dit série de Taylor de f au voisinage de a.
C’est le développement en série entière de la fonction x 7→ sin x un nombre infini de
termes.
Exemple 54. La série de Taylor associée à la fonction x 7→ ex au voisinage de 0
est
x2 x3 xn
ex = 1 + x + + + ... + + ...
2! 3! n!
Comme φ(0) = φ(x) = 0, d’après le théorème de Rolle il existe ξ1 ∈]0, x[ tel que
φ0 (ξ1 ) = 0.
D’autre part, on a φ0 (0) = φ0 (ξ1 ) = 0. On applique une deuxi‘eme fois le théorème
de Rolle ξ2 ∈]0, ξ1 [ tel que φ00 (ξ2 ) = 0. On réitère ce procédé jusqu’à l’ordre n − 1.
On trouve ξ = ξn−1 ∈]0, ξn−2 [⊂]0, x[ tel que φ(n−1) (ξn−1 ) = 0. Ainsi, on a
Exemple 55. La fonction f (x) = ex est définie sur R. Donc f (n) (x) = ex et alors
f (n) (0) = 1. Par suite
x x2 xn
ex = 1 + + + ... + + xn ε(x).
1! 2! n!
En substituant x par −x dans ce développemennt, on obtient le développement de
McLaurin avec reste de Young de e−x . Ce qui donne le développement de McLaurin
des fonctions shx et chx, à savoir
x x3 x2n+1
shx = + + ... + + x2n+2 ε(x).
1! 3! (2n + 1)!
x2 x2n
chx = 1 + + ... + + x2n+1 ε(x).
2! (2n)!
Exemple 56. La fonction φ(x) = sin x est définie sur R et pour tout n ∈ N, on a
(n)
π (n)
π
φ (x) = sin x + n et φ (0) = sin n .
2 2
Ce qui donne
(n) 0, si n = 2p
φ (0) = p
(−1) , si n = 2p + 1
Ainsi
x x3 p x
2p+1
sin x = − + ... + (−1) + x2p+2 ε(x).
1! 3! (2p + 1)!
Exemple 57. La fonction φ(x) = cos x est définie sur R et pour tout n ∈ N, on a
π π
φ(n) (x) = cos x + n et φ(n) (0) = cos n .
2 2
Ce qui donne
(n) 0, si n = 2p + 1
φ (0) = p
(−1) , si n = 2p
Ainsi
x2 x2n
cos x = 1 − + ... + (−1)p + x2p+1 ε(x).
2! (2n)!
Exemple 58. La fonction x 7→ ln x n’est pas définie au point 0 et ne peut avoir un
développement au voisinage de 0. Toutefois, on peut appliquer la formule de Taylor-
Young à la fonction f (x) = ln(x + 1) au voisinage de 0. Ainsi
(
(n−1)!
(−1)n−1 (1+x)n, si x 6= 0
f (n) (x) = n−1
(−1) (n − 1)!, si x = 0
Donc
x2 x3 xn
ln(1 + x) = x − + − ... + (−1)n−1 + xn ε(x).
2 3 n
Définition 52. Soient f ∈ F (I, K) et n ∈ N. L’écriture
3. Si la fonction f est paire (resp. impaire), les coefficients d’indice impair a2k+1
(resp a2k , k ∈ N+ ), sont nuls. Remarquer, par exemple, le développement de
x 7→ cos x (resp. x 7→ sin x).
Exemple 59. La formule de McLaurin avec reste de Young, nous donne au voisinage
de 0, les développements limités suivants
1
= 1 − x + x2 − x3 + ... + (−)n xn + xn ε(x)
x+1
√ 1 1 1 × 3 × 5 × ... × (2n − 3) n
1 + x = 1 + x − x2 + ... + (−1)n−1 x + xn ε(x)
2 8 2 × 4 × 6 × ... × (2n)
1 1 3 1 × 3 × 5 × ... × (2n − 1) n
√ = 1 − x + x2 + ... + (−1)n x + xn ε(x).
1+x 2 8 2 × 4 × 6 × ... × (2n)
De même, on a
x3 x5 x7 x2n+1
arctan x = x − + − + ... + (−1)n + x2n+2 ε(x)
3 5 7 2n + 1
1 1 × 3 × 5 × ... × (2n − 1) x2n+1
arcsin x = x + x3 + ... + + x2n+2 ε(x)
6 2 × 4 × 6 × ... × (2n) 2n + 1
Remarque 31. Malgré la connexion étroite entre les développements limités et les
séries de Taylor, on prendra soin de signaler la différence entre les deux notions.
La série de Taylor comporte une infinité de terme et donne la valeur de la fonction
dans un intervalle de convergence. Par contre le développement limité ne comporte
qu’un nombre fini de termes et donne le renseignement que quand la variable tend
vers 0.
avec lim εi = 0, i = 1, 2.
x→0
Somme et produit
f (x) + g(x) = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 )x + (a2 + b2 )x2 + ... + (an + bn )xn + xn ε0 (x)
x4 x6
tan2 (x) = x2 + 2 + 17 + x6 ε(x).
3 45
En fait, la fonction x 7→ tan2 x est une fonction paire et alors toutes les puissances
impaires disparaissent. On a effectué les produits des monômes de degré inférieure
ou égal à 3.
Quotient
On suppose que b0 = g(0) 6= 0 et que les fonctions f et g ∈ F (I, K) admettent
respectivement au voisinage de 0 les développements limités d’ordre n suivants
Et alors
f (x)g(x) = Q(x) + xn ε(x), lim ε(x) = 0.
x→0
Exemple 61. Soit la fonction f (x) = sinx x définie sur l’intervalle ] − π, 0[∪]0, +π[.
Cherchons son déveleppement à l’ordre 6 au voisinage de 0. Le développment limité
de sin x nous donne
1
f (x) = x2 x4 x6
1− 3!
+ 5!
− 7!
+ x6 ε(x)
= 1 − u(x) + u2 (x) − u3 (x) + x6 ε(x)
avec
x2 x4 x6
u(x) = − + − + x6 ε(x).
3! 5! 7!
En fait, on a effectué la division euclidienne de 1 par 1 + u(x). D’où
x x2 x4 x6
f (x) = =1+ +7 + 31 + x6 ε(x).
sin x 6 360 15120
Composition
Alors
g(f (x)) = b0 + b1 f (x) + ... + bn [f (x)]n + [f (x)]n ε(f (x)).
Cette expression est une somme de fonctions qui admettent des développements
limités au voisiange de 0 à l’ordre n, elle a un sens puisque
Exemple 62. Soit à développer la fonction composée f (x) = sin(ln(1 + x)) à l’ordre
3 au voisinage de 0. Quand x tend vers 0, ln(1 + x) tend vers 0. Le développement
limité de sin(ln(1+x)) au voisinage de 0 se ramène donc à celui de sin u au voisinage
de 0. Considérons d’abord u = ln(1 + x). Au voisinage de x = 0, on a
x2 x3
u = ln(1 + x) = x − + + x3 ε(x).
2 3
On voit que si x tend vers 0, alors u tend vers 0. Considérons ensuite léxpression
3
y = sin u. Au voisinage de 0, on a sin u = u − u6 + u3 ε(u). En remplaçant u par sa
valeur, on trouve
x 2 x3
sin(ln(1 + x)) = x − + + x3 ε(x).
2 6
√
Exemple 63. πDéveloppement limité
√ à l’ordre 2 de cos x au voisinage de 0. Sur
l’intervalle − 2 , π2 , cette fonction cos x est définie. Or
u2
cos x = u + + uε(u).
2
2 √
avec u = − x2 . Le développement de cos x se présente comme celui d’une fonction
composée. Ainsi
√ √
cos x = 1+u
u2
= 1+ + uε(u)
2
x2
= 1− + x2 ε(x).
4
O. mais il se peut que xk f (x), k ∈ N, tende vers une limite finie a0 quand x tend
vers 0. Ainsi, la fonction g définie par
k
6 0
x f (x), si x =
g(x) =
a0 , si x = 0
Alors
Donc
x2
x 1− + x3 ε(x) x 2 x4
= 2
x2
=1− + + x3 ε(x)
tan x 1− 6
+ x3 ε(x) 3 24
1
Ce qui donne le développement généralisé de la fonction x 7→ tan x
1 1 x
= − + x2 ε(x) lim ε(x) = 0.
tan x x 3 x→0
Exemple
√
66. Développons la fonction suivante lorsque x → +∞ à l’ordre 3 f (x) =
1+x2 arctan x
x
e .
Posons u = x1 qui tend vers 0+ . La fonction f s’écrit
√ 1
f (u) = 1 + u2 earctan( u ) .
Puisque
1 π
∀u > 0, arctan u + arctan = .
u 2
Donc √
π
f (u) = e 2 1 + u2 earctan(−u) .
Or
√ 1
1 + u2 = 1 + u2 + ε(u3 ).
2
u3 3
et puisque arctan(−u) = −u + 3 + ε(u ), il vient que
1 1
earctan(−u) = 1 − u + u2 + u3 + ε(u3 ).
2 6
Ainsi, on a le développement asymptotique de f au voisinage de +∞
π 1 1 1 1
f (x) = e 2 1 − + 2 + 3 + ε .
x x 3x x3
Si le développement asymptotique de la fonction f est de la forme
c 1 1
f (x) = ax + b + n + ε n
, lim ε = 0, c ∈ R∗
x x x→±∞ xn
La courbe (Cf ) représentative de f admet comme asymptote la droite au voisinage
de l’infini, la droite d’équation y = ax + b. La position de la courbe par rapport à
cette asymptote est donn´ee par le terme xcn . Remarquons que les coefficients a et b
sont donnés par
f (x)
a = lim et b = lim [f (x) − ax].
x→±∞ x x→±∞
p 1
Exemple 67. Soit la fonction f (x) = e x(x + 2). Déterminons son asymptote
x
sous la forme y = ax + b. On a
r
f (x) 1 2
a = lim = lim e x 1 + = 1.
x→+∞ x x→+∞ x
D’autre part
"r #
1 2
[f (x) − x] = xe x 1+ −1
x
1 u h√ i 1
= e 1 + 2u − 1 u=
u x
u2 u2
2 2
= 1+u+ + ε(u ) 1+u− + ε(u ) − 1
2 8
11
= 2 + u + ε(u2 ).
8
Les limites difficiles se présentent en général sous forme indéterminées, les développements
limtés fournissent un outil efficace pour les calculer. Il s’agit de remplacer chaque
terme par son développememnt limité et appliquer ensuite les règles de calcul sur
les développements limités.
3. Exercices d’analyse 1er cycle scientifiques 1ère Année préparation aux grande
école (Armand Colin) collection U.
[1] Abdoulaye Samaké, Pierre Rampal, Sylvain Bouillon, and Einar Olason. Par-
allel implementation of a lagrangian-based model on an adaptive mesh in c++:
Application to sea-ice. Journal of Computational Physics, 350:84–96, 2017.
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