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Chapter 1

Analyse

1.1 Ensembles et applications


1.1.1 Enoncé
Soit f : E → F. Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes :

1. f est surjective.

2. ∀y ∈ F, f ( f −1 ({y})) = {y}.

3. ∀Y ⊂ F, f ( f −1 (Y )) = Y .

4. Le seul Y ⊂ F tel f −1 (Y ) = ∅ est ∅.

Solution

Montrons que (1) ⇒ (2) ⇒ (3) ⇒ (4) ⇒ (1).

• f étant surjective, ∀y ∈ F, X = f −1 ({y}) est non vide et par définition de l’image directe, f (X) = {y}. Donc
(1) ⇒ (2) .
! !
(2)
• ∀Y ⊂ F, f −1 (Y ) = f −1
S −1
f {y} donc f ( f −1 (Y )) = f
S −1
{y} f {y} f ( f −1 {y}) = {y} = Y .
S S S
= =
y∈Y y∈Y y∈Y y∈Y y∈Y

Ainsi, (2) ⇒ (3) .

(3)
• Si f −1 (Y ) = ∅, alors f ( f −1 (Y )) = f (∅) = ∅ = Y . Donc (3) ⇒ (4) .

• Supposons qu’il existe y dans F sans antécédent. Alors f −1 ({y}) = ∅ et d’après (4), on a {y} = ∅. Absurde. Donc
f surjective et (4) ⇒ (1) .

Conclusion : (1) ⇔ (2) ⇔ (3) ⇔ (4) .

1.1.2 Enoncé
1. Soit E un ensemble et p : E → E une application telle que p ◦ p = p. Montrer que si p est injective ou surjective, alors
p = IdE .

1
Khôlles MPSI

2. Soit E un ensemble et f : E → E une application telle que f ◦ f ◦ f = f . Montrer que f est injective si et seulement
si f est surjective.

Solution

1. Par contraposition, supposons p ̸= IdE . Alors ∃ λ ∈ E, p(λ ) ̸= λ . Comme p(p(λ )) = p(λ ) avec p(λ ) ̸= λ , p n’est
pas injective. Supposons maintenant que p soit surjective. Alors ∀y ∈ E, ∃ x ∈ E, y = p(x). Ainsi, p(y) = p ◦ p(x) =
p(x) = y pour tout y de E. Absurde car λ ∈ E et p(λ ) ̸= λ . p n’est pas surjective non plus.

Conclusion : Si p est injective ou surjective, alors p = IdE .

2. • ⇒ Pour tout y de E, f ◦ f ◦ f (y) = f (y). Or f injective, donc f ◦ f (y) = y. Il existe donc x = f (y) ∈ E tel
que y = f (x). f est surjective.
• ⇐ Soient x et y de E tels que f (x) = f (y). f étant surjective, il existe x′ et y′ de E tels que x = f (x′ ) et
y = f (y′ ). Donc si f (x) = f (y), alors f ( f (x′ )) = f ( f (y′ )) et f ◦ f ◦ f (x′ ) = f ◦ f ◦ f (y′ ). D’où par hypothèse,
f (x′ ) = f (y′ ), soit x = y. f est injective.

Conclusion : f est injective si et seulement si f est surjective.

1.1.3 Enoncé
1. Soient E, F, G trois ensembles tels que E est non vide et f une application de F dans G. Montrer que f est injective
si et seulement si pour tous g et h de F E :

f ◦g = f ◦h ⇒ g=h

2. Soient F, G, H trois ensembles tels que H ait au moins deux éléments et f une application de F dans G. Montrer que
f est surjective si et seulement si pour tous g et h de H G :

g◦ f = h◦ f ⇒ g=h

Solution

1. • ⇒ Pour tout x de E, on a f ◦ g(x) = f ◦ h(x). f étant injective, g(x) = h(x) pour tout x. Donc g = h.
• ⇐ E étant non vide, il contient au moins un élément λ . Pour tout couple (x, y) de F 2 choisissons g telle que
g(λ ) = x et h telle que h(λ ) = y. Alors f ◦ g(λ ) = f ◦ h(λ ) imlique g(λ ) = h(λ ), soit x = y. Ainsi, pour tout
couple (x, y) de F, si f (x) = f (y), alors x = y. f est injective.

Conclusion : f injective est bien nécessaire et suffisant.

2. • ⇒ f étant surjective, pour tout y de G, il existe x dans F tel que y = f (x). Alors g ◦ f (x) = h ◦ f (x) implique
g(y) = h(y) pour tout y de G. Donc g = h.
• ⇐ Par contraposition, supposons que f ne soit pas surjective. Il existe alors λ dans G tel que pour tout x de
F, f (x) ̸= λ . H possédant au moins deux éléments, considérons u et v deux éléments distincts de H. Choisissons
alors pour g et h les applications définies par : ∀y ∈ G, g(y) = u puis ∀y ∈ G \ {λ }, h(y) = u et h(λ ) = v. Ainsi,
∀x ∈ F, f (x) ̸= λ donc g ◦ f (x) = h ◦ f (x) et g(λ ) ̸= h(λ ) car u ̸= v. On a prouvé l’existence de g et h telles que

A. Popier 2
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g ◦ f = h ◦ f et g ̸= h.

Conclusion : f surjective est bien nécessaire et suffisant.

1.1.4 Enoncé
Soit E un ensemble, (A, B) ∈ P 2 (E) et
f : P(E) → P(A) × P(B)
X 7→ (X ∩ A, X ∩ B)
Trouver une condition nécessaire et suffisante sur A et B pour que f soit injective, puis surjective, puis bijective.

Solution

• On a f (E) = (A, B) et f (A ∪ B) = (A, B). Ainsi, si f injective, alors A ∪ B = E, qui est donc nécessaire. Vérifions si
cela est suffisant. Si X et Y de P(E) vérifient f (X) = f (Y ) alors X ∩ A = Y ∩ A et X ∩ B = Y ∩ B donc :

X = X ∩ E = X ∩ (A ∪ B) = (X ∩ A) ∪ (X ∩ B) = (Y ∩ A) ∪ (Y ∩ B) = Y ∩ (A ∪ B) = Y ∩ E = Y

On a alors bien f injective.

Conclusion : f injective ⇔ A∪B = E .

• Si f est surjective, alors (A, ∅) possède un antécédent X vérifiant X ∩A = A et X ∩B = ∅. Donc A∩B = (X ∩A)∩B =
A ∩ (X ∩ B) = A ∩ ∅ = ∅. Donc A ∩ B = ∅ est nécessaire. Réciproquement, si A ∩ B = ∅, alors pour tout (U,V ) de
P(A) × P(B), U ⊂ A et V ⊂ B implique U ∩ B = V ∩ A = ∅. Alors :

f (U ∪V ) = ((U ∪V ) ∩ A, (U ∪V ) ∩ B) = ((U ∩ A) ∪ (V ∩ A), (U ∩ B) ∪ (V ∩ B)) = (U,V )

U ∪V est donc un antécédent de (U,V ), ainsi f surjective.

Conclusion : f surjective ⇔ A∩B = ∅ .

• f est bijective si et seulement si elle est injective et surjective, donc si et seulement si A et B forment une partition de
E d’après les deux points précédents.

1.1.5 Enoncé
Soient f : N → N qui à x associe x + 1 et g : N → N qui à y associe 0 si y = 0 et y − 1 si y ⩾ 1.
1. Etudier l’injectivité, la surjectivité et la bijectivité éventuelles de f et g.

2. Préciser g ◦ f et f ◦ g.

Solution

A. Popier 3
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1. f (a) = f (b) ⇒ a + 1 = b + 1 ⇒ a = b donc f est injective. Mais g(0) = g(1) donc g ne l’est pas.
0 n’a pas d’antécédent par f car x + 1 = 0 ⇒ x = −1 ∈ / N donc f n’est pas surjective. Ensuite pour tout y ∈ N,
y + 1 ∈ N∗ donc g(y + 1) = y. g est surjective.
Ni f ni g n’étant à la fois injective et surjective, aucune est bijective.

2. Les deux sont définies sur N. g ◦ f (n) = n + 1 − 1 = n pour tout n ∈ N, donc g ◦ f = IdN . Par contre, f ◦ g(0) = 1 et
pour n ∈ N∗ , f ◦ g(n) = n − 1 + 1 = n. g ◦ f ̸= f ◦ g.

1.1.6 Enoncé
L’application

f : Z × N \ {0 ; 1} → Q
1
(p, q) 7→ p +
q
est-elle injective ? Surjective ?

Solution

 
1 1 1 1
• ∀(p, q) ∈ Z × N \ {0 ; 1}, p < p + ⩽ p + donc p ⩽ p + < p + 1. Autrement dit, E p + = p. Maintenant,
 q 2  q q
1 1 1 1
si f (p, q) = f (p′ , q′ ), alors E p + = E p′ + ′ , soit p = p′ . p + = p′ + ′ implique alors q = q′ .
q q q q

Conclusion : f (p, q) = f (p′ , q′ ) ⇒ (p, q) = (p′ , q′ ). f est injective.

1
• 0 n’a pas d’antécédent car E(0) = 0 = p et ̸= 0 pour tout q ∈ N \ {0 ; 1}. f n’est pas surjective.
q

1.1.7 Enoncé
L’application f : R2 → R2 qui à (x, y) associe (x + y, xy) est-elle injective ? Surjective ? Mêmes questions avec l’application
g : C2 → C2 qui à (x, y) associe (x + y, xy).

Solution

• f (0 ; 1) = f (1; 0) et de même pour g. Elles ne sont pas injectives .

• Les antécédents de (a, b) sont les racines du polynôme P = X 2 − (a + b)X + ab. (0 ; 1) ne possède pas d’antécédent
par f car X 2 + 1 n’a pas de racines réelles. f n’est pas surjective .
Par contre, P admet toujours deux racines (éventuellement confondues) dans C. g est surjective .

1.1.8 Enoncé
Soit
f: R → C
1+ix
x 7→ 1−ix

A. Popier 4
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est-elle injective ? Surjective ? Déterminer f −1 (R) et f (R).

Solution

1 + ix 1 − x2 2x
• f (x) = = +i . Le changement de variable x = tan θ2 définit une bijection entre R et ] − π, π[.
1 − ix 1 + x2 1 + x2 ′
Ainsi, f (x) = cos θ +i sin θ = ei θ . Maintenant, si f (x) = f (x′ ), alors il existe θ et θ ′ dans ]−π, π[ vérifiant ei θ = ei θ .
x 7→ ei x étant injective sur ] − π, π[, on a θ = θ ′ puis x = x′ .

Conclusion : f (x) = f (x′ ) ⇒ x = x′ . f est injective.

• ∀x ∈ R, | f (x)| = 1 donc 0 n’a pas d’antécédent. f n’est pas surjective .

• D’après le premier point, f (x) ∈ R ⇔ x = 0. Donc f −1 (R) = {0} .

• Toujours d’après le premier point, si x décrit R, alors θ décrit ] − π, π[. Comme f (x) = ei θ , f (R) = U \ {−1} .

1.1.9 Enoncé
Soit
f: C → C
z 7→ 2z2

On note U = {z ∈ C, |z| = 1}. Déterminer f (R), f (U), f −1 (R).

Solution

• z ∈ R ⇔ 2z2 ∈ R+ . f (R) = R+ .

• z ∈ U ⇔ ∃ θ ∈ R, z = ei θ et f (z) = 2 ei 2θ . f (U) = {z ∈ C, |z| = 2} .

• Avec z = x + i y, f (z) = x2 − y2 + i 2xy. Donc f (z) ∈ R ⇔ (Re(z) = 0 ou Im(z) = 0). f −1 (R) = R ∪ i R .

1.1.10 Enoncé
Soit
f: R2 → R2
(x, y) 7→ (2x + 3y, x − 4y)

et soit ∆ = {(x, y) ∈ R2 , x + 2y = 1}. Déterminer f (∆) et f −1 (∆). f est-elle bijective ?

Solution

• Pour (x, y) ∈ ∆, f (x, y) = (2x + 3y, x − 4y) = (2 − y, 1 − 6y). f (∆) = {(x, y) ∈ R2 , 6x − y = 11} .

A. Popier 5
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X = 1 − 2t
• Une représentation paramétrique de ∆ est t ∈ R et on recherche les (x, y) tels que f (x, y) = (X,Y ) soit
Y =t

2x + 3y = 1 − 2t
. Cela donne 2x + 3y = 1 − 2(x − 4y). Ainsi : f −1 (∆) = {(x, y) ∈ R2 , 4x − 5y = 1} .
x − 4y = t

2x + 3y = X
• Le système d’inconnue (x, y) est de Cramer. f est bijective .
x − 4y = Y

1.1.11 Enoncé
z−i
Soit P = {z ∈ C, Im(z) > 0} et D = {z ∈ C, |z| < 1}. Montrer que f : z 7→ z+i est une bijection de P sur D.

Solution

x + i (y − 1)
z = −i ∈
/ P donc f est bien définie sur P. Avec z = x + i y, il vient f (z) = . Or x2 + (y + 1)2 − x2 − (y − 1)2 =
x + i (y + 1)
4y > 0 ⇔ x2 + (y + 1)2 > x2 + (y − 1)2 ⇔ | f (z)| < 1. On a donc Im(z) > 0 ⇔ | f (z)| < 1 (∗) . En posant f (z) = Z :
Z = z−i 1+Z ′ ′
z+i ⇔ z = 1−Z i car | f (z)| < 1 ⇒ Z ̸= 1. Ainsi f (z) = f (z ) ⇒ z = z , ie. f injective de P dans D d’après le sens direct
de (*). Maintenant, ∀Z ∈ D, on a Z ̸= 1 et z = 1+Z
1−Z i vérifie f (z) = Z, ie. f surjective de P sur D d’après le sens réciproque
de (*).

Conclusion : De P dans D, f injective, f surjective, donc f bijective.

A. Popier 6
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1.2 Ensembles usuels de nombres


1.2.1 Enoncé
1. Etablir : ∀x ∈ [0 ; 1], 0 ⩽ x(1 − x) ⩽ 14 .

2. En déduire : ∀(a, b, c) ∈ [0 ; 1]3 , min{a(1 − b), b(1 − c), c(1 − a)} ⩽ 41 .

Solution

1. P(x) = x(1 − x) est une fonction polynôme du second degré de racines 0 et 1 et dont le sommet est en ( 12 , 14 ), d’où le
résultat.

2. D’après (1) : a(1 − b)b(1 − c)c(1 − a) ⩽ 413 .


Sans perte de généralité, on peut poser min{a(1 − b), b(1 − c), c(1 − a)} = a(1 − b). Supposons que a(1 − b) > 14 . Il
vient, comme ainsi b(1 − c) > 14 et c(1 − a) > 14 , que a(1 − b)b(1 − c)c(1 − a) > 413 . Absurde, d’où le résultat.

1.2.2 Enoncé
Montrer :
n√ 2n 1 √
   
∗ 2n 1
∀n ∈ N , + ⩽ ∑ k⩽ + n
3 3 k=1 3 2

Solution

Par récurrence. Comme 1 ⩽ 1 ⩽ 67 , la propriété est vraie pour n = 1. Voyons si la propriété est héréditaire pour l’inégalité
de gauche :
n+1√ n √ √
 

2n 1
∑ k = ∑ k + n + 1 ⩾ 3 + 3 + n + 1 (d’après l’hypothèse de récurrence)
k=1 k=1

√ 2 √
   
2(n + 1) 1 2n 1
Comme + − + − n + 1 = − n + 1 ⩽ 0 pour tout n ∈ N∗ , il vient :
3 3 3 3 3
  n+1√
2(n + 1) 1
+ ⩽ ∑ n
3 3 k=1

L’inégalité de gauche est héréditaire. Voyons celle de droite :

n+1√ n√ √ √
2n 1 √
 
∑ k = ∑ k+ n+1 ⩽ + n+ n+1 (d’après l’hypothèse de récurrence)
k=1 k=1 3 2

2(n + 1) 1 √ 2n 1 √ √ 4n + 3 √ 4n + 3 √
   
Comme + n+1− + n− n+1 = n+1− n ⩾ 0 pour tout n ∈ N∗ , il vient
3 2 3 2 6 6
:
n+1√
2(n + 1) 1 √
 
∑ k⩽ + n+1
k=1 3 2

L’inégalité de droite est également héréditaire.

Conclusion : Par récurrence, la double inégalité proposée est vraie pour tout entier naturel non nul.

A. Popier 7
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1.2.3 Enoncé

1. Soit n ∈ N∗ tel que n ne soit le carré d’aucun entier. Montrer que n∈
/ Q.
√ √
2. Etablir que 2 + 3 ∈ / Q.

Solution


1. Supposons qu’il existe n ∈ N∗ , carré d’aucun entier, tel que n ∈ Q. Alors il existe deux naturels a et b non nuls, tels

que n = ab , soit nb2 = a2 . La décomposition en produit de facteurs premiers étant unique à l’ordre des facteurs près,
comme tous les exposants des décompositions de a2 et b2 sont pairs, ceux de n doivent l’être également. Absurde, n
serait un carré parfait.


Conclusion : n ∈ N∗ n’est le carré d’aucun entier ⇒ n∈
/Q .

√ √ √ √ √ r2 − 5
2. Supposons que 2 + 3 = r ∈ Q. Alors ( 2 + 3)2 = r2 et 6 = ∈ Q car Q est un corps. Donc d’après (1),
√ √ 2
6 est le carré d’un entier. Absurde : 22 < 6 < 32 . Donc : 2+ 3 ∈
/Q .

1.2.4 Enoncé
Montrer :
∀(x, y) ∈ R2 , E(x) + E(y) ⩽ E(x + y) ⩽ E(x) + E(y) + 1

Solution

Pour tout x réel, E(x) ⩽ x < E(x) + 1, donc E(x) + E(y) ⩽ x + y < E(x) + E(y) + 2. En appliquant la fonction partie
entière (croissante) à l’inégalité de gauche,comme E(E(x) + E((y)) = E(x) + E((y), on obtient E(x) + E((y) ⩽ E(x + y).
Ensuite comme E(x + y) ⩽ x + y on a E(x + y) < E(x) + E(y) + 2. Mais ces nombres étant entiers, cela équivaut à E(x + y) ⩽
E(x) + E(y) + 1. On a donc bien :

∀(x, y) ∈ R2 , E(x) + E(y) ⩽ E(x + y) ⩽ E(x) + E(y) + 1

1.2.5 Enoncé
Montrer :  
∗ E(nx)
∀n ∈ N , ∀x ∈ R, E = E(x)
n

Solution
E(x) ⩽ x < E(x) + 1
nE(x) ⩽ nx < nE(x) + n
nE(x) ⩽ E(nx) < nE(x) + n (n et E(x) sont des entiers)
E(nx)
E(x) ⩽ < E(x) + 1
n
 
E(nx)
Donc : E = E(x).
n

A. Popier 8
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1.2.6 Enoncé
Soit n ∈ N∗ .

1. Montrer qu’il existe (an , bn ) ∈ N ∗ 2 tel que :


√ √
(2 + 3)n = an + bn 3 et 3b2n = a2n − 1


2. Montrer que la partie entière de (2 + 3)n est un entier impair.

Solution

1. Avec le binôme de Newton :

√ E( n2 )   E( n−1
2 )
n
n n−k √ k n n−2k k √ √
   
n
(2 + 3)n = ∑ k 2 3 = ∑ 2k 2 3 + 3 ∑ 2k + 1 2n−2k−1 3k = an + bn 3
k=0 k=0 k=0
| {z } | {z }
an bn
De même :

√ E( n2 )   E( n−1
2 )
n
n n−k √ k n n−2k k √ √
   
n
(2 − 3)n = ∑ k 2 (− 3) = ∑ 2k 2 3 − 3 ∑ 2k + 1 2n−2k−1 3k = an − bn 3
k=0 k=0 k=0
| {z } | {z }
an bn
√ √ √ √ n √ √
Ainsi, (2 + 3)n .(2 − 3)n = (2 + 3).(2 − 3) = 1 = (an + bn 3)(an − bn 3) = a2n − 3b2n

donne bien le
résultat 3b2n = a2n − 1.

√ √ √  √  √
2. (2 + 3)n + (2 − 3)n = 2an ∈ N donc E (2 + 3)n = 2an + E −(2 − 3)n . Mais comme 0 < 2 − 3 < 1 on a
 
√ √ 
−1 ⩽ −(2 − 3)n < 0, ie. E −(2 − 3)n = −1.


√ 
Conclusion : E (2 + 3)n = 2an − 1 qui est bien impair.


1.2.7 Enoncé
Démontrer :
n−1  
∗ k
∀n ∈ N , ∀x ∈ R, ∑ E x + n = E(nx)
k=0

Solution

La division euclidienne de E(nx) par n s’écrit : E(nx) = nq + r avec q ∈ Z et 0 ⩽ r < n. Ainsi, nq + r ⩽ nx < nq + r + 1
r+k k r+k+1
mène à l’encadrement : q + ⩽ x+ < q+ (∗). Maintenant, par cas :
n n n

• 0 ⩽ k ⩽ n−r−1  
r+k+1 r+k k k
Alors q + ⩽ q+1 et comme ⩾ 0, (*) peut s’écrire q ⩽ x+ < q+1 ie. E x + = q.
n n n n

A. Popier 9
Khôlles MPSI

• n−r ⩽ k ⩽ n−1
r+k r+k+1 n+r k
Alors q + 1 ⩽ q + et q + ⩽ q+ ⩽ q+2 (*) peut s’écrire q + 1 ⩽ x + < q+2 ie.
  n n n n
k
E x+ = q + 1.
n

On a alors :
n−1   n−r−1   n−1  
k k k
∑ E x + = ∑ E x + + ∑ E x + = (n − r)q + r(q + 1) = nq + r = E(nx)
k=0 n k=0 n k=n−r n

1.2.8 Enoncé
Montrer que :
√ 1 √ 1
a = (20 + 14 2) 3 + (20 − 14 2) 3
√ √ 1 √ √ 1
b = 2(7 + 4 3) 4 − 2(7 − 4 3) 4

sont rationnels.

Solution

√ 1 √ 1
• Posons u = (20 + 14 2) 3 et v = (20 − 14 2) 3 .Alors u3 + v3 = 40 et uv = 2.
Ainsi, (u + v)3 = u3 + 3u2 v + 3uv2 + v3 = u3 + v3 + 3uv(u + v) devient a3 = 40 + 6a. a est donc racine du polynôme
P = X 3 −6X −40. P admet 4 comme racine évidente, donc, P = (X −4)(X 2 +4X +10) dont la seule racine rationnelle
est 4. a = 4 ∈ Q .

√ √ 1 √ √ 1
• Posons u = 2(7 + 4 3) 4 et v = 2(7 − 4 3) 4 . Alors u4 + v4 = 56 et uv = 2.
Ainsi, (u − v)4 = u4 − 4u3 v + 6u2 v2 − 4uv3 + v4 = u4 + v4 − 4uv[(u − v)2 + 2uv] + 6(uv)2 devient b4 = 80 − 8(b2 + 4).
b est donc racine du polynôme Q = X 4 + 8X 2 − 48 = (X 2 − 4)(X 2 + 12) dont les seules racines rationnelles sont -2 et

2. Comme 7 ⩾ 4 3, on a b ⩾ 0. D’où b = 2 ∈ Q .

1.2.9 Enoncé
n
Pour tout n ∈ N∗ et k ∈ N on pose Sn,k = ∑ ik .
i=1

1. Calculer Sn,0 et Sn,1 .


2. Montrer : "   #
p   n p
∗ p+1 p+1 k
∀p ∈ N, ∀n ∈ N , ∑ Sn,k = ∑ ∑ i = (n + 1) p+1 − 1
k=0 k i=1 k=0 k

3. En déduire Sn,2 et Sn,3 .

Solution

A. Popier 10
Khôlles MPSI

n n
n(n + 1)
1. Sn,0 = ∑ 1 = n et Sn,1 = ∑ i = .
i=1 i=1 2
" # "   # "   # "  #
p p p p p+1
p+1 n k n n n
   
p+1 p+1 k p+1 k p + 1 k p+1
2. ∑
k
Sn,k = ∑
k ∑i = ∑ ∑ k i = ∑ ∑ k i = ∑ ∑ k i −i
k=0 k=0 i=1 k=0 i=1 i=1 k=0 i=1 k=0
n 
Téléscopage
= ∑ (1 + i) p+1 − i p+1 (n + 1) p+1 − 1 ce qui établit la double égalité requise.

=
i=1
  2
3
3. • Le résultat de (2) avec p = 2 donne : ∑ k Sn,k = Sn,0 + 3Sn,1 + 3Sn,2 = (n + 1)3 − 1 qui d’après (1) devient
k=0
:  
1 3 1 n(n + 1)(2n + 1)
Sn,2 = (n + 1) − 1 − n − n(n + 1) = (2n3 + 3n2 + n) =
3
3 2 6 6
3  
4
• Le résultat de (2) avec p = 3 donne : ∑ Sn,k = Sn,0 + 4Sn,1 + 6Sn,2 + 4Sn,3 = (n + 1)4 − 1 qui devient :
k=0 k

n(n + 1) 2
 
1  1
Sn,3 = (n + 1)4 − 1 − n − 2n(n + 1) − n(n + 1)(2n + 1) = (n4 + 2n3 + n2 ) =
4 4 2

1.2.10 Enoncé
Soit R la relation définie dans R par : xRy ⇔ xey = yex .

1. Montrer que R est une relation d’équivalence.

2. Pour tout x de R, préciser le nombre d’éléments de la classe de x modulo R.

Solution

1. • R réflexive : ∀x ∈ R, xex = xex donc xRx.


• R symétrique : ∀(x, y) ∈ R2 , xRy ⇒ xey = yex ⇒ yRx.
• R transitive : ∀(x, y, z) ∈ R3 , (xRy ∧ yRz) ⇒ (xey = yex ∧ yez = zey ) ⇒ xey yez = yex zey ⇒ yey (xez − zex ) = 0.
Par cas : y = 0 et alors x = y = z et xRz par réflexivité. Ou bien y ̸= 0 et xez = zex , ie. xRz.

R est bien une relation d’équivalence.

x y t
2. (xRy) ⇔ (xey = yex ) ⇔ . Soit f la fonction définie sur R : t 7→ t . Il nous faut donc trouver pour tout
=
ex ey e
t ∈ R le nombre de solutions de l’équation d’inconnue x : f (x) = f (t). f est dérivable sur son ensemble de définition
(1 − t)et
(quotient de fonctions dérivables sur R) et f ′ (t) = , d’où les variations :

A
e2t

a F
t −∞ 0 1 +∞ • t ∈ R− ∪ {1}: 1 élément par classe.
1/e • t ∈ R∗+ \ {1}: 2 éléments par classe.
f (t) 0

−∞ 0

A. Popier 11
Khôlles MPSI

1.2.11 Enoncé
Soit E un ensemble, R et S deux relations d’ordre total dans E telles que : ∀(x, y) ∈ E 2 , xRy ⇒ xS y.
Montrer : ∀(x, y) ∈ E 2 , xRy ⇔ xS y.

Solution

Le sens direct est dans les hypothèses. Pour le sens réciproque : Soit (x, y) ∈ E 2 tel que xS y. R étant un ordre total, soit
xRy, soit yRx. Supposons yRx. Mais alors yS x. Absurde car xS y et S est antisymétrique en tant que relation d’ordre.
Donc xRy et on a bien l’équivalence.

1.2.12 Enoncé
Vérifier que la relation R définie dans RR par :

f Rg ⇔ ∃A ∈ R∗+ / ∀x ∈ R, |x| > A ⇒ f (x) = g(x)

est une relation d’équivalence.

Solution

• Réflexivité : A = 1 convient.

• Symétrie : f (x) = g(x) ⇔ g(x) = f (x). Donc f Rg ⇒ gR f .

• Transitivité : ( f (x) = g(x)) ∧ (g(x) = h(x)) ⇒ ( f (x) = h(x)) donc f Rg ∧ gRh ⇒ f Rh.

Conclusion : R est une relation d’équivalence.

1.2.13 Enoncé
Un ensemble est dit bien ordonné si toute partie non vide admet un plus petit élément. Donner un exemple d’ensemble bien
ordonné et un exemple d’ensemble qui ne l’est pas. Montrer que bien ordonné implique totalement ordonné. La réciproque
est-elle vraie ?

Solution

• N : Toute partie non vide de N admet un plus petit élément (ppe).

• R : R− en est une partie non vide qui n’a pas de ppe.

• Soit E un ensemble bien ordonné par la relation d’ordre ≼ utilisée pour définir le ppe de toute partie non vide de E.
∀(x, y) ∈ E 2 , {x, y} est donc non vide et admet un ppe vu que ≼ est une relation de bon ordre. Ainsi, soit x ≼ y, soit
y ≼ x. E est totalement ordonné.

A. Popier 12
Khôlles MPSI

• R est totalement ordonné mais on a vu qu’il n’était pas bien ordonné.

1.2.14 Enoncé
 
1
Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de : A = + (−1)n , n ∈ N∗ ?
n

Solution

A est non vide  (il contient 0), majorépar 2 et minoré


 par -1. A admet donc
 une borne sup et une borne inf dans R.
1 1
Posons P = u p = + 1, p ∈ N∗ et Q = vq = − 1, q ∈ N∗ . On a ainsi A = P ∪ Q. En remarquant que
2p 2q − 1
tous les éléments de P sont strictement positifs et ceux de Q négatifs ou nuls, il vient : sup A = sup P et inf A = inf Q. La
3 3
suite (u p ) p∈N∗ étant décroissante, P admet u1 = comme plus grand élément. Donc sup A = . La suite (vq )q∈N∗ étant
2 2
également décroissante, inf Q = lim vn soit inf A = −1 .
n→+∞

1.2.15 Enoncé
x2 − 1
 
Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de : A = , x∈R ?
x2 + 1

Solution

x2 − 1 2
La fonction f définie sur R par f (x) =
2
est paire et pour tout réel x, f (x) = 1 − 2 . Donc f croissante sur R+
x +1 x +1
par composition. Ainsi inf A = f (0) = −1 et sup A = lim f (x) = 1 .
x→+∞

1.2.16 Enoncé
 
1 1
Quelles sont les bornes supérieures et inférieures dans R de : A = + , (n, m) ∈ N∗ × N∗ ?
n m

Solution

1 1 1
Pour tout p ∈ N∗ , 0 < ⩽ 1, donc pour tout (n, m) ∈ N∗ × N∗ , 0 < + ⩽ 2. La valeur 2 est atteinte pour n = m = 1
p n m
donc sup A = 2 . Vérifions que 0 est le plus grand des minorants : R étant archimédien, ∀ε > 0, ∃p ∈ N∗ / p.ε > 1. Donc
1 1
∀ε > 0, ∃ (n, m) ∈ N∗ × N∗ , + < ε : il suffit de prendre n = m = 2p. inf A = 0 .
n m

1.2.17 Enoncé
Soient A, B deux parties non vides majorées de R. On note A + B = {c ∈ R / ∃ (a, b) ∈ A × B, c = a + b}. Montrer que
A, B, A + B admettent une borne supérieure dans R et que sup(A + B) = sup A + sup B.

A. Popier 13
Khôlles MPSI

Solution

A et B étant non vides (ils contiennent donc respectivement au moins un α et un β ) et majorés, ils admettent une borme
sup. De plus, C est non vide car il contient α + β . Ensuite, ∀c ∈ C / c = a + b, comme a ⩽ sup A et b ⩽ sup B on a donc
c = a + b ⩽ sup A + sup B. C est donc non vide et majoré, il admet une borne sup. Montrons que sup A + sup B est le plus
petit des majorants :

∀ε > 0, ∃(a, b) ∈ A × B, (sup A − ε < a) ∧ (sup B − ε < b) ⇒ ∀ε > 0, ∃ c ∈ C, sup A + sup B − 2ε < c.

Conclusion : sup(A + B) = sup A + sup B .

1.2.18 Enoncé
Soit A une partie bornée de R. Montrer que : sup{|x − y|, (x, y) ∈ A × A} = sup A − inf A.

Solution

∀t ∈ A, inf A ⩽ t ⩽ sup A, donc ∀(x, y) ∈ A2 , inf A − sup A ⩽ x − y ⩽ sup A − inf A, soit |x − y| ⩽ sup A − inf A qui est donc
un majorant. Montrons que c’est le plus petit des majorants :

∀ε > 0, ∃(a, b) ∈ A × A, (sup A − ε < a) ∧ (inf A + ε > b) ⇒ ∀ε > 0, ∃ c ∈ C, sup A − inf A − 2ε < c.

Conclusion : sup{|x − y|, (x, y) ∈ A × A} = sup A − inf A .

1.2.19 Enoncé
Soit A ⊂ R, A ̸= ∅, A majoré. Soit a = sup A. On suppose que a ∈
/ A.

1. Montrer que : ∀ε > 0, ]a − ε, a[ ∩ A ̸= ∅.

2. En déduire : ∀ε > 0, ∃(x, y) ∈ A2 , 0 < y − x < ε.

Solution

1. a = sup A donc : ∀ε > 0, ∃ x ∈ A, a − ε < x et comme a ∈


/ A, x < a d’où ]a − ε, a[ ∩ A ̸= ∅ .

2. Comme a ∈ / A, 0 < a − x < ε, il existe donc y ∈ A, a − (a − x) = x < y. Donc a − ε < x < y < a d’où découle le
résultat : 0 < y − x < ε .

1.2.20 Enoncé
Soit f une application croissante de [0 , 1] dans lui-même. On considère l’ensemble E = {x ∈ [0 , 1], f (x) ⩾ x}

1. Montrer que E possède une borne supérieure b.

A. Popier 14
Khôlles MPSI

2. Montrer que f (b) = b.

Solution

1. Comme [0 , 1] est stable par f , f (0) ⩾ 0 et donc 0 ∈ E. E est non vide, majoré par 1, il admet une borne sup b. De
plus, b ⩾ 0 car 0 ∈ E et b ⩽ 1 car 1 est majorant. Donc b ∈ [0 , 1] : f (b) est défini.
2. Par cas :
• Supposons f (b) < b. Il existe donc c ∈ E, f (b) < c ⩽ f (c) car b est borne sup et c ∈ E. Mais comme c ∈ E, c ⩽ b
et par croissance de f , f (c) ⩽ f (b). Absurde car f (c) > f (b). Donc f (b) ⩾ b .
• Supposons f (b) > b. Ces deux nombres étant dans [0 , 1] et f croissante, f ( f (b)) ⩾ f (b). Ainsi, f (b) ∈ E et
f (b) ⩽ b. Absurde. Donc f (b) ⩽ b .

Conclusion : Comme f (b) ⩽ b et f (b) ⩾ b, f (b) = b .

1.2.21 Enoncé
1. Soit x ∈ R. Montrer par récurrence qu’il existe une suite (xn ) de rationnels tels que :
1
∀n ∈ N, xn ⩽ xn+1 et x − < xn < x
n+1
2. En déduire que tout réel est limite d’une suite croissante de rationnels, puis que tout réel est limite d’une suite
décroissante de rationnels.

Solution

1. Pour n = 0, Q étant dense dans R, il existe x0 ∈ Q, x − 1 < x0 < x.


1 1 1
Supposons maintenant xn construit. Alors x − < xn < x. Comme x − < x− < x, posons alors
  n+1 n+1 n+2
1
u = max xn , x − qui vérifie xn ⩽ u < x. Donc, toujours par densité de Q dans R, il existe xn+1 ∈ Q tel que
n+2
1
xn ⩽ u < xn+1 < x. Ainsi, xn ⩽ xn+1 et x − < xn+1 < x.
n+2
1
Conclusion : (xn ) est définie, croissante, et ∀n ∈ N, x − < xn < x.
n+1

2. • Le résultat précédent a été établi pour tout réel x. Par encadrement, lim xn = x. Tout réel est bien limite d’une
n→+∞
suite croissante de rationnels.
• Donc pour tout réel x = −y, il existe une suite rationnels vérifiant pour tout entier naturel n :
1
−xn+1 ⩽ −xn et − x < −xn < −x +
n+1
La suite (−xn ) est décroissante et par encadrement, converge vers −x = y. Tout réel est bien limite d’une suite
décroissante de rationnels.

A. Popier 15
Khôlles MPSI

1.2.22 Enoncé
Soit f : R → R une application croissante vérifiant la propriété (*) : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).

1. Montrer qu’on a alors f (x) = x f (1) pour tout x de R. On utilisera le fait que tout réel est limite d’une suite croissante
(décroissante) de rationnels.

2. En déduire toutes les applications croissantes f : R → R vérifiant (*).

Solution

1. Montrons d’abord par récurrence que (x ∈ R) : ∀n ∈ N, f (nx) = n f (x).


(HR)
Comme f (0 + 0) = f (0) + f (0), on a f (0) = 0. Donc f (0) = 0 f (x). Maintenant, f ((n + 1)x) = f (nx) + f (x) =
n f (x) + f (x) = (n + 1) f (x). La propriété est donc vraie pour tout n ∈ N.

Remarquons ensuite que f (0) = f (x − x) = f (x) + f (−x) = 0 donc que f (−x) = − f (x). Alors f (−nx)) = n f (−x) =
−n f (x). Donc (x ∈ R) : ∀n ∈ Z, f (nx) = n f (x).

∗, r = a .

Montrons que cela est toujours
 avrai pour tout
a r ∈ Q r ∈ Q
a a ⇔ ∃(a, b) ∈ Z × N b
f (a) = f (a.1) = a f (1) = f b · = b. f donc f = · f (1) soit f (r) = r f (1).
b b b b

Considérons maintenant deux suites de rationnels, l’une (un ) croissante et l’autre (vn ) décroissante, convergeant toutes
deux vers x réel. on a alors pour tout entier naturel n : un ⩽ x ⩽ vn . Mais comme f est une application croissante
: f (un ) ⩽ f (x) ⩽ f (vn ). Les suites étant rationnelles, un f (1) ⩽ f (x) ⩽ vn f (1). Quand n tend vers +∞, il vient par
encadrement que f (x) = x f (1) .

2. Par analyse / synthèse : Nous savons désormais que si f vérifie (*), alors f est linéaire et croissante. Réciproquement,
les applications linéaires croissantes vérifient trivialement (*).

Conclusion : Les applications f recherchées sont les applications linéaires croissantes.

1.2.23 Enoncé
Soient f , g de E → R bornées sur E. On note :

sup f = sup { f (x), x ∈ E} et inf f = inf { f (x), x ∈ E}

On définit de même sup g et inf g.

1. Montrer que − f est bornée sur E et qu’on a:

inf(− f ) = − sup f et sup(− f ) = − inf f

2. Montrer que f + g est bornée sur E et qu’on a :

inf( f + g) ⩾ inf f + inf g et sup( f + g) ⩽ sup f + sup g

Ces inégalités peuvent-elles être strictes ?

A. Popier 16
Khôlles MPSI

3. Montrer que : sup( f + g) ⩾ sup f + inf g.

Solution

1. f bornée ⇒ ∃M > 0, ∀x ∈ E, | f (x)| ⩽ M. Mais | f | = | − f | : − f est bornée et admet donc des bornes sup et inf.

∀ε > 0, ∃ x ∈ E, sup f − ε < f (x) ⇒ ∀ε > 0, ∃ x ∈ E, − f (x) < − sup f + ε. Donc − sup f est bien le plus
grand des minorants de f : inf(− f ) = − sup f .

∀ε > 0, ∃ x ∈ E, f (x) < inf f + ε ⇒ ∀ε > 0, ∃ x ∈ E, − inf f − ε < − f (x). Donc − inf f est bien le plus petit
des majorants de f : sup(− f ) = − inf f .

2. ∀ε > 0, ∃ x ∈ E, inf( f + g) + ε > ( f + g)(x) = f (x) + g(x) ⩾ inf f + inf g donc : inf( f + g) ⩾ inf f + inf g .
∀ε > 0, ∃ x ∈ E, sup( f + g) − ε < ( f + g)(x) = f (x) + g(x) ⩽ sup f + sup g donc : sup( f + g) ⩽ sup f + sup g .

Ces deux inégalités peuvent être strictes : Soient les applications de [0 , 1] dans R définies par f : x 7→ x, g : x 7→ −x
et donc f + g : x 7→ 0 qui admettent bien des bormes sup et inf. On a alors inf( f + g) = 0 > inf f + inf g = −1 et
sup( f + g) = 0 < sup f + sup g = 1.

(2) (1)
3. sup f = sup( f + g − g) ⩽ sup( f + g) + sup(−g) = sup( f + g) − inf g d’où sup( f + g) ⩾ sup f + inf g .

A. Popier 17
Khôlles MPSI

1.3 Dénombrement
1.3.1 Enoncé
 → − → −
Le plan P est rapporté à R = O, i , j . Soit n ∈ N∗ . Soient les point A(n, 0) et B(0, n). Déterminer le nombre de points
du plan à coordonnées entières situés à l’intérieur
 du→triangle 
de sommets O, A, B (frontière incluse).
− → − →−
De même, l’espace E est rapporté à R = O, i , j , k . Soient n ∈ N∗ , A(n, 0, 0), B(0, n, 0), C(0, 0, n). Quel est
le nombre de points de l’espace à coordonnées entières situés à l’intérieur du tétraèdre de sommets O, A, B,C (frontière
incluse) ?

Solution

• On recherche le cardinal de l’ensemble En = {(x, y) ∈ N2 , x + y ⩽ n}. Considérons Fk = {(x, y) ∈ En , y = k}.


n
[
Card Fk = n − k + 1. On a alors En = Fk et cette union étant disjointe :
k=0
n n
n(n + 1) n2 + 3n + 2 (n + 1)(n + 2)
Card En = ∑ Card Fk = ∑ (n − k + 1) = (n + 1)2 − 2
=
2
=
2
k=0 k=0

• On recherche le cardinal de l’ensemble Gn = {(x, y, z) ∈ N3 , x + y + z ⩽ n}. Considérons Hk = {(x, y, z) ∈ Gn , z =


n
(n − k + 1)(n − k + 2) [
k, (x, y) ∈ En−k }. Donc Card Hk = Card En−k = et Gn = Hk , union encore disjointe.
2 k=0

n n n
(n − k + 1)(n − k + 2) (k′ =n−k) (k + 1)(k + 2) 1 n+1
Card Gn = ∑ Card Hk = ∑ = ∑ = ∑ k(k + 1)
k=0 k=0 2 k=0 2 2 k=1
 
1 (n + 1)(n + 2)(2n + 3) (n + 1)(n + 2) (n + 1)(n + 2)(n + 3)
= + =
2 6 2 6

1.3.2 Enoncé
Soient n et p deux entiers naturels non nuls. On rappelle que p est un divideur de n s’il existe un entier naturel non nul q tel
que n = pq. On note d(n) le nombre de diviseurs de n.
En dénombrant de deux façons le cardinal de En = {(p, q) ∈ N∗ × N∗ , pq ⩽ n}, montrer que :
n n n
∑ d(i) = ∑ E k
i=1 k=1

Solution

En est l’ensemble des points à coordonnées entières contenu dans le domaine fermé du plan délimité par les droites
x = 1, y = 1, et l’hyperbole équilatère xy = n.
n n n
• Ainsi, E représente le nombre de points du domaine en l’abscisse k. On a donc : Card En = ∑ E .
k k=1 k

• d(i) quant à lui est le nombre de points à coordonnées (p, q) ∈ N∗ × N∗ sur l’hyperbole xy = i. Mais i allant de 1 à
n, chacun de ces points est dans En . Réciproquement, de part la définition de En , pour chacun de ses points, il existe
un entier i vérifiant 1 ⩽ i ⩽ n et pq = i. Chaque point de En se situe donc sur une hyperbole et une seule. On a donc
n
Card En = ∑ d(i).
1=1

A. Popier 18
Khôlles MPSI

n n n
Conclusion : ∑ d(i) = ∑ E k
.
i=1 k=1

1.3.3 Enoncé
Soit f : R → R. Soient x ∈ R et n ∈ N∗ . On pose :
n    
n k k
Sn ( f ) = ∑ f x (1 − x)n−k
k=0 k n
Calculer Sn ( f ) pour f (t) = 1, f (t) = t et f (t) = t 2 . En déduire pour α ∈ R la valeur de la somme :
n   2
n k
∑ k n − α xk (1 − x)n−k
k=0

Solution

n  
n k
• f1 (t) = 1 : Sn ( f 1 ) = ∑ x (1 − x)n−k = 1n = 1.
k=0 k
n   n   n−1  
n k k n−k n−1 k n−k n−1 k
• f2 (t) = t : Sn ( f2 ) = ∑ x (1 − x) =∑ x (1 − x) =x∑ x (1 − x)n−1−k = x.1n−1 =
k=0 k n k=1 k − 1 k=0 k
x.
   2
n n−1  
n k k n−k n n−1 k k
• f3 (t) = t2
: Sn ( f3 ) = ∑ x (1 − x) =x +∑ x (1 − x)n−k =
k=0 k n k=1 k − 1 n
n   n−1 
n − 1 n−1 n − 2 k
  
n k k n−1 k k
n−k n−k
∑ k n x (1 − x) − ∑ k n x (1 − x) = Sn ( f2 ) − n ∑ k − 1 x (1 − x)n−k =
k=0
n−2   k=1 n−2 
k=1

n−1 n − 2 k+1 n−1−k n−1 n−2 k n−1
x− ∑ k
n k=0
x (1 − x) = x −
n
x(1 − x) ∑ k x (1 − x)n−2−k = x − n x(1 − x).1n−2 =
k=0
x
[(n − 1)x + 1].
n

  n 2
n k x
Maintenant : ∑ − α xk (1 − x)n−k = Sn ( f3 ) − 2αSn ( f1 ) + α 2 Sn ( f1 ) = [(n − 1)x + 1] − 2αx + α 2 .
k=0 k n n

1.3.4 Enoncé
Montrer que :   n   
a+b a b
=∑
n k=0 k n−k

Solution
 
a+b
Soient deux ensembles A et B disjoints, de cardinaux respectifs a et b. Alors représente le nombre de manières
n
de choisir n éléments de A ∪ B. Pour cela, on en prend k dans A et n − k dans B pour toutes les valeurs possibles de k.

A. Popier 19
Khôlles MPSI

1.3.5 Enoncé
Calculer les quantités :

n   n   n   n  
n n n 2 k n
∑k k ∑ k(k − 1) k ∑k k ∑ (−1) k k
k=0 k=0 k=0 k=0

Solution
n 
n k
Posons pour tout réel x non nul : ϕ(x) = (1 + x)n =∑ x . Alors :
k=0 k

n 
′ n−1 n k−1
ϕ (x) = n(1 + x) = ∑k x
k=1 k

n  
′′ n−2 n k−2
ϕ (x) = n(n − 1)(1 + x) = ∑ k(k − 1) x
k=2 k

n  
n
• ∑k = ϕ ′ (1) = n.2n−1
k=0 k

n  
n
• ∑ k(k − 1) = ϕ ′′ (1) = n(n − 1).2n−2
k=0 k

n   n   n  
n 2 n n
• ∑k = ∑ k(k − 1) +∑k = n.2n−1 + n(n − 1).2n−2 = n(n + 1).2n−2
k=0 k k=0 k k=0 k

n  
n
• ∑ (−1) k k
= ϕ ′ (−1) = 0
k=0 k

1.3.6 Enoncé
Soit E = {1, .., n}. Combien y a-t-il de k − uplets (A1 , ..., Ak ) de parties de E telles que |A1 ∩ ... ∩ Ak | = p et |A1 ∪ ... ∪ Ak | = q
?

Solution

On   0 ⩽ p ⩽ q ⩽ n car sinon il y a 0 solution. Choisissons d’abord les q éléments de E à 


suppose  dans A1 ∪ ... ∪ Ak
placer
n q
: il y a possibilités. Il faut ensuite en choisir p parmi les q à placer dans A1 ∩ ... ∩ Ak : il y a possibilités. Pour
q p
finir, nous devons répartir les q − p restant entre les Ai , chacun devant être dans au moins un Ai et au plus dans k − 1.
Comme Card ({Ai }) = 2k , il y a 2k − 2 possibilités pour chacun des q − p restant. Nous avons donc en nombre de choix
  
n q
possibles : .(2k − 2)q−p k − uplets .
q p

A. Popier 20
Khôlles MPSI

1.3.7 Enoncé
On considère une puce qui se déplace dans un rectangle m × n, qui part du coin inférieur gauche et va dans le coin supéreur
droit en se déplaçant à chaque pas d’une case soit vers le haut soit vers la droite. Combien de chemins différents peut-elle
suivre pour arriver à son but ?

Solution

Notons d un déplacement vers la droite et h un déplacement vers le haut. Le chemin suivi par la puce peut alors être
représenté par un mot de m − 1 + n − 1 lettres contenant exactement m − 1 lettres d et n − 1 lettres h (ou le contraire, ce
(m + n − 2)!
qui ne change rien). Le nombre de possibilités est donc le nombre d’anagrammes d’un tel mot, soit =
    (m − 1)!(n − 1)!
m+n−2 m+n−2
= chemins différents.
n−1 m−1

1.3.8 Enoncé
Calculer le nombre d’applications f de {1, ..., k} dans {1, ..., n} telles que :

1. f injective.

2. f strictement croissante.

3. f croissante.

4. f telle que f (i + 1) > f (i) + 1 pour tout i.

5. f strictement croissante telle que f (i) soit de la parité de i pour tout i.

Solution

n!
1. On a n choix pour f (1), n − 1 pour f (2),..., n − k + 1 pour f (k) donc n(n − 1)...(n − k + 1) = applications
(n − k)!
possibles.

2. C’est le
 nombre
 de manières de choisir k valeurs parmi n car l’ordre des images est imposé par la stricte croissance.
n
Donc applications possibles.
k
3. Dans le plan, rejoignons le point (0,1) au point (k, n) en nous déplaçant à chaque saut, soit d’une unité vers la droite,
soit d’une unité vers le haut. Marquons le point après chaque saut à droite. Le graphe obtenu est celui d’une d’une
application croissante de {1, ..., k} dans {1, ..., n}. Réciproquement, toute application de ce type possède un graphe
pouvant être parcouru par un chemin tel que décrit. Le nombre de graphes possibles est donc égal au nombre de
chemins possibles.
En notant d un saut de (a, b) vers (a+1, b) et h un saut de (a, b) vers (a, b+1), tout chemin peut être
 représenté
 par une
(k + n + 1)! k+n−1
anagramme d’un mot composé exactement de k lettres d et n−1 lettres h, soient = applications
k!(n − 1)! k
croissantes possibles.

4. De manière analogue au point précédent. Les sauts sont maintenant soit du type dhh, soit du type h en marquant
toujours le point juste après chaque saut à droite. Nous allons par contre du point (0,1) au point (k, n + 2) car il faut
pouvoir finir par un saut type dhh.

A. Popier 21
Khôlles MPSI

Nous recherchons alors le nombre d’anagrammes d’un mot  composéde k séquences dhh et n + 1 − 2k lettres h (il en
(n + 1 − k)! n+1−k
faut n + 1 en tout). Nous avons ainsi = applications du type requis possibles.
k!(n + 1 − 2k)! k
5. Idem. Les sauts sont maintenant soit du type dh, soit du type hh en marquant toujours le point juste après chaque saut
à droite. Nous allons ici de (0, 1) à (k, n + 1) car il faut pouvoir finir par un saut type dh ou hh.
 
n−k
Nous recherchons alors le nombre d’anagrammes d’un mot composé de k séquences dh et E séquences hh.
   2
n−k  
k+E ! E n − k 
2 2
Le nombre recherché est donc de    = applications.
n−k k
k! E !
2

A. Popier 22
Khôlles MPSI

1.4 Suites
1.4.1 Enoncé
Montrer que les suites suivantes :

2 1 1 un + vn
u0 = 1, v0 = 2, = + , vn+1 =
un+1 un vn 2

sont à valeurs dans Q, convergent et ont même limite. Déterminer cette limite.

Solution

Q étantun corps, ona par récurrence immédiate, que les deux suites sont à valeurs dans Q∗+ . On remarque ensuite que
vn+1 1 vn un un − vn
= 2+ + ⩾ 1. Les suites étant positives et u0 ⩽ v0 , on a pour tout n : un ⩽ vn . Ainsi vn+1 −vn = ⩽0
un+1 4 un vn 2
un vn+1
: (vn ) est décroissante. Comme = on a (un ) croissante et aussi un+1 vn+1 = un vn . La suite (un vn ) est constante,
un+1 vn
égale à u0 v0 = 2. Avec u0 ⩽ un ⩽ vn ⩽ v0 il vient que les deux suites sont monotones bornées : elles convergent vers des
un + vn √
rééls l1 et l2 . Or vn+1 = donc l1 = l2 = l et un vn = 2 pour tout n et la positivité des suites impliquent l = 2 .
2

1.4.2 Enoncé
Soient les suites :
n
1 1
un = ∑ k! vn = un +
k=0 n!

Montrer qu’elles ont une limite commune irrationnelle.

Solution

1 1
vn − un = ⩾ 0 donc un ⩽ vn . Ensuite, un+1 − un = > 0 donc (un ) est strictement croissante et vn+1 −
n! (n + 1)!
2 1 2n! − (n + 1)! 1−n
vn = − = = donc (vn ) strictement décroissante à partir du rang 2. On constate que
(n + 1)! n! n!(n + 1)! (n + 1)!
1
lim vn − un = lim = 0. Les deux suites sont adjacentes et donc convergent vers une limite commune l.
n→+∞ n→+∞ n!
a
Supposons l rationnelle. Alors il existe (a, b) ∈ Z×N∗ tels que l = . (un ) étant strictement croissante et (vn ) strictement
b
a a
décroissante à partir du rang 2, on a (si b = 1, on utilise 2a et 2b) : ub < < vb ⇒ ub b! < b! < vb b! = ub b! + 1.
b b
a
Absurde car b! étant entier, il ne peut être encadré strictement par deux entier consécutifs.
b

1.4.3 Enoncé
Soient u et v les suites définies pour tout n ∈ N par un = cos n et vn = sin n. Montrer que u converge si et seulement si v
converge.

Solution

A. Popier 23
Khôlles MPSI

cos n cos 1 − cos(n + 1)


• ⇒ On a cos(n + 1) = cos n cos 1 − sin n sin 1 et comme sin 1 ̸= 0 on a sin n = . Ainsi, si
sin 1
cos n converge, cos(n + 1) aussi en tant que sous-suite et les théorèmes sur les opérations algébriques de limites nous
assurent la convergence de v.

• ⇐ Idem avec sin(n + 1) = sin n cos 1 + sin 1 cos n.

Conclusion : u converge ⇔ v converge.

1.4.4 Enoncé
n
Soit α ∈]0, 1[. On définit la suite u par un = ∏(1 + α k ). Etudier la convergence de cette suite en prouvant la relation
k=1
suivante : ∀x ∈ R+ , 1 + x ⩽ ex .

Solution

la fonction exponentielle admet y = x + 1 comme tangente à l’origine. Par convexité, le résultat est même vrai sur R.
un+1
Les un sont strictement positifs en tant que produit de termes strictement positifs (α > 0). Comme = 1 + α n+1 ⩾ 1,
un
k
la suite est croissante. Pour tout k ∈ N, on peut utiliser
! l’inégalité proposée avec x = α k ce qui donne : 1 + α k ⩽ eα . On a
n n
1 − αn
   
k α
alors, vu que α ∈]0, 1[ : un ⩽ ∏ eα = exp ∑ α k = exp α · ⩽ exp .
k=1 k=1 1−α 1−α
Conclusion : u étant croissante et majorée, elle converge.

1.4.5 Enoncé
2
1. Montrer que pour tout x ∈ R∗+ : x − x2 ⩽ ln(1 + x) ⩽ x.
n n
2. Calculer, pour n ∈ N, la somme : ∑ ((k + 1)3 − k3 ) et en déduire ∑ k2 .
k=1 k=1
n  
k
3. En déduire que la suite de terme général un = ∏ 1 + 2 converge et préciser sa limite.
k=1 n

Solution

2 3
1. Pour tout x > 0 on a ln(1 + x) = x − x2 + x3 + o(x3 ) d’où le résultat.
n n n n
2. Par téléscopage, ∑ ((k + 1)3 − k3 ) = (n + 1)3 − 1 mais on a aussi ∑ ((k + 1)3 − k3 ) = ∑ (3k2 + 3k + 1) = 3 ∑ k2 + 3
k=1 k=1 k=1 k=1
:
n
2n3 + 6n2 + 6n − 3n2 − 3n − 2n n(2n2 + 3n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
 
1
2 3 n(n + 1)
∑ k = (n + 1) − 1 − 3 − n = = =
k=1 3 2 6 6 6
 n   
k k k
3. Pour tout k > 0, 2 > 0. Ainsi, ln un = ∑ ln 1 + 2 . Comme ln 1 + 2 > 0, d’après (1) :
n k=1 n n

A. Popier 24
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k2
 
k k k
2
− 4 ⩽ ln 1 + 2 ⩽ 2
n 2n n n
n  n
k k2 k
∑ n2 − 2n4 ⩽ ln un ⩽ ∑ n2
k=1 k=1
1 n(n + 1) 1 n(n + 1)(2n + 1) 1 n(n + 1)
2
· − 4· ⩽ ln un ⩽ 2·
n
| 2 2n{z 6 } n
| {z 2 }
1 1
−−−−→ −−−−→
n→+∞ 2 n→+∞ 2

1 √
D’où par encadrement, lim ln un = et par composition : lim un = e .
n→+∞ 2 n→+∞

1.4.6 Enoncé
√ n √ √
Montrer que pour tout n ∈ N, (3 + 5) + (3 − 5)n est un entier pair. En déduire que la suite un = sin((3 + 5)n π)
converge.

Solution
√ √ √ √
Soient les suites définies pour tout n ∈ N par an = (3 + 5)n , √bn = (3 − 5)n . On a donc (3 + 5)n + (3 − 5)n =
un + vn . Montrons par récurrence que un + vn =∈ 2N et un − vn ∈ 2 5N. Ceci est vrai pour n = 0. Maintenant :
√ √ √ √ √

(HR)
un+1 + vn+1 = (3 + 5)un + (3 − 5)vn = 3(un + vn ) + 5(un − vn ) = 3.2p + 5.2 5q = 2(3p + 5q) ∈ 2N

 u −v √ √ √ (HR) √ √ √ √
n+1 = (3 + 5)u − (3 − 5)v = 3(u − v ) + 5(u + v ) = 3.2 5q + 5.2p = 2 5(3q + p) ∈ 2 5N
n+1 n n n n n n
√ √ √ √
Nous avons donc pour tout
√ n, (3 + 5)n + (3 − 5)n = 2kn ∈√2N. Remarquons que 2
√ n < 5 < 3 donc que 0 < 3 − 5<1
n n
qui impique lim (3 − 5) = 0. Ainsi, un = sin(2kn − (3 − 5) )π = − sin(3 − 5) π.
n→+∞

Conclusion : Par composition de limites, lim un = 0 .


n→+∞

1.4.7 Enoncé
un
Soit (un ) une suite à termes dans R+ et (vn ) définie par vn = . On suppose que (un ) est bornée et que vn tend vers 0.
1 + u2n
Montrer que un tend vers 0.

Solution

Supposons que un ne tende pas vers 0. La suite étant bornée, soit elle tend alors vers l ̸= 0 ou elle n’a pas de limite. Si
l
elle tend vers l ̸= 0, alors vn tend vers ̸= 0. Aburde. Comme (un ) est bornée, 1 + u2n aussi. Mais alors, vu que vn tend
1 + l2
vers 0, lim (1 + u2n )vn = 0. Or un = (1 + u2n )vn et donc un tendrait vers 0. Absurde.
n→+∞

Conclusion : un tend vers 0.

A. Popier 25
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1.4.8 Enoncé
n
1
Montrer que la suite (un )n∈N∗ définie par un = ∑ k2 converge.
k=1

Solution

1
un+1 − un = ⩾ 0. La suite est croissante. Ensuite :
(n + 1)2
n n n  
1 1 1 1 Télescopage 1
un = 1 + ∑ 2 ⩽ ∑ = 1+ ∑ − = 2− ⩽ 2
k=2 k k=2 k(k − 1) k=2 k − 1 k n
La suite est majorée.

Conclusion : La suite est convergente.

1.4.9 Enoncé
nu o
n
Soit (un ) une suite à valeurs positives telle que un+p ⩽ un + u p pour tous n et p dans N. Notant α = inf , n ∈ N∗ ,
n
un
montrer que α est limite de .
n

Solution

uN 1
α étant borne inf : ∀ε > 0, ∃ N ∈ N∗ , < ε. R étant archimédien, il existe P ∈ N∗ , P ε > · max {ui }. Donc
N N 0⩽i⩽N−1
ui
pour tout i de 0 à N − 1, < ε. Soit n ⩾ NP. La division euclidienne de n par N s’écrit n = pN + i avec 0 ⩽ i ⩽ N − 1 et
NP
p ⩾ P donc. Ainsi, comme par récurrence immédiate u pN ⩽ p.uN , on a pour tout n ⩾ NP :
un u pN+i p uN + ui uN ui
α⩽ = ⩽ ⩽ + ⩽ α + 2ε
n pN + i pN N PN
un
Conclusion : lim =α .
n→+∞ n

1.4.10 Enoncé
Soit (un ) une suite réelle non majorée. Montrer qu’on peut définir une suite d’entiers (φn ) par φ0 = 0 et :
φn+1 = min{k ∈ N / (k > φn ) ∧ (uk ⩾ n + 1)}
En déduire qu’il existe une suite extraite de (un ) qui diverge vers +∞.

Solution

Par récurrence, montrons que tous les φn sont définis. φ0 l’est. Maintenant si φn est défini, R étant archimédien, il existe
un naturel k1 tel que φn < k1 . La suite (un ) n’étant pas majorée, pour toute valeur de n + 1, il existe un rang k2 tel qu’on ait
k2 ⩾ k1 et uk2 ⩾ n + 1. Ainsi, k2 vérifie bien (k2 > φn ) ∧ (uk2 ⩾ n + 1). Donc {k ∈ N / (k > φn ) ∧ (uk ⩾ n + 1)} est une partie
non vide de N, elle admet donc un plus petit élément. φn+1 est bien défini et par récurrence, la suite (φn ) également.
φn est par construction à valeurs dans N et strictement croissante (à cause de k > φn ). (uφn ) est donc bien une suite
extraite de (un ). Toujours par construction, uφn+1 ⩾ n + 1, d’où par comparaison, lim uφn = +∞.
n→+∞

A. Popier 26
Khôlles MPSI

1.4.11 Enoncé
Vrai / Faux : Justifier en trouvant un contre-exemple si c’est faux.

1. Si (un ) est croissante à partir d’un certain rang et si la limite de (un+1 − un ) vaut 0, alors (un ) converge.

2. Si la limite de (un ) vaut 0 et que pour tout n ∈ N, un > 0, alors (un ) décroit à partir d’un certain rang.

3. Si la limite de (un ) est +∞, alors (un ) est croissante à partir d’un certain rang.

Solution

n
1 1
1. Faux. un = ∑ k ∼ ln n diverge et pourtant un+1 − un = n + 1 −n→+∞
−−−→ 0.
k=0

1 1
2. Faux. Considérons (un ) définie par u2p = et u2p+1 = qui est bien à termes strictement positifs
2p + 2 2p + 1
1
et de limite nulle. On a cependant pour tout p ∈ N, u2p+1 − u2p = > 0 et u2p+2 − u2p+1 =
(2p + 1)(2p + 2)
−3
< 0.
(2p + 1)(2p + 2)
3. Faux. Pour un = n + (−1)n qui tend vers +∞ on a un+1 − un = 1 − 2(−1)n alternativement positif et négatif.

1.4.12 Enoncé
Etudier la convergence des suites de termes générraux :
cos n nln n n2 + αn + β
1. √ 3. 5. sin π , (α, β ) ∈ R
n + cos n lnn n n
n
3n − 2n np 1
2. n 4. , p ∈ N∗ 6. ∑ sin k2 + n2
3 + 2n n! k=1

Solution


cos n 1
√ ⩽ √
n + cos n n − 1 −
1. −−−→ 0
n→+∞
 n
2
1−
3n − 2n 3
2. n n
=  n −−−−→ 1
3 +2 2 n→+∞
1+
3
 ln n   2
nln n

n 2 ln n
3. ln n = ln n − n ln(ln n) = n − ln(ln n) −−−−→ −∞ ⇒ −−−−→ 0
ln n n n→+∞ lnn n n→+∞
!−1
p−1 p−1
np n−k n−k
4. = (n − p)! ∏ −−−−→ 0 car ∏ → 1 et (n − p)! → +∞
n! k=0 n
n→+∞
k=0 n

A. Popier 27
Khôlles MPSI

n2 + αn + β
   
βπ n βπ
5. sin π = sin nπ + απ + = (−1) sin απ + donc si α ∈ Z, alors la limite est nulle, sinon,
n n n
elle n’existe pas : la suite diverge.

n 1 n
1 n
1 1
6. ∑ sin 2 ⩽ ⩽ = −−−−→ 0

2 ∑
k=1 k + n k=1 k + n
2 2 ∑ 2
k=1 n n n→+∞

1.4.13 Enoncé
n
Pour tout n ∈ N∗ et tout x ∈ [0, 1], soit : fn (x) = ∑ kxk − 1.
k=1

1. Montrer que l’équation fn (x) = 0 admet une unique solution dans [0, 1], notée xn .

2. Montrer que la suite (xn )n∈N∗ est monotone. On pourra calculer le signe de fn+1 (xn ). En déduire qu’elle converge.
On note l sa limite.
1
3. Montrer que pour n ⩾ 2, xn ⩽ .
2
4. En déduire les limites des suites (xnn ) et (nxnn ).

5. Simplifier l’expression de fn (x) pour x ∈ [0, 1] et en déduire la valeur de l.

Solution

n
1. En tant que polynôme, fn est continue dérivable sur [0, 1]. fn′ (x) = ∑ k2 xk−1 > 0 sur [0, 1]. fn (0) = −1 < 0 et
k=1
n(n + 1)
fn (1) = − 1 ⩾ 0 car n > 0. Ainsi, de part le théorème de la bijection, fn s’annule une unique fois sur [0, 1].
2
n+1
2. fn+1 (xn ) = ∑ kxnk − 1 = (n + 1)xnn+1 + fn (xn ) = (n + 1)xnn+1 ⩾ 0 = fn+1 (xn+1 ) car fn+1 (xn+1 ) = fn (xn ) = 0 par
k=1
définition. Donc fn+1 (xn ) ⩾ fn+1 (xn+1 ) et comme fn+1 est bijective croissante sur [0, 1], xn ⩾ xn+1 : la suite est
décroissante. Etant minorée par 0, elle converge.

1 1
3. f2 (x) = 2x2 + x − 1 = 2(x + 1)(x − 21 ) d’où x2 = . (xn ) étant décroissante, on a bien xn ⩽ pour n ⩾ 2.
2 2
1 n
4. Pour n ⩾ 2, 0 ⩽ xnn ⩽ donc lim xn = 0 . De même, 0 ⩽ nxnn ⩽ n et lim nxn = 0 par croissances comparées.
2n n→+∞ 2 n→+∞
" #
n n
d 1 − xn+1
 
∗ 1 k−1 d k
5. Pour tout n ∈ N et tout x ∈ [0, 2 ] : fn (x) = x ∑ kx − 1 = x · ∑ x − 1 = x · dx 1 − x − 1
k=1 dx k=0
−(n + 1)xn (1 − x) + 1 − xn+1 1 − (n + 1)xn + nxn+1
= x· − 1 = x · − 1.
(1 − x)2 (1 − x)2
1 − (n + 1)xnn + nxnn+1
Alors fn (xn ) = 0 devient : xn · = 1 qui, en passant à la limite, compte tenu de (2) et (4),
(1 − xn )2

l 1 3 − 5
donne = 1 puis l 2 − 3l + 1 = 0 dont la seule solution dans [0, 2 ] est l = .
(1 − l)2 2

A. Popier 28
Khôlles MPSI

1.4.14 Enoncé
1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ l’équation x + ln x = n admet une unique solution dans R∗+ , notée xn .

2. Montrer qu’on a, à partir d’un certain rang, xn ⩾ n.

Solution

1. Soit f définie sur R∗+ par f (x) = x + ln x. Sur son ensemble de définition, f est trivialement continue et dérivable avec
1
f ′ (x) = 1 + > 0. Comme lim f (x) = −∞ et lim +∞, f définit une bijection de R∗+ dans R. Ainsi f (x) = n admet
x x→0 x→+∞
une unique solution dans R∗+ pour tout n ∈ N∗ .
√ √ √
2. On a f ( n) = n + ln n qu’il faut comparer à f (xn ) = n pour n suffisamment grand. Posons donc √ pour tout
√ √ 1 1 −2x + x+1
x ∈ R∗+ : g(x) = x+ln x−x. g est trivialement continue et dérivable avec g′ (x) = √ + −1 = =
√ √ 2 x 2x 2x
(1 − x)(2 x + 1) √
< 0 dès que x > 1. Comme g(1) = 0, on a g(x) ⩽ 0 sur [1, +∞[ et f ( n) ⩽ n pour tout n ⩾ 1.
2x √

Par hypothèse, f (xn ) = n donc f ( n) ⩽ f (xn ). f étant bijective croissante, on a pour tout n ∈ N∗ : n ⩽ xn .

1.4.15 Enoncé
4 1
π
1. Démontrer que sin 18 est l’unique solution dans [0, 13 ] de l’équation x = x3 + .
3 6
4 1
2. On considère la suite (un ) définie par u0 = 0 et un+1 = u3n + pour tout n ∈ N. Montrer que (un ) converge vers
π
3 6
sin 18 .

Solution

4 1
1. Considérons sur [0, 21 ] l’application f : x 7→ x3 − x + . C’est un polynôme, donc continu dérivable, de dérivée
3 6
′ 1 1
f (x) = 4x − 1 = (2x − 1)(2x + 1) < 0 sur l’ensemble de définition. Comme f (0) = > 0 et f ( 12 ) = − < 0 le
2
6 6
théorème de la bijection nous assure l’existence d’une unique solution sur [0, 12 ].
3
e − e−ix
 ix
1 i3x 1
Maintenant, sin3 x = = (e − 3eix + 3e−ix − e−i3x ) = (3 sin x − sin 3x) pour tout x réel. On a donc
2i −8i 4
4 1 1 π π π 1 π
: sin3 18
π π
− sin 18 + = (3 sin − sin ) − sin + = 0. Reste à vérifier que sin ∈ [0, 21 ] : la fonction sinus
3 6 3 18 6 18 6 18
étant croissante sur [0, π6 ], 0 ⩽ 18 π
⩽ π6 ⇒ 0 ⩽ sin 18π
⩽ 12 sin 18π
est donc unique solution de f (x) = 0 sur [0, 12 ].
19 4 1
Mais comme f ( 31 ) = − π
< 0, sin 18 est l’unique solution dans [0, 13 ] de l’équation x = x3 + .
162 3 6

4 1
2. Considérons sur R la fonction polynôme dérivable g : x 7→ x3 + . g′ (x) = 4x2 ⩾ 0. On sait que g(sin 18 π π
) = sin 18
3 6
1 4
et g(0) = . Mais f ( 16 ) = > 0. f étant décroissante, on a 0 ⩽ 61 ⩽ sin 18π
.
6 3.63
π 1
Ainsi, l’intervalle [0, sin 18 ] est stable par g, contient u0 , et un+1 = g(un ). Comme u1 = g(u0 ) = ⩾ u0 . Par récurrence
6
immédiate, g étant croissante, la suite (un ) est croissante et de plus majorée : g étant continue (polynôme), (un )
π
converge vers l’unique point fixe. lim un = sin .
n→+∞ 18

A. Popier 29
Khôlles MPSI

1.4.16 Enoncé
 n
in
Montrer que la suite (un ) définie par : un = 1 + est convergente.
n2 − 1

Solution
in
1 + o(1/n) = 1 + o(1/n). Comme |un | = |zn |n = en ln |zn | = eo(1) = 1 + o(1), on a
p
Posons zn = 1 + . Alors |zn | =
n2 − 1
n 1
lim |un | = 1. Ensuite soit θn l’argument de zn . On a tan θn = donc θn ∼ . Alors l’argument de un vaut nθn ∼ 1,
n→+∞ n2 − 1 n
lim un = ei .
n→+∞

1.4.17 Enoncé
 z n
Soit z = x + iy un complexe donné. Démontrer que : lim 1+ = ez .
n→+∞ n

Solution
r r
z x 2  y 2 2x |z|2 x  z  n  z 
D’une part : 1 + = 1+ + = 1 + + 2 = 1+ +o(1/n) et 1 + = exp n ln 1 +

n n n n n n n n
= ex+o(1) = ex + o(1).  z y y
D’autre part, avec θn l’argument de 1 + , on a tan θn = donc θn ∼ et nθn ∼ y.
n n+x n+x
 z n

Donc lim 1 + = lim ex. eiy = ez .
n→+∞ n n→+∞

1.4.18 Enoncé
 
1 a
1. Soit a ∈ R∗+ . Etudier la convergence de la suite (un ) définie par u0 > 0 et pour tout n ∈ N, un+1 = un + .
2 un

un − a
2. On pose vn = √ . Calculer vn+1 en fonction de vn puis de n et v0 .
un +√ a √ n
Montrer que si u0 > a, alors |un − a| < 2u0 .v02 .

Solution

1 a 1 a
1. Considérons sur R∗+ l’application f : x 7→ x + . f est continue dérivable par somme et f ′ (x) = 1 − 2 . On
2 x 2 x
1 a 
a f (x) − x = − x . D’où le tableau :
2 x

FE
√ √
x 0 a +∞ Donc pour tout u0 > 0 on a u1 ∈ [ a, +∞[ qui est un
f (x) − x + 0 − intervalle stable où la suite est décroissante. Minorée par

+∞ +∞ a, f étant continue, elle converge vers le seul point fixe.
f (x)

A. Popier a 30
Khôlles MPSI


Conclusion : ∀u0 > 0, lim un = a .
n→+∞


 
1 a
√ un + − a √ √
un+1 − a 2 un u2 − 2 aun + a (un − a)2
2. vn+1 = √ =  = n2 √ = √ = v2n .


un+1 + a 1 a un + 2 aun + a (un + a)2
un + + a
2 un
n
Donc vn+1 = v2n , et par récurrence immédiate : vn = v02 .

√ (vn >0) √ n √
On a |un − a| = |un + a|vn < 2u0 .v02 car (un ) est majorée par u0 et u0 > a.

1.4.19 Enoncé
Soit (un ) une suite à valeurs réelles
n u positives telle que un+p ⩽ un + u p pour tous naturels n et p.
un n
o
Montrer que lim = inf .
n→+∞ n n∈N n

Solution
nu o uN un
n
inf = α étant borne inf : ∀ε > 0, ∃ N ∈ N∗ , < α + ε et pour tout n ∈ N∗ , α ⩽ . La division euclidienne de
n∈N n N n
n par N s’écrit : n = qN + r, q ∈ N, 0 ⩽ r < N. Par récurrence immédiate, on a unp ⩽ n u p . Donc pour tout n ∈ N∗ :
un uqN+r q u N + ur uN ur ur
α⩽ = ⩽ = + ⩽ α +ε +
n qN + r qN N qN qN
ur
et reste à choisir n de manière à ce que < ε par exemple. Soit um = max {ur }. Comme R est archimédien, pour tout
qN 0⩽r<N
∗ um ur um
ε > 0 il existe q0 ∈ N , q0 ε > . Donc pour tout n ⩾ q0 N = N0 on a q ⩾ q0 et maintenant ⩽ < ε.
N qN q0 N
 un  un nu o
n
Conclusion : ∀ε > 0, ∃ N0 ∈ N∗ / n ⩾ N0 ⇒ α ⩽ < α + 2ε ie. lim = inf .
n n→+∞ n n∈N n

1.4.20 Enoncé
1
Etudier en fonction de u0 la suite un+1 = (4 − u2n ).
3

Solution
1 2
Posons pour tout x réel, f (x) = (4 − x2 ). f est continue dérivable (polynôme) et f ′ (x) = − x. On a aussi f (x) − x =
3 3
1 2 1
(4 − 3x − x ) = (1 − x)(4 + x). D’où le tableau :
3 3

A b
En remarquant que f (4) = −4, on voit que les intervalles x −∞ −4 0 1 +∞

a B
]−∞, −4[ et [−4, 4] sont stables, puis que si u0 > 4 alors u1 ∈ f (x) − x − 0 + 0 −
] − ∞, −4[. Or dans cet intervalle, la suite est décroissante et 4
non minorée (sinon elle convergerait vers un point fixe <-4 : 3
Absurde). f (x) −4 1
La suite diverge vers −∞ pour u0 ∈ R \ [−4, 4].
−∞ −∞

A. Popier 31
Khôlles MPSI

Pour u0 = 4 la suite stationne en -4. Pour u0 ∈ {−4, 1}, la suite est constante.

Si u0 ∈] − 4, 0[, supposons que l’intervalle soit stable. La suite y étant croissante, elle convergerait vers un point fixe de
] − 4, 0]. Absurde, il n’y en a pas. Il existe donc un rang k pour lequel uk ∈ [0, 34 ]. Or f ( 43 ) = 27 20
et l’intervalle est stable.

Mais sur celui-ci, | f | < 1 donc f y est contractante. Le seul point fixe de l’intervalle étant 1, la suite converge vers 1.
Ainsi, si u0 ∈] − 4, 43 ], la suite converge vers 1. Maintenant, si u0 ∈] 43 , 4[, alors u1 ∈] − 4, 43 [ et le suite converge encore
vers 1.

1.4.21 Enoncé
Soit α ∈ C, |α| < 1 et une suite (un ) telle que un+1 − αun → 0. Montrer que un → 0.

Solution

On a par hypothèse : ∀ε > 0, ∃ N ∈ N/n ⩾ N ⇒ |un+1 − αun | < ε. Donc (inégalité triangulaire) pour tout n ⩾
N : |un+1 | − |αun | ⩽ |un+1 − αun | < ε soit |un+1 | < |αun | + ε ie. |un+1 | ⩽ |α|.|un |. D’où par récurrence immédiate,
|un | ⩽ |α|n .|u0 | −−−−→ 0 car |α| < 1.
n→+∞

1.4.22 Enoncé
1 + un
Pour quels u0 ∈ C la suite vérifiant pour tout naturel n : un+1 = est-elle définie ? Montrer alors qu’elle est périodique.
1 − un

Solution

La suite est définie ssi un ̸= 1 pour tout n ∈ N, donc u0 ̸= 1. Alors un+1 = 1 ⇔ un = 0, donc u0 ̸= 0. Alors un+1 = 0 ⇔
un = −1, donc u0 ̸= −1. Et alors un+1 = −1 n’a pas de solution. Donc (un ) définie ⇔ u0 ∈ C \ {−1, 0, 1} .
1 + un 1
1+ 1−
1 − un 1 − un + 1 + un 1 un un − 1 1
Maintenant, un+2 = = =− puis un+3 = = =− et enfin un+4 =
1 + un 1 − un − 1 − un un 1 un + 1 un+1
1− 1+
1 − un un
1
1−
un+1 un+1 − 1 1
= =− = un . Donc (un ) est 4-périodique .
1 un+1 + 1 un+2
1+
un+1

1.4.23 Enoncé
un
Etudier la suite complexe définie par 0 < |u0 | < 1 et pour tout n ∈ N, un+1 = .
2 − un

Solution

|un |
Montrons d’abord par récurrence que |un | < 1 pour tout n. Ceci est vrai pour n = 0. Ensuite : |un+1 | = ⩽
|2 − un |
|un | (HR)
< 1 qui montre de plus que la suite est bien définie pour tout n. Constatons enfin que un ̸= 0 pour tout n. En
|2 − |un ||
effet, un+1 = 0 ⇒ un = 0. Absurde car u0 ̸= 0.

A. Popier 32
Khôlles MPSI

|un+1 | 1 1
Maintenant, = ⩽ < 1 donc la suite (|un |) est décroissante et converge vers un réel l tel que
|un | |2 − un | |2 − |un ||
|un |
0 ⩽ l < 1. Supposons l ̸= 0. Alors lim |2 − un | = lim = 1. Absurde car l < 1. Donc lim |un | = 0 et lim un = 0
n→+∞ n→+∞ |un+1 | n→+∞ n→+∞
.

1.4.24 Enoncé
1 n n
 
Soit (un )n∈N une suite complexe convergeant vers l ∈ C et (wn )n∈N∗ définie par : wn = n ∑ uk . Montrer que
2 k=0 k
(wn )n∈N∗ converge vers l.

Solution

Supposons dans un premier temps que l = 0. On a donc ∀ε > 0, ∃ N ∈ N / n ⩾ N ⇒ |un | < ε. Maintenant, en posant
: M = max {|uk |}, il vient pour tout ε fixé et n ⩾ N :
0⩽k⩽N−1

1 n n 1 n n
 
1 N−1 n
 
1 n n
 
1 N−1 n
 
1 n n
 
|wn | = n ∑ u ⩽ ∑ k |uk | = 2n ∑ k |uk | + 2n ∑ k |uk | ⩽ 2n ∑ k M + 2n ∑ k ε

2 k=0 k k 2n k=0 k=0 k=N k=0 k=N
n   n  
1 n 1 n
Mais : ∑ k ⩽ 2n ∑ k = 1 et en prenant n ⩾ 2N on a pour le ε donné :
2n k=N k=0

N−1 termes
z }| {
1 N−1 n nN−1
   
N n N (n − N + 2)...n N
∑ ⩽ = · ⩽ · −−−−→ 0 (croissances comparées)
2n k=0 k 2n N − 1 2n (N − 1)! (N − 1)! 2n n→+∞

N nN−1
ce qui signifie qu’il existe N ′ ∈ N tel que : n ⩾ N ′ ⇒ · n < ε. Donc n ⩾ max{2N, N ′ } ⇒ |wn | < (M + 1)ε d’où
(N − 1)! 2
lim un = 0 ⇒ lim wn = 0 .
n→+∞ n→+∞
1 n n
 
Maintenant si lim un = l ∈ C, alors vn = un − l tend vers 0 et donc ∑ k (uk − l) −n→+∞
−−−→ 0. Mais on a alors
n→+∞ 2n k=0
n  
1 n n 1 n n
   
1 n
: ∑ k (uk − l) = 2n ∑ k uk − 2n ∑ k l = wn − l −n→+∞
2n k=0
−−−→ 0. D’où lim un = l
n→+∞
⇒ lim wn = l .
n→+∞
k=0 k=0

1.4.25 Enoncé
Soient (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ deux suites complexes convergeant vers respectivement vers u et v. Etudier la suite définie par
1 n
: wn = ∑ uk vn+1−k .
n k=1

Solution

Supposons d’abord que u = v = 0. Alors pour ε > 0 fixé, il existe deux naturels Nu et Nv tels que n ⩾ Nu ⇒ |un | < ε et
n ⩾ Nv ⇒ |vn | < ε. Posons N = max{Nu , Nv }. On peut écrire :
1 N−1 1 n−N+1 1 n
wn = · ∑ uk vn+1−k + · ∑ uk vn+1−k + · ∑ uk vn+1−k
n k=1 n k=N n k=n−N+2

Avec M = max {uk , vk }. Donc pour n ⩾ 2N il vient :


1⩽k⩽N−1

A. Popier 33
Khôlles MPSI


1 N−1 1 n−N+1 1 n
|wn | ⩽ · ∑ uk vn+1−k + · ∑ uk vn+1−k + · ∑ uk vn+1−k

n k=1 n k=N n k=n−N+2
1 N−1 1 n−N+1 1 n
⩽ · ∑ |uk |.|vn+1−k | + · ∑ |uk |.|vn+1−k | + · ∑ |uk |.|vn+1−k |
n k=1 n k=N n k=n−N+2
N−1 n−N+1 n
1 1 1
⩽ · ∑ Mε + · ∑ ε 2 + · ∑ εM
n k=1 n k=N n k=n−N+2
2(N − 1) n − 2N + 2 2
⩽ Mε + ε
n n  
2 2(N − 1)
⩽ (M + 1)ε pour n ⩾ max 2N,
ε
Donc lim wn = 0.
n→+∞

1 n
Maintenant si (u, v) ∈ C2 alors (un − u) et (vn − v) tendent vers 0 et donc ∑ (uk − u)(vn+1−k − v) aussi. D’après le
n k=1
1 n 1 n
théorème de Cesàro, lim ∑ k u = u et lim ∑ vk = v. Ainsi :
n→+∞ n n→+∞ n
k=1 k=1

1 n 1 n 1 n 1 n 1 n 1 n 1 n
∑ k(u − u)(v n+1−k − v) = u v − v u − u
∑ k n+1−k n ∑ k n ∑ n+1−k n ∑v + uv = wn − v u −
∑ k n ∑ vn+1−k + uv
u
n k=1 n k=1 k=1 k=1 k=1 n k=1 k=1
!
1 n 1 n
d’où lim wn − v ∑ uk − u ∑ vn+1−k + uv = lim (wn − uv) = 0 et lim wn = uv .
n→+∞ n k=1 n k=1 n→+∞ n→+∞

A. Popier 34
Khôlles MPSI

1.5 Nombres complexes


1.5.1 Enoncé
Résoudre dans C :

1. z2 = 5 + 5i 3

2. z2 = 2 − i

3. z4 + 2z2 + 4 = 0

4. 9z2 − 3(3 − i)z + 4 − 3i = 0

5. z4 + (5 − i)z2 + 4 − 4i = 0

Solution

√ 
  q q 
5 i π3 5 i π6 5 i π6
1. z2 = 5
2
1
2 + i 23 = 2e S = − 2 .e , 2 .e

 2 √
 x + y2 = 5 q √ q√ q√ q√ 
5+2 5−2 5+2 5−2
2. Avec z = x + iy : x2 − y2 = 2 S= 2 −i 2 ,− 2 +i 2 .
2xy = −1 < 0

n √ π √ π √ π √ π
o
3. z4 + 2z2 + 4 = (z2 + 1)2 + 3 = (z2 − 2 j)(z2 − 2 j) S = − 2.ei 3 , 2.ei 3 , − 2.e−i 3 , 2.e−i 3
√ √ √ √
2 − 36(4 − 3i) = −120 + i 90 = ( 15 + i 135)2 = (− 15 − i 135)2
3(3 −
4. ∆ = n √
i) √ √ √ o
S = 9+18 15 + i −3+18 135 , 9−18 15 + i −3−18 135

q √∆ = (5 −
5. Bicarrée. i)2 − 4(4 − 4i) = 8 + 6i = (3 + i)2 =(−3 − i)2 donc z2 ∈ {−1 + i, −4}.
q√ q√ q√
2−1 2+1 2−1 2+1
S= 2 +i 2 ,− 2 −i 2 , −2i, 2i

1.5.2 Enoncé

Résoudre dans C : ez = 3 + 3i.

Solution
√ π √
Avec z = x + i y l’équation devient : ex ei y = 2 3.ei 3 d’où S = {ln 2 3 + i π3 + 2ikπ, k ∈ Z}.

1.5.3 Enoncé
Soient z et z′ dans C. Montrer que : |z + z′ | = |z| + |z′ | ⇔ ∃λ ∈ R+ , z′ = λ z ou z = 0.

Solution

A. Popier 35
Khôlles MPSI

Re(zz′ ) ⩾ 0

• ⇒ |z + z′ | = |z| + |z′ | ⇒ |z + z′ |2 = (|z| + |z′ |)2 ⇒ Re(zz′ ) = |zz′ | ⇒
Im(zz′ ) =; 0
Donc par cas, soit z = 0, soit z = 0, ie. ∃λ = 0, soit zz ̸= 0 et arg zz = 0 (2π), ie. arg z = arg z′ (2π) qui implique
′ ′ ′

∃λ ∈ R+ , z′ = λ z.

(λ >0)
• ⇐ Le cas |z| = 0 est trivial. Maintenant, ∃λ ∈ R+ , z′ = λ z ⇒ |z + z′ | = |(1 + λ )z| = (1 + λ )|z| = |z| + |z′ |.

Conclusion : |z + z′ | = |z| + |z′ | ⇔ ∃λ ∈ R+ , z′ = λ z ou z = 0 .

1.5.4 Enoncé
Pour n ∈ N et (a, b) ∈ R2 , calculer :

n n
C= ∑ cos(a + kb) S= ∑ sin(a + kb)
k=0 k=0

Solution

Si b = 0 + 2pπ, p ∈ N, alors C = (n + 1) cos a et S = (n + 1) sin a .


b
n n
1 − ei (n+1)b i (n+1) 2 sin(n + 1) b
(b̸=0 (2π)) i a ia e nb
Sinon, soit T = ∑ ei (a+kb) = C + i S = ei a ∑ ei kb = e · = e · b · b
2
= ei (a+ 2 ) ·
k=0 k=0 1 − ei b e2i sin 2
sin(n + 1) 2b sin(n + 1) 2b b
   
nb nb sin(n + 1) 2
alors C = cos a + · et S = sin a + · .
sin 2b 2 sin 2b 2 sin b2

1.5.5 Enoncé

Résoudre dans C, z3 = 4 2(−1 + i). Calculer cos 11π 11π π π
12 , sin 12 , cos 12 , sin 12 .

Solution

3π π 11π 5π 11π 5π
donc S = {2.e 4 , 2.e 12 , 2.e− 12 } et 2.e 12 = j.2.e 4 et 2.e− 12 = j2 .2.e 4 d’où :
π π
z3 = 23 .ei 4

(  √  √ √ √ √ √ √
3 6+ 2 6− 2
cos 11π
12 + i sin 11π
12 = − 1
2 + i 2 ( 2 + i 2) = − 2 + i 2 √ √ √ √
6+ 2 6− 2
π
cos 12 π
+ i sin 12 = − cos 11π 11π
12 + i sin 12 = 2 +i 2

√ √ √ √ √ √ √ √
11π 6+ 2 11π 6− 2 π 6+ 2 π 6− 2
cos =− sin = cos = sin =
12 2 12 2 12 2 12 2

A. Popier 36
Khôlles MPSI

1.5.6 Enoncé
Soit n ∈ N \ {0, 1}. Résoudre dans C : (z + i)n = (z − i)n .

Solution

z+i Z +1
z = i n’étant pas solution, posons Z = . Pour tout z, Z ̸= 1, donc z = i · et l’équation devient équivalente
z−i Z −1
k2π
(z ̸= i, Z ̸= 1) à Z n = 1 dont les solutions distinctes sont les ei n avec 0 ⩽ k ⩽ n − 1. Mais il nous faut Z ̸= 1, ie. k ̸= 0.
k2π
ei n + 1
Ainsi z = i · k2π = i. cot kπ
n . La fonction cotangente étant injective sur ]0, π[, nous avons n − 1 valeurs distinctes et
i n
e −1
 

l’équation est équivalente à une équation polynômiale de degré n − 1. D’où : S = i. cot , 1 ⩽ k ⩽ n − 1 .
n

1.5.7 Enoncé
z+i n z−i n
   
α
Soit α ∈ R tel que ∈
/ Q. Résoudre dans C : + = 2 cos α.
π z−i z+i

Solution

z+i
z = i et z = −i n’étant pas solutions, posons Z = . Pour tout z, Z ̸= 1, et z = 0 n’étant pas solution, Z ̸= −1. Donc
z−i
Z +1 1
z = i· et l’équation est équivalente à (pour z ̸= 0, z ̸= i, z ̸= −i, Z ̸= −1, Z ̸= 1) : Z n + n = 2 cos α.
Z −1 Z
Soit Z 2n − 2 cos α.Z n + 1 = (Z n − cos α)2 + 1 − cos2 α = (Z n − eiα )(Z n − e−iα ) = 0.
α 2kπ α 2kπ
Soit Z = ei n + , soit Z = e−i n + n avec 0 ⩽ k ⩽ n − 1. Comme απ ∈
n / Q, nous avons 2n valeurs distinctes et différentes de
i αn + 2kπ −i αn + 2kπ
e n +1 e n +1
+ kπ + kπ
α
 α

-1 et 1. Ainsi, soit z = i· α 2kπ = i. cot 2n n soit z = i· α 2kπ = i. cot − 2n n . Pour le valeurs précisées,
ei n + n − 1 e−i n + n − 1
la relation entre z et Z étant biunivoque, nous avons 2n valeurs distinctes qui sont les racines de l’équation polynômiale
       
α kπ α kπ
équivalente de degré 2n. Donc : S = i. cot + , 0 ⩽ k ⩽ n − 1 ∪ i. cot − + , 0 ⩽ k ⩽ n−1 .
2n n 2n n

1.5.8 Enoncé
z−i
Soient P = {z ∈ C / Im(z) > 0} et D = {z ∈ C / |z| < 1}. Montrer que f : z 7→ z+i est une bijection de P sur D.

Solution

z−i 1+Z
Z= est défini pour tout z ̸= −i ∈
/ P. z = i · est défini pour tout Z ̸= 1 ∈
/ D. La relation est biunivoque
z+i 1−Z
et f définit donc une bijection entre deux ensembles contenant respectivement P et D. Montrons que f (P) ⊂ D et que
f −1 (D) ⊂ P.

• Pour tout z = x + i y ∈ P il vient |z + i|2 − |z − i|2 = (y + 1)2 − (y − 1)2 = 4y > 0. Donc | f (z)| < 1 et f (P) ⊂ D .

A. Popier 37
Khôlles MPSI

1+z  (1 + x)(1 − x) − y2 1 − (x2 + y2 )


• Pour tout z = x + i y ∈ D on a f −1 (z) = i · et Im f −1 (z) = = > 0. Donc on a
1−z (1 − x)2 + y2 (1 − x)2 + y2
Im f −1 (z) > 0 et f −1 (D) ⊂ P .


Conclusion : f est bijective de P dans D.

1.5.9 Enoncé
Déterminer l’ensemble des points M d’affixe z tels que z, j et jz soient alignés.

Solution

jz − j
Si z = 1 ou z = j alors les points sont alignés. Sinon θ = arg est défini et les points sont alignés ssi θ = kπ, k ∈ Z.
z− j
−→ −→ √ z−1
Avec A( j) et B(1), la condition devient : θ ′ = AM, BM = π3 + kπ ⇔ tan θ ′ = 3. Avec z = x + iy et Z = ,
√ z− j
x−1+iy x−1+iy 2x + 1 − i (2y − 3)
il vient θ ′ = Arg Z car z ̸= 1 et z ̸= j et Z = √ = 2· √ · √ . Ainsi
x + 12 + i (y − 23 ) 2x + 1 + i (2y − 3) 2x + 1 − i (2y − 3)
√ √ √ √ √
tan θ ′ = 3 ⇔ √
y(2x + 1) − (x − 1)(2y − 3) = 3[(x − 1)(2x + 1) + y(2y − 3)] ⇔ x2 − x + y2 − 3y = 0 ⇔
(x − 21 )2 + (y − 23 )2 = 1. Les points A et B sont sur ce cercle, mais nous avons vu qu’alors, les points sont aussi alignés.
√ !
1 3
Conclusion : z, j, jz alignés ⇔ M(z) appartient au cercle de centre , et de rayon 1 .
2 2

1.5.10 Enoncé
z + 2i
Pour tout z ∈ C \ {−i}, on pose : Z = . Déterminer le lieu des points M(z) tel que :
1 − iz
1. Z ∈ R.
π
2. Arg Z = − .
2
3. Z est sur le cercle de centre i et de rayon 1/2.

4. i, z, Z sont alignés.

Solution
z − zB
En posant A(−i), B(−2i), C(i), on a Z = i · .
z − zA
−→ −→
1. Z ∈ R ⇔ (z = zB ) ∨ (arg Z = kπ, k ∈ Z). Mais arg Z = π2 + AM, BM .
Le lieu recherché est donc le cercle de diamètre [AB] privé du point A.
−→ −→
2. Alors AM, BM = π (2π).
Le lieu recherché est donc segment ouvert ]AB[.

A. Popier 38
Khôlles MPSI


zA − zB AB 1
3. |Z − i| = i ·
= =
z − zA AM 2
Le lieu recherché est donc le cercle de centre A et de rayon 2AB = 2.

4. Si z = i les points sont trivialement alignés. Sinon, Z = i n’ayant  pas de solution


 en z, les points sont alignés
Z −i Z −i zA − zB
pour arg = kπ défini pour tout z ∈ C \ {−i, i}. arg = arg i · − arg zCM
−→ = π − arg z−→ − arg z−→ .
AM CM
z−i z−i z − zA
Alignement donc pour arg zAM + arg zCM = kπ.
−→ −→
Avec z = x + i y : Soit (x = 0) les deux quantités valent π2 mod (π) et M est sur l’axe imaginaire privé de A et C. Soit
y+1 y−1
x + x
 
(x ̸= 0) alors tan arg z− → + arg z−→ = = 0 d’où y = 0 et M est sur l’axe réel privé de O.
AM CM
1 − y+1 y−1
x · x
Conclusion : Le lieu recherché est la réunion des axes réel et imaginaire privée du point A.

1.5.11 Enoncé
 
1 1
Soit (zn ) une suite complexe définie pour tout n ∈ N par z0 = a ∈ C \ i R et zn+1 = zn + .
2 zn

1. Vérifier que (zn ) est bien définie.

zn − 1
2. On suppose a ̸= −1. Exprimer un = en fonction de n et de a.
zn + 1

3. Etudier la convergence de (un ) puis celle de (zn ).

Solution

a2n − b2n + 1 + 2i an bn (a2 − b2n + 1)an + 2an b2n a2n + b2n + 1


1. Avec zn = an + i bn on a zn+1 = d’où an+1 = n = a n · . Or
an + i b n a2n + b2n a2n + b2n
a0 ̸= 0 par hypothèse donc par récurrence immédiate an ̸= 0 puis zn ̸= 0 pour tout n ∈ N. La suite est bien définie.
 
1 1
z + zn − 1 z2n − 2zn + 1 zn − 1 2
 
zn+1 − 1 n2 a−1
2. un+1 = =   = 2 = = u2n = et u0 = (a ̸= −1).
zn+1 + 1 1 1 zn + 2zn + 1 zn + 1 a+1
2 zn + zn + 1
n
a−1 2

n
Par récurrence immédiate, on a pour tout n ∈ N, un = u0 2 = .
a+1

1 + un
3. zn = pour tout n ∈ N car un = 1 n’a pas de solution en zn . La limite de (un dépend de |u0 |. Par cas (a ̸= −1) :
1 − un

• |u0 | < 1 ⇔ |a − 1|2 < |a + 1|2 ⇔ Re(a) > 0 Alors lim un = 0 et lim zn = 1.
n→+∞ n→+∞

• |u0 | = 1 ⇔ Re(a) = 0 Absurde : a ∈ C \ i R.


• |u0 | > 1 ⇔ Re(a) < 0 Alors (un ) diverge au point infini et lim zn = −1.
n→+∞

A. Popier 39
Khôlles MPSI

1.5.12 Enoncé
1
Soit la suite (zn ) définie par z0 ∈ C \ R∗− et pour tout n ∈ N : zn+1 = (zn + |zn |). On pose z0 = r0 .eiθ0 avec r0 > 0
2
et θ0 ∈] − π, π]. Montrer qu’on peut poser pour tout n ∈ N ∗ , z = r .eiθn avec r > 0 et θ ∈] − π, π] vérifiant pour tout
 n n n n
 rn+1 = rn cos θ2n
n ∈ N les relations : θ et en déduire la convergence de (zn ) et sa limite (on pourra utiliser l’identité
 θn+1 = n
2
sin 2x = 2 sin x cos x).

Solution

1 θn
Comme par hypothèse, zn+1 = (rn eθn + rn ) = rn cos θ2n ei 2 avec − π2 < θ2n ⩽ π2 , on a cos θ2n ⩾ 0. Vérifions que θn ne
2
peut être égal à π. Nous aurions alors zn ∈ R∗− et par récurrence descendante immédiate, z0 ∈ R∗− . Absurde. Donc cos θ2n > 0
θn
et on a bien rn+1 = |zn+1 | = rn cos θ2n > 0 et θn+1 = est bien un argument de zn+1 .
2
Maintenant, (θn ) étant géométrique de raison 21 , elle converge vers 0. Comme rn+1 rn ⩽ 1, la suite (rn ) est décroissante.
Minorée par 0, elle converge donc également. Ainsi, (zn ) converge vers un réel positif valant donc par récurrence immédiate
n n n sin θ0
θ0 θ0 2n−1 Téléscopage 1 sin θ0 1 θ0 sin θ0 sin θ0
lim r0 ∏ cos n . Mais pour θ0 ̸= 0 on a ∏ cos n = ∏ = n
· = · n· −−−−→ et si
n→+∞
k=1 2 k=1 2 θ0
k=1 2 sin 2n 2 sin 2n
θ0 θ0 2 sin 2n θ0 n→+∞ θ0
θ0 = 0 alors z0 = r0 et la suite est constante.

sin θ0
Conclusion : Si θ0 = 0 alors lim zn = r0 , sinon lim zn = r0 · .
n→+∞ n→+∞ θ0

1.5.13 Enoncé
Soient z ∈ C \ {−1, 0, 1} et A, A′ , M, M ′ , P les points d’affixes respectives 1, −1, z, 1/z, 1
z + 1z . Montrer que la droite

2
− → −→
(MM ′ ) est bissectrice de l’angle PA, PA′ .

Solution
−−→ − → −−→ −→
Montrons que MM ′ , PA + MM ′ , PA′ = 0.
−−→ −
′ → −−→′ −→′  1 − 21 (z + 1z ) −1 − 12 (z + 1z ) [(z2 + 1) − 2z].[(z2 + 1) + 2z] (z2 + 1)2 − 4z2
MM , PA + MM , PA = arg 1
+arg 1
= arg = arg =
z −z z −z
(2 − z2 )2 (z2 − 2)2
arg 1 = 0 mod (2π)

1.5.14 Enoncé
Soient A, B, C trois points du plan affine euclidien d’abscisses respectives a, b, c.

1. Montrer que le triangle ABC est équilatéral direct ssi : a + jb + j2 c = 0.

2. En déduire que le triangle ABC est équilatéral ssi : a2 + b2 + c2 − (ab + ac + bc) = 0.

Solution

A. Popier 40
Khôlles MPSI

π
1. Soit r la rotation de centre A et d’angle π3 . ABC est équilatéral direct ssi : r(B) = C soit (b − a)ei 3 = c − a. Comme
π
ei 3 = − j2 , la condition devient − j2 (b − a) = c − a ⇔ (−1 − j2 )a + j2 b + c = 0 ⇔ a + jb + j2 c = 0.

2. ABC est équilatéral ssi : a + jb + j2 c = 0 ou a + jc + j2 b = 0 donc ssi (a + jb + j2 c)(a + j2 b + jc) = a2 + j2 ab +


jac + jab + b2 + j2 bc + j2 ac + jbc + c2 = a2 + b2 + c2 − ab − ac − bc = 0

1.5.15 Enoncé
Soit ABC un triangle du plan affine euclidien. On construit à l’extérieur de ce triangle, les trois triangles équilatéraux de
bases AB, BC, CA. Montrer que les centres de gravité de ces trois triangles forment un triangle équilatéral. On pourra
utiliser que ABC est équilatéral direct ssi a + jb + j2 c = 0.

Solution

On peut sans perte de généralité supposer le triangle ABC direct. Soient A′ (a′ ), B(b′ ), C(c′ ) les points
 ′ tels que les
 a + b + c = 3p
triangles CBA′ , ACB′ , BAC′ soient équilatéraux directs de centres de gravité respectifs p, q, r. On a donc : a + b′ + c = 3q .
a + b + c′ = 3r

2 ′ 2 ′ 2 2 ′
Ainsi 3(p + jq + j r) = (a + jc + j b) + (c + b j + j a) + (b + ja + j c ) = 0 par hypothèse.

Conclusion : Comme p + jq + j2 r = 0, les trois centres de gravité forment un triangle équilatéral.

A. Popier 41
Khôlles MPSI

1.6 Fonctions usuelles


1.6.1 Enoncé
1 7
Résoudre dans R l’équation : 32x − 2x+ 2 = 2x+ 2 − 32x−1 .

Solution
7 1 1
L’équation est définie sur R. Elle est équivalente à : 32x + 32x−1 = 2x+ 2 + 2x+ 2 ⇔ 4.32x−1 = 9.2x+ 2 ⇔ 32x−3 =
3 ln 3 − 23 ln 2 3
 
3 3
2x− 2 ⇔ (2x − 3) ln 3 = (x − 32 ) ln 2 ⇔ x= = Donc S= .
2 ln 3 − ln 2 2 2

1.6.2 Enoncé
√ √
Résoudre dans R+ l’équation : ( x)x = x x .

Solution
x √ √
0 est solution évidente. Pour x ̸= 0, l’équation est équivalente à : ln x = x ln x ⇔ (x − 2 x) ln x = 0 ⇔
2
x = 4 ou x = 1 Donc S = {0, 1, 4} .

1.6.3 Enoncé
Montrer que pour tout x ∈ ]0, 1[ : xx (1 − x)1−x ⩾ 21 .

Solution

La quantité étant strictement positive sur ]0, 1[, on peut y définir f (x) = ln xx (1 − x)1−x = x ln x + (1 − x) ln(1 −

1 1
x) = ln(1 − x) − x ln 1x − 1 dérivable d’après les théorèmes généraux, de dérivée f ′ (x) = − ln 1x − 1 +
 
=
x−1 1−x
− ln 1x − 1 d’où les variations :


EF
Donc sur ]0, 1[, on a f (x) ⩽ ln 12 et la fonction ln étant x 0 1/2 1
1 f′ − 0 +
croissante, on a bien : ∀x ∈ ]0, 1[, xx (1 − x)1−x ⩾ .
2 ln 1
2
f

0 0

1.6.4 Enoncé
(xx )x
Calculer lim x .
x→+∞ x(x )

A. Popier 42
Khôlles MPSI

Solution

(xx )x x2 −xx = exp (x2 − xx ) ln x .



Comme x > 0 : (x x) = x
x
(xx )x
Par croissances comparées, lim (x2 − xx ) = −∞ d’où lim x =0 .
x→+∞ x→+∞ x(x )

1.6.5 Enoncé
ex
Soit f la fonction définie sur R∗ par f (x) = .
ex − 1
1. Etudier les variations de f .

2. Montrer que cette fonction admet une fonction réciproque f −1 .

3. Expliciter la fonction f −1 .

Solution

1
1. Pour tout x ∈ R∗ , f (x) = . Par composition, f est continue strictement décroissante sur R∗− et sur R∗+ .
1 − e−x

x −∞

f
0
F F −∞
0
+∞
+∞

2. Nous avons donc une bijection de R∗− dans R∗− et une bijection de R∗+ dans ]1, +∞[. Les deux intervalles de départ
étant disjoints ainsi que les deux intervalles d’arrivée, nous avons une bijection de R∗ dans R \ [0, 1]. f admet donc
une réciproque sur son ensemble de définition.
1 1 y x
3. y = ⇔ e−x = 1 − ⇔ x = ln Donc f −1 (x) = ln .
1 − e−x y y−1 x−1

1.6.6 Enoncé
5
Ecrire E = Arcsin 13 + Arcsin 35 sous forme d’un seul arc sinus.

Solution

5
La fonction Arcsin étant croissante, 0 ⩽ 13 ⩽ 12 ⇒ 0 ⩽ Arcsin 13
5
⩽ π6 et 0 ⩽ 35 ⩽ 22 ⇒ 0 ⩽ Arcsin 35 ⩽ π4 d’où 0 ⩽ E ⩽ π2 .
56
q q
5 2
5
2
1 − 35 + 35 1 − 13 4 36
= 56

Ainsi, Arcsin (sin E) = E. Comme sin E = 13 = 13 + 65 65 . Donc E = Arcsin .
13

A. Popier 43
Khôlles MPSI

1.6.7 Enoncé
1
Etudier la fonction définie par : f (x) = (tan x).e sin x .

Solution

f est définie sur D = R \ k. π2 , k ∈ Z . La fonction est 2π-périodique et pour tout x ∈ D, on a π − x ∈ D avec f (π − x) =
− f (x) d’où une symétrie par rapport à ( π2 , 0). L’étude sera donc limitée à l’intervalle ] − π2 , π2 [. D’après les théorèmes
généraux, f est continue dérivable sur D.

sin2 x + sin x − 1 1
 
′ 2 1 cos x 1 1 1 1
f (x) = (1 + tan x) e sin x − tan x 2 e sin x = − e sin x = e sin x
sin x cos2 x sin x cos2 x sin x

qui nécessite donc la√connaissance du signe de P(sin x) = sin2 x + sin x − 1 sur l’intervalle d’étude. Dans [−1, 1], la seule
racine de P est α = 5−1
2 .

x − π2 0 α π
2
1 1
f (x) ∼ x e x et f ′ (x) ∼ − 1x e x
P(sin x) − − 0 +
0 0

C D C
α > 0 donc f (α) > 0 sin x − 0 + +
f′ + (0) − 0 +
0 +∞ +∞
f

−∞ f (α)

1.6.8 Enoncé
Donner le domaine définition des fonctions suivantes, puis simplifier leur expression :

1. Arccos x + Arccos (−x)

2. cos(3Arctan x)

3. cos2 Arctan x

2
q
1−cos x
4. Arctan 1+cos x

Solution

1. D = [−1, 1]
La fonction Arccos est symétrique par rapport à (0, π2 ) donc Arccos x + Arccos (−x) = π.

2. D = R
1 1
cos 3θ = 4 cos3 θ − 3 cos θ et = 1 + tan2 θ . Ainsi cos Arctan x = √
cos2 θ
car la fonction cos est positive sur
1 + x2
1 − 3x2
 
1 4
] − π2 , π2 [ puis cos(3Arctan x) = √ − 3 = .
1 + x2 1 + x2 (1 + x2 )3/2

A. Popier 44
Khôlles MPSI

3. D = R  
cos2 θ2 = 1+cos et cos12 θ = 1+tan2 θ donc cos2 Arctan x
= 12 1 + √1+x
1
θ

2 2 2
car la fonction cos est positive sur l’intervalle
] − π2 , π2 [.

4. D = R \ {(2k + 1)π, k ∈ Z} et la quantité est 2π-périodique.


1 − cos x 1 − X2
Cherchons à exprimer la quantité sous le radical sous forme d’un carré : = X 2 donne cos x = .
q 1 + cos x 1 + X2
Posons alors X = tan 2x pour tout x ∈] − π, π[. Ainsi, Arctan 1−cos x x x
1+cos x = Arctan | tan 2 | = | 2 |. Maintenant, pour tout
q
x ∈ D, ∃ k ∈ Z, x ∈] − π + 2kπ, π + 2kπ[ et Arctan 1−cos x
x
1+cos x = 2 − kπ .

1.6.9 Enoncé
Résoudre dans R : Arctan x + Arctan 2x = π4 .

Solution

L’équation est définie sur R mais comme x, 2x et leurs Arc tangentes sont de même signe, il ne peut exister de solutions
que pour 0 < x < 21 . Ainsi, 0 < Arctan x + Arctan 2x < π2 . Alors :
π 3x
Arctan x + Arctan 2x = ⇔ tan(Arctan x + Arctan 2x) = 1 ⇔ =1 ⇔ 2x2 + 3x − 1 = 0
4 1 − 2x2
(√ )
17 − 3
qui n’a qu’une racine entre 0 et 1/2 : S= .
4

1.6.10 Enoncé
Soit α ∈ R fixé. Résoudre dans R : Arccos x + Arccos 2x = α.

Solution

L’équation est définie pour x ∈ D = [− 12 , 21 ]. Soit f (x) = Arccos x+Arccos 2x définie sur D. Par somme, f est strictement

bB
décroissante.

L’équation
 nepeut donc avoir qu’une unique solution et x −1/2 0 1/2
ce, ssi α ∈ π3 , 5π
3 .

3
f π
π
3

q
2
f (x) = α ⇒ cos f (x) = cos α ⇒ 2x − (1 − x2 )(1 − 4x2 ) = cos α ⇒ (2x2 − cos α)2 = (1 − x2 )(1 − 4x2 )

| sin α|
⇒ 4x4 − 4 cos α.x2 + cos2 α = 4x4 − 5x2 + 1 ⇒ (5 − 4 cos2 α)x2 = sin2 α ⇒ |x| = √
5 − 4 cos α

A. Popier 45
Khôlles MPSI

sin α
• π
3 ⩽α ⩽π L’unique solution est donc x = √ .
5 − 4 cos α

• π ⩽α ⩽ 3 On retrouve la même expression.

 
π 5π
 sin α
Conclusion : Si α ∈ 3, 3 , alors S = √ . Sinon, S = ∅.
5 − 4 cos α

1.6.11 Enoncé
r
1 − sin x
Etude et réprésentation graphique de : f : x 7→ Arctan
1 + sin x

Solution

D = R \ {− π2 + 2kπ, k ∈ Z}. La fonction est 2π-périodique et sur D, f (π − x) = f (x) donc une symétrie par rapport
r
1 − cos x
π π π π
à x = 2 . On réduit donc l’étude à ] − 2 , 2 ]. On remarque que f ( 2 − x) = Arctan . Ainsi, en posant X = tan 2x ,
1 + cos x
1 − X2
π
π
 x  x 2 −x π x
cos x = donne f ( 2 − x) = Arctan |X| = Arctan tan = . Autrement écrit : f (x) = = − sur le

1 + X2 2 2 2 4 2
domaine d’étude. D’où le graphe par symétrie et périodicité :

1.6.12 Enoncé
Etude et réprésentation graphique de : f : x 7→ Arccos (4x3 − 3x).

Solution

A. Popier 46
F aA
Khôlles MPSI

Soit P = 4X 3 − 3X. P est impair. x 0 1/2 1 +∞


P′ = 12X 2 − 3 = 12(X − 21 )(X + 12 ). 0 +∞
4x3 − 3x 1
f est définie sur D = [−1, 1] et f (−x) = π − f (x) d’où
une symétrie par rapport à (0, π2 ). −1

On réduit donc le domaine d’étude à [0, 1]. Comme cos 3θ = 4 cos3 θ − 3 cos θ , on pose x = cos θ avec θ ∈ [0, π2 ]. Alors
f (x) = Arccos (cos 3θ ).

1
• Pour 0 ⩽ 3θ ⩽ π, ie. 2 ⩽ x ⩽ 1 on a f (x) = 3θ = 3Arccos x.
3π 1
• Pour π ⩽ 3θ ⩽ 2 , ie. 0 ⩽ x ⩽ 2 on a f (x) = 2π − 3θ = 2π − 3Arccos x.

1.6.13 Enoncé
2 1
1. Montrer : ∀x ∈ R∗ , tanh x = − .
tanh 2x tanh x
n
2. En déduire pour tout n ∈ N, la valeur de : ∑ 2k. tanh(2k x).
k=0

Solution

2 1 e2x + e−2x ex + e−x e2x + e−2x (ex + e−x )2 (ex − e−x )2 ex − e−x
1. − = 2 · 2x − = 2 · − 2x = 2x = x = tanh x
tanh 2x tanh x e − e−2x ex − e−x e2x − e−2x e − e−2x e − e−2x e + e−x
n n  k+1
2k n+1

k k 2 Téléscopage 2 1
2. ∑ 2 . tanh(2 x) = ∑ − = −
k=0 k=0 tanh 2x tanh x tanh 2x tanh x

1.6.14 Enoncé
n
x
1. Pour tout (n, x) ∈ N∗ × R∗+ , calculer Pn (x) = ∏ ch et en déduire lim Pn (x).
k=1 2k n→+∞

1 n  x y
2. Pour tout (n, x, y) ∈ N∗ × R∗+ × R∗+ , x ̸= y, calculer Qn (x, y) = ∏ ch + ch et en déduire lim Qn (x).
2n k=1 2k 2k n→+∞

Solution

sh 2 · 2xk

n
Téléscopage 1 sh x x 1 sh x sh x
1. Pn (x) = ∏ x = · puis lim Pn (x) = lim · · = .
k=1 2.sh 2k 2n sh 2xn n→+∞ n→+∞ 2n sh 2xn x x

A. Popier 47
Khôlles MPSI

n n
x+y n
 
x+y x−y x−y x+y x−y
2. Qn (x, y) = ∏ ch k+1 .ch k+1 = ∏ ch k+1 · ∏ ch k+1 on pose u = , v= ce qui donne :
k=1 2 2 k=1 2 k=1 2 2 2
1 sh u 1 sh v 1 ch x − ch y sh u sh v ch x − ch y
Q(x, y) = n · u · n · v = n+1 · x y puis lim Qn (x) = · = 2· 2 .
2 sh 2n 2 sh 2n 2 ch 2n − ch 2n n→+∞ u v x − y2

1.6.15 Enoncé
sh x
Soit α un réel. On considère les fonctions définies sur R∗+ par fα (x) = . Etudier les variations de fα . Situer les racines

de fα′ par rapport à 1.

Solution

fα est dérivable sur R∗+ en tant que quotient de fonctions dérivables.


xα ch x − αxα−1 sh x xα−1 ch x
fα′ (x) = = · (x − α tanh x) qui est donc du signe de uα (x) = x − α tanh x qui est dérivable
x2α x2α
en tant que somme de fonctions dérivables. u′α (x) = 1 − α(1 − tanh2 x) = 1 − α + α tanh2 x.

• α ⩽0 Alors fα′ (x) > 0. La fonction fα est strictement croissante et fα′ n’a pas de racine.

• 0<α ⩽1 Alors u′α (x) > 0. Comme uα (x) −−→ 0, uα (x) > 0, fα strictement croissante et fα′ n’a pas de racine.
x→0
r
α −1
• α >1 Alors et u′α (x) ⩾ 0 ⇔ x ⩾ Argth = β > 0. Donc uα est décroissante pour x ⩽ β puis croissante. uα
α
tendant vers 0 en 0 et vers +∞ en +∞. Ainsi uα ne s’annule qu’une fois en x = γ tel que β < γ donc fα décroissante
sur ]0, γ], puis croissante sur [γ, +∞[. Or β < 1 (c’est un Argth) donc 1 et γ sont dans ]β , +∞[ où uα est continue
strictement croissante. Il suffit alors d’étudier le signe de uα (1) pour comparer γ et 1. uα (1) = 1 − α tanh 1. Donc :
Si 1 < α < cotanh 1 alors γ < 1. Si α = cotanh 1 alors γ = 1. Si α > cotanh 1 alors γ > 1.

1.6.16 Enoncé
1
On pose ch x = , avec y ∈ [0, π2 [.
cos y
1. Montrer que cette relation définit une bijection entre [0, π2 [ et [0, +∞[.

2. Calculer sh x en fonction de y.

Solution

1 1
1. Comme x ∈ [0, +∞[ et y ∈ [0, π2 [, on a ch x = ⇔ x = Argch = f (y). Or donc par composition, f est continue
cos y cos y
strictement décroissante. Comme f (0) = 0 et limπ f (y) = +∞.
y→ 2
Nous avons bien une bijection entre [0, π2 [ et [0, +∞[.

A. Popier 48
Khôlles MPSI

1
2. sh 2 x = ch 2 x − 1 = − 1 = tan2 y et vu les intervalles de définition, on a : sh x = tan y .
cos2 y

1.6.17 Enoncé
x2 − 1
Simplifier l’expression de Argsh .
2x

Solution

La fonction (appelons-la f ) est définie sur R∗ et est impaire. Sur R∗+ , on a :


2x2 + 2 x2 + 1 1
f ′ (x) = s = √ =
x2 − 1
2 x x + 2x + 1 x
4 2
4x2 +1
2x
Comme f (1) = 0, il vient f (x) = ln x sur R∗+ et, f étant impaire, f (x) = − ln(−x) sur R∗− .

1.6.18 Enoncé
Simplifier l’expression de Argch (2x2 − 1).

Solution

La fonction (appelons-la f ) est définie sur ] − ∞, −1] ∪ [1, +∞[ et est paire. Sur [1, +∞[, on a :
4x 2
f ′ (x) = √ =√
4
4x − 4x 2 2
x −1
Comme f (1) = 0, il vient f (x) = 2Argch x sur [1, +∞[ et, f étant paire, f (x) = 2Argch (−x) sur ] − ∞, −1].

1.6.19 Enoncé

1. Montrer que l’application f : x 7→ x est uniformément continue sur R+ .
2. Soit f : R+ → R uniformément continue. Montrer qu’il existe α et β strictement positifs tels que | f (x)| ⩽ αx + β
pour tout x ∈ R+ .

Solution

√ √ η √
1. Soit u ∈ R+ et η > 0. On a u+η − u = √ √ ⩽ η. Posons η = ε 2 . Il vient donc :
u+η + u
∀ε > 0, ∃ η > 0 / ∀(x, y) ∈ R2+ , |x − y| ⩽ η ⇒ | f (x) − f (y)| ⩽ ε
f est uniformément continue sur R+ .

A. Popier 49
Khôlles MPSI

2. f vérifie donc l’assertion précédente. Soit η vérifiant l’assertion pour ε = 1 et soit {p ∈ N, pη ⩽ x}. L’ensemble est
majoré (par x/η) et en tant que partie non vide de N (il contient 0), admet un plus grand élément n.

n−1  
| f (x)| − | f (0)| ⩽ | f (x) − f (0)| = ∑ f ((k + 1)η) − f (kη) + f (x) − f (nη)

k=0

n−1  
⩽ ∑ f ((k + 1)η) − f (kη) + | f (x) − f (nη)|

k=0

Mais on a pour tout k, (k + 1)η − kη ⩽ η et x < (n + 1)η (n est le pge) soit x − nη ⩽ η. Donc par continuité uniforme,
| f ((k + 1)η) − f (kη)| ⩽ ε pour tout k et | f (x) − f (nη)| ⩽ ε. Donc :

(ε=1) x x
| f (x)| − | f (0)| ⩽ (n + 1)ε = n + 1 ⩽ +1 ⇔ | f (x)| ⩽ + 1 + | f (0)|
η η

1
Il suffit donc de prendre α = > 0 et β = 1 + | f (0)| > 0.
η

1.6.20 Enoncé
Soit f : R→ R continue telle qu’il existe (α, β ) ∈ R2 tel que lim f = α, lim f = β . Démontrer que f est uniformément
−∞ +∞
continue sur R.

Solution

Etablissons d’abord que f est bornée. Les limites se traduisent par :

∀ε > 0, ∃ a ∈ R / ∀x ∈ R, x < a ⇒ | f (x) − α| < ε et ∀ε > 0, ∃ b ∈ R / ∀x ∈ R, x > b ⇒ | f (x) − β | < ε

Soient a et b des valeurs pour ε = 1. On a alors :

∀x < a, α − 1 < f (x) < α + 1 et ∀x > b, β − 1 < f (x) < β + 1

f est donc bormée sur ] − ∞, a[ et ]b, +∞[. Elle est par hypothèse continue sur [a, b] (éventuellement vide), donc bornée sur
[a, b]. Ainsi, f est bornée sur R et atteint ses bornes.

Supposons que f ne soit pas uniformément continue sur R. Autrement dit :

∃ ε > 0, ∀η > 0, ∃ (x, y) ∈ R2 / |x − y| ⩽ η ∧ | f (x) − f (y)| > ε

1
Soit (ηn ) la suite définie pour tout n ∈ N∗ par ηn = . Grâce à l’assertion précédente, on définit ainsi deux suites (xn ) et
n
(yn ) qui définissent les suites (un ) = ( f (xn )) et (vn ) = ( f (yn )). Mais ces deux suites sont à valeurs dans f (R) qui nous
l’avons vu est fermé borné. On peut donc (Bolzano-Weierstrass) en extraire deux sous-suites convergentes uφ (n) et vψ(n) . Or
|xn −yn | → 0 et par continuité de f , les deux sous-suites ont même limite. Ainsi, |uφ (n) −vψ(n) | peut être rendu arbitrairement
petit. Absurde, la quantité devrait être strictement supérieure à ε.

Conclusion : f est uniformément continue sur R.

A. Popier 50
Khôlles MPSI

1.6.21 Enoncé
Soient f , g : [0, 1] → R deux applications bornées et φ : R → R l’application définie par : φ (x) = sup ( f (t) + xg(t)).
t∈[0,1]
Montrer que φ est lipschitzienne.

Solution

Notons sup pour sup et inf pour inf . Si u et v bornées sur [0, 1], alors sup u = sup(u+v−v) ⩽ sup(u+v)+sup(−v) =
t∈[0,1] t∈[0,1]
sup(u + v) − inf v d’où sup u + inf v ⩽ sup(u + v). Toutes les quantités sont bornées, donc tous les sup et inf sont définis.
         
φ (x) − φ (y) = sup f (t) + xg(t) − sup f (t) + yg(t) = sup f (t) + xg(t) + inf − f (t) − yg(t) ⩽ sup (x − y)g(t)
         
φ (x) − φ (y) = sup f (t) + xg(t) − sup f (t) + yg(t) = − inf − f (t) − xg(t) − sup f (t) + yg(t) ⩾ − sup (y − x)g(t)

   
Ainsi, − sup (y − x)g(t) ⩽ φ (x) − φ (y) ⩽ sup (x − y)g(t) .

• x ⩾ y Alors : (x − y) inf g(t) ⩽ φ (x) − φ (y) ⩽ (x − y) sup g(t) soit |x − y| inf g(t) ⩽ φ (x) − φ (y) ⩽ |x − y| sup g(t)

• x ⩽ y Alors : (x − y) sup g(t) ⩽ φ (x) − φ (y) ⩽ (x − y) inf g(t) soit |x − y| inf g(t) ⩽ φ (y) − φ (x) ⩽ |x − y| sup g(t)

• φ (x) ⩾ φ (y) Alors : φ (x) − φ (y) = |φ (x) − φ (y)| ⩽ |x − y| sup g(t) ou |φ (x) − φ (y)| ⩽ −|x − y| inf g(t)

• φ (x) ⩽ φ (y) Alors : φ (y) − φ (x) = |φ (x) − φ (y)| ⩽ |x − y| sup g(t) ou |φ (x) − φ (y)| ⩽ −|x − y| inf g(t)

Maintenant, soit g est la fonction nulle et φ est constante et donc lipschitzienne. Sinon, on remarque que les quantités
sup g(t) et − inf g(t) ne peuvent être toutes deux négatives et donc k = max{sup g(t), − inf g(t)} est strictement positif. On
a alors : ∀(x, y) ∈ R2 , |φ (x) − φ (y)| ⩽ k|x − y|.

Conclusion : φ est lipschitzienne.

A. Popier 51
Khôlles MPSI

1.7 Limite et continuité


1.7.1 Enoncé
Etudier les limites des fonctions suivantes aux points suivants :

1. En +∞ : 3. En 0 et +∞ :
x cos x
f (x) = 2 √
 
1
x + x sin x + 3 f (x) = x.E
x
2. En +∞ et -3 :
4. En 0 :
1

E x−x
 
2x + 1
f (x) = x − E f (x) = 1
x+3 E x +x

Solution

x cos x 1
1. | f (x)| ∼ 2 ⩽ d’où lim f (x) = 0

+∞ x x x→+∞

     
2x + 1 5 2x + 1
2. • E = E 2− d’où lim E = 1 et lim f (x) = +∞
x+3 x+3 x→+∞ x+3 x→+∞
   
2x + 1 2x + 1
• lim − E = +∞ et lim − f (x) = −∞ lim E = −∞ et lim − f (x) = +∞
x→−3 x+3 x→−3 x→−3+ x+3 x→−3

1
3. • lim+ f (x) = lim √ E(x) Comme E(x) ∼ x on a lim f (x) = +∞
x→0 x→+∞ x +∞ x→0+
 
1
• Pour x > 1, E = 0 d’où lim f (x) = 0
x x→+∞

1

E x
4. f (x) ∼ 1
d’où lim f (x) = 1
0 E x
x→+∞

1.7.2 Enoncé
Soit f : R → R. On suppose f T -périodique (T > 0) et que f possède une limite finie l en +∞. Montrer que f est constante.

Solution

Soit pour tout x ∈ R la suite (un ) définie pour tout n ∈ N par un = f (x + nT ). Comme T > 0, on a par hypothèse :
lim un = l. Or (un ) est la suite constante égale à f (x). Ainsi, f (x) = l pour tout x ∈ R. f est bien constante.
n→+∞

A. Popier 52
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1.7.3 Enoncé
 
f (n) f (x)
Soit f : R∗+ → R+ croissante et positive sur R∗+ et telle que la suite converge vers l. Montrer que lim = l.
n x→+∞ x
Ce résultat subsiste-t-il si on ne suppose plus f croissante ?

Solution

Soit Posons n = E(x) pour tout x > 1. Donc 0 < n ⩽ x < n + 1 et f étant positve croissante, 0 ⩽ f (n) ⩽ f (x) ⩽ f (n + 1).
f (n) f (x) f (n + 1) f (n) f (n + 1)
Ainsi par produit, il vient : ⩽ ⩽ . Or quand x tend vers +∞, n aussi. Comme et sont
n+1 x n n+1 n
f (n) f (x)
tous deux équivalents en l’infini à , on obtient par encadrement : lim =l .
n x→+∞ x

f (n)
Soit f (x) = x(1 + sin πx) qui est bien une application positive dans R+ mais non croissante. On a lim = 1 (la
n→+∞ n
f (x)
suite est constante) mais lim n’existe pas. Le résultat ne subsiste pas si f n’est pas croissante.
x→+∞ x

1.7.4 Enoncé
Fonction Arctan :

1. Etudier le signe des fonctions f : x 7→ Arctan x2 − x2 et g : x 7→ Arctan x2 − x2 + x6 /3 sur R.

x6
2. En déduire que pour tout x ∈ R : x2 − ⩽ Arctan x2 ⩽ x2 .
3
Arctan x2
3. Montrer que : lim = 1.
x→0 x2

Solution

1. Les fonctions sont toutes deux paires et dérivables sur R par somme et composition.
2x −2x5
f ′ (x) = − 2x = ⩽ 0 sur R+ . Comme f (0) = 0, f est négative sur R.
1 + x4 1 + x4
2x 9
g′ (x) = − 2x + 2x 5 = 2x ⩾ 0 sur R+ . Comme g(0) = 0, g est positive sur R.
1 + x4 1 + x4

2. On a donc pour tout réel x : Arctan x2 − x2 ⩽ 0 et Arctan x2 − x2 + x6 /3 ⩾ 0 d’où la double inégalité.


x4 Arctan x2
3. Pour x ̸= 0, la double inégalité peut s’écrire : 1− ⩽ ⩽ 1, d’où la limite escomptée par encadrement.
3 x2

1.7.5 Enoncé
t

 x(t) =

t +2
Etudier et tracer la courbe paramétrée suivante : t 2 + 1 t ∈ R.
 y(t) =

t2 − 4

A. Popier 53
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Solution

L’ensemble de définition est D = R \ {−2, 2}. x et y sont dérivables sur D en tant que fractions rationnelles. On a :

• lim x(t) = 1 • lim y(t) = 1 • lim x(t) = −∞ • lim− y(t) = −∞


t→−∞ t→+∞ t→−2+ t→2

• lim y(t) − ∞ 1
• lim y(t) = 1 • lim − x(t) = +∞ • lim+ x(t) =
t→−∞ t→−2 t→−2+ t→2 2
1
• lim x(t) = 1 • lim − y(t) = +∞ • lim− x(t) = • lim+ y(t) = +∞
t→+∞ t→−2 t→2 2 t→2

1
Donc pas de branches infinies en ± ∞, une asymptote verticale d’équation x = au voisinnage de t = 2 et au voisinnage
2
y(t) t2 + 1 y(t) 5 
5
 3t 2 + 10t + 8 3t + 4 1
de t = −2 : = d’où lim = et lim y(t) − 8 x(t) = lim 2
= lim =
x(t) t(t − 2) t→−2 x(t) 8 t→−2 t→−2 8(t − 4) t→−2 8(t − 2) 16
Soit une asymptote d’équation y = 58 x + 16 1
.

2
 x′ (t) =


(t + 2)2 dy 5t
2 − 4) − 2t(t 2 + 1) et =− ⩽ 0 qui tend vers 0 en ± ∞ et s’annule en 0.
′ (t) = 2t(t 10t dx (t − 2)2
y = −


(t 2 − 4)2 (t 2 − 4)2

D’où les variations et la courbe :

1.7.6 Enoncé
Soient a ∈ R et f : [a, +∞[ → R une application croissante telle que lim f (x) = b avec b ∈ R et g : ]a, +∞[ → R définie
x→+∞
f (x) − f (a)
par g(x) = . On suppose g croissante, montrer que f est constante.
x−a

A. Popier 54
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Solution

Comme pour x > a on a, par croissance de f , f (x) ⩾ f (a). Donc g ⩾ 0. Ensuite, en l’infini, la limite de f étant finie,
celle de g vaut 0. Mais g est croissante et par monotonie de la limite, on a donc g ⩽ 0 puis g = 0. Ainsi f (x) = f (a) pour
tout x de ]a, +∞[. f est donc la fonction constante égale à b = f (a).

1.7.7 Enoncé
Trouver toutes les fonctions f : R∗+ → R∗+ vérifiant pour tout (x, y) ∈ R∗+ × R∗+ , f (x f (y)) = y f (x) et dont la limite de f vaut
0 en +∞.

Solution

On remarque que f (x f (x)) = x f (x) et donc que f possède au moins un point fixe t. Ainsi f (t) = t et si f (t n ) = t n , alors
= f (t.t n ) = f (t. f (t n )) = t n f (t) = t n+1 d’où f (t n ) = t n pour tout n ∈ N∗ par récurrence. Par cas :
f (t n+1 )

• t > 1 Mais alors f ne pourrait admettre comme limite en +∞ que +∞. Contradiction avec l’hypothèse.
   
1 n n 1
• t < 1 Alors f (1) = f n f (t ) = t f n . Mais f (1) étant fini non nul, nous avons la même contradiction.
t t

• t = 1 est donc l’unique point fixe.

1
Ainsi pour tout x ∈ R∗+ , x f (x) = 1, soit f (x) = .
x
Conclusion : La seule fonction répondant à la question est la fonction inverse.

1.7.8 Enoncé
Soit f : R → R continue en 0 et telle que f (2x) = f (x). Que peut-on dire de f ?

Solution
un x
Soit x ∈ R. On pose pour tout n ∈ N, un+1 = avec u0 = x, soit un = n . On a donc lim un = 0. f étant continue en
2 2  n→+∞
1 x x
0 et (un ) convergeant vers 0, on a lim f (un ) = f (0). Mais f (un+1 ) = f · = f n = f (un ). La suite ( f (un )) est
n→+∞ 2 2n 2
donc constante égale à f (u0 ) = f (x), et ce pour tout x réel.

Conclusion : f est donc la fonction constante égale à f (0).

A. Popier 55
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1.7.9 Enoncé
Soit f : R → R continue en 0 et 1 telle que f (x2 ) = f (x). Montrer que f est constante. Donner un exemple de fonction
f : R → R non constante vérifiant f (x2 ) = f (x) pour tout réel x.

Solution

On remarque f est nécessairement paire. Pour x ∈ R∗+ fixé, on pose pour tout n ∈ N, un+1 = un avec u0 = x. Par
n √
récurrence immmédiate, un = x1/2 et lim un = 1. Maintenant, f (un+1 ) = f ( un ) = f (un ) qui montre que la suite ( f (un ))
n→+∞
est constante et donc égale à f (u0 ) = f (x). Mais f est continue en 1 et un tend vers 1 donc lim f (un ) = f (1). ( f (un ))
n→+∞
étant constante, on a f (x) = f (1) pour tout x > 0. Par parité, f est constante sur x ∈ R∗ f . Or f est aussi continue en 0,
donc f est la fonction constante sur R égale à f (0).
Maintenant, en créant une discontinuité en 0, par exemple f (x) = 0 pour tout x ̸= 0 et f (0) = 1, on a bien un tel exemple.

1.7.10 Enoncé
Fonctions lipschitziennes :
1. Soit f : I → R une fonction définie sur l’intervalle I. On suppose qu’il existe une constante K telle que : ∀(x, y) ∈
I 2 , | f (x) − f (y)| ⩽ K|x − y|. Montrer que f est continue sur I.

2. Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , | sin x − sin y| ⩽ |x − y|. En déduire que la fontion sinus est continue sur R.

Solution

ε
1. Si K est nul, alors f est constante et donc continue. Sinon, en prenant η = il vient pour tout y ∈ I :
K
∀ε > 0, ∃ η > 0, |x − y| < η ⇒ | f (x) − f (y)| < ε

Autrement dit, lim f (x) = f (y). f est bien continue en tout point de I.
x→y


x−y x + y x−y
2. Sachant que pout tout x ∈ R, | sin x| ⩽ |x|, on a pour tout (x, y) ∈ R2 ,
| sin x−sin y| = 2 sin
cos ⩽ 2 sin

2 2 2
|x − y|. La fonction sinus est donc 1-lipschitzienne sur R, et donc continue sur R d’après la question 1.

1.7.11 Enoncé

sin x +C1 si x > 0
On considère la fonction f définie sur R par : . Comment choisir C1 et C2 afin que f soit continue
cos x +C2 si x ⩽ 0
en 0 ?

Solution

Il faut et il suffit que lim f (x) = f (0) = 1 + C2 . f est continue à gauche et lim+ f (x) = C1 . Donc continue en 0 ssi
x→0 x→0
C1 = 1 +C2 .

A. Popier 56
Khôlles MPSI

1.7.12 Enoncé
1. Soit x un réel irrationnel et (rn = pn /qn ) une suite de rationnels convergeant vers x avec qn > 0 et pgcd (pn , qn ) = 1.
Montrer que la limite de la suite (qn ) vaut +∞.
2. Etudier en tout point la continuité de l’application f : R → R définie par :
 1 ∗ p ∗ ∗
f (x) = q si x ∈ Q , x = q , (p, q) ∈ Z × N , pgcd (p, q) = 1
0 sinon

Solution
n o
1. Soit N ∈ N∗ et EN = qp , (p, q) ∈ Z × {1, ..., N} / qp − x < 1 . Alors l’ensemble {|x − r|, r ∈ EN } est non vide

(il contient E(x)) et minoré (par 0), il admet donc une borne inférieure réelle α. Comme x est irrationnel, α > 0.
Maintenant, lim rn = x implique que ∃ n0 ∈ N, n ⩾ n0 ⇒ |x − rn | < α2 . Donc pour n ⩾ n0 , rn ∈/ En ie. qn > N.
n→+∞

Conclusion : ∀N ∈ N, ∃ n0 ∈ N, n ⩾ n0 ⇒ qn > N. La suite(qn ) tend vers +∞.

2. • x=0: On a pour tout x ∈ R, | f (x)| ⩽ |x| d’où lim f (x) = 0 = f (0) et f est continue en 0.
x→0
• x ∈ Q∗ : R \ Q étant dense dans R, il existe une suite d’irrationnels (un ) convergeant vers x. Mais alors
f (un ) = 0 pour tout n et lim f (un ) = 0 donc soit lim f (y) = 0 ou n’existe pas : elle ne peut valoir 1q . f n’est
n→+∞ y→x
pas continue en tout point de Q∗ .
• x ∈ R\Q : Toute suite (un ) de rationnels convergeant vers x pouvant s’identifier à une suite (rn = pn /qn ) avec
1
qn > 0 et pgcd (pn , qn ) = 1, on a d’après la question 1 : lim f (un ) = lim = 0. Supposons maintenant que
n→+∞ n→+∞ qn
(un ) soit une
 suite
 quelconque convergeant vers x. Les rationnels et les irrationnels formant une partition de R,
1
et comme qn converge vers 0, on a:
(
Si un ∈ Q, | f (un )| = q1n < ε

∀ε > 0, ∃ n0 ∈ N, n ⩾ n0 ⇒
Si un ∈ R \ Q, | f (un )| = 0 < ε

Donc pour toute suite (un ) convergeant vers x irrationnel, on a lim f (un ) = 0 = f (x), soit f continue en x.
n→+∞

Conclusion : f n’est continue que sur R \ Q ∪ {0}.

1.7.13 Enoncé
  2m 
Soit f : R → R l’application définie par f (x) = lim lim cos(n!πx) . Montrer que f = χQ où χQ est la fonction
m→∞ n→+∞
indicatrice de Q, ie. χQ prend la valeur 1 sur Q et la valeur 0 sur R \ Q.

Solution

A. Popier 57
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 2m
• x ∈ Q : Alors il existe (p, q) ∈ Z×N∗ ), x = qp . Donc dès que n ⩾ q, on a n!πx = kπ, k ∈ N∗ . Ainsi, cos(n!πx) =
 m
cos2 (n!πx) = 1 pour tout m ∈ N et tout n ⩾ p, d’où f (x) = 1.

• x ∈ R\Q : Alors n!x ne peut être entier et il n’existe aucun k ∈ Z, n!πx = kπ. Ainsi, | cos(n!πx)| < 1 et f (x) = 0.

Conclusion : f = χQ .

1.7.14 Enoncé
Soient I un intervalle de R et f : I → R continue telle que pour tout x de I, f (x)2 = 1. Montrer que f = 1 ou f = −1.

Solution

On a donc f (I) ⊂ {−1, 1}. Supposons qu’il existe (a, b) ∈ I tel que f (a) ̸= f (b). f étant continue sur [a, b], on aurait
f ([a, b]) = [−1, 1]. Absurde. Donc f est constante et f (I) ⊂ {−1, 1} implique f = −1 ou f = 1.

1.7.15 Enoncé
Une fonction qui vérifie la propriété des valeurs intermédiaires (ie. si f (a) < y < f (b) alors il existe x tel que a < x < b et
y = f (x)) est-elle nécessairement continue ?

Solution

Non. contre-exemple : Soit f : [0, 2] → [0, 1] définie par f (x) = x si 0 ⩽ x < 1 et f (x) = x − 1 si 1 ⩽ x ⩽ 2 est discontinue
en 1 mais vérifie bien la propriété de valeurs intermédiaires.

1.7.16 Enoncé
Soit f : [0, 1] → [0, 1] une application continue.

1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , il existe an ∈ [0, 1] tel que f (an ) = ann .

2. On suppose f strictement décroissante. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , an est unique. Etudier la suite (an )n⩾1 .

Solution

1. La fonction xn (n ∈ N∗ ) étant continue sur [0, 1], gn (x) = f (x) − xn l’est également. Comme gn (0) = f (0) ⩾ 0
et gn (1) = f (1) − 1 ⩽ 0 (car f applique dans [0, 1] et n ∈ N∗ ), d’après le théorème des valeurs intermédiaires, gn
s’annule au moins une fois sur [0, 1]. Donc il existe an ∈ [0, 1] tel que f (an ) = ann .

A. Popier 58
Khôlles MPSI

2. Pour tout n ∈ N∗ , −xn étant continue strictement décroissante sur [0, 1], g l’est également en tant que somme de
fonctions strictement décroissantes. gn définit alors une bijection de [0, 1] dans gn ([0, 1]) qui nous l’avons vu, contient
0. L’antécédent de 0 étant donc unique, an est unique.
Maintenant : gn (an+1 ) = f (an+1 ) − ann+1 = an+1 n n
n+1 − an+1 = an+1 (an+1 − 1) ⩽ 0 = gn (an ) donc gn (an+1 ) ⩽ gn (an ) et
par décroissance de g, an+1 ⩾ an . La suite est croissante, majorée par 1, elle converge donc vers un réel l ∈ [0, 1].
Supposons l < 1. Mais comme, par continuité de f , f (l) = lim l n = 0. Absurde. La suite est croissante et ne peut
n→+∞
être égale à la suite nulle car alors f (0) = 0 mais f est strictement décroissante à valeurs dans [0, 1].

Conclusion : La suite (an )n⩾1 est croissante et converge vers 1.

1.7.17 Enoncé
Théorème du point fixe sur un segment : Soit f : [a, b] → R continue (a < b) telle que f ([a, b]) ⊂ [a, b].

1. Montrer qu’il existe α ∈ [a, b] tel que f (α) = α.

2. On suppose de plus que f vérifie sur [a, b], avec k < 1 : ∀(x, y) ∈ [a, b]2 , | f (x) − f (y)| ⩽ k|x − y|.

(a) Montrer que f admet un unique point fixe sur [a, b] noté α.
(b) Montrer que pour tout λ ∈ [a, b] la suite (un ) définie par u0 = λ et un+1 = f (un ) vérifie pour tout entier naturel
n : |un − α| ⩽ kn (b − a) et qu’elle converge vers α.

Solution

1. f étant continue sur [a, b], g(x) = f (x) − x l’est également. Or g(a) = f (a) − a ⩾ 0 et g(b) = f (b) − b ⩽ 0. D’après
le théorème des valeurs intermédiaires, g s’annule au moins une fois sur [a, b]. Il existe donc bien α ∈ [a, b] tel que
f (α) = α.

2. (a) Existence : D’après la question 1.


Unicité : Supposons l’existence de deux points fixes distincts α et β . L’inégalite | f (α) − f (β )| ⩽ k|α − β |
devient alors |α − β | ⩽ k|α − β |. Absurde : k < 1. Donc α = β .
(b) Par récurrence : λ et α appartenant à [a, b], on a bien |u0 − α| ⩽ k0 (b − a). Ensuite, |un+1 − α| = | f (un ) −
(HR)
f (α)| ⩽ k|un − α| ⩽ kn+1 (b − a). Ainsi |un − α| ⩽ kn (b − a) pour tout n ∈ N. Comme k < 1, lim kn (b − a) =
n→+∞
0 d’où : lim un = α .
n→+∞

1.7.18 Enoncé
Soit f : [0, 1] → R continue telle que f (0) = f (1). Montrer qu’il existe x ∈ [0, 1/2] tel que f (x + 1/2) = f (x). Plus
généralement, pour tout p ∈ N, p ⩾ 2, montrer qu’il existe α p ∈ [0, 1 − 1p ] tel que f (α p + 1p ) = f (α p ).

Solution

A. Popier 59
Khôlles MPSI

Définissons sur [0, 21 ] l’application g par g(x) = f (x+ 12 )− f (x) qui est continue vu que f l’est. Alors g(0) = f ( 21 )− f (0)
et g( 12 ) = f (1) − f ( 12 ) = −g(0) car f (0) = f (1). Ainsi, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, g s’annule au moins
une fois sur [0, 21 ], d’où l’existence de α ∈ [0, 12 ] tel que f (α + 12 ) = f (α).
Soit maintenant h : [0, 1 − 1p ] → R définie par h(x) = f (x + 1p ) − f (x) avec p ⩾ 2. h est bien définie pour tout p car f est
définie sur [0, 1] et est aussi continue car f l’est. Remarquons que :
p−1   p−1    
k k+1 k
∑h =∑ f −f = f (1) − f (0) = 0
k=0 p k=0 p p

Il existe donc k1 et k2 tels que h(k1 ) ⩾ 0 et h(k2 ) ⩽ 0 sinon la somme ne peut s’annuler. h étant continue, le théorème des
valeurs intermédiaires nous assure qu’il existe α p ∈ [0, 1 − 1p ] tel que f (α p + 1p ) = f (α p ), p ⩾ 2.

1.7.19 Enoncé
Soit f : R → R l’application définie par f (x) = x + x2 + 2x3 .

1. Montrer que f est bijective.

2. Trouver un réel α > 0 tel que pour tout y ∈ R, | f −1 (y)| ⩽ α|y|.

Solution

1. En tant que polynôme, f continue dérivable sur R et f ′ (x) = 6x2 + 2x + 1 > 0 car ce polynôme n’a pas de racines. De
plus, lim f = −∞ et lim f = +∞. f étant continue strictement monotone de R dans R, elle définit bien une bijection
−∞ +∞
entre ces ensembles.

2. Si y = 0, tout α > 0 convient. Pour tout y non nul, en posant y = f (x) (donc x non nul), on remarque que
| f −1 (y)| ⩽ α|y| peut s’écrire | f −1 (y) − f −1 (0)| ⩽ α|y − 0| et donc aussi |x − 0| ⩽ α| f (x) − f (0)| car f (0) = 0 et
donc f −1 (0) = 0. On recherche donc un majorant du taux d’accroissement de f −1 entre 0 et y, ie. un minorant
du taux d’accroissement τ(x) de f entre 0 et x. Or τ(x) = 2x2 + x + 1 admet un min en x = − 14 valant 78 = α1 .
8
D’où α = convient.
7

1.7.20 Enoncé
x
Soit f : R → R l’application définie par f (x) = . Montrer que f réalise une bijection de R dans ] − 1, 1[. Donner une
1 + |x|
expression analytique de f −1 analogue à celle de f .

Solution

1
f est impaire et continue par quotient. Sur R+ on a f (x) = 1− −−−−→ 1. f est donc continue strictement croissante
1 + x x→+∞
de R dans ] − 1, 1[ par composition et imparité. Elle définit donc une bijection entre ces intervalles.
1 1 y x
Pour tout x ∈ R+ , y = 1− devient x = −1 = . f étant impaire, f −1 doit l’être aussi. f −1 (x) =
1+x 1−y 1−y 1 − |x|
.

A. Popier 60
Khôlles MPSI

1.7.21 Enoncé
Soit f : R → R une application continue telle que lim f = lim f = +∞. Montrer que f admet sur R une borne inférieure, et
−∞ +∞
que celle-ci est atteinte.

Solution

Soit A > f (0). Comme lim f = +∞, ∃ a ∈ R, x < a ⇒ f (x) > A et comme lim f = +∞, ∃ b ∈ R, x > b ⇒ f (x) > A.
−∞ +∞
On peut donc choisir a et b tels que a < b. Ainsi, f est continue sur [a, b] non vide et y est donc bornée et atteint ses bornes.
f admet bien une borne inférieure et l’atteint.

A. Popier 61
Khôlles MPSI

1.8 Dérivabilité
1.8.1 Enoncé
Continuité, dérivabilité et calcul des dérivées des fonctions suivantes :

r
e2x − 2
1. f (x) =
e4x + 1

axn + b
2. f (x) = n ∈ N, (c, d) ̸= (0, 0)
cxn + d

3. f (x) = ln ln(ln x)

Solution

2x

√ définie pour e − 2√
1. f est ⩾ 0, soit D = [ln 2, +∞[. Par composition et quotient, f est continue sur D et dérivable sur
] ln 2, +∞[, à voir en ln 2.
s
1 e4x + 1 2e2x (e4x + 1) − 4e4x (e2x − 2) e2x 1 + 4e2x − e4x
f ′ (x) = · = √ ·
2 e2x − 2 (e4x + 1)2 e2x − 2 (e4x + 1)3/2

2. Par quotient, f est continue dérivable sur son ensemble de définition. Si c = 0 alors D = R car alors d ̸= 0. Pour c ̸= 0
:

• n=0: f n’est définie que si c + d ̸= 0.


• n ̸= 0 pair : Si −d/c ⩾ 0 alors D = R \ (−d/c)1/n et D = R sinon.


• n impair : D = R \ (−d/c)1/n .


anxn−1 (cxn + d) − cnxn−1 (axn + b) nxn−1


f ′ (x) = = (ad − bc) ·
(cxn + d)2 (cxn + d)2
1 1 1
3. D =]e, +∞[ f est continue dérivable sur D par composition et f ′ (x) = · · .
ln(ln x) ln x x

1.8.2 Enoncé
Quelles sont les fonctions f : R → R telles qu’il existe k ⩾ 0 et α > 1 vérifiant : ∀(x, y) ∈ R2 , | f (x) − f (y)| ⩽ k|x − y|α .

Solution

f (x) − f (y)
Soit y ∈ R.Maintenant pour tout x ∈ R, x ̸= y, on a : ⩽ k|x − y|α−1 avec α − 1 > 0. Ainsi, pour tout
x−y
f (x) − f (y)
y ∈ R : lim = 0 ie. f dérivable sur R et f ′ = 0 d’où f est nécessairement constante. Réciproquement, si f est
x→y x−y
constante, la relation proposée est bien vérifiée. Les fonctions recherchées sont les fonctions constantes.

A. Popier 62
Khôlles MPSI

1.8.3 Enoncé
Soit f : I → R, soit x0 ∈ I, non extrémité de I. Montrer que si f est dérivable à gauche et à droite en x0 , alors la fonction
f (x0 + h) − f (x0 − h)
φ : h 7→ a une limite finie en 0. Que dire de la réciproque ?
2h

Solution
f (x0 + h) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )
On peut donc poser a = lim− et b = lim+ . On peut écrire :
h→0 h h→0 h
 
1 f (x0 + h) − f (x0 ) f (x0 − h) − f (x0 )
φ (h) = +
2 h −h
a+b b+a a+b
qui donne alors lim− φ (h) = et lim+ φ (h) = d’où lim φ (h) = ∈ R. φ admet bien une limite finie en 0.
h→0 2 h→0 p 2 h→0 2
La réciproque est fausse. Contre-exemple : x 7→ |x|.

1.8.4 Enoncé
f (2x) − f (x)
Soit f : R → R continue en 0 telle que f (0) = 0 et lim = 0.
x→0 x
1. Vérifier que pour tout x ∈ R∗ et tout n ∈ N∗ :
" #
x x
 x

n f −f f
f (x) 1 2k−1 2k 2n
=∑ k x +
x k=1 2 2k
x

2. En déduire que f est dérivable en 0.

Solution

1. On écrit :
" #
x x
 x
  x i f x 
n
1 f 2k−1
−f 2k f 2n 1 n h  x  2n
∑ k x + = ∑ f k−1 − f k +
k=1 2 2k
x x k=1 2 2 x
(Téléscopage) 1h  x i f x  f (x)
2n
= f (x) − f n + =
x 2 x x
f (2x) − f (x) x
2. Pour tout x non nul posons g(x) = . Or ∀x ∈ R, la suite (un ) définie par un = n −−−−→ 0. Par définition
x 2 n→+∞
x
− f 2xn
 
f 2n−1
séquentielle de la limite, on a lim g(un ) = lim x = 0.
n→+∞ n→+∞
2n
Ainsi, il existe N ∈ N∗ , n ⩾ N ⇒ |g(un )| < 1. Il vient alors pour n ⩾ N :

n 1 f x − f x  n
1 f x  − f x  N−1 1 n
1 n
1
2k−1 2k 2k−1 2k
⩽ S = ⩽ |g(u )| + |g(u )| ⩽ K + ⩽ K +2

∑ k x n ∑ k x ∑ k k ∑ k k ∑ k
k=1 2 k=1 2
k=0 2 k=N 2 k=N 2

2k 2k

| {z }
=K>0
Sn est donc absolument convergente et donc la somme  x de l’énoncé est convergente. Maintenant f étant continue en 0
et (un ) convergeant vers 0, lim f (un ) = lim f n = f (0) = 0 par hypothèse, et ce, pour tout x ∈ R. Ainsi pour
n→+∞ n→+∞ 2
tout x ̸= 0 et pour tout ε > 0, il existe M ∈ N∗ , n ⩾ M ⇒ f 2xn < x ε. Autrement dit, si n → +∞, alors f 2xn → o(x)
 

f (x) f (x) − f (0)


et lim = lim est finie, ie. f est dérivable en 0.
x→0 x x→0 x−0

A. Popier 63
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1.8.5 Enoncé
x
Soit f : R → R de classe C 1 telle que: ∀x ∈ R, ( f ◦ f )(x) = + 3.
2
f (x)
1. Montrer : ∀x ∈ R, f ( 2x + 3) = 2 + 3.

2. En déduire que f ′ est constante.

3. Déterminer f .

Solution

f (x)
1. f ( 2x + 3) = f ◦ ( f ◦ f )(x) = ( f ◦ f ) ◦ f (x) = 2 +3

2. f étant de classe C 1 , f ( 2x + 3) aussi. Donc f ′ ( 2x + 3) = f ′ (x) pour tout x. Posons pour tout x, g(x) = 2x + 3. Alors
f ′ ◦ g = f ′ et par récurrence immédiate, f ′ ◦ gn = f ′ pour tout n ∈ N. Soit maintenant la suite définie par un+1 = g(un )
et u0 = x pour x un réel fixé. On a alors un = gn (x), mais (un ) est une suite arithmético-géométrique qui converge
vers 6. Donc pour tout x ∈ R, f ′ ◦ gn (x) = f ′ (un ) = f ′ (x). Or f ′ est continue sur R, ainsi lim f ′ (un ) = f ′ (6) = f ′ (x)
n→+∞
pour tout x ∈ R. f ′ est constante.

3. f ′ étant constante, il
 existe (a, b) ∈ R2 , f (x) = ax + b. Alors ( f ◦ f )(x) = a(ax + b) + b = a2 x + (a + 1)b d’où
a = 21
2 √ √ √
par identification : donc soit f (x) = √12 x + √32+1
2
= √12 x + 6 − 3 2, soit f (x) = − √12 x + √32−1
2
=
(a + 1)b = 3

− √12 x + 6 + 3 2.

1.8.6 Enoncé
Montrer :

1. ∀x ∈]0, π2 [, 3x < 2 sin x + tan x

2. ∀x ∈]0, π[, sin2 x ⩽ 4


π2
x (π − x)
x
3. ∀x ∈] − 1, +∞[, x+1 ⩽ ln(1 + x) ⩽ x

Solution

1. On pose pour tout x ∈]0, π2 [, f (x) = 2 sin x + tan x − 3x qui par somme est de classe C ∞ sur  l’intervalle. On a
′ 2 ′′ 2 3 1 π
f (x) = 2 cos x − 2 + tan x et f (x) = −2 sin x + 2 tan x(1 + tan x) = 2 tan x + 2 sin x cos x − 1 > 0 sur ]0, 2 [. Ainsi
f ′ est strictement croissante et comme lim f ′ (x) = 0, f ′ est strictement positive, donc f strictement croissante avec
x→0
lim f (x) = 0. Conclusion, f strictement positive sur ]0, π2 [, d’où le résultat.
x→0

A. Popier 64
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2. On pose pour tout x ∈]0, π[, f (x) = π42 x (π − x) − sin2 x. On remarque que f (π − x) = f (x) soit une symétrie par
rapport à x = π2 . Il suffit donc d’étudier f sur I =]0, π2 ]. Il est clair que f est de classe C ∞ sur I. On a successivement
:
4 8
f ′ (x) = 2 (π − 2x) − sin 2x f ′′ (x) = − 2 − 2 cos 2x f ′′′ (x) = 4 sin 2x
π π
Ainsi, f ′′ est continue strictement croissante sur I avec lim f ′′ (0) < 0 et f ′′ ( π2 ) > 0. Le théorème de la bijection nous
x→0
assure donc de l’existence d’un unique α ∈ I tel que f ′′ (α) = 0. Donc f ′ est strictement croissante sur [α, π2 ], mais
f ′ ( π2 ) = 0 d’où f ′ (α) < 0. Or lim f ′ (0) > 0 donc de même, il existe β ∈]0, α[ tel que f ′ (β ) = 0 et f croissante sur
x→0 π 
]0, β ] puis décroissante. Mais lim f (x) = f = 0 d’où f ⩾ 0 sur I, puis sur ]0, π[ par symétrie, d’où le résultat.
x→0 2

x
3. Sur I =] − 1, +∞[, on définit f (x) = ln(1 + x) − x+1 et g(x) = x − ln(1 + x). Ces fonctions sont par somme et
1 1 x
composition de classe C ∞ sur I. f ′ x) = − 2
= qui est du signe de x. f présente donc un
1 + x (1 + x) (1 + x)2
1
minimum en 0 valant f (0) = 0 d’où f (x) ⩾ 0 sur I ce qui valide l’inégalité de gauche. Ensuite, g′ (x) = 1 − =
1+x
x
donc tout comme f , g présente un minimunm en 0 valant g(0) = 0 d’où g(x) ⩾ 0 sur I et l’inégalité de droite
1+x
en découle.

1.8.7 Enoncé
 1x
ax + bx

Soit (a, b) ∈ R2 tel que 0 < a < b. Montrer quue l’application f : R∗+ → R définie par f (x) = est strictement
2
croissante.

Solution
1
1 + kx x 1 + kx
  
1
Par somme et composition, f est dérivable sur R∗+ . Avec k = b
a , on a k > 1 et
f (x) = a = a. exp · ln .
2 x 2
x
1 1 + kx 1 kx . ln k x.kx . ln k − (1 + kx ) ln 1+k
Ainsi, comme a > 0, f ′ est du signe de − 2 · ln + · = 2
qui est du signe de
x 2 x 1 + kx x2 (1 + kx )
x 1+kx
g(x) = x.kx . ln k − (1 + kx ) ln 1+k ′ x x 2 x x
2 . g est également dérivable sur I et g (x) = k . ln k + x.k . ln k − k ln k. ln 2 − k . ln k =
2.k x
x
kx ln k x. ln k − ln 1+k

2 = kx . ln k. ln > 0 car k > 1. Donc g est strictement croissante avec lim g(x) = 0, ie. g > 0,
1 + kx x→0

donc f égalemement : f est strictement croissante sur I.

1.8.8 Enoncé
Soit f : R+ → R de classe C 1 et bornée. Montrer l’existence d’une suite (un )n∈N qui tend vers +∞ et telle que lim f ′ (un ) =
n→+∞
0.

Solution

Faisons l’hypothèse : ∃ n ∈ N, ∀x ∈ R+ , x > n ⇒ | f ′ (x)| ⩾ 1n . Mais f ′ étant continue, elle serait de signe constant,
qu’on peut supposer positif sans perte de généralité. Le théorème des accroissements finis nous assure alors de l’existence

A. Popier 65
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x−n
d’un réel c ∈]n, x[ tel que f (x) − f (n) = f ′ (c)(x − n) ⩾ x−n
n donc. Or lim = +∞. Absurde : f est bornée.
x→+∞ n

Ainsi : ∀n ∈ N, ∃ un ∈ R+ , (un > n) ∧ (| f ′ (un )| < n1 ) et on a bien lim un = +∞ et lim f ′ (un ) = 0.


n→+∞ n→+∞

1.8.9 Enoncé
Théorème de Darboux : Montrer que la dérivée d’une fonction réelle dérivable sur un intervalle fermé [a, b] non vide vérifie
le théorème de la valeur intermédiaire sur [a, b].

Solution

On cherche à montrer que ∀k ∈ [ f ′ (a), f ′ (b)] ∪ [ f ′ (b), f ′ (a)], ∃ c ∈ [a, b], f ′ (c) = k. Posons pour tout x ∈ [a, b], g(x) =
f (x) − kx. Or, par somme, g est continue sur [a, b] et y admet donc un minimum qu’elle atteint pour un réel c de l’intervalle.
Toujours par somme, g est dérivable et alors g′ (c) = 0 = f ′ (c) − k d’où le résultat.

1.8.10 Enoncé
f (x) = x2 sin 1x , x ̸= 0

Etudier la continuité, la dérivabilité, et la continuité de la dérivée de f : R → R définie par : .
f (x) = 0 ,x=0

Solution

Sur R∗ , par produit et composition de fonctions de classe C 1 , f est de classe C 1 . Ensuite, lim f (x) = 0 = f (0) par
x→0
f (x) − f (0)
produit d’une fonction bornée et d’une fonction tendant vers 0. Donc f est continue sur R. Maintenant, lim =0
 ′ x→0 x−0
f (x) = 2x sin 1x − cos x, x ̸= 0
pour la même raison. Donc f est dérivable sur R et : d’où lim f ′ (x) = −1 ̸= f ′ (0) = 0
f ′ (x) = 0 ,x=0 x→0
′ ∗
d’où, par somme produit composition, f est continue sur R , mais discontinue en 0.

1.8.11 Enoncé
1
Calculer pour tout n ∈ N, la dérivée nième de f : R \ {−1, 1} → R définie par f (x) = .
x2 − 1

Solution
 
1 1 1
Par composition, f de classe C∞
sur son ensemble de définition et on a f (x) = − .
2 x−1 x+1
     
′ 1 1 1 ′′ 2 1 1 ′′′ 2.3 1 1
f (x) = − − f (x) = − f (x) = − −
2 (x − 1)2 (x + 1)2 2 (x − 1)3 (x + 1)3 2 (x − 1)4 (x + 1)4
(−1)n . n!
 
(n) 1 1
On conjecture que pour tout n ∈ N, f (x) = − . Montrons-le par récurrence. On
2 (x − 1)n+1 (x + 1)n+1
(−1)n . n!(n + 1)

(0) (n+1) (HR) 1 1
retrouve bien f (x) = f (x) puis f (x) = − −
2 (x − 1)n+2 (x + 1)n+2

A. Popier 66
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(−1)n+1 . (n + 1)!
 
1 1
= n+2
− qui achève la récurrence.
2 (x − 1) (x + 1)n+2

1.8.12 Enoncé
Soient (a, b) ∈ R2 , a < b et g : [a, b] → R de classe C 1 sur [a, b], deux fois dérivable sur ]a, b[. Montrer qu’il existe c ∈]a, b[
(b − a)2 ′′
tel que : g(b) = g(a) + (b − a)g′ (a) + · g (c).
2

Solution

(b − a)2
Définissons le réel C par g(b) = g(a) + (b − a)g′ (a) + C et définissons sur [a, b] l’application ϕ par ϕ(x) =
2
(x − a)2
g(x) − g(a) − (x − a)g′ (a) − C. ϕ est donc également de classe C 1 sur [a, b] et deux fois dérivable sur ]a, b[. On
2
constate que ϕ(a) = 0 et que, par définition de C, ϕ(b) = 0 également. Le théorème de Rolle est donc applicable et il existe
ainsi u ∈]a, b[, ϕ ′ (u) = 0. Comme ϕ ′ (x) = g′ (x) − g′ (a) −C(x − a), on a ϕ ′ (a) = 0 et ϕ étant deux fois dérivable sur ]a, b[,
donc sur ]a, u[, le théorème de Rolle est encore applicable et il existe c ∈]a, u[⊂]a, b[, ϕ ′′ (c) = 0. Mais ϕ ′′ (x) = g′′ (x) −C
d’où C = g′′ (c).

1.8.13 Enoncé
Soit f définie par f (x) = Arcsin (1 − x3 ). f est-elle dérivable en 0 ?

Solution

f est définie sur [0, 21/3 ] car Arcsin est définie sur [−1, 1]. Par composition, on ne peut affirmer la dérivabilité de f que
sur ]0, 21/3 [ car Arcsin n’est dérivable que sur ] − 1, 1[. Par contre, f est continue sur [0, 21/3 ] toujours par composition.
Cependant, sur ]0, 21/3 [ :

−3x2 −3 x
f ′ (x) = p =√ −−→ 0
1 − (1 − x3 )2 2 − x3 x→0

Donc d’après le théorème de la limite de la dérivée, f est dérivable en 0 et f ′ (0) = 0.

1.8.14 Enoncé
Montrer que : ∀(a, b) ∈ R2 , |Arctan b − Arctan a| ⩽ |b − a|.

Solution

Pour a = b, la proposition est trivialement vraie. On peut donc, sans perte de généralité, supposer que a < b et Arctan est
1
de classe C ∞ sur [a, b]. Or pour tout x ∈ [a, b], |(Arctan x)′ | = ⩽ 1. Ainsi, d’après le théorème des accroissements
1 + x2
finis, |Arctan b − Arctan a| ⩽ |b − a|.

A. Popier 67
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1.8.15 Enoncé
1
Soit f : R → R définie par f (x) = √ .
1 + x2

1. Montrer que de f est de classe C ∞ sur R et que pour tout n ∈ N, il existe un polynôme Pn à coefficients réels tel que
Pn (x)
: ∀x ∈ R, f (n) (x) = 1 .
(1 + x2 )n+ 2

2. Montrer que : Pn+1 (x) = (1 + x2 )Pn′ (x) − (2n + 1)xPn (x).

3. Montrer que : Pn′ (x) = −n2 Pn−1 (x) et Pn+1 (x) + (2n + 1)xPn (x) + n2 (1 + x2 )Pn−1 (x) = 0.

4. Calculer Pn (0).

Solution

1. f est définie sur R et f ∈ C ∞ par composition. Ensuite, par récurrence : P0 (x) = 1 et :

1 1
P′ (x)(1 + x2 )n+ 2 − 2(n + 21 )x(1 + x2 )n− 2 Pn (x) (1 + x2 )Pn′ (x) − (2n + 1)xPn (x)
(HR) Pn+1 (x)
f (n+1)
(x) = n 2 2n+1
= 3 = 3
(1 + x ) n+
(1 + x2 ) 2 (1 + x2 )n+ 2

2. Le résultat est dans l’hérédité de la question 1.

−x
3. Par récurrence pour n ⩾ 1. On a f ′ (x) = d’où P1 (x) = −x et on a bien P1′ (x) = −1 = −12 . P0 (x).
(1 + x2 )3/2
En dérivant le résultat de la question 2 ainsi que les deux membres de l’hypothèse de récurrence, il vient :


Pn+1 (x) = 2xPn′ (x) + (1 + x2 )Pn′′ (x) − (2n + 1)Pn (x) − (2n + 1)xPn′ (x)
(HR) ′
= −2xn2 Pn−1 (x) − (1 + x2 )n2 Pn−1 (x) − (2n + 1)Pn (x) + (2n + 1)xn2 Pn−1 (x)

= −(2n + 1)Pn (x) − n2 (2x − 2nx − x)Pn−1 (x) + (1 + x2 )Pn−1

(x)

= −(2n + 1)Pn (x) − n2 (1 + x2 )Pn−1 (x) − (2n − 1)xPn−1 (x) = −(n + 1)2 Pn (x)

| {z }
= Pn (x) d’après la question 2

qui achève la récurrence. En injectant ce résultat dans l’égalité de la question 2, on obtient directement :

Pn+1 (x) + (2n + 1)xPn (x) + n2 (1 + x2 )Pn−1 (x) = 0

4. Pour x = 0, cette dernière égalité peut s’écrire Pn+1 (0) = −n2 Pn−1 (0). D’où par récurrence immédiate et par cas :

• n impair : P1 (0) valant 0, Pn (0) = 0.


!2 2
p p 
2 p (2p − 1)!
• n pair : P0 (0) = 1 et P2p (0) = − ∏ −(2k − 1) = ∏(2k − 1) = (−1)
k=0 k=1 2 p−1 (p − 1)!

A. Popier 68
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1.8.16 Enoncé
 
1
Soit f : R∗→ R définie par f (x) = exp − 2 . Montrer que f est prolongeable par continuité en 0 et que la fonction ainsi
x
prolongée est de classe C ∞ sur R.

Solution

Comme lim f (x) = 0, il suffit de poser f (0) = 0 pour prolonger f par continuité en 0. Appelons f cette nouvelle
x→0

fonction. Ensuite, par composition, f est de classe C ∞ sur R∗ et montrons par récurrence que f est de classe C ∞ en 0, ie.
 C en 0. Pour cela, montrons tout d’abord, toujours par récurrence, que pour tout n ∈ N, f (x) =
n (n)
pour  n ∈N, f ∈
 tout
1 1
Pn . exp − 2 avec x ∈ R∗ et Pn un polynôme de R[X]. L’assertion est vraie pour n = 0 : il suffit de poser P0 = 1.
x x
Puis :            
(n+1) (HR) 1 ′ 1 1 2 1 1 1 1
f (x) = − 2 Pn . exp − 2 + 3 Pn . exp − 2 = Pn+1 . exp − 2
x x x x x x x x

qui achève la récurence et il vient alors par croissances comparées que lim f (n) (x) = 0 pour tout n ∈ N. f (n) est donc
x→0
∼(n)
prolongeable par continuité en 0 et on pose alors que f (0) = 0.
∼ ∼ ∼ ∼(n) ∼(n)
Maintenant, nous savons que f ∈ C 0 et que f (0) = 0. Supposons que f ∈ C n sur R avec f (0) = 0. Ainsi, f est
∼(n+1)
continue sur R, dérivable sur R∗ , avec nous l’avons vu, lim f (x) = lim f (n+1) (x) = 0. D’après le théorème de la limite
x→0 x→0
∼(n) ∼(n+1) ∼(n+1) ∼
de la dérivée, f est dérivable en 0 avec f (0) = 0 et f est donc continue en 0 : f ∈ C n+1 sur R. D’où le résultat
par récurrence.

1.8.17 Enoncé
Soit f : [a, b] → R de classe C 2 sur [a, b] telle que f (a) = f (b) = 0.

(x − a)(x − b) ′′
1. Soit x ∈]a, b[. Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f (x) = · f (c).
2
(b − a)2
2. Justifier l’existence de M0 = sup | f (t)| et M2 = sup | f ′′ (t)|. Montrer que M0 ⩽ · M2 .
t∈[a,b] t∈[a,b] 8

Solution

(x − a)(x − b)
1. Soit x un réel fixé de ]a, b[. Définissons le réel C par f (x) = C et l’application φ sur [a, b] par φ (t) =
2
(t − a)(t − b)
f (t) − C. φ est donc également de classe C 2 sur [a, b] avec φ (a) = φ (x) = φ (b) = 0. Il existe donc,
2
d’après le théorème de Rolle, ζ1 ∈ ]a, x[, φ ′ (ζ1 ) = 0 et ζ2 ∈ ]x, b[, φ ′ (ζ2 ) = 0. L’intervalle [ζ1 , ζ2 ] est donc non
vide est n’est pas réduit à un singleton. Il vérifie de plus les  hypothèses
 du théorème de Rolle et il existe ainsi
a + b
c ∈]ζ1 , ζ2 [⊂]a, b[, φ ′′ (c) = 0. Comme on a : φ ′ (t) = f ′ (t) − t − C et φ ′′ (t) = f ′′ (t) −C, il vient C = f ′′ (c)
2
d’où le résultat. Comme f (a) = f (b) = 0, le résultat est même vrai pour ∈ [a, b].

2. f étant de classe C 2 sur [a, b], f et f ′′ sont continues sur le fermé [a, b], y sont donc bornées, y atteignent leurs
bornes, d’où l’existence de M0 et M2 . Comme f atteint ses bornes, il existe x ∈ [a, b], | f (x)| = M0 . Soit c le réel tel

A. Popier 69
Khôlles MPSI

(x − a)(x − b) ′′
que f (x) = · f (c). On a alors :
2
2 2

(x − a)(x − b) ′′
M0 = | f (x)| =
· | f (c)| ⩽ (b − a) · | f ′′ (c)| ⩽ (b − a) · M2
2 8 8

A. Popier 70
Khôlles MPSI

1.9 Développements limités


1.9.1 Enoncé
2
Soit f la fonction définie sur l’intervalle I =] − π/2, π/2[ par f (x) = ex . sin x. Montrer que f est strictement monotone. Soit
g la fonction réciproque de f . Effectuer un DL5 (0) de g.

Solution

Par composition et produit, f est de classe C ∞ sur I et admet donc un DL5 (0) :

x4 x3 x5
  
2 5 5 41 5
f (x) = 1 + x + + o(x ) x− + + o(x ) = x + x3 +
5
x + o(x5 )
2 6 120 6 120
2 2
Comme f ′ (x) = 2xex . sin x + ex . cos x > 0 sur I, f est continue strictement monotone sur I et définit donc une bijection de I
dans f (I). Il existe donc g = f −1 . f étant de classe C ∞ et sa dérivée ne s’annulant pas, g est aussi de classe C ∞ et admet
également un DL5 (0). f est impaire, donc g aussi et il existe (a1 , a3 , a5 ) ∈ R3 tel que g(u) = a1 u + a3 u3 + a5 u5 + o(u5 ).
f (0) = 0, il vient alors en posant u(x) = f (x) :
(a1 ×) u(x) = x + 56 x3 41 5
+ 120 x +o(x5 )
(0×) u2 (x) = x2 + 35 x4 +o(x5 )
3 3 5 5
(a3 ×) u (x) = x + 2 x +o(x5 )
(a5 ×) u5 (x) = x5 +o(x5 )
41
Ainsi, x = g ◦ f (x) = a1 x + 56 a1 + a3 x3 + 120 a1 + 25 a3 + a5 x5 + o(x5 ). Par unicité de la partie régulière, on peut identifier
 

5 209 5
les coefficients d’où a1 = 1, a3 = − 56 , a5 = − 120
41
+ 52 · 65 = 209
120 et : g(u) = u − u3 + u + o(u5 ) .
6 120

1.9.2 Enoncé
x + ax3
Déterminer (a, b) ∈ R2 pour que, au voisinage de 0, la partie principale de x 7→ Arctan x − soit de degré maximal.
1 + bx2

Solution

Il nous faut deux équations pour déterminer nos deux paramètres. En effectuant la division selon les puissances
croissantes, on obtient au voisinage de 0 :

x + ax3
= x + (a − b)x3 + b(b − a)x5 + o(x5 )
1 + bx2
3 5 x + ax3 1 3 1
On écrit alors que Arctan x = x − x3 + x5 + o(x5 ) et ainsi Arctan x − − b(b − a) x5 + o(x5 ) qui
 
= b − a − 3 x + 5
1 + bx2
3 4
donne b = et a = .
5 15

1.9.3 Enoncé
π
1. Calculer lim (x2 + x − 2). tan x.
x→1 2
2. Déterminer les développements limités suivants :

A. Popier 71
Khôlles MPSI

(a) DL3 (0) de ln(3ex + e−x ).


 3
sin x x2
(b) DL2 (0) de .
x
2(1 − x)
(c) DL5 (0) de Arctan .
1 + 4x
(d) DL16 (0) de (sh x − sin x)2 (tan x − x)3 .

Solution

h2 + 3h h2 + 3h h+3 (x→1) 6
1. Posons x = 1 + h et alors (x2 + x − 2). tan π2 x = − π = − π =−π −−−→ − .
tan 2 h 2 h + o(h) 2 + o(1) h→0 π

(a) ln(3ex + e−x ) = ln 4 + ln 1 + 14 (3ex + e−x − 4) avec 14 (3ex + e−x − 4) −−→ 0. Au voisinage de 0 : ln(1 + u) =

2.
x→0
u2 u3 1 −x x 2 x3
u− 2 + 3 + o(u3 ). On peut alors poser u(x) = x
4 (3e + e − 4) = 2 + x2 + 12 + o(x3 ) et alors :

(1×) u(x) = 12 x + 12 x2 + 12
1 3
x +o(x3 )
1 1 1
(− 2 ×) u2 (x) = + 4 x2 + 2 x3 +o(x3 )
1 3
( 3 ×) u (x) = + 18 x3 +o(x3 )

1 3 1
d’où : ln(3ex + e−x ) = ln 4 + x + x2 − x3 + o(x3 ) .
2 8 8
 32  
sin x 3 x sin x sin x 2 x4
(b) Dans un certain voisinage épointé de 0, on a : = exp 2 · ln . Comme = 1 − x6 + 120 +
x x x x
sin x 2 x4 x4 2 x4 3 sin x x2
o(x5 ), on a ln = − x6 + 120 − 72 + o(x5 ) = − x6 − 180 + o(x5 ) et 2 · ln = − 12 − 60 + o(x3 ). Reste à
x x x
3
x2

x2 sin x x2 1
composer − 60 avec l’exponentielle pour obtenir : = √ − √ + o(x3 ) .
x e 60 e
10
2(1 − x) ′ − (1+4x)
 
2 −10 −10 −2
(c) Arctan = 2 = 2 2
= 2
= = −2 + 8x2 − 32x4 + o(x5 )
1 + 4x (1 + 4x) + 4(1 − x) 5 + 20x 1 + 4x2

2(1−x)
1 + 1+4x
La fonction valant Arctan 2 en 0, on obtient par intégration :

2(1 − x) 8 32
Arctan = Arctan 2 − 2x + x3 − x5 + o(x6 ) .
1 + 4x 3 5

x6 8x9
(d) La fonction étant impaire, le terme en x16 est nul. Constatant que (sh x − sin x)2 ∼ et que (tan x − x)3 ∼
9 27
8 15
on a : (sh x − sin x)2 (tan x − x)3 = x + o(x16 ) .
243

A. Popier 72
Khôlles MPSI

1.9.4 Enoncé

Montrer que l’équation xn + x − 1 = 0 admet pour tout n ∈ N∗ une unique solution dans R+ , notée xn . Montrer que la limite
de la suite (xn ) vaut 1 puis donner un équivalent de xn − 1.

Solution

Posons pour tout x ∈ R+ , fn (x) = xn + x − 1 qui est dérivable en tant que polynôme avec fn′ (x) = nxn−1 + 1 > 0 sur
R+ . La fonction est donc continue strictement croissante avec fn (0) = −1 et lim fn (x) = +∞. D’après le théorème de la
x→+∞
bijection, il existe donc un unique xn ∈ R+ tel que fn (xn ) = 0. De plus, fn (1) = 1 > 0 donc xn ∈ ]0, 1[ pour tout n ∈ N∗ .
Maintenant, fn+1 (xn ) = xnn+1 + xn − 1 et comme xn ∈ ]0, 1[, xn+1n < xnn d’où fn+1 (xn ) < fn (xn ) = 0 = fn+1 (xn+1 ). Par stricte
croissance de fn , on a xn < xn+1 . La suite (xn ) est strictement croissante. Etant majorée (par 1), elle converge vers l ∈ [0, 1].
Supposons l < 1. Comme 0 ⩽ xn < l < 1, on a lim xnn = 0, mais pour tout n > 0, xnn + xn − 1 = 0 on aurait alors lim xn = 1.
n→+∞ n→+∞
Absurde. Ainsi, lim xn = 1 .
n→+∞

Posons yn = 1 − xn . Alors yn = (1 − yn )n et comme xn ∈]0, 1[, il en est de même pour yn . On peut donc écrire pour tout
n > 0, ln yn = n ln(1 − yn ) = n(−yn + o(yn )) = −nyn (1 + o(1)) puis ln(− ln yn ) = ln n + ln yn + ln(1 + o(1)). Par croissances
comparées, ln(− ln yn ) = o(− ln yn ) car yn → 0 et ln(1 + o(1)) = o(ln n) d’où − ln yn ∼ ln n. Mais ln yn = n ln(1 − yn ) donne
ln n
aussi ln yn ∼ −nyn donc −yn = xn − 1 ∼ − .
n

1.9.5 Enoncé

Monter que pour tout λ ∈ R, l’équation ln x + x = λ admet une unique solution réelle notée xλ . Montrer qu’il existe trois
réels a, b, c tels qu’on ait pour λ → +∞ :

 
ln λ ln λ
xλ = aλ + b ln λ + c +o
λ λ

Solution

1
Définissons sur R∗+ l’application f par f (x) = ln x + x. Par somme, f est dérivable et f ′ (x) =
+ 1 > 0 sur R∗+ . Comme
x
lim f (x) = −∞ et lim f (x) = +∞ et que f est continue strictement croissante sur R∗+ , elle définit une bijection de R∗+ dans
x→0 x→+∞
R. Ainsi, f (x) = λ admet une unique solution dans R∗+ pour tout λ réel et xλ −−−−→ +∞.
λ →+∞
Maintenant, f (xλ ) = ln xλ + xλ ∼ xλ , d’où xλ ∼ λ . On pose yλ = xλ − λ =  o(λ ). En réinjectant cela dans l’équation,
y y
il vient : ln(yλ + λ ) + yλ + λ = λ qui donne yλ = − ln(yλ + λ ) = − ln λ − ln 1 + λ ∼ − ln λ car λ = o(1). On a
λ λ
maintenant yλ = − ln λ + o(ln λ ) soit xλ = λ − ln λ + o(ln λ ). On posealors zλ = xλ −λ + ln λ = o(ln λ ). Réinjectons
  une
ln λ zλ ln λ zλ ln λ
dernière fois : ln(zλ + λ − ln λ ) + zλ + λ − ln λ = λ donc zλ = − ln 1 − + ∼ car =o . D’où
  λ λ λ λ λ
ln λ ln λ
zλ = +o .
λ λ
 
ln λ ln λ
Conclusion : xλ = λ − ln λ + +o d’où a = 1, b = −1, c = 1.
λ λ

A. Popier 73
Khôlles MPSI

1.9.6 Enoncé
1 2
Montrer que pour tout n ∈ N, l’équation tan x − x = 0 admet une unique solution dans In =]nπ, nπ + π/2[ notée xn .
n+1
Déterminer un équivalent de xn puis un développement asymptotique à trois termes de xn .

Solution

1 2
Remarquons que pour tout n ∈ N, fn (x) = tan x − x est définie sur In et, par somme, y est de classe C ∞ . On
n+1
2 2
a fn′ (x) = 1 + tan2 x − x puis fn′′ (x) = 2 tan x (1 + tan2 x) − qui est strictement croissante car la fonction tan est
n+1 n+1
positive strictement croissante sur tout In . Pour tout n, lim fn′′ (x) ⩽ 0 et lim π fn′′ (x) = +∞. D’après le théorème de
x→nπ x→nπ+ 2
la bijection, fn′′
s’annulle en une unique valeur notée αn sur In . Etant croissante, fn′′ est négative avant α puis positive.
fn′ est donc strictement décroissante jusqu’en αn puis strictement croissante. Or lim fn′ (x) ⩽ 0 et lim π fn′ (x) = +∞.
x→nπ x→nπ+ 2
Toujours d’après le théorème de la bijection, fn′
s’annule en une unique valeur notée βn sur In . fn′ est donc
négative
avant βn , puis positive. fn est donc strictement décroissante jusqu’en βn puis strictement croissante. Or lim fn (x) ⩽ 0 et
x→nπ
lim fn (x) = +∞. Toujours d’après le théorème de la bijection, fn s’annule en une unique valeur notée xn sur In .
x→nπ+ π2
xn 1
nπ < xn < nπ + π2 donc 1 < < 1 + 2n et on a xn ∼ nπ . On pose yn = xn − nπ = o(n) qu’on réinjecte dans l’équation

1 (yn + nπ)2 n2 π 2 (1 + o(1))2 π π
: tan(yn + nπ) − (yn + nπ)2 = 0, soit yn = Arctan = Arctan ∼ et yn = + o(1). Posons
n+1 n+1 n+1 2 2
π π π
maintenant zn = yn − = xn − nπ − = o(1) et réinjectons une fois de plus dans l’équation : tan zn + nπ + −
2 2 2
n2 π 2 zn 2
 
1  π 2 −1 1 −1
zn + nπ + = 0. On obtient alors = 1+ + . Mais zn = o(1) donc tan zn ∼ zn et zn ∼ 2 .
n+1 2 tan zn n + 1 2n nπ nπ
   
1 1 π 1 1
Ainsi, zn = − 2 + o et : xn = nπ + − 2 + o .
nπ n 2 nπ n

1.9.7 Enoncé
x
La fonction f (x) = prolongée par continuité en 0 est-elle de classe C 1 sur R ?
sh x

Solution

x 1
f (x) = = = 1 + o(x2 )
x + o(x ) 1 + o(x2 )
3

On pose donc f (0) = 1 et f est de classe C 1 sur R avec f ′ (0) = 0 car f ′ continue en 0 grâce au théorème de la limite
de la dérivée.

1.9.8 Enoncé
Etude locale de :

(2 sin x − x) ln(1 + x)
1. f (x) = en 0.
x2

A. Popier 74
Khôlles MPSI

1 1
2. f (x) = − en 0 et -1.
ln(1 + x) x

Solution

3 2 3 4
x − x3 + o(x4 ) x − x2 + x3 − x4 + o(x4 )
 
1 1
1. Au voisinage de 0 : f (x) = 2
= 1 − x − x3 + o(x3 ).
x 2 12

Donc f est prolongeable par continuité en 0 en posant f (0) = 1. Son prolongement est dérivable en 0 et f ′ (0) = − 12 .
On a un point d’inflexion en 0.

x 2 3 4 1 2
x − ln(1 + x) − x + x + o(x4 ) − x + x + o(x2 ) 1 1 1
2. Au voisinage de 0 : f (x) = = 2 x32 x43  = 2 x3 x42 = − x + x2 + o(x2 ).
x ln(1 + x) x x − 2 + 3 + o(x3 ) 1 − 2 + 3 + o(x2 ) 2 12 24

Donc f est prolongeable par continuité en 0 en posant f (0) = 12 . Son prolongement est dérivable en 0 et f ′ (0) = − 12
1
.
On a un minimum local en 0.

−1 + h − ln h −1 + −1+h
ln h
Au voisinage de -1, avec x = −1 + h : f (−1 + h) = = ∼ 1.
(−1 + h) ln h −1 + h

Donc f est prolongeable par -1 en posant f (−1) = 1. Le taux d’accroissement au voisinage de -1 s’écrit
! continuité en 
1 −1 + −1+h

ln h 1 h−1 1 1
alors : −1 = · −h = − −−−→ −∞
h −1 + h h(h − 1) ln h h ln h h − 1 h→0+

f n’est pas dérivable en -1 (demi-tangente verticale).

A. Popier 75
Khôlles MPSI

1.10 Intégration
1.10.1 Enoncé
Inégalité de Jensen :

x 
1. Montrer que pour tout x ∈ R∗+ , ln x = inf∗ + ln a − 1 .
a∈R+ a
Z 1
2. Soient f et g : [0, 1] → R continues telles que f ⩾ 0, g > 0 et f (x) dx = 1. En utilisant la question précédente,
0
montrer que :
Z 1 Z 1
f (x) ln g(x) dx ⩽ ln f (x)g(x) dx
0 0

Solution

x
1. Soit x ∈ R∗+ . Définissons sur R∗+ l’application f par f (a) = + ln a − 1 qui, par somme est dérivable avec f ′ (a) =
a
a−x
. f présente donc un minimum absolu en x valant f (x) = ln x qui est donc la borne inf.
a2
g(x)
2. Comme g(x) > 0 pour tout x ∈ [0, 1], d’après la question 1, on a : ln g(x) ⩽ + ln a − 1 puis, comme f ⩾ 0 et par
a
compatibilité intégrale et ordre :
Z 1 Z 1 Z 1
1
f (x) ln g(x) dx ⩽ f (x)g(x) dx + (ln a − 1) f (x) dx
0 a 0 0
Z 1 Z 1
Par positivité de l’intégrale, f (x)g(x) dx > 0 car f g ⩾ 0 et ne peut être la fonction nulle car g > 0 et f (x) dx = 1.
Z 10 0

Il suffit alors de poser a = f (x)g(x) dx pour obtenir le résultat escompté.


0

1.10.2 Enoncé
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et f : [a, b] → R continue. Montrer que :
Z b Z b

f = | f | ⇔ ( f ⩾ 0 ou f ⩽ 0)
a a

Ce résultat subsiste-t-il pour les fonctions continues par morceaux ?

Solution

Z b Zb Z b

• ⇐ Si f ⩾ 0 alors par positivité de l’intégrale, f = f= | f | et si ⩽ 0 alors − f ⩾ 0.
a a a

• ⇒ Par somme et composée, | f | − f et | f | + f sont continues et donc intégrables sur [a, b] avec | f | − f ⩾ 0 et
| f | + f ⩾ 0. Par cas :

Z b Zb Z b Z b Z b

✠ f =
f alors f= | f | puis (| f | − f ) = 0 et donc | f | − f = 0 soit f ⩾ 0.
a a a a a

A. Popier 76
Khôlles MPSI

Z b Z b Z b Z b Z b

✠ f = −
f alors − f= | f | puis (| f | + f ) = 0 et donc | f | + f = 0 soit f ⩽ 0.
a a a a a

La continuité ne nous a servi qu’à prouver l’intégrabilité des fonctions. Si f est continues par morceaux, f , | f | −
f , f | f | + f restent intégrables. Le résultat subsiste.

1.10.3 Enoncé
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et f : [a, b] → R continue positive. Montrer que :
Z b
1/n
lim f (x)n dx = sup f (x)
n→+∞ a x∈[a,b]

Solution
Z b
1/n
n
Posons M = sup f (x) et soit (un )n∈N∗ la suite définie par un = f (x) dx . Notons que f étant continue sur
x∈[a,b] a
[a, b] fermé, il existe x0 ∈ [a, b], f (x0 ) = M. Comme pour tout x ∈ [a, b], 0 ⩽ f (x) ⩽ M, par compatibilité avec l’ordre,
un ⩽ M(b − a)1/n . Maintenant, f étant continue en x0 , ∀ε > 0, ∃ η > 0, ∀x ∈ [a, b], |x − x0 | < η ⇒ | f (x) − M| < ε.
L’implication pouvant s’écrire : x ∈ D =]x0 − η, x0 + η[∩[a, b] ⇒ f (x) > M − ε. Maintenant, par positivité de l’intégrale ( f
étant positive) et sa compatibilité avec l’ordre, il vient, car on peut choisir ε suffisamment petit pour avoir M − ε > 0 (vu
que M ⩾ 0 et si M = 0 alors f = 0 et le résultat est immédiat) :
Z b Z
f (x)n dx ⩾ f (x)n dx ⩾ (M − ε)n |D| ⇒ un ⩾ (M − ε)|D|1/n
a D

Ainsi, on a pour tout n ∈ N∗ , (M − ε)|D|1/n ⩽ un ⩽ M(b − a)1/n . Donc si (un ) admet une limite, il vient par comparaison,
M − ε ⩽ lim un ⩽ M pour tout ε > 0 d’où l’existence de la limite et lim un = M.
n→+∞ n→+∞

1.10.4 Enoncé
Z 1
Soit f : [0, 1] → R continue. Pour tout n ∈ N, on pose In = t n f (t) dt.
0

f (1)
1. On suppose ici f (1) ̸= 0. Montrer qu’alors In ∼ en supposant d’abord f de classe C 1 puis seulement continue
n
sur [0, 1].

2. On suppose ici f (1) = 0, f de classe C 1 et f ′ (1) ̸= 0. Donner un équivalent de In .

Solution

1. Si f est de classe C 1 , on peut faire une IPP :


1 Z 1 n+1
t n+1
Z 1  Z 1 n+1
t f (1) t
t n f (t) dt = f (t) − f ′ (t) dx = − f ′ (t) dx
0 n+1 0 0 n + 1 n + 1 0 n + 1

A. Popier 77
Khôlles MPSI

f ′ étant continue sur [0, 1] par hypothèse, on a | f ′ | ⩽ M ′ et


1
M′
Z 1 n+1 Z 1 n+1 Z 1 n+1
t n+2
  
t ′
t ′ ′ t ′ 1
0 n + 1 f (t) dx ⩽ 0 n + 1 | f (t)| dx ⩽ M 0 n + 1 dx = M (n + 1)(n + 2) = (n + 1)(n + 2) = o n

0
 
f (1) 1 f (1)
Ainsi In = +o et on a bien ( f (1) ̸= 0) : In ∼ .
n+1 n n
Maintenant, f étant continue, In est définie pour tout n et l’ensemble de départ étant fermé, il existe M > 0 ( f (1) ̸=
0), | f (t)| ⩽ M. En particulier, f est continue en 1 donc ∀ε > 0, ∃ η > 0, ∀t ∈ [0, 1], 1 − η < t < 1 ⇒ f (1) − ε <
f (t) < f (1) + ε. Par compatibilité avec l’ordre :
Z 1 Z 1 Z 1
f (1) − ε t n dt t n f (t) dt f (1) + ε t n dt
 
⩽ ⩽
1−η 1−η 1−η

qui devient :
Z 1−η  t n+1 1 Z 1−η Z 1 Z 1−η  t n+1 1
   
n n n n
t f (t) dt + f (1) − ε ⩽ t f (t) dt + t f (t) dt ⩽ t f (t) dt + f (1) + ε
0 n + 1 1−η 0 1−η 0 n + 1 1−η

donnant un premier encadrement de In :


Z 1−η
n
 1 − (1 − η)n+1 Z 1−η  1 − (1 − η)n+1
t f (t) dt + f (1) − ε ⩽ In ⩽ t n f (t) dt + f (1) + ε
0 n+1 0 n+1
On a d’une part :

(1 − η)n+1
Z 1−η Z 1−η Z 1−η  
n
n n
n n 1
| f (t)| ⩽ M ⇒ | f (t)|t ⩽ Mt ⇒
f (t)t dx ⩽
| f (t)|t dx ⩽ M t dx = M =o
0 0 0 n+1 n

1 − (1 − η)n+1
     
1 1 f (1) − ε 1 f (1) + ε 1
et d’autre part = +o d’où +o ⩽ In ⩽ +o pour tout ε > 0
n+1 n+1 n n+1 n n+1 n
f (1)
et comme n ∼ n + 1, on a bien : In ∼ .
n
Z 1 Z 1 n+1 Z 1
t −1
2. D’après la question 1, f (1) = 0 donne In = t n f (t) dt = − f ′ (t) dx = t n+1 f ′ (t) dt. Mais f ′ continue
0 0 n+1 n+1 0
f ′ (1) f ′ (1)
Z 1
et f ′ (1) ̸= 0 d’où t n+1 f ′ (t) dt ∼ puis : In ∼ − 2 .
0 n n

1.10.5 Enoncé
Z 1
1
Soit f : [0, 1] → R continue telle que f (x) dx = . Montrer que f admet un point fixe.
0 2

Solution
Z 1
1 1
f étant continue, g = f − x aussi et − = 0. Soit g = 0 et f = x avec une infinité de points fixes, soit
g(x) dx =
0 2 2
g ̸= 0. Alors g ne peut être strictement de signe constant sinon l’intégrale ne pourrait s’annuler. g s’annule donc au moins
une fois, d’où l’existence d’un point fixe.

A. Popier 78
Khôlles MPSI

1.10.6 Enoncé
Z 1 −xt 2
e
Pour tout x ∈ R, soit f (x) = √ dt.
0 1 + t2
u2 |u|
1. Montrer que : ∀u ∈ R, |eu − 1 − u| ⩽ e .
2
2. En déduire que pour tout x ∈ R et tout h ∈ [−1, 1] on a si h ̸= 0 :

f (x + h) − f (x) Z 1 t 2 e−xt 2 |h|
Z 1 4 (1−x)t 2
t e
+ √ dt ⩽ · √ dt

2

h 0 1+t 2 0 1 + t2

3. En déduire que f est dérivable sur R et donner une expression de sa dérivée.

Solution

1. Remarquons que par convexité de l’exponentielle, pour tout u, |eu − 1 − u| = eu − 1 − u et posons pour tout u ∈
u2 u2 u2
R+ , g(u) = eu − eu + 1 + u et k(u) = eu − e−u + 1 − u toutes deux de classe C ∞ . g′ (u) = ueu + eu − eu + 1
2 2 2
′′ u u2 u ′ ′ ′
et g (u) = 2ue + e ⩾ 0 sur R+ . Donc g croissante mais g (0) = 0 d’où g ⩾ 0 et g croissante avec g(0) = 0 puis
2
u2 u2
enfin g ⩾ 0. Ensuite k′ (u) = ueu + eu + e−u − 1 et k′′ (x) = eu + 2ueu + eu − e−u ⩾ 0 sur R+ . Donc k′ croissante
2 2
mais k′ (0) = 0 d’où k′ ⩾ 0 et k croissante avec k(0) = 0 puis en fin k ⩾ 0.

u2 |u|
Conclusion : ∀u ∈ R, |eu − 1 − u| ⩽ e .
2

2 2 h2t 4 |ht 2 | h2t 4 t 2


2. En posant u = −ht 2 , il vient : e−ht − 1 + ht 2 = |e−ht − 1 + ht 2 | ⩽ e ⩽ e car h ∈ [−1, 1]. On multiplie
2
2 2
e−xt
tous les membres par √ > 0 pour obtenir :
1 + t2
2 2 2 2
e−(x+h)t e−xt t 2 e−xt h2 t 4 e(1−x)t
0 ⩽ √ −√ +h· √ ⩽ · √
1 + t2 1 + t2 1 + t2 2 1 + t2
Par linéarité de l’intégrale et sa compatibilité avec l’ordre :
Z 1 −(x+h)t 2 Z 1 −xt 2 Z 1 2 −xt 2 Z 1 4 (1−x)t 2
e e t e h2 t e
0 ⩽ √ dt − √ dt + h √ dt ⩽ · √ dt
0 1 + t2 0 1 + t2 0 1 + t2 2 0 1 + t2
Le membre central étant positif, il est égal à sa valeur absolue. En divisant ensuite par |h| > 0, on obtient bien le
résultat escompté.

Z 1 2 −xt 2
f (x + h) − f (x) t e
3. En faisant tendre h vers 0 dans l’inégalité précédente, on obtient : lim =− √ dt ∈ R pour
h→0 h 0 1 + t2
Z 1 2 −xt 2
t e
tout x. Donc f dérivable sur R et f ′ (x) = − √ dt .
0 1 + t2

A. Popier 79
Khôlles MPSI

1.10.7 Enoncé
Z x2
dt 1 t
Etudier la fonction φ (x) = . Pour l’étude en 1, on pourra utiliser : = .
x lnt lnt t lnt

Solution

1
ln est défini sur R∗+ et φ est définie pour 1 ∈/ [x, x2 ], soit x ∈ R∗+ \ {1}. continue sur ]0, 1[ et ]1, +∞[. Sur ces
lnt
2x 1 x−1
intervalles, on a φ ′ (x) = − = > 0 sur R∗+ \ {1}.
ln x2 ln x ln x

x2 − x x2 − x
• Au voisinage de 0+ , on a 0 < x2 ⩽ t ⩽ x < 1 soit ⩽ φ (x) ⩽ d’où lim φ (x) = 0 ce qui permet de prolonger
ln x 2 ln x x→0
φ par continuité en 0 en posant φ (0) = 0. De plus, comme lim φ ′ (x) = 0, d’après le théorème de la limite de la dérivée
x→0
φ est dérivable en 0 et φ ′ (0) = 0.

x t x2
• Au voisinage de 1− , on a 0 < x2 ⩽ t ⩽ x < 1 et t lnt < 0 d’où ⩽ ⩽ .
t lnt t lnt t lnt
x t x2
Au voisinage de 1+ , on a 1 < x ⩽ t ⩽ x2 et t lnt > 0 d’où ⩽ ⩽ également.
t lnt t lnt t lnt
Par compatibilité avec l’ordre :
Z x2 Z x2
dt 2 dt
x ⩽ φ (x) ⩽ x
x t lnt x t lnt
Z x2
dt 2
= [ln | lnt|]xx = ln | ln x2 | − ln | ln x| = ln 2 et par comparaison, lim φ (x) = ln 2 ce qui permet de prolonger φ
x t lnt x→1
par continuité en 1 en posant φ (1) = ln 2.

h
Ensuite φ ′ (1 + h) = ∼ 1 d’où lim φ ′ (x) = 1. D’après le théorème de la limite de la dérivée φ est dérivable
ln(1 + h) x→1
en 1 et φ ′ (1) = 1.

Z x2
" #x2
dt 3t 2/3 3 4/3
x1/3 x − x2/3

• Au voisinage de +∞, on a > ln x et par compatibilité avec l’ordre φ (x) ⩾ = =
x t 1/3 2 2
x
φ (x) 3 1/3
⩾ x − x−1/3 −−−−→ +∞ soit une branche infinie dans la

d’où par comparaison lim φ (x) = +∞. Enfin,
x→+∞ x 2 x→+∞
direction Oy.

Conclusion : En posant φ (0) = 0, φ ′ (0) = 0, φ (1) = ln 2, φ ′ (1) = 1, φ est strictement croissante et de classe C 1 sur
R+ avec une branche infinie dans la direction Oy en +∞.

1.10.8 Enoncé
Soit f une fonction continue sur [a, b] telle que ∀x ∈ [a, b], f (a + b − x) = f (x).

Z b Z b
1. Calculer J = x f (x) dx en fonction de I = f (x) dx.
a a

x sin x
Z π
2. Application : Calculer J ′ = dx.
0 1 + cos2 x

A. Popier 80
Khôlles MPSI

Solution

Z b
a+b
1. Avec le changement de variable u = a + b − x, on a J = (a + b − u) f (u) du = (a + b)I − J d’où J = I .
a 2
Z 1
sin x sin x du
Z π Z π
2. Posons I ′ = 2
dx et u = cos x qui est injectif sur [0, π]. On écrit donc I ′ = dx = =
0 1 + cos x 0 1 + cos2 x −1 1 + u
2

π π2
[Arctan u]1−1 = qui donne d’après la question 1 : J ′ = .
2 4

1.10.9 Enoncé
Z e
On considère la suite (In ) définie par In = lnn x dx.
1

1. Montrer que la suite (In ) est convergente.

2. Etablir une formule de récurrence liant In et In−1 .

3. Trouver un équivalent de In quand n tend vers +∞.

Solution

n
Z que 1 ⩽ x ⩽ e on a 0 ⩽ ln x ⩽ 1 et par compatibilité avec l’ordre, 0 ⩽ In ⩽ e − 1.
1. Pour tout x tel
e
In+1 − In = lnn x(ln x − 1) dx avec sur [1, e], lnn x ⩾ 0 et ln x − 1 ⩽ 0 d’où par positivité de l’intégrale, In+1 − In ⩽ 0.
1
La suite est décroissante minorée. D’après le théorème de la convergence monotone, elle converge.

2. lnn x étant pour tout n ∈ N∗ de classe C 1 sur [1, e], on peut intégrer par parties :
Z e Z e
In = lnn x dx = [x lnn x]e1 − n lnn−1 x dx = e − nIn−1
1 1

In e
3. On sait d’après la question 1 que lim In = l ∈ [0, e − 1]. Supposons que l ̸= 0. On a In = e − nIn−1 ⇒
+ In−1 =
n→+∞ n  n
In e In 1
mais lim + In−1 = l ̸= 0 et lim = 0. Absurde. Donc lim In = 0 et on a alors =o . Ainsi,
n→+∞ n n→+∞ n n→+∞ n n
e In e e e e e
In−1 = − = + o ∼ ∼ et In ∼ .
n n n n n n−1 n

1.10.10 Enoncé
Soit f une fonction dérivable strictement croissante sur [0, a] telle que f (0) = 0. Soit g la fonction réciproque de f sur
[0, f (a)].

A. Popier 81
Khôlles MPSI

Z x Z f (x)
1. On pose H(x) = f (t) dt + g(t) dt. Montrer que H est dérivable, calculer H ′ , en déduire H.
0 0
 Z u Z v
0⩽u⩽a
2. Soient u et v deux réels tels que . Montrer que uv ⩽ f (t) dt + g(t) dt.
0 ⩽ v ⩽ f (a) 0 0
Distinguer trois cas selon la valeur relative de v par rapport à f (u).

Solution

1. f et g sont donc continues et par conséquent admettent des primitives sur les intervalles précisés notées respectivement
F et G. Ainsi H(x) = F(x) − F(0) + G ◦ f (x) − G(0) qui est donc dérivable en tant que somme et composée de
fonctions dérivables.
Z On a donc H ′ (x)Z = f (x) + g ◦ f (x). f ′ (x) = f (x) + x f ′ (x) car g = f −1 . En remarquant que
H(0) = 0 et que x f ′ (x) dx = x f (x) − f (x) dx = x f (x) − F(x) on obtient H(x) = x f (x) .

Z u Z v Z u Z f (u) Z v Z v
2. On a donc f (t) dt + g(t) dt = f (t) dt + g(t) dt + g(t) dt = u f (u) + g(t) dt. Par cas :
0 0 0 0 f (u) f (u)

• f (u) ⩽ v Pour f (u) ⩽Z t ⩽ v, f étant croissante, g également, on a g ◦ f (u) = u ⩽ g(t) ⩽ g(v). Par compatibilité
v
avec l’ordre : u f (u) + g(t) dt ⩾ u f (u) + u(v − f (u)) = uv.
f (u)

• f (u) ⩾ v Pour v ⩽ t ⩽ f (u), on a par croissance de g, g(v) ⩽ g(t) ⩽ g ◦ f (u) = u. Par compatibilité avec l’ordre
Z f (u)
: u f (u) − g(t) dt ⩾ u f (u) − u( f (u) − v) = uv.
v

Z u Z v
Conclusion : uv ⩽ f (t) dt + g(t) dt .
0 0

1.10.11 Enoncé
Soient λ > 0 et f : R → R de classe C 2 avec f ′ (0) = 0 et pour tout t, f ′′ (t) ⩾ λ . Montrer que pour tout a de R :
Z a r
ei f (t) dt
2
⩽ 2
0 λ

On pourra introduire x ∈ ]0, a[, couper l’intégrale en deux, puis faire une intégration par parties dans le second morceau
en multipliant i f ′ (t) au numérateur et au dénominateur.

En déduire que si g : [b, c] → R est de classe C 2 avec g′′ (t) ⩾ λ , alors :


Z c r
ig(t) 2
e dt ⩽ 4
b λ

Solution

A. Popier 82
Khôlles MPSI

Remarquons que si f vérifie les hypothèses, alors t 7→ Z fa(−t) aussi.


Z On peut donc supposer a > r 0 quitte à effectuer
a 2
le changement de variable u = −t. Maintenant, comme ei f (t) dt ⩽ |ei f (t) | dt = a, si 0 ⩽ a ⩽ 2

, le résultat est
r 0 0 λ
2
immédiat. On suppose donc a ⩾ 2 . Soit x ∈ ]0, a[. Alors :
λ
Z a ′
" #a Z
Z a Z x
i f (t)e i f (t) Z x
e i f (t) a f ′′ (t)ei f (t)
ei f (t) dt = ei f (t) dt + dt = e i f (t)
dt + + dt
0 0 x i f ′ (t) 0 i f ′ (t) x i f ′2 (t)
x

Avec l’inégalité triangulaire, il vient :



Z a Z x ei f (a) ei f (x) Z a f ′′ (t)ei f (t) Z a ′′
ei f (t) dt ⩽ |ei f (t) | dt + ′ + ′ +
1 1 f (t) dt

dt ⩽ x+ ′ + ′ +

i f (a) i f (x) ′2 ′2
x i f (t) f (a) f (x) f (t)
0 0 x

Z a ′′  a Z a
f (t) 1 1 1 (t) 2
f ′′ i f

Mais > 0 par hypothèse. Donc dt = − = ′ − ′ puis e dt ⩽ x + ′ . Comme
′2 ′
x fZ (t) f (t) x f (x) f (a) 0 f (x)

x
f ′′ (t) ⩾ λ , par compatibilité avec l’ordre, f ′′ (t) dt = f ′ (x) ⩾ λ x.
r 0r r ! r
Z a
i f (t)
2 2 λ 2 1 2 a
Finalement, e dt ⩽ x + = ·x+ · qui est minimum pour x = ⩽ qui est bien dans ]0, x[.
0 λx λ 2 λ x λ 2
Z a r
2
Ainsi : ei f (t) dt ⩽ 2

.
0 λ
Prolongeons maintenant g sur [c, +∞[ par un polynôme du second degré tel que le raccord soit C 2 . Son coefficient
dominant est donc g′′ (c) ⩾ λ . Idem sur ] − ∞, b]. On obtient alors une nouvelle application, toujours notée g, de classe C 2 ,
Z x
vérifiant sur R g′′ (t) ⩾ λ . Ainsi pour x ⩾ 0 par croissance de l’intégrale g′′ (t) dt ⩾ λ x, ie. g′ (x) ⩾ λ x + g′ (0). De même,
Z 0 0

pour x ⩽ 0, g′′ (t) dt ⩾ −λ x, ie. g′ (x) ⩽ λ x + g′ (0). Par comparaison, il vient lim g′ (x) = −∞ et lim g′ (x) = +∞. Or
x x→−∞ x→+∞
g′ est continue strictement croissante (g′′ > 0) donc d’après le théorème de la bijection, il existe un unique réel α tel que
Z β Z β −α
(u=t−α)
g′ (α)= 0. Soit maintenant β ∈ R. Comme e dt = ig(t)
eig(u+α) du avec g(u + α) vérifiant les hypothèses de la
r α 0
2
Z β
question initiale, on a eig(t) dt ⩽ 2 pour tout réel β . Il vient alors :
α λ
Z c Z b Z c r
ig(t)
eig(t) dt + eig(t) dt
2
e dt ⩽ ⩽ 4
b α α λ

A. Popier 83
Khôlles MPSI

1.11 Calcul intégral


1.11.1 Enoncé
Calculer les primitives des fonctions suivantes en précisant leur domaine de validité.

1 sin x
r
• x2 ex sin x • √ • x−1
x + x1/3 1 + cos3 x x+
x+1

x2 − 1
1 tan x 1
• √ √ • • 1
x( x + 1 + x) 1 + sin2 x sh 4 x.ch x • √
x + 1 − x2

Solution

• D = R. On simplifie en remarquant que x2 ex sin x = Im x2 e(1+i)x . On recherche alors une primitive de x2 e(1+i)x qui

2 (1+i)x . Comme Z ′ (x) = (2ax + b)e(1+i)x + (1 + i)(ax2 + bx + c)e(1+i)x on
Z(x) = (ax + bx + c)e
est donc de la forme
 a = 12 − i 12

 (1 + i)a =1
aboutit au système 2a + (1 + i)b = 0 dont la solution est b=i d’où :
1 1
b + (1 + i)c = 0 c = −2 −i2
 

 2
(x − 1)2
    
1 2 1 1 2 1 x −1
Z
2 x x x
x e sin x dx = x − sin x.e + − x + x − cos x.e +C = sin x − cos x ex +C
2 2 2 2 2 2

√ √ √
1 x + 1 − x x+1 1
• D = R∗+ √ √ = = −√
x( x + 1 + x) √ x x x
√ Z
x+1
Z
2
Avec u = x + 1 il vient dx = 2 + 2 du = 2u + ln |u − 1| − ln |u + 1| +C d’où :
x u −1

Z
dx √ x+1−1 √
√ √ = 2 x + 1 + ln √ − 2 x +C
x( x + 1 − x) x+1+1

• D = R∗+ . Avec u = x1/6 et dx = 6x5/6 du il vient :

dx u3 1 √
Z Z Z
√ =6 du = 6 u2 − u + 1 − du = 2 x − 3x1/3 + 6x1/6 − 6 ln(1 + x1/6 ) +C
x + x1/3 u+1 u+1

S  π 
• D= − 2 + kπ, π2 + kπ . Les règles de Bioche font poser u = cos x d’où :
k∈Z

tan x du −1 1 1
Z Z Z
dx = = + √ + √ du
1 + sin2 x u(u2 − 2) 2u 4(u − 2) 4(u + 2)
1 cos2 x − 2 1 1 + sin2 x

= ln +C(k) = ln +C(k)
4 cos2 x 4 cos2 x

A. Popier 84
Khôlles MPSI

sin x du
Z Z
](2k − 1)π, (2k + 1)π[. Les règles de Bioche font poser u = cos x d’où :
dx = −
S
• D= du.
k∈Z 1 + cos3 x u3 + 1
1 1 1 1 −u + 2 1 1 1 2u − 1 1 1
Ensuite, = · + · 2 = · − · 2 + · d’où :
1+u 3 3 u+1 3 u −u+1 3 u+1 6 u −u+1 2 u− 1 2 + 3

2 4

sin x 1 1 1 2 cos x − 1
Z
3
dx = − ln(1 + cos x) + ln(cos2 x − cos x + 1) − √ Arctan √ +C(k)
1 + cos x 3 6 3 3

1 du
Z Z
• D = R∗ . Les règles de Bioche font poser u = sh x d’où
4
dx = .
sh x.ch x u (u2 + 1)
4
1 1 1 1 1 1 1
Z
Ensuite, 4 2 =− 2 + 4 + 2 d’où 4
dx = − + Arctan (sh x) +C(x)
u (u + 1) u u u +1 sh x.ch x sh x 3sh 3 x

1 + u2 (1 − u2 )2
r r
x−1 1 x+1
• D =] − ∞, −1[∪]1, +∞[. Avec u = , on a x = 2
et du = dx = dx il vient :
x+1 1−u (x + 1)2 x−1 4u
r
x−1
Z x+
1 + u2 (1 − u2 )2
Z  
4u 1 2u
Z
x+1
dx = + u · · du = 1+ + du
x2 − 1 1 − u2 4u2 (1 − u2 )2 u 1 − u2
r r
x−1 1 x−1 2 x−1 1
= + ln − ln + K(x) = + ln |x2 − 1| +C(x)
x+1 2 x+1 |x + 1| x+1 2

dx 1 cos u
h h i i Z Z
• D = − 1, − √12 ∪ − √12 , 1 . Avec u = Arcsin x et du = √ : √ dx = du car
h i 1−x 2 x+ 1−x 2 sin u + cos u
u ∈ − π2 , π2 donc cos u ⩾ 0. Règles de Bioche : on pose t = tan u. D’où :

1 dt 1 t −1
Z Z Z
√ dx = = − dt
x + 1 − x2 (t + 1)(t 2 + 1) 2(t + 1) 2(t 2 + 1)
1 1  1
= ln tan(Arcsin x) + 1 + ln cos2 (Arcsin x) + Arcsin x +C(x)
2 4 2
1 p 1
= ln x + 1 − x2 + Arcsin x +C(x)

2 2

1.11.2 Enoncé
Z bp
Calculer l’intégrale (x − a)(b − x) dx avec a et b réels.
a

Solution
 2 2 − 4ab 2
  2 !
a + b (a + b) (b − a) 2 a + b
(x − a)(b − x) = −x2 + (a + b)x − ab = − x − + = 1− x−
2 4 4 b−a 2
(b − a)2 1p
  Z bp
2 a+b
Z
On a de plus a ⩽ x ⩽ b ainsi avec u = x− on obtient (x − a)(b − x) dx = 1 − u2 du.
b−a 2 a 4 −1
Maintenant, avec u = sint :

(b − a)2 π/2 2 (b − a)2 π/2


Z bp  π/2
1
Z Z
π
(x − a)(b − x) dx = cos t dt = 1 + cos 2t dt = t + sin 2t = (b − a)2 ·
a 2 0 4 0 2 0 8

A. Popier 85
Khôlles MPSI

1.11.3 Enoncé
1
Trouver une primitive de .
sin x

Solution

Suivant les règles de Bioche, on pose u = cos x d’où :



dx du 1 1 1 1 − cos x
Z Z Z
= = − du = ln
sin x u2 − 1 2(u − 1) 2(u + 1) 2 1 + cos x

1.11.4 Enoncé
1
Trouver une primitive de .
x(x + 1)...(x + n)

Solution
n  
1 ak 1 k 1 1 k n
=∑ avec ak = n = (−1) = (−1) d’où :
x(x + 1)...(x + n) k=0 x+k ∏i=0 (i − k) k!(n − k)! n! k
i̸=k

1 n
 
dx k n
Z
= ∑ (−1) k ln |x + k|
x(x + 1)...(x + n) n! k=0

1.11.5 Enoncé
 1/n
(2n)!
Calculer lim .
n→+∞ n! nn

Solution
!
2n n
1 2n
Z 2
1 (2n)! 1 k (Riemann)
Soit un = ln = ∑ ln k − ∑ ln k − n ln n = ∑ ln −−−−−→ ln x dx = [x ln x − x]21 = 2 ln 2 − 1.
n n! nn n k=1 k=1 n k=n+1 n n→+∞ 1
 1/n
(2n)! 4
En passant à l’exponentielle : lim = .
n→+∞ n! nn e

1.11.6 Enoncé
Pour x > 0, soient :

1 sin u
Z π/2 Z π/2
I1 (x) = du et I2 (x) = du
0 x cos u + sin2 u
2 2 0 x2 cos2 u + sin2 u

A. Popier 86
Khôlles MPSI

π
et on donne I1 (x) = .
2x

1
1. Calculer I2 (x). On distinguera le cas 0 < x < 1 où l’on pourra poser a = √ , du cas x ⩾ 1.
1 − x2

2. Donner un équivalent de I2 (x) en 0+ .

u
Z π/2
3. Soit f définie de R∗+ dans R par f (x) = x du.
0 x2 cos2 u + sin2 u
(a) Montrer que x 7→ f (x) + f (1/x) est constante sur R∗+ et préciser la valeur de cette constante.
π
(b) Montrer que ∀u ∈ [0, π/2], u ⩽ 2 sin u.
(c) En déduire les limites de f en 0+ et en +∞.

Solution

1. Par cas :

• 0<x<1 D’après les règles de Bioche, on pose t = cos u d’où :



t i1 a 1 + a1
Z 1 Z 1
dt dt h 1 1 + 1 − x2
I2 (x) = dt = a2 dt = a Argth = ln = √ ln √
0 (x − 1)t 2 + 1
2
0 a2 − t 2 a 0 2 1 − a1 2 1 − x2 1 − 1 − x2

Z π/2
• x=1 I2 (1) = sin u du = 1
0
√x2 −1 √
Z 1 √ Arctan x2 − 1

dt Arctan y
• x>1 I2 (x) = dt Avec y = x2 − 1.t : I2 = √ = √ .
0 (x − 1)t 2 + 1
2
x2 − 1 0 x2 − 1
√ 2
1 + 1 − x2 2 − x + o(x2 )
 
4 4 1 4
= x2 2

2. Au voisinage de 0, on a ϕ(x) = √ ∼ 2 soit ϕ(x) = 2 + o 2 = 2 1 + o(1) d’où
1 − 1 − x2 2 x x x x
2 + o(x )
 1 1
ln ϕ(x) = −2 ln x + ln 4 + ln 1 + o(1) =0+ −2 ln x + o(ln x). Ainsi, ln ϕ(x) ∼ −2 ln x et comme √ ∼ on
2 1−x 2 2
obtient I2 (x) ∼0+ − ln x .

1 x2 u (u= π2 −t ) π π2
Z π/2
3. (a) f (1/x) = du = x I1 (x) − f (x) d’où f (x) + f (1/x) = .
x 0 cos2 u + x2 sin2 u 2 4
(b) Soit sur [0, π/2], g(x) = π
2 sin x − x dérivable. g′ (x) = π
2 cos x ⩾ 0 donc croissante avec g(0) = 0 d’où g ⩾ 0 et
le résultat.
(c) L’inégalité 0 ⩽ u ⩽ π2 sin u étant vraie sur [0, π/2], par compatibilité avec l’ordre, on a 0 ⩽ f (x) ⩽ π2 x I2 (x).
2
Or π2 x I2 (x) ∼0+ − π2 x ln x donc lim+ f (x) = 0 . Mais on a également 0 ⩽ π4 − f (1/x) ⩽ π2 x I2 (x) et donc
x→0

π2
lim f (x) = .
x→+∞ 4

A. Popier 87
Khôlles MPSI

1.11.7 Enoncé
Soit F = f ∈ C 1 [0, 1], R , f (0) = 0, f (1) = 1 .
 

1
fn (x) = nx(2 − nx)ex−1 si x ⩽

1. Pour n ∈ N∗ on définit fn sur [0, 1] par : n
1 .
fn (x) = ex−1 si x > n

(a) Vérifier que fn ∈ F.


Z 1
fn (t) − fn′ (t) dt = 1 .

(b) Montrer que lim
n→+∞ 0 e

2. Soient f ∈ F et g = f ′ − f .
Z t 1
Z 
−u ′
1
Vérifier que ∀t ∈ [0, 1], f (t) = et g(u)e du et en déduire que inf f (t) − f (t) dt = .
0 f ∈F 0 e

Solution

1
1. (a) Par produit, fn est de classe C ∞ sur [0, 1/n] et sur ]1/n, 1]. Ensuite lim + ex−1 = e n −1 = fn (1/n) donc
x→( 1n )
1
fn continue sur [0, 1]. Pour x ⩽ 1
n on a fn′ (x) = (2n − 2n2 x + 2nx − n2 x2 )ex−1 d’où fn′ (1/n) = e n −1 . Or
1
lim + fn′ (x) = e n −1 = fn′ (1/n). Donc d’après le théorème de la limite de la dérivée, fn est dérivable et fn′
x→( 1n )
continue en 1/n. On a de plus trivialement pour tout n ⩾ 1, fn (0) = 0 et pour tout n ⩾ 2, fn (1) = 1 puis
f1 (1) = 1. fn ∈ F .

(b)
Z 1 Z 1/n Z 1/n
fn (t) − fn′ (t) dt = fn (t) − fn′ (t) dt = 2n(1 − nx)ex−1 dx

0 0 0
1/n  1/n 2n 2n2 1 2n2
= 2n(1 − nx)ex−1 0 + 2n2 ex−1 0 = − +

en −
e e  e
2n2
 
1 1 1 1 1
= 1+ + 2 +o 2 −1− = + o(1)
e n 2n n n e
Z 1
fn (t) − fn′ (t) dt = 1 .

lim
n→+∞ 0 e
Z t 
d −t
 ′ −t −t −t d −u
2. f (t)e = f (t)e − f (t)e = g(t)e = g(u)e du (g est continue). Les deux quantités entre crochets
dt dt 0
diffèrent donc d’une constante sur l’intervalle [0, 1]. S’annulant toutes deux en 0, elles sont égales d’où le résultat.
Ensuite : Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
f (t) − f ′ (t) dt = g(t) dt ⩾ g(t) e−t dt ⩾ g(t)e−t dt = f (1)e−1 = 1

0 0 0
0 e
1
La quantité est minorée par . Ainsi, l’ensemble considéré étant non vide (il contient f1 ), il admet bien une borne
e
1
inférieure. Reste à montrer que est le plus grand des minorants.
e Z 1
fn (t) − fn′ (t) dt = 1 . Ainsi, ∀ε > 0, N ∈ N∗ , n ⩾ ∃ N ⇒

On sait que fn ∈ F pour tout n ⩾ 1 et que lim
Z 1 Z 1
n→+∞ 0 e
1 1 1
fn (t) − fn′ (t) dt − < ε ⇒ fn (t) − fn′ (t) dt < + ε. Donc est bien la borne inférieure.

0 e 0 e e

A. Popier 88
Khôlles MPSI

1.11.8 Enoncé
Convergence simple.

1. Pour tout n ∈ N∗ , soit fn : [0, 1] → R affine sur 0, 2n


 1   1 1 1
 1

et 2n , n , telle que fn (0) = fn n = 0, fn 2n = n et nulle sur
1  Z 1
n , 1 . Vérifier que f n est continue sur [0, 1] et donner la valeur de fn (x) dx.
0

2. Que penser de l’énoncé suivant :

“ Soit ( fn ) une suite de fonctions continues sur [a, b] (a < b) telle que pour tout x ∈ [a, b], lim fn (x) = f (x). Si f est
n→+∞
Z b Z b
continue sur [a, b], alors lim fn (x) dx = f (x) dx. ”
n→+∞ a a

Solution

1
1. Etant affine par morceaux, fn est continue sur chacun des fermés qui s’intersectent en 2n et en n1 . Ces deux valeurs ne
pouvant avoir qu’une seule image chacune, fn est continue sur [0, 1].
Z 1 Z 1
1 2n 1
fn est nulle au-delà de et par symétrie, on a fn (x) dx = 2 fn (x) dx = (aire d’un triangle).
n 0 0 2

1
2. Pour la suite de fonctions de la question 1, calculons pour tout x ∈ [0, 1], lim fn (x). ∀x ∈]0, 1], ∃ N ∈ N∗ ,
⩽x
n→+∞ N
donc ∀x ∈ ]0, 1], n ⩾ N ⇒ fn (x) = 0 d’où lim fn (x) = 0. Comme par hypothèse, fn (0) = 0 pour tout n ∈ N∗ ,
n→+∞
on a lim fn (0) = 0 pour tout x ∈ [0, 1]. On dispose donc d’une suite de fonctions qui d’après la question 1 sont
n→+∞
continues sur [0, 1], qui converge vers la fonction nulle, qui est bien continue sur [0, 1]. Cependant, on a vu que
Z 1 Z 1
1
lim fn (x) dx = alors que f (x) dx = 0 car f = 0. L’énoncé est donc faux.
n→+∞ 0 2 0

A. Popier 89
Khôlles MPSI

1.12 Formule de Taylor, fonctions convexes


1.12.1 Enoncé

 C sur [0, 1]. En utilisant


Soit f declasse 2 l’inégalité de Taylor-Lagrange, étudier la suite de terme général
n 2 n 
k2

k
un = ∑ f . En déduire l’étude de vn = ∏ 1 + 3 .
k=1 n3 k=1 n

Solution

f étant de classe C 2 sur [0, 1], il existe un réel M, | f ′′ | ⩽ M et on peut écrire d’après l’inégalité de Taylor-Lagrange
x2 k2
| f (x) − f (0) − f ′ (0)x| ⩽ M . Comme 0 ⩽ k ⩽ n, 3 ∈ [0, 1] :
2 n
 2 2
4
f k − f (0) − f ′ (0) k ⩽ M k
1
3 3 6
⩽ M 2
n n 2n 2n
Puis en sommant de 0 à n :
n
k2 f ′ (0) n 2
 
1 1
−M ⩽ ∑f − n f (0) − ∑k ⩽ M
2n k=1 n3 n3 k=1 2n

qui devient :
1 n(n + 1)(2n + 1) 1
−M ⩽ un − n f (0) − f ′ (0) ⩽ M
2n 6n3 2n
1 ′ n(n + 1)(2n + 1)
Conclusion : Si f (0) = 0 alors lim un = f (0) par comparaison. Sinon lim n f (0) + f ′ (0) = ∞ et (un )
n→+∞ 3 n→+∞ 6n3
1
diverge vu que lim M = 0.
n→+∞ 2n
n
k2
 
Maintenant, ln vn = ∑ ln 1 + 3 et en posant f (x) = ln(1 + x) qui est bien de classe C 2 sur [0, 1]. Comme de plus
k=1 n
1
f (0) = 0 on sait donc que lim ln vn = car f ′ (0) = 1 et lim vn = e1/3 .
n→+∞ 3 n→+∞

1.12.2 Enoncé
Soit f : R → R de classe C 2 telle que f et f ′′ soient bornées sur R.

1. Montrer en utilisant l’inégalité de Taylor-Lagrange appliquée aux points x + t et x puis x − t et x qu’on a :


1 t
∀x ∈ R, ∀t ∈ R∗+ , | f ′ (x)| ⩽ M0 + M2
t 2
avec M0 = sup| f | et M2 = sup| f ′′ |.
R R


2. En déduire que f ′ est aussi bornée sur R et qu’en posant M1 = sup| f ′ | on a l’inégalité M1 ⩽ 2M0 M2 .
R

Solution

1. D’après Taylor-Lagrange, on a :

A. Popier 90
Khôlles MPSI

′′ ′′

 ∃ζ+ ∈]x, x + t[, f (x + t) = f (x) + f ′ (x)t + f (ζ+ ) t 2 ⇒ f ′ (x)t = f (x + t) − f (x) − f (ζ+ ) t 2

2
′′ (ζ )
2
′′ (ζ )

 ∃ζ− ∈]x − t, x[, f (x − t) = f (x) − f (x)t + f − 2 ′ f − 2
t ⇒ f (x)t = f (x) − f (x − t) + t

2 2

D’où :
f ′′ (ζ+ ) 2 f ′′ (ζ− ) 2


t ⩽ 2M0 + M2t 2

|2 f (x)t| = f (x + t) − f (x − t) −
t +
2 2

1 t
puis finalement : | f ′ (x)| ⩽ M0 + M2 .
t 2
r r  r
1 t M2 2M0 1 M0 M2
2. t = 1 montre que f′
est bien bornée sur R. On a ensuite M0 + M2 = t+ .
t 2 2M0 M2 t 2
1 1 1 t √
Or x 7→ kt + , k ̸= 0 est une fonction de t admettant sur R∗+ 2 pour minimum en d’où M0 + M2 = 2M0 M2
r kt k t 2
2M0
en t = .
M2
1 t
Maintenant comme M1 = sup| f ′ |, ∀ε > 0, ∃ x ∈ R, | f ′ (x)| ⩾ M1 − ε ⇒ M1 ⩽ | f ′ (x)| + ε ⩽ M0 + M2 + ε. En
R t 2

r
2M0 p
t= cela donne M1 ⩽ 2M0 M2 + ε pour tout ε > 0, d’où M1 ⩽ 2M0 M2 .
M2

1.12.3 Enoncé
Soit I un intervalle
 et f : I → R continue. On suppose que pour tout a et tout b dans I, il existe t ∈ ]0, 1[ tel que
f ta + (1 − t)b ⩽ t f (a) + (1 − t) f (b). Montrer que f est convexe.

Solution

Il faut vérifier que f est sous toutes ses cordes. Par l’absurde : Supposons qu’il existe c ∈ I tel que le point d’abscisse
c soit strictement au-dessus d’une certaine corde définie par les points d’abscisses notées a et b avec a < b. Par hypothèse,
il existe d ∈ ]a, b[ tel que le point d’abscisse d soit sous cette corde. Soit g : [a, b] → R cette corde et h = f − g. Alors
h(a) = h(b) = 0 et h continue sur [a, b]. Or h(d) ⩽ 0 < h(c) donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe
α ∈ [d, c[, h(α) = 0 car on peut supposer sans perte de généralité que d < c. Considérons A = {x ∈ [d, c[, h(x) = 0}. Cet
ensemble étant non vide (il contient α) et majoré (par c), il admet une borne supérieure s qui ne peut être c car h étant
continue, on aurait h(c) = 0. Absurde. Ainsi, ∀x ∈ [s, c], h(x) > 0. Absurde : Par hypothèse, ∃ β ∈ [s, c], h(β ) ⩽ 0.

Conclusion : f est au-dessus de toutes ses cordes, ie. f est convexe.

1.12.4 Enoncé
1 Z 1
Z 
Soit φ une fonction convexe sur R et f continue. Montrer que : φ f ⩽ φ ◦ f.
0 0

Solution

A. Popier 91
Khôlles MPSI

1 n−1
Z 1 
k
f est continue donc intégrable et on a la somme de Riemmann : f (x) dx = lim ∑ f . Par convexité, φ
0 n→+∞ n n
" k=0
 #
1 n−1 1 n−1
 
k k
est continue et l’inégalité de Jensen nous donne : φ ∑ f ⩽ ∑φ◦f . La composée φ ◦ f est également
n k=0 n n k=0 n
continue" et par conséquent
# intégrable au sens de Riemann. Par composition des limites et continuité de φ ,
n−1  
1 n−1
Z 1    Z1
1 k k
lim φ ∑ nf = φ f et on a la limite de la somme de Riemann : lim ∑ φ ◦ f = φ ◦ f d’où
n→+∞ n k=0 0 n→+∞ n k=0 n 0
le résultat grâce au théorème de comparaison.

1.12.5 Enoncé
1 1 x p yq
Soient p, q > 1 tels que + = 1. Pour x, y ∈ R+ , montrer que : xy ⩽ + . En déduire que pour deux fonctions réelles
p q p q
Z Z 1p Z q1
continues positives, f g ⩽ fp gq .

Solution

Si x ou y est nul, le résultat est immédiat. On peut donc supposer qu’il existe (a, b) ∈ R2 tel que x = ea et y = eb . Ainsi
  x p yq
xy = exp 1p ap + 1q bq et + = 1p eap + 1q ebp . Or l’exponentielle est convexe sur R donc d’après l’inégalité de Jensen,
  p q
1 1 1 ap 1 bp
exp p ap + q bq ⩽ p e + q e d’où le résultat.
f (x) g(x)
Si f = 0 ou g = 0 le résultat est immédiat. Sinon, on applique avec x = et y = ( f et g sont continues
∥ f ∥p ∥g∥q
1 fp 1 gq
 
positives) qui mène à f g ⩽ ∥ f ∥ p ∥g∥q p + puis par croissance et linéarité de l’intégrale :
p ∥ f ∥ p q ∥g∥qq
    Z 1p Z 1q
1 1 1 1 1 1
Z Z Z
fg ⩽ ∥ f ∥ p ∥g∥q fp+ gq = ∥ f ∥ p ∥g∥q + = fp gq
p ∥ f ∥ pp q ∥g∥qq p q

1.12.6 Enoncé
x+y p
 
a  x p b  y p
Soient (x, y) ∈ R2+
et p ⩾ 0. Montrer que : ⩽ + . En déduire que pour deux fonctions
a+b a+b a a+b b
Z 1
p Z 1
p Z p 1

continues positives, ( f + g) p ⩽ fp + gp .

Solution
 p p

x y x+y a b a  x p b  y p a b
Avec u = et v = , on a = u+ v et + = up + v p.
a b a+b a+b a+b a+b a a+b b  a+b a +b
p
a b
La fonction x 7→ x p étant convexe sur R+ pour p ⩾ 1, l’inégalité de Jensen nous donne alors u+ v ⩽
a+b a+b
a p b p
u + v d’où le résultat.
a+b a+b

A. Popier 92
Khôlles MPSI

En posant maintenant x = f (x), y = g(x), a = ∥ f ∥ p , b = ∥g∥ p ( f et g sont continues positives). Il vient alors :
 p  p  p
f +g ∥ f ∥p f ∥g∥ p g
⩽ +
∥ f ∥ p + ∥g∥ p ∥ f ∥ p + ∥g∥ p ∥ f ∥ p ∥ f ∥ p + ∥g∥ p ∥g∥ p
Puis par croissance de l’intégrale :
 
∥ f ∥p 1 ∥g∥ p 1
Z p Z Z p
p p p
( f + g) ⩽ ∥ f ∥ p + ∥g∥ p f + g = ∥ f ∥ p + ∥g∥ p
∥ f ∥ p + ∥g∥ p ∥ f ∥ pp ∥ f ∥ p + ∥g∥ p ∥g∥ pp
Z 1p Z 1p Z 1p
1
p p p
Par croissance de x 7→ x pour x et p positifs :
p ( f + g) ⩽ f + g .

1.12.7 Enoncé
1. Soit I un intervalle de R et f , g : I → R deux applications convexes. Montrer que sup{ f , g} est convexe. Donner un
exemple où inf{ f , g} n’est pas convexe.

2. Soient f , g : [0, 1] → R deux applications convexes. Montrer qu’il existe une application convexe h : [0, 1] → R telle
que h ⩽ f et h ⩽ g.

3. Donner un exemple de suite ( fn )n∈N d’applications convexes de [0, 1] dans R telle qu’il n’existe aucune application 
convexe f : [0, 1] → R telle que f ⩽ fn pour tout n, et cependant telle que pour tout x ∈ [0, 1] la suite réelle fn (x) n∈N
soit minorée.

Solution

1. Pour tout intervalle non vide [a, b] ⊂ I, la corde relative à sup{ f , g} paramétrée par t ∈ [0, 1] s’écrit
y = (1 − t) max{ f (a), g(a)} + t max{ f (b), g(b)} qui pour tout t est au-dessus de y = (1 − t) f (a) + t f (b) et
y = (1 − t)g(a) + tg(b) donc au-dessus de la courbe de f et de la courbe de g et donc de celle de sup{ f , g}.

Conclusion : sup{ f , g} est convexe sur I.

Maintenant, sur [−1, 1], avec f = 0 et g = Id, on a inf{ f , g} concave.

2. De par leur convexité, f et g sont continues sur ]0, 1[, admettent des limites en 0 et 1, et la convexité implique
également que lim+ f (x) ⩽ f (0) et lim− f (x) ⩽ f (1). On peut donc prolonger la restriction de f à ]0, 1[ par f˜ continue
x→0 x→1
sur [0, 1]. f˜ est donc minorée par notons le m1 et m1 ⩽ f˜ ⩽ f . Idem pour g avec m2 . En posant h(x) = min{m1 , m2 }
on a bien une fonction convexe (car constante) vérifiant h ⩽ f et h ⩽ g.

1
3. Sur [0, 1], soit f0 = 0 et pour tout n ∈ N∗ , fn (x) = −n2 x si x ⩽ et fn (x) = n2 x − 2n sinon.
n
1
La convexité de fn est triviale pour tout n. Cependant, fn admet un min en valant −n qui n’est pas minorable dans
n
R. Puis fn (0) = 0 pour tout n donc minorée. Si x ̸= 0, on a par cas :

A. Popier 93
Khôlles MPSI

 
1 1
• n⩽ Alors fn (x) ⩾ −n ⩾ −E .
x x
 
1 2 1
• <n< Alors −n < fn (x) < 0, soit fn (x) ⩾ −E .
x x x
2
• n⩾ Alors fn (x) ⩾ 0.
x
 
1 
Ainsi, à x fixé, on a pour tout n, fn (x) ⩾ −E . La suite fn (x) est bien minorée pour tout x ∈ [0, 1].
x

A. Popier 94
Khôlles MPSI

1.13 Intégration sur un intervalle quelconque


1.13.1 Enoncé
Etudier l’intégrabilité des applications suivantes pour lesquelles sont données f (x) et l’intervalle :
x
1 • x− x−1 sur [1, +∞[. • e−x sin x sur [0, +∞[.
• sur ]0, 1].
Arccos (1 − x)
√ −2 xa
• (ln x)− ln x sur [2, +∞[. • sh ( ln x) sur [2, +∞[. • sur ]0, +∞[, (a, b) ∈ R2 .
1 + xb

Solution

• Par composition, la fonction est continue sur ]0, 1] mais l’intégrale est impropre en 0.
d 1 1 1 d 1
Arccos (1 − x) = √ + o x−1/2

Arccos (1 − x) = p = √ ∼0+ √ d’où puis
dx 1 − (1 − x)2 2x − x 2 2x dx 2x
√ √  1 1
Arccos (1−x) =0+ 2x +o x et ∼0+ √ qui est de signe constant et dont l’intégrale converge
Arccos (1 − x) 2x
sur [0, 1]. L’intégrale proposée est convergente.

1 1 1 e
• La fonction est continue sur [2, +∞[ et (ln x)− ln x = = < pour x > ee . L’intégrale converge.
eln x ln ln x xln ln x x2

x 1 1 ln x x 1
• x− x−1 = 1 et x x−1 = e x−1 −−−−→ 1 d’où x− x−1 ∼+∞ et l’intégrale diverge.
x.x x−1 x→+∞ x
√ −2 √ √ √ 4
• sh ( ln x) ∼+∞ 4e−2 ln x . Pour x > e4 , on a 2 ln x < ln x donc 4e−2 ln x > et l’intégrale diverge.
x
 
A
• Pour tout A > 2π, posons K = E − 1. Comme e−x sin x > 0 pour tout x, par croissance de l’intégrale :

Z A Z K2π+ 11π Z K2π+ 11π    11π  (K→+∞)
6 6 x 11π 7π 7π
−x sin x −x sin x
e dx ⩾ e dx ⩾ e 2 dx = 2 eK2π+ 6 − eK2π+ 6 = 2eK2π e 6 − e 6 −−−−−→ +∞
0 K2π+ 7π
6 K2π+ 7π
6
A→+∞

et l’intégrale diverge.

• Il faut traiter les deux points incertains en fonction de a et b :

xa
✠ En 0 : Si b > 0 alors ∼ xa et convergence ssi a > −1. Même conclusion si b = 0. Maintenant si b < 0
1 + xb
xa
alors −b > 0 et ∼ xa−b et convergence ssi a > b − 1.
1 + xb
xa
✠ En +∞ : Si b > 0 alors ∼ xa−b et convergence ssi a < b − 1. Même conclusion si b = 0. Maintenant si
1a+ xb
x
b < 0 alors −b > 0 et ∼ xa et convergence ssi a < −1.
1 + xb

Comme l’intégrale converge ssi elle converge en 0 et en +∞, nous aurons convergence pour b ⩾ 0 et −1 < a < b − 1,
ou pour b < 0 et b − 1 < a < −1.

A. Popier 95
Khôlles MPSI

1.13.2 Enoncé
Existence et calcul des intégrales suivantes :
Z +∞
dx Z π/2
dx
• • (a ∈ R)
0 (x + 1)(x + 2)(x + 3) 0 1 + (tan x)a
1 3
(1 + x)− 4 − (1 + x)− 4
Z +∞
dx
Z π
• (a ∈ R) Z +∞
dx • dx
0 a + cos x • √ 0 x
1 x 1 + x2

Solution

Z A
" p #A
1 1 1 1 dx (x + 1)(x + 3)
• = − + donc = ln d’où
(x + 1)(x + 2)(x + 3) 2(x + 1) x + 2 2(x + 3) 0 (x + 1)(x + 2)(x + 3) x+2
Z +∞ 0
dx 2
= ln √ .
0 (x + 1)(x + 2)(x + 3) 3

x
• Pour a ∈ ] − ∞, −1[ ∪ ]1, +∞[, la fonction est continue et l’intégrale définie. Il vient avec u = tan :
2

1 + u2
Z +∞ Z +∞
dx 2 2
Z π
= · du = du
0 a + cos x 0 a(1 + u2 ) + 1 − u2 1 + u2 0 (a − 1)u2 +a+1

Z +∞
" r #+∞
2 du 2 a−1 π
= a+1
=√ Arctan u =√
a − 1 0 u + a−1
2 a2 − 1 a+1 a2 − 1
0

On constate que pour a = 1, l’intégrale diverge. Pour a = −1, elle converge en +∞


q mais diverge en 0, donc divergente.
1+a
Enfin pour a ∈ ] − 1, 1[ l’intégrale est impropre en θ = Arccos (−a). Avec b = 1−a :
Z θ −η Z b−ε
dx 2 du 1 b−ε (ε→0+ )
= =√ Argth −−−−+→ +∞
0 a + cos x 1 − a 0 b2 − u2 1 − a2 b η→0

L’intégrale diverge.

π π
• Si a = 0, l’intégrale vaut . Si a > 0, la fonction est continue sauf en où l’intégrale est impropre. Soit alors :
4 2
π π π
2 −ε dx (u= π2 −x) 2 −ε (tan u)a 2 −ε 1 + (tan u)a
Z Z Z
π
I(ε) = = du ⇒ 2I(ε) = du =
ε 1 + (tan x)a ε 1 + (tan u)a ε 1 + (tan u)a 2
π
Donc I(ε) = pour tout ε > 0. Maintenant :
4
π
2 −ε dx dx
Z Z ε
π
= + I(ε) −−→
0 1 + (tan x)a 0 1 + (tan x)a ε→0 4

(tan x)−a
π
2 −ε
Z
π
Enfin, si a < 0, −a est positif et I(ε) = dx aboutit au même résultat. L’intégrale vaut donc pour
ε 1 + (tan x)−a 4
tout a ∈ R.


• La fonction est continue sur [1, +∞[. Avec u = 1 + x2 :

1 1 − u B √
Z A Z B  
dx du (B→+∞) 1 2+1
√ = √ = ln −−−−−→ ln √ = ln(1 + 2)
1 x 1 + x2 2
2 u −1 2 1 + u √2 A→+∞ 2 2−1

A. Popier 96
Khôlles MPSI

1 dx
• La fonction est continue sur R∗+ . Avec u = (1 + x) 4 , du = 3 :
4(1 + x) 4
1 3
(1 + x)− 4 − (1 + x)− 4
Z A Z B 2 Z B
u −1 du (B→+∞)
dx = 4 du = 4 −−−−−→ π
0 x 1 u4 − 1 1 u2 + 1 A→+∞

1.13.3 Enoncé
Z 1
t −1
Définition et calcul de dt.
0 lnt

Solution

t 1
La fonction est continue sur ]0, 1[ mais prolongeable par continuité sur [0, 1]. L’intégrale est définie. t 7→ et t 7→
lnt lnt
sont prolongeables par continuité en 0. On peut donc écrire pour x ∈ ]0, 1[ :
Z x Z x Z x Z x2 Z 0 Z x2
t −1 t 1 (u=t 2 ) 1 1 1
dt = dt − dt = du + dt = du
0 lnt 0 lnt 0 lnt 0 ln u x lnt x ln u

x 1 x2
Comme x ∈ ]0, 1[, on a x2 ⩽ u ⩽ x et u ln u < 0. Ainsi ⩽ ⩽ et par croissance de l’intégrale :
u ln u ln u u ln u
Z x Z x Z x
1 1 1
x du ⩽ du ⩽ x2 du
x 2 u ln u x2 ln u x2 u ln u
Z x2 Z x2
1 2 1
Ensuite : du = [ln | ln u|]xx = ln 2 d’où x2 ln 2 ⩽ du ⩽ x ln 2 puis par comparaison :
x u ln u x ln u
Z 1 Z x2
t −1 1
dt = lim du = ln 2
0 lnt x→1 x ln u

1.13.4 Enoncé
Suite définie par une intégrale.

e−t
1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ la fonction t 7→ est intégrable sur [0, +∞[.
n+t
Z +∞ −t
e
2. On pose alors In = dt. Calculer la limite de la suite (In )n∈N∗ .
0 n+t

Solution

e−t
1. Comme n ∈ N∗ , la fonction est continue sur R+ , positive, et sur R+ , ⩽ e−t dont l’intégrale converge en +∞. In
n+t
est donc définie pour tout n ∈ N∗ .

A. Popier 97
Khôlles MPSI

e−t e−t
Z +∞ −t
e 1
2. ∀t ∈ R+ , ∀n ∈ N∗ , 0 ⩽ ⩽ et par croissance de l’intégrale 0 ⩽ In ⩽ dt = d’où par comparaison,
n+t n 0 n n
lim In = 0 .
n→+∞

1.13.5 Enoncé
Suite définie par une intégrale.

enx
1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ la fonction t 7→ est intégrable sur [0, +∞[.
(1 + ex )n+1
enx
Z +∞
2. On pose alors In = dx. Etablir une relation de récurrence entre In et In+1 et en déduire In .
0 (1 + ex )n+1

Solution

enx
1. La fonction est continue positive sur R+ pour tout n ∈ N∗ et ∼+∞ e−x dont l’intégrale converge en +∞.
(1 + ex )n+1
In est donc définie pour tout n ∈ N∗ .

2. La fonction étant de classe C 1 pour tout n ∈ N∗ , on peut intégrer par parties :


+∞
enx enx n + 1 +∞ e(n+1)x
Z +∞ 
n+1 1
Z
In = dx = + dx = In+1 − n+1
0 (1 + ex )n+1 n(1 + ex )n+1 0 n 0 (1 + ex )n+2 n n2
+∞
ex
Z +∞ 
1 1 1
soit (n + 1)In+1 − nIn = . Comme I1 = dx = − = et que par télescopage :
2n+1 0 (1 + ex )2 1 + ex 0 2

n−1  n−1  
 1 1 1
∑ (k + 1)Ik+1 − kIk = nIn − I1 = ∑ 2k+1 =2 − n+1
k=1 k=1 4 2
 
1 1
on obtient finalement : In = 1− n .
n 2

1.13.6 Enoncé
Montrer que :
Z +∞ −x 2
e−a
Z +∞
e 2
dx ∼ + − ln a et e−x dx ∼
0 a+x a→0 a a→+∞ 2a

Solution

A. Popier 98
Khôlles MPSI

e−x e−x
• Pour a > 0, x 7→ est continue positive sur R+ et ⩽ e−x dont l’intégrale converge en +∞. L’intégrale est
a+x a+x
définie pour tout a > 0.
Pour a > 0, les fonctions x 7→ ln(a + x) et x 7→ e−x étant de classe C 1 , on peut intégrer par parties. Pour tout A > 0 :
Z A −x Z A Z A
e A
ln(a + x)e−x 0 + −x −A
ln(a + x)e−x dx

dx = ln(a + x)e dx = ln(a + A)e − ln a +
0 a+x 0 0

Par croissances comparées, lim ln(a + A)e−A = 0 et ln(a + x)e−x = o e−x/2 et est positif au voisinage de +∞.

A→+∞
Z +∞
−x
Ainsi ln(a + x)e dx converge vers K ∈ R car celle de e−x/2 converge. Donc :
0
Z +∞ −x Z +∞ −x
e e
dx = − ln a + K = − ln a + o(− ln a) ie. dx ∼ + − ln a
0 a+x a→0+ 0 a+x a→0

   
d 1 −x2 −x 2 2 2
• On sait que cette intégrale converge. Comme − e =e 1 + 2 ∼ e−x d’où :
dx 2x 2x +∞

2
1 −x2 +∞ e−a
Z +∞ Z +∞    
−x2 d 1 −x2
e dx ∼ − e dx = − e =
a a→+∞ a dx 2x 2x a 2a

1.13.7 Enoncé
Z x
2
On pose pour tout x > 0, f (x) = eit dt.
0

2 Z x it 2
eix − 1 1 e −1
1. Montrer que f (x) = + dt. En déduire que f admet une limite en +∞ notée λ (λ ∈ C).
2ix 2i 0 t2
Z +∞ it 2 2
1 e eix
2. On pose g(x) = λ − f (x). Montrer que pour tout x > 0 on a g(x) = dt − .
2i x t2 2ix
2
eix
 
1
3. Montrer qu’au voisinage de +∞, on a g(x) = − +O 3 .
2ix x

Solution

2 1
1. L’intégrale est bien définie pour tout x. En posant u(t) = eit − 1 et v(t) = toutes deux de classe C 1 avec u(t)v(t) =
2it
1 cost 2 − 1 sint 2
 
t
· · + qui tend vers 0 en 0 comme en +∞ on peut écrire, par parties :
2 i t2 t2
" 2 #x Z
Z x
2 e it − 1 x eit 2 − 1 2
eix − 1 1 x eit − 1
Z 2
it
f (x) = e dt = + dt = + dt
0 2it 0 2it 2 2ix 2i 0 t2
0
2 2
eix − 1 x eit − 1 Z
On a vu que lim = 0. f étant définie sur R, dt converge pour tout x et il suffit d’étudier
x→+∞ 2ix 0 t2
Z x it 2
cost 2 − 1 x sint 2
Z x
e −1
Z
lim dt et donc lim dt et lim dt. Or, par comparaison à l’intégrale de Riemann
x→+∞ 1 t2 x→+∞ 1 t2 x→+∞ 1 t2
2
en 1/t , ces deux intégrales convergent. Ainsi, f admet bien une limite en +∞.

A. Popier 99
Khôlles MPSI

2. D’après la question précédente, les intégrales suivantes convergent et :


Z +∞ it 2 Z x it 2 Z +∞ it 2 2 2
eix − 1 1 1 +∞ 1 +∞ eit
 
1 e −1 1 e −1 1 e −1
Z
λ= dt = dt + dt = f (x) − + + dt
2i 0 t2 2i 0 t2 2i x t2 2ix 2i t x 2i x t2
d’où :
Z +∞ it 2 2
1 eix
e
g(x) = dt −
x t2 2i 2ix
Z +∞ it 2 Z 1/x  3   2

1 dt e i/u2 d u i/u2 i/u2 1 − 3u 2
3. Avec u = , il vient du = − 2 et 2
dt = e du. Or − e = e ∼+ ei/u , donc :
t t x t 0 du 2i 2i 0

2 1/x
u3 i/u2
 3
1 +∞ eit 1 1/x d
   
1 u i/u2 1 ix2 1
Z Z
2
dt ∼ − e du = − e = 3e = O 3
2i x t x→+∞ 2i 0 du 2i 2i 2i 0 4x x
d’où le résultat.

1.13.8 Enoncé
Existence de limite et intégrabilité.

1. Soit f : R+ → R continue. On suppose lim f (x) = l ∈ [−∞, +∞].


x→+∞

(a) Que peut-on dire de l si f est intégrable sur R+ ?


(b) Si l = 0, peut-on affirmer que f est intégrable sur R+ ?

2. On veut montrer qu’il exsite des fonctions continues positives intégrables sur R+ , tout en étant non
 bornées sur
R+ . Soit f définie ainsi : Pour tout n ∈ N∗ , f (n) = n, f n − n21n = f n + n21n = 0, f est affine sur n − n21n , n et

[ 1 1
n, n + n21n , f est nulle sur R+ \
 
n − n , n + n . Montrer que f vérifie les hypothèses voulues.
n∈N∗
n2 n2

Solution

1. f étant continue sur R+ , le seul point incertain est en +∞.


(a) Montrons par l’absurde que l ne peut être infinie. On suppose l = +∞, quitte à considérer − f .
Z b
Donc ∀A > 0, ∃ a > 0, x > a ⇒ f (x) > A. Par croissance de l’intégrale, pour tout b > a : f (x) dx ⩾ (b − a)A
a
et par comparaison, l’intégrale diverge. Absurde. Donc si f est intégrable sur R+ , alors l ∈ R.
(b) Contre-exemple : soit f (x) = 1 si x ∈ [0, 1] et f (x) = 1/x pour x ⩾ 1 qui est bien continue sur R+ , de limite
nulle en +∞, mais divergente.

 n’admet pas de limite en +∞.


2. On remarque que f est bien continue positive sur R+ par construction, mais qu’elle
1
En effet, f n’est pas bornée ( f (n) = n) mais ne tend pas vers +∞ car f n + n2n = 0. Nous ne sommes donc pas
Z +∞
dans le cadre de la question 1. Par contre, f (x) dx représente la valeur en unités d’aire de l’aire du domaine infini
0
délimité par la courbe de f , l’axe des x, et x = 0 qui est donc une somme d’aires de triangles. Ainsi :
Z +∞ +∞
n 2
0
f (x) dx = ∑ 2 · n2n = 1
n=1

A. Popier 100
Khôlles MPSI

f est bien intégrable sur R+ et vérifie ainsi toutes les hypothèses.

1.13.9 Enoncé
Z x
Soit f : R → R continue, T -périodique (T > 0). Pour tout x ∈ R soit g(x) = f (t) dt.
0

1. Donner une CNS pour que g soit bornée sur R.


2. Etudier la limite en +∞ de g(x)/x.
Z x
f (t) f (t)
3. Montrer que si g(T ) = 0 alors la fonction G : x 7→ dt a une limite finie en +∞. Peut-on conclure que t 7→
T t t
est intégrable sur [T, +∞[ ?

Solution

1. f étant continue sur R, elle y est intégrable, est bornée sur [0, T ] et donc sur R par périodicité. On peut considérer
Z −x Z T Z x
x ⩾ 0, quitte à écrire g(x) = − f (−u) du. Posons Kx = E(x/T ), P = f (t) dt ∈ R, R(x) = f (t) dt avec
0 0 Kx T
Kx T ⩽ x < (Kx + 1)T . R(x) est donc bornée pour tout x réel. De part la relation de Chasles :
Kx −1 Z (k+1)T Z x
g(x) = ∑ f (t) dt + f (t) dt = Kx P + R(x)
k=0 kT Kx T

Donc si P = 0, alors g(x) = R(x) et g est bornée. Si P ̸= 0, comme lim Kx = +∞ et que R(x) est bornée, g n’est pas
x→+∞
Z T
bornée. Ainsi : g bornée ⇔ f (t) dt = 0 .
0

R(x) x x 1 1 Kx 1 Kx 1
2. Comme R est bornée, lim = 0. Comme − 1 ⩽ E(x/T ) ⩽ on a − ⩽ ⩽ puis lim = par
x→+∞ x T T T x x T x→+∞ x T
Z T
g(x) 1
comparaison. Ainsi par somme : lim = f (t) dt .
x→+∞ x T 0

3. Comme x → +∞, on peut supposer x > T . Par construction, g′ = f et f continue donc pour tout x > T , g est C 1 sur
[T, x] tout commet 7→ 1/t car T > 0. On peut donc intégrer par parties :
g(t) x
Z x   Z x Z x
f (t) g(t) g(x) g(t)
G(x) = dt = + 2
dt = + 2
dt
T t t T T t x T t

g(x)
car g(T ) = 0, ce qui implique aussi (question 1) que g est bornée et (question 2) que lim = 0. Il existe donc
x→+∞ x
M ⩾ 0 tel que :
Z x Z x Z x
g(t) dt
|g(t)| M
t2 ⩽ dt ⩽ dt
T T t2 T t2
Z x
g(t)
qui est une intégrale de Riemann convergente. Ainsi dt est absolument convergente et G admet une limite
T t2
Z +∞ Z T
g(t) f (t)
finie en +∞ : lim G(x) = dt . Donc à T > 0 fixé, si f (t) dt = 0 alors t 7→ est intégrable sur
x→+∞ T t2 0 t
[T, +∞[. Si T tend vers 0, il faut étudier le point incertain en 0.

A. Popier 101
Khôlles MPSI

1.13.10 Enoncé
n
1
Calculer la limite de un = ∑ √kn . On pensera à mettre cette somme sous forme d’une somme de Riemann.
k=1

Solution
r !−1 Z
1−0 n k 1 dx
un = ∑ = √ =2
n k=1 n 0 x

1.13.11 Enoncé
1 n
 
k
Soit f :]0, 1] → R continue, intégrable et décroissante. Montrer la convergence des sommes de Riemann : Sn = ∑ f
n k=1 n
vers l’intégrale de f . Montrer le même résultat si f est bornée (mais pas décroissante).

Solution

Soit n fixé. Pour tout k, 2 ⩽ k ⩽ n − 1 on a :


k+1   Z k
1 k
Z
n n
f (x) dx ⩽ f ⩽ f (x) dx
k
n
n n  k−1
n
1 n
Z 1  1
 
1 k 1 1
Z
f (x) dx + f (1) ⩽ ∑ f ⩽ f (x) dx + f
1
n
n n k=1 n 1
n
n n
Z 1  Z1
1
Or l’intégrale converge, donc : lim f (x) dx + f (1) = f (x) dx. Sur ]0, 1/n], par décroissance de f , on a
n→+∞ 1
n
n 0
    Z 1 Z 1   Z1
1 1 1 n 1 1
f ⩽ f (x). Par croissance de l’intégrale : f ⩽ f (x) dx et donc 1 f (x) dx + f ⩽ f (x) dx. D’où
n n n 0 n
n n 0
Z 1
par comparaison : lim Sn = f (x) dx .
n→+∞ 0

Maintenant si f est bornée, étant continue, il existe pour tout k de 2 à n, en notant Ik,n = k−1 k
 
n , n , les réels mk,n =
k
min f (x) et Mk,n = max f (x) tels que mk,n ⩽ f ⩽ Mk,n ainsi que les réels xk,n et yk,n tels que mk,n = f (xk,n ) et Mk,n =
x∈Ik,n x∈Ik,n n
1 n 1 n
f (yk,n ) car f atteint ses bornes sur Ik,n . Ceci mène à ∑ mk,n ⩽ Sn ⩽ ∑ Mk,n . Comme l’intégrale converge par hypothèse
n k=1 n k=1
1 n 1 n
Z 1
et que sur Ik,n , mk,n ⩽ f (x) ⩽ Mk,n , on a par croissance de l’intégrale : ∑ mk,n ⩽ f (x) dx ⩽ ∑ Mk,n . Posons δn =
n k=1 0 n k=1
n n n
1 1 1
∑ Mk,n − ∑ mk,n = ∑ (Mk,n − mk,n ). Mais pour k ⩾ 2, les Ik,n sont fermés et f y est continue d’où d’après le
n k=2 n k=2 n k=2
théorème de Heine, f y est uniformément continue. Elle l’est donc sur 1n , 1 et pour tout k ⩾ 2 :
 

 
1
∀ε > 0, ∃ η > 0, ∀(x, y) ∈ , 1 , |x − y| < η ⇒ | f (x) − f (y)| < ε
n

A. Popier 102
Khôlles MPSI

Mais R étant archimédien, pour tout ε > 0, il existe un entier N ∈ N tel que Nη > 1. On peut alors écrire :

∀ε > 0, ∃ N ∈ N, ∀k ⩾ 2, n ⩾ N ⇒ Mk,n − mk,n < ε ⇒ δn < ε


!
1 n 1 n
Z 1
1
et comme (M1,n − m1,n ) → 0, on a lim −
∑ k,n n ∑ mk,n
M = 0 puis lim Sn = f (x) dx .
n n→+∞ n k=2 k=2
n→+∞ 0

1.13.12 Enoncé
!1/n
n−1

Etudier la suite : ∏ sin n .
k=1

Solution
!1/n
kπ n−1
kπ 1 n−1 kπ
Soit n ∈ N∗ . Pour 1 ⩽ k ⩽ n − 1, sin > 0. On peut donc poser : un = ln ∏ sin n = ∑ ln sin et considérer
n k=1 n k=1 n
Z π Z π−ε ′ Z π/2 Z π−ε ′
ln sin x dx qui est impropre en 0 et π. On a ln sin x dx =
ln sin x dx + ln sin x dx et au voisinage de 0,
0 ε ε  π/2
 ln sin x ln 1 + o(1)
sin x = x + o(x) donc ln sin x = ln x + ln 1 + o(1) puis = 1+ −−−→ 1 soit ln sin x ∼ ln x de signe
√ ln x ln x x→0+
constant en 0+ . Or par croissances comparées, lim+ x ln x = 0 donc d’après le critère de Riemann en 0, l’intégrale de ln x
x→0
Z π/2 Z π−ε ′ Z π/2
(u=π−x)
converge en 0 et par équivalence ln sin x dx également. Ensuite ln sin x dx = ln sin x dx qui converge donc
Z π 0 π/2 ε′

également. Ainsi, ln sin x dx converge. x → ln sin x étant monotone en 0+ et π − , la somme de Riemann converge vers
0
!1/n
n−1 Z 
kπ π
l’intégrale et par composition de limite : lim ∏ sin n = exp ln sin x dx .
n→+∞ 0
k=1

1.13.13 Enoncé
1 n
  Z 1
k
Soit f :]0, 1] → R continue intégrable. Notant Sn = ∑ f , a-t-on nécessairement Sn → f (x) dx ?
n k=1 n 0

Solution

Si Sn converge, par définition de l’intégrale de Riemann, sa limite vaut l’intégrale. Si Sn diverge, on peut juste affirmer
que f n’est pas Riemann-intégrable même si l’intégrale converge.

A. Popier 103
Khôlles MPSI

1.14 Sommes et produits


1.14.1 Enoncé
n
1
Calculer : Sn = ∑ 1 + 2 + ... + k puis n→+∞
lim Sn .
k=1

Solution
n n  
k(k + 1) 2 2 2 (Télescopage) 2
Comme 1 + 2 + ... + k = on a Sn = ∑ =∑ − = 2− −−−−→ 2.
2 k=1 k(k + 1) k=1 k k+1 n+1 n→+∞

1.14.2 Enoncé
n
1
On considère la suite définie pour tout n ∈ N∗ par Sn = ∑ n + ln k . Montrer que la suite converge et trouver sa limite.
k=1

Solution

1 1 1
Pour k ⩾ 1, on a n ⩽ n + ln k ⩽ n + ln n, soit ⩽ ⩽ . En sommant membre à membre on obtient
n + ln n n + ln k n
n n
⩽ Sn ⩽ 1. La somme est à termes positifs, donc croissante. Etant majorée par 1, elle converge. Comme lim =
n + ln n n→+∞ n + ln n
1, on a par comparaison, lim Sn = 1.
n→+∞

1.14.3 Enoncé
n n
Soient n ∈ N∗ et a1 , ..., an ∈ R+ . Montrer que : ∏(1 + ak ) ⩾ 1 + ∑ ak et étudier le cas d’égalité.
k=1 k=1

Solution

Par récurrence. La propriété est trivialement vraie au rang 1. Maintenant avec an+1 ⩾ 0 on a :
!
n+1 n (HR) n n n n+1
∏ (1 + ak ) = (1 + an+1 ) ∏(1 + ak ) ⩾ (1 + an+1 ) 1 + ∑ ak = 1 + ∑ ak + an+1 + an+1 ∑ ak ⩾ 1 + ∑ ak
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1

vu que tous les ak sont positifs. Si on a l’égalité :


n n n
∏(1 + ak ) = 1 + ∑ ak + ∑ ai a j + ... + a1 ...an
k=1 k=1 1⩽i< j⩽n
| {z }
=0
comme on a une somme de termes positifs, c’est qu’au plus un des ak est non nul.

A. Popier 104
Khôlles MPSI

1.14.4 Enoncé
Montrer que pour tout n ∈ N :
"
n #2
1
∏ 1+ 2k + 1
> 2n + 3
k=0

Solution

Par récurrence. Au rang 0, on à bien 4>3. Ensuite :


" 
n+1 #2  2 " n  #2 2
(2n + 4)2

1 1 1 (HR) 1
∏ 1 + = 1 + ∏ 1 + > 1 + (2n + 3) =
k=0 2k + 1 2(n + 1) + 1 k=0 2k + 1 2n + 3 2n + 3

(2n + 4)2
Reste à prouver que > 2(n + 1) + 3. Mais (2n + 4)2 − (2n + 3)(2n + 5) = 1 > 0 d’où le résultat.
2n + 3

1.14.5 Enoncé
n
1 1 1
Montrer que pour tout x ∈ R∗+ et tout n ∈ N∗ on a : ∑ (x + k)2 < x − x + n .
k=1

Solution

1 1 1 1
Par récurrence. Pour n = 1, on a bien − = 2 > 2 . Puis :
x x + 1 x + x x + 2x + 1
n+1 n
1 1 1 (HR) 1 1 1
∑ (x + k)2 (x + n + 1)2 ∑ (x + k)2 < (x + n + 1)2 + x − x + n
= +
k=1 k=1

on cherche donc le signe de :

1 1 1 1 1 (x + n + 1)2 − (x + n)(x + n + 1) − x − n 1
− − 2
− + = 2
= >0
x x + n + 1 (x + n + 1) x x+n (x + n)(x + n + 1) (x + n)(x + n + 1)2
qui conclut la récurrence.

1.14.6 Enoncé
n n 2
1 1
Montrer la convergence et déterminer la limite de la suite de terme général ∑ √ puis même question avec ∑ √ .
2 2
k=1 n + 2k k=1 n + 2k

Solution

1 1 1
• On a n2 + 2 ⩽ n2 + 2k ⩽ n2 + 2n d’où √ ⩽√ ⩽√ puis en sommant membre à membre :
2
n + 2n 2
n + 2k 2
n +2
n n
n 1 n 1
√ ⩽∑√ ⩽√ . Par comparaison : lim ∑ √ =1 .
2
n + 2n k=1 n + 2k2 2
n +2 n→+∞ 2
k=1 n + 2k

A. Popier 105
Khôlles MPSI

n2
n2 1
• Toujours en sommant membre à membre, on obtient ici : √ ⩽∑√ d’où encore par comparaison :
2 2
n + 2n k=1 n + 2k
n2
1
n→+∞
lim ∑ √n2 + 2k = +∞ .
k=1

A. Popier 106
Khôlles MPSI

1.15 Equations différentielles


1.15.1 Enoncé
Résoudre sur tout intervalle I non vide de R les équations différentielles suivantes :

1. (x + 1)y′ − xy = 0 4. (1 − x2 )y′ + xy + 1 = 0 7. y′ − (x + 1)(y + 1) = 0

2. |x|y′ + (x − 1)y = x3 5. (1 + x2 )y′ − 2xy = 0 8. (1 + x)y′ = y + 1

3. xy′ = |y − 1| sur R∗+ . 6. 2x(1 − x)y′ + (1 − x)y = 1 9. (1 + x2 )y′ + xy = 1 + 2x2

Solution

y′ x d 
1. Pour x ̸= −1 on a = = x − ln |x + 1| .
y x+1 dx
ex ex ex
D’où sur ] − ∞, −1[, y = K1 , K1 ∈ R et sur ] − 1, +∞[, y = K2 , K2 ∈ R et comme lim ∈
/ R, la seule
x+1 x+1 x→−1 x + 1
solution continue sur R est la fonction nulle.

y′ 1−x d
ln |x| − x soit yH = K1 xe−x , K1 ∈ R. Pour la solution

2. Pour x > 0 l’équation homogène devient = =
y x dx
particulière, en faisant varier la constante : K1′ x2 e−x = x3 soit K1′ = xex puis par parties K1 = xex − ex qui donne
yP = x(x − 1) et enfin yG = K1 xe−x + x(x − 1), K1 ∈ R.
y′ x − 1 d  ex
Pour x < 0 l’équation homogène devient = = x−ln |x| soit yH = K2 , K2 ∈ R. Variation de la constante
y x dx x
: −K2′ ex = x3 soit K2′ = −x3 e−x puis par parties :
Z Z
3 −x 2 −x 3 −x 2 −x
K2 = x e −3 x e dx = x e + 3x e −6 xe−x dx = x3 e−x + 3x2 e−x + 6xe−x + 6e−x

6 ex 6
Ainsi yP = x2 + 3x + 6 + et yG = K2 + x2 + 3x + 6 + , K2 ∈ R. Pour avoir une limite finie en 0− , nécessairement
x  x x
ex − 1

K2
K2 = −6. On a alors lim yG = lim− 6 − 6 = 0. Alors y′G = 2 (xex − ex − 6) + 2x + 3 n’a pas de limite réelle
0− x→0 x x
en 0. Il n’existe pas de solution continue sur R.

3. Pour y ⩾ 1 on a (x > 0) xy′ − y = −1 dont l’équation homogène a pour solutions yH = K1 x et on constate yP = 1.


Ainsi yG = K1 x + 1, K1 ∈ R+ afin d’avoir yG ⩾ 1.
K2
Pour y ⩽ 1 on a (x > 0) xy′ + y = 1 dont l’équation homogène a pour solutions yH = et on constate yP = 1. Ainsi
x
K2
yG = + 1, K2 ∈ R− afin d’avoir yG ⩽ 1.
x
On a donc deux familles de solutions sur R∗+ . Avec K1 = K2 = 0, on peut prolonger en une solution continue sur R :
y = 1.

y′ x d p 2
4. Pour x ∈
/ {−1, 1} l’équation homogène devient = 2 = ln |x − 1| donc sur tout intervalle ne contenant
p y x −1 dx p
ni −1 ni 1 on a yH = K |x2 − 1|, K ∈ R et on remarque yP = −x d’où yG = K |x2 − 1| − x, K ∈ R.
Sur tout autre intervalle, y = −x.

y′ 2x d
5. On a = 2 = ln(x2 + 1) d’où y = K(x2 + 1), K ∈ R.
y x +1 dx

A. Popier 107
Khôlles MPSI

y′ 1 d 1
6. Pour x ∈
/ {0, 1} l’équation homogène devient =− = ln p donc sur tout intervalle ne contenant ni 0 ni 1
y 2x dx |x| p
K ′ 2x ′ |x|
on a yH = p , K ∈ R. Par variation de la constante : K p (1 − x) = 1 soit K = . Par cas :
|x| |x| 2x(1 − x)
√ 
Z
− dx u= −x
Z
du √ 1 p
• Sur ] − ∞, 0[ on a K = √ = 2
= Arctan −x d’où yP = p Arctan |x| et ainsi
2 −x(1 − x) 1+u |x|
p
Arctan |x| + K1
yG = p , K1 ∈ R. Pour avoir une limite finie en 0, nécessairement K1 = 0 et on peut écrire
|x|
1 p 3 yG − 1 1
= + o |x| d’où y′G prolongeable en 0.
p 
yG = 1 + x + o |x| . Alors
3 x 3
√ Z
dx u= x du 1 1 + x 1 1 + x K2
Z
• Sur ]0, 1[ on a K = √ = = ln et yG = ln + p , K2 ∈ R. Pour
2 x(1 − x) 1 − u2 2 1−x 2 1−x |x|
1
avoir une limite finie en 0, nécessairement K2 = 0 et alors lim yG = 0 puis y′G = −−→ +∞. Pas de limite
0+ 1 − x2 x→1
finie possible en 1.

1 1 + x K3
• Sur ]1, +∞[ on a de même yG = ln + p , K3 ∈ R. Pas de limite finie possible en 1.
2 1−x |x|

1
On peut prolonger par continuité sur ] − ∞, 0] avec K1 = 0 en posant y(0) = 1 et y′ (0) = .
3

y′ x2
7. L’équation homogène peut s’écrire = x + 1 d’où yH = Ke 2 +x , K ∈ R. En constatant yP = −1 on obtient yG =
y
x2
Ke 2 +x − 1, K ∈ R.

y′ 1 d
8. Pour x ̸= −1, l’équation homogène devient = = ln |x + 1| d’où pour tout intervalle ne contenant pas −1
y x+1 dx
on a yG = K(x + 1), K ∈ R et consatant que yP = x on a yG = K(x + 1) + x. Comme pour tout K ∈ R, lim yG = −1 et
−1
lim y′G = K + 1, les solutions sont continues sur R : y = K(x + 1) + x, K ∈ R.
−1

y′ −x d 1 K
9. L’équation homogène peut s’écrire = = ln √ qui donne yG = √ , K ∈ R et constatant yP = x
y x2 + 1 dx 2
x +1 x2 + 1
K
on a yG = √ + x, K ∈ R.
x2 + 1

1.15.2 Enoncé
 Z 1
∀x ∈ R, f ′ (x) = f (x) + f (t) dt

Trouver toutes les applications f : R → R dérivables telles que : 0 .
 f (0) = 1

Solution
Z 1
Analyse Soit f une telle fontion. Elle est dérivable donc continue donc intégrable et posons A = f (t) dt. f est donc
0
f′
solution de = f + A dont l’équation homogène a pour solution générale fG = Kex ,
K ∈ R. En constatant fP = −A, on a
1
pour solution générale f = Ke − A. Comme f (0) = 1, nécessairement K − A = 1. Ensuite A = Kex − Ax 0 = K(e − 1) − A
x


A. Popier 108
Khôlles MPSI

2 1−e 2ex + 1 − e
d’où K = et −A = menant à une unique solution possible f (x) = .
3−e 3−e 3−e
2ex + 1 − e
Synthèse f (x) = est bien définie sur R, dérivable, vérifie f (0) = 1. On a de plus :
3−e

2e + (1 − e)x 1 e − 1
Z 1  x 
f (t) dt = = = f ′ (x) − f (x)
0 3−e 0 3 − e
2ex + 1 − e
Conclusion : f (x) = est l’unique solution du problème.
3−e

1.15.3 Enoncé
Résoudre y′ = |y|.

Solution

Comme y′ ⩾ 0, y est croissante et change de signe au plus une fois. Pour y ⩾ 0 on a y = K1 ex avec K1 ∈ R+ donc et
pour y ⩽ 0 on a y = K2 e−x avec K2 ∈ R− . Deux familles de fonctions donc.

1.15.4 Enoncé
Trouver une CNS portant sur les applications continues a, b : R → R pour que l’équation différentielle y′ + ay = b admette
deux solutions y1 et y2 sur R telles qu’il existe (α1 , α2 ) ∈ R2 tel que α1 y1 + α2 y2 = 1.

Solution

Analyse Soient y1 et y2 de telles solutions qu’on supposera distinctes. Par différence, y2 − y1 est solution de l’équation
 Z   Z 
homogène et a étant intégrable (car continue) on a y2 − y1 = K exp − a dx , K ∈ R. Posons z = exp − a dx ainsi
y2 = y1 + Kz et l’égalité α1 y1 + α2 y2 = 1 devient (α1 + α2 )y1 + α2 Kz = 1. Par cas :

• α1 + α2 = 0 Alors z est constante et a = 0. Ainsi,Z y1 et y2 sont des primitivesZde b (qui existent car b est continue) et
diffèrent donc d’une constante. On a donc y1 = b dx +C1 , C1 ∈ R et y2 = b dx +C2 , C2 ∈ R puis α1 y1 + α2 y2 =
1
α1 (C1 −C2 ) = 1 qui donne (C1 ̸= C2 car y1 ̸= y2 ) α1 = −α2 = .
C1 −C2

α2 K 1 a
• α1 + α2 ̸= 0 Alors y1 = − z+ étant solution de l’équation différentielle on a = b. Posons
α1 + α2 α1 + α2 α1 + α2
α1 K 1
λ = α1 + α2 . On sait de plus que y2 = y1 + Kz = z+ . Soient maintenant deux solutions y1 =
α1 + α2 α1 + α2
1 1 C1 α2
C1 z + , C1 ∈ R et y2 = C2 z + , C2 ∈ R (on peut supposer C2 ̸= 0 car y1 ̸= y2 ). Alors =− et
α1 + α2 α1 + α2 C2 α1
λ = α1 + α2 nous donnent les valeurs des réels α1 et α2 .

Donc si de telles solutions existent, on a a = λ b, λ ∈ R.

A. Popier 109
Khôlles MPSI

Synthèse Soient deux applications continues a, b : R → R telles qu’il existe λ ∈ R, a = λ b.


Z
Si λ = 0, l’équation différentielle y′ + ay = b s’écrit alors y′ = b dont deux solutions distinctes sont y1 = b dx + 2 et
Z
y2 = b dx + 1. En posant α1 = −α2 = 1 on a bien α1 y1 + α2 y2 = 1.

1 ′
   
1
Si λ ̸= 0, l’équation différentielle y′ + ay = b s’écrit alors y − +a y− = 0 dont deux solutions distinctes
 Z  λ λ
1 1
sont y1 = et y2 = exp − a dx + . En posant α1 = λ et α2 = 0, on a bien α1 y1 + α2 y2 = 1.
λ λ
Conclusion : Une CNS est qu’il existe λ ∈ R tel que a = λ b.

1.15.5 Enoncé
Z x
x 
Trouver toutes les fonctions f : R → R continues telles que pour tout x réel : f (u) du = f (x) + f (0) .
0 3

Solution
Z x
f étant continue, F(x) = f (u) du est la primitive de f s’annulant en 0 (ne sachant pas si f est dérivable, on ne peut
0
x
dériver membre à membre). En notant y0 = F(0) et y′0 = F ′ (0), F est solution de y = (y′ + y′0 ) avec la condition y0 = 0.
3
Cette équation peut se réécrire xy′ − 3y = −y′0 x. Résolvons la sur tout intervalle ne contenant pas 0.
y′
L’équation homogène à pour solutions y = Kx3 , K ∈ R. Par variation de la constante : K ′ x4 = −y′0 x, soit K ′ = − 03
x
y′0 y′0 y′ y ′ y′
puis K = 2 qui mène à yP = x et yG = Kx3 + 0 x, K ∈ R. Mais alors y′ = 3Kx2 + 0 d’où y′0 = 0 puis y′0 = 0. Les
2x 2 2 2 2
solutions sur R∗+ et R∗− sont donc respectivement y = K1 x3 , K1 ∈ R et y = K2 x3 , K2 ∈ R. Quelles que soient les constantes,
les deux tendent vers 0 en 0 ainsi que leurs dérivées : on peut prolonger par continuité sur R en posant y0 = 0 qui était
condition nécessaire et y′ (0) = 0. Nous avons ainsi défini F qui est dérivable sur R et comme f = F ′ on obtient les fonctions
∀x ∈ R+ , f (x) = C1 x2 , C1 ∈ R

recherchées : qui sont bien continues sur R.
∀x ∈ R− , f (x) = C2 x2 , C2 ∈ R

1.15.6 Enoncé
Soit f : R+ → R telle que f + f ′ tende vers 0 en +∞. Montrer que f tend vers 0 en +∞.

Solution

Supposons que f n’ait pas une limite nulle en +∞. Alors ∃ ε > 0, ∀A > 0, ∃ α > A / | f (α)| > ε. Or pour cet ε, il existe
B > 0 tel que pour tout x > B, | f (x) + f ′ (x)| < ε. Soit a > B. Par cas :

• | f (a)| ⩽ ε. On sait alors qu’il existe b > a tel que | f (b)| > ε. Soit B = {x > a, | f (x)| > ε} qui est non vide (il contient
b) et minoré (par a). B admet donc une borne inférieure β . f étant continue, le théorème des valeurs intermédiaires
implique que | f (β )| = ε et comme alors pour tout x ∈ [a, β ], f (x) ⩽ ε, f ′ (β ) est nul ou du signe de f (β ). Il vient
ainsi | f (β ) + f ′ (β )| = | f (β )| + | f ′ (β )| ⩾ ε. Absurde car β ⩾ a > B.

A. Popier 110
Khôlles MPSI

• | f (a)| > ε. On peut supposer f (a) > ε quitte à considérer − f . S’il existe x > a, | f (x)| ⩽ ε, on retombe dans
le cas précédent. On peut donc considérer que pour tout x ⩾ a, f (x) > ε. Si pour un tel x, f ′ (x) ⩾ 0, alors
| f (x) + f ′ (x)| = f (x) + f ′ (x) > ε. Absurde car x ⩾ a > B. Donc pour x ⩾ a, f ′ (x) < 0. D’après le théorème de
la limite monotone, il existe l ⩾ ε, lim f (x) = l. La monotonie de f entraine également que lim f ′ (x) = 0 et donc
x→+∞ x→+∞
que f + f ′ tend vers l ⩾ ε > 0 en +∞. Absurde, cette limite est nulle.

Conclusion : f admet une limite nulle en +∞.

1.15.7 Enoncé
 
g(t)
Soit M ∈ R∗+ . On considère l’équation (E) suivante : g′ (t) = a g(t) 1− . Montrer que si g est une solution strictement
M
a
positive et dérivable de (E), alors 1/g est solution de (E ′ ) : y′ + ay = . En déduire les solutions strictement positives et
M
dérivables de (E).

Solution

1
Soit g est une solution strictement positive et dérivable de (E). Avec y = il vient :
g
g′ a a a a a
y′ + ay = − 2
+ =− + + =
g g g M g M
1 1
est donc solution de (E ′ ). Réciproquement, si une solution strictement positive et dérivable de (E ′ ). Alors :
g g
g′ a g′
 
a 1 1 ′
 g
− 2+ = ⇒ = a − ⇒ g = a g 1 −
g g M g2 g M M
1
Ainsi, g solution strictement positive et dérivable de (E) ⇔ solution strictement positive et dérivable de (E ′ ). Or
g
1
(E ′ ) a pour solutions strictement positives et dérivables y = Ke−at + , K ∈ R+ . Les solutions de (E) sont donc les
M
M
g(t) = , K ∈ R+ .
1 + MKe−at

1.15.8 Enoncé
Soient a, b : R → R continues telles que pour tout x ∈ R, a(x) ⩾ 1.

1. On suppose ici que la limite en +∞ de b est égale à 0. Montrer que toute solution sur R de y′ + ay = b admet 0 comme
limite en +∞.

2. On suppose ici que la limite en −∞ de b est égale à 0. Montrer qu’il existe une solution et une seule sur R de
y′ + ay = b qui admette 0 comme limite en −∞.

Solution

A. Popier 111
Khôlles MPSI

Z x
1. a étant continue sur R, elle y admet des primitives. En posant A(x) = a(t) dt, les solutions de l’équation homogène
0
sont yH = Ke−A(x) , K ∈ R. Par variation de la constante : K ′ = b(t) eA(x) qui admet aussi
Z des primitives par produit et
x
composée de fonctions continues. Ainsi la solution générale est yG = Ke−A(x) + e−A(x) b(t) eA(t) dt, K ∈ R.
0
Maintenant, comme a(x) ⩾ 1, par croissance de l’intégrale (x ⩾ 0), A(x) ⩾ x puis par comparaison, lim A(x) = +∞
x→+∞
d’où lim Ke−A(x) = 0 pour tout K ∈ R. Soit ε > 0. Il existe donc x1 ∈ R, x > x1 ⇒ e−A(x) < ε et comme lim b = 0,
x→+∞ +∞
il existe x2 ∈ R, t > x2 ⇒ |b(t)| < ε. Posons x0 = max{x1 , x2 } a alors :
Z x
−A(x) Z x A(t)
−A(x) Z x0 A(t) −A(x)
Z x
A(t)
0
−A(x) A(t) −A(x)
Z x
eA(t) dt

e b(t) e dt ⩽ e b(t) e dt + e b(t) e dt ⩽ e b(t) e dt + ε e
0 0 x0 0 x0

Z x Z x  Z x
avec ε e−A(x) eA(t) dt = ε e− A(x)−A(t)
dt. Or A(x) − A(t) = a(u) du ⩾ x − t par croissance de l’intégrale. Donc
x0 x0 t
: Z x Z x h ix  
ε e−A(x) eA(t) dt ⩽ ε e−(x−t) dt = ε e−(x−t) = ε 1 − e−(x−x0 ) < ε
x0 x0 x0
 Z x   Z x 
0 −A(x)
A(t)
0 A(t)

Finalement, ∀ε > 0, ∃ x0 ∈ R, x > x0 ⇒ |yG | ⩽ |K| + b(t) e dt e
+ε ⩽ 1 + |K| + b(t) e dt ε =

0 0
C. ε, C > 0. Autrement dit : lim yG = 0 .
+∞

2. Unicité : Soient deux telles solutions yG1 et yG2 associées respectivement aux constantes réelles K1 et K2 . Alors
yG2 − yG1 = (K2 − K1 )e−A(x) tend également vers 0 en −∞. Mais par croissance de l’intégrale (x ⩽ 0), A(x) ⩽ x d’où
par comparaison, lim A(x) = −∞ puis lim e−A(x) = +∞ qui implique donc K1 = K2 puis yG1 = yG2 .
x→−∞ x→−∞
Z x 
Existence : Montrons tout d’abord que b(t) e− A(x)−A(t)
dt converge pour tout x ∈ R. Soit ε > 0. Comme
−∞
lim b = 0, ∃ x0 ∈ R, x < x0 ⇒ |b(x)| < ε. Soit x fixé qu’on peut supposer inférieur à x0 , l’intégrale de −∞ à x étant
−∞
de même nature que celle de −∞ à x0 . En se rappelant que x ⩾ t ⇒ A(x) − A(t) ⩾ x − t on a pour tout u < x :
Z x  Z x  Z x h ix  
b(t) e− A(x)−A(t) dt ⩽ ε e− A(x)−A(t) dx ⩽ ε e−(x−t) dx = ε e−(x−t) = ε 1 − e−(x−u) < ε

u
u u u

qui reste bien inférieur à ε même quandu tend vers −∞. L’intégrale
′ converge donc pour tout x ∈ R. Maintenant, si
Z x  Z x
yP = b(t) e− A(x)−A(t) dt alors y′P = e−A(x) b(t) eA(t) dt car cette dernière intégrale converge vu que e−A(x) ∈
−∞ −∞
R pour tout x ∈ R. Donc :
Z x Z x
y′P + ayP = −a(x)e −A(x)
b(t) e A(t)
dt + b(x) + a(x)e −A(x)
b(t) eA(t) dt = b(x)
−∞ −∞

Donc yP est solution de l’équation. Z x 


Comme pour tout ε > 0, il existe x0 ∈ R tel que x < x0 ⇒ |yP | = b(t) e− A(x)−A(t)

dt ⩽ ε on a lim yP = 0.
−∞ x→−∞

Conclusion : Il existe bien une solution et une seule sur R de y′ + ay = b qui admette 0 comme limite en −∞.

1.15.9 Enoncé
Résoudre sur tout intervalle I de R les équations différentielles suivantes :

A. Popier 112
Khôlles MPSI

1. y′′ + y′ − 2y = x e−2x

2. y′′ − 2y′ + 2y = 0 avec [0, π] ⊂ I, y(0) = 0, sup y(x) = 1.


x∈[0,π]

3. x2 y′′ − 3xy′ + 4y = x + 4 avec le changement de variable t = ln |x|.

4. x2 y′′ + xy′ + y = 0

5. x2 y′′ + 3xy′ + y = 0

6. y′′ − 4y′ + 4y = (x3 + x)e2x


1
7. y′′ + y′ + y = sin x avec y(0) = y′ (0) = 0.
2
8. y′′ + y = e−|x|

Solution

1. L’équation caractéristique est r2 + r − 2 = (r − 1)(r + 2) = 0. La solution homogène est donc yH = Aex + Be−2x . On
cherche alors une solution particulière de la forme yP = (ax2 + bx)e−2x . Alors y′P = − 2ax2 + 2(a − b)x + b e−2x et
−2x
y′′ = 4ax2 +
(4b − 8a)x + 2a − 4b . D’où y′′ + y′ − 2y = (−6ax + 2a − 3b)e−2x = xe−2x pour tout x ∈ R puis yP =
1 1 1
− x2 − x e−2x . D’où une infinité de solutions continues sur R : y = Aex − (3x2 + 2x − 18B)e−2x , (A, B) ∈ R2 .
6 9 18

2. L’équation caractéristique est r2 − 2r + 2 = (r − 1)2 + 1 = (r − 1 − i)(r − 1 + i) et y = (A cos x + B sin x)ex , (A, B) ∈ R2 .


 ex
y(0) = 0 ⇒ A = 0 et y = B ex sin x d’où y′ = (cos x + sin x)ex = sin x + π4 √ et y présente sur [0, π] un maximum en
√ √ 2
3π 3π 3π

valant √B e 4 . Ainsi B = 2e− 4 et y = 2ex− 4 sin x.
4 2

x
3. Avec t = ln |x|, x ∈ R∗ on a x = ε et avec ε = . On pose z(t) = y(ε et ) = y(x) d’où z′ (t) = ε et y′ (ε et ) = xy′ (x) puis
|x|
z′′ (t) = ε et y′ (ε et ) + e2t y′′ (ε et ) = xy′ (x) + x2 y′′ (x). Ainsi z vérifie z′′ − 4z′ + 4z = ε et + 4 d’équation caractéristique
r2 − 4r + 4 = (r − 2)2 = 0. L’équation homogène a donc pour solutions zH = (At + B)e2t , (A, B) ∈ R2 et une solution
particulière est yP = ε et + 1 d’où la solution générale zG = (At + B)e2t + ε et + 1, (A, B) ∈ R2 .
Donc y = (A ln |x|+B)x2 +x+1 sur R∗+ et sur R∗− . Recherchons s’il existe une solution continue sur R. On a lim y = 1,
0
puis y′ = Ax + 2Ax ln |x| + 2Bx + 1 et lim y′ = 1. Mais y′′ = A + 2A ln |x| + 2A + 2B d’où nécessairement A = 0 afin
0
que y′′ soit prolongeable en 0. Alors lim y′′ = 2B et les solutions continues sur R sont les y = Bx2 + x + 1, B ∈ R.
0

x
4. Avec t = ln |x|, x ∈ R∗ on a x = ε et avec ε = . On pose z(t) = y(ε et ) = y(x) d’où z′ (t) = ε et y′ (ε et ) = xy′ (x)
|x|
puis z′′ (t) = ε et y′ (ε et ) + e2t y′′ (ε et ) = xy′ (x) + x2 y′′ (x). Ainsi z vérifie z′′ + z = 0 d’équation caractéristique r2 + 1 =
(r − i)(r + i) = 0. L’équation a pour solution générale zG = A cost + B sint, (A, B) ∈ R2 .
Ainsi yG = A cos ln |x| + B sin ln |x| sur R+ et sur R∗− . La seule solution continue sur R est donc la fonction nulle.

 

x
5. Avec t = ln |x|, x ∈ R∗ on a x = ε et avec ε = . On pose z(t) = y(ε et ) = y(x) d’où z′ (t) = ε et y′ (ε et ) = xy′ (x)
|x|
puis z′′ (t) = ε et y′ (ε et ) + e2t y′′ (ε et ) = xy′ (x) + x2 y′′ (x). Ainsi z vérifie z′′ + 2z′ + z = 0 d’équation caractéristique
r2 + 2z + 1 = (r + 1)2 = 0. L’équation a pour solution générale zG = (At + B)e−t , (A, B) ∈ R2 .
1
Ainsi yG = (A ln |x| + B) sur R∗+ et sur R∗− mais n’a pas de solution continue sur R hormis la fonction nulle.
x

A. Popier 113
Khôlles MPSI

6. L’équation caractéristique est r2 − 4r + 4 = (r − 2)2 = 0 et la solution homogène est doncyH = (Ax + B)e2x , (A, B) ∈
R2 . On recherche donc une solution particulière de la forme yP = ax5 + bx4 + cx3 + dx2 e2x . Il vient alors :
y′P = 2ax5 + (5a + 2b)x4 + (4b + 2c)x3 + (3c + 2d)x2 + 2dx e2x
y′′P = 4ax5 + (20a + 4b)x4 + (20a + 16b +4c)x3 + (12b + 12c + 4d)x2 + (6c + 8d)x + 2d e2x


y′′ − 4y′ + 4y 3 2 2x
 = 20ax +12bx + 6cx +2d e = (x + x)e 
3 2x

1 5 1 3 2x 1 5 1 3
D’où yP = x + x e puis y = x + x + Ax + B e2x toutes continues sur R.
20 6 20 6
2
7. L’équation caractéristique est r2+ r + 12 = r + 12 + 14 = r + 12 − i 21 r + 12 + i 12 = 0 et la solution homogène
 
x
est donc yH = A cos 2x + B sin 2x e− 2 , (A, B) ∈ R2 . Une solution particulière est de la forme yP = α cos x + β sin x.
1  α
Il vient alors : y′P = β cos x − α sin x puis y′′P = −α cos x − β sin x qui nous donne y′′ + y′ + y = β − cos x −
  2 2
β x
+ α sin x = sin x d’où yP = − 45 cos x − 25 sin x. Donc yG = (A cos 2x + B sin 2x )e− 2 − 45 cos x − 25 sin x qui nous
2
4 B A 2 4 8
donne yG (0) = A − et y′G (0) = − − . Les conditions initiales impliquent donc A = et B = d’où
5 x 2 2 5 5 5
y = 54 cos 2x + 58 sin 2x e− 2 − 45 cos x − 25 sin x.

8. L’équation caractéristique est r2 + 1 = (r − i)(r + i) = 0 et la solution homogène yH = A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .

• x ⩾ 0. Alors yP = 12 e−x puis yG = A cos x + B sin x + 21 e−x .


• x ⩽ 0. Alors yP = 12 ex puis yG = A cos x + B sin x + 12 ex .

D’où y = A cos x + B sin x + 12 e−|x| .

1.15.10 Enoncé
Soit ω ∈ R∗+ fixé.


 0 si t ⩽ 0
1. Pour tout ε de R∗+ , on note gε l’application définie de R → R par : gε (t) = t/ε si 0 < t < ε . Montrer que
1 si t ⩾ ε

′′ 2
l’équation différentielle y + ω y = gε admet une solution et une seule sur R telle que ∀t ∈] − ∞, 0], y(t) = 0. On
note yε cette solution.
 

2. Montrer qu’il existe une application Y : R → R qu’on précisera telle que lim sup yε (t) −Y (t) = 0.

ε→0 t∈R

Solution

1. On a donc y(t) = 0, t ⩽ 0 puis les solutions générales, (A, B,C, D) ∈ R4 :

• 0<t <ε
t 1
yG = A cos ωt + B sin ωt + y′G = Bω cos ωt − Aω sin ωt + y′′G = −Aω 2 cos ωt − Bω 2 sin ωt
ω 2ε ω 2ε

A. Popier 114
Khôlles MPSI

• ε ⩽t

1
yG = C cos ωt + D sin ωt + y′G = Dω cos ωt −Cω sin ωt y′′G = −Cω 2 cos ωt − Dω 2 sin ωt
ω2

et on recherche une application qui soit C 2 sur R.



 A =0
1



 Bω + ω 2 ε =0


D’où le système : 1 1 qui devient :
 A cos ωε + B sin ωε + 2 = C cos ωε + D sin ωε + 2

 ω ω
 Bω cos ωε − Aω sin ωε + 1 = Dω cos ωε −Cω sin ωε



ω 2ε
 
 A = 0  A =0
1 1

 

=− 3 B =− 3
 
 B

 

ω ε  ω ε
1 puis sin ωε ce qui définit l’unique yε .
 − 3 sin ωε = C cos ωε + D sin ωε  C =− 3

 ω ε 
 ω ε
 − 1 cos ωε + 1 = −Cω sin ωε + Dω cos ωε  D = cos ωε − 1

 

 
ω 2ε ω 2ε ω 3ε

2. Voyons tout d’abord vers quoi tend yε en convergence simple quand ε tend vers 0.

• 0<t <ε
   
1 t t sin ωt 1 sin ωt (0<t<ε)
|yG (t)| = − 3 sin ωt + 2 = 2 1− ⩽
2
1− −−−−−→ 0
ω ε ω ε ω ε ωt ω ωt ε→0

• ε ⩽t
sin ωε cos ωε − 1 1 sin ω(t − ε) − sin ωt 1
yG = − 3
cos ωt + 3
sin ωt + 2 = 3
+ 2
ω ε ω ε ω ω ε ω
sin ω(t − ε) − sin ωt 1 − cos ωt
et le taux d’accroissement −−→ −ω cos ωt d’où yG −−→ −−→ 0.
ε ε→0 ε→0 ω2 t→0
(
0 si t ⩽ 0
On pose donc : Y (t) = 1 − cos ωt et voyons maintenant si la convergence est uniforme. Il nous faut
2
si t ⩾ 0
ω
montrer que ∀η > 0, ∃ E > 0, ∀t ∈ R, ε < E ⇒ yε (t) −Y (t) < η. Le résultat étant trivial sur R− , on considère
|u|3 u2
t ⩾ 0. Alors, comme |u − sin u ⩽ 6 | et |1 − cos u| ⩽ 2 :

yε (t) −Y (t) = − sin ωε cos ωt + cos ωε − 1 sin ωt + 1 − 1 − cos ωt

ω 3ε 3
ω ε ω 2 ω 2
ω 3ε 3 ω 2ε 2

ωε − sin ωε cos ωε − 1
⩽ cos ωt + sin ωt ⩽ | cos ωt| + | sin ωt|
ω 3ε ω 3ε 6ω 3 ε 2ω 3 ε
ε2 ε
= | cos ωt| + | sin ωt| −−→ 0
6 2ω ε→0

Donc ∀η > 0, ∃ E > 0, ∀t ∈ R, ε < E ⇒ yε (t) −Y (t) < η. La convergence est uniforme, d’où le résultat.

A. Popier 115
Khôlles MPSI

1.15.11 Enoncé
Trouver toutes les applications f : R → R de classe C 1 telles que pour tout x réel, f ′ (x) + f (−x) = (−2x + 2)ex .

Solution

Analyse Comme f ′ (x) = − f (−x) + (−2x + 2)ex et que f est supposée être C 1 , f ′ aussi d’où f est C 2 . En dérivant
membre à membre l’équation proposée, il vient : f ′′ (x) − f ′ (−x) = −2xex et comme f ′ (−x) = − f (x) + (2x + 2)e−x , f est
solution de y′′ + y = (2x + 2)e−x − 2xex . Or ici yH = A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 et on recherche une solution particulière
par superposition.
Pour yP1 = (ax + b)e−x , on a y′P1 = (−ax + a − b)e−x puis y′′P1 = (ax − 2a + b)e−x et y′′P1 + yP1 = (2ax − 2a + 2b)e−x d’où
yP1 = (x + 2)e−x .
Pour yP2 = (ax + b)ex , on a y′P2 = (ax + a + b)ex puis y′′P2 = (ax + 2a + b)ex et y′′P2 + yP2 = (2ax + 2a + 2b)ex d’où
yP2 = (−x + 1)ex .
La solution générale est donc yG = A cos x + B sin x + (x + 2)e−x + (−x + 1)ex .

Synthèse Ainsi, si f est solution du problème, f = yG . Alors :

f ′ (x) + f (−x) = −A sin x + B cos x − (x + 1)e−x − xex + A cos x − B sin x + (−x + 2)ex + (x + 1)e−x
= (A + B) cos x − (A + B) sin x + (−2x + 2)ex = (−2x + 2)ex

D’où A + B = 0 et les fonctions recherchées sont les f (x) = A(cos x − sin x) + (x + 2)e−x + (−x + 1)ex , A ∈ R.

1.15.12 Enoncé
Trouver toutes les applications f : R∗+ → C dérivables telles que f ′ (x) = f (1/x). On recherchera les solutions sous la forme
xα avec α ∈ C.

Solution

1 ′ 1
Analyse Si f est dérivable, alors par composition, f ′ l’est également et f ′′ (x) = − 2
f (1/x) = − 2 f (x). On
x x
recherche les solutions de x 2 y′′ + y = 0 sous la forme y = xα , soit α(α − 1)xα + xα = 0 d’où α vérifie α 2 − α + 1 = 0
π π π
donc α ∈ ei 3 , e−i 3 . On peut ainsi poser α = ei 3 et alors y = Axα + Bxα , (A, B) ∈ C2 . Il n’y pas d’autres solutions car
xα αxα−1
l’équation différentielle est linéaire d’ordre 2 et le wronskien sur R∗+ s’écrit w(x) = α avec w(1) = α − α ̸= 0.
x αxα−1
Les solutions xα et xα sont donc linéairement indépendantes et forment une base de l’espace des solutions.

Synthèse On sait maintenant que les solutions au problème sont de la forme f (x) = Axα + Bxα , (A, B) ∈ C2 . Voyons
celles qui conviennent. f ′ (x) = Aαxα−1 + Bαxα−1 et f (1/x) = Ax−α + Bx−α ne peuvent être égaux pour tout x ∈ R∗+ que si
1−α
A = αA. Alors Aαxα−1 +Bαxα−1 −Ax−α −Bx−α = A αxα−1 +xα−1 −x−α −αx−α =

A+B = Aα +Bα donc si B =
α −1
0 car α − 1 = −α.
π
Conclusion : Les fonctions recherchées sont donc les f (x) = A xα + αxα , A ∈ C, α = ei 3 .


A. Popier 116
Khôlles MPSI

1.15.13 Enoncé
Z t
Soient B > 0, A ∈ R et w : R → R continue vérifiant w(t) ⩽ A + B w(x) dx. Montrer que w(t) ⩽ AeBt (lemme de
0
Grönwall). Soit f : R → R lipschitzienne de rapport B et w, z : [0, 1] → R deux solutions de y′ = f (y). Montrer que
|w(1) − z(1)| ⩽ |w(0) − z(0)|eB .

Solution
Z t
Posons W (t) = w(u) du. Alors W est C 1 et vérifie W ′ ⩽ A + BW qui peut s’écrire W ′ (t)e−Bt − BW (t)e−Bt ⩽ Ae−Bt .
0
En intégrant de 0 à t, il vient par croissance de l’intégrale : W (t)e−Bt ⩽ AB 1 − e−Bt car W (0) = 0 puis W (t) ⩽ AB eBt − 1 .
 
Z t
Maintenant, comme w(t) ⩽ A + B w(u) du = A + BW (t) ⩽ AeBt soit le résultat escompté.
0

w et z sont dérivables et continues car solutions de y′ = f (y), donc u = w − z est dérivable et admet des primitives sur
[0, 1]. f étant B-lipschitzienne sur R, | f (w(x)) − f (z(x))| = |w′ (x) − z′ (x)| ⩽ B|w(x) − z(x)|. L’inégalité triangulaire et la
croissance de l’intégrale permettent d’écrire pour tout t ∈ [0, 1] :
Z t Zt Z t
w′ (x) − z′ (x) dx ⩽ |w′ (x) − z′ (x)| dx ⩽ B |w(x) − z(x)| dx

0 0 0

Mais on a aussi :
Z t
′ ′

|w(t) − z(t)| − |w(0) − z(0)| ⩽ |w(t) − z(t) − w(0) + z(0)| = w (x) − z (x) dx

0

On a donc l’inégalité : Z t
|w(t) − z(t)| ⩽ |w(0) − z(0)| + B |w(x) − z(x)| dx
0
La fonction u(t) = |w(t) − z(t)| vérifie alors les hypothèses de la première question en posant A = |w(0) − z(0)| d’où
u(t) ⩽ AeBt pour tout t ∈ [0, 1]. Pour t = 1, on obtient |w(1) − z(1)| ⩽ |w(0) − z(0)|eB .

1.15.14 Enoncé
Z x+y
Trouver toutes les applications f : R → R continues telles que : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x) f (y) = f (t) dt.
x−y

Solution

Analyse Remarquons tout d’abord que f (0) f (0) = 0 d’où f (0) = 0. Soit maintenant y fixé. f est continue donc
Z x+y
g(x) = f (t) dt est dérivable pour tout x d’où f (x) aussi. f étant continue, elle est intégrable. Soit F une primitive de
x−y
f . On a alors F(x + y) − F(x − y) = F ′ (x)F ′ (y). En dérivant par rapport à x : f (x + y) − f (x − y) = f ′ (x) f (y). Alors qu’en
dérivant par rapport à y : f (x + y) + f (x − y) = f (x) f ′ (y). En sommant membre à membre ces deux dernières égalités :
2 f (x + y) = f ′ (x) f (y) + f (x) f ′ (y) qui s’écrit pour y = 0, en se rappelant que f (0) = 0 : 2 f (x) = f (x) f ′ (y), et ce, pour tous
réels x et y. Ainsi, soit f = 0 soit f ′ (y) = 2 pour tout y d’où f (y) = 2y (il faut f (0) = 0).
Z x+y  x+y
Synthèse La fonction nulle est solution triviale. Pour f (x) = 2x, on a f (t) dt = x2 x−y = 4xy = f (x) f (y).
x−y

Conclusion : Le problème admet deux solutions : la fonction nulle et la fonction linéaire f (x) = 2x.

A. Popier 117
Khôlles MPSI

1.16 Calcul différentiel


1.16.1 Enoncé
Etudier l’existence d’une limite en (0, 0) pour les focntions suivantes :

x3 + y3 sin x − sin y
1. f (x, y) = 4. f (x, y) =
x2 + y2 sh x − sh y
(1 + x2 + y2 ) sin y sin x − sh y
2. f (x, y) = 5. f (x, y) =
y sh x − sin y
xy
3. f (x, y) =
x+y

Solution
|x3 | |y3 |
1. | f (x, y)| ⩽ + ⩽ |x| + |y| −−−−−−→ 0
x2 + y2 x2 + y2 (x,y)→(0,0)

sin y
2. | f (x, y)| = (1 + x2 + y2 ) · −−−−−−→ 1
y (x,y)→(0,0)

x
3. f (x, x) = donc si la limite existe, elle ne peut valoir que 0. Soit g(x) = (x, −x + x2 ) qui tend vers 0 si x tend vers 0.
2
−x2 + x3
Alors f ◦ g(x) = ∼ −1. Donc pas de limite.
x2 0

sin x−y
2 cos x+y
2
4. f (x, y) = x−y · x+y ∼ 1.1 = 1
sh 2 ch 2 (0,0)
5. f (x, x) = −1 et f (x, −x) = 1 donc pas de limite.

1.16.2 Enoncé
Etudier la continuité de f : R2 → R, l’existence et la continuité des dérivées partielles premières de f :

1.
 3
 x − y3
si (x, y) ̸= (0, 0)
f (x, y) = x 2 + y2
0 si (x, y) = (0, 0)

2.

 x sin y − y sin x
si (x, y) ̸= (0, 0)
f (x, y) = x 2 + y2
 0 si (x, y) = (0, 0)

3.

x2 si |x| > y

f (x, y) =
y2 si |x| ⩽ y

Solution

A. Popier 118
Khôlles MPSI

1. Sur R2 \ {(0, 0)}, f est continue ainsi que ses dérivées partielles premières.
x 3 y3
| f (x, y)| ⩽ 2 + ⩽ |x| + |y| −−−−−−→ 0 d’où f est continue en (0, 0) et donc sur R2 . Ensuite :
x + y2 x2 + y2 (x,y)→(0,0)

f (x, 0) − f (0, 0) ∂f ∂f 3x2 (x2 + y2 ) − 2x(x3 − y3 ) x4 + 3x2 y2 + 2xy3


• lim = 1 donc (0, 0) = 1 puis = = . On
x→0 x ∂x ∂x (x2 + y2 )2 (x2 + y2 )2
∂f ∂f
constate que (0, y) = 0 pour tout y ̸= 0 d’où discontinue en (0, 0).
∂x ∂x
f (0, y) − f (0, 0) ∂f ∂ f −3y2 (x2 + y2 ) − 2y(x3 − y3 ) −y4 − 3x2 y2 − 2yx3
• lim = −1 donc (0, 0) = −1 puis = = .
y→0 y ∂y ∂y (x2 + y2 )2 (x2 + y2 )2
∂f ∂f
On constate que (x, 0) = 0 pour tout x ̸= 0 d’où discontinue en (0, 0).
∂y ∂y

2. Sur R2 \ {(0, 0)}, f est continue ainsi que ses dérivées partielles premières.
x(sin y − y) − y(sin x − x) xy3 sin y − y yx3 sin x − x sint − t
f (x, y) = = · − · . On note que t 7→ est continue
x2 + y2 x2 + y2 y3  x2 + y2  x3   t3
1 sint − t 1 1 1 1
sur R∗ et tend vers − 61 en 0. Pour la dérivée en 0 : 3
+ = − + o(t) + = o(1) d’où g′ (0) = 0
t t 6 t 6 6
ab3
d’après le théorème de la limite de la dérivée. L’application définie sur R2 \ {(0, 0)} par g(a, b) = 2 =
a + b2
θ ∈R
g(r cos θ , r sin θ ) = r2 cos θ sin3 θ −−→ 0. Ainsi, f (x, y) −−−−−−→ 0 donc f continue en (0, 0). Ensuite :
r→0 (x,y)→(0,0)

f (x, 0) − f (0, 0) ∂f f (y, 0) − f (0, 0) ∂f


• lim = 0 donc (0, 0) = 0 et de même lim = 0 donc (0, 0) = 0.
x→0 x ∂x y→0 y ∂y
∂ g b3 (a2 + b2 ) − 2a2 b3 r5 sin3 θ − 2r5 cos2 θ sin3 θ θ ∈R
• On a = 2 2 2
= 4
= r(sin3 θ − 2 cos2 θ sin3 θ ) −−→ 0 et de même
∂a (a + b ) r r→0
∂ g 3ab2 (a2 + b2 ) − 2ab4 3r5 cos θ sin2 θ − 2r5 cos θ sin4 θ θ ∈R
= 2 2 2
= 4
= r(3 cos θ sin2 θ −2 cos θ sin4 θ ) −−→ 0. Ainsi
∂b (a + b ) r r→0
∂f ∂f ∂f ∂f
par somme et produit de limites, lim (x, y) = 0 = (0, 0) et lim (x, y) = 0 = (0, 0). Les
(x,y)→(0,0) ∂ x ∂x (x,y)→(0,0) ∂ y ∂y
dérivées partielles premières de f sont continues sur R2 .

3. Remarquons que la fonction est continue en O(0, 0), avec f (0, 0) = 0. En effet, ∀(x,√ y) ∈ R2 , | f (x, y)| ⩽ x2 + y2 et
donc ∀ε > 0, ∃ η > 0, ∀M ∈ R2 , OM < η ⇒ | f (x, y)| < ε : il suffit de prendre η = ε. Pour les dérives premières :
f (x, 0) − f (0, 0) x2 f (x, 0) − f (0, 0) 0 ∂f
lim+ = lim+ = 0 et lim− = lim− = 0 d’où (0, 0) = 0 et hors de l’origine
x→0  x x→0 x x→0 x x→0 x ∂x
∂f 2x si |x| > y ∂f
= −−−−−−→ 0 = (0, 0) d’où, à l’origine, f continûment dérivable selon x.
∂x 0 si |x| ⩽ y (x,y)→(0,0) ∂x
f (0, y) − f (0, 0) y2 f (0, y) − f (0, 0) 0 ∂f
lim+ = lim = 0 et lim− = lim− = 0 d’où (0, 0) = 0 et hors de l’origine
y→0
 y y→0 y y→0 y y→0 y ∂y
∂f 0 si |x| > y ∂f
= −−−−−−→ 0 = (0, 0) d’où, à l’origine, f continûment dérivable selon y.
∂y 2y si |x| ⩽ y (x,y)→(0,0) ∂y

f est continue, ses dérivées partielles premières définies et continues en tout M(x, y), |x| =
̸ y. Pour |x| = y, on a y ⩾ 0
et l’application étant paire suivant x, il suffit donc d’étudier le comportement de f sur x = y ̸= 0 vu la continuité en
(0, 0). Soient alors P(a, a), a > 0 fixé et M(x, y) quelconque mais pour lequel on peut supposer x > 0 et y > 0. Soit
η > 0 tel que a − η > 0 et PM 2 = (x − a)2 + (y − a)2 < η 2 . Donc 0 < a − η < x < a + η. Idem pour y. Alors
η 2 − 2aη < x2 − a2 < η 2 + 2aη < 3aη soit |x2 − a2 | < 3aη. Idem pour y. Or | f (M) − f (P)| valant |(x − a2 )| ou
ε
|(x − a2 )| on a en tout P(a, a) : ∀ε > 0, ∃ η > 0, ∀M ∈ R2 , PM < η ⇒ | f (x, y)| < ε en posant η = .
3a
Par parité et f étant continue en (0, 0), f continue sur R2 .

A. Popier 119
Khôlles MPSI

f (a + h, a) − f (a, a) 2ah + h2
Reste à étudier les dérivées partielles premières en P(a, a), a > 0. On a lim+ = lim+ =
h→0 h h→0 h
f (a + h, a) − f (a, a) a2 − a2 ∂f
2a mais lim− = lim− = 0 d’où (a, a) n’est pas définie (par parité) pour tout a ∈ R∗ .
h→0 h h→0 h ∂x
f (a, a + h) − f (a, a) 2ah + h2 f (a, a + h) − f (a, a) a2 − a2
Ensuite lim+ = lim+ = 2a mais lim− = lim− = 0 d’où
h→0 h h→0 h h→0 h h→0 h
∂f
(a, a) n’est pas définie (par parité) pour tout a ∈ R∗ .
∂y

Conclusion : f continue sur R2 , admet des dérivées partielles continues sur R2 \ {(x, y), |x| = y ̸= 0} mais n’admet
aucune dérivée partielle sur {(x, y), |x| = y ̸= 0}.

1.16.3 Enoncé
∂2 f ∂2 f
Soit U un ouvert de R2 . Une application f : U → R de classe C 2 est dite harmonique ssi ∆ f = 0 où ∆ f = + est
∂ x 2 ∂ y2
le laplacien de f .

−z
1. Pour (x, y) ∈ R2 , soient z = x + iy ∈ C et f (x, y) = ln eze . Montrer que f n’est pas harmonique sur R2 .
∂f ∂f ∂f ∂f
2. Montrer que si f est de classe C 3 et harmonique, alors , ,y −x sont harmoniques.
∂x ∂y ∂x ∂y
y
3. Vérifier que f : x 7→ Arctan est harmonique sur R∗ × R.
x

Solution

−z
1. ze−z = (x + iy)e−x (cos x − i sin y) = e−x x cos x + y sin y + i(y cos x − x sin y) d’où ln eze = e−x (x cos x + y sin y) puis

∂f ∂f
= e−x (−x cos x − y sin y + cos x − x sin x) et = e−x (sin y + y cos y).
∂x ∂y
∂2 f ∂2 f
+ 2 = e−x (x cos x + y sin y − cos x + x sin x − cos x + x sin x − sin x − sin x − x cos x + cos y + cos y − y sin y) et
∂ x2 ∂y
∆ f (π, 0) = e−π (−π + 1 + 1 + π + 1 + 1) = 4e−π ̸= 0. f n’est pas harmonique.

∂ ∂ ∂2 f ∂ ∂2 f ∂2 ∂ f ∂2 ∂ f ∂f
2. Si ∆ f = 0 et que f est C 3 , alors (Schwarz) ∆f = 2
+ 2
= 2
+ 2
=∆ = 0 et de la
∂x ∂x ∂x ∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂x ∂x
∂f
même manière, ∆ = 0. Ensuite, toujours grâce au lemme de Schwarz :
∂y

∂2 ∂2
     
∂f ∂f ∂f ∂f ∂f ∂f
∆ y −x = 2 y −x + 2 y −x
∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y
2
∂ ∂f 2
∂ f 2
∂ ∂f ∂2 f ∂2 ∂ f ∂2 ∂ f ∂f ∂f
=y 2 −2 −x 2 +2 +y 2 −x 2 = y∆ − x∆ =0
∂x ∂x ∂ x∂ y ∂x ∂y ∂ y∂ x ∂y ∂x ∂y ∂y ∂x ∂y
 2

∂f y ∂ f 2xy
=− 2 = 2
 


∂x x +y 2

∂x 2 (x + y2 )2
3. Sur R∗ × R, puis 2 d’où ∆ f = 0.
 ∂f = x
 
 ∂ f
=− 2
2xy
∂y x 2 + y2 ∂ y2 (x + y2 )2

A. Popier 120
Khôlles MPSI

1.16.4 Enoncé
Trouver toutes les applications φ : R → R de classe C 2 telles que l’application f : U = R∗ × R → R définie par f (x, y) =
y ∂2 f ∂2 f y
φ vérifie : ∀(x, y) ∈ U, 2
− 2 = 3.
x ∂x ∂y x

Solution

Analyse Soit (x, y) ∈ U. Alors :

∂2 f ∂2 f 2y  y  y2 ′′  y  1 ′′  y 
 
∂  y ′  y  ∂ 1 ′ y y
− = − 2φ − φ = 3 φ′ + 4φ − 2φ = 3
∂ x 2 ∂ y2 ∂x x x ∂y x x x x x x x x x

devient :     
y 2 y y y y
− 1 φ ′′ +2 φ′ =
x x x x x
′ t2
Résolvons donc (t 2 − 1)z′′ + 2tz′ = t qui peut s’écrire (t 2 − 1)z′ = t soit encore (t 2 − 1)z′ = + K, K ∈ R qui donne
  2
′ 1 1 + 2K 1 1 + 2K 1 1
pour t ∈
/ {−1, 1}, z = + = + − puis sur tout intervalle ne contenant ni −1 ni 1 :
2 2(t 2 − 1) 2 2 t −1 t +1
t 1 + 2K t − 1
z= + ln + k, k ∈ R. Or (x, y) ∈ R2 , d’où t ∈ R et comme on recherche des solutions de classe C 2 sur R,
2 2 t +1
t
nécessairement, 1 + 2K = 0. Les solutions recherchées ne peuvent ête que de la forme φ (t) = + k, k ∈ R, qui est bien C 2 .
2
y ∂2 f ∂2 f y
Synthèse Soit φ une telle fonction. Alors f (x, y) = + k, k ∈ R et on a bien ∀(x, y) ∈ U, − = 3.
2x ∂ x2 ∂ y2 x

t
Conclusion : Les applications recherchées sont les φ (t) = + k, k ∈ R.
2

1.16.5 Enoncé
xy(x2 − y2 ) ∂2 f ∂2 f
Soit f : R2 → R définie par f (x, y) = si (x, y) ̸
= (0, 0) et f (0, 0) = 0. Comparer (0, 0) et (0, 0).
x 2 + y2 ∂ x∂ y ∂ y∂ x

Solution

∂f f (x, y) − f (x, 0) x(x2 − y2 ) ∂f f (x, y) − f (0, y) y(x2 − y2 )


(x, 0) = lim = lim 2 = x et (0, y) = lim = lim = −y.
∂y y→0 y y→0 x + y2 ∂x x→0 x x→0 x2 + y2
∂2 f ∂2 f
   
1 ∂f ∂f 1 ∂f ∂f
(0, 0) = lim (x, 0) − (0, 0) = 1 mais (0, 0) = lim (0, y) − (0, 0) = −1. Les dérivées
∂ x∂ y x→0 x ∂y ∂y ∂ y∂ x y→0 y ∂x ∂x
itérées ne sont pas égales : au moins l’une d’elles n’est pas continue en (0, 0).

1.16.6 Enoncé
Pour tout (x, y) ∈ R2 , on définit fx,y : [−1, 1] → R par fx,y (t) = xt 2 + yt et F(x, y) = sup fx,y (t).
t∈[−1,1]

1. Calculer F(x, y).

A. Popier 121
Khôlles MPSI

2. Etudier la continuité de F sur R2 .

Solution

1. fx,y est un polynôme de degré inférieur ou égal à 2, donc sur [−1, 1] soit fx,y est monotone ou (x ̸= 0) présente un
y
extremum en − .
2x

• x=0 Alors fx,y est monotone d’où Fx, y = |y|.

• x>0 Alors :

y
✠ − <0 ⇒ y>0 ⇒ F(x, y) = x + y
2x
y
✠ − ⩾0 ⇒ y⩽0 ⇒ F(x, y) = x − y
2x

• x<0 Alors :

y
✠ − ⩽ −1 ⇒ y ⩽ 2x ⇒ F(x, y) = x − y
2x
y y2
✠ −1 < − < 1 ⇒ 2x < y < −2x ⇒ F(x, y) = −
2x 4x
y
✠ − ⩾ 1 ⇒ y ⩾ −2x ⇒ F(x, y) = x + y
2x

Nous avons délimités trois domaines pour chacun desquels nous pouvons inclure la frontière :

• Celui contenant le point (0, 1), délimité par y = 0 et y = −2x où F(x, y) = x + y.


• Celui contenant le point (0, −1), délimité par y = 0 et y = 2x où F(x, y) = x − y.
y2
• Celui contenant le point (−1, 0), délimité par y = −2x et y = 2x où F(x, y) = − .
4x

2. Constatant que F coïncide sur les frontières, F est continue sur R2 .

1.16.7 Enoncé
∂2 f ∂2 f ∂2 f
Soient (A, B,C) ∈ (R∗ )3 et (E) l’équation aux dérivées partielles : A + 2B + C = 0 où f : R2 → R est la
∂ x2 ∂ x∂ y ∂ y2
fonction inconnue de classe C 2 . Effectuer le changement de variables X = x + αy et Y = x + β y où (α, β ) ∈ R2 , α ̸= β .
Montrer qu’on peut alors choisir (α, β ) pour ramener (E), en notant F(X,Y ) = f (x, y), à l’une des trois équations :

∂ 2F ∂ 2F ∂ 2F ∂ 2F
(1) =0 (2) =0 (3) + =0
∂ X∂Y ∂Y 2 ∂ X 2 ∂Y 2
Résoudre alors (1) et (2).

Solution

A. Popier 122
Khôlles MPSI

 
1 α
Si on note g(x, y) = (X,Y ) le changement de variables, alors la matrice jacobienne J(g) = est inversible car
1 β
̸ β et on a bien un difféomorphisme. Ensuite :
α=


∂2 f ∂ 2F ∂ 2F ∂ 2F
= + +

 2
∂ x2 ∂ X2 ∂ X∂Y ∂Y 2


∂f ∂ F ∂ X ∂ F ∂Y ∂F ∂F
 



 = + = + 

 ∂x
 ∂ X ∂ x ∂Y ∂ x ∂ X ∂Y  ∂2 f

∂ 2F ∂ 2F ∂ 2F
⇒ =α + (α + β ) + β et

 ∂f ∂ F ∂ X ∂ F ∂Y ∂F ∂F 
 ∂ x∂ y ∂ X2 ∂ X∂Y ∂Y 2

 = + =α +β 

∂y ∂ X ∂ y ∂Y ∂ y ∂X

∂Y
∂2 f 2 2 2

2 ∂ F + 2αβ ∂ F + β 2 ∂ F


=

 α
∂ y2 ∂ X2 ∂Y 2

∂ X∂Y
 ∂ 2F  ∂ 2F  ∂ 2F
(E) ⇔ A + 2αB + α 2C + 2 A + (α + β )B + αβC + A + 2β B + β 2
C =0
∂ X2 ∂ X∂Y ∂Y 2
Maintenant, par cas :

• B2 − AC > 0 On choisit pour α et β les deux racines distinctes de t 7→ Ct 2 + 2Bt + A et on se ramène à (1).

• B2 − AC = 0 On choisit pour α la racine double et on en déduit β pour se ramener à (2).


B
• B2 − AC < 0 On choisit pour α et β deux valeurs distinctes centrées sur l’abscisse du sommet α = − − γ et
C
B 2B B2
β = − + γ afin que A + 2αB + α 2C = A + 2β B + β 2C. Alors α + β = − et αβ = 2 − γ 2 puis A + (α + β )B +
C C C
2B2 B2 2 2 AC − B2
αβC = A − + − γ C qu’on peut annuler en prenant car γ = > 0 par hypothèse. On peut donc se
C C C2
ramener à(3).

(1) donne F(X,Y ) = K1 (X) + K2 (Y ) avec K1 , K2 ∈ C 2 de R dans R.


(2) donne F(X,Y ) = K1 (X)Y + K2 (X) avec K1 , K2 ∈ C 2 de R dans R.

A. Popier 123
Khôlles MPSI

1.17 Intégrales doubles


1.17.1 Enoncé
ZZ
Calculer les intégrales doubles f (x, y) dx dy :
D

1
1. D = {(x, y) ∈ R2 , 0 ⩽ x ⩽ 1, x2 ⩽ y ⩽ x} et f (x, y) = .
x+y+1

x2 y2
2. D = {(x, y) ∈ R2 , x2 + y2 ⩽ R2 } et f (x, y) = + avec (a, b, R) ∈ (R∗+ )3 fixé.
a2 b2
2 +xy+y2 )
3. D = {(x, y) ∈ R2 , x2 + xy + y2 ⩽ 1} et f (x, y) = e−(x .

Solution

1.
2x + 1 1 2(x2 + x + 1) − (2x + 1)2 x2 + x + 1
Z 1Z x Z 1   Z1
1 2x + 1
dy dx = ln
dx = x ln − x · · dx
0 x 2 x + y+1 0 x2 + x + 1 x2 + x + 1 0 0 (x2 + x + 1)2 2x + 1
2x2 + 2x − 1 x2 + 4x + 1
Z 1 Z 1
= x· 2
dx = 1 − 2
dx
0 Z (2x + 1)(x +Zx + 1) 0 (2x + 1)(x + x + 1)
1 1 1 x+2
= 1+ dx − 2
dx
0 2x + 1 0 x +x+1
1 1 1 Z 1 6
= 1 + [ln(2x + 1)]10 − ln(x2 + x + 1) 0 − 2
dx
2  2 0 (2x + 1) + 3
√ 2x + 1 1
= 1 − 3 Arctan √
3 0
√ π
= 1− 3
6

2. Avec x = ρ cos θ , y = ρ sin θ :

x2 y2 cos2 θ sin2 θ R4 2θ + sin 2θ 2θ − sin 2θ 2π πR4 1


Z 2πZ R      
1
ZZ
3
2
+ 2 dx dy = ρ + 2 dρ dθ = + = +
Da b 0 0 a2 b 4 4a2 4b2 0 4 a2 b2

 y 2 3y2 y 3y 2
3. x2 + xy + y2 = x+ + et on pose u = x + , v = avec le jacobien J = √ puis passage en polaires :
2 4 2 2 3
Z 1Z 1 Z 2πZ 1
2 2 2π e − 1
ZZ
2 2 2 2 2
e−(x +xy+y ) dx dy = √ e−(u +v ) du dv = √ ρe−ρ dρ dθ = √ ·
D 3 0 0 3 0 0 3 e

1.17.2 Enoncé
Z 1
x
1. Montrer que ∀x ∈ [0, 1], ln(1 + x) = dy.
0 1 + xy
Z 1 Z 1
ln(1 + x) Arctan x
2. En déduire la valeur de I1 = dx et de I2 = dx.
0 1 + x2 0 1+x

A. Popier 124
Khôlles MPSI

Solution

Z 1
x  1
1. dy = ln |1 + xy| 0 = ln(1 + x), x ∈ [0, 1].
0 1 + xy
Z 1Z 1 1 1
x y
Z Z
2. I1 = 2)
dx dy = dx dy
0 0 (1 + xy)(1 + x 0 0 (1 + xy)(1 + y2 )
x + xy2 + y + x2 y
Z 1Z 1 Z 1Z 1
x y
⇒ 2I1 = 2)
+ 2)
dx dy = 2 )(1 + y2 )
dx dy
0 0
Z 1Z 1
(1 + xy)(1 + x (1 + xy)(1
Z 1Z 1
+ y 0 0 (1 + xy)(1
Z 1Z 1
+ x
x+y x y
= 2 2
dx dy = 2 2
dx dy + 2 2
dx dy
(1 + x )(1 + y ) (1 + x )(1 + y ) 0 0 (1 + x )(1 + y )
Z0 1Z0 1 Z0 1 0 Z 1
x x 1 1 1  1
⇒ I1 = 2 2
dx dy = 2
dx 2
dy = ln(1 + x2 ) 0 Arctan x 0
0 0 (1 + x )(1 + y ) 0 1+x 0 1+y 2
π
= ln 2
8 Z 1
1 ln(1 + x) π π
I2 = [ln(1 + x)Arctan x]0 − 2
dx = ln 2 − I1 = ln 2
0 1+x 4 8

1.17.3 Enoncé
2 +y2 )
Pour ZZa ∈ R∗+ , onZZnote Da = {(x, y) ∈ R2 , x2 + y2 ⩽ a2 }, ∆a = {(x, y) ∈ R2 , |x| ⩽ a, |y| ⩽ a}, f : (x, y) 7→ e−(x ,
Ia = f , Ja = f.
Da ∆a

1. Calculer Ia pour tout a de R+ .

2. Montrer que pour tout a ∈ R∗+ , on a Ia ⩽ Ja ⩽ Ia√2 .


Z +∞ √
−x2 π
3. En déduire e dx = .
0 2

Solution

Z 2πZ a  
2 2
1. En polaires : Ia = ρe−ρ dρ dθ = π 1 − e−a
0 0

2. f étant positive sur Da , ∆a , Da√2 et comme Da ⊂ ∆a ⊂ Da√2 , par croissance de l’intégrale, Ia ⩽ Ja ⩽ Ia√2 .

Z aZ a  Za 2
−x2 −y2 −x2
3. L’intégrale est clairement convergente et positive, notons-là K. Ja = e e dx dy = 4 e dx par parité
√ −a −a 0
Ja
d’où K = lim . D’après la première question, lim Ia = lim Ia√2 = π d’où par comparaison, lima→+∞ Ja = π
Z +∞
a→+∞ √ 2 a→+∞ a→+∞
−x2 π
et e dx = .
0 2

A. Popier 125
Khôlles MPSI

1.17.4 Enoncé
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et E l’ensemble des fonctions continues de [a, b] dans R∗+ . Calculer :
Z b  Z b 
1
inf f (x) dx dx
f ∈E a a f (x)

et donner les f donnant le minimum si la borne inférieure est atteinte.

Solution
b b
Z  Z 
1 f (x) f (y)
ZZ ZZ
Avec D = [a, b]2 , notons I( f ) = f (x) dx dx = dx dy = dx dy d’où
a a f (x) D f (y) D f (x)
 2
1 f (x)2 + f (y)2 1 f (x) − f (y)
ZZ ZZ
I( f ) = dx dy = dx dy + (b − a)2 . Or f est positive donc la borne inférieure vaut
2 D f (x) f (y) 2 D f (x) f (y)
(b − a)2 et est atteinte pour vérifiant pour tout (x, y) ∈ D2 , f (x) = f (y), ie. pour les fonctions constantes sur [a, b].

1.17.5 Enoncé
Soit λ ∈ ]1/2, +∞[. Montrer qu’il n’existe aucune application continue f : [0, 1] → R telle que :
Z 1
∀x ∈ [0, 1], f (x) = 1 + λ f (y) f (y − x) dy
x

Indication : On pourra intégrer l’équation par rapport à x.

Solution

Supposons que f convienne. Alors :


Z 1 Z 1Z 1 Z 1Z y   
0⩽x⩽1 0⩽x⩽y
f (x) dx = 1 + λ f (y) f (y − x) dx dy = 1 + λ f (y − x) dx f (y) dy car ⇔
0 x⩽y⩽1 0 ⩽y⩽1
Z0 1xZ y  Z 01 0 Z y
= 1+λ f (z) dz f (y) dy = 1 + λ F(y)F ′ (y) dy avec F(y) = f (z) dz
0 0 1 0
Z 1 2 0
1 λ λ
= 1 + λ F(y)2 = 1 + F(1)2 = 1 + f (x) dx
2 0 2 2 0
Z 1 2 Z 1
λ
d’où l’équation du second degré f (x) dx − f (x) dx + 1 = 0 dont le discriminant vaut 1 − 2λ < 0 par hypothèse.
2 0 0
Z 1
Absurde : f est continue sur [0, 1] donc f (x) dx ∈ R. Le problème n’a pas de solution.
0

A. Popier 126
Chapter 2

Algèbre

2.1 Groupes
2.1.1 Enoncé
Dans chacun des exemples suivants, montrer que ∗ est une loi de composition interne sur E et étudier ses propriétés
éventuelles :

1. E = N∗ , a ∗ b = ab .

2. E = Q \ − 12 , a ∗ b = a + b + 2ab.


3. E = Z, a ∗ b = a + b − ab. Déterminer les inversibles. Dans ce cas, pour a ∈ Z et n ∈ N∗ , on note an = a ∗ ... ∗ a


n-fois. Calculer an pour n ∈ N∗ .

Solution

1. Pour tout a ∈ E, par récurrence sur b : a ∗ 1 = a ∈ E puis a ∗ (b + 1) = ab+1 = (a ∗ b).b ∈ N par produit d’entiers car
a ∗ b ∈ N par hypothèse de récurrence. On a bien une lci.

• ∗ non commutative : 1 ∗ 2 = 1 ̸= 2 ∗ 1 = 2.
• ∗ non associative : 2 ∗ (1 ∗ 2) = 2 ̸= (2 ∗ 1) ∗ 2 = 4.
• ∗ n’a pas d’élément neutre : a ∗ e = a implique dans E que e = 1 mais a ∗ e = a ̸= e ∗ a = 1 dès que a ̸= 1.
• ∗ n’a pas d’inversibles, car par d’élément neutre.

(E, ∗) reste à l’état de magma.

1
2. Q étant un corps, a ∗ b ∈ Q pour tout (a, b) ∈ E 2 . Supposons qu’il existe (a, b) ∈ E 2 tel que a ∗ b = − . Alors
2
1 1 1 2
a + b + 2ab = − ⇒ b(1 + 2a) = − (1 + 2a) ⇒ b = − . Absurde, (a, b) ∈ E . On a bien une lci.
2 2 2

• ∗ commutative car Q est un corps.


• ∗ associative : ∀(a, b, c) ∈ E 3 , (a ∗ b) ∗ c = a + b + 2ab + c + 2ac + 2bc + 4abc = a + (b + c + 2bc) + 2a(b + c +
2bc) = a ∗ (b ∗ c).
• ∗ admet 0 comme élément neutre : ∀a ∈ E, a ∗ 0 = 0 ∗ a = a.

127
Khôlles MPSI

2a2
 
a a a
• ∀a ∈ E, − ∈ E et a ∗ − = a− − = 0. Tout élément possède un inverse dans E.
1 + 2a 1 + 2a 1 + 2a 1 + 2a

(E, ∗) est un groupe abélien.

3. Z étant stable par somme et produit, ∗ est une lci.

• Ces opérations étant commutatives sur Z, ∗ est commutative.


• ∗ associative : ∀(a, b, c) ∈ E 3 , (a ∗ b) ∗ c = a + b − ab + c − ac − bc + abc = a + (b + c − bc) − a(b + c − bc) =
a ∗ (b ∗ c).
• ∗ admet 0 comme élément neutre : ∀a ∈ E, a ∗ 0 = 0 ∗ a = a.
• Soit a ∈ E. a ∗ b = 0 ⇔ b(1 − a) = −a d’où b ∈ E ⇔ a ∈ {0, 2} qui sont donc les seuls inversibles.

(E, ∗) est un monoïde commutatif.

a2 = 2a − a2 , a3 = 3a − 3a2 + a3 . Montrons par récurrence que pour tout n ∈ N∗ , an = 1 − (1 − a)n . Ceci est vrai au
(HR)
rang 1, puis an+1 = a + 1 − (1 − a)n − a + a(1 − a)n = 1 − (1 − a)n+1 qui achève la récurrence.

2.1.2 Enoncé
y′
 
R∗ (x, y) ∗ (x′ , y′ ) = xx , + x y . Montrer que R∗ × R, ∗ est un groupe. Soit
′ ′

Dans × R on définit la loi ∗ par :
x
u = (x, y) ∈ R∗ × R. Calculer un pour tout n ∈ N∗ .

Solution

Il est clair que ∗ est une lci sur R∗ × R qui n’est pas commutative car (1, 2) ∗ (3, 4) = (3, 10) ̸= (3, 4) ∗ (1, 2) = (3, 14/3).

y′ y′′ x′′ y′
     
′ ′ ′′ ′′ ′ ′ ′′ ′′ ′
• (x, y) ∗ (x , y ) ∗ (x , y ) = xx , + x y ∗ (x , y ) = xx x , ′ + ′′ ′
+x x y′′
x xx x
′′ ′′ ′′ ′
  

′ ′ ′′ ′′

′ ′′ y ′′ ′ ′ ′′ y x y ′ ′′
(x, y) ∗ (x , y ) ∗ (x , y ) = (x, y) ∗ x x , ′ + x y = xx x , ′ + +x x y
x xx x
et ce, pour tout triplet d’éléments de R∗ × R, d’où associativité de ∗.

• ∀(x, y) ∈ R∗ × R, (1, 0) ∗ (x, y) = (x, y) ∗ (1, 0) = (x, y) ie. (1, 0) est l’élément neutre.

   
1 1
• ∀(x, y) ∈ R∗ × R, (x, y) ∗ , −y = , −y ∗ (x, y) = (1, 0) ie. chaque élément admet un inverse dans R∗ × R.
x x
 y   y 
R∗ × R, ∗ est donc un groupe non commutatif. Ensuite u2 = x2 , + xy , u3 = x3 , 2 + y + x2 y . Montrons par

x x
y 1 − x2n
 
∗ n n n n+1
 n n
récurrence que pour tout n ∈ N , u = (1, ny) si x = 1, u = (−1) , (−1) ny si x = −1 et u = x , n−1 ·
x 1 − x2

A. Popier 128
Khôlles MPSI

(HR) (HR)
 
sinon. Ceci est vrai au rang 1 dans les trois cas. Ensuite un+1 = (1, ny)∗(1, y) = (1, (n+1)y) et un+1 = (−1)n , (−1)n+1 ny ∗
 
(−1, y) = (−1)n+1 , (−1)n+2 (n + 1)y puis pour x ∈ / {−1, 1} :
!
y 1 − x2n y 1 − x2n y 1 − x2(n+1)
   
n+1 (HR) n n+1 y
u = x , n−1 · + ∗ (x, y) = x , n + n−2 · = xn+1 , n ·
x 1 − x2 x x 1 − x2 x 1 − x2

qui achève la récurrence.

2.1.3 Enoncé
1/3
Pour tout (x, y) ∈ R2 soit x ∗ y = x3 + y3 . Montrer que le groupe (R, ∗) est isomorphe au groupe (R, +).

Solution

• R étant un corps, ∗ est une lci commutative.

• ∀(x, y, z) ∈ R3 , (x ∗ y) ∗ z = (x3 + y3 + z3 )1/3 = x ∗ (y ∗ z) ie. ∗ est associative.

• ∀x ∈ R, x ∗ 0 = 0 ∗ x ie. 0 est l’élément neutre.

• ∀x ∈ R, x ∗ (−x) = (−x) ∗ x = 0 ie. chaque réel dispose d’un inverse dans R.

(R, ∗) est donc un groupe abélien.

Maintenant, l’application réelle f : x 7→ x3 étant bijective et comme ∀(x, y) ∈ R2 , f (x ∗ y) = x3 + y3 = f (x) + f (y), la


fonction cube définit bien un isomorphisme de groupes de (R, ∗) vers (R, +).

2.1.4 Enoncé
Soit (G, ∗) un groupe. Soit C = {x ∈ G, ∀y ∈ G, x ∗ y = y ∗ x}. Montrer que (C, ∗) est un sous-groupe de (G, ∗).

Solution

• Montrons que C est stable par ∗ : ∀(x, y) ∈ C2 , ∀z ∈ G, (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z) = x ∗ (z ∗ y) = (x ∗ z) ∗ y = (z ∗ x) ∗ y =


z ∗ (x ∗ y) d’où x ∗ y ∈ C.
−1 −1
• Montrons que C est stable pour l’inversion : ∀(x, y) ∈ C × G, x−1 ∗ y = y−1 ∗ x = x ∗ y−1 = y ∗ x−1 et donc
−1 −1
x ∗ y = y ∗ x d’où x ∈ C. −1

(G, ∗) est donc un sous-groupe de G.

A. Popier 129
Khôlles MPSI

2.1.5 Enoncé
x+y
Montrer que ] − 1, 1[ est un groupe pour la loi ∗ définie par x ∗ y = et qu’il est isomorphe à (R, +).
1 + xy

Solution

• Quand t décrit R, tht décrit ] − 1, 1[. On peut donc poser x = th u et y = th v auquel cas x ∗ y = th (u + v) ∈ ] − 1, 1[.
On a bien une lci qui de plus est commutative.

• Avec x = th u, y = th v, z = th w, (u, v, w) ∈ R3 , on a (x ∗ y) ∗ z = th (u + v) ∗ th w = th (u + v + w) = th u ∗ th (v + w) =
x ∗ (y ∗ z) donc associativité.

• 0 est l’élément neutre : ∀x ∈ ] − 1, 1[, x ∗ 0 = th (x + 0) = 0 ∗ x = x.

• Pour tout x ∈] − 1, 1[, −x ∈] − 1, 1[ et x ∗ (−x) = x ∗ (−x) = 0 d’où l’inversibilité.

(] − 1, 1[, ∗) est donc un groupe abélien. Maintenant, f : x 7→ Argth x est bijective de ] − 1, 1[ sur R. Ainsi ∀(x, y) ∈
] − 1, 1[2 , f (x ∗ y) = u + v = f (x) + f (y). On a bien un isomorphisme de groupes entre (] − 1, 1[, ∗) et (R, +).

2.1.6 Enoncé
Un élément x d’un groupe (G, .) de neutre e est dit d’ordre fini ssi il existe n ∈ N∗ tel que xn = e. Si x est d’ordre fini, le
plus petit entier n ∈ N∗ tel que xn = e est appelé l’odre de x.
Soit (G, ∗) un groupe et (a, b) ∈ G2 . Montrer que :

1. Si a, b, ab sont d’ordre 2, alors ab = ba.

2. Si a est d’ordre fini, alors a−1 aussi, et a et a−1 ont le même ordre.

3. Si a est d’ordre fini, alors bab−1 aussi, et a et bab−1 ont le même ordre.

4. Si ab est d’ordre fini, alors ba aussi, et ab et ba ont le même ordre.

Solution

1. aa = bb = (ab)(ab) = e ⇒ ab = b−1 a−1 = ba


−1 n p −1
2. Pour tout n ∈ N∗ , par récurrence immédiate, an = a−1 . Soit p l’ordre de a. Alors a−1 = a p = e et
−1 q
−1 −1
q q
a est d’ordre au plus p. Supposons que son ordre soit q < p. Mais alors a = a = e = a . Absurde, a est
−1
d’ordre p et donc a aussi.
n p
3. Pour tout n ∈ N∗ , par récurrence immédiate, bab−1 = ban b−1 . Soit p l’ordre de a. Alors bab−1 = ba p b−1 = e
q
et bab−1 est d’ordre au plus p. Supposons que son ordre soit q < p. Mais alors bab−1 = baq b−1 = e puis aq = e.


Absurde, a est d’ordre p et donc bab−1 aussi.

4. Soit p l’ordre de ab. Alors (ab) p+1 = a(ba) p b = ab ⇒ (ba) p = e et ba est d’ordre au plus p. Supposons que son
ordre soit q < p. Mais alors (ba)q+1 = b(ab)q a = ba ⇒ (ab)q = e. Absurde, ab est d’ordre p et donc ba aussi.

A. Popier 130
Khôlles MPSI

2.1.7 Enoncé
Soit (G, .) un groupe. Pour tout a ∈ G on note τa : G → G l’application définie par τa (x) = a x a−1 .

1. Vérifier que τa est un automorphisme de G (appelé automorphisme intérieur associé à a).

2. Vérifier que ∀(a, b) ∈ G2 , τa ◦ τb = τab .

Solution

1. G étant un groupe, on a bien une application de G → G. Ensuite, pour tout a et tout x de G, on a τa ◦ τa−1 (x) =
a(a−1 x a)a−1 = x et τa−1 ◦ τa (x) = a−1 (a x a−1 )a = x ie. τa ◦ τa−1 = τa−1 ◦ τa = IdG . On a bien un automorphisme.

2. Pour tout x ∈ G, τa ◦ τb (x) = a(b x b−1 ) a−1 = (ab) x (ab)−1 = τab (x)

2.1.8 Enoncé

Vérifier que R2 est un groupe non abélien pour la loi ∗ définie par : (x, y) ∗ (x′ , y′ ) = x + x′ , yex + y′ e−x .


Solution

• R étant un corps, on a bien une lci. Cependant, (0, 1) ∗ (1, 0) = (1, e) ̸= (1, 0) ∗ (0, 1) = (1, e−1 ) donc ∗ non
commutative.

  ′ ′ ′′ ′
(x, y) ∗ (x′ , y′ ) ∗ (x′′ , y′′ ) = x + x′ , yex + y′ e−x ∗ (x′′ , y′′ ) = x + x′ + x′′ , (yex + y′ e−x )ex + y′′ e−x−x


  ′′ ′ ′ ′′ ′′ ′
(x, y) ∗ (x′ , y′ ) ∗ (x′′ , y′′ ) = (x, y) ∗ x′ + x′′ , y′ ex + y′′ e−x = x + x′ + x′′ , yex +x + (y′ ex + y′′ e−x )e−x

   
on a bien (x, y) ∗ (x′ , y′ ) ∗ (x′′ , y′′ ) = (x, y) ∗ (x′ , y′ ) ∗ (x′′ , y′′ ) donc associativité.

• ∀(x, y) ∈ R2 , (0, 0) ∗ (x, y) = (x, y) = (x, y) ∗ (0, 0) d’où l’élément neutre.

• ∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) ∗ (−x, −y) = (−x, −y) ∗ (x, y) = (0, 0) donc chaque élément possède un inverse dans R2 .

(G, ∗) est un groupe non commutatif.

A. Popier 131
Khôlles MPSI

2.1.9 Enoncé
Soit G un sous-groupe du groupe (R, +). On suppose G ̸= {0}.

1. Montrer que G ∩ R∗+ admet une borne inférieure. On note a = inf{G ∩ R∗+ }.

2. Montrer que a ∈ G.

3. On suppose que a > 0. Montrer que G = aZ.

4. On suppose que a = 0. Montrer que G est dense dans R, ie. ∀(x, y) ∈ R2 , x < y ⇒ ∃ z ∈ G, x < z < y.

5. Soit f : R → R périodique non constante continue sur R. Montrer que f admet une plus petite période, ie. que
{T ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x)} admet un plus petit élément.

6. Soit G = {n + p 2, (n, p) ∈ Z2 }. Montrer que G est un sous-groupe de (R, +). De quelle type est-il ?

Solution

1. G ̸= {0} donc il existe a non nul dans G avec −a ∈ G. Ainsi max{−a, a} ∈ R∗+ car G ⊂ R∗+ et G ∩ R∗+ est donc non
vide. C’est une partie de R, minorée par 0, elle admet donc une borne inférieure positive.

2. Supposons a ∈/ G. Par définition de la borne inférieure, sachant qu’alors a > 0, il existe b ∈ G, 0 < a < b < 2a mais
également b′ ∈ G, 0 < a < b′ < b < 2a. G étant un groupe, on a b − b′ ∈ G ∩ R∗+ et b − b′ < a. Absurde. Donc a ∈ G.

3. Comme a ∈G,aZ ⊂ G. Montrons par l’absurde que aZ ⊂ G. Soit b ∈ G. Supposons b ∈ / aZ et notons (a non
b b
nul) n = E . Donc n ⩽ < n + 1 puis 0 < b − an < a (b ̸= an car b ∈ / aZ). Comme G est un groupe et
a a
n ∈ Z, b − an ∈ G. Absurde, car a est borne inférieure. Donc b ∈ aZ. D’où aZ ⊂ G puis par double inclusion G = aZ.

4. Donc y − x > 0 et comme a = 0, ∃ b ∈ G, 0 < b < y − x. R étant archimédien, ∃ n ∈ N, nb > x et l’ensemble


{n ∈ N, nb > x} donc non vide. En tant que partie non vide de N, il admet un plus petit élément noté m vérifiant donc
(m − 1)b ⩽ x soit mb ⩽ x + b < y car b < y − x. Or g = mb ∈ G et il existe bien g ∈ G, x < g < y.

5. Soit G = {t ∈ R, ∀x ∈ R, f (x + t) = f (x)}. f étant périodique non constante continue, ∃ T > 0, ∀x ∈ R, f (x + T ) =


f (x) d’où T ∈ G et G ̸= {0}. Soient t et t ′ dans G. Alors ∀x ∈ R, f (x + t + t ′ ) = f (x + t) = f (x) et t + t ′ ∈ G.
Maintenant, si t ∈ G, en posant y = x + t, f (x + t) = f (x) devient f (y) = f (y − t) pour tout y ∈ R, d’où −t ∈ G et
G ̸= {0} est un sous-groupe de (R, +).
D’après la question 1, il existe a = inf{G ∩ R∗+ }, a ⩾ 0 et d’après la question 4, a > 0 car sinon G serait dense
dans R et f serait constante. Donc, d’après la question 3, G = aZ. G contenant a, a est plus petit élément de
G ∩ R∗+ = {T ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x)} d’où le résultat.

√ √ √
n′ , p′ ) ∈ Z4 , (n√+ p 2) + (n′ + p′ √
6. ∀(n, p,√ 2) = (n + n′ ) + (p + p′ ) 2 ∈ G. G est stable pour l’addition et
(n + p 2) + (−n − p 2) = 0 avec −n − p 2 ∈ G d’où stabilité par inversion. G ̸= {0} est un sous-groupe de
(R, +) et il existe donc un réel a ⩾ 0, a = inf{G ∩ R∗+ } avec a ∈ G.

Par l’absurde, on suppose G = aZ et donc a > 0. Comme 1 et 2 sont dans G, il existe deux relatifs p et q tels que
√ √ p
pa = 2 et qa = 1. Mais alors, q ne pouvant être nul, 2 = ∈ Q. Absurde. Ainsi, G est dense dans R.
q

A. Popier 132
Khôlles MPSI

2.2 Anneaux, corps


2.2.1 Enoncé
Soit Z[i] = {a + ib, (a, b) ∈ Z2 }. Montrer que (Z[i], +, ×) est un anneau commutatif (+ et × sont les opérations usuelles
dans C). Prouver que si (x, y) ∈ Z[i]2 et si x × y = 0 alors x = 0 ou y = 0.
Pour tout (a, b) ∈ Z2 on pose N(a + ib) = a2 + b2 . Vérifier que pour tout (x, y) ∈ Z[i]2 , N(xy) = N(x)N(y) et que
N(x), N(y) sont dans N. En déduire l’ensemble des inversibles de l’anneau Z[i].

Solution

Soient (a, b, a′ , b′ , a′′ , b′′ ) ∈ Z6 et x = a + ib, y = a′ + ib′ , z = a′′ + ib′′ quelconques.

• (a + ib) + (a′ + ib′ ) = (a + a′ ) + i(b + b′ ) donc Z[i] stable pour +.

• Si x = a + ib, −x = −a − ib ∈ Z[i] également et x + (−x) = 0 donc Z[i] stable pour l’inversion.

• xy = (aa′ − bb′ ) + i(ab′ + a′ b) ∈ Z[i] donc Z[i] stable pour ×.

• 1 ∈ Z[i].

(Z[i], +, ×) est un anneau unitaire commutatif en tant que sous-anneau de (C, +, ×). C étant un corps, il est intègre.
Donc si (x, y) ∈ Z[i]2 et si x × y = 0 alors x = 0 ou y = 0.

N(xy) = (aa′ −bb′ )2 +(ab′ +a′ b)2 = a2 a′2 +b2 b′2 +a2 b′2 +a′2 b2 = (a2 +b2 )(a′2 +b′2 ) = N(x)N(y). On a bien a2 +b2 ∈
N et a′2 + b′2 ∈ N.
xy = 1 ⇒ N(xy) = N(x)N(y) = 1 ⇒ N(x) = N(y) = 1 car N(x)N(y) est un produit d’entiers naturels. Les inversibles
sont donc dans {1, −1, i, −i} car ils doivent vérifier a2 + b2 = 1. Réciproquement, 1 × 1 = 1, −1 × −1 = 1 et −i × i = 1.
Ainsi, Z[i]× = {1, −1, i, −i}.

2.2.2 Enoncé

Soit K = {x + y 3, (x, y) ∈ Q2 }. Montrer que (K, +, ×) est un corps.

Solution

Comme K ⊂ R, montrons que K est un sous-corps de (R, +, ×). ∀(x, y, x′ , y′ ) ∈ Q :

√ √ √
• (x + y 3) + (x′ + y′ 3) = (x + x′ ) + (y + y′ ) 3 car Q est un corps. + est stable dans K.
√ √
• (x, y) ∈ Q ⇒ (−x, −y) ∈ Q et (x + y 3) + (−x − y 3) = 0. K est stable pour l’opposé.
√ √ √
• (x + y 3)(x′ + y′ 3) = (xx′ + 3yy′ ) + (xy′ + x′ y) 3 ∈ K car Q est un corps. × est stable dans K.
1 x y √ √
• Pour (x, y) ̸= (0, 0), √ = 2 − 3 ∈ K car Q est un corps et 3∈
/ Q. K est stable pour
x+y 3 x − 3y2 x2 − 3y2
l’inversion.

• 1 ∈ K.

A. Popier 133
Khôlles MPSI

K est un sous-corps de (R, +, ×) donc un corps.

2.2.3 Enoncé
Soit (A, +, ×) un anneau et x ∈ A. On dit que x est nilpotent ssi il existe n ∈ N, xn = 0 où 0 est l’élément nul de l’anneau A.

1. Soient x et y de A. Montrer que si xy est nilpotent, alors yx aussi.


2. Soient x et y de A. Montrer que si x et y sont nilpotents et si xy = yx, alors x + y est nilpotent.
3. Soit x un élément nilpotent de A. Montrer que 1A − x est inversible et calculer son inverse.

Solution
1. Donc ∃ n ∈ N, (xy)n = 0. Alors y(xy)n x = (yx)n+1 = 0 d’où yx nilpotent.

2. Donc ∃ (p, q) ∈ N2 , x p = yq = 0. On est dans un anneau et x et y commutent : on peut appliquer la formule du


p+q  
p+q p + q p+q−k k
binôme à (x + y) = ∑ x y . Pour k ∈ Jq, p + qK, yk = 0 et pour k ∈ J0, q − 1K, x p+q−k = 0. on a
k=0 k
donc (x + y) p+q = 0, soit x + y nilpotent.

3. Donc ∃ n ∈ N, xn = 0. L’identité géométrique donne (1 commute avec tout x) :


! !
n−1 n−1
1 − xn = (1 − x). ∑ xk = ∑ xk .(1 − x) = 1
k=0 k=0
n−1
Donc si x nilpotent d’ordre n, alors 1 − x est inversible d’inverse ∑ xk .
k=0

2.2.4 Enoncé
Soit A un anneau tel que ∀(x, y) ∈ A2 , (xy)2 = x2 y2 .

1. Montrer que ∀(x, y) ∈ A2 , xyx = x2 y = yx2 . On pourra utiliser l’hypothèse avec x et 1 + y.


2. En déduire que A est commutatif.

Solution
2
1. x(1 + y) = (x + xy)2 = x2 + x2 y + xyx + (xy)2 = x2 (1 + y)2 = x2 + x2 y + x2 y + x2 y2 ⇒ xyx = x2 y
2
(1 + y)x = (x + yx)2 = x2 + xyx + yx2 + (yx)2 = (1 + y)2 x2 = x2 + yx2 + yx2 + y2 x2 ⇒ xyx = yx2

2. D’après la question précédente, (1 + x)y(1 + x) = (1 + x)2 y donc y + yx + xy + xyx = y + xy + xy + x2 y puis xy = yx


car xyx = x2 y. L’anneau est bien commutatif.

A. Popier 134
Khôlles MPSI

2.2.5 Enoncé
Soit A un anneau et U = {a ∈ A, ∃b ∈ A, ab = ba = 1} l’ensemble des inversibles de A. Montrer que ∀(x, y) ∈ A2 , 1 − xy ∈
U ⇔ 1 − yx ∈ U.

Solution

Il existe donc z ∈ A :

(1 − xy)z = 1 = z(1 − xy)


xyz = z − 1 = zxy
yxyzx = yzx − yx = yzxyx
yx(1 + yzx) = yzx = (1 + yzx)yx
yx(1 + yzx) − (1 + yzx) = −1 = (1 + yzx)yx − (1 + yzx)
(1 − yx)(1 + yzx) = 1 = (1 + yzx)(1 − yx)

Donc 1 − yx ∈ U et on a la réciproque par symétrie.

A. Popier 135
Khôlles MPSI

2.3 Espaces vectoriels


2.3.1 Enoncé
Dans E = R∗+ × R, on définit une loi par (x, y) + (x′ , y′ ) = (xx′ , y + y′ ) et une loi externe à coefficients dans R par λ (a, b) =
(aλ , λ b). Vérifier que (E, +, .) est un R − ev.

Solution

E ⊂ R2 , on montre donc que E est un sev du R − ev R2 . E contient (1, 0) et est donc non vide. Pour tous (x, y) et (x′ , y′ )
de E et tout λ ∈ R : λ (x, y) + (x′ , y′ ) = (xλ x′ , λ y + y′ ) ∈ E car x et x′ sont strictement positifs.
E est non vide, stable par combinaison linéaire, d’où le résultat.

2.3.2 Enoncé
Dans E = R3 , donner une CNS sur (x, y, z) pour que (x, y, z) ∈ Vect{v, w} avec v = (1, 2, 1) et w = (1, −1, 3).

Solution
 
 x = λ +µ  x + y = 3λ
y = 2λ − µ ⇔ 2x − y = 3µ ⇔ 3z = x + y + 6x − 3y ⇔ 7x − 2y − 3z = 0
z = λ + 3µ z = λ + 3µ
 

2.3.3 Enoncé
Dans R3 on donne a = (2, 3, −1), b = (1, −1, −2), c = (3, 7, 0) =, d = (5, 0, −7). Montrer que Vect{a, b} = Vect{c, d}.

Solution

On remarque que c = 2a − b et d = a + 3b d’où Vect{c, d} ⊂ Vect{a, b} et que a = et donc que 7a = 3c + d et


−7b = c − 2d d’où Vect{a, b} ⊂ Vect{c, d} puis Vect{a, b} = Vect{c, d}.

2.3.4 Enoncé
Soit a ∈ C. Dans C4 on donne les vecteurs :
     2  3
1 a a a
a a2  a3  1
u1  
a2  u2  
a3  u3 
1
 u4 
a

a3 1 a a2

Donner une CNS sur a ∈ C pour qu’on ait Vect{u1 , u2 , u3 , u4 } = C4 . Déterminer Vect{u1 , u2 , u3 , u4 } dans les autres cas.

A. Popier 136
Khôlles MPSI

Solution

En tant que C − ev, dim C4 = 4, une CNS est donc que la famille F = {u1 , u2 , u3 , u4 } soit libre.

a2 a3 a2 a3 a2 a3
     
L1 1 a L1 1 a L1 1 a
L2 
a a2 a3 1 ⇔ L2 − aL1  0 0 0 1 − a4  ⇔ L4 
 0 1 − a4 a(1 − a4 ) a2 (1 − a4 ) 

L3  a2 a3 1 a L3 − a2 L1  0 0 1−a 4 a(1 − a4 )  L3  0 0 1 − a4 a(1 − a4 ) 
L4 a3 1 a a2 L4 − a3 L1 0 1 − a4 a(1 − a4 ) a2 (1 − a4 ) L2 0 0 0 1 − a4

La famille est donc libre ssi a4 ̸= 1, ie. VectF = C4 ⇔ a ∈


/ {1, −1, i, −i}.

Sinon VectF = Vect{u1 } = {(λ , λ a, λ a2 , λ a3 ), λ ∈ C}.

2.3.5 Enoncé
Soit E = F (R, R). Pour a ∈ R, on définit τa : E → E ainsi : pour tout x ∈ R, τa ( f )(x) = f (x + a). Montrer que {τa , a ∈ R}
est un sous-groupe de GL(E) isomorphe à (R, +).

Solution

Soit (a, b) ∈ R2 . On a τa ◦ τb = τa+b car pour tout f ∈ E, τa (τb )( f )(x) = τa ( f )(b + x) = f (a + b + x) = τa+b ( f )(x).
Ensuite pour tout a ∈ R et tout f ∈ E, τ−a ∈ E et τa ◦ τ−a = τ−a ◦ τa = IdE car τa (τ−a )( f )(x) = τ0 ( f )(x) = f (x). Ainsi,
l’ensemble {τa , a ∈ R} est inclus dans GL(E), est stable par composition et par passage à l’inverse : c’est un sous-groupe
de GL(E).
Maintenant, l’application g : R → GL(E) définie par a 7→ τa est clairement bijective et ∀(a, b) ∈ R2 , g(a + b) = τa+b =
τa ◦ τb . Les groupes ({τa , a ∈ R}, ◦) et R, +) sont bien isomorphes.

2.3.6 Enoncé
 Z 1 
Soit E = C (R, R). Soit F = f ∈ E, f (x) dx = 0 et soit C l’ensemble des fonctions constantes de R dans R. Montrer
0
que F et C sont deux sev de E et que F ⊕C = E.

Solution

F est explicitement inclus dans E et C l’est car toute fonction constante est continue. Ils sont non vides car ils
contiennent tous deux la fonction nulle. F est stable par combinaison linéaire de part la linéarité de l’intégrale et C parce
qu’une combinaison linéaire de constantes est une constante. Ce sont donc deux sev de E.
Z 1 Z 1 
Soit f ∈ E. En tant que fonction continue sur R, elle est intégrable sur [0, 1] et f (x) dx = k ∈ R. Ainsi, f (x) − k dx
0 0
d’où f −k ∈ F et k ∈ C et f = ( f −k)+k donc F +C = E. Soit maintenant g ∈ F ∩C. Comme g ∈ C, ∃λ ∈ R, ∀x ∈ R, g(x) =
Z 1
λ . Mais g ∈ F donc g(x) dx = 0 d’où λ = 0 soit g = 0. Ainsi, F ∩C = ∅ et F ⊕C = E.
0

A. Popier 137
Khôlles MPSI

2.3.7 Enoncé
Soit u ∈ L (E) où E est un K − ev. Pour tout n ∈ N on note Kn = Ker (un ) et In = Im(un ).

1. Montrer que la suite (Kn )n∈N est croissante pour l’inclusion alors que la suite (In )n∈N est décroissante pour l’inclusion.

2. Soit n ∈ N. Montrer que si Kn = Kn+1 alors pour tout k ∈ N, Kn+k = Kn . Montrer que si In = In+1 alors pour tout
k ∈ N, In+k = In .

Solution

n ) ⇒ x ∈ Ker un+1 . Si x ∈ Ker (un ) alors un (x) = 0 et



1. Soit x ∈ E. Montrons que pour tout n ∈ N, x ∈ Ker (u
un+1 (x) = u un (x) = 0 donc x ∈ Ker un+1 . Ainsi, Kn ⊂ Kn+1 pour tout n ∈ N, la suite est croissante.
 

Soit x ∈E. Montrons que pour tout n ∈ N, x ∈ Im(un+1 ) ⇒ x ∈ Im(un ). Si x ∈ Im(un+1 ) alors il existe y ∈ E, un+1 (y) =
un u(y) = x. Donc il existe z = u(y) ∈ E, un (z) = x ie. x ∈ Im(un ). Ainsi, In+1 ⊂ In pour tout n ∈ N, la suite est
décroissante.

2. Soit n fixé, par  k, montrons que Kn+k ⊂Kn . Pour k = 0, on a bien sûr Kn = Kn. Pour tout x ∈ E, x ∈
 récurrence sur
Ker un+k+1 ⇒ un+1 uk (x) = 0 ⇒ uk (x) ∈ Ker un+1 = Ker (un ) par hypothèse ⇒ un uk (x) = un+k (x) = 0 ⇒ x ∈
 (HR)
Ker un+k ⇒ x ∈ Ker (un ). Ainsi Kn+k+1 ⊂ Kn , ce qui clos la récurrence. La croissance de la suite nous donnant
l’inclusion réciproque, on a : Kn+k = Kn pour tout n ∈ N.

Soit n fixé, par récurrence sur k, montrons que In ⊂ In+k . Pour k = 0, on a bien sûr In = In . Pour tout x ∈ E, x ∈
(HR)
Im (un ) ⇒ x ∈ Im un+k ⇒ ∃ y ∈ E, un+k

(y) = uk un (y) = x. Mais un (y) ∈ Im (un ) = Im un+1 par hypothèse
 

⇒ ∃ z ∈ E, un (y) = un+1 (z) donc uk un (y) = x ⇒ uk un+1 (z) = un+k+1 (z) = x ⇒ x ∈ Im un+k+1 . Ainsi In ⊂ In+k+1 ,


ce qui clos la récurrence. La décroissance de la suite nous donnant l’inclusion réciproque, on a : In = In+k pour tout
k ∈ N.

2.3.8 Enoncé
Soit f ∈ L (E) où E est un K − ev. On suppose f 2 − 5 f + 6IdE = 0.

1. Montrer que Im ( f − 3IdE ) ⊂ Ker ( f − 2IdE ) et que Im ( f − 2IdE ) ⊂ Ker ( f − 3IdE ).

2. Montrer que Ker ( f − 2IdE ) ⊕ Ker ( f − 3IdE ) = E.

Solution

1. f 2 − 5 f + 6IdE = 0 ⇔ ( f − 2IdE ) ◦ ( f − 3IdE ) = 0 ⇔ ( f − 3IdE ) ◦ ( f − 2IdE ) = 0 car f ◦ IdE = IdE ◦ f .


∀x ∈ E, x ∈ Im ( f − 3IdE ) ⇒ ∃ y ∈ E, ( f − 3IdE )(y) = x ⇒ ( f − 2IdE ) ◦ ( f − 3IdE )(y) = ( f − 2IdE )(x) = 0 ⇒ x ∈
Ker ( f − 2IdE ) d’où Im ( f − 3IdE ) ⊂ Ker ( f − 2IdE ) et de la même manière, Im ( f − 3IdE ) ⊂ Ker ( f − 2IdE ) .

A. Popier 138
Khôlles MPSI

2. Soit maintenant x ∈ E. Posons y = ( f − 2IdE )(x) et z = ( f − 3IdE )(x). D’après la question 1, y ∈ Ker ( f − 3IdE ) et
z ∈ Ker ( f − 2IdE ). Or y − z = f (x) − 2x − f (x) + 3x = x. On a donc E = Ker ( f − 2IdE ) + Ker ( f − 3IdE ).
Si x ∈ Ker ( f − 2IdE ) ∩ Ker ( f − 3IdE ) alors f (x) = 2x = 3x d’où x = 0 et Ker ( f − 2IdE ) ∩ Ker ( f − 3IdE ) = {0},
donc la somme est directe, ie. Ker ( f − 2IdE ) ⊕ Ker ( f − 3IdE ) = E .

2.3.9 Enoncé
Soit E = C (R+ , R) le R − ev des fonctions continues à valeurs sur R+ . Pour f ∈ E on définit la fonction T f : R+ → R par :

 T f (x) = f (0) si x = 0
∀x ∈ R+ , 1 x
Z
 T f (x) = f (t) dt si x > 0
x 0

Montrer que T : f 7→ T f ainsi définie est un endomorphisme de E dont on déterminera le noyau et l’image (on montrera
que Im (T ) est l’ensemble des fonctions g de E, g ∈ C 1 (R∗+ , R) et lim xg′ (x) = 0).
x→0

Solution

1 x
Z
Remarquons d’abord que pour tout f ∈ E, lim T f (x) = lim f (t) dt = f (0) (limite du taux d’accroissement) donc T f
x→0 x→0 x 0

continue en 0 et sur R+ , T f est continue en tant que produit de fonctions continues d’où T f continue sur R+ , ie. T f ∈ E.
Ainsi T applique bien de E dans E.
Pour la linéarité : ∀( f , g, λ ) ∈ E 2 ×R, Tλ f +g (0) = (λ f +g)(0) = λ f (0)+g(0) = λ T f (0)+Tg (0) et si x > 0, Tλ f +g (x) =
Z x
1 1 x 1 x
Z Z
(λ f + g)(t) dt = λ f (t) dt + g(t) dt = λ T f (x) + Tg (x) d’où Tλ f +g = λ T f + Tg . On a bien T ∈ L (E) .
x 0 x 0 x 0 Zx
Ker (T ) = { f ∈ E, T f = 0} donc f ∈ Ker (T ) ⇒ f (0) = 0 et ∀x > 0, f (t) dt = 0 ⇒ f = 0. Réciproquement,
0
f = 0 ∈ Ker (T ) donc Ker (T ) = {0} .

Im (T ) = {U ∈ E, ∃ f ∈ E, T f = U}

Analyse Pour tout f ∈ E, T f est dérivable sur R∗+ en tant que produit de fonctions dérivables. Les U recherchés sont
donc dérivables sur R∗+ et sont images par T d’une fonction f continue vérifiant U(0) = f (0) et pour tout x ∈ R∗+ , xU(x) =
Z x
f (t) dt qui par dérivation, donne U(x)+xU ′ (x) = f (x). Comme U et f sont continues sur R+ , nécessairement lim xU ′ (x) =
0 x→0
0 et U ′ continue sur R∗+ .

Synthèse Soit U ∈ E, de classe C 1 sur R∗+ telle que lim xU ′ (x) = 0. Alors pour f : R+ → R définie par f (0) = U(0)
x→0
et pour toutZx > 0 par f (x) ′ bien continue sur R+ , d’où f ∈ZE. On vérifie que U(0) = f (0) et que pour
x Z x = U(x) + xU (x) est x 1 x
f (t) dt = U(t) + t U ′ (t) dt = t U(t) 0 = xU(x) d’où U(x) =

tout x > 0, f (t) dt.
0 0 x 0
Conclusion : Im (T ) = {U ∈ E, U ∈ C 1 (R∗+ , R), lim xU ′ (x) = 0}
x→0

2.3.10 Enoncé
Soit E un K − ev, (a, b) ∈ K2 tel que a ̸= b, f ∈ L (E) tel que ( f − aIdE ) ◦ ( f − bIdE ) = 0.

A. Popier 139
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1. Montrer qu’il existe (λ , µ) ∈ K2 et des applications p, q de L (E) tels que :


p2 = p, q2 = q, p = λ ( f − aIdE ), q = µ( f − bIdE ), f = bp + aq

2. Pour tout k ∈ N∗ , calculer f k en fonction de p, q, k, a, b.

Solution

1. Analyse Notons I = IdE . f et IdE commutent, d’où p et q aussi. Mais d’après l’hypothèse sur f , on a de plus
p ◦ q = q ◦ p = 0. Donc : f 2 = (bp + aq)2 = b2 p2 + bap ◦ q + abq ◦ p + a2 q2 = a2 p + b2 q puis :


 f = bp + aq = (bλ + aµ) f − ab(λ + µ)I ⇒ (bλ + aµ − 1) f − ab(λ + µ) = 0 (1)
( f − aIdE ) ◦ ( f − bIdE ) = 0 ⇒ f 2 = (a + b) f − abI (2)
 2
f = a2 p + b2 q ⇒ f 2 = (a2 λ + b2 µ) f − ab(λ + µ) (3)

p2 = p ⇒ λ 2 ( f − aI)2 − λ ( f − aI) = 0
⇒ λ 2 ((a + b) f − abI) − λ (2aλ + 1) f + a(aλ + 1)I = 0
⇒ λ λ (b − a) − 1 f − a λ 2 (b − a) − 1 I = 0
 

D’où on déduit par symétrie :

λ λ (b − a) − 1 f − a λ 2 (b − a) − 1 I = 0
  
(4)
µ µ(a − b) − 1 f − b µ 2 (a − b) − 1 I = 0 (5)

Maintenant, (2) ∧ (3) ⇒ (bλ + aµ − 1)ab(λ + µ − 1) = (b2 λ + a2 µ − a − b)ab(λ + µ) d’où par cas :

• ab = 0 Par symétrie, on peut supposer a ̸= 0, b = 0. Alors d’après (5), encore par cas :
✠ µ = 0 et selon (1), f = 0
1 1
✠ µ= (on a a ̸= b) et d’après (1), encore f = 0 ou λ = .
a−b b−a
✠ f = 0.

• λ + µ = 0 Alors d’après (1), soit encore f = 0 ou bλ + aµ − 1 = 0 qui satisfait notre égalité de départ. On
1 1
obtient ainsi λ = et µ = .
b−a a−b

1 1
Synthèse Comme a ̸= b, on pose λ = et µ = .
b−a a−b
1 2 −2a f +a2 I) (2) 1 1
Alors p2 =

( f = (b−a) f −a(b−a)I = ( f −aI) = p avec un calcul symétrique
(b − a)2 (b − a)2 b−a
b a
pour vérifier que q2 = q. Enfin, bp + aq = ( f − aI) + ( f − bI) = f .
b−a a−b
1 1
Conclusion : Il suffit de poser λ = et µ = . L’existence de p et q en découle.
b−a a−b

2. Montrons par récurrence que pour tout k ∈ N∗ , f k = bk p + ak q. On sait que f = bp + aq : la proposition est vraie au
rang 1. Ensuite :
(HR)
f k+1 = (bp + aq)k (bp + aq) = (bk p + ak q)(bp + aq) = bk+1 p2 + bk ap ◦ q + ak bq ◦ p + ak+1 q2 = bk+1 p + ak+1 q qui
achève la récurrence. Donc ∀k ∈ N∗ , f k = bk p + ak q .

A. Popier 140
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2.3.11 Enoncé
Soient :
 
 E = (xn )n∈N ∈ RN , ∀n ∈ N, xn+3 − xn+2 − xn+1 + xn = 0
E1 = (xn )n∈N ∈ RN , ∀n ∈ N, xn+1 + xn = 0
E2 = (xn )n∈N ∈ RN , ∀n ∈ N, xn+2 − 2xn+1 + xn = 0

Montrer que E1 et E2 sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de E.

Solution

Montrons tout d’abord que  E est un sev de RN considéré comme R − ev. E n’est pas vide car il contient la suite nulle.
2

Soit maintenant (xn ), (yn ), λ ∈ E × R quelconque. Pour la suite (λ xn + yn ) = λ (xn ) + (yn ) RN est un R − ev :

(λ xn+3 +yn+3 )−(λ xn+2 +yn+2 )−(λ xn+1 +yn+1 )+(λ xn +yn ) = λ (xn+3 −xn+2 −xn+1 +xn )+(yn+3 −yn+2 −yn+1 +yn ) = 0

E est donc non vide, inclus dans RN , stable par combinaison linéaire : c’est un sev de RN . Ensuite, E1 et E2 sont non vides
car ils continennent la suite nulle et sont stables par combinaison linéaire :

(λ xn+1 + yn+1 ) + (λ xn + yn ) = λ (xn+1 + xn ) + (yn+1 + yn ) =0
(λ xn+2 + yn+2 ) − 2(λ xn+1 + yn+1 ) + (λ xn + yn ) = λ (xn+2 − 2xn+1 + xn ) + (yn+2 − 2yn+1 + yn ) = 0

Si(xn ) ∈ E1 , alors xn+1 = −xn et xn+3 − xn+2 − xn+1 + xn = −xn − xn + xn + xn = 0 donc (xn ) ∈ E, ie. E1 ⊂ E.
Si(xn ) ∈ E2 , alors xn+2 = 2xn+1 − xn et xn+3 − xn+2 − xn+1 + xn = 4xn+1 − 2xn − xn+1 − 2xn+1 + xn − xn+1 + xn = 0 donc
(xn ) ∈ E, ie. E2 ⊂ E. E1 et E2 sont bien deux sev de E.

Montrons maintenant que E = E1 + E2 . Soit (xn ) ∈ E. On recherche (yn ) ∈ E1 et (zn ) ∈ E2 tels que (xn ) = (yn ) + (zn ).

 yn = 1 (xn+2 − 2xn+1 + xn )

 xn = yn + zn  
xn = yn + zn 4
xn+1 = yn+1 + zn+1 = −yn + zn+1 ⇒ ⇒ 1
xn+2 − 2xn+1 = 3yn − zn zn = (−xn+2 + 2xn+1 + 3xn )
xn+2 = yn+2 + zn+2 = yn + 2zn+1 − zn
 

4
On vérifie que :

4 (yn+3 + zn+3 ) − (yn+2 + zn+2 ) − (yn+1 + zn+1 ) + (yn + zn )
= xn+5 − 2xn+4 + xn+3 − xn+5 + 2xn+4 + 3xn+3 − xn+4 + 2xn+3 − xn+2 + xn+4 − 2xn+3 − 3xn+2
− xn+3 + 2xn+2 − xn+1 + xn+3 − 2xn+2 − 3xn+1 + xn+2 − 2xn+1 + xn − xn+2 + 2xn+1 + 3xn
= 4xn+3 − 4xn+2 − 4xn+1 + 4xn = 0

Donc ∀(xn ) ∈ E, ∃ (yn ), (zn ) ∈ E1 × E2 , (xn ) = (yn ) + (zn ). Ainsi, E = E1 + E2 . Maintenant si (xn ) ∈ E1 ∩ E2 alors
xn+2 − 2xn+1 + xn = 4xn = 0 pour tout n ∈ N, ie. (xn ) est la suite nulle. On a alors E1 ∩ E2 = {(0)} et la somme est directe.
Ainsi E = E1 ⊕ E2 .

2.3.12 Enoncé
Donner un exemple d’application linéaire injective mais non surjective d’un espace vectoriel dans lui-même.

A. Popier 141
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Solution

La dimension de l’espace considéré ne peut donc être finie, sinon l’injectivité impliquerait la surjectivité. Dans
R[X], f : P 7→ XP, est bien injective : XP = XQ ⇒ X(P − Q) = 0 ⇒ P = Q. Par contre, dg f (P) = dg P + 1 et P = 1
n’a pas d’antécédent. f n’est pas surjective.

2.3.13 Enoncé
Trouver pour tout n ⩾ 3 un exemple de n sous-espaces vectoriels tels que deux d’entre eux soient toujours en somme directe,
mais pas trois d’entre eux.

Solution

L’espace vectoriel E considéré est de dimension au moins 2, sinon ses sev ne peuvent être que l’espace nul et lui-
même. Considérons alors e1 et e2 deux vecteurs distincts d’une base de E. Soient l’ensemble de sev : {Vect{e1 + ne2 }, n ∈
J1, nK}. Toute paire de ces sev est en somme directe car la famille {e1 + pe2 , e1 + qe2 } est libre pour tous p ̸= q : Si
λ (e1 + pe2 ) + µ(e1 + qe2 ) = (λ + µ)e1 + (λ p + µq)e2 = 0 alors soit λ + µ = 0 et donc p = q. Absurde. Soit λ + µ ̸= 0 et
e1 , e2 colinéaires. Absurde.
Par contre, pour trois sev distincts associés aux entiers n, p, q, les trois vecteurs e1 + ne2 , e1 + pe2 , e1 + qe2 appartenant
à Vect{e1 , e2 }, ils forment une famille liée. Leur somme ne peut être directe.

2.3.14 Enoncé
Déterminer tous les sous-espaces vectoriels réels de R.

Solution

R en tant que R − ev sur lui-même étant de dimension 1, ses sev ne peuvent être que de dimension inférieure ou égale à
1. Donc les seuls possibles sont le sous-espace nul et lui-même.

2.3.15 Enoncé
Soient deux endomorpĥismes f et g de E tels que f ◦ g = IdE . Montrer que Im (g ◦ f ) = Im (g) , Ker (g ◦ f ) = Ker ( f ) et
E = Ker (g ◦ f ) ⊕ Im (g ◦ f ). Montrer par un exemple que f et g ne sont pas nécessairement inversibles.

Solution

Si z ∈ Im (g ◦ f ) , ∃ x ∈ E, g ◦ f (x) = g f (x) = z. Donc ∃ y = f (x), g(y) = z d’où z ∈ Im (g) ie. Im (g ◦ f ) ⊂ Im
 (g).
Soit maintenant y ∈ Im (g). Alors il existe x ∈ E, g(x) = y et comme f ◦ g = IdE , g(x) = g f ◦ g(x) = g ◦ f g(x) = y.
Ainsi, y ∈ Im (g ◦ f ), ie. Im (g) ⊂ Im (g ◦ f ). Par double inclusion, Im (g ◦ f ) = Im (g) .

Si x ∈ Ker (g ◦ f ), alors g ◦ f (x) = 0 ⇒ f ◦ g ◦ f (x) = f (0) ⇒ f (x) = 0 d’où x ∈ Ker ( f ), ie. Ker (g ◦ f ) ⊂ Ker ( f ). Enfin
si x ∈ Ker ( f ), alors f (x) = 0 ⇒ g ◦ f (x) = g(0) = 0 ⇒ x ∈ Ker (g ◦ f ) ie. Ker ( f ) ⊂ Ker (g ◦ f ). Par double inclusion,

A. Popier 142
Khôlles MPSI

Ker (g ◦ f ) = Ker ( f ) .

En remarquant que (g ◦ f ) ◦ (g ◦ f ) = g ◦ ( f ◦ g) ◦ f = g ◦ f , on constate que g ◦ f est un projecteur. Il en découle


E = Ker (g ◦ f ) ⊕ Im (g ◦ f ) .

Montrons que g est injective : ∀(x, y) ∈ E 2 , g(x)


 = g(y) ⇒ f ◦ g(x) = f ◦ g(y) ⇒ x = y. Ainsi Ker (g) = {0}. Montrons
que f est surjective : ∀x ∈ E, f ◦ g(x) = f g(x) = x ⇒ ∃ y = g(x) ∈ E, f (y) = x. Ainsi Im ( f ) = E. Si f et g ne sont
pas bijectives, E ne peut être de dimension finie. Recherchons dans R[X] une surjection f et une injection g verifiant
f ◦ g = IdR[X] . Par exemple, g : P 7→ XP et f définie pour tout n ∈ N∗ par f (X n ) = X n−1 et f (1) = 0.

2.3.16 Enoncé
Soit E un K − ev. Soient p et q de L (E), deux projecteurs. On suppose que Im (p) ⊂ Ker (q). Soit r = p + q − p ◦ q.
Montrer que r est un projecteur. Montrer que Im (r) = Im (p) ⊕ Im (q) et que Ker (r) = Ker (p) ∩ Ker (q).

Solution

Im (p) ⊂ Ker (q) ⇒ q ◦ p = 0 donc :

r ◦ r = (p + q − p ◦ q) ◦ (p + q − p ◦ q)
= p◦ p+ p◦q− p◦ p◦q+q◦ p+q◦q−q◦ p◦q− p◦q◦ p− p◦q◦q+ p◦q◦ p◦q
= p+q− p◦q = r

r est un projecteur.

Montrons que Im (r) = Im (p) + Im (q). Soit t ∈ Im (r). Alors ∃ x ∈ E, r(x) = t. Mais r(x) = p(x) + q(x) − p ◦ q(x) = p ◦
(IdE − q)(x) + q(x). Or y = p ◦ (IdE − q)(x) ∈ Im (p) et z = q(x) ∈ Im (q). Ainsi, ∀t ∈ Im (r) , ∃ (y, z) ∈ Im (p) × Im (q) , t =
y+z donc Im (r) ⊂ Im (p)+Im (q). Maintenant si p(u)+q(v) ∈ Im (p)+Im (q) avec (u, v) ∈ E 2 , comme Im (p) ⊂ Ker (q) on
a r p(u)+q(v) = p(u)+ p◦q(v)+q(v)− p◦q(v) = p(u)+q(v) et p(u)+q(v) ∈ Im (p ◦ q), ie. Im (p)+Im (q) ⊂ Im (p ◦ q).
Par double inclusion, Im (r) ⊂ Im (p) + Im (q). Si x ∈ Im (p) ∩ Im (q), comme Im (p) ⊂ Ker (q), alors x ∈ Ker (q) ∩ Im (q)
d’où x = 0 car q est un projecteur. Ainsi, Im (p) ∩ Im (q) = {0}. La somme est directe et Im (r) = Im (p) ⊕ Im (q) .

Soit x ∈ Ker (r). Donc r(x) = 0 ∈ Im (r) = Im (p) ⊕ Im (q) et d’après la question précédente, comme la somme est
directe, q(x) = 0 et p ◦ (IdE − q)(x) = 0 d’où p(x) = 0. Ainsi x ∈ Ker (p) ∩ Ker (q), ie. Ker (r) ⊂ Ker (p) ∩ Ker (q). Dans
l’autre sens, il est immédiat que si x ∈ Ker (p) ∩ Ker (q), alors x ∈ Ker (r). Donc Ker (p) ∩ Ker (q) ⊂ Ker (r) et par double
inclusion, Ker (r) = Ker (p) ∩ Ker (q) .

2.3.17 Enoncé
Soient p et q deux projecteurs. Montrer que :

1. ∀x ∈ E, p(x) = −x ⇒ x = 0E .

2. p + q est un projecteur ssi p ◦ q = q ◦ p = 0.

A. Popier 143
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Solution

1. p(x) = −x ⇒ p ◦ p(x) = p(−x) ⇒ p(x) − p(−x) = p(2x) = 2p(x) = 0 ⇒ p(x) = 0 = −x ⇒ x = 0

2. (p + q) ◦ (p + q) = p + q + p ◦ q + q ◦ p donc p ◦ q = q ◦ p = 0 ⇒ (p + q) ◦ (p + q) = p + q et p + q est un projecteur.


Réciproquement, si p + q est un projecteur, alors p ◦ q + q ◦ p = 0 soit p ◦ q = −q ◦ p. Puis p ◦ p ◦ q = p ◦ q = −p ◦ q ◦ p
et p ◦ q ◦ p = −q ◦ p ◦ p = −q ◦ p d’où p ◦ q = q ◦ p. Mais p ◦ q = −q ◦ p donc p ◦ q = q ◦ p = 0. D’où équivalence.

2.3.18 Enoncé
Soient u et v dans L (E). Montrer que u ◦ v = u et v ◦ u = v ssi u et v sont deux projecteurs de même noyau.

Solution

⇒ u2 = (u ◦ v) ◦ (u ◦ v) = u ◦ (v ◦ u) ◦ v = (u ◦ v) ◦ v = u ◦ v = u : u est un projecteur. Par symétrie, v également.


Soit x ∈ Ker (u). Alors v(x) = v ◦ u(x) = v(0) = 0 et x ∈ Ker (v), ie. Ker (u) ⊂ Ker (v). Idem si x ∈ Ker (v). Alors
u(x) = u ◦ v(x) = u(0) = 0 et x ∈ Ker (u), ie. Ker (v) ⊂ Ker (u). Par double inclusion : Ker (u) = Ker (v).

⇐ Comme u et v sont des projecteurs, E = Ker (u) ⊕ Im (u) = Ker (v) ⊕ Im (v). Donc ∀x ∈ E, ∃ (a, b, a′ , b′ ) ∈
Ker (u) × Ker (v) × Im (u) × Im (v) , x = a + b = a′ + b′ et u ◦ v(x) = u(b′ ) = u(a + b − a′ ) = u(b) = b = u(x) car Ker (u) =
Ker (v). Ainsi u ◦ v = u et par symétrie, v ◦ u = v.

Conclusion : on a bien équivalence.

2.3.19 Enoncé
Soient p et q deux projecteurs qui commutent, ie. p ◦ q = q ◦ p.

1. Montrer que p ◦ q et p + q − p ◦ q sont des projecteurs.

2. Montrer que Ker (p ◦ q) = Ker (p) + Ker (q) et que Im (p ◦ q) = Im (p) ∩ Im (q).

3. En posant r = p + q − p ◦ q, montrer que Im (r) = Im (p) + Im (q) et que Ker (r) = Ker (p) ∩ Ker (q).

Solution

1. (p ◦ q) ◦ (p ◦ q) = p ◦ p ◦ q ◦ q = p ◦ q donc p ◦ q est un projecteur. Ensuite :

r ◦ r = (p + q − p ◦ q) ◦ (p + q − p ◦ q)
= p◦ p+ p◦q− p◦ p◦q+q◦ p+q◦q−q◦ p◦q− p◦q◦ p− p◦q◦q+ p◦q◦ p◦q
= p+q− p◦q = r

r est un projecteur.

A. Popier 144
Khôlles MPSI

2. Soit x ∈ Ker (p ◦ q). Alors p ◦ q(x) = 0 ⇒ y = q(x) ∈ Ker (p). Or z = x − q(x) ∈ Ker (q) et comme x = y + z, ∀x ∈
E, ∃ (y, z) ∈ Ker (p) × Ker (q) , x = y + z, ie. Ker (p ◦ q) ⊂ Ker (p) + Ker (q). Soit u + v ∈ Ker (p) + Ker (q) avec
u ∈ Ker (p) et v ∈ Ker (q). Alors p ◦ q(u + v) = p ◦ q(u) = q ◦ p(u) = 0 et u + v ∈ Ker (p ◦ q), ie. Ker (p) + Ker (q) ⊂
Ker (p ◦ q). Par double inclusion, Ker (p ◦ q) = Ker (p) + Ker (q) .

3. Soit t ∈ Im (r). Alors ∃ x ∈ E, r(x) = t. Mais r(x) = p(x) + q(x) − p ◦ q(x) = p ◦ (IdE − q)(x) + q(x). Or y =
p ◦ (IdE − q)(x) ∈ Im (p) et z = q(x) ∈ Im (q). Ainsi, ∀t ∈ Im (r) , ∃ (y, z) ∈ Im (p) × Im (q) , t = y + z donc Im (r) ⊂
2
 + Im (q). Maintenant si p(u) + q(v) ∈ Im (p) + Im (q) avec (u, v) ∈ E , comme p ◦ q = q ◦ p, on a r p(u) +
Im (p)
q(v) = p(u) + p ◦ q(v) + q ◦ p(u) + q(v) − p ◦ q ◦ p(u) − p ◦ q(v) = p(u) + q(v) et p(u) + q(v) ∈ Im (p ◦ q), ie.
Im (p) + Im (q) ⊂ Im (p ◦ q). Par double inclusion, Im (r) = Im (p) + Im (q) .

En remarquant que p ◦ r = p et que q ◦ r = q, il vient pour tout x ∈ Ker (r) , r(x) = 0 ⇒ p ◦ r(x) = p(x) = 0 et
r(x) = 0 ⇒ q ◦ r(x) = q(x) = 0 d’où x ∈ Ker (p) ∩ Ker (q), ie. Ker (r) ⊂ Ker (p) ∩ Ker (q). Dans l’autre sens, il est
immédiat que si x ∈ Ker (p) ∩ Ker (q), alors x ∈ Ker (r). Donc Ker (p) ∩ Ker (q) ⊂ Ker (r) et par double inclusion,
Ker (r) = Ker (p) ∩ Ker (q) .

2.3.20 Enoncé
Soient F = {(x, y, z,t) ∈ R4 , x + y + z + t = 0} et G = {(x, y, z,t) ∈ R4 , x − y + z − t = 0}. Donner une base de F et de G. F
et G sont-ils supplémentaires dans R4 ? Déterminer F ∩ G et F + G.

Solution
                 
x x 1 0 0 0 1 0 0
y y 0 1 0 0 0 1 0
  ∈ F ⇔   = x   + y   + z   − (x + y + z)   = x   + y   + z  
z z 0 0 1 0 0 0 1
t t 0 0 0 1 −1 −1 −1
     

 1 0 0 
     
0  ,   ,  0  donc F est un sev de R4 .
1

On a alors F = Vect  0   0   1 

 
−1 −1 −1
 

Sa famille génératrice est libre et constitue donc une base de F.


                 
x x 1 0 0 0 1 0 0
y y 0 1 0 0 0 1 0
  ∈ G ⇔   = x   + y   + z   + (x − y + z)   = x   + y   + z  
z z 0 0 1 0 0 0 1
t t 0 0 0 1 1 −1 1
     

 1 0 0 
     
0  ,   , 0 donc G est un sev de R4 .
1

On a alors G = Vect 
0  0  1

 
1 −1 1
 

Sa famille génératrice est libre et constitue donc une base de G.

dim F + dim G ̸= dim R4 donc F et G ne sont pas deux supplémentaires de R4 .

A. Popier 145
Khôlles MPSI

 
x+y+z+t = 0 x+z = 0
(x, y, z,t) ∈ E ∩ F ⇔ ⇔
x−y+z−t = 0 y+t = 0
             
x 1 0 0 0 1 0
y 0 1 0 0 0 1
⇔z = x 0 + y 0 − x 1 − y 0 = x −1 + y  0 
            

t 0 0 0 1 0 −1
   

 1 0 
   
0 1

⇔ E ∩ G = Vect  ,
−1  0 

 
0 −1
 

dim F + G = dim F + dim G − dim F ∩ G = 4 = dim R4 d’où F + G = R4 .

2.3.21 Enoncé
Soit E l’espace vectoriel des fonctions réelles continues sur [0, 2]. Soit F l’ensemble des fonctions de E qui sont affines sur
[0, 1] et sur [1, 2]. Donner une base de F.

Solution

Les éléments de F sont les fonctions f ∈ E définies par f (x) = ax + b si x ∈ [0, 1], f (x) = cx + d si x ∈ [1, 2] avec
(a, b, c, d) ∈ R4 , a + b = c + d. F est non vide car il contient la fonction nulle. Toute combinaison linéaire de fonctions
affines étant affine et toute combinaison linéaire de fonctions continues étant continue, F est stable par combinaison linéaire.
C’est un sev de E.
Nous avons définis F grâce  à quatre paramètres et une contrainte : c’est un espace de dimension 3. Montrons que la
x ∈ [0, 1] ⇒ f (x) = x − 1, g(x) = 0, h(x) = 1
famille { f , g, h} définie par qui est bien incluse dans F est libre et
x ∈ [1, 2] ⇒ f (x) = 0, g(x) = x − 1, h(x) = 1
génératrice.

 α f (0) + β g(0) + γ h(0) = −α + γ = 0
∀(α, β , γ) ∈ R3 , α f + β g + γ h = 0 ⇒ α f (1) + β g(1) + γ h(1) = γ =0 ⇒ α =β =γ =0
α f (2) + β g(2) + γ h(2) = β + γ = 0

et la famille est libre.


Soit (a, b, c, d) ∈ R4 , a + b = c + d. On cherche à exprimer u définie par u(x) = ax + b si x ∈ [0, 1], u(x) = cx + d si
x ∈ [1, 2] en fonction de f , g, h.
 
 α f (0) + β g(0) + γ h(0) = −α + γ = b  α =a
∃ (α, β , γ) ∈ R3 , α f + β g + γ h = u ⇒ α f (1) + β g(1) + γ h(1) = γ = a+b ⇒ β =c
α f (2) + β g(2) + γ h(2) = β + γ = 2c + d γ = a+b
 

Réciproquement, a f + cg + (a + b)h est affine, vaut bien b en 0, a + b = c + d en 1 et c + a + b = 2c + d en 2. Donc


α f + β g + γ h = u et la famille est génératrice.

Conclusion : ( f , g, h) est une base de F.

A. Popier 146
Khôlles MPSI

2.3.22 Enoncé
Soient E ̸= {0} un K − ev et f ∈ L (E). On suppose que pour tout x ∈ E, la famille {x, f (x)} est liée. Démontrer que f est
une homothétie.

Solution

Pour dim E = 1, les seules applications linéaires sont les f : x 7→ kx, k ∈ K qui sont bien des homothéties de rapport k.
On suppose donc dim E ⩾ 2. Par hypothèse, il existe une application à déterminer, λ : E → K, x 7→ λx , f (x) = λx x. f étant
linéaire, pour tout (x, y) ∈ E 2 , f (x + y) = f (x) + f (y) ⇒ λx+y (x + y) = λx x + λy y ⇒ (λx+y − λx )x + (λx+y − λy )y = 0. Ainsi
si la famille {x, y} est libre, on a λx = λy . Considérons maintenant un vecteur e d’une base de E. Comme dim E ⩾ 2 on a
par cas : x = 0 et λ0 quelconque, sinon (x ̸= 0) :

• x∈
/ Vect{e} Alors λx = λe car la famille {x, e} est libre.

• x ∈ Vect{e} Alors pour tout y ∈


/ Vect{e}, la famille {x, y} est libre d’où λx = λy mais ainsi, comme de fait λy = λe ,
on a λx = λe .

Conclusion : ∀x ∈ E, λx = λe ⇒ f (x) = λe x, ie. f est une homothétie de rapport λ .

2.3.23 Enoncé
Soit E ̸= {0} un espace vectoriel. Déterminer le centre de L (E), ie. l’ensemble des éléments de L (E) qui commutent
avec tous les autres. On pourra admettre que tout sev admet un supplémentaire.

Solution

Soit C le centre recherché. Si dim E = 1, les seuls endomorphismes sont de E sont les homothéties d’où C = E.
On suppose donc dim E ⩾ 2. C est non vide car il contient IdE . Soient x ∈ E et F = {x}⊥ . Ainsi, E = Vect{x} ⊕ F.
Considérons la projection p sur Vect{x} parallèlement à F et f appartenant à C. Alors p ◦ f (x) = f ◦ p(x) = f (x) ∈ Im (p).
Or Im (p) = Vect{x} d’où x et f (x) appartiennent à Vect{x}. Comme dimVect{x} = 1, x et f (x) sont colinéaires. Ceci étant
vrai pour tout x ∈ E, l’exercice précédent nous a montré que f est nécessairement une homothétie. Réciproquement, toute
homothétie commute avec tout endomorphisme. Ainsi, C est l’ensemble des homothéties de E.

2.3.24 Enoncé
Soit q un projecteur de L (E) où E est un R − ev. Montrer que IdE + q est inversible.

Solution

En remarquant que (IdE + q)2 = IdE + 2q + q2 = IdE + 3q, on cherche un inverse sous la
 forme IdE1 +aq, a ∈ R. Il vient
1 1
alors (IdE +q)◦(IdE +aq) = IdE +(2a+1)q d’où a = − 2 . On a bien (IdE +q)◦ IdE − 2 q = IdE − 2 q ◦(IdE +q) = IdE .
IdE + q est inversible.

A. Popier 147
Khôlles MPSI

2.4 Espaces vectoriels de dimension finie


2.4.1 Enoncé
Soient F = {(x, y, z,t) ∈ R4 , x + y + z + t = 0} et G = {(x, y, z,t) ∈ R4 , x − y + z − t = 0}. Déterminer la dimension de F et
de G et donner une base de F et de G. F et G sont-ils supplémentaires dans R4 ? Déterminer dim F ∩ G et F + G.

Solution
                 
x x 1 0 0 0 1 0 0
y y 0 1 0 0 0 1 0
  ∈ F ⇔   = x   + y   + z   − (x + y + z)   = x   + y   + z  
z z 0 0 1 0 0 0 1
t t 0 0 0 1 −1 −1 −1
     

 1 0 0 
     
0  ,   ,  0  donc F est un sev de R4 .
1

On a alors F = Vect  0   0   1 

 
−1 −1 −1
 

Sa famille génératrice est libre, donc dim F = 3, et constitue donc une base de F.
                 
x x 1 0 0 0 1 0 0
y y 0 1 0 0 0 1 0
  ∈ G ⇔   = x   + y   + z   + (x − y + z)   = x   + y   + z  
z z 0 0 1 0 0 0 1
t t 0 0 0 1 1 −1 1
     
 1
 0 0 
 0  1  0
On a alors G = Vect   ,   ,   donc G est un sev de R4 .
     

 0 0 1 
1 −1 1
 

Sa famille génératrice est libre, donc dim G = 3, et constitue donc une base de G.

dim F + dim G ̸= dim R4 donc F et G ne sont pas deux supplémentaires de R4 .

 
x+y+z+t = 0 x+z = 0
(x, y, z,t) ∈ E ∩ F ⇔ ⇔
x−y+z−t = 0 y+t = 0
             
x 1 0 0 0 1 0
y 0 1 0 0 0 1
⇔z = x 0 + y 0 − x 1 − y 0 = x −1 + y  0 
            

t 0 0 0 1 0 −1
   

 1 0 
   
0 1

⇔ E ∩ G = Vect   ,  
  

 −1 0 

0 −1
 

Les deux vecteurs forment une famille libre donc dim F ∩ G = 2, d’où dim F + G = dim F + dim G − dim F ∩ G = 4 =
dim R4 d’où F + G = R4 .

2.4.2 Enoncé
Soit E l’espace vectoriel des fonctions réelles continues sur [0, 2]. Soit F l’ensemble des fonctions de E qui sont affines sur
[0, 1] et sur [1, 2]. Donner une base de F.

A. Popier 148
Khôlles MPSI

Solution

Les éléments de F sont les fonctions f ∈ E définies par f (x) = ax + b si x ∈ [0, 1], f (x) = cx + d si x ∈ [1, 2] avec
(a, b, c, d) ∈ R4 , a + b = c + d. F est non vide car il contient la fonction nulle. Toute combinaison linéaire de fonctions
affines étant affine et toute combinaison linéaire de fonctions continues étant continue, F est stable par combinaison linéaire.
C’est un sev de E.
Nous avons définis F grâce  à quatre paramètres et une contrainte : c’est un espace de dimension 3. Montrons que la
x ∈ [0, 1] ⇒ f (x) = x − 1, g(x) = 0, h(x) = 1
famille { f , g, h} définie par qui est bien incluse dans F est libre et
x ∈ [1, 2] ⇒ f (x) = 0, g(x) = x − 1, h(x) = 1
génératrice.

 α f (0) + β g(0) + γ h(0) = −α + γ = 0
∀(α, β , γ) ∈ R3 , α f + β g + γ h = 0 ⇒ α f (1) + β g(1) + γ h(1) = γ =0 ⇒ α =β =γ =0
α f (2) + β g(2) + γ h(2) = β + γ = 0

et la famille est libre.


Soit (a, b, c, d) ∈ R4 , a + b = c + d. On cherche à exprimer u définie par u(x) = ax + b si x ∈ [0, 1], u(x) = cx + d si
x ∈ [1, 2] en fonction de f , g, h.
 
 α f (0) + β g(0) + γ h(0) = −α + γ = b  α =a
∃ (α, β , γ) ∈ R3 , α f + β g + γ h = u ⇒ α f (1) + β g(1) + γ h(1) = γ = a+b ⇒ β =c
α f (2) + β g(2) + γ h(2) = β + γ = 2c + d γ = a+b
 

Réciproquement, a f + cg + (a + b)h est affine, vaut bien b en 0, a + b = c + d en 1 et c + a + b = 2c + d en 2. Donc


α f + β g + γ h = u et la famille est génératrice.

Conclusion : ( f , g, h) est une base de F.

2.4.3 Enoncé
Soient E ̸= {0} un K − ev et f ∈ L (E). On suppose que pour tout x ∈ E, la famille {x, f (x)} est liée. Démontrer que f est
une homothétie.

Solution

Pour dim E = 1, les seules applications linéaires sont les f : x 7→ kx, k ∈ K qui sont bien des homothéties de rapport k.
On suppose donc dim E ⩾ 2. Par hypothèse, il existe une application à déterminer, λ : E → K, x 7→ λx , f (x) = λx x. f étant
linéaire, pour tout (x, y) ∈ E 2 , f (x + y) = f (x) + f (y) ⇒ λx+y (x + y) = λx x + λy y ⇒ (λx+y − λx )x + (λx+y − λy )y = 0. Ainsi
si la famille {x, y} est libre, on a λx = λy . Considérons maintenant un vecteur e d’une base de E. Comme dim E ⩾ 2 on a
par cas : x = 0 et λ0 quelconque, sinon (x ̸= 0) :

• x∈
/ Vect{e} Alors λx = λe car la famille {x, e} est libre.
• x ∈ Vect{e} Alors pour tout y ∈
/ Vect{e}, la famille {x, y} est libre d’où λx = λy mais ainsi, comme de fait λy = λe ,
on a λx = λe .

Conclusion : ∀x ∈ E, λx = λe ⇒ f (x) = λe x, ie. f est une homothétie de rapport λ .

A. Popier 149
Khôlles MPSI

2.4.4 Enoncé
Soit E ̸= {0} un espace vectoriel. Déterminer le centre de L (E), ie. l’ensemble des éléments de L (E) qui commutent
avec tous les autres. On pourra admettre que tout sev admet un supplémentaire.

Solution

Soit C le centre recherché. Si dim E = 1, les seuls endomorphismes sont de E sont les homothéties d’où C = E.
On suppose donc dim E ⩾ 2. C est non vide car il contient IdE . Soient x ∈ E et F = {x}⊥ . Ainsi, E = Vect{x} ⊕ F.
Considérons la projection p sur Vect{x} parallèlement à F et f appartenant à C. Alors p ◦ f (x) = f ◦ p(x) = f (x) ∈ Im (p).
Or Im (p) = Vect{x} d’où x et f (x) appartiennent à Vect{x}. Comme dimVect{x} = 1, x et f (x) sont colinéaires. Ceci étant
vrai pour tout x ∈ E, l’exercice précédent nous a montré que f est nécessairement une homothétie. Réciproquement, toute
homothétie commute avec tout endomorphisme. Ainsi, C est l’ensemble des homothéties de E.

2.4.5 Enoncé
Polynômes interpolateurs de Lagrange : soient a0 , ..., an , n + 1 réels deux à deux distincts. Pour 0 ⩽ i ⩽ n soit :
n
X −aj
Pi (X) = ∏
j=0, j̸=i ai − a j

1. Pour (i, j) ∈ J0, nK2 préciser Pi (a j ).

2. Montrer que (P0 , ..., Pn ) est une base de Rn [X].

3. Soit f : R → R. Montrer qu’il existe un unique polynôme P ∈ Rn [X] tel que ∀i ∈ J0, nK, P(ai ) = f (ai ). Quelles sont
les coordonnées de P dans la base (P0 , ..., Pn ) de Rn [X] ?

Solution

1. Pi (a j ) = 0 pour i ̸= j et Pi (ai ) = 1.

n
2. Soit (λ0 , ..., λn ) ∈ Rn+1 tel que ∑ λi Pi (X) = 0. En évaluant l’égalité pour a0 , ..., an , on a d’après la question 1,
i=0
a0 = ... = an = 0 ie. la famille {Pi } est libre. Elle contient n + 1 vecteurs et dim Rn [X] = n + 1, c’est donc une base
de Rn [X].

3. Unicité : Soient P et Q deux polynômes de Rn [X] tels que pour tout i ∈ J0, nK, P(ai ) = Q(ai ) = f (ai ). Les ai étant
deux à deux distincts, P − Q admet au moins n + 1 racines alors que P et Q sont dans Rn [X]. P − Q est donc le
polynôme nul et P = Q.
n
Existence : Il suffit de considérer P = ∑ f (ai )Pi .
i=0

Les coordonnées de P dans la base considérée sont donc f (a0 ), ..., f (an ) .

A. Popier 150
Khôlles MPSI

2.4.6 Enoncé
Soit n ∈ N∗ . Pour 0 ⩽ k ⩽ n soit Bk (X) = (X − 1)k (X + 1)n−k . Montrer que (B0 , ..., Bn ) est une base de Rn [X].

Solution

Notons Bn,k = (X − 1)k (X + 1)n−k . Montrons par récurrence que pour tout n ∈ N, la famille Bn,k , k ∈ J0, nK est libre.


Pour n = 0, la famille étant réduite à B0,0 = 1, elle est bien libre. Soit maintenant (λn+1,0 , ..., λn+1,n+1 ) ∈ Rn+2 et supposons
n+1
∑ λn+1,k Bn+1,k = 0. Alors :
k=0

n+1 n n
∑ λn+1,k Bn+1,k = λn+1,n+1 Bn+1,n+1 + ∑ λn+1,k Bn+1,k = λn+1,n+1 (X − 1)n+1 + ∑ λn+1,k (X − 1)k (X + 1)n+1−k = 0
k=0 k=0 k=0

évalué en −1 donne λn+1,n+1 = 0. En remarquant que Bn+1,k = (X + 1)Bn,k :


n+1 n n
∑ λn+1,k Bn+1,k = 0 ⇒ (X + 1) ∑ λn+1,k Bn,k = 0 ⇒ ∑ λn+1,k Bn,k = 0
k=0 k=0 k=0

mais la famille des Bn,k étant libre par hypothèse de récurrence, λn+1,k = 0, k ∈ J0, nK. Ainsi :
n+1
∑ λn+1,k Bn+1,k = 0 ⇒ (λn+1,0 , ..., λn+1,n+1 ) = 0Rn+2
k=0

ie. la famille est libre ce qui achève la récurrence. Donc, en revenant à la notation de l’énoncé, pour tout n ∈ N∗ , (B0 , ..., Bn )
est une famille libre de n + 1 vecteurs. Or pour tout k, 0 ⩽ k ⩽ n, Bk est de degré n et donc Bk ∈ Rn [X]. Comme
dim Rn [X] = n + 1, (B0 , ..., Bn ) est une base de Rn [X].

2.4.7 Enoncé
Soit F = {(x, y, z) ∈ R3 , 2x + 3y − z = 0} et G = Vect{u} avec u(1, 2, 3). Montrer que F ⊕ G = R3 .

Solution

F est inclus dans R3 et est non vide car il contient le vecteur nul. Ensuite soient v(x, y, z) et w(x′ , y′ , z′ ) deux vecteurs de
F et λ un réel. Alors :

λ v + w = (λ x + x′ , λ y + y′ , λ z + z′ ) ⇒ 2(λ x + x′ ) + 2(λ y + y′ ) − (λ z + z′ ) = λ (2x + 3y − z) + (2x′ + 3y′ − z′ ) = 0

F est stable par combinaison linéaire, c’est un sev de R3 . u ∈ R3 donc Vect{u} est bien un sev de R3 .
Montrons que R3 = F + G. Soit v(x, y, z) ∈ R3 et recherchons w ∈ F, λ ∈ R / v = w + λ u. Alors :

w = v − λ u ∈ F ⇔ 2(x − λ ) + 3(y − 2λ ) − (z − 3λ ) = 2x + 3y − z − 5λ = 0
 
1 3 3 1 4 1 2 6 9 8
⇔ λ = (2x + 3y − z) et w x − y + z, − x − y + z, − x − y + z
5 5 5 5 5 5 5 5 5 5

Tout vecteur de R3 est somme d’un vecteur de F et d’un vecteur de G, on a bien R3 = F + G. Soit maintenant λ u ∈ G.
Alors λ u ∈ F ⇔ 2λ + 6λ − 3λ = 0 ⇔ λ = 0 d’où F ∩ G = {0} et la somme est directe. Ainsi F ⊕ G = R3 .

A. Popier 151
Khôlles MPSI

2.4.8 Enoncé
Un espace vectoriel E est dit noethérien si toute suite croissante E0 ⊂ E1 ⊂ ... de sous-espaces vectoriels de E stationne.
Montrer qu’un espace vectoriel est noethérien ssi il est de dimension finie.

Solution

⇒ Supposons que E ne soit pas de dimension finie. Alors pour tout sev En , il existe xn+1 ∈ E, xn+1 ∈ / En . En posant
En+1 = En ∪{xn+1 } on construit par récurrence une suite strictement croissante de sous-espaces vectoriels de E car pour tout
n ∈ N, En ⊊ En+1 . Il existe alors une suite croissante d’espaces vectoriels de E non stationnaire. Ainsi, par contraposition,
si E est de dimension finie, alors toute suite croissante de sous-espaces vectoriels de E est stationnaire.

⇐ Comme pour toute suite (En ), dim E0 ⩽ dim E1 ⩽ ... ⩽ dim E, la suite (dim En ) est croissante et majorée par dim E
qui est finie. Ainsi la suite converge, mais en tant que suite d’entiers, elle stationne et la suite (En ) aussi.

Conclusion : on a bien équivalence.

2.4.9 Enoncé
Soit f ∈ L (E) avec dim E = n. Montrer que :

Ker ( f ) = Ker f 2 Im ( f ) = Im f 2
 
(1) ⇔ (2) ⇔ E = Ker ( f ) ⊕ Im ( f ) (3)

Solution

Montrons que (2) ⇒ (1) ⇒ (3) ⇒ (2) :

Si Im ( f ) = Im f 2 alors d’après le théorème du rang, dim Ker ( f ) = dim Ker f 2 . Mais par croissance
 
(2) ⇒ (1)
des noyaux, Ker ( f ) ⊂ Ker f 2 , d’où Ker ( f ) = Ker f 2 .
 

(1) ⇒ (3) Soit x ∈ Ker ( f ) ∩ Im ( f ). Alors x ∈ Im ( f ) d’où ∃ y ∈ E, f (y) = x. Mais comme x ∈ Ker ( f ) , f 2 (y) =
f (x) = 0 on a y ∈ Ker f 2 = Ker ( f ) par hypothèse

 d’où f (y) = x = 0. Ainsi, Ker ( f ) ∩ Im ( f ) = {0}, ie. Ker ( f ) et Im ( f )
sont en somme directe et dim Ker ( f ) ⊕ Im ( f ) = dim Ker ( f ) + dim Im ( f ) = dim E d’après le théorème du rang, d’où
E = Ker ( f ) ⊕ Im ( f ).
(3) ⇒ (2) Par décroissance des images, Im f 2 ⊂ Im ( f ). Soit maintenant x ∈ Im ( f ). Alors ∃ y ∈ E, f (y) = x.


Comme y ∈ E et que E = Ker ( f )⊕ Im ( f ) par hypothèse, ∃ (u, z) ∈ Ker ( f ) × E, y = u + f (z). Mais alors f (y) = f u +
f (z) = f 2 (z) = x d’où x ∈ Im f 2 , ie. Im ( f ) ⊂ Im f 2 . Par double inclusion, Im ( f ) = Im f 2 .

Conclusion : (1) ⇔ (2) ⇔ (3).

2.4.10 Enoncé
Soit E un R − ev de dimension finie. Soit f ∈ L (E) telle que f 3 = f . Montrer que E = Ker ( f ) ⊕ Im ( f ) et que f induit un
automorphisme sur Im ( f ).

A. Popier 152
Khôlles MPSI

Solution

Soit y ∈ Ker ( f ) ∩ Im ( f ). Donc ∃ x ∈ E, f (x) = y ∧ f (y) = 0. Mais alors f (x) = f 3 (x) = f 2 (y) = 0 d’où y = 0 et
Ker ( f )∩ Im ( f ) = {0}. Ainsi Ker ( f ) et Im ( f ) sont en somme directe et d’après le théorème du rang, dim Ker ( f ) ⊕
Im ( f ) = dim Ker ( f ) + dim Im ( f ) = dim E d’où E = Ker ( f ) ⊕ Im ( f ).

Sur Im ( f ), f est par définition surjective. Soit (x, y) ∈ Im ( f )2 . Alors ∃(x′ , y′ ) ∈ E 2 , f (x′ ) = x ∧ f (y′ ) = y. Ainsi
f (x) = f (y) ⇒ f 2 (x′ ) = f 2 (y′ ) ⇒ f 3 (x′ ) = f 3 (y′ ) ⇒ f (x′ ) = f (y′ ) ⇒ x = y. f est injective sur Im ( f ) et donc bijective. La
restriction de f à Im ( f ) est bien un automorphisme.

2.4.11 Enoncé
Un automorphisme de R[X].

1. Pour tout n ∈ N, montrer que :


fn : Rn [X] → Rn [X]
P(X) 7→ P(X + 1) + P(X)
est un automorphisme de Rn [X].

2. En déduire que :
f : R[X] → R[X]
P(X) 7→ P(X + 1) + P(X)
est un automorphisme de R[X].

3. Montrer que pour tout k ∈ N il existe un unique Ek ∈ R[X] tel que Ek (X + 1) + Ek (X) = X k et que de plus :
∀k ∈ N∗ , Ek′ = kEk−1 .

n  
n
4. Montrer que pour tout n ∈ N∗ et tout P ∈ R[X] on a : f n (P) =∑ P(X + k).
k=0 k

Solution


1. Montrons tout d’abord que pour tout n ∈ N, fn est un endomorphisme de Rn [X]. dg P(X + 1) + P(X) ⩽dgP(X)
2
 Q, λ ) ∈ Rn [X] × R. fn (λ P + Q) = (λ P + Q)(X + 1) + (λ P + Q)(X) =
 dans Rn [X]. Soit (P,
donc fn applique bien
λ P(X + 1) + P(X) + Q(X + 1) + Q(X) . L’application est linéaire, c’est bien un endomorphisme de Rn [X].
Soient P et Q tels que fn (P) = fn (Q). Alors (P − Q)(X + 1) + (P − Q)(X) = 0. Supposons dg(P − Q) ⩾ 1. Donc
P − Q admet admet au moins une racine dans C. Si α est racine de P − Q, α + 1 l’est également. Par récurrence
immmédiate, P − Q admet une infinité de racines et est donc nul. Absurde. Si dg(P − Q) = 0 alors P − Q = 0.
Absurde. Donc P − Q = 0 et P = Q, ie. fn injective pour tout n ∈ N, ie. bijective car on a un endomorphisme injectif
sur un espace vectotiel de dimension finie. fn est un automorphisme de Rn [X].

2. D’après la question précédente, on peut déjà affirmer que f est un endomorphisme injectif. Les images des vecteurs
de base sont les f (X k ) = (X + 1)k + X k , k ∈ N sont tous de degrés deux à deux différents et forment donc une base
de R[X]. f est surjective, donc bijective. f est un automorphisme de R[X].

A. Popier 153
Khôlles MPSI

3. f est un automorphisme, donc X k ∈ R[X] possède un unique antécédent Ek ∈ R[X] tel que f (Ek ) = X k . Ensuite :

Ek (X + 1) + Ek (X) = X k ⇒ Ek′ (X + 1) + Ek′ (X) = kX k−1 = k Ek−1 (X + 1) + Ek−1 (X) ⇒ f (Ek′ ) = k f (Ek−1 )


Par linéarité, k f (Ek−1 ) = f (kEk−1 ), et alors par injectivité, Ek′ = kEk−1 .

4. Par récurrence. L’égalité est vraie au rang 1. Puis :


!
n   n   n  
n+1 (HR) n (linéarité) n n
f (P) = f ∑ P(X + k) = ∑ P(X + k + 1) + ∑ P(X + k)
k=0 k k=0 k k=0 k
n+1   n       n  
n n n n n+1
=∑ P(X + k) + ∑ P(X + k) = P(X + n + 1) + P(X) + ∑ P(X + k)
k=1 k − 1 k=0 k n 0 k=1 k
n+1  
n+1
=∑ P(X + k)
k=0 k

n  
n
qui achève la récurrence. On a donc bien pour tout n ∈ N∗ et tout P ∈ R[X] on a : f n (P) =∑ P(X + k).
k=0 k

2.4.12 Enoncé
Soit E de dimension finie égale à n. Soient u et v de L (E) tels que u+v ∈ GL(E) et u◦v = 0. Montrer que rg(u)+rg(v) = n.

Solution

Les hypothèses nous disent que rg(u + v) = n ⩽ rg(u) + rg(v) et que Im (v) ⊂ Ker (u) d’où rg(v) ⩽ dim Ker (u). Mais
alors rg(u) + rg(v) ⩽ rg(u) + dim Ker (u) = n d’après le théorème du rang. Ainsi, rg(u) + rg(v) = n .

2.4.13 Enoncé
Soit E de dimension n. On dit que u ∈ L (E) est nilpotent ssi ∃ k ∈ N∗ , uk = 0. Soit u ∈ L (E) nilpotent et non nul. Soit
p = min{k ∈ N∗ , uk = 0}. On a donc u p = 0 et u p−1 ̸= 0.

1. Montrer qu’il existe x ∈ E tel que la famille x, u(x), ..., u p−1 (x) soit libre. En déduire que p ⩽ n.


2. Montrer que Id − u ∈ GL(E) et déterminer (Id − u)−1 . En déduire un polynôme P ∈ K[X] tel que le degré de P soit
xn
n et P − P′ = .
n!
qu’il existe x ∈ E tel que B = x, u(x), ..., un−1

3. On suppose dans cette question que p = n. Montrer (x) soit une base
de E. Montrer que pour 1 ⩽ k ⩽ n on a Ker uk = Vect un−k (x), ..., un−1 (x) . En déduire rg uk pour 1 ⩽ k ⩽ n.
 

Solution

A. Popier 154
Khôlles MPSI

p−1
1. Soit (λn )n∈N ∈ KN une suite de scalaires du corps K telle que ∑ λk uk (x) = 0. Montrons par récurrence forte
k=0
que pour un certain x ∈ E et tout k ∈ N, on a k < p ⇒ λk = 0. Par linéarité, en composant par u p−1 , on a
p−1 p−1
∑ λk u (x) = 0 ⇒ ∑ λk uk+p−1 (x) = λ0 u p−1 (x) = 0. Or il existe x ∈ E, u p−1 (x) ̸= 0 car sinon u p−1 = 0. Absurde.
k
k=0 k=0
En supposant x ∈ E \ Ker u p−1 , il vient λ0 = 0. On suppose maintenant que pour cet x, λ0 = ... = λq = 0 avec

p−1 p−1
q ⩽ p − 2 donc. En composant par u p−q−2 , par linéarité : ∑ λk uk (x) = 0 ⇒ ∑ λk uk+p−q−2 (x) = λq+1 u p−1 (x) = 0.
k=0 k=0
Comme on a choisi x ∈ E, u p−1 Donc si x ∈ E \ Ker u p−1 , alors

(x) ̸
= 0, il vient λ q+1 = 0 qui achève la récurrence.
la famille x, u(x), ..., u p−1 (x) est libre. Cette famille comportant p vecteurs, elle ne peut être libre dans un espace


de dimension n que si p ⩽ n.

2. Soit x ∈ E. Si (Id −u)(x) = 0 alors u(x) = x et par récurrence immmédiate, u p (x) = x d’où x = 0. Donc Ker (Id − u) =
{0} et Id − u injectif. Or Id − u est un endomorphisme de E qui est de dimension finie, d’où Id − u bijectif, ie.
Id − u ∈ GL(E).
p−1 p−1
Avec l’identité géométrique : (Id − u) ◦ ∑ uk = Id p − u p = Id = ∑ uk ◦ (Id − u) car u et Id commutent. Donc
k=0 k=0
p−1
(Id − u)−1 = ∑ uk . Considérons maintenant u : Rn [X] → Rn [X] défini par u(P) = P′ . Alors u est nilpotent d’indice
k=0
xn
n + 1 et P − P′ = (Id − u)(P). On recherche donc dans Rn [X] un polynôme P d’ordre n tel que (Id − u)(P)(x) = .
n!
Mais on sait désormais,
 n  comme uestd’indice de nilpotence égal à dim Rn [X], que Id − u ∈ GL(E) ce qui donne
n n n
x xn xk 1
P(x) = (Id − u)−1 = ∑ uk = ∑ . Ainsi, P = ∑ X k .
n! k=0 n! k=0 k! k=0 k!

3. D’après la question 1, on sait que pour x ∈ E \ Ker u p−1 , si p ⩽ n, x, u(x), ..., u p−1 (x) est libre. C’est donc une
 

base de E pour p = n car c’est alors une famille libre de n vecteurs dans un espace de dimension n.
Pour1 ⩽ i ⩽ k, uk ◦ un−i (x) = un−i+k  (x) = 0 car n − i + k ⩾ n et u idempotent d’indice n. Donc par linéarité,
Vect un−k (x), ..., un−1 (x) ⊂ Ker uk . Maintenant comme B est une base de E, on peut décomposer E ainsi : E =
0 n−k−1 n−k n−1

ordre. Soit t ∈ Ker uk .

Vect u (x), ..., u (x) ⊕ Vect u (x), ..., u (x) qu’on notera F ⊕ G dans le même
Alors ∃ (y, z) ∈ F × G, t = y + z. Ainsi, uk (t) = 0 ⇒ uk (y) = 0 car z ∈ G ⊂!Ker uk . Comme y ∈ F, il existe des

n−k−1 n−k−1 n−k−1
scalaires λi tels que y = ∑ λi ui (x). Alors uk (y) = 0 ⇒ uk ∑ λi ui (x) = ∑ λi uk+i (x) = 0. Or la famille
i=0 i=0 i=0
B.
 k
u (x),..., un−1 (x)

est libre car extraite de Les λi sont donc tous nuls et y = 0. Il vient alors que t = z ∈ G, ie.
Ker uk ⊂ Vect un−k (x), ...,un−1 (x) . Par double inclusion, Ker uk = Vect un−k (x), ..., un−1 (x) .
  

 de la base B et forment
n−k n−1
Les k vecteurs de la famille u (x), ..., u (x) sont extraits donc une famille libre d’où
dim Ker u = k. Ainsi, d’après le théorème du rang, rg uk = dim E − dim Ker uk = n − k.
k


2.4.14 Enoncé
Soit E de dimension n. Soit f ∈ L (E). En considérant :

φ : Ker f 2

→ Ker ( f )
x 7 → f (x)

montrer qu’on a dim Ker f 2 ⩽ 2 dim Ker ( f ).




A. Popier 155
Khôlles MPSI

Solution

En tant que sev, Ker f 2 ̸= ∅. Soit x ∈ Ker f 2 . Alors f 2 (x) = 0 et on a bien f (x) ∈ Ker ( f ). f est définie. Si
 

x ∈ Ker (φ ), alors x ∈ Ker f 2 et f (x) = 0. Donc Ker (φ ) = Ker ( f ) ∩ Ker f 2 = Ker ( f ) par croissance des

 noyaux
d’où dim Ker (φ ) = dim Ker ( f ). Le théorème du rang nous indique que rg(φ ) + dim Ker (φ ) = dim Ker f 2 avec par
construction, rg(φ ) ⩽ dim Ker ( f ). Alors dim Ker f 2 = rg(φ )+dim Ker ( f ) ⩽ 2 dim Ker ( f ). dim Ker f 2 ⩽ 2 dim Ker ( f )
 

2.4.15 Enoncé
Soit E de dimension n. Soient F et G deux sev de E. Montrer qu’on a :

∃ u ∈ L (E), (Im (u) = F) ∧ (Ker (u) = G)



⇔ dim F + dim G = dim E

Solution

⇒ Théorème du rang : rg(u) + dim Ker (u) = dim E d’où dim F + dim G = dim E.

⇐ Soit F ∩ G = {0} et alors E = F ⊕ G. On peut alors choisir pour u la projection sur F parallèlement à G.

Soit F ∩ G ̸= {0}. Il existe alors un supplémentaire H de G : E = G ⊕ H et on peut considérer la projection p sur H


parallèlement à G avec de plus, dim H = dim E − dim G = dim F par hypothèse. Notons k = dim F = dim H et ei , fi , gi , hi
des vecteurs appartenant respectivement à E, F, G, H. La somme étant directe, il existe une base BE de E adaptée à H ⊕ G.
Notons BE = (h1 , ..., hk , gk+1 , gn ). Soit maintenant une base BF = ( f1 , ..., fk ) de F que l’on peut, d’après le théorème de la
base incomplète, compléter en une base de E : BE′ = ( f1 , ..., fk , ek+1 , ...en ).
Définissons l’endomorphisme q ∈ L (E) par les images des vecteurs de BE ainsi : q(hi ) = fi pour 1 ⩽ i ⩽ k et q(gi ) = ei
pour k + 1 ⩽ i ⩽ n. Par construction, l’endomorphisme u = q ◦ p appartient à L (E) et vérifie Im (u) = F et Ker (u) = G.

Conclusion : on a bien l’équivalence proposée.

2.4.16 Enoncé
Soient E de dimension n et p ∈ L (E) tel que p2 = p. Soit F = { f ∈ L (E), f ◦ p = p ◦ f }. Montrer que F est un sev de
L (E) isomorphe à L (Im p) × L (Ker p). En déduire la dimension de F en fonction de n et du rang de p.

Solution

Id ∈ F donc F ̸= ∅. Soit ( f , g, λ ) ∈ F 2 × K. Alors (λ f + g) ∈ L (E) et (λ f + g) ◦ p = λ f ◦ p + g ◦ p = λ p ◦ f + p ◦ g =


p ◦ (λ f + g) donc F est stable par combinaison linéaire ; étant non vide, F est un sev de L (E).
Soient pour tout f ∈ L (E) les restrictions g = f Im p et h = f Ker p avec f ◦ p = p ◦ f entrainant g ∈ L (Im p) et

h ∈ L (Ker p). Considérons maintenant :

Φ : F → L (Im p) × L (Ker p)
f 7→ (g, h)

qui est donc bien définie. Ensuite pout tout (u, v, λ ) ∈ F 2 × K, comme par définition on a pour tout x ∈ E, (λ u + v)(x) =
λ . u(x) + v(x), Φ est linéaire. Reste à voir si elle est bijective.

A. Popier 156
Khôlles MPSI

Injectivité : p étant un projecteur, E = Ker (p) ⊕ Im (p) et donc ∀x ∈ E, ∃ (y, z) ∈ Im (p) × Ker (p) , x = y + z. Maintenant,
si Φ(u) = Φ(v) avec (u, v) ∈ F 2 , alors ∀x ∈ E, u(x) = u(y) + u(z) avec u(y) ∈ Im (p) et u(z) ∈ Ker (p). Idem pour v. Mais
comme Φ(u) = Φ(v), on a u(y) = v(y) et u(z) = v(z) d’où u(x) = v(x). Ainsi, u = v donc Φ injective.

Surjectivité : Soit (g, h) ∈ L (Im p) × L (Ker p). Comme Im (p) et Ker (p) sont inclus dans E, on peut considérer g̃
et h̃ les prolongements respectifs de g et h sur E définis par :
 
g̃(x) = g(x), x ∈ Im (p) h̃(x) = h(x), x ∈ Ker (p)
g̃(x) = 0 , x ∈ / Im (p) h̃(x) = 0 , x ∈ / Ker (p)

Comme p est un projecteur, Im (p) ∩ Ker (p) = ∅ d’où les restrictions (g̃ + h̃) Im p = g et (g̃ + h̃) Ker p = h. Alors g̃ + h̃ est
antécédent de (g, h), ie. Φ surjective.

Ainsi on a bien isomorphisme et de part cet isomorphisme, dim F = dim L (Im p) × L (Ker p) = dim L (Im p) +
dim L (Ker p) = (rg p)2 + (n − rg p)2 .

2.4.17 Enoncé
Soit E un K − ev de dimension n. Pour u ∈ L (E) on définit :

Φu : L (E) → L (E)
v 7→ u ◦ v

1. Montrer que l’application u 7→ Φu est un morphisme d’algèbres de L (E) dans L L (E) . Est-il injectif ?


2. Soit u fixé dans L (E). Déterminer Ker (Φu ) et montrer que Ker (Φu ) est isomorphe à L (E, Ker u).

Solution

1. Φu linéaire par construction et si u ∈ L (E) alors toujours par construction Φu ∈ L L (E) . Notons φ l’application


qui u 7→ Φu . Comme pour tout v, ϕ, ψ de L (E) et λ de K, (λ ϕ + ψ) ◦ v = λ ϕ ◦ v + ψ ◦ v, Φλ ϕ+ψ = λ Φϕ + Φψ et


φ (λ ϕ + ψ) = λ φ (ϕ) + φ (ψ). L’application φ est un morphisme de L (E) dans L L (E) .

On a φ (IdE ) = ΦIdE : v 7→ IdE ◦ v = v d’où φ (IdE ) = IdL (E) . Ensuite φ (ϕ ◦ ψ) = Φϕ◦ψ : v 7→ ϕ ◦ ψ ◦ v donc
Φϕ◦ψ = Φϕ ◦ Φψ et φ (ϕ ◦ ψ) = φ (ϕ) ◦ φ (ψ). On a bien morphisme d’algèbres.

Si φ (u) = 0L (L (E)) alors pour tout v ∈ L (E), u ◦ v = 0L (E) d’où u = 0L (E) et Ker (φ ) = {0L (E) }, ie. φ injective.

2. Soit v ∈ L (E), Φu (v) = 0L (E) ⇒ Im (v) ⊂ Ker (u). Donc Ker (Φu ) = v ∈ L (E), Im (v) ⊂ Ker (u) et comme


Im (v) ⊂ Ker (u), Id Ker Φu est bien un isomorphisme de Ker (Φu ) dans L (E, Ker u).

A. Popier 157
Khôlles MPSI

2.4.18 Enoncé
Soit E = R3 [X]. Pour tout ξ ∈ R soit fξ la forme linéaire sur E définie par fξ (P) = P(ξ ).

1. Soient a, b, c, d de R. Montrer que ( fa , fb , fc , fd ) est libre ssi a, b, c, d sont deux à deux distincts.

2. Montrer qu’il existe un unique (x0 , x1 , x2 , x3 ) ∈ R4 tel que :


Z 1
∀P ∈ E, P(t) dt = x0 P(0) + x1 P(1) + x2 P(2) + x3 P(3)
0

Solution

1. Dans la base canonique de E ∗ , fξ a donc pour coordonnées 1, ξ , ξ 2 , ξ 3 . La famille considérée est donc libre ssi


D = det( fa , fb , fc , fd ) ̸= 0 ssi a, b, c, d distincts deux à deux car D est un déterminant de Vandermonde.

2. Comme dim E ∗ = 4 et 0, 1, 2, 3 distincts deux à deux, d’après la question 1, B ∗ = ( f0 , f1 , f2 , f3 ) est une base de E ∗ .
Z 1
Soit la forme linéaire ϕ : P 7→ P(t) dt. Il existe donc une écriture unique de ϕ dans la base B ∗ d’où existence et
0
unicité de (x0 , x1 , x2 , x3 ) tel que ϕ = x0 f0 + x1 f1 + x2 f2 + x3 f3 , ie. tel que ϕ(P) = x0 P(0) + x1 P(1) + x2 P(2) + x3 P(3).

2.4.19 Enoncé
Soient E et F deux K − ev de dimension finie, f et f ′ dans L (E, F). Montrer que :
rg f − rg f ′ ⩽ rg ( f + f ′ ) ⩽ rg f + rg f ′

Solution

Pour la seconde inégalité : Im ( f + f ′ ) ⊂ Im ( f ) + Im ( f ′ ) ⇒ rg ( f + f ′ ) ⩽ rg f + rg f ′ . Alors rg f = rg ( f + f ′ − f ′ ) ⩽


rg ( f + f ′ ) + rg (− f ′ ) = rg ( f + f ′ ) + rg f ′ d’où rg f − rg f ′ ⩽ rg ( f + f ′ ). De la même manière, rg f ′ − rg f ⩽ rg ( f + f ′ )
d’où la première inégalité.

2.4.20 Enoncé
Soit E de dimension finie et f ∈ L (E). Montrer que les trois assertions suivantes sont équivalentes :

f ∈ GL(E) (1) ∀g ∈ L (E), f ◦ g = 0 ⇒ g = 0 (2) ∀g ∈ L (E), g ◦ f = 0 ⇒ g = 0 (3)

Solution

(1) ⇒ (2) Comme par hypothèse f admet une réciproque f −1 , f ◦ g = 0 ⇒ f −1 ◦ f ◦ g = g = 0.

(1) ⇒ (3) Idem en composant à droite.

A. Popier 158
Khôlles MPSI

(2) ⇒ (1) Par contraposition. Si f ∈ / GL(E), comme E est de dimension finie, f n’est pas injective et Ker ( f ) ̸= {0}.
Soit G un supplémentaire de Ker ( f ) dans E et considérons pour g la projection sur Ker ( f ) parallèlement à G. Comme
Ker ( f ) ̸= {0} on a g ̸= 0. Mais Im (g) ⊂ Ker ( f ) d’où f ◦ g = 0 alors que g ̸= 0.

(3) ⇒ (1) Par contraposition. Si f ∈ / GL(E), comme E est de dimension finie, f n’est pas surjective et Im ( f ) ̸= E.
Soit G un supplémentaire de Im ( f ) dans E et considérons pour g la projection sur G parallèlement à Im ( f ). Comme
Im ( f ) ̸= E, G ̸= {0} et on a g ̸= 0. Mais Im ( f ) = Ker (g) d’où g ◦ f = 0 alors que g ̸= 0.

Conclusion : on a bien (1) ⇔ (2) ⇔ (3).

A. Popier 159
Khôlles MPSI

2.5 Polynômes
2.5.1 Enoncé
Trouver tous les P de C[X] tels que (X 2 + 1)P′′ − 6P = 0.

Solution

Soit n le degré de P et an son coefficient dominant. Alors n(n − 1)an − 6an = 0. Or an ̸= 0 par hypothèse d’où
n = 3. Notons P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 et la contrainte devient (X 2 + 1)(6a3 X + 2a2 ) − 6(a3 X 3 + a2 X 2 + a1 X + a0 ) =
−4a2 X 2 +6(a3 −a1 )X +2(a2 −3a0 ) = 0. Ainsi a3 ∈ C, a2 = 0, a1 = a3 , a0 = 0. Réciproquement, si P = αX 3 +αX, α ∈ C,
on a bien (X 2 + 1)P′′ − 6P = 0. S = αX(X 2 + 1), α ∈ C .


2.5.2 Enoncé
2
Pour (m, n) ∈ N \ {0, 1} , déterminer le quotient et le reste de la division euclidienne de (X − 2)m + (X − 1)n − 1 par
(X − 1)(X − 2) dans R[X].

Solution

En notant A = (X − 2)m + (X − 1)n − 1 et B = (X − 1)(X − 2), on recherche Q et R de R[X] tels que A = BQ + R


avec R = aX + b, (a, b) ∈ R2 . L’évaluation en 2 nous donne 2a + b = 0, et celle en 1, a + b = (−1)m − 1. Ainsi R =
(1 − (−1)m )(X − 2). Ensuite BQ = A − R devient :

(X − 1)(X − 2)Q = (X − 2)m + (X − 1)n − 1 − (1 − (−1)m )(X − 2)


n−1
= (X − 2)((X − 2)m−1 + (−1)m − 1) + (X − 2) ∑ (X − 1)k
k=0
n−1
= (X − 2)((X − 2)m−1 − (−1)m−1 ) + (X − 2) ∑ (X − 1)k
k=1
m−2 n−1
= (X − 2)(X − 1) ∑ (X − 2)k (−1)m−2−k + (X − 2) ∑ (X − 1)k
k=0 k=1
!
m−2 n−2
k m−2−k k
= (X − 2)(X − 1) ∑ (X − 2) (−1) + ∑ (X − 1)
k=0 k=0

m−2 n−2
qui par intégrité de R[X] donne Q = ∑ (X − 2)k (−1)m−2−k + ∑ (X − 1)k .
k=0 k=0

2.5.3 Enoncé
Soient (a, b) ∈ K2 tel que a ̸= b et P ∈ K[X]. Exprimer le reste de la division de P par (X − a)(X − b) en fonction de P(a)
et P(b).

Solution

A. Popier 160
Khôlles MPSI

Le diviseur étant de degré 2, le reste est de la forme R = αX + β avec (α, β ) ∈ K2 . En évaluant l’écriture de la division
P(b) − P(a)
euclidienne en a et en b, il vient respectivement P(a) = αa + β et P(b) = αb + β d’où on tire (a ̸= b) que α =
b−a
P(b) − P(a) bP(a) − aP(b) P(b) − P(a) bP(a) − aP(b)
et β = P(b) − b= . D’où le reste : R = X+ .
b−a b−a b−a b−a

2.5.4 Enoncé
Soit θ ∈ R. Montrer que pour n ∈ N∗ le polynôme P = X n+1 cos(n − 1)θ − X n cos nθ − X cos θ + 1 est divisible par
B = X 2 − 2X cos θ + 1. Quel est le quotient ?

Solution

On remarque que B = (X − eiθ )(X − e−iθ ) et que pour n = 1, P = B. Ainsi, soit θ = kπ, k ∈ Z et B admet une racine
double ε ∈ {−1, 1}, soit θ ̸= kπ et B admet deux racines distinctes eiθ et e−iθ . Par cas (n ⩾ 2) :

n−1
• θ = 2kπ, ε = 1 Alors P = X n+1 − X n − X + 1 = X n (X − 1) − (X − 1) = (X n − 1)(X − 1) = (X − 1)2 ∑ X k d’où la
k=0
n−1
divisibilité et le quotient Q = ∑ Xk .
k=0

• θ = (2k + 1)π, ε = −1 Alors de même, P = X n+1 (−1)n+1 + X n (−1)n+1 + X + 1 = (−1)n+1 X n (X + 1) + (X + 1) =


n−1 n−1
(1 − (−X)n )(X + 1) = (X + 1)2 ∑ (−X)k d’où la divisibilité et le quotient Q = ∑ (−X)k .
k=0 k=0

• θ ̸= kπ Alors :
     
P = X n+1 ei(n−1)θ + e−i(n−1)θ − X n einθ + e−inθ − X eiθ + e−iθ + 2
   
= X n+1 ei(n−1)θ − X n einθ − Xe−iθ + 1 + X n+1 e−i(n−1)θ − X n e−inθ − Xeiθ + 1
       
= X n ei(n−1)θ X − eiθ − e−iθ X − eiθ + X n e−i(n−1)θ X − e−iθ − eiθ X − e−iθ
   n     n 
= X − eiθ e−iθ eiθ X − 1 + X − e−iθ eiθ e−iθ X − 1
   n−1  k    n−1  k
= X − eiθ X − e−iθ ∑ eiθ X + X − e−iθ X − eiθ ∑ e−iθ X
k=0 k=0
   n−1
= X − eiθ X − e−iθ ∑ 2X k cos kθ
k=0

n−1
d’où la divisibilité et le quotient Q = ∑ 2X k cos kθ .
k=0

A. Popier 161
Khôlles MPSI

2.5.5 Enoncé
Soit P ∈ C[X] de degré supérieur ou égal à 1 tel que P(X 2 ) = P(X)P(X − 1).

1. Montrer qu’alors les racines de P sont de module 1, puis que les seules racines possibles de P sont j et j2 .

2. Déterminer tous les polynômes solution.

Solution

1. Etant de degré supérieur à 1, P admet au moins une racine notée α dans C. Mais si P(α) = 0, alors P(α 2 ) = 0 et
p p
P((α + 1)2 ) = 0. Par récurrence immédiate, α 2 et (α + 1)2 sont racines pour tout p ∈ N. Or par hypothèse, P ne
2
peut avoir une infinité de racines. Si α = 0 alors également racine, puis 4 car P(2 ) = P(1)P(2 − 1) = 0 et on
1p+1est
α2
p
retrouve une infinité de racines. Pour α ̸= 0, 2 p = α 2 . Donc si |α| =
̸ 1, on retrouve une infinité de racines.

α
p
Ainsi |α| = 1 et en raisonnant de même sur (α + 1)2 , on a nécessairement |α + 1| = 1. Le triangle défini par les
points d’affixes −1, 0, α est donc équilatéral d’où α ∈ j, j2 .


2. D’après les hypothèses, le coefficient dominant de P vaut 1 et d’après la question précédente, ses racines sont j
et j2 chacune avec une multiplicité d’au moins 1. Les solutions recherchées sont nécessairement de la forme P =
2
(X − j) p (X − j2 )q , (p, q) ∈ N∗ . Réciproquement, on a alors :

P(X 2 ) = (X 2 − j) p (X 2 − j2 )q = (X − j2 ) p (X + j2 ) p (X − j)q (X + j)q




P(X)P(X − 1) = (X − j) (X − j ) (X − 1 − j) (X − 1 − j ) = (X − j) p (X − j2 )q (X + j2 ) p (X + j)q
p 2 q p 2 q

et par unicité de la décomposition, p = q. D’où P = (X 2 + X + 1) p , p ∈ N∗ .

2.5.6 Enoncé
1 1
Popur z ∈ C∗ et n ∈ N soient R(z) = z + et πn (z) = zn + n .
z z
1. Vérifier : ∀n ∈ N∗ , πn+1 (z) = R(z)πn (z) − πn−1 (z).

2. Montrer que pour tout n ∈ N, il existe un unique polynôme Pn ∈ Z[X] tel que : ∀z ∈ C∗ , πn (z) = Pn R(z) .


3. Montrer que les racines de Pn sont réelles et dans [−2, 2].

Solution

    
1 1 1 1 1 1
1. R(z)πn (z) − πn−1 (z) = z + z + n − z + n−1 = zn+1 + n−1 + zn−1 + n+1 − zn−1 − n−1 = πn+1 (z)
n n−1
z z z z z z
2. Existence : La question 1 induit une suite. Montrons par récurrence double que la suite de polynômes définie par
 1 
P0 = 2, P1 = X et la relation Pn+1 = XPn − Pn−1 convient. On a π0 (z) = 2 = P0 R(z) , π1 (z) = z + = P1 R(z) et
z
P0 , P1 sont dans Z[X]. En supposant l’existence de Pn−1 et Pn et leur appartenance à Z[X], on a, comme Z[X] est un

A. Popier 162
Khôlles MPSI

(HR)   
anneau, Pn+1 ∈ Z[X]. Ensuite, πn+1 (z) = R(z)πn (z) − πn−1 (z) = R(z)Pn R(z) − Pn−1 R(z) = Pn+1 R(z) . Pn+1
convient et appartient à Z[X].

Unicité : Si les suites (Pn ) et (Qn ) conviennent, alors (Pn − Qn ) R(z) = 0 pour tout n ∈ N et z ∈ C∗ . Mais R est


surjective sur C d’où une infinité de racines pour Pn − Qn qui ne peut donc être que le polynôme nul. Pn = Qn pour
tout n ∈ N.

On considère donc implicitement n ⩾ 1.∀θ ∈ R, eiθ ∈ C∗ , R eiθ = 2 cos θ , πn eiθ = 2 cos nθ . Donc θ ∈ E =
 
3. 
π kπ
+ , n ∈ N∗ , 0 ⩽ k ⩽ n − 1 ⇒ πn eiθ = 0. Or les θn,k sont deux à deux distincts et vérifient tous

θn,k =
2n n
π π
: 0⩽ ⩽ θn,k ⩽ (2n − 1) ⩽ π. Comme sur [0, π] la fonction cos est injective, les cos θn,k sont deux à deux
2n 2n
distincts et de même pour les n valeurs de R eiθn,k . Ainsi πn eiθn,k = Pn R eiθn,k = 0, ie. Pn admet n racines
  

réelles distinctes. Mais, par récurrence immédiate, Pn est de degré n. Nous avons donc explicité toutes ses racines,


les R e n,k = 2 cos θn,k , qui sont bien réelles et par construction, dans l’intervalle [−2, 2].

2.5.7 Enoncé
Résoudre l’équation algébrique (x + 1)2n = (x − 1)2n où n ∈ N∗ puis calculer le produits des racines non nulles.

Solution

x+1
On remarque que l’équation est de degré 2n − 1. 1 n’étant pas racine, posons pour tout x ∈ C \ {1}, z = . On note
x−1
z+1
qu’alors x = , ie. on a défini une bijection de C \ {1} sur lui même. Sur C \ {1}, il est donc équivalent de résoudre
z−1

z2n = 1 dont les solutions toutes distinctes sont les zk = ei n avec 1 ⩽ k ⩽ 2n − 1 sur C \ {1}. Soient par bijection 2n − 1
racines xk distinctes toutes de multiplicité 1 car l’équation est de degré 2n − 1.
kπ kπ kπ
ei n + 1 ei 2n + e−i 2n
 
kπ ∗ kπ
On a : xk = kπ = kπ kπ = −i cot , donc pour tout n ∈ N , S = −i cot , 1 ⩽ k ⩽ 2n − 1 .
ei n − 1 ei 2n − e−i 2n 2n 2n

Ensuite, comme les solutions sont les racines de P = (X + 1)2n − (X − 1)2n qui est de valuation 1, le produit recherché
2n  
a1 a1 2n k  
vaut avec les notations évidentes : σ = (−1) 2n−2 = . Comme P = ∑ X 1 − (−1)2n−k , on obtient
a2n−1 a2n−1 k=0 k
4n
alors σ = =1 .
4n

2.5.8 Enoncé
n
2iπ
Soient a, b dans C et n ∈ N∗ . Soit ω = e n . Calculer ∏ (a + bω k ).
k=1

Solution

A. Popier 163
Khôlles MPSI

n n
Les ω k étant les racines nième de l’unité, P = ∏(X − ω k ) = X n − 1. Si b = 0 alors ∏(a + bω k ) = an . Sinon,
k=1 k=1
n n   a n
k n a k

n
 a
n

∏ (a + bω ) = (−b) ∏ b − − ω = (−b) P − = (−b) − − 1 = an − (−b)n qui redonne an si b = 0.
k=1 k=1 b b
n
Conclusion : ∏(a + bω k ) = an − (−b)n .
k=1

2.5.9 Enoncé
a2 + b2 b2 + c2 c2 + a2
Soient a, b, c les racines de l’équation x3 + x2 + q = 0 où q est fixé dans R∗ . Calculer + + .
c2 a2 b2
Solution

Les fonctions symétriques élémentaires valent ici : σ1 = a + b + c = −1, σ2 = ab + ac + bc = 0, σ3 = abc = −q. Donc
S2 = a2 + b2 + c2 = σ12 − 2σ2 = 1. Alors :

a2 + b2 b2 + c2 c2 + a2 S2 − c2 S2 − a2 S2 − b2 σ22 − 2σ1 σ3
 
1 1 1 2
+ + = + + = + + −3 = −3 = 2 −3
c2 a2 b2 c2 a2 b2 a2 b2 c2 σ32 q

2.5.10 Enoncé

 |z1 | = |z2 | = |z3 |
3
Déterminer tous les triplets (z1 , z2 , z3 ) ∈ C tels que z1 + z2 + z3 = 0 (on pourra calculer z1 z2 + z1 z3 + z2 z3 ).
z1 z2 z3 = 1

Solution

1 1 1 1
Comme z1 z2 z3 = 1 ̸= 0, on a z1 z2 + z1 z3 + z2 z3 =
+ + et |z1 | = |z2 | = |z3 | = 1 d’où = zk puis z1 z2 + z1 z3 +
z1 z2 z3 zk
z2 z3 = z1 + z2 + z3 = 0. On recherche donc un polynôme dont les fonctions symétriques élémentaires sont σ1 = 0, σ2 =
0, σ3 = 1, comme P = X 3 − 1. Les triplets recherchés sont donc les permutations de (1, j, j2 ).

2.5.11 Enoncé
Soit P ∈ C[X]. Montrer que toute racine de P′ est barycentre à coefficients positifs des racines de P.

Solution
n
Soit P = λ ∏ (z − pk ) avec λ ∈ C∗ et les pk non nécessairement deux à deux distincts. Alors :
k=1

n n
P P′ n
1
P′ = λ ∑ ∏(X − p j ) = ∑ X − pk ⇒ =∑
k=1 j̸=k k=1 P k=1 X − pk

A. Popier 164
Khôlles MPSI

Soit maintenant a une racine de P′ . Par cas :

• a est également racine de P. On met alors tous les poids à 0 sauf celui de a qu’on fixe à 1.

• a n’est pas racine de P. Alors :


P′ (a) n
1 n
a − pk
=∑ =∑ =0
P(a) k=1 a − pk k=1 |a − pk |2
1 ∑nk=1 λk pk 
En conjugant la dernière égalité et en posant λi = > 0 il vient : a = n = bar pk (λk ), 0 ⩽ k ⩽ n .
|a − pk |2 ∑k=1 λk

2.5.12 Enoncé
Factoriser en produit de polynômes irréductibles dans R[X] : X 5 − 1 et X 6 + 1.

Solution

• On a une racine évidente : 1.


 
5 4 3 2 2 2 1 1
X − 1 = (X − 1)(X + X + X + X + 1) = (X − 1)X X + X + 1 + + 2
X X
 2   ! √ ! √ !
1 1 1 1 + 5 1 1 − 5
= (X − 1)X 2 X+ + X+ − 1 = (X − 1)X 2 X + + X+ +
X X X 2 X 2
√ ! √ !
2 1+ 5 2 1− 5
= (X − 1) X + X +1 X + X +1
2 2

• i et −i sont racines, donc :


!
1 2
   
6 2 4 2 2 2 2 1 2 2
X + 1 = (X + 1)(X − X + 1) = (X + 1)X X − 1 + 2 = (X + 1)X X+ −3
X X
1 √ 1 √ √ √
  
2 2
= (X + 1)X X + + 3 X + − 3 = (X 2 + 1)(X 2 + 3X + 1)(X 2 − 3X + 1)
X X

2.5.13 Enoncé
Soit P ∈ R[X]. Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :

1. ∀x ∈ R, P(x) ⩾ 0 ;

2. ∃ (A, B) ∈ R[X]2 , P = A2 + B2 .

Solution

A. Popier 165
Khôlles MPSI

Il est clair que (2) ⇒ (1). Maintenant, soit P ∈ R[X]. On suppose P ⩾ 0 et non nul (sinon (A, B) = (0, 0) convient).
n m q
Sa décomposition en produit de facteurs irréductibles s’écrit donc P = λ ∏ (X − ak ) pk ∏ (X − αk )2 + βk k avec les ak
k=1 k=1
distincts deux à deux ainsi que les (αk , βk ) ∈ R × R∗+ et λ ∈ R∗ . Supposons qu’il existe un pk impair. Alors il existe un
voisinage de ak où P(x) change de signe. Absurde. Donc tous les pk sont pairs. Il en découle que λ > 0. On pose alors
!2
n √ n
p′k
pk
λ ∏ (X − ak ) = λ ∏ (X − ak ) = Q2 avec pk = 2p′k et (X − αk )2 + βk = A2k + B2k car βk > 0. Ensuite :
k=1 k=1

(A2k + B2k )(A2k+1 + B2k+1 ) = A2k A2k+1 + A2k B2k+1 + B2k A2k+1 + B2k B2k+1 = (Ak Ak+1 + Bk Bk+1 )2 + (Ak Bk+1 − Bk Ak+1 )2
m qk
d’où par récurrence, ∏ (X − αk )2 + βk = A2M + B2M et P = Q2 (A2M + B2M ) = A2 + B2 . Ainsi (1) ⇒ (2).
k=1

Conclusion : on a bien (1) ⇔ (2).

2.5.14 Enoncé
Soit n ∈ N∗ , Soient A, B ∈ C[X] tels que dg A = dg B = n.

1. Montrer que les propositions (a) et (b) sont équivalentes :

(a) A et B ont une racine commune.


(b) ∃ (U,V ) ∈ Cn−1 [X], (U,V ) ̸= (0, 0) / AU + BV = 0.

2. Soient A = aX 2 + bX + c et B = dX 2 + eX + f de C[X] tels que dg A = dg B = 2. Soit :

φ : C1 [X] × C1 [X] → C3 [X]


(U,V ) 7→ AU + BV

Montrer que φ est linéaire, écrire sa matrice M dans des bases à choisir, puis donner une CNS sur M pour que A et B
aient une racine commune.

Solution

1. (a) ⇒ (b) Soit ξ une racine commune. Alors il existe Aξ , Bξ ∈ Cn−1 [X], A = (X − ξ )Aξ , B = (X − ξ )Bξ et
U = Bξ , V = −Aξ conviennent.
A V A
(a) ⇐ (b) Vu les degrés, on peut écrire = − qui implique que est simplifiable par un polynôme de degré 1
B U B
: A et B ont une racine commune.

2. Soient (U,V ) et (T, S) de C1 [X] × C1 [X] et λ ∈ C. Alors :



φ λ (U,V ) + (T, S) = φ (λU + T, λV + S) = A(λU + T ) + B(λV + S)
= λ (AU + BV ) + (AT + BS) = λ φ (U,V ) + φ (T, S)

Donc φ linéaire et comme, en considérant C1 [X]×C1 [X] et C3 [X] comme C−ev, dimC1 [X]×C1 [X] = dim C3 [X] = 4
on a M ∈ M4 (C). En choisissant comme base de départ (1, 0), (X, 0), (0, 1), (0, X) et pour base d’arrivée la base

A. Popier 166
Khôlles MPSI

canonique de C3 [X], calculons les images des vecteurs de base par φ :


  
φ (1, 0) = A  c 0 f 0
φ (X, 0) = AX b c e f
 
⇒ M 
φ (0, 1) = B 
a b d e
φ (0, X) = BX 0 a 0 d

D’après la question 1, A et B ont une racine commune ssi ∃ (U,V ) ∈ Ker (φ ) \ {(0, 0)} ssi φ non injective ssi φ non
bijective ssi det M = 0.

2.5.15 Enoncé
1. Donner une CNS sur (a, b) ∈ R2 et n ∈ N∗ pour que aX n+1 + bX n + 1 soit divisible par (X − 1)2 .

2. Donner une CNS sur n ∈ N∗ pour que X n + 1 soit divisible par X 2 + 1.

Solution

1. P = aX n+1 + bX n + 1 est divisible par (X − 1)2 ssi 1 est racine au moins double de P ssi P(1) = P′ (1) = 0 ssi
a + b + 1 = 0 et (n + 1)a + nb = 0 ssi a = n et b = −n − 1.

2. P = X n + 1 est divisible par X 2 + 1 ssi i et −i sont racines de P ssi in = (−i)n = −1 ssi n = 4p + 2, p ∈ N.

A. Popier 167
Khôlles MPSI

2.6 Fractions rationnelles


2.6.1 Enoncé
X5 + 1
Décomposer en éléments simples dans R[X] la fraction rationnelle F = .
X 2 (X − 1)2

Solution

3X 3 − 2X 2 + 1 A B C D A 1 C 2
F = X +2+ 2 2
= X +2+ + 2 + + 2
= X +2+ + 2 + + ensuite
X (X − 1) X X X − 1 (X − 1) X X X − 1 (X − 1)2
xF(x) en +∞ donne A +C = 3 et F(−1) mène à −2A + 2 −C + 1 = −2 d’où A = 2 et C = 1. Ainsi :
2 1 1 2
F = X +2+ + 2+ +
X X X − 1 (X − 1)2

2.6.2 Enoncé
X4 + X + 1
Décomposer en éléments simples dans R[X] la fraction rationnelle F = .
X(X 2 + 1)3

Solution

A BX +C DX + E FX + G 1 −X 5 − 2X 3 − 3X + 1
F= + 2 + + puis F − = . Par divisions euclidiennes successives
X (X + 1)3 (X 2 + 1)2 X2 + 1 X (X 2 + 1)3
par X 2 + 1, on obtient :
1 −2X + 1 X
F= + 2 3
− 2
X (X + 1) X +1

2.6.3 Enoncé
X
Décomposer en éléments simples dans R[X] la fraction rationnelle F = . En déduire le calcul de Sn =
X4 + X2 + 1
n
k
∑ k4 + k2 + 1 .
k=1

Solution
   2 !
1 1
X4 + X2 + 1 = X2 X2 + 1 + 2 = X2 X+ − 1 = (X 2 − X + 1)(X 2 + X + 1)
X X
 
AX + B CX + D 1 1 1
D’où F = 2 + = − . Maintenant :
X − X + 1 X2 + X + 1 2 X2 − X + 1 X2 + X + 1

1 n 1 n
   
1 1 1 1
Sn = ∑ − = ∑ −
2 k=1 k2 − k + 1 k2 + k + 1 2 k=1 k2 − k + 1 (k + 1)2 − (k + 1) + 1
 
(Télescopage) 1 1 n(n + 1)
= 1− 2 =
2 n +n+1 2(n2 + n + 1)

A. Popier 168
Khôlles MPSI

2.6.4 Enoncé
n
1
Montrer que la suite de terme général Sn = ∑ k(k + 1)(k + 2) converge et déterminer sa limite.
k=1

Solution
   
1 A B C 1 1 1 1 1 1 1
= + + = − + = − + −
X(X + 1)(X + 2) X X + 1 X + 2 2X X + 1 2(X + 2) 2X 2(X + 1) 2(X + 2) 2(X + 1)
n 
1 1 1 1 (Télescopage) 1 1 1 1 n(n + 3) 1
Sn = ∑ − + − = − + − = −−−−→
k=1 2k 2(k + 1) 2(k + 2) 2(k + 1) 2 2(n + 1) 2(n + 2) 4 4(n + 1)(n + 2) n→+∞ 4

2.6.5 Enoncé
Soit P ∈ R[X], de degré n ⩾ 1, scindé sur R, à racines simples non nulles x1 , ..., xn . Déterminer une relation entre P(0) et
n
1
∑ xk P′ (xk ) .
k=1

Solution
n
1 λ Ak 1
Soit Q = XP. Alors Q′ = P + XP′ et Q′ (xk ) = xk P′ (xk ). Donc si on considère = +∑ on a λ = et
Q X k=1 X − xk P(0)
n
1 1 x 1
Ak = = car xk est pôle simple. Alors lim = lim = 0 car n ⩾ 1. Mais alors λ + ∑ Ak = 0
Q′ (xk ) xk P′ (xk ) x→+∞ Q(x) x→+∞ P(x)
k=1
n
1 1
d’où ∑ xk P′ (xk ) = − P(0) .
k=1

2.6.6 Enoncé
1
Soient a ̸= b deux réels. Décomposer F = en éléments simples en appliquant la formule de Taylor à
(X − a)n (X − b)n
(x − a)n F(x) en a.

Solution
n n
(x − a)n
   
Ak Bk n−k
On a donc F = ∑ k
+ d’où on tire f (x) = (x − a)n F(x) = ∑ Ak (x − a) + Bk =
k=1 (X − a) (X − b)k k=1 (x − b)k
n n−1
∑ Ak (x − a)n−k + o(x − a)n−1 = ∑ An−k (x − a)k + o(x − a)n−1 d’une part, et d’autre part, la formule de Taylor donne
k=1 k=0
n−1 (k)
f (a) f (n−k) (a) 1
f (x) = ∑ (x − a)k + o(x − a)n−1 . Par unicité du DL : Ak = . Or f (x) = . Montrons par récurrence
k=0 k! (n − k)! (x − b)n

A. Popier 169
Khôlles MPSI

′
(−1)k (n + k − 1)! (−1)k (n + k − 1)!

(HR)
que pour tout k ∈ N, f (k)= . Ceci est vrai pour k = 0. Ensuite f (k+1) = =
(n − 1)!(x − b)n+k (n − 1)!(x − b)n+k
(−1)k+1 (n + k)! (−1)n−k (2n − k − 1)! 2n − k − 1 (−1)n−k
 
ce qui achève la récurrence. On en déduit Ak = =
(n − 1)!(x − b)n+k+1 (n − 1)!(n − k)!(a − b)2n−k n−1 (a − b)2n−k
et par symétrie, l’expression de Bk . On obtient alors :

n
2n − k − 1 (−1)n−k (−1)k
   
1
F=∑ +
k=1 n−1 (a − b)2n−k (X − a)k (X − b)k

2.6.7 Enoncé
Décomposer en éléments simples dans R[X] :

3 3X 5 + 2X 4 + X 2 + 3X + 2 1
, ,
X3 + 1 X4 + 1 Xn − 1

Solution

3 3 1 AX + B
• = = + 2 . Ensuite fois x en +∞ donne A = −1 et l’évaluation en 0,
X3 + 1 2
(X + 1)(X − X + 1) X +1 X −X +1
B = 2 d’où :
3 1 −X + 2
3
= + 2
X +1 X +1 X −X +1

2 !
3X 5 + 2X 4 + X 2 + 3X + 2 X2 X2
  
4 + 1 = X2 X2 + 1 2 1
• = 3X + 2 + et X = X X + − 2 d’où =
X4 + 1 X4 + 1 X2 X X4 + 1
AX + B CX + D 1 X 1 X
√ + √ = √ · √ − √ · √ puis :
2 2 2
X − 2X + 1 X + 2X + 1 2 2 X − 2X + 1 2 2 X + 2X + 1 2

3X 5 + 2X 4 + X 2 + 3X + 2 1 X 1 X
= 3X + 2 + √ · √ − √ · √
X4 + 1 2 2
2 2 X − 2X + 1 2 2 X + 2X + 1

n−1
1 1 Ak i 2π 1 ωk
• = n = ∑ avec ω = e n . Tous les pôles sont simples, donc Ak = = et :
X n − 1 ∏k=1 (X − ω k ) k=0 X − ω k nω k(n−1) n

2kπ
1 1 n−1 ei n
= ∑ X − ei 2kπn
X n − 1 n k=0

A. Popier 170
Khôlles MPSI

2.6.8 Enoncé
Pour tout n ∈ N soit un le nombre de triplets (a, b, c) ∈ N3 vérifiant a + 2b + 3c = n.

1 1 1
1. Montrer que pour tout n ∈ N, le produit des trois fonctions x 7→ 1−x , x 7→ 1−x 2 , x 7→ 1−x3 admet un DLn (0) et exprimer
les coefficients de ce DL en fonction de la suite (un ).
1
2. Décomposer en éléments simples dans C[X] la fraction F = . On vérifiera que la partie
(X − 1)(X 2 − 1)(X 3 − 1)
polaire relative au pôle k est λ
X−k avec λ = 9k .
1
3. Effectuer un DLn (0) de chacun des termes de cette décomposition (pour obtenir un développement de x 7→ (1−x)2
et
1 1
de x 7→ (1−x)3
, on pourra dériver celui de x 7→ 1−x ).

4. En déduire l’expression de un pour tout n ∈ N.

Solution

1. Les trois fonctions sont de classe C ∞ sur ] − 1, 1[ donc leur produit aussi qui admet ainsi un DLn (0) pour tout n ∈ N.
n E(n/2) E(n/3)
1 1 2b 1
= ∑ xa + o(xn ) ,
1 − x a=0 1 − x2
= ∑ x + o(x n
) ,
1 − x 3
= ∑ x3c + o(xn ) d’où le produit tronqué au
b=0 c=0
n
1 1 1
rang n : · · = ∑ uk xk + o(xn ) .
1 − x (1 − x)2 (1 − x)3 k=0

A B C
2. Les pôles de F sont 1, −1, j, j2 avec les multiplicités respectives 3, 1, 1, 1 donc F =
+ + +
(X − 1)3 (X − 1)2 X − 1
D E F 1 B C 1 j j2
+ + = + + − + + puis xF(x) en +∞
X + 1 X − j X − j2 6(X − 1)3 (X − 1)2 X − 1 8(X + 1) 9(X − j) 9(X − j2 )
1 1 17 1 17 1 2 1
donne C − − = 0 soit C = et F(0) mène à − + B − − − = −1 soit B = − et :
8 9 72 6 72 8 9 4

1 1 17 1 j j2
F= − + − + +
6(X − 1)3 4(X − 1)2 72(X − 1) 8(X + 1) 9(X − j) 9(X − j2 )

n n
1 1 1 1 n
3. = ∑ xk + o(xn ) ⇒ = ∑ (k + 1)xk + o(xn ) ⇒ = ∑ (k + 2)(k + 1)xk + o(xn ) ⇒
1 − x k=0 (1 − x)2 k=0 (1 − x)3 2 k=0

1 1 n 1 1 n

6(x − 1)3
= − ∑ (k + 2)(k + 1)xk + o(xn )
12 k=0
• −
8(x + 1)
= − ∑ (−1)k xk + o(xn )
8 k=0
1 1 n j 1 n
• − = − ∑ (k + 1)xk + o(xn ) • = − ∑ j2k xk + o(xn )
4(x − 1)2 4 k=0 9(x − j) 9 k=0
17 17 n j2 1 n k k
• = − ∑ xk + o(xn ) • = − ∑ j x + o(xn )
72(x − 1) 72 k=0 9(x − j2 ) 9 k=0

4. Donc d’après les questions 2 et 3 :


1 n  k 2k k

−F(x) = ∑ 6(k + 2)(k + 1) + 18(k + 1) + 17 + 9(−1) + 8 j + 8 j xk + o(xn )
72 k=0

A. Popier 171
Khôlles MPSI

et d’après la question 1 :
1  2 
un = 6k + 36k + 47 + 9(−1)k + 8( j2k + jk )
72

2.6.9 Enoncé
Montrer qu’une fraction rationnelle à coefficients dans C non contante prend toutes les valeurs complexes sauf peut-être
une. Indication : raisonner par l’absurde pour montrer qu’alors P et Q sont des constantes.

Solution
P
On peut sans perte de généralité supposer irréductible. Supposons maintenant qu’il existe deux valeurs distinctes ξ1
Q
P P
et ξ2 qui ne puissent être égales à (z) pour tout z. Or soit z est pôle de auquel cas P(z) ̸= 0 car la fraction est irréductible,
Q Q
P
soit z n’est pas pôle de et P(z) − ξ1 Q(z) ̸= 0. Ainsi, ∀z ∈ C, P(z) − ξ1 Q(z) ̸= 0 et de même, ∀z ∈ C, P(z) − ξ2 Q(z) ̸= 0.
Q
Ces polynômes n’ont donc pas de racines dans C et sont donc constants et non nuls. Il existe ainsi deux complexes non
nuls µ1 et µ2 tels que P − ξ1 Q = µ1 et P − ξ2 Q = µ2 avec µ1 ̸= µ2 car ξ1 ̸= ξ2 . Par différence, (ξ2 − ξ1 )Q = µ1 − µ2 qui
P
implique que Q est constant, et comme P − ξ1 Q = µ1 , P l’est aussi. Absurde. n’est pas constante. Il ne peut donc exister
Q
P
deux valeurs distinctes non prises par (z), d’où le résultat.
Q

A. Popier 172
Khôlles MPSI

2.7 Matrices
2.7.1 Enoncé
Soit A l’ensemble des matrices de la forme  
a c b
b a + c b + c
c b a+c
avec (a, b, c) ∈ R3 . Montrer que A est un sev de M3 (R). Préciser la dimension de A . Soit J la matrice
 
0 0 1
J 1 0 1
0 1 0

Calculer J 2 et J 3 . En déduire que A est une sous-algèbre de M3 (R). Est-ce une algèbre commutative ?

Solution

A contenant la matrice nulle, n’est pas vide. Ensuite :


  ′
c′ b′ λ a + a′ λ c + c′ λ b + b′
   
a c b a
λ b a + c b + c + b′ a′ + c′ b′ + c′  = λ b + b′ λ (a + c) + a′ + c′ λ (b + c) + b′ + c′  ∈ A
c b a+c c′ b′ a′ + c′ λ c + c′ λ b + b′ λ (a + c) + a′ + c′
donc stable par combinaisons linéaires : c’est un sev de dimension 3 dont nous allons donner une base.
         
0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 1 0 1
J 2 = 1 0 1 1 0 1 = 0 1 1 J 3 = 1 0 1 0 1 1 = 1 1 1
0 1 0 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 1

On remarque que J 3 = I3 + J et que


       
a c b 1 0 0 0 0 1 0 1 0
b a + c b + c = a 0 1 0 + b 1 0 1 + c 0 1 1 = a I3 + b J + c J 2
c b a+c 0 0 1 0 1 0 1 0 1

d’où A = Vect I3 , J, J 2 et on constate immédiatement que a I3 + b J + c J 2 = 0 ⇒ (a, b, c) = (0, 0, 0). La famille B =




I3 , J, J 2 est donc libre et génératrice : c’est une base de A .

Maintenant, A étant un sev, il est stable par combinaisons linéaires. Les coordonnées (1, 0, 0) nous donnant l’unité, il
ne reste qu’à prouver que A est stable pour le produit. Dans la base B, soient A(a, b, c) et B(a′ , b′ , c′ ) deux matrices de A .
En se souvenant que J 3 = I3 + J et en remarquant que J 4 = J + J 2 :

AB = a I3 + b J + c J 2 a′ I3 + b′ J + c′ J 2 = α I3 + β J + γ J 2
 

qui est bien dans A , d’où stabilité et A est bien une sous-algèbre de A . De plus, I3 , J et J 2 commutant deux à deux, cette
sous-algèbre est commutative.

2.7.2 Enoncé
Soit  
1 1 1 1
0 2 1 1
A
0

0 3 1
0 0 0 4

A. Popier 173
Khôlles MPSI

Montrer que A est dans GL4 (R) et déterminer A−1 .

Solution

A étant triangulaire supérieure, son déterminant est le produit des termes diagonaux, soit 1.2.3.4 = 24 ̸= 0. A est
inversible, donc dans GL4 (R). Par Gauss-Jordan :
   
1 1 1 1 | 1 0 0 0 2 0 1 1 | 2 −1 0 0
0
 2 1 1 | 0 1 0 0

0
 2 1 1 | 0 1 0 0 
0 0 3 1 | 0 0 1 0 0 0 3 1 | 0 0 1 0
0 0 0 4 | 0 0 0 1 0 0 0 4 | 0 0 0 1

   
6 0 0 2 | 6 −3 −1 0 12 0 0 0 | 12 −6 −2 −1
0
 6 0 2 | 0 3 −1 0 
 0 12 0 0
 | 0 6 −2 −1
0 0 3 1 | 0 0 1 0  0 0 12 0 | 0 0 4 −1
0 0 0 4 | 0 0 0 1 0 0 0 4 | 0 0 0 1

d’où :  
12 −6 −2 −1
1 0 6 −2 −1
A−1 = 
12  0 0 4 −1
0 0 0 3

2.7.3 Enoncé
Soit a ∈ R et  
a 1 1
A 1 a 1
1 1 a

Soit f ∈ L (R3 ) canoniquement associée à A. Déterminer en fonction de a, Ker ( f ) , Im ( f ) , rg( f ).

Solution

L1 − aL3 : 0 1 − a 1 − a2 2 − a − a2
     
a 1 1 L1 + L2 : 0 0
1 a 1 ⇔ L2 − L3 : 0 a − 1 1 − a  ⇔ L2 : 0 a − 1 1−a 
1 1 a L3 : 1 1 a L3 : 1 1 a

• a ∈ R \ {−2, 1} Alors Ker ( f ) = {0}, théorème du rang ⇒ rg( f ) = 3 ⇒ Im ( f ) = R3 .

• a=1 Alors Ker ( f ) = {(x, y, z) ∈ R3 , x + y + z = 0}, théorème du rang ⇒ rg( f ) = 1 ⇒ Im ( f ) = Vect{(1, 1, 1)}.

• a = −2 Alors Ker ( f ) = {(x, y, z) ∈ R3 , x = y = z}, théorème du rang ⇒ rg( f ) = 2 et on prend deux images non
colinéaires de vecteurs de base : Im ( f ) = Vect{(−2, 1, 1), (1, −2, 1)}.

A. Popier 174
Khôlles MPSI

2.7.4 Enoncé
Soit A ∈ M p (R). On suppose que A2 + A = 2I.

1. Montrer que A est inversible. Que vaut A−1 ?

2. Montrer qu’il existe (αn , βn ) ∈ R2 tel que ∀n ∈ N, An = αn I + βn A.

3. Déterminer le reste de la division euclidienne de X n par X 2 + X − 2 et retrouver le résultat précédent.

Solution

1 1
1. On a donc (A + I)A = I d’où A inversible et A−1 = (A + I).
2 2
(HR)
2. Par récurrence, α0 = 1, β0 = 0 puis An+1 = (αn I + βn A)A = αn A + βn (2I − A) = 2βn I + (αn − βn )A d’où l’existence
de αn+1 = 2βn et βn+1 = αn − βn ce qui achève la récurrence.

3. Le reste est donc de degré au plus 1 et on peut alors écrire X n = (X 2 + X − 2)Qn + Rn avec Rn = aX + b, (a, b) ∈ R2 .
1 1
En évaluant en 1 et −2 on obtient a + b = 1 et −2a + b = (−2)n d’où le reste Rn = 1 − (−2)n X + 2 + (−2)n .
 
3 3
Considérons maintenant les anneaux R[X] et M p (R). Si P(X) = ∑ ak X k , on note formellement P(A) = ∑ ak Ak .
k⩾0 k⩾0
Soit alors φ l’application :
φ : R[X] → M p (R)
P(X) 7→ P(A)

On a alors φ (1) = IdM p (R) et on vérifie facilement que φ P(X) + Q(x) = P(A) + Q(A) = φ (P) + φ (Q) et que

φ P(X)Q(x) = P(A)Q(A) = φ (P)φ (Q). φ est donc un morphisme d’anneaux. On a alors :

X n = (X 2 + X − 2)Qn + Rn φ X n = φ (X 2 + X − 2)Qn + Rn
 

1 1 1 1
An = (A2 + A − 2I)φ (Qn ) + 1 − (−2)n A + 2 + (−2)n I = 1 − (−2)n A + 2 + (−2)n I
   

3 3 3 3
car A2 + A − 2I = 0 par hypothèse. D’où non seulement l’existence de αn et βn , mais aussi leur expression pour tout
1 1
n ∈ N : αn = 2 + (−2)n et βn = 1 − (−2)n .
 
3 3

2.7.5 Enoncé
2
A tout couple (a, b) ∈ R \ {1} , on associe la matrice :
 
1 a b
M(a, b) = 0 1 − a 0 
0 0 1−b
 2
1. Soit E = M(a, b), (a, b) ∈ R \ {1} . Montrer que (E, ×) est un groupe commutatif.

2. Résoudre dans E l’équation M 2 = I.

Solution

A. Popier 175
Khôlles MPSI

1. • Soient M(a, b) et M(a′ , b′ ) dans E :

a′ + a − aa′ b′ + b − bb′ a′ + a − aa′ b′ + b − bb′


   
1 1
M(a, b)M(a′ , b′ ) = 0 (1 − a)(1 − a′ ) 0  = 0 1 − (a′ + a − aa′ ) 0 
0 0 (1 − b)(1 − b )′ 0 0 ′ ′
1 − (b + b − bb )

qui appartient à E. On a bien une loi de composition interne.


• Les expressions obtenues montrent que produit est commutatif.
• Le produit matriciel est associatif.
• I = M(0, 0) ∈ E.
a
• Pour l’inversibilité, on a nécessairement a′ + a + aa′ = 0 d’où a′ = toujours défini car a ̸= 0. On vérifie
  a−1
a b
alors facilement que M(a, b)M , = I donc chaque élément de E possède un inverse dans E.
a−1 b−1
Conclusion : (E, ×) est un groupe commutatif.

Travaillant dans un groupe : M 2 = I ⇔ M = M −1 . Or a(a − 1) = a ⇔ a ∈ {0, 2} et idem pour b. D’où S =


2. 
M(0, 0), M(0, 2), M(2, 0), M(2, 2) .

2.7.6 Enoncé
Déterminer C = M ∈ Mn (K), ∀N ∈ Mn (K), MN = NM .


Solution

Soient E pq , (p, q) ∈ J1, nK2 les matrices de la base canonique de Mn (K). On a donc en particulier pour tout (p, q) et
n n
tout M ∈ C, ME pq = E pq M soit encore pour tout (i, j), ∑ mik ek j = ∑ eik mk j qui implique mip e p j = eiq mq j . Par cas :
k=1 k=1

• i = p, j = q ⇒ m pp = mqq

• i ̸= p, j = q ⇒ mip = 0

• i = p, j ̸= q ⇒ 0 = mq j

• i ̸= p, j ̸= q ⇒ 0=0

Donc si M ∈ C, nécessairement, M = λ In , λ ∈ K. Réciproquement, si M = λ In , λ ∈ K, alors M ∈ C d’où



C = λ In , λ ∈ K .

2.7.7 Enoncé
Montrer que les matrices suivantes sont inversibles et calculer leur inverse :
 
  0 1 1 1
0 1 2 1 0
1 1 2  1 1

1 1 0 1
0 2 3
1 1 1 0

A. Popier 176
Khôlles MPSI

Solution

Gauss-Jordan :
     
1 1 2 | 0 1 0 1 0 0 | −1 1 0 1 0 0 | −1 1 0
0 1 2 | 1 0 0 ⇔ 0 1 2 | 1 0 0 ⇔ 0 1 0 | −3 0 2 
0 2 3 | 0 0 1 0 0 −1 | −2 0 1 0 0 1 | 2 0 −1

De même :
   
1 1 1 0 | 0 0 0 1 1 1 1 0 | 0 0 0 1
0 1 1 1 | 1 0 0 0 0 1 1 1 | 1 0 0 0 
  ⇔  
1 0 1 1 | 0 1 0 0 0 −1 0 1 | 0 1 0 −1 
1 1 0 1 | 0 0 1 0 0 0 −1 1 | 0 0 1 −1

   
1 0 0 −1 | −1 0 0 1 1 0 0 −1 | −1 0 0 1
0 1 1 1 | 1 0 0 0 0 1 0 −1 | 0 −1 0 1 
⇔   ⇔  
0 0 1 2 | 1 1 0 −1 0 0 1 2 | 1 1 0 −1
0 0 −1 1 | 0 0 1 −1 0 0 0 3 | 1 1 1 −2
   
3 0 0 0 | −2 1 1 1 1 0 0 0 | −2/3 1/3 1/3 1/3
0 3 0 0 | 1 −2 1 1 0 1 0 0 | 1/3 −2/3 1/3 1/3 
⇔   ⇔  
0 0 3 0 | 1 1 −2 1  0 0 1 0 | 1/3 1/3 −2/3 1/3 
0 0 0 3 | 1 1 1 −2 0 0 0 1 | 1/3 1/3 1/3 −2/3

2.7.8 Enoncé
Pour tout n ∈ N, calculer M n avec :
 
0 0 1  
1 1
M = 1 0 0  puis M=
0 2
0 1 0

Solution
         
0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 1 0 0
M 2 = 1 0 0 1 0 0 = 0 0 1 M 3 = 1 0 0 0 0 1 = 0 1 0 d’où pour tout
0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1
3p
p ∈ N : M = I3 , M 3p+1 = M, M 3p+2 t
= M.

1 2n − 1
           
2 1 1 1 1 1 3 3 1 1 1 3 1 7 n
M = = M = = Conjecture : M = . Montrons-
0 2 0 2 0 4 0 2 0 4 0 8 0 2n
1 2n − 1 1 2n+1 − 1
     
1 1
la par récurence. La conjecture est vraie pour n = 0. Ensuite M n+1 = = ce qui achève
0 2n 0 2 0 2n+1
la récurrence.

A. Popier 177
Khôlles MPSI

2.7.9 Enoncé
Soit n ∈ N \ {0, 1}, soit (a, b) ∈ K2 , et
 
a b b b ···
b
 a b b · · ·
A = b
 b a b · · · ∈ Mn (K).
b
 b b a · · ·
.. .. .. .. ..
. . . . .

Etudier l’inversibilité de A et calculer A−1 quand cet inverse existe.

Solution
Soit U la matrice de Mn (K) composée que de 1. Alors A = bU + (a − b)I. Comme I et U commutent:

A2 = nb2U + 2(a − b)bU + (a − b)2 I = (nb + 2(a − b))(A − (a − b)I) + (a − b)2 I


= (nb + 2(a − b))A − (nb + a − b)(a − b)I ⇒ ((nb + 2(a − b))I − A)A = (nb + a − b)(a − b)I

Donc si a = b ou a = (1 − n)b alors A est un diviseur de 0, donc non inversible. Sinon, A est inversible et A−1 =
(nb + 2(a − b))I − A.

2.7.10 Enoncé
Soit E un R − ev dedimension3 et f ∈ L (E) \ {0} telle que f 2 = 0. Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle la
0 0 0
matrice de f s’écrit 1 0 0.

0 0 0

Solution

f 2 = 0 implique que Im ( f ) ⊂ Ker ( f ) et alors d’après le théorème du rang, dim Ker ( f ) = 2 et dim Im ( f ) = 1. Soit
B = (e1 , e2 , e3 ) une telle base. Alors f (e1 ) = e2 et f (e2 ) = f (e3 ) = 0. Soit u non nul dans Im ( f ). Donc u est également
dans Ker ( f ). u étant non nul, d’après le théorème de la base incomplète, il existe v ∈ Ker ( f ) , (u, v) base de Ker ( f ). Il
existe donc également w non nul de E, f (w) = u. Comme w ∈ / Ker ( f ) car u ̸= 0, (w, u, v) est libre et constitue une base de
E car dim E = 3. Dans cette base, on a bien f (e1 ) = f (w) = u = e2 et f (e2 ) = f (u) = f (v) = f (e3 ) = 0.

2.7.11 Enoncé
Soient n ∈ N∗ et (X1 , ..., Xn ) une famille libre dans Mn,1 (K). Pour (i, j) ∈ J1, nK2 , on note Ai j = Xi t X j . Etablir que la famille
(Ai j )(i, j)∈J1,nK2 est libre dans Mn (K).

Solution
!
∑λi j Ai j = 0 ⇒ ∀k ∈ J1, nK, ∑λi j Xi tX j Xk = 0 = ∑λi j tX j Xk Xi = ∑ ∑λi j tX j Xk Xi ⇒ ∑λi j tX j Xk = 0 pour tout i car
i, j i, j i, j i j j
t
les Xi sont libres. La forme linéaire ∑λi j X j envoie donc les n vecteurs Xk de dimension n linéairement indépendants sur
j

A. Popier 178
Khôlles MPSI

0, elle est donc nulle. Mais les t X j étant également libres, on a ∑λi j tX j = 0 ⇒ λi j = 0 pour tout j aussi. Tous les λi j sont
j
donc nuls, d’où le résultat.

2.7.12 Enoncé

A tout P de Rn [X], on associe le polynôme φ (P) = X P(X) − P(X − 1) . Montrer qu’on définit ainsi un endomorphisme φ
de Rn [X]. Ecrire la matrice de φ dans la base canonique de Rn [X]. Déterminer Ker (φ ) et Im (φ ).

Solution

P(X) et P(X − 1) ont même coefficient dominant, d’où dg(P(X) − P(X − 1) < n et dgφ (P) ⩽n, ie. φ (P) ∈ Rn [X].
Ensuite
 pour tout (P, Q, λ ) ∈ Rn [X]2 × R, φ (λ P + Q) = X λ P(X) + Q(X) − λ P(X − 1) − Q(X − 1) = λ P(X) − P(X −
1) + Q(X) − Q(X − 1) = λ φ (P) + φ (Q). φ définit bien un endomorphisme sur Rn [X].
Les images des vecteurs de base sont, pour k ∈ J0, nK :
!
k   k−1   k  
k k k k k k−p p k k−p+1 p+1 k
φ (X ) = X(X − (X − 1) ) = X X − ∑ (−1) X =∑ (−1) X =∑ (−1)k−p X p
p=0 p p=0 p p=1 p − 1
2
d’où les coefficients de la matrice de φ dans la base canonique, avec (i,
  ! j) ∈ J1, n + 1K : Si 2 ⩽ i ⩽ j alors ϕi j =
j−1 0
(−1) j−i et ϕi j = 0 sinon. La matrice Φ de φ s’écrit donc avec T triangulaire supérieure donc.
i−2 T
 
a0 ! ! !
a1   
0 a0 0
a0
Pour Ker (φ ), en notant  .  = il vient = . Or T est inversible car tous ses
 
 ..  A T A TA
an
! ! ! !
0 a0 0 a0
termes diagonaux sont non nuls donc les seules solutions de = sont les , a0 ∈ R.
T A
D’où Ker (φ ) = R0 [X] . Ensuite, vu la définition de T par les ϕi j , on a Im (φ ) ⊂ Vect X, ..., X n . Mais le théorème du


rang nous indique que dim Im (φ ) = dim Rn [X] − dim Ker (φ ) = n = dimVect X, ..., X n d’où Im (φ ) = Vect X, ..., X n .
 

2.7.13 Enoncé
Soit E un K − ev tel que dim E = n ̸= 0. Soit f ∈ L (E). Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :

1. Im ( f ) = Ker ( f ).
 
A
2. n est pair et il existe une base B de E dans laquelle la matrice de f est de la forme Mat( f , B) = avec
A ∈ GLn/2 (K).

Solution

⇒ Si Im ( f ) = Ker ( f ) = r alors d’après le théorème du rang, dim E = 2r ∈ 2N. Soit (e1 , ..., er ) une base de Im ( f ).
Ces r vecteurs possèdent ainsi r antécédents formant donc une famille libre (u1 , ..., ur ) de E telle que f (ui ) = ei . Cette

A. Popier 179
Khôlles MPSI


famille ne peut alors contenir aucun vecteur de Ker ( f ). Comme Im ( f ) = Ker ( f ) , f (u1 ), ..., f (ur ) ) est également une
 
Ir
base de Ker ( f ) d’où B = f (u1 ), ..., f (ur ), u1 , ..., ur est une base de E et alors Mat( f , B) =

avec Ir ∈ GLn/2 (K).

⇐ Comme A ∈ GLn/2 (K), Mat( f , B) est de rang n/2, donc d’après le théorème du rang dim Im ( f ) = dim Ker ( f ).
En remarquant que Mat( f , B) est nilpotente d’ordre 2, on a Im ( f ) ⊂ Ker ( f ) et donc Im ( f ) = Ker ( f ).

Conclusion : (1) ⇔ (2).

2.7.14 Enoncé
n
Pour A = [ai j ] ∈ Mn (K) on définit la trace de A par tr(A) = ∑ aii .
i=1

1. Montrer que tr est une forme linéaire sur Mn (K).

2. Montrer que ∀A, B ∈ Mn (K), tr(AB) = tr(BA).

3. En déduire que si f ∈ L (E) où dim E = n, alors pour toutes base B et B ′ de E on a tr Mat( f , B) = tr Mat( f , B ′ ) .
 

Donc tr Mat( f , B) ne dépend que de f . On note tr( f ).

4. Si p est un projecteur, exprimer tr(p) en fonction de rg(p).

Solution

n n n
1. Par construction, tr(A) ∈ K et ∀A, B ∈ Mn (K), ∀λ ∈ K, tr(λ A + B) = ∑ (λ aii + bii ) = λ ∑ aii + ∑ bii = λ tr(A) +
i=1 i=1 i=1
tr(B) donc tr est bien une forme linéaire sur Mn (K).
! !
n n n n
2. tr(AB) = ∑ ∑ aik bki = ∑ ∑ bki aik = tr(BA).
i=1 k=1 k=1 i=1

3. En notant P la matrice de passage de B à B ′ et A = Mat( f , B), A′ = Mat( f , B ′ ), on a d’après la question précédente,


tr(A′ ) = tr(P−1 AP) = tr(APP−1 ) = tr(A).

4. Si p projecteur, alors Ker ( f ) et Im ( f ) sont supplémentaires et il existe une base adaptée (e1 , ..., erg(p) , erg(p)+1 , ..., en )
telle que f (ek ) = ek , 1 ⩽ k ⩽rg(p), ie. ek ∈ Im (p) et f (ek ) = 0, rg(p) + 1 ⩽ k ⩽ n, ie. ek ∈ Ker (p) . Dans cette base,
Irg(p)
la matrice de p s’écrit donc dont la trace est égale à tr(Irg(p) ) = rg(p). D’après la question précédente,
tr(p) = rg(p).

2.7.15 Enoncé
Soient      
0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
−1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 −1 0
A= , B= , C= .
0 0 0 −1 −1 0 0 0 0 1 0 0
0 0 1 0 0 −1 0 0 −1 0 0 0

A. Popier 180
Khôlles MPSI

1. Vérifier A2 = B2 = C2 = −I, BC = −CB = A, CA = −AC = B, AB = −BA = C où I est la matrice identité.

2. Montrer que H = {x I + a A + b B + cC, (x, a, b, c) ∈ R4 } est un corps non commutatif.

Solution

    
0 1 0 0 0 1 0 0 −1 0 0 0
−1 0 0 0 −1 0 0 0  =  0 −1 0
 0
1. A2 =    = −I
0 0 0 −1  0 0 0 −1  0 0 −1 0 
0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 −1
    
0 0 1 0 0 0 1 0 −1 0 0 0
0 0 0 1  =  0 −1 0
 0 0 0 1  0
B2 = 
−1
  = −I
0 0 0 −1 0 0 0   0 0 −1 0 
0 −1 0 0 0 −1 0 0 0 0 0 −1
    
0 0 0 1 0 0 0 1 −1 0 0 0
 0 0 −1 0 0 0 −1 0 =  0 −1 0
 0
C2 =    = −I
0 1 0 0  0 1 0 0  0 0 −1 0 
−1 0 0 0 −1 0 0 0 0 0 0 −1
    
0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0
0 0 0 1 0 0 −1 0 = −1 0 0 0  = A
 
BC = 
−1

0 0 0  0 1 0 0   0 0 0 −1
0 −1 0 0 −1 0 0 0 0 0 1 0
    
0 0 0 1 0 0 1 0 0 −1 0 0
0 0 −1 0 0 0 0 1 = 1 0
 0 0  = −A
CB =  
0 1 0 0 −1 0 0 0 0 0 0 1
−1 0 0 0 0 −1 0 0 0 0 −1 0
    
0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1 0
0 0 −1 0 −1 0 0 0 = 0
 0 0 1
CA =   =B
0 1 0 0  0 0 0 −1   −1 0 0 0
−1 0 0 0 0 0 1 0 0 −1 0 0
    
0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 −1 0
−1 0 −1 0
0 0 0  = 0 0 0 −1 = −B
0  
AC =  
0 0 0 −1  0 1 0 0 1 0 0 0
0 0 1 0 −1 0 0 0 0 1 0 0
    
0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
−1 0 0 0  =  0 0 −1 0 = C
0 0 0 1  
AB =  
0 0 0 −1 −1 0 0 0   0 1 0 0
0 0 1 0 0 −1 0 0 −1 0 0 0
    
0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 −1
0 0 0 1 −1 0 0 0  = 0 0 1 0  = −C
 
BA = 
−1

0 0 0  0 0 0 −1 0 −1 0 0 
0 −1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0

2. Par construction, H est inclus dans l’anneau M4 (R). Comme R4 est un corps, H est stable pour + et pour tout
M ∈ H, −M ∈ H d’où (H, +) sous-groupe de M4 (R). Ce sous-groupe contient I et d’après la question précédente,
est stable pour la deuxième loi, c’est donc un sous-anneau de M4 (R).
Maintenant pour (x, a, b, c) ̸= (0, 0, 0, 0), on a (x′ I + a′ A + b′ B + c′ C)(x I + a A + b B + cC) = I qui implique alors

A. Popier 181
Khôlles MPSI

 ′
xx − aa′ − bb′ − cc′ = 1
   
 x −a −b −c 1 0 −a −b −c
 ′
ax + xa′ − cb′ + bc′ = 0

 a x −c b 0 
 Soit M =  a 0 −c b  alors
 
′ ′ ′ ′ Soit matriciellement 

 bx + ca + xb − ac = 0  b c x −a 0   b c 0 −a 
 ′ ′ ′ ′
cx − ba + ab + xc = 0 c −b a x 0 c −b a 0
 
x −a −b −c
 a x −c b 
A=  = xI + M et comme I commute avec M, A2 = x2 I + 2xM + M 2 . Mais constatant
 b c x −a 
c −b a x
M = −(a + b + c )I, il vient A2 = (x2 − a2 − b2 − c2 )I + 2xM = −(x2 + a2 + b2 + c2 )I + 2xA et comme (x, a, b, c) ̸=
2 2 2 2

(0, 0, 0, 0), (x2 + a2 + b2 + c2 )−1 (2xI − A)A = I. Ainsi, A toujours inversible et chaque élément de H est inversible :
c’est donc un corps. Par contre, AB ̸= BA, ce corps n’est pas commutatif.

2.7.16 Enoncé
Soit (a, b, c, d) ∈ K4 . Calculer le rang des matrices suivantes :
 2
a ab ab b2
    
  1 a 1 b 1 1 1 1
1 1 1 ab a2 b2 ab
b + c c + a a + b  
a
 1 b 1

a b a b
 
ab b2 a2 ab 1 b 1 a c c d d
bc ca ab
b2 ab ab a2 b 1 a 1 ac bc ad bd

Solution

Pivot de Gauss :

 
1 1 1
• 0 a−b a − c  donc rang 1 si a = b = c, rang 2 si deux égaux et le troisième différent, rang 3 si tous
0 (a − b)c (a − c)b
distincts.
 2
b2

a ab ab
 0 a(a2 − b2 ) 0 b(a2 − b2 )
• Rang 0 si a = b = 0. Rang 4 si a = 0, b ̸= 0. Si a ̸= 0,   donc rang 1
0 0 a(a2 − b2 ) b(a2 − b2 )
0 ab(a2 − b2 ) ab(a2 − b2 ) a4 − b4
 2
b2 a2 b2
  
a ab ab ab ab
 0 a(a2 − b2 ) b(a2 − b2 )  2 2 b(a2 − b2 )
0  puis  0 a(a − b ) 0

si a = ± b. Sinon,  .
0 0 a(a2 − b2 ) b(a2 − b2 )  0 0 a(a2 − b2 ) b(a2 − b2 )
0 0 ab(a2 − b2 ) a2 (a2 − b2 ) 0 0 0 (a2 − b2 )2
Donc rang 0 si a = b = 0, rang 1 si a = ± b non nuls, rang 4 si a différent de b et −b.

   
1 a 1 b 1 1 a b 1 1 a b
0 1 − a2 b − a 1 − ab 0 b − a 1 − a2 1 − ab 0 b − a 1 − a2 1 − ab 
•     Si a = b, soit
0 b − a 0 a−b   0 0 b−a a−b   0 0 b−a a−b 
0 1 − ab a − b 1 − b2 0 a − b 1 − ab 1 − b2 0 0 2 − ab − a2 2 − ab − b2
 
1 1 a+b b
0 b − a 1 − ab − a2 1 − ab 
a ∈ {−1, 1} et rang 1, soit a ∈/ {−1, 1} et rang 2. Si a ̸= b,   soit
0 0 0 a−b 
0 0 (2 − a − b)(2 + a + b) 2 − ab − b2
a + b ∈ {−2, 2} et rang 3, soit a + b ∈
/ {−2, 2} et rang 4.

A. Popier 182
Khôlles MPSI

   
1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0
a b−a 0 b−a   a
 b−a 0 0   a
 b−a 0 0 
•  
c 0 d −c d −c   c 0 d −c d −c   c 0 d −c 0 
ac (b − a)c (d − c)a bd − ac ac (b − a)c (d − c)a (d − c)b ac (b − a)c (d − c)a (d − c)(b − a)
Donc si a = b, c = d, rang 1. Si a = b, c ̸= d ou a ̸= b, c = d, rang 2. Si a ̸= b et c ̸= d, rang 4.

2.7.17 Enoncé
 
j−1
Soit A = [ai j ]1⩽i, j⩽n avec ai j = . Calculer les puissances de A. On pourra trouver un endomorphisme dont A est la
i−1
matrice.

Solution

Considérons l’endomorphisme de Rn−1 [X] défini par u : P(X) 7→ P(X + 1). Dans la base canonique, cet endomorphisme
k k k
est alors représenté matriciellement
  par A et u par A , k ∈ N. Par récurrence immédiate, u : P(X) 7→ P(X + k), d’où
j − 1 j−i
Ak = [αi j ]1⩽i, j⩽n avec αi j = k .
i−1

2.7.18 Enoncé
Soit M ∈ Mn (K) inversible. Montrer qu’il existe un polynôme P ∈ K[X] tel que M −1 = P(M).

Solution
2
On a dim Mn (K) = n2 . La famille I, M, ..., M n comportant n2 + 1 vecteurs est donc liée, ie. il existe n2 + 1

n2
scalaires λk non tous nuls tels que ∑ λk M k = 0. Ainsi k ∈ J0, n2 K, λk ̸= 0 est une partie non vide de N et admet

k=0
n2
alors un plus petit élément p. La relation de dépendance linéaire s’écrit alors ∑ λk Mk = 0 et M étant inversible, on
k=p
n2 n2
peut multiplier par M −p−1 ce qui donne ∑ λk Mk−p−1 = λ p M−1 + ∑ λk M k−p−1 = 0. Or par construction, λ p ̸= 0 d’où
k=p k=p+1
n2 −p−1
λk+p+1 k
M −1 = ∑ − M = P(M).
k=0 λp

2.7.19 Enoncé
Soit A ∈ Mn (R) à diagonale strictement dominante, ie. telle que ∀i, |aii | > ∑ |ai j |. Montrer que A est inversible.
j̸=i

Solution

A. Popier 183
Khôlles MPSI

n
Considérons le noyau de l’endomorphisme associé à A. Alors AX = 0 ⇒ ∑ aik xk = 0 pour tout i, 1 ⩽ i ⩽ n. Soit encore
k=1
n
aii xi = − ∑ aik xk . Posons |xk | = max
0
|xk |, définissant ainsi k0 . Il vient alors grâce à l’inégalité triangulaire :
k=1, k̸=i k

n n
|ak0 k0 ||xk0 | ⩽ ∑ |ak0 k ||xk | ⩽ ∑ |ak0 k ||xk0 |
k=1, k̸=k0 k=1, k̸=k0

n
Mais par hypothèse, ∑ |ak0 k | < ak0 k0 d’où xk0 = 0 car sinon en multipliant cette dernière inégalité par |xk0 | on arriverait à
k=1, k̸=k0
|ak0 k0 ||xk0 | < |ak0 k0 ||xk0 |. Absurde. Ensuite xk0 = 0 implique X = 0, ie. A représente un automorphisme car endomorphisme
injectif. D’où A inversible.

2.7.20 Enoncé
Soit A ∈ Mn (K) une matrice triangulaire dont tous les éléments diagonaux sont nuls. Montrer que An = 0.

Solution

On peut supposer A triangulaire supérieure - quitte à considérer tA - et l’associer à un endomorphisme u de Kn−1 [X].
q−1
Mais alors u(X q ) = ∑ a p+1,q+1 X p d’où dg u(P)<dg P. Comme dg P < n, par récurrence immédiate, dg un (P) < 0 pour
p=0
tout P, donc un est l’endomorphisme nul, ie. An = 0.

2.7.21 Enoncé
Dans un R − ev de dimension finie, montrer que tout endomorphisme est somme de deux automorphismes.

Solution

Soit A = [ai j ]1⩽i, j⩽n la matrice d’un endomorphisme d’un espace de dimension n, et notons m = max|ai j |. On peut
i, j
supposer m > 0 car sinon A = 0 et on peut écrire A = I − I. Alors ∑|ai j | ⩽ (n − 1)m ⩽ nm − |aii | < (n + 1)m − |aii | ⩽
j̸=i
|(n + 1)m + aii |. Maintenant la matrice B = A + (n + 1)m I est par construction à diagonale strictement dominante, donc
inversible. En écrivant alors A = B − (n + 1)m I, A est bien somme de deux automorphismes.

A. Popier 184
Khôlles MPSI

2.8 Déterminants
2.8.1 Enoncé

λ1

..

. (a)

Soient n ∈ N∗ , (a, b) ∈ K2 , (λ1 , ..., λn ) ∈ Kn , Dn =
.. .

.
..
(b) .

λn

λ1 + X

..

. (a + X)

1. Soit P(X) =
.. . Montrer que P est un polynôme de degré inférieur ou égal à

.
..
(b + X) .

λn + X
1. Evaluer P(−a) et P(−b).

2. En déduire la valeur de Dn .

Solution

··· a+X ··· ··· a+X



λ1 a

.. .. .. ..
b . . . .


. ..
..

. .
. a+X .

λk−1
1. Le déterminant ∆k = ... ..

se décompose en ∆k = ∆k+1 + Pk (X) avec
b λk + X a+X .
. .. .. ..
.. . b+X λk+1 + X . .

. .. .. ..
.. . . . a + X

b ··· b b+X ··· b + X λn + X
λ1 · · · a+X ··· a+X λ1 · · · ··· a

a X a 1 a

.. .. .. ..
.. .. .. .. ..
b . . . . b . . . . .

. .. . ..
. ... . ...
. λk−1 X . . λk−1 1 .
. .. = X .. .. = µ X où µ est alors
Pk (X) = .
. b X a+X . . b 1 a . k k
. .. .. .. . . . .
.. . X λk+1 + X . . .. .. 1 λk+1 . . ..

. .. .. .. . .. .. ..
.. . . . a + X .. . . . a

b ··· b X b+X ··· λ + X b ··· b 1 ··· b λ
n n
n
un scalaire. Comme ∆n = Dn + Pn (X), on a P(X) = ∆1 = Dn + X ∑ µk = µX + Dn ∈ K1 [X].
k=1
Ensuite, en −a et en −b, P(X) est le déterminant d’une matrice triangulaire et est donc égal au produit des termes
n n
diagonaux : P(−a) = ∏ (λk − a) et P(−b) = ∏ (λk − b).
k=1 k=1

2. On a donc P(−a) = −µa + Dn et P(−b) = −µb + Dn d’où par cas :

• a = b. En notant u le vecteur colonne de Mn1 (K) ne comportant que des 1, et ei les vecteurs de la base
canonique, on a Dn = det (λ1 − a)e1 + au, ..., (λn − a)en + au . En développant les colonnes, comme chacun
des déterminants comportant au moins deux colonnes au est nul, il ne reste que Dn = det (λ1 − a)e1 , ..., (λn −

A. Popier 185
Khôlles MPSI

 n
(λ1 − a)e1 , ...,Uk , ..., (λn − a)en avec Uk représentant le vecteur au en kième position. D’où

a)en + ∑ det
k=1 !
n n
finalememt, Dn = ∏ (λk − a) + a ∑ ∏ (λ p − a) .
k=1 k=1 p̸=k
!
n n
bP(−a) − aP(−b) 1
• a ̸= b et alors Dn = = b ∏ (λk − a) − a ∏ (λk − b) .
b−a b−a k=1 k=1

2.8.2 Enoncé

Soient n ∈ N∗ , Cn [X] le C − ev des polynômes de C[X] de degré inférieur ou égal à n, P ∈ Cn [X] tel que dg P = n.


1. Soient a0 , ..., an ∈ C deux à deux distincts. Montrer que P(X + ai ) 0⩽i⩽n est une base de Cn [X].


2. En déduire la valeur de det (P(z + i + j))0⩽i, j⩽n+1 pour z ∈ C.

Solution

n
aki (k)
1. La formule de Taylor peut s’écrire P(X + ai ) = ∑ k! P (X). Or les degrés des P(k) vont de 0 à n et forment donc
k=0 0
a0 0
0! · · · a0!n a00 · · · a0n n

.. = .. .. 1
une base de Cn [X]. La famille P(X + ai ) 0⩽i⩽n est donc une base de Cn [X] ssi ...

. . . ∏ k!
an0
· · · ann an · · · ann k=0

n! n! 0
! !
n
(Vandermonde) 1
= ∏ k! ∏ (a j − ai ) ̸= 0 ce qui est le cas car les ak sont deux à deux distincts.
k=0 0⩽i< j⩽n



P(z) P(z + 1) ··· P(z + n + 1)
..
 P(z + 1) .
2. det (P(z+i+ j))0⩽i, j⩽n+1 =

..
. D’après la question précédente,


. P(z + 2n + 1)

P(z + n + 1) ··· P(z + 2n + 1) P(z + 2n + 2)
 n
la famille P(X + k) 0⩽k⩽n est une base de Cn [X]. Ainsi, ∃ (λ0 , ..., λn ) ∈ Cn [X], P(X + n + 1) = ∑ λk P(X + k). En
k=0
évaluant cette égalité en z, ..., z+n+1 et en notant de gauche à droite C0 , ...,Cn+1 les vecteurs colonne du déterminant,
n
on constate alors que Cn+1 = ∑ λkCk . Le déterminant est donc nul.
k=0

A. Popier 186
Khôlles MPSI

2.8.3 Enoncé
Calculer les déterminants d’ordre n suivants :

a n − 1 1 + a2 a (0)

.. .. ..

. (0) n − 2 a
. .

.. .. , a ∈ K, n ⩾ 2, .. .. ..
Dn = puis Dn = , a ∈ K.

(0) . . . . .
. .. .. ..
1 . . a
a 1 + a2

n − 1 n − 2 · · · 1 a (0)

Solution


0
n − 1
a . . . (0)

n − 2
• En développant la première colonne, Dn = a Dn−1 + (−1)n+1 (n − 1)∆n−1 avec ∆n−1 =
.. .. .. =
. . .
(0) . . . 0

2

a 1
0
n − 1

a . . . (0)

n − 3

−a
.. .. .
.. = −a ∆n−2 . Comme ∆2 = −(n − 1)a, on a ∆n−1 = (−1)n (n − 1)an−2 , d’où la relation
. .
. .
(0) . 0 2

a 1
de récurrence : Dn = a Dn−1 − (n − 1)2 an−2 soit encore Dn+1 = a Dn − n2 an−1 pour tout n ⩾ 2. Si a = 0 alors
Dn n2
Dn = 0. Si a ̸= 0, en posant un = n , la relation devient un+1 = un − 2 , n ⩾ 2. Soit sous forme explicite un =
a a
1 n−1 2 a2 − 1 1 (n − 1)n(2n − 1) n−2
 
(n − 1)n(2n − 1) n− a
u2 − 2 ∑ k = − − 1 = 1 − puis Dn = a (n − 1)n(2n − 1)
a k=2 a2 a2 6 6a2 6
an−2
qui donne également Dn = 0 pour a = 0. Ainsi, Dn = an − (n − 1)n(2n − 1) pour tout a ∈ K et tout n ⩾ 2.
6

a
0 (0)

a 1 + a2 a

2
.. .. ..
= (1 + a2 ) Dn−1 − a2 Dn−2
• En développant la première colonne, Dn = (1 + a ) Dn−1 − a
. . .
.. ..

. . a

(0) a 1+a 2
n
soit encore Dn − Dn−1 = a2 (Dn−1 − Dn−2 ) pour n ⩾ 3. Comme D2 − D1 = a4 , Dn − Dn−1 = a2n puis Dn = ∑ a2k .
k=0
n
On constate que la formule est toujours vraie pour n = 1 et n = 2, d’où Dn = ∑ a2k pour tout n ∈ N∗ .
k=0

2.8.4 Enoncé
Montrer qu’une matrice carrée antisymétrique de taille impaire n’est pas inversible.

A. Popier 187
Khôlles MPSI

Solution

Soit A ∈ Mn (K) antisymétrique. Alors t A = −A d’où det(t A) = det A = det(−A) = (−1)n det A. Donc si n impair,
det A = − det A ie. det A = 0 et la matrice n’est pas inversible.

2.8.5 Enoncé
On se place dans Mn (K). Monter que si pour tout X, det(C + X) = det X, alors C = 0. En déduire que si pour tout
X, det(A + X) = det(B + X), alors A = B.

Solution
 
Ir
Soit r le rang de C. Alors il existe deux matrices inversibles P, Q ∈ Mn (K), C = PJr Q avec Jr = . Ainsi,
C + P(In − Jr )Q = PQ et det(C + P(In − Jr )Q) = det P det Q. Or par hypothèse, det(C + P(In − Jr )Q) = det(P(In − Jr )Q)
d’où det P det Q = det P det(In − Jr ) det Q. Il vient alors det(In − Jr ) = 1, ie. r = 0 donc C = 0.
Ensuite, det(A + X) = det(B + X) ⇒ det(A − B + B + X) = det(B + X), et ce, pour tout B + X ∈ Mn (K). D’après le
résultat précédent, A − B = 0, ie. A = B.

2.8.6 Enoncé
Montrer que deux matrices réelles, semblables dans Mn (C) (ie. ∃ M ∈ GLn (C), AM = MB), le sont dans Mn (R).

Solution

Soit M la matrice de passage. Alors il existe deux matrices réelles P et Q telles que M = P + iQ d’où AM = MB implique
AP = PB et AQ = QB. Ainsi pour tout λ ∈ R, A(P + λ Q) = (P + λ Q)B. Il suffit donc de trouver une valeur du réel λ pour
laquelle P + λ Q soit inversible.
Supposons qu’il n’en existe pas. Alors ∀λ ∈ R, det(P+λ Q) = 0 implique que le polynôme det(P+XQ) d’indéterminée
X est le polynôme nul. En le considérant dans Mn (C), il vient alors det(P + iQ) = det M = 0. Absurde. Donc il existe
λ0 ∈ R tel que la matrice réelle N = P + λ0 Q soit inversible avec AN = NB. A et B sont semblables dans Mn (R).

2.8.7 Enoncé
1 1


a1 +b1 ··· a1 +bn
̸ 0. Calculer Dn = ...
Déterminant de Cauchy : Soient ai , b j des nombres complexes tels que ai + b j = .. .

1 .
1

an +b1 ··· an +bn
(b1 − X)...(bn−1 − X)
On pourra pour cela commencer par décomposer en éléments simples Pn (X) = et utiliser cette
(X + a1 )...(X + an )
décomposition pour simplifier la dernière ligne.

Solution

A. Popier 188
Khôlles MPSI

On remarque que si les ai ne sont pas deux à deux distincts, le déterminant est nul. Sinon, Pn n’a que des pôles
n
αi ∏n−1
j=1 (b j + ai ) ∏n−1
j=1 (b j + an )
simples et alors Pn (X) = ∑ avec αi = . En particulier, αn = n−1 . En notant de haut
i=1 X + ai ∏ j̸=i (a j − ai ) ∏ j=1 (a j − an )

L1 L1

en bas Lk les lignes du déterminant, on a Dn = ... . On peut alors écrire αn Dn = ... et ajouter à la dernière ligne


Ln αn Ln
1 1
1 1 · · · a1 +bn
a +b
n−1 .. ..
la combinaison linéaire ∑ αk Lk . Ainsi αn Dn = 1. . . Or par construction, pour 1 ⩽ k ⩽ n − 1, on a

1
k=1 an−1 +b1 · · · an−1 +bn

P(b ) · · · P(b )
1 n
Pn (bk ) = 0. D’où en développant la dernière ligne, αn Dn = Pn (bn )Dn−1 . Par hypothèse, αn ̸= 0 pour tout n, d’où on tire
k−1 k−1
∏n Pk (bk ) Pk (bk ) ∏ p=1 (b p − bk ) ∏ p=1 (a p − ak ) 1
par récurrence immédiate que Dn = k=2 n D1 avec = k
· k−1
et D1 = . Ainsi,
∏k=2 αk αk ∏ p=1 (bk + a p ) ∏ p=1 (b p + ak ) a1 + b1
∏ni=2 ∏i−1
j=1 (a j − ai )(b j − bi )
Dn = . On constate que cette formule reste valable même si les ai ne sont pas deux à deux
∏i=1 ∏nj=1 (ai + b j )
n

distincts.

2.8.8 Enoncé
Soit A ∈ Mn (R) telle que det A = 0. Montrer qu’il existe α > 0 tel que
! ∀x ∈ R, 0 < |x| < α ⇒ det(A + xI) ̸= 0. Soient
A C
A, B,C, D ∈ Mn (R). On suppose que AC = CA. Soit M = . Montrer que det M = det(DA − BC) dans le cas où
B D
A est inversible, puis dans le cas général.

Solution

x 7→ det(A + xI) est une fonction polynômiale qui ne peut être la fonction nulle (sinon A aurait une infinité de valeurs
propres) mais qui s’annule en 0 vu que det A = 0. Le polynôme P associé à det(A + xI) admet donc au plus n racines réelles
distinctes dont 0. Soit 0 est la seule racine de P (éventuellement multiple) et α = 1 convient. Sinon il suffit alors de poser
α = min{|xi |, xi ̸= 0, P(xi ) = 0}.
i

! !
In −C A
• Considérons N = . Alors MN = car AC = CA. Ainsi det(MN) = det M. det N
A B DA − BC
devient det A. det(DA − BC) = det M. det In . det A = det M. det A. Si A inversible, alors det A ̸= 0 d’où le résultat :
det M = det(DA − BC).

• Maintenant, si A non inversible,


! on sait qu’il existe α > 0, ∀x ∈ R, 0 < |x| < α ⇒ det(A + xI) ̸= 0. Posons alors
A + xI C
M(x) = . Comme A et C commutent, A + xI et C également. Ainsi, on a le déterminant par blocs
B D

det M(x) = det D(A + xI) − BC = det(DA − BC + xD). Les polynômes det M(x) et det(DA − BC + xD) sont donc
égaux pour une infinité de valeurs de x (0 < |x| < α) et donc égaux pour tout x ∈ R. En particulier, pour x = 0, on
obtient det M = det(DA − BC).

A. Popier 189
Khôlles MPSI

2.8.9 Enoncé
Soient n ∈ N \ {0, 1} et A ∈ Mn (R). Etablir :

1. rg A = n ⇒ rg(com A) = n

2. rg A = n − 1 ⇒ rg(com A) = 1

3. rg A ⩽ n − 2 ⇒ rg(com A) = 0

Solution

 
1 t
1. Si rg A = n, alors A inversible et com A aussi car A com A = In . D’où rg(com A) = n.
det A

2. Si rg A = n − 1, alors det A = 0 et d’après le théorème du rang, dim Ker (A) = 1. Or A t(com A) = (det A) In = 0
implique que Im (t(com A)) ⊂ Ker (A), ie. dim Im (t(com A)) ⩽ dim
 Ker (A). Or au moins un des cofacteurs est non nul
vu que rg A = n − 1 donc dim Im (t(com A)) = 1, ie. rg t(com A) = rg(com A) = 1.

3. Si rg A = n − 2, alors tous les cofacteurs sont nuls et rg(com A) = 0.

2.8.10 Enoncé
Calculer les déterminants d’ordre n suivants :


1. Dn = det (|i − j|)1⩽i, j⩽n .

2. Dn = det (δi, j ai + b j )1⩽i, j⩽n avec a1 , ..., an , b1 , ..., bn ∈ K.

3. Dn = det ((ai + b j )n−1 )1⩽i, j⩽n avec a1 , ..., an , b1 , ..., bn ∈ K.




Solution


0
1 ··· 2 n − 1
1
0 1 ··· n − 2
1. Dn = ... .. .. .. .. . Pour n ⩾ 3, on effectue sur les lignes : L ← L − L pour i allant de n à 2. On

. . . . i i i−1
n − 2 · · · 1 0 1

n − 1 · · · ··· 1 0

0 1
2 · · · n − 1
1 −1 −1 · · · −1

obtient ainsi, Dn = ... . . . . . . . . . .. . En répétant ces opérations, mais pour i allant de n à 3, on arrive à :

.

1 · · · 1 −1 −1

1 · · · · · · 1 −1

A. Popier 190
Khôlles MPSI


0 1
2 ··· ··· n − 1
1 2 ··· ··· n − 1

1 −1 −1 · · · ··· −1

2 0 ··· ··· 0
0 2 0 ··· ··· 0

..
Dn = . . .. = − 0 2 0 . = (−1)n−1 (n−1)2n−2 , formule toujours valable

.. .. . .. ... . .. . . .. .. ..

0 · · · 0 2 0 0
.
. . . .
0 · · · 0 2 0

0 · · · · · · 0 2 0

pour n = 2 et n = 1. Donc Dn = (−1)n−1 (n − 1)2n−2 pour tout n ∈ N∗ .


a1 + b1
b2 ··· bn−1 bn
b1
a2 + b2 · · · bn−1 bn
.. .. ..
2. Dn = . b2 . . . En notant U le vecteur colonne ne comprenant que des 1 et
.. ..
.
. an−1 + bn−1 bn
b1 b2 ··· bn−1 an + bn

(e1 , ..., en ) les vecteurs de la base canonique, on a Dn = det a1 e1 + b1U, ..., an en + bnU . Par multilinéarité sur
chacune des colonnes, sachant que les déterminants comportant au moins deux vecteurs U sont nuls, il vient :
n n  n n
Dn = ∏ ak + ∑ det a1 e1 , ..., bkU, ..., an en soit Dn = ∏ ak + ∑ bk ∏ ak .
k=1 k=1 k=1 k=1 p̸=k


(a1 + b1 )n−1 · · · (a1 + bn )n−1
n−1   n  

. .

n−1 n − 1 k n−k−1 n − 1 k−1 n−k
3. Dn =
.
. .
. . On a (ai + b j )

=∑ ai b j =∑ ai b j qui peut
k=0 k k=1 k − 1

(an + b1 )n−1 · · · (an + bn )n−1
se traduire comme la composante i, j du produit matriciel de A = [αi j ] 1⩽i, j⩽n et B = [βi j ] 1⩽i, j⩽n en posant αi j =
1 a1 · · · an−1 
  1 n 
n − 1 j−1 n−i

.. .. . n−1
a et βi j = b j . On a alors Dn = det A. det B avec det A = . . .
. ∏ k − 1 et det B =

j−1 i
1 an · · · an−1 k=1

n−1 n
b · · · b n−1
1 n
.. .. n 
n−1

. . qui sont de Vandermonde. D’où Dn = ∏ ∏ (a j − ai ) ∏ (b j − bi ) .

k − 1 1⩽i<

b1 b n
k=1 j⩽n 1⩽i< j⩽n

1 ··· 1

A. Popier 191
Khôlles MPSI

2.9 Systèmes linéaires


2.9.1 Enoncé
Résoudre les systèmes d’équations suivants :

x −my m2 z

 = 2m
1. mx −m2 y mz = 2m d’inconnue (x, y, z) ∈ C3 , de paramètre m ∈ C.
mx y −m2 = 1−m



 x +ay +bz = a
x +by +az = b

2. d’inconnue (x, y, z) ∈ C3 , de paramètre (a, b) ∈ C2 .

 ax +y +bz = a
bx +y +az = b



 x2 = ax1 + b
 x3 = ax2 + b



3. .
. d’inconnue (x1 , ..., xn ) ∈ Cn , de paramètre (a, b) ∈ C2 .
 .
xn = axn−1 + b




x1 = axn + b

Solution

1.
m2 m2
   
1 −m 2m L1 1 −m 2m
 m −m 2 m 2m  ⇔ L2 − m L1  0 0 m(1 − m2 ) 2m(1 − m) 
m 1 −m2 1 − m L3 − m L1 0 m2 + 1 −m2 (m + 1) −2m2 − m + 1
m2
 
L1 1 −m 2m
⇔ L3  0 m + 12 2
−m (m + 1) (m + 1)(1 − 2m) 
L2 0 0 m(1 − m)(1 + m) 2m(1 − m)

• Si m = 0 alors S = (0, 1, z), z ∈ C .

• Si m = 1 alors S = (1, y, y + 1), y ∈ C .
• Si m = −1 alors S = ∅.
• Si m ∈ {−i, i} alors S = ∅.
2 1−m m(1 − m) 2m2
• Sinon z = puis y = 2 et x = 2m + −
m+1 m +1 m2 + 1 m+1

2.    
1 a b a L1 1 a b a
 1
 b a b  −
 ⇔ 2 L1
L  0
 b−a a−b b−a 

 a 1 b a  L3  a 1 b a 
b 1 a b L4 − L3 b−a 0 a−b b−a
Si a = b alors le système devient :
   
1 a a a L1 1 a a a

a 1 a a L2 − aL1 0 1 − a2 a(1 − a) a(1 − a)

d’où si a = 1 alors S = {(x, y, z) ∈ C3 , x + y + z = 1}, si a = −1 alors z = 1 et x = y d’où S = {(x, x, 1), x ∈ C}. Puis si
a a
a2 ̸= 1 alors y =

(1 − z) et x = a + 1 − a(1 − z) − (1 + a)z = y soit
a+1 a+1

A. Popier 192
Khôlles MPSI

  
a a
S= (1 − z), (1 − z), z , z ∈ C .
a+1 a+1
Si a ̸= b alors le système devient :
     
L4 1 0 −1 1 L1 1 0 −1 1 L1 1 0 −1 1
L2  0 1 −1 1 
  L2  0 1 −1 1  L2  0 1 −1 1 
⇔  ⇔  
L3  a 1 b a  L3 − aL1  0 1 a+b 0  L3 − L2  0 0 a + b + 1 −1 
L1 1 a b a L4 − L1 0 a b+1 a−1 L4 − aL2 0 0 a + b + 1 −1

−1 a+b
d’où si a + b + 1 = 0 alors S = ∅. Si a + b + 1 ̸= 0 alors z = puis y = x = 1 + z = et
 1 a+b+1 a+b+1
S = a+b+1 (a + b, a + b, −1) .

3. Par substitution de la ligne Li dans la ligne Li+1 , 1 ⩽ i ⩽ n − 1, on obtient x1 = a(...a(ax1 + b)... + b) + b = an x1 +


n−1
b ∑ ak . Si a = 1 alors nb = 0. Donc si a = 1 et b ̸= 0, S = ∅. Si a = 1 et b = 0, alors S = (x, ..., x) ∈ Cn , x ∈ C .

k=0
1 − an
Pour a ̸= 1, (1 − an )x1 = b d’où si a est racine de l’unité différente de −1, x1 ∈ C et pour 2 ⩽ k ⩽ n, xk =
1−a
p−2
b b
ak−1 x1 + b ∑ a p . Si a n’est pas racine de l’unité, alors x1 = , x2 = ax1 + b = et par récurrence immédiate,
p=0 1 − a 1 − a
 b
S = 1−a (1, ..., 1) .

A. Popier 193
Khôlles MPSI

2.10 Produit scalaire


2.10.1 Enoncé
f (t)
Soit f : [1, +∞[→ R continue. Montrer que si f 2 est intégrable sur [1, +∞[ alors t 7→ est intégrable sur [1, +∞[.
t

Solution

1
Soit a ∈ R. En considérant le produit scalaire des fonctions continues, les fonctions x 7→ f (x) et x 7→ étant continues
x
sur tout [1, a], a ⩾ 1, l’inégalité de Cauchy-Schwarz s’écrit :
Z a 2 Z a Z a Z a   Z a
| f (t)| 1 1
dt ⩽ f (t)2 dt 2
dt = f (t)2 dt 1 − ⩽ f (t)2 dt
1 t 1 1 t 1 a 1
Z a
f (t)
La dernière intégrale étant convergente par hypothèse, dt est absolument convergente, donc convergente.
1 t

2.10.2 Enoncé
Soit E un espace euclidien et f un endomorphisme tel que ( f (x)|x) = 0 pour tout x ∈ E. Montrer que Ker ( f ) = Im ( f )⊥ .

Solution

Comme pour tout (x, y) ∈ E 2 , ( f (x + y)|x + y) = 0, on a par linéarité de f et multilinéarité du produit scalaire,
( f (x + y)|x + y) = ( f (x)|x) + ( f (x)|y) + ( f (y)|x) + ( f (y)|y) = ( f (x)|y) + ( f (y)|x) = 0, ie. ( f (x)|y) = −( f (y)|x). Soit
maintenant u ∈ Ker ( f ). ∀y ∈ Im ( f ) , ∃ x ∈ E, f (x) = y et (u|y) = (u| f (x)) = −( f (u)|x) = −(0|x) = 0, ie. u ∈ Im ( f )⊥ et
donc Ker ( f ) ⊂ Im ( f )⊥ .
Ensuite, Im ( f ) et Im ( f )⊥ étant supplémentaires, le théorème du rang nous donne dim E = dim Ker ( f ) + dim E −
dim Im ( f )⊥ , ie. dim Ker ( f ) = dim Im ( f )⊥ et Ker ( f ) = Im ( f )⊥ car Ker ( f ) ⊂ Im ( f )⊥ .

2.10.3 Enoncé
Dans un espace euclidien E, soient deux fonctions f et g vérifiant ( f (x)|y) = (x|g(y)). Montrer que f et g sont linéaires.

Solution

Soient x et y de E, λ ∈ K. Pour tout z ∈ E, on a ( f (λ x + y) − λ f (x) − f (y)|z) = ( f (λ x + y)|z) − λ ( f (x)|z) − ( f (y)|z) =


(λ x + y|g(z)) − λ (x|g(z)) − (y|g(z)) = (0|g(z)) = 0. Ainsi, f (λ x + y) − λ f (x) − f (y) ∈ E ⊥ = {0}, ie. f (λ x + y) =
λ f (x) + f (y) et f linéaire. Par symétrie, g linéaire.

2.10.4 Enoncé
Soit E un espace euclidien et p un projecteur. Montrer que :
Ker (p) ⊂ Im (p)⊥ ⇔ ∀x ∈ E, ∥p(x)∥ ⩽ ∥x∥

A. Popier 194
Khôlles MPSI

Solution

⇒ ∀x ∈ E, x − p(x) ∈ Ker (p) et p(x) ∈ Im (p). Or Ker (p) ⊂ Im (p)⊥ donc ces deux vecteurs sont orthogonaux d’où
(x − p(x)|p(x)) = 0. D’après Pythagore, ∥x∥2 = ∥p(x)∥2 + ∥x − p(x)∥2 ⩾ ∥p(x)∥2 . Ainsi, ∥p(x)∥ ⩽ ∥x∥.

⇒ Soient x ∈ Ker (p) et y ∈ Im ( f ). Alors p(x) = 0 et p(y) = y. Par hypothèse, pour tout λ ∈ K, ∥p(λ x + y)∥ ⩽
∥λ x + y∥ soit ∥λ p(x) + p(y))∥2 ⩽ ∥λ x + y∥2 puis ∥y∥2 ⩽ λ 2 ∥x∥2 + 2λ (x|y) + ∥y∥2 qui donne λ 2 ∥x∥2 + 2λ (x|y) ⩾ 0. Ceci
implique un discrimant nul, ie. (x|y) = 0 donc Ker (p) ⊂ Im (p)⊥ .

Conclusion : On a bien équivalence.

2.10.5 Enoncé
On note E l’ev R[X] et En l’ev Rn [X].

Z 1
1. Montrer que (P|Q) = P(t)Q(t) dt définit un produit scalaire sur E.
−1

(n)
2. Pour tout n ∈ N, soit Fn (X) = (X 2 − 1)n (avec F0 (X) = 1) et soit Pn = Fn . Montrer que ∀n ̸= m, (Pn |Pm ) = 0. En
déduire que (P0 , ..., Pn ) est une base de En .

3. Montrer que pour tout Q ∈ E, dg Q < n ⇒ (Q|Pn ) = 0.

4. Déterminer le coefficient dominant de Pn .

5. Calculer ∥Pn ∥.

Solution

1. Par linéarité de l’intégrale, (P|Q) est bilinéaire et symétrique car R[X] est un anneau commutatif. Par positivité de
l’intégrale, (P|Q) est défini positif. C’est un produit scalaire.

2. Par symétrie du produit scalaire, on peut sans perte de généralité supposer m < n. Les fonctions Pk (x) étant de classe
C ∞ , on peut indéfiniment intégrer par parties :
Z 1 Z 1 Z 1
(m) 1
h i
(n) (m) (n−1) (n−1) (m+1) (n−1) (m+1)
(Pn |Pm ) = Fn (t)Fm (t) dt = Fn (t)Fm − Fn (t)Fm (t) dt = − Fn (t)Fm (t) dt
−1 −1 −1 −1

(n−1) (n−1)
car Fn (1) = Fn (−1) = 0 vu que −1 et 1 sont racines de multiplicité n de Fn . Ainsi, par récurrence immédiate,
Z 1
k (n−k) (m+k) (m+k)
(Pn |Pm ) = (−1) Fn (t)Fm (t) dt pour k ∈ [0...n]. Mais pour k = n, Fm = 0 car Fm est de degré 2m et
−1
n > m. D’où ∀n ̸= m, (Pn |Pm ) = 0.

Par construction, pour tout n ∈ N, Pn ̸= 0 et on vient de voir que la famille est orthogonale. Elle est donc libre et
comprenant n + 1 vecteurs, c’est une base de Rn [X] = En .

A. Popier 195
Khôlles MPSI

n−1
3. Si dg Q < n alors Q ∈ En−1 et il existe (a0 , ..., an−1 ) ∈ Kn , Q = ∑ ak Pk car on sait que (P0 , ..., Pn−1 ) est une base de
k=0
n−1
En−1 . Le produit scalaire étant bilinéaire, (Q|Pn ) = ∑ ak (Pk |Pn ) = 0 d’après la question précédente.
k=0

(2n)!
4. Le terme de plus haut degré de Fn étant X 2n , le coefficient dominant de Pn est donc .
n!
Z 1 Z 1
(n−n) (n+n) n (n)
5. On a vu qu’on peut écrire ∥Pn ∥2 = (Pn |Pn ) = (−1)k Fn (t)Fn (t) dt = (−1) Fn (t)Pn (t) dt et d’après la
Z−11 −1
(n) 2 n
question précédente, Pn = (2n)! d’où ∥Pn ∥2 = (2n)! (1 − t ) dt. Par parties :
−1

Z 1 Z 1
2 n
(1 − t ) dt = (1 − t)n (1 + t)n dt
−1 −1
 1 Z 1 Z 1
1 n n
= (1 − t)n (1 + t)n+1 + (1 − t) n−1 n+1
(1 + t) dt = (1 − t)n−1 (1 + t)n+1 dt
n+1 −1 n + 1 −1 n+1 −1

Z 1 Z 1
n! n!
Montrons par récurrence sur k que (1 − t 2 )n dt = · (1 − t)n−k (1 + t)n+k dt pour k ∈ [0...n].
−1 (n − k)! (n + k)! −1
L’égalité est vraie pour k = 0, puis par parties :
Z 1 Z 1
(HR) n! n!
(1 − t 2 )n dt = · (1 − t)n−k (1 + t)n+k dt
−1 (n − k)! (n + k)! −1
 1
n! n! 1 n−k n+k+1
= · (1 − t) (1 + t)
(n − k)! (n + k)! n + k + 1 −1
Z 1
n!(n − k) n!
+ · (1 − t)n−k−1 (1 + t)n+k+1 dt
(n − k)! (n + k)!(n + k + 1) −1
Z 1
n! n!
= · (1 − t)n−k−1 (1 + t)n+k+1 dt
(n − k − 1)! (n + k + 1)! −1

ce qui achève la récurrence. Maintenant, en exploîtant cette égalité pour k = n, il vient :


1
(1 + t)2n+1 22n+1
Z 1 
2 2 2n 2
∥Pn ∥ = (n!) (1 + t) dt = (n!) = (n!)2
−1 2n + 1 −1 2n + 1
√ n
2.2 . n!
et ainsi, ∥Pn ∥ = √ .
2n + 1

2.10.6 Enoncé
n
Pour A = [ai j ] ∈ Mn (R), on définit la trace de a par Tr(A) = ∑ aii . Pour A et B de ∈ Mn (R), on pose (A|B) = Tr(tAB).
i=1

1. Montrer qu’on définit ainsi un produit scalaire sur Mn (R).

2. On note Sn et An les sev formés respectivement par les matrices symétriques et antisymétriques de Mn (R). Montrer
que Sn et An sont deux supplémentaires orthogonaux.

3. On note N la norme euclidienne associée.

(a) Montrer que N(AB) ⩽ N(A)N(B).

A. Popier 196
Khôlles MPSI


(b) Montrer que |Tr(A)| ⩽ n N(A). Cas d’égalité ?

Solution

1. La trace étant une forme linéaire, il en découle que le produit proposé est une forme bilinéaire. Ensuite (A|B) =
n n n
∑ aki bki = ∑ bki aki = (B|A). La forme est symétrique. Pour finir, (A|A) = ∑ a2ki ⩾ 0 qui, en tant que somme de
i,k=1 i,k=1 i,k=1
carrés, ne s’annule que si A est la matrice nulle. Nous avons donc une forme bilinéaire symétrique définie positive,
c’est un produit scalaire.

A + tA A − tA A + tA A − tA
2. Pour tout A ∈ Mn (R), on peut écrire A = + . Or ∈ Sn et ∈ An et la seule matrice à la fois
2 2 2 2
symétrique et antisymétrique est la matrice nulle. Donc Sn + An = Mn (R) et Sn ∩ An = {0}. La somme est directe,
les espaces sont donc supplémentaires.
n n
Ensuite, si A ∈ Sn et B ∈ An alors (A|B) = ∑ aki bki = − ∑ aik bik = −(A|B) d’où (A|B) = 0. Les espaces sont
i,k=1 i,k=1
bien supplémentaires et orthogonaux.

!2 !
n n (Cauchy-Schwarz) n n n n n
3. (a) N 2 (AB) = ∑ ∑ aik bk j ⩽ ∑ ∑ a2ik ∑ b2k j = ∑ a2ik ∑ b2k j = N 2 (A)N 2 (B) d’où le résultat.
i, j=1 k=1 i, j=1 k=1 k=1 i,k=1 j,k=1
(b) Soit A ∈ Mn (R). On sait donc qu’il existe deux matrices As ∈ Sn et Aa ∈ An telles que A = As + Aa . En tant
que matrice réelle symétrique, As est diagonalisable. En notant D une matrice diagonale des valeurs propres de
As , notées λi , et en utilisant l’inégalité des moyennes arthmétiques et quadratiques :
!2
n n
Tr2 (A) = Tr2 (As ) = Tr2 (D) = ∑ λi ⩽ n ∑ λi2 = nTr(D2 ) = nTr(A2s ) = n N 2 (As )
i=1 i=1

Ainsi, |Tr(A)| ⩽ n N(As ). Or Sn et An étant supplémentaires orthogonaux, on peut considérer As comme le

projeté orthogonal de A sur Sn parallèlement à An , d’où N(As ) ⩽ N(A) puis |Tr(A)| ⩽ n N(A) . On a égalité
pour l’égalité des carrés des moyennes arithmétiques et quadratiques, ie. As possède une seule valeur propre de
multiplicité n.

2.10.7 Enoncé

Soit E un espace euclidien. Pour (u1 , ..., u p ) une famille de vecteurs, on note G(u1 , ..., u p ) = det (ui |u j )1⩽i, j⩽p .

1. Si (u1 , ..., u p ) est liée alors G(u1 , ..., u p ) = 0.

2. Si la famille est libre, montrer que G(u1 , ..., u p ) > 0.

3. On suppose que (u1 , ..., u p ) est libre et engendre un sous-espace vectoriel F. Montrer que pour tout x de E,
G(u1 , ..., u p , x)
d 2 (x, F) = .
G(u1 , ..., u p )

Solution

A. Popier 197
Khôlles MPSI

1. Si la famille est liée, on peut supposer sans perte de généralité que le vecteur u p est combinaison linéaire des autres,
n−1
ie. qu’il existe p − 1 scalaires ak tels que u p = ∑ ak uk . Le vecteur colonne p de la matrice (ui |u j )1⩽i, j⩽p s’écrit
k=1
 n−1  n−1
donc ui ∑ ak uk = ∑ ak (ui |uk )1⩽i⩽p par bilinarité. Ainsi, ce vecteur est combinaison linéaire des p − 1

k=1 1⩽i⩽p k=1
premières colonnes, ce qui annule le déterminant.

2. Si la famille est libre, la matrice A = (u1 , ..., u p ) est inversible et det A ̸= 0. On a alors G(u1 , ..., u p ) = det(tAA) =
det(A2 ) = det2 A > 0.

3. Soit F ⊥ le supplémentaire orthogonal de F dans E. Alors ∀x ∈ E, ∃ (y, z) ∈ F × F ⊥ , x = y + z et d 2 (x, F) = (z|z).


Considérons la matrice (u1 , ..., u p , x). Celle-ci peut donc s’écrire (u1 , ..., u p , y) + (u1 , ..., u p , z). Mais y ∈ F dont
(u1 , ..., u p ) constitue une base
par hypothèse : la famille (u1 , ..., u p , y) est liée.
(u1 |u1 ) · · · (u1 |u p ) (u1 |y + z)

.. .. ..
Ensuite, G(u1 , ..., u p , x) =
. . . . En developpant la dernière ligne et la dernière

(u p |u1 ) · · · (u p |u p ) (u p |y + z)

(y + z|u1 ) · · · (y + z|u p ) (y + z|y + z)
colonne :

(u1 |u1 ) · · · (u1 |u p ) (u1 |y) (u1 |u1 ) · · · (u1 |u p ) (u1 |y)

.. .. .. .. .. ..
. . . + . . .
G(u1 , ..., u p , x) =

(u p |u1 ) · · · (u p |u p ) (u p |y) (u p |u1 ) · · · (u p |u p ) (u p |y)

(y|u1 ) · · · (y|u p ) (y|y) (z|u1 ) · · · (z|u p ) (z|y)


(u1 |u1 ) · · · (u1 |u p ) (u1 |z) (u1 |u1 ) · · · (u1 |u p ) (u1 |z)

.. .. .. .. .. ..
+ . . . + . . .

(u p |u1 ) · · · (u p |u p ) (u p |z) (u p |u1 ) · · · (u p |u p ) (u p |z)

(y|u1 ) · · · (y|u p ) (y|z) (z|u1 ) · · · (z|u p ) (z|z)

D’après la première question, la famille (u1 , ..., u p , y) étant liée, le premier déterminant est nul car il est égal à
G(u1 , ..., u p , y) ; le second est nul car sa dernière ligne est nulle ; le troisième est nul car sa dernière colonne est nulle
; le dernier (en développant la dernière ligne ou colonne) vaut (z|z)G(u1 , ..., u p ) car z est orthogonal à F.
D’après la question 2, la famille (u1 , ..., u p ) étant libre, G(u1 , ..., u p ) ̸= 0, et comme d 2 (x, F) = (z|z), on obtient
G(u1 , ..., u p , x)
d 2 (x, F) = .
G(u1 , ..., u p )

2.10.8 Enoncé
Polynômes orthogonaux : Soit µ : ]0, 1[ → R∗+ continue intégrable.

Z 1
1. Pour P, Q dans R[X], on pose (P|Q) = PQ µ. Montrer que c’est un produit scalaire.
0

2. Montrer qu’il existe une unique base orthogonale (P0 , ..., Pn ) ∈ Rn [X] telle que Pi soit unitaire de degré i.

3. Montrer que Pi , i > 0, possède i zéros distincts dans ]0, 1[ (sinon on pourrait construire Q avec dg Q < dg Pi et tel que
QPi ⩾ 0 sur ]0, 1[).

4. Montrer qu’on peut écrire Pi = (X − αi )Pi−1 − βi Pi−2 où l’on calculera αi et βi .

A. Popier 198
Khôlles MPSI

5. En déduire que les zéros de Pi+1 et Pi sont entrelacés, ie. si a0 < · · · < a1 et b1 < · · · < bn sont les zéros de Pi+1 et Pi ,
alors a0 < b1 < a1 < · · · < bi < ai .

Solution

1. ( | ) applique de R[X]2 dans R, c’est une forme, bilinéaire par linéarité des intégrales convergentes, symétrique car
le produit est commutatif dans R. Par positivité de l’intégrale, µ étant strictement positive, cette forme bilinéaire
symétrique est définie positive. C’est un produit scalaire.

2. Existence : On applique le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt à la base canonique (1, X, ..., X n ). On


obtient alors une base orthogonale de polynômes unitaires en normalisant ensuite chaque polynôme.
Unicité : Soit (Q0 , ..., Qn ) une seconde base orthogonale de polynômes unitaires avec dg Qi = i. Montrons par
récurrence forte que Qk = Pk pour tout k ∈ [0...n]. On a Q0 = P = 0 = 1 car unitaires de degré 0. Supposons
maintenant que pour 0 ⩽ j ⩽ k on ait Q j = Pj . Dans la base (P0 , ..., Pn ), pour k < n, Qk+1 s’écrit :

n k
Qk+1 = ∑ λi Pi = ∑ λi Pi + λk+1 Pk+1 car dg Qk+1 = k + 1 et dg Pi = i.
i=0 i=0

 k  k
Calculons (Qk+1 |Pj ) = P P + (λ P |P ) = ∑ λi (Pi |Pj ) + λk+1 (Pk+1 |Pj ) par cas :

∑ λi i j k+1 k+1 j
i=0 i=0

(HRF)
• 0 ⩽ j ⩽ k On a alors (Qk+1 |Pj ) = (Qk+1 |Q j ) = 0, la base (Q0 , ..., Qn ) étant orthogonale.
k
• j = k + 1 On a maintenant ∑ λi (Pi |Pj ) = 0 et (Qk+1 |Pj ) = λk+1 (Pk+1 |Pk+1 )
i=0
k+1
• k + 1 < j ⩽ n. Alors (Qk+1 |Pj ) = 0 car Qk+1 = ∑ λi Pi et la base (P0 , ..., Pn ) est orthogonale.
i=0

j
Ainsi, (Qk+1 |Pj ) = λk+1 (Pk+1 |Pk+1 )δk+1 et λk+1 ne peut être nul car dg Qk+1 = k + 1. Donc Qk+1 colinéaire à Pk+1 ,
mais étant tous deux unitaires, ils sont égaux, ce qui achève la récurrence.

k1 k2 i i
3. Pi peut s’écrire : Pi = λi ∏(X − zk )mk (X − zk )mk ∏ (X − zk )mk ∏ (X − zk )2mk ∏ (X − zk )2mk +1 avec les
k=1 k=2k1 +1 k=k2 +1 k=k2 +1
| {z }| {z }| {z }| {z }
zk ∈ C \ R zk ∈ R\]0, 1[ zk ∈ R∩]0, 1[ zk ∈ R∩]0, 1[
i
zk tous distincts. Soit alors Q = ∏ (X − zk ). On a ainsi Pi Q non nul et Pi Q(x) de signe constant sur ]0, 1[ d’où
k=k2 +1
(Pi | Q) ̸= 0 avec dg Q ⩽ dg Pi . Mais si dg Q < dg Pi alors comme Q ∈ Vect(P0 , ..., Pdg Q ), (Pi | Q) = 0. Absurde. Donc
dg Q = dg Pi et par construction de Q, les zk étant tous distincts, Q possède i racines distinctes dans ]0, 1[ et ainsi Pi
également.

4. Les Pi étant unitaires, le polynôme P = XPi−1 − Pi est de degré ⩽ i − 1 et se décompose donc dans la base (P0 , ..., Pn )
i−1 i−1 i−1 i−1
Pk Pk Pk Pk
en P = ∑ (P | Pk ) 2
= ∑ (XP i−1 | Pk ) 2
− ∑ (Pi | Pk ) = ∑ (XPi−1 | Pk ) . Tel qu’est défini le
k=0 ∥Pk ∥ k=0 ∥Pk ∥ k=0 ∥Pk ∥ k=0 ∥Pk ∥2
produit scalaire, on a (XPi−1 | Pk ) = (Pi−1 | XPk ). Cette quantité est donc nulle dès que k + 1 < i − 1, ie. pour k < i − 2
i−1
Pk (XPi−1 | Pi−1 ) (XPi−1 | Pi−2 )
d’où P = ∑ (XPi−1 | Pk ) 2
. Ainsi XPi−1 − Pi = 2
Pi−1 + Pi−2 .
k=i−2 ∥P k ∥ ∥P i−1 ∥ ∥Pi−2 ∥2
| {z } | {z }
αi βi
A. Popier 199
Khôlles MPSI

5. Comme (XPi−1 | Pi−2 ) = (Pi−1 | XPi−2 ) et que dg (XPi−2 − Pi−1 ) ⩽ i − 2, les polynômes XPi−2 − Pi−1 et Pi−1 sont
orthogonaux, d’où (XPi−2 | Pi−1 ) = (Pi−1 | Pi−1 ). Ainsi, (XPi−1 | Pi−2 ) = ∥Pi−1 ∥2 et βi > 0.
D’après la question 3, on peut affirmer que chaque Pi change de signe au voisinnage de chacune de ses annulations.
Prenons pour hypothèse de récurrence que les zéros de Pi−1 et Pi−2 sont entrelacés. La propriété est vraie pour P2 et
P1 . En effet, dg P2 = 2 et d’après la question 3, P2 (−1) > 0 et P2 (1) > 0. Soit r l’unique racine de P1 . D’après la
question 4, P2 (r) = −β2 < 0 : l’unique racine de P1 est bien entre les deux racines de P2 .
Soient rk et rk+1 deux zéros consécutifs de Pi−1 . On a alors d’après la question 4, Pi (rk ) = −βi Pi−2 (rk ) et Pi (rk+1 ) =
−βi Pi−2 (rk+1 ). Or par hypothèse de récurrence, Pi−2 s’annule une et une seule fois sur l’intervalle ]rk , rk+1 [ et change
de signe. Par continuité, Pi s’annule donc au moins une fois sur cet intervalle. Nous avons localisé au moins i − 2
racines de Pi .
Soit r0 la plus petite racine de Pi−1 . D’après la question 4, Pi (r0 ) = −βi Pi−2 (r0 ) donc Pi (r0 ) et Pi−2 (r0 ) sont de signe
contraire. Or Pi (−1) et Pi−2 (−1) sont de même signe vu que Pk est de degré k et toutes ses racines sont dans ] − 1, 1[.
Pi possède ainsi au moins une racine dans ] − 1, r0 [. Soit ri−2 la plus grande racine de Pi−1 . On montre de la même
manière que Pi possède ainsi au moins une racine dans ]ri−2 , 1[.
Nous avons donc localisé toutes les racines de Pi et elles sont bien entrelacées avec celles de Pi−1 , ce qui clôt la
récurrence.

2.10.9 Enoncé
Soient E un espace vectoriel et ∥.∥ une application de E dans R+ telle que ∥x∥ = 0 ⇒ x = 0 et ∥λ x∥ = |λ |.∥x∥. On suppose
que ∥.∥ vérifie l’identité du parallélogramme
p : ∥x + y∥2 + ∥x − y∥2 = 2(∥x∥2 + ∥y∥2 ). Montrer qu’il existe un unique produit
scalaire euclidien tel que ∥x∥ = (x|x).

Solution

Unicité : Si un tel produit scalaire existe, il vérifie l’identité de polarisation (x|y) = 12 (∥x + y∥2 − ∥x∥2 ∥ − ∥y∥2 ) pour
tout (x, y) de E, d’où l’unicité.

Existence : Montrons que l’application de E 2 dans R définie pour tout (x, y) de E par (x|y) = 21 (∥x+y∥2 −∥x∥2 ∥−∥y∥2 )
est un produit scalaire. On constate qu’on a déjà (x|x) = ∥x∥2 vu que ∥λ x∥ = |λ |.∥x∥ : la forme est définie positive car
∥x∥ = 0 ⇒ x = 0 et symétrique par construction. Linéarité, par équivalences :

(x + x′ |y) = (x|y) + (x′ |y)


∥x + x′ + y∥2 − ∥x + x′ ∥2 − ∥y∥2 = ∥x + y∥2 − ∥x∥2 − ∥y∥2 + ∥x′ + y∥2 − ∥x′ ∥2 − ∥y∥2
∥x + x′ + y∥2 + ∥y∥2 + ∥x∥2 + ∥x′ ∥2 = ∥x + x′ ∥2 + ∥x + y∥2 + ∥x′ + y∥2
x + x′ + 2y 2 x + x′ 2 x + x′ 2 x − x′ 2 x + x′ + 2y 2 x − x′ 2

′ 2
2 + 2 2 + 2 2 + 2 2 = ∥x + x ∥ + 2 +2 2

2 2

d’où l’additivité.

Pour la multiplication par un scalaire, montrons tout d’abord par récurrence que pour tout n ∈ N, (nx|y) = n(x|y). Ceci
(additivité) (HR)
est vrai au rang 0. Ensuite, ((n + 1)x|y) = (nx|y) + (x|y) = (n + 1)(x|y) ce qui achève la récurrence. Maintenant,
par additivité : ∀n ∈ N,(nx|y)+ (−nx|y) = 0 
d’où (−nx|y)
 = −n(x|y) et (px|y) = p(x|y) pour tout p ∈ Z. On a alors pour
∗ p p p
tout (p, q) ∈ Z × N , q q x|y = p(x|y) d’où q x|y = q (x|y) et (rx|y) = r(x|y) pour tout r ∈ Q.

Cauchy-Schwartz : pour tout rationnel r, ∥rx + y∥2 ⩾ 0. Comme ∥rx + y∥2 = (rx + y|rx + y) = ∥x∥2 r2 + 2(x|y)r + ∥y∥2

A. Popier 200
Khôlles MPSI

et ce polynôme en r est de discriminant négatif, ie. (x|y)2 ⩽ ∥x∥2 ∥y∥2 . Enfin, ∀λ ∈ R, ∃ (rn ) ∈ QN , lim rn = λ . Donc :
n→+∞

|λ (x|y) − (λ x|y)| ⩽ |(λ − rn )(x|y)| + |((λ − rn )x|y)|


⩽ |λ − rn |.|(x|y)| + ∥(λ − rn )x∥.∥y∥

⩽ |λ − rn | (x|y) − ∥x∥.∥y∥ −−−−→ 0
n→+∞
p
donc ∀λ ∈ R, (λ x|y) = λ (x|y) et (|) définit bien un (unique) produit scalaire tel que ∥x∥ = (x|x).

A. Popier 201
Khôlles MPSI

2.11 Espaces vectoriels euclidiens


2.11.1 Enoncé

x1 + x2 + x3 + x4 =0
Dans R4 euclidien, on considère le sev F d’équations : .
x1 + 2x2 + 3x3 + 4x4 = 0

1. Construire une base orthonormale B1 de F.

2. On note pF le projecteur orthogonal sur F et sF la symétrie orthogonale par rapport à F. Pour tout x de R4 , exprimer
pF (x) et sF (x) en fonction de x et B1 .

3. Exprimer la distance de x à F pour tout x.

Solution

    
 
 1 2  
x1 = −x2 − x3 − x4 = x3 + 2x4 −2 −3
  
1. Le système peut s’écrire : d’où F = Vect u1   , u2   . Les deux
   
x2 = −2x3 − 3x4 
 1 0  
0 1
 
vecteurs sont
 libres
 et forment une base deF qu’il  reste
 à orthonormaliser
   par le procédé  de Gram-Schmidt
 : soit
1 2 1 2 2
1 −2  et v2 = u2 − (u1 |u2 ) u1 = −3 − 4 −2 = 1 −1 d’où e2 = √1 −1 B1 = (e1 , e2 ) .
       
e1 = √   0  3  1  3 −4
6 1  (u1 |u1 ) 30 −4
0 1 0 3 3

2. pF (x) = (x|e1 )e1 + (x|e2 )e2 et sF (x) = 2pF (x) − x = 2(x|e1 )e1 + 2(x|e2 )e2 − x.

3. d(x, F) = ∥x − pF (x)∥.

2.11.2 Enoncé
Soit p ∈ L (E) un projecteur d’un ev euclidien E. Montrer que p est orthogonal ssi : ∀(x, y) ∈ E 2 , (x|p(y)) = (p(x)|y).

Solution

⇒ Si p est orthogonal, Im (p) et Ker(p) sont orthogonaux et pour tout (x, y) ∈ E 2 , ∃ (x′ , x′′ ) et (y′ , y′′ ) ∈ Im (p) ×
(x|p(y)) = (x′ |y′ ) + (x′′ |y′ ) = (x′ |y′ )
Ker (p) , x = x + x′ et y = y + y′ . Ensuite : d’où (x|p(y)) = (p(x)|y).
(p(x)|y) = (x′ |y′ ) + (x′ |y′′ ) = (x′ |y′ )
⇐ Soient maintenant x ∈ Ker (p) et y ∈ Im (p). Il existe donc z ∈ E, y = p(z) et on a (x|y) = (x|p(z)) = (p(x)|z) = 0.
Ker (p) et Im (p) sont orthogonaux, p est orthogonal.

Conclusion : on a bien équivalence.

A. Popier 202
Khôlles MPSI

2.11.3 Enoncé
Soit E euclidien, soit a ∈ E unitaire. Pour α ∈ R, on note fα l’application définie de E dans E par :

∀x ∈ E, fα (x) = x − α(x|a)a

1. Montrer que pour tout α ∈ R, fα ∈ L (E).

2. Soit τ = { fα , α ∈ R \ {1}}. Quelle est la structure de (τ, ◦) ?

3. Déterminer les α tels que fα ∈ SO(E) puis tels que fα ∈ O− (E).

Solution

1. On a pour tous α, a, x, x − α(x|a)a ∈ E et pour tous (λ , x, y) ∈ R × E 2 , fα (λ x + y) = λ x + y − α(λ x + y|a)a =


λ (x − α(x|a)a) + x − α(y|a)a = λ fα(x) + fα(y) . On a bien fα ∈ L (E).

2. Soit β ∈ R \ {1}. On a alors pour tout x ∈ E :

 (a unitaire) 
fβ ◦ fα (x) = x − α(x|a)a − β x − α(x|a)a a = x − (α + β − αβ )(x|a)a = x − 1 − (1 − α)(1 − β ) (x|a)a

On constate que τ est stable pour ◦ car si α ̸= 1 et β ̸= 1, alors 1 − (1 − α)(1 − β ) ̸= 1 et fβ ◦ fα ∈ τ. De plus


α
fβ ◦ fα = fα ◦ fβ et pour α ̸= 1 on a en posant β = (donc β ̸= 1), fβ = fα−1 . τ est stable pour l’inversion. C’est
α −1
un sous-groupe commutatif de GL(E).

3. fα est un automorphisme orthogonal ssi pour tout x de E, ∥ fα (x)∥2 − ∥x∥2 = 0. Or ∥ fα (x)∥2 − ∥x∥2 = ∥x∥2 +
α 2 (x|a)2 − 2α(x|a)2 − ∥x∥2 = α(α − 2)(x|a)2 . Donc si la quantité est nulle pour tout x, soit α = 0 et f0 = IdE ∈
SO(E). Soit α = 2 et f2 (x) = x − 2(x|a)a avec x 7→ (x|a)a la projection orthogonale sur Ra. Ainsi, f2 est la symétrie
orthogonale par rapport à Vect{a}⊥ ∈ O− .

2.11.4 Enoncé
Soit E euclidien et soit f ∈ L (E) telle que :

∀(x, y) ∈ E 2 , x ⊥ y ⇒ f (x) ⊥ f (y)

1. Montrer qu’il existe a ∈ R+ tel que ∀(x, y) ∈ E 2 , f (x)| f (y) = a(x|y).





2. En déduire que ∀x ∈ E, ∥ f (x)∥ = a∥x∥.

3. Montrer qu’il existe k ∈ R+ et u ∈ O(E) tels que f = ku.

Solution

A. Popier 203
Khôlles MPSI

1. Dans la base orthonormée canonique (e1 , ...en ) de E, Soit A la matrice de l’endomorphisme f . Alors par hypothèse,
comme pour tous i ̸= j, (ei |e j ) = 0, on a teitAAe j = 0 : la matrice tAA est diagonale et ses termes diagonaux sont
positifs.
Maintenant, les vecteurs ei + e j et ei − e j étant orthogonaux, on a, en notant mi j les coefficients de la matrice
tAA,(ei + e j )tAA(ei − e j ) = teitAAei + te j tAAe j = mii − m j j = 0 pour tous i et j. Ainsi, tous termes diagonaux sont
égaux et positifs d’où l’existence de a ∈ R+ tel que tAA = a Id et le résultat escompté.

2. Il suffit de poser x = y dans le résultat de la question 1.

3. Soit a = 0 et f est l’endomorphisme nul. Alors k = 0 et u = Id conviennent. Sinon en définissant , pour tout i de 1 à
1 1 1
n, u par u(ei ) = √ f (ei ) on a pour tout x ∈ E : ∥u(x)∥ = √ ∥ f (x)∥ = ∥x∥ ie. u ∈ O(E) et k = √ .
a a a

2.11.5 Enoncé
Soit E euclidien, soient F et G deux sev de E et soient s f et sg les symétries orthogonales par rapport respectivement à F et
à G. Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :

1. sF (G) ⊂ G

2. G = (F ∩ G) ⊕ (F ⊥ ∩ G)

3. sF ◦ sG = sG ◦ sF

Solution

(1) ⇒ (2) Comme E = F ⊕ F ⊥ et G ⊂ E, ∀g ∈ G, ∃(gF , gF ⊥ ) ∈ F × F ⊥ , g = gF + gF ⊥ . D’après (1), sF (g) =


gF − gF ⊥ ∈ G. Or G sev donc g + sF (g) ∈ G d’où gF ∈ G puis gF ⊥ ∈ G. Ainsi, gF ∈ F ∩ G et gF ⊥ ∈ F ⊥ ∩ G. Comme
(F ∩ G) ∩ (F ⊥ ∩ G) = G ∩ (F ∩ F ⊥ ) = ∅, on a (F ∩ G) ⊕ (F ⊥ ∩ G).

(2) ⇒ (3) Soit g ∈ G. Alors par hypothèse ∃ (u, v) ∈ (F ∩ G) × (F ⊥ ∩ G), g = u + v. Ainsi sF ◦ sG (g) = sF (g) = u − v
car en particulier u ∈ F et v ∈ F ⊥ . Ensuite sG ◦ sF (g) = sG (u − v) = u − v car en particulier u ∈ G et v ∈ G. On a donc, pour
la restriction à G, l’égalité sF ◦ sG G = sG ◦ sF G .
Soit g′ ∈ G⊥ . Par hypothèse, ∀g ∈ G, ∃ (u, v) ∈ (F ∩G)×(F ⊥ ∩G), g = u+v d’où sF (g) = u−v ∈ G. Alors (sF (g′ )|g) =
(sF (g′ )|sF ◦sF (g) = (sF (g′ )|sF (u−v) = (g′ |u−v) = 0 car u−v ∈ G. Ainsi sF (g′ ) ∈ G⊥ et sG ◦sF (g′ ) = −sF (g′ ) = sF (−g′ ) =
sF ◦ sG (g′ ) car g′ ∈ G⊥ . On a donc, pour la restriction à G′ , l’égalité sF ◦ sG G′ = sG ◦ sF G′ .
Comme E = G ⊕ G⊥ , sF ◦ sG = sG ◦ sF .

(3) ⇒ (1) sF (G) = sF (sG (G)) = sG (sF (G)) donc sF (G) globalement invariant par sG d’où sF (G) ⊂ G.

Conclusion : on a bien la double équivalence.

A. Popier 204
Khôlles MPSI

2.11.6 Enoncé
Quelles sont les matrices de On (R) à coefficients dans Z ? Combien y en a-t-il ?

Solution

Soit A ∈ On (R). Alors tAA = I et donc, considérant les termes diagonaux du produit, la somme des carrés des coefficients
de toute ligne et de toute colonne de A doit être égale à 1. Chaque ligne et colonne a donc tous ces coefficients nul sauf un
égal à ±1. Réciproquement, toute matrice de ce type multipliée par sa transposée donne l’identité et représente donc bien
un automorphisme orthogonal.
Partant de la matrice identité, on voit qu’il existe n! permutations de ses lignes (ou colonnes), ie. n! manières de placer
les n ’1’ de façon à n’en placer qu’un seul par ligne ou colonne. Mais chaque ’1’ peut être remplacé par un ’-1’. Il existe
donc 2n . n! matrices de On (R) à coefficients dans Z.

2.11.7 Enoncé
Soit E un espace euclidien et f : E → E un fonction vérifiant : ∀(x, y) ∈ E 2 , f (x)| f (y) = (x|y). Montrer que f ∈ O(E).


Solution

D’après l’hypothèse, l’image d’une bon est une bon. Soit z ∈ Im ⊥ f . Soit (e! 1 , ..., en ) la bon canonique de E. Alors
n n n
il existe n scalaires ak tels que z = ∑ ak f (ek ). Ainsi (z|z) = z ∑ ak f (ek ) = ∑ ak z| f (ek ) = 0 car z ∈ Im⊥ f

k=1 k=1 k=0

d’où Im⊥ f = {0} et f surjective. Montrons qu’elle est linéaire : ∀(x, y, z) ∈ E 3 , ∀λ ∈ R, f (λ x + y)| f (z) = (λ x +


y|z) = λ (x|z) + (y|z) = λ ( f (x)| f (z)) + ( f (y)| f (z)) = λ f (x) + f (y)| f (z) . Donc f (λ x + y) − (λ f (x) + f (y)) ∈ Im⊥ f d’où


f (λ x + y) = λ f (x) + f (y). Comme f est linéaire surjective et que E est de dimension finie, c’est un automorphisme de E,
orthogonal car il conserve le produit scalaire par hypothèse.

2.11.8 Enoncé
Pour (a, b, c) ∈ R3 tel que a2 + b2 + c2 = 1, former la matrice, relativement à une base orthonormée (i, j, k), de la réflexion
par rapport au plan P d’équation ax + by + cz = 0.

Solution

Soit u = xi + y j + zk et u′ = x′ i + y′ j + z′ k son image par la réflexion en question. Alors u + u′ ∈ P et u − u′ ∈ P⊥ . Donc


il existe un réel λ tel que x′ − x = λ a, y′ − y = λ b, z′ − z = λ c avec a(x + x′ ) + b(y + y′ ) + c(z + z′ ) = a(2x + λ a) + b(2y +
 x′ = x + λ a = (1 − 2a2 ) x −2ab y −2ac z
λ b) + c(2z + λ c) = 0 d’où λ = −2(ax + by + cz). Ainsi, ′
y = y+λb = −2ab x +(1 − 2b ) y 2 −2bc z ce qui
 ′
z = z+λc = −2ac x −2bc y +(1 − 2c2 ) z
1 − 2a2 −2ab
 
−2ac
donne pour matrice :  −2ab 1 − 2b2 −2bc 
−2ac −2bc 1 − 2c2

A. Popier 205
Khôlles MPSI

2.11.9 Enoncé
Soit u ∈ E3 tel que ∥u∥ = 1, θ ∈ R, f la rotation d’angle θ et d’axe dirigé et orienté par u. Montrer :

∀x ∈ E3 , f (x) = (1 − cos θ )(u|x)u + cos θ . x + sin θ . u ∧ x

Solution

 u étant normé, ilexiste deux vecteurs v et w tels que (u, v, w) forme une bond dans laquelle la matrice de f s’écrit :
1 0 0
0 cos θ − sin θ . Donc si x = α u + β v + γ w, on a f (x) = α u + cos θ (β v + γ w) + sin θ (β w − γ v). Remarquons que
0 sin θ cos θ
(u|x) = α et que u ∧ x = u ∧ (α u + β v + γ w) = β w − γ v. Ensuite, β v + γ w = x − α u = x − (x|u)u qui permet d’écrire :
f (x) = (u|x)u + cos θ (x − (x|u)u) + sin θ . u ∧ x = (1 − cos θ )(u|x)u + cos θ . x + sin θ . u ∧ x.

2.11.10 Enoncé
Soit E euclidien orienté de dimension 3. Soit f ∈ L (E) tel que pour tout x de E, ( f (x)|x) = 0.

1. Montrer que pour tout (x, y) ∈ E 2 , ( f (x)|y) = −( f (y)|x).

2. Soit B une bon directe de E. Soit A la matrice de f dans B. Montrer que A est antisymétrique.

3. Montrer qu’il existe u ∈ E tel que pour tout x de E, f (x) = u ∧ x.

Solution

1. Pour tout (x, y) ∈ E 2 , ( f (x + y)|x + y) = 0 donc ( f (x)|x) + ( f (x)|y) + ( f (y)|x) + ( f (y)|y) = ( f (x)|y) + ( f (y)|x) = 0
d’où ( f (x)|y) = −( f (y)|x).

2. On a, en notant A = (ai j ), ai j = ( f (e j )|ei ) = −( f (ei )|e j ) = −a ji d’où l’antisymétrie.

3. Posons B = (i, j, k) et u =α i + β j + γ k. On


 a alors u ∧ i = γ j − β k, u ∧ j = α k − γ i, u ∧ k = β i − α j ce qui définit
0 −γ β
la matrice antisymétrique  γ 0 −α  d’où u = a32 i + a13 j + a21 k convient.
−β α 0

2.11.11 Enoncé
Soient u et v de R3 \ {(0, 0, 0)}. Soit f une application de R3 dans R3 définie par f (x) = (x|u)u + v ∧ x. Déterminer Ker ( f )
et Im ( f ).

A. Popier 206
Khôlles MPSI

Solution

Constatons que f ∈ L (E). Si f (x) = 0 alors (x|u)u = x ∧ v. Donc par cas :

• Soit (u|v) = 0, ie. u ⊥ v et nécessairement x ⊥ u qui entraine x ∧ v = 0, ie. x ∈ Rv. Réciproquement, pour u ⊥ v,
x ∈ Rv entraine x ⊥ u et f (x) = 0. Ainsi Ker ( f ) = Rv . Maintenant, si u ⊥ v alors u et v ∧ x sont dans {v}⊥ et le
théorème du rang donne Im ( f ) = {v}⊥ .

• Soit (u|v) ̸= 0 auquel cas x ∧ v et u ne pouvant être colinéaires, (x|u) = x ∧ v = 0, ce qui entraine ici x = 0 vu que
x ne peut être à la fois colinéaire à v et orthogonal à u. Donc Ker ( f ) = {(0, 0, 0)} et le théorème du rang donne
Im ( f ) = R3 .

2.11.12 Enoncé

x1 + x2 + x3 + x4 = 0
Soient B la base canonique de R4 euclidien et F le sev d’équations . Former la matrice dans B
x1 − x2 + x3 − x4 = 0
du projecteur orthogonal sur F.

Solution
          
−x3 −1 0 
 −1 0 
−x4  −1     
0 0 −1

Les vecteurs de F s’écrivent   = x3   + x4   = Vect u   , v   . La famille (u, v) est
 x3  1 0   1   0 
 
x4 0 1 0 1
 
clairement libre et orthogonale : elle forme une base orthogonale de F. Le projecteur p recherché s’écrit
 donc pour tout x de

1 0 −1 0
(x|u) (x|v) 10 1 0 −1
E : p(x) = u+ v. On obtient la matrice recherchée grâce aux images des vecteurs de B : .
∥u∥2 ∥v∥2 2 −1 0 1 0
0 −1 0 1

2.11.13 Enoncé
Dans R4 euclidien on considère V1 (1, 2, −1, 1), V2 (0, 3, 1, −1) et F = Vect{V1 ,V2 }. Déterminer une base orthogonale et un
système d’équations de F ⊥ .

Solution
     
  −5x2 −5 0
(X|V1 ) = 0 x1 + 2x2 − x3 + x4 = 0 x2  1 0
On X(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ F ⊥ ⇔
    
⇔ ⇔X = x2  + x4  
(X|V2 ) = 0 3x2 + x3 − x4 = 0  x4 − 3x2   −3   1
x4 0 1
    

 −5 0 
    
1  , v 0 . La famille (u, v) est clairement libre et

d’où un système d’équations de F ⊥ et le fait que F ⊥ = Vect u  −3 1

 
0 1
 

A. Popier 207
Khôlles MPSI

 
−5
(u|v)  1 
forme donc une base de F ⊥ . Grâce au vecteur w = u − 2
v= ⊥
−3/2 on obtient (v, w) base orthogonale de F .

∥v∥
3/2

2.11.14 Enoncé
Soient a ∈ E3 et f : E32 → E3 définie par ∀(x, y) ∈ E32 , fa (x, y) = (a|x)y + (a|y)x.

1. Vérifier que fa est une application bilinéaire symétrique.

2. Montrer que pour tout (x, y) libre de E32 , on a fa (x, y) = 0 ⇔ a ∈ R(x ∧ y).

Solution

1. L’application étant symétrique de part son expression, montrons qu’elle est linéaire à gauche :

fa (λ x + x′ , y) = (a|λ x + x′ )y + (a|y)(λ x + x′ ) = λ (a|x)y + (a|x′ )y + λ (a|y)x + (a|y)x′ = λ fa (x, y) + fa (x′ , y)

2. ⇒ Comme x et y ne sont pas colinéaires par hypothèse, on a nécessairement (a|x) = (a|y) = 0, ie. a orthogonal à
x et y, donc colinéaire à x ∧ y.
⇐ On a alors a ⊥ x et a ⊥ y, d’où nullité des produits scalaires (a|x) et (a|y), donc fa (x, y) = 0.

2.11.15 Enoncé
Soit B = (i, j, k) une bond de E euclidien orienté. Ecrire la matrice dans B de la rotation f d’axe D : {x = −y = z} et
d’angle π/3 lorsque D est orienté par u = i − j + k.

Solution

1 1
Soit P le plan orienté par u. Alors i′ = √ (i + j) est normé et dans P. k′ = √ (i − j + k) est normé et colinéaire
2 3
1
à u. Ainsi j = k ∧ i = √ (−i + j + 2k) permet de définir la bond B = (i , j , k ). f étant une rotation de π/3 dans P
′ ′ ′ ′ ′ ′ ′
6  √ 
√1/2 − 3/2 0
et l’identité sur D, sa matrice A′ dans B ′ s’écrit A′ =  3/2 1/2 0. La matrice de passage P de B à B ′ s’écrit
0 0 1
 √ √ √ 
1/√2 −1/√ 6 1/ √3
quant à elle P = 1/ 2 1/√6 −1/√ 3 qui est donc orthogonale d’où P−1 = tP. La matrice A de f dans B s’écrit
0 2/ 6 1/ 3
 √ √  √ √   
0√ −2/√6 1/ √3 1/ √2 1/√2 0√ 2/3 −2/3 −1/3
alors A = P A′ tP = 1/√2 −1/√ 6 −1/√ 3 −1/√ 6 1/ √6 2/√6 = 1/3 2/3 −2/3.
1/ 2 1/ 6 1/ 3 1/ 3 −1/ 3 1/ 3 2/3 1/3 2/3

A. Popier 208
Khôlles MPSI

2.11.16 Enoncé
Déterminer la nature de l’endomorphisme f de E3 dont la matrice Ω dans une base orthonormée directe (i, j, k) est donnée,
et préciser les éléments caractéristiques de f :

   √   
−8 4 1 3 1 √6 −2 −1 2
1 1 1
Ω=  4 7 4  Ω= 1
√ √3 − 6
 Ω = −  2 −2 1
9 4 3
1 4 −8 − 6 6 2 1 2 2

Solution

• Ω est orthogonale, symétrique, et det Ω = 1 donc f est une symétrie axiale. Les invariants vérifient :

 
 −17x + 4y + z = 0 (L1 )  x + 4y − 17z = 0 (L3 ) 
x= z
4x − 2y + 4z = 0 (L2 ) ⇔ −18y + 72z = 0 (L2 − 4L3 ) ⇔
y = 4z
x + 4y − 17z = 0 (L3 ) 72y − 288z = 0 (L1 + 17L3 )
 

L’axe en question est donc dirigé par i + 4 j + k.

• Ω est orthogonale et det Ω = 1 donc f est une rotation. Les invariants vérifient :

 √
−x + y + √6z = 0 
x=y

x −√y + 6z = 0 ⇔
 √ z=0
− 6x + 6y − 2z = 0

L’axe de rotation est dirigé par i + j, l’angle de rotation θ , par conservation de la trace, vérifie 1 + 2 cos θ = 2, soit


1 3 1
1 1 6 π
cos θ = . Le signe de θ est celui de det(i, f (i), i + j) = 0 1
√ 1 = > 0 d’où θ = .
2 4 4 3
0 − 6 0

• Ω est orthogonale, non symétrique, et det Ω = −1 donc f est la composée commutative d’une rotation et d’une
symétrie par rapport au plan normal à l’axe de rotation. Nous recherchons donc les vecteurs transformés en leur
opposé :

 
 −5x − y + 2z = 0 (L1 )  x + 2y − z = 0 (L3 ) 
x= y
2x − 5y + z = 0 (L2 ) ⇔ 9y − 3z = 0 (L1 + 5L3 ) ⇔
z = 3y
x + 2y − z = 0 (L3 ) −9y + 3z = 0 (L2 − 2L3 )
 

de la trace, vérifie 2 cos θ − 1 =


L’axe de rotation est donc dirigé par i + j + 3k, l’angle de rotation θ , par conservation

0 2 1
2 5 1 1 5
, soit cos θ = . Le signe de θ est celui de det(k, f (k), i + j + 3k) = − 0 1 1 = − < 0 d’où θ = −Arccos .
3 6 3 3 6
1 2 3

A. Popier 209
Khôlles MPSI

2.11.17 Enoncé
Soit E euclidien orienté de dimension 3 et a ∈ E. Soit f de E dans E définie par f (x) = x ∧ a. Calculer le noyau et l’image
de f . Comparer f 3 et f .

Solution

Si a = 0, f est l’application nulle et alors Ker ( f ) = E et Im ( f ) = {0}. On suppose maintenant a ̸= 0 et on pose


a
i= auquel on adjoint un vecteur orthogonal normé j et le vecteur k = i ∧ j pour former la bond (i, j, k). Dans celle-
∥a∥  
0 0 0
ci, la matrice de f s’écrit A = 0 0 ∥a∥. Ainsi Ker ( f ) = Vect{i} et Im ( f ) = Vect{ j, k} . Reste à calculer
0 −∥a∥ 0
    
0 0 0 0 0 0 0 0 0
A3 = 0 −∥a∥2 0  0 0 ∥a∥ = 0 0 −∥a∥3 . Conclusion : f 3 = −∥a∥2 f .
0 0 −∥a∥ 2 0 −∥a∥ 0 0 −∥a∥ 3 0

A. Popier 210
Khôlles MPSI

2.12 Arithmétique de Z
2.12.1 Enoncé
Trouver tousles couples (a, b) ∈ N∗ × N∗ tels que :

1. a ∧ b = 12 et a + b = 180.

2. a ∧ b = 15 et a ∨ b = 450.

Solution

1. On a alors a = 12a′ et b = 12b′ avec a′ ∧ b′ = 1 et donc a′ + b′ = 15. Ainsi :

S = {(12, 168), (24, 156), (48, 132), (94, 86), (86, 94), (132, 48), (156, 24), (168, 12)}.

2. On a alors a = 15a′ et b = 15b′ avec a′ ∧ b′ = 1 et comme ab = 15.450 on a a′ b′ = 30. Ainsi :

S = {(15, 450), (30, 225), (45, 150), (90, 75), (75, 90), (150, 45), (225, 30), (450, 15)}.

2.12.2 Enoncé
Montrer que pour tout n ∈ N, 11 divise 3n+3 − 44n+2 et 26n+3 + 32n+1 .

Solution

3n+3 − 44n+2 = 27.3n − 16.256n ≡ 5.3n − 5.3n ≡ 0 [11]

26n+3 + 32n+1 = 8.64n + 3.9n ≡ −3.9n + 3.9n ≡ 0 [11]

2.12.3 Enoncé

2x + 5y − 11z = 1
Résoudre dans Z3 : .
x − 12y + 7z = 2

Solution

La première ligne moins deux fois la seconde donne 29y − 25z = −3 qui devient 4z ≡ −3 [29] puis en multipliant par
7, z ≡ −8 [29]. L’égalité devient alors 29y − 25(29k − 8) = −3, k ∈ Z, soit y = 25k − 7. La seconde équation du système
fournit x = 12y − 7z + 2 = 12(25k − 7) − 7(29k − 8) + 2 = 97k − 26. On vérifie que 2x + 5y − 11z = 2(97k − 26) + 5(25k −
7) − 11(29k − 8) = 1 d’où S = {(97k − 26, 25k − 7, 29k − 8), k ∈ Z}.

A. Popier 211
Khôlles MPSI

2.12.4 Enoncé
1. Soit a ∈ Z. Montrer que le reste de la division euclidienne de a2 par 8 est égal à 0, 1, ou 4.

2. Soit n ∈ N. Montrer que si 8 divise n − 7, alors n ne peut pas être la somme de trois carrés d’entiers.

Solution

1. Si a est pair, le reste de la division de a2 par 8 vaut 0 ou 4. Si a est impair, alors a2 = (2p + 1)2 = 4p(p + 1) + 1 et le
reste de la division de a2 par 8 vaut 1 car 4p(p + 1) est divisible par 8.

2. Par contraposition : si n est la somme de trois carrés d’entiers, alors d’après la première question, n ne peut être
congru à 7 modulo 8.

2.12.5 Enoncé
Soit (a, b, c, d) ∈ (Z∗ )4 tel que a ∧ b = c ∧ d = 1. Montrer que (ac) ∧ (bd) = (a ∧ d)(b ∧ c).

Solution

Posons p = a ∧ d et q = b ∧ c. Alors il existe (a′ , b′ , c′ , d ′ ) ∈ (Z∗ )4 tel que a = pa′ , d = pd ′ , a′ ∧ d ′ = 1, b = qb′ , c =


qc′ , b′ ∧ c′ = 1. Comme a ∧ b = c ∧ d = 1, on a a′ ∧ b′ = c′ ∧ d ′ = 1. 
Maintenant, (ac) ∧ (bd) = (pqa′ c′ ) ∧ (pqb′ d ′ ) = pq (a′ c′ ) ∧ (b′ d ′ ) . Mais a′ ∧ b′ = a′ ∧ d ′ = 1 implique a′ ∧ (b′ d ′ ) = 1.
De même, c′ ∧ b′ = c′ ∧ d ′ = 1 donne c′ ∧ (b′ d ′ ) = 1 d’où (a′ c′ ) ∧ (b′ d ′ ) = 1. Ainsi, (ac) ∧ (bd) = pq = (a ∧ d)(b ∧ c).

2.12.6 Enoncé
n
Nombres de Fermat : Pour n ∈ N, on note Fn = 22 + 1. Montrer que les Fn sont deux à deux premiers entre eux.

Solution
p+k p 2k k
Soient p et q deux naturels tels que p < q et notons k = q − p. Alors Fq = 22 + 1 = 22 + 1 = (Fp − 1)2 + 1. En
développant le binôme, on constate que Fq − 2 se factorise par Fp . Donc tout diviseur positif commun à Fp et Fq divise 2
mais ne peut être égal à 2 car Fp et Fq sont impairs par construction. Ainsi, ∀(p, q) ∈ N2 , Fp ∧ Fq = 1 .

2.12.7 Enoncé
Montrer que pour tout n ∈ N, 3804|(n3 − n)(58n+4 + 34n+2 ).

A. Popier 212
Khôlles MPSI

Solution

3804 est divisible par 2 et par 3 donc par 6 (6.634) tout comme n3 − n = (n − 1)n(n + 1) en tant que produit de 2 et
3 entiers consécutifs. Il suffit donc de montrer que 634|(58n+4 + 34n+2 ). Or, grâce à l’identité géométrique, 2n + 1 étant
2n
impair, 58n+4 + 34n+2 = (54 )2n+1 + (32 )2n+1 = (54 + 32 ) ∑ (−1)k (54 )2n−k (32 )k d’où le résultat car 54 + 32 = 634.
k=0

2.12.8 Enoncé
Théorème de Wilson : Soit p ∈ N \ {0, 1}. Montrer que p est premier ssi (p − 1)! ≡ −1 [p].

Solution

⇒ La congruence proposée est vraie pour p = 2. Pour p premier, p ⩾ 3, comme Z/pZ est un corps vu que p est
premier, chacun de ses éléments non nul possède un inverse. Or, si x ̸= 0, x = x−1 admet deux solutions distinctes dans
Z/pZ. Donc pour tout x ∈/ {−1, 0, 1} on a x ̸= x−1 .
Ainsi, chaque nombre de 2 à p − 2 possède un inverse différent de lui-même et compris entre 2 et p − 2, le tout modulo
p−2
p. De fait, ∏ k ≡ 1 [p] car touts les termes se regroupent deux à deux pour donner 1. En multipliant par p − 1, on obtient
k=2
(p − 1)! ≡ p − 1 ≡ −1 [p].

⇐ Par contraposition : Si p n’est pas premier, il lui existe un diviseur d tel que 2 ⩽ d ⩽ p − 1. Ainsi, d|(p − 1)!
mais comme d|p, on ne peut avoir (p − 1)! ≡ −1 [p] car alors d diviserait 1. Absurde, d ⩾ 2.

Conclusion : On a bien équivalence.

2.12.9 Enoncé
Soit p un nombre premier.
 
p
1. Montrer que ∀k ∈ {1, ..., p − 1}, p .
k
2. En déduire le petit théorème de Fermat : ∀n ∈ Z, n p ≡ n [p]. En particulier, p ∤ n ⇒ n p−1 ≡ 1 [p].

Solution
     
p p! p p
1. = ⇒ p! = k!(p − k)! donc p divise k!(p − k)! . Or par hypothèse, p > k et p > p − k et
k k!(p − k)! k k
comme ppremier,
 p ne peut diviser ni k! ni (p − k)!. Ainsi p ∧ k! = p ∧ (p − k)! = 1 et d’après le théorème de Gauss,
p
p divise .
k
p−1  
k k
2. Par récurrence sur n ∈ N. La proposition est vraie pour n = 0. Ensuite, (n + 1) p = 1+ ∑ n + n p et d’après la
k=1 p
(HR)
question 1, (n + 1) p ≡ 1 + n p ≡ n + 1 [p] qui achève la récurrence. Maintenant, si p = 2 on a bien n2 ≡ n [2] pour

A. Popier 213
Khôlles MPSI

tout n ∈ Z (tout entier possède la même parité que son carré). Sinon, on a −n p ≡ −n [p] d’où (−n) p ≡ −n [p] car
−n p = (−n) p vu que p est impair. Le théorème est donc vrai pour tout n ∈ Z et tout p premier.
Pour finir, si p ∤ n (donc n est non nul), alors n possède un inverse n−1 dans Z/pZ qui est un corps vu que p est
premier. D’où n p n−1 ≡ n n−1 [p], ie. n p−1 ≡ 1 [p].

2.12.10 Enoncé
10
En utilisant le petit théorème de Fermat, quel est le reste de de la division euclidienne de ab par 43 où a = 10200 et
11
b = 11201 ?

Solution

On remarque que 43 est premier et ne divise pas a. D’après le petit théorème de Fermat, a42 ≡ 1 [43]. On recherche
donc la classe de b modulo 42. Les puissances de 11 modulo 42 donnent :
n 0 1 2 3 4 5 6
11n [42] 1 11 -5 -13 -17 -19 1
Il nous faut maintenant la classe de 20111 modulo 6. On a 201 ≡ 3 [6] et 3n ≡ 3 [6] pour tout n ∈ N∗ . Ainsi 20111 ≡ 3 [6]
11
et il existe p entier, 11201 = 116p+3 ≡ 113 ≡ 29 [42]. Donc il existe un entier q, ab = a42q+29 ≡ a29 [43] et il nous faut la
classe de a modulo 43. Les puissances de 10 modulo 43 donnent :

n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
10n [43] 1 10 14 11 21 25 35 6 17 41 23 15 21 38 36 16 31 9 4 40 13 1
Il nous faut maintenant la classe de 20010 modulo 21. On a 200 ≡ 11 [21]. Les puissances de 11 modulo 21 donnent :
n 0 1 2 3 4 5 6
11n [21] 1 11 16 8 4 2 1
10
d’où 20010 ≡ 1110 ≡ 4 [21] et il existe r entier tel que 10200 = 1021r+4 ≡ 104 ≡ 21 [43]. Ainsi, a29 ≡ 2129 [43] et on a :
n 0 1 2 3 4 5 6 7
21n [43] 1 21 11 16 35 4 41 1

d’où 2129 ≡ 21 [43] et ab ≡ 21 [43] .

2.12.11 Enoncé
Montrer que pour tout n ∈ Z, 169 ∤ n2 + 20n + 74.

Solution

169 = 132 et n2 + 20n + 74 ≡ n2 − 6n + 9 ≡ (n − 3)2 [13]. Par l’absurde : on suppose qu’il existe n ∈ Z tel que
169|n2 + 20n + 74. Alors il existe p ∈ Z, 169 | (n − 3)2 + 13p d’où 13|n − 3 et il existe q ∈ Z, n = 13q + 3.
Alors n2 +20n+74 = (13q+3)2 +20(13q+3)+74 = 169q2 +13.26q+83 = 169(q2 +2q)+143 ≡ 143[169]. Absurde,
d’où le résultat.

A. Popier 214
Khôlles MPSI

2.12.12 Enoncé
Montrer que pour tout (a, b) ∈ Z2 , 7 | a2 + b2 ⇒ 7|a ou 7|b.

Solution

Examinons les carrés modulo 7 :


n [7] 0 1 2 3 4 5 6
n2 [7] 0 1 4 2 2 4 1
d’où, par contraposition, si 7 ∤ a et 7 ∤ b, alors on ne peut avoir a2 + b2 ≡ 0 [7].

2.12.13 Enoncé
Montrer que dans la suite un = 2n − 3, il y a une infinité de termes divisibles par 5, une infinité de termes divisibles par 13,
mais aucun terme divisible par 65.

Solution

Etudions les valeurs de 2n modulo 5 et 13 :


n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2n [5] 1 2 4 3 1
2n [13] 1 2 4 8 3 6 12 11 9 5 10 7 1
d’où n ≡ 3 [4] ⇔ un ≡ 0 [5] et n ≡ 4 [12] ⇔ un ≡ 0 [13]. On a bien les deux infinités de termes recherchées. Maintenant, 5 et
13 étant premiers, si un est divisible par 65, alors il l’est par 5 et par 13. Mais alors il existe p et q entiers tels que n = 3 + 4p
et n = 4 + 12q, qui implique 4(p − 3q) = 1. Absurde, 4 ne divise pas 1, d’où le résultat.

2.12.14 Enoncé
On définit la fonction de Moebius µ : N∗ → C par µ(1) = 1, µ(n) = 0 si n est divisible par un carré, et sinon, µ(n) = (−1)r
où r est le nombre de facteurs premiers de n.
Montrer que pour tout n > 1, ∑d|n µ(d) = 0. En déduire que si f et g sont deux fonctions reliées par la relation
g(n) = ∑d|n f (d) alors f (n) = ∑d|n µ(d)g(n/d).

Solution

Par récurrence forte sur n, n ⩾ 2. Par cas :


• Si n est premier (en particulier n = 2), alors µ(n) = −1 et ∑d|n µ(d) = µ(1) + µ(n) = 0.
• Si n n’est ni premier, ni divisible par un carré, alors n = p1 ...pr et posons n′ = p2 ...pr . Ainsi :

∑ µ(d) = ∑ µ(d) + ∑ µ(p1 d) = ∑ µ(d) + ∑ µ(d) = ∑ −µ(n) + ∑ µ(n′ ) = 0


d|n p1 |d,d|n p1 ∤d,d|n d|n′ d|n′ d|n′ d|n

• Sinon n = pα1 1 ...pαr r admet un facteur carré. Posons n′ = p2 ...pr . Alors dans la somme, les seuls d tels que µ(d) ̸= 0
sont ceux qui divisent n′ , d’où le résultat.

A. Popier 215
Khôlles MPSI

Maintenant :
∑ µ(d)g(n/d) = ∑ µ(d) ∑ f (d ′ ) = ∑ µ(d) f (d ′ ) = ∑ f (d ′ ) ∑ µ(d) = f (n)
d|n d|n d ′ |(n/d) (dd ′ )|n′ d ′ |n d|(n/d ′ )

car pour d ′ ̸= n, ∑ µ(d) = 0.


d|(n/d ′ )

2.12.15 Enoncé
Soit n un entier supérieur à 1.

1. Montrer que si 2n − 1 est premier, alors n est premier.


2. Montrer que si 2n + 1 est premier, alors n est une puissance de 2.

Solution

1. Par contraposition : Si n n’est pas premier, alors il existe deux entiers p et q strictement supérieurs à 1 tels que n = pq.
q−1
Ainsi, 2n − 1 = (2 p )q − 1q = (2 p − 1) ∑ 2 pk et les deux termes du produit étant strictement supérieurs à 1, 2n − 1 n’est
k=0
pas premier.

2. Par contraposition : Si n n’est pas une puissance de 2, alors il existe un entier p > 0 et un entier impair q > 1 tels que
q−1
p
n = 2 p q. Posons N = 22 . Alors 2n + 1 = N q − (−1)q = (N + 1) ∑ N k (−1)q−1−k et les deux termes du produit étant
k=0
strictement supérieurs à 1, 2n − 1 n’est pas premier.

2.12.16 Enoncé
Soient a et b deux entiers naturels non nuls premiers entre eux. Montrer que ab − a − b est le plus grand entier qui ne puisse
se mettre sous la forme ap + bq où p et q sont deux entiers positifs.

Solution

Soient k entier avec k ⩾ ab − a − b + 1 et A = {k, k − a, ..., k − (b − 1)a}. Si deux éléments de A, k − ia et k − ja sont


congrus modulo b, alors b|(i − j)a. Comme a ∧ b = 1, d’après Gauss, b|i − j ce qui est impossible vu que i et j sont dans
{0, ..., b − 1}. Donc tous les éléments de A sont dans des classes distinctes modulo b. A comprenant b éléments, il contient
un représentant de chaque classe de Z/Z. Ainsi il existe p ∈ {0, ..., b − 1} tel que k − pa ≡ 0 [b], ie. il existe un entier q tel
que k − pa = bq. Or k − pa ⩾ ab − a − b + 1 − (b − 1)a = 1 − b d’où qb ⩾ 1 − b soit (q + 1)b ⩾ 1 et q positif car b l’est.
Donc k = ap + bq avec p et q positifs.
Par l’absurde. Si ab − a − b = ap + bq avec p et q positifs, alors a(b − p − 1) = b(q + 1). Comme a ∧ b = 1, b|b − p − 1
donc b|p + 1 et b ⩽ p + 1 car p + 1 ̸= 0. Mais alors, b − p − 1 ⩽ 0. Absurde car a(b − p − 1) = b(q + 1) > 0. D’où le
résultat.

A. Popier 216
Khôlles MPSI

2.12.17 Enoncé
Soient a, b, c des entiers premiers entre eux dans leur ensemble tels que 1/a + 1/b = 1/c. Montrer que a + b est un carré.

Solution

On a donc a, b, c non nuls, (a + b)c = ab, et a + b possède au moins un facteur premier p. Ainsi p divise a ou b, mais
divisant a + b, p divise a et b mais pas c car a, b, c premiers entre eux dans leur ensemble. Notant v p la valuation p − adique,
on a alors v p (a + b) = v p (ab) = v p (a) + v p (b). Si v p (a) < v p (b), alors v p (a + b) = v p (a) < v p (a) + v p (b). Absurde. Idem
si v p (a) > v p (b) d’où v p (a) = v p (b) et v p (a + b) est paire. Ceci étant vrai pour tout facteur premier de a + b, a + b est un
carré.

2.12.18 Enoncé
Soient a, b, c des entiers tels que a/b + b/c + c/a ∈ Z. Montrer que abc est un cube.

Solution

On peut supposer a, b, c premiers entre eux dans leur ensemble, quitte à simplifier chaque fraction par leur pgcd. Soit p
un facteur premier de a. Comme abc|(a2 c + b2 a + c2 b) par hypothèse, p divise bc2 , donc divise b ou c mais pas les deux.
Divisons les facteurs premiers de abc en trois groupes : ceux qui divisent a et b, ceux qui divisent a et c, ceux qui divisent
b et c, et supposons p dans le premier groupe. En montrant que v p (abc) est un multiple de 3, il en sera de même pour tout
facteur premier du même groupe, et par symétrie du problème, ceci sera également vrai pour tout facteur premier des deux
aures groupes et nous aurons montrés que abc est un cube.

Montrons que v p (b) = 2v p (a) pour p dans le premier groupe. D’après ce qui précède, ceci est suffisant. Montrons
d’abord par l’absurde que v p (b) ⩾ 2v p (a). Comme par hypothèse abc|(a2 c + b2 a + c2 b), v p (abc) ⩽ v p (a2 c + b2 a + c2 b).
Mais v p (abc) = v p (a) + v p (b) > v p (b) car p est dans le premier groupe et donc v p (b) < v p (a2 c + b2 a + c2 b). Si v p (b) <
2v p (a), alors v p (a2 c) > v p (c2 b) et v p (b2 a) > v p (c2 b) d’où v p (a2 c + b2 a + c2 b) = v p (b). Absurde. Donc v p (b) ⩾ 2v p (a).
Supposons v p (b) > 2v p (a). Comme v p (a2 c) = 2v p (a) alors v p (b2 a) > 2v p (a) et v p (c2 b) > 2v p (a) d’où v p (a2 c + b2 a +
c2 b) = 2v p (a). Absurde car v p (abc) > 3v p (a) et abc ne peut diviser a2 c + b2 a + c2 b. Ainsi v p (b) = 2v p (a) d’où le résultat.

2.12.19 Enoncé
Soient a et b deux entiers supérieurs ou égaux à 2 tels que a∧b = 1. Montrer qu’il existe un unique couple (u0 , v0 ) ∈ N∗ ×N∗
tel que a u0 − b v0 = 1 avec 0 < u0 < b et 0 < v0 < a.

Solution

Existence : Comme a ∧ b = 1, d’après le théorème de Bézout, il existe deux entiers u et v tels que a u + b v = 1. Posons
w = −v pour écrire a u + b v = a u − b w = a(u − kb) − b(v − ka) = 1, k ∈ Z. Considérons maintenant le quotient q de
la division euclidienne de u par b et u0 son reste : u = qb + u0 avec 0 ⩽ u0 < b. Alors a u0 − b(v − qa) = 1. En notant
v0 = b − qa on a a u0 − b v0 = 1. Si u0 = 0 alors bv0 = 1. Absurde, b ⩾ 2. Donc 0 < u0 < b. De plus, b v0 < a u0 < ab d’où
v0 < b. Comme b v0 = a u0 − 1, que a ⩾ 2 et u0 ⩾ 1, on a v0 > 0 car b l’est.

A. Popier 217
Khôlles MPSI

Unicité : On suppose l’existence de deux couples (u0 , v0 ) et(u′0 , v′0 ) tels que a u0 − b v0 = 1 et a u′0 − b v′0 = 1. Par
différence, a(u0 − u′0 ) = b(v0 − v′0 ). Or a ∧ b = 1 et d’après le théorème de Gauss, b|u0 − u′0 et a|v0 − v′0 . Or d’après
l’hypothèse, −b < u0 − u′0 < b et −b < v0 − v′0 < b d’où u0 − u′0 = 0 et v0 − v′0 = 0 et l’unicité.

A. Popier 218
Khôlles MPSI

2.13 Arithmétique des polynômes


2.13.1 Enoncé
Soient (a, b) ∈ N∗ × N∗ , δ = a ∧ b. Montrer que dans K[X], X a − 1 ∧ X b − 1 = X δ − 1.

Solution

On peut, sans perte de généralité, supposer que a ⩾ b. La division euclidienne de a par b s’écrit a = bq + r, 0 ⩽ r < b. Or
on peut écrire X a − 1 = (X b − 1)(X a−b + ... + X a−bq ) + X a−bq − 1 qui représente bien une division euclidienne de polynômes
car a − bq = r < b. On peut donc poursuivre par la division euclidienne de b par r parallèlement à celle de X b − 1 par X r − 1.
L’algorithme d’Euclide appliqué à X a − 1 et X b − 1 nous donnera donc X a∧b − 1.

2.13.2 Enoncé
Soient A = X 5 − X 4 + 2X 3 + 1 et B = X 5 + X 4 + 2X 2 − 1. Déterminer D = A ∧ B, puis déterminer un couple (U,V ) de
polynômes de R[X] tel que AU + BV = D.

Solution

Algorithme d’Euclide :
X 5 − X 4 + 2X 3 + 1 = (X 5 + X 4 + 2X 2 − 1) 1 −2X 4 + 2X 3 − 2X 2 + 2
1
X + X + 2X − 1 = (−2X 4 + 2X 3 − 2X 2 + 2)
5 4 2 − 2X −1 +X 3 + X + 1
−2X 4 + 2X 3 − 2X 2 + 2 = (X 3 + X + 1) (−2X + 2)

Donc D = X 3 + X + 1 puis :
 
3 4 3 1 2
X + X + 1 = B − (−2X + 2X − 2X + 2) − X − 1
2
 
1
= B − (A − B) − X − 1
2
 
1 1
= X + 1 A − XB
2 2
1 1
d’où U = X + 1 et V = − X.
2 2

2.13.3 Enoncé
Soit n ∈ N∗ . Montrer qu’il existe un unique couple (P, Q) ∈ R[X]2 tel que (1 − X)n P + X n Q = 1 avec dg P < n et dg Q < n.
Montrer qu’il existe a ∈ R tel que (1 − X)P′ − nP = aX n−1 . Déterminer les coefficients de P et la valeur de a.

Solution

Existence : (1 − X).1 + X.1 = 1 d’où (Bézout) 1 − X ∧ X = 1 puis (1 − X)n ∧ X n = 1. Ainsi (toujours Bézout), il existe
(U,V ) ∈ R[X]2 , (1 − X)nU + X nV = 1. Comme dg (1 − X)n = dg X n , on a immédiatement par l’absurde, dg U = dg V . La
division euclidienne de U par X n s’écrit U = AX n + P avec dg P < dg X n = n donc (1 − X)nU + X nV = (1 − X)n (AX n + P) +

A. Popier 219
Khôlles MPSI

X nV = (1 − X)n P + X n (A(1 − X)n +V ) = 1. Avec Q = A(1 − X)n +V , on a comme vu, nécessairement dg Q = dg P < n, il
existe bien un couple (P, Q) tel que requis.

Unicité : Soient (P, Q) et (P′ , Q′ ) solutions. Alors par différence, (1 − X)n (P − P′ ) + X n (Q − Q′ ) = 0. Comme
(1 − X)n ∧ X n = 1, d’après Gauss, X n |P − P′ mais par hypothèse, dg (P − P′ ) < n d’où P − P′ = 0. De la même manière,
Q − Q′ = 0 d’où l’unicité.

Maintenant, en dérivant la relation de l’énoncé, on obtient :

−n(1 − X)n−1 P + (1 − X)n P′ + nX n−1 Q + X n Q′ = (1 − X)n−1 (1 − X)P′ − nP + X n−1 (XQ′ + nQ) = 0




Mais nous avons vu que (1 − X)n−1 ∧ X n−1 = 1 d’où d’après Gauss, X n−1 | (1 − X)P′ − nP. Soit αk X k le monôme de
plus haut degré de P. (1 − X)P′ − nP ne peut être le polynôme nul car son monôme de plus haut degré est −(n + k)αk X k avec
n + k > 0. Comme X n−1 | (1 − X)P′ − nP, on a n − 1 ⩽ k et on sait que k < n, d’où k = dg P = dg (1 − X)P′ − nP = n − 1.
Ainsi, il existe a ∈ R, (1 − X)P′ − nP = aX n−1 .
n−1
On peut donc écrire P sous la forme ∑ ak X k d’où :
k=0

n−1 n−1 n−1 n−2


(1 − X)P′ − nP = k−1 k k n−1
∑ (k + 1)ak+1 − (n + k)ak X k = aX n−1

ka
∑ k X − ∑ k ka X − n ∑ k a X = −(2n + 1)a n−1 X +
k=1 k=1 k=0 k=0

n+k
et donc ak+1 = ak pour tout k de 0 à n − 2. Comme (1 − X)n P + X n Q = 1, nécessairement a0 = 1 et par récurrence
k+1  
(n + k − 1)! n−1+k 2n − 2
immédiate, ak = = pour tout k de 0 à n−2 avec en particulier pour k = n−2, an−1 = an−2 =
k!(n − 1)! k n−1
       
2n − 3 2n − 2 n−1+k 2n − 2
2 = d’où ak = pour tout k de 0 à n − 1 et a = −(2n + 1) .
n−2 n−1 k n−1

2.13.4 Enoncé
Trouver tous les couples (A, B) ∈ R[X]2 tels que A2 + B2 = (X 2 + 1)2 .

Solution

Comme dg (X 2 + 1)2 = 4, les degrés de A et B sont inférieurs ou égaux à 2. Dans C[X], A2 + B2 = (X 2 + 1)2 peut
s’écrire (A + iB)(A − iB) = (X + i)2 (X − i)2 . Posons P = A ∧ B et Q = (A + iB) ∧ (A − iB). P divisant A et B, il divise
les combinaisons linéaires A + iB et A − iB et donc leur pgcd, ie. Q. De même, Q divisant A + iB et A − iB, il divise les
combinaisons linéaires A et B et donc leur pgcd, ie. P. D’où P|Q et Q|P donc P = Q.

Maintenant si A∧B  = (A+iB)∧(A−iB) = 1, A et B étant dans R[X], on a alors A+iB = A − iB. Ainsi (A+iB, A−iB) =
λ (X + i)2 , λ (X − i)2 ou (A + iB, A − iB) = λ (X − i)2 , λ (X + i)2 avec λ ∈ C et donc λ λ = |λ |2 = 1 soit λ = ei θ , θ ∈ R.
Ainsi, (A, B) = (cos θ . X 2 − 2 sin θ . X − cos θ , sin θ . X 2 + 2 cos θ . X − sin θ ), θ ∈ R .

Si A ∧ B ̸= 1 alors A et B ont une racine commune qui ne peut être que i ou −i. Ces polynômes étant réels, leurs racines
complexes sont conjuguées. Ils sont de degré 2, d’où A = a(X − i)(X + i) et B = b(X − i)(X + i) avec a et b réels. Or
A2 + B2 = (X 2 + 1)2 implique a2 + b2 = 1 d’où (A, B) = cos θ (X 2 + 1), sin θ (X 2 + 1) , θ ∈ R .


Deux familles de solutions, donc.

A. Popier 220
Khôlles MPSI

2.13.5 Enoncé
Soient A et B de K[X] \ {0} tels que A ∧ B = 1 et dg A ⩾ 1, dg B ⩾ 1.

1. Montrer qu’il existe un unique couple (U0 ,V0 ) ∈ K[X]2 tel que AU0 + BV0 = 1, dg U0 < dg B, dg V0 < dg A.

2. Déterminer en fonction de A, B,U0 ,V0 tous les couples (U,V ) solutions de AU + BV = 1.

3. Déterminer (U0 ,V0 ) avec A = X 5 + 1 et B = X 2 + 1.

Solution

1. Existence : Comme A ∧ B = 1, d’après Bézout, il existe (U,V ) ∈ K[X]2 , AU + BV = 1. La division euclidienne de U


par B s’écrit U = BQ +U0 , dg U0 < dg B. La relation de Bézout devenant A(BQ +U0 ) + BV = AU0 + B(AQ +V ) = 1
on a en posant V0 = AQ +V, dg AU0 = dg BV0 . Ainsi dg B + dg V0 = dg A + dg U0 < dg A + dg B d’où dg V0 < dg A.

Unicité : Si (U1 ,V1 ) est aussi solution, alors par différence, A(U0 −U1 ) + B(V0 −V1 ) = 0. Comme A ∧ B = 1, d’après
Gauss, A | V0 − V1 mais par hypothèse dg V0 − V1 < dg A donc V0 − V1 0. De la même manière, U0 − U1 = 0 d’où
l’unicité.

2. Soit (U,V ) une solution de AU + BV = 1. Alors par différence, A(U − U0 ) + B(V − V0 ) = 0 et comme A ∧ B = 1,
d’après Gauss, A | V0 −V . Il existe donc K ∈ K[X], KA = V0 −V qui donne en reportant A(U −U0 ) − BKA = 0. K[X]
étant intègre, U −U0 − BK = 0 et les solutions recherchées sont les (U,V ) = (U0 + KB,V0 − KA), K ∈ K[X].

3. Algorithme d’Euclide :

X 5 + 1 = (X 2 + 1) (X 3 − X) +X + 1
X 2 + 1 = (X + 1) (X − 1) +2

Donc A ∧ B = 1 puis :

2 = B − (X + 1)(X − 1)
= B − A − B(X 3 − X) (X − 1)


= (−X + 1)A + (X 4 − X 3 − X 2 + X + 1)B

d’où (U0 ,V0 ) = 21 (−X + 1, X 4 − X 3 − X 2 + X + 1) et on a bien dg U0 < dg B et dg V0 < dg A.

2.13.6 Enoncé
Déterminer le pgcd et le ppcm de P = X 5 + 3X 4 + 7X 3 + 13X 2 + 12X + 12 et Q = X 4 + X 3 − 2X 2 − 4X − 8.

Solution

Algorithme d’Euclide :
X 5 + 3X 4 + 7X 3 + 13X 2 + 12X + 12 = (X 4 + X 3 − 2X 2 − 4X − 8) (X + 2) +7X 3 + 21X 2 + 28X + 28
X 4 + X 3 − 2X 2 − 4X − 8 = (X 3 + 3X 2 + 4X + 4) (X − 2)

A. Popier 221
Khôlles MPSI

d’où A ∧ B = X 3 + 3X 2 + 4X + 4 puis sachant que AB = (A ∧ B)(A ∨ B) on a dg (A ∨ B) = 6 et nécessairement, 2 étant racine


de Q mais pas de P, (A ∨ B) = (X − 2)P = X 6 + X 5 + X 4 − X 3 − 14X 2 − 12X − 24.

2.13.7 Enoncé
Soient F et G de K[X] tels que dg F = dg G = n + 1 où n ∈ N. Soit φ l’application de Kn [X] dans Kn [X] qui à tout P de
Kn [X] associe le reste de la division euclidienne de FP par G.

1. Montrer que φ est un endomorphisme de Kn [X].

2. Montrer que φ est un automorphisme ssi F ∧ G = 1.

3. Soit λ ∈ K. On dit que λ est valeur propre de φ ssi il existe P ∈ Kn [X] tel que P ̸= 0 et φ (P) = λ P.

(a) Montrer que λ est valeur propre de φ ssi (F − λ ) ∧ G ̸= 1.


(b) Dans le cas où K = C, quel est l’ensemble des valeurs propres de φ ?

Solution

1. G étant non nul, la division euclidienne de FP par G est toujours définie et le degré du reste étant strictement inférieur
à n + 1, φ est bien définie et applique dans Kn [X]. Pour la linéarité, soient A et B dans Kn [X] et λ ∈ K. Ecrivons les
divisions euclidiennes de AF et BF par G : AF = GQA + RA et BF = GQB + RB avec dg RA < dg G et dg RB < dg G.
On a alors (λ A + B)F = (λ QA + QB )G + λ RA + RB avec donc dg (λ RA + RB ) < dg G. Ainsi, λ RA + RB représente le
reste de la division euclidienne de (λ A+B)F par G et on a bien φ (λ A+B) = λ φ (A)+φ (B). φ est un endomorphisme
de Kn [X].

2. ⇒ Par contraposition. Supposons que A ∧ B ̸= 1. Il existe donc P ∈ Kn [X], dg P ⩾ 1 tel que F = PQF et
G = PQG avec dg QF ⩽ n et dg QG ⩽ n. Mais alors FQG = PQF QG = GQF , ie. φ (QG ) = 0 avec QG ∈ Kn [X] \ {0}
d’où ker φ ̸= {0} et φ non injective, donc non bijective.
⇐ Soit A tel que φ (A) = 0. Alors on peut écrire AF = GQ. Mais si F ∧ G = 1, d’après Gauss, G|A. Comme
dg G > dg A, on a A = 0 d’où ker φ = {0} et φ injective, donc bijective car c’est un endomorphisme.

3. (a) ⇒ Si λ est valeur propre, alors φ (P) = λ P implique FP = GQ+λ P, soit (F −λ )P = GQ. Si (F −λ )∧G = 1
alors d’après Gauss, G|P et comme dg G > dg P, on a P = 0. Absurde car P ̸= 0 donc (F − λ ) ∧ G ̸= 1.
⇐ On suppose (F − λ ) ∧ G ̸= 1, il existe donc H ∈ K[X], F − λ = HFH et G = HGH avec dg H ⩾ 1 et donc
dg GH < dg G = dg F. Ainsi, F = HFH + λ d’où FGH = HFH GH + λ GH = GFH + λ GH , ie. φ (GH ) = λ GH
car dg GH < dg G. λ est valeur propre.

(b) D’après la question précédente, pour que λ soit valeur propre, F − λ et G ont necessairement une racine
commune µ dans C. Alors G(µ) = 0 et λ = F(µ). Réciproquement, si µ est une racine de G, alors en
posant λ = F(µ) on a µ racine comme à F − λ et G d’où (F − λ ) ∧ G ̸= 1 et λ est valeur propre. Les valeurs
propres de φ sont donc les racines de G.

A. Popier 222
Chapter 3

Géométrie

3.1 Géométrie du plan


3.1.1 Enoncé

→ −→
Soient A, B,C, D, P cinq points du plan tels que AB = DC et que A, B, D ne soient pas alignés. La parallèle à (AB) menée par
P coupe (AD) en E et (BC) en F ; la parallèle à (AD) menée par P coupe (AB) en G et (CD) en H. Montrer que les droites
(EH), (FG), (AC) sont concourantes ou parallèles.

Solution

→ −→
A, B, D n’étant pas alignés, utilisons le repère (A, AB, AD). Dans celui-ci, avec P(xP , yP ), on a les équations suivantes :


 Parallèle à (AB) menée par P : y = yP 

 (AD) : x = 0 E(0, yP ) 
 (EH) : (yP − 1)x + x p (y − y p ) = 0

 

(BC) : x = 1 F(1, yP )
 
puis enfin (FG) : yP (x − xP ) + (xP − 1)y = 0 qui donne
Parallèle à (AD) menée par P : x = xP G(xP , 0)
(AC) : x−y = 0

 
 
(AB) : y = 0 H(xP , 1)

 



(CD) : y = 1

(xP + yP − 1)x = xP yP
pour l’intersection le système . Donc si xP + yP ̸= 1 alors les droites concourent au point de
x=y
   
xP yP xP yP 1
coordonnées , . Sinon, les trois droites sont dirigées par et sont donc parallèles.
xP + yP − 1 xP + yP − 1 1

3.1.2 Enoncé
Soient A, B,C trois points non alignés du plan, (α, β , γ)∈ R∗ 3 tel que les barycentres respectifs G, G1 , G2 , G3 de
       
A B C A B C A B C A B C
, , ,
α β γ −α β γ α −β γ α β −γ
existent.

1. Montrer que les droites (AG1 ), (BG2 ), (CG3 ) concourent en G.


2. Montrer que les droites (G2 G3 ), (G1 G3 ), (G1 G2 ) passent respectivement par A, B,C.

Solution

223
Khôlles MPSI

1. Par associativité du barycentre :


       
A B C A G1 A G2 A G3
G = bar = bar = bar = bar
α β γ 2α −α + β + γ 2β α −β +γ 2γ −α + β − γ

et G appartient bien aux trois droites.

2. Par symétrie du problème, il suffit de montrer que A ∈ (G2 G3 ), soit encore que A est un barycentre de G2 et G3 . Grâce
à l’associativité :    
A B C G2 G3
A = bar = bar
2α β − β γ − γ α −β +γ α +β −γ

3.1.3 Enoncé
n
Soient n ∈ N, (A0 , ..., An ) ∈ E n+1 , (α1 , ..., αn ) ∈ Rn tels que ∑ αk ̸= 0 et f : E → E l’application définie par :
k=1

−−−−−→ n
−−→
∀M ∈ E, A0 f (M) = ∑ αk Ak M
k=1

Reconnaître f .

Solution
n
−−→ →

Recherchons les ponts invariants de l’application. En posant α0 = −1, ils vérifient ∑ αk A k M = 0 . Donc soit :
k=0

n
• ∑ αk ̸= 0 et il existe un unique point invariant :G, le barycentre des Ak affectés des poids αk , 0 ⩽ k ⩽ n. On
k=0 ! !
−−−−−→ n n −−−−→ n
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
peut alors écrire A0 f (M) = ∑ αk Ak M − α0 A0 M = ∑ αk GM + A0 M puis G f (M) = ∑ αk GM car α0 = −1.
k=0 k=0 k=1
n
Ainsi, f est l’homothétie de centre G et de rapport ∑ αk .
k=1

n −−−−−→ n n −−−−→ n
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
• ∑ αk = 0 et alors A0 f (M) = ∑ αk Ak M + A0 M = ∑ αk Ak A0 + A0 M d’où M f (M) = ∑ αk Ak A0 . Ainsi, f est la
k=0 k=0 k=0 k=0
n
−−→
translation de vecteur − ∑ αk A0 Ak .
k=1

3.1.4 Enoncé
Former les équations cartésiennes (dans le plan euclidien) des bissectrices des droites D1 : 3x + 4y + 3 = 0 et D2 : 12x −
5y + 4 = 0.

Solution

A. Popier 224
Khôlles MPSI

On recherche donc les points M(x, y) du plan tels que d(M, D1 ) = d(M, D2 ), ie. tels que 13|3x+4y+3| = 5|12x−5y+4|
d’où les bissectrices : ∆1 : 21x − 77y − 19 = 0 et ∆2 : 99x + 27y + 59 = 0.

3.1.5 Enoncé

− → −
Le plan affine euclidien est rapporté à un repère orthonormé (O; i , j ). Soient R ∈ R∗+ , (Γ) le cercle de centre O et de
rayon R et A, B,C ∈ (Γ) d’angles polaires respectifs α, β , γ.


1. Montrer que les coordonnées de l’orthocentre sont R(cos α + cos β + cos γ), R(sin α + sin β + sin γ) .

2. Soit D un quatrième point de (Γ), d’angle polaire δ . Montrer que les orthocentres des triangles BCD, ACD, ABD, ABC
forment un quadrilatère symérique de ABCD par rapport à un point S qu’on déterminera.

Solution

   
−→ R(cos β + cos γ) → R(cos γ − cos β )

1. Soit H le point de coordonnées proposées. Alors AH et BC d’où :
R(sin β + sin γ) R(sin γ − sin β )
−→ −

AH.BC = R2 (cos2 γ − cos2 β + sin2 γ − sin2 β ) = 0
−→ −
→ −→ − →
et H appartient à la hauteur issue de A. Par symétrie, on aurait de la même manière, BH.AC = CH.AB = 0 et H est
donc à l’intersection des trois hauteurs : c’est l’orthocentre du triangle ABC.

2. D’après la première questiopn, les orthocentres ont pour coordonnées respectivement :

A′ R(cos β + cos γ + cos δ ), R(sin β + sin γ + sin δ )




B′ R(cos α + cos γ + cos δ ), R(sin α + sin γ + sin δ )




C′ R(cos α + cos β + cos δ ), R(sin α + sin β + sin δ )




D′ R(cos α + cos β + cos γ), R(sin α + sin β + sin γ)




et on constate alors que A + A′ = B + B′ = C +C′ = D + D′ . A′ B′C′ D′ est donc  symétrique de ABCD dans la symétrie
R R
de centre 2 (cos α + cos β + cos γ + cos δ ), 2 (sin α + sin β + sin γ + sin δ ) .

3.1.6 Enoncé
Soient ABC un triangle, M, N, P les milieux respectifs de [BC], [CA], [AB], O le centre du cercle circonscrit à ABC, G le
centre de gravité de ABC, Ω le centre du cercle circonscrit à MNP, H l’orthocentre de ABC. Montrer que O, G, Ω, H sont
alignés et déterminer leurs positions relatives.

Solution
−→ −→ −→ − → −→ −→ −→ −−→ −→ − → −−→ − → −→
On a OH − 3OG = OH − OA − OB − OC = AH − 2OM et par construction, AH ⊥ BC et OM ⊥ BC d’où OH −
−→ −→ −→ −→ −→ −
→ − →
3OG . BC = 0. Par symétrie, on a également OH − 3OG . AB = 0 et comme AB et BC ne peuvent être colinéaires,
−→ −→ → − −→ −→
OH − 3OG = 0 , ie. OH = 3 OG .

A. Popier 225
Khôlles MPSI

     
A B C B C C A A B M N P
Ensuite, par associativité du barycentre, G = bar = bar 1 1 1 1 1 1 = bar et
1 1 1 2 2 2 2 2 2 1 1 1
−→ −→
d’après Thalès, O est l’orthocentre de MNP. Ainsi, vu le résultat précédent, ΩO = 3 ΩG .

3.1.7 Enoncé
Soient ABC un triangle, a = BC, b = CA, c = AB, p = 21 (a + b + c).

1. Calculer cos A
b et sin A
b en fonction de a, b, c, p.
p
2. En déduire la formule de Héron donnant l’aire S de ABC : S = p(p − a)(p − b)(p − c).

Solution

p
1. D’après Al-Kashi, a2 = b2 + c2 − 2bc cos A b = 1 (b2 + c2 − a2 ) puis sin A
b d’où cos A b = 1 − cos2 Ab car on considère
2bc
b < π. Donc sin2 A
b = 12 2 (2bc + a2 − b2 − c2 )(2bc − a2 + b2 + c2 ) = 12 2 a2 − (b − c)2 (b + c)2 − a2 =
 
0<A 4b c 4b c
1
p
4b2 c2
(a−b+c)(a+b−c)(b+c−a)(b+c+a) = b24c2 (p−b)(p−c)(p−a)p d’où sin A b = 2 p(p − a)(p − b)(p − c).
bc

bc
p
2. Comme S = 2
b on a bien S =
sin A, p(p − a)(p − b)(p − c).

3.1.8 Enoncé
Soient C et C′ deux cercles, M ∈ C, M ′ ∈ C′ , T (resp. T ′ ) la tangente en M (resp. M ′ ) à C (resp. C′ ). Déterminer le lieu du
milieu I de [MM ′ ] sachant T ⊥ T ′ .

Solution

En utilisant un repère orthonormé tel que dans celui-ci les centres des cercles C et C′ aient respectivement pour
coordonnées Ω(−ω, 0) et Ω′ (ω, 0), ω ∈ R+ . En notant respectivement R et R′ les rayons, on a alors M(R cos θ − ω, R sin θ )
et M ′ (R′ cos θ ′ + ω, R sin θ ′ ) avec (θ , θ ′ ) ∈ R2 .
−−→ −−−→
Alors T ⊥ T ′ ⇔ ΩM. Ω′ M ′ = 0 ⇔ RR′ cos θ cos θ ′ + RR′ sinθ sin θ ′ = 0 ⇔ cos(θ − θ ′ ) = 0 ⇔ θ ′ = θ + π2 + kπ, k ∈ Z
d’où I 12 R cos θ − R′ sin(θ + kπ) , 12 R sin θ + R′ cos(θ + kπ) , soit I(x, y), x2 + y2 = 41 (R2 + R′2 ). Le lieu recherché est

donc le cercle de centre le milieu de [ΩΩ′ ] et de rayon 21 R2 + R′2 .

A. Popier 226
Khôlles MPSI

3.2 Géométrie de l’espace


3.2.1 Enoncé

− → − → −
(O; i , j , k ) est un repère orthonormé de l’espace affine euclidien E3 . Former une équation de la perpendiculaire commune
aux droites :
 
x + y − 3z + 4 = 0 ′ x = z−1
D et D .
2x − z + 1 = 0 y = z−1

Solution
           
1 2 1 1 0 1
Le vecteur →−u = −  1  ∧  0  = 5 dirige D et le vecteur → −u ′ =  0  ∧  1  = 1 dirige D′ . Le
−3 −1 2 −1 −1 1
     
1 1 3
vecteur →

v =→ −u ∧→−
u ′ = 5 ∧ 1 =  1  est donc orthogonal à D et D′ . Comme (0, −1, 1) ∈ D, le plan contenant
2 1 −4

x 1 3


D et parallèle à v a pour équation cartésienne y + 1 5 1 = −22x + 10(y + 1) − 14(z − 1) = 0 ou encore 11x − 5y +

z − 1 2 −4

x 1 3
7z − 12 = 0. Comme (0, 0, 1) ∈ D′ , le plan contenant D′ et parallèle à →

v a pour équation cartésienne y 1 1 =
z − 1 1 −4

11x − 5y + 7z − 12 = 0
−5x + 7y − 2(z − 1) = 0 ou encore 5x − 7y + 2z − 2 = 0. D’où la droite recherchée : .
5x − 7y + 2z − 2 = 0

3.2.2 Enoncé

− → − → −
L’espace euclidien E3 est rapporté au repère orthonormé (O; i , j , k ). Soit (a, b, c) ∈ (R∗ )3 . Former une équation du
cercle passant par A(a, 0, 0), B(0, b, 0), C(0, 0, c).

Solution

Le plan d’équation cartésienne ax + by + cz = 1 contient donc A, B,C. Le point I 2a , b2 , 2c vérifie IA = IB = IC. L’équation

2 2 2
passant par A, B,C est par exemple : x − a2 + y− 2b + z− 2c = 14 a2 +b2 +c2 . D’où le cercle recherché

d’une
( sphère 2 2 2
x − 2a + y − b2 + z − 2c = 41 a2 + b2 + c2

: x y z .
a+b+c =1

3.2.3 Enoncé

− → − → −
L’espace euclidien E3 est rapporté au repère orthonormé (O; i , j , k ). Formerune équation cartésienne de la sphère
x + y − 2z = 1 2x + y + 2z = −3
tangente en A(1, 2, 1) à D et tangente en A′ (1, −1, −2) à D′ .
2x − y − 3z = −3 x−y−z = 4

Solution

A. Popier 227
Khôlles MPSI

Soient P (resp. P′ ) le plan normal à D (resp. D′ ) passant par A (resp. A′ ) et Π le plan médiateur de [AA′ ]. Le centre Ω

de la sphère recherchéeest donc
    de ces trois plans et son rayon vaut ΩA = ΩA .
à l’intersection
1 2 5
Le vecteur →
−u = −  1  ∧ −1 = 1 dirige D d’où l’équation cartésienne de P : 5(x − 1) + (y − 2) + 3(z − 1) =
−2 −3 3
     
2 1 1

− ′
5x + y + 3z − 10 = 0 et le vecteur u = 1 ∧ −1 =
     4  dirige D′ d’où l’équation cartésienne de P′ : (x − 1) +
2 −1 −3

1) −
4(y + 3(z + 2) = x + 4y − 3z − 3 = 0. Soit I le milieu de [AA ]. Donc I(1, 1/2, −1/2) et un vecteur normal à Π étant
−→′ 0
AA −3 , y − 21 + z + 21 = y + z = 0 est une équation cartésiene de Π. Les coordonnées de Ω vérifient donc :
 

−3
     
1 4 −3 3 1 4 −3 3 1 4 −3 3
 5 1 3 10  ⇔  0 −19 18 −5  ⇔  0 1 1 0 
0 1 1 0 0 1 1 0 0 0 37 −5

76 5 5 392 2 2 392 2 2
′2 d’où l’équation :
. Maintenant, ΩA2 = + 69 42 8046
+ 42 69

soit Ω 37 , 37 , − 37 372 372
+ 372 = 372
= 372 372
+ 372 = ΩA

76 2 5 2 5 2 8046
     
x− + y− + z+ =
37 37 37 1369

3.2.4 Enoncé
−→ −→ −→ −−→ −−→
Soient A, B,C, D, E de E3 et λ ∈ R\{−2, −3/2, −1}. Soit S = {M ∈ E3 , ∥MA+ MB+λ MC∥ = ∥MD+λ ME∥}. Déterminer
quel type de lieu définit S.

Solution
   
A B C D E
Les barycentres G = bar et G′ = bar sont donc définis. Ainsi, M ∈ S ⇔ |2 + λ |MG = |1 +
1 1 λ 1 λ
−−→ −−→ −−→2 −−→ −−→ −−→ −−→
λ |MG′ ⇔ (2 + λ )2 MG2 = (1 + λ )2 MG + GG′ ⇔ MG − (1 + λ )GG′ . (3 + 2λ )MG + (1 + λ )GG′ = 0 et comme
(1 + λ )(3 + 2λ ) ̸= 0, M ∈ S ⇔

1 −−→ −−→′ 1 −−→′


   
1 −−→
MG − GG . MG + GG
1+λ 1+λ 3 + 2λ
1 −−→ 1 + λ −−→′ 2 + λ −−→′ 1 −−→ 1 + λ −−→′ 2 + λ −−→′
   
= MG − GG − GG . MG − GG + GG
1+λ 3 + 2λ 3 + 2λ 1+λ 3 + 2λ 3 + 2λ
1 −−→ 1 + λ −−→′ 2 2 + λ −−→′ 2
   
= MG − GG − GG = 0
1+λ 3 + 2λ 3 + 2λ
d’où S est une sphère.

3.2.5 Enoncé

− −→ −→ − o
Soient A, B de E3 et →

u de E3 . Déterminer S = M ∈ E3 , MA ∧ MB = →
n
u .

A. Popier 228
Khôlles MPSI

Solution

− →

Si A = B, soit →

u = 0 et S = E3 , soit →

u ̸= 0 et S = ∅.


−→ −→ − → −→ − →→ − →
− −
→→ − −→ → −
u ∧ AB −

Si A ̸= B, comme MA ∧ MB = AB ∧ AM, si AB. u ̸= 0 , alors S = ∅. Si AB. u = 0, AM = 2
+ λ AB, λ ∈ R.
AB

3.2.6 Enoncé
n −→ −→ −→ −→ −→ −→o
Soient A, B,C de E3 tels que A ̸= C. Déterminer S = M ∈ E3 , MA ∧ MB + MB ∧ MC = 2MC ∧ MA .

Solution
−→ −→ −→ −→ −→ −→ → −
M∈S ⇔ MA ∧ MB + MB ∧ MC − 2MC ∧ MA = 0
−→ − → −→ − → − → −→ − → − → −
→ −→ → −
⇔ MA ∧ AB + MA ∧ AC + AB ∧ MA + AB ∧ AC − 2AC ∧ MA = 0
−→ − → − → − → → −
⇔ MA ∧ 3AC + AB ∧ AC = 0
−→ − → − → → −
⇔ 3MA + AB ∧ AC = 0
−→ → 1−
− →
⇔ AM = λ AC − AB, λ ∈ R
3
d’où S est une droite affine.

3.2.7 Enoncé

x+y+z = 3
Soit (C) le cercle défini par .
x2 + y2 + z2 = 5

1. Déterminer le centre et le rayon de (C).

2. Déterminer les points d’intersection de (C) avec les plans de coordonnées.

3. Quelles sont les tangentes à (C) rencontrant (zz′ ) ?

Solution

1. Le centre est l’intersection de la normale au plan P passant√par le centre de la sphère S et du plan, ie. le√point
Ω(1, 1, 1). La sphère est de centre O(0, 0, 0) et de rayon R = 5. D’après Pythagore, R2 = OΩ2 + r2 d’où r = 2.

2. Pour z = 0, on a y = 3 − x et x2 + (3 − x)2 − 5 = 2x2 − 6x + 4 = 2(x − 1)(x − 2) = 0 d’où les points (1, 2, 0) et (2, 1, 0).
Par symétrie du problème, pour y = 0, on a (1, 0, 2) et (2, 0, 1) ; pour x = 0, on a (0, 1, 2) et (0, 2, 1).

3. Les tangentes sont dans le plan x + y + z = 3 et ne peuvent donc intersecter (zz′ ) qu’en Z(0, 0, 3) ce qui est possible car
ce point est extérieur à la sphère et donc à (C) (d’où deux solutions). Soit M l’un des points de tangence recherché.
Alors d’après Pythagore, ZΩ2 = r2 + ZM 2 , ie. ZM 2 = 4. Les coordonnées de M sont donc solution de :

A. Popier 229
Khôlles MPSI

   4
 4
2
 x+y+z =3  x+y+z = 3  x+y = 3  x2 + 3 −x = 20 9
2 2 2 2 2 2 20
x +y +z =5 ⇔ x +y +z = 5 ⇔ x2 + y2 = 9 ⇔ y = 34 − x
 2 2 2 5
x + y + (z − 3) = 4 6z = 10 z = = 53
  
3 z

2  √ √   √ √ 
et comme x2 + 4
3 −x ⇔ 9x2 − 12x − 2 = 0 on a deux solutions M1 2+3 6 , 2−3 6 , 53 et M2 2−3 6 , 2+3 6 , 35
= 20
9
√ √
 x = (2 − √6)t ′
 
 x = (2 + √6)t
d’où les tangentes en paramétrique : (ZM1 ) y = (2 − 6)t , t ∈ R et (ZM2 ) y = (2 + 6)t ′ , t ′ ∈ R.
z = −4t + 3 z = −4t ′ + 3
 

3.2.8 Enoncé
Soient a ∈ R∗ , (S) la sphère d’équation x2 + y2 + (z − a)2 = 2a2 , ω le centre de (S), (D) la droite d’équatipn y = 2a, z = 0.
Un plan variable (P) contenant (D) découpe sur (S) un cercle (C). Le symétrique (P′ ) par rapport au plan z = 0 découpe
sur (S) un cercle (C′ ). Déterminer le lieu du milieu I de [ΩΩ′ ] où Ω (resp. Ω′ ) est le centre de (C) (reps. (C′ )).

Solution

′ ) = (P) avec y >



Si (P) est y= 2a alors (P
        2a etni Ωni Ω′ n’est défini. On peut donc considérer que (P) est de
1 0 0 1 0 0
vecteur normal 0 ∧ 1 = −k et 0 ∧  1  = k  pour (P′ ), k ∈ R. Ces deux plans passant par (0, 2a, 0),
0 k 1 0 −k 1
leurs équations cartésiennes sont (P) : −k(y − 2a) + z= 0 et (P′ ) : k(y − 2a) + z = 0. La normaleà (P), respectivement
 x=0  x=0

(P ), passant par ω(0, 0, a) peut donc s’écrire (∆) : ′
y = −kt , t ∈ R, respectivement (∆ ) : y = kt ′ , t ′ ∈ R.

z = t +a
 ′
z = t +a
 
a(2k + 1) ak(2k + 1) ak(k − 2)
Ω = (∆) ∩ (P) donne k(kt + 2a) + t + a = 0 soit t = − 2 puis Ω 0, 2
, 2 .
k +1  k +1 k +1 
′ ′ ′ ′ ′ ′ a(2k − 1) ′ ak(2k − 1) ak(k + 2)
Ω = (∆ ) ∩ (P ) donne k(kt − 2a) + t + a = 0 soit t = 2 puis Ω 0, , 2 .
k +1 k2 + 1 k +1
2ak2 ak2
 
Les coordonnées de I sont donc 0, 2 , . Le lieu recherché est donc le segment [0P[ où P(0, 2a, a).
k + 1 k2 + 1

A. Popier 230
Khôlles MPSI

3.3 Courbes planes paramétrées


3.3.1 Enoncé

Tracer les courbes Γ suivantes décrites par le point M(t) de coordonnées x(t), y(t) :

 
lnt
1. t lnt,
t
 
ln |t| 1
2. , ln t +
t −1 t

3. (cos 3t, sin 2t)

Solution

1. D = R∗+ et on remarque que x 1 1


 
t ,y = (−y(t), −x(t)) d’où une symétrie par rapport à la seconde bissectrice et
t
1 − lnt
on réduit l’étude à De = ]0, 1]. Par produit, x(t) et y(t) sont dérivables sur De avec x′ (t) = lnt + 1 et y′ (t) = .
t2
La courbe est régulière et admet x = 0 - donc par symétrie également y = 0 - comme asymptote.

D C
t 0 1/e 1
x′ − 0 + (1)
0 0

A
x

a
−1/e
0
y −e

−∞
y′ + (1)

2. D = R \ {0, 1} et on ne constate pas de symétrie particulière. D’après les théorèmes généraux, x(t) et y(t) sont
dérivables sur D.
1 1 1
Sur ] − ∞, 0[, x′ (t) est du signe de (t − 1) − ln(−t) dont la dérivée 2 − est strictement positive mais la limite
t t t
de x′ en −∞ et x′ (−2) sont de signe contraire. D’après le théorème de la bijection, il existe α < −2, x décroîssante
sur ] − ∞, α] et x croîssante sur [α, 0[. Quant à y′ (t), elle est du signe de 1 − t 2 , ie. négative pour t ∈ ] − ∞, −1] puis
positive sur [−1, 0[. y étant paire, on en déduit son comportement sur R∗+ .
1 1
Sur ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[, x′ (t) est du signe de (t − 1) − lnt donc du signe de ln u − (u − 1) avec u = décrivant
t t
]0, 1[ ∪ ]1, +∞[, donc strictement négative.
Comme lim x(t) = 1, la courbe est prolongeable par continuité en 1 en posant M(1) = (1, ln 2). En posant t = 1 + u
x→1
u2
 
1 1 1
on a, quand u tend vers 0, x′ (t) = 2 1 − 1 + u − u2 − u + + o(u2 ) = − + o(1) d’où lim x′ (t) = − .
u 2 2 t→1 2

A. Popier 231
Khôlles MPSI

DaA D D
t −∞ α −1 0 1 +∞
x′ − 0 + − (− 12 ) (− 21 ) −
0 +∞ +∞ 1

bBC D C
x 0

x(α) 1 0
+∞ +∞ +∞ +∞
y y(α)

ln 2 ln 2
y′ − 0 + − 0 +


1
ln t +
y(t) t
La courbe est régulière, admet x = 0 comme asymptote. Pour la branche infinie en 0, = (t − 1) =
x(t) ln |t|
− ln |t| + ln(1 + t 2 )

1 ln |t| t
(t − 1) −−→ 1 puis y(t) − x(t) = ln t + − = − ln |t| + ln(1 + t 2 ) −−→ 0 d’où y = x
ln |t| t→0 t t −1 t −1 t→0
ln(1 + t 2 ) 1 − t
asymptote oblique. La position relative est donnée par le signe de y(t) − x(t) au voisinnage de 0. · ∼
ln |t| t
t t ln |t|
−−→ 0 d’où y(t) − x(t) ∼ qui est du signe de −t. Au voisinnage de 0, la courbe est donc au-dessus de
ln |t| t→0 1−t
l’asymptote en 0− et en-dessous en 0+ .
1 ′ 1 1 1 1 1
Points multiples : si M(t) = M(t ), t < t alors t + = t + ′ . Soit t + = t ′ + ′ ⇒ t −t ′ = ′ − ⇒ tt ′ = 1. Mais
′ ′
t t t t t t
1 1 1 1
alors x(t) = x(t ′ ) ⇒ (1 − t) ln |t| = t(1 − t) ln |t| ⇒ t = t ′ = 1. Absurde. Soit t + = −t ′ − ′ ⇒ t + t ′ = − ′ − ⇒
t t t t
tt ′ (t + t ′ ) = −(t + t ′ ). Si t ′ = −t alors x(t) = √ x(t ′ ) ⇒ t = t ′ . √Absurde. Pour tt ′ = −1, x(t) = x(t√ ′ ) ⇒ −(1 + t) ln |t| =

−(t − 1) ln |t| ⇒ t 2 −!2t − 1 = 0 d’où t = 1 − 2 et t ′ = 1 + 2. On vérifie qu’on a bien M(1 − 2) = M(1 + 2) =

ln(1 + 2) 3
√ , ln 2 .
2 2

A. Popier 232
Khôlles MPSI

3. D = R. On remarque que M(t + 2π) = M(t) donc 2π-périodique, (x(−t), y(−t)) = (x(t), −y(t)) soit une symétrie
par rapport à y = 0 et que (x(π − t), y(π − t)) = (−x(t), y(t)) soit une symétrie par rapport à x = 0. Donc on étudie
sur [0, π/2]. M(t) est dérivable sur D avec x′ (t) = −3 sin 3t, y′ (t) = 2 cos 2t d’où les variations conjointes (la courbe
est régulière) :

b BC
t 0 π/4 π/3 π/2
x′ (0) − 0 + (3)
1 0

C bB

2
x − 2

−1
1 √
3
y 2

0 0
y′ (2) + 0 − (−2)

Points multiples : on recherche 0 ⩽ t < t ′ < 2π tels que cos 3t = cos 3t ′ et sin 2t = sin 2t ′ d’où (3t = −3t ′ + 2kπ ∨ 3t =
−3t ′ + 2kπ) ∧ (2t = π − 2t ′ + 2k′ π ∨ 2t = 2t ′ + 2k′ π), 1 ⩽ k′ < k ⩽ 4. Les points multiples sont donc (modulo 2π) :
  √2 1    √2 1    √ 
3
= M 17π 5π 13π 5π 11π
π
  
M 12 12 = 2 2, M 12 = M 12 = − ,
2 2 M 6 = M 6 = 0, − 2
√ √
M π2 = M 3π
     
M π6 = M 7π 3 = (0,0) 11π 19π 2 1
   
6 = 0, 2 2 √  M 12 = M 12 = − 2 , − 2
2
M 7π 23π 1
 
12 = M 12 = 2 , − 2

A. Popier 233
Khôlles MPSI

3.3.2 Enoncé
1 − t2 1 − t2
 
Strophoïde droite : construire la courbe paramétrée C ,t .
1 + t2 1 + t2

Solution
 
On a D = R et x(−t), y(−t) = x(t), −y(t) d’où une symétrie par rapport à y = 0 et on étudie sur De = [0, +∞[.
−2t(1 + t 2 ) − 2t(1 − t 2 ) 4t
En tant que fractions rationnelles, x et y sont dérivables sur D avec x′ (t) = 2 )2
=− et
(1 + t (1 + t 2 )2
 √  p √  p √ 
(1 − 3t 2 )(1 + t 2 ) − 2t 2 (1 − t 2 ) −t 4 − 4t 2 + 1 t2 − 2 + 5 t − 2 + 5 t + 2 + 5
y′ (t) = = = − . En posant
(1 + t 2 )2 (1 + t 2 )2 (1 + t 2 )2
p √
r = 2 + 5, le tableau des variations conjointes est :

bB
t 0 r +∞
x′ (0) −
1

CD
x x(r)

−1
y(r)
y

0 −∞
y′ (1) + 0 −

La courbe est régulière et admet x = −1 pour asymptote. On


peut conjecturer la présence d’un point double qui d’après
le tableau des variations ne peut être qu’unique. On constate
que C(−1) = C(1) et donc que le point double est en (0, 0)
et qu’en celui-ci, d’après l’expression du vecteur dérivé, les
tangentes sont la première et la seconde bissectrice.

3.3.3 Enoncé
t3
 
t
Lemniscate de Bernoulli : construire la courbe paramétrée C , .
1 + t4 1 + t4

Solution

D = R avec C(−t) = −C(t) d’où une symétrie par rapport à l’origine et (x(1/t), y(1/t)) = (y(t), x(t)) d’où une symétrie
par rapport à la première bissectrice. On étudie donc sur De = [0, 1]. En tant que fractions rationnelles, x et y sont dérivables

A. Popier 234
Khôlles MPSI

√ √
1 − 3t 4 (1 + 3t 2 )(1 + 31/4t)(1 − 31/4t) 3t 2 − t 6 ( 3 + t 2 )(31/4 + t)(31/4 − t)
sur D avec x′ (t) = = ′
et y (t) = =t 2 d’où
(1 + t 4 )2 (1 + t 4 )2 (1 + t 4 )2 (1 + t 4 )2
les variations conjointes :

C D
t 0 3−1/4 1 avec en ce point les axes de coordonnées pour tangentes.
x′ (1) + 0 − (− 12 )
33/4
4

A
x

a
1
0 2
1
2
31/4
y 4

0
y′ (0) + ( 12 )

La courbe est régulière. On peut conjecturer la présence


d’un point double qui d’après le tableau des variations ne
peut être qu’en O. On a en fait C(−∞) = C(0) = C(+∞)

3.3.4 Enoncé
t2
 
t
Folium de Descartes : construire la courbe paramétrée C , .
1 + t3 1 + t3

Solution

D = R\{−1} avec (x(1/t), y(1/t)) = (y(t), x(t)) d’où une symétrie par rapport à la première bissectrice. On étudie donc
1 − 2t 3 3
′ (t) = t(2 − t )
sur De = ] − 1, 1]. En tant que fractions rationnelles, x et y sont dérivables sur D avec x′ (t) = et y
(1 + t 3 )2 (1 + t 3 )2
d’où les variations conjointes :

A
a D
t −1 0 2−1/3 1 peut être qu’en O. On a en fait C(−∞) = C(0) = C(+∞)
x′ + 0 − (− 14 ) avec en ce point les axes de coordonnées pour tangentes.
2
1

Da A
3.2 3
x 0
1
−∞ 2
1
+∞ 2
2
y 1
3.2 3
0
y′ − 0 + ( 14 )

La courbe est régulière. On peut conjecturer la présence


d’un point double qui d’après le tableau des variations ne

A. Popier 235
Khôlles MPSI

y(t) t 1 1
Pour la branche infinie, on a lim= −1 et lim y(t) + x(t) = lim = − d’où y = −x − asymptote
x(t) t→−1 t→−1 t→−1 1 − t + t 2 3 3
1 1 + 3t + 3t 2 + t 3 (1 + t)2
oblique. Comme y(t)+x(t)+ = = 2 > 0 sur D, la courbe est toujours au-dessus de l’asymptote.
3 1 + t3 t−1 +3 2 4

3.3.5 Enoncé
Hypocycloïde à trois rebroussements : construire la courbe paramétrée C(2 cost + cos 2t, 2 sint − sin 2t). Montrer que C est
invariante par rotation de centre O et d’angle 2π/3.

Solution

D = R. x et y sont 2π-périodiques avec x paire et y impaire d’où symétrie par rapport à y = 0. On étudie donc sur
De = [0, π]. Par somme et composée, x et y sont dérivables sur D avec x′ (t) = −2(sint + sin 2t) et y′ (t) = 2(cost − cos 2t).

On a x′ continue et s’annule pour t = 2t + π + 2kπ ou t = −2t + 2kπ, k ∈ Z, soit sur De en 0, et π. y′ est continue et
3

s’annule pour t = 2t + 2kπ ou t = −2t + 2kπ, k ∈ Z, soit sur De en 0 et . On en déduit les variations conjointes :
3

DC

t 0 3 π
x′ 0 − 0 + 0
3 −1
x

CD
− 32

3 3
2
y

0 0
y′ 0 + 0 + (−4)

3 − 3t 2 + o(t 3 )
   
3
On a deux points singuliers sur De : en t = 0 et t = 2π 3 . Au voisinnage de 0 : M(t) = 3 + o(t 3 )
= +
     3  t 0
−3 0 o(t )
t2 + t3 + d’où un point de rebroussement de première espèce avec une demi-tangente horizontale. Au
0 1 o(t 3 )
√ 1

3
− cos u − 3 sin u − cos 2u + sin 2u
 
2 √2
voisinnage de 2π 3 , on pose t = u + 2π
3 et au voisinnage de u = 0 : M(u) = √ 1 3
=
− sin u + 3 cos u + 2 sin 2u + 2 cos 2u
√ √ √ √
 √3   3 
−1 + 12 u2 − 3u + 63 u3 − 21 + u2 + 3u − 2 3 3 u3 + o(u3 )
  3  3 
−2 −

2√ 2 o(t )
√ √ √ √ = 3√3 +u2 +u3 1 + d’où un point
1 3 3 2 2 3 3
−u + 6 u + 3 − 2 u + u − 3 u + 2 − 3u + o(u ) 2 3 − 3 3 − 2
o(t 3 )
2  2
1
de rebroussement de première espèce avec une demi-tangente dirigée par √ .
− 3
Soient z(t) l’affixe de M(t) et z′ (t) l’affixe de l’image
 du point M(t) par la rotation de centre
 O et d’angle 2π
3 . Alors
2π 2π 2π 2π 2π
z′ (t) = x(t) + iy(t) j = 2eit + e−2it ei 3 = 2ei t+ 3 + e−2it+i 3 −2iπ = 2ei t+ 3 + e−2i t+ 3 = z t + 2π
  
3 ∈ C. La courbe
est globalement invariante par la rotation.

A. Popier 236
Khôlles MPSI

3.3.6 Enoncé

Cardioïde : construire la courbe paramétrée C (1 + cost) cost, (1 + cost) sint .

Solution

D = R. x et y sont 2π-périodiques avec x paire et y impaire d’où symétrie par rapport à y = 0. On étudie donc sur
De = [0, π]. Par somme et produit, x et y sont dérivables sur D avec x′ (t) = − sint cost − sint(1 + cost) = − sint(1 + 2 cost)
et y′ (t) = − sin2 t + cost(1 + cost) = cos 2t + cost. On a y′ continue et qui s’annule pour 2t = t − π + 2kπ ou 2t =
−t + π + 2kπ, k ∈ Z soit sur De en π/3 et π, d’où les variations conjointes :

bBC
π 2π
t 0 3 3 π
x′ 0 − 0 + 0
2 0

CbB
3
x 4

− 14

3 3
4 √
3
y 4

0 0
y′ (2) + 0 − 0

 
−(1 − cos u) cos u
Il existe donc sur De un point singulier en π. On pose t = u+π et au voisinnage de u = 0 : M(u) = =
−(1 − cos u) sin u
 1 2
− 2 u + o(u3 )
    1    3 
0 2 −2 3 0 o(u )
1 3 = +u +u 1 + soit un point de rebroussement de première espèce avec une
3
− 2 u + o(u ) 0 0 −2 o(u3 )
 
−1
demi-tangente dirigée par .
0

3.3.7 Enoncé
Soit (a, b) ∈ (R∗+ )2 .

1. Tracer la courbe C(a ch 3t, b sh 3t).

2. Soit M ∈ C ; la tangente en M à C coupe l’axe des x en un point T1 et l’axe des y en un point T2 . Déterminer le lieu du
point P tel que OT1 PT2 soit un rectangle.

Solution

1. D = R avec x paire et y impaire d’où symétrie par rapport à y = 0. On étudie donc sur De = [0, +∞[. Par composition,
x et y sont dérivables sur D avec x′ (t) = 3a ch 2t sht et y′ (t) = 3b sh 2t cht d’où les variations conjointes :

A. Popier 237
Khôlles MPSI

C
t 0 +∞
x′ 0 +
+∞

C
x

a
+∞
y

0
y′ 0 +

a + 3a
 3a 
t 2 + o(t 3 )
     
2 a 2 2 3 0
On a un point singulier en t = 0. Au voisinnage de 0, M(t) = 3 3
= +t +t +
 3  bt + o(t ) 0  0 b
o(t ) 1
3
d’où un point de rebroussement de première espèce avec une demi-tangente dirigée par . Concernant
o(t ) 0
y(t) b b b
∼ et y(t) − x(t) = b(sh 3t − ch 3t) = − 6et − 2e−3t −−−→ −∞ soit une branche

la branche infinie en +∞,
x(t) a a 8 t→+∞
b
parabolique dans la direction asymptotique y = x.
a

3a ch 2t sht
   
a cht
2. La tangente en M(t) est dirigée par colinéaire à qui dirige également la tengente en M(0)
3b sh 2t cht b sht
x − a ch 3t a cht
d’où l’équation de la tangente en M(t) : = 0 soit b sht x − a cht y − ab cht sht = 0. Ainsi, on a les
y − b sh 3t b sht
 x 2  y 2
points T1 (a cht, 0), T2 (0, −b sht) et P(a cht, −b sht). Le lieu recherché est donc l’hyperbole − = 1.
a b

3.3.8 Enoncé
Trouver toutes les droites qui sont à la fois tangentes et normales à C(3t 2 , 4t 3 ).

Solution
 
1
D = R avec x paire et y impaire d’où symétrie par rapport à y = 0. M ′ (t)= 6t avec un point singulier en t = 0
      2t  
0 3 0 1
où M(t) = + t2 + t3 , point de rebroussement de première espèce avec demi-tangente dirigée par qui ne
0 0 4 0
x − 3t 2 1 2
= 0 soit 2tx − y − 2t 3 = 0. La normale x − 3t −2t = 0, ie.

peut être normale. La tangente en M(t) s’écrit 3 3
y − 4t 2t y − 4t 1
1 2t 3
x + 2t ′ y − 3t ′2 − 8t ′4 = 0, coïncide donc à la tangente pour 2t = − ′ = ′2 soit tt ′ = −1 et t 6 + 3t 2 + 8 = 0 donc pas
2t 3t + 8t ′4
de solution.

A. Popier 238
Khôlles MPSI

3.3.9 Enoncé
Soient C un cercle, O son centre, A ∈ C. Un point P décrit C ; la perpendiculaire en O à (OP) et la droite (AP) se coupent
en un point noté M. Déterminer le lieu de M lorsque P décrit C privé de A.

Solution

− → −
Soit le repère (O ; i , j ) tel que dans celui-ci on ait, en notant R le rayon du cercle, A(−R, 0), P(R cos θ , R sin θ ) avec
donc θ ∈ ] − π, π[. La perpendiculaire en O à (OP) s’écrit
alors cos θ x + sin θ y = 0, la droite (AP) : sin θ (x + R) − (1 +
 
0 sin θ cos θ 0

 −R sin θ −1 − cos θ sin θ −R sin θ 
 
sin θ sin θ
cos θ ) y = 0 et l’intersection : 
 cos θ ,  = −R sin θ , R cos θ .
sin θ cos θ sin θ  1 + cos θ 1 + cos θ
sin θ −1 − cos θ sin θ −1 − cos θ
2 1 − t2 1 − t2 1 − t2
     
θ 2t R
Soit avec t = tan 2 : −R , Rt qui translaté de donne R , Rt , ie. une strophoïde droite.
1 + t2 1 + t2 0 1 + t2 1 + t2

3.3.10 Enoncé
Soient C un cercle, O son centre, A ∈ C, M un point décrivant C. Déterminer le lieu de l’orthocentre H du triangle OAM.

Solution

− →−
Soit le repère (O ; i , j ) tel que dans celui-ci on ait, en notant R le rayon du cercle, A(−R, 0), M(R cos θ , R sin θ )
avec donc θ ∈ ] − π, 0[ ∪ ]0, π[ car pour θ = 0 ou θ = π, le triangle serait plat. La hauteur issue de A étant normale à
(OM), son équation est cos θ  (x + R) + sin θ y = 0 et celle issuede M, x = R cos θ . Leur intersection est donc le point
2 2
 
cos θ 1 − t 1 1 − t
R cos θ , −R (1 + cos θ ) qui, en posant t = tan θ2 devient R ,R · . Avec le changement de variable
sin θ 1 + t2 t 1 + t2
1
t ′ = , on reconnait une strophoïde droite.
t

3.3.11 Enoncé
Astroïde.

1. Soit a ∈ R∗+ . Tracer la courbe C(a cos3 t, a sin3 t).

2. Détermnier et tracer la courbe Γ orthoptique à C, ie. l’ensemble des points d’où on peut mener deux tangentes à C
orthogonales.

Solution

1. D = R. On remarque que M(t + 2π) = M(t) donc 2π-périodique, (x(−t), y(−t)) = (x(t), −y(t)) soit une symétrie par 
rapport à y = 0, que (x(π − t), y(π − t)) = (−x(t), y(t)) soit une symétrie par rapport à x = 0 et que x( π2 − t), y( π2 − t) =
(y(t), x(t)) soit une symétrie par rapport à la première bissectrice. Donc on étudie sur De = [0, π/4]. M(t) est dérivable

A. Popier 239
Khôlles MPSI

sur D avec x′ (t) = −3a cos2 t sint et y′ (t) = 3a sin2 t cost d’où les variations conjointes :

D
π
t 0 4√
−6a 2
x′ (0) − ( 4 )
a
x

C

a 2
4

a 2
4
y

0 √
y′ (0) + ( 6a4 2 )

a − 3a t 2 + o(t 3 )
   
2 a
Sur De , la courbe présente un point singulier. Au voisinnage de t = 0 on a M(t) = 3 3
= +
at + o(t ) 0
 3a     3 
−3 0 o(t )
t2 +t 3 + soit un point de rebroussement de première espèce avec une demi-tangente dirigée par
  0 a o(t 3 )
−1
.
0

cost ′
   
cost ′
2. La tangente en M(t) est dirigée par , celle en M(t ) est dirigée par ; ces deux vecteurs sont
− sint − sint ′
toujours valables au point de rebroussement. Ils sont orthogonaux ssi cost cost ′ + sint sint ′ cos(t − t ′ ) = 0 ssi , vu la
périodicité, t ′ = t + π2 ou t ′ = t − π2 avec t ∈ [0, π/4]. Les tangentes sont alors sint (x − a cos3 t) + cost (y − a sin3 t) =
0 soit sint x + cost y = a cost sint et cost (x + εa sin 3 t) − sint (y − εa cos 3 t)
= 0 soit cost x − sint y = εa cost sint
a cost sint cost sint a cost sint 


 εa cost sint − sint cost εa cost sint 
avec ε ∈ {−1, 1}. L’intersection est donc le point  ,  qui s’écrit encore
 sint cost sint cost 

cost − sint cost − sint
 a
a cost sint (ε cost + sint), a cost sint (cost − ε sint) soit en polaires : ρ = √ sin 2t.
2

3.3.12 Enoncé

Tracer la courbe Γ d’équation cartésienne x4 + y4 + 2x3 + x(x + y) = 0.

Solution

A. Popier 240
Khôlles MPSI

A. Popier 241
Khôlles MPSI

3.4 Courbes en coordonnées polaires

3.4.1 Enoncé

Tracer les courbes suivantes définies en coordonnées polaires :

1
1. ρ =
cos θ − cos 2θ


2. ρ = tan
3

Solution

2kπ
1. ρ n’est pas défini pour θ = , k ∈ Z. On a ρ 2π-périodique et ρ(−θ ) = ρ(θ ) d’où symétrie par rapport à y = 0.
3
sin θ (1 − 4 cos θ )
On étudie donc sur De = [0, π]. ρ est dérivable sur son ensemble de définition et ρ ′ = d’où les
(cos θ − cos 2θ )2
variations :

D C C
θ 0 Arccos 14 2π
3 π Il n’y a pas de passage à l’origine mais trois branches
ρ′ − 0 + + infinies. Au voisinnage de 0 :
+∞ +∞ − 12 sin θ 2
y = ρ sin θ = ∼
ρ cos θ − cos 2θ 3θ
8
9 −∞ ie. une branche parabolique dans la direction θ = 0. En
2π 2π 2π
3 , avec une rotation de 3 du repère et θ = 3 + u :

2u + o(u2 )
 
2π sin u
y=ρ + u sin u = √ √ = 1
√ √
3 − 1 cos u − 3 sin u + 1 cos 2u − 3 sin 2u −1 + 2 u2 − 3u + 1 − 2u2 − 2 3u + o(u2 )
2 2 2 2
2 + o(u) 2 1 + o(u) 2 1
= √ =− √ · = − √ + u + o(u)
3
−3 3 − 2 u + o(u) 3 3 1+ √1 3 3 9
u + o(u)
2 3

Donc dans le nouveau repère, y = − 3√2 3 asymptote et la courbe est en dessous de l’asymptote en 0− avec x tendant
−−→
vers +∞ et au-dessus en 0+ avec x tendant vers −∞. Comme OM ′ = ρ ′ → −
u + ρ→ −
v , la tangente est verticale en
0 0
π. Point double : ρ étant 2π-périodique, un point double dans la direction θ vérifie ρ(θ ) = −ρ(θ + π), ie.
π
cos θ − cos 2θ − cos θ − cos 2θ = −2 cos 2θ = 0, soit sur De un unique point double dans la direction θ = avec
√ 4
donc ρ = 2 soit le point de coordonnées cartésiennes (1, 1).

A. Popier 242
Khôlles MPSI

2. ρ n’est pas défini pour θ = 3π 3π 3π


4 + k 2 , k ∈ Z. Comme tan est π-périodique, on a ρ 2 -périodique et ρ(−θ ) = −ρ(θ )
d’où symétrie par rapport à x = 0 : on réduit l’étude à De = [0, 3π/4[ puis symétrie par rapport à x = 0 et enfin trois
′ 2 1
rotations consécutives de 3π
2 . ρ est dérivable sur De et ρ = 3 · 2 > 0, d’où les variations :
1 + 2θ3

C
3π Passage à l’origine pour θ = 0 avec tangente horizontale
θ 0 4
ρ′ + donc. Pour la branche infinie dans la direction θ = 3π 4 ,

+∞ ie. y = −x on a avec θ = 3π
4 + u au voisinnage de
 u = 0 :
ρ y + x = tan 2u
3 + π
2 sin 4 + u + cos 3π
4 + u soit

 √
2 sin u √ u − 16 u3 + o(u4 )

−1 1 1 1 1
y+x = √ cos u − √ sin u − √ cos u − √ sin u = = 22
2u 2u 8 3 4
tan 2 2 2 2 tan 3 u + 81 u + o(u )
√3 √ 3
3 2 1 2 4 3 2 4 1
1 − u + o(u3 ) 1 − u2 + o(u3 ) = 1 − u2 − u2 + o(u3 )
  
=
√2 6√ 27 2 27 6
3 2 17 2 2
= − u + o(u3 )
2 36

d’où l’asymptote y = −x + 3 2 2 en 0+ et 0− . La courbe est toujours sous l’asymptote. Au vu des symétries, les points
doubles sont pour θ = kπ
4 , k ∈ Z et l’origine est point quadruple.

A. Popier 243
Khôlles MPSI

3.4.2 Enoncé
sin θ
Tracer la courbe Γ d’équation polaire ρ = . Montrer que les pieds des normales à Γ issues de O sont situés sur un
θ
même cercle.

Solution

D = R∗ et ρ(−θ ) = ρ(θ ) d’où une symétrie par rapport à y = 0. lim ρ = 1 on prolonge donc par continuité avec
θ →0
ρ(0) = 1 et on étudie sur [0, +∞[ où on constate que la courbe est localisée dans le demi-plan y ⩾ 0. Par quotient, ρ est
θ cos θ − sin θ
dérivable sur D et ρ ′ = −−−→ = +∞ soit une tanente verticale pour θ = 0. Les passages à l’origine se font
θ2 θ →0+
tous les kπ, k ∈ N avec donc une tangente horizontale.

Quand la normale passe par l’origine, le vecteur tangent lui


étant orthogonal, on a alors ρ ′ = 0. Or sur tout intervalle
de type [kπ, (k + 1)π[ , k ∈ N∗ , ρ ′ s’annule une et une seule
fois en changeant de signe : quand θ = tan θ . On a alors
ρ = cos θ qui est l’équation polaire du cercle de centre
(0, 1/2) et de rayon 1/2.

A. Popier 244
Khôlles MPSI

3.4.3 Enoncé
Soient a ∈ R∗+ , D la droite d’équation x = a, Γ le cercle de centre A(a, 0) et de rayon a. Une droite variable ∆ passant par
−−→ −−−−→
O coupe D en MD et Γ en MΓ ; on définit un point M par OM = MΓ MD , et on note C le lieu de M.

1. Former l’équation polaire de C.


2. Former l’équation cartésienne de C.
3. Paramétrer rationnellement C et le tracer.

Solution

 
1. MD a pour coordonnées cartésiennes (a, a tan α) où α ∈ − π2 , π2 est l’angle polaire de D. La forme polaire de C
est ρ = 2a cos θ d’où les coordonnées cartésiennes MΓ 2a cos2 α, a sin 2α puis M(−a cos 2α, −a cos 2α tan α). Par


cos 2θ
construction, M est dans la direction α d’où l’équation polaire ρ = −a car pour |θ | < π4 on a ρ < 0.
cos θ

cos 2θ
⇔ x = −a(1 − 2 sin2 θ ) ⇔ x(x2 + y2 ) = −a(x2 + y2 − 2y2 ) d’où
  
2. Pour θ ∈ − π2 , π2 \ − π4 , π4 , on a ρ = −a
cos θ
x(x2 + y2 ) = a(y2 − x2 ) .

1 − t2


x = −a cos 2θ = −a cos 2θ ′  x = −a

θ′ 1 + t2 , t ∈ R
3. On a donc ′ θ ′ . En posant t = tan 2 on obtient 2
y = −a cos 2θ tan θ = −a cos θ tan 2  y = −at 1 − t

1 + t2
soit une strophoïde droite.

A. Popier 245
Khôlles MPSI

3.5 Coniques
3.5.1 Enoncé
2 2
On munit R2 d’un repère orthonormé. Soient (a, b) ∈ (R∗+ )2 , E l’ellipse d’équation ax2 + by2 = 1, M ∈ E, M ′ le symétrique
de M par rapport à l’axe des abscisses, P le point d’intersection de (OM ′ ) et de la normale en M à E. Déterminer le lieu de
P lorsque M décrit E.

Solution

dM(t)
On a donc M(a cost, b sint), (−a sint, b cost), M ′ (a cost, −b sint) d’où (MP) : a sint(x − a cost) − b cost(y −
dt
b sint) = 0 et (OM ′ ) : b sint x + a cost y = 0 avec t ∈ ] − π, π[\ − π2 , π2 afin que P soit défini et :


 2 2
2 2

(a − b ) cost sint −b cost a sint (a − b ) cost sint

 0 a cost b sint 0   a2 − b2 a2 − b2

P , = a cost, −b sint
 a sint −b cost

a sint −b cost

 a2 + b2 a2 + b2
b sint a cost b sint a cost

a2 − b2
Le lieu recherché est donc l’ellipse image de E par l’homotétie de centre O et de rapport privée de ses sommets.
a2 + b2

3.5.2 Enoncé
On munit R2 d’un repère orthonormé. Soient p ∈ R∗+ , P la parabole d’équation y2 = px, A ∈ P. Une droite variable D
coupe P en deux points M et N tels que (AM) ⊥ (AN).

1. Montrer que D passe par un point fixe Q.


2. Déterminer le lieu de Q lorsque A décrit P.

Solution
 
a2
1. Posons A p ,a , a ∈ R. Ni (AM) ni (AN) ne peut être horizontale (donc ni verticale) car sinon l’un des points M
et N n’est pas défini. Soit q le coefficient directeur de (AM) et donc − q1 celui de (AN) avec ainsi q ∈ R∗ . D’où les
 2
  2

expressions affines (AM) : y = q x − ap + a et (AN) : y = − 1q x − ap + a.
 2 
L’ordonnée de M vérifie donc y − a = qp (y2 − a2 ) d’où y = qp − a = m car y ̸= a. Ainsi, M mp , m et de même,
 2   2
 2 2
N np , n avec n = −pq − a. Une équation cartésienne de D est alors (m − n) x − mp + n −m p (y − m) = 0 soit
px − (m + n)y + mn = 0 car on ne peut avoir m = n.
Pour q = 1, on a m = p − a et n = −p − a. L’équation de D est alors px + 2ay = p2 − a2 . On suppose a ̸= 0. Pour
2
q = ap , on a m = 0 et n = − pa − a. L’équation de D est alors apx + (p2 + a2 )y = 0. L’intersection des deux est :
 2 2

p − a 2a p p2 − a2
p2 + a2 ap
 2
p + a2

 0 0 
 , =
 , −a
 p
2a p
2a  p
ap p2 + a2 ap p2 + a2

Vérifions
 qu’il s’agit bien de Q, ie. que Q ∈ D pour toute valeur de q grâce à l’équation cartésienne : p2 + a2 +
a qp − pq − 2a − p2 − ap 2
q + apq + a = 0. On a donc bien déterminé Q.

A. Popier 246
Khôlles MPSI

 
a2 p

2. On constate que Q = p , −a + (p, 0) : le lieu recherché est la translatée de P dans la translation de vecteur 0.

3.5.3 Enoncé
Déterminer la courbe orthoptique (ie. le lieu des points d’où on peut mener deux tangentes orthogonales) d’une hyperbole.

Solution
2
x2
Il existe un repère orthonormé où l’équation de l’hyperbole a pour équation : a2
− by2 = 1.

3.5.4 Enoncé
Soit H une hyperbole équilatère et M ∈ H ; le cercle tangent en M à H et contenant O recoupe H en deux points P et P′ .
Montrer :

1. (PP′ ) ⊥ (OM).

2. Le symétrique de O par rapport à (PP′ ) est sur H.

Solution

A. Popier 247

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