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CHAPITRE 3 : DYNAMIQUE DU POINT MATERIEL

1. Les forces :
La présence d’une force est le plus souvent reconnue par ses effets : déformations (statique),
changement de vitesse (dynamique). Une fore sera décrite par un vecteur F ⃗ (support), c’est-à-
dire direction ; sens ; module (ou intensité) et le plus souvent point d’application).

⃗ des forces appliquées sur


Addition des forces : somme vectorielle qui conduit à la résultanteR
⃗ = ∑i F
un point M : R ⃗i (Figure 1)

Décomposition des forces : attention à la signification physique ou non → Nécessité de réalité


physique pour toutes les directions utilisées !

⃗ = m. a⃗ , d’où
Unité de force : à partir de la deuxième loi de Newton (voir plus loin, RFD)→ F
−2
l’équation aux dimensions.⌊M⌋ [L]. [T] et unité dans le système international : appelée
Newton (N).

Quelques exemples de forces macroscopiques : forces de gravitation, force électriques et


magnétiques, forces de pression, forces de contact, …

En fait, toutes trouvent leur origine dans les quatre forces fondamentales, classées par ordre
de grandeur décroissante :

Interaction forte, entre quarks et gluons, attractive, responsable de la cohésion des noyaux,
intensité ≈ 104 N, courte portée(10−14 ) ;

Interaction électromagnétique, entre particules chargées, attractive ou répulsive, intervient aussi


bien dans les liaisons atomiques que dans les forces de contact ou de frottement, intensité, ≈
102 N,portée infinie (varie en r −2 ) ;

Interaction faible, introduit pour expliquer la radioactivité β, intensité≈ 10−2 N, très courte
portée (10−17 m) ;

Interaction gravitation, entre toutes les particules chargées, toujours attractive, intervient pour
la cohésion de l’univers, intensité≈ 10−34 N, portée infinie(varie en r −2 ).

Remarque : c’est l’interaction gravitationnelle qui est à l’origine de la notion de poids : poids
d’un objet sur la terre égal à la force gravitationnelle entre la masse de la terre et la masse de
l’objet (différent, par exemple, du poids sur la lune). Le poids est une force, qui change avec le
lieu (environnement), et qui devient nulle très loin de tous corps dans l’espace.
Ne pas confondre poids et masse ! La masse, qui s’exprime en kg, est une propriété intrinsèque
du corps considéré, indépendamment de son environnement, et associée à la quantité de matière.

Remarque : identité (pas évidence !) de la masse gravifique (interaction gravitationnelle) et de


la masse d’inertie (RFD).

En particulier, appliquer ces lois dans un système d’axes liés à la Terre nécessite de pouvoir
négliger les effets du mouvement de notre système par rapport au système fixe, repéré à des
étoiles considérées comme fixes.

1
2. LOIS DE NEWTON
1er loi : Si un corps n’est soumis à aucune force,
- s’il est au repos, il reste au repos,
- s’il est en mouvement, ce mouvement ne peut être que rectiligne et uniforme.
Cette loi constitue la loi (ou principe) d’inertie.

2ème loi : La résultante des forces qui s’exercent sur un corps est égale au produit de sa masse
par son accélération
∑ ⃗F = m a⃗
Cette loi constitue la loi fondamentale de la dynamique.
Nous la désignerons par les initiales PFD (principe fondamental de la dynamique).

3ème loi : Lorsque deux corps interagissent, la force exercée par le premier sur le second est
égale et opposée à la force exercée par le second sur le premier.
Cette loi est connue sous le nom de « loi de l’action et de la réaction ».

- La première loi apparaît comme un cas particulier de la seconde :


v0 = 0
⃗ ⃗
Si ∑ F = 0 alors a⃗ = 0, ⃗ ′
d où v ⃗ =v⃗0 avec { ou
v0 ≠ 0
- Dans un repère non inertiel, l’application du PFD nécessite de passer par la loi de
composition des accélérations, qui sera rappelée au chapitre 4.

3. Statique du point matériel


L’équilibre du point matériel apparaît comme un cas particulier de la dynamique du point
matériel.
D’après l’équation du mouvement : m a⃗ = ∑ ⃗F pour exprimer l’équilibre, il faut écrire que la
résultante des forces appliquées est nulle, soit :∑ ⃗F = ⃗0

Mais cette condition ne suffit pas, car si l’accélération est nulle, la vitesse peut être une
constante non nulle, ce qui correspond à un mouvement rectiligne uniforme.
Il faut donc encore que la vitesse initiale soit nulle, c’est-à-dire que le point matériel soit déjà
au repos.

Dans le cas du point matériel qui, par définition, ne tourne pas, cela suffit pour exprimer
l’équilibre. Mais dans le cas d’un solide, nous rappellerons (chap. 6) que la condition∑ F ⃗ = ⃗0,
annule seulement tout mouvement de translation du centre de masse.
Il faudra une deuxième condition∑ ⃗M⃗⃗ t ⃗F = ⃗0, pour annuler tout mouvement de rotation du solide
autour d’un axe.

4. Théorème de la variation de la quantité de mouvement


⃗ =mv
La quantité de mouvement d’un point matériel est définie par :p ⃗

Autre énoncé du PFD :


dp


=F
dt
ou encore :

2
t
∆p
⃗ =p
⃗ −p
⃗ 0 = ∫ Fdt
t0

Le second membre est appelé impulsion, d’où l’énoncé : la variation de la quantité de


mouvement est égale à l’impulsion de la force appliquée.

Autre énoncé de la première loi :


Si un corps n’est soumis à aucune force, on a :
dp

= ⃗0 ⟹ p⃗ = mv
⃗0
dt

Sa quantité de mouvement se conserve

Autre énoncé de la troisième loi :


Soit deux corps A et B soumis seulement à leur interaction mutuelle et constituant ainsi un
système isolé. On peut écrire successivement :
⃗A
dp
= ⃗FBA (force exercée par B sur A)
dt

⃗B
dp
= ⃗FAB (force exercée par A sur B)
dt
et comme ⃗FBA = −F ⃗ AB
d
(p
⃗ +p⃗ B ) = 0 ⟹ (p
⃗A+p ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗ B ) = cte
dt A
Dans ce cas, la quantité de mouvement du système des deux corps se conserve.

5. Théorème de la variation du moment cinétique


⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Le moment cinétique d’un point matériel M par rapport à un point O est défini par :L OM⋀m ⃗⃗⃗ v

dL ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
dOM ⃗⃗⃗⃗⃗
dP
En dérivant par rapport au temps, on a : = ⋀mv ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⋀
⃗⃗⃗⃗⃗ + OM
dt dt dT

dL
=v ⃗⃗⃗⃗⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗ ⋀mv OM⋀ ∑ ⃗Fet comme le 1er produit vectoriel est nul, dt = ⃗M
⃗⃗ 0t (∑ ⃗F)
La variation du moment cinétique est égale au moment de la résultante des forces, par rapport
au point O.
Il importe que les deux moments soient calculés par rapport au même point O.

Cas particulier d’une force centrale


Force centrale : force qui, au cours du mouvement, passe toujours par un point (O par exemple).
Dans ce cas :

dL
= ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
OM⋀F ⃗ = ⃗0 Puisque le moment de ⃗F par rapport à O est nul.
dt
On a alors :
⃗ =L
L ⃗0
Le moment cinétique de point matériel se conserve.
Ex : Dans le cas de la gravitation universelle, ou de l’interaction électrostatique entre deux
charges, les forces étant centrales, les mouvements des corps sur leurs orbites se font avec
conservation de leurs moments cinétiques.

6. Théorème de l’énergie cinétique


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Energie cinétique d’un point matériel : Ec = 2 mv 2
Pour le travail élémentaire, on peut écrire successivement
3
mdv → ⃗⃗⃗
ds
dW = ⃗F . ⃗⃗⃗⃗
ds = dt . ⃗⃗⃗⃗ mv . ⃗⃗⃗⃗
ds = ⃗⃗⃗⃗⃗ dv (puisque v
⃗ = dt )

̂.
Ce qui donne pour un déplacementAB
1 1
mv . ⃗⃗⃗⃗
W = ∫ ⃗⃗⃗⃗⃗ dv = mvB2 − mvA2
̂
AB 2 2
soit : W = Ec (B) − Ec (A)
Enoncé : Le travail de la force appliquée est égal à la variation d’énergie cinétique du
point matériel.
Ex : Pour un corps tombant en chute libre à (axe des vertical descendant), ce théorème permet
d’écrire.
1 1
mg(zB − zA ) = mvB2 − mvA2
2 2
d’où la relation
vB2 −vA2 = 2g(zB − zA )

7. Energie potentielle
 Intérêt du gradient en mécanique
Si un champ de forces ⃗F(x, y, z) est un gradient d’une fonction scalaire U, le travail élémentaire
de ⃗F dans ce cas s’écrit :
dW = ⃗F . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
dM = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
grad U ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
dM = dU

Conséquences : Pour un déplacement finiAB ̂.


- l’intégration est immédiate
WAB̂ = U B − UA
- le travail ne dépend pas du chemin suivi, mais uniquement des valeurs de U aux points
extrêmes Aet B.
- le travail effectué le long d’un trajet fermé est nul :
WAÂ = UA − UA = 0

On définit alors une grandeur scalaire ayant les dimensions d’une énergie appelée énergie
appelée énergie potentielle, telle que :
Ep = −U
Ce qui permet d’écrire :
WAB
̂ = −(EpB − EpA )

WAB
̂ = −∆EP

Enoncé : Si une force dérive d’une énergie potentielle, son travail sur un trajet est égal et
opposé à la variation d’énergie potentielle pendant ce trajet.

8. Relation entre la force et l’énergie potentielle


Si ⃗Fest un gradient (on dit aussi si⃗⃗F dérive d’une énergie potentielle), on a :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ Ep
⃗ = −grad
F

Cette relation est importante : elle permet


- de déterminer une force à partir de l’énergie potentielle dont elle dérive,

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- inversement, de déterminer l’énergie potentielle à partir d’une force, après s’être assuré
que cette force est bien un gradient.

a) Cas de l’attraction universelle


La force d’attraction entre deux masses m et m’ est donnée par
Gmm′→
⃗ =
F ur
r2
Déterminer l’énergie potentielle d’interaction.
Gmm′
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ Ep entraîne ici :dEp = −F
⃗F = −grad ⃗ . ⃗⃗⃗⃗
dr = r2 dr
On en déduit :
Gmm′
Ep = + cte
r
L’origine de étant prise à l’infini, (car lorsque r tend vers l’infini,
il n’y a plus d’interaction), la constante est nulle.
Gmm′
D’où Ep = r

b) Interaction électron-électron ou proton-proton


Dans ce cas, la force d’interaction est donnée par
e2 →
⃗F = K u
r2 r
Où e est la charge d’un proton.
Un calcul analogue au précédent conduit à
Ke2
Ep =
r

c) Cas de la pesanteur
dEp = −F ⃗ . ⃗⃗⃗⃗
dz = mg dz
En prenant l’origine de Ep au niveau du sol (z=0),
on trouve
Ep = mgz

9. Energie mécanique. Principe de conservation


Considérons un point matériel soumis à une seule force⃗⃗F, celle-ci dérivant d’une énergie
⃗ peut être la résultante de plusieurs forces appliquées).
potentielle (F
Pour un déplacement AB ̂ du point matériel, on peut écrire à la fois :
WAB̂ = Ep − EpB ̂
et
WAB
̂ = EcB̂ − EcÂ
On en déduit :(Ec + Ep ) = (Ec + Ep ) = cte
B A
On définit l’énergie mécanique ou énergie totale du point matériel comme étant :
Em = Ec + Ep
Enoncé : Si un point matériel n’est soumis qu’à une force dérivant d’une énergie potentielle,
son énergie mécanique se conserve.

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Si une particule est soumise à la fois à une force dérivant d’un potentiel et à une force qui ne
dérive pas d’un potentiel, son énergie mécanique ne se conserve pas.

Particule tombant dans un fluide et soumise à la force de pesanteur qui dérive d’un potentiel et
à une force de frottement qui n’en dérive pas.
Soit W’ le travail de la force de frottement (toujours négatif car cette force s’oppose au
mouvement).
On aura bien conservation de l’énergie pour l’ensemble du système particule + fluide.
(Ec + Ep ) = (Ec + Ep ) = W ′ (W ′ < 0)
B A
mais l’énergie totale de la particule décroit.
La notion d’énergie mécanique sera revue dans le cas d’un système de points matériels (chap.6)
où il faudra distinguer les forces extérieures et les forces intérieurs au système.

10. Exemples d’application


a) Chute d’un corps
1 1
Ec = mv 2 Ep = mgz ⟹ Em = mv 2 + mgz = cte.
2 2
b) Oscillateur harmonique (ou ressort)
1 1 1 1
Ec = mv 2 Ep = kx 2 ⟹ Em = mv 2 + kx 2 = cte.
2 2 2 2

c) Energie d’un électron en orbite autour du noyau dans l’atome d’hydrogène :


Ke2
Ep = (voir paragraphe 4) (orbite circulaire)
r
1
Ec = mv 2
2
mv2 Ke2
Equation du mouvement = −
r r2
−1 Ke2 1 Ke2
⟹ Ec = ⟹ Em =
2 r 2 r
L’énergie d’ionisation de cet électron est l’énergie qu’il faut fournir pour l’extraire de l’orbite
et l’envoyer à l’infini où avec une vitesse au moins nulleEC = 0 ⟹ Em (∞) = 0 .
1 e2
⟹ Energie d’ionisation :Ed = 2 K ⋍ 13,5 eV.
r

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