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Les aimants sont des corps capables d’attirer les fers. Il existe des aimants naturels tels la
magnétite (ou oxydes de fer, Fe3O4) et des aimants artificiels (exemple, la boussole).
La boussole est une fine aiguille aimantée suspendue par un fil ou un support fin, loin de tout
aimant qui prend toujours une direction fixe, Sud-Nord des pôles géographiques. Les deux
extrémités de l’aiguille ne jouent pas le même rôle à cause du fait que la même pointe se
dirige toujours soit vers le pôle Nord ou soit vers le pôle Sud. D’où l’existence de deux pôles
pour un aimant. L’extrémité de l’aimant qui se dirige vers le nord géographique est appelé
pôle Nord (N) de l’aimant et celle qui se dirige vers le sud géographique est appelé le pôle
Sud (S) de l’aimant.
Notons que la terre agissant sur l’aiguille d’une boussole se comporte comme un aimant
également. Ce fait montre l’existence d’un champ magnétique terrestre.
2- Courant électrique
Au cours d’une expérience sur le courant électrique, le physicien Oersted (1819) constate par
hasard la déviation d’une aiguille placée d’un fil parcouru par un courant électrique. Il s’agit
de l’existence d’un champ magnétique créé par un conducteur électrique parcouru par un
courant. Cette découverte importante sera l’origine de nombreux travaux sur le magnétisme.
Les lignes de champ magnétique créé par une bobine parcouru par un courant I sont
semblables à celles qui apparaissent autour d’un aimant en forme de barreau. Les faces d’une
bobine se comportent aussi comme les pôles d’un aimant.
(a) (b)
Figure.4 : les lignes de champ magnétique créé par la bobine parcourue par un courant I (a),
sont à celles qui apparaissent autour d’un aimant en forme de barreau (b)
La mesure d’un champ passe par la mesure des effets que produit ce champ. On peut citer par
exemple :
- le champ électrique se définit à partir des forces électrostatiques exercées par le champ sur
une charge électrique q :
- le champ de pesanteur se définit à partir de la force gravitationnelle exercée par la terre sur
une masse m : .
Les études effectuées à la suite de l’expérience d’Oersted ont permis de définir à la fois les
forces magnétiques et le champ magnétique.
1- Force de Laplace
La force de Laplace est la force exercée par un champ magnétique sur un conducteur parcouru
par un courant.
La force de Laplace élémentaire qui agit sur une portion élémentaire d’un fil conducteur
orienté parcouru par un courant d’intensité algébrique I et placé dans un magnétique
s’écrit :
Figure.5 : Force de Laplace élémentaire exercée par un champ magnétique sur la portion
élémentaire d’un conducteur parcouru par un courant I.
Notons que :
Le fils conducteur étant orienté, l’intensité I est une grandeur algébrique : elle est
positive si le courant circule dans le sens positif choisi pour le conducteur.
La force de Laplace est perpendiculaire à l’élément de courant et au champ
magnétique : cette force est perpendiculaire au plan défini par le conducteur et le
champ magnétique.
L’ensemble forme un trièdre direct comme la base vectorielle
: la règle des trois doigts de la main droite par exemple, permet de
retrouver le sens et la direction de cette force.
Le changement du sens du courant (c’est-à-dire le signe de l’intensité I) ou le sens du
champ magnétique change le sens de la force.
, ce qui donne
Figure.6 : Force de Laplace résultante sur un fil rectiligne parcouru par un courant I et plongé
dans un champ magnétique uniforme et perpendiculaire au fil.
2- Force de Lorentz
Notons que pour un aimant, les lignes de champ magnétique partent du pôle Nord de
l’aimant pour joindre son pôle Sud.
Figure.8 : les lignes de champ
La mesure de l’intensité d’un champ magnétique peut se faire à partir de la force de Laplace
exercée par ce champ sur une portion de fil conducteur parcourue par un courant d’intensité I.
La balance de Cotton fonctionne sur ce principe.
L’un des bras de la balance qui a la forme d’un fléau, est entouré d’un fil conducteur dans
lequel on fait circuler un courant électrique I. Les portions de conducteur (ab) et (cd) sont des
arcs de cercles centrés sur l’axe O de la balance (voir figure ci-dessous) et la partie (bc) est un
segment de longueur L qui est horizontal quand la balance est équilibrée.
, soit
Pour équilibrer la balance une masse totale m est placée sur le plateau de l’autre bras : le
moment du poids de cette masse s’écrit à l’équilibre :
Ces deux forces sont les seules à avoir un moment non nul et à participer à l’équilibre de la
balance dont la condition s’écrit :
, soit
, d’où,
N.B. Cette méthode de mesure du champ magnétique, pas très pratique et longue à mettre en
place, n’est plus utilisée de nos jours, mais elle est très pédagogique.
b) Effet Hall
Pour la suite, on considère un matériau conducteur dans lequel il n’existe qu’un seul type de
porteurs de charge. La densité volumique de porteurs est n et leur charge est q. Par exemple,
dans le cas d’un conducteur métallique, les charges mobiles sont les électrons de charges
.
Figure.11 : L’effet Hall. (a) Régime transitoire : la force de Lorentz dévie les électrons vers la
face N (b) Régime permanent : la force électrique qui prend naissance dans le matériau
s’oppose à la force de Lorentz ; les électrons ne sont plus déviés.
On considère une petite plaquette métallique ayant la forme d’un parallélépipède rectangle, de
longueur a, de largeur b et l’épaisseur c petite b. Cette plaquette est traversée par un courant
d’intensité I constante dont on supposera le vecteur densité de courant uniforme sur la
section S=a.b de la plaquette et dirigée selon la longueur a.
Cette force a pour effet de faire dévier les électrons la face N qui se charge progressivement
grâce à un excès d’électrons pendant que la face opposée se retrouve avec un déficit en
électrons. Il apparaît donc un champ magnétique à l’intérieur de la plaquette (dirigé dans ce
cas de P vers N) qui exercera une force , de sens opposé à la force de
Lorentz. Au fur et à mesure que les électrons s’accumulent sur la face N, le champ électrique
augmente ainsi que la force électrique. Ce régime transitoire s’estompe la force électrique
compense la force de Lorentz : les électrons retrouvent alors leur trajectoire rectiligne, c’est le
régime permanent. Le champ électrique est appelé champ de Hall, noté .
, soit, , d’où,
Entre les faces P et N il y a une différence de potentiel appelée tension de Hall et qui
s’exprime en fonction du champ par la relation intégrale :
Le champ magnétique est donc relié à la tension de Hall qui apparaît entre les deux faces P et
N et à la vitesse v des charges mobiles. Cette vitesse peut s’exprimer en fonction de l’intensité
I du courant obtenue en s’exprimant le flux du vecteur densité de courant à travers une section
S=b.c du conducteur. Le vecteur densité de courant étant uniforme, on a :
L’unité de champ magnétique est le tesla (symbole 1T). Cette unité peut s’exprimer en
fonctions d’autres unités du système international. Par exemple :
Le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 0,5 10-4 T (au niveau du sol à Paris). Les
aimants classiques créent des champs de l’ordre du mT. Cela peut aller jusqu’à l’ordre du
tesla pour les plus performants. L’utilisation médicale, comme l’IRM (imagerie par résonance
magnétique), nécessite des champs de quelques teslas. Enfin des intensités de l’ordre d’une
centaine de teslas peuvent être obtenues de façon transitoire en laboratoire. Un tesla
correspond donc à une intensité relativement importante et les champs créés par des courants
seront le plus souvent de l’ordre du mT. Il existe d’autres sous-unités du champ magnétique et
notamment le gauss (symbole G, 1G = 10-4 T).