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!!!!!!!!!! LECON N°7 : LOI DE LAPLACE !!!!!!!!!!

Durée : 05 h CLASSE : T°S


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INTRODUCTION
Dans la leçon précédente, nous avons vu qu’un champ magnétique peut exercer une force sur un
porteur de charges en mouvement : c’est la force de LORENTZ. Le courant électrique dans un
conducteur étant un déplacement d’un ensemble d’électrons, un champ magnétique est donc
susceptible d’exercer une force sur un conducteur parcouru par un courant : c’est la force de
LAPLACE.
Dans la suite, nous étudierons d’abord l’action d'un champ magnétique uniforme sur un courant
rectiligne puis l’action mutuelle de deux éléments de courants rectilignes. Nous terminerons par
quelques applications.
Cette leçon comporte trois (03) paragraphes.

1. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE UNIFORME SUR UN COURANT RECTILIGNE


1.1. MISE EN EVIDENCE
EXPERIENCE DES RAILS 1 : déplacement d’un conducteur dans un champ magnétique

Le dispositif est constitué d’une tige métallique MN pouvant glisser sur les rails PQRS reliés à un
circuit électrique. La tige est englobée par un aimant en U faisant régner un champ magnétique
uniforme.

Figure : les rails de Laplace


 En circuit ouvert, la tige demeure immobile sur les rails.
 Dès la fermeture du circuit, on observe un déplacement de la barre sur le plan des ails.
Le sens et l’importance du déplacement sont liés au sens et à l’intensité du courant mais
également au sens et à l’intensité du champ magnétique.

EXPERIENCE 2 : déviation du conducteur dans un champ magnétique


Le dispositif est constitué d’une tige OA mobile autour de son extrémité supérieure O, son
extrémité inférieure effleurant une surface de mercure. Un aimant en U englobe la tige OA.

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Lorsque le courant circule, le conducteur, sous l’effet du champ magnétique créé par l’aimant, est
dévié.
Le sens et l’importance de la déviation est lié au sens et à l’intensité du courant mais également
au sens et à l’intensité du champ magnétique.
Les deux expériences ci-dessus mettent en évidence l’existence d’une force appliquée au
conducteur électrique d’origine électromagnétique : c’est la force de LAPLACE.

1.2. LOI DE LAPLACE

Enoncé de la loi : « Une portion rectiligne de conducteur de longueur L, parcourue par un


courant d’intensité I et placée dans un champ magnétique uniforme , est soumise à une force
électromagnétique appliquée en son milieu et donnée par la relation = I . Le sens de
étant celui du courant.
Cette force présente les caractéristiques suivantes :
Direction : perpendiculaire au plan formé par I et .
Sens : Le sens est donné par les règles classiques du bonhomme d’Ampère, de la main droite ou
des trois doigts de la main droite; il est tel que le trièdre (I , , ) soit direct (voir ci-dessous).

Norme : Si α est l’angle non orienté entre le conducteur et le champ alors F = I L B sinα avec
F(en N) , I(en A), L(en m) et B (en T)

1.3. INTERPRETATION MICROSCOPIQUE DE LA LOI DE LAPLACE

Le conducteur parcouru par un courant correspond à un ensemble d’électrons en mouvement auxquels


s’appliquent individuellement une force de Lorentz = -e . La force de Laplace serait alors =n
où n est le nombre d’électrons.
En effet = -e et = =q = n = or I =
On obtient ainsi =I

2. ACTION MUTUELLE DE DEUX ELEMENTS DE COUTANTS RECTILIGNES


2.1. MISE EN EVIDENCE ET INTERPRETATION

Deux conducteurs linéaires et parallèles, de longueurs L, de sections négligeables, sont


parcourus respectivement par les courants et placés dans le vide à une distance d.
Chaque fil crée un champ au niveau de l’autre avec; ils subissent ainsi les forces de Laplace 1/2
et 2/1 avec 1/2 = - 2/1 et F1/2 = F2/1 (voir figure ci-dessous).

Lorsque les courants circulent dans le même sens, les fils s’attirent et se repoussent si les
courants circulent en sens opposés.

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En effet, B1= alors F1/2 = L = et B2 = alors F2/1 = L =

On obtient, donc : F1/2 = F2/1= F =

Si = = 1A et L = 1m on a F = N

2.2. DEFINITION DE L’AMPERE

La définition de l'ampère comme unité d'intensité d'un courant dans le système d'unités
international (système S.I.) s'énonce ainsi :
« L'ampère est l'intensité d'un courant continu qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles,
rectilignes, infiniment longs, de section circulaire négligeable et placés à un mètre l'un de l'autre
dans le vide, produirait une force de F = N par mètre de longueur ».
La définition de l'ampère a été donnée par le Comité international des poids et mesures en 1948.

3. APPLICATIONS DE LA LOI DE LAPLACE


3.1. BALANCE DE COTTON (Aimé COTTON1869-1951 Physicien français)
3.1.1. DESCRIPTION DU DISPOSITIF

Figure : Balance de Cotton de démonstration

L'un des bras de la balance(le fléau coudé OPMN) est constitué par un circuit électrique
comportant deux conducteurs (en rouge) qui sont des secteurs circulaires centrés sur l'axe O de
la balance et d'un secteur linéaire(OA) de longueur L qui est horizontal lorsque la balance est à
l'équilibre. Ce circuit est alimenté par un générateur en série avec un rhéostat (non dessinés sur
l'applet). Le champ B à mesurer agit dans la région MN de longueur d et les secteurs circulaires.
Cette induction exerce la force de Laplace F = B.I.d sur l'élément de conducteur linéaire MN.
Cette force est normale au conducteur (voir l'expression vectorielle de la force de Laplace).
Le moment des forces agissant sur les secteurs circulaires est nul car ces forces sont dirigées
vers O.

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Pour une orientation convenable du champ et du courant, la force F déséquilibre la balance. On
peut rétablir l'équilibre en ajoutant des masses marquées dans le plateau de la balance qui est
soutenu par l'autre bras.

3.1.2. ETUDE DYNAMIQUE DU SYSTEME

SE : Balance de Cotton
BFext : = force de Laplace sur exercée MN
= poids des masses marquées appliquées en O
= poids de la balance appliqué en O
= réaction de l’axe en O
CE : =0 M/∆ ( )+ M/∆ ( )+ M/∆ ( )+ M/∆ ( ) = 0 or M/∆ ( ) = M/∆ ( )= 0
En choisissant un sens positif de rotation, on a alors la relation : B.I.d.L’ - mgL =0

On en déduit la mesure du champ : B=

La balance de Cotton est un dispositif utilisé dans son temps pour déterminer la mesure absolue
des inductions magnétiques. Nous disposons aujourd’hui d’appareils plus commodes tels que le
teslamètre à effet Hall

3.2. MOTEUR ELECTRIQUE : ROUE DE BARLOW (Peter BARLOW 1776-1862


Physicien britannique)
3.2.1. DESCRIPTION DU DISPOSITIF

La roue de Barlow est un disque denté de cuivre pouvant tourner autour d'un axe horizontal
dont un pivot est relié à un pôle d'un générateur de courant continu. L'extrémité inférieure du
disque plonge légèrement dans une cuve contenant du mercure ou un liquide conducteur
(solution saline) reliée à l'autre pôle du générateur.

Figure : Roue de BARLOW

Le disque est traversé par un courant radial. Le disque est placé dans un champ magnétique
normale au plan du disque. La force électromagnétique de Laplace F qui s'exerce sur la portion
du disque de rayon R traversée par un courant I est contenue dans le plan du disque et exerce
un couple qui le fait tourner. Ce dispositif constitue un moteur électrique.
Il faut noter que ce système est réversible : si on tourne le disque, le circuit est traversé par un
courant.

3.2.2. PUISSANCE DE LA ROUE ( DU MOTEUR)

La puissance de la force de LAPLACE est égale au produit de son moment par rapport à l’axe par
la vitesse angulaire ω.
P( ) = M/∆ ( ).ω = F. .ω = I.R.B. .ω soit P( ) =

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En pratique, la puissance est très faible ; ce qui fait que la roue de BARLOW ne serait pas un bon
moteur
3.3. EFFET HALL

Le dispositif est constitué d’une plaque métallique parallélépipédique parcourue par un courant
et placé dans un champ magnétique .

Hall, effet, phénomène électromagnétique se traduisant par l’apparition d’une charge électrique
sur les surfaces d’un conducteur placé dans un champ magnétique.

Lorsqu’un courant électrique parcourt un conducteur ou un semi-conducteur, et qu’un champ


magnétique est appliqué perpendiculairement au courant électrique, il en résulte une tension
dans le matériau, dans une direction perpendiculaire au courant électrique et au champ
magnétique. Cette tension est connue sous le nom de tension de Hall.

Sous l’action du champ , les électrons seront déviés vers l’une des faces de la cuve qui acquiert
alors des charges négatives pendant que la face opposée acquiert des charges positives. Cette
condensation de charge sur les faces opposées constitue l’ effet Hall. Elle crée une tension
appelée tension Hall.
Il résulte de cet effet Hall un champ électrostatique qui fait apparaitre une force électrostatique
e qui s’oppose à la force magnétique de Lorentz.
A l’équilibre e + m = F e = Fm EH = VB EH = = VB et UH= V. B. d
EH = champ électrostatique Hall et UH = tension Hall
Les sondes à effet Hall sont en général des pinces ampèremétriques qui mesurent directement le
champ magnétique créé par le courant. Elles sont utilisables aussi bien pour mesurer un courant
continu qu'un courant alternatif.

3.4. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN CIRCUIT FERME PARCOURU PAR UN
COURANT : CADRE MOBILE.
3.4.1. REPERAGE DU CADRE

Considérons un cadre MNPQ rectangulaire de longueur MQ=NP=b et de largeur MN=PQ=a


parcouru par un courant I et placé dans un champ magnétique de mesure B. Ce cadre se
comporte comme un aimant et possède deux faces : une face sud et une face nord.
Le cadre est repéré dans l’espace par le vecteur normal dont :

 La direction est perpendiculaire au plan du cadre,


 Le sens orienté de la face sud vers la face nord,
 La norme est unitaire.

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3.4.2. ACTIONS MECANIQUES EXERCEES SUR LE CADRE
Sous l’effet du champ , il s’exerce sur chaque brin du cadre une force de Laplace et tend à
devenir colinéaire à .
et constituent un couple de force qui tend à faire tourner le cadre autour de son axe avant
d’adopter une position d’équilibre(voir figure ci-dessous).
A la position d’équilibre : = 0 or M/∆ ( ) = M/∆ ( ) = 0 car et passent par l’axe.

Figure : cadre rectangulaire parcouru par un courant

= =I = I.b.B

M/∆ ( )+ M/∆ ( )= . + . =2 . = .a

= . a =I.ab.B avec S= ab alors =I.S.B

L’action des forces de Laplace sur le cadre se réduit à un couple dont la somme des moments est :

= I.S.B
Pour un cadre à N spires,
= N.I.S.B

3.5. NOTION DE FLUX MAGNETIQUE A TRAVERS UN CIRCUIT FERME


GEOMETRIQUEMENT
3.5.1. DEFINITION DU VECTEUR SURFACE

Tout circuit fermé géométriquement et parcouru par un courant est caractérisé par un vecteur
surface =S dont :

 La direction est celle ,


 Le sens est celui de ,
 La norme est S = aire du circuit.

3.5.2. FLUX D’UN CHAMP MAGNETIQUE UNIFORME A TRAVERS UN CIRCUIT PLAN

Le flux ϕ d’un champ magnétique uniforme à travers la surface d’aire S d’un circuit plan est
définit par le produit scalaire du vecteur champ par le vecteur surface .

Φ = . = . S =B.S.cosθ
avec θ = , )

Dans le SI Φ s’exprime en Webers(Wb), B (T) et S(m2)

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3.5.3. REGLE DU FLUX MAXIMALE APPLIQUEE AU CADRE

Le cadre est en équilibre donc = N.I.S.B = 0 BS = 0 c'est-à-dire et colinéaires

θ =( , ) =

Le flux atteint ainsi sa valeur maximal Φmax = BS


Tout circuit fermé parcouru par un courant et placé dans un champ magnétique s’oriente
librement de telle sorte que le flux qui le traverse soit maximale.
Dans le cas d’un circuit à N spires Φ = N.B.S.cosθ et Φmax = NBS.

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