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Chapitre 2

Effets Relativistes sur des


atomes à un électron/Effet
Zeeman

1
-L’ hamiltonien H donne la plus grande
part de l’énergie électronique mais
pour un traitement plus précis, il
faut tenir compte des effets
relativistes liés à la vitesse de
l’électron.

- ces effets sont petits mais non


négligeables. Les effets relativistes
sont introduits en tant que
perturbation afin de corriger les
énergies électroniques

2
I) Correction spin-orbite

a-Expression de l’hamiltonien spin-


orbite Hso

Si on se place dans le référentiel de


l’électron, il sera fixe et va voir le
proton de charge +e mobile.

3
Ce proton est à la position ( étant le
vecteur position de l’électron) et crée un
champ magnétique B donné par la loi de
Biot et Savart :

Sachant que I = q/t = e/t pour le proton et


nous avons alors :

4
Nous avons également (:
vecteur vitesse de l’électron) et
que le moment cinétique orbital de
l’électron est donné par la relation :

le champ magnétique associé à


l’électron dans son mouvement de
rotation autour du noyau s’écrit
alors :
5
Ce champ magnétique va interagir
avec le moment magnétique de
spin de l’électron.

L’opérateur énergie associé à cette


interaction s’écrit :

6
Cette nouvelle correction apportée à
H0 s’appelle correction spin-orbite.
Son origine est également
relativiste.

Nous savons qu’une charge (électron)


qui se déplace dans une région de
l’espace où règne un champ
électrique (champ créé par le proton
du noyau) ressent un champ
d’induction magnétique B donné
par :

7
En supposant bien sûr que v << c
Le champ électrostatique dérive du
potentiel

Ce qui donne un opérateur


d’interaction spin orbite :

8
Sachant que et que

on retrouve l’expression précédente de

II/ Somme de deux moments


cinétiques : Modèle vectoriel

La plus importante et prépondérante de


ces corrections, surtout quand on
passe aux atomes à plusieurs
électrons, est la correction spin-orbite.
9
L’hamiltonien total de notre système
est :

H = H0 + Hso (25)

Hso peut être développé de manière


plus commode en fonction d’un
nouvel opérateur appelé moment
cinétique total de l’électron :

10
Dans la nouvelle base appelée
communément base couplée, les seuls
commutateurs avec l’hamiltonien total
sont : (composante selon z
du moment cinétique électronique
total j )

Les actions de ces opérateurs sur l, s, j


et mj sont connues ainsi la base sera
constituée des nombres quantique l, s,
j et mj.
11
Le moment cinétique électronique total j va
prendre les valeurs :

j = l + s, l + s -1, l + s -2, … , (28)

et sa projection mj sur l’axe des z :

- j ≤ mj ≤ + j (29)

L’énergie Eso due à l’action de Hso sur la base


couplée (l s j mj) est une correction au
premier ordre de perturbation qui est
donnée par la valeur moyenne du
perturbateur Hso sur la base non perturbée
(l s j mj).

12
< f(r )> est fonction uniquement de n et l
et sera notée par la suite A(nl). Elle
caractérisera l’espacement
énergétique entre niveaux consécutifs
au sein d’un multiplet.

Dans le cas des atomes à un seul


électron le multiplet sera uniquement
un doublet puisque j peut prendre
uniquement 2 valeurs : l - 1/2 et l + 1/2.
13
Ce qui implique que chaque niveau
d’énergie sera divisé en deux
niveaux suite à l’interaction spin
orbite. Afin de connaître la
séparation énergétique entre ces
deux niveaux il suffit de calculer :

∆E = Eso (j +1) – Eso (j) = (j +1) A(nl)

(31)

14
- Cette règle est connue sous le nom de
règle des intervalles de Landé.

Enoncé de la règle des intervalles de


Landé :

la séparation entre deux niveaux


consécutifs d’un multiplet (j et j +1)
suite à un couplage spin-orbite est
proportionnelle au j supérieur (ici j +1).
La constante de proportionnalité est
appelée constante spin-orbite.
15
Application :
 1/ Donner en notation spectroscopique
nlj les niveaux n = 1 et n = 2 de l’atome
d’hydrogène.

 2/ Déterminer les corrections spin-


orbite sur les niveaux n = 1 et n = 2 de
H.

 3/ Déterminer l’écart énergétique


entre les sous niveaux 2p perturbés, la
règle des intervalles de Landé est elle
vérifiée?
16
Corrigé :
 1/ La notation spectroscopique des
niveaux de l’atome à 1 électron est
nlj.
 Pour n = 1 on a l = 0 et j =s = 1/2 donc
on a un singulet 1s1/2.
 Pour n = 2 on a l = 0 et j =1/2 donc 1
seul niveau 2s1/2 et l = 1 avec j =
1/2,3/2 donc on a dans ce cas un
doublet 2p1/2 et 2p3/2.

2/ Dans la base couplée (n l s j mj) la


correction spin orbite s’écrit :
17
 Nous remarquons que quand l = 0, j
= s ce qui fait que Eso s’annule
physiquement
 le niveau en question ne sera pas
perturbé et il garde la même
énergie de départ (sans
perturbation).
 Donc l’énergie Eso des niveaux
1s1/2 et 2s1/2 est égale à zéro.
18
Eso (2p1/2) = - A (nl)
Eso (2p3/2) = A (nl)/2

On remarque que le niveau 2p1/2 est


rabaissé vers le bas de A (nl) alors
que le niveau 2p3/2 est rehaussé de
la quantité A (nl)/2 comparé à la
valeur de son énergie non perturbée
(en absence de la perturbation spin-
orbite).

19
 3/

∆E = Eso (2p3/2) - Eso (2p1/2) = 3/2 A (nl)

La règle des intervalles de Landé est


bien vérifiée puisque l’écart
énergétique entre les deux niveaux
successifs du doublet (2p3/2, 2p1/2)
est proportionnel au plus grand j
dans ce cas 3/2.

20
Conclusion

Nous avons vu dans ce chapitre


quelques effets de perturbations
internes des atomes purement
relativistes. Ces effets représentent
de petites corrections à l’hamiltonien
principal du système et permettent
d’interpréter quelques résultats
expérimentaux.
21
III) Effets magnétiques : Effet
Zeeman

Introduction

Lorsqu’une source lumineuse est


placée dans un champ magnétique,
nous observons une décomposition
des raies spectrales, c'est-à-dire
une augmentation du nombre de
raies par rapport au cas où le
champ magnétique était nul.
22
Selon l’intensité du champ
magnétique nous observons deux
types d’effets : effet Zeeman ou
effet Paschen Back.

 Si l’intensité du champ magnétique


est faible comparée à la constante
de structure fine A(nl), à ce moment
ce champs va perturber
l’hamiltonien (Ho +Hso) et nous
observons l’effet Zeeman.

23
Dans ce chapitre nous allons traiter
uniquement le cas de l’effet
Zeeman.

1) Rappel des effets magnétiques

a) Moment magnétique :
*moment magnétique orbital
Une spire parcourue par un courant
I, génère un moment magnétique
orbital
24
S étant la surface de la spire, ce
moment magnétique est alors
perpendiculaire à cette surface.

Dans le cas de l’électron, il tourne


sur une orbite circulaire de rayon r
autour du noyau avec une vitesse v
donc le courant de cette spire est:
I = -e /t = -e v/2πr (2)
25
Le moment magnétique généré par
l’électron est alors :

est appelé rapport gyromagnétique et l est


le moment cinétique orbital de l’électron.
La formule (3) montre que le moment
magnétique orbital a la même direction
que le moment cinétique orbital mais de
sens opposé à celui-ci.
26
*moment magnétique de spin
On définit d’une manière analogue le
moment magnétique de spin :

𝒆
𝝁𝑺 = −𝒈 𝑺 (𝟓)
𝟐𝒎𝒆

Avec g est un nombre sans


dimensions, il dépend de la nature
de la particule et pour l’électron il
est égal à 2.
27
b) Energie potentielle magnétique :
Un moment magnétique s’il est
plongé dans un champ magnétique ,
s’oriente suivant la direction du
champ et une énergie potentielle
magnétique est attribuée à cette
interaction :
𝑾 = 𝝁. 𝑩 (𝟔)
L’énergie potentielle magnétique
associée à l’électron lors de sa
rotation autour du noyau et en
présence d’un champ magnétique
est alors :
28
L’énergie potentielle magnétique
associée à l’électron lors de sa
rotation autour de lui-même et en
présence d’un champ magnétique est :

2/ Effet Zeeman
L'effet Zeeman a été observé en 1896,
en plongeant un atome dans un champ
magnétique extérieur faible (devant
A(nl)) on constate l'apparition de
nouvelles raies d'émission spectrale.

29
le champ magnétique permet
d’orienter les moments
magnétiques de l’électron. Pour
l’effet Zeeman, étant en champ
faible,

l’opérateur Zeeman va agir une fois


que le moment cinétique orbital et
de spin sont couplés pour former le
moment cinétique total
électronique .

30
a) Expression du moment magnétique
électronique et facteur de Landé :

En présence du champ magnétique,


le moment cinétique total de
l’électron qui va s’orienter selon
la direction du champ magnétique :

31
Le moment magnétique total
résultant est :

est un nombre sans dimensions


appelé facteur de Landé, il dépend
du type de couplage dans ce cas on
a un couplage spin orbite « ls ».
Nous pouvons utiliser le schéma ci-
dessus (modèle vectoriel) pour
calculer .

32
Il suffit de projeter sur
l’axe portant décrit par le
vecteur unitaire

Sachant que :

33
Or :

Donc :
Ԧ𝒔
𝒍𝟐 + 𝟐𝒔𝟐 + 𝟑𝒍.
𝒍Ԧ + 𝟐𝒔 = Ԧ
𝑱 (𝟏𝟓)
𝒋𝟐

L’équation (10) donne :

Sachant que les actions des moments cinétiques


intervenant dans l’expression de μ sur la base couplée
sont :

34
En utilisant les équations (20), (21) et
(22) nous obtenons l’expression de
et par suite celle du facteur de
Landé en couplage spin orbite ou
également appelé couplage RS
(Russel-Sanders) :
35
b- Expression de l’opérateur Zeeman
Hz et énergie Zeeman :
 Si le champ magnétique est selon
l’axe des z donc l’expression de
l’opérateur énergie potentielle
magnétique associée à cette
interaction est obtenue en en
remplaçant par

36
cet opérateur est noté Hz :

- Hz agit comme une perturbation sur


(H0 + Hso). ce qui permet d’utiliser la
base des états électroniques
couplés commune à tous les
opérateurs intervenant dans
l’hamiltonien total du système :
H = H0 + Hso + Hz (26)
37
- pour déterminer les valeurs propres
communes à (H0+ Hso)).

38
est appelé magnéton de Bohr et
noté , l’expression de l’énergie
Zeeman est alors :

Avec :
-j ≤ mj ≤ j (30)

39
L’énergie totale du système ainsi
perturbé est alors :

c- Conséquences de l’effet Zeeman :

L'énergie supplémentaire Ez est


quantifiée donc un niveau d’énergie nlj
va se scinder (ou se diviser) en mj
sous niveaux Zeeman c'est-à-dire (2j
+1) sous niveaux Zeeman

40
La formule (29) montre que tout est
fixé dans l’expression de Ez

41
- Pour un système à un électron le j
étant demi-entier et donc chaque
niveau nlj va se diviser en un nombre
pair de sous niveaux Zeeman (effet
Zeeman anormal).

- Pour un système à plusieurs


électrons j peut être aussi entier et
chaque niveau va se diviser en un
nombre impair de sous niveaux
Zeeman (effet Zeeman normal).

42
d- Règles de sélection pour l’effet
Zeeman :
Les seules transitions permises
pour l’effet Zeeman sont telles
que :
∆mj = 0, ±1 (32)
L’observation expérimentale de ces
transitions montre que :

43
a-Lorsqu’on observe dans une direction
parallèle au champ magnétique extérieur
appliqué
* une seule transition, alors:
∆mj = 0, la raie qui lui correspond est
appelée π, elle est relative à une
polarisation rectiligne de l’onde
électromagnétique. En effet:

le photon de l’onde ne transporte


aucun moment cinétique.
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b-Lorsqu’on observe dans une
direction perpendiculaire au champ
magnétique extérieur appliqué

- deux transitions apparaissent et


correspondent à ∆mj = ±1. La raie
telle que ∆m j = +1 est appelée σ +
et est relative à une polarisation
circulaire droite de l’onde (moment
cinétique transporté par le photon
est +

45
- La raie ayant ∆m j = - 1 est appelée
σ - et est relative à une polarisation
circulaire gauche de l’onde (moment
cinétique transporté par le photon
est -

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Conclusion
- l’effet Zeeman est une perturbation en
présence d’un champ magnétique
extérieur faible qui se produit après le
couplage spin orbite

-Cette perturbation a permis d’observer un


nombre de raies supérieur à celui observé
en champ magnétique nul.

- L’effet Zeeman et l’interaction spin orbite


ont contribués à l’explication de spectres
expérimentaux observés dans le cas des
atomes à un ou plusieurs électrons.

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