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Université d’Alger Département de SM

Faculté des sciences Année 2020/2021


Module Spectroscopie A&M M1-PHY-APP-SM
Chapitre IV : Effet Zeeman

I.Introduction :

Michael Faraday sentait l'influence des champs magnétiques sur le rayonnement lumineux, mais les faibles
moyens de l'époque l'empêchèrent de le montrer. En 1896, Zeeman découvrit que les raies spectrales d'une
source de lumière soumise à un champ magnétique possèdent plusieurs composantes, chacune d'elles
présentant une certaine polarisation. Ce phénomène, appelé par la suite effet Zeeman, confirma la théorie
électromagnétique de la lumière.

L’effet Zeeman est l’influence d’un champ magnétique extérieur appliqué sur les fréquences des raies
spectrales lorsqu’elles sont émises par une source de lumière placée entre deux pôles d’un électro-aimant.
Ce phénomène a été découvert par Pieter Zeeman (prix Nobel 1902) en 1896 lorsqu’il plaça une source à
vapeur de sodium entre les pôles d’un électro-aimant, puis il observa que certaines raies spectrales se
divisent en plusieurs composantes de différentes fréquences. L’observation de ce phénomène peut être faite
longitudinalement (dans la direction du champ magnétique) ou transversalement (dans une direction
perpendiculaire au champ magnétique) ce qui montre que les composantes se polarisent différemment. Pour
une meilleure compréhension du phénomène, il est nécessaire d’introduire les cinq nombres quantiques n, l,
s, j et mj qui définissant d’une manière complète un état électronique quelconque d’une configuration
électronique donnée. Nous rappelons qu’un état atomique est désigné par le terme spectral 2S+1XJ , où X
représente le nombre quantique orbital L qui peut prendre les valeurs 0, 1, 2, 3,..., désignant les niveaux
électroniques S, P, D, F,... respectivement, (2S +1) la multiplicité de l’état, dont S est le nombre quantique
total du spin des électrons de l’atome, J le nombre quantique du moment cinétique total de l’atome J = L+S
(interaction spin− orbite) et MJ les projections possibles associées au moment cinétique J. tel que :
MJ = −J,−J +1, ...,J −1,J Un atome placé dans un champ magnétique peut être décrit par le hamiltonien
suivant :

(1)
Pour :
(2)
Il vient que :

(3)
H0, He et HSO sont respectivement décrits dans (10), (11) et (2) du chapitre III . Nous soulignons ici que les
interactions hyperfines (interactions avec le noyau) ne sont pas prises en compte dans ce présent cours.

Figure.1 – Atome hydrogénoïde dans un champ magnétique faible. L et S se couplent pour former J. Seulement la
composante de J dans la direction de B contribue à la séparation des niveaux d’énergie.

1
L’effet Zeeman en présence d’un champ magnétique faible est dit anormal. Le hamiltonien H0 +W est peu
perturbé par Hmag. Le couplage entre le moment cinétique orbital total L et le moment cinétique de spin total
S est plus fort que celui de chacun avec le champ magnétique extérieur [Figure.1].

Figure.2 – Un atome dans un champ magnétique fort. L et S sont découplés et se couplent indépendamment
l’un de l’autre avec le champ magnétique.

Le couplage spin-orbite domine, et l’on peut considérer que le moment cinétique total :

S effectue un mouvement de précession autour de la direction définie par le champ magnétique.En présence
d’un champ magnétique intense, les modifications à l’énergie portées par ce champ sont grandes par rapport
à celles de spinorbite (l0effet Paschen−Back), le couplage spin-orbite est pratiquement rompu, c’est-à-dire le
moment angulaire de spin et le moment angulaire orbital se découplent et chacun indépendamment est
soumis à un mouvement de précession autour de la direction du champ magnétique B. Si le terme de
structure fine est complètement négligé, alors dans ce cas on parle de l’effet Zeeman normal [Figure.2].
II.Effet Zeeman normal :
Dans ce phénomène, les raies spectrales se divisent en un nombre impair de composantes, et il n’apparait
généralement que sur les transitions entre états atomiques simples ayant pour spin total S = 0 c’est-à-dire
(2S +1 = 1).Dans ce cas, le moment cinétique total J est purement angulaire orbital J = L, le facteur de
Landé gJ = 1, et le moment magnétique qui lui est associé est :

(4)
Avec µB = ђe/2me est le magnéton de Bohr, ђ constante réduite de Planck, e la charge élémentaire de
l’électron et me sa masse.En présence du champ magnétique extérieur B, l’énergie liée au moment
magnétique E = −µ.B.
Si Jz la composante du moment angulaire dans la même direction que celle du champ magnétique, alors
Jz = MJ . ђ peut prendre les valeurs comprises entre −J et J (MJ = J,J −1, ...−J), c’est la raison pour laquelle le
terme avec le moment J se dissocie en 2J +1 composantes équidistantes de Zeeman. L’expression de la
différence d’énergie entre deux composantes voisines MJ et MJ+1 donnée par la mécanique quantique est :

(5)
Les composantes Zeeman vérifient les règles suivantes :
(6)

2
n = 5 (5ème couche) [Figure.3]. On remarque que dans la [figure.3],le nombre de transitions
permises obéissant aux règles de sélection :

Figure.3 – Effet Zeeman normal observé sur la raie spectrale rouge de cadmium sans et avec application du
champ magnétique.

(7)
Est de 9 transitions, cependant que celui de longueurs d’onde est seulement 3 longueurs d’onde. Les
transitions de type π se situent dans le même endroit, centrées sur celles de type σ qui sont décalées de :
∆ν = eB /4m = ±1.3995.1010B
e

3
(∆ν en HZ et B en Tesla) par rapport à la fréquence de sortie. Nous rappelons ici que cette interprétation est
faite sans faire intervenir le spin.

III. Effet Zeeman anormal :


En présence du champ magnétique faible, le hamiltonien H0+W est considéré comme non-perturbé par Hmag
qui est dans ce cas traité comme une perturbation dans la base |nLSJMJ >. Le spin total des électrons est un
demi-entier, et les niveaux d’énergie définis par LSJ se décomposent en 2J +1 composantes. Cela engendre
une division non-équidistante en un nombre pair de ces composantes. on écrit :

(8)
avec EnJMJ est l’énergie du niveau sans l’introduction du champ magnétique, (−J <MJ < J) et gLS le facteur de
Landé en couplage LS, tel que :

(9)

Par :

(10)

La [Figure.4] schématise la manière dont les sous-niveaux issus des termes S et P sont éclatés en présence
du champ magnétique faible dans l’effet Zeeman anormal, ainsi que les transitions qui en résultent. On
rappelle que les différences énergétiques entre les sous-niveaux ne sont pas toutefois les mêmes, induites par
les différentes valeurs que prennent les facteurs de Landé gLS. La division à gauche peut se produire même en
l’absence du champ magnétique, car elle est due au couplage spin-orbite. La division supplémentaire de
Zeeman est représentée à droite.

4
Figure.4 – Figure illustrative de l’effet Zeeman anormal (champ magnétique faible) dans les transitions Lyman-alpha
2P →1S.
IV. Profils des raies spectrales :
En physique atomique / moléculaire, lors de l’émission ou l’absorption de la lumière, la transition d’un
niveau i vers un niveau j n’est pas rigoureusement monochromatique. La raie spectrale correspondante
possède une largeur causée par différents phénomènes physiques dont on cite : élargissement naturel,
élargissement Doppler et élargissement par pression que l’on décrira brièvement dans cette partie.

IV.1 Elargissement Doppler, profil gaussien :


Les formes des raies gaussiennes proviennent d’une source où l’élargissement dominant de la raie est dû à
l’agitation thermique des particules du gaz ou du plasma et donc à la vitesse de celles-ci (effet Doppler). La
fréquence d’émission (absorption) est légèrement modifiée. En utilisant la distribution de vitesse Maxwell
dans un gaz, il est possible de dériver le profil Doppler associé à une température donnée. Il s’avère être
gaussien. ∆fD dans le domaine fréquentiel est donné par ;

(11)
Où f0 est la fréquence de résonance, T la température absolue et M la masse molaire (g/mol ou kg/kmol). La
constante est 7.162×10−7 (kg/K/kmol)1/2.
La forme gaussienne est également largement utilisée comme approximation dans les cas où la largeur de la
raie est causée par des effets instrumentaux.
IV.2 Elargissement collisionnel, profil Lorentzien :
Ce phénomène est appelé aussi élargissement par pression. La durée de vie radiative d’un niveau excité peut
diminuer par désexcitation collisionnelle, car les électrons du plasma peuvent entrer en collision avec l’ion
émetteur. Cette collision provoque un élargissement et un déplacement des raies, qui prennent dans ce cas,
une forme Lorentzienne. ∆fL dans le domaine fréquentiel est donné par :

(12)
IV.3 Profil de Voigt :
Dans les descriptions des deux profils ci-dessus, nous avons parlé de l’élargissement Doppler causé par
l’agitation thermique des particules, et l’élargissement par pression causé par les collisions. En effet, à des
pressions importantes, les effets de pression sont donc dominants et le profil lorentzien sera donc plus
approprié. Au contraire, à faible pression, les effets collisionnels seront négligés devant ceux de l’agitation

5
thermique, alors le profil gaussien sera donc le plus approprié. La convolution des élargissements dûs aux
effets de pression donnés par une fonction lorentzienne et de l’élargissement Doppler décrit par une fonction
gaussienne conduit au profil de Voigt [Figure.5].Le profil de Voigt apparait dans des situations
expérimentales où les effets dûs aux collisions et les effets de l’agitation thermique sont présents en même
temps, dont l’intensité du profil est donnée par :

Figure.5 – Superposition des profils de raies : la largeur naturelle est très fine devant les élargissements possibles dûs à la
température (élargissement Doppler) ou aux chocs (élargissements par pression).

(13)
où K(x,y) est la fonction de Voigt :

(14)

(*l’effet de stark voir Ref chap IVB)

Références :
.
Cours de spectroscopie atomique Sofiane Ait ammar -Université Alger 1 B.Benkhedda. Algérie
Quantum Mechanics Concepts and Applications-Second Edition -Nouredine Zettili Jacksonville
State University, Jacksonville,USA.

Good luck*** sleep less & learn more *** The Quantum Physics Team

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