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1ère année 2018-2019

Année Universitaire 2018-2019


Institut Supérieur de Technologie (IST)

Electromagnétostatique

(Licence 1)

Enseignant : Dr Boukaré OUEDRAOGO

Assistant en Physique
Université Norbert ZONGO (Koudougou)

Electromagnétisme, cours de Dr. B. OUEDRAOGO Page 1


1ère année 2018-2019

Chapitre 1 : CHAMP ET INTERACTIONS MAGNETIQUES

Introduction
Le magnétisme est l'un des 4 types d'interactions observées dans la nature. Il est observé dans
certains minerais de fer tels que la magnétite (Fe304) qui a la propriété d'attirer de petits
morceaux de fer à certaines zones appelées pôles. Tout corps magnétique est appelé aimant
(aimant naturel ou aimant artificiel) qui possède 2 pôles (Nord et Sud). Un aimant est à la fois
un détecteur et une source magnétiques.

1. Champ magnétique
Dans toute région où règne un champ magnétique, un détecteur est soumis à l'action des
⃗ a un caractère vectoriel, sa direction et son sens sont
forces. Le champ magnétique noté 𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗ d'une petite aiguille aimantée dans ce sens
donnés par le vecteur 𝑆𝑁
S
L'intensité du champ magnétique d'unité le tesla (T) se mesure à l'aide d'un teslamètre.

1.1. Vecteur champ magnétique uniforme crée à l'intérieur d'un solénoïde

⃗ à l'intérieur d'un solénoïde est uniforme, parallèle à son axe et orienté du pole
Le vecteur 𝐵
Sud vers le pole Nord. Son intensité est à la fois proportionnelle à l'intensité (I) et au nombre
de spires par unité de longueur (n) :
𝑁
B= µ0 . 𝑛. 𝐼 = µ0 . 𝐿 . 𝐼

avec N:nombre de spires, L: longueur du solénoïde et µ0 = 4𝜋. 10−7: perméabilité


magnétique du vide. Lorsque cette bobine est plate et circulaire à spires de même axe, de
rayon R=L et parcourue par un courant I de même sens, on parle alors de bobine de Helmotz.
S
N
S N N S

Aimant droit aimant en U bobine parcourue par du courant


Remarque:
-Dans un milieu autre que le vide : µ = µ0 . µ𝑟 avec µ𝑟 : perméabilité du milieu.
⃗ en chacun de ses points.
-Ligne de champ : ligne tangente au vecteur 𝐵
-Spectre magnétique: ensemble de lignes de champ engendré par une source magnétique

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1.2. Champ magnétique crée par un courant : Expérience d'Oersted.

Cette expérience met en évidence la relation entre les courants et le magnétisme. En l'absence
du courant électrique, l'aiguille aimantée est parallèle au fil (a) mais en faisant passé un
courant, elle dévie jusqu'à être perpendiculaire au fil (b) et dévie dans l'autre sens lorsqu'on
⃗ par le courant en leur voisinage
change le sens du courant (c): il y a eu donc création d'un 𝐵
dont sa direction dépend uniquement du circuit électrique et du lieu.

I=O ⃗
𝐵 (c)

𝐵

𝐵
(a) (b)
⃗⃗⃗⃗ ⃗
𝐵
⃗ du lieu. 𝐵𝑣
NB: L'aiguille aimantée s'orient selon la direction du 𝐵
⃗⃗⃗⃗ℎ
𝐵
Ce champ est la résultante de la superposition du champ magné-
tique vertical crée par le courant ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ℎ :
𝐵𝑣 et de la composante horizontale 𝐵
⃗ =𝐵
𝐵 ⃗⃗⃗⃗ℎ + ⃗⃗⃗⃗
𝐵𝑣 .

2. Les interactions magnétiques


2.1. Interaction aimant-aimant

Deux aimants agissent à distance l'un sur l'autre Suivant une direction s'attirent ou se
repoussent.

S N N S S N S N

Répulsion Attraction

2.2. Interaction courant-aimant

L'action du pôle d'un aimant sur une bobine parcourue par du courant dépend du sens de ce
courant.
S N
N S

Repulsion attraction

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2.3. Interaction courant-courant

Deux fils électriques parcourus par Deux fils électriques parcourus par du
du courant de sens contraire s'attirent. courant de même sens se repoussent

Attraction Répulsion

3. Règles de détermination des faces d'une bobine


3.1. Le petit bonhomme d'Ampère

La face nord d'une bobine ou d'un solénoïde est indiquée par le bras gauche tendu d'un
observateur regardant vers l'axe de l'enroulement et placé sur le fil de telle sorte que le courant
entre par les pieds et sort par la tête.

(N) (S)

3.2. La règle de la main droite

La main droite posée sur la spire du solénoïde de telle sorte que le courant entre par le poignet
et sort par les doigts. Ainsi le pouce indique la face Nord.

3.3. Règle du tire-bouchon de Maxwell

Un tire-bouchon progresse de la face Sud vers la face Nord d'un solénoïde lorsqu'on le tourne
dans le sens du courant.

(S) (N)

3.4. Autres règles

Face Sud Face Nord

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Remarque : Dans l'application de ces règles, seul le sens du courant qui intervient et non le
sens de l'enroulement des spires. Lors des interactions entre les bobines, les faces de même
nature se repoussent et s'attirent dans le cas contraire. Une bobine parcourue par un courant se
comporte comme un aimant.

4. Expressions du champ magnétique


4.1. Champ magnétique créé par une charge en mouvement

Le champ magnétique créé en un point M par une particule de charge q située en un point P et
⃗ dans un référentiel galiléen est :
animée d'une vitesse 𝑉

1
où 𝜇0 = ∈ 2
0𝐶

L'unité du champ magnétique dans le système international est le Tesla (T). Une autre unité
appartenant au système internationale, le Gauss (G), est également très souvent utilisée :

1 Gauss = 10-4 Tesla

Le facteur 𝜇0 est la perméabilité du vide : il décrit la capacité du vide à laisser passer le champ
magnétique. Sa valeur dans le système d'unités international MKSA est :
𝜇0 = 4𝜋10−7 𝐻. 𝑚−1 (𝐻 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦) (1 𝐻𝑒𝑛𝑟𝑦 = 1𝑉. 𝐴−1 𝑆 = 1𝑚2 . 𝑘𝑔. 𝑠 −2 . 𝐴−2

Deux propriétés importantes du champ magnétique :

 De même que pour le champ électrostatique, le principe de superposition s'applique au champ


magnétique. Si on considère deux particules 1 et 2 alors le champ magnétique créé en un point
M quelconque de l'espace sera la somme vectorielle des champs créés par chaque particule.
 Du fait du produit vectoriel, le champ magnétique est ce qu'on appelle un pseudo-vecteur (voir
plus bas).

4.2. Champ magnétique créé par un ensemble de charges en mouvement

⃗ 𝑖 . En vertu du principe de
Considérons N particules de charges qi situés en des points Pi et de vitesse 𝑉
superposition, le champ magnétique créé en un point M est la somme vectorielle des champs créés par
chaque particule et vaut

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L'expression du champ magnétique créé par une distribution volumique de charges quelconque est
donc :

Ce résultat est général et valable quelle que soit la forme du conducteur. On peut l'appliquer, par
exemple, à l'intérieur d'un métal de volume V quelconque.

5. Loi de Biot et Savart


La loi de Biot et Savart donne l'expression du champ magnétique créé, en tout point de
l'espace, par un circuit électrique filiforme ou distribution filiforme parcouru par un courant I,
à savoir.
⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ Λ𝑢
⃗ = 𝜇0 ∮ 𝐼𝑑𝑙2Λ𝑢⃗ (𝑑𝐵
𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝐼𝑑𝑙 ⃗
)
4𝜋𝐶 𝑟 4𝜋 𝑟2

𝑢
⃗ = 𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ et r =
⃗ 𝑃𝑀 est le vecteur unitaire de 𝑃𝑀
PM

Pour une particule de charge q animée d'une


vitesse 𝑣, la loi de Biot et Savart s'écrit .

Le champ magnétique est créé par des charges en mouvement et agit sur des charges en
mouvement.

5.1. Détermination du sens de ⃗𝑩


Le sens de 𝐵⃗ est tel que le trièdre formé par (𝑉


⃗,𝑢 ⃗ ) soit direct, c’est-à-dire dans le même
⃗,𝐵
⃗)
sens que (𝑖, 𝑗, 𝑘

Règle des trois doigts de la main droite

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5.2. Généralisation de la loi de Biot et Savart

5.2.1. Cas d’une distribution volumique

⃗⃗⃗ correspond en fait à un cylindre de section élémentaire dS et de


L'élément de courant 𝐼𝑑𝑙
longueur élémentaire dl (Figure ). Si 𝐽(𝑃) est le vecteur densité de courant on a :

𝐼 = 𝐽(𝑃). ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 = 𝐽(𝑃). 𝑑𝑆

⃗⃗⃗⃗ et 𝑑𝑙
Les vecteurs 𝐽(𝑃), 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗ ont tous la même direction. Si dV est le volume élémentaire
autour du point P et dont le vecteur densité de courant est 𝐽(𝑃) alors

⃗⃗⃗ = 𝐽(𝑃). 𝑑𝑆. 𝑑𝑙


𝐼𝑑𝑙 ⃗⃗⃗ = 𝐽(𝑃)𝑑𝑆𝑑𝑙 = 𝐽(𝑃)𝑑𝑉 car les vecteurs 𝐽 , 𝑑𝑙
⃗⃗⃗ , 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗ ont tous la même
direction. 𝑑𝑉 = 𝑑𝑆𝑑𝑙 représente le volume élémentaire autour du point P et pour lequel le
vecteur densité de courant est 𝐽(𝑃).

La loi de Biot et Savart se généralise donc pour une distribution de courant quelconque
caractérisée par un vecteur densité de courant 𝐽(𝑃) défini dans un volume V :

5.2.2. Cas d’une distribution surfacique

Si les courants sont surfaciques (volume d'épaisseur négligeable) le vecteur densité de courant
est surfacique et on le note 𝐽𝑆 (Figure). L'intensité I s'obtient alors par la relation : 𝐼 =
∫𝑃∈𝐿 𝐽𝑆 𝑑𝐿. Si le vecteur densité de courant est uniforme sur la largeur L alors on a 𝐼 = 𝐽𝑆 . 𝐿

L'expression du champ magnétique pour une distribution de courant surfacique s'obtient en


intégrant sur la surface de la nappe de courant. On peut écrire :

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6. Propriétés de symétrie du champ magnétique


Elles permettent de simplifier considérablement le calcul du champ magnétique. Du fait que
le champ soit un effet créé par un courant, il contient des informations sur les causes qui lui
ont donné origine. Cette trivialité se traduit par la présence de certaines symétries et
invariances si les sources de courant en possèdent également. Ainsi, si l’on connaît les
propriétés de symétrie de la densité de courant, on pourra connaître celles du champ
magnétique.

6.1. Vecteurs et pseudo-vecteurs

Un vecteur polaire, ou vrai vecteur, est un vecteur dont la direction, le module et le sens sont
parfaitement déterminés. Exemples : vitesse d’une particule, champ électrostatique, densité de
courant.
Un vecteur axial, ou pseudo-vecteur, est un vecteur dont le sens est défini à partir d’une
convention d’orientation d’espace et dépend donc de cette convention. Exemples : le vecteur
rotation instantanée, le champ magnétique, la normale à une surface.

6.2. Transformations géométriques d’un vecteur ou d’un pseudo-vecteur


Vecteurs et pseudo-vecteurs se transforment de la même manière dans une rotation ou une
translation. Il n’en est pas de même dans la symétrie par rapport à un plan ou à un point. Dans
ces transformations un vecteur est transformé en son symétrique, un pseudo-vecteur est
transformé en l’opposé du symétrique.

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Soit ⃗⃗⃗
𝐴′ (𝑀′ ) le vecteur obtenu par symétrie par rapport à un plan S à partir de 𝐴(𝑀). D’après
la figure ci-dessus, on voit que
1) si 𝐴(𝑀) est un vrai vecteur
⃗⃗⃗
𝐴′ (𝑀′ )=𝐴(𝑀) si 𝐴(𝑀) est engendré par les mêmes vecteurs de base que S ;
⃗⃗⃗
𝐴′ (𝑀′ ) = −𝐴(𝑀) si 𝐴(𝑀) est perpendiculaire à S.
2) au contraire, si 𝐴(𝑀) est un pseudo-vecteur
⃗⃗⃗
𝐴′ (𝑀′ )=𝐴(𝑀) si 𝐴(𝑀) est perpendiculaire à S ;
⃗⃗⃗
𝐴′ (𝑀′ ) = −𝐴(𝑀) si 𝐴(𝑀) est engendré par les mêmes vecteurs de base que S.
Ces deux règles de transformation vont nous permettre de déterminer des règles de symétrie
utiles.

6.3. Symétrie
Toutes les propriétés ou règles de symétrie tirent leur source sur le principe de curie.

6.3.1. Principe de Curie


« Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie des causes
doivent se retrouver dans les effets produits. »

6.3.2. Règles de symétrie

1- Invariance par translation : si S est invariant dans toute translation parallèle à un axe Oz,
les effets ne dépendent pas de z.
2-Symétrie axiale : si S est invariant dans toute rotation θ autour d’un axe Oz, alors ses
effets exprimés en coordonnées cylindriques (ρ, θ, z) ne dépendent pas de θ.
3-Symétrie cylindrique : si S est invariant par translation le long de l’axe Oz et rotation
autour de ce même axe, alors ses effets exprimés en coordonnées cylindriques (ρ, θ, z) ne
dépendent que de la distance à l’axe ρ.
4-Symétrie sphérique : si S est invariant dans toute rotation autour d’un point fixe O, alors
ses effets exprimés en coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) ne dépendent que de la distance au
centre r.
5-Plan de symétrie Π: si S admet un plan de symétrie Π, alors en tout point de ce plan,
• un effet à caractère vectoriel est contenu dans le plan
• un effet à caractère pseudo-vectoriel lui est perpendiculaire.
• Plan d’antisymétrie Π’ : si, par symétrie par rapport à un plan Π’, S est transformé en –S,
alors en tout point de ce plan,

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• un effet à caractère vectoriel est perpendiculaire au plan


• un effet à caractère pseudo-vectoriel est contenu dans ce plan.

Voici quelques règles simples et très utiles, directement issues de la liste ci-dessus :
⃗ l’est aussi.
• Si 𝐽 est invariant par rotation autour d’un axe, 𝐵
• Si 𝐽 est poloidal (porté par 𝑢
⃗ 𝜌 et / ou 𝑢 ⃗ est toroïdal (porté par 𝑢
⃗ 𝑧 ), alors 𝐵 ⃗ 𝜃 ).
⃗ est poloidal.
• Si 𝐽 est toroïdal, alors 𝐵
• Si le système de courants possède un plan de symétrie, alors 𝐽 est contenu dans ce plan et
⃗ lui est perpendiculaire.
donc 𝐵

7. Calcul du champ dans quelques cas simples


7.1. Champ créé par un fil rectiligne de longueur infinie

Le calcul s’effectue en deux étapes. Nous allons d’abord calculer le champ créé par une
portion de fil de longueur dl puis nous intégrerons le long du fil pour obtenir le champ
résultant B.
⃗⃗⃗
Etude d’un élément 𝑑𝑙
On reprend la loi de Biot et Savar :

⃗⃗⃗ ∧ 𝑢
Le calcul du produit vectoriel 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗ et le
⃗ fait apparaitre un angle 𝛼 entre le vecteur 𝑑𝑙
vecteur 𝑢 ⃗⃗⃗ ∧ 𝑢
⃗ . Ainsi ‖𝑑𝑙 ⃗ ‖ = 𝑑𝑙. 1. sin 𝛼.
Si l’on observe le triangle formé par l’élément dl et le point de mesure de dB (Voir figure ci-
dessous), on obtient les relations suivantes :
𝑑𝑙
𝑂𝑂′ = sin 𝛼 (En considérant le triangle rectangle AOO’)
2
𝑑𝜃
𝑂𝑂′ = 𝑟 sin (En tenant compte du fait que dl soit très faible, on peut dire que OM = r)
2
𝑑𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜃
sin ≈ , (car on a : sinx = x, si x tend vers zéro) 𝑂𝑂′ = 𝑟
2 2 2

Soit : 𝑑𝑙sin 𝛼 = 𝑟 𝑑𝜃

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α
dl
A O’

r
O

𝑑𝜃 M
Ainsi, le module du champ d’induction magnétique créé par l’élément dl a pour expression :
𝜇0 𝐼 𝑑𝜃
𝑑𝐵 = 4𝜋 𝑟
Son orientation est donnée par la règle du tire-bouchon, ici rentrant dans la « feuille » (courant
allant du bas vers le haut, champ à calculer à droite)
Etude pour un fil infini
𝜋 𝜋
Dans ce cas, il faut intégrer la valeur du champ dB sur un angle allant de − 2 à + 2 :

où d est la plus petite distance du point de mesure au fil.

La valeur du champ diminue avec la distance. Par symétrie, les lignes de champ forment des
cercles autour du fil.
7.2. Champs magnétique crée par une spire circulaire en un point de son axe

La spire possède un rayon R. Le point de mesure est à une distance r de la spire, la spire est
vue sous un angle 𝛽 par rapport à son axe :

⃗⃗⃗
𝑑𝑙
r
O 𝛽
R M

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⃗ par symétrie, sera


Avant d’effectuer le calcul, il faut remarquer que la résultante du champ 𝐵
parallèle à l’axe de la spire. En effet, deux points de la spire diamétralement opposés ajoutent
leur composante axiale mais compensent leur composante radiale.
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵1
r
R
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵 = ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵1 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵2
𝛽
O

⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐵2

⃗⃗⃗⃗⃗ ‖ sin 𝛽
Seule la composante sur l’axe horizontal est donc à calculer : 𝑑𝐵𝑥 = ‖𝑑𝐵

⃗⃗⃗
𝑑𝑙 ∧ 𝑢
⃗ = 𝑑𝑙 or 𝑑𝑙 = 𝑅𝑑𝜃 (𝑐𝑎𝑟 𝑑𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑎𝑟𝑐) 𝑒𝑡 𝑅 = 𝑟𝑠𝑖𝑛𝛽

Avec 𝜃 angle de parcours de la spire vis à vis du point de calcul de B.

𝜇0 I
Au centre de la spire le champ d’induction B a pour module : 𝐵 =
2𝑅

7.3. Champs magnétique crée par Solénoïde infini sur son axe
(Voir TD)

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Chapitre 2 : propriétés du champ magnétique

1. Circulation du champ autour d’un fil infini

Nous avons vu que le champ B créé par un fil infini en un point M(ρ, θ, z) s’écrit en
coordonnées cylindriques

Considérons maintenant une courbe fermée quelconque C. Un déplacement élémentaire le


⃗⃗⃗ = 𝑑𝜌𝑢
long de cette courbe s’écrit 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗𝜌 + 𝜌𝑑𝜃𝑢
⃗⃗⃗⃗𝜃 + 𝑑𝑧𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑧

La circulation de B sur la courbe fermée C vaut alors

Plusieurs cas de figure peuvent se présenter :


• Si C n’enlace pas le fil, ∮𝐶 𝑑𝜃 = 0
• Si C enlace le fil une fois, ∮𝐶 𝑑𝜃 = 2𝜋
• Si C enlace le fil N fois, ∮𝐶 𝑑𝜃 = 2𝑁𝜋
⃗ sur une courbe fermée est donc directement reliée au courant qui traverse
La circulation de 𝐵
la surface délimitée par cette courbe.

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2. Relation entre le champ et les sources : Théorème d’Ampère

2.1. Enoncé du théorème d’Ampère

Soit (C) un contour fermé orienté et S une surface s’appuyant sur ce contour fermé. Soit 𝐼1 , 𝐼2 ,
𝐼3 ,…., 𝐼𝑛 les courants enlacés par le contour fermé, la circulation du champ magnétique le
long du contour orienté est égale au produit de la perméabilité 𝜇0 du vide par la somme
algébrique des intensités des courants enlacés par le contour.

⃗ . ⃗⃗⃗
𝐶 = ∮𝐵 𝑑𝑙 = 𝜇0 ∑ 𝐼𝑖𝑛𝑡

Avec 𝐼𝑖𝑛𝑡 > 0 s’ils sont de même sens que le vecteur normale à la surface S, sinon les 𝐼𝑖𝑛𝑡 sont
négatifs.

𝐼3
𝑛⃗
𝐼1
(C)
𝐼5

𝐼2
𝐼4

⃗ . ⃗⃗⃗
𝐶 = ∮𝐵 𝑑𝑙 = 𝜇0 (𝐼1 + 𝐼4 − 𝐼3 − 𝐼5 )

Le théorème d’Ampère est un outil efficace pour déterminer rapidement l’expression du


champ magnétique crée par un ou plusieurs courants lorsque certaines conditions de symétrie
sont respectées.

L’application du théorème d’Ampère ne sera simple que s’il y a suffisamment d’éléments de


symétrie et d’invariance pour avoir une idée de l’allure des lignes de champs et donc de
pouvoir choisir le bon contour fermé.

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2.2.Méthode d’application : étude de cas

Considérons un conducteur rectiligne infiniment long. Appliquons la loi de Biot et Savart.

1) La nature de la courbe d’Ampère : un cercle de rayon r centré sur le fil.


2) Choisir un contour fermé passant par ce point, pour lequel la direction du champ est
tangente et le module de B constant.
3) Exprimer la circulation du champ magnétique le long de la courbe d’Ampère :
⃗⃗⃗ = ∮ 𝐵. 𝑑𝑙 = 𝐵 ∮ 𝑑𝑙 = 𝐵2𝜋𝑟
⃗ . 𝑑𝑙
𝐶 = ∮𝐵
4) Déterminer le courant intérieur à la courbe d’Ampère : ∑ 𝐼𝑖𝑛𝑡 = +𝐼
5) Appliquons enfin le théorème d’Ampère : 𝐶 = 𝐵2𝜋𝑟 = 𝜇0 ∑ 𝐼𝑖𝑛𝑡 = +𝜇0 𝐼
𝐼𝜇
𝐵 = 2𝜋𝑟0

2.3.Forme différentielle du théorème d’Ampère

En prenant le courant électrique comme le flux de densité de courant, 𝐼 = ∬ 𝑗. 𝑛⃗𝑑𝑆 on peut


exprimer le théorème d’Ampère sous la forme :

⃗ . ⃗⃗⃗
𝐶 = ∮𝐵 𝑑𝑙 = 𝜇0 𝐼 = 𝜇0 ∬ 𝑗. 𝑛⃗𝑑𝑆. (S ) etant une surface quelconque limitée par le contour
fermé (C).

D’après le théorème de Stock 𝐶 = ∮ 𝐵 ⃗⃗⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡


⃗ . 𝑑𝑙 ⃗ ). 𝑛⃗𝑑𝑆 = 𝜇0 ∬ 𝑗. 𝑛⃗𝑑𝑆, soit
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝐵 ⃗ ) = 𝜇0 𝑗

Les lignes du champ magnétique se referment sur elles-mêmes. Les courants électriques sont
⃗ ) = ⃗0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵
les sources du champ magnétique. En l’absence du courant électrique, 𝑟𝑜𝑡


⃗ = 𝐵
On définit le vecteur excitation magnétique par la relation : 𝐻 𝜇 0

3. La conservation du flux du champ magnétique

Le champ magnétique élémentaire crée par un élément de courant en un point M situé à la


⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙
distance r de l’élément a pour expression : 𝑑𝐵 ⃗⃗⃗ ∧ 𝑟
4𝜋 𝑟2

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𝜇0 𝐼 𝑟
⃗ =
Pour un circuit fermé 𝐵
4𝜋
∮ ⃗⃗⃗
𝑑𝑙 ∧ 2.
𝑟

⃗ ) = 𝜇0 𝐼 ∮ 𝑑𝑖𝑣(𝑑𝑙
On montre que 𝑑𝑖𝑣(𝐵 ⃗⃗⃗ ∧ 𝑟 ) = 0 soit 𝑑𝑖𝑣(𝐵
⃗)=0
4𝜋 𝑟2

 
Le théorème de Green-Ostrogorski permet d’écrire :  div(B)dV   B.ndS    0
V S


   B.ndS  0
S

Le flux du champ à travers une surface fermée quelconque est toujours nul. On dit que le
champ magnétique est à flux conservatif.

4. Potentiel vecteur ⃗𝑨
⃗ . Relation de jauge de Coulomb

⃗ = 0 entraîne l'existence d'un vecteur 𝐴, appelé potentiel vecteur, défini par


La relation 𝑑𝑖𝑣𝐵
⃗ = 𝑟𝑜𝑡
𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 .
On remarquera que le potentiel vecteur n'est pas défini de manière unique. Connaissant un
potentiel vecteur vérifiant la relation de définition, on peut former un autre potentiel
vecteur ⃗⃗⃗
𝐴′ en ajoutant à 𝐴 le gradient d'une fonction scalaire quelconque.
On dit que 𝐴 n'est défini qu'à un gradient additif près.
En reportant le potentiel vecteur dans l'expression locale du théorème d'Ampère, on obtient :

La jauge de Coulomb (qui entre dans le cadre plus générale de la jauge de Lorentz) consiste
à chercher (nous ne donnons pas la démonstration, purement mathématique, sur la validité à
faire cela) une solution 𝐴 avec la condition supplémentaire 𝑑𝑖𝑣𝐴 = 0 .

Ainsi le potentiel vecteur obéit à l'équation aux dérivées partielles qui donne trois

relations scalaires analogues à .


Pour un circuit filiforme parcouru par un courant I, le potentiel vecteur s'écrit
Pour des courants surfaciques ou volumiques, on peut écrire des formules analogues en

introduisant ou.

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4.1.Relation intégrale entre ⃗⃗⃗⃗


𝑩 et ⃗⃗⃗𝑨
⃗ à travers une surface S s’appuyant sur un contour
Exprimons en fonction de 𝐴, le flux de 𝐵
  
fermé C :  B.ndS   rot( A).ndS
S S

   
Le théorème de Stock permet d’écrire : 
S
rot ( A).ndS   Adl .
C


Théorème de Stokes qui s'écrit : La circulation d'un champ vectoriel 𝑨
⃗⃗ à travers toute surface
Le long d'un contour C quelconque est égal au flux du rotationnel de 𝑨
s'appuyant sur C :

  
Donc S
B.n dS   dl : la forme intégrale entre ⃗𝑩⃗ et ⃗𝑨.
A
C

La circulation de ⃗𝑨 le long d’un contour fermé et orienté (C) est égale au flux de ⃗𝑩
⃗ sortant
d’une surface quelconque (S) limité par le contour (C)

Remarque :

Dans la technique de calcul du champ magnétique, il s’avère parfois utile d’introduire un


⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
potentiel scalaire magnétique V* lié au champ magnétique par la relation : 𝐵 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑉 ∗ ).

4.2.Invariance de jauge
⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Le potentiel vecteur n’est pas complètement déterminé par la relation : 𝐵 𝑟𝑜𝑡𝐴. Le
potentiel vecteur est déterminé au gradient d’une fonction scalaire différentiable près. Le
choix de la fonction scalaire est arbitraire.

𝑟𝑜𝑡[𝐴 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑓)] = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐴 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑓)) or ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑓)) = 0
𝑟𝑜𝑡 (𝑔𝑟𝑎𝑑

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ [𝐴 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Donc 𝑟𝑜𝑡 ⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 = 𝐵
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑓)] = 𝑟𝑜𝑡

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Pour lever l’indétermination, on impose au potentiel vecteur une condition supplémentaire


appelée jauge de Coulomb : 𝑑𝑖𝑣(𝐴) = 0

5. Equation de poisson de la magnétostatique

On relie le potentiel vecteur 𝐴 au vecteur densité de courant 𝑗, par l’intermédiaire des


⃗ = 𝑟𝑜𝑡
équation : 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 et 𝑟𝑜𝑡 ⃗ ) = 𝜇0 𝑗 .
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵

⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
On a : 𝐵 𝑟𝑜𝑡𝐴 → ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝐵 ⃗ ) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴) = 𝜇0 𝑗 . On sait que: ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴) =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣𝐴 ) − ∆𝐴 . D’après la condition de jauge 𝑑𝑖𝑣(𝐴) = 0 → ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴) = −∆𝐴

Donc ∆𝐴 = −𝜇0 𝑗 : Equation de poisson de la magnétostatique.

Cette équation montre que les courants sont les sources du potentiel vecteur.

6. Quatre façons de calculer le champ magnétique

En guise de résumé voici des conseils sur les méthodes à employer pour calculer le champ
magnétique.

-La formule de Biot et Savart : elle n'est pratique que lorsqu'on sait calculer l'addition
vectorielle des champs dB créés par tous les éléments du circuit (souvent des circuits
filiformes).

-Le théorème d'Ampère : il faut être capable de calculer la circulation du champ sur un
contour choisi. Cela nécessite donc une symétrie relativement simple des courants.

- La conservation du flux : à n'utiliser que si l'on connaît déjà son expression dans une autre
région de l'espace.

-Le potentiel vecteur : On calcule le potentiel vecteur 𝐴 par une méthode qui ressemble à celle
du calcul du potentiel scalaire en électrostatique. Néanmoins, il faut calculer ses trois
composantes dans une région donnée et ensuite pouvoir calculer rot𝐴 afin d'obtenir le champ

𝐵

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7. Lignes de champ et tubes de flux

Le concept de lignes de champ (également appelées lignes de force) est très utile pour se faire
une représentation spatiale d’un champ de vecteurs. Ce sont ces lignes de champ qui sont
tracées par la matière sensible au champ magnétique, telle que la limaille de fer au voisinage
d’un aimant.

Définition : Une ligne de champ d’un champ de vecteur quelconque est une courbe C dans
l’espace telle qu’en chacun de ses points le vecteur y soit tangent.

Considérons un déplacement élémentaire dl le long d’une ligne de champ magnétique C. Le


⃗ ∧ ⃗⃗⃗
fait que le champ magnétique B soit en tout point de C parallèle à dl s’écrit : 𝐵 𝑑𝑙 = ⃗0. En

coordonnées cartésiennes et les lignes de champ sont calculées en


résolvant

En coordonnées sphériques

et l’équation des lignes de champ devient

La conservation du flux magnétique implique que les lignes de champ magnétique se


referment sur elles-mêmes.
Un tube de flux est une sorte de « rassemblement » de lignes de champ. Soit une surface S1
s’appuyant sur une courbe fermée C telle que le champ magnétique y soit tangent (c’est à dire
B⊥ dl où dl est un vecteur élémentaire de C). En chaque point de C passe donc une ligne de
champ particulière. En prolongeant ces lignes de champ on construit ainsi un tube de flux.

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Tout au long de ce tube, le flux magnétique est conservé. En effet,


considérons une portion de tube cylindrique entre S1 et S3, ayant un
rétrécissement en une surface S2. La surface
S = S1 + S3 + SL, où SL (S2) est la surface latérale du tube, constitue
une surface fermée. Donc le flux du champ à travers S est nul. Par
ailleurs, le flux à travers la surface latérale est
⃗ ⋅𝑛⃗dS = 0 sur SL).
également nul, par définition des lignes de champ (𝐵
Donc, le flux en S1 est le même qu’en S3. On peut faire le même raisonnement pour S2.
Cependant puisque S1 > S2 pour un flux identique, cela signifie que le champ magnétique est
plus concentré en S2. D’une manière générale, plus les lignes de champ sont rapprochées et
plus le champ magnétique est localement élevé.
Les exemples les plus célèbres de tubes de flux rencontrés dans la nature sont les taches
solaires.

Exemples de calcul du champ magnétique

En magnétostatique, il existe un certain nombre d'exercices incontournables pour une bonne


compréhension des idées. Sans être exhaustif, nous citerons :
-le champ magnétique créé par un fil rectiligne de longueur infinie et son flux à travers une
spire rectangulaire,
- le champ magnétique sur l'axe d'une spire et sa circulation suivant un contour fermé
comprenant l'axe de la spire,
- le champ magnétique créé par un solénoïde à spires jointives de longueur finie ou infinie,
- le potentiel vecteur d'un champ magnétique uniforme,
- le champ magnétique et le potentiel vecteur d'une nappe volumique de courant, d'une nappe
surfacique,
- le dipôle magnétique

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Chapitre 3 : Actions des forces électromagnétiques

1. Force magnétique sur une particule chargée


1.1. Force de Lorentz
La force totale, électrique et magnétique (on dit électromagnétique) subie par une particule de
charge q et de vitesse v mesurée dans un référentiel galiléen est

On appelle cette force la force de Lorentz. On peut la mettre sous la forme

𝐸⃗ est le champ électrique et 𝐵


⃗ le champ magnétique.
où Fe est la composante électrique et Fm la composante magnétique.
La composante magnétique de la force de Lorentz (appelée force magnétique) possède un
ensemble de propriétés remarquables.

1.2. Propriétés de la force magnétique


1.2.1. Caractéristiques

⃗ et placée dans un champ 𝐵


Une particule de charge q animée d'une vitesse 𝑉 ⃗ est soumise à

une force dite force de Lorentz notée ⃗⃗⃗⃗


𝐹𝑚 telle que ⃗⃗⃗⃗ ⃗ ˄𝐵
𝐹𝑚 =q𝑉 ⃗ de caractéristiques:
⃗,𝐵
-Direction :⟘ au plan (q𝑉 ⃗)
⃗,𝐵
-Sens : il est tel que le trièdre (q𝑉 ⃗,𝐹
⃗⃗⃗⃗𝑚 ) soit direct. Le sens peut être déterminé par l’une des
règles vu au chapitre 1. Par exemple la règle des trois doigts de la main droite.

Règle des trois doigts de la main droite.

⃗ (sens des électrons), index ⇒ 𝐵


Pouce ⇒ 𝑉 ⃗ et majeur ⇒ ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 .
Par convention : ⇒sortant et ⇒ entrant

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⃗⃗⃗⃗𝑚 est de sens contraire au produit vectoriel.


Si q < 0, alors 𝐹
Si q > 0, alors ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 est de même sens que le produit vectoriel
⃗ ;𝐵
-Module : 𝐹𝑚 =|𝑞|. 𝑉.B.|sin(q𝑉 ⃗ )| exprimé en N.

⃗,𝐵
Remarque : -le trièdre (q𝑉 ⃗,𝐹
⃗⃗⃗⃗𝑚 ) est direct ⇒ ⃗⃗⃗⃗ ⃗ ˄𝐵
𝐹𝑚 =q𝑉 ⃗ , q𝑉
⃗ =𝐵
⃗ ˄𝐹
⃗⃗⃗⃗𝑚 , 𝐵
⃗ =𝐹
⃗⃗⃗⃗𝑚 ˄𝑞𝑉
⃗.
⃗ ˄𝐹
- On a : 𝐵 ⃗⃗⃗⃗𝑚 =−𝐹
⃗⃗⃗⃗𝑚 ˄ 𝐵

1.1.2. Travail de la force magnétique

Si on applique la relation fondamentale de la dynamique pour une particule de masse m et charge q, on


obtient

L’énergie cinétique de la particule est donc bien conservée.


Deuxième méthode
Considérons tout d’abord le travail de la force de Lorentz agissant sur une particule chargée.
⃗ 𝑑𝑡. Le travail
Pendant un intervalle de temps élémentaire dt la particule parcourt 𝑑𝑙 = 𝑉
⃗⃗⃗⃗𝑚 ) = ⃗⃗⃗⃗
de Lorentz pendant cet intervalle est donc : 𝑑𝑊(𝐹 ⃗ Λ𝐵
𝐹𝑚 . 𝑑𝑙 = 𝑞(𝑉 ⃗ )𝑉
⃗ 𝑑𝑡 = 0

La force magnétique ne travaille pas.

1.1.3. Violation du principe d’action et de réaction

On peut aisément vérifier sur un cas particulier simple que la force magnétique ne satisfait pas
au 3ème principe de Newton.
Pour cela, il suffit de prendre une particule 1 se dirigeant vers une particule 2. Le champ
magnétique créé par 1 sera alors nul à l’emplacement de la particule 2,

et donc la force 𝐹1/2 sera nulle. Mais si la deuxième particule ne se dirige pas vers la

première, son champ magnétique sera non nul en 1 et il y aura une force 𝐹2/1 non nulle…

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2. Actions magnétiques sur un circuit fermé

2.1. Loi de Laplace

Soit un circuit filiforme (C) plongé dans un champ magnétique et parcouru par un courant
d’intensité I :

Une portion de circuit de longueur dl est soumise à une force magnétique (ou force de
Laplace).

La force de Laplace est la résultante des forces magnétiques de Lorentz qui s’appliquent aux
électrons de conduction qui forment le courant électrique d’intensité I.
Soit un circuit rectiligne de longueur l soumis à un champ magnétique uniforme.
La force globale qui s’applique sur le conducteur est égale à la somme des forces élémentaires
⃗ est perpendiculaire au plan
qui s’appliquent sur chaque portion du circuit : 𝐹 = ∫ 𝐼. 𝑑𝑙 Λ𝐵
⃗ . Le sens de la force peut être déterminé par la règle des trois doigts de la
défini par 𝑙 et 𝐵
main droite.

1.2. Définition légale de l’Ampère

Considérons le cas de deux fils infinis parcourus par un courant I1 et I2, situés à une distance d
l’un de l’autre.

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Grâce au théorème d’Ampère, il est alors facile de calculer le champ magnétique créé par
chaque fil. La force par unité de longueur subie par le fil 2 à cause du champ B1 vaut

Cette force est attractive si les deux courants sont dans le même sens, répulsive sinon.
Puisqu’il y a une force magnétique agissant sur des circuits parcourus par un courant, on peut
mesurer l’intensité de celui-ci. C’est par la mesure de cette force qu’a été établie la définition
légale de l’Ampère (A) :
L’Ampère est l’intensité de courant passant dans deux fils parallèles, situés à 1 mètre l’un
de l’autre, et produisant une attraction réciproque de 2.10-7 Newtons par unité de longueur
de fil.

Exercice
Déterminer le champ magnétique créée par un fil de longueur infini en un point M. (vous
utiliserez autre approche que celle utilisée en cours)

fil
M

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Chapitre 4 : induction magnétique

1 Mise en évidence expérimentale de l’induction

⃗ uniforme, de direction perpendiculaire au plan


s laquelle existe un champ magnétique 𝐵
contenant le Considérons le circuit électrique plan constitué de deux rails conducteurs et d’un
barreau métallique pouvant glisser sur ces rails, le contact électrique étant maintenu entre le
barreau et les rails. Un ampèremètre permet de mesurer à chaque instant le courant dans ce
circuit. Plaçons ce dispositif dans une région dans circuit

Circuit déformable dans un champ magnétique uniforme constant

Lorsque le barreau est fixe, l’ampèremètre n’indique aucun courant dans le circuit. En
revanche, si le barreau est mis en mouvement, il apparaît instantanément un courant et ce tant
que le barreau se déplace. De plus, si le sens de déplacement du barreau change, le sens du
courant électrique observé change également.

Expérience 2 - circuit indéformable fixe, source de champ magnétique appliqué fixe mais
champ magnétique variable

Considérons maintenant un circuit électrique indéformable placé au voisinage d’une bobine


fixe dans laquelle on peut faire varier l’intensité du courant (fig. 11.2). Si le courant dans la
bobine est maintenu constant, ce qui correspond à un champ magnétique constant, aucun
courant ne parcourt le circuit. En revanche, un courant apparaît dans le circuit dès que l’on
fait varier le courant dans la bobine. Son sens change suivant qu’on augmente ou diminue le
courant dans la bobine. Il s’agit là d’une des toutes premières expériences couronnées de
succès entreprises par Faraday. Dans ce type d’expérience, il observait des courants induits
dans un circuit lorsqu’il ouvrait ou fermait un circuit voisin.

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2 Force électromagnétique induite et courant induit

2. 1. Inductance mutuelle de deux circuits

Considérons deux circuits électriques, C1 et C2, dont les positions sont fixes l’une par rapport
à l’autre (fig. 11.4). Si nous faisons passer un courant variable I dans le circuit C1, ce courant
va créer dans tout l’espace un champ magnétique variable B1. Le flux de ce champ
magnétique à travers toute surface orientée s’appuyant sur le circuit C2 sera également
variable. En vertu de la loi de Faraday, il y aura donc création d’une force électromotrice et
d’un courant induit dans le circuit C2.
Plus quantitativement, nous pouvons exprimer le champ _B1(r 2) créé par le courant
I1 circulant dans la boucle C1 en tout point r 2 de l’espace :

dl1 étant un vecteur infinitésimal de déplacement le long de la boucle C1 centrée en _r 1.


Le flux F2 1 de ce champ magnétique B1 à travers une surface orientée s’appuyant sur le
circuit C2 s’écrit par définition :

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Inductance mutuelle de deux circuits.

En appliquant le théorème de Stockes et en introduisant la relation _B 5 _____∇ ∧ __A,


l’expression du flux F2 1 peut s’écrire :

Par définition, la force électromotrice E2 1 qui apparaît dans le circuit C2 lorsque le courant I
varie est égale à la variation temporelle de ce flux :

Considérons l’opération symétrique : le courant variable I passant maintenant dans le circuit


2. En faisant le même type de raisonnement que celui que nous venons de faire, nous
obtiendrions :

L’intégrale purement géométrique :

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étant symétrique par rapport aux variables des circuits C1 et C2, ces forces électromotrices
E2 1 et E1 2 sont, dans un cas comme dans l’autre, proportionnelles au même facteur
géométrique prenant en compte la forme et la position relative des deux circuits :

Ce coefficient est appelé coefficient d’inductance mutuelle des circuits C1 et C2.


Il peut être positif ou négatif selon les sens retenus pour calculer les circulations. La relation
11.12 porte le nom de formule de Neumann.

2.2. Auto-inductance

Considérons maintenant un seul circuit parcouru par un courant variable I. Ce courant va créer
un champ magnétique dont le flux à travers toute surface orientée s’appuyant sur le circuit
sera également variable. Le circuit est donc traversé par le flux variable d’un champ qu’il a
lui-même créé. La loi de Faraday étant tout à fait générale, cette variation de flux va induire
une force électromotrice d’induction dans le circuit.
La relation de Biot et Savart indique que le champ magnétique en tout point de l’espace est
proportionnel à I, tout comme le flux F de ce champ à travers le circuit. Nous pouvons donc
écrire : LI
La force électromotrice induite est donc égale par définition à :

3 Relation entre inductance mutuelle et auto-inductance - Coefficient


de couplage entre des circuits
Nous allons établir pour finir une relation qui décrit l’intensité du couplage entre circuits
parcourus par des courants variables. Reprenons le système constitué par les deux circuits
considérés précédemment et faisons le bilan des différents flux :

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À partir de ces quatre équations, nous obtenons :

En vertu du principe de réciprocité qui veut que M1 2 5 M21, nous obtenons la relation :

Cette relation est générale, le coefficient K, appelé coefficient de couplage, caractérise


l’efficacité du couplage par induction entre les deux circuits. Ce coefficient de couplage varie
de 0 à ±1. Par exemple, nous dirons que le couplage est total lorsque F1 2 5 F1 1 et F2 1 5 F2
2, K est alors égal à 1.

4. Auto-induction. Induction mutuelle

On considère deux circuits notés 1 et 2


parcourus par des courants 𝐼1 et 𝐼2 . On appuie
sur le contour de ces circuits deux surfaces 𝑆1 et
𝑆2 . orientées suivant la règle du tire-bouchon.
Les deux circuits créent en tout point de l'espace
des champs magnétiques notés respectivement
⃗ 1 et 𝐵
𝐵 ⃗ 2 dont les intensités sont proportionnels à
𝐼1 et 𝐼2 .

⃗ 1 à travers 𝑆1 est égal à 𝜑11 = ∬ 𝐵


Le flux de 𝐵 ⃗ 1 𝑑𝑆1 = 𝐿1 𝐼1 .
𝑆1

Par définition, 𝐿1 est le coefficient d'auto-induction (on dit aussi self-induction ou inductance
propre) du circuit 1.
Pareillement, on peut définir le coefficient d'auto-induction du circuit par la relation 𝜑22 =
⃗ 2 𝑑𝑆2 = 𝐿2 𝐼2 .
∬𝑆 𝐵
2

⃗ 1 à travers𝑆2 est égal à 𝜑21 = ∬ 𝐵


Le flux de 𝐵 ⃗ 1 𝑑𝑆2 = 𝑀21 𝐼1 .
𝑆 2

𝑀21 est le coefficient d'induction par influence du circuit 2 du au circuit 1.


Pareillement on peut définir 𝑀12

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Ainsi,

En conséquence, on emploie l'expression coefficient d'influence mutuelle (inductance


mutuelle).
Les formules ci-dessus sont généralisables, sans difficultés particulières, à des courants
surfaciques ou volumiques.
Les signes imposés à l'orientation des surfaces font que les coefficients d'auto-induction sont
positifs, les coefficients d'influence mutuelle sont positifs ou négatifs

Loi de Faraday : la variation temporelle du flux magnétique à travers un circuit fermé


y engendre une fém induite

L’induction électromagnétique est donc un phénomène qui dépend intrinsèquement


du temps et, au sens strict, sort du cadre de la magnétostatique (étude des
phénomènes magnétiques stationnaires).

La loi de Lenz
Enoncé : l’induction produit des effets qui s’opposent aux causes qui lui ont
donné naissance.
Cette loi est, comme la règle du flux maximum, déjà contenue dans les équations et
donc n’apporte rien de plus, hormis une intuition des phénomènes physiques. En
l’occurrence, la
loi de Lenz n’est que l’expression du signe « – » contenu dans la loi de Faraday.
Exemple : si on approche un circuit du pôle nord d’un aimant, le flux augmente et
donc la fém induite est négative. Le courant induit sera alors négatif et produira lui-
même un champ magnétique induit opposé à celui de l’aimant. Deux conséquences :
1. L’augmentation du flux à travers le circuit est amoindrie.
2. Il apparaît une force de Laplace F I grad négative, s’opposant à l’approche de
l’aimant.

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Ce signe « – » dans la loi de Faraday (la loi de Lenz) décrit le fait que dans des
conditions normales, il n’y a pas d’emballement possible (ex, courant ne faisant
qu’augmenter).

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Référence bibliographique
1-Méthodes électromagnétiques, Notes de cours, Michel Chouteau et Bernard Giroux, 2005
2-Michel SAINT-JEAN, Janine BRUNEAUX et Jean MATRICON ; Électrostatique et
magnétostatique
3-Electromagnétisme : Aix-Marseille Université
4-Evgeni Popov. Electrostatique et Magnetostatique : Notes du cours. Licence.
Electromagnétisme II, Marseille, St. Charles, Univ. de Provence, 2001, pp.139. <cel-
00773417v2>

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