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De la Chimie Industrielle From Industrial Chemistry

au Génie des procédés to Process Engineering

Leçon 1 : la méthode pour Lecture 1 : the method for the


concevoir une opération unitaire : design of an unit operation :

Comprendre, bilans, temps Understand, balances,


caractéristiques Relations characteristic times
Conception – Efficacité Relations Design – Efficiency

Cours XCHI 564 EMINES 2023

Alain GAUNAND – Mines ParisTech/DEP/CTP


1
Alain Gaunand
Sommaire

Exemple introductif : traitement biochimique d’eaux


usées
Deux autres exemples : l’échangeur thermique et la
« perte de charge » dans une canalisation

Conception d’opérations de transfert fondée sur des


données cinétiques vs des données d’équilibre : des
approches complémentaires

Que devons-nous retenir ?

Annexes
- 1. Corrélation de perte de charge en régime laminaire
- 2. Un dernier exemple: conception du condenseur sur le circuit
secondaire d’une centrale nucléaire (TD) 2
Alain Gaunand
Leçon 0 - Matière, Energie et GP : ”Que devons-nous retenir ?”

De la Chimie Industrielle du 19ème siècle ont émergé :


- le Génie Chimique à partir de l’exploitation et le raffinage du pétrole entre les 2 guerres
mondiales du 20ème siècle
- le Génie des Procédés … de transformation physique, chimique et biochimique de la matière et
de vecteurs énergétiques dans le dernier quart du 20ème siècle.

Son objectif est la conception et la réalisation d’usines fournissant en quantités industrielles des
produits utiles aux consommateurs.

Ces usines sont des agencements (« diagramme de flux ») d’organes réalisant des « opérations
unitaires » de transformation : réactions, changements de phase, séparations, échanges de chaleur,
transports de matières et opérations mécaniques.

Il s’appuie sur l'ensemble des connaissances scientifiques et technologies élaborées depuis la


préhistoire. Ses sciences de base sont la thermodynamique physique et chimique, la cinétique
physique et chimique, la chimie, la dynamique des systèmes appliquée à la commande-contrôle des
procédés, et le calcul des coûts

Son champ d’application concerne un grand nombre d’activités : industrie minérale, exploitation du
pétrole et du gaz, pétrochimie, agro-alimentaire, eau, pharmacie, métallurgie, industrie nucléaire,
engrais, verre, colorants, papier, ciment, etc…

Ses méthodes sont :


- les bilans de matière, d’énergie, de quantité de mouvement
- l’extrapolation (« scale-up ») fondée sur des corrélations entre nombres adimensionnels
3
- la détermination du diagramme de flux (« flow-sheet ») qui minimise le coût de production
Alain Gaunand
Autrement dit : l’objet du génie des Procédés (GP) :
conception et management de procédés industriels de transformation physique,
chimique et biochimique de la matière et de l’énergie

Concevoir un procédé fournissant un produit avec un tonnage donné (cf analyse


du marché)

1. Déterminer l'enchaînement des opérations "unitaires" nécessaires, y compris


celles de traitement des effluents (Diagramme de flux ou « FLOW-SHEET »)

2. Etablir l’équation de performances* de chacune de ces opérations unitaires


relation de leur EFFICACITE à leurs conditions opératoires, leur structure,
leur géométrie, leur volume

3. En effectuer l’optimisation technico-économique (ou « technico-entropique »)


Minimiser le COUT intégral unitaire (Devise/kg) ou l’entropie générée
(J/(K.kg)) pour la production souhaitée

*Méthodes :
- bilans de matière, d’energie, de quantité de mouvement (conservations) sur des systèmes
ouverts où l'état de la matière est homogène, et utilisation des caractéristiques cinétiques
des transformations/transferts
- Extrapolation (≪ scale-up ≫) fondée sur des corrélations entre nombres adimensionnels
- Logiciels de calcul du diagramme de flux (≪ flow-sheet ≫)
4
Alain Gaunand
M

Exemple introductif : performances d’un bassin


continu d’épuration d’un effluent industriel

(Wikipedia) 5
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Quel est « l’ abattement »
Q1=100 m3/heure ;
réalisé la concentration
Polluant organique A :
résiduelle CAS de A ?
CAE=0.5 g/m3

Volume disponible
V=300 m3

Ici se déroule la
QE=200 m3/heure ; Eau + consommation de A
réactif désinfectant en Injection d’air par le réactif (ou
excès (eau de rivière + en excès (cas : bactéries) A P
bactéries); sans A bactéries)

1. De quelles informations a-t-on besoin pour répondre à cette question ?

6
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle CAS de A ?
Volume disponible
V=300 m3

Ici se déroule la
QE=200 m3/heure ; consommation de A
Eau + réactif Injection d’air par le réactif
(bactéries) en excès ; en excès (cas : (bactéries) A P
sans le polluant A bactéries)

11. L’expression caractérisant la vitesse à


r ( g.m −3 .h −1 ) = kC A ; k = 2h −1
laquelle se fait la destruction du polluant A
12. Que vaut la concentration de A en différents points du bassin ?
Sur quel système raisonner ? Quelles hypothèses possibles sur l’écoulement
7 ?
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ;
Polluant organique A :
CAE=0.5 g/m3

V=300 m3
(Centre d’information sur l’eau)
CAS ?

QE=200 m3/heure ; Ici se déroule la


Eau + réactif consommation de A
Injection d’air par le réactif
(bactéries) en excès
en excès (bactéries) A P
; sans le polluantA

Première technologie possible : le bassin mélangé par agitation mécanique :


la concentration en polluant y est la même partout. Quelle est-elle ?
Celle de sortie du bassin : comme la teneur en pastis de votre gorgée
est identique à celle du pastis que vous avez préparé dans votre verre
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Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?

Volume disponible
V=300 m3

QE=200 m3/heure ; Ici se déroule la


Eau de rivière ; consommation de A
Injection d’air
Bactéries en excès ; par les bactéries
en excès
sans le polluant A A P

Un bilan de matière
2. Quelle relation décrit ce que réalise le bassin ? instantané
Sur quoi, quel 21. Sur l’espèce A ; système = l’ensemble du bassin car
système ? CA, donc la vitesse de réaction est la même partout

22. Que dit-il ? Production de A = sortie de A – entrée de A + accumulation de A.


9
Alain Gaunand Quelle dimension ont ses termes ? g de A /h
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?

CA0
V=300 m3

QE=200 m3/heure ; Ici se déroule la


Eau de rivière ; consommation de A
Injection d’air
Bactéries en excès ; par les bactéries
en excès
sans le polluant A A P

Production de A = sortie de A – entrée de A + accumulation de A.

23. Y a-t-il un terme d’accumulation de A dans le système ?


NON : écoulement permanent
24. Termes de sortie, d’entrée de A ?
QC
C A 0 = 101 AE
(Q1 + QE )C AS (Q1 + QE )C A0 Où : Q1 + Q E
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?

CA0
V=300 m3

QE=200 m3/heure ; Ici se déroule la


Eau de rivière ; consommation de A
Injection d’air
Bactéries en excès ; par les bactéries
en excès
sans le polluant A A P

Production de A = sortie de A – entrée de A + accumulation de A.

25. A est-il « produit » ? A quoi doit-on la différence de son débit entre l’entrée
et la sortie du bassin ? Comment s’exprime le terme de « production » de A ?

NON : il est consommé À la réaction (bio) chimique

λ A kC ASV Avec le coefficient stoechiométrique : λ A 11= − 1


Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?

CA0 Production de A = sortie


V=300 m3
de A – entrée de A +
accumulation de A.

QE=200 m3/heure ; Ici se déroule la


Eau de rivière ; consommation de A
Injection d’air
Bactéries en excès ; par les bactéries
en excès
sans le polluant A A P

3. Performances : résolution du bilan − kC ASV = (Q1 + QE )(C AS − C A0 )


C A0 g Quelle est la dimension de V/(Q1+QE) ?
C AS = = 0.055 3
V m
1+ k C’est un temps : par définition le temps
Q 1 + QE de passage τ (h) dans le bassin, ici τ=1h

12
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
C A0
C AS =
1 + kτ

Quels sont la dimension 1 ? C’est un temps caractéristique de


et le sens de : k réaction chimique tC

CAS décroît avec kτ ; quel est son sens ?

τ Temps.caractéristique.de.l ' appareil


kτ = =
tC Temps.caractéristique.du. processus(réaction)

Cette quantité adimensionnelle est appelée critère de « Damkhöler » noté Da

Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Sous forme adimensionnelle, le bilan est la relation de l’efficacité de
l’opération aux temps caractéristiques de l’appareil et du processus

1. Normation de CA par CA0 : c= CA/CA0 :


rS τ Ici :
− rS V = (Q1 + Q E )(C AS − C A0 ) = 1 − cS
C A0 rS = kC AS

Efficacité η du bassin d’épuration ou


« rendement opératoire du réacteur » :
Débit .molaire.de. polluant .détruit C − C AS rS τ
η= = A0 = 1 − cS =η
Débit .molaire. max imal .de. polluant .à .détruire. C A0 C A0

2. Normation de la vitesse de réaction r par r0 en condition de référence :


rS r0τ kC AS
Vitesse réduite : ρs = ρs =η Ici : ρ s (η ) = = cs = 1 − η
r0 C A0 kC A0

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Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel

Critère de Damköhler Da comparaison de la dynamique de réaction à


celle de traversée de l’appareil :

rτ Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil.de.transformation Ici :


Da = 0 =
C A0 Temps.caractéristique.de.la.transformation Da = kτ

Bilan relation Efficacité = f(critère adimensionnel Da) η=f(Da)


Ici :
Ici :
ρ s (η ) Da = η ρ S (η ) = 1 − η η = 1−
1
=
Da
1 + Da 1 + Da

Autre conception de l’installation ?


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Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?
CA0 CA1 CA2 CAS
Quel autre
V/3=100 m3 V/3=100 m3 V/3=100 m3
écoulement
possible ?

QE=200 m3/heure ;
Eau de rivière ; Injection d’air en excès
Bactéries en excès ; Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA
sans le polluant A
Une cascade de n bassins mélangés par agitation mécanique, par
exemple chacun de volume V/n : Exemple : n=3. Quel est l’intérêt ?
La concentration en polluant décroît par paliers, seul le dernier mélangeur est à
la concentration de sortie. La vitesse de destruction est plus forte dans les
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premiers mélangeurs. L’abattement réalisé sera plus important.
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?
CA0 CA1 CA2 CAS
V/3=100 m3 V/3=100 m3 V/3=100 m3

QE=200 m3/heure ;
Eau de rivière ; Injection d’air en excès
Bactéries en excès ;
sans le polluant A Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA

2. Un bilan instantané : sur quoi, sur quel système ? Comment s’écrit-il ?


21. Sur l’espèce A, sur le jème mélangeur car sa concentration CAj, donc la
vitesse de réaction est la même dans tout un mélangeur
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Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
réalisé la concentration
Polluant organique A :
résiduelle de A ?
CAE=0.5 g/m3
CA0 CA1 CA2 CAS
V/3=100 m3 V/3=100 m3 V/3=100 m3

QE=200 m3/heure ;
Injection d’air en excès
Eau de rivière ;
Bactéries en excès ;
Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA
sans le polluant A
V
3. Performances : bilans et résolution − kC Aj = (Q1 + QE )(C Aj − C A, j −1 )
n
C A, j −1 C A0 g
C Aj = C AS = = 0.036 Une conception encore
τ  τ
n
m3 plus performante ?
1+ k  1 + k  18
Alain Gaunand
n  n 
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Sous forme adimensionnelle, le bilan est la relation de l’efficacité de
l’opération aux temps caractéristiques de l’appareil et du processus
Normations de CA par CA0 : cj = CAj/CA0 ; de la vitesse r par r0 en
condition de référence
ρ jτ j rj
− r jV j = (Q1 + QE )(C Aj − C Aj −1 ) = c j −1 − c j Ici: ρ j = =cj
C A0 r0

Efficacité ηj après j Débit .molaire.de. polluant .détruit C A0 − C Aj


ηj = = = 1− c j
réacteurs mélangés : Débit .molaire. max imal .de. polluant .à .détruire. C A0

r0τ j Ici :
ρj = η j − η j −1
ρ (η j ) = 1 − η j
C A0

Damköhler Daj r0τ j Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil.de.transformation


Da j = =
du réacteur j C A0 Temps.caractéristique.de.la.transformation
kτ Da 1
ρ(η j )Da j = η j −η j −1 Ici : Da j = kτ j = = ⇒η = 1−
Alain Gaunand
n n (1 + Da / n)n 19
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ;
Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A :
réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3
résiduelle de A ?

QE=200 m3/heure ; V=300 m3


Eau de rivière ;
Bactéries en excès ;
Injection d’air
sans le polluant A en excès
Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA
Troisième technologie possible : un bassin compartimenté par des chicanes :
la concentration de A diminue progressivement de l’entrée à la sortie. Quel
est son interêt ? Comment peut-on rendre compte de cet écoulement ?
- On tire parti de la concentration d’entrée CA0 la plus forte
- Par un modèle de cascade de n mélangeurs, n déterminé par 20
Alain Gaunand des essais avec injection et détection de colorants (cf cours 3A)
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ;
Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A :
réalisé la concentration
CAE=0.5 g/m3
résiduelle de A ?

QE=200 m3/heure ; V=300 m3


Eau de rivière ;
Bactéries en excès ;
Injection d’air
sans le polluant A en excès
Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA
Troisième technologie possible : un bassin compartimenté par des chicanes :
la concentration de A diminue progressivement de l’entrée à la sortie
Quelle est la limite de ce modèle ?

n ∞ : c’est « l’écoulement piston » 21


Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Q1=100 m3/heure ; Quel est « l’ abattement »
Polluant organique A : réalisé la concentration
v v+dv
CAE=0.5 g/m3 résiduelle de A ?

V=300 m3
CA0 CAS

QE=200 m3/heure ; Injection d’air en excès


Eau de rivière ;
Bactéries en excès ; Consommation de A : A P, de vitesse r=kCA
sans le polluant A
2. Un bilan instantané : sur quoi, sur quel système ? Comment s’écrit-il ?
21. Sur l’espèce A, sur un volume élémentaire dv de bassin car sa concentration
CA donc la vitesse de réaction varie continument le long de celui-ci

C AS = C A0 exp(− kτ ) = 0.0225
g
− kC A dv = (Q1 + QE )(C A (v + dv) − C A (v))
m3
22
Conclusion (attendue) sur les performances : Ecoulement piston > cascade > mélangeur unique
Alain Gaunand
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Sous forme adimensionnelle, le bilan est la relation de l’efficacité de
l’opération aux temps caractéristiques de l’appareil et du processus
Normations de CA par CA0 : cj = CAj/CA0, de la vitesse r par r0 en
condition de référence, et de v par V: w=v/V
ρ ( w)τ .dw r(w)
− r (v)dv = (Q1 + Q E )dC A = −dc Ici: ρ(w) = = c(w)
C A0 r0

Efficacité η atteinte η = Débit.molaire.de. polluant.détruit C − C A (w)


= A0 = 1 − c(w)
à la cote w = v/V : Débit
. molaire. maximal .de. polluant
.à.détruire
. C A0

r0τ Ici :
ρdw = dη
C A0 ρ (η ) = c = 1 − η

Critère de rτ Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil.de.transformation


Da = 0 =
Damköhler Da C A0 Temps.caractéristique.de.la.transformation

1 dη Ici : Da = kτ ⇒ η = 1 − exp(−Da)
dw =
Alain Gaunand
Da ρ (η ) 23
Exemple introductif : performances d’un bassin
continu d’épuration d’un effluent industriel
Critère de Damköhler Da comparaison de la dynamique de réaction à
celle de traversée de l’appareil :
Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil.de.transformation
Da =
Temps.caractéristique.de.la.transformation
= kτ Ici : Da = kτ = 2
Efficacité η du bassin d’épuration ou
« rendement opératoire du réacteur » :
Débit.molaire.de. polluant.détruit C − C AS
η= = A0
Débit.molaire. max imal.de. polluant.à.détruire. C A0

Bilan relations Efficacité η=f(Da)


1 Da
Ecoulement = 1 mélangeur parfait : η = 1− = = 0.66
1 + Da 1 + Da
Ecoulement = 3 mélangeurs parfaits 1
η = 1− = 0.784
identiques en série : (1 + Da / n )n
Ecoulement = écoulement piston :
η = 1 − e − Da = 0.865 24
Conclusion
Alain Gaunand (attendue) sur les performances : Ecoulement piston > cascade > mélangeur unique
Deux autres exemples : 1. échangeur thermique

Une technologie venant du XIXème siècle

Schema d’un échangeur de chaleur


tubes-calandre
(Wikipedia)

(Royal Museum of Scotland) 25


Alain Gaunand
Deux autres exemples : 1. échangeur thermique
Température de rejet de l’eau de refroidissement d’un réacteur exothermique

Un débit d’eau QE de 60 m3/h, de température d’entrée TE=50°C passe dans un


faisceau de 30 tubes cylindriques de diamètre interne d=5 cm immergés dans un
fluide de refroidissement à TF = 10°C, sur une longueur L de 5 m. Quelle est la
température TS de l’eau rejetée ? Quelle est la longueur nécessaire pour que l’eau
rejetée soit à une température inférieure à TS=20°C ? Quelle puissance
thermique est alors extraite du faisceau de tubes ?

Quelles données, quelles hypothèses ?

Quelles données ?
1. Capacité calorifique massique à pression constante de l’eau : CP = 4186 J/(Kg.K)

2. Flux thermique de l’eau à température moyenne Tm dans un tube vers le fluide


de refroidissement ?

J T (W .m − 2 ) = kT (Tm − TF )
Corrélation de transfert thermique kT=2000 W.m-2.K-1
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 1. échangeur thermique
dS=πd.dz TF
Quelle méthode ?

TE Tm(z) Tm(z+dz) d TS
O z

L
Système : tranche d’épaisseur dz dans un tube
Bilan d’énergie – ici enthalpie* (J/s) sur cette tranche
Production d’enthalpie = (sortie – entrée) d’enthalpie + accumulation d’enthalpie.

• •
0 = H ( z + dz) + πdkt (Tm ( z) − TF )dz − H ( z) 0 = πdkT (Tm ( z ) − TF )dz
• •
+ ρC PW Q(Tm ( z + dz) − Tm ( z ))
H ( z) = H E + ρCPW Q(Tm ( z) − TE )
Temps de passage
  πd 2 L
  Où : τ =
dTm πdkT TS −T F  πdkT L   τ 
= dz = exp −  = exp −  = 0.508
Q
TF − Tm ( z) ρCPW Q TE − TF  ρC PW Q   ρC
  PW   d 
  4k  TS =2730.4°C
  T 

*
Alain Gaunand énergie interne + énergie mécanique PV d’une quantité de matière
Deux autres exemples : 1. échangeur thermique
Sous forme adimensionnelle, le bilan est la relation de l’efficacité de
l’opération aux temps caractéristiques de l’appareil et du processus

1. Normation de Tm par TE : Θ = Tm/TE et de z par L: w=z/L


 2 
0 = πdJT ( z)dz τ = πd L  πd.L.JT .dw 4τ .JT .dw


Q 
 = = −dΘ J T = kT (w)(Tm − TF )
+ ρCPWQ(Tm (z + dz) − Tm ( z)) ρCPW QTE ρCPW dTE

Efficacité η de l’échangeur thermique à la cote w=v/V ou


« rendement opératoire après w » :

Débit.d ' énergie.transféré T − Tm (w) 1 − Θ(w) 4τ.JT .dw


η (w) = = E = = dη
Débit. max imal.d ' énergie.transférable TE − TF 1− ΘF ρCPWd.TE (1− ΘF )
2. Normation du flux de transfert JT par JTE de référence :
4kTEτ
J ( w)
j( w ) = T j.dw = dη
Flux réduit : J TE ρC PW d
Ici : kT ( w) = kTE .indépendant.de.Tm ⇒
JTE = kTE(TE −T F) 28
k ( w)(Tm ( w) − TF ) (Θ( w) − Θ F )
j (η ) = T = = 1 −η
Alain Gaunand kTE (TE − TF ) (1 − Θ F )
Deux autres exemples : 1. échangeur thermique
Quels sont la dimension ρC PW d C’est un temps caractéristique de
?
et le sens de : 4kTE transfert thermique tT

Critère de Damköhler DaT comparaison de la dynamique de transfert


à celle de traversée de l’appareil :

Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil .de.transfert τ


DaT =
Temps.caractéris tique.du.transfert .thermique
=
tT
Ici : DaT = 0.67

Bilan relation Efficacité η=f(DaT) :

1 dη Ici : Ici :
dw = η = 1 − exp( − DaT ) = 0.491
DaT j( η ) j( η ) = 1 − η

Longueur nécessaire Puissance thermique à


pour TS=20°C ? DaT et Efficacité ?
extraite par l’échangeur ?
ρC PW Q  TE −T F 
DaT = 1.39 •
L=
πdkT
ln
T
 S − T
 = 10.3m
F  T − TS q = ρCPW QT (T S −TE ) = 2.09MW
η= E = 0.75
TE − TF 29
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. « Perte de charge » dans une conduite
Perte de quantité de mouvement ( pression totale) dans une conduite
On souhaite réaliser un écoulement permanent
d’un débit de fluide pétrolier liquide
incompressible Q = 0.4 m3.s-1 dans une conduite
lisse cylindrique de rayon R = 10cm, sur une
distance L de 30 m. A quelle pression sort le
fluide s’il entre à la pression absolue de 5x105
Pa ?
Rappel : fluide parfait (sans frottement sans transfert de quantité de
mouvement à la paroi non-visqueux) :
La pression totale P le flux de quantité de mouvement (Pa = kg.m/(s.m2.s)
se conserve* : Bernouilli
2
ρu m
P = p + ρgh + = Cte
2

Pression “ordinaire” Pression “de pesanteur” Pression “cinétique”

Pression “motrice”
* pas de dégradation d’énergie mécanique: PQ (W)=Cte
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. « Perte de charge » dans une conduite

Rappel : 1 Pa = 1 (kg.m.s-1).m-2.s-1 : une pression est un flux de quantité de mouvement

La diminution de pression le long du tuyau est due à un transfert de quantité de


mouvement JQM du fluide de vitesse moyenne um vers la paroi, à vitesse
d’écoulement nulle : le fluide est visqueux

« Perte de charge » transfert de quantité de mouvement vers la paroi


dS=πd.dz

PE P(z) P(z+dz) d PS
O z

L
Quelles données, quelles hypothèses ?

J QM (kg.m −1.s − 2 ) = k QM (u m − 0)

Corrélation de « transfert de quantité de mouvement » kQM= 46 kg.m-2.s-1


Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement
dS=πd.dz
Quelle méthode ?

PE P(z) P(z+dz) d PS
O z

L
Système : tranche d’épaisseur dz dans un tube
Bilan de quantité de mouvement (Pa.m2 ou kg.m.s-2) sur cette tranche

Production de quantité de mouvement = (sortie – entrée) de quantité de


mouvement + accumulation de quantité de mouvement.

πd 2 dP 4kQM u m
0= ( P( z + dz) − P( z)) + πdkQM (u m − 0)dz =−
4 dz d
L
τ= Temps de passage
um


PS
−1 = −
4k QM u m L
=−
4kQM u m
= −0.704 PS = 1.48X105 Pa
PE dPE dPE 32
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement
LA QUESTION : qu’est ce que kQM ? de l’analyse dimensionnelle aux
corrélations entre critères adimensionnels qui le fournissent.
Préambule : la viscosité (dynamique) d’un fluide
Expérience : un fluide s’écoule dans l’espace Y entre une plaque fixe de
surface A et une plaque mobile de même surface, parallèle à la première, en
raison du mouvement de la seconde. En régime stationnaire, pour réaliser un
déplacement de vitesse U, il faut exercer la force F dans la direction Ox

F U
( Pa ) = η
A Y

La contrainte de frottement tangentielle ou de « cisaillement »


(shear stress) dans la direction Ox sur un plan perpendiculaire du x
à est Ox proportionnelle au gradient de vitesse (shear rate) : τ yx = −η
dy
loi de Newton : η (Pa.s) viscosité dynamique

Pa = (kg.m.s-1).m-2.s-1 : une pression est un flux de quantité de mouvement


Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement
Préambule : la viscosité (dynamique – en Pa.s) d’un fluide

Tenseur d’ordre 2 Tenseur d’ordre 2


Généralisation
(matrice) des contraintes (matrice) identité
τ xx τ yx τ zx  Vecteur vitesse  1 0 0
 
[τ ] = τ xy τ yy τ zx  I =  0 1 0
 
τ xz τ yz τ zz  τ  0 0 1
 

= −λ (∇ ⊗ v )I − 2ηD
Tenseur ordre 2 (matrice) des déformations
 ∂v ∂v y ∂v x ∂v z ∂v x 
 2 x + +
 ∂x ∂x ∂y ∂x ∂z 

2 2
( ) 1  ∂v y ∂v x
D = (∇ ⊗ v + v ⊗ ∇ ) = grad (v )+ T grad (v ) = 
1 1
2  ∂x
+
∂y
2
∂y
∂v y ∂v z ∂v y 
∂y
+ 
∂z 
 ∂v z ∂v x ∂v z ∂v y ∂v 
 + + 2 z 
 ∂ x ∂z ∂y ∂z ∂z 
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement
La question : qu’est ce que kQM ? 1. Analyse dimensionnelle
Un expérimentateur du XIXème siècle s’attend à ce que (et observe que)
la diminution linéique de pression (flux de quantité de mouvement) dP/dz
d’un écoulement liquide incompressible en conduite cylindrique
horizontale* varie avec :
dP
= f ( ρ ,η ,u m , d , e)
dz
Osborne Reynolds ρ (kg.m − 3 ) : masse.volumique;η ( Pa.s ) : vis cos ité.dynamique;
u m ( m.s −1 ) : vitesse.moyenne.d ' écoulement;
(1842-1912)

d (m) : diamètre.de.conduite; e( m)hauteur.moyenne.des.aspérités

- Comment représenter ses résultats ? On admet que cette fonction peut


être développée en une série infinie :

γ
k i ρ α i η β i u mi , d δ i , e ε i ; k i .sans. dim ension
dP
dz
= ∑
i =1
* NB : Cylindrique et horizontale pressions de pesanteur et cinétique invariables
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement

La question : qu’est ce que kQM ? 1. Analyse dimensionnelle

- L’identité des dimensions (M.L-2.T-1, ou en S.I. kg.m-2.s-1) entre les 2


membres du développement implique des relations entre les exposants :
βi

2−βi dP ρu m2 ∞
 η   e ε i
k i ρ 1− β i η β i u m , d −1− β i − ε i , e ε i
dP
= ∑ = ∑ k i 
ρ
  
i =1  m   
dz dz d u d d
i =1

- Tous les termes du développement ont la même forme, d’où :


Nombre sans dimensions : 1/Re, ρu m d
d dP  η e Re “nombre de Reynolds”: Re =
= g  ,  η
2 dz
ρu m  ρu m d d  Nombre sans dimensions :
d dP
Convention : facteur de “frottement f =
2 dz
2 ρu m
ou de “friction” (fanning factor) f :

- L’ensemble des résultats pourra se porter sur un seul diagramme :


f en fonction de Re, pour différentes valeurs de e/d rugosité relative
Alain Gaunand
Diagramme “de Colebrook” résultant de l’analyse
dimensionnelle de mesures de pertes de pression:

ε / D : relative .roughness

Cette
présentation
des résultats
fournit
un réseau de
courbes et des
corrélations Re < 2500 :
(ici: celles d’un
16
fluide f =
Re 4000 < Re < 10 5 :
incompressible
en tube lisse) : 0.046
f =
From Perry’s Re 0.2
Chemical
Engineers
Handbook,
7th edition
Alain Gaunand
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement

2. Connaître kQM , c’est connaître f : des Corrélations (de mécanique


des fluides) entre critères adimensionnels le fournissent :

Bilan tranche dz Pour Re < 2500 16 8η


Incompressible f = k QM =
Re d
Laminaire, Tube lisse
d  dP  ρu m f
k QM = − ≡
4u m  dz  2
Pour 4000< Re < 105 0.046 0.023ρu m
Incompressible f = k QM =
Définition du f. Re 0.2
Turbulent, Tube lisse Re 0.2
de friction Dépend de um
Données supplémentaires pour estimer kQM :
Fluide newtonien ; viscosité dynamique η = 0.6 Pa.s, masse volumique ρ = 800 kg.m-3.
4 ρQ
Q = 0.4 m3.s-1 Re = = 3395 > 2500 kQM= 46 kg.m-2.s-1 effectivement
ηπd
Mais :
4 ρQ
Q = 0.2 m3.s-1 Re = = 1698 < 2500 kQM= 24 kg.m-2.s-1 plus faible
ηπd
Que se passe –t-il pour Re < 2500 ? l’écoulement est laminaire (en lamelles)
Alain Gaunand Voir Annexe 1
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement
Sous forme adimensionnelle, le bilan est la relation de l’efficacité de
l’opération aux temps caractéristiques de l’appareil et du processus

1. Normation de P par PE : П = P/PE, de z par L: w=z/L (Ecoulement quelconque en cylindre)

πd 2

τ =
L 
 4τu mE J QM
0 = πdJQMdz+ (P(z + dz) − P(z))  u mE  dw = −dΠ JQM = kQM(w)(um(w) −0)
4 dPE
NB : une pression est un flux de quantité de mouvement (kg.m/s)/(s.m2)

Efficacité η du transfert de quantité de mouvement à la paroi à la


cote w=x/δ ou « rendement opératoire après w » :

Débit.de.quantité.de.mouvement.transféré P −P 4τu mE .J QM .dw


η(w) = = E = 1− Π = dη
Débit. maximal.de.quantité.de.mouvement.transférable PE dPE

2. Normation du flux de transfert JQM par JQME de référence :


J QM ( w) Ici : fluide .incompress ible.en.cylindre
Flux réduit : j ( w) = 2 τ ⇒ u m ( w) = u mE ⇒ k QM ( w) = k QME .
J QME 4k QME u mE
j.dw = dη k QM ( w)u m ( w)
dPE j (η ) = =1
J = kQMEumE k QME u mE
Alain Gaunand QME
Deux autres exemples : 2. transfert de quant. de mouvement

dPE dPE
Quels sont la dimension
2
=
3 f
? Puisque kQM ≡ ρu m f (u m )
et le sens de : 4k QME u mE 2 ρu mE 2

C’est un temps caractéristique de transfert de quantité de mouvement tQM

Critère de Damköhler DaQM : comparaison de la dynamique de transfert


à celle de traversée de l’appareil :
τ
DaQM =
Temps.de. passage : caractéristique.de.l ' appareil .de.transfert
= Ici : DaQM = 21.8
Temps.caractéris tique.du.transfert .de.quantité .de.mouvement t QM

Bilan relation Efficacité η=f(DaQM) :


dw = η = DaQM
DaQM

Pour Q = 0.4m3.s-1 On retrouve : Pour Q = 0.2 m3.s-1 On trouve :


η QM = 0.704 PS = 1.48x105 Pa. η QM = 0.183 pS = 4.08x105 Pa.
Alain Gaunand 40
Leçon 1 – Concevoir une opération unitaire : “Que devons-nous retenir ?”
Pour concevoir une opération unitaire continue établir la relation de son EFFICACITE
à sa structure, son VOLUME et ses conditions opératoires (« état » P, T, concentrations
Ci (mol/m3) de son alimentation) dite « EQUATION DE PERFORMANCE »
- Modéliser l’écoulement, en accord avec la géométrie de l’organe : jusqu’ici, 2
écoulements IDEAUX : agitation mécanique éc. PARFAITEMENT MELANGE -
(perfectly) Mixed Flow, et canal ou tuyau éc. PISTON - Plug Flow
- Définir un SYSTEME sur lequel l’ETAT de la matière (P,T, composition) est UNIFORME
- Connaître l’expression CINETIQUE des processus en fonction de l’état – ou de l’écart
de cet état à l’équilibre physique/chimique : cinétiques de réaction chimique, de transfert
thermique, de transfert de quantité de mouvement.
- Etablir et résoudre les BILANS d’espèces matérielles, énergie, quantité de mouvement
dans le système : zone de volume V parfaitement mélangée l’ensemble du volume V ;
écoulement piston tranche élémentaire de volume dv :
Espèce active dans des réactions (mol/s): « Production »=Sortie–Entrée+Accumulation
Energie (W), quantité de mouvement (kg/(m.s)/s) : 0=Sortie–Entrée+Accumulation
- Pour tout processus cinétique, on peut définir un temps caractéristique écriture et
résolution des bilans sous forme adimensionnelle : Efficacité = f(critères adimensionnels)
- ici nombre de Damköhler = temps de passage τ=V/QE /temps caractéristique du
processus.
- NB: l’autre méthode pour « concevoir » une opération de transfert entre 2 phases à contre-courant :
41
cascade d’étages théoriques dont les débits de sortie sont A l’EQUILIBRE– cf Chapitre 5 : opérations
et réacteurs
Alain Gaunand polyphasiques : méthodes de conception d’appareils de transfert
Annexe 1 : Corrélation de perte de charge en régime laminaire
Ecoulement laminaire horizontal gradient de vitesse u Système : élément de
volume entre les rayons r et r+dr, tranche dz après une distance z au début de la
nappe. Bilan de quantité de mouvement (kg.m/s2) sur dr.dz

Production = 0 = ( p(r , z + dz ) + ρu(r , z + dz ).u (r , z + dz )).2πrdr − ( p(r , z ) + ρu(r , z ).u(x, z )).2πrdr (1)
(sortie –   ∂u  
  ∂u 
entrée) + + −η  .2π (r + dr )dz + η   .2πrdz (2)
  ∂r  (r + dr , z )  ∂r  (r , z ) 
accumulation  
Gradient de pression statique selon dp d  du 
r −η  r  = 0
∂( p + ρu 2 ) ∂  ∂u  Or négligé. Ecoulement stationnaire dz dr  dr 
r −η  r  = 0 établi (u(r,z+dz)=u(r,z)) u ne varie
∂z ∂r  ∂r   du 
qu’avec la distance r à l’axe de la C.L. :  r  = 0
 dr  r =0
conduite
r (1)
(2)
r dp du 2
R  dp   r 
2
 dz
−η =0 u (r ) =  −  1−  
4η  dz   R 


2 dz dr  v(r,z) dr
PE R PS
C.L. : u (r = R) = 0 Profil parabolique O L z
42
1 R R 2 dp 8ηLum 4kQM u m L 4η 16
um = 2 ∫0
2πru ( r ) dr = − pS − p E = − ≡ − kQM = f =
πR
Alain Gaunand
8η dz R2 d R Re
Annexe 2. Un dernier exemple:
conception du condenseur sur le circuit secondaire d’une
centrale
The nucléaire
condenser (TD)power plant
of a nuclear

43
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3031801
Alain Gaunand
Design of a condenser M
Length of the condenser of a nuclear power plant and temperature of sea
water at its exit.

The water vapour flow QWm = 50000 kg/s of the secondary circuit of a nuclear
power plant, at TW= 39°C enters at a pressure of 69 mBar in a condenser made of
n = 100000 parallel tubes of internal diameter d=1.2 cm. Sea water at Tin = 18°C
is pumped and circulated inside the tubes with the flow rate QSW = 50 m3/h.
Which power must be removed from the water flow rate QW, and what will be
the outlet temperature Tout of the sea water (SW) for total condensation of the
flow rate ? Which length L will lead to this temperature ?
QWm,TW

QSW,Tin

QWm
QSW,Tout

Alain Gaunand
QWm,TW

QSW,Tin

Design of a condenser
QWm
QSW,Tout

What must we know or assume to answer ? Data ?

1. Does condensation actually start at the inlet of the condenser due to cooling ?

a. Yes, as at TW, the water vapour pressure for which water would be at
equilibrium with water vapour (Saturation vapour pressure) is pW = 69 mBar

Consequence on the temperature of steam and water in the secondary circuit

As long as some vapour remains, its temperature is TW

2. The enthalpy of condensation of water vapour at TW : ΔHG L = -2260 kJ/kg


Alain Gaunand
Design of a condenser – power ?
QWm,TW
Which method ? ..... : SYSTEM
QSW,Tin QSW,Tin • QSW,Tout
d
q Re moved
O

QWm QWm,TW QWm,TW


QSW,Tout
(Gas) L (Liquid)

Instantaneous energy balance – here enthalpy* (J/s) on the water circuit


size of the whole condenser

Enthalpy production = Enthalpy going out – Enthalpy entering + Enthalpy accumulation.

• • •
0 = q Re moved + H Wout − H Win where :

• • q Re moved = −QWm ∆H G → L (TW ) = 2260MW
H Wout − H Win = QWm (hmass,L (TW ) −hmass,G (TW ))
= QWm∆HG→L (TW )

* internal energy + mechanical energy PV of an amount of matter


Alain Gaunand
Design of a condenser – temperature of sea water ?
QWm,TW
..... : SYSTEM
Which method ?
QSW,Tin QSW,Tin • QSW,Tout
d
q Re moved
O

QWm QWm,TW QWm,TW


QSW,Tout
(Gas) L (Liquid)

Instantaneous enthalpy* balance (J/s) on the sea water size of the whole condenser
Enthalpy production = Enthalpy going out – Enthalpy entering + Enthalpy accumulation.

Other Data ?

3. Density and heat capacity at constant pressure of (sea) water :


ρW = 1000 kg/m3 and CPW = 4186 J/(Kg.K)
• • •
0 = H SWout − H SWin − q Removed where : •
q Re moved Tout= 28.8°C
Tout = Tin +
• •
H WSout− H WSin = ρW CPW QSW (Tout − Tin )
ρW C PW QSW

Alain Gaunand * internal energy + mechanical energy PV of an amount of matter


Design of a condenser – length of the tubes ?
QWm,TW
Which method ? dS=πd.dz
QSW,Tin
QSW,Tin Tm(z) Tm(z+dz) d QSW,Tout

O z

QWm QSW,Tout QWm,TW QWm,TW


(Gas) L (Liquid)

What must we know or assume to find the length L of the pipes ? Data ?

4. « Density of heat flow rate » (Heat flux) from the water of the secondary
circuit to the sea water at local mean temperature Tm in a tube ?

J T (W .m − 2 ) = U (TW − Tm )

From a heat transfer correlation 48-2.K-1


heat transfer coefficient U=3000 W.m
(Marchio, Reboux, 2003, introduction aux transferts thermiques, Presses de Mines-ParisTech)

Alain Gaunand
Design of a condenser – length of the tubes ?
QWm,TW
Which method ? dS=πd.dz ..... : SYSTEM
QSW,Tin
QSW,Tin Tm(z) Tm(z+dz) d QSW,Tout

O z

QWm QSW,Tout QWm,TW QWm,TW


(Gas) L (Liquid)

Tm decreases along one tube System : slice of tube, elementary thickness dz


Instantaneous energy balance – here enthalpy* (J/s)
Enthalpy production = Enthalpy (outlet – inlet) + Enthalpy accumulation.

• • dTm nπdU
0 = H SW ( z + dz) − πdU (TW − Tm ( z))dz − H SW ( z) = dz
TW − Tm ( z) ρW CPW QSW
• •
H SW ( z) = H SWin + ρW CPW
QSW
(Tm ( z) − Tin ) ρ C Q  T −T in 
L = W PW SW ln W 
n nπdU  TW − Tout 
DEFINITION : Characteristic time
2
Space time of the τ = nπd L  T −T in  ρWCPWd
τ = tT ln W  tT = of the heat
sea water in the 4QSW  TW − Tout  4U transfer rate
exchanger
Alain Gaunand
L = 8.44m;τ = 4.78s; tT = 6.63s 49

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