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Temps expert année P

Domaine GE

MAGNÉTISME
(Électricité et magnétisme II)

Partie 3 – Electromagnétisme :
champ magnétique généré par
des courants, induction
électromagnétique
Nicolas PINEL

Magnétisme – Partie 3 #1
PLAN

I. Champ magnétique généré par des courants


1. Champ magnétique généré par des courants
2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil rectiligne
3. Champ magnétique de spires
4. Inductance et réluctance d’un solénoïde

II. Flux magnétique et théorème d’Ampère


III. Induction électromagnétique : lois de Lenz et Faraday
1. Découverte de l’induction
2. Loi de Lenz et Faraday

IV. Annexes

Magnétisme – Partie 3 #2
I.1. Champ magnétique généré par les courants
Nous savons que les aimants sont des sources de champ magnétique.
L’expérience d’Oersted (1820) a montré que les courants électriques créent
aussi des champs magnétiques.

Quand Ørsted trouva qu’un courant dévie une boussole,


il venait en fait de découvrir qu’un courant crée
un champ magnétique autour de lui.
En effet, si la boussole est déviée, c’est qu’il y a
une force sur les pôles de la boussole et donc qu’il y a
un champ magnétique.

http://www.thunderbolts.info/thunderblogs/archives/
mgmirkin08/063008_cosmic_electrodynamics.htm

Magnétisme – Partie 3 #3
I.1. Champ magnétique généré par les courants
Direction du champ magnétique d’un fil rectiligne infini :
→ Règle de la main droite :
Pouce dans la direction du courant

doigts pointent dans la direction du champ magnétique

Application :
• Animation : https://www.youtube.com/watch?v=Z927bDX1l04 http://micro.magnet.fsu.edu/elec
tromag/electricity/generators/
• Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=CfUCOlMoQvE

Champ toujours tangent aux lignes de champ


Or lignes de champ : cercles autour des fils
⇒ champ toujours perpendiculaire à une ligne
allant du fil vers le point où l’on veut connaître
le champ (ligne R sur la figure)

Magnétisme – Partie 3 #4
I.1. Champ magnétique généré par les courants
Module du champ magnétique d’un fil rectiligne infini :
Un mois après avoir pris connaissance des expériences d’Ørsted sur le
magnétisme, les deux physiciens français Jean-Baptiste Biot et Félix Savart
furent en mesure de déterminer une expression mathématique décrivant le
module et l’orientation du champ magnétique 𝐵 généré par un long fil rectiligne
parcouru par un courant électrique 𝐼.

Le module (la norme) 𝐵 du champ magnétique 𝐵 était proportionnel au courant


électrique 𝐼 et inversement proportionnel à la distance 𝑅 entre le fil et l’endroit 𝑅
où est évalué le champ magnétique :
𝜇0 𝐼
𝐵=
2𝜋𝑅

avec 𝐵 : champ magnétique [T]


𝐼 : courant électrique [A]
𝑅 : distance entre le point P et le fil [m]
𝜇0 : constante (perméabilité) magnétique,
𝜇0 = 4𝜋 ⋅ 10−7 [H/m]

Magnétisme – Partie 3 #5
I.1. Champ magnétique généré par les courants
Force magnétique générée par des fils rectilignes infinis :
Champ magnétique donné par
𝜇0 𝐼
𝐵=
2𝜋𝑅

• Force magnétique sur une charge électrique en mouvement


dans le champ magnétique : 𝐹Ԧ = 𝑞𝑣Ԧ ∧ 𝐵 (Lorentz)
⇒ 𝐹 = 𝐹Ԧ = 𝑞 𝑣𝐵 𝑠𝑖𝑛 𝜃

• Force magnétique sur un conducteur parcouru par un courant


dans le champ magnétique : 𝐹Ԧ = 𝐼ℓ ∧ 𝐵 (Laplace)
⇒ 𝐹 = 𝐹Ԧ = 𝐼ℓ𝐵 sin 𝜃

Magnétisme – Partie 3 #6
I.1. Champ magnétique généré par les courants
Champ magnétique de 2 courants rectilignes parallèles (infinis) :
Puisque le champ magnétique est une grandeur vectorielle,
on peut faire l’addition vectorielle des deux champs magnétiques
générés par les deux courants de même intensité
et évaluer le champ magnétique total.
𝐹Ԧ = 𝐼ℓ ∧ 𝐵
Même direction (𝐼𝐴 = +𝐼𝐵 ) Directions opposées (𝐼𝐴 = −𝐼𝐵 )

http://hyperphysics.phy-
astr.gsu.edu/hbase/magnetic/
wirfor.html

𝐼𝐴 𝐼𝐵 𝐼𝐴 𝐼𝐵
Impact de
→ attraction → répulsion I1 sur I2

Illustrations : https://youtu.be/43AeuDvWc0k
https://youtu.be/kapi6ZDvoRs

Explication : https://youtu.be/nfSJ62mzKyY?t=339
Magnétisme – Partie 3 #7
I.2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil
rectiligne fini
Loi de Biot-Savart :

Après avoir déterminé le module du champ magnétique 𝐵 généré par un long fil
parcouru par un courant, les physiciens Biot et Savart déterminent en 1820 le
champ magnétique infinitésimal 𝑑𝐵 généré par un segment de fil infinitésimal
𝑑ℓ parcouru par un courant électrique 𝐼 à un endroit 𝑃.
Cependant, cette expression n’est valide que lorsque les charges électriques en
mouvement se déplacent lentement, ce qui est le cas lorsqu’il y a un courant
électrique qui circule dans un fil conducteur :
𝜇0 𝐼𝑑ℓ ∧ 𝑟Ƹ 𝜇0 𝐼𝑑ℓ sin 𝜃
𝑑𝐵 = = 𝑛ො
4𝜋 𝑟 2 4𝜋 𝑟2
avec
𝜇0 : constante (perméabilité) magnétique, 𝜇0 = 4𝜋 ⋅ 10−7 [H/m] 𝑃 𝑛ො
𝑑𝐵 : Champ magnétique infinitésimal [T]
𝐼 : Courant électrique qui circule dans l’élément de fil [A]
𝑑ℓ : Segment de fil infinitésimal orienté dans le sens du courant [m]
𝜃
𝑟 : Distance entre 𝑑ℓ et l’endroit 𝑃 où l’on veut évaluer le champ [m]
𝑟Ƹ : Vecteur unitaire d’orientation de 𝑑ℓ (source) à 𝑃 (cible) ( 𝑟Ƹ = 1)
𝜃 : Angle entre 𝑑ℓ et 𝑟Ƹ
𝑛ො : Orientation du champ magnétique
selon la règle de la main droite ( 𝑛ො = 1)
Magnétisme – Partie 3 #8
I.2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil
rectiligne fini
Loi de Biot-Savart :
𝜇0 𝐼𝑑ℓ∧𝑟Ƹ 𝜇0 𝐼 𝑑ℓ∧𝑟Ƹ
𝑑𝐵 = ⇒ 𝐵= ‫׬‬
4𝜋 𝑟 2 4𝜋 𝐶 𝑟 2

Conséquence :
Tout circuit électrique parcouru par un courant crée un champ magnétique.
L’intensité du champ magnétique décroît rapidement avec la distance et
s’annule à l’infini.

Remarques :
En un point considéré, 𝐵 est proportionnel au courant 𝐼 : 𝐵 = 𝑘𝐼.
𝑘 est une constante qui dépend de la géométrie du circuit électrique et de la
position du point.
Les résultats précédents restent valables dans l’air.

L’animation suivante montre bien le champ créé


par le passage d’une charge :
https://youtu.be/wyFFrVJfS54

Magnétisme – Partie 3 #9
I.2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil
rectiligne fini
Champ magnétique d’un segment de fil rectiligne :

Le module du champ magnétique 𝐵 généré par un fil fini, parcouru par un


courant 𝐼, dépend de la distance 𝑅 entre le fil et l’endroit 𝐏 où l’on désire
évaluer le champ magnétique, du courant 𝐼 et de la position angulaire des
extrémités du fil par rapport au point 𝐏 :
𝜇0 𝐼
𝐵= sin 𝛼1 − sin 𝛼2
4𝜋𝑅
avec
𝐵 : Champ magnétique produit par le fil au point 𝐏 [T]
𝑅 : Plus petite distance entre le point 𝐏 et le prolongement du fil [m]
𝛼1 : Angle délimitant l’extrémité du Côté 1 du fil par rapport au point 𝐏 (sa normale)
𝛼2 : Angle délimitant l’extrémité du Côté 2 du fil par rapport au point 𝐏 (sa normale)

𝑅 𝑅
𝑦1 𝑦2 𝑦1 𝑦2

Magnétisme – Partie 3 #10


I.2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil
rectiligne fini
Champ magnétique d’un fil rectiligne infini :
On peut maintenant prouver la formule du champ d’un fil infini en faisant tendre
𝑦1 et 𝑦2 vers l’infini ou, ce qui revient au même, 𝛼1 vers 90° et 𝛼1 vers -90°
dans la formule du fil rectiligne.
On a alors
𝜇0 𝐼
𝐵= lim sin 𝛼1 − lim sin 𝛼2
4𝜋𝑅 𝛼1 →90° 𝛼2 →−90°
𝜇0 𝐼
= 1 − −1
4𝜋𝑅
𝜇0 𝐼
⇒ 𝐵=
2𝜋𝑅

ce qui est bien la formule qu’on avait pour le fil rectiligne infini.

Magnétisme – Partie 3 #11


I.3. Champ magnétique de spires
Champ magnétique d’une spire :
Si l’on courbe notre ligne de courant en cercle, on peut
définir l’orientation du champ magnétique à l’aide de
la règle de la main droite.

Si l’on étudie le champ magnétique dans un plan


perpendiculaire à la spire, on retrouve la situation de
deux courants parallèles de sens contraire.

Très souvent, c’est le champ magnétique au


centre de la boucle qui va nous intéresser.
Avec la règle de la main droite, il est évident
d’en deviner le sens.

On peut montrer que :


𝜇0 𝐼
𝐵=
2𝑅

Face Sud Face Nord


Magnétisme – Partie 3 #12
I.3. Champ magnétique de spires
Champ magnétique au centre d’une bobine (boucle circulaire avec 𝑁 tours
de fil) :
Une bobine est un regroupement de spires que l’on peut approximer comme
étant superposées les unes sur les autres. Le module du champ magnétique
produit au centre d’une bobine parcourue par un courant 𝐼 est défini à l’aide de
l’équation suivante :
𝜇0 𝐼
𝐵=𝑁
2𝑅
avec
𝐵 : Champ magnétique produit au centre de la bobine [T]
𝑁 : Nombre de spires dans la bobine, 𝑁 ∈ ℝ+∗
𝐼 : Courant électrique [A]
𝑅 : Rayon de la bobine [m]
𝜇0 : constante (perméabilité) magnétique, 𝜇0 = 4𝜋 ⋅ 10−7 [H/m]

https://cnx.org/contents/Ax2o0
7Ul@11.35:zQjQ0ydX@3/Mag
netic-Fields-Produced-by-Cu

Magnétisme – Partie 3 #13


I.3. Champ magnétique de spires
Champ magnétique généré par un solénoïde :
Un solénoïde est un enroulement d’un fil conducteur formant plusieurs spires
parallèles. Le solénoïde représente ainsi une séquence de bobine.

Si l’enroulement n’est pas trop serré, on retrouve la forme


d’un champ magnétique produit par deux spires.

Si l’enroulement est très compact, le champ magnétique


autour de chaque fil devient nul puisque les courants
sont très près les uns des autres. L’addition vectorielle du
champ magnétique autour de chaque fil est donc nulle.

On remarque ici que le solénoïde parcouru d’un courant


produit un champ magnétique de la même forme
qu’un aimant (avec pôle nord et pôle sud).
Ainsi, le solénoïde devient un électro-aimant.

https://youtu.be/G9Glw3BUTAQ

Magnétisme – Partie 3 #14


I.3. Champ magnétique de spires
Champ magnétique sur l’axe central d’un solénoïde :
De plus, le champ est uniforme à l’intérieur du solénoïde
(enroulement suffisamment compact et pas trop près des bouts du solénoïde) :

𝜇0 𝑁𝐼
𝐵= = 𝜇0 𝑛𝐼

𝑁
avec 𝑛 = ℓ la densité de tour de fil du solénoïde

→ Lignes de champs parallèles à l’axe du solénoïde


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Solenoi
d,_air_core,_insulated,_20_turns,_rotated.svg

Magnétisme – Partie 3 #15


I.3. Champ magnétique de spires
Intérêt du solénoïde :
Occupe une place importante en magnétisme :
1. Permet de créer un champ magnétique uniforme (à l’intérieur)
2. Le solénoïde agit exactement comme un aimant :
a. Le champ à l’extérieur d’un solénoïde est identique à celui d’un aimant
⇒ effet identique
⇒ aimant artificiel : électro-aimant :

http://hyperphysics.phy-
astr.gsu.edu/hbase/magnetic/elemag.html

Avantage : Avoir ou non un aimant


en faisant passer ou non un courant dans le solénoïde

https://youtu.be/lSmuqLtmuwg

Magnétisme – Partie 3 #16


I.3. Champ magnétique de spires
Intérêt du solénoïde :
a.
b. Les solénoïdes s’alignent avec le champ magnétique :
Les solénoïdes sont une série d’anneaux parcourus par un courant. Ils ont donc,
comme les anneaux, un moment dipolaire magnétique. Ce moment dipolaire 𝜇Ԧ
est perpendiculaire au plan des anneaux, donc le long de l’axe du solénoïde.

Comme les forces magnétiques amènent le vecteur 𝜇Ԧ à s’aligner avec le champ


magnétique, les forces magnétiques exercent des forces sur le solénoïde
pour qu’il s’aligne avec le champ magnétique.
Il va ainsi s’aligner avec son côté nord dans la direction des lignes de champ,
ce qui est exactement ce qui se produit avec un aimant.

Magnétisme – Partie 3 #17


I.3. Champ magnétique de spires
Intérêt du solénoïde :
a.
b. C’est en utilisant ces propriétés du solénoïde qu’on fabrique un haut-parleur.
Dans un haut-parleur, il y a un aimant permanent et un solénoïde. Selon le
courant qui passe dans le solénoïde, ce dernier sera attiré ou repoussé par
l’aimant. Si on veut générer un son de 500 Hz, on va inverser le courant
rapidement pour que le solénoïde soit repoussé et attiré alternativement de sorte
qu’il génère un mouvement d’oscillation avec une fréquence de 500 Hz. Le
solénoïde étant fixé à un diaphragme, ce dernier vibrera aussi à 500 Hz si le
solénoïde vibre à 500 Hz. C’est la vibration du diaphragme qui fait le crée à 500
Hz.

http://escplantagenet.org/informatique/robotique/microS
on1.html

Magnétisme – Partie 3 #18


I.4. Inductance et réluctance d’un solénoïde
Réluctance ℜ :
Définition : C’est l’équivalent d’une résistance 𝑅 (en 𝛺 – pour un circuit électrique)
pour un circuit magnétique (en 𝐻 −1 )
1 ℓ 1 ℓ
ℜ= =
𝜇0 𝑆 𝜇0 𝜋𝑅2

/!\ On pourrait dire que, par analogie avec la résistance qui représente un phénomène de
résistance au passage du courant, la réluctance représente un phénomène de résistance
au passage du flux magnétique.
Cependant, cette analogie s’arrête là, car les phénomènes physiques restent différents.
En effet, si la résistance induit une dissipation d’énergie sous forme de chaleur, ce n’est
pas du tout le cas de la réluctance qui ne chauffe pas.

Inductance 𝑳 :
𝑛2 𝑛2 𝜋𝑅2
𝐿= = 𝜇0
ℜ ℓ 2𝑅

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Solenoi
d,_air_core,_insulated,_20_turns,_rotated.svg

Magnétisme – Partie 3 #19


PLAN

I. Champ magnétique généré par des courants


1. Champ magnétique généré par des courants
2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil rectiligne
3. Champ magnétique de spires
4. Inductance et réluctance d’un solénoïde

II. Flux magnétique et théorème d’Ampère


III. Induction électromagnétique : lois de Lenz et Faraday
1. Découverte de l’induction
2. Loi de Lenz et Faraday

IV. Annexes

Magnétisme – Partie 3 #20


II. Flux magnétique et théorème d’Ampère
Flux magnétique 𝚽𝒎 : Définition :
C’est la même définition que pour le flux d’un champ électrique :

𝑑Φm = 𝐵 ⋅ 𝑑 𝑆Ԧ

⇒ Φm = ඵ 𝐵 ⋅ 𝑑 𝑆Ԧ
𝑆
Unité : le weber [Wb]
NB : 1 Wb = 1 T.m²

La valeur de ce flux est proportionnelle au nombre de lignes de champ


magnétique qui traversent la surface, exactement comme le flux électrique était
proportionnel au nombre de lignes de champ électrique qui traversent la
surface.
NB : Le flux se définit par rapport à une surface –
Le flux magnétique à travers un circuit électrique correspond donc au flux à
travers la surface que délimite le circuit électrique en question.

Magnétisme – Partie 3 #21


II. Flux magnétique et théorème d’Ampère
Flux magnétique 𝚽𝒎 :
Le sens du vecteur surface est donné par
la règle de la main droite.

Φm = ඵ 𝐵 ⋅ 𝑑𝑆Ԧ = 𝐵 ⋅ 𝑆Ԧ = 𝐵𝑆 cos 𝜃
𝑆

Conservation du flux :

Φ1 = 𝐵1 𝑆1
Φ2 = 𝐵2 𝑆2
Dans un tube de champ, le flux se conserve : Φ1 = Φ2
donc 𝑆2 > 𝑆1 ⇒ 𝐵2 < 𝐵1

Magnétisme – Partie 3 #22


II. Flux magnétique et théorème d’Ampère
Théorème d’Ampère :
Considérons un contour fermé (C) orienté. Le sens de la normale 𝑛 à la surface
qui s’appuie sur le contour est donné par la règle de la main droite :

Par définition, la circulation 𝐶 du champ magnétique 𝐵


le long du contour fermé (C) est :

𝐶 = ර 𝐵 ⋅ 𝑑ℓ
𝐶

Enoncé du théorème :
La circulation 𝐶 du champ magnétique le long d’un contour fermé est égale à la
somme des intensités algébriques des courants enlacés, multipliée par 𝜇0 :

𝐶 = 𝜇0 ෍ 𝐼𝑘 ⇒ ර 𝐵 ⋅ 𝑑ℓ = 𝜇0 ෍ 𝐼𝑘
𝑘 𝐶 𝑘
les courants étant comptés positivement s’ils ont le même sens que la normale 𝑛ො
→ Pour le schéma ci-dessus : 𝐶 = 𝜇0 σ𝑘 𝐼𝑘 = 𝜇0 −𝐼1 − 𝐼2 + 𝐼3

Magnétisme – Partie 3 #23


II. Flux magnétique et théorème d’Ampère
Application du théorème d’Ampère :
Dans les circuits filiformes possédant des symétries géométriques, le théorème
d’Ampère permet de calculer très rapidement l’intensité du champ magnétique
(à condition de choisir judicieusement le contour fermé …).

Par exemple, reprenons le conducteur rectiligne infiniment long :


On choisit un contour fermé s’appuyant sur une ligne de champ.
La circulation 𝐶 du champ magnétique 𝐵 le long du contour fermé est donc :

𝐶 = ර 𝐵 ⋅ 𝑑ℓ = ර 𝐵 𝑑ℓ = 𝐵 ර 𝑑ℓ = 𝐵 2𝜋𝑅
𝐶 𝐶 𝐶
Appliquons le théorème d’Ampère :
𝜇0 𝐼
𝐶 = 𝜇0 𝐼 ⇒ 𝐵 =
2𝜋𝑅
Il est clair que les calculs sont beaucoup plus simples qu’avec la formule de
Biot et Savart…

Magnétisme – Partie 3 #24


PLAN

I. Champ magnétique généré par des courants


1. Champ magnétique généré par des courants
2. Loi de Biot-Savart et champ magnétique d’un fil rectiligne
3. Champ magnétique de spires
4. Inductance et réluctance d’un solénoïde

II. Flux magnétique et théorème d’Ampère


III. Induction électromagnétique : lois de Lenz et Faraday
1. Découverte de l’induction
2. Lois de Lenz et Faraday

IV. Annexes

Magnétisme – Partie 3 #25


III.1. La découverte de l’induction
On savait depuis la découverte d’Ørsted en 1820 qu’un courant crée un champ
magnétique. On pensa donc qu’on pouvait aussi faire l’inverse : obtenir un
courant à partir d’un champ magnétique.
Pendant 10 ans, on ne parvient pas à obtenir un courant dans un fil avec un
champ magnétique, peu importe la configuration de champ magnétique et de fil.
On pouvait par exemple tenter la situation suivante.
Le courant passant dans le solénoïde du bas génère un champ magnétique,
mais il n’apparaît aucun courant dans le fil du haut (ou de différence de
potentiel aux bornes de ce fil, ce qui revient au même) quand le courant circule
dans le fil du bas.

Magnétisme – Partie 3 #26


III.1. La découverte de l’induction
Finalement, en 1830, Joseph Henry et Michael Faraday découvrent
indépendamment comment on peut obtenir un courant dans une boucle de fil.
Henry fit la découverte en premier, mais c’est Faraday qui publia ses résultats
en premier.
Dans la situation illustrée sur notre figure (qui est pratiquement équivalente au
montage qui a permis à Faraday de découvrir le phénomène), on remarque qu’il
y a un courant dans le fil du haut uniquement pendant un bref moment, quand
on ferme ou quand on ouvre l’interrupteur.
Faraday et Henry venaient de découvrir l’induction électromagnétique.

Magnétisme – Partie 3 #27


III.1. La découverte de l’induction
Ce qu’on obtient en fait est une différence de potentiel entre les deux extrémités
du fil formant la boucle (qui peut faire plusieurs tours comme c’est le cas dans
notre figure). La différence de potentiel obtenue s’appelle la différence de
potentiel induite et elle est notée 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 . Cette différence de potentiel fera un
courant si la boucle de fil se referme sur elle-même pour faire un circuit. On
aura alors un courant induit.
Faraday découvre très rapidement qu’il y a plusieurs façons d’obtenir une
différence de potentiel induite (ou un courant induit). Prenons deux cas qui nous
permettront de découvrir les lois régissant l’induction électromagnétique.

Expérience :
On obtient une différence de potentiel induite en
approchant ou en éloignant un aimant
d’une boucle de fil.

Vidéo(s) illustrative(s) :
https://youtu.be/hajIIGHPeuU
https://youtu.be/7NibjVnpphE (principe de l’alternateur)

Magnétisme – Partie 3 #28


III.1. La découverte de l’induction
Expérience :
→ Observations :
1. Il y a une différence de potentiel induite uniquement si l’aimant et la bobine
s’approchent ou s’éloignent l’un de l’autre
2. Plus on déplace l’aimant (ou la bobine) rapidement, plus la différence de potentiel est
importante.
3. Quand on approche l’aimant avec le pôle nord en premier, il y a un courant dans un
sens (figure de gauche). Si on éloigne l’aimant, le courant dans la bobine est dans
l’autre sens (figure de droite). Si on approche l’aimant avec le pôle sud en premier, le
courant sera inversé par rapport à ces figures.

https://www.quora.com/Phy https://fisitech.wordpress.com/2011/02/17/faraday%E2%80%99s-law-of-induction-and-
sics/Will-Lenzs-law-be- the-correlation-between-biot-savart-concept/
opposite-if-magnets-
orientation-is-changed Magnétisme – Partie 3 #29
III.1. La découverte de l’induction
La différence de potentiel induite dépend de la variation de flux
magnétique
Expérience :
→ Analyse :
En approchant l’aimant de la boucle, on augmente le nombre de lignes de
champ passant dans la boucle.
En éloignant l’aimant, on diminue le nombre de lignes de champ passant dans
la boucle.

Des observations de ce type permirent donc à Faraday


de conclure assez vite que la différence de potentiel induite
et le courant induit dépendaient de la variation du nombre
de lignes de champ traversant une surface délimitée par
la boucle. Comme le flux magnétique « calcule » le nombre
de lignes de champ traversant une surface, cela signifie que
la différence de potentiel induite et le courant induit dépendent
de la variation du flux magnétique dans la bobine.

Magnétisme – Partie 3 #30


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Rappel #1 :
Plus on déplace l’aimant rapidement,
plus la différence de potentiel induite 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 est importante
dΦ𝑚
⇒ 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 ∝
dt

Rappel #2 :
𝐵 I 𝐵 I

𝐵 𝑆Ԧ 𝐵
𝑆Ԧ
sens de 𝑆Ԧ défini selon
la règle de la main droite (I)
https://www.quora.com/Phy https://fisitech.wordpress.com/2011/02/17/faraday%E2%80%99s-law-of-induction-and-
sics/Will-Lenzs-law-be- the-correlation-between-biot-savart-concept/
opposite-if-magnets-
orientation-is-changed
Φ𝑚 = 𝐵 ⋅ 𝑆Ԧ = −𝐵𝑆 Φ𝑚 = 𝐵 ⋅ 𝑆Ԧ = +𝐵𝑆
൝ ൝
𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 > 0 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 < 0
dΦ𝑚
⇒ 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 = −𝛼 , 𝛼>0
dt
Magnétisme – Partie 3 #31
III.2. Lois de Lenz et Faraday
NB :
Des expériences montrent que la constante de proportionnalité 𝛼
est simplement le nombre de tours de fil dans la boucle : 𝛼 = 𝑁.

→ Loi d’induction de Faraday :


dΦ𝑚
𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 = −𝑁
dt
Ainsi, quand le flux augmente, la dérivée est positive, ce qui nous donne une différence
de potentiel négative, ce qui nous indique que le courant sera dans le sens négatif.
Si le flux diminue, la dérivée sera négative et la différence de potentiel sera positive, ce
qui signifie que le courant sera dans le sens positif.

Magnétisme – Partie 3 #32


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Exemple : Expérience des « rails de Laplace » :

Dans un champ magnétique 𝐵 : Rail déplacé à la vitesse 𝑣Ԧ


⇒ variation du flux magnétique dans le circuit
⇒ f.é.m. induite 𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒
⇒ un courant induit 𝑖 apparaît

Φ𝑚 = 𝐵 ⋅ 𝑆Ԧ = +𝐵ℓ𝑥 (on choisit une orientation arbitraire du circuit et la règle de la main


droite donne le sens du vecteur surface)
dΦ𝑚 𝑑
𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 = − = − 𝐵ℓ𝑥
dt 𝑑𝑡
𝑑𝑥
= −𝐵ℓ 𝑑𝑡 = +𝐵ℓ𝑣

On obtient le courant induit en appliquant


la loi d’Ohm :
𝐸𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝐵ℓ𝑣
𝑖= =
𝑅 𝑅
Magnétisme – Partie 3 #33
III.2. Lois de Lenz et Faraday
Loi de Lenz (donne la direction du courant induit)
Le courant induit, par ses effets, s’oppose aux causes qui lui ont donné
naissance.

Exemple #1 : Expérience des rails de Laplace :


Le sens du courant induit est tel qu’il provoque dans la tige une force
magnétique qui s’oppose au mouvement de celle-ci :

Magnétisme – Partie 3 #34


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Exemple #2 : Aimant vers l’intérieur d’un solénoïde :
On approche l’aimant :

Le courant induit est tel que la polarité magnétique de la bobine s’oppose au


rapprochement de l’aimant.

https://www.quora.com/Physics/Wi
ll-Lenzs-law-be-opposite-if-
magnets-orientation-is-changed

⇒ force de répulsion entre l’aimant et la bobine / l’anneau


Magnétisme – Partie 3 #35
III.2. Lois de Lenz et Faraday
Dans l’autre sens :

https://www.quora.com/Physics/Wi
ll-Lenzs-law-be-opposite-if-
magnets-orientation-is-changed

Avec une variation rapide de flux, le courant et le champ induits peuvent être
très grands et les forces très grandes. C’est ce qui arrive avec cet instrument
qui projette un anneau métallique :
https://youtu.be/FXvLG4YXmiM

NB :
Si l’anneau était coupé, de sorte qu’il ne se referme pas sur lui-même, le
courant ne pourrait pas circuler et l’anneau ne pourrait pas agir comme un
aimant. Il n’y aurait donc pas de force entre l’anneau et l’aimant dans ce cas :
https://youtu.be/4PdXTMEb_8s

Magnétisme – Partie 3 #36


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Courants de Foucault :

• Un aimant qui tombe dans un tube métallique :


https://youtu.be/H31K9qcmeMU
→ L’aimant descend lentement du fait de l’induction électromagnétique :
La chute de l’aimant crée des variations de champ magnétique
dans le tube, ce qui induit un courant dans le tube de métal,
qui agit comme un aimant lui-même.

• Un aimant qui tombe au-dessus d’un conducteur :


→ Phénomène similaire d’induction
https://youtu.be/umEGUfhVah4

• Freinage par courants de Foucault : https://www.thenakedscientists.com/


get-naked/experiments/mysterious-
https://youtu.be/qTkOpprVITM forces-eddy-currents

https://youtu.be/Z8FhedeIa7o

• Chauffage par induction (courant variant très rapidement dans le solénoïde) :


https://youtu.be/7ipZ4vdivbU

Magnétisme – Partie 3 #37


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Générateurs :

Dès la découverte de l’induction, Faraday tente de fabriquer un générateur,


c'est-à-dire un appareil qui va fournir une différence de potentiel. Après
quelques essais, la solution retenue fut de faire tourner une boucle de fil dans
un champ magnétique.
Si on relie ces deux fils à un circuit, on aura du courant.
On peut, par exemple, faire fonctionner une ampoule :
https://youtu.be/-jd4-twQobs

En tournant ainsi à vitesse constante, l’angle entre le


http://macao.communications.museu
champ 𝐵 et le vecteur 𝐴Ԧ change continuellement. L’angle est m/eng/exhibition/secondfloor/moreinf
o/2_4_1_ACGenerator.html
𝜃 = 𝜔𝑡 + 𝜃0
La différence de potentiel induite aux bornes de la boucle est donc
𝑑𝜙𝐵 𝑑 𝐵𝐴 cos 𝜃
ℰ𝑖𝑛𝑑 = −𝑁 = −𝑁
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Comme le champ magnétique 𝐵 et l’aire 𝐴 de la boucle sont constantes,
𝑑 cos 𝜃 𝜔𝑡 + 𝜃0

ถ𝑖𝑛𝑑 = −𝑁𝐵𝐴 = 𝑁𝐵𝐴𝜔 sin 𝜃 𝜔𝑡 + 𝜃0
𝑑𝑡 𝑣
Δ𝑣 0

Magnétisme – Partie 3 #38


III.2. Lois de Lenz et Faraday
Générateurs :

→ la différence de potentiel varie donc de façon sinusoïdale :


https://youtu.be/wchiNm1CgC4

https://youtu.be/MW1YUy3Yqpc

Magnétisme – Partie 3 #39


BIBLIOGRAPHIE
En ligne :
• http://fabrice.sincere.pagesperso-orange.fr/magnetisme.htm
• http://www.cvgg.org/omeka/files/original/c116a11353dc3da8822bd2dde3d50aa2.pdf
• http://webprofs.cmaisonneuve.qc.ca/svezina/recueil/note_electricite_magnetisme.html
• http://physique.merici.ca/electricite.html
• …

Ouvrages :
• Pierre Langlois, Sur la route de l’électricité – 1. Le magnétisme des aimants et
l’électricité statique, Editions MultiMondes, ISBN 2-89544-075-1, 2005
• H. Benson et al., Physique II : Electricité et magnétisme, Editions De Boeck
Université, ISBN 9782804193805
• …

Magnétisme – Partie 3 #40


QCM
I. La force exercée par un courant sur une aiguille à une distance 𝑑
est
1. proportionnelle à 𝑑
2. inversement proportionnelle à 𝑑
3. inversement proportionnelle à 𝑑 2

II. Le champ magnétique créé par un fil rectiligne parcouru par un


courant 𝐼 à une distance 𝑟 est
𝜇0 𝐼
1. 𝑢
2𝜋𝑟 2 𝑟
𝜇0 𝐼
2. 𝑢
2𝜋𝑟 𝜃
𝜇0 𝐼
3. 𝑢
2𝜋𝑟 2 𝜃

III. Le nombre de spires d’une bobine est sans influence sur le champ
qu’elle produit.
1. Vrai.
2. Faux.
Magnétisme – Partie 3 #41
QCM
IV. Le champ magnétique créé par une bobine est uniforme.
1. Vrai.
2. Faux.

V. L’expression de la nombre 𝐵 du champ magnétique généré au


centre d’un solénoïde, caractérisé par un nombre 𝑛 de spires par
mètre et parcouru par un courant continu d’intensité 𝐼 est :
1. 𝐵 = 𝜇0 𝐼/𝑛
2. 𝐵 = 𝜇0 𝑛/𝐼
3. 𝐵 = 𝜇0 𝑛𝐼

VI. Dans cette expression, 𝜇0 est :


1. la perméabilité magnétique du vide
2. la permittivité magnétique du vide

Magnétisme – Partie 3 #42

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