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CIRCUITS
MAGNÉTIQUES et
TRANSFORMATEURS

Électromagnétisme 1
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Volume horaire : 24 heures

Objectifs: Connaître les principes de fonctionnement, de calculs et de


modélisation des systèmes magnétiques avec comme application le
transformateur
Compétences visées:
Être capable de :
➢ Modéliser et étudier un circuit magnétique,
➢ Modéliser une bobine à noyau de fer ,
➢ Etablir le modèle équivalent d’un transformateur et d’en
déterminer ses paramètres,
➢ Prédéterminer le fonctionnement d’un transformateur,

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PROGRAMMES

Chapitre I : Électromagnétisme

Chapitre II : Circuits magnétiques

Chapitre III : Transformateur monophasé

Chapitre IV : Transformateur triphasé

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Chapitre 1

Électromagnétisme

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SOMMAIRE

I. CONSIDERATIONS GENERALES

II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT

III. ELECTROMAGNETISME DANS L’AIR OU DANS LA MATIERE

IV. NOTIONS INCONTOURNABLES

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INTRODUCTION

➢ L’électromagnétisme est la branche de la physique qui étudie les interactions


entre l’électricité et le magnétisme.

➢ En Electrotechnique, les applications des effets magnétiques sont les plus


vitales pour l’industrie.

➢ En effet, le fonctionnement des alternateurs, des moteurs électriques, des


transformateurs, etc. est régi par les lois de l’électromagnétisme.

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INTRODUCTION
➢ Ainsi, ce cours a pour but la connaissance des lois du magnétisme, essentielles
pour bien comprendre le fonctionnement de nombreux dispositifs ou
phénomènes tels que :
▪ Relais électromagnétiques

▪ Actionneurs (manutentions)

▪ Bobine et réactances

▪ Transformateurs

▪ Machines tournantes

➢ Dans ce chapitre, nous définirons dans un premier temps le magnétisme et


ensuite les lois de l’électromagnétisme qui régissent le fonctionnement des
machines électriques.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.1.Les aimants
I.1.1.Définitions
Les aimants sont des substances développant naturellement un champ magnétique
et capable d'attirer du fer, le nickel, etc. L’attraction se manifeste seulement dans
des régions spécifiques appelées pôles. On donne le nom de magnétisme à la cause
de cette propriété.

Les aimants existent à l’état naturel mais on peut aussi communiquer cette propriété de
magnétisme à certains corps composés essentiellement de fer, nickel, cobalt, qu’on appelle
aimant artificiels
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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.1.Les aimants
I.1.2. Propriétés qualitatives des aimants
Tous les aimants possèdent les propriétés suivantes :
➢ Ils attirent la limaille de fer aux deux extrémités appelés pôles de l’aimant,
➢ L’un des pôles s’appelle pôle Nord et l’autre le pôle Sud,
➢ Deux pôles de même nom se repoussent tandis que deux pôles de nom
contraire s’attirent

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.1.Les aimants
I.1.3. Constitution d’un aimant
Tout aimant est constitué d’un pôle nord et d’un pôle sud. Ainsi, en coupant autant
de fois un aimant, chaque morceau obtenu est un aimant c’est-à-dire ayant chacun
un pôle nord et un pôle sud. Enfin, si l’on pousse la division des fragments à
l’extrême limite, on aboutit à l’aimant élémentaire portant toujours deux pôles
contraires et de force égale.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
Le champ magnétique existe partout : le champ magnétique terrestre qu'on met en
évidence par une boussole.
Il existe d'autres sources magnétiques :

➢ Aimants naturels : magnétite Fe3O4


➢ Acier qu'on aimante en le frottant avec
un aimant
➢ Les électroaimants

Le champ magnétique est lié au mouvement


de particules chargés dans un milieu donné. Il
traduit l'effet des déplacements dans l'espace
temps de charges électriques les unes par
rapport aux autres...

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.1. Champ magnétique – définitions
Le champ magnétique ou champ d’induction magnétique ou densité de flux
magnétique noté B est la zone d'influence d'un aimant. On caractérise, en chaque
point de cet espace, le champ magnétique par un vecteur 𝐵 caractérisé par :

▪ Son origine : le point considéré


▪ Sa direction : tangente à la ligne de champ considérée.
▪ Son sens : celui de la ligne de champ
▪ Sa norme : l’intensité du champ au point considéré

Quelques ordres de grandeur de champ :


▪ Champ magnétique terrestre : B = 50*10⁻⁶ T
▪ Champ crée par un aimant : B = 0,02 T
▪ Champ crée par un électroaimant : B = 10 T

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.1. Champ magnétique – définitions
Les lignes de champ sont des courbes fermées tangentes en chacun de leurs points
au vecteur champ magnétique. Il y en a une infinité. L'ensemble de ces lignes
constitue un spectre magnétique.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.2. Le flux magnétique ou densité de flux magnétique
Le flux magnétique Φ (Wb) quantifie la quantité de lignes d’un champ d'induction
B, traversant une surface orientée.
Le flux du vecteur d’induction magnétique 𝐵 à travers une surface fermée (S)
quelconque est définie par :

𝑑𝜙 = 𝐵. 𝑛. 𝑑𝑆 = 𝐵. cos 𝛼 . 𝑑𝑆

𝛼 = 𝐵, 𝑛 , 𝑛 est la normale (unitaire et
orienté vers l’extérieur) à la surface dS.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.2. Le flux magnétique ou densité de flux magnétique
Lorsque le champ 𝐵 est uniforme (il est identique en tout point d'un volume) et qu'il
traverse une surface plane S, alors :

𝜙 = ඵ 𝐵 . cos 𝛼 . 𝑑𝑆 = 𝐵 cos 𝛼 ඵ 𝑑𝑆 = 𝑩𝑺 𝐜𝐨𝐬 𝜶


𝑆 𝑠
Si de plus la surface est perpendiculaire aux lignes de champ ( = 0), l'expression
dévient :
𝝓 = 𝑩𝑺

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.2. Le flux magnétique ou densité de flux magnétique
Une bobine de n spires qui embrasse n fois le même flux, embrasse un flux total 𝝓
défini par :
𝝓 = 𝒏𝝋 (𝜑 est le flux à travers une spire)

Un tube d’induction (ou de champ) est l’ensemble des lignes d’induction


s’appuyant sur deux contours fermés 𝐶1 et 𝐶2 .

Le flux sortant d’un tube de champ est nul. On dit qu’il y a conservation du flux.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.2. Le champ magnétique
I.2.2. Le flux magnétique ou densité de flux magnétique
On peut généraliser ce principe en disant qu’au sein d’un volume fermé, le flux
rentrant est égal au flux sortant

𝜙𝑆1 = 𝜙𝑆1
𝐵1 𝑆1 = 𝐵2 𝑆2

En appliquant la loi de conservation du


flux on obtient comme relation :

𝐵1 𝑆1 = 𝐵2 𝑆2 + 𝐵3 𝑆3

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.1. L’expérience d’Oersted
La production d’un champ magnétique par un courant électrique fut découverte par
Hans Christian Oersted en 1820.
Une longue aiguille aimantée mobile autour d’un axe vertical, en équilibre sous
l’action du champ magnétique terrestre et positionnée horizontalement à un fil
métallique, dévie lorsqu’un courant circule dans le fil; Un courant crée un champ
électrique.

https://www.google.ca/url?sa=i&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiH4-
zmgYfjAhWZSBUIHe9zCQ4QMwhBKAAwAA&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3
Dn7EWhEYOa0o&psig=AOvVaw3vKmzy1jQRpResCu2OiBe8&ust=1561633914154455&ictx=3&uact=3

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.1. L’expérience d’Oersted
Interprétation des résultats :
• Les forces responsables de la déviation sont circulaire. Autrement l’aiguille
aimantée ne pourrait pas tourner.
• L’intensité de l’induction magnétique est proportionnelle à l’intensité du
courant traversant le fil métallique. Ex : un courant de 10 A produit à 4 cm du
centre d’un conducteur un champ de 50 μT.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.2. Loi de Biot et Savart
Un élément de circuit dl traversé par un courant i crée en tout point de l’espace un
champ d’induction 𝐵 dont l’expression est :

𝜇 𝑖𝑑𝑙 ‫𝑢 ٿ‬ µ 𝒊𝒅𝒍 𝐬𝐢𝐧 𝜶


𝑑𝐵 = . 𝒅𝑩 = 𝒅𝑩 =
4𝜋 𝑟2 𝟒𝝅 𝒓𝟐

- α : L’angle entre l’élément de courant et la droite joignant cet



élément au point M. 𝛼 = 𝑢, 𝑑𝑙

- 𝑑𝑙 : Longueur élémentaire du circuit


- 𝜇 : Perméabilité magnétique du milieu (μ = μ0.μr) La loi de Biot et Savart permet de
connaitre en tout point, la direction, le
- 𝜇0 = 4π.10-7 S.I : Perméabilité magnétique du vide sens et l’intensité du champ magnétique.
- 𝜇𝑟 : Perméabilité magnétique relative du milieu Elle est très couteuse en calcul.

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.3. Exemple de calcul de champ magnétique
I.3.3.1. Champ crée par un segment de fil parcouru par un courant I

𝝁0 𝑰
𝑩= 𝐬𝐢𝐧 𝜽2 − 𝐬𝐢𝐧 𝜽1
4𝝅𝒂

Si le fil a une longueur infinie :


𝜋 𝜋
𝜃1 = − et 𝜃2 = donc :
2 2

𝝁0 𝑰
𝑩=
2𝝅𝒂

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.3. Exemple de calcul de champ magnétique
I.3.3.2. Champ créé par une bobine plate de rayon R

Pour une bobine plate, le champ au centre de celle-ci est :

𝑵𝑰
𝑩 = 𝝁0
2𝑹

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I. CONSIDERATIONS GENERALES
I.3. Les courants : source de champ magnétique
I.3.3. Exemple de calcul de champ magnétique
I.3.3.3. Solénoïde ou bobine longue

On considère qu’une bobine est longue lorsque sa longueur est grande devant son diamètre.
Les lignes de champ sont parallèles à l’intérieur de la bobine.
𝝁𝟎 𝑵𝑰
La norme du champ magnétique à l’intérieur est : 𝑩 =
𝑳
𝑁
Si on pose 𝑛 = : nombre de spire par mètre, l’expression devient :
𝐿

𝑩 = 𝝁0 𝒏𝑰

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.1. Force de Lorentz
Une charge 𝑞 se déplaçant à une vitesse 𝑣 dans un champ magnétique 𝐵 est
soumise à une force appelée force de Lorentz d’expression :

𝑭 = 𝒒𝒗𝜦𝑩
Application : Effet Hall (capteur à effet hall)
En 1879, Hall a montré qu’en disposant perpendiculairement à un champ d’induction 𝐵, une
fine lamelle de semi-conducteur d’épaisseur 𝑒, parcourue par un courant 𝐼, on pouvait
obtenir une tension 𝑉𝐻 appelée tension Hall.
𝑰𝑩
𝑽𝑯 = 𝑹𝑯
𝒆
1
𝑅𝐻 =
𝑛𝑞

𝑅𝐻 : Constante de Hall du semi-conducteur


𝑛 : Nombre de porteurs de charge par unité
de volume

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.2. Force de Laplace
Un conducteur traversé par un courant électrique et placé dans un champ
magnétique est soumis à une force électromagnétique appelée force de Laplace
d’expression :
𝒅𝑭 = 𝒊𝒅𝒍 𝜦 𝑩

La force de Laplace est utilisée dans les machines électromécaniques (machines à


courant continu, machines asynchrones, machines synchrones, électroaimants,
etc.) pour la création de mouvements.

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.2. Force de Laplace
II.2.1. Application de la force de Laplace : Moteur à courant continu
Lorsque le bobinage inducteur du moteur est alimenté par un courant continu, il
crée un champ magnétique (flux d'excitation) de direction Nord-Sud.
D'après la loi de Laplace (tout conducteur parcouru par un courant et placé dans
un champ magnétique est soumis à une force), les conducteurs de l'induit placés
de part et d'autre de l'axe de la machine sont soumis à des forces F égales mais de
sens opposé, créant un couple moteur : l'induit se met à tourner

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.2. Force de Laplace
II.2.2. Application de la force de Laplace : Moteur à courant alternatif
En alimentant l’enroulement au stator par des courants alternatifs, il se crée un
champ tournant. Sous l’effet du champ tournant, il est à son tour induit des
courants au rotor. L’interaction de ces courants et du champ électromagnétique
(Force de Laplace) crée un couple moteur mettant en rotation le rotor

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.2. Force de Laplace
II.2.3. Conséquence technologique de la force de Laplace : Forces
électrodynamiques
Si deux éléments conducteurs parallèle sont parcourus par un courant électrique, ils
s’exercent entre eux des forces dites forces électrodynamiques (action d’un champ
magnétique sur un courant). Ces forces sont répulsives si les courants sont de sens opposé, et
attractives s’ils sont de même sens. L’intensité de la force a pour expression :

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.2. Force de Laplace
II.2.3. Conséquence technologique de la force de Laplace : Forces
électrodynamiques
L’intensité de la force a pour expression :

𝐼2 𝑰1 𝑰2
𝐹1 = 𝐵2 𝐼1 𝑙 𝐵2 = 𝜇 𝑭1 = 𝝁 𝒍
2𝜋𝑑 2𝝅𝒅

𝑙: Longueur du conducteur influencé par le champ


𝑑 : Distance entre les deux conducteurs

▪ En cas de court-circuit, 𝐼1 = 𝐼2 , la force électrodynamique dépend du carré de 𝐼1 qui est


très élevé. Les effets de la force deviennent alors dangereux (déformation des
conducteurs, difficulté de fermeture de l’appareillage, ouverture spontanée des circuits).
IL faut alors fixer solidement les conducteurs en parallèle et les spires
▪ Certains appareillages électriques (sectionneur sont munis de dispositif de blocage pour
prévenir toute ouverture accidentelle.
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
Tout circuit soumis à une variation de flux, soit par variation du champ
magnétique, soit par déplacement du circuit dans un champ magnétique, est le
siège d'une f.é.m. induite qui a pour expression :
𝒅𝜱
𝒆=−
𝒅𝒕
Si le flux est indépendant du temps, il n’apparait aucune
f.é.m. aux bornes du circuit.

Si le circuit est constitué de N spires, la f.é.m. totale aux bornes des N spires est la
somme des f.é.m. unitaires d’où :
𝒅𝝓
𝒆𝒕 = −𝑵
𝒅𝒕
On peut donc considérer que le flux totalisé par les N spires est :
𝝓𝒕 = 𝑵𝝓

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.1. Exemple de création d’une f.é.m. induite :
On considère une barre en mouvement et placé dans un champ d’induction 𝐵

Entre 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡 , la barre parcourt une


distance élémentaire :
𝑑𝑦 = 𝑉. 𝑑𝑡
Le flux coupé par le conducteur est alors :
𝑑𝜙 = 𝐵. 𝐿. 𝑑𝑦

En appliquant en module la loi de Faraday, on obtient l’expression de la f.é.m. :

𝒅𝜱
𝒆=− = −𝑩. 𝑳. 𝑽
𝒅𝒕

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.2. Application de la loi de Lenz : Générateur de courant alternatif
Pour construire un générateur, on installe un cadre que l’on fait tourner à une vitesse
constante (si possible) par l’entremise de différents éléments naturels tels que le courant
d’une rivière ou le vent ou même la force de vos jambes sur une bicyclette.
En effet, en faisant varier l’angle entre A et B, on fait varier par le fait même le flux, ce qui
produit une tension.

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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.3. Effet de peau (il apparait en régime variable)
Lorsque le courant est alternatif, les effets électromagnétiques chassent les charges du centre
du conducteur, c’est ce qu’on appelle l’effet de peau. Le courant électrique à tendance à
circuler en à la surface du conducteur. La résistance effective du conducteur augmente car la
section effective diminue.
L’épaisseur de peau 𝛿(𝑚) ou la coque fictive est définie par :

𝝆 𝜌 Ω. 𝑚 : Résistivité du conducteur
𝜹= 𝝅𝝁𝟎 𝝁𝒓 𝒇 𝑓 𝐻𝑧 : Fréquence d’alimentation

Pour un conducteur de rayon 𝑟 on calcule la résistance effective à


une fréquence donnée en considérant que seule la partie extérieure
d'épaisseur δ contribue à la conduction. Ainsi :

𝑳
𝑹=𝝆 avec 𝑆𝑢 = 𝜋 𝑟 2 − 𝑟 − 𝛿 2
𝑺𝒖

Électromagnétisme 33
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.4. Courant de Foucault
Lorsqu'un conducteur (cuivre, fer, etc.) subit des variations de flux magnétique, il
apparaît une f.é.m. d'induction au sein du conducteur. Cette f.é.m. met en
mouvement les électrons mobiles du conducteur créant ainsi un courant électrique
que l’on désigne par « courant de Foucault »
Les courants de Foucault peuvent être nuisibles car
responsables d’une partie des pertes dans les
circuits magnétiques des machines électriques.
Ils sont aussi bénéfiques. En effet, les courants de
Foucault produisent de la chaleur par effet Joule.
Ainsi, on peut utiliser cette chaleur pour chauffer
des conducteurs, voire même les faire fondre (four
à induction). On peut aussi utiliser l’effet
d’opposition de ces courants pour freiner des
mouvements.

Électromagnétisme 34
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.4. Courant de Foucault
❖ Chauffage par induction
Dans la figure ci-contre, on voit les principales
caractéristiques d’un four à induction. Le métal
est fondu dans un creuset thermorésistant.
Plusieurs enroulements sont placés autour du
creuset où circule un courant alternatif
intense. Souvent les enroulements sont faits
de cuivre creux dans lesquels circule de l’eau
de refroidissement pour empêcher de les
endommager (chaleur dégagée par le creuset
et par effet Joule dans le cuivre). Ces grands
courants alternatifs engendrent d’importants
courants de Foucault dans le métal par
induction. On utilise des courants de haute
fréquence afin d’obtenir une fusion rapide.

Électromagnétisme 35
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.4. Courant de Foucault
❖ Chauffage par induction

Électromagnétisme 36
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.4. Courant de Foucault
❖ Chauffage par induction
Les poêles à induction sont fabriqués
d’enroulements de cuivre recouverts d’une
plaque sur laquelle on dépose une casserole
au fond métallique épais. La chaleur est créée
par courants induits dans le fond même de la
casserole. Les effets de l’induction sont
d’autant plus importants que les variations du
flux magnétique sont rapides. On utilise des
champs magnétiques à une fréquence
d’environ 20 kHz. Le rendement des fours à
induction est excellent : plus de 80%. De plus,
aucune énergie n’est consommée et aucune
chaleur n’est produite si la plaque à induction
reste sous tension en l’absence de casserole.
https://www.youtube.com/watch?v=aLUB_0wW2QM
Électromagnétisme 37
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.3. Loi de Faraday – Loi de Lenz
II.3.4. Courant de Foucault
❖ Freinage par induction
On peut se servir des courants de Foucault pour
freiner. On place un disque entre deux
électroaimants. Le champ magnétique dans le
disque varie continuellement et par opposition, il se
crée des courants induits s’opposant à cette
variation. Ces courants étant en opposition créent
des forces en sens contraire du mouvement. Quand
on désire freiner, on alimente en courant un
électroaimant. Plus la vitesse de rotation du disque
est grande, plus les courants sont forts et plus les
forces d’oppositions au mouvement sont grandes et
plus le freinage est efficace. Cependant, l’efficacité
diminue grandement quand la vitesse diminue. Pour
cette raison, on doit leur adjoindre un système de
freinage mécanique. https://www.youtube.com/watch?v=9_rbI-5RnnU
Électromagnétisme 38
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II. ACTION D’UN CHAMP MAGNETIQUE SUR UN COURANT
II.4. Auto-induction
Tout circuit électrique parcouru par un courant crée une f.é.m. d'auto-induction qui
s'oppose à la source d'alimentation.
𝒅𝒊
La f.é.m. d’auto-induction a pour expression : 𝒆 = −𝑳
𝒅𝒕
L est l’inductance propre de la bobine et s’exprime en Henry [H]

𝑑𝑖
On remarque que la bobine s'oppose aux variations de l'intensité (terme 𝑑𝑡 ), par
conséquent, il ne faut jamais ouvrir brutalement (en tirant sur les fils par exemple) un circuit
comportant une ou des bobines car, au moment où l'intensité est interrompue, la bobine va
s'opposer à cette interruption et va libérer toute l'énergie qu'elle a emmagasiné pour
essayer de "rétablir" le circuit ; conséquence visible : création d'arc électrique.
De même, il ne faut pas placer une inductance seule dans un circuit alimenté en continu car
𝑑𝑖
le terme ( ) devient nul et l'intensité qui circule dans le montage devient très grande et
𝑑𝑡
peut détruire la bobine par échauffement excessif.

Électromagnétisme 39
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III. ELECTROMAGNETISME DANS L’AIR OU DANS LA MATIERE
III.1. Champ d’induction 𝑩 et d’excitation magnétique 𝑯
Les champs magnétiques peuvent essentiellement être créés à partir de deux
sources de champ", les aimants permanents et les conducteurs parcourus par des
courants. On constate cependant que, pour une même source de champ, le
champ magnétique n'est pas le même suivant la nature du milieu. On est donc
amené à définir deux grandeurs:

• L'excitation magnétique 𝐻 qui ne dépend que de la source de champ et


qui se mesure en ampères par mètre (A/m).
• L'induction magnétique B qui dépend de la source (donc de H) et du
milieu et qui se mesure en Teslas (T).

Électromagnétisme 40
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III. ELECTROMAGNETISME DANS L’AIR OU DANS LA MATIERE
III.2. Champ d’excitation magnétique 𝑯
Lorsqu’un matériau est exposé à une excitation magnétique (𝐻), il se crée une
aimantation caractérisée de façon théorique par un vecteur 𝐽Ԧ colinéaire au champ
𝐻. Les deux vecteurs sont liés par la relation suivante :

𝐽Ԧ = 𝜒. 𝐻 𝜒 est la susceptibilité magnétique du matériau.

Si 𝐽Ԧ est proportionnel à 𝐻 c’est-à-dire 𝜒 = cte, le matériau est dit linéaire et isotrope. Dans le
cas contraire, il est non linéaire
Sous l’effet d’une excitation magnétique extérieure 𝐻, un matériau s’aimante.
L’induction magnétique 𝐵 qui est découle est exprimé par :

𝑩 = 𝝁𝟎 𝑱Ԧ + 𝑯 = 𝝁𝟎 𝝌 + 𝟏 𝑯 = 𝝁𝟎 𝝁𝒓 𝑯 = 𝝁𝑯

Avec µr : perméabilité relative du matériau (µr=1 pour le vide), µ0 : perméabilité du vide (µ0 = 4π.10-7 SI)
et µ= µ0 µr : perméabilité absolue ou perméabilité.

Les matériaux sont classés suivant la susceptibilité magnétique 𝜒


Électromagnétisme 41
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III. ELECTROMAGNETISME DANS L’AIR OU DANS LA MATIERE
III.3. Théorème d’ampère
La circulation du vecteur excitation magnétique 𝐻 le long d’un contour fermé est
égale à la somme algébrique des courants enlacés par le contour.

ර𝐻 . 𝑑𝑙 = ෍ 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑜𝑢𝑟

ර 𝐻. 𝑑𝑙 = 𝑖1 − 𝑖2 + 𝑖3
𝐶

Cette somme peut être discrète si le circuit magnétique peut être subdivisé en portions
magnétiques homogènes.
෍ 𝐻𝑗 . 𝑙𝑗 = ෍ 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑜𝑢𝑟
𝑗
Dans le cas particulier d’une bobine de N spires parcourue par un courant I, le théorème
d’ampère se met sous la forme suivante :
ර𝐻 . 𝑑𝑙 = 𝑁. 𝐼

Électromagnétisme 42
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III. ELECTROMAGNETISME DANS L’AIR OU DANS LA MATIERE
III.3. Théorème d’ampère
Exemple d’application : cas du fil infini

Les lignes de champ des vecteurs 𝐵 et 𝐻 sont des cercles dont l’axe
est le conducteur électrique. Nous allons prendre comme contour
fermé une ligne de champ située à une distance R. Sur ce contour,
le champ est constant.

ර 𝐻. 𝑑𝑙 = 𝐼 = 𝐻. 2𝜋𝑅
𝐶

𝐼
𝐻=
2𝜋𝑅

Électromagnétisme 43
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IV. NOTIONS INCONTOURNABLES
Dans la majorité des cas étudiés dans le cadre de ce cours, l’aimantation des
matériaux sera réalisée à partir d’un bobinage excitateur de N spires, c’est-à-dire
par un courant électrique. Le tableau ci-dessous représente un résumé des
grandeurs mises en jeu dans les circuits magnétiques ainsi que des relations de
base simplifiées qui les relient.

Électromagnétisme 44
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ANNEXE
Électromagnétisme 45
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Électromagnétisme 46

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