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Chapitre 7

Propagation dans les milieux


anisotropes

Dans le premier chapitre, nous nous sommes notamment intéressés à la pro-


pagation des ondes électromagnétiques dans les milieux non magnétiques,
linéaires, homogènes et isotropes. Nous avons également dit que la forme du
tenseur de permittivité diélectrique caractérise l’anisotropie du matériaux.
Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser à la propagation des ondes élec-
tromagnétiques dans les milieux anisotropes.

7.1 Introduction
7.1.1 biréfrigence
Il arrive qu’un rayon lumineux traversant certains cristaux transparents donne
naissance à deux rayons lumineux réfractés. On appelle cela la double réfrac-
tion. Les milieux qui donnent naissance à ce phénomène sont des milieux ani-
sotropes. Ce phénomène a été découvert en 1669 par le danois Erasmus Bar-
tolinus (1625-1692) dans le calcite CaCO3 (encore appelé Spath d’Islande). Le
calcite est un milieu biréfringent. L’origine de cette biréfrigence est naturelle.
La biréfrigence naturelle provient de la levée de l’isotropie de l’espace dans
lequel se propage l’onde électromagnétique. C’est l’arrangement des atomes
à l’intérieur de la maille cristalline qui est responsable de cette anisotropie.
Les propriétés de polarisation du cristal sont ici directement liés à la symétrie
du réseau cristallin. On peut également rendre artificiellement biréfrigent un
milieu isotrope en modifiant la symétrie de son environnement, par exemple
sous l’action d’une contrainte mécanique ou bien en appliquant un champ
électrique ou magnétique. On parle alors de biréfringence induite.

129
130 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

Figure 7.1 – Observation du dédoublement d’un texte à travers un cristal


de calcite.

Une propriété remarquable des millieux anistropes est liée à la polarisation


des ondes. En traversant un milieu transparent anisotrope limité par deux
dioptres plans, un faisceau de lumière, qu’il soit initialement polarisé ou non,
donne en général naissance à deux faisceaux réfractés polarisés rectlignement
selon des directions orthogonales. Si on tourne le cristal, les directions de
polarisations transmises suivent le mouvement de rotation : ces directions
sont fixées par le milieu. Dans ce chapitre, nous allons compendre l’origine
de ce phénomène à l’origine de nombreuses applications en optique.

Figure 7.2 – Traversée d’une lame anisotrope par un faisceau de lumière


naturelle ou de polarisation quelconque. On obtient deux faisceaux distincts
dont les polarisations sont orthogonales (figure d’près le livre de G. Chartier,
”Manuel d’Optique”, Hermes, 1997)

7.1.2 Descriptions microscopiques et macroscopiques de la


polarisation d’un matériau
Nous avons vu, dans le chapitre sur l’émission dipolaire, que les molécules
~ ext ; leurs mo-
peuvent se polariser sous l’influence d’un champ électrique E
7.2. ONDES DANS LES MILIEUX ANISOTROPES 131

ments dipolaires ainsi induits s’écrivent p~ = ǫ0 αE~ ext avec α la polarisabilité


de la molécule. De manière identique, lorsqu’une onde se propage dans un
matériau, les atomes qui le constituent vont se polariser sous l’effet du champ
électrique. Chaque dipôle induit va rayonner un champ électrique qui à son
tour interagira avec le dipôle voisin de sorte que dans un milieu dense (conte-
nant beaucoup de molécules ou d’atomes par unité de volume) il y a un
couplage entre l’onde lumineuse et le matériau mais également entre tous les
dipôles. Il sera donc plus pratique de caractériser la polarisation à l’échelle
macroscopique en utilisant le vecteur polarisation volumique

P~ = ε0 [χe ] E
~ ext

qui traduit les couplages entre champs électriques (extérieur et induits) et


matière ; [χe ] est le tenseur de susceptibilité électrique. Remarquons que le
vecteur polarisation volumique peut être assimilé à la moyenneP volumique
p
~ i
des moments dipolaires microscopiques de sorte que P~ = où les p~i cor-
V
respondent aux moments des dipôles induits.

Notons qu’avec l’apparition des sources Laser à impulsions courtes, les effets
non linéaires prennent une place très importante en optique. Ainsi si l’hy-
pothèse sur la linéarité du matériau n’est plus valide, le vecteur P~ sera le
résultat d’une superposition de vecteurs polarisations volumiques oscillant
aux fréquences harmoniques :

P~ = P~1 (ω) + P~2 (2ω) + P~3 (3ω) + · · ·


 
(1) ~ ~ ~ ~ ~ ~
  (2)   (3) 
= ε0 χe E(ω) + χe E(ω) : E(ω) + χe E(ω) : E(ω) : E(ω) · · ·

On parle alors de génération d’harmoniques.

Dans ce module nous n’étudierons que la composante linéaire de la polarisa-


tion.

7.2 Propriétés générales des ondes dans les milieux


anisotropes
7.2.1 Retour sur les équations de Maxwell dans les milieux
non magnétiques
Rappelons que les équations de Maxwell peuvent être classées en deux caté-
gories :
132 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

— celles qui caractérisent la structure du champ électromagnétique et


qui ne dépendent donc pas du milieu
~
~ + ∂ B = ~0;

~ = 0 et rot E
div B
∂t
— et celles qui relient le champ électromagnétique aux sources

rot B~ ∂D~
~ = ρ et
div D − = ~j.
µ0 ∂t
Pour cette dernière catégorie nous avions défini le vecteur exictation élec-
trique (encore appelé vecteur déplacement électrique) D ~ = ε0 E~ + P~ . On
rapelle que ce champ peut être expliqué par le fait qu’une onde lumineuse
va polariser le milieu qu’elle traverse ; il y aura alors apparition de charges
volumiques de polarisation vérifiant

ρp = −div P~ .

La charge globale du milieu ne sera pas modifiée puisque la somme des


✁charges volumiques induites sur le volume V du milieu continue d’être nulle :
ρp dV = 0.
V

Dans les milieux Linéaires, Homogènes, Isotropes, nous avons vu que le


vecteur polarisation est proportionnel au champ électrique : P~ = ε0 χe E, ~
où χe désigne la susceptibilité électrique du milieu. Dans un milieu aniso-
trope, le déplacement des charges ne se fait pas nécessairement dans la di-
rection du champ extrérieur et le vecteur polarisation résultant n’est plus
simplement colinéaire au champ électrique : P~ = ε [χe ] E.
~ On définit donc
~ = ε0 E
D ~ + P~ = ε0 (Id + [χe ]) E~ avec Id la matrice identité de sorte que la
relation entre le vecteur excitation électrique et le champ élecrique est de
nature tensorielle :
~ = [ε] E
D ~
Un tenseur est représenté par un tableau de nombres arrangés en matrice.
La matrice du tenseur de permiitivité est composée de neuf élements. Dans
un repère (OYYZ) quelconque, ces corffcients sont à priori non nuls et on
écrira :     
DX εXX εXY εXZ EX
 DY  =  εY X εY Y εY Z   EY 
DZ εZX εZY εZZ EZ
Cette relation nous indique que les composantes (DX , DY , DZ ) du vecteur D~
ne sont plus respectivement proportionnelles aux composantes (EX , EY , EZ ) :

DX = εXX EX + εXY EY + εXZ EZ


7.2. ONDES DANS LES MILIEUX ANISOTROPES 133

DY = εY X EX + εY Y EY + εY Z EZ
DZ = εZX EX + εZY EY + εZZ EZ

7.2.2 Propriétés du tenseur permittivité diélectrique


Un milieu homogène non magnétique est caractérisé par un tenseur de permit-
tivité diélectrique hermitien (i.e. εij = ε∗ji ) donc diagonalisable dans l’espace
complexe. Les axes définis par ces vecteurs propres sont les axes propres (ou
encore appelés axes principaux ) du tenseur de permittivité. Ils définnissent
dans l’espace 3 directions privilégiées liées au cristal. 1

Ce tenseur peut donc toujours être exprimé sous la forme d’une matrice
diagonale dans la base orthogonale formée par ses vecteurs propres. On peut
donc effectuer un changement d’axes de coordonnées permettant de passer du
système d’axe (OXYZ) dans lequel la matrice est non diagonale, au systèmes
d’axes propres (Oxyz) dans lequel la matrice prend une forme diagonale plus
simple. Dans le cas général on note :
 
ε1 0 0
[ε] =  0 ε2 0  .
0 0 ε3
Si une des valeurs propres (εi ) n’est pas strictement positive alors le matériau
est absorbant ; en fait il absorbe les ondes polarisées dans la direction du vec-
teur propre correspondant. On parle alors de dichroı̈sme ou de pléochroı̈sme
en pétrologie ce qui correspond à de l’anisotropie d’absorption.

Dans la suite sans autre précision, nous ne nous intéresserons qu’à des milieux
non absorbants par conséquent nous pouvons faire apparaitre des indices de
réfraction comme défini au chapitre 3 pour les isolants non absorbants :
 2 
n1 0 0
[ε] = ε0  0 n22 0 
0 0 n23
Rappelons que lorsque les 3 valeurs propres sont identiques le matériau est
isotrope, car un indice unique suffit à caractériser le matériau. Dans le cas
contraire, il est anisotrope uniaxe si 2 valeurs propres sont égales ou biaxe si
elles sont toutes les trois différentes.
1. Lorsque les vecteurs propres correspondent à des polarisations circulaires on parle
d’anisotropie circulaire du matériau. A l’inverse lorsqu’ils correspondent à des polarisations
linéaires on parle d’anisotropie linéaire. Remarquons que ces deux types d’anisotropie
peuvent exister en même temps dans les matériaux ; les états propres sont alors elliptiques.
134 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

7.2.3 Onde plane dans un milieu anisotrope non absorbant


Considérons une onde plane homogène progressive monochromatique (onde
PHPM) qui se propage dans un milieu (non magnétique) homogène, aniso-
trope et non absorbant qui ne contient pas de charge volumique libre (i.e.
ρ = 0 et ~j = ~0). Dans ces conditions les équations de Maxwell s’écrivent

→ ~
∂B → ~
∂D
~ = 0,
div D ~ = 0,
div B ~+
rot E = ~0 et ~ − µ0
rot B = ~0.
∂t ∂t
Le champ électrique associé à cette onde s’écrit donc en notation complexe

~ 0 ei(~k·~r−ωt) .
~ =E
E

Les autres composantes du champ électromagnétique (D ~ et B)


~ présentent
naturellement la même dépendance spatio-temporelle ; il est donc possible de
simplifier les équations de Maxwell comme dans le chapitre 2. On obtient

~k · D
~ = 0 et ~k · B
~ =0

Les champs D ~ (en l’absence de charges volumiques libres) et B ~ sont donc


orthogonaux au vecteur d’onde ~k. Notons qu’en général le champ électrique
~ n’est pas orthogonal à ~k.
E
~ ~
~ = k∧E
B
ω
~ est orthogonal au plan formé par ~k et E.
Le champ B ~

~ ~
~ = −k ∧ B
D
µ0 ω

Ainsi en l’absence de courant ~k, D


~ et B
~ forment un trièdre direct.

Le vecteur de Poynting s’écrit 2


   
~ ~ ~ ∧ ~k ∧ E
E ~ E 2~
k − ~ · ~k E
E ~
~ E∧B
Π= = =
µ0 µ0 ω µ0 ω

et n’est donc pas (en général) parallèle au vecteur d’onde ~k. Rappelons que
l’énergie (i.e. le rayon lumineux) se propage selon Π~ et que le vecteur d’onde
     
~∧ B
2. Rappelons que A ~ ∧C
~ = A ~·C
~ B ~− A~·B
~ C.~
7.2. ONDES DANS LES MILIEUX ANISOTROPES 135

~k est orthogonal aux plans de phase. Ainsi contrairement à ce qui se passe


dans les milieux isotropes, les plans équiphases ne sont plus orthogonaux aux
rayons lumineux.

Equation tensorielle dans les milieux possédant une anisotropie linéaire


ω
En posant ~k = k~u = n ~u où n est un indice optique dans la direction de
c
propagation ~u, et en utilisant les expressions de D ~ et B~ obtenues par sim-
plification des équations de Maxwell dans le paragraphe 7.2.3, on en déduit
que  
~k ∧ ~k ∧ E ~
~ =− k2 h ~  ~  i
D = E − ~u · E ~u .
µ0 ω 2 ω 2 µ0
Rappelons que la vitesse de phase de l’onde est égale par définition à
ω c
vφ = =
k n
où n correspond à l’indice ”vu” par l’onde lors de sa propagation. Cet indice
dépend donc de la direction de propagation caractérisée par ~u.

~ nous permettent donc d’établir l’équation vectorielle :


Les expressions de D

~ ~ n2 h ~  ~  i
D = [ε]E = 2 E − ~u · E ~u . (7.1)
c µ0

En nous plaçant dans le repère propre du milieu c’est-à-dire celui dans lequel
le tenseur de permittivité est diagonal, et en notant (α, β, γ) les coordonnées
du vecteur unitaire ~u qui représente la direction de propagation de l’onde, on
obtient la relation tensorielle suivante :

n21 − n2 (1 − α2 ) αβn2 αγn2


    
Ex 0
2 2 2 2 2
ε0  αβn n2 − n (1 − β ) βγn   Ey  =  0 
2 2 2 2 2
αγn βγn n3 − n (1 − γ ) Ez 0
(7.2)
Ce système aura une solution non nulle si et seulement le déterminant du
tenseur est nul :
n21 − n2 (1 − α2 ) αβn2 αγn2
2 2 2 2
αβn n2 − n (1 − β ) βγn2 = 0.
αγn2 βγn2 n23 − n2 (1 − γ 2 )
136 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

Nous ne résoudrons pas ce système dans le cas général mais il est facile
de vérifier qu’il conduit à une équation du second degré en n2 qui s’appelle
équation de Fresnel. Ainsi on peut montrer que cette équation possède quatre
solutions réelles (±n′ et ±n′′ ) qui dépendent de la direction de propagation
de l’onde incidente c’est-à-dire de ~u (le signe ± correspond au sens de propa-
gation). En supposant n1 > n2 > n3 , on aura de façon générale n1 ≥ n′ ≥ n2
et n2 ≥ n” ≥ n3 .

En conclusion, dans un milieu anisotrope, l’onde plane incidente donnera


naissance à deux ondes planes caractérisées par les champs D ~ ′ et D
~ ′′ (ortho-
gonaux à ~u) a priori différents et se propageant à des vitesses vφ′ = c/n′ et
vφ′′ = c/n′′ différentes. Ce phénomène est appelé biréfringence. Les directions
de vibrations colinéaires aux champs D ~ ′ et D
~ ′′ sont appelées lignes neutres
du milieu.

7.2.4 Surface des indices


Par définition, la surface des indices est le lieu géométrique des points M
tels que OM~ = n~u, où ~u(α, β, γ) est un vecteur unitaire (α2 + β 2 + γ 2 = 1)
caractérisant la direction de propagation de l’onde et où n est la valeur de
l’indice optique dans la direction ~u. On note x = nα, y = nβ, z = nγ les
coordonnées du vecteur OM ~ . L’équation de la surface des indices, c’est à
dire un relation antre x, y et z. est donnée par :

x2 n21 (n22 − n2 )(n23 − n2 ) + y 2 n22 (n21 − n2 )(n23 − n2 ) + z 2 n23 (n21 − n2 )(n22 − n2 ) = 0

L’établissement de l’équation de la surface des indices est donnée en annexe


à la fin de ce chapitre. La surface des indices permet de représenter la valeur
des indices dans chaque direction de propagation. Le milieu étant biréfrin-
gent, la surface est assez complexe, car elle est constituée de deux nappes
imbriquées qui se croisent (voir les figures 7.3 et 7.4). Les points de croise-
ment correspondent à des direction de propagation selon lesquelles une seule
onde se propage avec un indice unique, comme dans un milieu isotrope. Ces
directions sont par définition appelés axes optiques. Un milieu biréfringent
comporte de façon la plus générale deux axes optiques. Lorsque ces deux
axes sont distincts, on dit que le milieu est biaxe.
Sur la figure 7.3, l’axe OI est un axe optique. La plupart des matériaux
utilisés en optique présentent des propriétés de symétrie telles qu’il n’y a
qu’un seul axe optique. Un tel milieu est appelé uniaxe. Un milieu uniaxe
est un milieu dans lequel deux des trois indices principaux n1 , n2 , n3 sont
identiques. On note alors ces deux indices no pour indice ordinaire et ne
7.2. ONDES DANS LES MILIEUX ANISOTROPES 137

Figure 7.3 – Portion de la surface des indices sur 1/8 de l’espace. On


peut reconstruire l’ensemble de la surface en faisant l’image par reflexion par
rapport à chacun des plans du repère.

Figure 7.4 – Coupes de la surface des indices dans les plans (Oxy), (Oyz) et
(Oxz). OB’=OC’=n1 ; OA’=OC”=n2 , OA”=OB”=n3 (avec n1 > n2 > n3 ).
On peut remarquer que l’intersection de la surface des indices avec un plan
principal est toujours constitué d’un cercle et d’une ellipse. Dans le plan
(Oxz) on peut voir les points de croisement qui définissent les deux axes
optiques selon lesquels une onde de propage comme dans un milieu isotrope
avec un seul indice.

pour indice extraordinaire. Les surfaces des indices d’un milieu uniaxe sont
une sphère et un ellipsoı̈de. Les deux surfaces sont tangentes en leurs points
d’intersection avec l’axe optique (voir la figure 7.5).
138 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

Figure 7.5 – coupe de la surface des indices d’un milieu uniaxe dans un
plan passant par l’axe optique (figure adaptée du Manuel d’optique de G.
Chartier). Les deux surfaces présentent un symétrie cylindrique autour de
l’axe optique.

7.3 Onde plane dans un milieu uniaxe


Le but de ce paragraphe est de résoudre le système précédent dans le cas par-
ticulier des milieux uniaxes. Le matériau possédant une anisotropie linéaire
uniaxe, nous l’orienterons de sorte que son tenseur de permittivité s’écrive
dans le repère (Oxyz)

n2o 0 0
 

[ε] = ε0  0 n2o 0 
0 0 n2e

où no et ne s’appellent respectivement indice ordinaire et extraordinaire du


matériau.

Remarquons que si l’onde incidente se propage selon l’axe (Oz), elle ne ”verra”
pas l’anisotropie du matériau puisque les deux modes de propagation se pro-
c
pageront à la vitesse vφ = . Cet axe (Oz) est appelé axe optique du ma-
no
tériau à ne pas confondre avec l’axe optique du montage optique ! Notre
système possédant une symétrie de révolution autour de l’axe (Oz), le ré-
sultat ne dépend pas de l’angle de longitude ϕ (en coordonnées sphériques).
Nous pouvons donc simplifier les calculs en prenant ϕ = 0 ce qui revient à
7.3. ONDE PLANE DANS UN MILIEU UNIAXE NON ABSORBANT139

choisir une onde incidente se propageant dans la direction du vecteur


 
cos θ
~u =  0  .
sin θ
Pour étudier la propagation de cette onde dans le milieu, il faut donc résoudre
le système suivant (équation tensorielle 7.2) :
no − n2 sin2 θ
 2
cos θ sin θn2
   
0 Ex 0
2 2
ε0  0 no − n 0   Ey  =  0  (7.3)
2 2 2 2
cos θ sin θn 0 ne − n cos θ Ez 0
Ce système a une solution non nulle si
n2o − n2 sin2 θ 0 cos θ sin θn2
0 n2o − n2 0 = 0.
2
cos θ sin θn 0 ne − n2 cos2 θ
2

On obtient alors deux solutions


no ne
n = no ou n = p .
no cos θ + n2e sin2 θ
2 2

Étude du mode ordinaire


Ce mode voit l’indice n = no (première solution) quel que soit l’angle d’in-
cidence θ de l’onde. En résolvant le système (7.3) on trouve que le champ
électrique est polarisé selon ~uy si no 6= ne (cas qui nous intéresse). On notera
~ ~ ~
E~ o = Eo~uy . Rappelons que D ~ = [ε]E,~ B~ = n ~u ∧ E et Π~ = E ∧ B . On en
c µ0
déduit donc directement les champs
D~ o = ε0 n2o Eo~uy ,
 
− sin θ
~ o = no E o 
B 0 
c
cos θ
2
et le vecteur de Poynting Π~ o = no Eo ~u.
µ0 c
Remarquons que pour ce mode le champ électrique E ~ o est orthogonal au
vecteur d’onde ~k et par conséquent le vecteur de Poynting Π ~ o est lui colinéaire
~
à k ce qui signifie que la phase de l’onde et son énergie se propagent dans la
même direction.
140 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

Étude du mode extraordinaire


no ne
Ce mode voit l’indice n = p (seconde solution) qui dé-
no cos θ + n2e sin2 θ
2 2
pend donc de l’angle θ de l’onde. En résolvant ce système d’équations aux
valeurs propres (7.3), on trouve que le champ électrique s’écrit

−n2e sin θ
 
~ e = ae 
E 0 
n2o cos θ

avec ae une valeur liée à la norme du champ. On en déduit ensuite directement


les champs  
− sin θ
D~ e = ae n 2 n 2  0 
e o
cos θ
2 2
~ e = − no ne ae ~uy
B
c
et le vecteur de Poynting

n2o cos θ
 
~e = a2e n2o n2e
Π  0 .
µ0 c 2
ne sin θ

Dans ce mode dit ”extraordinaire” le vecteur d’onde ~k n’est pas orthogo-


nal au champ électrique E ~ e et pas colinéaire au vecteur de Poynting Π
~ e . La
phase et l’énergie de l’onde ne se propagent donc pas dans la même direction.

Remarquons qu’une onde PHPM incidente de polarisation quelconque don-


nera naissance aux deux modes précédents au cours de sa propagation dans
le matériau et donc à deux rayons lumineux se propageant dans le cas général
dans deux directions différentes : l’un selon Π ~ o et l’autre selon Π ~ e (cf. figure
7.6). Les deux axes définis par les champs D ~ o et D~ e sont appelés lignes neutres
du milieu. Ces lignes dépendent donc du vecteur d’onde. Notons que lorsque
lorsque le champ électrique E ~ incident est polarisé le long d’une ligne neutre,
il est colinéaire à D et donc orthogonal au vecteur d’onde ~k, comme c’est le
~
cas dans un milieu isotrope . De plus, dans ce cas, le vecteur de Poynting Π ~
~
est colinéaire à k. L’onde se propage en ne mettant en jeu qu’un seul indice ni
(c’est-à-dire celui correspondant à la valeur propre ε0 n2i ) et sans changement
d’état de polarisation. En conlusion on retiendra que si une onde incidente
est polarisée selon une ligne neutre, elle se propagera sans changement de
polarisation à l’intérieur du cristal.
7.4. ÉTUDE DES LAMES DE PHASE 141

Figure 7.6 – Représentation des modes ordinaire et extraordinaire dans un


milieu non absorbant infini, anisotrope linéaire et uniaxe dont l’axe optique
est selon (Oz).

On pourra remarquer que l’onde ordinaire est polarisée perpendiculaire-


ment à l’axe optique. Ce résulat est tout à fait général pour les milieux
uniaxes.
Remarque : nous avons considéré un milieu infini. En réalité, il faut tenir
compte de la réfraction à l’interface entre le milieu anisotrope et l’extérieur.
Le milieu anisotrope comprenant plusieurs indices, il y a donc plusieurs vec-
teurs d’onde à considérer.

7.4 Étude des lames de phase


Une lame de phase est une lame à faces parallèles généra-
lement taillée dans un milieu uniaxe de sorte que son axe
optique (représenté par une double flèche sur le schéma ci-
contre) soit parallèle à ses faces. On l’éclaire avec une onde
PHPM se propageant orthogonalement à ses faces. Le vecteur
d’onde ~k de l’onde est donc colinéaire à un des axes propres
de la lame (cf. schéma ci-dessus).

7.4.1 Lignes neutres et axes propres


Supposons que les axes propres de la lame soient selon ~ux , ~uy , ~uz et que son
axe optique soit selon ~uy . Le tenseur de permittivité de la lame s’écrit alors
142 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

dans le repère (Oxyz)

n2o 0 0
 

[ε] = ε0  0 n2e 0  .
0 0 n2o

L’onde plane arrivant en incidence normale sur la lame (~k = k~uz ), le champ
électrique avant la lame s’écrit en notation complexe
 
Ex
~ = ei(ωt−kz)  E y  .
E
0

~ est orthogonal à ~k puisqu’avant


Rappelons que le champ électrique incident E
d’entrer dans la lame, l’onde se propage dans l’air.

L’orientation du vecteur ~u est définit par les coefficients (α = 0, β = 0, γ = 1).


L’étude de la propagation de l’onde dans la lame revient à résoudre le système
suivant (équation tensorielle 7.2) :
 2
no − n2
   
0 0 Ex 0
 0 n2e − n2 0   E y  =  0  .
0 0 n2o 0 0

Ce système trouvera une solution non nulle si et seulement si le déterminant


de la matrice est nul, c’est à dire ici si n = n0 ou n = ne . On aura donc deux
modes de propagation (ordinaires et extraordinaires) comme vus précédem-
ment. Nous prendrons l’origine des phases à l’entrée de la lame (en z = 0).

Rappelons que dans un milieu d’indice n, k = n , où λ désigne la longueur
λ

d’onde dans le vide. On note k0 = la norme du vecteur d’onde dans le
λ
vide.

Mode ordinaire : n = no

E ~ o = ε0 n o 2 E
~ o = E o ei(ωt−no k0 z)~ux , D ~ o, B ~ o //~k.
~ o = Bo~uy et Π

Mode extraordinaire : n = ne

E ~ e = ε0 n e 2 E
~ e = E e ei(ωt−ne k0 z)~uy , D ~ e, B ~ e //~k.
~ e = Be~ux et Π
7.4. ÉTUDE DES LAMES DE PHASE 143

~ux et ~uy correspondent donc à la fois à deux axes propres de la lame et aux
lignes neutres (pour cette incidence). De manière plus générale quand le vec-
teur d’onde est colinéaire à un axe propre du matériau, les lignes neutres sont
confondues avec les deux autres axes propres du matériau. Si ne > no l’axe
ordinaire est l’axe rapide et l’axe extraordinaire l’axe lent : le milieu est dit
positif (négatif dans le cas contraire).

Remarquons en particulier que les deux modes (ordinaires et extraordinaires)


se propagent dans la même direction. Les deux ondes qui se propagent dans
la lame se superposent. Les deux champs électriques correspondants se pro-
pagent avec des vitesses de phase différentes. La superposition de ces champs
propres (et orthogonaux) forme un champ résultant, dont la polarisation
change continuement au cours de propagation à l’intérieur de la lame. La
polarisation obtenue en sortie de lame dépend de l’épaisseur traversée.

7.4.2 Influence d’une lame de phase sur une OPHPM polari-


sée rectilignement
Supposons qu’une OPHPM polarisée rectilignement arrive en incidence nor-
male sur la lame vue précédemment. Avant la lame le champ électrique s’écrit
en notation complexe
 
cos α
~ = E0 ei(k0 z−ωt)  sin α 
E
0

avec α un angle quelconque.

Comme précédemment on choisit l’origine des phases à l’entrée de la lame


c’est-à-dire en z = 0. Pour étudier simplement la propagation de ce champ
dans la lame il suffit de décomposer le champ sur les deux modes supportés
par les vecteurs propres ~ux et ~uy . A l’intérieur de la lame dans le plan z = z0
le champ électrique s’écrit alors
~ = E0 cos αei(no k0 z0 −ωt)~ux + E0 sin αei(ne k0 z0 −ωt)~uy .
E

Cette expression peut être factorisée sous la forme


   
cos αeino k0 z0 cos α
~ = E0 e−iωt  sin αeine k0 z0  = E0 ei(no k0 z0 −ωt)  sin αei∆nk0 z0 
E
0 0
144 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

où ∆n = ne − n0 .

Notons qu’à la sortie de la lame en z = e (e étant l’épaisseur de la lame)


l’onde est généralement polarisée elliptiquement. On peut néanmoins choisir
l’épaisseur de la lame pour que les ondes d’une longueur d’onde particulière
ressortent polarisées rectilignement ou circulairement.

~ ∗ = E0 2
~ ·E
La lame étant considérée comme non absorbante l’intensité I = E
est inchangée.

7.4.3 Lames et conditions particulières


Rappelons que si l’onde incidente est polarisée dans la direction des lignes
neutres (ici ~ux et ~uy ), elle se propagera en conservant sa polarisation. Ainsi
π
quelles que soient la biréfringence et l’épaisseur de la lame si α = p avec
2
p ∈ Z la polarisation sera rectiligne (et invariante) à la sortie et dans la lame.

En revanche pour une polarisation incidente quelconque il sera nécessaire



d’étudier le déphasage ϕ = ∆n e qui est introduit entre les modes pour
λ
connaı̂tre l’état de polarisation de sortie. Le déphasage sera positif si l’axe
(Oy) est l’axe lent (onde qui se propage avec l’indice le plus élevé) et négatif
si l’axe (Oy) est l’axe rapide (onde qui se propage avec l’indice le plus petit).
Généralement, on ne sait pas a priori lequel est l’axe lent et lequel est l’axe
rapide, on écrira :

ϕ = ±|∆n| e
λ
où |∆n| est appelé biréfringence du matériau.
En posant ωt′ = n0 k0 − ωt (changement d’origine des phases), on aura en
notation complexe :
 
cos α
E~ = E0 eiωt′  sin αe−iϕ 
0

Lame d’onde
Une lame est dite lame d’onde pour une OPHPM si elle introduit un dé-
phasage ϕ entre les deux modes de propagation qui est un multiple de 2π.
En d’autres termes, une lame d’onde doit avoir une différence d’épaisseur
optique e∆n entre ses deux lignes neutres égale à un multiple de la longueur
7.4. ÉTUDE DES LAMES DE PHASE 145

d’onde λ de l’OPHPM.

Dans ce cas la polarisation de sortie est identique à celle d’entrée (rectiligne


dans notre exemple).

Lame demi-onde
Une lame est dite demi-onde pour une OPHPM si elle introduit un dépha-
sage ∆ϕ = π + 2pπ avec p ∈ Z entre les deux modes de propagation. Le nom
”demi-onde” vient du fait que la lame a une différence d’épaisseur optique
λ
e∆n entre ses deux lignes neutres égale à (2q + 1) avec q ∈ Z et où λ est la
2
longueur d’onde de l’OPHPM.

En sortie de la lame le champ s’écrit en notation complexe


 
cos α
~ = E0 eiωt′  − sin α  .
E
0
L’onde est donc polarisée rectilignement mais pas dans la même direction
que l’onde incidente. Les lames demi-onde sont en effet généralement utili-
sées pour contrôler la direction de vibration (rectiligne) des ondes.

On pourra vérifier qu’une lame demi-onde inverse le sens de rotation d’une


onde polarisée circulairement.

Lame quart d’onde


Une lame est dite quart d’onde pour une OPHPM si elle introduit un dépha-
π
sage ∆ϕ = + pπ avec p ∈ Z entre les deux modes de propagation. Le nom
2
”quart d’onde” vient du fait que la lame a une différence d’épaisseur optique
λ
e∆n entre ses deux lignes neutres égale à (2q + 1) avec q ∈ Z et où λ est la
4
longueur d’onde de l’OPHPM.

En sortie de la lame le champ s’écrit en notation complexe


 
cos α
~ = E0 eiωt′  ±i sin α  .
E
0
Par conséquent l’onde est polarisée elliptiquement. Cependant si l’onde in-
cidente est rectilignement polarisée à 45o des lignes neutres de la lame (i.e.
146 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

π
α = (2p + 1) ) alors elle ressort polarisée circulairement :
4

 
1
~ = 2 E0 ei(ωt−no k0 e)  ±i  .
E
2
0

Inversement une onde incidente polarisée circulairement ressortira d’une lame


quart d’onde polarisée rectilignement avec une direction de polarisation fai-
sant un angle de 45o avec les axes propres de la lame.

7.4.4 Polariseurs dichroı̈ques


Nous nous plaçons dans les conditions d’étude de la lame de phase cependant
l’indice extraordinaire est maintenant imaginaire pur ne = iγ. Le tenseur de
permittivité du milieu s’écrit alors
 2 
no 0 0
[ε] = ε0  0 −γ 2 0  .
0 0 n2o

On éclaire cette lame avec une OPHPM polarisée rectilignement telle que son
champ électrique s’écrive en notation complexe
 
cos α
~ = E0 ei(k0 z)−ωt  sin α  .
E
0

A l’intérieur de la lame dans le plan z = z0 le champ électrique s’écrit alors


~ = E0 cos αei(no k0 z0 )−ωt~ux + E0 sin αe−γk0 z0 e−iωt~uy .
E

Ainsi assez rapidement l’amplitude du champ selon l’axe (Oy) va tendre vers
zéro de sorte qu’à la sortie de la lame le champ s’écrive
~ = E0 cos αei(no k0 e−ωt)~ux .
E

Ce système est donc un polariseur qui utilise le phénomène d’anisotropie


d’absorption appelé dichroı̈sme. On parle alors de polariseur dichroı̈que plus
connu sous le nom de Polaroı̈d➤ .
7.5. ANNEXE 1 : ÉQUATION DE SURFACE DES INDICES 147

7.5 Annexe 1 : équation de surface des indices


~ 0 ei(~k·~r−ωt) et D
~ (~r, t) = E
Pour les champs de la forme : E ~ 0 ei(~k·~r−ωt)
~ (~r, t) = D
On repère l’orientation dans l’espace de chacun des champs pour 3 coeffi-
cients :
 
αE
~ 0 = E0  βE  .
E
γE
et de façon analogue  
αD
~ 0 = E0  βD  .
D
γD
Dans le repère principal, pour la composante x, on a : Dx = ǫ0 n1 2 Ex , soit
en faisant apparaitre les cosinus directeurs de chaque composante : D0 αD =
ǫ0 n21 E0 αE et finalement :
D0 αE
= ǫ0 n21
E0 αD
En calculant le même rapport pour les composantes y et z des champs, on
obtient une première relation :
αE βE γE
n21 = n21 = n21
αD βD γD
. On peut également exploiter l’équation séculaire en faisant aparaı̂tre explic-
tement les cosinus directeurs. Pour la première ligne de l’équation :
n21 − n2 (1 − α2 ) αE + αβn2 βE + αγn2 γE = 0


soit (n21 − n2 ) αE = −n2 α (ααE + ββE + γγE ) = −n2 α~u · u~E De façon si-
mimaire à partir des seconde et troisème lignes de l’équation séculaire on
obtient :
n21 − n2 βE = −n2 β~u · u~E


n21 − n2 βE = −n2 γ~u · u~E




On peut ainsi étbalir une seconde équation :


 αE  βE  γE
n21 − n2 = n21 − n2 = n21 − n2
α β γ
En divisant cette relation par la première, on obtient :
(n21 − n2 ) αD (n22 − n2 ) βD (n23 − n2 ) γD
= = =C
n21 α n21 β n21 γ
148 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

où C est une constante. Cette relation permet d’obtenir trois relations faisant
apparaı̂tre le produits des cosinus directeurs de ~u et de u~D :
α2 n21 α2 n22 α2 n23
ααD = C ; ββ D = C ; γγ D = C
n21 − n2 n22 − n2 n23 − n2
Pour obtenir l’équation de la surface des indices, on exprime que le vecteur
excitation électrique est orthogonal à la direction de propagation : ~k et D
~
sont perpendiculaires donc ~u · u~D = 0

ααD + ββD + γγD = 0

et en remplaçant avec les expressions trouvées précèdemment on obtient :


α2 n21 β 2 n22 γ 2 n23
+ + =0
n21 − n2 n22 − n2 n23 − n2

En mutipliant par n2 au numérateur et au dénominateur, on fait apparaı̂tre


x, y et z :
x2 n21 y 2 n22 z 2 n23
+ + =0
n2 (n21 − n2 ) n2 (n22 − n2 ) n2 (n23 − n2 )

Après mise au même dénominateur on obtient l’équation de la surface des


indices :

x2 n21 (n22 − n2 )(n23 − n2 ) + y 2 n22 (n21 − n2 )(n23 − n2 ) + z 2 n23 (n21 − n2 )(n22 − n2 ) = 0

7.6 Annexe 2 : Complément sur les tracés de rayons


lumineux et de vecteurs d’onde
construction de Descartes La construction de Descartes traduit la conserva-
tion de la composante tangentielle du champ. Elle permet de déterminer la
direction du vecteur d’onde. Pour faire la construction comme indiqué sur la
partie gauche de la figure 7.7 :
— On trace 2 cercles concentriques de rayons égaux aux indices optiques
n1 et n2
— On prolonge le rayon incident qui passe par le centre des cercles jusqu’à
son intersection I1 avec le cercle de rayon n1 .
— A partir de I1 , on abaisse la perpendiculaire I1 H au plan du dioptre,
elle coupe le cercle de rayon n2 au point I2 .
— OI2 est la direction du vecteur d’onde réfracté. Dans un milieu iso-
trope, la direction coı̈ncide avec la direction du rayon réfracté.
7.6. ANNEXE 2 149

cag

Figure 7.7 – Constructions de Descrates et de Huygens dans un milieu


isotrope (figure extraite du Manuel d’optique de G. Chartier).

construction de Huygens La construction de Huygens s’appuie sur le principe


de Huygens. Sur la figure 7.8, chaque point du dioptre émet une ondelette
qui se propage à la vitesse c/n. On considère une onde plane incidente qui
atteint le point A en t = 0 et qui émet une onde sphérique. L’onde plane
atteint le point T à l’instant t. La surface d’onde dans le milieu 2 est une
demi-sphère de rayon v2 t à l’instant t. La figure représente au même instant
différentes ondes sphériques émises par les points de l’interface entre A et T.
Les sphères sont tangentes à la droite TT’. Le rayon lumineux réfracté est
dans la direction AT’.
Pour faire une construction de Huygens comme indiqué sur la partie droite
de la figure 7.7
— On trace 2 cercles concentriques de rayons respectifs 1/n1 et 1/n2
— On prolonge le rayon incident jusqu’à son intersection T1 avec le cercle
qui correspond à son milieu de propagation (cercle de rayon 1/n1 ).
— On trace la tangente en T1 qui coupe le plan du dioptre en T. A partir
de T on trace la tangente en T2 au cercle qui correspond au milieu
réfracté (cercle de rayon 1/n2 )
— OT2 est le rayon réfracté
On peut appliquer ce principe de construction à la réfraction à l’interface de
milieux anisotropes. Dans ce cas, les surfaces 1/n (encore appelées surface des
150 CHAPITRE 7. MILIEUX ANISOTROPES

Figure 7.8 – Principe de la construction de Huygens dans un milieu iso-


trope.

Figure 7.9 – Construction de Huygens dans un milieu anisotrope. (figure


extraite du Manuel d’optique de G. Chartier. Le milieu inférieur est anisotrope
et plus biréfringent que le milieu supérieur isotrope

rayons) ne sont pas des sphères mais des nappes. Il faudra de plus prendre
en compte deux nappes d’indice n’ et n” comme représenté sur la figure 7.9

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