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Problème no 2 – Confinement d’un électron Centrale TSI 2010

Ce problème porte sur l’étude sommaire du confinement d’un électron dans une petite région de l’espace à l’aide
d’un champ électromagnétique. On se place dans le cadre de la mécanique newtonienne et on néglige toutes
les forces autres que les forces électromagnétiques. L’électron se déplace dans le référentiel R = Oxyz supposé
galiléen. on appelle (~ex , ~ey , ~ez ), les vecteurs unitaires des axes (Ox, Oy, Oz). Suivant les questions,p
on repérera
un point M de l’espace par ses coordonnées cartésiennes (x, y, z) ou cylindriques (r, θ, z) avec r = x2 + y 2 .
Données :
Charge de l’électron : q = 1, 6 × 10−19 C en valeur absolue.
Masse d’un électron : m = 9, 1 × 10−31 kg.
Vitesse de la lumière dans le vide : c = 3 × 108 m · s−1 .
Perméabilité magnétique du vide : µ0 = 4π × 10−7 H · m−1 .

A. Mouvement dans un champ magnétique uniforme


L’électron, se déplaçant dans le vide, est soumis à l’action d’un champ magnétique B ~ uniforme et permanent
(indépendant du temps) tel que B ~ = B~ez avec B > 0. On pose ωc = qB/m. À l’instant initial, l’électron se
trouve en O avec la vitesse ~v0 = v0x~ex + v0z ~ez où v0x et v0z sont des constantes positives.
1. Déterminer la coordonnée z(t) de l’électron à l’instant t.
2. On étudie la projection du mouvement de l’électron dans le plan Oxy. Déterminer les composantes vx et
vy de la vitesse de l’électron en fonction de v0x , ωc et t.
3. En déduire x(t) et y(t).
4. Montrer que la projection de la trajectoire dans le plan Oxy est un cercle Γ de centre H et de rayon rH .
Déterminer les coordonnées de H, le rayon rH et la fréquence de révolution fc de l’électron sur ce cercle en
fonction de v0x et ωc . Tracer avec soin, le cercle Γ dans le plan Oxy. Préciser en particulier le sens de parcours
de l’électron sur Γ.
5. Déterminer numériquement fc pour B = 0, 1 T.
6. Tracer l’allure de la trajectoire de l’électron dans l’espace. L’électron est-il confiné au voisinage de O ?
B. Mouvement dans un champ électrique quadrupolaire
À l’aide d’électrodes de forme appropriée, voir la figure 1, on crée autour du point O, dans une zone vide de
charges, un champ électrostatique E~ quadrupolaire de révolution autour de l’axe Oz dérivant du potentiel :

U (x, y, z) = α0 + α1 (x2 + y 2 ) + α2 z 2
où les αi sont des constantes. On peut également mettre U sous la forme U (r, z) = α0 + α1 r2 + α2 z 2 .
z
Électrode supérieure EA1
en forme de coupelle

Électrode latérale EB
b
en forme d’anneau
A1 b b

b
O B y
A2
x

Électrode supérieure EA2


en forme de coupelle

Figure 1 – Électrodes pour un champ quadrupolaire

Étude du potentiel et du champ

7. À quelle équation aux dérivées partielles doit satisfaire le potentiel U ? En déduire une relation entre α2 et
α1 ?
8. Les surfaces internes des deux électrodes EA1 et EA2 , de révolution autour de Oz, ont pour équation :
r2 − 2z 2 = −2z02 (les points A1 et A2 de la figure 1 ont respectivement pour ordonnées +z0 et −z0 sur l’axe
Oz). Ces deux électrodes sont au potentiel nul. La surface interne de l’électrode latérale également de révolution
autour de Oz, a pour équation : r2 − 2z 2 = r02 (le point B de la figure 1 est à la distance r0 de l’axe. Cette
électrode est au potentiel V0 > 0. On définit la constante positive d par 4d2 = r02 + 2z02 . Exprimer le potentiel
U (r, z) en fonction de d, z0 , V0 , r et z.
9. Représenter, au voisinage du point O, dans le plan méridien rOz les lignes équipotentielles (préciser en
particulier les lignes équipotentielles qui passent par O) et les lignes de champ en justifiant brièvement le
schéma. Préciser également le sens du champ E ~ sur les lignes de champ.
10. Représenter, au voisinage de O, dans le plan Oxy, les lignes équipotentielles et les lignes de champ, en
précisant le sens du champ E ~ sur les lignes de champ.
11. Calculer les composantes cartésiennes Ex , Ey et Ez du champ E ~ en un point M en fonction de d, V0 , x,
y, z.
Mouvement dans le champ quadrupolaire

12. Écrire les trois équations différentielles du mouvement en projection sur les axes Ox, Oy et Oz. On
introduira la constante :
r
qV0
ω0 =
md2
13. Montrer que le mouvement de l’électron suivant Oz (mouvement longitudinal) est périodique et déterminer
sa fréquence f0 en fonction de ω0 . Faire l’application numérique pour : r0 = 3, 0 mm, z0 = 2, 0 mm, V0 = 10 V.
Comparer f0 et fc .
14. Montrer que le mouvement de l’électron dans le plan Oxy (mouvement transversal) n’est pas borné. Il n’y
a donc pas de confinement de l’électron au voisinage de O dans le champ quadrupolaire.
C. Mouvement dans les champ magnétique et électrique
~ de la première partie et au champ
L’électron est maintenant soumis simultanément au champ magnétique B
~ quadrupolaire de la seconde partie.
électrique E
15. Écrire les trois équations différentielles du mouvement en projection sur les axes Ox, Oy et Oz. On utilisera
les constantes ωc et ω0 .
16. Montrer que mouvement longitudinal suivant l’axe Oz, déterminé à la question 13. n’est pas modifié.
17. Pour déterminer le mouvement transversal dans le plan Oxy, on utilise la variable complexe u = x + iy.
Écrire l’équation différentielle vérifiée par u.
18. Montrer que l’électron sera confiné autour de O si la pulsation ωc est supérieure à une certaine valeur ωc0
que l’on exprimera en fonction de ω0 . En déduire la valeur minimale B0 de B qui permet le confinement de
l’électron. Exprimer B0 en fonction de V0 , d, m et q.
19. On suppose dorénavant que ωc ≫ ω0 ce qu’indiquaient les valeurs numériques précédentes. Déterminer,
dans ce cas, u en fonction de deux pulsations ω1 et ω2 > ω1 , du temps t et de deux constantes d’intégration A1
et A2 qu’on ne cherchera pas à déterminer (la constante A1 est associée à ω1 et A2 à ω2 ). Exprimer ω1 et ω2 en
fonction de ωc et ω0 .
20. Déterminer numériquement les fréquences f1 et f2 associées aux pulsations ω1 et ω2 .
21. Montrer qu’à chaque pulsation ω1 ou ω2 est associé un mouvement circulaire de l’électron.
22. Le mouvement de l’électron apparaı̂t donc comme la superposition de trois mouvements : (1) un mouvement
circulaire à la pulsation ω1 dans le plan Oxy ; (2) un second mouvement circulaire à la pulsation ω2 dans le
plan Oxy ; (3) un mouvement sinusoı̈dal longitudinal à la pulsation ω0 le long de l’axe Oz. Compte tenu des
valeurs numériques des différentes pulsations et en supposant A2 nettement plus petit que A1 , tracer l’allure
de la projection de la trajectoire de l’électron dans le plan Oxy, puis l’allure générale de la trajectoire dans
l’espace.
Problème no 2 – Confinement d’un électron Centrale TSI 2010

A. Mouvement dans un champ magnétique uniforme


1. L’électron est de masse m et charge −q est étudié dans le référentiel du laboratoire considéré comme galiléen.
Il subit comme force son poids qui sera négligeable dans tout le problème devant la force de Lorentz que ce soit
pour sa partie électrique que sa partie magnétique. La relation de la dynamique donne donc m d~ v ~ Il
dt = −q~
v ∧ B.
faut exprimer la vitesse de façon générale en coordonnées cartésiennes ~v = ẋ~ex + ẏ~ey + ż~ez et comme B~ = B~ez ,
on obtient après calcul du produit vectoriel et projection sur les trois axes les relations suivantes : mz̈ = 0,
mẍ = −qB ẏ et mÿ = qB ẋ. L’équation sur l’axe Oz s’intègre très facilement. On a ż = Cte que l’on détermine
avec les conditions initiales, à t = 0 żt=0 = v0z et donc en intégrant encore une fois, on arrive à z = v0z t
puisqu’à t = 0, on a z = 0.
2. La relation de la dynamique dans le plan Oxy donne ẍ = −ωc ẏ et ÿ = ωc ẋ. Si l’on dérive la première
2
relation par rapport au temps, on obtient ddtvx = −ωc ÿ = −ωc2 vx . Cette équation différentielle sur la vitesse est
2
très classique ddtvx + ωc2 vx = 0. La solution est donc ẋ = α cos ωc t + β sin ωc t. À la date t = 0, on a ẋ = v0x
ce qui impose que α = v0x . Pour déterminer β, on utilise le fait que ẍ = −ωc ẏ et donc, comme ẏ = 0 à la
date t = 0, on va en déduire que β = 0. La loi de vitesse est donc ẋ = v0x cos ωc t . En dérivant, on a donc
ẍ = −ωc v0x sin ωt = −ωc ẏ par la relation de la dynamique. On en déduit aussitôt que ẏ = v0x sin ωc t .
3. Pour déterminer x(t) et y(t), il suffit d’intégrer chacune des deux équations précédentes donnant la projection
de la vitesse dans le plan Oxy. On tient compte des conditions initiales, à savoir x = y = 0, et on arrive facilement
à x = vω0xc sin ωc t et y = vω0xc (1 − cos ωc t) .
2
v0x
4. En profitant du fait que sin2 ωc t+cos2 ωc t = 1, on trouve l’équation suivante x2 +(y− vω0xc )2 = ωc2 . Cette équa-
v0x
tion est bien l’équation cartésienne d’un cercle qui a pour centre le point H de coordonnées (xH = 0, yH = ωc )
v0x mv0x
et de rayon rH = ωc = qB . La projection de la trajectoire dans le plan Oxy engendre bien un cercle que
l’on peut observer sur le schéma de la figure 2
ωc
5. La fréquence du mouvement est fc = 2π = 2, 8 GHz .
v0z
6. L’allure de la trajectoire de l’électron dans l’espace est une hélice de pas constant p = fc que l’on peut
voir sur le schéma de la figure 2. L’électron n’est pas confiné au voisinage de O.
z

O b
H b

x
Figure 2 – Trajectoire dans un champ magnétique uniforme

B. Mouvement dans un champ électrique quadrupolaire


Étude du potentiel et du champ

~ = −−
7. En électrostatique, le champ électrique est relié au potentiel, noté ici U par la relation E
−→
grad U .
Comme on se situe dans le vide, on a div E ~ = 0. On en déduit une version particulière de l’équation de
∂2 U ∂2U ∂2 U
Laplace-Poisson : ∆U = 0. On travaille en coordonnées cartésiennes, il vient donc ∂x2 + ∂y 2 + ∂z 2 = 0. Le
calcul avec la fonction proposée est élémentaire, on trouve alors la relation α2 = −2α1 .
8. On sait que le potentiel est continu, on va utiliser la valeur des potentiels au niveau des électrodes pour
déterminer la forme de U (r, z) en privilégiant des points particuliers. En particulier, on a en A1 ou A2 U = 0
et donc 0 = α0 − 2α1 z02 d’où α0 = 2α1 z02 . Ensuite au niveau du point B, on V0 = α0 + α1 r02 = 2α1 z02 + r02 . Ceci
V0 2z02
nous permet d’en déduire que α1 = 4d 2 et α0 = V0 4d2 . La forme finale du potentiel électrostatique est donc :

r 2 −2(z 2 −z02 )
U (r, z) = V0 4d2 .
9. La représentation des équipotentielles et des lignes de champ dans un plan méridien (r, z) est effectuée sur
le schéma de la figure 3. Pour les équations des lignes de champ, on commence par calculer les expressions des
V0 r V0
composantes du champ électrique Er = − ∂U ∂r = − d2 2 et Ez = d2 z. La ligne de champ est en tout point tangente
−−→
~ ∧ dOM = ~0. On en déduit l’expression suivante : Ez dr~eθ + rdθ(Er ~ez − Ez ~er ) −
au champ électrique donc E
dzEr~eθ = ~0. Cette équation amène à écrire d’une part que dθ = 0 ce qui signifie θ = Cte et ne nous surprend pas
puisque le champ est contenu dans le plan méridien θ = Cte par symétrie et d’autre part que Ez dr = Er dz. En
utilisant les expressions précédentes de Er et Ez , on arrive à l’équation différentielle 2 dr dz
r = − z . En intégrant,
a3
on obtient z = r2 où a est une distance constante qui va, par sa valeur, fixer la ligne de champ tracée.

z
V =0 V =0

A1
b

V = V0 V = V0

V = Cte
~
E
b
0 b
B
r

V = V0 V = V0

A2

V =0 V =0

Figure 3 – Équipotentielles et lignes de champ dans le plan méridien (r, z)

10. La représentation des équipotentielles et des lignes de champ dans le plan méridien Oxy relativement simple
x2 +y 2 +2z02
puisque ce plan est celui correspondant à z = 0. L’expression du potentiel est alors U (x, y) = V0 4d2 . On
voit immédiatement que la recherche des équipotentielles U (x, y) = Cte revient finalement à poser x2 +y 2 = Cte′
qui est l’équation d’un cercle . Les équipotentielles sont donc des cercles concentriques de centre O. Les lignes
de champ étant perpendiculaires aux équipotentielles, elles forment des lignes radiales qui ont pour intersection
l’origine du repère.
x2 +y 2 −2(z 2 −z02 )
11. La loi du potentiel peut s’écrire en coordonnées cartésiennes selon U (x, y, z) = V0 4d2 . On calcule
le champ électrique en écrivant que E~ = − ∂U ~ex − ∂U ~ey − ∂U ~ez . Ce calcul conduit à E
~ = V0
ex − y~ey + 2z~ez ] .
∂x ∂y ∂z 2d2 [−x~
~ = 0.
On peut toujours vérifier a posteriori que div E
Mouvement dans le champ quadrupolaire
~ et on obtient les équations différentielles identiques sur Ox et sur Oy : ẍ − ω02
12. On écrit m~a = −q E 2 x =0
ω02
et ÿ − 2 y = 0 ce qui exprime un mouvement divergent au niveau du plan Oxy puisque les solutions sont
des exponentielles réelles. Sur l’axe Oz, on trouve une équation d’oscillateur harmonique z̈ + ω02 z = 0 ce qui
montre le caractère borné du mouvement sur cet axe. q
1 qV0
13. Comme on vient de le dire, le mouvement longitudinal sur Oz est périodique de fréquence f0 = 2π md2 .
f0
On trouve f0 = 102 MHz ce qui est nettement inférieur à fc = 2, 8 GHz. On a fc = 3, 6 × 10−2 .
14. Le mouvement de l’électron dans le plan Oxy (mouvement transversal) n’est pas borné puisque les solutions
en x et y ont la même forme : x = α exp ω√02t + β exp − ω√02t . L’équation est du même type pour y.

C. Mouvement dans les champ magnétique et électrique


15. L’équation du mouvement de l’électron est maintenant m~a = −q(E ~ + ~v ∧ B).
~ Il suffit de superposer les
projections sur chaque axe de l’accélération obtenue dans chaque cas. Comme avec le champ magnétique qui
est orienté sur ~ez , il n’y a pas de force résultante sur ~ez , le mouvement sur Oz est uniquement créé par le
2
champ électrique E. ~ On a donc toujours z̈ + ω02 z = 0 . Sur les deux autres axes, il vient ẍ = −ωc ẏ + ω0 x et
2
ω02
ÿ = ωc ẋ + 2 y.

16. On vient de voir que le mouvement d’ oscillations harmoniques sur Oz était maintenu à la question
précédente.
17. En utilisant la variable complexe u = x + iy, on fait une combinaison linéaire des deux équations différen-
ω02
tielles sur Ox et sur Oy pour obtenir : ü − iωc u̇ − 2 u =0.
18. On étudie l’équation caractéristique associée à cette équation différentielle, son discriminant est ∆ =
−ωc2 + 2ω02 . Deux cas se produisent : il est positif, alors les racines de l’équation caractéristique possèdent une
partie réelle qui dans la solution exponentielle va provoquer la divergence. Si c’est le cas, le mouvement ne
peut pas être borné dans le plan Oxy. Par contre, si ∆ < 0 alors les racines de l’équation caractéristique vont
être imaginaires, le mouvement dans le plan Oxy va être borné et il y a donc confinement. Cette situation est
√ q
possible si ωc ≥ ω0 2. Avec les expressions respectives de ω0 et ωc , on arrive à la condition : B ≥ 2mV qd2 . On
0

trouve B ≥ B0 avec B0 = 5, 2 × 10−3 T. Le champ magnétique proposé au départ était B = 0, 1 T, la condition


de confinement est donc largement remplie et on a ωc ≫ ω0 .

ω ± ωc2 −2ω02
19. Dans le cas du confinement, les racines de l’équation caractéristique sont r = i c . Les pulsations
√ √ 2
ωc − ωc2 −2ω02 ωc + ωc2 −2ω02
proposées par l’énoncé sont donc ω1 = 2 et ω2 = 2 . Compte tenu du fait que ωc ≫ ω0 , on
ω2
p
2
effectue un développement limité de la racine pour obtenir ωc2 − 2ω0 = ωc (1 − ω02 ). Les pulsations sont alors
c
ω02
ω1 ≃ 2ωc et ω2 ≃ ωc . La forme de la solution est u = A1 exp iω1 t + A2 exp iω2 t .
πf02
20. On obtient numériquement les fréquences f1 = fc = 11, 7 MHz et f2 = fc = 2, 8 GHz .
21. On a u = x + iy. En ne prenant en compte que l’une des deux solutions, on aura u1 = x1 + iy1 =
A1 exp iω1 t = A1 cos ω1 t + iA1 sin ω1 t. Cette équation permet l’identification suivante : x1 = A1 cos ω1 t et
y1 = A1 sin ω1 t. Cette situation correspond bien à un mouvement circulaire de centre O, de rayon A1 et de
pulsation ω1 . Il ne reste plus qu’à superposer la solution correspondant à u1 (ω2 ) pour comprendre que le
mouvement est bien la superposition de deux mouvements circulaires .
22. Le mouvement de l’électron apparaı̂t donc comme la superposition de trois mouvements : (1) un mouvement
circulaire à la pulsation ω1 dans le plan Oxy ; (2) un second mouvement circulaire à la pulsation ω2 dans le plan
Oxy ; (3) un mouvement sinusoı̈dal longitudinal à la pulsation ω0 le long de l’axe Oz. On suppose A2 ≪ A1 et
on rappelle que ω1 ≪ ω2 . L’allure de la trajectoire est représentée sur le schéma de la figure 4. Pour améliorer
la perception de la trajectoire, les conditions initiales de l’étude théorique n’ont pas été respectées, de même les
rapports de fréquence et d’amplitude ne peuvent pas correspondre exactement au problème proposé. De plus,
sur la figure, il est représenté plus d’une période du mouvement oscillant longitudinal sur l’axe Oz.
z

O b b

H y

Figure 4 – Trajectoire confinée de l’électron


Problème no 2 – Piégeage de molécules polaires X PC 2005
Le problème analyse le principe du piégeage dans une région de l’espace de molécules CH3 F qui possèdent un
moment dipolaire électrique, en utilisant l’interaction avec un champ électrostatique inhomogène. De tels pièges
permettent l’étude des collisions moléculaires ainsi que la construction de faisceaux moléculaires utilisés en
nanolithographie et pour la réalisation de dépôts de surface.
Données numériques :
Constante de Boltzmann : kB = 1, 38 × 10−23 J · K−1
Unité de masse atomique : 1 u = 1, 66 × 10−27 kg
Masse de CH3 F : m = 34u
Permittivité du vide : ε0 = 8, 85 × 10−12 F · m−1
On étudie la possibilité de guider le mouvement de molécules polaires avec un système électrostatique formé de
six électrodes cylindriques et parallèles {Ci , i = 1, 2, . . . 6} disposées aux sommets d’un hexagone régulier auquel
elles sont orthogonales, voir la figure 12.
C1

x −λ
C6 2a C2 λ ou
z z
y
C5 C3
R

C4
Figure 12 – Structure de l’hexapôle

Leur rayon a est très inférieur au côté R de l’hexagone, a ≪ R. Elles portent des densités linéiques de charge
égales alternativement à λ (λ > 0) pour les électrodes impaires et −λ pour les paires. On considérera que
ces charges sont fixes et uniformément réparties à leur surface. On négligera les effets d’extrémités, l’ensemble
pouvant être considéré comme invariant par translation selon l’axe central Oz du système. On utilisera un
système de coordonnées cylindriques (r, θ, z) avec comme repère orthonormé (~er , ~eθ , ~ez ).
A. Analyse des symétries
~ et le potentiel électrostatique V tire-t-on de l’invariance par
1. Quelles conclusions sur le champ électrique E
translation du système ?
2. Considérer la symétrie par rapport à un plan perpendiculaire à l’axe. Quelle propriété du champ électrique
~ en déduit-on ?
E
3. Même question pour l’un des trois plans passant par l’axe central et les axes de deux électrodes opposées.
4. Montrer que les trois plans passant par l’axe et à égale distance des électrodes sont équipotentiels.
5. Quelle est la période angulaire d’invariance du système par rotation autour de l’axe Oz ? En déduire une
expression général du potentiel V (r, θ, z) sous forme d’une série.
6. Soit une électrode de densité linéique de charge λ. Déterminer le champ électrostatique créé par cette
électrode en un point P à l’aide de la distance D de ce point à son axe (D > a). En déduire une expression du
potentiel électrostatique correspondant.
7. On considère maintenant l’ensemble des électrodes du système. Montrer que, en le choisissant nul sur l’axe
central, le potentiel électrostatique en un point P est donné par l’expression :
 
λ D2 D4 D6
V (P ) = ln
2πε0 D1 D3 D5
où Di désigne la distance de P à l’axe de l’électrode Ci .
8. Pour expliciter le potentiel en fonction des coordonnées de P , il est commode de considérer le plan xOy
comme plan de représentation des nombres complexes. Le point P y est repéré par Z = x + iy = r exp iθ, les
axes des électrodes impaires le sont par (R, jR, j 2 R) et ceux des électrodes paires par (−R, −jR, −j 2R) avec
j = exp(i2π/3) racine cubique de l’unité. Montrer que :

D2 D4 D6 R3 + Z 3
= 3
D1 D3 D5 R − Z3
9. On s’intéresse à la partie centrale r ≪ R. Montrer que le potentiel électrostatique y est donné par :
λ  r 3
V (r, θ, z) ≃ cos 3θ. Cette expression respecte-t-elle les symétries étudiées avant ?
πε0 R
10. Déterminer les potentiels V0 des électrodes impaires dans l’hypothèse a ≪ R en fonction de R, a et λ.
Quel est celui des électrodes paires ?
11. On considère le système comme un condensateur, les trois électrodes impaires formant l’une des armatures,
les trois paires l’autre. Déterminer la capacité par unité de longueur correspondante C. Montrer que le potentiel
électrostatique dans la partie centrale de l’hexapôle s’exprime simplement en fonction de cette capacité linéique
et de la tension V0 .
12. Application numérique. Calculer la capacité électrostatique par unité de longueur d’un hexapôle ayant
R = 2, 5 cm et a = 2, 5 mm.
B. Mouvement des molécules polaires dans un hexapôle électrostatique
Dans cette partie, on analyse le mouvement de molécules, possédant un moment dipolaire permanent d, ~ dans
le champ électrique de l’hexapôle électrostatique étudié précédemment. Dans le vide, les molécules, libres de
tourner, ont un mouvement de rotation ; l’énergie et le moment cinétique correspondant sont quantifiés. Seul
d~ · E
~
compte, pour le couplage avec le champ électrique, la projection def f = du moment dipolaire sur la
~
|E|
direction du champ électrique ; def f est une constante positive, négative ou nulle, donnée pour chaque état
moléculaire.
13. Rappeler l’expression générale de l’énergie potentielle d’un dipôle d~ dans un champ électrostatique E. ~
L’écrire à l’aide de def f .
14. Déterminer l’expression du champ électrostatique E(r,~ θ, z) en coordonnées polaires dans la partie cen-
trale de l’hexapôle. Expliciter l’expression de l’énergie potentielle puis celle de la force exercée par l’hexapôle
électrostatique sur une molécule en fonction de son moment dipolaire effectif def f .
15. Montrer que l’équation différentielle régissant le mouvement d’une molécule de masse m dans le champ
hexapolaire s’écrit sous la forme m~r¨ = −K~r où ~r = r~er et K est constante à déterminer. À quelle condition
sur le signe de def f le mouvement est-il périodique ? Quelle est alors la fréquence angulaire ω0 correspondante ?
Quel est le mouvement des molécules ayant def f de signe contraire ?
16. Résoudre cette équation différentielle pour un mouvement périodique d’une molécule située à l’instant
t = 0 sur l’axe centrale et ayant une vitesse initiale ~v0 = v0x~ex + v0y ~ey + v0z ~ez .
Un jet moléculaire effusif est généré à partir d’une enceinte contenant CH3 F gazeux, à température T , munie
d’un orifice de sortie. Le jet est collimaté par un diaphragme de petit diamètre donnant pour direction moyenne
du jet celle de l’axe central Oz de l’hexapôle.
17. Montrer que l’hexapôle permet de refocaliser les molécules, en opérant une sélection selon le moment
dipolaire. Préciser la distance de première refocalisation.
mv 2
18. Dans un tel jet, la distribution des vitesses est donnée par l’expression dN (v) = Av 2 exp − dv, où
2kB T
dN (v) est le nombre de molécules qui ont le module de leur vitesse entre v et v + dv et A un facteur ne
dépendant que de la température. Établir l’expression de la vitesse la plus probable du jet. La comparer à la
3
vitesse quadratique moyenne dans l’enceinte donnée par : 12 mvq2 = kB T .
2
19. Application numérique. On donne R = 2, 5 cm, a = 2, 5 mm, V0 = 50 kV et T = 140 K. On analyse le
mouvement des molécules CH3 F ayant un sommet dipolaire |def f | = 3 × 10−30 C · m. Calculer ω0 . Calculer la
position du premier point P (0, 0, 1) où les molécules, ayant la vitesse la plus probable du jet, sont refocalisées
sur l’axe Oz.
Problème no 2 – Piégeage de molécules polaires
b
X PC 2005
A. Analyse des symétries
1. L’invariance par translation du système selon l’axe Oz provoque l’indépendance en z du potentiel V et
des composantes du champ E. ~
2. Tout plan perpendiculaire à l’axe de la forme M xy est un plan de symétrie Π+ . Le champ électrique
~ = Er (r, θ)~er + Eθ (r, θ)~eθ .
appartient aux plans de symétries par conséquent, on peut conclure que : E
3. Les trois plans passant par l’axe central et les axes de deux électrodes opposées sont aussi des plans Π+ . Le
b
champ y appartient. Comme il doit aussi appartenir au plan de symétrie précédent, on en déduit que le champ
électrique est orienté selon l’intersection. Pour tout point M appartenant à une direction Ci Ci+3 le champ
~ ∈ Ci Ci+3 .
électrique sera aligné sur cette direction : E
4. Tous les plans situés à égale distance des électrodes sont des plans d’antisymétrie Π− . Or un champ électrique
est perpendiculaire à un Π− donc un tel plan est une surface équipotentielle car E ~ = −− −→
grad V ce qui permet
−−→
d’écrire que dV = grad V ·d~l = −E ~ ·d~l. Si E
~ est perpendiculaire au déplacement élémentaire d~l alors on constate
bien que dV = 0.
5. De façon assez évidente, on constate que la période angulaire laissant le système invariant est de 2π 3 : on a
donc V (r, θ) = V (r, θ + 2π
3 ). À condition de pouvoir envisager de rechercher une solution à variables séparées, on
peut proposer un développement en série de Fourier sur la variable θ. La période fondamentale étant 2π 3 , cela
correspond à une pulsation du fondamental de 3. Les harmoniques auront donc une pulsation de la forme 3n où
n ∈ N. On définira l’angle θ par rapport à l’axe Ox comme c’est le cas habituellement. On peut constater que
puisque le plan Oxz est un Π+ que le potentiel sera paire en θ : V (r, θ) = V (r, −θ). Le développement en série
P∞
de Fourier sera donc uniquement constitué de cosinus. On peut proposer : V (r, θ) = n=0 an (r) cos 3nθ .
6. En appliquant le théorème de Gauss à une surface fermée cylindrique centrée sur l’axe de la distribution, de
hauteur h et de rayon ri , on arrive aisément à : 2πri hE = λh
ε0 ce qui permet de donner l’expression vectorielle :
~
E = λ
~eri . Le potentiel pour un fil unique sera de la forme : λ
~eri = − dVi ~eri . On en déduit que :
2πε0 ri 2πε0 ri dri
λ
Vi = − 2πε0
ln ri + α où α est une constante d’intégration indéterminée à ce stade du calcul. Il suffit de poser
ri = Di pour répondre à la question posée.
7. Par le théorème de superposition, on arrive facilement à l’expression demandée à condition de choisir V = 0
 
λ D2 D4 D6
sur l’axe Oz ce qui annule la constante d’intégration : V (P ) = 2πε 0
ln D D
1 3 5D .

8. En travaillant dans le plan complexe, on peut écrire C1 P = Z − R où on a noté C1 le centre de la

distribution de charge correspondante. De la même façon, on aura C2 P = Z − jR et C3 P = Z − j 2 R. Le


produit C1 P C2 P C3 P donne après calcul : C1 P C2 P C3 P = Z 3 − (1 + j + j 2 )Z 2 R + j(1 + j + j 2 )ZR2 − j 3 R3 .
Or d’après la définition de j, on voit aussitôt que j 3 = 1 comme cela est d’ailleurs indiqué dans l’énoncé. On
peut aussi montrer que 1 + j + j 2 = 0 puisque j = exp i 2π 2 4π 2π
3 et j = exp i 3 = exp −i 3 . Cela nous permet
décrire que 1 + j + j = 1 + exp i 3 + exp −i 3 = 1 + 2 cos 3 = 0 puisque cos 3 = − 21 . On a donc :
2 2π 2π 2π 2π

D1 D3 D5 = |C1 P C2 P C3 P | = |Z 3 − R3 |. Pour l’autre calcul, il suffit de changer R en −R et on trouve, en tenant


R3 +Z 3
compte de |Z 3 − R3 | = |R3 − Z 3 | que : D2 D4 D6
D1 D3 D5 = R3 −Z 3
.

r R3 +Z 3
9. On effectue un développement limité à l’ordre le plus bas non nul en R . On a donc : R3 −Z 3
≃ (1 +
Z3 2 3 R3 +Z 3 3
r3
R3 ) ≃ 1+ 2 Rr 3
exp i3θ. On développe selon : = 1+
R3 −Z 3
2 Rr 3 cos 3θ + i2 R 3 sin 3θ. Le module vaudra :
q 3 3 3 3
(1 + 2 Rr 3 cos 3θ)2 + 4 Rr 6 sin2 3θ. On ne garde que les termes en et il vient alors : | R +Z
3 6 r
R3 R3 −Z 3
| ≃ 1 + 2 Rr 3 cos 3θ.
λ r3
Avec un développement limité du logarithme ln(1 + ǫ) = ǫ, on obtient : V (r, θ) ≃ πε0 R3 cos 3θ .
10. On choisit par exemple de travailler avec C1 . La distribution de charge est équipotentielle, on√se placera
à la surface de C1 . On voit facilement que : D1 = a, D4 = 2R, D2 = D6 = R. Il reste D2 = D5 = R 3 que l’on
obtient par des relations trigonométriques classiques des triangles à l’intérieur d’un losange de côté R. À l’aide
λ
de la formule exacte calculée précédemment, on trouve : V0 = 2πε0 ln 2R
3a . Le potentiel des électrodes paires est
−V0 par antisymétrie.
11. Une unité de longueur du système correspond pour les électrodes positives à une charge qu = 3λ et à −3λ
pour les autres. La différence de potentiel entre les trois électrodes positives et les trois électrodes négatives est :

V0 − (−V0 ) = 2V0 . La capacité linéique du dispositif est donc : C = 2V0 . On peut encore réécrire le potentiel
3
6V0 r
au voisinage de l’axe selon : V (r, θ) = ln 2R R3 cos 3θ.
3a

3πε0
12. On trouve : C = ln 2R
= 4, 4 × 10−11 F · m−1 .
3a

B. Mouvement des molécules polaires dans un hexapôle électrostatique


13. On a : Epot = −d~ · E
~ ; avec la définition proposée : Epot = −def f |E|
~ .

~ = − ∂V ~er − 1 ∂V 3λr 2 ~ = 3λr 2


14. On a E ∂r r ∂θ ~eθ = πε0 R3 [−cos3θ~
er + sin 3θ~eθ ]. Le module du champ s’écrit alors : |E| πε0 R3
2
3λr
d’où une énergie potentielle : Epot = −def f πε0R
3 . def f étant fixé, il n’y aura qu’une seule force radiale sur ~
er
dE def f 6λr
puisque l’énergie potentielle ne dépend que de r. On trouve : F~ = − drpot ~er = πε0 R3 ~ er .
2
15. En négligeant toute autre force que celle déterminée avant, on obtient l’équation différentielle : m ddt2~r +K~r =
~0 avec K = − def f 6λ
πε0 R3 . Le mouvement sera borné et périodique uniquement si K > 0 c’est-à-dire si def f < 0. On
q q
−def f 6λ
interprétera la notion de fréquence angulaire par la notion traditionnelle de pulsation : ω0 = K m = mπε0 R3 .
Les molécules ayant un def f > 0 vont avoir un mouvement divergent en exponentiel au voisinage de l’axe et
vont quitter ce voisinage très rapidement pour ensuite posséder un mouvement plus complexe car l’expression
~ est elle aussi plus complexe. Quoi qu’il en soit, ces molécules ne repasseront pas par
générale de V (r, θ) et de E
l’axe.
16. En passant en coordonnées cartésiennes et en projetant l’équation différentielle, on obtient deux équation
équivalentes : ẍ + ω02 x = 0 et ÿ + ω02 y = 0. La solution pour x est de la forme : x = α cos ω0 t + β sin ω0 t. Les
conditions initiales sont x = 0 et ẋ = v0x . Elles sont complètement équivalentes sur y et finalement la solution
v
obtenue est : x = vω0x0 sin ω0 t et y = ω0y0 sin ω0 t . Il n’y a pas de force sur l’axe Oz, le mouvement y est donc
uniforme et z = v0z t .
17. On a déjà vu que les molécules possédant def f > 0 ne pouvait pas se refocaliser. Pour les autres, la durée
et par conséquent la distance de refocalisation sera différente puisque la période T0 = 2π
ω0 dépend de def f . Cette
distance de refocalisation sera obtenue lorsque la molécule repasse par l’axe (x = 0 et y = 0), cela se produit
après une demi-période T20 . La distance parcourue sur l’axe z sera : L = vω0z0π .
2
dN mv
18. On a : dv = Av 2 exp − 2kBT
. La vitesse la plus probable correspond au maximum de cette fonction. Pour
2 2 2 3
le trouver, il faut calculer sa dérivée en v c’est-à-dire : ddvN2 . On trouve que ddvN2 = A exp − 2kmv
BT
[2v − kmv
BT
]=0
q
conduit à 12 mvppb
2
= kB T ce qui donne enfin : vppb = 2km BT
. On appelle vitesse quadratique la vitesse moyenne

à l’équilibre thermique. Ici, on envisage le problème de la translation avec 3 degrés de liberté de mouvement (x,
y et z) et on sait qu’il y a 21 kB T par degré de liberté pour l’énergie cinétique. La vitesse quadratique moyenne
q
est donc donnée par 21 mvq2 = 32 kB T ce qui donne : vq = 3km BT
. On constate bien que la vitesse quadratique et
q
la vitesse la plus probable diffèrent : vq = 32 vppb .
q
19. On remarque tout d’abord que : πελ0 = ln2V20R . Cela permet d’exprimer la pulsation ω0 = mR
|def f |12V0
3 ln 2R =
3a 3a

1, 04×103 rad·s−1 . La fréquence est donc : f0 = ω


2π = 165 Hz . La vitesse la plus probable est : vppb = 262 m·s .
0 −1

En supposant que cette vitesse la plus probable correspond à l’ordre de grandeur de v0z , on en déduit que
vppb
l’abscisse du premier de retour sur l’axe est : zP = 2f 0
≃ 0, 8 m .

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