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CHAPITRE III EQUATIONS DE MAXWELL ET

ONDES ELECTROMAGNETIQUES

L'électromagnétisme est né de l'unification par James Maxwell des théories de


l’électrostatique et de la magnétostatique. Maxwell a réuni les lois expérimentales précédemment
trouvées sur l’électrostatique et la magnétostatique en les exprimant sous une forme
différentielle. La théorie électromagnétique explique aussi le phénomène de propagation des
ondes électromagnétiques. Son étude est basée sur :

· La notion de champ électromagnétique qui englobe le champ électrique et le champ


magnétique.
· Les équations de Maxwell qui déterminent le champ électromagnétique à partir de ses
sources, les charges et les courants.
· L'interaction électromagnétique qui est l’une des quatre interactions fondamentales et
dont les effets sont les plus fréquents dans la vie courante. Cette interaction se traduit par
l’action qu’exerce le champ électromagnétique sur la matière par le biais d’une force :la
force de Lorentz. La particule vecteur de l'interaction électromagnétique est le photon,
c’est à dire la particule de rayonnement échangée par les particules de matière lorsqu'elles
interagissent par interaction électromagnétique. Le photon a une masse nulle, ce qui
permet donc des interactions électromagnétiques à une distance infinie avec une
diminution de l'intensité. L'effet de l'interaction électromagnétique peut être attractif ou
répulsif. Il est subi par toute particule possédant une charge électrique non nulle.

Les phénomènes électromagnétiques peuvent être divisés en trois catégories suivant leur
dépendance ou non au temps. Il s’agit :
· Des phénomènes stationnaires qui font intervenir des champs électrostatiques et
magnétostatiques qui sont indépendants du temps.
· Des phénomènes quasi-stationnaires qui font intervenir des champs considérés comme
« lentement » variables, de telle sorte qu’on puisse négliger les phénomènes de propagation
du champ électromagnétique.
· Des phénomènes variables qui font intervenir des champs qui varient « rapidement » au cours
du temps

IV-1 Equations locales des états stationnaires

Les équations de Maxwell locales relient des champs de vecteurs ou de scalaires au même
point, et donc indépendamment de la géométrie du problème considéré, ce qui fait que les
postulats seront toujours des équations locales et ne feront intervenir que les distributions
volumiques qui sont les seules distributions physiques correspondant à la réalité.
Exprimées sous forme de lois intégrales, ces équations font intervenir la géométrie du
problème, et peuvent faire intervenir des distributions ponctuelles, linéiques ou surfaciques qui
ne sont en réalité que des idéalisations mathématiques des distributions volumiques.
L’application des lois intégrales suppose en plus que le domaine d'intégration ne soit pas
déformable.

63

= 0.
En régime stationnaire ou statique, les grandeurs ne dépendent pas du temps, donc
¶t
Lorsque les champs électrique et magnétique sont indépendants du temps, Ils peuvent être
étudiés séparément puisqu’il n’y a pas d’interaction entre eux.

IV-1-1 Equations locales du champ électrostatique

Le champ électrostatique dérive d’un potentiel scalaire, soit E = - gradV , or le rotationnel d’un
gradient étant nul, on peut écrire:

rot E = (ÑL E ) = 0 (IV.1)

D’après le théorème de Gauss, le flux du champ électrostatique à travers une surface fermée est
égal à la charge totale contenue dans la surface divisée par la permittivité du milieu, soit dans le
vide :
q
ò E.dS = e0

Si la répartition de charges est volumique, avec une densité de charges r, la charge totale
contenue dans le volume V limité par la surface S s’écrit : q = ò rdV
V

1
Þ ò E.dS = e ò rdV
0 V

D’après le théorème d’’Ostrogradsky : ò E.dS = ò div EdV


V
Ce qui donne:
r
div E = Ñ.E = (IV.2)
e0

r
E = - gradV Þ div(- gradV ) =
e0
r
Þ DV = équation de Poisson (IV.3)
e0

Si on se trouve dans une région de l’espace où il n’y a pas de charges, on aboutit à


l’équation de Laplace :

Þ DV = 0 équation de Laplace (IV.4)

Pour passer du vide au milieu matériel diélectrique, on introduit le vecteur induction


électrique ou déplacement électrique noté D qui permet d'étendre les équations de Maxwell aux
milieux matériels. Pour un milieu linéaire, homogène et isotrope, on a les relations suivantes:
64
D = e0 E + P = e E (IV.5)

avec eo la permittivité du vide ( = 8.85 10-12 F/m) ; e = eo er la permittivité diélectrique absolue


(F/m) et er la permittivité diélectrique relative (de dimension unité) ; P le vecteur polarisation
défini par la relation P = c e e 0 E où ce = er -1 est la susceptibilité diélectrique.
L’équation (1) qui relie le champ électrostatique E aux charges peut ainsi s’écrire en utilisant le
vecteur induction électrostatique ou vecteur déplacement D = e E . On a alors dans le milieu:

div D = Ñ.D = r (IV.6)

Ces relations sont vraies dans un diélectrique et dans un conducteur. La particularité pour
le conducteur en équilibre électrostatique ou en électrocinétique des courants continus, c’est que
la polarisation est nulle et la densité volumique de charges est nulle. Ainsi, dans le conducteur,
on a la relation :

div D = Ñ.D = 0 (IV.7)

IV-1-2 Equations locales du champ magnétique


Le champ magnétique B dérivant, par définition, d'un potentiel vecteur, B = rot A .On dit
que le vecteur B est à flux conservatif. Le flux du vecteur induction magnétique B à travers
une surface fermée est donc nul. D’après le théorème d’Ostrogradsky :

ò B.dS = ò div BdV = 0


V

Þ div B = Ñ.B = 0 (IV.8)

D’après le théorème d’Ampère, la circulation du vecteur induction magnétique le long d’un


contour fermé C est :

ò B.dl = m
C
0 I = m 0 ò j.dS
S
(IV.9)

avec I l’intensité totale des courants qui traversent une surface S s’appuyant sur C. D’après le
théorème de Stokes cette relation s’écrit :

C
ò B.dl = ò rot B.dS = m 0 ò j.dS
S S

Þ rot B = m 0 j (IV.10)

Ici, pour passer du vide au milieu matériel, on introduit le vecteur champ magnétique ou
excitation magnétique noté H qui permet d'étendre les équations de Maxwell aux milieux

65
matériels. En exprimant le vecteur induction magnétique B en fonction du vecteur champ
magnétique H soit pour un milieu linéaire, homogène et isotrope:
B = m0 H + m0 M = m0 m r H (IV.11)

avec mo la perméabilité du vide (= 4 p10-7 H/m) ; mr la perméabilité magnétique relative du


milieu ( de dimension unité); m = mo mr la perméabilité magnétique absolue (H/m); M le
vecteur magnétisation ou aimantation défini par la relation M = c m H où cm = mr -1 est la
susceptibilité magnétique.
L’équation (IV.11) s’exprime alors dans le milieu sous la forme suivante :

rot H = ÑL H = j (IV.12)

En résumé les équations de Maxwell locales des états stationnaires sont :

Dans le vide Dans le milieu


r div D = Ñ.D = r
div E = Ñ.E =
e0
div B = Ñ.B = 0 div B = Ñ.B = 0

rot E = (ÑL E ) = 0 rot E = (ÑL E ) = 0

rot B = (ÑL B) = m 0 j rot H = ÑL H = j

Ces équations relient en chaque point les expressions des champs, des charges et des courants.
Elles peuvent s’exprimer sous une forme intégrale. Dans ce cas on a :

Dans le vide Dans le milieu


1
ò E.dS = ò rdV ò D.dS = ò rdV 1) Loi de Gauss qui relie le champ
e0 V
V
aux sources.

2) Absence de charge magnétique


ò B.dS = 0 ò B.dS = 0

ò E.dl = 0 ò E.dl = 0
C
C 3) E dérive d’un champ scalaire

ò B.dl = m I = m 0 ò j.dS
ò H .dl = I = ò j.dS
0
C S
C S 4) Théorème d’Ampère

66
IV-2 Régimes quasi- stationnaires
Dans cette approximation, les champs intervenant sont considérés comme variant
lentement en fonction du temps. Par exemple, considérons un circuit parcouru par un courant
permanent, c’est à dire le même dans tout le circuit. Lorsqu’on ferme un interrupteur, un signal
électromagnétique se propage avec une vitesse de l’ordre de la vitesse de la lumière c dans tout
le circuit, pour une durée de l’ordre de t = L/c, où L est la taille du circuit . Si le circuit est
alimenté par un générateur de tension sinusoïdale de période T, telle que T>> L/c, c’est à dire T
très grand devant la durée de propagation d‘un bout à l’autre du circuit ou encore L << l, on
peut admettre comme dans le régime stationnaire que le courant instantané a la même valeur en
tout point du circuit car i(t - t ) est très peu différent de i(t).
Ainsi, bien que le courant soit variable, tant que le critère T>> L/c reste satisfait, les lois
établies en régime stationnaire restent valables. Ce type de régime variable est appelé régime
quasi-statique ou quasi-stationnaire.
En résumé pour le régime quasi-stationnaire qui fait intervenir des champs considérés
comme « lentement » variables, on peut négliger les phénomènes de propagation du champ
électromagnétique et ne considérer que les phénomènes d’induction. De ce fait, il suffit de
modifier les équations des champs stationnaires de manière à tenir compte des phénomènes
d’induction.

IV-2-1 Rappels

· En électrostatique, nous avons défini le vecteur déplacement électrique sous la forme :


D = e0 E + P = e E

Pour des champs de basses fréquences, considérés comme « lentement » variables, c’est à dire
dans le régime quasi-stationnaire, cette relation reste valable.

· En magnétostatique, la relation du théorème d’Ampère rot B = m 0 j reste valable en régime


quasi stationnaire

· Conservation de la charge électrique : l’observation expérimentale a montré qu’il ne peut y


avoir ni apparition ni disparition spontanée de charge électrique dans un système isolé. Si on
considère une surface fermée S dans laquelle se meuvent des charges, la charge totale Q(t)
contenue dans S à l’instant t est donnée par la relation suivante :
Q (t ) = ò r ( M , t )dV
V

où V est le volume limité par la surface S. A l’instant ultérieur t + dt , la charge devient


Q (t + dt ) = Q(t ) + dQ = ò r (M , t + dt )dV
V
au premier ordre, on a :

67
¶r ( M , t )
dQ = ò [r ( M , t + dt ) - r (M , t )]dV = ò dtdV
V V
¶t

dQ ¶r ( M , t )
Þ =ò dV (IV.13)
dt V ¶t

Comme il n’y a ni apparition, ni disparition de charges électrique, la variation de q en fonction


du temps suppose qu’il ait des charges qui quittent ou qui pénètrent le volume V pendant le
temps dt. Donc si pendant dt une charge dQ’ a traversé la surface S vers l’extérieur, au niveau de
la charge totale Q il va manquer la charge dQ’, ainsi dQ = - dQ’
dQ '
Par ailleurs on sait que I = = ò j.dS
dt S

¶r ( M , t )
Þ ò
V
¶t
dV = - ò j.dS
S
(IV.14)

L'application du théorème d'Ostrogradsky conduit à l'expression locale de conservation de la


charge

¶r ( M , t )
ò
V
¶t
dV = - ò div j.dV
V

¶r ( M , t )
Þ + div j = 0 équation de continuité (IV.15)
¶t

L’équation de continuité traduit le principe de conservation de la charge ou la conservation de


l’électricité; principe qui est un postulat fondamental de l’électromagnétisme.

Þ Dans le cas particulier du régime stationnaire, la charge Q est constante : pour un


volume donné, il rentre autant de charges qu’il en sort. Le vecteur densité de courant
j est alors à flux conservatif. Pour le régime quasi stationnaire, le vecteur densité de
courant j est sensiblement le même en tout point d’un circuit, ce qui implique que
comme dans le cas des états stationnaires, il n’y a accumulation de charges en aucun
point.. On a alors aussi bien pour le régime stationnaire que pour le régime quasi-
stationnaire, l’équation de conservation suivante :
div j = 0 (IV.16)

Dans un milieu conducteur, le vecteur densité de courant est proportionnel au vecteur champ
électrique et satisfait aux deux relations suivantes :
div j = 0
et
j =gE

où g est la conductivité du milieu


68
Nous savons que la loi d’Ohm pouvait être étendue à des régimes variables et ceci amène à
envisager, pour les conducteurs, l’extension de ces relations à des régimes variables.

· L'étude du phénomène d'induction nous a permis de voir que dans un circuit C, la force
électromotrice induite par une variation de flux est égale à la circulation du vecteur champ
électromoteur d’induction :

dY d
e=- = - ò B.dS = ò E m .dl = ò rot E.dS
dt dt S C S

¶B
Þ rot E m = - (IV.17)
¶t
Le champ total E étant la somme du champ électrostatique et du champ électromoteur
d’induction: E = E S + E m . Sachant que le champ électromoteur ne dérive pas d’un potentiel
scalaire et que rot E S = 0 , on a :
¶B
rot E = - (IV.18)
¶t
en utilisant la relation B = rot A , on obtient la relation suivante :
¶ (rot A) ¶A
rot E = - = -rot ( )
¶t ¶t
¶A
Þ rot ( E + )=0 (IV.19)
¶t
¶A
Le vecteur ( E + ) dérive donc d’un potentiel scalaire V, d’où la relation :
¶t
¶A
E=- - gradV (IV.20)
¶t

Cette équation donne la forme générale du champ qui est la somme d’un champ dérivant
d’un potentiel scalaire ( E S = - gradV le champ électrostatique) et d’un champ ne dérivant
¶A
d’un champ scalaire et qui traduit l’existence du phénomène d’induction ( E m = - le
¶t
champ électromoteur).

En résumé les équations de Maxwell locales des états quasi stationnaires sont :

Dans le vide Dans le milieu


r div D = Ñ.D = r
div E = Ñ.E =
e0
div B = Ñ.B = 0 div B = Ñ.B = 0

¶B ¶B
rot E = - rot E = -
¶t ¶t

69
rot B = (ÑL B) = m 0 j rot H = ÑL H = j

IV-3 Equations locales des régimes variables

Quand les phénomènes électromagnétiques dépendent du temps, les équations locales


des états stationnaires doivent être modifiées. Lorsque les champs électrique et magnétique
varient dans le temps, ils ne sont plus indépendants et sont couplés à travers l’interaction
électromagnétique. Par conséquent toute variation dans le temps du champ magnétique en un
point de l’espace engendre un champ électrique variable dans cet espace et vice versa. On ne
considère alors plus qu'un seul champ à 6 composantes qualifié d'électromagnétique et défini par
les deux champs ( E , B ).
La dépendance en temps des champs, fait donc qu’il faut tenir compte des phénomènes
d’induction et de propagation, mais aussi des problèmes liés aux circuits ouverts parcourus par
des courants variables. Cette dépendance en temps fait aussi qu’il s’agit maintenant de relier les
différentes grandeurs déjà définies entre elles sans en introduire de nouvelles. Ceci se fera dans
le cadre des équations de Maxwell les plus générales régissant l’électromagnétisme.

En régime variable :

· la variation de l’intensité dans un circuit fait qu’il pourra y avoir accumulation de charges en
certains points du circuit. L’équation de conservation de la charge pour les régimes variables est :
¶r
+ div j = 0 (IV.21)
¶t
· L’expression du théorème d’Ampère rot B = m 0 j ne peut être valable. En effet, si on prend la
divergence des deux membres de cette équation, on a : div(rot B) = m 0 div j
Sachant que la divergence d’un rotationnel est identiquement nul, on a donc : div j = 0
or cette relation est valable pour les régimes stationnaires et quasi-stationnaires. Il faut donc
trouer une relation générale pour le théorème d’Ampère, valable pour les régimes variables. On a
vu que la loi d’induction de Faraday traduit la création d’un champ électrique par un champ
magnétique variable. Maxwell a pensé que la relation inverse traduisant la création d’un champ
magnétique par un champ électrique variable devrait exister. Il mis en évidence par ses
expériences ce champ électrique variable en montrant qu’il avait des propriétés semblables à
celles d’un courant fictif appelé courant de déplacement de Maxwell.
Pour obtenir le théorème généralisé d’Ampère, considérons, en régime variable, un circuit
électrique comprenant un générateur, une résistance et un condensateur. Le courant de charge I(t)
qui circule quand on relie le générateur au condensateur produit un champ magnétique. Pour
déterminer ce champ par le théorème d’Ampère, on considère un contour C qui s’appuie sur une
surface S (fig.IV.1), on a alors :

70
fig.IV.1
ò B.dl = m
C
0 I

I étant le courant traversant le fil conducteur, l’intensité du vecteur induction magnétique est
m I
B= 0
2pr

Si on choisit la surface S’qui passe à l’intérieur du condensateur, aucun courant ne traversant


cette surface, on a :

I= ò j.dS = 0
S'

et on devrait avoir B = 0 , d’où une contradiction. Pour pouvoir appliquer le théorème d’ampère,
Maxwell propose de considérer que le champ électrique variable existant à l’intérieur du
condensateur doit avoir les mêmes effets magnétiques qu’un courant dont l’intensité totale entre
les armatures du condensateur serait égale à I du circuit.
dq ds
Cette intensité I = =S
dt dt
avec q la charge portée par l’armature de surface S. la densité superficielle de charge s est reliée
s
au champ électrique par la relation E = .
e0
Þ s = e0E = D
dD
Þ I=S
dt
¶D
Les vecteurs I et étant de même sens, on peut écrire
¶t
¶D ¶E
I=S = e0S (IV.22)
¶t ¶t

Ainsi à la densité de courant de conduction j correspondant à un déplacement de charges,


¶E
s’ajoute un terme appelé par Maxwell, le courant de déplacement de densité j D = e 0
et ne
¶t
correspondant pas à un déplacement de charges. Nous obtenons donc le théorème d’Ampère
généralisé :

71
¶E
rot B = m 0 ( j + e 0 ) (IV.23)
¶t

Voici un tableau résumant les formes générales des équations de Maxwell.

Equations Régime Régime Variable Cas du vide Milieux Matériels Equation


locales Statique Intégrale
Equation r r r div D = r
de div E = div E = div E =
e0 e0 e0 ò E.dS = e
q int
Maxwell-
0
Gauss
Théorème de
Gauss
Equation rot E = 0 ¶B ¶B ¶B dY
de rot E = - rot E = - rot E = - e=-
¶t ¶t ¶t dt
Maxwell-
Loi de Faraday
Faraday

ò B.dS = 0
Equation div B = 0 div B = 0 div B = 0 div B = 0
du Flux
Conservation du
Flux

ò B.dl = m
Equation ¶E ¶E ¶D I
de rot B = m 0 j rot B = m 0 ( j + e 0 ) rot B = m 0 ( j + e 0 ) rot H = j + 0

Maxwell- ¶t ¶t ¶t C
Th. d’Ampère
Ampère

Remarque : Les équations de Maxwell sont linéaires vis-à-vis des sources. Cette linéarité permet
d’utiliser la méthode complexe pour les calculs des champs.

IV-4 Forme potentielle des équations de Maxwell

L’introduction des potentiels scalaire V et vecteur A peut parfois s’avérer nécessaire


pour simplifier la résolution des certains problèmes. Les équations de Maxwell peuvent être
transformées en des équations dites équations aux potentiels qui relient A et V.
La relation div B = 0
Þ B = rot A = rot ( A + grad f ) (IV.24)
Ainsi B reste inchangé quand on remplace le vecteur A par le vecteur A' = A + grad f

72
¶A
De même, pour que le champ E défini par la relation E = - - gradV reste inchangé, on doit
¶t
avoir
¶A ¶ A'
E=- - gradV = - - gradV ' (IV.25)
¶t ¶t
ce qui implique :
¶A ¶ A' ¶
- - gradV = - - gradV '- ( grad f )
¶t ¶t ¶t

¶f
donc gradV ' = grad (V - ) (IV.26)
¶t

¶f
une solution de cette équation est : V ' = V - (IV.27)
¶t
On passe ainsi de la jauge ( A , V) à la jauge ( A' ,V’). Cependant quelque soit la jauge choisie, on
doit assurer l’invariance des champs. Pour cela, la jauge de Lorentz définie par l’équation suivante :
¶V
div A + e 0 m0 =0 (IV.28)
¶t
généralise au cas des régimes variables la jauge de Coulomb définie par div A = 0

Pour obtenir les équations aux potentiels, on transforme l’équation de Maxwell-Ampère


¶E
rotB = μ 0 ( j + ε 0 ) , en utilisant la relation
¶t
rot B = rot (rot A) = grad (div A) - D A
¶E ¶ ¶A
Þ grad ( div A) - D A = m0 ( j + e 0 ) = m 0 j + e 0 m 0 (- - gradV ) (IV.29)
¶t ¶t ¶t

En permutant les dérivées par rapports aux temps et aux coordonnées d’espace, on obtient :
¶2 A ¶V
D A - e 0 m0 = - m 0 j + grad (div A + e 0 m 0 ) (IV.30)
¶ t
2
¶t
r
On opère aussi une transformation de l’équation de Maxwell-Gauss ( div E = ), qui devient :
e0
¶A r
div E = div (- - gradV ) = (IV.31)
¶t e0
¶ 2V r ¶ ¶V
Þ DV - e 0 m 0 2 = - - (div A + e 0 m 0 ) (IV.32)
¶ t e 0 ¶t ¶t
En utilisant la jauge de Lorentz dans ces équations (IV.30) et (IV.32), on a des écritures plus
simples qui donnent les équations aux potentiels suivantes:
¶2 A
D A - e 0 m0 = -m0 j (IV.33)
¶ 2t

73
¶ 2V r
DV - e 0 m 0 =- (IV.34)
¶ t2
e0

Si on veut faire une étude du problème sans passer par les potentiels, on peut transformer les
équations de Maxwell de manière à obtenir des équations résolues en E ou en B .
¶B
En utilisant la relation rot E = - ; on peut écrire :
¶t
¶B ¶
rot (rot E ) = grad (div E ) - D E = - rot ( ) = - (rot B)
¶t ¶t

En utilisant dans le premier membre de cette équation, l’équation de Maxwell- Gauss et dans le
second membre celle de Maxwell- Ampère, on a :
¶2 E 1 ¶j
DE - e 0 m0 = - grad r + m 0 (IV.35)
¶ t
2
e0 ¶t

L’équation en B est obtenue en écrivant :


¶ ¶ ¶B
rot (rot B) = grad (div B) - D B = m 0 rot j + e 0 m 0 rot E = m 0 rot j + e 0 m 0 (- )
¶t ¶t ¶t

¶2 B
Þ D B - e 0 m 0 2 = - m 0 rot j (IV.36)
¶ t
On a donc au total quatre équations différentielles du second ordre inhomogènes qui peuvent se
réécrire en utilisant l’opérateur d’Alembertien noté ð :
1 ¶2
ð = D- 2 2
c ¶t

En identifiant les équations de propagation (IV.35) et (IV.36) à l’équation de d’Alembert, on


1
obtient la relation de Maxwell 2 = e 0 m 0 . On obtient les équations de propagation suivantes :
c
1 1 ¶j
ðE = - ( grad r - ) ð A = -m 0 j
e0 c 2 ¶t
r
ð B = - m 0 rot j ðV = -
e0

Pour résoudre ces équations, on passe par les solutions connues des équations différentielles
homogènes de la forme :
ð f (r , t ) = 0 (IV.37)
C’est une équation d’onde qui a pour solution une onde plane ou une combinaison linéaire
d’ondes planes se propageant sans déformation avec la même vitesse (hypothèse d’un milieu
homogène, isotrope, non dispersif, sans pertes) et de types :
f (r , t ) = f1 (r - vt ) + f 2 (r + vt ) (IV.38)
74
Si nous prenons l’exemple de l’équation de propagation hyperbolique à une dimension
¶ 2f 1 ¶ 2f
- =0
¶x 2 v 2 ¶ 2 t

Cette équation représente la propagation sans déformation d’une quantité f appelée onde. L’onde
f peut être scalaire ou vectorielle, dans ce dernier cas on est conduit à trois relations scalaires.
Elle peut avoir un caractère longitudinal, c’est à dire de même "sens" que l'axe x ou transversal,
c’est à dire perpendiculaire à l'axe x. Si la vitesse des ondes dépend de la fréquence, le milieu
traversé par les ondes sera dit dispersif.

x
Pour résoudre l’équation hyperbolique, on effectue les changements de variables : X = t - et
v
x
Y=t+ et on cherche les solutions f(X,Y). La substitution dans l’équation de propagation
v
¶ 2f
conduit à : =0
¶X¶Y

¶f ¶f
ce qui est possible si est indépendant de Y et indépendant de X. Si on pose
¶X ¶Y
¶f ¶f x x
= f 1' et = f 2' , alors f = f 1 + f 2 = f1 (t - ) + f 2 (t + )
¶X ¶Y v v

où les fonctions f1 et f2 sont arbitraires.


x
Ainsi le groupement t - exprime que l'onde traduite par la fonction f1 se propage sans
v
déformation à vitesse V dans la direction des x positifs (onde positive ou progressive) et le
x
groupement t + exprime que l'onde traduite par la fonction g se propage sans déformation à
v
vitesse V dans la direction des x négatifs (onde négative ou régressive).

L’identification des équations (IV.35) et (IV.36) avec l’équation d‘onde (IV.37), montre
que le champ électromagnétique se propage dans le vide avec la vitesse c. L’onde plane
électromagnétique est une solution particulière de l’équation d’onde. On étudie la structure de
cette onde plane électromagnétique en utilisant les équations de Maxwell.

IV-5 Propriétés de l’onde plane électromagnétique dans le vide

Considérons un champ se propageant dans le vide suivant une seule direction, la direction
Ox. La normale n à l’onde est dirigée suivant Ox ; le plan limite séparant l’espace en deux est
appelé front d’onde. A droite du front les champs E et B sont nuls, à gauche de ce front, les
champs E et B sont uniformes et ne dépendent que de x et de t :

E = E ( x, t ) et B = B ( x, t )

75
Les équations (IV.35) et (IV.36) s’écrivent alors pour un milieu vide, sans charges, ni courants :
¶2 E ¶2 E
- e m =0 (IV.39)
¶2x ¶ 2t
0 0

¶2 B ¶2 B
- e m =0 (IV.40)
¶2x ¶ 2t
0 0

Les solutions générales de deux équations sont de la forme :


x x
E = f 1 (t - ) + f 2 (t + ) (IV.41)
c c
x x
B = g 1 (t - ) + g 2 (t + ) (IV.42)
c c
x x
Les fonctions f 1 et f 2 sont des fonctions vectorielles de t - et t + pour une onde se
c c
propageant respectivement dans le sens des x positifs et dans le sens des x négatifs. Si pour
simplifier on se limite au cas d’une onde se propageant dans le sens des x positifs, on écrit :
x
E = f 1 (t - ) (IV.43)
c
x
B = g 1 (t - ) (IV.44)
c
Les équations de Maxwell dans le vide s’écrivent alors :
¶B ¶B x ¶E z ¶B y ¶E y ¶B z
rot E = - Þ 0= ; = ; = (IV.45)
¶t ¶t ¶x ¶t ¶x ¶t
¶E
div E = 0 Þ x = 0 (IV.46)
¶x
¶B
div E = 0 Þ x = 0 (IV.47)
¶x
¶E ¶E x ¶B z ¶E y ¶B y ¶E z
rot B = m 0e 0 Þ 0= ; = - m 0e 0 ; = -m 0 e 0 (IV.48)
¶t ¶t ¶x ¶t ¶x ¶t

¶E x ¶E x
Les équations = 0 et 0 = Þ s’il n’y a de champ statique dans l’espace avant l’arrivée
¶x ¶t
de l’onde, on a Ex qui est constant dans l’espace et dans le temps et Ex = 0.
¶B x ¶B
De même, les équations = 0 et 0 = x aboutissent dans les mêmes conditions à Bx = 0
¶x ¶t
Les vecteurs E et B sont dans le plan d’onde Oyz perpendiculaire à la direction de propagation.
L'onde électromagnétique est donc transversale.
Si on considère que les composantes du vecteur E sont de la forme :
x x
E : E x = 0 ; E y = f y (t - ) ; E z = f z (t - )
c c
x
si on pose u = t -
c

76
¶E z ¶B y ¶B y ¶f z 1 ¶f z 1 ¶f z
L’équation = Þ = =- =-
¶x ¶t ¶t ¶x c ¶u c ¶t
¶f z ¶f z
car on a =
¶u ¶t
1
Þ B y = - f z + cte
c

avec la constante égale à zéro étant donné qu’avant l’arrivée de l’onde le champ statique était
nul.
1
On obtient finalement : B y = - E z (IV.49)
c
1
On démontre de manière analogue que : B z = - E y (IV.50)
c
By E
Les équations (IV.49) et (IV.50) donnent =- z
Bz Ey
Þ B y E y + E z Bz = 0

Les composantes Ex = 0 et Bx = 0, permettent d’écrire la relation : B x E x + B y E y + E z B z = 0

d’où E.B = 0 (IV.51)


Les vecteurs champs E et B sont alors perpendiculaires. L’onde plane électromagnétique est
alors constituée du trièdre direct ( E , B , n ), et l’on a la relation entre normes :

E ( x, t ) = cB( x, t ) (IV.52)
ou
B ( x, t ) = (e 0 m 0 ) 2 E ( x, t )
1
(IV.53)

Nous avons considéré le cas particulier d’une onde se propageant dans la direction Ox,
mais les résultats trouvés peuvent se généraliser au cas d’une onde de direction quelconque ayant
un vecteur unitaire n . Les champs sont alors reliés par les formules suivantes :

B = (nL E ) = (m 0e 0 ) 2 (nL E )
1 1
(IV.54)
c
E = c ( BL n) = (m 0e 0 ) 2 ( BL n)
1
-
(IV.55)

avec E et B perpendiculaires à n et contenus dans le plan d’onde. La direction du vecteur champ


électrique dans le plan d’onde désigne la polarisation de l’onde. Lorsque cette direction est
constante, on dit que l’onde est polarisée rectilignement.

En résumé :
Les champs E et B d'une onde plane vérifient donc les propriétés suivantes :

77
· Ils sont transversaux : E ^ n et B ^ n
· Ils sont orthogonaux
· Les vecteurs ( E , B , n ) forment un trièdre direct
E
· Le rapport des modules des champs est constant et égal à c : =c
B

IV-5-1 Cas des ondes électromagnétiques sinusoïdales

Une onde plane sinusoïdale monochromatique de longueur d'onde l se déplaçant dans le


vide à la vitesse c est définie par l'équation :
2pc n.r
E ( x, t ) = E 0 cos (t -) = E 0 cos(wt - k .r ) (IV.56)
l c
2pc n.r k L E ( x, t )
B( x, t ) = B 0 cos (t - )= (IV.57)
l c w
2pc 2p w
où w = est la pulsation, le vecteur k = n = n est le vecteur d’onde qui est
l l c
perpendiculaire au plan de l’onde et indique la direction de propagation, la quantité j = k.r
représente la phase de l’onde en un point quelconque de l’espace. Les surfaces définies par
j = cte sont appelées surfaces équiphases ou surfaces d’onde. E 0 et B 0 sont deux vecteurs
E
constants dont les modules sont les amplitudes des champs et sont reliés par la relation 0 = c .
B0
Si la vitesse de propagation v du phénomène n’est pas fonction de w, chaque composante
spectrale se propage à cette vitesse et, à l’arrivée, toutes les composantes peuvent être regroupées
de façon identique au départ : le signal n’est pas déformé. Si par contre la vitesse de propagation
v du phénomène dépend de w, on dit qu’il y a dispersion . C’est la relation entre w et k qui est
appelée relation de dispersion.

Remarque : Il est souvent commode, d’un point de vue mathématique, lorsqu’on a à composer
des ondes électromagnétiques, d’introduire la notation complexe qui permet d’écrire :
E ( x, t ) = Âe E 0 exp j (wt - k .r )
(IV.58)
Pour cette onde, en tout point de l’espace E ( x, t ) et B ( x, t ) varient sinusoïdalement avec le
temps (fig. IV.2) .

78
fig.IV.2

IV-5-2 Le Spectre des ondes électromagnétiques

Le spectre électromagnétique est la décomposition du rayonnement électromagnétique en


fonction de sa longueur d'onde (fig.IV.3), ou de sa fréquence. Le spectre est divisé en plusieurs
catégories. Par longueur d'onde décroissante on peur distinguer : les ondes radio, l’infrarouge, la
lumière visible, les Ultraviolets ou UV, les rayons X et les rayons gamma.

fig.IV.3

IV-6 Potentiels retardés

Soit une distribution de charge ρ(M, t) et une distribution de courants de densité j( M , t ) ,


confinées dans le volume limité J par la surface S .M étant le point source. En un point P distant
de r = MP de la source, on a à l’instant t les potentiels V ( P, t ) et A ( P, t ) satisfaisant aux les
équations de propagation (IV.33) et (IV.34) et à la Jauge de Lorentz. On appelle potentiels
retardés les expressions suivantes :

r
ρ(M, t - )
1
òJ
V(P, t) = c dJ (IV.59)
4πe o r
r
j(M, t - )
mo
4π Jò
A(P, t) = c dJ (IV.60)
r
79
Les expressions de ces potentiels montrent que ce qui détermine le potentiel à l’instant t, c’est la
r r r
valeur de la densité de charge ρ(M, t - ) ou de courant j(M, t - ) à l’instant retardé ( t - ) .Ces
c c c
potentiels au point d’observation P, sont donc déterminés à partir des valeurs des charges et des
courants au point source. L’information provenant du point source, arrive au point d’observation
avec un retard dû à la propagation à la vitesse c.

IV-7 Energie du champ électromagnétique.

Les ondes électromagnétiques, dont la lumière est un exemple, sont une forme d'énergie.
La quantité d'énergie contenue dans une onde dépend de la fréquence et de la longueur d'onde.
Plus la longueur d'onde est courte, plus la fréquence est élevée et plus l'énergie de l'onde
électromagnétique est élevée. Les propriétés des ondes électromagnétiques diffèrent selon la
quantité d'énergie possédée.

Un champ électromagnétique contient et transporte de l’énergie. L’étude de


l’électrostatique et de la magnétostatique avait permis de définir l’énergie potentielle totale d’un
système de charges et d’un système de courants donné par les relations suivantes :
1 ε E2
E p = ò ρVdυ ou E p = ò 0 dυ (IV.61)
2 2
et
1 B2
E p = ò j.Adυ ou Ep = ò dυ (IV.62)
2 2μ 0

ε0E2 B2
Les expressions E p = ò dυ et E p = ò dυ permettent de supposer sans toutefois le
2 2μ 0
démonter que l’énergie électrostatique et l’énergie magnétique soient localisées dans l’espace où
ε E2 B2
règne ces champs avec des densités d’énergies respectives w e = 0 et w m =
2 2μ 0
Cette notion de densité d‘énergie va nous permettre de trouver une expression générale
de l’énergie électromagnétique. Pour cela il faut d’abord admettre trois hypothèses que sont :
l’existence d’une densité d’énergie électromagnétique, l’existence d’un courant d’énergie
électromagnétique qui permet le déplacement de cette énergie et l’hypothèse du principe de
conservation locale de l’énergie.

Ainsi en régime stationnaire, l’énergie électromagnétique se détermine à partir des


énergies électrostatique et magnétique, en supposant que cette énergie totale est répartie dans
tout l’espace avec une densité :

ε 0E 2 B2
w= + (IV.63)
2 2μ 0
L’énergie électromagnétique d’une distribution quelconque de champs électrique et magnétique
est donc donnée dans le régime stationnaire par l’expression suivante :

80
ε0E2 B2
Ep = ò dυ + ò dυ (IV.64)
2 2μ 0

En régime variable, nous admettons la possibilité de définir une densité d’énergie


électromagnétique w(M, t) telle que si dυ est l’élément de volume entourant le point M, cet
élément de volume contienne une énergie potentielle w(M, t)dυ . Alors la surface fermée S
limitant le volume total u contient l’énergie E p = ò w(M, t)dυ
Pour trouver l’expression de l’énergie transportée par l’onde on applique le principe de
conservation de l’énergie à la surface fermée S. On suppose donc deux causes possibles de
variation de l’énergie :
- un déplacement de l’énergie électromagnétique dû au fait qu’en transportant une charge d’un
point à un autre de l’espace, on admet qu’on entraîne en même temps l’énergie associée à
cette charge, créant ainsi un courant d’énergie que l’on caractérise par la densité S .
- en admettant le principe de conservation locale de l’énergie, on peut supposer la
transformation de l’énergie électromagnétique en une autre forme d’énergie ou alors la
transformation d’une énergie non électromagnétique en une énergie électromagnétique. On
peut par exemple supposer qu’une partie de l’énergie électromagnétique soit transformée en
énergie cinétique au niveau des charges.

Ainsi entre l’instant t et l’instant t + dt ultérieur, l’énergie contenue dans le volume


élémentaire dυ , varie d’une quantité égale à l’énergie qui sort de S et à l’énergie créée ou
annihilée dans l’élément de volume.
Þ l’énergie écoulée pendant dt à travers la surface délimitant dυ , égale au flux du vecteur
densité de courant d’énergie S soit : - div S.dt.dυ

Þ l’énergie transférée pendant dt aux charges par le champ électromagnétique : si n est le


nombre de charges par unité de volume, l’ensemble n dυ des charges contenues dans le volume
dυ , reçoit l’énergie : F.v.dt = nq E.v.dtdυ = j.E.dtdυ

La conservation de l’énergie s’exprime en disant que la variation d’énergie est égale à la somme
de l’énergie cédée aux charges et de l’énergie qui sort de la surface S délimitant le volume dυ .
Ces énergies sont ici comptées négativement.

Þ [dEp(M, t + dt) - dEp(M, t)] = - div S.dt.dυ - j.E.dtdυ

¶w
Þ [w(M, t + dt) - w(M, t)]dυ = .dt.dυ = - div S.dt.dυ - j.E.dtdυ
¶t
¶w
Þ = - div S. - j.E (IV.65)
¶t

Pour résoudre cette équation régissant le comportement de l’énergie électromagnétique, on


utilise les équations de Maxwell suivantes :
¶B
rot.E = -
¶t

81
¶E
rot.B = μ 0 j + ε 0 μ 0
¶t
B
en faisant le produit scalaire des deux membres de l’équation de Maxwell Faraday par et les
μ0
E
deux membres de l’équation de Maxwell Ampère par , on obtient :
μ0
1 ¶E ¶ 1
E.rotB = j.E + ε 0 .E. = j.E + ( ε 0 E 2 ) (IV.66)
μ0 ¶t ¶t 2

et
1 1 ¶B ¶ B2
B.rotE = - B. =- ( ) (IV.67)
μ0 μ0 ¶t ¶t 2μ 0

En ajoutant membre à membre les équations (IV.66) et (IV.67), on obtient :

¶ æ B2 1
çç
ö
+ ε 0 E 2 ÷÷ = - j.E +
¶t è 2μ 0 2
1
μ0
(
E.rot B - B.rotE )
ø

¶ æ B2 1 ö æ E ΛB ö
Þ çç + ε 0 E 2 ÷÷ = - j.E - div ç ÷ (IV.68)
¶t è 2μ 0 2 ç μ ÷
ø è 0 ø

Par identification de l’équation (IV.68) avec l’équation (IV.65) on peut écrire :

æ B2 1 ö
w = çç + ε 0 E 2 ÷÷ (IV.69)
è 2μ 0 2 ø

S=
1
μ0
(
E ΛB ) (IV.70)

æ B2 1 ö
On peut donc admette que l’expression çç + ε 0 E 2 ÷÷ représente la densité d’énergie
è 2μ 0 2 ø
électromagnétique.
On définit le vecteur densité S =
1
μ0
( )
E Λ B comme le vecteur Poynting qui est donc porté par

la direction de propagation. Le vecteur Poynting est homogène à une puissance par unité de
surface, il s’exprime en unité S.I en Wm-2.
Þ Le flux du vecteur de Poynting à travers une surface (ouverte ou fermée) représente la
puissance électromagnétique rayonnée à travers cette surface.

L’équation de continuité de l’énergie (IV.65) est ainsi appelée équation locale de Poynting :

82
¶w r
div S + = - j.E (IV.71)
¶t

Les termes de cette équation sont homogènes à une puissance volumique. Le second membre
correspond alors à l’effet Joule volumique dans un milieu conducteur. En intégrant cette équation
sur le volume limité par une surface fermée S, on obtient l’équation intégrale de Poynting qui
donne la conservation de l’énergie sur S. Sous forme intégrale, on écrit que la diminution par
unité de temps de l’énergie électromagnétique contenue dans un volume V est due d’une part à
un transfert par rayonnement à travers la surface S limitant le volume V, et d’autre part au
transfert d’énergie aux charges contenues dans V.
¶E p
= -Φ - PJ (IV.72)
¶t
où Ep est l’énergie contenue à l’instant t dans la surface fermée S, PJ correspond à la puissance
dissipée par effet Joule dans S, F le flux du vecteur de Poynting correspondant à la puissance qui
sort de S par rayonnement.

La puissance dissipée par effet joule est la puissance cédée aux charges. Elle s’évalue en
considérant la puissance de la force de Lorentz s’exerçant sur une charge Q animée d’une vitesse
v . Cette charge est soumise à la force F = q( E + v Λ B) . Le travail pour cette force pour un
déplacement élémentaire dl est dW = q.E.dl + ( v Λ B).dl . La puissance cédée à la charge est
dW
donc = q.E.v + (v Λ B).v = q.E.v . Pour une répartition volumique de charges avec la densité
dt
dW
r, la puissance cédée à un élément de charge dq = ρdυ est = ρ(E.v)dυ .Si on introduit le
dt
vecteur densité de courant j = ρ.v , on peut écrire que la puissance totale dissipée par effet Joule
dans S est :

dW
PJ = = j.E (IV.73)
dt

IV-7-1 Energie de l’onde électromagnétique plane

Pour une onde plane de vecteur d ‘onde k et de pulsation w, le vecteur de Poynting qui est
perpendiculaire aux vecteurs champs E et B , et dirigé dans la direction de propagation est
donnée par l’expression suivante :

1 E2
S= E Λ ( k Λ E ) = k.
μ 0ω μ 0ω
ω
Puisque k = , on peut écrire :
c
2
E
S= u = cε 0 E 2 u (IV.74)
μ 0c

83
où u est un vecteur unitaire porté par le direction de propagation.

La densité d’énergie électromagnétique s’écrit dans ce cas :

ε 0E 2 B2 ε 0E 2 1 æ E2 ö
w= + = + ç ÷÷
2 2μ 0 2 2μ 0 çè c 2 ø

ε 0E 2 ε0E 2
w= + = ε 0E 2 (IV.75)
2 2

Ainsi pour l’onde électromagnétique plane dans le vide, on a :

ε 0E 2 B2
· les deux termes de la densité électromagnétique qui sont égaux : = . Il y ’a une
2 2μ 0
équipartition entre l’énergie électrique et l’énergie magnétique. La densité d’énergie
B2 ε0
électromagnétique est donc w = ε 0 E 2 = = μ 0H 2 = E B . On définit l’impédance
μ0 μ0
μ0 4π 10 -7
électromagnétique du vide comme : Z 0 = = = 376.8 Ω
ε0 8.8510 -12

· le vecteur de Poynting s’écrit :

S = c ε0E2 u = c w u (IV.76)
EB
son module peut s’écrire : S = = E H = cε 0 E 2 = c w
μ0
Ce module est le flux d’énergie par unité de surface. De plus, la comparaison de l’équation
(IV.76) avec la relation j = ρ.v permet de dire que dans le vide, la vitesse de propagation de
l’énergie électromagnétique est égale à la vitesse c de la lumière.

· l’intensité lumineuse de l’onde qui est définie comme l’énergie électromagnétique reçue par
unité de temps par une surface unité perpendiculaire au vecteur d’onde est égale à la valeur
moyenne du flux du vecteur de Poynting à travers cette surface unité :

1
I = S = cε 0 E 2 = cε 0 E 20 (IV.77)
2

où E0 est l’amplitude du champ électrique

Ainsi, la valeur moyenne temporelle du vecteur de Poynting correspond à l’intensité de


l’onde électromagnétique ou à sa puissance surfacique moyenne.

· En se propageant, les ondes électromagnétiques transportent de l’énergie, donc elles


possèdent une quantité de mouvement définie par :

84
Nh ω Nhν
p = Nh k = n= n
2π c c

où Nhn est l’énergie de l’onde, avec N le nombre de photons contenus dans l’unité de volume
w ε0E2 S
Þ p= n= n= 2 (IV.78)
c c c

p est la quantité de mouvement par unité de volume de l’onde électromagnétique. Il est


colinéaire au vecteur de Poynting et dirigé selon l’axe de propagation.

· L’existence de cette quantité de mouvement fait que lorsque l’onde tombe sous incidence
normale sur une surface, elle lui cède pendant le temps dt sur une surface élémentaire dS,
une quantité de mouvement :
ε E2 ε E2
d p = 0 dυn = 0 cdSdt n
c c
dp
La surface dS apparaît comme soumise à une force df = = ε 0 E 2 dSn et par conséquent à une
dt
pression appelée pression de radiation ou pression de rayonnement égale à :

Prad = ε 0 E 2 (IV.79)

si la surface est un écran parfait, alors le choc est parfaitement inélastique, les photons incidents
disparaissent dans l’écran et celui-ci reçoit une quantité de mouvement p .Par contre si la surface
est un miroir parfait, le choc est parfaitement élastique, les photons incidents rebondissent avec
une quantité de mouvement opposée à leur quantité de mouvement initial. Le miroir reçoit alors
une quantité de mouvement égale à 2p .

IV-8 Ondes électromagnétiques dans un milieu matériel.

Nous avons jusqu’à maintenant considéré des ondes électromagnétiques dans le vide. De
manière pratique, les ondes électromagnétiques rencontrent des milieux matériels comme les
conducteurs et les diélectriques. En plus des équations des champs, il faut ajouter les relations
constitutives du milieu. On écrit donc Pour une onde plane sinusoïdale:

E (x, t) = E o cos(ωo- k.r) D(x, t) = E o cos(ωo- k.r )

B(x, t) = B o cos(ωo- k.r ) H(x, t) = H o cos(ωo- k.r )

avec D = ε E et B = μ H pour un diélectrique parfait


j = γ E et div j = 0 dans un conducteur

div B = 0 Þ k.B = 0 Þ l’induction B est transverse

85
¶B
rotE = - Þ k.Λ E = ωB (IV.80)
¶t

en utilisant les relations constitutives, on peut écrire :

k.Λ B = -ωμe E - img E


(IV.81)

Les équations (IV.80) et (IV.81) permettent alors de tirer :

1
kΛ(k.Λ E) = -ω 2 μεE - imgw E
ω

k 2 = ω 2 με ' (IV.82)

qui est l’équation de dispersion du milieu considéré. On définit la vitesse de phase comme
ω
v=
k
Ainsi, lorsqu’une onde électromagnétique se propage dans un milieu matériel caractérisé par sa
permittivité relative e r et la perméabilité relative m r , les équations de Maxwell permettent
d’écrire E = vB et donc :

1 1
v= = c (IV.83)
εμ εrμr

avec n = ε r μ r l’indice de réfraction du milieu. La vitesse de propagation de l’onde


c
électromagnétique dans un milieu matériel es donc donné par l’expression : v = (IV.84)
n

IV-9 Conditions aux limites du champ électromagnétique

Soient deux milieux 1 et 2 caractérisés par les champs E 1 , B1 , D1 , H1 , et par les champs

E 2 , B 2 , D 2 , H 2 , et séparés par un plan (fig.IV.4 ). La différence des constantes diélectriques

ε 1 , ε 2 et des perméabilités μ 1 et μ 2 deux milieux peut introduire une discontinuité du champ

électromagnétique. Les conditions aux limites permettent de trouver les conditions de

raccordement des différentes composantes du champ.

86
fig.IV.4

IV-9-1 Conditions aux limites du champ électrique


On étudie les conditions aux limites du champ électrique, en choisissant un contour

rectangulaire élémentaire limitant la surface S, de longueur dl, de hauteur dh, tel que dh soit

négligeable devant dl.

fig.IV.5

La circulation du champ E sur le contour ABCD est :


ò
ACBCD
E.dl = ò rot E.dS = -
S
¶t òS
B.dS

87
La circulation sur les largeurs AD et BC est négligeable puisque , ces dernières sont supposées

négligeables. La circulation sur le contour, en prenant un sens de rotation positif autour de Oy,

est donc égale à :



ò E.dl = E
ACBCD
1x .dl - E 2x .dl = -
¶t òS
B.dS

Le flux à travers la surface S est aussi négligeable puisque proportionnel à dh, d’où :
E1x .dl - E 2x .dl = 0 Þ E1x = E 2x
On peut démontrer de même que E 1y = E 2y

Ces relations impliquent que n1 ΛE 1 + n 2 ΛE 2 = 0 Þ E T1 = E T2 (IV.85)

La composante tangentielle du champ électrique se conserve à la surface de discontinuité.

IV-9-2 Conditions aux limites du vecteur déplacement électrique


En appliquant le théorème de gauss à une surface de Gauss S qui est un cylindre droit,

limité par deux sections dS1 et dS2, distantes d’une hauteur dh négligeable, on écrit le flux à

travers la surface du cylindre est la somme des flux à travers les surfaces de bases et la surface

latérale.

fig.IV.6

La hauteur dh étant négligeable, si on fait tendre les deux bases l’une vers l’autre, la surface

latérale tend vers zéro et le flux se réduit au flux à travers les deux bases. On écrit :

88
ò D.dS = ò D n .dS + ò D
S S1
1 1 1
S2
2 n 2 .dS 2 = ò div D.dJ = ò ρdJ
J J

Comme dJ est proportionnel à dh, on peut écrire :

D1 n 1 .dS1 + D 2 n 2 .dS 2 = (n 1 .D1 + n 2 .D 2 )dS = 0 Þ D1z = D 2z (IV.86)

Mais ceci n’est valable que dans le cas où à la surface de discontinuité dS, il n’existe pas de

charges superficielles. En effet, si on prend le cas d’une surface de séparation entre deux milieux

dont l’un est conducteur, des charges libres peuvent se déplacer et se positionner sur la surface

de séparation. Ces charges vont alors donner une densité superficielle de charges s que l’on

considère comme une singularité de la densité volumique r. Ceci implique :

D1z - D 2z = σ (IV.87)

Il y ’a donc continuité de la composante normale du vecteur déplacement si la surface de

séparation n’est pas chargée et discontinuité de cette composante pour une surface de séparation

chargée.

IV-9-3 Conditions aux limites du vecteur induction magnétique


L’équation de Maxwell div B = 0 implique que le flux du vecteur induction magnétique

est nul. En posant le flux à travers une surface cylindrique comme sur la figure IV.6, on en

déduit que la composante normale du vecteur induction magnétique est continue, soit :

(n 1 .B1 + n 2 .B 2 ) = 0 Þ B1z = B 2z (IV.88)

IV-9-4 Conditions aux limites du vecteur champ magnétique


Les conditions aux limites du vecteur champ magnétique se déduisent de l’équation de
¶D
Maxwell Ampère rotH = j + .En appliquant le théorème du rotationnel à un contour
¶t
identique à celui de la figure IV.5, on obtient :

¶D
ò
ACBCD
H.dl = ò rot H.dS = ò j.dS + ò
S S S
¶t
.dS

89
Si du fait que dh soit négligeable on en déduise que la surface S soit négligeable aussi, on a :
¶D
ò
S
¶t
.dS qui tend vers zéro et alors ò
ACBCD
H.dl = ò j.dS = I , avec I l’intensité totale traversant S.
S

Ainsi si la surface de séparation contient des courants superficiels, la composante tangentielle du

vecteur champ magnétique sera discontinue. On peut définir une densité superficielle de courant
jS décrivant une nappe de courant limitée à la surface(fig.IV.7), tel qu’un segment de longueur
dl tracé sur la surface soit traversé par une intensité dI = jS .ndl , avec n un vecteur normal de

même longueur que dl.

fig.IV.7

Pour appliquer le théorème d’Ampère, on décompose le vecteur champ magnétique en une

composante tangentielle normale à la surface de séparation, une composante tangentielle

parallèle à la densité de courant et une composante tangentielle normale à la densité de courant.

fig.IV.8

90
Sur un contour ABCD parallèle au vecteur densité jS , l’intensité I travers la surface S est nulle,
on alors ò H.dl = (H
ACBCD
T1// - H T2// )AB = 0 , il y’ a continuité de H T// . C’est à dire :

H1x = H 2x et H1y = H 2y (IV.89)

Par contre si le contour ABCD est normal au vecteur densité jS , on a

ò H.dl = (H
ACBCD
T1^ - H T2^ ) AB = I , Cette condition peut s’écrire de manière générale :

H T1^ - H T2^ = jS Λ N (IV.90)

D’où la discontinuité de la composante normale H T ^ du vecteur champ magnétique.

91
Lecture

Onde électromagnétique Fréquence Longeur d'onde Application


Imagerie médicale
Rayons X >3000 THz <100 nm
Radiographie
Rayons UV 750 à 3000 THz 400 nm à 100 nm Banc solaire
Vision humaine,
Lumière visible 385 THz à 750 THz 780 à 400 nm
photosynthèse
Infrarouges 0,3 THz à 385 THz 1 mm à 780 nm Chauffage
Fréquences extrêmement Radars, communication
30 GHz à 300 GHz 0.01 m à 0.001 mm
hautes (EHF) par satellite
Radars, alarmes anti-
Fréquences superhautes (SHF) 3 à 30 GHz 0.1 m à 0.01 m
intrusion
Télévision, radars,
téléphones mobiles, fours à
Fréquences ultrahautes (UHF) 0.3 à 3 GHz 1 à 0.1 m
micro-ondes, hyperthermie
médicale
Très hautes fréquences (VHF) 30 à 300 MHz 10 à 1 m Télévision, radio FM
Hautes fréquences (HF) 3 à 30 MHz 100 à 10 m Soudage, collage
Radiodiffusion MO-PO,
Fréquences moyennes (MF) 0.3 à 3 MHz 1 km à 100 m
diathermie médicale
Radiodiffusion GO, fours à
Basses fréquences (LF) 30 à 300 KHz 10 à 1 km
induction
Très basses fréquences (VLF) 3 à 30 kHz 100 Km à 10 km Radio-communications
Transmission de données
Fréquences audio (VF) 0.3 à 3 kHz 1000 Km à 100 km vocales, métallurgie,
chauffage par induction
3 Hz à 300 Hz 100 000 à 1000 km Transport et distribution de
Extrêmement basses
l'électricité,
fréquences (EBF-ELF) 50 Hz 6000 Km électroménager
Champ magnétique terrestre 0 Hz (continu) infinie Boussole
La fréquence du réseau de transport et de distribution de l'électricité est de 50 Hz (appelée fréquence industrielle).
Les champs électromagnétiques de fréquence 50 Hz font donc partie de la catégorie "extrêmement basses
fréquences".
http://www.bbemg.ulg.ac.be/FR/2Notions/spectreem.html

Propriétés des ondes électromagnétiques


· Tout corps à une température supérieure à 0 kelvin (zéro absolu, soit -273°C) émet un
rayonnement électromagnétique appelé rayonnement thermique ou rayonnement du corps
noir.
· Un corps qui reçoit un rayonnement électromagnétique peut en réfléchir une partie et
absorber le reste. L'énergie absorbée va contribuer à l'agitation thermique de ses
constituants (molécules, atomes) et donc à l'augmentation de son rayonnement thermique.
L'exemple typique est celui de la terre qui reçoit le rayonnement thermique solaire (en
majorité dans le spectre visible de la lumière) et perd sa chaleur sous forme de
rayonnement infrarouge (voir effet de serre).
· Une particule chargée accélérée émet un rayonnement électromagnétique, appelé
rayonnement synchrotron lorsqu'il s'agit d'une déviation de la particule, et «

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Bremstrahlung » ou « rayonnement continu de freinage » lorsqu'il s'agit du freinage de la
particule pénétrant dans un milieu différent. Le rayonnement synchrotron est utilisé
comme source de rayons X pour de nombreuses expériences de physique et de biologique
(lignes de lumières autour d'un synchrotron).
· Le rayonnement électromagnétique transporte de l'énergie. L'énergie transportée (par la
lumière visible notamment) est susceptible de provoquer des transitions atomiques, c'est-
à-dire d'augmenter l'énergie d'un atome en modifiant l'orbitale d'un de ses électrons.
· Inversement, lorsqu'un atome se désexcite, il émet l'énergie dont il se débarrasse sous
forme de lumière. Dans le même domaine du spectre électromagnétique, les photons sont
capables de former des paires électron-trous dans les semi-conducteurs (principe des
CCD). En se recombinant, l'électron et le trou émettent de la lumière (principe des
diodes).
· Les réactions nucléaires de fission ou de fusion sont susceptibles de donner lieu à
l'émission de photons très énergétiques appelés rayons gamma.

La classification provient des sources probables des rayonnements dans le domaine considéré,
ainsi que des effets de ces ondes :
· les ondes radio et radar sont produites par le mouvement macroscopique de charges
(courant d'électrons) dans un conducteur (antenne) ;
· les ondes infrarouges, visibles et ultraviolettes résultent des transitions électroniques dans
les atomes, concernant les électrons périphériques ; elles constituent la lumière ; les ondes
infrarouges véhiculent la chaleur, les ondes ultraviolettes ont des effets sur la peau
(bronzage, coups de soleil, cancer de la peau) ; les infrarouges et la lumière visible sont
également produits par l'agitation des atomes sous l'effet de la température (voir corps
noir) ;
· les rayons X sont produits par radioactivité (désintégration d'un noyau atomique instable)
ou bien par freinage d'électrons (tube à rayons X) ; ils provoquent des transitions
électroniques dans l'atome, concernant les électrons de cœur, ainsi que l'effet Compton ;
du fait de leur faible longueur d'onde, ils diffractent sur les cristaux ; on distingue les
rayons X durs (photons de haute énergie) et les rayons X mous (photons de basse
énergie) ;
· les rayons Gamma sont produits par radioactivité; ils provoquent des excitations du
noyau.

Sites à voir
http://www.lemeilleursite.com/radio/ondes_class.php
http://www.anfr.fr/doc/docenligne/sante_3.pdf

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