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ONDES ELECTROMAGNETIQUES
Les phénomènes électromagnétiques peuvent être divisés en trois catégories suivant leur
dépendance ou non au temps. Il s’agit :
· Des phénomènes stationnaires qui font intervenir des champs électrostatiques et
magnétostatiques qui sont indépendants du temps.
· Des phénomènes quasi-stationnaires qui font intervenir des champs considérés comme
« lentement » variables, de telle sorte qu’on puisse négliger les phénomènes de propagation
du champ électromagnétique.
· Des phénomènes variables qui font intervenir des champs qui varient « rapidement » au cours
du temps
Les équations de Maxwell locales relient des champs de vecteurs ou de scalaires au même
point, et donc indépendamment de la géométrie du problème considéré, ce qui fait que les
postulats seront toujours des équations locales et ne feront intervenir que les distributions
volumiques qui sont les seules distributions physiques correspondant à la réalité.
Exprimées sous forme de lois intégrales, ces équations font intervenir la géométrie du
problème, et peuvent faire intervenir des distributions ponctuelles, linéiques ou surfaciques qui
ne sont en réalité que des idéalisations mathématiques des distributions volumiques.
L’application des lois intégrales suppose en plus que le domaine d'intégration ne soit pas
déformable.
63
¶
= 0.
En régime stationnaire ou statique, les grandeurs ne dépendent pas du temps, donc
¶t
Lorsque les champs électrique et magnétique sont indépendants du temps, Ils peuvent être
étudiés séparément puisqu’il n’y a pas d’interaction entre eux.
Le champ électrostatique dérive d’un potentiel scalaire, soit E = - gradV , or le rotationnel d’un
gradient étant nul, on peut écrire:
D’après le théorème de Gauss, le flux du champ électrostatique à travers une surface fermée est
égal à la charge totale contenue dans la surface divisée par la permittivité du milieu, soit dans le
vide :
q
ò E.dS = e0
Si la répartition de charges est volumique, avec une densité de charges r, la charge totale
contenue dans le volume V limité par la surface S s’écrit : q = ò rdV
V
1
Þ ò E.dS = e ò rdV
0 V
r
E = - gradV Þ div(- gradV ) =
e0
r
Þ DV = équation de Poisson (IV.3)
e0
Ces relations sont vraies dans un diélectrique et dans un conducteur. La particularité pour
le conducteur en équilibre électrostatique ou en électrocinétique des courants continus, c’est que
la polarisation est nulle et la densité volumique de charges est nulle. Ainsi, dans le conducteur,
on a la relation :
ò B.dl = m
C
0 I = m 0 ò j.dS
S
(IV.9)
avec I l’intensité totale des courants qui traversent une surface S s’appuyant sur C. D’après le
théorème de Stokes cette relation s’écrit :
C
ò B.dl = ò rot B.dS = m 0 ò j.dS
S S
Þ rot B = m 0 j (IV.10)
Ici, pour passer du vide au milieu matériel, on introduit le vecteur champ magnétique ou
excitation magnétique noté H qui permet d'étendre les équations de Maxwell aux milieux
65
matériels. En exprimant le vecteur induction magnétique B en fonction du vecteur champ
magnétique H soit pour un milieu linéaire, homogène et isotrope:
B = m0 H + m0 M = m0 m r H (IV.11)
rot H = ÑL H = j (IV.12)
Ces équations relient en chaque point les expressions des champs, des charges et des courants.
Elles peuvent s’exprimer sous une forme intégrale. Dans ce cas on a :
ò E.dl = 0 ò E.dl = 0
C
C 3) E dérive d’un champ scalaire
ò B.dl = m I = m 0 ò j.dS
ò H .dl = I = ò j.dS
0
C S
C S 4) Théorème d’Ampère
66
IV-2 Régimes quasi- stationnaires
Dans cette approximation, les champs intervenant sont considérés comme variant
lentement en fonction du temps. Par exemple, considérons un circuit parcouru par un courant
permanent, c’est à dire le même dans tout le circuit. Lorsqu’on ferme un interrupteur, un signal
électromagnétique se propage avec une vitesse de l’ordre de la vitesse de la lumière c dans tout
le circuit, pour une durée de l’ordre de t = L/c, où L est la taille du circuit . Si le circuit est
alimenté par un générateur de tension sinusoïdale de période T, telle que T>> L/c, c’est à dire T
très grand devant la durée de propagation d‘un bout à l’autre du circuit ou encore L << l, on
peut admettre comme dans le régime stationnaire que le courant instantané a la même valeur en
tout point du circuit car i(t - t ) est très peu différent de i(t).
Ainsi, bien que le courant soit variable, tant que le critère T>> L/c reste satisfait, les lois
établies en régime stationnaire restent valables. Ce type de régime variable est appelé régime
quasi-statique ou quasi-stationnaire.
En résumé pour le régime quasi-stationnaire qui fait intervenir des champs considérés
comme « lentement » variables, on peut négliger les phénomènes de propagation du champ
électromagnétique et ne considérer que les phénomènes d’induction. De ce fait, il suffit de
modifier les équations des champs stationnaires de manière à tenir compte des phénomènes
d’induction.
IV-2-1 Rappels
Pour des champs de basses fréquences, considérés comme « lentement » variables, c’est à dire
dans le régime quasi-stationnaire, cette relation reste valable.
67
¶r ( M , t )
dQ = ò [r ( M , t + dt ) - r (M , t )]dV = ò dtdV
V V
¶t
dQ ¶r ( M , t )
Þ =ò dV (IV.13)
dt V ¶t
¶r ( M , t )
Þ ò
V
¶t
dV = - ò j.dS
S
(IV.14)
¶r ( M , t )
ò
V
¶t
dV = - ò div j.dV
V
¶r ( M , t )
Þ + div j = 0 équation de continuité (IV.15)
¶t
Dans un milieu conducteur, le vecteur densité de courant est proportionnel au vecteur champ
électrique et satisfait aux deux relations suivantes :
div j = 0
et
j =gE
· L'étude du phénomène d'induction nous a permis de voir que dans un circuit C, la force
électromotrice induite par une variation de flux est égale à la circulation du vecteur champ
électromoteur d’induction :
dY d
e=- = - ò B.dS = ò E m .dl = ò rot E.dS
dt dt S C S
¶B
Þ rot E m = - (IV.17)
¶t
Le champ total E étant la somme du champ électrostatique et du champ électromoteur
d’induction: E = E S + E m . Sachant que le champ électromoteur ne dérive pas d’un potentiel
scalaire et que rot E S = 0 , on a :
¶B
rot E = - (IV.18)
¶t
en utilisant la relation B = rot A , on obtient la relation suivante :
¶ (rot A) ¶A
rot E = - = -rot ( )
¶t ¶t
¶A
Þ rot ( E + )=0 (IV.19)
¶t
¶A
Le vecteur ( E + ) dérive donc d’un potentiel scalaire V, d’où la relation :
¶t
¶A
E=- - gradV (IV.20)
¶t
Cette équation donne la forme générale du champ qui est la somme d’un champ dérivant
d’un potentiel scalaire ( E S = - gradV le champ électrostatique) et d’un champ ne dérivant
¶A
d’un champ scalaire et qui traduit l’existence du phénomène d’induction ( E m = - le
¶t
champ électromoteur).
En résumé les équations de Maxwell locales des états quasi stationnaires sont :
¶B ¶B
rot E = - rot E = -
¶t ¶t
69
rot B = (ÑL B) = m 0 j rot H = ÑL H = j
En régime variable :
· la variation de l’intensité dans un circuit fait qu’il pourra y avoir accumulation de charges en
certains points du circuit. L’équation de conservation de la charge pour les régimes variables est :
¶r
+ div j = 0 (IV.21)
¶t
· L’expression du théorème d’Ampère rot B = m 0 j ne peut être valable. En effet, si on prend la
divergence des deux membres de cette équation, on a : div(rot B) = m 0 div j
Sachant que la divergence d’un rotationnel est identiquement nul, on a donc : div j = 0
or cette relation est valable pour les régimes stationnaires et quasi-stationnaires. Il faut donc
trouer une relation générale pour le théorème d’Ampère, valable pour les régimes variables. On a
vu que la loi d’induction de Faraday traduit la création d’un champ électrique par un champ
magnétique variable. Maxwell a pensé que la relation inverse traduisant la création d’un champ
magnétique par un champ électrique variable devrait exister. Il mis en évidence par ses
expériences ce champ électrique variable en montrant qu’il avait des propriétés semblables à
celles d’un courant fictif appelé courant de déplacement de Maxwell.
Pour obtenir le théorème généralisé d’Ampère, considérons, en régime variable, un circuit
électrique comprenant un générateur, une résistance et un condensateur. Le courant de charge I(t)
qui circule quand on relie le générateur au condensateur produit un champ magnétique. Pour
déterminer ce champ par le théorème d’Ampère, on considère un contour C qui s’appuie sur une
surface S (fig.IV.1), on a alors :
70
fig.IV.1
ò B.dl = m
C
0 I
I étant le courant traversant le fil conducteur, l’intensité du vecteur induction magnétique est
m I
B= 0
2pr
I= ò j.dS = 0
S'
et on devrait avoir B = 0 , d’où une contradiction. Pour pouvoir appliquer le théorème d’ampère,
Maxwell propose de considérer que le champ électrique variable existant à l’intérieur du
condensateur doit avoir les mêmes effets magnétiques qu’un courant dont l’intensité totale entre
les armatures du condensateur serait égale à I du circuit.
dq ds
Cette intensité I = =S
dt dt
avec q la charge portée par l’armature de surface S. la densité superficielle de charge s est reliée
s
au champ électrique par la relation E = .
e0
Þ s = e0E = D
dD
Þ I=S
dt
¶D
Les vecteurs I et étant de même sens, on peut écrire
¶t
¶D ¶E
I=S = e0S (IV.22)
¶t ¶t
71
¶E
rot B = m 0 ( j + e 0 ) (IV.23)
¶t
ò B.dS = 0
Equation div B = 0 div B = 0 div B = 0 div B = 0
du Flux
Conservation du
Flux
ò B.dl = m
Equation ¶E ¶E ¶D I
de rot B = m 0 j rot B = m 0 ( j + e 0 ) rot B = m 0 ( j + e 0 ) rot H = j + 0
Maxwell- ¶t ¶t ¶t C
Th. d’Ampère
Ampère
Remarque : Les équations de Maxwell sont linéaires vis-à-vis des sources. Cette linéarité permet
d’utiliser la méthode complexe pour les calculs des champs.
72
¶A
De même, pour que le champ E défini par la relation E = - - gradV reste inchangé, on doit
¶t
avoir
¶A ¶ A'
E=- - gradV = - - gradV ' (IV.25)
¶t ¶t
ce qui implique :
¶A ¶ A' ¶
- - gradV = - - gradV '- ( grad f )
¶t ¶t ¶t
¶f
donc gradV ' = grad (V - ) (IV.26)
¶t
¶f
une solution de cette équation est : V ' = V - (IV.27)
¶t
On passe ainsi de la jauge ( A , V) à la jauge ( A' ,V’). Cependant quelque soit la jauge choisie, on
doit assurer l’invariance des champs. Pour cela, la jauge de Lorentz définie par l’équation suivante :
¶V
div A + e 0 m0 =0 (IV.28)
¶t
généralise au cas des régimes variables la jauge de Coulomb définie par div A = 0
En permutant les dérivées par rapports aux temps et aux coordonnées d’espace, on obtient :
¶2 A ¶V
D A - e 0 m0 = - m 0 j + grad (div A + e 0 m 0 ) (IV.30)
¶ t
2
¶t
r
On opère aussi une transformation de l’équation de Maxwell-Gauss ( div E = ), qui devient :
e0
¶A r
div E = div (- - gradV ) = (IV.31)
¶t e0
¶ 2V r ¶ ¶V
Þ DV - e 0 m 0 2 = - - (div A + e 0 m 0 ) (IV.32)
¶ t e 0 ¶t ¶t
En utilisant la jauge de Lorentz dans ces équations (IV.30) et (IV.32), on a des écritures plus
simples qui donnent les équations aux potentiels suivantes:
¶2 A
D A - e 0 m0 = -m0 j (IV.33)
¶ 2t
73
¶ 2V r
DV - e 0 m 0 =- (IV.34)
¶ t2
e0
Si on veut faire une étude du problème sans passer par les potentiels, on peut transformer les
équations de Maxwell de manière à obtenir des équations résolues en E ou en B .
¶B
En utilisant la relation rot E = - ; on peut écrire :
¶t
¶B ¶
rot (rot E ) = grad (div E ) - D E = - rot ( ) = - (rot B)
¶t ¶t
En utilisant dans le premier membre de cette équation, l’équation de Maxwell- Gauss et dans le
second membre celle de Maxwell- Ampère, on a :
¶2 E 1 ¶j
DE - e 0 m0 = - grad r + m 0 (IV.35)
¶ t
2
e0 ¶t
¶2 B
Þ D B - e 0 m 0 2 = - m 0 rot j (IV.36)
¶ t
On a donc au total quatre équations différentielles du second ordre inhomogènes qui peuvent se
réécrire en utilisant l’opérateur d’Alembertien noté ð :
1 ¶2
ð = D- 2 2
c ¶t
Pour résoudre ces équations, on passe par les solutions connues des équations différentielles
homogènes de la forme :
ð f (r , t ) = 0 (IV.37)
C’est une équation d’onde qui a pour solution une onde plane ou une combinaison linéaire
d’ondes planes se propageant sans déformation avec la même vitesse (hypothèse d’un milieu
homogène, isotrope, non dispersif, sans pertes) et de types :
f (r , t ) = f1 (r - vt ) + f 2 (r + vt ) (IV.38)
74
Si nous prenons l’exemple de l’équation de propagation hyperbolique à une dimension
¶ 2f 1 ¶ 2f
- =0
¶x 2 v 2 ¶ 2 t
Cette équation représente la propagation sans déformation d’une quantité f appelée onde. L’onde
f peut être scalaire ou vectorielle, dans ce dernier cas on est conduit à trois relations scalaires.
Elle peut avoir un caractère longitudinal, c’est à dire de même "sens" que l'axe x ou transversal,
c’est à dire perpendiculaire à l'axe x. Si la vitesse des ondes dépend de la fréquence, le milieu
traversé par les ondes sera dit dispersif.
x
Pour résoudre l’équation hyperbolique, on effectue les changements de variables : X = t - et
v
x
Y=t+ et on cherche les solutions f(X,Y). La substitution dans l’équation de propagation
v
¶ 2f
conduit à : =0
¶X¶Y
¶f ¶f
ce qui est possible si est indépendant de Y et indépendant de X. Si on pose
¶X ¶Y
¶f ¶f x x
= f 1' et = f 2' , alors f = f 1 + f 2 = f1 (t - ) + f 2 (t + )
¶X ¶Y v v
L’identification des équations (IV.35) et (IV.36) avec l’équation d‘onde (IV.37), montre
que le champ électromagnétique se propage dans le vide avec la vitesse c. L’onde plane
électromagnétique est une solution particulière de l’équation d’onde. On étudie la structure de
cette onde plane électromagnétique en utilisant les équations de Maxwell.
Considérons un champ se propageant dans le vide suivant une seule direction, la direction
Ox. La normale n à l’onde est dirigée suivant Ox ; le plan limite séparant l’espace en deux est
appelé front d’onde. A droite du front les champs E et B sont nuls, à gauche de ce front, les
champs E et B sont uniformes et ne dépendent que de x et de t :
E = E ( x, t ) et B = B ( x, t )
75
Les équations (IV.35) et (IV.36) s’écrivent alors pour un milieu vide, sans charges, ni courants :
¶2 E ¶2 E
- e m =0 (IV.39)
¶2x ¶ 2t
0 0
¶2 B ¶2 B
- e m =0 (IV.40)
¶2x ¶ 2t
0 0
¶E x ¶E x
Les équations = 0 et 0 = Þ s’il n’y a de champ statique dans l’espace avant l’arrivée
¶x ¶t
de l’onde, on a Ex qui est constant dans l’espace et dans le temps et Ex = 0.
¶B x ¶B
De même, les équations = 0 et 0 = x aboutissent dans les mêmes conditions à Bx = 0
¶x ¶t
Les vecteurs E et B sont dans le plan d’onde Oyz perpendiculaire à la direction de propagation.
L'onde électromagnétique est donc transversale.
Si on considère que les composantes du vecteur E sont de la forme :
x x
E : E x = 0 ; E y = f y (t - ) ; E z = f z (t - )
c c
x
si on pose u = t -
c
76
¶E z ¶B y ¶B y ¶f z 1 ¶f z 1 ¶f z
L’équation = Þ = =- =-
¶x ¶t ¶t ¶x c ¶u c ¶t
¶f z ¶f z
car on a =
¶u ¶t
1
Þ B y = - f z + cte
c
avec la constante égale à zéro étant donné qu’avant l’arrivée de l’onde le champ statique était
nul.
1
On obtient finalement : B y = - E z (IV.49)
c
1
On démontre de manière analogue que : B z = - E y (IV.50)
c
By E
Les équations (IV.49) et (IV.50) donnent =- z
Bz Ey
Þ B y E y + E z Bz = 0
E ( x, t ) = cB( x, t ) (IV.52)
ou
B ( x, t ) = (e 0 m 0 ) 2 E ( x, t )
1
(IV.53)
Nous avons considéré le cas particulier d’une onde se propageant dans la direction Ox,
mais les résultats trouvés peuvent se généraliser au cas d’une onde de direction quelconque ayant
un vecteur unitaire n . Les champs sont alors reliés par les formules suivantes :
B = (nL E ) = (m 0e 0 ) 2 (nL E )
1 1
(IV.54)
c
E = c ( BL n) = (m 0e 0 ) 2 ( BL n)
1
-
(IV.55)
En résumé :
Les champs E et B d'une onde plane vérifient donc les propriétés suivantes :
77
· Ils sont transversaux : E ^ n et B ^ n
· Ils sont orthogonaux
· Les vecteurs ( E , B , n ) forment un trièdre direct
E
· Le rapport des modules des champs est constant et égal à c : =c
B
Remarque : Il est souvent commode, d’un point de vue mathématique, lorsqu’on a à composer
des ondes électromagnétiques, d’introduire la notation complexe qui permet d’écrire :
E ( x, t ) = Âe E 0 exp j (wt - k .r )
(IV.58)
Pour cette onde, en tout point de l’espace E ( x, t ) et B ( x, t ) varient sinusoïdalement avec le
temps (fig. IV.2) .
78
fig.IV.2
fig.IV.3
r
ρ(M, t - )
1
òJ
V(P, t) = c dJ (IV.59)
4πe o r
r
j(M, t - )
mo
4π Jò
A(P, t) = c dJ (IV.60)
r
79
Les expressions de ces potentiels montrent que ce qui détermine le potentiel à l’instant t, c’est la
r r r
valeur de la densité de charge ρ(M, t - ) ou de courant j(M, t - ) à l’instant retardé ( t - ) .Ces
c c c
potentiels au point d’observation P, sont donc déterminés à partir des valeurs des charges et des
courants au point source. L’information provenant du point source, arrive au point d’observation
avec un retard dû à la propagation à la vitesse c.
Les ondes électromagnétiques, dont la lumière est un exemple, sont une forme d'énergie.
La quantité d'énergie contenue dans une onde dépend de la fréquence et de la longueur d'onde.
Plus la longueur d'onde est courte, plus la fréquence est élevée et plus l'énergie de l'onde
électromagnétique est élevée. Les propriétés des ondes électromagnétiques diffèrent selon la
quantité d'énergie possédée.
ε0E2 B2
Les expressions E p = ò dυ et E p = ò dυ permettent de supposer sans toutefois le
2 2μ 0
démonter que l’énergie électrostatique et l’énergie magnétique soient localisées dans l’espace où
ε E2 B2
règne ces champs avec des densités d’énergies respectives w e = 0 et w m =
2 2μ 0
Cette notion de densité d‘énergie va nous permettre de trouver une expression générale
de l’énergie électromagnétique. Pour cela il faut d’abord admettre trois hypothèses que sont :
l’existence d’une densité d’énergie électromagnétique, l’existence d’un courant d’énergie
électromagnétique qui permet le déplacement de cette énergie et l’hypothèse du principe de
conservation locale de l’énergie.
ε 0E 2 B2
w= + (IV.63)
2 2μ 0
L’énergie électromagnétique d’une distribution quelconque de champs électrique et magnétique
est donc donnée dans le régime stationnaire par l’expression suivante :
80
ε0E2 B2
Ep = ò dυ + ò dυ (IV.64)
2 2μ 0
La conservation de l’énergie s’exprime en disant que la variation d’énergie est égale à la somme
de l’énergie cédée aux charges et de l’énergie qui sort de la surface S délimitant le volume dυ .
Ces énergies sont ici comptées négativement.
¶w
Þ [w(M, t + dt) - w(M, t)]dυ = .dt.dυ = - div S.dt.dυ - j.E.dtdυ
¶t
¶w
Þ = - div S. - j.E (IV.65)
¶t
81
¶E
rot.B = μ 0 j + ε 0 μ 0
¶t
B
en faisant le produit scalaire des deux membres de l’équation de Maxwell Faraday par et les
μ0
E
deux membres de l’équation de Maxwell Ampère par , on obtient :
μ0
1 ¶E ¶ 1
E.rotB = j.E + ε 0 .E. = j.E + ( ε 0 E 2 ) (IV.66)
μ0 ¶t ¶t 2
et
1 1 ¶B ¶ B2
B.rotE = - B. =- ( ) (IV.67)
μ0 μ0 ¶t ¶t 2μ 0
¶ æ B2 1
çç
ö
+ ε 0 E 2 ÷÷ = - j.E +
¶t è 2μ 0 2
1
μ0
(
E.rot B - B.rotE )
ø
¶ æ B2 1 ö æ E ΛB ö
Þ çç + ε 0 E 2 ÷÷ = - j.E - div ç ÷ (IV.68)
¶t è 2μ 0 2 ç μ ÷
ø è 0 ø
æ B2 1 ö
w = çç + ε 0 E 2 ÷÷ (IV.69)
è 2μ 0 2 ø
S=
1
μ0
(
E ΛB ) (IV.70)
æ B2 1 ö
On peut donc admette que l’expression çç + ε 0 E 2 ÷÷ représente la densité d’énergie
è 2μ 0 2 ø
électromagnétique.
On définit le vecteur densité S =
1
μ0
( )
E Λ B comme le vecteur Poynting qui est donc porté par
la direction de propagation. Le vecteur Poynting est homogène à une puissance par unité de
surface, il s’exprime en unité S.I en Wm-2.
Þ Le flux du vecteur de Poynting à travers une surface (ouverte ou fermée) représente la
puissance électromagnétique rayonnée à travers cette surface.
L’équation de continuité de l’énergie (IV.65) est ainsi appelée équation locale de Poynting :
82
¶w r
div S + = - j.E (IV.71)
¶t
Les termes de cette équation sont homogènes à une puissance volumique. Le second membre
correspond alors à l’effet Joule volumique dans un milieu conducteur. En intégrant cette équation
sur le volume limité par une surface fermée S, on obtient l’équation intégrale de Poynting qui
donne la conservation de l’énergie sur S. Sous forme intégrale, on écrit que la diminution par
unité de temps de l’énergie électromagnétique contenue dans un volume V est due d’une part à
un transfert par rayonnement à travers la surface S limitant le volume V, et d’autre part au
transfert d’énergie aux charges contenues dans V.
¶E p
= -Φ - PJ (IV.72)
¶t
où Ep est l’énergie contenue à l’instant t dans la surface fermée S, PJ correspond à la puissance
dissipée par effet Joule dans S, F le flux du vecteur de Poynting correspondant à la puissance qui
sort de S par rayonnement.
La puissance dissipée par effet joule est la puissance cédée aux charges. Elle s’évalue en
considérant la puissance de la force de Lorentz s’exerçant sur une charge Q animée d’une vitesse
v . Cette charge est soumise à la force F = q( E + v Λ B) . Le travail pour cette force pour un
déplacement élémentaire dl est dW = q.E.dl + ( v Λ B).dl . La puissance cédée à la charge est
dW
donc = q.E.v + (v Λ B).v = q.E.v . Pour une répartition volumique de charges avec la densité
dt
dW
r, la puissance cédée à un élément de charge dq = ρdυ est = ρ(E.v)dυ .Si on introduit le
dt
vecteur densité de courant j = ρ.v , on peut écrire que la puissance totale dissipée par effet Joule
dans S est :
dW
PJ = = j.E (IV.73)
dt
Pour une onde plane de vecteur d ‘onde k et de pulsation w, le vecteur de Poynting qui est
perpendiculaire aux vecteurs champs E et B , et dirigé dans la direction de propagation est
donnée par l’expression suivante :
1 E2
S= E Λ ( k Λ E ) = k.
μ 0ω μ 0ω
ω
Puisque k = , on peut écrire :
c
2
E
S= u = cε 0 E 2 u (IV.74)
μ 0c
83
où u est un vecteur unitaire porté par le direction de propagation.
ε 0E 2 B2 ε 0E 2 1 æ E2 ö
w= + = + ç ÷÷
2 2μ 0 2 2μ 0 çè c 2 ø
ε 0E 2 ε0E 2
w= + = ε 0E 2 (IV.75)
2 2
ε 0E 2 B2
· les deux termes de la densité électromagnétique qui sont égaux : = . Il y ’a une
2 2μ 0
équipartition entre l’énergie électrique et l’énergie magnétique. La densité d’énergie
B2 ε0
électromagnétique est donc w = ε 0 E 2 = = μ 0H 2 = E B . On définit l’impédance
μ0 μ0
μ0 4π 10 -7
électromagnétique du vide comme : Z 0 = = = 376.8 Ω
ε0 8.8510 -12
S = c ε0E2 u = c w u (IV.76)
EB
son module peut s’écrire : S = = E H = cε 0 E 2 = c w
μ0
Ce module est le flux d’énergie par unité de surface. De plus, la comparaison de l’équation
(IV.76) avec la relation j = ρ.v permet de dire que dans le vide, la vitesse de propagation de
l’énergie électromagnétique est égale à la vitesse c de la lumière.
· l’intensité lumineuse de l’onde qui est définie comme l’énergie électromagnétique reçue par
unité de temps par une surface unité perpendiculaire au vecteur d’onde est égale à la valeur
moyenne du flux du vecteur de Poynting à travers cette surface unité :
1
I = S = cε 0 E 2 = cε 0 E 20 (IV.77)
2
84
Nh ω Nhν
p = Nh k = n= n
2π c c
où Nhn est l’énergie de l’onde, avec N le nombre de photons contenus dans l’unité de volume
w ε0E2 S
Þ p= n= n= 2 (IV.78)
c c c
· L’existence de cette quantité de mouvement fait que lorsque l’onde tombe sous incidence
normale sur une surface, elle lui cède pendant le temps dt sur une surface élémentaire dS,
une quantité de mouvement :
ε E2 ε E2
d p = 0 dυn = 0 cdSdt n
c c
dp
La surface dS apparaît comme soumise à une force df = = ε 0 E 2 dSn et par conséquent à une
dt
pression appelée pression de radiation ou pression de rayonnement égale à :
Prad = ε 0 E 2 (IV.79)
si la surface est un écran parfait, alors le choc est parfaitement inélastique, les photons incidents
disparaissent dans l’écran et celui-ci reçoit une quantité de mouvement p .Par contre si la surface
est un miroir parfait, le choc est parfaitement élastique, les photons incidents rebondissent avec
une quantité de mouvement opposée à leur quantité de mouvement initial. Le miroir reçoit alors
une quantité de mouvement égale à 2p .
Nous avons jusqu’à maintenant considéré des ondes électromagnétiques dans le vide. De
manière pratique, les ondes électromagnétiques rencontrent des milieux matériels comme les
conducteurs et les diélectriques. En plus des équations des champs, il faut ajouter les relations
constitutives du milieu. On écrit donc Pour une onde plane sinusoïdale:
85
¶B
rotE = - Þ k.Λ E = ωB (IV.80)
¶t
1
kΛ(k.Λ E) = -ω 2 μεE - imgw E
ω
k 2 = ω 2 με ' (IV.82)
qui est l’équation de dispersion du milieu considéré. On définit la vitesse de phase comme
ω
v=
k
Ainsi, lorsqu’une onde électromagnétique se propage dans un milieu matériel caractérisé par sa
permittivité relative e r et la perméabilité relative m r , les équations de Maxwell permettent
d’écrire E = vB et donc :
1 1
v= = c (IV.83)
εμ εrμr
Soient deux milieux 1 et 2 caractérisés par les champs E 1 , B1 , D1 , H1 , et par les champs
86
fig.IV.4
rectangulaire élémentaire limitant la surface S, de longueur dl, de hauteur dh, tel que dh soit
fig.IV.5
¶
ò
ACBCD
E.dl = ò rot E.dS = -
S
¶t òS
B.dS
87
La circulation sur les largeurs AD et BC est négligeable puisque , ces dernières sont supposées
négligeables. La circulation sur le contour, en prenant un sens de rotation positif autour de Oy,
Le flux à travers la surface S est aussi négligeable puisque proportionnel à dh, d’où :
E1x .dl - E 2x .dl = 0 Þ E1x = E 2x
On peut démontrer de même que E 1y = E 2y
limité par deux sections dS1 et dS2, distantes d’une hauteur dh négligeable, on écrit le flux à
travers la surface du cylindre est la somme des flux à travers les surfaces de bases et la surface
latérale.
fig.IV.6
La hauteur dh étant négligeable, si on fait tendre les deux bases l’une vers l’autre, la surface
latérale tend vers zéro et le flux se réduit au flux à travers les deux bases. On écrit :
88
ò D.dS = ò D n .dS + ò D
S S1
1 1 1
S2
2 n 2 .dS 2 = ò div D.dJ = ò ρdJ
J J
Mais ceci n’est valable que dans le cas où à la surface de discontinuité dS, il n’existe pas de
charges superficielles. En effet, si on prend le cas d’une surface de séparation entre deux milieux
dont l’un est conducteur, des charges libres peuvent se déplacer et se positionner sur la surface
de séparation. Ces charges vont alors donner une densité superficielle de charges s que l’on
D1z - D 2z = σ (IV.87)
séparation n’est pas chargée et discontinuité de cette composante pour une surface de séparation
chargée.
est nul. En posant le flux à travers une surface cylindrique comme sur la figure IV.6, on en
déduit que la composante normale du vecteur induction magnétique est continue, soit :
¶D
ò
ACBCD
H.dl = ò rot H.dS = ò j.dS + ò
S S S
¶t
.dS
89
Si du fait que dh soit négligeable on en déduise que la surface S soit négligeable aussi, on a :
¶D
ò
S
¶t
.dS qui tend vers zéro et alors ò
ACBCD
H.dl = ò j.dS = I , avec I l’intensité totale traversant S.
S
vecteur champ magnétique sera discontinue. On peut définir une densité superficielle de courant
jS décrivant une nappe de courant limitée à la surface(fig.IV.7), tel qu’un segment de longueur
dl tracé sur la surface soit traversé par une intensité dI = jS .ndl , avec n un vecteur normal de
fig.IV.7
fig.IV.8
90
Sur un contour ABCD parallèle au vecteur densité jS , l’intensité I travers la surface S est nulle,
on alors ò H.dl = (H
ACBCD
T1// - H T2// )AB = 0 , il y’ a continuité de H T// . C’est à dire :
ò H.dl = (H
ACBCD
T1^ - H T2^ ) AB = I , Cette condition peut s’écrire de manière générale :
91
Lecture
92
Bremstrahlung » ou « rayonnement continu de freinage » lorsqu'il s'agit du freinage de la
particule pénétrant dans un milieu différent. Le rayonnement synchrotron est utilisé
comme source de rayons X pour de nombreuses expériences de physique et de biologique
(lignes de lumières autour d'un synchrotron).
· Le rayonnement électromagnétique transporte de l'énergie. L'énergie transportée (par la
lumière visible notamment) est susceptible de provoquer des transitions atomiques, c'est-
à-dire d'augmenter l'énergie d'un atome en modifiant l'orbitale d'un de ses électrons.
· Inversement, lorsqu'un atome se désexcite, il émet l'énergie dont il se débarrasse sous
forme de lumière. Dans le même domaine du spectre électromagnétique, les photons sont
capables de former des paires électron-trous dans les semi-conducteurs (principe des
CCD). En se recombinant, l'électron et le trou émettent de la lumière (principe des
diodes).
· Les réactions nucléaires de fission ou de fusion sont susceptibles de donner lieu à
l'émission de photons très énergétiques appelés rayons gamma.
La classification provient des sources probables des rayonnements dans le domaine considéré,
ainsi que des effets de ces ondes :
· les ondes radio et radar sont produites par le mouvement macroscopique de charges
(courant d'électrons) dans un conducteur (antenne) ;
· les ondes infrarouges, visibles et ultraviolettes résultent des transitions électroniques dans
les atomes, concernant les électrons périphériques ; elles constituent la lumière ; les ondes
infrarouges véhiculent la chaleur, les ondes ultraviolettes ont des effets sur la peau
(bronzage, coups de soleil, cancer de la peau) ; les infrarouges et la lumière visible sont
également produits par l'agitation des atomes sous l'effet de la température (voir corps
noir) ;
· les rayons X sont produits par radioactivité (désintégration d'un noyau atomique instable)
ou bien par freinage d'électrons (tube à rayons X) ; ils provoquent des transitions
électroniques dans l'atome, concernant les électrons de cœur, ainsi que l'effet Compton ;
du fait de leur faible longueur d'onde, ils diffractent sur les cristaux ; on distingue les
rayons X durs (photons de haute énergie) et les rayons X mous (photons de basse
énergie) ;
· les rayons Gamma sont produits par radioactivité; ils provoquent des excitations du
noyau.
Sites à voir
http://www.lemeilleursite.com/radio/ondes_class.php
http://www.anfr.fr/doc/docenligne/sante_3.pdf
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