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Cours Propagation d'ondes et antennes 2020/2021

Chapitre II
Equations de Maxwell

Les champs électrique et magnétique peuvent exister indépendamment l’un de l’autre.


En électromagnétisme les champs variables s’induisent mutuellement. Les bases de
l’électromagnétisme sont regroupées dans un ensemble d’équations appelées équations de
Maxwell, qui s’appuient en partie sur les résultats de l’électrostatique et de la magnétostatique
auxquels il faut ajouter deux effets supplémentaires qui n’existent qu’en régime variable :

 La loi de l’induction électromagnétique de Faraday-Maxwell ;


 Un courant de déplacement qui vient compléter la loi d’Ampère.

II.1. Onde électromagnétique



Une onde électromagnétique (EM) comporte à la fois un champ électrique E et un champ

magnétique H variables dans le temps, oscillant à la même fréquence. Ces deux champs se
propagent dans un milieu selon une direction orthogonale (voir la figure ci-dessous).

Exemples d'ondes électromagnétiques:


- la lumière visible ;
- les rayons X ;
- les ondes hertziennes.

Figure II.1 : Onde électromagnétique

Une onde électromagnétique est caractérisée par plusieurs grandeurs physiques :

 La longueur d’onde ( λ ): elle exprime le caractère oscillatoire périodique de l’onde


dans l’espace. La distance séparant deux crêtes successives. Elle est mesurée en mètre

 La période (T): elle représente le temps nécessaire pour que l’onde effectue un cycle.
L’unité est la seconde (s).

 La fréquence (  ): l'inverse de la période, elle traduit le nombre de cycles par unité de


temps. Elle s’exprime en Hertz (Hz).

La longueur d’onde et la fréquence sont inversement proportionnelles et unies par la


relation suivante:

c
 (II.1)

Avec c est la vitesse de la lumière dans le vide (3.108 ms-1).

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Les propriétés des ondes électromagnétiques, leurs interactions avec la matière, leur
propagation dans les différents milieux, leurs applications pratiques, dépendent de la valeur de
leur longueur d’onde (et aussi de sa fréquence), ce qui a amené à définir différents intervalles
de longueur d’onde (fréquence) à distinguer différentes sortes d’ondes (voir la figure II.2).

Figure II.2 : Spectre électromagnétique

II.2. Equations de Maxwell

L’ensemble des équations qui décrivent le comportement qui lié le champ électrique au
champ magnétique sont [1], [2]:

 Equation de Maxwell- Flux magnétique



div B  0 (II.2)

Cette équation s’signifie que le flux du vecteur B est nul à travers une surface fermée
quelconque et elle montre qu’il n’existe pas de charge magnétique libre.
Selon la relation d’analyse vectorielle div rot A 0 , l’équation locale (II.2) permet de définir
 

 
   
un potentiel-vecteur du champ électromagnétique A tel que : B  rot A

 Equation de Maxwell-Faraday

  B
rot E   (II.3)
t
Cette équation d’écrit le phénomène d’induction : un champ magnétique variable est à
l’origine d’un champ électrique.

En électrostatique le rotationnel de E est nul.

     
D’après l’opération d’analyse vectorielle rot  grad f   0 on trouve que E  grad f
 

L’équation (II.3) couplée avec l’existence locale d’un potentiel-vecteur A permet de définir

 A 
un potentiel électrique V (scalaire) tel que : E    grad V
t

 Equation de Maxwell-Gauss

div D   (II.4)

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Cette équation locale, est la même en électrostatique. Elle exprime que la densité de charge
électrique est une source du champ électrique.

 Equation de Maxwell-Ampère

   D
rot H  J  (II.5)
t
  
En électrostatique l’équation précédente devient : rot H  J
Ce terme correspond au théorème d’Ampère vu en magnétostatique [3]. Maxwell a ajouté le

D
terme appelé courant de déplacement à l’équation d’Ampère [1].
t

L’équation (II.5) exprime que un champ magnétique est donc produit à la fois par un courant
continu et par la variation d’un champ électrique.
 
E et H sont les champs électrique et magnétique de l'onde.

J (en A.m-2) et ρ (en C.m-3) sont les densités de courant et de charge libre dans le milieu
considéré.
 
Le champ magnétique H (en A/m) est relié à l'induction magnétique B (en Tesla (T)) par la
relation suivante :
 
B H (II.6)

où :    0  r

 : perméabilité du milieu.

r : perméabilité magnétique relative du milieu. Pour les milieux non magnétique  r 1 .

 0 : perméabilité du vide ou de l'air (  0  4  10 7 H  m 1 ).


 
Le champ électrique E (en V/m) est associé à l'induction électrique D (en C.m-2) par cette
formule :
 
D  . E (II.7)

Où    0  r .
 : permittivité diélectrique.
 r : permittivité relative du milieu.
 0 : permittivité diélectrique de l'air ou du vide (  0 = 8,85.10-12F.m-1).
Les deux équations (II.2) et (II.3) ne contiennent pas des sources et sont indépendantes du
 
milieu. En revanche les équations (II.4) et (II.5) relient le champ ( E , H ) aux sources ( , J) et
dépendent du milieu [2].

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L’application de l’opérateur de divergence à l’équation (II.5) on obtient l'équation locale de


conservation de la charge électrique [2]:
 
div J  0 (II.8)
t

L’écriture des équations de Maxwell sous forme intégrale est obtenue à partir de l’application
des théorèmes de stockes (ou de rotationnel) et d’Ostrogradsky (ou de divergence). Le
tableau suivant donne les équations de Maxwell sous formes différentielle et intégrale.

Nom de la loi Forme différentielle Forme intégrale


Maxwell-Gauss    
.D    D . n ds  Q
s

Maxwell- Flux magnétique    


.B  0  B . n ds  0
s

Maxwell-Faraday     
 
E  
B  E . dl  
c t s
B ds
t
Maxwell-Ampère      
 
H  J
D

 H . dl   J n ds  t  D ds
c s s
t

Tableau I.1: Tableau récapitulatif des équations de Maxwell

Dans l'équation Maxwell- Gauss, Q est la charge contenue dans un volume (v) [2].
Une équation qui vient de compléter les équations de Maxwell en fonction des
propriétés spécifiques des milieux tel que la loi d’Ohm pour un conducteur.
 
J  . E (II.9)
 : la conductivité.

II.2.1. Equation de Maxwell dans le vide


On appelle vide un milieu ayant les propriétés électriques du vide c'est à dire une
permittivité  0 et une perméabilité magnétique  0 . Le vide peut contenir des charges
électriques de densité volumique ρ et des courants de densité J (vide qui contient de la
matière).
Les équations de maxwell dans le vide sont [1]:

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- div B  0 (II.10)

  B
- rot E   (II.11)
t
 
- div E  (II.12)
0

   E
- rot B   0 J   0  0 (II.13)
t

II.2.2. Equations de Maxwell dans les milieux linéaires, homogènes et isotropes (MLHI)
Un diélectrique (ou isolant) est un matériau dans lequel les charges électriques sont liées. Pour
un diélectrique sans charges et courants libres (ρ = 0 et J = 0), les équations de maxwell sont:

- div B  0 (II.13)

  B
- rot E   (II.14)
t

- div E  0 (II.15)

  E
- rot B   (II.16)
t
Ces équations ont la même écriture que dans le vide, seulement on a  0 et  0 sont remplacés
respectivement par  et  .

II.2.3. Equations de Maxwell dans un conducteur


Dans un conducteur, la densité volumique de charges est nulle.
Et en tenant compte de la loi d'ohm, on obtient les équations suivantes :

- div B  0 (II.17)

  B
- rot E   (II.18)
t

- div E  0 (II.19)
 
   E  E
- rot B   0 J   0  0  0 E  00 (II.20)
t t
Pour un conducteur parfait, le courant de déplacement est négligeable devant le courant de

D 
conduction (  J ).
t

Donc, l’équation précédant devient :


  
rot B   0  E (II.21)

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II.4. Equations des champs



Équation vérifiée par E
On applique le rotationnel à l’équation (II.3) :
 
       B         
 
rot  rot E   rot     grad  div E    E    rot B 
   t    t  
 
On introduit dans cette expression l’équation de Maxwell-Ampère (II.5), on obtient :
  
      E 
grad     E     J   
 t  t 
 
 
 2 E   J
 E    grad    
t 2 
  t
Finalement :

   
      E  grad      J
2

 
(II.22)
 t 2   t

Équation vérifiée par B
 
De la même manière, on élimine le champ E au profit de B , on trouve l’équation
correspondante au champ magnétique.
   
    
2
 B    rot J (II.23)
 t 2 
 

Les équations (II.22) et (II.23) sont les équations de propagation du champ EM.
 2 
L’expression     2  est souvent appelé l’opérateur de d’Alembert. Il noté par : []
 t 

Les deux champs se propagent, dans un milieu, à une vitesse  exprimée par la relation
suivante :
1
 (II.24)


A grande distance des sources,   0 et J  0 les équations des champs deviennent :


 
  1 
2
E 0 (II.25)
  2 t 2 
 

 
  1 
2
B 0 (II.26)
  2 t 2 
 

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II.5. Résolution des équations de Maxwell par les ondes planes


Une solution acceptable aux équations de propagation de E et B est une onde
électromagnétique plane de forme quelconque se propageant dans la direction u (un vecteur
unité quelconque) à la vitesse  .

II.5.1. Définition d’une onde plane


Une onde plane (OP) est une onde qui ne dépend que d’une seule direction de
propagation. Si la propagation se fait selon oz, on définit l’onde plane comme une onde qui
présente, pour un z donné, un champ électromagnétique constant dans tout le plan (P)
perpendiculaire à (oz) [1], [2].
Pour une onde plane, on peut utiliser une seule dimension (z) à condition de choisir oz
parallèle à l’axe de propagation, voir figure (II.2).
y
(P)
Direction de
propagation

E 
B
o
z

Figure II.2 : Champ EM constant dans le plan de l’onde

II.5.1. Description de la solution


Considérant une équation de propagation d’onde EM à une dimension (voir figure 2).
L’équation de propagation des champs EM admet des solutions de la forme:
E  F t  z   g t  z  (II.27)
correspondant à la superposition d’une onde F qui se propage à la vitesse  dans le sens des z
positifs et d’une onde g dans le sens des z négatifs.
On considère une onde EM se propagent dans un milieu, loin des sources, et admet comme
solution une onde qui se propage dans le sens des z positifs (onde progressive) de la forme :
E  F t  z  .

Si l’onde se propage parallèle à (ox) : E  F t  x 



  B   
On a : rot E    k  E  B
t

  E   1
Et rot B     k  E  E
t 

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 
kE  
Donc, on peut écrire vectoriellement : B  où k est la direction de propagation de

l’onde.
Comme conséquences des équations de Maxwell :
- Le champ électrique et la champ magnétique sont orthogonaux à la direction de
propagation. On dit que ce sont des champs transverses.
  
- Les vecteurs E , B et k forme un trièdre directe.
- Le module du champ électrique est  fois plus grand que celui du champ magnétique.

II.6. Puissance électromagnétique et vecteur de Poynting


  
Le vecteur de Poynting, noté S , P ou encore  est un vecteur dont la direction
indique, dans un milieu isotrope, la direction de propagation d'une onde électromagnétique et
dont l'intensité vaut la densité de puissance véhiculée par cette onde. Il est défini par [2]:
  
S EH (II.28)
Son unité est donnée en Wm-2.

Dans le cas de l'onde électromagnétique se propageant le long de l'axe oz, on a donc :

S z  Ex  E y

Une conséquence du théorème de Poynting est que la puissance électromagnétique


traversant une surface S est donnée par le flux du vecteur de Poynting à travers cette surface.

PS  sS . n ds (II.29)

Vecteur de Poynting complexe


Dans le cas d’une onde électromagnétique plane, le vecteur de Poynting est exprimée
par :

1    
 *
S  e E  H (II.30)
2  
 
 
Où H * désigne le conjugué de H .

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