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Cours d’Electricité 3
milieux matériels
2021-2022
Pr. A. BELAARAJ
Chapitre III : Propagation des ondes électromagnétiques
Dans de tels milieux une onde électromagnétique est caractérisée par quatre vecteurs
E, D, B, H .
I – Equations de MAXWELL
Elles ont la même forme que dans le vide (Cours d’électricité 2 , Module Electromagnétisme dans
le vide), il suffit de changer 0 en et 0 en :
div D Relation de MAXWELL - GAUSS (III-1)
div B 0 Conservation du flux magnétique (III-2)
B
rot E Relation de MAXWELL – FARADAY (III-3)
t
D
rot B j
Relation de MAXWELL – AMPERE (III-4)
t
et sont liées par la relation v 2 1 , où v est la vitesse de propagation de l’onde.
Ces équations de Maxwell s’appliquent dans tous les cas, au sein d’un milieu continu. Pour
résoudre un problème particulier on écrira à côté, les relations dépendant de la nature du milieu.
Ainsi, dans un milieu linéaire, homogène et isotrope, on écrira :
D E (III-5)
B H (III-6)
est la permittivité diélectrique absolue et la perméabilité magnétique absolue du milieu.
De plus, dans le cas d’un milieu conducteur obéissant à la loi d’Ohm, on écrira la relation
supplémentaire :
jγE (III-7)
où : j est la densité de courant de conduction (courant réel) et la conductivité électrique du
milieu.
Les quatre champs doivent satisfaire en tous les points du milieu à ces équations. On démontre que
l’ensemble se propage dans le temps et dans l’espace.
II – Equations de propagation
1- Champ électromagnétique ( E , B )
a) Champ électrique
Rappel : Soit P un champ de vecteurs on a : rot (rot P) grad (div P) P
Pour le champ E : rot (rot E) grad (div E) E
Le premier membre donne :
B j 2 E
rot (rot E) rot ( ) (rot B)
t t t t2
2
Le second membre s’écrit : grad (div E) E E
d’où l’équation de propagation du champ E :
2 E j
E (III-8)
t2 t
b) Champ d’induction magnétique :
Rappel :
On sait que B dérive du potentiel vecteur A :
BA
En plus, en régime variable le champ électrique s’écrit :
A
E grad V
t
Le choix de la jauge ( A, V ) n’est pas unique pour une distribution donnée des champs E et B .
3
A
Dans l’équation de Maxwell N°1’on remplace E par E grad V
t
A
soit : . E V V
( A) 0
t t
1 V
A partir de la condition de LORENTZ on remplace . A par . A , d’où l’équation :
c2 t
2 V
V (III-12)
t 2
Remarque :
L’équation homogène est, donc, la même pour E , B , A et V :
Les solutions sont identiques à celles que l’on avait dans le vide. C’est à dire de la forme :
u u
f t g t (III-14)
v v
u u
f t correspond à une onde progressive et g t à une onde régressive.
v v
u est la coordonnée de la direction de propagation .
1
v est la vitesse de phase de l’onde dans le milieu : v
k
Une onde est dite monochromatique si les composantes du champ EM ainsi que les potentiels
vecteur et scalaire s’écrivent :
(M, t) 0 cos ( t k. r )
k k. eu dirigé suivant la direction de propagation.
4
• Transversalité de l’onde plane :
E et B sont contenus dans un plan (plan d’onde) perpendiculaire à la direction de propagation de
l’onde plane. On parle d’onde Transverse Electromagnétique (TEM).
Les champs E et B forment avec le vecteur d’onde k un trièdre direct.
On aura également la relation de structure de l’onde plane :
k 1 E
B E eu E B (III-15)
v v
a- Vecteur de Poynting
S eu
5
Commentaire :
Le flux du vecteur de Poynting à travers une surface (S) est égal à l’énergie
électromagnétique contenue dans un volume cylindrique de base (S), de longueur v allongé
parallèlement à la direction de propagation de vecteur unitaire e u . L’énergie se propage donc avec
la vitesse v. Ce flux représente la puissance électromagnétique qui traverse une surface (S), de
vecteur unitaire eu .
Ex 0
E(M, t) E y E0y cos (.t k.x)
E E cos (.t k.x )
z 0z
Par convention l’état de polarisation de l’onde en un point est celle de son champ électrique.
Polarisation elliptique
Elimination du temps t :
C’est l’équation d’une ellipse inscrite dans un rectangle de côtés 2E0y et 2E0z . Elle est décrite par
l’extrémité du vecteur E .
▪ Si 2 : l’extrémité de E se déplace dans le sens trigonométrique, on parle de polarisation
elliptique gauche.
▪ Si 0 : l’extrémité de E se déplace dans le sens contraire, la polarisation est elliptique
droite.
Polarisation circulaire
Si ( 2n 1) et E0y E0z E0
2
E 2yE2
z 1 E 2y E 2z E02
E02 E02
L’extrémité de E décrit un cercle de centre (0,0) et de rayon E 0 .
z E0
Polarisation rectiligne
Si n (n Z) l’équation devient :
E
-E0 E0
Ez E
0z
E
Ez 0z .E y
O y
Ey E0y E0y
Le vecteur E garde une direction fixe. Il vibre le long d’un -E0
segment : L’onde est polarisée rectilignement.
7
Pour une OEM :
- se propageant suivant Ox : k k.ex ,
- polarisée rectilignement suivant Oy : E(M, t) E y (M, t)ey
1) Conducteurs ordinaires
a – Equations de propagation de E et B en notation complexe
k 2 0 2 i 0 B 0 (III-23)
8
On en déduit donc la relation :
k 2 0 2 i 0 0
soit :
k 2 0 2 i 0 0 2 1 i (III-24)
Le carré du vecteur d’onde est donc complexe, par suite k est complexe. Il s’écrit en général :
k k i k' ' , avec k' et k' ' 0 .
D
La quantité apparaît comme le quotient du courant de déplacement E par la
t
densité de courant de conduction j E .
On appelle facteur de qualité du milieu le rapport :
D
t E
Q (III-25)
j E
b – Atténuation de l’onde
1
on a : k 2 0 2 1 i (k i k' ' ) 2 Soit :
Q
k' 2 k' ' 2 0 2
0 2 (III-26)
2 k' k' '
Q
On en déduit :
1
1 2
0 1 2
k' . 1 1 (III-27)
2 Q 2
1
1 2
0
1 2
k' ' . 1 1 (III-28)
2 Q 2
Remarque : dans le vide Q donc k' ' 0 et k 0 0 .
c
L’expression du champ électrique d’une OEM plane sinusoïdale dans un milieu conducteur est
donc :
E E 0 e i ( tk z) E 0 e i ( t k' z i k'' z) .u
soit :
9
E E 0 e k'' z e i ( t k' z) .u (III-29)
Il y a donc atténuation de l’onde plane caractérisée par le coefficient k' ' k' ' ( ) .
k' ' s’appelle coefficient (ou facteur) d’atténuation de l’onde. Il est égal à l’inverse de la distance
sur laquelle l’amplitude est atténuée d’un facteur e. La distance d’atténuation ou profondeur de
pénétration de l’onde est donc :
1
(III-30)
k' '
en fonction de le champ électrique est :
z
E E 0 e e i ( t k' z) .u (III-31)
2) Cas des milieux très bons conducteurs
Remarque : est fonction de la pulsation aux fréquences optiques. Le cuivre reste un bon
conducteur jusqu’à des fréquences de l’ordre de 2 106 Hz (ultraviolet).
a – Longueur d’atténuation
Pour un milieu très bon conducteur ( Q 1 ) l’expression de k 2 se réduit à :
k 2 i 0 (III-32)
1 i
sachant que i , le vecteur d’onde complexe est donné par :
2
1
1 0 2
k i 0 2 (1 i) (III-33)
2
donc :
1
0 2
k ' k' ' (III-34)
2
d’où la longueur d’atténuation de l’onde :
1 2
(III-35)
k' ' 0
Remarque :
1
E 1 2 (1 i) i
e 4 (III-36)
B k 0 2 0
1 i i
car e 4 .
2
10
Les expressions du champ électromagnétique de l’onde dans les milieux bons conducteurs sont
données par :
z z
i ( t )
E E0 e e .u (III-37)
z z
0 i ( t )
B E0 e e 4 .v (III-38)
On note, donc, que dans les bons conducteurs, le champ B est en retard de phase de par rapport
4
au champ E , alors qu’ils sont en phase dans les isolants. Cette différence vient du fait que le
courant associé à B dans les conducteurs est le courant de conduction et non le courant de
déplacement comme dans les isolants.
En notation réelle le champ électromagnétique s’écrit :
z
z
E E 0 e cos t .u (III-39)
z
0 z
B e E 0 cos t .v (III-40)
4
b – Effet de peau
2
On peut remarquer que la profondeur de pénétration de l’onde diminue
0
lorsque , ou augmentent. A la limite lorsque ou deviennent infinis, tend vers zéro.
Ainsi donc, les OEM de hautes fréquences ( ) ne peuvent pénétrer qu’à une faible profondeur
,
dans les métaux voir tableau ci-dessous. L’OEM reste localisée dans une couche d’épaisseur
: C’est l’effet de peau.
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n 21
(1) T
(2) Milieu bon conducteur
E2 0 D2 0
B2 0 H 2 0
a – Composante tangentielle de E
c – Composante normale de B
Rappelons La relation de passage, établie au paragraphe VI du chapitre 2, traduisant la
continuité de la composante normale de B :
B1 (M).n1 B2 (M).n1 0
Puisque dans le milieu 2 est un conducteur, alors B2 0 , on obtient :
B1 (M).n1 0 (III-43)
à la surface de séparation d’un bon conducteur la composante normale de B est nulle.
d – Composante tangentielle de H
Si on remplace également H2 0 dans la relation de passage pour H (paragraphe VI, chapitre 2) :
H1 (M).T1 H 2 (M).T1 k . ( n 21 . T1 )
12
On obtient :
H1 (M).T1 k . ( n 21 . T1 ) ( k . n 21 ). T1 (III-44)
soit encore :
H1T k . n 21 (III-45)
En résumé :
A la surface de séparation d’un conducteur parfait on a :
E1T 0 D1N . n 21
(III-46)
B1N 0 H1T k n 21
13
Ei
(1) (2)
)
Br
z
kr
Bi ki Milieu conducteur
Er
conducteur
soit :
E (z, t) 2E 0i sin k i z sin t . e x
(III-50)
B (z, t) 2 B 0i cos k i z cos t . e y
L’amplitude du champ électromagnétique dépend de la position z, donc l’onde résultante n’est pas
plane. Les fonctions d’espace et du temps sont découplées. Il s’agit d’ondes qui ne se propagent
pas. Ce sont des ondes stationnaires (ondes vibrant sur place).
L’onde stationnaire est caractérisée par l’existence de nœuds et de ventres.
Nœuds : Tous les points M de l’axe Oz où E ou B est nul à un instant donné.
- nœuds du champ électrique : E 0 pour sin ki z 0 , soit ki z n n Z , pour :
n n
z
ki 2
- nœuds du champ magnétique : B 0 pour cos k i z 0 , soit k i z (2n 1) n Z , pour :
2
z (2n 1) (2n 1)
2k i 4
La distance entre deux nœuds successifs du champ électrique (ou du champ magnétique) est .
2
La distance entre un nœud du champ électrique et un ventre du champ magnétique est .
4
Ventres : Tous les points M de l’axe Oz où les amplitudes de E ou B sont maximales .en
valeurs absolues à un instant donné.
- ventres du champ électrique : E est maximal pour sin k i z 1 , soit k i z (2n 1) nZ ,
2
pour z (2n 1)
4
- ventres du champ magnétique : B est maximal pour cos k i z 1 , soit k i z n n Z , pour :
14
n
z
2
Ainsi donc les nœuds de E coïncident avec les ventres de B et inversement.
15
c
nk n i n , n' 0 et n' ' 0 (56)
c2
donc : n2 k2 (n 2 n 2 ) i 2 n n
2
2
En remplaçant k (55) et en identifiant les parties réelles et les parties imaginaires, on obtient le
système permettant de calculer n et n :
n' 2 n' ' 2 r
2 n' n' ' r
Pour une OEM plane monochromatique se propageant suivant la direction Oz d’un repère cartésien,
le champ électromagnétique est :
E E 0 e i ( tk z) E 0 e k'' z e i ( t k' z)
i ( tk z) k'' z i ( t k' z) (III-57)
B B 0 e B0 e e
L’amplitude du champ est exponentiellement décroissante. C’est le phénomène d’absorption
ou d’atténuation de l’onde plane lié à la partie imaginaire k de k , tout comme dans les milieux
conducteurs.
Pour de telles ondes on a :
v qui représente la vitesse de phase de l’onde.
k ( )
k ( ) qui représente le coefficient d’atténuation de l’onde.
Z
O
ki kr kt
Bi Bt
16
V-3-1 – Coefficients de réflexion et de transmission en amplitude
17
Si on désigne par n1 et n 2 les indices de réfractions des milieux (1) et (2) respectivement les
c c
vitesses des ondes dans les deux milieux sont v1 et v 2 , l’équation (62) devient :
n1 n2
n1 (E 0i E 0r ) n 2 E 0t (III-63)
*
R r. r r
2
n1 n '2 n '2'
2 2
18
4n1n '2
T 1 R
(III-74)
2 2
n1 n '2 n '2'
Ei
X
Hi Hr
kr
ki 1 1
n1
Er Z
n2
Et Y
2
Ht
19
kt
Il faut d’abord exprimer les trois vecteurs d’onde k i , k r et k t dans la base cartésienne.
k ix k1 cos 1 k rx k1 cos 1 k tx k 2 cos 2
ki k iy 0 kr k ry 0 kt k ry 0
k iz k1 sin 1 k rz k1 sin 1 k rz k 2 sin 2
20
E 0i cos1 E 0r cos1 E 0t cos 2 (III-81)
En divisant les deux membres de cette expression par E 0i on obtient :
1 r// cos1 t // cos 2 (III-82)
• Continuité de la composante tangentielle de H :
H1 (0, z, t) H i (0, z, t) H r (0, z, t)
H 2 (0, z, t) H t (0, z, t)
On prend comme vecteur unitaire tangent à la surface de séparation le vecteur T e y , soit :
H i (0, z, t) H r (0, z, t) .e y H t (0, z, t).e y
soit encore :
H 0i H 0r H 0t (III-83)
Comme il s’agit d’une onde plane on a les relations :
B E nE
H
μ 0 μ 0 v μ 0c
donc :
n E n E n E
H 0i 1 0i ; H 0r 1 0r et H 0t 2 0t
μ 0c μ 0c μ 0c
d’où l’équation :
n1 E 0i E 0r n 2 E 0t (III-84)
n cosθ 2 n 2 cosθ1
r// 1 (III-86)
n1 cosθ 2 n 2 cosθ1
2n1 cosθ1
t // (III-87)
n1 cosθ 2 n 2 cosθ1
Remarque :
- Le déphasage de l’onde transmise est toujours nul puisque t // est réel positif.
- Le déphasage de l’onde réfléchie est donné par le signe de r// .
21