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PROGRAMME

 CHAPITRE I: Magnétostatique du vide

 CHAPITRE II: Phénomènes d’induction


électromagnétique

 Chapitre III- Energie électromagnétique des


circuits

 CHAPITRE IV : Courant alternatif

 Chapitre VI : Les équations de Maxwell dans le


vide

 CHAPITRE VI: Les ondes électromagnétiques


dans le vide

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 2


Rappels : Définition des opérateurs différentiels
Soit (𝑂, 𝑒⃗𝑥 , 𝑒⃗𝑦 , 𝑒⃗𝑧 ) un espace rapporté aux coordonnées cartésiennes.
On définit le vecteur nabla par :
𝜕 𝜕 𝜕
⃗∇⃗= 𝑒⃗𝑥 + 𝑒⃗𝑦 + 𝑒⃗𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Le gradient : champ de vecteur attaché à un champ scalaire f
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓 = ∇
𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗⃗𝑓 = 𝑒⃗𝑥 + 𝑒⃗𝑦 + 𝑒⃗
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝑧
⃗⃗
La divergence : champ scalaire attaché à un champ de vecteur A
𝜕𝐴𝑥 𝜕𝐴𝑦 𝜕𝐴𝑧
𝑑𝑖𝑣(𝐴⃗) = ⃗∇⃗. 𝐴⃗ = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
⃗⃗
Le rotationnel : champ de vecteur attaché à un champ de vecteur A
𝜕𝐴 𝜕𝐴 𝜕𝐴 𝜕𝐴 𝜕𝐴 𝜕𝐴
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐴⃗) = ⃗∇⃗𝐴⃗ = ( 𝑧 − 𝑦 ) 𝑒⃗𝑥 + ( 𝑥 − 𝑧 ) 𝑒⃗𝑦 + ( 𝑦 − 𝑥 )𝑒⃗𝑧
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦
Le Laplacien scalaire :
𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓 𝜕 2𝑓
∆𝑓 = ∇2 𝑓 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2
Le Laplacien vecteur :
∆𝐴⃗ = ∇2 𝐴⃗ = ∆𝐴𝑥 𝑒⃗𝑥 + ∆𝐴𝑦 𝑒⃗𝑦 + ∆𝐴𝑧 𝑒⃗𝑧

Applications :

 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓) = ⃗∇⃗. ⃗∇⃗𝑓 = ∆𝑓 = ∇2 𝑓


𝑑𝑖𝑣(𝑔𝑟𝑎𝑑
 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( 𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗∇
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑓) = ∇ ⃗⃗𝑓 = ⃗0⃗

 ⃗⃗)) = ∇
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (A
𝑑𝑖𝑣(𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗A
⃗⃗. (∇ ⃗⃗) = 0

 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 (𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗)) = ⃗∇⃗(∇
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (A ⃗⃗  ⃗A⃗) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣A ⃗⃗) − ∆𝐴⃗

 ⃗⃗𝑓. ⃗∇⃗𝑔 + 𝑔∆𝑓


∆(𝑓𝑔) = 𝑓∆𝒈 + 𝟐∇
 𝑑𝑖𝑣(𝐴⃗  B
⃗⃗) = B
⃗⃗. 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗) − A
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (A ⃗⃗. 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (B
1 r⃗⃗
 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (− 𝑟 ) = 𝑟 3

 ∮𝐶(𝜑. d𝑙⃗) = ∬𝑆 ⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑆 ˄ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜑

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Chapitre I: Magnétostatique du vide

INTRODUCTION:
L’électrostatique est la branche de la physique qui étudie les phénomènes et les lois réservées à
l’électricité des charges électriques immobiles dans la situation où le champ électrique est
stationnaire.

La magnétostatique est l'étude des phénomènes magnétiques produits par des courants stationnaires
ou constants, c'est-à-dire par des courants indépendants du temps.

On appelle électromagnétisme le domaine de la physique lié à l'étude des charges électriques


en mouvement relatif les unes par rapport aux autres, du champ électrique et du champ
magnétique réunis dans le concept de champ électromagnétique.
Lorsque le champ magnétique dépend du temps, de nouveaux phénomènes physiques se manifestent.
En particulier, la variation temporelle d’un champ magnétique agit comme une source de champ
électrique. C’est le phénomène d’induction électromagnétique, une telle étude sera traitée dans le
chapitre II.

I. Définition et historique:
I.1.Expérience de Hans Christian Oersted (1819)

On considère un fil conducteur rectiligne entouré de trois boussoles (figure 1a)). Celles-ci
sont initialement alignées selon le champ magnétique terrestre.

(a) (b) (c)

Figure 1

Quand le fil est parcouru par un courant i, les boussoles se tournent et s’alignent selon un cercle
entourant le fil (figure 1b). Si on inverse le sens du courant, le sens des boussoles s’inverse (figure
1c).

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I.2. Expérience de Rowland (1876)

On considère une boussole placée devant un disque chargé en périphérie (figure 2). En l’absence
de rotation, la boussole est alignée selon les lignes du champ magnétique terrestre (figure 2).

Figure 2

Si la roue chargée tourne, on observe une déviation de l’aiguille aimantée de la boussole (figure 3a)

(b)
(a)

Figure 3

Si on inverse le sens de rotation du disque chargée (figure 3a), l’aiguille aimantée de la boussole
dévié dans le sens opposé.
Des charges en mouvement modifient donc les propriétés de l’espace alentour. La boussole réagit de
la même manière que lorsqu’elle est placée au voisinage du fil conducteur (expérience 1), elle est
soumise donc à des forces magnétiques.
I.3. Interprétation des deux expériences
Pour les deux expériences, le fil parcouru par le courant i et le disque chargé en rotation produisent
le même effet : déviation sans ambiguïté de l’aiguille aimantée. A partir de ces résultats, on en déduit
que :
- Le courant électrique est lié à un déplacement de charges
- Mise en évidence des forces magnétiques qui agissent sur la boussole
- Une relation étroite entre le courant électrique et le champ magnétique, c’est le phénomène
de l’électromagnétisme.
En fait, un courant électrique qui a pour origine un mouvement d’ensemble des charges mobiles dans
le fil conducteur et de disque chargé crée dans l’espace qui l’entoure un champ magnétique 𝐵 ⃗⃗. Le
champ a les mêmes propriétés que celui d’un aimant.
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I.4. Sources de champ magnétique :

Un champ magnétique peut être produit par:


 Des aimants permanents (possédant un champ magnétique propre) constitués par des
matériaux ferromagnétiques (l'oxyde de fer magnétique (Fe3O4), le cobalt, le nickel ou les
aimants au néodyme (alliage de fer, bore et de néodyme)
 Des aimants non permanents (électro-aimants, bobines supraconductrices, etc.)
 une charge en mouvement
 un courant électrique (particules chargées animées d’un mouvement d’ensemble)
 une planète tellurique dont le noyau externe comporte du fer liquide en mouvement.
 une planète gazeuse
 une étoile

I.5. Propriétés des aimants

Tout aimant possède deux pôles qu’on appelle pôle nord et pôle sud, en référence aux pôles
géographiques terrestres vers lesquels ils sont attirés. Lorsqu'on met deux aimants en présence, on
s'aperçoit que les pôles de même nature se repoussent, ceux de natures différentes s'attirent (figure 4
a). Si on fait le processus inverse : diviser les aimants en deux autant de fois qu'on veut (figure 4b),
on finirait par aboutir aux atomes, qui se comportent comme des petits aimants. On comprend alors
la raison pour laquelle il est impossible d’isoler les pôles magnétiques d’un aimant. Les pôles
magnétiques vont toujours par paires.

deux pôles de même nature se


deux pôles de nature
repoussent
différente s’attirent

Figure 4a
Expérience de division d’un
aimant
Figure 4b

Le voisinage d’un aimant est caractérisé par l’existence d’un champ magnétique de la même manière
qu’un champ gravitationnel existe au voisinage de la terre et un champ électrique autour d’une charge
électrique. De même il existe, comme nous allons le voir, au voisinage d’un circuit électrique un
champ magnétique.

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Le vecteur champ crée par un aimant est dirigé du pôle sud vers le pôle nord à l’intérieur de
l’aimant et il est tangent aux lignes de champ. A l’extérieur de l’aimant, les lignes du champ
magnétique sortent du pôle nord de l’aimant et rentrent par le pôle sud (figure 5).

Figure 5

Nous allons commencer ce premier chapitre de magnétostatique par l’étude de l’action d’un
champ magnétique sur une charge électrique en mouvement. Cette force, découverte par Lorentz, à
la fin du 19éme siècle va nous permettre de retrouver la force de Laplace. Puis nous donnerons, la loi
de Biot et Savard pour les différentes distributions de courant et nous définissons le théorème
d’Ampère à partir de laquelle on calcule les champs magnétiques créés par différents circuits
électriques.

II. Action d’un champ magnétique sur le mouvement des charges électriques
II-1 : Force électromagnétique entre deux charges ponctuelles en mouvement: Force de
Lorentz
En électrostatique, la force exercée entre deux particules 𝑞1 et 𝑞2 chargées immobiles à un instant t
𝑞 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀1 𝑀2
aux points 𝑀1 et 𝑀2 est donnée par la loi de Coulomb : 𝐹⃗1−2 = 𝑞2 𝐸⃗⃗1 (𝑀2 ) où 𝐸⃗⃗1 (𝑀2 ) = 1 3
4𝜋𝜀0 |𝑀1 𝑀2 |
est le champ électrostatique créé au point 𝑀2 par la particule de charge 𝑞1 .

Que se passe-t-il lorsqu’on considère enfin le mouvement des particules ?

Le point de départ du magnétisme est le


postulat de la force magnétique qui s’exerce
entre deux charges électriques en mouvement.
Son énoncé est le suivant :
Entre deux charges en mouvement (Figure 6),
par rapport à un référentiel galiléen R, la partie
magnétique de la force électromagnétique
exercée par la charge 1 sur la charge 2 a pour
Figure 6
expression:
⃗⃗2 𝐵
𝐹⃗1→2 = 𝑞2 𝑉 ⃗⃗1

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Cette expression porte le nom de la force de Lorentz établie par le physicien hollandais Hendrik
Lorentz à la fin du XIXe siècle et n’est valable que pour des particules se déplaçant à des vitesses
beaucoup plus petites que celle de la lumière (approximation de la magnétostatique).
⃗⃗1 est l’induction magnétique créé au point 𝑀2 par la particule 1 de charge 𝑞1 et de vitesse 𝑉
𝐵 ⃗⃗1 sur
⃗⃗2 .
la particule 2 de charge 𝑞2 et de vitesse 𝑉
⃗⃗ par rapport à un
D’une manière générale, une particule de charge q aminée d’une vitesse 𝑉
⃗⃗ subit la force de Lorentz :
référentiel lié à un champ magnétique 𝐵
⃗⃗ 𝐵
𝐹⃗ = 𝑞𝑉 ⃗⃗
Si en plus la charge q est soumise à une action d’un champ électrique 𝐸⃗⃗ , la force totale de Lorentz
(électromagnétique) agissante sur la charge q devient:
⃗⃗ 𝐵
𝐹⃗ = 𝑞(𝐸⃗⃗ + 𝑉 ⃗⃗)
En absence du champ électrique (𝐸⃗⃗ = ⃗⃗
0), cette force :
 a pour module:
⃗⃗, 𝐵
𝐹 = 𝑞𝑉𝐵 |sin( 𝑉 ⃗⃗ )|

 Sa direction est perpendiculaire au plan formé par 𝑉


⃗⃗ et 𝐵
⃗⃗ ,
⃗⃗ , 𝐵
 Son sens est tel que, dans le cas d’une charge positive, les vecteurs 𝑞𝑉 ⃗⃗ et 𝐹⃗ forment un
trièdre direct (règle des 3 doigts de la main droite, figure 7).
⃗⃗ . Sens de q𝑉
 On place l'index dans la direction et le sens de q𝑉 ⃗⃗ =sens de 𝑉
⃗⃗ si 𝑞 > 0 ou sens
⃗⃗ si 𝑞 < 0.
opposé à 𝑉
⃗⃗
 On place le majeur dans la direction et le sens de 𝐵
 Le pouce donne alors le sens et la direction de la force de Lorentz 𝐹⃗ . Cette règle découle de
la règle de la main droite pour le calcul du produit vectoriel.

Figure 7

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Le sens de cette force est également donné par la règle
du bonhomme d’Ampère (figure 8) :
Le bonhomme d’Ampère, traversé des pieds vers la
⃗⃗ , regarde
tête par la charge (+q) animée d’une vitesse 𝑉
dans le sens de l'induction et a la force dirigée vers sa
gauche.
Remarque:
 Cette expression dépend de la vitesse de la
particule, ce qui implique que le champ
magnétique dépend du référentiel.
 Cette relation montre aussi qu’il existe une
relation étroite entre les champs électrique et Figure 8
magnétique produits par une charge en
mouvement.

Exemple : Un électron de charge 𝑞 = 1,6. 𝑙0−19 𝐶, animé d’une vitesse 𝒗 = 250000 𝐾𝑚/𝑠 =
2,5. 108 m/s, placé dans un champ d’induction 𝐵 = 1 𝑊𝑏/𝑚2 = 1𝑇 normal à sa vitesse, est soumis
à une force 𝑓 = 1,6. 𝑙0−19 𝑥2,5. 108 = 4. 𝑙0−11 𝑁. Bien que cette force soit très petite, l’électron est
fortement dévié, car sa masse est extrêmement faible.
Remarque :
Les expériences menées pour déterminer l’action d’un champ magnétique sur des particules montrent
que :
- un champ magnétique n’exerce aucune action sur les particules non chargées ;
- un champ magnétique n’exerce aucune action sur une particule chargée immobile par
rapport au champ ;
- qu’un champ magnétique modifie la trajectoire de particules chargées en mouvement.

II-2 : Effet Hall et force de Laplace

On veut exprimer la force que subi un conducteur de forme parallélépipédique par un champ
⃗⃗ : Force de Laplace
magnétique extérieur 𝐵
Considérons un conducteur parcouru par un courant I (figure 9). Le conducteur possède des charges
mobiles (électrons libres) et donc des charges fixes (ions positifs).
Soit 𝜌𝑚 la densité volumique de charges mobiles (électrons libres) et 𝜌𝑓 la densité volumique de
charges fixes (ions positifs). Par définition, les matériaux conducteurs étant neutres électriquement.
En régime permanent, 𝜌𝑚 + 𝜌𝑓 = 0.

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Figure 9

En présence d’un champ magnétique extérieur, chaque charge négative de conducteur (électron) en
⃗⃗ et de sens opposé au courant I est soumise à une force magnétique de
mouvement, de vitesse 𝑉
⃗⃗ 𝐵
Lorentz : 𝐹⃗𝑚 = 𝑞𝑉 ⃗⃗ 𝐵
⃗⃗ = −𝑒𝑉 ⃗⃗ . En utilisant la règle de la main des trois doigts ou le produit
vectoriel, cette force est dirigée selon −𝑢
⃗⃗𝑥 . Par conséquent, dans le régime transitoire, la force
magnétique 𝐹⃗𝑚 a tendance à dévier les particules chargées négativement vers le côté haut (Paroi 2).
Ce côté se charge négativement et par influence, le côté opposé se charge alors positivement. Comme
dans un condensateur, l’accumulation des charges positives et négatives va donner naissance à un
champ électrique appelé champ de Hall 𝐸⃗⃗𝐻 dirigé de la plaque chargée positivement vers celle
chargée négativement. Ce champ de Hall exerce une force de Coulomb sur les électrons 𝐹⃗𝑒 = −𝑒𝐸⃗⃗𝐻
opposée à 𝐹⃗𝑚 . Cette force électrique (Champ de Hall) croît au fur et à mesure que les charges
négatives s’accumulent dans la plaque supérieure. Le régime transitoire s’estompe lorsque la force
électrique compense la force de Lorentz (|𝐹⃗𝑒 | = |𝐹⃗𝑚 |) : les électrons retrouvent alors leur trajectoire
rectiligne, c’est le régime permanent. Les charges mobiles subissent la force magnétique de Lorentz
et la force de Coulomb due au champ de Hall, par contre les charges fixes (positifs) ne sont soumises
⃗⃗ ). Soit 𝑑𝜏 un volume élémentaire du conducteur de charge
qu’à la force électrique (pas de vitesse 𝑉
𝑑𝑞, il subit la force :
⃗⃗ 𝐵
𝑑𝐹⃗ = 𝜌𝑚 𝑑𝜏𝑉 ⃗⃗ + 𝜌𝑚 𝑑𝜏𝐸⃗⃗𝐻 + 𝜌𝑓 𝑑𝜏𝐸⃗⃗𝐻

⃗⃗ (vecteur
La charge 𝑑𝑞 peut être considérée comme une charge ponctuelle mobile avec la vitesse V
vitesse moyen).
⃗⃗ 𝐵
Comme 𝜌𝑚 = −𝜌𝑓 (régime permanent), on obtient : 𝑑𝐹⃗ = 𝜌𝑚 𝑑𝜏𝑉 ⃗⃗ = 𝑗⃗ 𝑑𝜏𝐵
⃗⃗ avec 𝑗⃗ = 𝜌𝑚 𝑉
⃗⃗ =

⃗⃗ est le vecteur densité volumique de courant (𝐴𝑚−2 ) et n est le nombre d’électrons dans le
𝑛𝑒𝑉
conducteur par unité de volume.

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Procédons d’une autre manière, en régime permanent, la force totale de Lorentz pour les porteurs de
charge mobiles du conducteur est nulle (la somme de la partie magnétique et électrique s'annule :
𝐹⃗𝑒 = −𝐹⃗𝑚 )  𝜌𝑚 𝑑𝜏𝑉
⃗⃗ 𝐵
⃗⃗ + 𝜌𝑚 𝑑𝜏𝐸⃗⃗𝐻 = ⃗0⃗  𝐸⃗⃗𝐻 = −𝑉
⃗⃗ 𝐵 ⃗⃗ 𝐵
⃗⃗ , d’où 𝑑𝐹⃗ = 𝜌𝑓 𝑑𝜏𝐸⃗⃗𝐻 = −𝜌𝑓 𝑑𝜏𝑉 ⃗⃗ =

⃗⃗ 𝐵
𝜌𝑚 𝑑𝜏𝑉 ⃗⃗.
⃗⃗ sur un élément de
C’est l’expression de la force de Laplace exercée par un champ magnétique 𝐵
conducteur de volume 𝑑𝜏 parcouru par un courant volumique I.
Pour un courant filiforme, la force de Laplace est : 𝑑𝐹⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗𝐵
⃗⃗ où 𝑑𝑙⃗ est un élément de longueur
du fil conducteur orienté dans le sens du courant. En effet :
𝑑𝐹⃗ = 𝑗⃗ 𝑑𝜏𝐵
⃗⃗ = (𝑆⃗. 𝑑𝑙⃗)𝑗⃗𝐵
⃗⃗ = (𝑆⃗. 𝑗⃗) 𝑑𝑙⃗𝐵
⃗⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗𝐵
⃗⃗

et 𝐼 = ∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑆⃗ = 𝑗⃗. 𝑆⃗ si 𝑗⃗ est uniforme dans tout le circuit et S est la section de conducteur.
La résultante des forces magnétiques sur tout le conducteur s’obtient par une somme
vectorielle sur l’ensemble du circuit :

𝐹⃗ = ∮ 𝐼 𝑑𝑙⃗𝐵
⃗⃗ = ∮ ⃗⃗
𝑗⃗ 𝑑𝜏B
𝑐𝑜𝑛𝑑.𝑓𝑖𝑙𝑖𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑.𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒

Le sens et la direction de 𝑑𝐹⃗ sont donnés par la règle des 3 doigts de la main droite

𝐼 𝑑𝑙⃗ (Courant) : l’indexe est placé dans le sens et la direction de 𝑑𝑙⃗


⃗⃗ (Champ) : le majeur est placé dans la direction et le sens de 𝐵
𝐵 ⃗⃗

𝑑𝐹⃗ (Force) : le pouce est placé dans la direction et le sens de 𝐹⃗


Remarque :
La force de Lorentz est une force microscopique qui s’applique à des porteurs de charge q en
mouvement dans un champ magnétique 𝐵 ⃗⃗ alors que la force de Laplace est une force macroscopique
qui s’applique à tout le conducteur électrons et ions fixes (positifs).
Ces forces électromagnétiques trouvent de nombreuses applications dont la plus importante en
électrotechnique est le moteur électrique. Elles peuvent aussi avoir tendance à déformer des circuits
parcourus par des courants intenses (exemple : haut parleur électromagnétique).

II-3 : Travail de la force de Lorentz

Pendant un intervalle de temps élémentaire 𝑑𝑡, la particule parcourt ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ 𝑑𝑡 . Le travail de la force
𝑑𝑙 = 𝑉
de Lorentz agissant sur une particule chargée pendant cet intervalle est donc :
𝑑𝑊 = 𝐹⃗ . ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ 𝐵
𝑑𝑙 = 𝑞(𝑉 ⃗⃗ ). 𝑉
⃗⃗ 𝑑𝑡 = 0
La force de Lorentz ne travaille pas.

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III-EXPRESSION DU CHAMP MAGNETIQUE CRÉÉ PAR DES CHARGES EN MOUVEMENT
III-1 : Champ magnétique crée par une charge en mouvement
Soit une particule de charge q située en un point
⃗⃗ dans un référentiel
P et animé d’une vitesse 𝑉 ⃗⃗⃗
𝑩
galiléen (figure 10) crée en un point M un
champ magnétique : 𝑴 M
Figure 10
𝜇0 𝑟⃗
⃗⃗ = (
𝐵 𝑞𝑉⃗⃗  )
4𝜋 𝑟3
où μ0 est une constante universelle appelée perméabilité magnétique du vide, reliée à la permittivité
du vide 𝜀0 et à la célérité de la lumière par la relation 𝜀0 𝜇0 𝑐 2 = 1. 𝜇0 = 4𝜋10−7 𝑁/𝐴2 (SI) ou encore
4𝜋10−7 𝐻𝑚−1 où H est le symbole du Henry, unité légale de l’inductance.
 Le champ magnétique 𝐵
⃗⃗ est orthogonal au plan formé par 𝑉
⃗⃗ et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑃𝑀. Du fait du produit vectoriel,
⃗⃗ est un pseudo vecteur ou vecteur axial.
𝐵
Dans le système international, l’induction magnétique B s’exprime en Tesla (T), d’après la relation
de la force de Laplace, 1𝑇 = 1𝑁𝐴−1 𝑚−1 . Une autre unité également souvent utilisée est le Gauss
(de symbole G) :
1𝐺 = 10−4 𝑇

 Quelques ordres de grandeurs du champ magnétique:


 Le champ magnétique terrestre est très faible de l’ordre de : 𝐵 = 0.5 𝐺 (50𝜇𝑇).
 Les aimants courants 𝐵 = 10 𝑚𝑇
 Les électroaimants produisent des champs magnétiques allant de, 0.1 à 2𝑇. Ces valeurs
correspondent à des champs moyens.
 Bobine supraconductrice : 𝐵 ≈ 5 − 50 𝑇.
 Les bobines de fil de cuivre émaillé créent des champs magnétiques allant jusqu’à 100 T. Ce
sont des champs très intenses.
 Champ magnétique d’une étoile à neutrons 𝐵 ≈ 108 𝑇

III-2 : Champ magnétique crée par plusieurs charges en mouvement


Principe de superposition:
S’il existe deux charges ou plus en mouvement alors le champ magnétique créé en un point M par
ces charges est la somme vectorielle des champs créés par chaque charge.
Pour N charges en mouvement, le champ magnétique total en un point M vaut :
𝜇0 𝑢
⃗⃗
⃗⃗ (𝑀) = ∑ 𝐵
𝐵 ⃗⃗𝑖 (𝑀) = ∑ ⃗⃗𝑖  𝑖
𝑞𝑖 𝑉
4𝜋 𝑟𝑖 2
𝑖=1,𝑁 𝑖=1,𝑁

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Si le nombre N de charges ponctuelles en mouvement est très important dans un volume V, on peut
remplacer une distribution de charges discrètes par une distribution de courants continues, c’est le
cas des circuits parcourus par des courants électriques. La somme discontinue se transforme en une
intégrale sur des charges élémentaires contenues dans le volume élémentaire dV du volume V.

IV- Champs magnétiques crées par des courants électriques

Hans Christian Oersted a montré la génération d’un champ magnétique par un courant, Jean-Baptiste
Biot et Félix Savart en effectuant une étude quantitative des interactions entre aimants et courants au
cours de l'année 1820, ont établi empiriquement la loi qui porte leur nom et qui permet d’exprimer
le champ magnétique créé par un courant en un point M dans l’espace.

IV-1: Courant filiforme (distribution linéique)

Considérons un conducteur filiforme (figure 11), c.à.d. ayant une longueur ≫ à la dimension
transversale et décrivant une courbe (C) quelconque. Ce fil est parcouru par un courant d’intensité I.
On considère en un point P une portion élémentaire de fil 𝑑𝑙⃗ orientée dans le sens du courant I. Si on
note 𝑟⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑃𝑀 le vecteur position d’un point M relativement à P, le champ magnétique élémentaire
créé en tout point M de l'espace est alors donné par (expression fournie plus haut) :
𝜇0 𝑟⃗
⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵 ⃗⃗  )
( 𝑑𝑞𝑉
4𝜋 𝑟3
𝑑𝑙⃗ 𝑑𝑞
⃗⃗ = 𝑑𝑞
𝑑𝑞𝑉 = 𝑑𝑙⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝐶⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡

⃗⃗ = 𝑑𝑙 , 𝑑𝐶⃗ = 𝐼𝑑𝑙⃗ est l’élément de courant du fil conducteur, s’exprime en 𝐴𝑚.
car 𝑉 𝑑𝑡

𝜇0 𝑑𝐶⃗𝑟⃗ 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗𝑟⃗ 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗u⃗⃗r


⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵 = =
4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟 2

Cette expression de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐵, déduite d'expériences (par Biot et Savart) constitue la loi de Biot et Savart.
⃗⃗, créé
Le champ d'induction magnétique total 𝐵
en un point M par le fil conducteur parcouru par
le courant I, est obtenue par une intégration sur
toute la longueur du fil, soit :

⃗⃗ (𝑀) = ∫ 𝑑𝐵
𝐵 ⃗⃗ (𝑀) = ∫ ⃗⃗ (𝑀)
𝑑𝐵
𝑓𝑖𝑙 𝑃∈(𝐶)

𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗u⃗⃗r
= ∫ 2
𝑃∈(𝐶) 4𝜋 𝑟 Figure 11

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Remarque :
La relation ci-dessus ne permet pas de calculer le champ magnétique au tout proche voisinage du fil,
puisque 𝑟 → 0; dans ce cas la partie du circuit filiforme n’est plus assimilable à un fil, il faut tenir
compte des dimensions transversales du conducteur.

IV-2: Courant volumique


Considérons un conducteur volumique (non filiforme) de
grande section 𝑆 et de longueur 𝑙, parcouru par un courant de
densité 𝑗⃗ (figure 12) le conducteur peut être considéré comme
un ensemble de conducteurs filiformes de section 𝑑𝑠 parcourus
par des courants élémentaires d’intensité 𝑑𝐼 = 𝑗⃗𝑣 . 𝑑𝑠⃗ (𝑗⃗ = 𝑗⃗𝑣 )
comme le montre la figure 11 suivante :
L’élément de courant 𝑑𝐶⃗ au point P pris à l’intérieur du
conducteur est :
Figure 3a
𝑑𝐶⃗ = 𝑑𝐼 𝑑𝑙⃗ = 𝑗⃗𝑣 . 𝑑𝑠⃗. 𝑑𝑙⃗ = 𝑗⃗𝑣 𝑑𝜏
Le champ magnétique élémentaire crée par l’élément de
courant 𝑑𝐶⃗ = 𝑗⃗𝑣 . 𝑑𝜏 en un point M de l’espace est :
𝜇0 𝑑𝐶⃗𝑟⃗ 𝜇0 𝑗⃗𝑣 𝑑𝜏u ⃗⃗r
⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵 =
4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟 2

Le champ d'induction magnétique, créé en un point M de


l'espace, par le conducteur volumique est donc donné par :
𝜇 𝑗⃗𝑣 𝑑𝜏u⃗⃗r
𝐵⃗⃗ (𝑀) = 0 ∭
4𝜋 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑟 2

Figure 12b

IV-3 : Courant surfacique


Si l’une des dimensions transversales d’un circuit volumique (figure 13) de vecteur densité de
courant ⃗j est très petite (e ≪ 1) devant les autres dimensions, on peut modéliser le circuit comme
une distribution superficielle de courant (nappe de courant d’épaisseur e).

Figure 13

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Le vecteur densité volumique de courant ⃗j est dans le plan tangent à la nappe.
L’élément de surface dS de la nappe de courant centré en P crée en un point M le champ
⃗⃗ :
magnétique dB
𝜇0 𝑑𝐶⃗  𝑟⃗
⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵
4𝜋 𝑟 3
Le courant élémentaire traversant la surface d est :
⃗⃗ = 𝑗⃗. 𝑛⃗⃗𝑑 = 𝑗⃗. 𝑛⃗⃗ 𝑒𝑑𝑙 = 𝑗⃗𝑠 . 𝑛⃗⃗ 𝑑𝑙 → 𝐼 = ∫𝐵 𝑗⃗𝑠 . 𝑛⃗⃗ 𝑑𝑙 avec 𝑗⃗𝑠 = 𝑒 𝑗⃗ pour e très faible.
𝑑𝐼 = 𝑗⃗. 𝑑 𝐴
𝑛⃗⃗ est un vecteur unitaire tangent au plan de la surface de nappe de courant.
L’élément de courant
𝑑𝐶⃗ = 𝑑𝐼 𝑑𝐿⃗⃗=𝑗𝑠 𝑑𝑙 𝑑𝐿⃗⃗ = 𝑗⃗𝑠 𝑑𝑙 𝑑𝐿 = 𝑗⃗𝑠 𝑑𝑠
Ou encore en utilisant la densité surfacique de charges mobiles 𝜎.
𝑑𝐶⃗ = 𝑑𝑞𝑉 ⃗⃗ = 𝜎𝑑𝑆𝑉 ⃗⃗ = 𝑗⃗𝑠 𝑑𝑆 avec 𝑗⃗𝑠 = 𝜎 𝑉
⃗⃗ où 𝑗⃗𝑠 est le vecteur densité surfacique de courant
(𝐴 𝑚−1 ).
Le champ élémentaire créé en M par l’élément de courant 𝑑𝐶⃗ au point P de la surface 𝑑𝑆 devient :
𝜇0 𝑗⃗𝑠 𝑑𝑆  u
⃗⃗r
⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵
4𝜋 𝑟2
Le champ magnétique crée par la nappe de courant est obtenue par une intégration sur toute la
surface de la nappe, soit :
𝜇0 𝑗⃗𝑠 𝑑𝑆  u
⃗⃗r
⃗⃗ (𝑀) =
𝐵 ∬
4𝜋 𝑆 𝑟 2

Remarque :
⃗⃗ est 𝑑𝐶⃗ = 𝑞𝑉
L’élément de courant pour une seule charge en mouvement de vitesse 𝑉 ⃗⃗ .

IV-4 : Règles pour déterminer le sens du champ magnétique:


⃗⃗ est défini par un produit vectoriel. Il faut donc faire extrêmement
Chaque vecteur élémentaire 𝑑𝐵
attention à l’orientation des circuits. Voici quelques règles mnémotechniques pour déterminer le sens
du champ magnétique:
 Règle de la main droite
 Règle du bonhomme d’Ampère
 Règle du tire-bouchon

 Régle de la main droite : cas d’un fil conducteur


Si on oriente le pouce de la main droite dans la direction du sens conventionnel du courant (du
+ vers le -), le sens de flexion des doigts indique la direction du champ magnétique (figure 14).

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 15


Figure 14

 Règle de la main droite : cas d’une bobine


On place les doigts et on les fait tourner dans le même sens que le courant dans la bobine. Le
sens du pouce donne le sens du champ magnétique à l’intérieur de la bobine (figure 15).

Figure 15
 Règle du bonhomme d’Ampère : cas d’un fil conducteur
Le bonhomme est placé sur le fil de sorte que le courant le traverse des pieds vers la tête, il regarde
⃗⃗ (𝑀) est donnée par son bras gauche (figure 16).
dans la direction de M, la direction de 𝑑𝐵

Figure 16

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 16


 Règle du tire-bouchon : dite de Maxwell : cas d’une spire

Cette règle s'applique notamment pour


déterminer le sens du vecteur champ
magnétique induit par une boucle de
courant (figure 17). Son énoncé est le
suivant :
En tournant le tire-bouchon dans le sens
du courant parcourant la spire celui-ci se
« visse » dans le sens de l'induction.

Figure 17

V: Propriétés de symétrie et d’invariance d’un champ magnétique


V-1 : Principe de Curie

Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie des causes doivent se
retrouver dans les effets produits″.
En magnétostatique, le champ magnétique est un effet créé par la distribution de courant (cause).
Les propriétés de symétrie et d’invariance sont fondamentales car elles permettent de simplifier
considérablement le calcul du champ magnétique. Les raisons de symétrie permettent de réduire les
composantes de champ magnétique créé par des distributions de courants, c.à.d. de déterminer sa
direction, alors que les invariances permettent de réduire le nombre de coordonnées spatiales dont
dépend le champ magnétique.

 Vecteurs et pseudo-vecteurs
Un vecteur polaire, ou vrai vecteur, est un vecteur dont la direction, le module et le sens sont
parfaitement déterminés. Exemples : vitesse d’une particule, champ électrostatique, densité de
courant, potentiel vecteur.
Un vecteur axial, ou pseudo-vecteur, est un vecteur dont le sens est défini à partir d’une orientation
du trièdre de référence (convention d’orientation d’espace). Exemples : le champ magnétique, la
normale à une surface, le vecteur rotation instantanée, etc.

V-2 : Règles de symétrie

1) Invariances et conséquences
Comme dans le cas du champ électrique, il existe pour le champ magnétique deux types
d’invariances, invariance par translation et invariance par rotation. Pour considérer celles-ci, on
place un point M qui regarde la distribution, puis on le déplace par translation le long de ladistribution
ou par rotation autour d’elle. Si le point M voit la même distribution, il y a invariance et le champ
magnétique au point M ne dépendra pas de la coordonnée qui "produit" l’invariance.
A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 17
a) Invariance par translation

Une distribution de courant est invariante par translation parallèlement à un axe Oz lorsque le
courant en P est identique au courant en tout point 𝑃′ obtenu par une translation de 𝑃 de ∆𝑧
parallèlement à cet axe (𝑗⃗ (𝑃) = 𝑗⃗ (𝑃′ ) ) (figure 18). Ceci n’est possible qu’avec une distribution
⃗⃗ ne dépend pas de
s’étendant jusqu’à l’infini. D’après le principe de Curie, le champ magnétique 𝐵
la variable z de cette translation.

.
Figure 18

 𝑗⃗ (𝑃) = 𝑗⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝑗⃗ (𝑥, 𝑦) indépendante de z, d’où 𝐵


⃗⃗ (𝑀) = 𝐵
⃗⃗ (𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝐵
⃗⃗ (𝑥, 𝑦).

b) Invariance par rotation (Symétrie axiale)

S’il existe un axe 𝑜𝑧 pour lequel toute rotation d’angle 𝜃


laisse invariante la distribution de courant, alors le champ
⃗⃗ ne dépend pas de l’angle  (figure 19). Le
magnétique 𝐵
problème est dit à symétrie de révolution.
Ou encore, on dit que la distribution est invariante par rotation
si ‖𝑗⃗ (𝑃)‖ = ‖𝑗⃗ (𝑃′ )‖ où P’ est obtenu par rotation de
P.
 ‖𝑗⃗ (𝑃)‖ = ‖𝑗⃗ (𝑟, 𝑧 )‖ est indépendant de . Donc d’après
⃗⃗ (𝑀) = 𝐵
le principe de Curie : 𝐵 ⃗⃗ (𝑟, 𝑧).

Figure 19
2) Symétrie cylindrique
Si une distribution de courants est invariante par translation et par rotation, le champ magnétique
exprimé en coordonnées cylindrique (𝑟, , 𝑧 ) ne dépendra que de la coordonnée cylindrique 𝑟. Le
problème est dit à symétrie cylindrique.

En coordonnées cylindriques : ‖𝑗⃗ (𝑃)‖ = ‖𝑗⃗ (𝑟, , 𝑧 )‖ = ‖𝑗⃗ (𝑟 )‖ 𝐵 ⃗⃗ (𝑟, , 𝑧) = 𝐵


⃗⃗ (𝑀) = 𝐵 ⃗⃗ (𝑟).

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 18


3) Symétrie sphérique :
Si une distribution de courants est invariante pour
toute rotation autour d’point noté O (figure 20), alors le
champ magnétique exprimé en coordonnées sphériques
(𝑟, , 𝜑 ) ne dépendra que de la coordonnée sphérique r.
Le problème est dit à symétrie sphérique.
‖𝑗⃗ (𝑃)‖ = ‖𝑗⃗ (𝑟, , 𝜑 )‖ = ‖𝑗⃗ (𝑟 )‖

 ⃗⃗ (𝑟, , 𝜑) = 𝐵
⃗⃗ (𝑀) = 𝐵
𝐵 ⃗⃗ (𝑟)

Figure 20

Ces règles de symétries sont aussi valables pour le calcul du champ électrique 𝐸⃗⃗ et pour le potentiel
vecteur 𝐴⃗ dont dérive l’induction magnétique, (𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴⃗).
⃗⃗ = (𝑟𝑜𝑡

4) Plan de symétrie de la distribution de courant

Un plan (𝝅) est appelé plan de symétrie de la distribution de courant, si en deux points P et P’,
symétriques par rapport à (𝝅) (figure 21a), on a un vecteur densité de courant qui vérifie : 𝑗⃗(𝑃′) =
[𝑆𝑦𝑚(𝑗⃗(𝑃))]/(𝝅)  le champ magnétique 𝐵 ⃗⃗ (𝑀′) = −[𝑆𝑦𝑚(𝐵 ⃗⃗ (𝑀))] (figure 22b) et le potentiel
/(𝜋)

vecteur 𝐴⃗ est tel que 𝐴⃗(𝑀′) = [𝑆𝑦𝑚(𝐴⃗(𝑀 ))]/(𝜋) avec 𝐵 𝑟𝑜𝑡 𝐴⃗ et 𝑀 et 𝑀′ sont deux points
⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗

symétriques par rapport au plan (𝝅).


Si en plus la distribution de courant admet un plan de symétrie 𝜋 passant par un point M où on
veut déterminer le champ 𝐵 ⃗⃗ en ce point M est forcément  à ce plan 𝜋 (figure 22c), ∀ 𝑴 ∈
⃗⃗ , alors 𝐵
⃗⃗(𝑴) 𝝅 et ⃗𝑨⃗(𝑴) ∈ 𝝅.
𝝅, ⃗𝑩

M
M ≡ M′ ∈ P

 : Vecteur sortant

Figure 21a Figure 21b Figure 21c

5) Plan d’antisymétrie de la distribution de courant


Un plan (𝝅∗ ) est appelé plan d’antisymétrie, si en deux points P et P’, symétriques par rapport
à (𝝅∗) (figure 22a), on a un vecteur densité de courant qui vérifie : 𝑗⃗(𝑃′) = −[𝑆𝑦𝑚(𝑗⃗(𝑃 ))]/(𝝅∗) 
⃗⃗(𝑀 ))] ∗ (figure 22b) et 𝐴⃗(𝑀′) = −[𝑆𝑦𝑚(𝐴⃗(𝑀))] (figure 22c).
⃗⃗ (𝑀′) = [𝑆𝑦𝑚(𝐵
𝐵 /(𝝅 ) /(𝜋)

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 19


Si en plus la distribution de courants admet un plan d’antisymétrie 𝝅∗ passant par un point
⃗⃗ , alors le champ 𝐵
M où on veut déterminer le champ 𝐵 ⃗⃗ en ce point du plan est contenu dans ce plan
⃗⃗ (𝑀) ∈ 𝜋 ∗ 𝑒𝑡 le vecteur 𝐴⃗(𝑀) 𝜋 ∗ .
(figure 22c), ∀ 𝑀 ∈ 𝜋 ∗ , 𝐵

M ≡ M′ ∈ P

 : Vecteur sortant
 : Vecteur entrant

Figure 22a Figure 22b Figure 22c

VI : Lignes de champ – tube de champ magnétique.

Le concept de lignes de champ (également appelées lignes de force) est très utile pour se faire une
représentation spatiale d’un champ de vecteurs. Les lignes de champ sont expérimentalement tracées
par la matière sensible au champ magnétique, telle que la limaille de fer déposée au voisinage d’un
aimant (figure 23).
L’ensemble de ces lignes de champ magnétiques forment un dessin qu’on appelle spectre magnétique
(figures 23,26).

Figure 23

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 20


a) Définition :
Une ligne de champ de vecteur champ magnétique est une
courbe C dans l’espace telle qu’en chacun de ces points le vecteur
champ y soit tangent (figures 24,26). Une ligne du champ est
orientée conventionnellement dans le sens du champ.
Soit 𝑑𝑙⃗ = 𝑀𝑁
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ un déplacement élémentaire le long d’une
⃗⃗ soit en tout
ligne de champ magnétique C. Le fait que le champ 𝐵
point de C parallèle à 𝑑𝑙⃗, on peut écrire :
⃗⃗ (𝑀)𝑑𝑙⃗ = ⃗0⃗
𝐵
En coordonnées cartésiennes, 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑥 𝑖⃗ + 𝑑𝑦 𝑗⃗ + 𝑑𝑧 𝑘 ⃗⃗ et les
lignes de champ sont calculées en résolvant l’équation : 𝑑𝑥/𝐵𝑥 =
𝑑𝑦/𝐵𝑦 = 𝑑𝑧/𝐵𝑧 . Figure 24
⃗⃗⃗⃗
En coordonnées sphériques, 𝑑𝑙 = 𝑑𝑟 u ⃗⃗r + 𝑟𝑑𝜃 u⃗⃗θ + 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜑 u ⃗⃗φ et l’équation des lignes
de champ devient : 𝑑𝑟/𝐵𝑟 = 𝑟𝑑𝜃/𝐵𝜃 = 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜑/𝐵𝜑
La conservation du flux magnétique implique que les lignes de champ magnétique se referment sur
elles-mêmes.
b) Tubes de champ
Soit un contour (C) fermé de l'espace.
L'ensemble des lignes de champ magnétique qui
s'appuient sur (C) engendre une surface ouverte
appelée tube de champ (figure 25).
Figure 25

 Propriétés des lignes du champ :

Ce sont des courbes fermées


Les lignes de champ entrent par la face Sud et sortent par la face Nord
En un point, il passe une ligne et une seule
Deux lignes du champ ne se coupent jamais
Elles sont parallèles dans les régions où le champ est uniforme
Il existe une infinité de lignes de champ
 Exemples des lignes des champs :

Fil Figure 26 Spire circulaire Figure 27 Solénoïde

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 21


VII : Exemples d'application : Champs crées par quelques formes
1- Champ magnétique créé par un fil infini

Soit un fil infini parcouru par un courant permanant d’intensité I.


Déterminons le champ B en un point M situé à une distance 𝑎 du fil
(figure 28).
A.N. : I = 15 A et a = 3 cm.
Avant tout calcul de champ magnétostatique, il est utile de réaliser une
étude préliminaire :
 Analyse des symétries de la distribution de courant pour
connaître rapidement la direction du champ,
 Analyse des invariances pour réduire le nombre de
coordonnées spatiales dont dépend le champ.
Figure 28
⃗⃗:
Direction de champ 𝐁

Le fil est considéré comme un cylindre de section circulaire très


petite mais non négligeables, les coordonnées cylindriques sont donc
les mieux adaptées pour son étude.
Le plan défini par le fil et le point M est un plan de symétrie de
la distribution de courant I, soit (M, u
⃗⃗r , u
⃗⃗z ) ce plan de symétrie. Ainsi,
le champ ⃗B⃗ en M est perpendiculaire à ce plan, donc porté selon la
direction de vecteur unitaire u
⃗⃗θ (figure 29). De plus, la règle de tire-
bouchon indique que le sens du champ magnétique est le même que
celui de vecteur unitaire u
⃗⃗θ .
Figure 29
Le plan (M, u ⃗⃗θ ) qui est  au fil est un plan d’antisymétrie de
⃗⃗r , u
⃗⃗ appartient à ce plan. Un
la distribution de courant donc le champ B
seul plan antisymétrique ne suffit pas pour déterminer la direction du
champ magnétique.

Dépendance de 𝐁 vis-à-vis de coordonnées (𝝆, 𝜽, 𝒛)

La distribution de courant est invariante par translation selon l’axe z ainsi que par rotation autour
de cet axe z, elle possède donc une symétrie cylindrique. 𝑗⃗(𝜌, 𝜃, 𝑧) = 𝑗⃗(𝜌)u
⃗⃗z . On peut donc dire que
le champ est indépendant de z et θ, ne dépend donc que de la distance 𝜌, d’où 𝐵(𝑀) = 𝐵(𝜌, 𝜃, 𝑧) =
𝐵(𝜌) → 𝐵⃗⃗ (𝑀) = 𝐵(𝜌)u⃗⃗θ . Dans notre cas, 𝜌 = 𝑎 = 𝑂𝑀.

⃗⃗ créé au point M par un élément PP ′ = 𝑑𝑂𝑃 = dl du fil est


Le champ magnétique élémentaire dB
donné par la loi de Biot et Savart, soit :

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 22


μ0 I dl⃗u
⃗⃗
⃗⃗(M) =
dB
4π r 2
- Module :
𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝑠𝑖𝑛𝛼 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝜋
𝑑𝐵 = = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛼 = 𝜃 +
4𝜋 𝑟2 4𝜋 𝑟2 2
𝑧 𝑎
Or 𝑡𝑎𝑛𝜃 = 𝑙/𝑎 = 𝑎  𝑑𝑙 = 𝑑𝑧 = 𝑐𝑜𝑠𝜃2 𝑑𝜃 et en utilisant 𝑐𝑜𝑠𝜃 = 𝑎/𝑟, l’expression du champ
d'induction magnétique B créé par ce fil en un point M quelconque de l'espace est donné par :
+∞
𝜇0 𝐼 𝜋/2 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝜇0 𝐼
⃗⃗ ⃗⃗
𝐵 (𝑀) = ∫ 𝑑𝐵 (𝑀) = ∫ 𝑑𝐵 (𝑀) = ⃗⃗ ∫ 𝑑𝜃u ⃗⃗θ = ⃗⃗
u
𝑓𝑖𝑙 −∞ 4𝜋 −𝜋/2 𝑎 2𝜋 𝑎 θ
Autre méthode :
μ I dl⃗PM ⃗⃗z (OM
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ μ0 I d𝑧 u ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
OP) μ0 I d𝑧 u ⃗⃗z (𝜌 u⃗⃗r − z u⃗⃗z ) μ0 I 𝜌d𝑧 u⃗⃗θ
⃗⃗(M) = 0
dB = = =
4π r 3 4π r 3 4π r 3 4π r 3

En remplaçant 𝑑𝑧 et 𝑟 en fonction de a et 𝑐𝑜𝑠𝜃, on obtient :


μ I 𝑎 𝑎 𝑐𝑜𝑠 3 𝜃 u ⃗⃗θ μ I 𝜋/2 𝜇0 𝐼
⃗⃗(M) = 0
dB  𝐵⃗⃗ (𝑀) = 0 ∫ 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑑𝜃 u ⃗⃗θ == ⃗⃗
u
4π 𝑐𝑜𝑠 𝜃 2 a 3 4πa −𝜋/2 2𝜋 𝑎 θ
15
A.N. : 𝐵 = 2. 10−7 = 0.1𝑚𝑇.
3.10−2

2- Champ créé par une spire circulaire en un point de son axe.


Considérons une spire circulaire d’axe Oz de centre 0 et de
rayon R parcourue par un courant d’intensité I constante
(figure 30a). On veut déterminer le champ magnétique créé
par la spire circulaire en un point M de son axe.
Un élément dl de cette spire centré en un point P repéré
par ses coordonnées cylindriques (ρ = R, θ, z = 0), Figure 30a

produit en un point M de l’axe de la spire, un champ


magnétique dB ⃗⃗, perpendiculaire à dl ⃗⃗⃗⃗ et à u ⃗⃗, soit :
μ I dl⃗u ⃗⃗
⃗⃗(M) = 0
dB
4π r 2
Tout plan contenant l'axe de la spire est un plan
d'antisymétrie de la distribution de courant, il y en a une
infinité. Par exemple (M, u⃗⃗r , u
⃗⃗z ) et (M, u ⃗⃗θ , u
⃗⃗z ) sont des plans
d’antisymétries (figure 30b) passant par M. Le champ Figure 30b
magnétique appartient nécessairement à l’intersection de ces
plans, il est donc porté par l’axe oz, son sens est donné par
la règle de la main droite (figure 30 c), il est de même sens
que le vecteur u⃗⃗z  ⃗B⃗(M) = B(M)u ⃗⃗z .
La densité de courant étant toroïdale et invariante par
⃗⃗
Sens de 𝐁
rotation autour de l’axe z, c'est-à-dire j⃗⃗(ρ, θ, z) =
Figure 30c

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 23


⃗⃗θ  ⃗B⃗(M) = B(ρ, θ, z)u
𝑗(ρ, z)u ⃗⃗z = B(ρ, z)u ⃗⃗z . Puisque M est choisi sur l’axe oz  sa composante
radiale ρ = 0, d’où ⃗B⃗(M) = B(z)u ⃗⃗z . Calculons le module du champ élémentaire :
𝜇 𝐼 𝑑𝑙 ̂
𝑑𝐵 = 0 2 car (𝑑𝑙 ⃗, 𝑢
⃗⃗𝑟 ) = 𝜋/2
4𝜋 𝑟
Puisque le champ et selon oz, ses composantes perpendiculaires à l’axe s’éliminent et seule la
composante suivant oz persiste, soit :
π 𝜇 𝐼 𝑑𝑙
𝑑𝐵𝑧 = 𝑑𝐵 cos( − 𝛼) = 0 2 sin𝛼
2 4𝜋 𝑟
𝜇0 𝐼 sin 𝛼 2𝜋𝑅 𝜇 sin 𝛼
𝐵= 2
∫ 𝑑𝑙 = 0 2 𝑅𝐼
4𝜋 𝑟 0 2 𝑟
Le champ résultant est porté par l’axe de la spire:
𝑅 𝜇0 𝑅2
Or sin𝛼 = 𝐵 = 𝐼, soit :
𝑟 2 𝑟3
𝜇0 𝐼𝑅2
𝐵= (figure 30d) ou encore en
2 (𝑅2 +𝑧 2 )3/2
fonction de 𝛼:
𝜇0 I
𝐵= 𝑠𝑖𝑛3 𝛼
2𝑅 Figure 30d

Autre méthode :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜇0 𝐼 (𝑅𝑑 u
𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗PM ⃗⃗θ (𝑧u ⃗⃗r ) 𝜇0 𝐼 (𝑅𝑧𝑑 u
⃗⃗z − Ru ⃗⃗r + 𝑅 2 𝑑 u
⃗⃗z )
⃗⃗ (𝑀) =
𝑑𝐵 = =
4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟 3

𝜇0 𝐼 𝑅𝑧 2𝜋 𝑅 2 2𝜋
⃗⃗ (𝑀) =
𝐵 [ ∫ 𝑑 u ⃗⃗r + 3 ∫ 𝑑 u ⃗⃗z ]
4𝜋 𝑟 3 0 𝑟 0
2𝜋
⃗⃗r = 𝑐𝑜𝑠 ⃗i + 𝑠𝑖𝑛 ⃗j ∫0 𝑑 u
En coordonnées cylindriques, u ⃗⃗r = 0 et
𝜇0 𝐼 𝑅 2 2𝜋 𝜇0 𝐼 𝑅 2 𝜇0 𝐼𝑅2
⃗⃗ (𝑀) =
𝐵 ∫ 𝑑  ⃗
u⃗ z = ⃗
u⃗ z = 3/2
⃗⃗z
u
4𝜋 𝑟 3 0 2 𝑟3 2 (𝑅2 + 𝑧2 )
Au centre de la spire (𝑧 = 0  𝛼 = 𝜋/2), le champ vaut :
𝜇0
𝐵= 𝐼
2𝑅
3- Champ créé par un solénoïde de longueur L en un point (intérieur) de son axe.
Un solénoïde est constitué d’un fil conducteur
enroulé sur un cylindre de longueur L (figure 31)
et d’axe Oz. Chaque tour du fil constitue une spire
circulaire de rayon R. On suppose que ce fil est
suffisamment mince pour pouvoir modéliser ce
solénoïde comme une juxtaposition de N spires
coaxiales. Le nombre de spires par unité de
longueur est 𝑛 = 𝑁/𝐿. Figure 31 𝑢
⃗⃗𝑟

𝑢
⃗⃗𝑧
⃗⃗𝜃
𝑢

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 24


Chaque spire est alors parcourue par un courant
électrique permanent d’intensité I, ce courant qui
parcourt le fil, entraîne l’apparition, dans l’espace
environnant, d’un champ magnétique 𝐵 ⃗⃗.
La distribution de courant est invariante par rotation
autour de l’axe Oz et puisque M est situé sur l’axe 0z
(𝑟 = 0), le champ magnétique 𝐵⃗⃗ au point 𝑀(𝑟, 𝜃, 𝑧) ne
dépendra donc que de 𝑧  𝐵 ⃗⃗ (𝑀) = 𝐵 ⃗⃗ (𝑟, 𝜃, 𝑧) = 𝐵
⃗⃗ (𝑧).
Tout plan  à l’axe de solénoïde Oz contenant le
point M où on veut déterminer le champ magnétique, est
un plan de symétrie de la distribution de courant, en Figure 32
particulier le plan (M, u ⃗⃗r , u
⃗⃗θ ) (figure 32), le champ
magnétique est  à ce plan, il est donc porté par l’axe 0z ⃗𝑩
⃗⃗
et d’après la règle de tire-bouchon ou de la main droite
(figure 33)  𝐵 ⃗⃗ (𝑀) = 𝐵𝑧 (𝑧)u ⃗⃗z .
Prenons une tranche de solénoïde d’épaisseur dz qui est
équivalente à une bobine plate contenant 𝑛𝑑𝑧 spires
(figure 34). Cette tranche est vue de point M sous l’angle
α. Autour d’un point P situé sur dz tel que 𝑑𝑂𝑃 = 𝑑𝑧,
cette bobine plate crée un champ en un point 𝑀 Figure 33
quelconque de l’axe, soit :
𝜇0 𝑛𝑑𝑧𝐼
𝑑𝐵 = sin3 𝛼
2𝑅
R
On a tan α = R/z  dz = − sin2 α dα. Ici dz > O pour un dα > O, d’où le champ total créé par la
solénoïde au point M est :
μ0 nI α2 μ0 nI
B= ∫ sinα dα = (cosα1 − cosα2 )
2 α1 2

𝑢
⃗⃗𝑟

𝑢
⃗⃗𝑧
⃗⃗𝜃
𝑢

Figure 34

𝛼1 𝑒𝑡 𝛼2 étant les angles sous lesquels on voit les extrémités de solénoïde du point M de l’axe oz.
Pour un solénoïde infini, 𝛼1 → 0 et 𝛼2 → 𝜋 et le champ B vaut : 𝐵 = 𝜇0 𝑛𝐼.
Application numérique: 𝑛 = 2000 spires par mètre et 𝐼 = 10 𝐴  𝐵 = 0,025 Tesla.

A l’extérieur du solénoïde, le champ est très faible par rapport au champ régnant à l’intérieur,
pour un solénoïde de longueur infini, le champ extérieur est nul.

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 25


VIII : Propriétés locales du champ magnétique

1 : Propriété fondamentale du champ magnétique : 𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑩


⃗⃗ = 𝟎

Considérons un fil, de forme quelconque, parcouru par un courant d'intensité I. Le champ élémentaire
𝑑𝐵⃗⃗ créé par un élément 𝑑𝑙⃗ est donné par :
𝜇 𝐼 𝑑𝑙⃗𝑟⃗
𝑑𝐵⃗⃗ = 0
4𝜋 𝑟 3
Soit (𝑂, 𝑥 𝑦 𝑧) un repère cartésien dont l'axe Oz est dirigé suivant 𝑑𝑙⃗ tel que 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑙𝑘 ⃗⃗ et 𝑟⃗ = 𝑥𝑖⃗ +
𝑦𝑗⃗ + 𝑧𝑘⃗⃗ .
𝑑𝑙⃗𝑟⃗ = 𝑑𝑙𝑘⃗⃗ (𝑥𝑖⃗ + 𝑦𝑗⃗ + 𝑧𝑘⃗⃗ ) = 𝑑𝑙(𝑥𝑗⃗ − 𝑦𝑖⃗)
𝜇 𝐼 𝑑𝑙⃗𝑟⃗ 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙(𝑥𝑗⃗ − 𝑦𝑖⃗)
⃗⃗ (𝑀) = 0
𝑑𝐵 = = 𝑑𝐵𝑥 𝑖⃗ + 𝑑𝐵𝑦 𝑗⃗
4𝜋 𝑟 3 4𝜋 𝑟3
Or 𝑟 = √(𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2
Calculons la divergence de l’induction champ magnétique 𝐵 ⃗⃗ : 𝑑𝑖𝑣𝐵
⃗⃗
𝜕(𝑑𝐵𝑥 ) 𝜕(𝑑𝐵𝑦 )
𝑑𝑖𝑣 𝑑𝐵 ⃗⃗ = ∇⃗⃗. 𝑑𝐵⃗⃗ = ( + )
𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝜕(𝑑𝐵𝑥 ) 𝜕 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙(−𝑦) 𝜇0 𝐼𝑑𝑙 𝑦 𝜕 2 3 3𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝑥𝑦
= ( 3
)=− (𝑥 + 𝑦 2 + 𝑧 2 )−2 =
𝜕𝑥 𝜕𝑥 4𝜋 𝑟 4𝜋 𝜕𝑥 4𝜋 𝑟 5
𝜕(𝑑𝐵𝑦 ) 3𝜇0 𝐼 𝑑𝑙 𝑥𝑦 𝜕(𝑑𝐵𝑧 )
De même, =− et = 0 car 𝑑𝐵𝑧 = 0
𝜕𝑦 4𝜋 𝑟5 𝜕𝑧
D’où 𝑑𝑖𝑣 𝑑𝐵 ⃗⃗ = 0.
L'opérateur divergence étant linéaire, la divergence d'une somme est donc égale à la somme des
divergences 
⃗⃗ = 𝑑𝑖𝑣 (∫ 𝑑𝐵
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗⃗ ) = ∫ 𝑑𝑖𝑣 (𝑑𝐵
⃗⃗ ) = 0 (Équation de Maxwell-Thomson ou Maxwell-flux)
𝑓𝑖𝑙 𝑓𝑖𝑙
C’est la formule locale de la conservation du flux du champ magnétique à travers une surface fermée.
Cette relation constitue une propriété intrinsèque du champ magnétique.

Remarque 1 : Il n’existe pas de densité magnétique


(𝜌𝑚 ), c'est-à-dire qu’il n’y a pas de charges
magnétiques libres (analogue aux charges
électriques). On dit qu’il n’y a pas de monopole
magnétique. Ceci se conçoit par l’expérience de
division d’un aimant (figure 35) : si l’on fractionne
un aimant, les morceaux se comportent encore
comme des doublets (avec pôle Nord et Sud).
Un aimant est analogue à un dipôle et non à une Figure 35
charge magnétique libre.

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 26


Remarque 2:
⃗⃗ = 0) est bien vérifiée dans le cas de l'exemple précédent du fil infini. En
Cette propriété (𝑑𝑖𝑣 𝐵
effet : Dans un système de coordonnées cylindriques (𝜌 = 𝑎, 𝜃, 𝑧):
𝜇 𝐼 𝜇0 𝐼
⃗⃗ (𝑀) = 0 u
𝐵 ⃗⃗θ  Bρ = Bz = 0 et Bθ =
⃗⃗θ = Bθ u
2𝜋 𝑎 2𝜋 𝜌
𝜕Bρ 1 𝜕Bθ Bρ 𝜕Bz 1 𝜕Bθ
⃗⃗ =
𝑑𝑖𝑣 𝐵 + + + = = 0 𝑐𝑎𝑟 Bθ 𝑛𝑒 𝑑é𝑝𝑒𝑛𝑑 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝜃
𝜕𝜌 𝜌 𝜕𝜃 𝜌 𝜕𝑧 𝜌 𝜕𝜃

2. Flux du champ magnétique à travers une surface fermée.

En électromagnétisme, on définit le flux du vecteur champ magnétique ⃗B⃗ à travers une surface
S fermée par :
 = ∯(S) B
⃗⃗. dS⃗⃗ = ∭ divB
(V)
⃗⃗ dѴ = 0 (théorème de Green-Ostrogradski)

où Ѵ est le volume intérieur à la surface fermée S délimitant ce volume et dS⃗⃗ un élément de la surface
S.
Le flux de B à travers toute surface fermée est donc nul. Par conséquent, le ″flux magnétique″  est
conservatif. Cette loi est générale et reste valable même en régime variable.
Dans le système MKSA, le flux magnétique est mesuré en ″weber ″(𝑊𝑏) et le champ magnétique
en 𝑤𝑒𝑏𝑒𝑟/𝑚2) (𝑊𝑏/𝑚2 ), ou en tesla (𝑇).
⃗⃗ à travers
Remarque: Le flux du vecteur champ magnétique B
toute surface s’appuyant sur un même contour est le même.
Prenons deux surfaces 𝑆1 et 𝑆2 s’appuyant sur C (figure 36)
et telles que 𝑆 = 𝑆1 + 𝑆2 et soit une surface fermée. La
conservation du flux magnétique impose que :

S = ∯ B
⃗⃗. dS⃗⃗ = ∬ ⃗⃗. n
B ⃗⃗. n
⃗⃗dS + ∬ B ⃗⃗dS
(S) (S1 ) (S2 )

=∬ ⃗⃗. n
B ⃗⃗. (−n
⃗⃗1 dS + ∬ B ⃗⃗2 )dS
(S1 ) (S2 ) Figure 36

S = S − S2 = 0  S1 = S2 ce qui rentre d’un côté ressort de l’autre.


1

IX : Potentiel vecteur :
a) Définition
La divergence de tout rotationnel d’un vecteur u
⃗⃗ est nulle : ∀ u ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ u
⃗⃗, 𝑑𝑖𝑣(𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗) = 0
⃗⃗(M) tel que :
⃗⃗ = 0, il existe alors pour tout point de l’espace un vecteur A
Puisque 𝑑𝑖𝑣 𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐴⃗(𝑀) = 𝛻⃗⃗ 𝐴⃗(𝑀)
⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵
⃗A⃗(M) est appelé potentiel vecteur associé au champ d'induction magnétique 𝐵
⃗⃗. Cette équation ne
suffit pas de déterminer le potentiel ⃗A⃗ d’une manière unique car si 𝐵
⃗⃗ vérifie la relation 𝐵 𝑟𝑜𝑡 𝐴⃗(𝑀)
⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 27


𝐴′ = 𝐴⃗(𝑀) + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
alors ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗, c.à.d. vérifie la
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑓(𝑀)) est aussi potentiel vecteur associé au champ 𝐵
⃗⃗ = rot
relation B ⃗⃗⃗⃗⃗⃗(A ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗(f(M))) car 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗(M) + grad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗(f) = ⃗0⃗ ∀ f. Pour déterminer complétement 𝐴⃗,
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ grad
on impose une condition dite de jauge : jauge de Coulomb, 𝑑𝑖𝑣 𝐴⃗ = 0 (condition de jauge de
Lorentz simplifiée en régime stationnaire).

b) Potentiel vecteur associé à un courant filiforme I


𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗  𝑢
⃗⃗
⃗⃗ =
Pour un conducteur filiforme, la loi de Biot et Savard s’écrit : 𝑑𝐵
4𝜋 𝑟2
𝑑𝑙⃗𝑢
⃗⃗ 𝑑𝑙⃗
Or ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗( ), en effet :
= 𝑟𝑜𝑡
𝑟2 𝑟
⃗⃗
𝑢 𝑟⃗ 1 𝑑𝑙⃗𝑢
⃗⃗
⃗⃗⃗⃗(− ) 
= 𝑟3 = ∇ ⃗⃗⃗⃗ (− 1) = ∇
= 𝑑𝑙⃗  ∇ ⃗⃗⃗⃗ (1) 𝑑𝑙⃗
𝑟2 𝑟 𝑟2 𝑟 𝑟
⃗⃗⃗⃗(𝑓𝑈
𝛻 ⃗⃗) = 𝛻⃗⃗𝑓𝑈 ⃗⃗⃗⃗𝑈
⃗⃗ + 𝑓𝛻 ⃗⃗  𝛻⃗⃗ 𝑓𝑈 ⃗⃗⃗⃗(𝑓𝑈
⃗⃗ = 𝛻 ⃗⃗⃗⃗𝑈
⃗⃗) − 𝑓𝛻 ⃗⃗, d’où
⃗⃗⃗⃗⃗𝑢
𝑑𝑙 ⃗⃗ ⃗ ⃗
⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑙) − 1 𝛻
=𝛻 ⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑙) car 𝛻
⃗⃗⃗⃗𝑑𝑙⃗ = 𝛻 ⃗⃗⃗⃗𝑑𝑙⃗ = ⃗0⃗ ( la dérivation se fait suivant les coordonnées
𝑟2 𝑟 𝑟 𝑟
du point M, c'est-à-dire 𝑥, 𝑦, 𝑧).
𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗𝑢
⃗⃗ 𝜇0 𝐼 ⃗𝑑𝑙
⃗⃗ 𝜇0 𝐼 ⃗𝑑𝑙
⃗⃗ 𝜇0 𝐼 𝑑𝑙
⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗ =
𝑑𝐵 = ⃗⃗⃗ ( ) = 𝛻
𝛻 ⃗⃗⃗ ( ⃗⃗  𝑑𝐴⃗ =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝐴
) = 𝑟𝑜𝑡
4𝜋 𝑟2 4𝜋 𝑟 4𝜋 𝑟 4𝜋 𝑟
Pour un fil filiforme de longueur finie, le potentiel vecteur s’écrit :
𝜇0 𝐼 𝑑𝑙⃗
𝐴⃗(𝑀) = ∫
4𝜋 𝑓𝑖𝑙 𝑟
c) Potentiel vecteur associé à un courant surfacique
Soit 𝑗⃗𝑠 le vecteur densité surfacique de courant, l’élément de courant est 𝑑𝐶⃗ = 𝑗⃗𝑠 (𝑃)𝑑𝑆 au point
de la surface S. Pour une distribution surfacique de courant, le potentiel vecteur est :
𝜇0 𝑑𝐶⃗ 𝜇0 𝑗⃗𝑠 (𝑃)𝑑𝑆
𝐴⃗(𝑀) = ∬ = ∬
4𝜋 (𝑆) 𝑟 4𝜋 (𝑆) 𝑟
d) Potentiel vecteur associé à un courant volumique
Soit 𝑑𝜏 un volume élémentaire cylindrique de section dS traversé par un courant 𝑑𝐼 = 𝑗⃗𝑣 (𝑃). 𝑑𝑆⃗,
l’élément de courant au point P pris à l’intérieur du conducteur est donc 𝑑𝐶⃗ = 𝑑𝐼. 𝑑𝑙⃗ =
𝑗⃗𝑣 (𝑃). 𝑑𝑆⃗. 𝑑𝑙⃗ = 𝑗⃗𝑣 (𝑃)𝑑𝜏. Le potentiel vecteur devient :
𝜇0 𝑑𝐶⃗ 𝜇0 𝑗⃗𝑣 (𝑃)𝑑𝜏
𝐴⃗(𝑀) = ∭ = ∭
4𝜋 𝜏 𝑟 4𝜋 𝜏 𝑟
e) Circulation du potentiel vecteur le long d’un contour fermé
Considérons une surface S s’appuyant sur un contour C fermé et orienté.
⃗⃗. dS⃗⃗ = ∬ rot
∬(S) B ⃗⃗. dS⃗⃗ = ∮ A
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ A ⃗⃗. dl⃗ (théorème de Stokes)
(S) C

Il en d´écoule le résultat important suivant :

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Le flux de champ magnétique ⃗B⃗ à travers une surface quelconque S s’appuyant sur un contour fermé
C est égal à la circulation de vecteur potentiel ⃗A⃗ le long de ce contour.
X : Théorème d’Ampère
X-1 : Définition
Ce théorème est l’équivalent du théorème de Gauss en électrostatique, il permet de déterminer le
module du champ magnétique B⃗⃗ lorsqu’on en connait sa direction et son sens.
Considérons dans le vide un circuit fermé (figure 37) parcouru par un courant d'intensité I constante,
créant un champ magnétique ⃗B⃗ statique et une courbe fermée () traversant une seule fois toute
surface ouverte s'appuyant sur le circuit (on dit que  enlace le circuit).

− +

Figure 37 Figure 38
La circulation du champ magnétostatique ⃗B⃗ sur un contour fermé () et orienté appelée contour
d'Ampère est égale au produit 𝜇0 et de la somme algébrique des courants enlacées par le contour.

⃗⃗. dl⃗ = 𝜇0 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é


∮B

Cette relation constitue le théorème d'Ampère (forme intégrale du théorème d’Ampère)
Un courant qui traverse toute surface (S) s’appuyant sur le contour  est dit enlacé par le contour.
 est la courbe d’Ampère dont le sens est choisi arbitrairement et dl⃗ est un élément vectoriel de
longueur de  orienté dans le même sens que le contour .
Le vecteur normal n
⃗⃗ à S déterminé par la règle de la main droite ou de tire-bouchon (figure 38) est
de même sens que le courant I d’où 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é = +𝐼:

⃗⃗. dl⃗ = 𝜇0 𝐼
∮B

X-2 : Généralisation du théorème d’Ampère

1. Cas d’une distribution de courants filiformes

Soit  le contour fermé enlaçant n circuits parcourus par des courants d’intensité 𝐼1 , 𝐼2 , . . 𝐼𝑛 , la
⃗⃗ est égale au produit de 𝜇0 par la somme algébrique
circulation du vecteur induction magnétique B
des courants 𝐼𝑖 qui traversent toute surface S s’appuyant sur  :

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∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 𝜇0 ∑ ±𝐼𝑖 = 𝜇0 (+ ∑ 𝐼𝑝 − ∑ 𝐼𝑛 )
 𝑖 𝑝 𝑛
On choisit un sens arbitraire pour le contour fermé . L’orientation du contour détermine alors le
⃗⃗ à la surface S tel que 𝑑S⃗⃗ = n
sens de vecteur normale n ⃗⃗ dS (figure 38). Le signe de I est lié au sens
⃗⃗. On compte positif les courants de même sens que la normale à la surface 𝑑S⃗⃗ délimitée par la
de n
courbe d’Ampère, soit + ∑𝑝 𝐼𝑝 et négatifs de sens contraire, soit (-∑𝑛 𝐼𝑛 ).

Exemples :

⃗⃗. dl⃗ = 𝜇0 (𝐼2 − 𝐼1 )


∮B ⃗⃗. dl⃗ = 𝜇0 (𝐼3 − 𝐼1 − 𝐼2 )
∮B
 C
2. Cas d’une distribution de courant non filiforme

Courant volumique : ∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 𝜇0 ∬() 𝑗⃗𝑣 . 𝑑𝑆⃗,

Courant surfacique : ∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 𝜇0 ∫𝐴𝐵 𝑗⃗𝑠 . 𝑛⃗⃗ 𝑑𝑙 avec 𝑛⃗⃗ un vecteur unitaire tangent à la surface
(S) de circuit (nappe de courant) et 𝑑𝑙⃗ 𝑒𝑠𝑡  aux lignes de courant (𝑗⃗𝑠 ).
X-3 : Théorème d’Ampère du potentiel vecteur ⃗𝑨 ⃗⃗
Soit (C) un contour (Fig.39) (c’est-à-dire une courbe fermée orientée) et (S) une surface quelconque
qui s’appuie sur (C) dont le vecteur normal est orienté selon la règle du tire-bouchon.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗A⃗ ∬(𝑆) ⃗B⃗. 𝑑𝑆⃗ = ∬(𝑆) ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗B⃗ = rot rot ⃗A⃗. 𝑑𝑆⃗ = ∮C ⃗A⃗. dl⃗ (Théorème de Stockes)

La circulation de ⃗A⃗ sur un contour fermé C et orienté est égale au flux de ⃗B⃗ à travers toute surface S
enlacée (et orientée) par ce contour. Sans connaitre le rotationnel du potentiel vecteur, on peut
déterminer 𝐴⃗ connaissant le champ magnétique 𝐵 ⃗⃗ . Comme dans le cas du champ magnétique, le
contour d’Ampère (C) est déduit de la direction du potentiel vecteur 𝐴⃗ qui est déterminée par une
étude d’invariance et de symétrie.

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Figure 39

X-4: Equation de Maxwell-Ampère (forme locale du théorème d’Ampère)

La circulation du champ magnétique sur un contour fermé Γ orienté dans le sens direct, s’appuyant
sur une surface , est :

∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 𝜇0 ∬ 𝑗⃗. 𝑑𝑆⃗


 ()

∮ ⃗B⃗. dl⃗ = ∬() ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑟𝑜𝑡 ⃗B⃗. 𝑑𝑆⃗ (théorème de Stokes)

On en déduit que : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗B⃗. 𝑑𝑆⃗ = ∬( ) 𝜇0 𝑗⃗. 𝑑𝑆⃗


∬() 𝑟𝑜𝑡 
D’où :
⃗⃗ = 𝝁𝟎 𝒋⃗.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐁
𝒓𝒐𝒕
Cette équation constitue la forme locale du théorème d’Ampère : 4ème équation de Maxwell)

X-5: Application du théorème d’Ampère.

On utilise souvent le théorème d’Ampère lorsqu’on dispose de distributions de courants très


symétriques ou infinies. L’étude des symétries et des invariances nous permet d’obtenir un champ
magnétique qui n’a de composante non nulle que selon un seul des vecteurs de base et cette
composante ne dépend que d’une seule coordonnée d’espace (𝐵 ⃗⃗ (𝑀) = 𝐵(𝜌)u
⃗⃗θ pour le cas d’un fil
⃗⃗ (𝑀) = 𝐵(𝑧)u
infini ou 𝐵 ⃗⃗z pour un solénoïde infini). Seule manquera l'information relative à la norme
du champ 𝐵 ⃗⃗. Le théorème d’Ampère sera un outil précieux et performant pour déterminer l’intensité
de l’induction magnétique 𝐵 ⃗⃗.
Après avoir déterminé les invariances et les symétries et après avoir opté pour cette méthode,
il convient de réaliser les étapes suivantes.
 En déduire les lignes de champ déduites de la direction et des variables dont dépend le champ.
 Choisir le contour d’Ampère passant par le point M où on veut calculer le champ magnétique.
 Déterminer l’expression mathématique de la circulation du champ magnétique B ⃗⃗ sur le
contour fermé choisi.
 Calculer les courants enlacés, c.à.d. le courant total qui traverse la surface délimitée par le
contour.
 Appliquer le théorème d’Ampère pour déduire l’intensité du champ magnétique

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 Détermination du contour d'Ampère :

Celui-ci est défini de manière à rendre simple le calcul de la circulation. La détermination de


la courbe d’Ampère nécessite la connaissance des lignes du champ qui sont déduites de la direction
⃗⃗ et de la coordonnée dont dépend la composante non nulle de ce vecteur. Le contour doit
du vecteur B
suivre les lignes de champ ou les couper orthogonalement. Plus précisément, si les lignes du champ
sont fermées, on choisira un contour fermé = la ligne du champ tel que le champ ⃗B⃗ est tangent à dl⃗
sur () et si les lignes du champ sont ouvertes, on choisira une courbe fermée pour laquelle ⃗B⃗ est
parallèle à dl⃗ sur une partie de () et B
⃗⃗ est perpendiculaire sur le reste. Le contour d'Ampère doit
passer par le point M où on cherche à calculer le champ magnétostatique et que la norme du champ
magnétique est constante sur ce contour.

X-6: Exemples d'application :

1. Champ crée par un fil infini parcouru par un courant d'intensité I


Considérons un fil infini parcouru par un courant d'intensité I
(figure 40a) et M un point quelconque de l'espace. Les raisons de
symétries et d’invariances étudiés précédemment montrent que
⃗⃗ (𝑀) =
l’induction magnétique créé par le fil est orthoradial, soit 𝐵
𝐵(𝜌)u
⃗⃗θ . Par conséquent, les lignes de champ sont des cercles (figure
40a) perpendiculaires au fil et dont le centre appartient au fil. Tous les
points situés sur une ligne de champ sont identiques relativement au
fil. Donc, le champ a la même norme en tout point de ce cercle et en Figure 40 a
est tangent.

On peut donc prendre comme courbe d'Ampère le cercle C, d’axe 𝑂𝑍


et de rayon 𝜌 = 𝑂𝑀 (O étant la projection orthogonale de M sur le fil
(figure 41b). On choisit un sens arbitraire pour le contour fermé C, les
vecteurs B⃗⃗ et dl⃗ sont de même sens. Le vecteur dl⃗ suit le sens de
contour C. Le sens de courant I est déterminé par la règle de la main
droite tel que le courant I et le vecteur dS⃗⃗ normal à la surface appuyant
sur C sont de même sens donc 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é = +𝐼.
Donc d’après le théorème d’Ampère:
∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 𝜇0 𝐼  ∮ B. dl = 𝜇0 𝐼  B ∮ dl = 𝜇0 𝐼 Figure 41b
C C C
 B ∮C ρdθ = 𝜇0 𝐼  B2πρ = 𝜇0 𝐼,
𝜇0 𝐼
d’où : 𝐵 = ⃗⃗ = 𝜇0 𝐼 u
𝐵 ⃗⃗
2πρ 2πρ θ

Il est clair que les calculs sont beaucoup plus simples qu’avec la formule de Biot et Savart.

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2. - Cas d’une distribution volumique de courant
Soit un conducteur cylindrique de section circulaire R et de
longueur très grande devant R (figure 42). L’étude de
l’invariance et de symétrie sont parfaitement identiques au cas
⃗⃗ = 𝐵(𝑟)𝑢
du fil infini infiniment fin, ce qui donne 𝐵 ⃗⃗𝜃  les
lignes de champ sont des cercles centrés sur l’axe Oz du fil.

D’après les considérations de symétrie et d’invariance, le


vecteur garde une norme constante le long de chacun des cercles,
soit B(r).
il paraît donc approprié de choisir comme contour fermé
d’Ampère un cercle de rayon r d’axe (Oz), orienté dans le sens
trigonométrique, de sorte que la norme du champ magnétique
reste constante en chaque point du contour (figure 36). Figure 42

Le signe du courant I est donné par la règle de la main droite ou du tire-bouchon en déterminant le
sens de vecteur normal à la surface s’appuyant sue le cercle. Le cercle est dans le plan (𝑢 ⃗⃗𝜃 )  le
⃗⃗𝑟 , 𝑢
vecteur normal à la surface de cercle est  à ce plan donc porté selon 𝑢
⃗⃗𝑧 . Son sens est vers l’axe oz
de même sens que le courant I  le courant 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é est positif.
Déterminons B(r). D’après le théorème d’Ampère, on a

⃗⃗. dl⃗ = 𝜇0 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é = 𝜇0 ∑ ±𝐼𝑖 = 𝜇0 ∑ +𝐼𝑖


∮B
 𝑖 𝑖
Pour 𝑟 > 𝑅

Le contour fermé choisi est 𝐶1 de surface 𝑆1 

∮ ⃗B⃗. dl⃗ = 2πrB(r)



Le cercle enlace le courant I qui est positif d’après les considérations ci-dessus 
𝜇0 𝐼
2πrB(r) = +𝜇0 𝐼  𝐵(𝑟) =
2πr
A l’extérieur du conducteur, le champ est le même que si le conducteur était filiforme et confondu
avec l’axe Oz.
Pour 𝑟 < 𝑅
Le contour fermé choisi est 𝐶2 de surface 𝑆2 .

Si on suppose que la distribution de courant j est uniformément répartie dans la section du


conducteur, la somme des courants s’appuyant sur la surface du cercle de rayon 𝑟 < 𝑅 est le courant
𝐼2 , c.à.d. que le contour d’Ampère (cercle 𝐶2 ) enlace le courant 𝐼2 :

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 33


𝐼 𝐼2 I. 𝑆2 πr 2 r2
𝑗= =  𝐼2 = = I. 2 = I. 2
𝑆 𝑆2 S πR R
Par suite le théorème d’Ampère donne :
r2 𝜇0 𝐼 r
2πrB(r) = 𝜇0 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é = 𝜇0 𝐼2 = 𝜇0 𝐼 2
 B(r) =
R 2π R2
A l’intérieur du conducteur, le champ magnétique est proportionnel à r.
Sur la figure suivante (figure 43) est representé graphiquement le champ magnétostatique pour les
deux cas 𝑟 < 𝑅 𝑒𝑡 𝑟 > 𝑅.

Figure 43

XI : Équations de passage du champ magnétique

1- Continuité de la composante normale du champ magnétique


Soit  une surface de densité superficielle de courant 𝑗⃗𝑠 séparant deux régions (1) et (2) dans
⃗⃗1 et 𝐵
lesquels règnent les champs magnétostatiques 𝐵 ⃗⃗2 au voisinage de () (figure 44). Soit 𝑛⃗⃗12 le

vecteur normal à la surface (). Considérons une petite surface cylindrique S (surface fermée fictive)
traversant la nappe de courant, d’axe parallèle à la normale à , de surface latérale 𝑆𝑙 et de surfaces
de bases 𝑆1 et 𝑆2 parallèles au plan tangent à la surface . Calculons le flux du champ magnétique 𝐵
⃗⃗
à travers cette surface fermée :
⃗⃗ . 𝑑𝑆⃗ = ∬ 𝐵
∯𝑆 𝐵 ⃗⃗ . 𝑑𝑆⃗ + ∬ 𝐵⃗⃗ . 𝑑𝑆⃗ + ∬ 𝐵⃗⃗ . 𝑑𝑆⃗ = 0 (conservation de flux).
𝑆1 𝑆2 𝑆𝑙

Lorsqu’on fait tendre 𝑆𝑙 vers zéro, 𝑆1 tend vers 𝑆2 , on aura :

∬𝐵 ⃗⃗2 . 𝑑𝑆⃗ = 0  ∬ 𝐵
⃗⃗1 . 𝑑𝑆⃗ + ∬ 𝐵 ⃗⃗⃗⃗1 + ∬ 𝐵
⃗⃗1 . 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗⃗2 = 0
⃗⃗2 . 𝑑𝑆
𝑆1 𝑆2 𝑆1 𝑆2

 ∬𝑆 (𝐵
⃗⃗2 − 𝐵 ⃗⃗⃗⃗1 = −𝑑𝑆
⃗⃗1 . ) 𝑛⃗⃗12 𝑑𝑆 = 0 avec 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗⃗2 = −𝑑𝑆 𝑛⃗⃗12
1

 (𝐵
⃗⃗2 − 𝐵
⃗⃗1 ). 𝑛⃗⃗12 = 0

Ainsi à la traversée d’une surface quelconque, même parcourue par des courants surfaciques,
la composante normale du champ magnétique est continue.

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 34


Figure 44
2. Discontinuité de la composante tangentielle du champ magnétique
Considérons une surface plane (S) sur lequel circule un courant de densité surfacique 𝑗⃗𝑠 = 𝑗𝑠 𝑒⃗𝑥
et qui sépare l’éspace en deux semi-espaces (1) et (2) dans lesquels existent deux champs
⃗⃗1 et 𝐵
magnétiques 𝐵 ⃗⃗2 au voisinage immédiat de cette surface (figure 45). On notera 𝑛⃗⃗12 = 𝑒⃗𝑧 le
vecteur unitaire normal à la surface (S) dirigé de (1) vers (2). On considère (𝑒⃗𝑥 , 𝑒⃗𝑦 , 𝑒⃗𝑧 ) une base
orthonormée directe. Soit  = (𝑁1 𝑀1 𝑀2 𝑁2 ) un parcours rectangulaire
 dans un plan orthogonal à la
surface (S) tel que ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀2 𝑁2 = 𝐿𝑦 𝑒⃗𝑦 , ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑁1 𝑀1 = −𝐿𝑦 𝑒⃗𝑦 et 𝑀1 𝑀2 = 𝑁1 𝑁2 = 𝜀 ≪ 1. Les côtés 𝑀1 𝑁1 et
𝑀2 𝑁2 sont de part et d’autres de la surface plane (S).
Le théorème d’Ampère donne :

⃗⃗ . 𝑑𝑙⃗ = 𝜇0 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é = 𝜇0 ∬ 𝑗⃗. 𝑑 


∫𝐵 ⃗⃗
 𝑆

Or 𝑗⃗. 𝑑
⃗⃗ = 𝑗⃗. 𝑑 𝑒⃗𝑥 = 𝑗⃗. 𝜀 𝑑𝑙𝑒⃗𝑥 = 𝑗⃗𝑠 . 𝑑𝑙𝑒⃗𝑥 = 𝑗𝑠 𝑑𝑙  ∬ 𝑗⃗. 𝑑 
𝑆
⃗⃗ = 𝑗𝑠 𝐿𝑦

⃗⃗ . 𝑑𝑙⃗ = ∫
∫𝐵 ⃗⃗2 . 𝑑𝑙⃗ + ∫
𝐵 ⃗⃗ . 𝑑𝑙⃗ + ∫
𝐵 ⃗⃗1 . 𝑑𝑙⃗ + ∫
𝐵 ⃗⃗ . 𝑑𝑙⃗
𝐵
 𝑁1 𝑀1 𝑀1 𝑀2 𝑀2 𝑁2 𝑁1 𝑁2

⃗⃗ . 𝑑𝑙⃗ = ∫ (𝐵
∫𝐵 ⃗⃗2 )𝑑𝑙⃗ = (𝐵
⃗⃗1 − 𝐵 ⃗⃗1 − 𝐵
⃗⃗2 ). 𝑒⃗𝑦 𝐿𝑦 = 𝜇0 𝑗𝑠 𝐿𝑦
 𝑀𝑁

⃗⃗2 ). 𝑒⃗𝑦 = 𝜇0 𝑗𝑠  (𝐵1𝑦 − 𝐵2𝑦 ) = 𝜇0 𝑗𝑠


⃗⃗1 − 𝐵
(𝐵
ou encore
⃗⃗2 ). 𝑒⃗𝑦 = 𝜇0 𝑗𝑠 = 𝜇0 𝑗⃗𝑠 . 𝑒⃗𝑥 = 𝜇0 𝑗⃗𝑠 . (𝑒⃗𝑦 𝑒⃗𝑧 ) = −𝜇0 (𝑗⃗𝑠 𝑛⃗⃗12 ). 𝑒⃗𝑦
⃗⃗1 − 𝐵
(𝐵
⃗⃗ 𝐶⃗) = 𝐵
Car 𝐴⃗. (𝐵 ⃗⃗ . (𝐶⃗𝐴⃗) = 𝐶⃗. (𝐴⃗𝐵
⃗⃗ )

D’où : (𝐵 ⃗⃗1 ) = 𝜇0 (𝑗⃗𝑠 𝑛⃗⃗12 )


⃗⃗2 − 𝐵
Ainsi à la traversée d’une distribution surfacique de courant, la composante tangentielle du
champ magnétique est discontinue.

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 35


𝑒⃗𝑧 𝑒⃗𝑦

𝑒⃗𝑥

Figure 45
Le champ électromagnétique créé par une distribution volumique de courants est continue. Si
l’on décrit la distribution par un modèle surfacique (distribution surfacique de courants), le champ
électromagnétique subit une discontinuité à la traversée d’une distribution surfacique de courant.

VII – Les dipôles magnétiques


1-Définition :
On appelle dipôle magnétique une
source de champ magnétique (aimant ou
circuit parcouru par un courant d’intensité
I indépendant du temps) dont les
dimensions (𝑑) sont faibles par rapport aux
distances auxquelles on se place pour
étudier ses effets(𝑟 ≫ 𝑑) (figure 46).
Figure 46

2-Moment magnétique d’un dipôle

On appelle moment magnétique du dipôle (circuit filiforme fermé), le vecteur m


⃗⃗⃗⃗ = IS n
⃗⃗ où S
est la surface du dipôle et n
⃗⃗ est le vecteur unitaire perpendiculaire à S et dont le sens est lié à celui
du courant par la règle du tire-bouchon (figure 47). Ce moment s’exprime donc en 𝐴𝑥𝑚2 .
Rappelons que, dans le cas d’une surface fermée, la normale est orientée de l’intérieur vers
l’extérieur et pour une surface ouverte (cas du spire), on choisit un sens de parcours du contour
et on oriente la normale en utilisant par exemple la règle de la main droite.
 Dans le cas d’un enroulement de fil, le moment magnétique est la somme des moments
magnétiques des spires :

A. SALI, Cours d’Électromagnétisme dans le vide, E2, 2020-2021 36

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