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Les circuits magnétiques

Université Med. V
ENSAM
Rabat

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ANBAR EL Houssine Professeur agrégé de Génie électrique
Contenu

- Fonction d’un circuit magnétique dans une machine électrique


- Rappels sur le magnétisme
- Matériaux ferromagnétiques

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ANBAR EL Houssine Professeur agrégé de Génie électrique
Fonction d’un circuit magnétique dans une
machine électrique
Canalisation des lignes de champ :

Une bobine parcourue par un courant engendre un champ d’induction magnétique dans son environnement. Si on place dans cet
environnement un objet en matériau « ferromagnétique », celui-ci peut modifier considérablement ce champ. On parle alors de «
circuit magnétique ».

Simulation :

• La figure 1 est le résultat de la simulation des lignes de champ d’induction générée par une bobine
parcourue par un courant et placée dans l’air (vue en coupe). Les deux petits rectangles représentent les
limites d’encombrement de cette bobine.

• La figure 2 est le résultat de la simulation des lignes de champ d’induction générée par la même bobine enroulée
autour d’un objet réalisé en matériaux ferromagnétique. L’objet présente une large ouverture (entrefer). Les lignes
de champ sont assez dispersées.
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Fonction d’un circuit magnétique dans une
machine électrique
Canalisation des lignes de champ :

Simulation :

• Pour la figure 3, on a ajouté un noyau carré en matériau ferromagnétique dans l’entrefer précédent. Les lignes de champ
sont principalement canalisées dans le circuit magnétique ainsi réalisé.

• Le circuit magnétique de la figure 4 ne présente pas d’entrefer. Les lignes de champ sont très bien canalisées.

Conclusion:
Un circuit magnétique est un ensemble de corps aimantables (ferromagnétiques en général) qui canalises les lignes
d'induction magnétiques.
On les retrouve dans les machines électromécaniques, les transformateurs, les inductances, les capteurs inductifs...

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Rappels sur le magnétisme
Champ d’excitation magnétique 𝑩 :

Dans un milieu magnétique soumis à une excitation magnétique 𝑯 , on peut définir un vecteur Induction Magnétique 𝑩 (exprimé
en tesla, T).
L’excitation et l’induction magnétiques sont liées par la relation : 𝑩 = 𝝁𝑯
𝜇 : la perméabilité magnétique du milieu (exprimée en Henry par mètre, 𝐻/𝑚).

Dans le vide : 𝑩 = 𝝁𝟎 𝑯; avec 𝝁𝟎 = 𝟒𝝅. 𝟏𝟎−𝟕 𝑯/𝒎: la perméabilité magnétique du vide.

Dans le matériau ou milieu magnétique : 𝑩 = 𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝑯 = 𝝁𝑯; avec 𝝁𝒓 : la perméabilité magnétique du matériau.

Théorème d’Ampère :
La circulation du vecteur 𝑯 le long d’une courbe fermé (C) quelconque est égale à la somme algébrique des courants traversant la
surface s’appuyant sur le contour(C).

Application à la figure 5:
𝑯. 𝒅𝒍 = ±𝑰𝒋
𝑯. 𝒅𝒍 = 𝑰𝟏 + 𝑰𝟐 − 𝑰𝟑 − 𝑰𝟒 + 𝑰𝟓
𝒋

Figure 5

NB: Le courant sera pris positivement s’il est dans le sens de la normale à la surface (règle du tirebouchon par rapport au sens
de parcours du contour C). Le courant sera pris négativement s’il est dans le sens contraire.

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Rappels sur le magnétisme
Flux d’induction magnétique:

 Définition : Le flux du vecteur d’induction magnétique 𝑩 à travers une surface fermée (S) est défini par :
𝝓= 𝑩. 𝒏. 𝒅𝑺

Avec 𝒏 : vecteur normal à la surface S (figure 6). Le flux magnétique 𝝓 s’exprime en Weber (Wb).

Figure 6

Si d’induction est constante au travers de la spire S et si 𝛼 est l’angle entre la normale à la spire et l’induction 𝑩, on a: 𝝓 = 𝑩. 𝑺. 𝒄𝒐𝒔(𝜶)

 Loi de conservation du flux :

Figure 8
𝝓𝟏 = 𝝓𝟐 ⇒ 𝑩𝟏 . 𝑺𝟏 = 𝑩𝟐 . 𝑺𝟐 𝝓 = 𝝓𝟏 + 𝝓𝟐
⇒ 𝑩 . 𝑺 = 𝑩𝟏 . 𝑺𝟏 + 𝑩𝟐 . 𝑺𝟐
Figure 7

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Rappels sur le magnétisme
Lois Magnétiques:

 Loi de Laplace : Soit un conducteur électrique parcouru par un courant i, soumis à une induction magnétique 𝑩 (figure 9). Une portion de
conducteur de longueur 𝑑𝑙 est soumise à une force magnétique (force de Laplace):

𝒅𝑭 = 𝒊𝒅𝒍⋀𝑩
La force totale qui s’applique sur le conducteur est égale à la somme des forces
qui s’appliquent sur chaque portion du circuit:

𝑭= 𝒅𝑭 = 𝒊𝒍⋀𝑩

Figure 9
F.é.m. induite : Soit un conducteur rectiligne plongé dans un champ magnétique uniforme et entrainé à la vitesse 𝑣. Une tension électrique
apparait entre les deux extrémités du conducteur. C’est une « force électromotrice induite » (f.é.m. induite):

𝒆 = 𝑩. 𝒍. 𝒗

Loi d’induction de Lenz-Faraday : Dans un circuit électrique qui est le siège d’une variation de flux magnétique, se crée une force
𝒅∅
électromotrice (f.e.m) induite e: 𝒆 = − 𝒅𝒕
𝑑∅
Formule de Boucherot : La force électromotrice dans une bobine est donnée par: 𝑒 = −𝑁 . En régime sinusoïdal,
𝑑𝑡
∅ 𝑡 = ∅𝑀 . sin(𝜔𝑡) , alors: E= 𝟒. 𝟒𝟒𝑩𝑴 𝑺𝒇
Avec: E : valeur efficace de la f.e.m (V); N : nombre de spires de la bobine; f : fréquence (Hz); S : section du circuit magnétique (𝑚2 );
𝐵𝑀 : valeur max du champ magnétique dans le circuit (Tesla T)

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Matériaux ferromagnétiques
Classification des matériaux magnétiques :

En fait 𝑩 = 𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝑯 vient de :

𝑩 = 𝝁𝟎 𝑯 + 𝝁𝟎 𝑱 où 𝑱 = 𝝌 𝑯 est le vecteur aimantation , 𝝌: la susceptibilité magnétique du matériau.

Les matériaux sont classés suivant la valeur de leur susceptibilité magnétique :

 𝝌 < 𝟎: Milieux diamagnétiques paramagnétiques: 𝝌 est faible et négative. 𝑯 et 𝑱 sont donc de sens contraire.
L’aimantation disparait avec le champ.

 𝝌 > 𝟎 : Milieux paramagnétiques: 𝜒 est faible et positive. 𝑯 et 𝑱 sont de sens identique. L’aimantation globale reste faible.

 𝝌 >> 𝟎 : Milieux ferromagnétiques : 𝝌 est grande. Ces matériaux sont essentiels pour l’électrotechnique. Ils se basent sur
l’utilisation du Fer, Cobalt, Nickel et leurs alliages.

Caractéristique d’un matériau magnétique :

 Courbe de première aimantation:

Cette courbe montre comment un corps ferromagnétique réagit à l’excitation magnétique H. On augmente progressivement
l’excitation H, à partir de 0 et lorsque le matériau ne possède aucune aimantation, et on mesure l’induction magnétique crée dans
le CM. On obtient la courbe de 1ère. Aimantation (figure 9):

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Matériaux ferromagnétiques
Caractéristique d’un matériau magnétique :

 Courbe de première aimantation:

Figure 6: B = f(H) : courbe de 1ère. Aimantation

Cette caractéristique a la même allure pour toutes les machines électromagnétiques. Elle est formée de trois parties:

- La zonz linéaire : 𝐵 = 𝜇. 𝐻 avec μ constante. zone généralement exploitée pour les transformateurs et les machines.

- Le coude de saturation : le CM commence à saturer 𝜇𝑟 décroit avec H.

- La zone de saturation: lorsque H devient trop grand, B ne varie presque plus. Le matériau magnétique est dit saturé. μ n’est
plus constant . B tend vers le champ de saturation 𝐵𝑆 .

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Matériaux ferromagnétiques
Caractéristique d’un matériau magnétique :

 Cycle d’hystérésis :

Si on fait varier l’excitation H en deux valeurs symétriques +𝐻𝑚 et −𝐻𝑚 , on obtient une courbe B(H) comportant deux branches
et appelée cycle d’hystérésis. (figure 7)

Figure 7: Cycle d’hystérésis

- Champ rémanent 𝑩𝒓 : c’est le champ que conserve le matériau lorsqu’on a annulé l’excitation H.

- Induction et champ de saturation: 𝑩𝑺 = 𝑩𝒎 et 𝑯𝑺 = 𝑯.

- Champ coercitif 𝑯𝑪 : c’est le champ négatif nécessaire pour démagnétiser le matériau.

NB:
Matériaux durs : dont le cycle d’hystérésis est large (𝑯𝑪 𝒆𝒕 𝑩𝒓 sont importantes). On les utilise pour fabriquer des aimants
permanents. (Cobalt, Terres rares, Acier trempé à 1% de carbone).
Matériaux doux : dont le cycle d’hystérésis est étroit (𝑯𝑪 𝒆𝒕 𝑩𝒓 sont faibles). On les utilisera pour construire les circuits
magnétiques des machines de l’électrotechnique (fer).
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Matériaux ferromagnétiques
Loi d’Hopkinson :

 Description:
Soit un circuit magnétique de type ferromagnétique de section S en 𝑚2 considéré comme parfait. Sur ce circuit on place un
bobinage de fil de cuivre de N spires. Ce dernier est parcouru par un courant continu noté I (figure 8)
S

v
Ligne moyenne de longueur L

Figure 8 Figure 9
Ce courant est à l’origine de ligne de champ magnétique. Leur orientation est donnée par la règle de tire-bouchon (figure 9). On
suppose que le circuit magnétique fonctionne dans la zone linéaire.
𝑵.𝑰 𝑵.𝑰 𝑵.𝑰
Application du théorème d’Ampère: 𝑯 . 𝒅𝑳 = 𝑵. 𝑰 ⇒ 𝑯 = ⇒ 𝑩 = 𝝁𝟎 . 𝝁𝒓 . ⇒ 𝝓 = 𝝁𝟎 . 𝝁𝒓 . .𝑺
𝑳 𝑳 𝑳
𝑺 𝑳
⇒ 𝝓 = (𝝁𝟎 . 𝝁𝒓 . ). 𝑵. 𝑰 ⇒ 𝑵𝑰 = ( )
𝑳 𝝁𝟎 .𝝁𝒓 .𝑺
𝑳
On note 𝓡 =( ): appelé Réluctance du circuit magnétique. Son unité est A/Wb ou 𝐻−1
𝝁𝟎 .𝝁𝒓 .𝑺
On note ℰ = 𝑁𝐼 : appelé Force magnétomotrice. Son unité est l’ Ampère tour (A × t).

On obtient la loi d’Hopkinson :

𝓔 = 𝑵𝑰 = 𝓡𝝓
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Matériaux ferromagnétiques
Modèle magnétique équivalent:

 Description:
Soit un circuit magnétique de type ferromagnétique considéré comme parfait et linéaire. Sur ce circuit on place un bobinage de fil
de cuivre de N spires. Ce dernier est parcouru par un courant continu noté I (figure 10)

le modèle: le modèle équivalent:

Figure 10

𝑳𝑨𝑩 𝑳𝑩𝑪 𝑳𝑪𝑫 𝑳𝑪𝑨


𝕽𝑨𝑩 = ;𝕽𝑩𝑪 = ;𝕽𝑪𝑫 = ;𝕽𝑪𝑨 = ;
𝝁𝟎 ×𝝁𝒓 ×𝑺 𝝁𝟎 ×𝝁𝒓 ×𝑺 𝝁𝟎 ×𝝁𝒓 ×𝑺 𝝁𝟎 ×𝝁𝒓 ×𝑺

𝕽𝒆𝒒𝒖 = 𝕽𝑨𝑩 + 𝕽𝑩𝑪 + 𝕽𝑪𝑫 + 𝕽𝑪𝑨

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Matériaux ferromagnétiques
Inductances:

 Description:
Le circuit magnétique n’est plus considéré comme parfait; mais fonctionne toujours dans la zone linéaire. Sur la figure 11 apparait:

- Des lignes de champ de fuites. Ces dernières sont à l’origine d’un flux de fuite noté 𝜙𝑓 .

- Des lignes de champ présentes totalement dans le circuit magnétique. Elles sont à l’origine d’un flux principal noté 𝜙𝑝 .

modèle d’Hopkinson:

Figure 10

On note: 𝕽𝒇 : la réluctance de fuite et 𝕽𝒑 : la réluctance principale


𝑵𝟐
 Inductance propre: 𝑳𝒑 = (en Henry H)
𝕽𝒑

𝑵𝟐
 Inductance de fuite: 𝑳𝒇 = (en Henry H)
𝕽𝒇

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Matériaux ferromagnétiques
Pertes dans la matière (pertes fer):

 Pertes par hystérésis: Ce type de perte est lié au cycle d’hystérésis du matériau. Le parcours du cycle B(H) fait apparaître
une perte d’énergie qui correspond alors à un échauffement de la matière. Elles sont proportionnelles à la fréquence et sont
liées à la structure du matériau:

𝒑𝑯 = 𝑲𝑯 × 𝑩𝟐𝑴 × 𝒇

 Pertes par courants de Foucault: Les variations du champ magnétique dans la matière génèrent par induction des courants
induits qui se referment en boucle sur la surface du fer. Il y a donc échauffement par effet joule. Cette fois-ci ces pertes sont
proportionnelles au carré de la fréquence :

𝒑𝑭 = 𝑲𝑭 × 𝑩𝟐𝑴 × 𝒇𝟐
 Pertes fer :
𝒑𝒇𝒆𝒓 = 𝑲𝑯 × 𝑩𝟐𝑴 × 𝒇 + 𝑲𝑭 × 𝑩𝟐𝑴 × 𝒇𝟐

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