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CHAPITRE 4 : INDUCTION ELECTROMAGNETIQUE

Introduction
On savait depuis la découverte d’Oersted en 1820 qu’un courant crée un champ magnétique. A la suite
de cette découverte, les scientifiques se sont demandés si l’on pouvait aussi faire l’inverse c’est-à-dire
obtenir un courant à partir d’un champ magnétique. Ce n’est qu’en 1930 que Joseph Henry et Michael
Faraday découvrent indépendamment comment on peut obtenir un courant dans un conducteur sous
l’action du champ magnétique. Ce phénomène porte le nom de l’induction électromagnétique. Le
terme induction électromagnétique désigne alors la production de courants et donc de force
électromotrices ( . é. .) à partir de champ magnétiques variables. On parle alors de courants induits
et de . é. . induites.
L’induction électromagnétique est à l’origine du fonctionnement des générateurs à courants continus et
à courants alternatifs, des transformateurs, des capteurs magnétiques de type fluxmètre , les micros
magnétiques , les lampes à induction, etc.
Remarque : Il ne faut pas confondre l’induction électromagnétique et l’induction magnétique ( ⃗)

I- Etude expérimentale des phénomènes d’induction


1- Champ magnétique variable dans une bobine fixe

Introduisons un aimant dans une bobine fixe connectée à un galvanomètre (un galvanomètre est un
ampèremètre sensible, qui permet de mesurer de faibles intensités).

(1) (2) (3)

On constate :
- Si l’aimant est immobile (champ magnétique fixe) rien ne se passe et l’aiguille est sur le zéro
central ; aucun courant n’est donc observé dans le circuit (figure (1)). Le courant induit est nul ;
- En rapprochant l’aimant de la bobine fixe, l’aiguille dévie vers la droite ; il se produit dans le
circuit un courant induit (figure (2)) ;
- En éloignant l’aimant de la bobine, l’aiguille dévie vers la gauche ; le courant circule dans le
sens opposé (figure (3)).

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2- Déplacement d’un circuit dans un champ magnétique fixe

Déplaçons une bobine près des pôles d’un aimant fixe. On constate l’apparition d’un courant dans la
bobine et par conséquent une . . .. La force électromotrice est positive lorsque la bobine s’approche
de l’aimant et négative lorsque la bobine s’éloigne. On observe aussi que l’amplitude de la . . .
augmente avec la vitesse de déplacement de la bobine.

galvanomètre

sens de déplacement
de la bobine

Conclusion
Le dispositif composé d’un aimant en mouvement devant une bobine se comporte comme un générateur
électrocinétique capable de produire un courant induit. On parle de l’induction de Neumann.
De même un circuit se déplaçant dans un champ magnétique permanent se comporte comme un
générateur électrocinétique capable de produire un courant induit. On parle de l’induction de Lorentz.

II- Explication des phénomènes d’induction : Loi de Faraday et loi de


Lenz
1- Loi de Faraday

Considérons un circuit fermé qui se déplace avec une vitesse ⃗ dans un champ magnétique ⃗
« extérieur » indépendant du temps. Orientons arbitrairement ce circuit dans un sens positif (voir figure
ci-dessous). ⃗ est la surface orientée élémentaire, décrite lors des déplacements élémentaires ⃗ =
⃗ du circuit et ⃗ du courant.

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La force de Lorentz agissant sur chaque particule du circuit s’écrit :
⃗= ⃗+ ⃗∧ ⃗ = ⃗∧ ⃗

Si nous posons ⃗ = ⃗ ∧ ⃗ appelé champ électromoteur, nous avons :


⃗= ⃗
Cette force fournit une force électromotrice qui est défini par :

= ⃗

Où ⃗ est un déplacement élémentaire de . On a :



= ⃗= ⃗ ⃗

= ⃗∧ ⃗ . ⃗

1
= ⃗ ∧ ⃗ . ⃗

1
= ⃗∧ ⃗ . ⃗

1
= ⃗∧ ⃗ . ⃗

1
=− ⃗∧ ⃗ . ⃗

1
=− ⃗. ⃗

On a :
1
=−

est la variation du flux coupé d’après le théorème de Maxwell. Ce flux est égal au flux total coupé
par le circuit.

⟹ =−

Nous venons de démontrer la loi de Faraday dans le cas d’un circuit rigide déplacé dans un champ
électromagnétique statique. Cette loi reste valable aussi bien pour des circuits rigides ou déformés se
déplaçant dans un champ magnétique statique.

Enoncé de la loi de Faraday :


La force électromotrice ( . é. . ) induite dans un circuit est égale à l’opposé de la dérivée par rapport
au temps du flux magnétique « à travers le circuit »

=− = ⃗. ⃗ ( )

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La . é. . est mesurée en , et le flux magnétique en (Wb)

2- Loi de Lenz
La loi de Lenz est une loi qualitative qui donne une interprétation au signe (−) dans l’équation ( ).

Enoncé de la loi de Lenz :


Le courant induit, par ses effets, s’oppose à la cause qui lui a donné naissance.

Remarque 1 : L’équation ( ) est généralement appelée la loi de Lenz-Faraday


Remarque 2 : La détermination du sens du courant induit se fait de la façon suivante :
1) On se choisit arbitrairement un sens de la circulation le long du circuit
2) Ce sens définit, grâce à la règle du bonhomme d’Ampère, une normale au circuit
3) Le signe du flux est alors déterminé en faisant le produit scalaire du champ magnétique par cette
normale
4) En utilisant la loi de Faraday, on obtient la valeur et le signe de la . é. .
5) Le courant est obtenu à partir de la loi d’Ohm

III- Auto-induction et induction mutuelle


1- Auto-induction ou induction propre

On parle d’auto-induction lorsque la source du champ magnétique à l'origine d'une force électromotrice
dans un circuit est le courant électrique parcourant ce même circuit.
Le phénomène d’auto-induction apparaît dès que le flux magnétique varie au cours du temps, donc
quand le courant qui circule dans le circuit est variable au cours du temps. Il se manifeste par l’apparition
d’une . é. . et d’un courant auto-induit. En fonction du flux magnétique, on peut calculer la
. é. . auto-induite.
Soit un circuit fermé parcouru par un courant variable i. Ce circuit engendre un champ ⃗ (loi de Biot et
Savart) dans tout l’espace et par conséquent il existe un flux propre de ⃗ à travers le circuit lui-même.

⃗∧ ⃗
= ⃗ ⃗= ⃗ = >0
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d'où : =

L s'appelle le coefficient d’auto-induction (ou inductance propre ou self-induction) du circuit et


s’exprime en Henry (L en Henry (H) et en Weber (Wb)) ; i est en Ampère
Remarque :
1) L’inductance propre L est une grandeur toujours positive

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2) L’inductance propre L ne dépend que de la géométrie du circuit et des propriétés magnétiques du
milieu dans lequel il est plongé
Exemple
Considérons un solénoïde de longueur l comportant N spires régulières, supposées jointives, de section
S parcouru par un courant i.

Le champ magnétique ⃗ à l’intérieur du solénoïde (champ propre) est :

⃗= ⃗= ⃗

avec ⃗ le vecteur de l’axe du solénoïde.


Le flux propre est alors :

2
= = ( )= 0

L’inductance propre du solénoïde est alors :

= =

2- Force électromotrice d’auto-induction

On se limitera au cas d’un circuit rigide. Dans ce cas particulier l’inductance est constante.
Si i varie ; le flux varie et la . é. . d’auto-induction est donnée par :

=− =− =−

La . é. . auto-induite s’oppose toujours à la variation du flux magnétique et donc à la variation du


champ magnétique qui lui a donné naissance ; elle crée un courant induit qui s’oppose au courant
inducteur.

3- Loi d’Ohm aux bornes d’une portion de circuit présentant une inductance propre
Soit le circuit :

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La loi d’Ohm généralisée s’écrit :

= − −

= + −

Dans le cas où il n’y a pas de phénomène d’induction ”externe” (le champ magnétique externe est nulle
⃗ = 0⃗ ) on obtient:

= +

4- Induction mutuelle entre deux circuits fermés

Considérons deux circuits électriques, C1 et C2, dont les positions sont fixes l’une par rapport à l’autre
(voir figure). Si nous faisons passer un courant variable i1 dans le circuit C1, ce courant va créer dans
tout l’espace un champ magnétique variable ⃗. Le flux de ce champ magnétique à travers toute surface
orientée s’appuyant sur le circuit C2 sera également variable. En vertu de la loi de Faraday, il y aura
donc création d’une force électromotrice et d’un courant induit dans le circuit C 2. La réciproque reste
vraie pour C2 parcouru par un courant variable i2.

Le flux du champ ⃗ créé par à travers la surface de est :

⎡ ⃗∧ ⃗ ⎤
= ⃗ ⃗=⎢ ⃗⎥ =
⎢ 4 ⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦
De même le flux du champ ⃗ créé par à travers la surface de est :

⎡ ⃗∧ ⃗ ⎤
= ⃗ ⃗=⎢ ⃗⎥ =
⎢ 4 ⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦

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Les termes et sont appelés coefficients d’induction mutuelles ou induction mutuelles, leur
unité est le Henry (H). Ils dépendent de la distance entre les deux circuits et de la géométrique liés à la
forme de chaque circuit.
On montre que = = , coefficient d’induction mutuelle ou inductance mutuelle. est positif
(négatif) si les circuits et C2 sont parcourus par des courants de même sens (de sens opposé).
Le flux total à travers et s’écrit :
= + = +
= + = +

On aura en régime variable dans chaque circuit :

=− −

=− −

Relations qui peuvent être généralisées dans le cas de plusieurs circuits en interaction par :

= + = +
,

=− −
,

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