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Electrotechnique

Les circuits magnétiques – 2


Régime sinusoidal, pertes et
inductances, bobine sous un champ
alternatif

Dr. Marie Nawal Sabra


Caractéristiques des
milieux magnétiques
en régime alternatif– le
cycle d’hystérésis
• Reprenons la mesure expérimentale considérée en DC: un
tore formé d’un matériau magnétique. Nous plaçons
dessus un enroulement de N spires.
• Nous rappelons les propriétés:
– lignes de champ sont considérées uniformes dans la section
– L’enroulement est parcouru par un courant I
– Les spires sont jointifs, donc pas de fuites
• H est calculée d’après la loi d’Ampère et B est mesurée par
des capteurs à effet Hall

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La courbe d’hystérésis
• Si, lorsqu’on arrive à un point sur la coude de saturation, on arrête
d’augmenter le courant, donc H, et on le diminue progressivement,
B ne revient pas sur la même courbe. En effet :
– en diminuant H de sa valeur maximale Hmax à H=0, la variation de B est
plus lente que sa montée de tel sorte qu’on arrive à H=0 (c’est à dire
courant nul) avec un B >0, appelé Br, ou rémanent, puisqu’elle reste
tandis que le paramètre qui l’à créé est nul.
– en diminuant H de H=0 à H= -Hmax, la variation de B est plus rapide. On
obtient un point (-Hmax , - Bmax) symétrique du point (Hmax , Bmax) par
rapport à l’origine.
– La forme de la courbe est en S
– la courbe de montée suit le même principe : d’abord variation de B
plus lente (lorsque H est encore négative), ensuite elle est plus rapide,
pour rejoindre le point de départ (Hmax , Bmax).
– le point –Hc s’appelle point du champ coercif, correspondant au champ
qu’il faut appliquer en inverse pour annuler B. Ce point représente
l’aptitude d’une substance magnétique à ne pas se désaimanter sous
l’action d’un champ extérieur antagoniste.
• Cette variation est due à l’inertie, ou la mémoire, du matériau.
Dr. Marie Nawal Sabra
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• Note : La courbe oabcd s’appelle aussi courbe
‘DC’, ou de fonctionnement à courant continu.
Elle correspond aux sommets des courbes
d’hysteresis tracés pour chaque valeur de
(Hmax, Bmax).

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Pertes dans les milieux magnétiques (les
pertes fer)
• Les pertes fer dans un milieu magnétique sont
de deux natures différentes :
– les pertes Hystérésis
– les pertes Foucault

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les pertes Hystérésis

Si on multiplie les deux côtés de l’équation par idt, nous


aurons :
v i dt = R i 2 dt + N S i dB (S est constante)

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• la loi d’ampère donne :
HL = Ni
donc:
v i dt = Ri dt + HLS dB
2

• l’énergie dissipée :

• premier terme =énergie fournie par la source durant une


période T.
• second terme = pertes Joule dans la résistance .
(échauffement de l’enroulement)
• troisième terme =énergie perdue par hystérésis durant T.
– proportionnel à la surface du cycle d’hystérésis (H,B).
– proportionnel à V=SL, le volume du milieu magnétique.
– apparaît en forme de chaleur dans le fer.
• La puissance perdue par hystérésis :
• PH = WH/T = f.VSHB où S HB est la surface du cycle hysteresis
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Calcul de la surface de la courbe d’hystérésis

B
• Nous reprenons la
courbe d’hysteresis
et calculons
𝑇
l’intégrale ‫׬‬0 𝐻𝑑𝐵
sur cette courbe
H

dB
dB

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Considérations pratiques du calcul de
la surface de la courbe d’hystérésis
• PH = f.VSHB
• Les cycles d’hystérésis sont des courbes expérimentales
• leur modélisation donne des expressions très complexes
qui dépendent du matériau.
• Il est donc difficile analytiquement de calculer leur
surface(en définissant une équation puis l’intégrer pour
déduire la surface)
• La solution sera soit numérique, par un calcul itératif de
surfaces élémentaires, soit en utilisant l’équation
d’approximation simplifiée suivante :

P H =  fBm
où Bm est la valeur maximale de B considéré.
• D’abitude, nous prendrons α =2
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Les pertes par courants de Foucault

• Courants électriques qui circulent dans le fer


• Induits par le champ magnétique qui traverse le milieu
magnétique.
• Loi de Faraday: si un champ magnétique homogène
variable traverse une tôle d’épaisseur t, de largeur et
longueur relativement infinies, suivant l’axe z, un courant
(tracé en pointillés) circule dans la largeur de la tôle.
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1 2 2
𝑃𝑚𝑜𝑦 = 𝜔 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑡 2 𝜎
12
• La puissance dissipée est donc
proportionnelle :
– A la conductivité du matériau, s.
– Au carré de la pulsation du champ, w.
– Au carré de l’amplitude du champ, 𝐵max
– Au carré de l’épaisseur de la tôle, t.

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Ces courants électriques créent une dissipation par effet joule qui, dans
les transformateurs et les moteurs, est un effet nuisible à réduire. Elle
est, d’habitude, la cause majeure des pertes dans le fer.
• Pour minimiser cet effet, on peut :
– Réduire la conductivité du matériau. Ceci est réalisable en dopant le
fer avec, dans la plupart des cas, du silice.
– Réduire la fréquence du champ variable, lorsque c’est possible.
– Réduire l’amplitude du champ. Ceci réduit la puissance utile du circuit
magnétique. C’est, pour cela, pas une solution faisable.
– Réduire l’épaisseur du matériau. Ceci est réalisable en feuilletant le
matériau magnétique en tôles d’épaisseurs fines (0,35mm) et en les
plaçant l’une à côté de l’autre, isolées par une laque. Vu que la
puissance dissipée est proportionnelle au carré de la largeur, ceci
réduit énormément la dissipation par courant de Foucault.
• Les courants de Foucault sont aussi réduits par :
– L’ajout d’encoches ou de trous dans le matériau, ce qui empêche le
courant de circuler
– Augmenter largement la fréquence du champ, ce qui crée un effet de
peau, réduisant ainsi l’épaisseur effective de circulation du courant de
Foucault. Ceci est aussi réalisé dans la mesure du possible.

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Etude de la bobine subie à un champ
alternatif
• D’après la loi de Lenz, la
force contre électromotrice:
𝑑𝜑(𝑡)
𝑒 = −𝑁
𝑑𝑡
• 𝑣 𝑡 = 𝑅𝐼 − 𝑒
𝑑𝜑(𝑡)
= 𝑅𝐼 + 𝑁
𝑑𝑡

𝒅𝝋(𝒕)
NB: selon les ouvrages, il apparait également l’écriture 𝒆 = +𝑵 qui
𝒅𝒕
correspond à l’utilisation de la convention récepteur au niveau du spire*

* ‘Electrical machines’, Slobodan N. Vukosavik, Springer,2013


‘Electrotechnique et énergie électrique’, Luc Lasne, Dunod, 2013
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Formule générale courant / tension
d’une inductance

• En négligeant la résistance du circuit:


𝑑𝜑(𝑡)
• 𝑣 𝑡 =𝑁 𝑒𝑡
𝑑𝑡
• 𝑁. 𝜑 = 𝐿𝑖 𝑡

• Nous obtenons donc


𝑑𝑖(𝑡)
• 𝑣 𝑡 =𝐿
𝑑𝑡
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L’inductance propre et l’inductance
mutuelle
• L’inductance propre est, par
définition, le rapport du flux
créé par l’enroulement sur le
courant qui l’a créé.
i1  0, i2 = 0
𝑁1 ∅1
• 𝐿1 =
𝑖1
• Or 1 1 = N 1 i1

𝑁12
• ⇒ 𝐿1 =
ℜ1

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• Le flux qui est généré par l’enroulement 1 est divisé en
deux parties :
– Un flux de fuite qui se perd dans l’air en se bouclant en
dehors de l’enroulement 2
– Un flux utile, ou flux commun aux enroulements 1 et 2. ce
flux, en passant à l’intérieur de l’enroulement 2 à travers le
circuit magnétique, va, à son tour, induire une force
électromotrice dans l’enroulement 2.
• On définit alors une inductance mutuelle, M
12 = flux traversant la totalité du circuit
magnétique

• or, les potentiels magnétiques de deux circuits en


parallèle (principal et fuites) sont égaux

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NB: Pour éviter d’utiliser trop d’indices, nous allons, à partir de ce point,
appeler la réluctance du circuit commun pour les deux enroulements
𝕽, 𝒅𝒐𝒏𝒄 𝕽𝟏𝟐 = 𝕽

De même, si l’enroulement 2 seul est alimenté, on aura :

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Inductance de fuite et inductance magnétisante
• Si une partie seulement du flux ( φ ) traverse le circuit magnétique pour
arriver à l’enroulement 2, une partie du flux (φ1 - φ ) est alors perdue en
fuites, donc inductance de fuite. nous revenons au cas : 𝑖1 ≠ 0; 𝑖2 = 0

𝑑𝜙1 𝑑𝜑+𝑑𝜑𝑓
𝑣 𝑡 =𝑁 =𝑁
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑 𝑁𝑖 𝑁𝑖 𝑁2 𝑑𝑖 𝑁2 𝑑𝑖 𝜑
𝑣 𝑡 = 𝑁 + = +
𝑑𝑡 ℛ ℛ𝑓 ℛ 𝑑𝑡 ℛ𝑓 𝑑𝑡

𝑑𝑖 𝑑𝑖
𝑣 𝑡 = 𝐿𝑚 + 𝐿𝑓 𝜑𝑓
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑁2
Avec: 𝐿𝑓 = inductance de fuite
ℛ𝑓
𝑁2
Et 𝐿𝑚 = inductance magnétisante

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Modèle linéaire d’une bobine à noyau de fer
• Malgré la non linéarité marquée par la
courbe d’hystérésis et la saturation, le
modèle linéaire reste très intéressant, en
particulier pour le calcul du rendement, les
valeurs nominales et les valeurs de court
circuit de la bobine.
• Reprenons l’équation:
𝑑𝑖 𝑑𝑖
• 𝑣 𝑡 = 𝐿𝑚 + 𝐿𝑓
𝑑𝑡 𝑑𝑡
• celle-ci est le modèle de deux bobines en série.
• Nous y rajoutons les pertes joule dans la bobine et les pertes fer qui sont
représentées par deux résistances vue leur effet d’échauffement
• Les pertes joule sont proportionnelles au courant, donc en série avec 𝐿𝑓
• Et les pertes fer sont quasiment proportionnelles au carré de la force
électromotrice, elles sont donc représentées par une resistance en
parallèle à l’inductance magnétisante
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Coefficient de fuites partielles (coefficient
d’Hopkinson)
𝑁1 𝜑𝑓1
𝑙1 =
𝑖1

𝑁1 (𝜑1 −𝜑) 𝑁1
𝑙1 = = 𝐿1 − 𝑀
𝑖1 𝑁2

𝑁1 (𝜑1 −𝜑𝑓1 ) 𝑁1 𝜑
𝑑′ 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡: 𝐿1 − 𝑙1 = =
𝑖1 𝑖1

𝑒𝑡 𝑒𝑛 𝑠𝑒 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝐿1
𝑁1 𝜑1 𝜑1
= 𝑒𝑡 𝑒𝑛 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡: 𝜂1 =
𝑖1 𝜑
𝐿1
𝑑𝑜𝑛𝑐: 𝐿1 − 𝑙1 =
𝜂1

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• Pareil pour l’inductance de fuites partielles de
l’enroulement 2, définie pour un enroulement 2 seul
alimenté :

• l’inductance mutuelle étant la même pour les deux


enroulements, nous aurons :

donc M2 < L1L2. Si sans fuites, on aura : M2 = L1L2


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Coefficient de fuites totales et
inductances de fuites totales

• Il a une valeur zéro pour 0% fuites et 1 pour 100% fuites


• interprétation physique plus claire
• s caractérise la qualité du couplage entre les 2 enroulements
dans les transformateurs (pas d’entrefer), s est de l’ordre de 1
à2%
• pour un moteur s est entre 7 et 10% (L’entrefer favorise les
fuites)

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les inductances de fuites totales

• N1 = inductance de fuites totale ramenée à


l’enroulement 1
• N2 = inductance de fuites totale ramenée à
l’enroulement 2
• Note: Physiquement, N1 et N2 n’ont pas d’interprétation claire.
Cette définition est uniquement représentative.
• En fait, les lignes de champ des fuites sont issues de tout point
du circuit, même à partir de l’enroulement, toute définition
d’inductance de fuite représente une valeur équivalente.
• Cette valeur équivalente modélise suffisamment bien les
fuites.
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Mesure des inductances de fuites
totales N1 et N2
• L’utilisation de la représentation en fuites totales
a beaucoup d’avantages :
– D’une part, pour chaque circuit on traite un seul
facteur au lieu de 2 pour les facteurs de fuite partielle.
– D’autre part, lorsqu’un circuit est en cours de
fonctionnement, les 2 bobines seront alimentées. Il
serait donc difficile de mesurer chacune des fuites
partielles seules. La mesure de la fuite totale ramenée
à une des bobines sera donc plus significative et peut
se faire par des tests simples.

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Mesure des inductances de fuites totales N1 et N2

• considérons 2 circuits
couplés magnétiquement:
– le premier est connecté à
une source de tension, V
– le second est fermé en court
circuit
– On néglige les résistances
des enroulements
– Note : Dans ce circuit, toute
la puissance générée dans la
bobine 1 est transformée en V
fuites.

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𝑣1 = 𝑅𝑖1 − 𝑒1 = −𝑒1

𝑑𝜓1 𝑑(𝐿1 𝑖1 + 𝑀𝑖2 ) Y étant le flux total


𝑒1 = − =− dans l’enroulement 1
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑𝜓2 𝑑(𝐿2 𝑖2 + 𝑀𝑖1 )


𝑒2 = − =− =0
𝑑𝑡 𝑑𝑡

𝑑𝑖2 𝑀𝑑𝑖1
𝑑𝑜𝑛𝑐: =−
𝑑𝑡 𝐿2 𝑑𝑡
𝑑𝑖
En remplaçant 2 dans la première équation par son équivalent:
𝑑𝑡
𝐿1 𝑑𝑖1 𝑀𝑑𝑖1
𝑒1 = − +𝑀 −
𝑑𝑡 𝐿2 𝑑𝑡

𝑀2 𝑑𝑖1
= − 𝐿1 −
𝐿2 𝑑𝑡
𝑑𝑖1
𝑑𝑜𝑛𝑐: 𝑣1 = −𝑒1 = 𝑁1
𝑑𝑡

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FIN

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