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IST / ELT 1A cours sur les circuits magnétiques Année 2023

Circuits magnétiques

1. CARACTERISTIQUES DES CIRCUITS MAGNETIQUES 1.1.


Réluctance et loi d’Hopkinson :
Soit une bobine ayant un circuit magnétique en forme de tore :

Le circuit magnétique permet de canaliser les lignes de champ magnétique B. L’orientation des
lignes de champ est donnée par le bonhomme d’Ampère (le courant passe des pieds vers la tête et
la direction de Best donnée par le bras gauche).
Le théorème d’Ampère appliqué au contour (C) donne :

En présence de milieu ferromagnétique :

𝐵⃗ : Champ magnétique exprimé en teslas (T),


𝐻⃗ : Excitation magnétique exprimée en ampère par mètre (A.m-1),
N: nombre de spires (ou de tours de courant i) enlaçant le parcours (C),
µ : perméabilité magnétique du milieu exprimée en henry par mètre (H.m-1), µ0 :
perméabilité magnétique du vide exprimée en henry par mètre : 4.𝜋.10-7 (H.m-1) µr :
perméabilité magnétique relative (sans dimension).
L’étude d’un circuit magnétique peut nous amener à définir un parcours (C) à perméabilité
magnétique variable ; on préfère donc utiliser la formulation du théorème d’Ampère avec
l’excitation magnétique H:

1.1.1. Cas du circuit magnétique sans entrefer :

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Le tore ferromagnétique se referme complètement sur lui-même. Le parcours (C) emprunte


uniquement le milieu ferromagnétique. En appelant S la section du tore ferromagnétique et 𝑛⃗ le
vecteur normale à cette surface, on définit le flux du champ magnétique à travers la section S:

Le flux est une grandeur conservative. Son unité est le wéber (Wb).
En considérant que la section S du tore est constante, on en déduit que le module du champ
magnétique B est constant et on a :

D’où

En appelant lla longueur moyenne du circuit magnétique, le théorème d’Ampère donne :

En appelant ℜ la réluctance du circuit magnétique exprimée en (H-1), on peut écrire la loi


d’Hopkinson:

Soit :

𝜺 est la force magnétomotrice (fmm) exprimée en ampère-tours (A.tr).

1.1.2. Cas du circuit magnétique avec entrefer :


On considère à présent que le tore n’est pas complètement refermé sur lui-même, on dit qu’il
possède un entrefer d’épaisseur e. Le parcours (C) emprunte maintenant deux milieux (une grande
partie ferromagnétique et l’air sur une distance e).
Le flux du champ magnétique se conserve au passage dans l’entrefer, comme ce dernier est petit,
on peut considérer que la section du circuit magnétique S reste constante, on a donc : B fer =
Bentrefer= B
En faisant intervenir les excitations magnétiques, on obtient :

On peut appliquer le théorème d’Ampère :

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Par identification, la réluctance du circuit est :

1.2. Analogie circuit magnétique/circuit électrique :


On a une similitude entre la loi d’Hopkinsin ε = φ et la loi d’Ohm e =R.i pour un circuit électrique
fermé : Le circuit magnétique conduit le flux alors que le circuit électrique conduit le courant.

Remarque : L’analogie n’est pas parfaite en tout point, notamment avec la conductivité qui ne
dépend que de la température. La perméabilité par contre varie beaucoup avec le champ
magnétique, surtout quand le milieu sature (µr diminue).
L’intérêt de l’analogie réside dans l’utilisation de la loi de Kirchoff magnétique :

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1.3. Inductance propre et inductance de fuite :

A chacun des flux, on peut faire correspondre une réluctance :


- ℜT pour le flux total φT,
- ℜ pour le flux φ contenu dans le circuit magnétique, -
ℜf pour le flux de fuite φf.

Et

φT est le flux total embrassé par une spire du bobinage. Le bobinage comportant N spires
embrasse donc un flux :

L étant l’inductance propre du bobinage exprimée en henrys (H).

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On en déduit :

De la même manière, on peut exprimer l’inductance de fuite (correspondant aux fuites


magnétiques) :

1.4. Saturation du circuit magnétique


Dans un milieu ferromagnétique, la perméabilité relative µr n’est pas tout le temps constante. Cela
dépend du niveau de l’excitation magnétique H (donc du courant magnétisant i).

Si le circuit magnétique possède un entrefer, ce dernier augmente le niveau de saturation.


La pente de la zone linéaire est ainsi moins importante, ce qui diminue l’inductance propre L.
Une bobine de lissage devra donc toujours travailler avec I< Isat.
Le théorème d’Ampère exprimé avec l’excitation magnétique reste valable même si le circuit
magnétique est saturé ; par contre il n’est plus possible d’additionner les flux (saturation du champ
magnétique donc du flux). Il faut donc travailler avec les forces magnétomotrices.

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1.5. Hystérésis
Si on alimente le bobinage avec une tension sinusoïdale, l’intensité du courant oscille avec des
valeurs négatives et positives, l’excitation magnétique suit exactement la forme du courant
(théorème d’Ampère). Comme le système est non-linéaire, le courant n’est pas sinusoïdal :

Au cours d’une période de la tension, on parcourt le cycle d’hystérésis. L’aire de ce cycle est
proportionnelle à l’énergie dissipée dans le circuit magnétique sous forme de chaleur (l’aimantation
du matériau ferromagnétique absorbe de l’énergie qui n’est pas restituée complètement lors de la
désaimantation).

Il existe une formule empirique exprimant les pertes par hystérésis, elle exprime la proportionnalité
au volume du circuit magnétique, à la surface du cycle d’hystérésis et bien sûr à la fréquence avec
laquelle on décrit le cycle :

V: volume du circuit magnétique en (m3),


BM : champ magnétique maximal en (T), f:

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fréquence du champ magnétique en (Hz),


K: constante.

Remarque : Une des caractéristiques des tôles magnétiques est leurs pertes exprimées en watts par
kg (W/kg). Le champ magnétique maximal BM peut atteindre 1,8 Teslas maximum (1,2 T en
moyenne).

1.6. Courants de Foucault


Si le champ magnétique créé par le bobinage est variable dans le temps, des courants induits (par
induction électromagnétique) appelés courants de Foucault prennent naissance dans le circuit
magnétique :

Le circuit magnétique étant résistif, un échauffement par effet joule apparaît. Pour limiter ce
phénomène, on utilise un feuilletage (tôles) disposé de façon à éviter la circulation des courants
de Foucault. Ces tôles sont vernies pour éviter la conduction des courants de Foucault. Une
formule empirique permet de calculer les pertes par courants de Foucault :

V: volume du circuit magnétique en (m3),


BM : champ magnétique maximal en (T), f:
fréquence du champ magnétique en (Hz),
K’: constante, e: épaisseur des tôles en m.

2. BOBINE A NOYAU DE FER EN REGIME SINUSOÏDAL 2.1.


Formule de Boucherot :
Soit une bobine placée sur un noyau de fer saturé ou non de section S constante. On suppose qu’il
n’y a pas de fuites magnétiques et on désigne par φ le flux circulant dans le noyau.
On suppose de plus que le champ magnétique B est constant dans tout le noyau. Calculons la force
électromotrice induite e en supposant que le flux est sinusoïdal :

Aux bornes de l’enroulement, on a :

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Comme de plus φ(t)= B(t). S, le champ magnétique varie donc comme le flux. La
valeur efficace de la tension sinusoïdale e (t) vaut :

C’est la formule de BOUCHEROT


N: nombre de spires du bobinage, S :
section du circuit magnétique en (m2),
BM : champ magnétique maximal en (T).
Remarque : Pour les machines électriques, on utilise souvent le nombre de brins actifs n d’un
bobinage. Dans une spire, on a 2 brins actifs (l’aller et le retour) : n =2.N ; la formule de Boucherot
s’écrit alors :

2. Bobine sur noyau magnétique non-saturé :


On suppose que l’enroulement est alimenté par une tension sinusoïdale : u(t)=U M cosωt On
néglige de plus la résistance de l’enroulement, les pertes par hystérésis et les pertes par
courants de Foucault.
Comme on suppose que le noyau n’est pas saturé, on a proportionnalité entre le champ
magnétique et l’excitation magnétique : B= µo.µr. H avec µr= cte. Le système est linéaire, toutes les
grandeurs sont donc sinusoïdales.
Comme on néglige la résistance du bobinage et toutes ses pertes ; l’enroulement est équivalent à
une bobine pure d’inductance L. Le courant i(t)est donc en retard de π/2 rad sur la tension u(t).

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2.3. Bobine sur noyau magnétique saturé :


En réalité les noyaux magnétiques sont saturables et présentent des pertes par hystérésis et
courants de Foucault. La proportionnalité entre le champ magnétique et l’excitation magnétique
n’existe plus.
Si on alimente la bobine avec une tension sinusoïdale, cette fois-ci, le courant i(t) n’est plus
sinusoïdal (la mesure de la valeur efficace doit être faite avec un ampèremètre ferromagnétique ou
RMS).

Si on néglige la résistance du bobinage, on a : U=4,44.N.BM.S.f


Le champ magnétique B(t)suit la forme du flux φ(t)qui est sinusoïdale.
L’excitation magnétique H(t)suit le courant i(t)qui n’est pas sinusoïdal. .4. Modélisation de la bobine
à noyau de fer :

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Pour pouvoir modéliser un dipôle non-linéaire, il faut admettre que la tension et le courant sont
sinusoïdaux pour pouvoir définir un déphasage.
L’excitation magnétique H est donc supposée sinusoïdale.

2.4.1. Modélisation tenant compte des pertes ferromagnétiques :


Les pertes ferromagnétiques ou pertes fer ou pertes dans le fer sont constituées des pertes par
hystérésis additionnées des pertes par courants de Foucault : P fer =PH+PF
Si on néglige la résistance du bobinage, alors la puissance active absorbée par la bobine correspond
aux pertes fer : PH+PF= Pfer= U.I.cosφ ; avec

La puissance réactive étant donnée par : Q=U.I.sinφ


On peut considérer que la puissance active est consommée par une résistance Rf matérialisant les
pertes fer. La puissance réactive étant quant à elle consommée par une inductance Lm appelée
inductance magnétisante.

2.4.2. Modélisation tenant compte des pertes ferromagnétiques et des pertes joules : Il
faut rajouter la résistance R du bobinage.

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2.4.3. Modélisation tenant compte des pertes ferromagnétiques, des pertes joules et des fuites
magnétiques

On introduit l’inductance de fuite l en série avec la résistance R du bobinage

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