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Chapitre 03 : Grandeurs et circuits magnétiques

1) Introduction :

Les inductances, transformateurs, alternateurs, machines asynchrones, etc., sont basés sur
l’utilisation de circuits magnétiques, c’est-à-dire de masses de matériaux dits « magnétiques »
propres à canaliser une induction magnétique. Plus que de l’induction, on parle souvent du « flux »
de cette induction.
En tout point de l’espace d’une source, le champ d’excitation magnétique est décrit par un vecteur
⃗⃗ (direction, sens et intensité) appelé vecteur excitation magnétique. De la limaille de fer (détecteur),
H
saupoudrée au voisinage de la source, permet de visualiser (spectre magnétique) le champ
d’excitation magnétique.
 Les sources d’excitation magnétique :
 Les aimants permanents :
Un aimant est constitué d’une pièce d’acier qui a conservé la mémoire d’un traitement magnétique
antérieur. Il peut être plat, avoir la forme d’un fer à cheval ou d’un barreau.

Par convention, l’extrémité de l’aimant tournée vers le nord géographique s’appelle « pôle nord » et
l’extrémité de l’aimant tournée vers le sud géographique s’appelle « pôle sud ».
 Les circuits électriques :
En 1819, OERSTED observa qu’une aiguille aimantée est déviée par un courant électrique traversant
un fil conducteur, et établit ainsi la relation entre l’électricité et le magnétisme. Une source de
champ magnétique peut donc être un circuit électrique :

Fil rectiligne Bobine en Tore Bobine longue (Solénoïde)

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Def :
 ⃗⃗ : région de l’espace où existe un état magnétique
Le champ magnétique 𝐇
susceptible de se manifester par des forces.
 L’induction magnétique ⃗B: caractérise l’état magnétique du milieu en un point
donné.
⃗ =µ0⃗H
Dans l’air : 𝐵 ⃗ ; B(Tesla : T), H(Ampère-tour par mètre :A/m)

Dans le fer : ⃗B=µ0 µr⃗H


μo : perméabilité magnétique du vide (μo = 4.10-7 U.S.I.).

2) Champ d’induction magnétique:⃗⃗⃗⃗B

La loi de Biot et Savart permet de déterminer le sens et la direction du vecteur induction


⃗ , mais le calcul de son intensité est souvent difficile, voir impossible sans
magnétique B
ordinateur. Le théorème d’ampère permet de calculer l’intensité du vecteur excitation
⃗ , le long d’une de ces lignes, lorsque des symétries existent . Si un courant constant
magnétique B
traverse un conducteur électrique de longueur élémentaire dl, on écrit localement :

⃗⃗⃗ ^𝐮
µ𝟎 𝐈𝐝𝐥 ⃗ 𝐈𝐝𝐥𝐬𝐢𝐧𝛂 𝟏𝟎−𝟕
⃗⃗⃗⃗⃗ =
𝐝𝐁 ==> 𝑑𝐵 =
𝟒𝛑 𝐫𝟐 𝐫²

Exemples :
 Induction au centre d’un conducteur circulaire :

𝐼𝑑𝑙 10−7
𝛼 = 90°−→ 𝑑𝐵 =
𝑟²
𝐼𝑑𝑙 10−7 𝐼 10−7 𝐼 10−7 2𝜋𝐼 10−7
𝐵 = ∫ 𝑑𝐵 = ∫ = ∫ 𝑑𝑙 = ∗ 2𝜋𝑟 =
𝑟² 𝑟² 𝑟² 𝑟
 Induction crée par un conducteur rectiligne en un point quelconque :
d
2

1 ⃗
𝐵
𝐼 10−7
𝐵 = ∫ 𝑑𝐵 = [𝑐𝑜𝑠𝛼1 − 𝑐𝑜𝑠𝛼2 ]
𝑑

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Théorème d’Ampère :
La circulation du vecteur ⃗H
⃗ le long d’une courbe fermée (C) quelconque est égale à la somme
algébrique des courants traversant la surface s’appuyant sur le contour (C).
⃗⃗⃗ = ∑𝑗 ∓𝐼𝑗
⃗⃗ dl
∮𝐶 H
Le courant sera pris positivement s’il est dans le sens
de la normale à la surface (règle du tire-bouchon par
rapport au sens de parcours du contour C).
Le courant sera pris négativement s’il est dans le sens
contraire de la normale à la surface (règle du tire-bouchon
par rapport au sens de parcours du contour C).
Applications :

Et B=μoH=2 .10-7I/R

Cas d’un Tore :

Pour tout point M à l’intérieur du tore,


le théorème d’Ampère donne l’intensité
du vecteur excitation magnétique
pour une ligne de champ de rayon r. À
l’extérieur du tore, le champ est nul.
HL= Ni
L = 2r ⇒ H =Ni/2r (à l’intérieur du tore)

Cas d’un solénoïde :

En supposant que le solénoïde possède un diamètre petit


par rapport à sa longueur L, l’application du théorème

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d’Ampère donne l’intensité du vecteur excitation magnétique à l’intérieur du solénoïde. On peut aussi
imaginer qu’il s’agit d’un tore déplié tel que L = 2r. D’où : H L=Ni  H=Ni/L (à l’intérieur du solénoïde)

3) Le flux d’induction magnétique :𝛗

Le flux est une grandeur algébrique qui traduit la traversée d’un champ à travers la surface S. Son calcul
nécessite l’orientation de S.

⃗ . 𝑆 = 𝐵𝑆𝑐𝑜𝑠𝛼 = 𝐵𝑆′
𝜑=𝐵 Wb = Tm² (Wb : webers)

Circuit magnétique parfait :


C’est un circuit où toutes les lignes d’induction sont confinées dans le matériau, on dit que le circuit est sans
fuite magnétique. Il a néanmoins des pertes magnétiques fer P Fer. Il est nécessairement fermé sur lui-même.

Conservation de flux :
Le flux d’induction magnétique est conservatif dans un circuit magnétique parfait. Autrement dit, le flux
sortant à travers la surface latérale (Slatérale) est nul.
1 = 2 ⇔ B1S1 = B2S2
En conséquence, lorsque la section diminue l’induction
magnétique augmente. S1 > S2 et B1S1 = B2S2 B1 < B2
4) Milieux Ferromagnétiques :

lorsque les milieux sont fortement modifiés par l’excitation magnétique, on dit qu’ils sont ferromagnétiques,
même s’ils ne contiennent pas de fer ! (fer doux, acier, nickel, chrome, ferrites, cobalt, etc.). Dans ces milieux,
le champ induction magnétique dépend de l’intensité de l’excitation magnétique et du passé magnétique
du milieu.

Courbe de 1ère aimantation


Cycle d’Hystérésis
5) Réluctance  d’un circuit magnétique :
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Loi d’Hopkinson :

L’intensité H du champ magnétique le long d’une ligne de champ fermée (théorème d’Ampère) est : Hl = Ni.
Cette excitation magnétique crée une induction magnétique dans le circuit magnétique d’intensité : B = µH.
Le flux magnétique à travers une section du circuit magnétique s’écrit :
µ𝑁𝑖𝑆 𝑙
𝜑 = 𝐵𝑆 = µ𝐻𝑆 = −→ 𝑁𝑖 = 𝜑
𝑙 µ𝑆
𝑙
C’est la relation d’Hopkinson, qui s’écrit : 𝜀 = 𝑁𝑖 = 𝜑 et  =
µ𝑆

où 𝜀 s’appelle la force magnétomotrice et s’exprime en ampères (A), 𝜑 est le flux magnétique et s’exprime en
webers (Wb), et  s’appelle la réluctance et s’exprime en inverse d’henrys (H−1).
Analogie avec la loi d’Ohm
(𝑼 = 𝑹𝑰 ≡ 𝜺 = 𝝋) 

6) Inductance : définition

Si le circuit comporte N spires de surface S, la surface totale, effectivement traversée par le flux est :
STotale = NS
Le flux total est fonction du courant i et des caractéristiques géométrique et magnétique (µ) du circuit. Cette
grandeur caractéristique du circuit et de son milieu magnétique s’appelle :
inductance ou inductance propre ou auto-inductance ou self-inductance.
Total =N= Li Et 𝑁𝑖 = 𝜑
𝑁𝑖 𝑁𝑖 𝑁² 𝑁²
Soit  = 𝜑
= 𝐿𝑖 = 𝐿
−→ 𝐿 = 
𝑁

Exercice1 :

Calculer la f.m.m qui produit une induction de 1.2T dans un tore non ferromagnétique de 1m de
𝐵𝑙 1.2
longueur moyenne. 𝜀 = 𝑁𝑖 = 𝐻𝑙 = µ = 4𝜋10−7 . 1 = 950 000 𝐴𝑡
0

Exercice2 :

Calculer la f.m.m qui produit une induction de 1.2T dans un tore en fer de 1m de longueur moyenne.
Quelle est la perméabilité relative de ce fer, de courbe d’aimantation :

H en A/m 0 600 825 1000 1100

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B en T 0 1 1.1 1 .2 1.3

B=1.2T  H=1000 A/m


950 000
𝜀 = 𝐻𝑙 = 1000 ∗ 1 = 1000 𝐴𝑡 = 𝑁𝑖 ==> µ𝑟 = = 950
1000
Exercice3 :

Dans le tore ferromagnétique précédent on pratique un entrefer de 2 mm. Calculer la f.m.m qui
produit une induction de 1.2T dans le fer.

1ère méthode : Ni=hflf +Hele

Fer : B=1.2T  hf=1000  1000(1-0.002)1000 At

Air : B=1.2T (conservation de flux)  He=1.2/µ0  (1.2*0.002)/(410-7)=1900 At.

f.m.m totale= 1000 +1900=2900

2ème méthode :

𝜑 𝑙𝑓 𝑙𝑒 𝐵 𝑙𝑓
𝑁𝑖 = 𝑒𝑞𝑢 𝜑 = [ + ] = [ + 𝑙𝑒 ] = 2900 𝐴𝑡
𝑆 µ0 µ𝑟 µ0 µ0 µ𝑟

Exercice4 :

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