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Chapitre 5 Machines électriques

Chapitre 5
Machines électriques

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5.1 Circuits magnétique


5.1.1 Définition d’un circuit magnétique
Un circuit magnétique est semblable à un circuit électrique. C'est un parcours fermé qui est
réalisé avec un matériau magnétique de haute perméabilité (𝜇𝑅 ≫). Si le circuit magnétique
renferme toutes les lignes de champ (pas de flux de fuite) il est donc considéré parfait.
5.1.2 Expérience

« Une bobine électrique parcourue par un courant engendre un champ d’induction


magnétique dans son environnement ».

On place dans l’environnement d’une bobine parcourue par un courant électrique un objet
en matériau « ferromagnétique », en remarque que le champ magnétique est considérablement
modifié. La figure 5.1 suivante représente les résultats en 2D de quatre expériences simulées
par un logiciel de simulation.

Figure 5.1 Résultats en 2D de quatre expériences d’un objet ferromagnétique placé dans
l’environnement d’une bobine parcourue par un courant électrique.

Résultats
 La figure 5.1 (a), est le résultat de la simulation des lignes de champ d’induction
générée par une bobine parcourue par un courant et placée dans l’air (vue en coupe).
Remarque : Les deux petits rectangles représentent les limites d’encombrement de cette
bobine.
 La figure 5.1 (b), est le résultat de la simulation des lignes de champ d’induction
générée par la même bobine enroulée autour d’un objet réalisé en matériaux ferromagnétique.
L’objet présente une large ouverture (entrefer). Les lignes de champ sont assez dispersées.

 Pour la figure 5.1 (c), on a ajouté un noyau carré en matériau ferromagnétique dans
l’entrefer précédent. Les lignes de champ sont principalement canalisées dans le circuit

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magnétique ainsi réalisé.


 Le circuit magnétique de la figure 5.1 (d), ne présente pas d’entrefer. Les lignes de
champ sont très bien canalisées.
Conclusion
Un circuit magnétique (ensemble de corps aimantables, ferromagnétiques en général) canalise
les lignes d'induction magnétiques.

5.1.3 Circuit magnétique et ces paramètres


 Description
Soit un circuit magnétique de type ferromagnétique de section 𝑆 en 𝑚2 considéré comme
parfait. Sur ce circuit on place un bobinage de fil de cuivre de 𝑁 spires. Ce dernier est parcouru
par un courant continu noté . Comme il est représenté sur la figure 5.2 suivante :

Figure 5.2. Circuit magnétique


⃗ . Leur orientation est donnée par la
Ce courant est à l’origine de ligne de champ magnétique 𝐻
règle de la main droite et représenté sur la figure suivante :

Figure 5.3. Champ magnétique dans un circuit magnétique

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Appliquons le théorème d’Ampère sur le contour moyen.

⃗⃗⃗⃗ = 𝑁. 𝐼
⃗ . 𝑑𝐿
∮𝐻

⃗ et ⃗⃗⃗⃗
Supposons qu’en tout point les vecteurs 𝐻 𝑑𝐿 sont colinéaires donc :

∮ 𝐻 . 𝑑𝐿 = 𝑁. 𝐼

⃗ en Tesla et le champ magnétique 𝐻


Il existe une relation entre l’induction magnétique notée 𝐵 ⃗ en
𝐴⁄ .
𝑚
𝐵 = 𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝐻
Tel que :

𝜇0 : représente la perméabilité du vide (𝜇0 = 4𝜋10−7 ).


𝜇𝑅 : représente la perméabilité du circuit ferromagnétique. (𝜇𝑟 = 1 pour l’air et 500 pour le
fer).

Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer par l’équation suivante :


𝐵
∮ . 𝑑𝐿 = 𝑁. 𝐼
𝜇0 . 𝜇𝑅
 Flux magnétique
Les lignes de champ à travers la section 𝑆, sont à l’origine d’un flux magnétique noté Φ en
Weber (Wb) et donné par l’équation suivante :
Φ = 𝐵. 𝑆
Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer :
Φ
∮ . 𝑑𝐿 = 𝑁. 𝐼
𝜇0 . 𝜇 𝑅 . 𝑆

 Propriété du flux magnétique

Dans un circuit magnétique on montre que le flux magnétique est conservatif (≠constant).
Le théorème d’Ampère peut alors s’exprimer par l’équation suivante :

𝑑𝐿
Φ∮ = 𝑁. 𝐼
𝜇 0 . 𝜇𝑅 . 𝑆

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 Réluctance
On définit la réluctance (ℜ) du circuit magnétique par l’équation suivante :

dL
ℜ=∮
𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝑆

Son unité est 𝐴⁄𝑊𝑏 ou 𝐻 −1.

 Force magnéto motrice


La force magnéto motrice 𝜖 est définit par le produit de l’intensité de courant 𝐼 par le nombre
de spires et donné par l’équation suivante

𝜖 = 𝑁. 𝐼

Son unité est l’Ampère tour (𝐴. 𝑡).

 Loi d’Hopkinson
Finalement on obtient la loi d’Hopkinson

𝜖 = 𝑁. 𝐼 = ℜ. Φ

Et on appelle perméance noté 𝐴𝐿 (en 𝐻) définie par :

1
𝐴𝐿 =

5.1.4 Calcul des circuits magnétiques

 Analogie entre circuits électrique et magnétique


Le tableau suivant représente une analogie entre les grandeurs électrique et magnétiques. Cette
analogie introduit un parallèle entre les grandeurs des deux circuits.

Circuit électrique Circuit magnétique



Champ électrique, 𝐸 ⃗
Champ magnétique, 𝐻

Densité de courant, 𝐽 ⃗
Densité de flux (induction), 𝐵

Conductivité, 𝜎 : 𝐽 = 𝜎𝐸 ⃗ = 𝜇𝐻
Perméabilité, 𝜇 ∶ 𝐵 ⃗

Courant, i = ∮ 𝐽 . ⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑆 ⃗ . ⃗⃗⃗⃗
Flux, Φ = ∮ 𝐵 𝑑𝑆
dL dL
Résistance, 𝑅 = ∫ Réluctance, ℜ = ∫
𝜎.𝑆 𝜇.𝑆

ddp électrique, 𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 = 𝐸 − 𝑅𝐼 ddp magnétique, 𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 = 𝑒 − ℜΦ

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Résistance en série, 𝑅𝑒𝑞 = ∑𝑖 𝑅𝑖 Réluctances en série, ℜ𝑒𝑞 = ∑𝑖 ℜ𝑖


Conductance en parallèle, 𝐺𝑒𝑞 = ∑𝑖 𝐺𝑖 Perméances en parallèle, 𝐴𝑒𝑞 = ∑𝑖 𝐴𝑖

 Modèle magnétique équivalent d’un circuit magnétique

Le circuit magnétique peut être modélisé par le schéma équivalent comme il est représenté sur
la figure 5.4 suivante :

Figure 5.4. Circuit magnétique et son modèle magnétique équivalant

Avec :

𝐿𝐴𝐵 (𝑒𝑛 𝑚)
ℜ𝐴𝐵 =
𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝑆 (𝑒𝑛 𝑚2 )

𝐿𝐵𝐶
ℜ𝐵𝐶 =
𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝑆

𝐿𝐶𝐷
ℜ𝐶𝐷 =
𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝑆

𝐿𝐷𝐴
ℜ𝐷𝐴 =
𝜇0 . 𝜇𝑅 . 𝑆

Les réluctances du circuit précédant sont en série, le schéma de la figure 5.4 peut se simplifier
comme représenté sur la figure 5.5 suivante :

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Figure 5.5. Schéma simplifié du circuit précédent

 Potentiel magnétique
Soit une portion d’un circuit magnétique, comportant un bobinage de 𝑁 spires, parcouru par
un courant continu 𝐼, comme représenté sur la figure suivante :

Figure 5.6. Portion d’un circuit magnétique


Le schéma magnétique équivalent d’une telle structure est donné par la figure suivante :

Figure 5.7. Schéma magnétique équivalent de la figure précédente

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 Différence de potentiel magnétique


On peut définir aux points A et B une différence de potentiel magnétique notée 𝜖𝐴𝐵 .

Figure 5.8. Différence de potentiel magnétique


Tel que :

𝜖𝐴𝐵 = 𝜖 − ℜ𝐴𝐵 . Φ

L’unité de 𝜖𝐴𝐵 est l’Ampère tout (𝐴. 𝑡).

 Inductances
Le circuit magnétique n’est plus considéré comme parfait à cause des fuites.

Figure 5.8. Lignes de champs de fuite d’un circuit magnétique

Sur le schéma il apparaît :


 Des lignes de champ de fuites. Ces dernières sont à l’origine d’un flux de fuite noté Φ𝑓 .
 Des lignes de champ présentes totalement dans le circuit magnétique. Elles sont à
l’origine d’un flux principal noté Φ𝑝 .
Pour le modèle équivalent on pose :

 ℜ𝑓 : la réluctance de fuite.

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 ℜ𝑝 : la réluctance principale.
Le modèle d’Hopkinson d’un tel circuit est donné par la figure suivante :

Figure 5.9. Circuit magnétique avec des lignes de champs de fuite et son modèle

1- Inductance propre

On appelle inductance principale ou propre noté 𝐿𝑝 le rapport :


𝑁. Φ𝑝
𝐿𝑝 =
𝐼
D’après le modèle d’Hopkinson :
𝑁. 𝐼 = ℜ𝑝 . Φ𝑝
𝑁2
𝐿𝑝 = = 𝑁 2 . 𝐴𝐿
ℜ𝑝

2- Inductance de fuite

On appelle inductance de fuite notée 𝐿𝑓 le rapport :

𝑁. Φ𝑓
𝐿𝑓 =
𝐼
D’après le modèle d’Hopkinson :
𝑁. 𝐼 = ℜ𝑓 . Φ𝑓
𝑁2
𝐿𝑓 =
ℜ𝑓
Un circuit magnétique avec son bobinage sera dit parfait si l’inductance de fuite est nulle :
𝐿𝑓 = 0
 Circuit magnétique en sinusoïdal
Si la source de courant est sinusoïdale on dit que le circuit magnétique est en sinusoïdal.

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Figure 5.10. Circuit magnétique avec un courant sinusoïdal.


 Inductance de fuite
Le bobinage est alimenté par un courant de type sinusoïdal. La relation de Faraday donne :
𝑑Φ(t)
V(t) = r. i(t) + N.
𝑑𝑡
Tel que :
r : Résistance électrique du bobinage.
N : Nombre de spire.
Φ = Φ𝑓 + Φ𝑝
𝑁2
On remplace l’inductance de fuite par sa valeur (𝐿𝑓 = ℜ )
𝑓

𝑑i(t) 𝑑Φ𝑝 (t)


V(t) = r. i(t) + 𝐿𝑓 . + N.
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑Φ𝑝 (t)
e(t) = N.
𝑑𝑡
e(t) est la f.e.m induite dans le bobinage due à la variation du flux en fonction du temps.
 Vecteurs de Fresnel pour un Circuit magnétique en sinusoïdal
Traçons les vecteurs de Fresnel du système, avec 𝐸⃗ en référence des phases.

Figure 5.11. Vecteur de Fresnel

On peut introduire 2 courants fictifs :

I𝑎 : En phase avec 𝐸⃗ . Peut-être modélisé par une résistance notée R 𝑝 .

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I𝑅 : En quadrature arrière avec 𝐸⃗ . Peut-être modélisé par l’inductance propre du circuit


(inductance magnétisante).

Le modèle électrique est alors :

Figure 5.12. Modèle électrique équivalant

La résistance R 𝑝 modélise les pertes ferromagnétiques ayant deux origines :


 Perte par courant de Foucault.
 Perte par hystérésis.
5.2 Transformateurs

5.2.1 Définition destination et rôle des transformateurs

Un transformateur est un convertisseur « alternatif-alternatif » qui permet de modifier la valeur


d’une tension (courant) alternative en maintenant sa fréquence et sa forme. La tension (courant)
peut être soit augmentée ou abaissée selon l'utilisation voulue. Le changement d'un niveau de
tension (courant) à un autre se fait par l'effet d'un champ magnétique. Le transformateur est un
appareil qui peut :
 Tansformer une tension alternative d'une grandeur à une autre grandeur.
 Transformer un courant alternatif d'une grandeur à une autre grandeur.
 Isoler un circuit électrique d'un courant continu circulant dans un autre circuit électrique.
 Faire paraître une impédance comme ayant une autre valeur.
Les transformateurs sont des machines électriques entièrement statiques, cette absence de
mouvement est d'ailleurs à l'origine de leur excellent rendement.
Parmi les applications des transformateurs, on note :
1. Electronique :
 Alimentation à basse tension.
 Adaptation d'impédance.
2. Electrotechnique :

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 Transformation de la tension pour le transport et la distribution d'électricité.


 Alimentation à basse tension.
3. Mesure :
 Transformateurs d'intensité de courant.
 Transformateurs de potentiel.
Un transformateur monophasé est constitué de 2 bobines en fil de cuivre, l'une dite
"primaire", l'autre "secondaire". Ces bobines sont enroulées sur un noyau magnétique constitué
d'un empilage de tôles minces en acier. Celui-ci permet de relier magnétiquement le primaire
et le secondaire en canalisant les lignes de champ magnétiques produites par le primaire comme
représenté sur la figure 5.14.

5.2.2 Symbole électrique d’un transformateur monophasé


On trouve deux symboles. Sur celui de la Figure 5.13 (a), la barre verticale symbolise le
noyau magnétique qui permet à l’énergie magnétique de passer du bobinage primaire au
bobinage secondaire.

Figure 5.13. Symbole électrique d’un transformateur monophasé

5.2.3 Constitution et principe de fonctionnement d’un transformateur monophasé


Le transformateur monophasé est constitué de deux enroulements indépendants qui enlacent
un circuit magnétique commun, comme représenté sur la figure 5.14.

Figure 5.14. Le transformateur


Le coté de la source est appelé le primaire. Le coté de la charge est appelé le secondaire.

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Le flux Φ est le flux mutuel. Les "points noirs" sur les circuits, indiquent les polarités des
tensions.
Il faut remarquer qu'il n'existe aucune connexion électrique entre le primaire et le secondaire.
Tout le couplage entre les deux enroulements est magnétique.
Lorsqu'on applique une tension alternative à la source, ceci crée un flux alternatif dans le noyau
magnétique. Selon la loi de Faraday, ce flux crée des forces électromotrices dans les bobines.
La force électromotrice induite est proportionnelle au nombre de tours dans la bobine et au taux
de variation du flux. Selon le rapport du nombre de tours entre le primaire et le secondaire, le
secondaire alimente la charge avec une tension différente de celle de la source.
5.2.4 Transformateur idéal
Si on reprend la bobine de la figure 5.14, on définit un transformateur idéal ayant les
caractéristiques suivantes :
1. La résistance dans les fils (au primaire et secondaire) est nulle.
2. Le noyau magnétique est parfait (𝜇 ⟶ ∞).
Si on étudie les implications de ces simplifications, on voit que la réluctance du noyau sera
nulle, et donc il n'y a pas de fuite. Le flux est donc totalement contenu à l'intérieur du noyau.
Le couplage magnétique entre le primaire et le secondaire est parfait ; tout le flux du primaire
se rend au secondaire. [Un paramètre de couplage, k, est définit dans le cas non-idéal ; pour un
transformateur idéal, k = 1].
Le circuit équivalent du transformateur idéal est donné dans la figure 5.15 :

Figure 5.15 Circuit équivalent du transformateur idéal


On a :
𝑁1 𝐼1 − 𝑁2 𝐼2 = ℜΦ = 0
5.2.5 Fonctionnement à vide
Le fonctionnement à vide du transformateur est obtenu lorsqu'on ne branche aucune charge au
secondaire. Ceci nous donne le circuit suivant :

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Figure 5.16 Le transformateur à vide


Dans ce cas, on obtient la relation suivante :
𝑑Φ(t)
𝑣1 (𝑡) = 𝑁1
𝑑𝑡
Qu’on peut réarranger pour obtenir :
1
Φ(t) = ∫ 𝑣1 (𝑡) 𝑑𝑡
𝑁1
Le flux magnétique total couplé au secondaire (Φ 𝑇 (t)) est proportionnel au nombre de tours
𝑁2 :
1
Φ2 𝑇 (t) = N2 Φ(t) = N2 ( ∫ 𝑣1 (𝑡) 𝑑𝑡)
𝑁1
La force électromotrice induite dans la bobine secondaire est donnée par la loi de Faraday :
dΦ2 𝑇 (t) 𝑁2 𝑑 𝑁2
e2 (𝑡) = = ∫ 𝑣1 (𝑡) 𝑑𝑡 = 𝑣 (𝑡)
𝑑𝑡 𝑁1 𝑑𝑡 𝑁1 1
(e2 représente la tension aux bornes du noyau, entre les deux bornes de l'enroulement. Si la
résistance du fil de cuivre est nulle, e2 = v2 ). La force électromotrice induite dans le primaire
est :
dΦ1 𝑇 (t) 𝑑 𝑑 1
e1 (𝑡) = = (𝑁1 Φ) = (𝑁1 ∫ 𝑣1 (𝑡) 𝑑𝑡) = 𝑣1 (𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑁1
On obtient donc :
𝑣1 𝑒1 𝑁1
= =
𝑣2 𝑒2 𝑁2
On définit le rapport de transformation 𝑎 comme étant le rapport du nombre de tours du
transformateur. Donc :
𝑁1
𝑎=
𝑁2
Le circuit équivalent du transformateur à vide est donné par la figure 5.17 suivante :

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Figure 5.17. Circuit équivalent du transformateur à vide

Le flux magnétique Φ est défirent de zéro mais la force magnétomotrice de la bobine au


primaire est nulle, puisque 𝑁1 𝐼1 = ℜΦ = 0. Le courant dans la bobine au primaire est nul.

5.2.6 Fonctionnement en charge du transformateur

On suppose que le transformateur est idéal.


Lorsqu'on branche une charge au secondaire, avec une source sinusoïdale, on obtient le circuit
de la figure 5.18 suivante :

Figure 5.18. Le transformateur en charge


On obtient le circuit équivalent suivant :

Figure 5.19. Circuit équivalent du transformateur idéal

La réluctance est nulle parce que la perméabilité est infinie. Donc, on obtient :
𝑁1 𝐼1 − 𝑁2 𝐼2 = ℜΦ = 0
D’où on retrouve :
𝐼1 𝑁2 1
= =
𝐼2 𝑁1 𝑎
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Avec 𝐼1 et 𝐼2 , les valeurs efficaces des courants 𝑖1 (𝑡) et 𝑖2 (𝑡) successivement.


La puissance instantanée est :
𝑣1 𝑖1 = 𝑣2 𝑖2

5.3 Machine à courant continu (MACC)


La machine à courant continu est un convertisseur d'énergie, totalement réversible, elle peut
fonctionner soit en moteur (convertissant de l'énergie électrique en énergie mécanique) soit en
génératrice (convertissant de l'énergie mécanique en énergie électrique). Dans les deux cas un
champ magnétique est nécessaire aux différentes conversions. Cette machine est donc un
convertisseur électromécanique.
5.3.1 Constitution et principe de fonctionnement d’une MACC
1) Constitution d’une MACC
La machine à courant continu est constituée de trois parties principales suivantes :
 Une partie fixe appelée STATOR qui aura le rôle d'inducteur.
 Une partie mobile appelée ROTOR qui aura le rôle d'induit.
 Une liaison rotor - éléments extérieurs à la machine appelée COLLECTEUR.

1. L'inducteur
Il est forme soit d'aimants permanents soit de bobines placées autour des noyaux polaires.
Lorsque les bobines sont parcourues par un courant continu 𝑖, elles créent un champ magnétique
dans le circuit magnétique de la machine notamment dans l'entrefer (espace séparant la partie
fixe et la partie mobile de ma MACC). Ce flux et ce champ sont orientes du pôle Nord vers le
pôle Sud.

Figure 5.20. L'inducteur ou circuit d'excitation

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2. L’induit
L'induit est situé au rotor (partie tournante de la machine). C'est un bobinage parcouru par un
courant continu 𝐼 (courant d'induit).

Figure 5.21. L’induit et le collecteur d’une MACC

3. Le collecteur et les balais


Le collecteur est un ensemble de lames de cuivre où sont reliées les extrémités du bobinage de
l'induit.
Les balais (ou charbons) sont situés au stator et frottent sur le collecteur en rotation.
Le dispositif collecteur / balais permet de faire circuler un courant dans l’induit.

Figure 5.22. Vue d’ensemble d’une MACC

2) Principe de fonctionnement d’une MACC


⃗ . Ce stator peut être à aimants
L’inducteur (ou stator) crée un champ magnétique fixe 𝐻
permanents ou constitué d’électroaimants (alimentation de stator).

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L’induit (ou rotor) porte des conducteurs parcourus par un courant continu (alimentation du
rotor ou moteur); ces spires, soumises à des forces (forces de Laplace), entraînent la rotation du
rotor.
Il en résulte une variation du flux du champ magnétique (Φ) à travers chaque spire; elle
engendre une f.é.m. qui est « redressée » par l’ensemble {collecteur + balais}.
La valeur moyenne E de cette f.é.m. est proportionnelle à la vitesse angulaire de rotation
Ω du rotor, au flux maximal du champ magnétique créé par l’inducteur à travers une spire
(Φ = 𝐻. 𝑆) et à une constante 𝐾 qui dépend des caractéristiques de la conception du moteur
(nombre de conducteurs, surface de chaque spire, nombre de paires de pôles,..) 𝐸 = 𝑘ΦΩ.

Figure 5.23. Principe de fonctionnement d’une MACC

A. Fonctionnement en moteur
La figure suivante représente une spire du bobinage d'induit traversée par un courant 𝐼 :

Figure 5.24. Fonctionnement en moteur d’une MACC

Champ magnétique inducteur (𝐻) + courant d'induit (𝐼)


⇒ forces électromagnétiques (forces de Laplace) + couple électromagnétique
Rotation du rotor.
B. Fonctionnement en génératrice
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Le principe physique utilisé est le phénomène d'induction électromagnétique (loi de


Faraday : 𝑒 = −𝑑Φ/𝑑𝑡) :

Figure 5.25. Fonctionnement en génératrice d’une MACC

⃗ = 𝜇𝐻
Tel que la perméabilité, 𝜇 ∶ 𝐵 ⃗

Champ inducteur + rotation de la spire ⇒ variation du flux magnétique ⃗Φ


⃗⃗ = 𝐵
⃗ .𝑆

Création d'une f.é.m. induite (e) alternative. Le collecteur permet d’obtenir une f.é.m. de
forme continue.

Il existe différent type (ou, système d’excitation) de machines à courant continu :

 Machine à excitation indépendante


 Machine à aimants permanents
 Machine shunt (excitation en dérivation)
 Machine à excitation en série
 Machine compound (excitation composée)
5.3.2 Système à excitation indépendante
L’inducteur et l’induit sont alimentés séparément comme il est représenté sur la figure suivante :

Figure 5.26. Système à excitation indépendante d’une MACC

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 Schéma électrique équivalent

Figure 5.27. Schéma électrique équivalent d’une MACC à excitation indépendante


Induit : 𝑈 = 𝐸 + 𝑅𝐼
Excitation ou induction : 𝑢 = 𝑟 𝑖 (r : résistance du bobinage d’induction)
En pratique : 𝑟 >> 𝑅
En charge : 𝐼 >> 𝑖
5.3.3 Marche à vide - fonctionnement en charge - caractéristiques
 Vitesse de rotation
On a : 𝐸 = 𝑘ΦΩ

𝑈−𝑅𝐼
d’où : Ω = 𝑘Φ

 Caractéristique 𝛀(𝐢) à 𝑼 constante


Si la charge augmente le courant d’induit 𝐼 augmente aussi.

𝑈
En pratique : 𝑅𝐼 ≪ 𝑈 donc, Ω ≈ 𝑘Φ

Sachant que, Φ est proportionnelle au courant 𝑖 donc la vitesse de rotation Ω est proportionnelle
1
à 𝑖.

Figure 5.28. Vitesse de rotation en fonction du courant d’induction

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Remarque : Si on coupe accidentellement le courant d'excitation (𝑖 = 0), la vitesse augmente


très rapidement et le moteur s'emballe. En marche à vide, il ne faut jamais couper l'excitation
d'un moteur à excitation indépendante.
 Caractéristique 𝛀(𝐢) en charge
Si 𝑈 constante et 𝑖 constant alors Φconstant.
Si la charge augmente le courant d’induit 𝐼 augmente et la vitesse de rotation diminue.

𝑈 − 𝑅𝐼
Ω=
𝑘Φ

Figure 5.29. Vitesse de rotation en fonction du courant d’induit


La vitesse de rotation varie peu avec la charge.
 Caractéristique mécanique (couple électromagnétique) 𝑻𝒆𝒎 (𝛀) à 𝑼 constante et 𝒊
constant

Figure 5.30. Couple électromagnétique en fonction de la vitesse de rotation

Le couple de démarrage (Ω = 0) est important.


Le moteur démarre seul.

 Variation de vitesse
𝑈
Ω≈
𝑘Φ

A excitation constante Ω est proportionnelle à 𝑈. En faisant donc varier 𝑈, on travaille sur une
large plage de vitesse de rotation.

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5.4 Machines asynchrones (MAS)


5.4.1 Constitution, principe de fonctionnement et champ tournant
1) Champ tournant
Les machines électriques à courant alternatif (alternateurs, moteurs synchrones et
asynchrones) reposent en grande majorité sur le principe du champ tournant, il est donc
impératif de bien comprendre cette notion et ses caractéristiques.
La première idée qui vient pour créer un champ tournant dans l'air est de prendre un aimant
en fer à cheval et de l'entraîner en rotation autour de son axe vertical (figure 5.31) avec une
vitesse de rotation Ω𝑠 . Entre les pôles nord et sud de cet aimant nous observons que le champ
magnétique est lui-même entraîné en rotation avec la même vitesse de rotation.

Figure 5.31. Exemple d’un champ tournant dans l'air


Si maintenant, on place dans le champ magnétique un disque conducteur non ferromagnétique
par exemple un disque en aluminium comme représenté sur la figure 5.32.

Figure 5.32. Disque à l’intérieur d’un champ tournant

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On constate que le disque tourne à une vitesse de rotation Ω légèrement inférieure à la vitesse
de synchronisme Ω𝑠 (vitesse de rotation de l’aimant). On dit que les deux mouvements sont
asynchrones.
2) Principe de fonctionnement de la MAS
Le champ magnétique est naît de deux phénomènes :
a) Les aimants : possèdent un moment magnétique permanent et ils génèrent autour d’eux
un champ magnétique.
b) Tout courant génère un champ magnétique : c’est le principe des électroaimants.
Le but est de remplacer le mouvement rotationnel de l’aimant permanant, par un système
statique qui créer un champ magnétique tournant.
Si on alimente par une source de tension triphasée (𝑉1, 𝑉2, 𝑉3) équilibrée de fréquence fixe
2𝜋
𝑓, trois bobines identiques dont les axes sont à 120° ( 3 ) l’un de l’autre. Et si on mit à l’axe de

ces bobines un disque métallique. On remarque que le disque métallique se met à tourner
spontanément et atteint une fréquence de rotation légèrement inférieure à la fréquence
d’alimentation 𝑓 (voir figure 5.33).
En réalité les trois bobines ont créés un champ magnétique tournant à une vitesse de
synchronisation Ω𝑠 = 2𝜋𝑓, et le disque métallique (le rotor) tourne à une vitesse Ω inférieur à
la vitesse de champ magnétique. C'est le principe de fonctionnement du moteur asynchrone.

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Figure 5.33. Principe de la machine asynchrone


3) Constitution de la MAS
La machine asynchrone est constituée de deux éléments principaux :
 Le stator : Constitué de trois enroulements (bobines) parcourus par des courants
alternatifs triphasés et possède "p" paires de pôles (nombre de bobinage triphasé au sein
dans le stator).

 Le rotor : Partie tournante du moteur. Le rotor peut être constitué par un bobinage
triphasé (machine asynchrone à double alimentation), mais, le plus souvent, Il est
constitué d’une masse métallique en aluminium pour l’alléger. On parle alors de rotor à
cage d’écureuil.

Figure 5.34. Constitution de la MAS

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- Couplage de stator

Le stator peut être alimenté selon deux couplages : étoile ou triangle. La tension
aux bornes des enroulements (bobinages) ne sera pas la même suivant le couplage.

 Couplage étoile Y
Le schéma de raccordement est donné ci-contre. Dans ces conditions,
l'enroulement voit à ses bornes la tension simple du réseau.
Exemple : sur le réseau Sonelgaz classique 220/380, un moteur couplé
en étoile aurait une tension sur chaque bobinage du stator de 220V.

 Couplage triangle
Le schéma de raccordement est donné ci-contre :
Dans ces conditions, l'enroulement voit à ses bornes la tension composée
du réseau.
Exemple : sur le réseau Sonelgaz classique 220/380, un moteur couplé
en étoile aurait une tension sur chaque bobinage du stator de 380V.
Les plaques signalétiques des Moteurs asynchrone indiquent quel
couplage réaliser en fonction de la tension composée du réseau, puis les
grandeurs nominales du moteur pour le couplage considéré.

On trouve ce type d'indication :

Figure 5.35. Plaques signalétiques d’un MAS

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5.4.2 Glissement – couple – caractéristiques – démarrage

1) Glissement

Le rotor tourne à la vitesse 𝑁 (nombre de tours par minute) plus petite que la vitesse de
synchronisme 𝑁𝑠 . On dit que le rotor « glisse » par rapport au champ tournant. On introduit
alors une grandeur fondamentale, sans dimension, caractérisant la vitesse de rotation du rotor.
Ce glissement 𝑔 va dépendre de la charge et définit par :

𝑁𝑠 − 𝑁 Ω𝑠 − Ω
𝑔= =
𝑁𝑠 Ω𝑠

𝑁𝑠 : vitesse de rotation de synchronisme du champ tournant (𝑡𝑟. 𝑠 −1).


𝑁 : vitesse de rotation du rotor (𝑡𝑟. 𝑠 −1 ).
Ω𝑠 = 2𝜋𝑁𝑠 (𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1). et Ω = 2𝜋𝑁 (𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1).

Notons que :

Si : 𝑁 = 0, 𝑔 = 1 : démarrage ;

Si : 𝑁 = 𝑁𝑠 , 𝑔 = 0 : synchronisme ;

Si : 0 < 𝑁 < 𝑁𝑠 , 0 < 𝑔 < 1 : moteur ;

Si : 𝑁 > 𝑁𝑠 , 𝑔 < 0 : génératrice ;

Remarque : relation entre la pulsation de synchronisme du champ tournant (Ω𝑠 ) et la pulsation


des courants alternatifs (𝑤) :

𝑤
Ω𝑠 =
𝑝

Ω𝑠 : pulsation de synchronisme du champ tournant en 𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1.


𝑤 : pulsation des courants alternatifs en 𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1 . 𝑤 = 2𝜋𝑓
𝑝 : nombre de paires de pôles.
𝑤
De la relation précédente, on peut aussi tirer l'expression : Ω = (1 − g)Ω𝑠 = (1 − 𝑔) 𝑝

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Chapitre 5 Machines électriques

2) Couple et caractéristiques

Les principales caractéristiques d’un moteur asynchrone triphasé sont

 Le moment du couple nominal (𝑀𝑛 ) en Newton Mètre (Nm).


 La vitesse de rotation (𝑁) en tour par minute (𝑡𝑟. 𝑠 −1).
 L’intensité (courant) absorbée (𝐼) en Ampères (A).
La figure suivante résume le lien entre ces trois paramètres :

ID : Courant de démarrage.
IN : Courant nominal.
I0 : Courant à vide.
MD : Couple de démarrage.
MN : Couple nominal.
MM : Couple maximal.

Figure 5.36. Relation entre, couple, intensité et vitesse de synchronisme d’un MAS

L’ensemble des caractéristiques de MAS et le moment du couple résistant définissent le point


de fonctionnement du moteur.

En fonctionnement établi, pour que le système entraîné par le moteur fonctionne correctement,
il faut que le couple moteur (Mm ) soit égale au couple résistant (Mr ). Au démarrage, lorsque
Mm est supérieur à Mr , le moteur accélère.

3) Démarrage d’un MAS

Lors de la mise sous tension d'un moteur asynchrone, celui-ci provoque un fort appel de
courant qui peut provoquer des chutes de tension importantes dans une installation électrique.
Pour ces raisons en autres, il faut parfois effectuer un démarrage différent du démarrage
direct. Il est donc logique de limiter le courant pendant le démarrage à une valeur acceptable.
Le choix de démarreur est guidé par des critères économiques et techniques qui sont :
 les caractéristiques mécaniques,
 les performances recherchées,

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Chapitre 5 Machines électriques

 la nature du réseau d’alimentation électrique


 l’utilisation du moteur existant dans le cas d’un rééquipement,
 la politique de maintenance de l’entreprise
 le coût de l’équipement.
Le choix d’un démarreur sera lié :
 au type d’utilisation : souplesse au démarrage,
 à la nature de la charge à entraîner
 au type de moteur asynchrone
 à la puissance de la machine
 à la puissance de la ligne électrique
 à la gamme de vitesse requise pour l’application.
Dans la suite, nous exposerons les différents types de démarreur.
A. Le démarrage direct
C'est le mode de démarrage le plus simple. Le moteur démarre sur ses caractéristiques
"naturelles". Au démarrage, le moteur se compose comme un transformateur dont le secondaire
(rotor) est presque en court-circuit, d'où la pointe de courant au démarrage.
Ce type de démarrage est réservé aux moteurs de faible puissance devant celle du réseau, ne
nécessitant pas une mise en vitesse progressive. Le couple est énergique, l’appel de courant est
important (5 à 8 fois le courant nominal).

Figure 5.37. Démarrage direct


Malgré les avantages qu'il présente (simplicité de l'appareillage, démarrage rapide, coût faible),
le démarrage direct convient dans les cas où :
 La puissance du moteur est faible par rapport à la puissance du réseau (dimension du
câble).

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 La machine à entraîner ne nécessité pas de mise en rotation progressive et peut accepter


une mise en rotation rapide.
 Le couple de démarrage doit être élevé.
Ce démarrage ne convient pas si :
 Le réseau ne peut accepter de chute de tension.
 La machine entraînée ne peut accepter les à-coups mécaniques brutaux.
 Le confort et la sécurité des usagers sont mis en cause (escalier mécanique).
B. Démarrage étoile triangle
Ce mode de démarrage n'est utilisable que si les deux extrémités de chaque enroulement sont
accessibles. De plus, il faut que le moteur soit compatible avec un couplage final triangle.

Figure 5.38. Couplages étoile et triangle

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0
0 Ordre de marche

1 KM2 KM1
0 Temporisation

2 KM1
0 Ouverture de KM2

3 KM1 KM3
0
Ordre d’arrêt

Figure 5.39. Démarrage étoile triangle


I
I C

C

IY
CY

N N
Figure 5.40. Courants et couples en démarrage étoile triangle
Lors du couplage étoile, chaque enroulement est alimenté sous une tension 3 fois plus faible,
de ce fait, le courant et le couple sont divisés par 3.
Lorsque les caractéristiques courant ou couple sont admissibles, on passe au couplage
triangle. Le passage du couplage étoile au couplage triangle n'étant pas instantané, le courant
est coupé pendant 30 à 50 ms environ. Cette coupure du courant provoque une démagnétisation
du circuit magnétique. Lors de la fermeture du contacteur triangle, une pointe de courant
réapparaît brève mais importante (magnétisation du moteur).

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C. Démarrage statorique

Ce type de démarrage à des caractéristiques comparables au démarrage étoile triangle. Il


n’y a pas de coupure de l’alimentation du moteur entre les deux temps de démarrage.

0
0 Ordre de marche

1 KM1
0 Temporisation

2 KM1 KM2
0 Ouverture d’arrêt

Figure 5.41. Démarrage statorique


Ce démarreur peut être associé au dispositif de démarrage étoile-triangle. On démarre en
étoile, puis on passe en couplage triangle avec les résistances, et enfin on termine en couplage
triangle direct.
Pour les moteurs de grosse puissance, les résistances sont remplacées par un démarreur à
résistances électrolytiques. Des barres sont plongées progressivement dans une cuve remplie
de liquide. Au fur et à mesure que les barres plongent, la résistance diminue progressivement,
et en fin de démarrage, on court-circuite les résistances.
D. Tension réduite par auto-transformateur

Dans le démarrage par autotransformateur, on effectue le même type que le démarrage étoile
triangle (on a en plus le choix du rapport des tensions en choisissant le rapport de
transformation) mais les phénomènes transitoires du démarrage étoile triangle (pointe de
courant au passage triangle, ne vont plus exister car le courant n'est jamais coupé).
Dans un premier temps, on démarre le moteur sur un autotransformateur couplé en étoile.
De ce fait, le moteur est alimenté sous une tension réduite réglable. Avant de passer en pleine
tension, on ouvre le couplage étoile de l'autotransformateur, ce qui met en place des inductances

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Chapitre 5 Machines électriques

sur chaque ligne limitant un peu la pointe et presque aussitôt, on court-circuite ces inductances
pour coupler le moteur directement au réseau.
Ce mode de démarrage est surtout utilisé pour les fortes puissances (> 100 kW) et conduit à
coût de l’installation relativement élevé, surtout pour la conception de l'autotransformateur.
E. Démarrage rotorique
Dans tous les démarreurs précédents, nous n'avons utilisé que des moteurs à cage d'écureuil.
Pour ce démarreur, nous avons besoin d'avoir accès au conducteur rotorique. Le fait de rajouter
des résistances au rotor provoque une limitation de la pointe de courant au démarrage. En plus,
il a l'avantage, si les résistances sont bien choisit, de démarrer avec le couple maximal du
moteur.
F. Les démarreurs électroniques

Ils permettent un démarrage progressif des moteurs, ils remplacent les démarreurs à
technologie électromagnétique cité dans les précédents paragraphes.
5.5 Machines synchrones (MS)
5.5.1 Constitution et principe de fonctionnement d’une MS
1) Principe de fonctionnement de la MS
On reprend l’expérience de la figure 5.31 pour créer un champ magnétique tournant. On
place à l’intérieur de ce champ magnétique une aiguille aimantée, comme représenté sur la
figure suivante :

Figure 5.42. Aiguille aimantée dans un champ tournant créé par un aimant

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Chapitre 5 Machines électriques

On constate que, la vitesse de rotation de l'aimant (Ω𝑠 ) et la même que celle de l'aiguille
aimantée (Ω). On dit que les mouvements sont synchrones. La vitesse Ω𝑠 est appelée vitesse
de synchronisme.
Maintenant, au lieu de créer le champ magnétique tournant par un aimant. On va le créer
par trois bobines déphasées de 120° l’une par rapport à l’autre (système triphasé) comme sur la
figure suivante :

Figure 5.43. Aiguille aimantée dans un champ tournant créé par un système triphasé
On remarque que, l'aiguille (le rotor) tourne à la vitesse de synchronisme :
𝛺 = Ω𝑠 = 2𝜋𝑓
C'est le principe de fonctionnement du moteur synchrone.
2) Constitution de la MS

 Le stator : Le stator est constitué d'un bobinage triphasé généralement couplé en étoile,
qui engendre un champ tournant.
 Le rotor : Le rotor est la partie mobile de la MS. Pour les petites puissances
(usuellement < 10 kW), le rotor est à aimants permanents. N'ayant ni collecteur
ni balais, dans ce ça, le moteur est appelé "brushless". Pour des puissances plus
importantes, le rotor est bobiné. Son alimentation en courant continu (connexions
du + et du –) peut être assurée par un collecteur à deux bagues (beaucoup plus
simple que celui d'une MACC).

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Chapitre 5 Machines électriques

5.5.2 Caractéristiques d’une MS

Dans sa version à rotor bobiné, la machine synchrone triphasée est le convertisseur habituel
pour la production d'électricité, ceci grâce à la possibilité de fournir de l'énergie réactive en
modulant le courant d'excitation.

Pour des puissances inférieur à environ 50 kW, les moteurs synchrones à aimants permanents
présentes des avantages certains :

- Une inertie (ou poids) plus faible qu'avec un rotor bobiné. On a alors une puissance
massique plus importante que les pour les autres moteurs électriques. Cela peut être
intéressant lorsque le problème d'encombrement ou de poids est important (par exemple,
la Toyota Prius est équipée d'un moteur synchrone à aimants permanents) ou lorsque l'on
a besoin d'une dynamique importante (servomoteur en robotique).

- Un rendement amélioré grâce à l'absence de consommation dans le rotor.

- Un entretien réduit dû à l'absence de balais.

Cependant, on observe quelques limitations :

- Cout plus élevé des aimants.

- Induction non réglable (difficulté de réglage à forte vitesse sans des pertes plus
importantes).

- Risque de démagnétisation des aimants et tenue en température réduite.

La commande relativement complexe de ces moteurs qui était autrefois un frein, ne pose
plus actuellement de problème grâce à l'augmentation des performances de l'électronique (de
puissance et de contrôle).

5.5.3 Démarrage en moteur synchrone

La commande de la vitesse de rotation du moteur synchrone est essentielle pour beaucoup


d'applications. La relation suivante permet de cerner quels sont les paramètres qui peuvent
influencer la vitesse de rotation d’un MS.

On a :

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𝑁0 = 𝑁

Avec,

 𝑁0 : vitesse du champ tournant [tr/s].


 𝑁 : la vitesse de rotation de l'arbre du moteur [tr/s].

Ou :

𝑓
𝑁=
𝑝

Avec,

 𝑓 : fréquence du réseau [Hz].


 𝑝 : le nombre de paires de pôles du stator.

On peut donc piloter la vitesse de rotation en intervenant sur :

 le nombre de paires de pôles (moteur à nombre de pôles variable),


 la fréquence du réseau.

À l'heure actuelle, le pilotage de la vitesse des MS se fait électroniquement grâce à des


variateurs de vitesse. Pour cette raison, on ne parlera ici que du contrôle de la fréquence qui de
loin la plus courante. Vu la nécessite pour un moteur synchrone d'être démarré avec un système
auxiliaire (le rotor ne peut pas "accrocher" un champ tournant statorique trop rapide de 3 000
[tr/min]), le variateur de fréquence associé au moteur synchrone permet de le démarrer avec
une fréquence statorique faible voire nulle.

Sans perte de puissance, on peut piloter la vitesse de rotation du moteur en faisant varier la
fréquence et la tension car la vitesse de rotation du champ tournant au niveau du stator change.

A remarquer que le couple d'un moteur synchrone ne change pas en fonction de la vitesse
puisqu'il n'y a pas de glissement.

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Figure 5.44. Variation de la vitesse à couple constant d’un moteur synchrone

Le pilotage du moteur synchrone par un variateur de fréquence montre des intérêts certains;
à savoir principalement :

 La limitation du courant de démarrage (de l'ordre de 1,5 fois le courant nominal),

 Un couple constant quelle que soit la vitesse du moteur.

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