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Chapitre 3

Notions fondamentales de la mécanique des milieux continus


1-La mécanique des solides continus : définition
C'est le domaine de la Science qui étudie et modélise le comportement de la matière en prenant
En compte, contrairement à la Mécanique Rationnelle, sa déformabilité. Comme les
déformations Dépendent non seulement des forces, mais aussi de la température, il faut
également prendre en compte Les lois d'échange de chaleur et les principes de la
Thermodynamique. Contrairement à ces principes Bien établis, les lois de déformation sont
loin d'être simples et connues avec autant de certitude.
Si Théorie et calculs sont nécessaires pour modéliser et prédire, la théorie doit être précédée
d'observations et les calculs vérifient par l'expérience. Avec l'avènement des matériaux
composites modernes, la Science des Matériaux ne peut plus faire L'impasse sur la texture de la
matière pour préciser les lois de comportement.
Cependant, il faut garder présent a l'esprit le fait que tous les développements théoriques sont
bases Sur la conception fondamentale d'un milieu continu dont les transformations sont
continues. Or nous
Savons que la matière est discontinue à l'échelle moléculaire, souvent même à une échelle
beaucoup
Plus grande : cristaux d'un métal, grains d'une roche, granulats d'un béton. Mais la Mécanique
se Place a une échelle macroscopique, c'est à dire a une échelle suffisamment grande pour que
la matière Apparaisse comme continue, sauf éventuellement le long de certaines surfaces de
discontinuité comme Les fractures.
2. Les essais en mécanique
Dimensionner des structures pour qu'elles puissent supporter le chargement nécessite la
résolution Complète du problème mécanique associe. Aux équations de conservation (masse,
impulsion, énergie) il Faut adjoindre les lois de comportement des matériaux constitutifs,
équations d'état reliant contrainte Et déformation.
L'établissement de la loi de comportement d'un matériau est généralement
phénoménologique, Basée sur l'expérimentation macroscopique et l'identisation des
paramètres dans le cadre de la formulation Thermodynamique.
Cependant l'identification expérimentale du comportement mécanique D'un matériau est par
nature une opération délicate car elle ne peut s'effectuer qu'à partir d'essais Mécanique sur des
éprouvettes qui, par leur taille, doivent être considérées comme des structures. Les essais
mécaniques classiques s'effectuent donc sur des éprouvettes normalisées et des sollicitations
Particulières telles que la traction uniaxiale d'un barreau long, la torsion ou la mise en pression
interne D'un tube mince,. . .
2.1. - Essai de traction
L'essai de traction consiste à soumettre un échantillon à des contraintes longitudinales qui
tendent à l'allonger ou même à le casser. On trace ainsi un diagramme effort-déformation.
Dans une machine de traction, les extrémités de l'éprouvette sont solidaires de deux traverses
rigides : l'une est fixe, l'autre est rendue mobile par un dispositif à vis ou hydraulique. Une
vitesse de déplacement constante est imposée à la traverse mobile et on mesure la charge à
chaque instant grâ ce à des capteurs électriques ou à des dispositifs mécaniques ou
hydrauliques.
Les variations de la charge F en fonction de l'élongation ΔL = L – L0 sont mesurées : on obtient
ainsi une courbe de traction. (fig. 1).
Zone 1 : zone élastique le solide reprend son état initial
dès que la charge est supprimée. Dans ce cas la
transformation est parfaitement réversible : la relation
effort-déformation est univoque.
Zone 2: zone plastique s lorsqu'on supprime l'effort
l'éprouvette ne revient pas à son état initial mais garde
une déformation permanente ou plastique.
zone 3, les allongements deviennent localisés et la
déformation a lieu dans une région très limitée de
l'éprouvette dont la section diminue rapidement ; c'est le phénomène de striction ou plasticité
localisée La striction précède de peu la rupture qui a lieu dans la section la plus réduite pour
une charge ultime FR.
2.2 Essai de compression
Dans l'essai de compression peut apparaitre le phénomène de flambage pour
les éprouvettes longues (fig. 4). On dit qu'il y a flambage quand sous l'action
d'un effort axial une éprouvette fléchit. Pour éviter le phénomène de
flambage, il faut que le rapport longueur sur diamètre soit petit. En général,
la longueur ne doit pas excéder 3 fois le diamètre.

Mais dans ce cas le rô le des faces- d'appui devient important : la dilatation des
extrémités de l'éprouvette est gênée par le frottement entre les extrémités et
les plateaux de compression (problème de la liaison d'extrémité). Ainsi les
extrémités de l'éprouvette de compression ont tendance à garder leur
diamètre initial alors que la section centrale se dilate donnant à l'éprouvette
une forme de tonneau.

2.3 - Essai de torsion


Ce type d'essai permet essentiellement de déterminer les caractéristiques des matériaux aux
grandes déformations. En effet, dans le cas de la torsion, il n'y a pas de modification de la forme
de l'éprouvette. L'essai de torsion consiste en la mesure de la déformation angulaire a en
fonction du couple C appliqué aux extrémités du cylindre.

On remarque les mêmes domaines qu'en traction :


- les déformations sont d'abord proportionnelles au couple : c'est le domaine élastique. La
longueur du cylindre L est constante.
- les déformations deviennent ensuite permanentes ; c'est la zone plastique.
Dans l'essai de torsion, la déformation n'est pas homogène elle est nulle sur l'axe et maximale
sur la surface.
3. Notion de contrainte
3.1 Définition
Un solide est en état de contrainte quand il est soumis à l'action des forces extérieures. Un
élément de volume à l'intérieur d'un corps en état de contrainte est soumis à deux catégories
de forces :
a - les forces de volume: dues à des champs de force (comme, par exemple, la pesanteur) qui
s'exerce sur tous les éléments de volume. Les forces de volume sont proportionnelles au
volume de l'élément.
b - les forces de surface : exercées sur la surface de l'élément par le milieu qui l'entoure. Elles
sont proportionnelles à la surface externe de l'élément. La force par unité de surface est
appelée "contrainte".
Considérons un corps en équilibre soumis à l'action de forces extérieures F1, F2 ... Fi Sous
l'action de ces forces extérieures, des forces intérieures vont prendre naissance. Pour étudier la
grandeur de ces forces en un point quelconque P, séparons le corps en deux parties I et II par
un plan quelconque (Δ) passant par le point P.

Soient M un point de S, dS un élément infinitésimal de la surface S entourant M et n⃗ le vecteur


unitaire, perpendiculaire en M a S et dirigé vers l'extérieur de la partie A.

Cet ensemble est appelé facette n⃗ en M. Soit d ⃗F la force qui s'exerce sur cette facette. On appelle
vecteur contrainte sur la facette n⃗ en M, la quantité :
⃗ =( dF )

T
dS ds → 0
Une contrainte est une grandeur vectorielle. On a l'habitude de décomposer la contrainte en
deux composantes:
composante normale de la contrainte σ⃗ ou contrainte normale (σ >0 correspond à une
tension, σ <0 à une compression),
 composante tangentielle de la contrainte τ⃗ ou contrainte tangentielle (ou de cisaillement)
L'unité de contrainte du système international est le Pascal (symbole Pa)
Pa=N/m2
Exemple : traction d'une barre cylindrique pleine
Soit une pièce travaillant en traction simple c'est-à -dire soumise à ses extrémités A et B à deux
forces opposées ⃗ F et -⃗
F.
Considérons une facette S perpendiculaire à l'axe de traction z séparant l'éprouvette en deux
parties I et II.
L'équilibre de la partie I soumise à la force F et aux contraintes dans la section S implique que
la résultante des contraintes soit égale à -N et que le moment résultant par rapport à G soit nul.
Ces conditions sont vérifiées par un système de contraintes normales (T = 0) et uniformes.

∫ s σdS+ N =0 ⟹ σ ∫ s dS + N=0
Donc σ=-N/S=F/S>0
4. Notion de déformation
4.1. Dilatation linéaire unitaire
Considérons un essai de traction. Au cours de l'essai, la longueur entre deux sections augmente
s on définit la dilatation linéaire unitaire dans la direction longitudinale par le rapport (sans
dimension) :
L−L0 L '−L' 0 ∆L
= =cte=ε L=
L0 L '0 L0
Dans la direction transversale:
πD−πD 0 D−D0 ∆ D
ε T= = =
πD0 D0 D0
Si on considère un carré de coté unité dont le plan confient l'axe de traction,
il se déforme de la manière indiquée par la figure:

On a:
∆L
ε L= =∆ L
1
ε T =∆ D
Remarques :
- Quelle que soit F, dans le domaine élastique, on remarque que:
D−D0
εT D0
= =cte=−ν
ε L L−L0
L0
εT
Soit ν=– ν est le coefficient de Poisson.
εL
- Le volume de l'échantillon est V=πD2L/4
La variation relative de volume est égale à :
∆V 2∆D ∆ L
= +
V D L
Donc
∆V
=(1−2 ν )ε L
V
ν=0.5 pour un corps incompressible.
4.2. Glissement
Considérons le cas de la torsion d'un tube (voir figure). Sous l'action du couple de torsion, le
déplacement d'une section droite est uniquement une rotation α, autour de son axe et
proportionnelle à la distance à la section d'encastrement.
On appelle déformation relative en torsion θ la rotation par unité de longueur :
α α'
θ= = =cte
L0 L' 0
Si on considère un parallélogramme unité, le glissement relatif ou glissement par unité de
longueur du cylindre est l'angle de l'hélice formée par les points d'une génératrice initiale du
cylindre.
γ≈rθ ou γ≈rα/L0 (glissement ou distorsion)

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