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Le présent cours donne, dans une première partie, les connaissances fondamentales de
rhéologie et traite de ses applications aux polymères à l’état solide ; dans une deuxième partie,
la rhéologie des polymères à l’état fondu est examinée.
L’intérêt pratique de la rhéologie se situe d’une part, dans l’étude du domaine des
faibles déformations pour mieux connaître les corrélations entre la structure du matériau et ses
propriétés et, d’autres part, dans l’examen du domaine des grandes déformations, afin de
déterminer les lois de comportement nécessaires, en particulier pour appréhender les
meilleures conditions de mise en œuvre du matériau.
La rhéologie permet donc de réaliser le choix d’un matériau pour une application
donnée et d’optimiser ses procédés de transformation.
1
NOTIONS FONDAMENTALES DE RHEOLOGIE.
MODELES ANALOGIQUES
I – CONTRAINTES :
dF
σ = dS → 0
dS
Fig. 1
La contrainte est donc homogène à une pression. Elle s’exprime dans le système
international en Pascal (N/m2). On distingue :
- La contrainte propre (ou contrainte interne) : contrainte qui existe quand le corps n’est
soumis à aucune action extérieure.
- La contrainte de charge : elle se développe lorsque le corps est soumis à une sollicitation,
c'est-à-dire à un système de forces extérieures.
Un corps est dit neutre lorsqu’il n’a pas de contrainte propre en l’absence de
sollicitations.
Si l’on considère le point M, on peut faire passer, par ce point, une infinité de plans S
et on peut associer, à chacun d’eux, une contrainte σ. Le lieu de l’extrémité du vecteur, issu
de M ayant σ comme longueur et dF comme direction, est un ellipsoïde appelé ellipsoïde des
contraintes.
2
II – DEFFORMATIONS :
Soient deux points voisins M et N du corps non déformé (au repos) et dS la surface qui
est perpendiculaire au segment MN et qui contient le point M supposé fixe. Après
déformation, les dimensions du corps changent, le point N vient en N’.
(Le point N’1 est obtenue par l’intersection de MN’ avec un arc de cercle centré en M de
rayon MN).
La facette dS, liée la matière, peut légèrement tourner et vient en dS’. Soit MN ״le vecteur
perpendiculaire à dS ׳et ayant même longueur que MN.
Dans certains cas, on définit la vitesse de déformation comme la dérivée par rapport au temps
de la déformation :
dε
ε '= (homogène à l’inverse d’un temps)
dt
3
II - MODULES MECANIQUES :
Lors des expériences permettant d’appliquer des sollicitations diverses des matériaux, on
considère que les deux conditions fondamentales suivantes sont respectées, on suppose :
- Que les phénomènes se passent assez lentement pour que l’on puisse négliger les
effets d’inertie,
- Que les sollicitations extérieures sont suffisamment importantes afin de négliger le
rôle de pesanteur.
Elle se fait essentiellement sur des matériaux solides. Considérons un fil homogène
très long et appliquons une traction aux extrémités. Si l’on examine une région loin de ces
dernières, on constate que les contraintes et les déformations sont uniformes. Pour une section
perpendiculaire à l’axe du fil, la contrainte est :
F
σ=
S
où : F est la force appliquée au fil,
S sa section droite.
Pour une facette parallèle à l’axe du fil, la contrainte est nulle. On dit que le champ des
contraintes est uniaxial, car l’ellipsoïde des contraintes est réduit à un segment.
Si L0 est la distance initiale de deux points éloignés du fil, pendant le tractage, cette
distance devient L.
L − L0 L
ε= = −1
L0 L0
4
On peut définir une dilatation linéaire rationnelle ou dilatation de HENCKY :
L
εH = ln
L0
Pour les petites déformations, ces deux expressions sont équivalentes. En effet :
εH = ln(1 + ε ) ≈ ε
1 dL 1 dL
ε '= ⋅ ou ε ' H = ⋅
L 0 dt L dt
Le cisaillement se fait aussi bien sur des matériaux à l’état solide que sur des liquides.
Si l’on considère, par exemple, un viscosimètre de COUETTE, dans le quel le cisaillement est
obtenu entre deux cylindres coaxiaux, il n’y a pas de contraintes qui se développent
perpendiculairement au plan de feuille, la contrainte est tangentielle (Fig. 3).
Fig. 3
MN ' ∆α
ε= =R
MN ∆R
dans laquelle :
5
La vitesse de déformation (ou vitesse de glissement) est donnée par :
∆ω
ε '= R
∆R
Lorsque le matériau est soumis à une compression dans toutes les directions, on définit
le module de compressibilité K par l’expression :
∆V
Ρ=Κ
V
Dans laquelle :
4. Relation de POISSON :
Les modules E, G, et K ne sont des constantes du matériau que dans le cas où les
contraintes et les déformations correspondantes sont faibles. Quand la contrainte devient
importante, la déformation n’augmente plus linéairement avec elle.
Par ailleurs, les trois modules ne sont pas indépendants, si l’on connaît deux d’entre
eux, on peut calculer le troisième, pour un matériau isotrope, à l’aide de la relation de
POISSON :
E + 2 (1+ ν) G = 3 K (1-2 ν)
La valeur de ν varie de 0,3 environ pour les polymères rigides, à 0,5 pour les caoutchoucs.
6
B/ Comportement rhéologique :
Pour établir le comportement rhéologique des matériaux, il faut trouver une relation
entre σ, ε et le temps t. On peut opérer de deux façons :
Le polymère étant resté longtemps au repos, on lui applique à l’instant zéro, une
contrainte instantanée σ0 et l’on étudie la déformation ε en fonction de temps. On obtient la
fonction de fluage f(σ0 , t), appelée aussi complaisance de fluage , définie par la relation :
ε (t )
f (σ 0, t ) =
σ0
Fig. 4 - Fluage
7
On voit que la déformation augmente jusqu’à la rupture. Si après un temps T
déterminé, on ramène la contrainte σ0 à une valeur nulle, le matériau subit une rétraction
instantanée et la déformation diminue au cours du temps, jusqu’à une valeur limite
(déformation permanente εp) ou nulle (le polymère revient à l’état initial). C’est la courbe de
recouvrance.
2. expérience de relaxation
La déformation nulle depuis très longtemps, est brusquement amenée à une valeur
constante ε0. On suit la variation de la contrainte σ en fonction du temps (Fig.5a). On obtient
la fonction de relaxation appelée aussi module de relaxation :
σ (t )
r (ε 0, t ) =
ε0
8
Fig. 5b
Fig. 5- Relaxation
Comme il est difficile, d’un point de vue expérimental de ramener après un certains
temps T la déformation à zéro, on annule souvent la contrainte. On obtient alors deux
courbes : l’une des variations de σ (ε = ε0) pour les temps inférieurs à T, l’autre de ε en
fonction du temps (σ =0) pour les temps supérieurs à T (Fig. 5b). Dans le cas d’un liquide, la
vitesse de déformation ε' est constante pendant les temps inférieurs à T, on l'annule et l'on
regarde comment évolue la contrainte pour les temps supérieurs à T.
Lorsqu’on déforme un matériau, on lui fournit une certaine quantité d’énergie. Celle-ci
peut être conservée ou dissipée totalement ou partiellement, sous forme de chaleur. Si
l’énergie est conservée, le matériau est purement élastique, dès que l’on relâche la contrainte,
il la restitue totalement et revient instantanément à sa position d’équilibre. Si l’énergie est
dissipée, le matériau est purement visqueux, il y a déformation permanente. Si l’énergie est
partiellement dissipée, il est à la fois visqueux et élastique (matériau viscoélastique ou
élastovisqueux).
9
Pour étudier cette dissipation d’énergie, on peut faire subir, à l’éprouvette à tester une
contrainte sinusoïdale et observer la déformation. On trace alors la courbe contrainte –
déformation σ = f (ε). S’il y a dissipation d’énergie, en faisant décroître la contrainte, la
déformation ne prendra pas la même valeur qu’elle avait précédemment, lorsqu’on avait fait
croître la contrainte. Il y a hystérèse mécanique. Si le point courant de la courbe σ = f (ε)
décrit un cycle fermé, l’aire de ce cycle est égale à l’énergie dissipée par unité de volume du
polymère au cours du cycle. Dans le cas particulier où la contrainte est alternée symétrique
(sinusoïdale), la déformation l’est également sous certaines conditions et le cycle fixé est
centré sur l’origine. Dans ce cas, on définit un frottement interne ρ par la relation :
∆W
ρ=
W
où : ∆W est l’énergie dissipée dans l’aire du cycle
W est proportionnelle à l’énergie de la vibration (énergie potentielle au maximum
d’élongation).
Aire du cycle 1
ρ= avec W = σmεm
Aire du triangle 2
Il est à noter que le point courant, dans certains cas, ne décrit pas une courbe fermée :
on dit qu’il y a écrouissage, la structure du polymère évolue d’une manière irréversible au
cours de l’expérience.
Fig. 6
10
2. Module complexe
ε * = εm e ( jωt −δ )
σm jδ
M* = e = M '+ jM ' '
εm
σm σm
Avec : M '= cos δ et M ''= sin δ
εm εm
∆W 2
Le frottement interne peut s’écrire : ρ = σ dε = 2 π sin δ
σmεm ∫
=
W
M ''
M * = M '2 +M ' '2 ; tgδ = ; M ' = M * cos δ ; M ' ' = M * sin δ
M'
1 M' M ''
On a σ* = avec C* = C '− jC ' ' et C ' = , C' ' =
M* M ' +M ' '
2 2
M ' +M ' '2
2
11
3. Représentation de Colo – Cole :
Il est utile, quelque fois, de représenter les résultats expérimentaux des corps
viscoélastiques en matérialisant la relation qui existe entre la partie réelle et la partie
imaginaire du module M* ou de la complaisance C*. Ceci revient à définir pour chaque
fréquence, les propriétés du corps par un point dans le plan complexe appelé aussi plan de
Cole-Cole (on trace M’’ en fonction de M’ ou C’’ en fonction de C’). Lorsque la fréquence
varie, le point représentatif se déplace en décrivant une courbe qui est caractéristique du type
de comportement rhéologique. Pour passer de la représentation M* à la représentation C* ou
inversement, il suffit d’effectuer une inversion de puissance unité, avec l’origine comme pôle.
σ*
η* = de la forme η * = η' − j η''
dε *
dt
12
2. Solide parfaitement élastique :
Tous les solides se déforment. Jusqu’à une valeur de la contrainte appelée limite
d’élasticité, il existe, pour un certain nombre d’entre eux, une relation entre la contrainte et la
déformation de la forme :
σ = M(ε ) (Fig. 7)
Un cas particulier intéressant est celui pour lequel on note une élasticité linéaire :
Fig. 9
13
On peut introduire la notion de modèle analogique ; le comportement de la matière est
comparé à celui d’un assemblage plus ou moins compliqué d’éléments mécaniques ou
électriques simples. Nous ne donnerons que quelques modèles analogiques mécaniques. Dans
ces derniers, la déformation du polymère est assimilée à la déformation du modèle, alors que
la contrainte est assimilée à la contrainte exercée sur le modèle.
14
De même, si la déformation est constante très longtemps la contrainte tends vers une
limite (Fig. 12).
σ = Mε + ηε '
Où : M est le module,
η est la viscosité.
Si l’on effectue par exemple, une expérience de fluage (σ = σ0) on obtient, en intégrant
l’équation précédente, la valeur de ε (t) :
σ 0
M
− t
ε (t ) = 1− e η
M
Il vient donc :
σ0
ε (t ) =
M
(1 − e −t /τ
)
ou
ε (t ) 1
f (σ 0, t ) =
σ0 M
= (
1 − e− t / τ )
15
Le modèle analogique est constitué par un ressort mis en parallèle avec un piston
(modèle analogique d’un corps purement visqueux, liquide de NEWTON, définie plus loin).
16
II – LES CORPS DITS VISQUEUX :
C’est un corps qui se déforme sans effort. Avec des liquides comme l’éther, par
exemple, il semble en effet qu’il ait déformations sans contrainte.
2. Liquide visqueux :
Une mesure plus fine nous révèle que pour déformer les liquides avec une vitesse ε’, il
faut en réalité exercer une contrainte non nulle. Pour certains d’entre eux, il existe une relation
entre σ et ε' (Fig.15).
on a : σ = η ( ε ') .
Fig. 15 Fig. 16
Il est représenté par un amortisseur : c’est un piston perforé mobile sans frottement
solide, dans un cylindre contenant une huile newtonienne. L’ensemble n’a pas d’inertie.
Fig. 17
17
Un liquide non newtonien est dit anormal. Nous avons représenté sur un diagramme σ
= f (ε'), le liquide de NEWTON et deux types de liquides anormaux.
Fig. 18
On définit, dans le cas d’un liquide anormal, une viscosité apparente (ou consistance)
ηa comme étant le rapport de la contrainte à la vitesse de déformation :
σ
η∂ =
ε'
Si ce retard n’existe pas, c'est-à-dire si ηa prend instantanément la valeur limite que lui
confère la valeur de ε', il n’a pas de thixotropie : on a simplement un liquide pseudoplastique.
18
La rhéoxipie est le phénomène inverse ; la viscosité apparente augmente quand la
vitesse de déformation croît et dépend du temps.
1) Liquide viscoélastique :
dε η dσ
La contrainte s’écrit alors : σ =η − ⋅
dt M dt
Son modèle analogique est représenté par un amortisseur (viscosité η) en série avec un
ressort (module M) :
19
M
− t
La fonction de relaxation peut s’écrire (ε = εo) : σ (t ) = Mε ο e η
REMARQUE : Les systèmes que nous venons de décrire entrent dans le domaine de rhéologie linéaire.
Pour ces composés, l’équation rhéologique d’état n’est plus linéaire. Ils ne
commencent à se déformer que lorsque la contrainte atteint une certaine valeur σc appelée
seuil de contrainte.
σ > σc σ = f (ε)
20
Ils peuvent être classés en :
Lorsque la contrainte est inférieure à une contrainte limite σ’c , le corps ne se déforme
pratiquement pas. Quand on atteint la valeur σ'c on observe, sous l’action de cette contrainte,
un écoulement. Si l’on supprime la contrainte, le corps conserve la déformation qu’il a prise
(Fig. 24).
Fig. 24
Fig. 25
21
Le frottement interne ρ, qui est le rapport de l’aire du triangle OAB a donc pour valeur 8.
Fig. 26
Fig. 27
Sous l’action d’une déformation alternative, on obtient un cycle d’hystérèse qui est un
parallélogramme (Fig. 28).
∆W σc
ρ= = 81 −
W εm M
22
Dans laquelle :
M est le module
εm est l’amplitude de déformation maximum
σc est le seuil de plasticité
Fig. 28
Fig. 29
3. Corps plastovisco-élastique :
23
Cas particulier solide de BINGHAM
Fig. 30 Fig. 31
On distingue :
Fig. 32 – Corps de BINGHAM idéal Fig. 33- Corps de BINGHAM réel (le point
anguleux est remplacé par une courbe)
24
Le modèle analogique du corps de BINGHAM est représenté sur la figure 34.
Fig. 34
Les modèles analogiques mécaniques les plus usuels sont représentés dans le tableau
ci-après. On trouvera le nom du modèle, son schéma, les expressions du module mécanique
complexe E* et de la tangente de l’angle de perte mécanique en fonction de la pulsation de la
fréquence ω, ainsi que l’allure des courbe des variations de tg δ en fonction de ω.
Les éléments constituant les modèles sont décrits par le module à fréquence nulle E0
(limite du module de conservation quand la fréquence tend vers zéro) ou infini E∞ (limite du
module de conservation quand la fréquence tend vers l’infini) ainsi que le temps de relaxation
τ.
25
26
TYPES D'ECOULEMENT.
ECOULEMENTS DE CISAILLEMENT SIMPLE
27
Fig. 2 - Courbe d'écoulement d'un polymère.
η0 est la viscosité limite. C'est la valeur que prend la viscosité lorsque le cisaillement
•
est faible. Leur courbe d'écoulement (τ - γ ) peut donc être affinée et l'on obtient l'allure
générale théorique sur la figure 3.
•
η0 est la viscosité limite lorsque γ → 0.
•
On définit également η∞ qui est la viscosité limite lorsque γ → ∞.
28
Expérimentalement, à l'état fondu, il apparaît aux vitesses de cisaillement élevées, des
défauts d'écoulement, une dissipation de chaleur visqueuse et une dégradation du matériau qui
ne permettent pas d'observer η∞. Lorsque le domaine de cisaillement exploré n'est pas très
large, le comportement pseudoplastique de la plupart des polymères fondus est assez bien
représenté par une loi de puissance que l'on peut écrire :
•n
τ =kγ
ou encore :
• n −1
η=kγ
τ Contrainte de cisaillement,
•
γ Vitesse de cisaillement,
η Viscosité,
k Indice de consistance,
n Indice d'écoulement.
Lorsque le domaine de cisaillement exploré est large, une simple loi de puissance ne
suffit plus pour représenter convenablement les résultats expérimentaux. En effet, les courbes
obtenues en coordonnées logarithmiques ne sont plus linéaires. On propose, alors, d'autres
relations plus complexes.
Dans ces conditions, l'indice d'écoulement qui est constant et ne dépend pas cisaillement
dans le cas d'une loi de puissance, dépend alors du cisaillement selon la relation :
d (log τ ) •
n= •
= a1 + 2 a 2 log γ
d log γ
a0, a1 et a2 sont les paramètres des équations.
Ces paramètres sont déterminés à partir des courbes expérimentales à l'aide d'une
régression polynomiale, par la méthode des moindres carrées.
• • 2
logη = A0 + A1 log γ + A2 log γ
Dans la quelle A0, A1 et A2 sont les coefficients de l'équation.
29
De nombreux autres modèles, qui rendent compte de la variation de la viscosité avec la
vitesse de cisaillement, ont été proposés. Ils obéissent à la forme générale:
D
• c
η = A 1 + B γ avec D négatif
Ces modèles sont complexes (sous la forme générale, ils ont quatre paramètres
ajustables), mais ils permettent de bien rendre compte du comportement à l'écoulement d'un
polymère. Parmi ces derniers, on peut citer le modèle de CARREAU qui peut s'écrire :
m
η − η∞ •
2
= 1 + λ γ avec m négatif
η 0 − η∞
•
η0 est la viscosité limite pour γ → 0
•
η∞ est la viscosité limite pour γ → ∞
λ est un temps de relaxation.
Comme η∞ n’a jamais été observé sur polymère fondu, cette expression a été
modifiée ; les relations suivantes ont alors été proposées :
n −1
η
• 2 2
= 1 + λ γ avec n < 1
η 0
n −1
η •
2a 2
et = 1 + λ γ
η 0
Un modèle, selon une loi en tangente hyperbolique a été proposé; il est utilisé, en
particulier, dans certains logiciels de simulation des procédés de mise en œuvre, notamment
en injection. Il obéit à la relation:
m
•
γ
η = A − B th
k
30
B) Ecoulement de cisaillement simple :
I - ECOULEMENT DE POISEUILLE :
On réalise un flux laminaire dans un tube de faible section (tube capillaire) (Fig. 4).
Les hypothèses de calcul sont les suivantes :
1. Tension de cisaillement :
La force visqueuse résistant au mouvement d'une colonne de fluide (centrée sur l'axe
capillaire) est égale à la force appliquée pour déplacer la colonne dans la direction de
l'écoulement. On a donc :
r ∆P
τ=
2L
Dans laquelle :
R ∆Ρ
τP =
2L
31
2. Vitesse de cisaillement :
a) Fluide newtonien :
• τ
On a : γ = f (τ ) =
η
• 4Q τP
Ce qui entraîne : γ P = =
π R3 η
R ∆Ρ
Comme τ P = , on retrouve l'équation de poiseuille :
2L
π R 4 ∆Ρ
Q=
8η L
Q est le débit volumique.
• 4Q
Si le fluide était newtonien, on aurait : γ Pa =
π R3
•
γ Pa est la vitesse de cisaillement apparente à la paroi.
•
• 3• 1 • d log γ Pa
γ P = γ Pa + γ Pa
4 4 d log τ P
d log τ P
Comme n= •
, n est l'indice d'écoulement.
d log γ P
Il vient :
• 3n + 1 •
γP = γ Pa
4n
3n + 1
La quantité est la correction de RABINOWITSCH.
4n
32
Pour un fluide newtonien, on a évidement n = 1, la correction de RABINOWITSCH
est égale à 1. On applique donc les formules démontrées pour un fluide newtonien et on
effectue des corrections pour tenir compte du caractère non newtonien du polymère fondu.
La méthode de correction est due à BAGLEY. Elle tient compte des effets d'entrée du
capillaire qui peuvent être considérées comme équivalents à un accroissement de la longueur
de filière.
R ∆Ρ
τ =
réel 2 (L + e R )
ou
∆Ρ
τ =
réel L
2 + e
R
Dans laquelle :
33
On relève la pression requise pour une vitesse de cisaillement donnée avec les
différentes filières et on construit :
∆P = f (L/R)
L
∆Ρ = 2 τ + e
réel R
Puisque
L
Pour ∆P = 0 on a : e = −
R
La valeur de la correction e est donc lue à l'intersection de la droite avec l'axe des
abscisses.
II - ECOULEMENT DE COUETTE :
Le cisaillement est effectué entre deux cylindres coaxiaux. Les hypothèses de calcul
sont les suivantes :
34
1. Tension de cisaillement à la paroi :
M
Il vient : τ =
2 π r2 h
M
τe =
2 π Re2 h
M
τi =
2 π Ri2 h
On a donc :
τi R2
= e2 = s 2
τ e Ri
Le rapport des tensions est inversement proportionnel au rapport des carrés des
rayons. Si l'entrefer est petit, on peut admettre que la tension de cisaillement est pratiquement
constante dans l'entrefer, soit :
τi +τe
τ=
2
M 1 1
τ= +
4 π h Ri2 Re2
d'où
M Ri2 + Re2
τ =
4 π h Ri2 Re2
2. Vitesse de cisaillement :
•
( )
γ i = f τi =
Ω (m ln s )
2
(m ln s )
4
1 + m ln s + − + ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅
ln s 3 45
d ln Ω
avec m=
d ln τ i
35
L'entrefer des viscosimètres est très petit et on s'arrête, en général, au troisième terme.
En pratique, on obtient des mesures de couple M en fonction de la vitesse angulaire Ω. La
tension de cisaillement τi est calculée au moyen de :
M
τi =
2π Ri2 h
On trace ensuite le graphe ln Ω = f ln τ i ( )
Si le graphe est une droite, l'équation de l'écoulement est une simple loi de puissance ;
m est alors constant. Si le graphe est une courbe, une différentiation graphique en divers
points donne la pente :
d ln Ω
m=
d ln τ i
Ainsi, on peut calculer la vitesse de cisaillement à la paroi du cylindre intérieur, en utilisant
les différentes valeurs de m. Pour un fluide newtonien m = 1, la relation précédente se
simplifie et devient, pour un petit entrefer :
• Re
γ = Ω
Re − R
i
3. Effets d’extrémités :
36
On applique alors :
M
τi =
2π Ri (h + h0 )
2
M
τe =
2 π Re ( h + h0 )
2
M Ri2 + Re2
τ =
4 π (h + h0 ) Ri2 Re2
L'écoulement est du au cisaillement entre deux plateaux : l'un rotatif, l'autre fixe. La
contrainte tangentielle s'accompagne d'une contrainte normale pour un matériau
viscoélastique.
Cette force normale tend à séparer les plateaux. C'est l'effet de tensions normales ou
effet WEISSENBERG (exploitation dans divers systèmes d'extrusion et de plastification).
On mesure ainsi le couple de torsion M qu'il faut appliquer au plateau rotatif pour le
faire tourner à la vitesse angulaire Ω.
• du Ωr
γr = =
dy L
• ΩR
γR =
L
37
Fig. 8- Ecoulement de WEISSENBERG
dM = 2π r dr τ r = 2π r τ r 2 dr
π η Ω R4 π R3 τ R
d'où M = =
2L 2
2M
Soit τR =
π R3
A partir des valeurs du couple de torsion mesuré M pour différentes vitesses de rotation Ω, on
peut calculer les valeurs de la tension de cisaillement. En prenant les valeurs de la vitesse de
•
cisaillement γ R à la périphérie des plateaux, on peut tracer les courbes d'écoulement.
L'angle entre la génératrice du cône et l'horizontale du plateau est très faible (inférieur
à 4°).
Le fluide cisaillé dans l'entrefer oppose une résistance visqueuse au mouvement rotatif
du cône, ce qui se répercute sur la valeur du couple de torsion M.
Pour un élément d'épaisseur dr situé à une distance r de l'axe de rotation, on peut écrire
:
dM = 2 π r dr τ r = 2 π τ r 2 dr
38
Fig. 9- Système à cône et plateau
Le couple M qui doit être appliqué pour conserver la vitesse angulaire constante est
donc donner par :
R
R3
M = 2 π ∫ r 2 τ dr = 2 π τ
0
3
3M
Soit τ=
2 π R3
Pour une vitesse de rotation Ω constante, la vitesse linéaire à la distance r de l'axe est
une fonction de r. En outre, l'espace entre le cône et le plateau est aussi une fonction de r (et
de l'angle). Le gradient de vitesse de cisaillement est donc donné par :
• Ωr Ω
γ = =
r tgα tgα
• Ω
γ =
α
•
Comme τ = f γ
3M • Ω
On a donc τ= f γ = f
2π R α
3
39
a) Fluide newtonien :
•
On a : τ = ηγ
τ
Soit : η= •
γ
3M α
D'où : η=
2 π R3 Ω
3M
On calcule τ à partir de τ = au moyen des valeurs mesurées du couple M
2 π R3
pour différentes vitesses angulaire Ω. Puisque la vitesse de cisaillement est donnée par :
• Ω
γ =
α
40