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COURS DE RESISTANCE DES MATERIAUX

Enseignante : Mme DIALMY

Contenu
Chapitre 3 : Exercices

Chapitre 4 : Effort Normal : Traction/Compression

- Définition Traction/Compression et hypothèses de calcul


- Essai de Traction/Compression uni axiale (Vidéo)
- Diagramme Contraintes-Déformations
- Caractéristiques des matériaux
- Contrainte et déformation dues aux efforts normaux
- Variation uniforme de la température
- Diagramme des efforts normaux (DEN)

1. Définition et hypothèses de calcul

Une section est soumise à la traction/compression lorsqu’on lui applique deux efforts
normaux directement opposés qui tendent à allonger/raccourcir la structure

Schéma 1 : pièce soumise à la traction

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Les hypothèses de calcul qui permettent d’appliquer les règles de la RDM sur des
structures soumises à la traction/ compression sont :

- La structure est une poutre rectiligne


- Les forces sont uniformément réparties dans les sections extrêmes
- La section transversale est constante ou faiblement variable
- La déformation transversale est négligeable
- En compression seule : la condition de non flambage doit être vérifiée L<8e
e étant la dimension transversale

Le comportement d’un matériau vis-à-vis de la traction ou de la compression peut


être étudié à base des essais au laboratoire appelés essai de traction/compression
uni axiale.

Ces essais consistent à appliquer une charge axiale croissante et enregistrer les
déformations qui en résultent. Cela permet de comprendre les propriétés
mécaniques du matériau et de connaitre ses limites de résistances. Les essais
dépendent du matériau en question ainsi plusieurs normes (norme ISO 6892, norme
EN 10002-1) traitent de façon détaillée tous les essais de traction et de compression
simple et orientent le manipulateur pour les réussir et bien exploiter ses résultats.

2. Diagramme Contraintes-Déformations σ=f(ε)

2.1. Allure de la courbe

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2.2. Domaines du diagramme σ=f(ε)

Domaine OA : Domaine élastique

- Les déformations sont réversibles, une fois relâchée, l’éprouvette revient à sa


position initiale L0. La limite de ce domaine est donnée par la contrainte
élastique σe au-delà de laquelle le matériau se déforme de façon irréversible.
- La relation entre la contrainte et la déformation est linéaire, On exprime la loi
de Hooke : σ=E.ε
E : Module d’élasticité longitudinal ou Module d’Young (en MPa). Ce module
diffère d’un matériau à un autre et caractérise la rigidité du matériau étudié
(voir tableau ci-dessous)

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- En appliquant de la traction/compression à une éprouvette, cette dernière tend
à se déformer dans le sens longitudinale (allongement/raccourcissement) et
transversale (diminution/augmentation des dimensions transversales). Cette
déformation transversale est caractérisée par une relation de proportionnalité :

𝒅𝒙 𝒅𝒚 𝒅𝑳
= = −𝝂.
𝒙𝒊 𝒚𝒊 𝑳𝒊

ν: Coefficient de Poisson (Variant de 0 à 0,5)

xf
yi
xi yf

Lf
Li

Avant déformation Après déformation

- On définit le Module d’élasticité transversale G ou Module de Rigidité par la


𝑬
relation : 𝑮 =
𝟐(𝟏−𝝂)

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Domaine AB : Domaine plastique (Zone de durcissement)

La déformation est irréversible. L’éprouvette ne retrouve pas sa position


initiale.
AB est un palier où la contrainte n’augmente pas réellement, le matériau
continu à se déformer plastiquement. Ce domaine représente quelques fois
des oscillations de la contrainte correspondant à la création de fissures ou de
glissement cristallin dans le matériau.

BC la contrainte augmente considérablement jusqu’à une contrainte ultime


maximale avant la rupture.
A tout moment entre B et C, si l'on arrête l'essai en cours (avant striction et
rupture), alors l'éprouvette se rétracte élastiquement d'une valeur ε e, mais
conserve une déformation résiduelle εp

CD La déformation conduit progressivement à rupture pour un allongement


maximum en D. On parle de contrainte à la rupture σr

3. Contraintes et déformations dues à l’effort normal


3.1. Contraintes dues à l’effort normal :

Soit une pièce soumise à une force de traction P

P P

P
dPi efforts internes

La charge interne N(x) est la somme des efforts internes engendrés au niveau du
tronçon gauche. Ces efforts génèrent des contraintes internes σi sur la surface
élémentaire dS.

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On écrit alors : 𝑵 = ∫ 𝛔𝐢. 𝐝𝐒 = 𝛔. 𝐒
La contrainte due à l’effort normal est le rapport de l’effort de traction et la surface de
la section sollicitée.

3.2. Déformations dues à l’effort normal :

Une éprouvette soumise à la traction/Compression peut se déformer de deux


manières :

- Allongement/Rétrécissement axiale
- Allongement/Rétrécissement latérale (traité en détails dans le domaine
élastique)

Déformation axiale :

Soit une poutre à section faiblement variable. Isolons un tronçon infinitésimal de


longueur dx et cherchons sa déformation sous l’effet de l’effort normal.

dx

Le petit tronçon dx sera soumis de part est d’autre à deux charges normales internes
P(x) : δ

P(x) P(x)

dx

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Par définition, la déformation relative εx=δ/dx
En appliquant la loi de Hooke, la contrainte due à l’effort normal s’exprime :σx=E.εx

De même, σx=E.εx=N(x)/S(x)

Alors l’allongement élémentaire du tronçon dx s’écrit :

𝒅𝒙
𝜹 = 𝑵(𝒙).
𝑺(𝒙). 𝑬
On en déduit l’allongement total ΔL :

𝑳
𝒅𝒙
𝜟𝑳 = ∫ 𝑵(𝒙).
𝟎 𝑺(𝒙). 𝑬
3.3. Déformations dues à l’effort normal sur un plan incliné:

F 𝑛⃗ F

α
𝑡
Nα 𝑛⃗

F

Sur une section inclinée S, l’effort normal N se décompose en deux efforts : un effort
normal à la section S et un effort tranchant par rapport à S.

Ils sont donnés par : Nα=F cosα et Vα=F sinα

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En terme de contrainte, la contrainte interne σF due à l’effort normal F est la même
sur toute la section S et a deux composantes dans le repère locale (𝑛⃗,𝑡) :

- Une contrainte normale à S σα= Nα/S


- Une contrainte tangentielle à S τα= Vα/S
En remplaçant S par S0/cosα, S0 étant l’aire de la section droite, on trouve :

σα= Nα/S= F.cos²α/S0


τα= Vα/S= F.cosα.sinα/S0
La contrainte de cisaillement (effort tranchant) est maximale pour α=45°, la rupture
se développe alors selon un plan incliné de 45° sous l’effet d’une force de
compression ou de traction.

Cependant, si la structure résiste mal à l’effort normal, les contraintes maximales se


produisent au niveau du plan α=0° et la rupture se fait selon ce dernier.

F F

Matériau avec Faible résistance à l’effort normal

Matériau avec Faible résistance au cisaillement

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4. Déformations dues à une variation uniforme de la
température

4.1. Déformation libre

Une déformation (allongement/rétrécissement) due à une variation de température


est généralement uniforme dans les trois directions et est donnée par :

ε=αL.ΔT ou ΔL/L=αL.ΔT
αL : coefficient de dilatation thermique (°C-1 ou K-1)
Ce coefficient est intrinsèque au matériau :

Matériaux coefficient de dilatation linéaire


1/K

acier 12,0×10−6

acier inoxydable 14×10−6 +/- 4 selon famille

aluminium 23×10−6

béton 12×10−6

bronze 17,5×10−6

constantan 15,2×10−6

cuivre 17×10−6

diamant 1×10−6

fonte 10,5×10−6

invar (36 %Ni + 64 %Fe) 1,2×10−6

titane 8,6×10−6

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laiton 18,5×10−6

maillechort 18,0×10−6

La déformation étant uniforme, on écrit :


ε=εx=εy=εz

4.2. Déformation empêchée


Soit une poutre encastrée d’une extrémité et libre de l’autre. Elle est soumise à un
gradient de température ΔT et se déforme d’une quantité ΔL.

Un obstacle est posé à une distance δ parallèlement à la section transversale de la


poutre. L’allongement de cette dernière augmente en fonction du gradient ΔT jusqu'à
atteindre l’obstacle qui engendre une réaction sous forme de force de compression.

ΔL

δ
L

ΔLF

F=Réaction
obstacle

ΔLT

L’allongement sous l’effet de la température s’exprime (par définition) comme en


déformation libre :

ΔLT=αL.ΔT.L
En plus, cet allongement doit être égale à la somme de δ (prédéfinie) et ΔLF le
raccourcissement du à la réaction du mur

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ΔLT=αL.ΔT.L= ΔLF+δ= δ+ (F.L)/ES
D’où la réaction de l’obstacle est donnée par :

𝑺
𝑭 = 𝑬. . (𝛂𝐋. 𝚫𝐓. 𝐋 − 𝛅)
𝑳

5. Diagramme des efforts normaux


En suivant le même principe que les DET et DMF, le DEN exprime les efforts
normaux dans toutes les sections transversales perpendiculaires à la ligne moyenne.

Il est obtenu par la méthode des sections en tenant compte de la convention de


signe choisie (traction + et compression - ) et en faisant une coupe entre chaque
charge concentrée et/ou à travers chaque charge répartie.

6. Application 1 : Cylindre à paroi mince chargé


uniformément (En classe)
7. Application 2 : Treillis : système réticulés

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