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MÉCANIQUE DES CONTACTS

Généralités et rappels
Le travail effectué par les forces de frottement a un
triple effet :

 de l’énergie est dissipée sous forme de chaleur;

 des déformations plastiques sont générées;

 des particules solides sont arrachées sur les surfaces

de contact.
Soit à analyser un système mécanique contenant le
contact entre deux solides.

Sont alors communs les paramètres suivants :

 La géométrie des solides en contact,

 La cinématique des solides en contact,

 Les efforts appliqués.


Dans cette partie, on présente les conditions mécaniques
de contact, à savoir :
 L’aire de contact ,
 Les contraintes développées dans chacun des deux
solides ainsi que leur distribution sur ce même solide.

Sera développé également


 L’architecture des surfaces en contact,
Les différents procédés d’usure de ces surfaces.

La partie relative au contact à trois corps (deux solides +


un lubrifiant) sera abordée plus tard, dans le cours
réservé à l’usure et lubrification.
Contact ponctuel
Contact linéique
Contact surfacique
Caractéristiques mécaniques des matériaux solides

L’élasticité
On distingue deux
propriétés principales

La plasticité
Elles sont indépendantes du temps donc de la durée de la
sollicitation.

 Pour les liquides on a la viscosité.


 Pour certains solides et pour certaines durées de
sollicitations on a les propriétés visqueuses.
L’élasticité
Etat initiale
+
Sollicitation

Forme
modifiée

Arrêt de la
sollicitation

Le solide retrouve
sa forme initiale.
160 σ (en daN/mm2)
140
Acier allié trempé à 10% Ni

120

100
XC38 trempé

80

60 XC38 recuit
Duralumin Al-U4G

40 E24

20
Bronze Cu Sn 6p

00 ε=∆
∆L/L (en %)
0 5 10 15 20 25 30
L’élasticité

Les théories élastiques des contacts furent élaborées par


Hertz et Boussinesq en 1885, elles reposent sur les
hypothèses principales suivantes :

 Les solides sont soumis à de petites déformations


sans dépasser leur limite élastique ;

 Les surfaces sont continues et non conformables ;

 La déformation élastique est calculée en admettant


que chaque corps en contact est un demi-espace
élastique ; etc.
F

λ = λ - λ0
Allongement : ∆λ λo
λ
λ est
Pour l’acier, le bois, etc. ∆λ
de quelques centièmes de la
h
hauteur initiale λ0.
w
F
Lorsque vous étirez un bloc de matériau dans une
direction, il se contracte perpendiculairement à la tension

Pour de faibles allongements et pour


un grand nombre de matériaux ∆λ est F ∆λ
σ= = E
proportionnel à l’effort F suivant une S λ
loi dite de Hooke.
Lorsqu’on étire un bloc de matériau dans une direction,
il se contracte perpendiculairement à la tension.
La contraction en largeur est proportionnelle à la largeur
λ/λ
w et aussi à ∆λ λ.

∆w ∆h ∆λ
On a par conséquent = = -ν
w h λ

E et ν sont deux constantes qui déterminent


intégralement les propriétés élastiques d’un matériau
homogène et isotrope.
Soit un bloc rectangulaire soumis à une pression
hydrostatique uniforme p

On peut imaginer que la variation de la longueur du bloc


est la somme des variations de longueur qui se produisent
dans les trois cas suivants :

p w
h
p p
λ (1) (2) p (3)
+ +
En combinant les trois résultats relatifs aux cas (1), (2) et
(3), nous obtenons :

λ = ∆λ
∆λ λ1 + ∆λ
λ2 + ∆λ
λ3

∆λ p
= - (1 - 2ν)
λ E

∆w ∆h p
On a un problème symétrique = = - (1 - 2ν)
w h E
La variation volumique s’écrit :

Sachant que : λ
v = h.w.λ

∆v ∆h ∆λ ∆w p
= + + = - 3 (1 - 2ν )
v h λ w E

Soit également

∆v E
p = - B où B =
v 3(1 - 2ν )

B est le module de compressibilité


Le cisaillement

Déformation de cisaillement sur un élément de matière


peut être modélisée par le type de distorsion suivant :

B A
F F
Soient les déformations existantes dans un cube de matériau soumis
aux forces indiquées sur la figure précédente, qu’on peut décomposer
en deux études suivant le cas des efforts appliqués :

1. Celles des poussées verticales,


2. Celles des tractions horizontales.

Soit S la surface d’une face du ∆λ 1F ν F


cube ; la variation de longueur = +
λ ES ES
horizontale est :

Et la variation de hauteur h est ∆h 1F ν F


=- −
l’opposé de ce résultat soit : h ES ES
Soit maintenant le même cube soumis aux mêmes efforts de
cisaillement ;
T

B A

Toutes les forces doivent être égales : cube en équilibre et pas


de couple résultant.
On dit que le cube est en état de « cisaillement pur ».
Si on coupe le cube par un plan à 45°, le long de la diagonale A

. T 2

La force totale agissant sur le plan est normale au plan et égale à 2T


L’aire sur laquelle s’exerce cette force est égale à 2S
T
L’effort de tension normal à ce plan vaut simplement
S
T
De même pour la diagonale B on obtient −
S
On peut dire que le cisaillement pur est équivalent à un
effort qui est la combinaison d’un effort de tension et d’un
effort de compression « d’intensités égales » perpendiculaire
et faisant un angle de 45° par rapport aux faces primitives
du cube.

Les efforts et déformations internes sont les mêmes que ceux qui
seraient produits dans un cube de matériaux plus grand, aux faces
égales à 2 S

T La variation de longueur de la diagonale est :


T

∆D 1 T
= (1 + ν )
D E S
T T
La déformation de cisaillement est généralement exprimée par
l’ angle de torsion du cube « angle γ ».

T δ
δ
λ
γ
∆D
D

δ2 ≈ (∆
∆D)2 + (∆
∆D)2 = 2 (∆
∆D)2 soit δ ≈ 2 ∆D
δ
γ = tg γ ≈
λ
δ : Déplacement horizontal de l’arrête du haut est égal à 2 ∆D

δ 2 ∆D D
γ = = ∆D = 2 car δ = 2 ∆D et λ =
λ λ D 2

La contrainte de cisaillement « τ » est définie comme une force


tangentielle T s’exerçant sur une surface A : τ = T/A

∆D ∆D 1 T 1+ν
On a γ = 2
D
Or = (1 + ν) γ = 2
D E S D

E
ou encore τ = G γ Avec G = appelé « Module de
2 (1 + ν ) cisaillement »
Essai de traction

Soumettre une éprouvette à un effort normal F à sa section


S0 entre des repères distants de λ0.
La forme de l’éprouvette est ou bien cylindrique ou bien
prismatique.

λo λo

So So

En générale : λ = 5,65 S0
o
On mesure l’allongement de l’éprouvette à l’aide de l’extensomètrie, on
λ).
obtient la courbe F = f(∆λ

σ la contrainte moyenne, σ = F/S


ε la déformation moyenne. Y1
Y
E : caractérise le régime élastique,
Y : caractérise le régime plastique.
E
ε = ∆λ/λ
∆λ λ
εp

1er stade déformation réversible ⇒ comportement élastique.

(appelée R0,2 : limite élastique à 0,2 % de déformation) :


2ème stade déformations irréversibles et indépendantes de la
quand σ > Y vitesse de déformation ⇒ comportement
plastique.
Paramètres E, B, G et ν

E Module de Young pour un essai de traction, il


est identique pour un essai de compression
pure.
Module de compressibilité : pour une pression
hydrostatique :
B
E
B=
3 (1 - 2ν )
Le module de cisaillement (coefficient de
rigidité) E
G G=
2 (1 + ν )
ν Le coefficient de Poisson 0 < ν < 0,5
Caractéristiques de quelques matériaux
Matériaux E (en GPa) ν
Acier doux 196 0,30
Acier à haute résistance 200 – 210 0,30
Tungstène 400 0,19
Fonte 170 – 190 0,25
Cuivre 124 0,34
Téflon 0,4 0,48
Caoutchouc 0,001 à 0,1 0,50
Comportement des matériaux

Pour aborder les problèmes mécaniques il est nécessaire de connaître


les relations physiques entre les contraintes σ et les déplacements ε,

on peut citer les courbes idéalisées suivantes :

σ σ σ

ε ε ε
Matériau fragile Matériau élastique Matériau parfaitement
linéaire fragile plastique
Comportement des matériaux

σ σ σ

ε ε ε
Matériau rigide Matériau élastique Matériau élastique
plastique plastique non plastique écrouissable
écrouissable écrouissable

matériau fragile : ne présente pas de domaine de plasticité,


matériau ductile : présente un domaine de plasticité.
Exemples

Comportement Classe Exemple


Céramiques, Zircone;
Fragile (élastique) Métaux très durs et Alumine;
très écrouis. Aciers trempés.
Ductile (élastique Métaux, plomb,
plastique non Amalgame. Indium,
écrouissable) pâte à modeler.
aciers doux,
Ductile (élastique Métaux mous et mi- Aciers mi-durs,
plastique écrouissable) durs. Bronzes,
Alliages d’Aluminium.
Comportement de trois matériaux typiques

(a) Aluminium qui durcit très peu à l’écrouissage;


(b) Acier à haute teneur en carbone qui durcit moyennement à
l’écrouissage;
(c ) Alliage cuivreux qui durcit rapidement avec les déformations
plastiques.
Propriétés plastiques

La plasticité est la loi de comportement macroscopique qui traduit


un phénomène irréversible dans le temps.

Elle ne dépend pas du temps et de la vitesse de déformation.

Ils existent de nombreux critères de plasticité, parmi eux, deux sont


indépendant de la pression hydrostatique appliquée au matériau :

•le critère de Tresca,


•le critère de Von Mises.
Propriétés plastiques
• Critère de Tresca,
• Critère de Von Mises.

Ils expriment des relations entre les contraintes principales, qui sont des
contraintes normales au petit élément cubique de matière et la
contrainte de cisaillement maximale, qui apparaît lorsque le petit cube
tourne dans l’espace autour d’un point M du matériau sous contrainte.
σ1
M
σ3

σ2
Critère de Tresca
Il considère que le matériau se plastifie uniquement par cisaillement

Il stipule qu’il y’aura plastification lorsque la valeur du cisaillement


maximal est supérieure ou égale à la contrainte seuil de plasticité
déterminée par un essai de cisaillement pur k (k = σe/2)

τmax est le paramètre sensible du matériau, c’est le cas pour un matériau


ductile : « les métaux ».
τmax est donné par la relation :

1 1
τmax = (σ1 - σ3 ) = k = Y
2 2
Y la contrainte de seuil en tension,
k la contrainte de seuil en cisaillement.

σ; τ ).
Y et k sont les « caractéristiques plastiques » du matériau dans l’espace (σ
Cercles de Mohr

Lorsque le petit cube prend toutes


les orientations dans l’espace, le lieu
des contraintes appliquées au point
Cercles de Mohr.
M est donné par trois cercles

τ τmax

σ3 σ2 σ1

σ
Critère de Von Mises

Sous l’action combinée des contraintes tangentielles et normales, la


tendance d’un matériau, à atteindre le seuil plastique est donnée grâce à
une fonction de cet état de contrainte.

 Critère de Von Mises : relation un peu plus compliquée, elle


dépend des contraintes principales σ1, σ2, σ3 ;

 Il est issu d’une approche énergétique qui réduit les différentes


composantes du tenseur multiaxial en une contrainte équivalente
comparable à celle imposée lors d’un essai de traction σy

 Le seuil de plastification est atteint lorsque cette contrainte


équivalente est égale à la contrainte de plastification établie par
l’essai σe = σy
Critère de Von Mises

Au seuil de plasticité, ces contraintes sont reliées aux


caractéristiques du matériau (k ou Y) par la relation
suivante :

σ1 - σ2)2 + (σ
(σ σ2 - σ3)2 + (σ
σ3 - σ1)2 = 6 k2 = 2 Y2

La différence maximale entre les deux critères est de 15 %.


Critères de Tresca et de Von Mises
Cylindre à base circulaire axé sur la
Critère de Von Mises trisectrice du repère (σ1, σ2,σ3)
et de rayon R = (2/3)1/2σe
σ ’3
2
R= .σe
3

Von Mises
Tresca

2 2
R= .σe R= .σe
3 3

σ ’1 σ ’2
Fragilité

Un matériau est dit fragile quand il ne présente pas de ductilité (donc pas
de régime plastique), se fracture subitement pour une contrainte « S ».

Si on applique au matériau une pression hydrostatique « p », les


cisaillements associés peuvent produire une plasticité au matériau avant
la rupture.
σ
En effet un cisaillement est associé à S+p
la contrainte de tension de valeur :
Ductile

1 S
(S + p)
2 Elastique fragile

ε
Si ce cisaillement est
L’étude de la fracture est
inférieur à une valeur
importante, elle met en jeu les
critique, on a le matériau
propriétés physico-chimiques
qui s’écoule de manière
fondamentales du solide.
ductile, avant la rupture
fragile.

La contrainte maximale théorique que peut supporter un matériau,


peut être estimée grâce à l’énergie de l’interaction moléculaire.
Elle est de 10 à 100 fois plus importante que la contrainte seuil observée
pratiquement. Cette divergence est due à la présence de micro défauts,
de lésions, etc.…dans le matériau.

Nb. L’idée d’une résistance des matériaux gouvernée par les


micros fissures sera la base des théories de la mécanique de la
fracture.
Différents modes d’ouvertures

Trois modes en général peuvent se produire d’une façon simultanée :

Mode I Mode II Mode III

VOIR COURS DE M. CHERGUI


Distribution des contraintes et des déplacements autour
de la fracture

u(x)
σ(x)

O
LE FROTTEMENT
LE FROTTEMENT : Définitions

C’est la résistance au mouvement qui existe


RABINOWICZ lorsqu’un objet solide est déplacé tangentiellement
(1965) par rapport à la surface d’un autre qu’il touche, ou
lorsqu’on essaie de provoquer un autre
déplacement.
C’est la force résistante tangentielle à l’interface
OEDC (1969) entre deux corps lorsque, sous l’action d’une force
externe, un corps se déplace ou tend à se déplacer
relativement à la surface de l’autre.
DIN (1977) Le frottement se résume à l’action agissant contre le
mouvement relatif de corps en contact.
La force de frottement est la force résistante
ASTM (1990) tangentielle à l’interface entre deux corps lorsque,
sous l’action d’une force extérieure, un corps se
déplace ou tend à se déplacer relativement à
l’autre.
LOIS EMPIRIQUES DU FROTTEMENT
(Historique)

LEONARD 1ere approche scientifique du frottement.


DE VINCI
(1452-1519) La force que l’on doit appliquer pour permettre le
glissement d’un corps est proportionnelle a la charge et ne
dépend pas de la surface de contact.

Loi 1 : La force de frottement Ft est proportionnelle a la


charge normale F permettant de définir un coefficient de
AMONTONS frottement « f » : nF = f . F
t n
(1699)
Loi 2 : Le coefficient de frottement « f » ne dépend pas de
la surface de contact.

COULOMB Loi 3 : Le frottement cinétique est a peu près indépendant


(1785) de la vitesse de glissement.
LOIS EMPIRIQUES DU FROTTEMENT

La force de frottement Ft est


proportionnelle a la charge normale Fn
Loi 1 permettant de définir un coefficient de
frottement « f » :
Ft = f . Fn
« f » (ou fg) n’est une constante que pour un couple de materiaux donnés
en glissement relatif dans un milieu environnant donné.

« f » n’est pas une propriété du matériau mais de l’ensemble du système


tribologique.

Couple graphite/graphite
Exemple Atmosphère ambiante humide : f = 0,1
Atmosphère ambiante sèche : f > 0,5
LOIS EMPIRIQUES DU FROTTEMENT

La force de frottement « Ft » ne dépend


Loi 2 pas de la surface de contact.

Cause(s) éventuelle(s):
 Les forces d’adhésion entre les solides en contact,
NON
 L’imbrication des aspérités à la surface des matériaux.

La surface de contact effective


Apres la mesure des est indépendante de la
contacts électriques géométrie apparente de la
en fonction de Fn surface de contact.
LOIS EMPIRIQUES DU FROTTEMENT

La force de frottement est indépendante


Loi 3 de la vitesse de glissement.

 Observation : la force de frottement pour initier le


glissement est en général plus grande que celle assurant le
maintient du glissement :
fs > fd

 Le coefficient « fd » est en général indépendant de la


vitesse de glissement.
Endommagements d’un corps frottant
Le frottement
Tout mouvement est freiné par une résistance. Cette
résistance est appelée : « FROTTEMENT ».

C’est la force qui agit entre deux corps à leur surface


de contact, de façon à freiner le déplacement de
l’une par rapport à l’autre.

Le frottement statique,


On distingue
Le frottement dynamique.
Le frottement
 du type glissement,
Si les deux FROTTEMENT
corps sont  du type roulement,
SOLIDE
des solides  du type pivotement.

Si l’un des
FROTTEMENT
deux corps est
un fluide FLUIDE

En général le 1. LA FORCE DE COHESION,


frottement a pour
première cause 2. LA FORCE D’ADHESION.
Le frottement

Force qui lie entre


FORCE DE COHESION elles les molécules
d’un corps.

Corps solides Forces de cohésion très fortes

Corps fluides Forces de cohésion très faibles

Gaz fluide Forces de cohésion très faibles


Le frottement

Force qui accroche les


liquides aux solides, à
FORCE D’ADHESION
un degré moindre les
solides entre eux.
En pratique, on constate :

 Grande force de cohésion,


CORPS SOLIDES
 Faible force d’adhésion,

 Grande force d’adhésion,


LES LIQUIDES
 Faible force de cohésion.
Le frottement

Dans une même famille de corps, quand les forces


de cohésion augmentent, les forces d’adhésion
diminuent et vice versa.

Comme dans tout phénomène, l’énergie dépensée


pour vaincre les forces de frottement se dégage en
chaleur.
Surface hydrophile : qui aime l’eau Surface hydrophobe : qui n’aime pas l’eau.
(c’est de la silice). (c’est de la silice traitée).

Gouttes microscopiques d’eau déposées sur des surfaces


: hydrophiles et hydrophobes.
FROTTEMENT DE GLISSEMENT

C’est quand on déplace, sans le faire rouler, la


surface d’un corps solide sur la surface d’un autre
corps solide.

On constate que la force de glissement est :

 indépendante de la surface de contact,


 indépendante de la vitesse de déplacement du corps,
 proportionnelle à la charge Fn que supporte le corps :
FROTTEMENT DE GLISSEMENT

f (ou fg) est le « coefficient de frottement de


glissement » qui ne dépend que de la nature de
l’état des surfaces en contact.

L’expérience montre que :

« f » statique « f » dynamique
FROTTEMENT DE GLISSEMENT

Fn
Fn
V=0 V = Cte

FR Ft FR Ft

FR > Ft FR < Ft
Frottement statique Frottement dynamique
Coefficients de frottement de glissement pour quelques combinaisons de
matériaux
FROTTEMENT DE ROULEMENT

Se produit lorsqu’un cylindre ou une sphère roule


sur une surface plane ou de courbure moindre (cas
des roulements à rouleaux ou à billes).

Très tôt, on a constaté que pour vaincre le


frottement de roulement, il est nécessaire de
développer moins de force que pour vaincre le
frottement de glissement.
FROTTEMENT DE ROULEMENT
FROTTEMENT DE ROULEMENT

On peut poser :

Par analogie f (ou fr) est le coefficient de


frottement de roulement.

REMARQUE :
Dans ce cas l’expérience a montrée que le
coefficient de frottement statique de roulement est
très voisin du coefficient de frottement dynamique.

« f » statique ≅ « f » dynamique
FROTTEMENT DE ROULEMENT

P P

MD MD
u1 u1
MR MR

u2 u2

u1 = u2 MD > MR u1 ≠ u2 MD > MR

Frottement de roulement Frottement par roulement et


glissement
Contact d’une sphère sur un plan

Sans charge Avec charge, Avec charge,


sans roulement avec roulement
Coefficient de frottement de roulement

Somme des moments des forces par rapport au


centre de la bille
Fr a
L’angle θ étant petit, on a sin (θ )≅
≅0 et cos(θ )=1 f = fr = = fg
La dimension x est approximativement égale à
P R
x = f.a
Valeurs du coefficient de roulement « fg⋅ a » pour des
roues roulant sur des surfaces de différents matériaux
R Matériaux et propriétés fr = fg.a
(en mm) Roue Plan (en mm)
20 – 500 Acier dur Acier dur 0,00007 à 0,0016
σe = 600 MPa σe = 600 MPa
20 – 500 Acier doux Acier doux 0,00002 à 0,0005
σe = 180 MPa σe = 180 MPa
20 - 100 Caoutchouc Acier doux 0,002 à 0,010
σe= 3 MPa E = 3 GPa σe = 180 MPa
Caoutchouc Béton
20 - 100 σe= 3 MPa E = 3 GPa σe = 70 MPa 0,001 à 0,008
E = 20 GPa
Pneu Béton
200 - 500 E = 0,5 GPa σe = 70 MPa 0,08 à 0,02
E = 20 GPa
200 - 500 Pneu Asphalte 0,009 à 0,025
E = 0,5 GPa E = 7 GPa
FROTTEMENT DE PIVOTEMENT

Se produit lorsqu’une surface oscille, tourne en


reposant par le même point sur une autre surface.

Le contact entre les deux surfaces est en réalité


une surface plus ou moins importante selon la
charge et l’élasticité des matériaux en présence.
FROTTEMENT DE PIVOTEMENT

P
ω
P
V ≠ Cte

FR ≠ Cte FT

FR > FT
Frottement de pivotement Frottement statique
FROTTEMENT FLUIDE

Lorsqu’on introduit un liquide entre deux corps solides et


que l’on déplace l’un de ces corps par rapport à l’autre :

FORMATION DU FILM LUBRIFIANT

FROTTEMENT FLUIDE
Théorie du frottement

Modèle classique :

La force de frottement par glissement résulte :

1. d’une force d’adhésion,


2. d’une force de déformation au niveau des aspérités des
surfaces.

P = A x p0
A (ou Aa) → surface apparente,
p0 → pression de transmission plastique du matériau.
Théorie du frottement

Modèle classique :

Si τ est la contrainte pour cisailler les jonctions on a :

Ft = Aa . τ + Pe

Pe → pour tenir compte de la déformation nécessaire au


labourage, elle est négligeable pour les métaux.

P. τ Ft τ
Ft = A . τ = et f= =
p0 P p0
Phénomène d’adhésion

Modèle de contact entre les surfaces Ft = Fad + Fdef

Ft : force de frottement,
Fad : force d’adhésion,
Fdef : force de déformation.

La plupart des théories admettent que Fad = Ar . τc

Ce qui n’est pas contraire aux lois de frottement :


La force de frottement est indépendante de la surface de
contact apparente Aa et est proportionnelle à la charge
normale Fn.
Phénomène d’adhésion
On peut montrer que Ar est indépendante de Aa et est
proportionnelle à Fn.

Pressions atteintes :
 A l’intérieur, ces pressions normales à la surface
causent des déformations élastiques,
 A la surface, les crêtes des aspérités opposées se
collent ou se soudent entre elles.

Création de nouvelles
Mouvements des surfaces
contraintes associées a
obtenus par l’application
celles crées par la
d’une force tangentielle Ft :
pression (due a Fn).
Les phénomènes qui se produisent dépendent :

de la nature et de l’état des surfaces en présence :


présence de film d’oxyde,
des conditions opératoires : vitesse, charge, température.

On distingue :

cas ou les films d’oxyde protègent suffisamment les métaux

 collage entre films Usure adhésive douce


Pendant le d’oxyde, ou
frottement  cisaillement dans les Usure normale
films (métal non touché),
Cas ou les films d’oxyde ne peuvent plus protéger les métaux

Les crêtes trop importantes sont


métal met a nu
brisées
La dureté d’un film est trop forte par le film craque comme
rapport au métal sous-jacent une pellicule de glace

arrachage du manteau
Des vitesses ou des charges élevées
protecteur.

Suivant les structures  Apparition de collages ou de


cristallines soudures.

Suivant la résistance  Cisaillement dans les collages,


au cisaillement  Cisaillement dans les soudures.
MÉCANISMES GÉNÉRAUX DU FROTTEMENT

Dans le cas général, la prise en compte des paramètres de


fonctionnement et des propriétés des matériaux conduit à
proposer pour le coefficient de frottement la composition
suivante :

f = fpot + fad + fdef


fdef : exprime l’effort nécessaire à la déformation du matériau le moins dur par
les aspérités du matériau le plus dur.

fad : force d’adhésion qui exprime la force nécessaire pour rompre les
microliaisons interfaciales qui peuvent s’établir entre les sommets des aspérités
en contact.

fpot : terme de potentiel lié à l’effort nécessaire pour franchir les aspérités.
FROTTEMENT DES MÉTAUX

Les surfaces métalliques propres, placées dans le vide,


engendrent des liaisons interfaciales fortes qui induisent des
coefficients de frottement élevés (f > 1).

Dans le cas général, et dans les milieux ambiants habituels ces


coefficients de frottement à sec sont plus faible et sont donnés
approximativement dans des tableaux.
Valeurs indicatives usuelles des coefficients de frottement à sec

fs fd
Acier/Acier 0,2 – 0,8 0,2 – 0,8
Aluminium/Acier ≥ 0,8 ≥ 0,8
Aluminium/Aluminium 1 0,8
Cuivre/Acier 0,5 0,45
Chrome/Acier dur 0,4 0,4
Garniture de frein/Acier 0,3 – 0,4 0,25 – 0,35
Graphite/Acier ≈ 0,1 (Air) ≈ 0,1 (Air)
Cupro-Plomb/Acier 0,25 0,2
Laiton/Acier 0,5 0,45
Polyacétal POM/Acier XC40 0,09 0,12
Polyamide PA6/Acier XC40 0,22 0,26
PTFE/Acier ≈ 0,05 – 0,1 <0,1 (V faible)
Caoutchouc/Métal ≈1 ≈ 0,5 – 1,5
Caoutchouc/Route ≈1 0,5 – 0,6
Bronze au Plomb/Acier ≈ 0,2 0,15 – 0,2
Polyéthylène/Acier ≈ 0,15 – 0,2 0,1 – 0,15
Acier austénitique/Acier austénitique ≈ 0,4 – 0,8 0,45 – 0,6
Carbure de tungstène/ Carbure de tungstène 0,2 – 0,25
coefficients de frottement dynamique de roulement

Ces valeurs correspondent à des charges radiales voisines du dixième de la charge


dynamique de base C et qui sont lubrifiés correctement (source SKF).

Type de roulement fr
Roulements rigides à billes 0,0015
Roulements à billes à rotule 0,0010
Roulements à billes à gorges profondes 0,0015
Roulements à contact oblique à une rangée de billes 0,0020
Roulements à contact oblique à 2 rangées de billes 0,0024
Roulements à rouleaux cylindriques 0,0011
Roulements à aiguilles 0,0025
Roulements à rotule sur deux rangées de rouleaux 0,0018
Roulements à rouleaux coniques et sphériques 0,0018
Butées à billes 0,0013
Butée à rotules sur rouleaux 0,0018
FROTTEMENT DES POLYMÈRES

Très dépendant des paramètres de fonctionnement et des


paramètres liés à leur nature et à leur structure.
On peut citer particulièrement :
Leur structure interne,
La pression de contact,
La vitesse de glissement,
La température de l’humidité,
L’état de surface,
Sa nature,
L’énergie cohésive spécifique et l’énergie cohésive
moléculaire.
Valeurs indicatives de coefficients de frottement des polymères.

fs fd Environnement
0,1 – 0,3 0,1 – 0,2 Air sec
Résine acétal/Acier 0,1 – 0,2 0,1 – 0,3 Eau
0,05 – 0,1 0,01 – 0,1 Huile
Résine acétal/Résine 0,4 – 0,6 0,15 – 0,25 Air sec
acétal
0,35 – 0,6 0,3 – 0,6 Air sec
Polyamide/Acier 0,35 – 0,5 0,3 – 0,5 Eau
0,05 – 0,2 0,2 – 0,15 Huile
0,35 – 0,65 0,3 – 0,6 Air sec
Polyamide/Bronze 0,35 – 0,55 0,3 – 0,5 Eau
0,1 – 0,25 0,08 – 0,15 Huile
PTFE/Acier ≤ 0,05 0,1 – 0,25 Air sec
(V ≤ 0,5 m/s)
Polyimide/Acier 0,4 – 0,5 0,2 – 0,5 Air sec
FROTTEMENT DES ÉLASTOMÈRES

Le contact d’un élastomère avec une surface dure et rugueuse


se caractérise par la déformation de l’élastomère qui vient
envelopper la surface antagoniste ce qui induit une force
tangentielle qui prend en compte à la fois les effets de
potentiel et de déformation (hystérésis).

Ft = Fad + Fhyst

Ces deux phénomènes impliquent une grande plage de


variation du coefficient de frottement :
0,5 à 2 suivant les conditions de fonctionnement et la nature
de l’environnement.
FROTTEMENT DES ÉLASTOMÈRES

En général, le frottement des élastomères dépend des


paramètres principaux suivants :

 La nature physico chimique de l’élastomère en


surface ;
 La vitesse ;
 La pression de contact ;
 La température.
FROTTEMENT DES ÉLASTOMÈRES

Le coefficient de frottement des élastomères décroit en fonction de la


pression de contact suivant une loi empirique :

1 1
= (m + p )
f s
p : pression de contact,
m : coefficient lié à l’aptitude du caoutchouc à épouser la
surface dure du contact,
s : aptitude du caoutchouc à l’adhésion.
FROTTEMENT DES ÉLASTOMÈRES
f
4

Dur

3 Moyen

Mou

1
0 1 2 Kg/cm2 3

Variation du frottement en fonction de p


FROTTEMENT DES ÉLASTOMÈRES
Frottement

Vitesse

Variation du frottement en fonction de V


L’augmentation de la vitesse produit un pic d’adhésion lorsqu’on approche des
vitesses de fluage et un pic du à l’hystérésis à très hautes vitesses
FROTTEMENT DES CÉRAMIQUES

Les céramiques techniques forment une classe de matériaux


qui inclut une grande variété de composés réfractaires
inorganiques, qui sont la plus part mis en œuvre par frittage
ou compression isostatique à chaud.
On obtient des matériaux qui combinent :

masse volumique plus excellentes propriétés


faible que celle des métaux mécaniques

 grande dureté,
 bonne résistance chimique,
 dans certaines situations une grande résistance à l’usure
que les métaux.
Valeurs indicatives des coefficients de frottement de
céramiques techniques

Couples fd Environnement
Alumine/Alumine ≥ 0,5 (Usure) Air sec
≤ 0,2 Eau
Alumine/SiC ≥ 0,5 (Usure) Air sec
Zircone/Zircone ≥ 0,5 (Usure) Air sec
0,12 Lubrifiant
≥ 0,5 (Usure) Air sec
SiC/SiC ≈ 0,15 Eau
0,08 Lubrifiant
TiN/TiN ≥ 0,5 Air sec
Si3N4/Si3N4 0,07 Lubrifiant
caractéristiques du coefficient de frottement
Léonard de VINCI, AMONTON puis COULOMB ont exprimé les lois de base
générales caractérisant le frottement de manière suivante :

 Le coefficient de frottement est proportionnel à la charge


normale,
 Le coefficient de frottement est indépendant de l’aire apparente
de contact,
 Le coefficient de frottement est indépendant de la vitesse de
glissement,
 Le coefficient de frottement est indépendant de la charge,
 Le coefficient de frottement dépend de l’état de surface,
 Le coefficient de frottement dépend de l’environnement.

Ces lois sont assez bien vérifiées en première approximation et peuvent s’utiliser
pour un premier dimensionnement des composants.

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