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Electromagnétisme III

(et introduction à la Physique du solide)


9 cours (T.Klein) + 7 TDs (H.Cercellier, L.Saminadayar, T.Klein)
thierry.klein@neel.cnrs.fr

Ce cours (et les suivants) est basé sur un des deux ouvrages suivants :

1
PLAN

1. Transport (classique) dans les métaux


Modèle de Drude (hypothèses, formulation, temps de diffusion (TD), effet Hall [pour 1 et 2 (TD) types de porteurs]
Réponse alternative, inductance cinétique et épaisseur de peau
Conductivité thermique et effets thermoélectriques (effet Seebeck calculé en TD), relation de Wiedemann-Franz

2. Propriétés magnétiques des solides


Phénoménologie : M (cas d’une sphère/Js en TD), B,H, potentiel vecteur (notion de Jauge) et champ démagnétisant.
Réponse linéaires, para/diamagnétisme des solides (calculs de Langevin et Larmor en TD), théorème de Bohr - van Leeuween
Aspects thermodynamiques (énergie & enthalpie libre). Applications : désaimantation adiabatique (et supraconducteurs H-T, TD)

3. Équations de Maxwell dans la matière (propriétés optiques)


Expression générale, (rappels sur) les diélectriques (polarisation)
Réponse optique: fonction diélectrique (Drude-Lorentz en TD), gap (couleur), effet Kerr, plasmons (complément en TD)
Limites τ → 0 (isolants): Clausius-Mossotti et Lydane-Sachs-Teller (TD) et τ → ∞ (supraconducteurs): équation de London (Meisner)

En M1 : Le gaz électronique quantique (modèle de Sommerfeld)


Réseau cristallin : modes de vibration (phonons) et structure électronique
Instabilités électroniques & cohésion des solides
Magnétisme quantique (J=L+S), ferromagnétisme, interactions spin/spin
en M2 : Corrélations (interactions e/e, liquide de Fermi), seconde quantification
Supraconductivité, ordres magnétiques complexes, effets topologiques etc…
Chap.1

Transport dans les métaux : modèle de Drude


(limite classique)

3
A. Conductivité électrique (modèle de Drude)

La résistivité électrique (ρ = RS/L) est généralement de l’ordre du μΩcm à 300K


mais elle peut néanmoins varier d’un facteur 1 à 100 ….
graphite ρ ~ 1000 𝜇Ωcm
et pour les semi-conducteurs ρ ~ 1012 𝜇Ωcm et même
diamant (T → 0) ρ ~ 1024 𝜇Ωcm

et lorsque T → 0 certains composés ont une résistivité NULLE (supraconducteurs) alors


que les isolants (et semi-conducteurs) ont une résistivité INFINIE (diélectrique).
En pratique ~ 50 ordres de grandeurs !
Aucune autre grandeur physique ne présente une telle dispersion…
(taille univers/taille quark ~ 1042…)
4
comment comprendre une telle dispersion des propriétés électroniques…

La première difficulté réside dans le très grand nombre d’électrons Coeurs (immobiles)

n ∼ 1023e/cm 3 dont il s’agit de déterminer le comportement.


Au début du XXe siècle Paul Drude (1863-1906) prend comme base ELECTRONS

de départ la théorie cinétique des gaz : les électrons sont alors DE CONDUCTION

supposés être à l’équilibre thermique avec le bain ambiant, à la


température T et vinst ∼ kT/m ∼ 3.104 m/s. De plus : électrons de valence (localisés)

• Drude néglige les interactions e/e et e/ions (en dehors des chocs)
• Il suppose que les électrons subissent des collisions élastiques instantanées sur les ions,
et que la vitesse est redistribuée aléatoirement après le choc ( < vinst > = 0)

• Le temps moyen* entre deux choc est τ = l/v ∼ 10−9 / 10−23.102 /10−30 ∼ 10−13s
et il est résulte une force de « frottements » ffrot ⃗

⃗ ⃗ dv⃗
Il faut alors résoudre le PFD : −e E − e v ⃗ ∧ B + f frot = m

dt
ou v ⃗ est ici la vitesse moyenne de déplacement = vitesse de dérive [VOIR TD]

* voir TD mais le calcul microscopique de τ est loin d’être aisé…. voir cours de transport en M2-MQ
5
La probabilité de subir un choc (pendant dt) est dt/τ et on peut écrire (voir TD) :
⃗ = − m v ⃗ /τ
p(t + dt) = (p(t) + dp)(1 − dt/τ) = (p(t) + ffrot . dt)(1 − dt/τ) et donc : f frot

dv⃗
Et à l’équilibre = 0⃗ pour un champ B||Oz
dt

et vy = 0 car le courant ne peut pas sortir par les bords latéraux

donc vx = − eτEx /m

= − (nev)S et donc J ⃗ = − ne v ⃗
dQ dx
et le courant traversant une surface S s’écrit : JS = I = = nSq
dt dt
ne2 ⇥ E ne2 ⇥ 1029.10−38.10−13 −8
j= nev = ⇥ 0 = ∼ ∼ 10 Ωm : OK !
m m 10 −30

Remarque : la densité de courant J ⃗ est donnée par l’équation de conservation de la charge

→ div J ⃗ − e
∂n
=0
∂t

6
et il apparaît une tension transverse (tension de Hall)
B
VH = − Ix où t est l’épaisseur du matériaux
net
Remarque : la tension de Hall devrait être négative et indépendante de T mais elle peut
être négative ou positive et même changer de signe en fonction de T (…ou B).
Voir TD pour le comportement pour 2 types de porteurs….

Par ailleurs la mécanique quantique montre que VH présente


des plateaux (RH = h /ne 2) mais la « pente moyenne » reste
celle donnée par l’approche classique (et les plateaux
disparaissent généralement au dessus de quelques Kelvin)

De plus, bien que conceptuellement fausse (voir M1) car les électrons doivent
être traités quantiquement, cette expression « classique » donne néanmoins une
(très) bonne approximation de la conductivité dans la majorité des métaux :
m
σquant = σclass ×
m* masse effective ~ 0.1-10

pour les semi-conducteurs c’est une autre histoire…(n ∝ exp(−E0 /kT ))

7
et pour pour un champ AC (avec vy = vz = 0) : −eE − mv/τ = mdv/dt = − iωmv

« pic » de Drude
0
(⇤) = de largeur 1/τ UPd2Al3
1 i⇤⇥

La résistivité (ρ = 1/σ) augmente avec la fréquence mais


m ω ne 2
pour ωτ > > 1 : ρ(ω) → jρDCωτ = j 2 ω = j avec ωp = ∼ 1015Hz
ne ϵ0ωp
2 mϵ0

à haute fréquence*, un métal se conduit donc comme une « inductance » (dite cinétique)
(toujours vrai dans le cas des supraconducteurs…)

Par ailleurs, le champ électrique doit respecter les équations de Maxwell, soit donc
rot(rotE) = grad(divE) − ΔE = rot(∂B/∂t)) = μ0∂J/∂t + μ0ϵ0∂2E/∂t 2

* voir chapitre 3 pour les propriétés optiques


8
et à basses fréquences : ωp > > 1/τ > > ω*,

on peut négliger le terme en ∂ E /∂t puis en insérant j ⃗ = σ(ω) E ⃗ ∼ σ0 E ⃗

les équations de Maxwell ne sont pas « auto-suffisantes ».


Il faut introduire la spécificité du solide : ici solide=métal

on a alors : ΔE = μ0σ0∂E/∂t = équation de diffusion


(contrairement au cas ωτ > > 1pour lequel on retrouve bien entendu l’équation de propagation ΔE = ϵ0 μ0∂2 E/∂t 2)

Et si on s’intéresse à la réponse AC en cherchant une solution de la forme E ∝ e i(kx−ωt)


1+i
on trouve k 2 = iω[μ0σ0], soit k ∼ ωμ0σ0
2
et, le champ électrique (et magnétique) ne peut pénétrer que sur une longueur
2
= épaisseur de peau : δem = [2/μ0σ0].1/ω
pour du cuivre (ρ ∼ 1μΩcm) δem est de l’ordre de 1cm à 50Hz et 2 μm à 1GHz

Remarque : Le courant est alors également très in-homogène et


circule lui aussi principalement sur les bords, comme le montre la figure
ci-contre pour un barreau cylindrique de rayon 5x l’épaisseur de peau

* voir chapitre 3 pour les propriétés optiques


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B. Transport thermique

Par analogie au transport électrique (de


charge) on peut calculer le flux d’énergie
(thermique) traversant la surface

nvx
JT = nchaud Echaudvchaud − nfroid Efroidvfroid ∼ (Echaud − Efroid)
2
Théorie cinétique des gaz : l’énergie des électrons ne dépend que de T.

On peut alors introduire la chaleur spécifique/volume C = ndE/dT


et le système étant isotrope vx2 = vy2 = vz3 = v 2 /3 d’où :

v2 C où K est la conductivité thermique


Jq = ( ⇥T ) = K( ⇥T )
3 (des électrons)

K est de l’ordre de quelques 100W/m.K dans les métaux à température ambiante


( ∼ 0.05W/m.K dans des isolants thermiques comme la laine de verre ou l’air)

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Ce flux de chaleur par conduction est une des principales causes
d’échanges thermiques*. La loi de Fourier (1822) s’écrit alors :

dP = [JT (x) − JT (x + dx)]S = − [∂JT /∂x]dV = − [div JT ⃗]dV


et la chaleur échangée avec les électrons** dans le volume dV est donc :

+ div( JT ⃗) = ST
∂Q ∂Q ∂s ∂T
et =T =C
∂t ∂t ∂t ∂t
chauffage (ou froid)

− ∇ ⃗ . (K ∇ ⃗ T ) = ST
∂T
soit C
∂t
en supposant que K ne dépend que peu de T on retrouve une équation de
diffusion : ∂2T/∂x 2 = [C/K ]∂T/∂t (en l’absence de source) et tout comme pour
E on peut introduire une longueur de diffusion thermique (« épaisseur de peau »)
δT2 = [K/C]t [comme on avait : δem
2
= [2/μ0σ0].1/ω en AC]
2
/4δT2
et la solution est T(x, t) = Ae −x /δT
pout t = 1s, δT varie de ∼ 1cm dans les « bons » métaux comme le cuivre ou
l’argent à ∼ 0.3mm dans le bois (ou 1mm pour la glace)
*avec le rayonnement et la convection non traitée ici
** les ions sont ici supposés immobiles mais leurs vibrations (appelées
phonons) permettent également de conduire la chaleur (voir M1)
De plus un gradient thermique peut également induire un transport de charges
(et inversement), il existe donc une matrice de transport charge/chaleur (ou entropie) :

(Φx) (L′ K′/T) ( −∂T/∂x )


avec JT ⃗ = T Φ ⃗
Jx σ L E = − ∂V/∂x
= . x

et on peut montrer que L′ = L (relation de réciprocité d’Onsager)

∂T 2
On peut éliminer Ex et on a JT,x = TQJx − [K′ − σTQ ]
∂x
conductivité thermique K
calculée précédemment
effet PELTIER*
L
on note Π = TQ le coefficient de Peltier et on a introduit Q =
σ
Ce terme s’accompagne donc d’un flux de chaleur (mis en évidence par William Thomson
∂Q ∂J ∂Π ∂T
(Lord Kelvin) en 1851) = − Tx = − J qui complète - si π dépend de T - le flux par
∂t ∂x ∂T ∂x x
∂ 2T Jx2
conduction (K 2 ) déjà vu (et les pertes par effet Joule (− ))
∂x σ

* découvert en 1834 par l’horloger (et physicien…) Jean-Charles Peltier


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De plus les coefficients σ et K et L ne sont PAS INDEPENDANTS.
Tout d’abord :
K v2 ⇥ C m 3 mv 2 /2 C kB 2 3 kB 2
L= = = ( ) = ( ) = ℒ = 10−8WΩK−2
T 3 ne2 ⇥ T 2 3/2kB T 3/2nkB e 2 e

théorie cinétique des gaz 1 Wiedemann & Franz (1853)

l’expérience donne L ∼ 2.10−8 WΩK−2


en accord raisonnable avec la théorie
(Drude avait fait une erreur d’un facteur 2
dans le calcul de σ : accord parfait !)

mais si le résultat est (presque) juste, la démarche est FAUSSE


et la mécanique quantique démontrera quelques années plus tard qu’il y
a deux erreurs fondamentales qui se compensent…
(mv 2 /2 ≈ const = EF où EF est appelée énergie de Fermi et C = γT voir M1)

13
L ∂T
De même pour Jx = 0 un gradient thermique induit un champ électrique Ex =
σ ∂x
En effet, on peut montrer (VOIR TD) qu’il devrait exister une vitesse de dérive thermique
1 cτ dT
vxT = [vx(x − vxτ) − vx(x + τvx)] = − . (c est ici chaleur spécifique moyenne/électron)
2 3m dx

mais en l’absence de courant (Jx = 0) cette dérive est compensée par vx = − Ex
m
m cτ ∂T c
il apparait donc (voir TD) un champ électrique Ex = − . . =− ∇T
eτ 3m ∂x 3e
L c
soit Q= =− effet SEEBECK*
σ 3e
kB
En mécanique classique c = 3kB /2 et donc Qclass = − ∼ 4.10−5V/K
2e

Remarque : les effets Seebeck, Peltier et Thomson sont appelés effets


thermo-électriques et la recherche de nouveaux matériaux
thermo-électriques (notamment semi-conducteurs et/ou nano-structurés)
a connu au cours des dernières décennies un regain d’intérêt considérable

* en 1821 Thomas Seebeck pensait qu’il s’agissait d’un effet magnétique


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et finalement :

(QσT (ℒ + Q )σT) (∂T/∂x)


Je,x σ Qσ
(JT,x)
∂V/∂x
=− 2
.

avec : ℒ ∝ Q 2 ∝ (kB /e)2

L’expérience montre que ℒ ∼ 2 × ℒclas et le facteur 2 sera parfaitement bien décrit


par la mécanique quantique.

mais la valeur que Q est néanmoins ~ 10-100 fois supérieure à la valeur mesurée…
…et Q n’est PAS indépendant de T.
L’effet de « compensation » des erreurs dans la loi de Friedemann-Franz n’intervient pas ici !
La mécanique quantique montrera que Q ∼ T/TF × Qclas
où TF est une température (dite de Fermi), caractéristique des électrons ( ∼ 10000K, voir M1)

15
Remarque : les termes de transport sont en fait des matrices non diagonales en
présence d’un champ B | | Oz

J⃗ − ∇ ⃗V
( JT /T) ( )
[L] [K′]/T (− ∇ ⃗ T)
[σ] [L]
= .

avec

(−γBz σ ) (−aBz L )
σ γBz K ζBz L aBz
( )
[σ] = [K ] = et [L] =
−ζBz K

effet Hall effet Righi-Leduc effet Nernst


champ électrique transverse gradient thermique transverse champ électrique transverse
généré par un courant généré par un flux de chaleur généré par un gradient
thermique longitudinal
longitudinal longitudinal

Les termes anti-diagonaux sont tous proportionnel au champ Bz et les


termes diagonaux σ (et donc K et L) présentent en fait également des
corrections (magnétorésistance) en champ ∝ Bz2

16
Chap.2

Propriétés magnétiques des solides


(limite classique)

17
A. Phénoménologie : B ,⃗ H,⃗ M,⃗ A ⃗

La formule de Biot et Savart permet de calculer le champ

⃗ ∧ PM ⃗
magnétique crée par une boucle de courant :

4π ∫ | | PM ⃗ | |3
B⃗=
μ0 I dl boucle interne boucle externe

et cette boucle peut être soit externe, soit


interne=microscopique
On note valors

dl ⃗ = dϕ −Rsinϕ , PM ⃗ = rsinθ − Rcosϕ , dl ⃗ ∧ PM ⃗ =


0 rcosθ R 2 − rRsinθcosϕ
rRcosθcosϕ dϕ
Rcosϕ −Rsinϕ rRcosθsinϕ

| | PM ⃗ | |3
1 1 R
et ∼ (1 + 3 sinθ cos ϕ) pour r>>R
r3 r

En intégrant dϕ entre 0 et 2π on trouve donc : m⃗


2 cos 2θ 1

( 0)
μ [IπR ] μ0
B = 0
[3 sinθcosθ − 0 ] = [3( m ⃗ . ur ⃗) ur ⃗ − m ⃗ ]
4πr 3 4πr 3
0

où m ⃗ = I S ⃗ est le moment magnétique


S étant la surface de la spire
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résultat similaire au champ E ⃗ crée par un dipôle électrique p ⃗/ϵ0 ≡ μ0 m ⃗
mais contrairement à l’électrostatique il n’existe PAS de monopole magnétique…
…dans le vide, mais ils peuvent « artificiellement » exister dans la glace de spins

Remarque 1 : Si à longue distance les champs sont très similaires, il n’en est rien à courte distance

spire = dipole magnétique charges ponctuelles = dipole électrique

Remarque 2 : on peut introduire le moment cinétique L ⃗ = R ⃗ ∧ p ⃗ et en écrivant


I = dQ/dt = − e/T = − ev/2πR
mevR soit m ⃗ = γ L ⃗ où γ = − e/2me est le rapport gyromagnétique
2 −e
on a : IπR =
2me
(la mécanique quantique permet de montrer que Lz = nℏ et le moment magnétique est alors lui aussi
quantifié m = nμB où μB = eℏ/2m = 9.3.10−23 J/T (ou Am2) est le magneton de Bohr
Il existe également un moment magnétique associé au spin)
Et pour une distribution volumique de moments, on peut définir
dm ⃗
l’AIMANTATION : M ⃗ = , et B ⃗ = μ0( M ⃗ + H)⃗
dV
B ⃗ est alors généralement appelé : INDUCTION magnétique

H ⃗ ≡ champ due aux boucles externes mais attention ce champ n’est égal
au champ appliqué H ⃗ que si l’échantillon est infini
0
H0 ⃗ H0 ⃗

H ⃗ = H0 ⃗ H0 ⃗ + Hd ⃗

sinon il faut tenir compte des « effets de bord »

où le champ démagnétisant Hd ⃗ est le champ crée par les « bouts manquants »


il est relié à l’aimantation M de ces dipoles manquants
et pour un ellipsoïde on peut écrire Hd ⃗ = − [N] M ⃗ ou [N] est un tenseur 3x3,
diagonal dans le repère des axes principaux de l’ellipsoïde avec Nx + Ny + Nz = 1
(pour une sphère Nx = Ny = Nz = 1/3)

et finalement on a B ⃗ = μ0((1 − [N]) M ⃗ + H0 ⃗)

20
La mécanique Lagrangienne (et Hamiltonienne) est basée sur l’existence d’un potentiel.
Comme pour E ⃗ qui découle d’un potentiel (scalaire) V, l’induction B découle
⃗ elle d’un
potentiel vecteur A ⃗ et pour satisfaire les équations de Maxwell ces deux
potentiels sont reliés par :
div( B )⃗ = 0 → B ⃗ = rot (⃗ A )⃗
∂B ⃗ ∂A ⃗
rot (⃗ E ) = −
⃗ ⃗ ⃗ induction
→ E = − ∇ (V ) −
∂t ∂t
tous deux sont alors définis « à une constante près » (fonction scalaire χ)
⃗ ⃗ ⃗
A′ = A + ∇ ( χ) et V′ = V −
∂χ
∂t
Fixer cette constante, c’est faire un choix de Jauge

La 3eme équation de Maxwell rot (⃗ B )⃗ =
1 ∂ E
(en l’absence de courant)
c ∂t
2
2 ⃗

s’écrit ∇ (div A + ⃗ 1 ∂V
) − Δ A ⃗ +
1 ∂ A
= 0 ⃗
c2 ∂t c2 ∂t2
En prenant div A ⃗ +
1 ∂V
= 0 = jauge de Lorenz
c ∂t
2

le potentiel obéit à la même équation (de propagation) que les champs


B. Réponse linéaire
La question qui se pose alors est : d’où proviennent les boucles de courant ?
= réponse du solide au champ qu’on lui applique
2 logiques s’affrontent : les moments s’alignent selon H ⃗ (effet « boussole ») ou
le solide va s’opposer au champ qu’on lui applique (loi de Lenz = induction)

H0 ⃗ H⃗ J⃗ M⃗ B⃗
-N

Les deux effets coexistent : le premier est appelé paramagnétisme (de Langevin)
Nm μ0mH
On peut montrer (analyse statistique, voir TD) que M = ℒ( )
V kT
où m = γL avec L = Rp (R étant le rayon de la boucle)
et ℒ(x) = coth(x) − 1/x ∼ x/3 pour x > > 1

22
⃗ μ0 H ⃗ = χp H ⃗ : réponse linéaire
2 2
Nγ L
et donc M =
3VkT
χp est appelé susceptibilité magnétique (de Curie). Cette susceptibilité diverge pour T → 0
χp 1
mais en écrivant M = χ(H0 − NM) on a M = H0 → H
1 + Nχp N 0

Par ailleurs, l’application du champ donne également lieu à une force contre-électromotrice
dϕ ⃗ d A ⃗ er dB
ecem = − (induction) et il en résulte* une force F cem = e = uθ ⃗
dt dt 2 dt
dr dL⃗ ⃗ ∧ r ,⃗ conduit
(on peut montrer* que = 0) et, le théorème du moment cinétique = F cem
dt dt
finalement à : L = ⃗ er 2 ⃗
B, m⃗ = −
e 2r 2 ⃗
B =−
e 2R 2 ⃗
B et
2 4m 6m

M⃗ = − μ0 H ⃗ = − μ0 H ⃗ = χd H ⃗
2 2 2 2
Ne R Nγ 2mR
6Vm 3V
cette réponse est « négative » = diamagnetisme (de Larmor) = loi de Lenz
Bien qu’il s’agisse d’un phénomène d’induction le résultat ne dépend pas du temps ceci est ici du au
fait que le système (atome) a été considéré comme non dissipatif (dans une inductance parfaite l’énergie Li 2 /2
est constante et ne dépend que de la valeur de i et non pas du temps nécessaire pour appliquer ce courant)

B ⃗ ∧ r⃗
* VOIR TD et on a pris ici A ⃗ = (jauge de Coulomb)
2
23
Remarque 1 :
2 2 2 p2 2
L = p R = 2mR . = 2mR 2kT (théorie cinétique des gaz)
2m
et donc χp = − χd, χtot = χd + χp = 0
Les solides ne possèdent pas de propriété magnétique à l’équilibre thermodynamique
théorème de Bohr (1911) van Leeuwen (1912). Ce qui est bien évidemment FAUX comme le
montre l’expérience et le démontrera quelques décennies plus tard la mécanique quantique !

En effet, la mécanique quantique impose une quantification du moment cinétique qui n’est pas prise en
compte dans le calcul de Langevin et celui-ci ne prend pas non plus en compte l’existence du SPIN.
Par ailleurs la théorie cinétique des gaz ne s’applique pas et χd est en fait indépendant de T
(R ∼ a0 ∼ 1Å : rayon de Bohr) : χd ∼ 10−6 < < χp sauf pour le graphite χd ∼ − 10−4
et dans les supraconducteurs pour lesquels χd = − 1

DIAMAGNETISME PARAMAGNETISME
a02 2.10−21 μB μB μ0 H μ
m ≈ − μB × ∼ μB ∼ m ≈ μB × ∼ B
h /qμ0 H 4.10−15 1000000 kT 100
à 1T à 1T-100K
« Rayon » magnétique

qℏ
μB= magneton de Bohr : = 9.3.10−24 Am2
2m
Remarque 2 :
nous n’avons parlé ici que du magnétisme dit localisé (boucles microscopiques = atomes)
dans les métaux il existe également une contribution (quantique) associée
aux électrons itinérants (de conductions) :
μB
mp( = − 3md) ≈ μB × [g(EF )μB μ0 H)] ∼ à 1T
1000
où g(EF ) est appelée densité d’états ∼ 0.1 états/eV.atome
(liée au principe d’exclusion de Pauli, voir M1)

Remarque 3 :
Les interactions entre moments peuvent donner lieu à l’existence d’un moment
magnétique non nul même en l’absence de champ extérieur = AIMANTS
(FERRO-magnétisme, voir M1 et TD pour l’approche thermodynamique)

25
C. Aspects thermodynamiques
L’énergie des électrons associée au potentiel V ( E ⃗ = − ∇ ⃗ V ) s’écrit

⃗ (div(V E )⃗ − E ⃗ . ∇ ⃗ (V ))dτ
1 1 ϵ0
2∭ 2∭ 2∭
ϵ= nqVdτ = ϵ0div( E )Vdτ =
2
V E d⃗ S ⃗ +
ϵ0 ϵ E
∬ ∭
0

2 2
densité d’énergie électrique
V ∝ 1/R, E ∝ 1/R 2 et V E d⃗ S ⃗ → 1/R ≈ 0

∂ϵ ∂E
et on peut écrire que la puissance p = = ϵ0E = − J.E
∂t ∂t
∂E ⃗
+ J )⃗ . E ⃗ = 0
Pertes par effet Joule
et donc (ϵ0
rot ⃗ B ⃗
∂t
∂E ⃗ ⃗
Mais en fait les équations de Maxwell indiquent que ϵ0 + J =
∂t μ0
rot(⃗ B )⃗ ∂B ⃗
⃗ ⃗ ⃗ ⃗ ⃗ ⃗ ⃗ − div( E ⃗ ∧ B ))

1 1
et . E = ( B . rot E − div( E ∧ B )) = (− B
μ0 μ0 μ0 ∂t
densité d’énergie magnétique
∂ ϵ0E 2 E ⃗ ∧ B )⃗
) = − J .⃗ E ⃗
B2
et donc : ( + ) + div(
∂t 2 2μ0 μ0
Pertes (ou source)
énergie électromagnétique
rayonnée (ou transportée)
équations de Maxwell ≡ équation de conservation de l’énergie électromagnétique

+ div(JX⃗) = SX
∂X
= générale à toute grandeur conservée :
∂t
+ div J ⃗ = 0) par exemple
∂nq
on la déjà vu pour la conservation de la charge (
∂t
+ div( JT ⃗) = ST )
∂Q
ou pour la chaleur (
∂t
E ⃗∧ B ⃗
et donc pour l’énergie électromagnétique : Jem⃗ = = vecteur de Poynting,
μ0

Attention il faut également tenir compte de l’énergie associée


aux dipoles magnétiques* (= aimantation)
dϵdip = − MdB
et pour un solide magnétique, la densité d’énergie totale s’écrit donc
dutot = Tds + HdB (où s est l’entropie/unité de volume)
Cette énergie totale comprend également la contribution de la source qui a créé le champ extérieur H.
dΦ dH
Si on s’intéresse à la matière seule il faut soustraire cette contribution P = − ei = i = (μ0 NS ) . (lH/N )
dt dt

soit dϵsources = μ0 HdHV et dusol = Tds + μ0 HdM

* il existe également un couple Γ ⃗ = M ⃗ ∧ B ⃗ et un force F ⃗ = ( M ⃗ . ∇ ⃗ ) B ⃗

27
Néanmoins, ce potentiel thermodynamique n’est pertinent que pour un système isolé alors qu’en
« réalité » le solide est couplée à un bain thermique et soumis au champ extérieur.
Les variables du problème ne sont donc PAS s et M mais T et H : on introduit alors
l’enthalpie libre g = u − Ts − μ0 HM et dg = − sdT − μ0 MdH
avec μ0 M = − (∂g/∂H)T et s = − (∂g/∂T )H

la relation de Maxwell (sur les dérivée croisée) donne (∂S/∂H)T = μ0(∂M/∂T )H

De même l’entropie ds = (∂S/∂T )H dT + (∂S/∂H)T dH


et en introduisant la chaleur spécifique C = T(∂g/∂T )H on a finalement
ds = (C/T )dT + μ0(∂M/∂T )H dH et pour un composé paramagnétique M = χpH = (A/μ0T )H
ds = (C/T )dT − (AH/T 2)dH
et (∂C/∂H)T = − T(∂(AH/T 2)/∂T )H = 2AH/T 2 soit C = AH 2 /T 2 (Schottky) et finalement
AH 2 dT dH
ds = 2 ( − )
T T H
ds = 0 → dT/T = dH/H, soit : TF /Ti = HF /Hi
on devrait donc avoir TF = 0 si le champ est ramené à zéro mais la température finale est limitée par
les « fuites thermiques » et en partant de la température de l’hélium ∼ 4K pour un champ de départ
∼ 1T on peut atteindre des température de l’ordre de 10mK en champ nul.
Si on applique un champ H à un composé paramagnétique
couplé à un bain thermique T, on diminue l’entropie du
système en alignant les moments magnétiques.
Si le système est ensuite isolé (= rendu adiabatique car il ne
peut plus échanger de chaleur avec l’extérieur) et que l’on
décroît le champ, les moments devraient se dés-aligner sous
l’effet de l’agitation thermique mais celui est impossible car
ds = 0 donc la température décroît. Cet effet est appelé
refroidissement par désaimantation adiabatique.
(ou effet magnétocalorique)

Remarque : des études actuelles portent sur la recherche de matériaux ayant des
anomalies magnétiques proche de la température ambiante, permettant ainsi de réaliser
des « réfrigérateurs » à ∼ Tamb.
Grand (∂S/∂H)T

C → 3nkB à haute température


(Dulong-Petit)
ΔT ∼ TΔH(∂S/∂H )T /kB ∼ TΔST /kB

29
Chap.3

Équations de Maxwell dans la matière


(propriétés optiques)

30
A. (Rappels sur les) matériaux diélectriques
Dans un conducteur les charges libres (ou charges de conduction) peuvent se déplacer dans le
matériau, donnant lieu à un courant J (et un densité volumique de charges libres ρl). Bien qu’elles ne
soient pas libres de se déplacer dans un isolant (ou diélectrique), ces charges liées peuvent tout
de même se déplacer légèrement, conduisant à l’apparition d’un moment dipolaire p ⃗ = q r .⃗

Ce moment peut être induit par un champ électrique local Eloc ,⃗ en présence duquel les
barycentres des charges + et - ne seront plus confondus. C’est notamment le cas
du nuage électronique entourant le noyau atomique

A partir du théorème de Gauss on peut alors montrer que


Zer
le champ lié à ce déplacement vaut
4πR 3ϵ0

et l’équation du mouvement du nuage électronique s’écrit


md 2r/dt 2 = − mω02r − ZeEloc avec ω02 = (Ze)2 /4πR 3ϵ0m
Eloc ⃗
et pour un champ alternatif (de fréquence ω) on a r ⃗ = − Ze
m(ω02 − ω 2)

et p ⃗ =
(Ze)2 ω02
E ⃗ = α ϵ E ⃗ avec ℏω ∼ 1 − 10 eV ≡ 1016 Hz
loc at 0 loc 0
mω02 ω02 − ω 2

31
de même il existe dans les systèmes ioniques un polarisation liée au mouvement des ions.
En supposant une force de rappel linéaire (voir M1) on retrouve
md 2r/dt 2 = − m ω̃2r − ZeElocoù ω̃ est cette fois la fréquence caractéristique de vibration
des ions (appelée phonons) avec ℏω̃ ∼ 10−1 − 10−2 eV ≡ 1013 Hz
et comme précédemment on obtient
une polarisabilité de déplacement
(Ze)2 ω̃2
αdep =
ϵ0 Mω̃2 (ω̃2 − ω 2)

et αtot = αat + αat

Attention le champ local n’est pas égal au champ appliqué E ⃗ (il tient compte du champ crée par les
autres dipôles) mais Eloc ⃗ = E ⃗ + P /3ϵ
⃗ ⃗
0 avec la polarisation P = n p ⃗ où n est la densité
volumique d’atomes (donc de dipoles)

soit P ⃗ = nαtotϵ0( E ⃗ + P /3ϵ


⃗ P⃗=
3nαtotϵ0 ⃗
0) i.e. E = χeϵ0 E ⃗ tout comme on a écrit M ⃗ = χm H ⃗
3 − nαtot
Remarque : comme pour les ferromagnétiques, il peut exister dans certains matériaux
(ferroélectriques) des moments persistants, même en l’absence de champ appliqué

32
⃗ ∂P ⃗ ∂r ⃗
Si le dipôle « fluctue » il apparaît un courant de polarisation soit Jp =Jp ⃗ = niqi i
∑ ∑
niqivi =
∂t i i
∂t

qui est donc associé à une densité locale de charge ρP = − div P ⃗


qui est « compensé » (le solide reste globalement neutre) par une charge de surface σP = P ⃗ . n ⃗

Ce courant n’a rien de fictif mais à la différence (essentielle)


du courant de conduction dans les métaux,
il ne peut pas être « utilisé » à l’extérieur du diélectrique.

De la même façon si l’aimantation n’est pas homogène, les


boucles de courant microscopiques à l’origine de M ⃗ sont
reliés à une densité de courant « interne »
Jm ⃗ = rot ⃗M ⃗
« compensée » par une densité surfacique Jsm ⃗ = M ⃗ ∧ n ⃗

⃗ = P d⃗ S ⃗ = niqi ri ⃗ d S ⃗ = Q =
∭ ∬ ∑∬ ∭
* on peut aussi écrire : div P dτ − ρpτ car le solide reste neutre
i

33
Les équation de Maxwell s’écrivent donc in fine

div B ⃗ = 0
ρl + ρp
div E ⃗ =
ϵ0

rot ⃗ E ⃗ = −
∂ B
∂t
1 ∂E ⃗
rot ⃗ B ⃗ = μ0( Jl ⃗ + Jp ⃗ + Jm ⃗) +
c 2 ∂t

et en introduisant D ⃗ = ϵ0 E ⃗ + P ⃗ tout comme on avait écrit B ⃗ = μ0( H ⃗ + M)⃗ on a finalement

Dans le cas de la réponse linéaire


div B ⃗ = 0 D ⃗ = ϵ0(1 + χe) E ⃗ = ϵ0ϵr E ⃗ et
B ⃗ = μ0(1 + χm) H ⃗ = μ0 μr H ⃗
div D ⃗ = ρl
Remarque :
∂B ⃗
rot ⃗ E ⃗ = − A l’interface entre deux milieux on a les

ET1 ⃗ = ET2 ⃗ et BN1 ⃗ = BN2 ⃗


∂t relations de continuité
∂D ⃗

DN2 ⃗ − DN2 ⃗ = σl n12 ⃗ et HT1 ⃗ − HT2 ⃗ = Jsl ⃗ ∧ n12 ⃗
⃗ ⃗
rot H = Jl +
∂t

34
B. Propriétés optiques des métaux
Pourquoi certains métaux sont-ils plutôt jaunes (or) et d’autres totalement réfléchissants (aluminium) ?
On a déjà vu, qu’il existe une épaisseur de peau sur laquelle un champ électrique AC peut pénétrer
ne 2
pour ω < < 1/τ < < ωp = ∼ 1015Hz
mϵ0

mais dans le domaine optique, ω ∼ ωp et on doit donc tenir compte de la


dépendance en fréquence de σ(ω); les équations de Maxwell donnent :
ΔE = μ0σ(ω)∂E/∂t + ϵ0ϵ∞μ0∂2E/∂t 2
ωp2
et pour ωτ > > 1, σ(ω) ∼ jϵ0 et finalement :
ω
ΔE = − j(ωp2 /c 2ω)∂E/∂t + (ϵ∞ /c )∂ E/∂t 2 2 2
(idem pour B)

35
et en cherchant E ∝ e i(kx−ωt)
on trouve
c 2k 2 = − ωp2 + ϵ∞ω 2 = ϵ(ω)ω 2
avec ϵ(ω) = ϵ∞ − ωp2 /ω 2
= fonction diélectrique
(ϵ∞ = polarisation*)

Remarque 1 : La réflexivité est alors donnée par :



R = | 11+ | où ⇥ =

et comme ϵ(ω) < 0 pour ω < ωp / ϵ∞

le métal devient parfaitement réfléchissant


et ωp ∼ fréquences visibles couleur des métaux

* voir suite et TD pour le modèle de Drude-Lorentz prenant en compte le couplage aux phonons

36
Remarque 2 : le terme ωp2 correspond à l’énergie cinétique des courant induits :
ϵem = ℏω ∼ ℏωp / ϵr + (ℏc 2 /2ωp ϵr )k 2

Ec = p 2 /2m = (ℏ2 /2m*)k 2


l’onde électromagnétique ≠ photon « acquiert une masse »
lorsqu’elle se couple aux électrons de conduction, m* = ℏωp ϵr /c 2

ωp2
Remarque 3 : on a écrit ici σ(ω) ∼ jϵ0 mais on a vu au chapitre 1 (effet Hall) que σ est
ω
en fait un TENSEUR lorsque B ≠ 0 et on peut alors montrer que
1 − ωp2 /ω 2 i(ωp2 /ω 2) . (ωc /ω)
(−i(ωp2 /ω 2) . (ωc /ω) )
[ϵ] ∼
1 − ωp2 /ω 2

pour ω > > 1/τ > > ωc = qB/m (B||Oz et E||Oxy)


k 2c 2 − (ω 2 − ωp2) −iωp2(ωc /ω)
k 2c 2 − (ω 2 − ω 2)) (Ey) (0)
Ex
(
0
On doit alors cette fois résoudre : =
iωp2(ωc /ω) p

et en annulant le déterminant du système on trouve deux solutions :


kc = ω 1 − ωp2 /ω 2(1 ± ωc /ω)

37
correspondant à 2 polarisations circulaires Ex = ± iEy mais dont les vitesses de rotation
(vitesse de phase ω/k) sont différentes, entraînant une rotation de l’axe de polarisation

cos((ϕd − ϕg)/2)
E⃗∝
(i(e iϕd − e iϕg)) ( sin((ϕd − ϕg)/2) )
e iϕd + e iϕg i(ϕd +ϕg)/2
=e

soit une rotation du champ d’un angle (de Faraday*) :

ωp2 zωc
ΦF = (ϕd − ϕg)/2 = Δkz /2 ∼ 2 = νzB
ω 2c

pour ω > > ωp


où ν est appelé constante de Verdet
∼ 1∘/mmT pour ω ∼ 10ωp
Effet magnéto-optique

* qui fut le premier à observer l’effet en 1845. L’effet peut également être
observé en réflection (lorsque ω → ωp par exemple ϵ → ± ωc /ωp et une
des deux polarisations circulaires est réfléchie alors que l’autre est
transmise). Il est alors appelé effet (John) Kerr (1875)
ωp2 ωp2
Remarque 4 : on a négligé ici le terme imaginaire : k 2c 2 ∼ ω 2(ϵ∞ − +i ) (ωτ > > 1)
ω2 ω 3τ
Ce terme donne lieu à une partie imaginaire de k et donc à une décroissance
(exponentielle) de l’intensité liée à la dissipation par effet Joule

mais il donne lieu à un autre effet.


En effet, pour une onde arrivant sur la surface d’un métal
avec un angle non nul, les relations de continuité*
imposent la valeur de k|| et la présence du terme iωp2 /ω 3τ
conduit à k|| ≠ 0 pour ω < ωp (en fait ωp / 1 + ϵ∞ ).
On peut montrer que la partie imaginaire de k⊥ est
alors grande et l’onde se propage donc essentiellement
parallèlement à la surface (δ1/2 ∼ 10/100nm**).
On parle de plasmon de surface (voir TD)
(qui s’accompagne d’une modulation de la densité
électronique en surface sur λ ∼ 10 − 100μm)

* = relations de Snell-Descartes
c 2
** pour ωτ < < 1 → effet de peau déjà vu : δem =
ωp ωτ
39
remarque 5 : l’équation de continuité
∂ρ σ(ω)ρ σρ
div(J) = − s’écrit : −iωρ = = − i 0 = − iωp2 /ω (pour ωτ > > 1)
∂t ϵ0 ϵ0ωτ
N électrons

E⃗
Elle admet donc admet une solution oscillante
(spontanée à k=0*, ρ(t) = ρe iωt) de la densité volumique
de charge pour ω = ωp + -
(région neutre)
on parle dans ce cas de plasmon de volume
N/Z ions

l’ensemble du nuage électronique oscille « de façon homogène » : apparition d’une densité


surfacique de charge σl sur les bords latéraux qui crée un champ oscillant E = σ/ϵ0

* On peut noter que div D ⃗ = ϵ(ω) E ⃗ . k ⃗ = 0 donc lorsque ϵ(ω) ≠ 0 l’onde doit être transverse ( k ⃗ ⊥ E )⃗
mais ce n’est pas le cas ici et - contrairement aux plasmons de surface - les plasmons de volume sont en fait
des ondes longitudinales

40
Cas particulier 1 : Supraconducteurs τ → ∞
m dJ ⃗ ⃗ J ⃗∧ B ⃗
il faut ici bien tenir compte du terme de Lorentz = − eE +
−ne dt ne
et du fait que J (⃗ r,⃗ t). En insérant cette équation dans les équations de Maxwell on peut
montrer qu’il existe une solution particulière qui vérifie

rot( J )⃗ = − B ⃗ (équation de London*)


2
ne
m
et finalement Δ B ⃗ = B /λ
⃗ 2 + (ϵ /c 2)∂2 B /∂t
r
⃗ 2 avec λ = c/ωp
⃗ vu dans les métaux
≡ au terme −j(ωp2 /c 2ω)∂ B /∂t
mais l’effet est ici STATIQUE (l’équation est valable à toute fréquence)
et dans ce cas le champ magnétique s’annule au coeur du matériau (au delà de λ)
même pour ω = 0 : il y a expulsion du flux
il s’agit là d’une propriété (effet Meisner) fondamentale des supraconducteurs (en
plus de R = 0)

* comme B ⃗ = rot ⃗ A on
⃗ a J ⃗ = − (ne 2 /m) A ⃗ (et non plus σ E )⃗ et le courant (= grandeur physique
mesurable) est égal à un potentiel (à priori défini à une constante près…) : rupture de la symétrie de jauge

41
Cas particulier 1I : isolants (diélectriques ioniques) τ → 0
c 2k 2 = ω 2ϵr avec D ⃗ = ϵ0 E ⃗ + P ⃗ = ϵ0ϵr E ⃗
3nαtotϵ0 ϵ (ω) − 1 nαtot
et on a vu que : P = E = ϵ0(ϵr − 1)E. On en déduit que r = ( ∼ 1)
3 − nαtot ϵr(ω) + 2 3
Clausius-Mossotti
3 + 2nαtot(ω) ϵ∞ − ϵr(0)
et ϵr(ω) = que l’on peut ré-écrire* : ϵr(ω) = ϵ∞ +
3 − nαtot(ω) (ω/ωT )2 − 1
avec α∞ = α0 ∼ 4πR 3 pour ω̃ < < ω ( < < ω0) ϵ∞ + 2
(Ze)2 avec* ωT2
= ω̃2
et α(0) = α0 + ϵr(0) + 2
ϵ0 Mω̃2 ϵr(0)
et ϵr s’annule pour ωL2 = ωT2
ϵ∞
relation de Lydane-Sachs-Teller
les isolant sont
(souvent) transparents
et il existe une bande interdite*
(reflexion totale pour ω ∼ ω̃ ∼ 1013Hz).
De part et d’autre de ce gap le
photon « se couple » aux vibrations
atomiques pour former un polariton

* VOIR TD
42
En résumé, on a vu…. … est-ce robuste ?

Classique Quantique

NON : la théorie cinétique ne s’applique pas


Energie moyenne < E > = 3kBT/2 (niveau de Fermi)

OUI : exact pour les électrons libres mais pour


Conductivité σ = (ne 2τ/m)/(1 − iωτ) de mauvaises raisons, sinon m → m*.

OUI en moyenne, plateaux à basse température


Effet Hall RH = − B/net et plusieurs types de porteurs possibles

2
Effet de peau AC δem = 2/μ0σ0ω OUI

Conductivité
thermique K = v 2τC/3 OUI mais seconde contribution due aux ions
(phonons)

OUI (à un facteur 2 près) rapport bien constant


Wiedemann-Franz K /σT = 3kB2 /2e 2 mais pour T → 0 et interprétation fausse

OUI : l’effet existe bien


Effet Seebeck L /σ = − kB /2e mais Q varie en fait linéairement en T

Aimantation B ⃗ = μ0[(1 − N ) M ⃗ + H0 ⃗] OUI

Bohr - χp + χd = 0 NON : les effets paramagnétiques dominent


van Leeuween (sauf supraconducteurs) et SPIN + FERRO

43
Mais encore….

Classique Quantique

Energie ϵ0 E 2 B2
ϵem = + OUI
électromagnétique 2 2μ0

Désaimantation
TF /Ti = HF /Hi OUI
adiabatique

Polarisation P ⃗ = χeϵ0 E ⃗ OUI (+ interactions dipolaires = van der Waals)

∂D ⃗
rot ⃗ H ⃗ = Jl ⃗ +
Equations de Maxwell ,... OUI
dans la matière ∂t

ϵ(ω) = 1 − ωp2 /ω 2 OUI pour ωP → couleur (et gap)


Fonction diélectrique mais ϵ(k, ω) : écrantage Thomas-Fermi

Effet Faraday ΦF = νzB OUI

OUI + particularités liées à la quantification


Plasmons k|| = (ω/c) Re(ϵϵ0 /(ϵ + ϵ0))
et dépendance en k des plasmons de volume

Effet Meisner λ = c/ωp OUI + mais l’origine de la supraconductivité


purement quantique
(supraconducteurs)

Clausius-Mossotti ϵr(ω) − 1 nα
= tot OUI y compris relation LST (polaritons)
(diélectriques) ϵr(ω) + 2 3

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