Vous êtes sur la page 1sur 11

Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

Contraintes dans les sols


Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

1.Rappel
1.1 Elasticité de Hooke
En physique, la loi de Hooke modélise le comportement des solides élastiques soumis à des contraintes.
Elle stipule que la déformation élastique est une fonction linéaire des contraintes. Sous sa forme la plus
simple elle relie l'allongement (d'un ressort, par exemple) à la force appliquée. Cette loi de comportement a
été énoncée par le physicien anglais Robert Hooke.
1.1.1 Contrainte et module de Young
On divise la force F par l'aire S de la section droite de la pièce, on appelle ce ratio contrainte La
contrainte est une grandeur homogène à une pression et s'exprime en Pa.

et on divise l'allongement par la longueur initiale l0, grandeur que l'on appelle déformation ou
allongement relatif (sans dimension).

La loi de Hooke s'exprime alors sous la forme :

1.

Où E est le module de Young ou module d'élasticité, une caractéristique du matériau ; c'est l'équivalent
en mécanique des milieux continus de la raideur d'un ressort.

Grandeur Unités conventionnelles


KPa, MPa, GPa
MPa, GPa

Tableau 1 : Unités conventionnelles

1.1.2 Loi de Hooke généralisée


La loi généraliser de Hooke, est exprimé sous une forme matricielle. On définit la contrainte et la
déformation localement par un tenseur 3×3, le tenseur des contraintes [σij] et le tenseur des déformations
[εij].
2. Lois de comportement des sols
2.1Notion de loi de comportement

Toute relation liant le tenseur des contraintes au tenseur des déformations signifie que le milieu, avec
sa cohésion propre ou sa capacité de déformation propre, s’oppose d’une certaine manière aux actions
appliquées. Ces relations entre tenseur des contrainte et tenseur des déformations sont appelées loi de
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

comportement.
2.2 Loi classique de la mécanique des sols
2.2.1 Loi de comportement élastique linéaire

Le sol aura un comportement élastique si ses déformations sont réversibles, sans qu’elle soit
linéaire. Si en plus il existe une relation linéaire entre les contraintes et les déformations on dira que le
sol a un comportement élastique linéaire. Dans le cas généralement les sols ont un comportement
élastique non linéaire. Néanmoins les lois de comportement en élasticité linéaire étant bien connues on les
utilisera souvent en faisant l’hypothèse forte que la réalité ne s’éloigne pas trop du modèle.
2. 2. 3 Contraintes dans les sols
3. 2.3.1. Etat de contraintes en point d’un milieu continu

Soit un solide à la surface duquel s’exercent des forces. En coupant ce solide par un plan fictif (P),
l’élément de surface « δs », autour du point « M » sur la surface « S », est soumis à une force δF la

contrainte au point « M » est le vecteur .Cette contrainte se décompose en une contrainte normale

 et une contrainte tangentielle .

Figure 1 – Etat de contraintes en un point d’un milieu continu

4. 2.2.2Tenseur des contraintes

En mécanique des sols, pour déterminer l’état de contraintes autour d’un point « M » dans le sol, il
suffit de connaître les composantes des forces s’éxerçant sur les faces d’un parallélépipède centré autour du
point « M ».
Au point M passe une infinité de facette, donc une infinité des contraintes. Ainsi la distribution des
contraintes autour du point M est une distribution tensorielle. Le tenseur de contrainte au point M est
noté :






Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

xx , yy , zz Contraintes normales


zx , xz , yx, xy, yz , zy Contraintes tangentielles (contraintes de cisaillement)

Figure 2 : Contrainte en un point M d’un milieu continu

Il existe en tout point M du milieu trois plans privilégiés, pour lesquels la contrainte se réduit à une
contrainte normale. Ces plans sont appelés plans principaux, on leur associés des axes principaux, leur
normale sont appelées directions principales et les contraintes correspondantes sont appelées contraintes

principales.
Dans les axes principaux le tenseur de contrainte s’écrit :
 
 
 
 
 
Les contraintes principales (σ1, σ2, σ3) sont les racines du polynôme caractéristique :

det Σ I  0 soit   1 .   2 .   3   0 (1)

avec


Donc 3 .2 B.  C 0

A  TrΣ  1   2   3

 
 Tr 2 Σ  TrΣ 2 / 2  1 2   2 3   31

C = detΣ  1 2 3
 
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

3. Représentation de Mohr.
Pour étudier l’état de contraintes autour d’un point, on utilise une représentation appelée diagramme
de Mohr qui consiste à représenter le vecteur contrainte dans un système d’axes
(σ , τ).La représentation de Mohr est une représentation plane du tenseur des contraintes [σ].
Dans cette représentation (figure 3) :
- L’axe des abscisses est confondu avec la contrainte normale ;
- L’axe des ordonnés est confondu avec la contrainte tangentielle.
Les points représentative des contraintes qui forment le tenseur au point M sont situés à l’intérieur du
triangle curviligne (partie hachurée) délimité respectivement par trois cercle : (C1), (C2) et (C3), appelé
cercle fondamentaux. Ces cercles ont pour diamètre (σ1- σ3), (σ1- σ2) et (σ2- σ3). Chacun de ces cercles est
le lieu des états de contraintes (σ, τ) .

Le rayon du cercle de Mohr est égal à (σ1 – σ3)/2, et son centre C a pour abscisse (σ1 + σ3)/2.

Figure 3 : Représentation de Mohr « état de contraintes possibles »

On montre qu’en tout point M, les extrémités des vecteurs contraintes s’exerçant sur toutes les
facettes passant par ce point, sont situées dans la zone comprise entre trois cercles de diamètre AB, BC et
AC où les trois points A, B et C correspondent respectivement aux trois valeurs des contraintes principales,
σ3, σ2, σ1 (figure 3).

Dans le cas où deux des contraintes principales sont égales, par exemple σ2 = σ3, cas qui est couramment
rencontré en mécanique des sols, le diagramme de Mohr se réduit à un seul cercle et toutes les valeurs des
contraintes correspondant à un point sont situées sur le cercle. L’abscisse du centre du cercle est égale à
et le rayon du cercle à .
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

Figure 4 : Diagramme de Mohr dans le cas de σ2 = σ3

Il faut utiliser une construction géométrique dite « Pôle du cercle de Mohr » pour passer aisément du plan
réel au plan de Mohr et individualiser un état de contrainte particulier.

Exemple :

Considérons la figure 4 Nous avons tout d’abord le plan réel (fig 5.a) autour d’un point M pour lequel on
connait par exemple les contraintes principales σ1 et σ3. On construit dans le plan de Mohr (fig. 5.b) le
cercle de diamètre σ1, σ3. Puis fictivement, on lie les deux plans dans une position fixée, ceci permettra de
passer d’un plan à l’autre

On considère dans le plan réel la droite AA qui correspond à l’orientation sur laquelle s’exerce σ3, puis
on trace dans le plan de Mohr la parallèle A’A’ à AA passant par le point du cercle où la valeur de la
contrainte est σ3.A’A’ recoupe le cercle de Mohr en un point généralement distinct du point représentant
la contrainte de départ, ce point est nommé Op pôle du cercle de Mohr (Ici cas particulier A’A’ est
tangent au cercle).

Si l’on veut connaître maintenant la valeur de la contrainte s’exerçant sur la direction BB dans le plan
réel, il suffit de tracer B’B’ passant par Op et le point S d’intersection avec le cercle de Mohr donne par
son abscisse et son ordonnée les valeurs respectives de n et de
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

Figure 5 : Cercle de Mohr

4 .Contraintes totales et contraintes effectives


Différents systèmes de contraintes sont utilisés pour l’étude des problèmes de mécanique des sols.
Dans les sols saturés, on distingue classiquement :
- les contraintes totales   ;

- Les pressions interstitielles u. I;

-  
Les contraintes effectives  '     u. I

Dans la représentation de Mohr, les cercles de Mohr en contraintes effectives se déduisent des cercles de
Mohr en contraintes totales par une translation d’amplitude égale à la pression interstitielle u, parallèlement à
l’axe des contraintes normales (figure 5). On a en effet :
σ’ = σ – u
τ’ = τ
Dans les sols secs, la pression interstitielle n’existe pas et l’on utilise un seul système de contraintes. On
peut formellement définir des contraintes effectives identiques aux contraintes totales et une pression
interstitielle identiquement nulle.

Figure 5 – Contraintes totales et contraintes effectives


Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

5. Contraintes dues au poids propre du sol


Le poids du sol augmente avec la profondeur ; réparti sur une unité de surface horizontale à une
profondeur donnée, il correspond à la pression ou contrainte due au poids propre.
Pour un sol de poids volumique γ (en kN/m3), et à une profondeur Z (en m), la contrainte verticale est
:
σV = γ .Z

 Cas d’un sol sec :


Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte est γ d .
Dans le cas d’un sol stratifié en plusieurs couches de différents poids volumiques et différentes
hauteurs :
σV =∑ γ d i. hi

 Cas d’un sol saturé :


La contrainte totale sera (σv) supportée par le squelette solide et l’eau.
D’après la loi de Terzaghi :


v = ’ v + u et ’ = 

u: pression interstitielle, u = w.h w
’v: contrainte effective transmise au squelette solide.
Remarque : Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte totale est sat.

’v =  v – u = ’.z (’: poids volumique déjaugé)

5.1Contraintes dues aux surcharges :


Les dépôts de sol sont normalement stables, à moins que des circonstances naturelles ou un
chargement artificiel ne contribuent à y accroître les contraintes effectives et qu’un tassement s’en
résulte. On sait qu’un abaissement de la nappe augmente la contrainte effective, mais divers types de
surcharges induisent également des contraintes ( ∆σ) dans le sol. Il s’agit :
- Des charges ponctuelles;
- Des charges uniformément réparties sur les surfaces rectangulaires et circulaires ;
- Des charges en forme de remblai de longueur supposée infinie.
a) Cas d’une surcharge uniformément répartie sur toute la surface q
Dans ce cas et quelle que soit la profondeur z, on a :
∆σ =I.q
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

b) Cas d’une surcharge ponctuelle Q


En considérant le sol comme milieu, la contrainte verticale due à la force ponctuelle Q est calculée
d’après la formule de Boussinesq :

∆σ

Cette équation peut s’écrire sous une forme plus simple :

∆σ

où Iz est un facteur d’influence de contrainte verticale déterminé en fonction de r/z par des
abaques.

a) Cas d’une surcharge circulaire uniforme q

∆σ )

∆σ
Avec
(Iz : facteur d’influence est en fonction de r/R et z/R ).

a) Cas d’une surcharge rectangulaire uniforme q


Sous l’effet d’une charge rectangulaire de largeur « b » et de longueur « l », la
contrainte induite ∆σ sous l’un des coins de cette charge, est donnée par :

∆σ = Iz q

Iz : facteur d’influence fonction de b/z et l/z. donner par le tableau suivant.


Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

Tableau 1 : Valeurs de Iz pour une semelle rectangulaire

La contrainte à la verticale d’un point quelconque s’obtient en construisant à partir du rectangle et du


point, des rectangles ayant chacun un sommet au point considéré. La contrainte cherchée est la somme
algébrique des contraintes produites par les rectangles.
a) Cas d’un remblai semi-infini
Pour un remblai de hauteur Hr et de poids volumique r, la contrainte verticale est : ∆σ = Iz q

Avec : q = r . Hr
Iz : facteur d’influence donné par le tableau en fonction de a/z et b/z
Chapitre 3 : Contraintes dans les sols

Tableau 2 : Valeurs de Iz pour un remblai semi-infini

Vous aimerez peut-être aussi