Vous êtes sur la page 1sur 53

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/344395688

COURS DE STRUCTUROLOGIE L3 ET M1 GEOLOGIE COURS DE


STRUCTUROLOGIE L3-M1 GEOLOGIE Géologie structurale-Tectonique

Book · January 2019

CITATIONS READS

0 2

3 authors, including:

Hamid Haddoum
University of Science and Technology Houari Boumediene
26 PUBLICATIONS   240 CITATIONS   

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Géology of the Algerian Sahara View project

All content following this page was uploaded by Hamid Haddoum on 27 September 2020.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


COURS DE
STRUCTUROLOGIE
L3 ET M1 GEOLOGIE
H. HADDOUM, MAI 2019
FSTGAT/USTHB. ALGER
COURS DE STRUCTUROLOGIE L3-M1 GEOLOGIE

H.HADDOUM, FSTGAT/USTHB, ALGER

Géologie structurale-Tectonique

Introduction : Objet de la géologie structurale.


La géologie structurale est une des branches de la géologie qui s’occupe d’étudier les
formations géologiques locales, régionales et mondiales, du point de vue historique et du
point de vue de la structure de ces formations.

Jusqu’aux années 60-70, la géologie structurale était surtout une science descriptive ; les
géologues structuralistes se contentaient d’émettre des hypothèses souvent contradictoires
qu’ils ne peuvent tester. L’introduction des techniques et des méthodes tirées de la physique
a permis de ler les phénomènes observés par le géologue, aux grandes lois de la physique :
c’est le but de la tectonophysique qui est une science géophysique.

La géologie structurale est la branche de la géologie qui fait appel à toutes les autres
branches de la géologie (minière, hydrogéologie, stratigraphie, marine...), et à d’autres
sciences telles que la biologie, la physique, la chimie...

La structurologie, objet de ce module, est une sous- branche de la géologie structurale ; elle
consiste en l’étude des structures géologiques à toutes les échelles : plis, failles, diaclases,
kink-bands, nappes de charriages..., et ce quelque soit la nature lithologique des terrains.
C’est en étudiant ces structures que l’on arrive à reconstituer l’histoire géologique d’une
région donnée.

Parallèlement à ce cours, les travaux pratiques de cartographie, de pétrographie


métamorphique ainsi que les projections stéréographiques nous permettront d’avoir une
idée sur le « visage » initiale d’une région donnée.

I- Mécanique des roches.


A- Rappels de mécanique générale

1- Notion de force : la force est définie par :


- Son intensité (en Newton, pascal ou en bar) M F
- Sa direction (par exemple NE-SW)
- Son sens (exemple SW)
- Son point d’application (M).
Elle est donc représentée par un vecteur F, dont la longueur est égale au produit de
l’intensité de la force, par l’échelle de représentation choisie (exemple surface).

F = τ .S

Il existe des forces concentrées : ce sont celles qui s’appliquent en un seul point isolé
(exemple force de traction s’exerçant sur un crochet d’attelage de wagons), et des forces
réparties, elles s’exercent soit sur une surface (exemple : force de pression provoquée par
un liquide sur les parois du récipient qui le contient), soit sur un volume (exemple le poids,
l’attraction terrestre qui est soumise sur chaque particule d’un corps pesant).

Elles sont définies par un vecteur densité f

Dans le cas des forces réparties (forces de surface), le vecteur densité de force f s’exprime
en Newton/m2. Si on considère un élément de surface δS très petit appartenant à la surface
sur laquelle s’exerce f, la résultante δf des forces réparties à δS est égale à :

δf=f .δS δf

Pour des volumes, la densité de force f s’exprime en N/m3. Si on considère un élément de


volume très petit δV, la résultante f des forces réparties s’exerçant sur cet élément de
volume est égale à :

δf = f. δV

2- Principes de l’action et de la réaction

Si un corps exerce en un point une force f sur un autre corps, cet autre corps exerce sur le
premier une force –f appliquée au même point.

1 -f f 2
Action de 2 sur 1 action de 1 sur 2

B- Les contraintes
Dans un milieu continu (solide), existent des forces internes, inter-atomiques,
forces qui assurent la cohésion du milieu. Considérons à l’intérieur du milieu,
une très petite surface δs. Les atomes situés d’un côté de la surface exercent
sur les atomes situés de l’autre côté de cette surface, une très petite force δf et
réciproquement, ces deux forces étant opposées.

δf

Y
δs

X
Le vecteur δf/δs est la contrainte, qu’on décompose en un vecteur
dirigé selon la normale à cette surface, et un vecteur tangent à cette surface (ou
contrainte de cisaillement).
En conclusion, la contrainte correspond à la force appliquée sur l’unité de
surface.
σ=F/S, ou σ=δF/δS Dans le cas où la force appliquée

est perpendiculaire à la surface.


Si la force appliquée n’est pas perpendiculaire à la surface, cette force sera
décomposée en une contrainte normale, et une contrainte tangentielle.

X3

F σ3−3
X2

x1 σ3−2 σ3−1 S
σ 3-3

Axe perpendiculaire Force parallèle


à la surface à la surface

idem pour σ3−2, et σ3−1

σ3−3 contrainte normale (perpendiculaire à la surface)

σ3−1 contraintes tangentielles ou cisaillantes


σ3−2 (sur la surface)

C- Les types de contraintes


Dans le cas où les forces s’appliquent sur un volume, (exemple de la pression
lithostatique en profondeur, sur un volume de roches), dans ce cas, 3 axes de
contraintes interviennent sur chaque face du volume ; ils décrivent une forme
géométrique que l’on appelle un ellipsoïde des contraintes.
σ1 =contrainte maximale

Ce sont les axes principaux de la contrainte

σ3 =contrainte minimale
σ2=contrainte intermédiaire
A partir de ces trois axes principaux de la contrainte, nous pouvons définir
trois plans perpendiculaires aux contraintes : ce sont les plans de contraintes
maximales ; dans ce cas les contraintes cisaillantes sont à chaque fois nulles.

Les 3 plans principaux sont donc :

σ1 (σ1 σ3); (σ2 σ1) et (σ2, σ3).

La contrainte σ3 est perpendiculaire au plan (s2s1)

La contrainte σ1 est perpendiculaire au plan (σ2σ3)

La contrainte σ2 est perpendiculaire au plan (σ1σ3).


σ3
σ2 A partir de là, on définit 3 types de contraintes :

− La contrainte uniaxiale : (une seule contrainte) :

σ1 ou σ3 =0 ; σ2 ou σ3=0 ou σ1=0

(si σ1=0 σ3=0 et σ2=0), si σ3=0 σ1=0 et σ2=0)

- La contrainte biaxiale (2 contraintes)


σ1 et σ2=0 ; σ3=0 ; ou σ1 et σ3=0, σ2=0
Ou σ2 et σ3=0, σ1=0.

-La contrainte triaxiale (3 contraintes)


σ1, σ2 et σ3 sont=0

• Cas particulier : si σ1=σ2=σ3=0, on a une contrainte isotrope


(contrainte hydrostatique, action de l’eau exercée sur une sphère
pleine et homogène).

D- le tenseur de contraintes.
Soit un cube soumis à des contraintes qui ne sont pas perpendiculaires aux
faces du cube, si on décompose chaque contrainte appliquée à chaque face
du cube, on obtient :
- pour le plan perpendiculaire à x1 :
σ1_1 σ1_2 σ1_3
- pour le plan perpendiculaire à x2 :
- σ2_1 σ2_2 σ2_3
- pour le plan perpendiculaire à x3 :
σ3_1 σ3_2 σ3_3.

Sur tout le cube, il s’exerce donc un ensemble


de contraintes:
x3
σ σ3_3 σ1_1 σ1_2 σ1_3
σ2_1 σ2_2 σ2_3
σ3_1 σ3_1 σ3_2 σ3_3
σ3_2
On appelle cet ensemble,
tenseur de contraintes. La
diagonale du tenseur correspond
x2 aux contraintes normales.

x1

Cas particulier : σ1_1 0 0

0 σ2_2 0 Les faces du cube représentent les plans

0 0 σ3_3 des contraintes principales.

Dans l’écorce terrestre, il existe à peu près 3 types de contraintes :


1- Dans un terrain stable, non soumis à des forces tectoniques, la seule
contrainte qui agit est isotrope, on l’appelle pression de confinement.
Elle est fonction de la profondeur et de la densité des roches.
2- Dans un ellipsoïde des contraintes où σ1 est horizontale, on dit qu’on
est dans un régime de compression. Les roches sont soumises à une
contrainte qui est dans le plan horizontal. On a là l’exemple des failles
inverses et des décrochements.
Dans ce cas, σ3 est soit horizontale, soit verticale, idem pourσ2.
σ1

3- Dans un ellipsoïde des contraintes où σ1 est verticale, on dit qu’on est


dans un régime de distension ; Les roches sont soumises à une
contrainte qui est dans le plan vertical. On a là l’exemple des failles
normales.
σ1

σ3

σ2 S2s

E- Le cercle de MOHR
Définition : L’ellipsoïde des contraintes n’étant pas convenable pour montrer
les relations qui existent entre l’orientation d’un plan et la valeur des
contraintes cisaillantes et normales sur ce plan, une autre méthode a été
introduite avec le diagramme de Mohr. Le cercle de Mohr (ou diagramme de
Mohr) correspond au lieu des différentes valeurs possibles de σn et σt.
La contrainte σ qui s’exerce sur une face peut être décomposée en une
contrainte normale σn et une contrainte tangentielle σt.
Par soucis de simplicité, nous nous placerons dans le cas idéal de la
contrainte plane (deux contraintes σ1 et σ3).
Si σ3 et σ1 sont les abscisses du diamètre d’un cercle, dans un système
orthonormé, et si 2θ est l’angle que fait la droite des abscisses avec la droite
qui joint le centre du cercle à un point R sur le cercle situé sur la circonférence
du cercle, alors tout point R sur le cercle a pour abscisse et pour ordonnée
respectivement σn et σt . Ce point R représente donc la contrainte σ sur le
plan.
1er cas, La compression :
Lorsqu’on soumet une éprouvette cylindrique de roche à une contrainte de
compression σ1, la rupture se produit suivant un ou deux plans obliques par
rapport à σ1.
σ1
σn Cette contrainte σ1 sera
σ1 s θ décomposée en une
contrainte normale et

plan de rupture théorique (a,b) σt une contrainte tangentielle.

Les valeurs de σn et σt varient en fonction de l’orientation du plan de


rupture, c'est-à-dire de l’angle θ.
D’où : σn=σ1sin2θ pour une seule contrainte σ1.
et σt= σ1/2sin2θ σt est maximale pour θ=45°

On peut de la sorte connaître les valeurs de σn et σt correspondant à


n’importe quelle valeur de θ, c'est-à-dire n’importe quel plan. On peut donc
prévoir la position du plan suivant lequel il y aura rupture.
Dans le cas général où σ3 (contrainte minimale) est différente de zéro, on
peut de la même façon calculer les différentes valeurs prises par σn et σt sur
tous les plans de rupture possibles ; dans ce cas, on démontre que :

σn=(σ1+σ3)/2+(σ1−σ3)/2cos2θ
σt=(σ1−σ3)/2sin2θ σt est maximale pour θ=45°

Les formules précédentes donnant σn et σt en fonction de σ1, σ3 et θ, peuvent être


représentées graphiquement par un cercle dit cercle de Mohr (du nom de son inventeur). Ce
cercle correspond au lieu des différentes valeurs possibles de σn et σt.

1er exemple: σ3=0, σ1=0, dans ce cas le cercle passe par l'origine.

σt

R C θ: angle entre σ1 et le plan de rupture

σt φ φ : angle de frottement (ou friction

2θ θ B σn interne)

σ3= 0 σn A σ1
Dans un essai en compression, le cercle de

Mohr correspond à des valeurs positives

De σn.

La valeur minimale de φ se trouve en C ; il lui correspond un angle θ=45° (donné par OBC,
triangle isocèle), d’où 2θ=90° (donné par OAC, autre triangle isocèle). Le point C demeure le
point de rupture favorable.

L’expérience montre qu’effectivement, θ ne dépasse jamais 45° ; il est le plus souvent


inférieur à cette valeur (le point de rupture ne correspond donc pas au point C, mais au point
R). R est d’autant plus éloigné de C que la roche a un « coefficient » de friction interne plus
grand ; cette propriété est définie par un angle de frottement φ=90−2θ

2ème exemple: σ3=0 (voir les formules précédentes correspondantes)

R C

σt φ σ1 σ3 0

O 2θ B

σ3 σn A σ1 σn

2ème cas : la traction (ou extension)

La même éprouvette cylindrique de roche, soumise à une contrainte extensive σ3, montre
une rupture suivant un ou deux plans obliques à σ3.

σ1 Si σ2 et σ3=0 et σ1=0

σ3 σ3

θ Ce qui donne sur le cercle de Mohr :


C σt

R Dans un essai en traction (ou extension), le

cercle de Mohr correspond à des valeurs

σ3 θ σn σ1 σn négatives de σn.

 L’enveloppe de Mohr ou courbe intrinsèque.


En faisant toute une série d’essais de rupture pour différentes valeurs de σ1 et σ3,
on obtient une série de points de rupture dont le lieu correspondant à l’enveloppe
des différents cercles de Mohr, est l’enveloppe de Mohr, ou courbe intrinsèque.

σt DOMAINE INSTABLE OU DE RUPTURE

Droite tangente aux cercles


R
R
R DOMAINE STABLE

2θ θ 2θ θ 2θ θ σn

On a là un exemple de courbe intrinsèque avec 3 cercles de Mohr à 3 essais (2 en


compression et 1 en extension) ; on notera qu’au fur et à mesure que σn augmente,
l’angle θ (et 2θ) augmente.

σ3
σ1 σ1 σ3 2θ σ3

Etat initial 1er cercle : extension 2ème cercle : compression

σ1 σ3 σ1

σ3 σ3

σ1

3ème cercle (compression)

Cette courbe intrinsèque fournit un certain nombre de renseignements :

a- Elle définit les domaines où pour différentes valeurs de σ1 et σ3, une roche est stable,
c’est-à-dire se déforme sans rupture, ou instable, c’est-à-dire se déforme avec rupture ;
b- Elle permet immédiatement de connaître l’angle θ que font les cassures avec σ1, ou
l’angle 2θ que les cassures conjuguées ; cet angle augmente généralement avec la
contrainte ;
c- Elle fournit les différentes valeurs φ de l’angle de friction interne de la roche ; plus φ est
grand, plus la roche est cassante, le point de rupture étant très bas, dans le cas contraire,
la roche est ductile ;
d- θ diminue lorsque φ augmente ; on voit que θ atteint son minimum lors d’essais par
traction (ou extension) ; θ peut ainsi atteindre des valeurs très faibles (10° à 20°), voire
nulles.

Les cassures sont donc bien différentes suivant qu’elles se produisent par compression ou
par extension. De plus, la courbe intrinsèque peut prendre des allures très différentes suivant
le type de roche.

En conclusion, pour une roche quelconque, la courbe intrinsèque a cette allure avec deux
domaines : un domaine stable, et un domaine instable, dans ce dernier cas, on distingue les
deux états compressif et extensif.
σt

Compression Domaine instable

Domaine stable

Extension σn

Exercices d’application :

1er exercice : soient une contrainte σ1 (E-W) horizontale=30b, et une contrainte σ3 verticale=10b.

Trouver les contraintes normale σn et cisaillante (ou tangentielle) σt sur le plan d’une faille orientée
N-S et plongeant de 80° vers l’Est.

Faille σ2

Normale à la faille

θ=10° (complément, on ne peut pas prendre 160°)

W Ε

σ1 σ1

σ2 σt

La faille plonge de 80°E, la contrainte σ1 horizontale, l’angle θ=10°.

Représentation sur le cercle de Mohr:


σt

σt=3.5b 2θ=20°

σ2=10b σn=29.4b σ1=30b σn

Le centre du cercle est déduit à partir de la relation (σ1+σ2)/2 , et le rayon du cercle à partir de la
relation (σ1−σ2)/2 .

Les contraintes σn et σs peuvent être déduites graphiquement ou alors à partir des 2


relations suivantes :

σs= (σ1-σ2)/2.sin 2θ d'où σn= 29.4b et σt= 3.5b

σn=(σ1+σ2)/2+(σ1-σ2)/2.cos2θ Le point P représente les contraintes normales et

tangentielles sur un plan, avec sa perpendiculaire qui fait

un angle θ avec σ1.

2ème exemple :

Utiliser le cercle de Mohr pour trouver σn et σt, sur des plans qui font respectivement 45°
et 30° avec σ1, σ1= 9.7b et σ2=3b.

Plan P1

θ1=45°

θ2=30° σ1

Plan P2 θ’1=45°

θ’2=60°
σs

σs P Centre du cercle : (σ1+σ2)/2= (9.7+3)/2=6.35b

Rayon du cercle : (σ1−σ2)/2=(9.7-3)/2= 3.35b

σt Q 2θ2 pour le premier plan : θ1=45°, 2θ1=90°

ϕ ϕ graphiquement : 2θ1=90°, σs=6.35b,

2θ1 σn=3.35b

σ2 σn σn σ1 σn

On peut également utiliser la relation :

σs= (σ1−σ2)/2 sin2θ1= 3.35 sin90°=3.35b

σn= (σ1+σ2)/2 + (σ1−σ2)2 cos 2θ1=(6.35+3.35)cos 90°=6.35b

Pour le 2ème plan, on procède de la même façon :

Graphiquement : 2θ2= 120°, σs= 2.90b, σn=4.75b

En utilisant les relations :

σs= (σ1−σ2)2 sin 2θ2= 3.35 sin (120-90)= 3.35 sin 30°= 2.90b

σn= (σ1+σ2)/2+(σ1−σ2)/2 cos 2θ2= (6.35+3.35)/2 cos (120-90)= (6.35+3.35) cos 30°=4.75b

3ème exemple : utiliser le diagramme de Mohr pour déterminer les valeurs et les orientations
de σ1 et σ2 à partir de σs et σt connues, sur 2 plans perpendiculaires (P et Q).

Sur P : σn= 2.2b ; σs=1.1b

Sur Q : σn= 1.2b ; σs= -1.1b


σt

On place d’abord les contraintes σn et σs de P et Q, ensuite on

trace le diamètre PQ et le cercle qui passe par PQ.

1.1b P D’où σ2= 0.5b et σ1= 2.9b

2θ1 ; 2θ2

σ2 1.2b σ1 σn

-1.1b 2.2b

P σ2 perpendiculaire à P

θ1 σ1

σ1P= 57° et σ1Q= 33°

Q θ2

Perpendiculaire à Q

4ème exercice : Utiliser le diagramme de Mohr pour démontrer que :

a- Les contraintes cisaillantes sur chacun de deux plans perpendiculaires sont toujours
égales en valeur, mais opposées en sens ;
b- La somme des contraintes normales sur chacun des deux plans est une constante
pour avoir l’état de contraintes.

Réponse a :

σ2 Puisque P et Q sont perpendiculaires, sur le cercle de

P Q Mohr P et Q sont opposés.

σs

σ1
σs Centre du cercle : (σ1+σ2)/2

σs (P) P

σn (Q) σn
σ2 σn (P) σ1

σs (Q) Q

Les contraintes cisaillantes sur 2 plans perpendiculaires sont toujours égales mais de sens opposés,
car les plans perpendiculaires sont représentés sur le cercle de Mohr par 2 points opposés qui
forment le diamètre du cercle.

5ème exercice : supposons un cylindre de roches, avec une surface basale de 1cm2 ; ce cylindre est
comprimé avec des poids de façon successive (1b à chaque fois, 5b en tout). Dessiner les 5 cercles de
Mohr correspondant à l’état de contrainte de chaque poids.

σs

poids

Table

1 2 3 4 5 σn

Nous sommes dans un cas d’aplatissement pur (compression uniaxiale) : σs=0, σn=1, 2, 3, 4, 5b.
F- Les déformations
1- Définitions :

Soit un (fossile quelconque Brachiopode) :

L a déformation est un ensemble de vecteurs « déplacement » ; on a donc trois opérations :

- Une translation (déplacement proprement dit),


- Une rotation ϕ,
- Et une distorsion (ou écrasement).

Ces trois opérations constituent une déformation.

Une déformation correspond à un état, elle ne donne aucune idée sur l’histoire de la
déformation. De plus, elle peut être homogène ou inhomogène.

Etat initial Déformation homogène déformation inhomogène

Les lignes restent droites (ex ; plis)

2- Les axes cinématiques.


a- Direction d’écoulement : a ; a ne pas confondre avec les
b- Plan d’écoulement (ab) ; axes géométriques A, B et C
c- Axe b perpendiculaire à a, c perpendiculaire à (ab). D’un pli par exemple.

A a

C c

3- Les axes géométriques

B axe du pli, situé sur le plan axial (AB), plan de symétrie ;

A axe perpendiculaire à (B) ;

C axe perpendiculaire à (AB).

Le plissement traduit l’effet d’un raccourcissement, alors que l’aplatissement conduit à


l’apparition d’un clivage schisteux : schistosité de plan axial.

schistosité de plan axial (micas)

4- Les linéations

Dans le plan de schistosité apparaîtront 2 directions de déformation :


- La direction d’élongation maximale ;
- La direction d’élongation intermédiaire.

La linéation d’allongement indique la direction d’élongation.

X : allongement maximum ;

Y : allongement intermédiaire ou raccourcissement intermédiaire ;

Z : allongement minimum ou raccourcissement maximum.

5- Eléments de chiffrage de la déformation.


a- Aplatissement pur (ou pure shear) : déformation irrotationnelle
• Allongement

« L » initiale « L » finale ∆l ∆l= lf-li

L’allongement ε= ∆l/li= lf-li/li

• Taux de déformation ou élongation

S= 1+ε= 1(lf-li)/li= (li+lf-li)/li= lf/li

S= lf/li

• Elongation quadratique (en 2 dimensions)


λ= (lf/li)2

b- Cisaillement simple (déformation rotationnelle)

h h

ex : litage

Si on applique une contrainte, g= déplacement= cisaillement ; Y= angle de rotation

tgψ=γ/h en général, on prend h=1 γ= tgψ


Pour les déformations infinitésimales (très petites), γ=ψ (exprimé en radians, 1 rd= 57°)

6- Déformation dans l’espace tri-dimensionnel

Si on prend une sphère et qu’on la déforme, on obtient un ellipsoïde, c’est l’ellipsoïde de


déformation.

X ε3 ε3>1= X= allongement max.

1 ε1>1= Z= allongement min.

1 1 ε1 Z ou raccourcis. min.

Y ε2 ε2=Y> ou <1 allongement

minimum ou raccourcis.
Intermédiaire.

ε1, ε2 et ε3 sont les axes principaux de la déformation.

Chacun des axes de la sphère a donc subi une déformation linéaire :

ε1= 1-∆l= axe de raccourcissement max.

ε2=1+∆l’= axe d’allongement max.

ε3= 1-∆l’’ avec ∆l’’>0 ou <0= axe intermédiaire ; ε3>ε2>ε1

On considère que la déformation se fait à volume constant, c'est-à-dire que le volume de la


sphère est égal au volume de l’ellipsoïde.

On découpe l’ellipsoïde en plans XZ, XY, YZ, pour caractériser la déformation dans un plan. La
déformation observée dans un plan peut être différente de celle observée dans un autre
plan.

On distingue également, toujours à partir de l’ellipsoïde, des rapports : X/Y, X/Z, Y/Z

Les ellipsoïdes de déformation nous permettent donc de distinguer les différents types de
déformation, ou les régimes de contrainte.

7- Le diagramme de Flinn ( du nom de l’inventeur, 1962).

Ce diagramme permet d’utiliser les rapports X/Y et Y/Z pour définir les types de
déformation.
On prend a=X/Y et b=Y/Z , et k= (a-1)/(b-1) , on prend 2 axes ayant pour origine 1(non
déformé).

X>Y=Z, k=infini

a=X/Y Z Y (déformation plane

(constriction= 3 directions)

cigare) Y

k=1 X Z

(aplatissement

galette)

1 b=Y/Z k=0, (X=Y>Z)

Si k=infini, b-1= 0, donc b=1 et a>1, donc >Y=Z, nous sommes sur l’axe a.

Si k=0, a-1=0, a=1 et b>1, donc X=Y, nous sommes sur l’axe b.

Si k=1, a-1=b-1, a=b ;

Dans l’application, si k=infini, Y=Z et X>Y=Z.

Si on part d’un cube, on obtient un parallélépipède à bases carrées (Y=Z) : c’est ce qu’on
appelle un ellipsoïde en cigare.

Si k=0, X=Y>Z

De la même façon, si on part d’un cube, on obtient également un parallélépipède à bases


carrées : c’est ce qu’on appelle un ellipsoïde en galette.

Si k=1, et si on a un volume constant, X/Y=Y/Z, on a tous les types de déformations planes


(qui ont lieu dans un plan). X=Y=Z

Donc si k=infini, on a un allongement pur ;

Si k=0, on a un aplatissement pur ;

Si k=1, on a une déformation plane.


On a vu précédemment que la déformation est la somme de translation+rotation
rigide+distorsion ;

La rotation et la distorsion sont difficiles à séparer.

8- Déformation irrotationnelle : les axes n’ont pas subi de rotation,


déformation co-axiale (les axes de départ coïncident avec les axes finaux).

Axes principaux

9- Déformation rotationnelle
a- Cas d’un cisaillement simple.

Les axes finaux ne correspondent plus aux axes initiaux. Non- co-axiale

b- Cas d’un cisaillement pur

Les grands axes n’ont pas tourné

γ/2 la déformation est irrotationnelle

γ/2
Un cisaillement pur+une rotation de γ/2= un cisaillement simple.

G- Les courbes contrainte-déformation : courbe σ−ε d’un corps élasto-


plastique.

E- Les courbes Temps-Déformation

Quand on déforme un corps, on peut avoir 2 types de réaction :

1- Déformation instantanée.

2- La déformation croît avec le temps


Si la déformation n’est pas obtenue instantanément, on définit une vitesse de
déformation :

V= dε/dt= ε ou e en s-1

F- Comportement rhéologique (comportement des roches soumises à des


contraintes)
Nous avons 2 cas :
- Soit la roche est indéformable ;
- Soit la roche est déformable, dans ce cas là, on distingue 3 types de
réactions possibles, donc 3 types de corps idéaux ;
1- Les corps élastiques : dans ce cas, la déformation est réversible et le
temps n’intervient pas dans la déformation.

Le modèle d’un tel corps est un ressort à spire ; si on tire sur ce ressort, il s’allonge
instantanément, si on maintient la contrainte, l’allongement ne varie pas ; si on relâche le
ressort, il reprend instantanément sa forme initiale.

2- Les corps plastiques : est la déformation permanente, au-delà d’un


certain seuil de contrainte. Lorsque ce seuil est atteint, il se produit
instantanément une déformation. Si on supprime la contrainte, la
déformation conserve la valeur atteinte.
3- Les corps visqueux. La déformation est fonction du temps. Pour une
contrainte donnée non nulle, la déformation se fait à vitesse
constante.

Après disparition de la contrainte, la déformation conserve la valeur qu’elle avait atteinte


avant.

4- Comportement des corps réels. Les corps réels et en particulier les


roches, ne sont jamais parfaitement élastiques, plastiques ou
visqueux. Les corps peuvent se comporter successivement, au cours
de la déformation, comme des corps élastiques, plastiques ou
visqueux.

G-Influences de certains paramètres sur la déformation.


1- Quantité de fluides en imprégnation dans la roche ; plus il y a des fluides
dans un matériau, plus il se déforme facilement ; le point de rupture est
donc reculé. On dit que le corps est ramolli (weakening).
2- Influences de la pression de confinement (ex. pression lithostatique)

Lorsque la pression de confinement augmente, la roche devient plus ductile, donc plus facile
à déformer, le seuil de rupture est éloigné.
3- Influence de la température

Plus la
température
augmente,
plus la roche
devient
ductile, donc
facile à
déformer.

4- Influence de la profondeur sur certaines roches.

5- Influence de la vitesse de déformation.


La température tend à diminuer la vitesse de déformation.

Ce diagramme montre que pour déformer rapidement, on augmente la contrainte.

Si la ε vitesse diminue, la ductilité de la roche augmente, donc la température tend à


diminuer la vitesse de déformation.

Ce diagramme montre que pour déformer rapidement, on augmente la contrainte.

5- Anisotropie dans la roche ;

L’anisotropie influence les qualités physiques de la roche.

Ex ; un schiste déformé de telle façon que le plan d’anisotropie (ex ; clivages) varie
continuellement.
O- Mécanismes de la déformation.

On distingue 5 types de mécanismes élémentaires de déformation :

1- La translation :

C’est un transport sans déformation interne de la roche. Exemple les nappes de charriage, à
l’échelle de la nappe, peuvent être considérées comme étant translatées.
2- La rotation (sans déformation interne)

La forme externe du corps ne change pas, on a donc une rotation externe ; par opposition à
la rotation interne (les éléments internes subissent une rotation), qui se traduit par un
changement de forme externe.

3- La rupture (ou cisaillement).


Lorsqu’un corps casse, on dit qu’il a un comportement fragile, par opposition à la translation
et à la rotation qui elles ont un comportement rigide. C’est le domaine des diaclases, des
failles, des fentes etc..

4- La flexion (ou torsion)

5- L’aplatissement (ou écrasement)


Rappels sur le cercle de Mohr
ANALYSE DES DEFORMATIONS DUCTILES

- Aplatissement déformation irrotationnelle


- Cisaillement simple déformation rotationnelle
- Cisaillement pur déformation irrotationnelle

1- Exemples de détermination des déformations


a- Les fossiles.

Les espèces de fossiles que l’on doit prendre ne doivent pas avoir des rapports de
mensuration fluctuants.

Ex. les Brachiopodes : la ligne de charnière peut être rectiligne, elle est perpendiculaire au
plan de symétrie avant déformation.

h0 et l0 sont les mensurations du fossile.

Le rapport de mensuration est constant: r0= h0/l0


On aura donc

(r/r0)2= (h/l)/ (h0/l0)= (l0/l).(h/h0)2

Or, on sait que (voir précédemment) (lf/l0)2=λ= élongation quadratique (dans 2 directions).

Donc, (r/r0)2= (l0h/lh0)2= λh/λl, avec λ=(h/h0)2

A partir de là, on peut construire le cercle de Mohr, et du même coup, déterminer la


direction d’élongation maximum.

λ’= (λ’1 +λ’2 )/2 + (λ’1- λ’2)/2)cos 2θ élongation maximale

γ’= (λ’2-λ’1)/2 sinθ cisaillement maximum

λ’ et γ’ n’ont rien à voir avec les déformations et les angles, on a posé

λ’=1/λ avec λ=(1+ε)2 et γ’=γ.λ’=γ/(1+ε)2

A partir de ceci, on aura : λ’=1/λ1=1/(1+ε1)2 et λ’2= 1/λ2=1/(1+ε2)2

Donc λ’1 et λ’2 >0

On construit donc le cercle de Mohr dans un nouvel espace avec λ’ et γ’ pour coordonnées.
b- Ellipses et structures sur une surface

La surface peut varier après déformation (surface sphérique surface de l’ellipse).


*- Cas N°1 :

Etirement sans direction préférentielle, l’extension est égale dans toutes les directions ;
donc la surface finale (après déformation) est supérieure à la surface initiale : c’est le
domaine d’apparition du boudinage est des fissures de traction.
*- Cas N°2 :

Un raccourcissement intervient, c’est le domaine du plissement.

*- Cas N°3 :

On a une diminution de surface, c’est le domaine des plis en dômes et bassins.

2- Marqueurs de la déformation rotationnelle.

On distingue 2 grands types de marqueurs :

- Les fentes à cristallisation fibreuse ;


- Les zones abritées (ou ombres de pression).
1er cas : Fentes (ou fissures) à cristallisation fibreuse
La schistosité peut être également un plan de dissolution (stylolithes). Les fibres cristallisées
sont orientées selon X.

*Ordre de cristallisation des fibres.

On peut avoir une croissance syntaxiale ou une croissance antiaxiale, suivant le type de
matériel dans lequel apparaissent les fibres.

La torsion de la fibre n’est pas due à une rotation par déformation.

2ème cas : Les zones abritées ou ombres de pression(= pressure shadows).

1er exemple : articles de Crinoïdes (1 à 2 cm de diamètre).


2ème exemple : la pyrite, qui a deux formes cristallines,

Losangique ou en agrégat

1er cas : pyrite losangique :

2ème cas : pyrite en agrégats ;

• Orientation des axes de déformation.


La queue de recristallisation a subi une rotation (α). Par compression, le quartz de la 1ère
génération a pu être dissout avec apparition de surfaces à caractère stylolithique (X2)

On a donc réorientation des axes de déformation, de là, on peut déduire l’angle de rotation,
donc le sens de cisaillement.

Parenthèses :

• Ecoulement et plis d’écoulement.

Ce phénomène se produit pour des cops suffisamment proches de leurs points de fusion
(très visqueux) : le corps s’écoule lentement.
• Niveaux structuraux : variation de la pression et de la température en
fonction de la profondeur.

On décompose l’orogène en 3 niveaux structuraux (ex. Hoggar) ; chaque niveau est


caractérisé par un mécanisme dominant.
Il faut un raccourcissement d’au moins 20% pour que la schistosité apparaisse.

La déformation peut engendrer l’élévation de température.

Exemple : dans les shear-zones (zones de cisaillement), on observe la création de « bosses »


dans les isothermes.
Ce dernier cas donne naissance à des filons.

Une faille a tendance à s’ouvrir plus facilement si la perpendiculaire (pôle) est parallèle à la
direction de distension.
Il existe un autre type d’accommodation pour les terrains meubles.
View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi